Cours Fiscalité Supmti AXE1

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La fiscalité

Année universitaire: 2022/2023

Présenté par: Pr. Amina ESSABER


Chapitre introductif:
Le système fiscal au Maroc
I. Définition de la fiscalité
II. Les sources du droit fiscal marocain
III. Notion de l’impôt
IV. Notions connexes de l’impôt
V. Les rôles de l’impôt
VI. Classification des impôts
VII. La technique fiscale
I. Définition de la fiscalité

 La fiscalité est une discipline juridico-économique qui a pour

objet d’étudier les principes, les règles et les techniques de la mise


en œuvre des impôts.
 Le droit fiscal réglemente les relations financières entre l’Etat et

les assujettis à travers un certain nombre de prélèvements fiscaux


sous forme d’impôts et taxes.
II. Les sources du droit fiscal marocain

La fiscalité marocaine tire ses lois de plusieurs sources notamment :


 La constitution : c’est la loi suprême qui contient des dispositions intéressant les

fondements de l’obligation fiscale et l’autorité compétente pour l’établir ;


 La loi des finances : conformément à l’article 49 de la constitution, la chambre des

représentants vote la loi de finances dans les conditions prévues par le dahir portant loi
organique des finances. Ainsi, cette loi de finances prévoit et autorise, pour chaque
année civile, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat que seules les lois de
finances dites «rectificatives » peuvent en cours d’année modifier ;
 La loi rectificative : Généralement, on a recours à cette loi lorsque l’évaluation de la

conjoncture, en égard aux prévisions, rend nécessaire une réévaluation et une


actualisation des objectifs en matière de recettes et de dépenses ;
II. Les sources du droit fiscal marocain
 La jurisprudence : Les contribuables qui ne sont pas satisfaits d’une décision prise à leur

encontre par l’administration ont le droit de contester la légalité de cette décision devant les
tribunaux ;
 La doctrine administrative : Ce sont l’ensemble des opinions émises par les auteurs sur les

problèmes juridiques. Elle s’exprime par des écrits qui peuvent prendre des formes très
diverses tel que les chroniques ou les notes d’arrêt, les articles manuels, les traités, les thèses
de doctorat…
 Les sources internationales : Inspiré de la législation française, le système fiscal marocain

prend place dans un cadre national et c’est ainsi que la Maroc a pu passer, avec bien d’autres
pays étrangers, des conventions fiscales de réciprocité tendant à éliminer les doubles
impositions ;
 Les circulaires : Ce sont l’ensemble des commentaires formulés par l’administration à

propos des textes législatifs et réglementaires. Ces commentaires sont rédigés dans le but
d’interpréter le contenu des dispositions fiscales.
III. Notion de l’impôt
L’impôt est un prélèvement obligatoire non affecté, sans contrepartie
directe et effectué par l’Etat ou les collectivités locales à titre définitif
en vue de financer les dépenses publiques et d’autres objectifs
économiques et sociaux.
Il se caractérise par quatre critères:
 La contrainte : Le contribuable est obligé par la loi de payer l’impôt.
 Absence de contrepartie directe : Toute la collectivité bénéficie des
investissements réalisés par l’Etat et financés sur la base de l’impôt.
 L’impôt est payé d’une façon définitive et irréversible : Le
contribuable ne doit pas s’attendre au remboursement d’un impôt
légalement payé.
 L’impôt n’est pas affecté: ç.à.d. que l’impôt collecté est destiné à
financer le budget public sans affectation préalable.
Exemple:
L’impôt sur les sociétés, l’impôt sur les revenus, la taxe sur la valeur
ajoutée.
IV. Notions connexes de l’impôt
 Les taxes
Les taxes sont des prélèvements fiscaux intimement liées à une prestation
de service ç.à.d. qu’elles sont perçues lors du fonctionnement d’un
service public ou de l’utilisation d’un ouvrage public.
Leur montant n’est pas proportionnel au service rendu. Même si un
contribuable ne bénéficie pas du service, il doit s’acquitter de cette taxe
fiscale.
Exemple: La taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères est une taxe,
Pourquoi?
Tout le monde doit la payer, même si ils ne bénéficient pas du service. De
plus, le montant de cette taxe sera toujours le même, peu importe
l’importance des déchets.
Au contraire, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ne constitue pas une
taxe, c’est un impôt puisque non perçu en raison d’un fonctionnement
d’un service public
IV. Notions connexes de l’impôt

Les redevances
La redevance est la somme versée par un usager d’un service ou d’un ouvrage
public. Cette somme trouve sa contre partie directe dans les prestations fournies par
ce service public ou dans l’utilisation de l’ouvrage public. Seuls les usagers paient
la redevance. Le montant est proportionnel au service rendu. Le montant
correspond au coût du service. Le produit récolté sert uniquement au service.

Exemples:
1- Une commune peut par exemple instaurer une redevance sur enlèvement des
ordures ménagères (REOM), dans ce cas là seuls les usagers vont payer la taxe.
2- La redevance audiovisuelle.
V. Les rôles de l’impôt
A- le rôle économique
Le rôle économique de l’impôt réside dans le fait d’accorder certaines
exonérations fiscales dans le but d’encourager les investisseurs à investir ou
pour encourager la décentralisation.

B- Le rôle financier
Le rôle financier de l’impôt réside dans le fait qu’il serve à couvrir les dépenses
de l’Etat.
Ainsi, on trouve 3 principales catégories de dépenses :
 Les dépenses de fonctionnement (Traitements, fournitures, maintien…)
 Les dépenses d’investissement (autoroutes, ports, barrages…)
 Les dépenses de la dette (Remboursement et intérêt)
V. Les rôles de l’impôt
C- le rôle social
 En principe l’impôt sert à atténuer les inégalités des revenus.
Les revenus faibles sont exonérés et au fur et à mesure que les revenus
augmentent l’impôt augmente..
 Aussi, étant donné que l’impôt permet de financer les besoins collectifs, on dit
qu’il a un rôle social
VI. Classification des impôts
A. La classification économique
Cette classification consiste à différencier les impôts selon la matière
économique sur laquelle l’impôt est assis (la matière imposable).
Elle est basée sur la distinction entre:
- d’une part, l’origine de la richesse se traduisant par la possession d’un capital
ou d’un patrimoine ou par la perception d’un revenu lié au travail ou à la
propriété.
- D’autre part, l’emploi de cette richesse par la dépense du revenu ou du capital.

On distingue dans cette classification entre l’impôt sur le revenu, l’impôt sur la
dépense et l’impôt sur le capital.
VI. Classification des impôts
A. La classification économique
1. Impôt sur le revenu
Il touche l’ensemble des sommes perçues par une personne pendant une
période préalablement définie.
L’impôt impose le revenu quelle que soit son origine (foncier, mobilier,
traitement et salaires, exercice de professions libérales…) et se caractérise par
trois éléments. Il est souvent annuel, progressif et personnel.
VI. Classification des impôts
A. La classification économique
2. Impôt sur la dépense
Cet impôt frappe l’utilisation du revenu et s’intègre dans le prix des produits et
des services, et est, en principe, supporté par le consommateur. Il peut
s’effectuer soit par:
-Des taxes spécifiques qui frappent des dépenses spécifiques tel que la taxe
pétrolière, taxe sur le sucre, taxe sur le tabac… c’est ce qu’on appelle La taxe
intérieure de consommation.
-Les droits d’enregistrement et des timbres qui sont exigibles à l’occasion de
certaines opérations (passeport, C.I.N, permis de conduire…).
-Les taxes judiciaires, les taxes sur les assurances, les droits de douanes dans
l’imposition de la dépense.
-Une imposition qui touche la globalité de la consommation, sa manifestation
récente est la T.V.A introduite au Maroc en 1986 et qui a été opérée dans le
cadre du plan d’ajustement structurel (PAS), imposé par les institutions
financières internationales pour accroître les recettes de l’Etat marocain.
VI. Classification des impôts
A. La classification économique
3. Impôt sur le capital
Comme son nom l’indique, cet impôt est assis sur le capital (immeubles, terrains,
valeurs immobilières) donnant naissance à des revenus et aussi sur les revenus
de ce capital.
Cet impôt peut être soit permanant ou occasionnel. Il est permanant lorsqu’il
touche une matière corporelle (taxe d’habitation, la taxe professionnelle…) et
occasionnel lorsqu’il frappe certaines opérations donnant lieu à un
enrichissement (les plus-values foncières, des opérations de mutations ou de
successions soumises aux droits d’enregistrement).
VI. Classification des impôts

B. La classification administrative : impôts directs- impôts indirects :


Une classification qui résulte de la jurisprudence en se basant sur trois critères:
Critère économique, critère technique et critère juridique.

Impôt direct Impôt indirect


Critère économique (ou est payé directement par les est payé par l'intermédiaire
incidence fiscale) contribuables (exemples: la d'un tiers (redevable). Il est
taxe d'habitation ou l'impôt en général collecté par des
sur le revenu). entreprises qui les reversent à
l’Etat (exemple: la TVA).
Critère technique Il est durable et son fait Il est intermittent ç.à.d. qu’il
générateur est fixé par le s’établit sur des situations qui
texte régissant l’impôt en ne sont pas durables par
question. nature.
Il est fondé sur des faits
juridiques ou économiques
des contribuables (ex.: droits
d’enregistrement liés au
contrat de bail ou de transfert
VI. Classification des impôts

B. La classification administrative : impôts directs- impôts indirects :


Impôt direct Impôt indirect
Critère juridique Il est perçu par voie de rôle Il est liquidé et payé
nominatif ç.à.d. à travers un spontanément par le contribuable
document établi par sans rôle par la simple
l’administration au nom de constatation du fait générateur de
chaque contribuable (exception l’impôt.
IS...).
VI. Classification des impôts
C. Autres classifications
1. Impôt réel et impôt personnel :
L’impôt réel atteint la matière imposable, en faisant abstraction de la personne du
contribuable (timbres fiscaux, TVA…), tandis que l’impôt personnel prend en
compte de manière déterminante la situation individuelle de chaque assujetti(IR
avec progressivité du tarif et l'aménagement familiale).

2. Impôt fixe, impôt proportionnel et impôt progressif


L’impôt est fixe lorsqu’il est représenté par une somme prédéterminée
indépendamment de la qualité de la personne imposable. Ex. : Droits de
timbre.
L’impôt est proportionnel lorsque son taux reste constant quelque soit la quantité
et la valeur de la matière imposable (ex.: prestations de la CNSS).
Alors que l’impôt progressif augmente au fur et à mesure que le volume et la
quantité de la matière imposable augmentent.
VII. La technique fiscale
L’application d’un impôt suppose la définition du mécanisme de cet impôt. Cinq
notions sont à saisir dans l’application de tout impôt:
1. Le champ d’application de l’impôt.
2. L’assiette de l’impôt
3. La liquidation de l’impôt
4. L’exigibilité de l’impôt
5. Le recouvrement de l’impôt.

N.B.: regardez l’ouvrage de Nmili p.18-20


VIII. Les normes d’un bon fonctionnement du
système fiscal
Ces normes sont de cinq au moins :
1. La neutralité fiscale
2. L’équité fiscale
3. L’efficacité fiscale
4. La simplicité du système fiscal.
5. La cohérence et l’harmonie du système fiscal.
Chapitre II: l’impôt sur le revenu
I. Règles générales relatives à l’IR
1. Les personnes soumises à l’IR
2. Les revenus imposables à l’IR
3. La territorialité de l’IR
4. La notion de résidence fiscale
5. Les revenus exonérés de l’impôt
6. La période d’imposition
7. La notion de Revenu Global Imposable
8. Le taux et barème d’imposition
1- Le domaine de l’IR

1- Champ d’application
1. Les personnes soumises à l’IR
 L’IR est institué par la loi n°17-89 et frappe le revenu global des personnes
physiques.

 Toutefois, la notion de personnes physiques ne désigne pas uniquement les


individus, car l'IGR s'applique également à certains groupements de personnes
physiques. En effet, sont également assujettis à cet impôt :
 En tant que groupement : Les sociétés en nom collectif (SNC), en
commandite simple (SCS) et de fait ne comprenant que des personnes
physiques.
 A titre individuel : Les personnes physiques, membres :
 des associations en participation, même lorsque lesdites associations
comprennent des personnes morales ;
 et des indivisions.
1-1.Le domaine
Les personnes de l’IR
soumises à l’IR

2. Les revenus imposables à l’IR


 L’IR s’applique à cinq catégories de revenu :

Revenus Revenus
professionnels agricoles

Revenus
salariaux
et assimilés
Revenus et profits
Revenus et
des capitaux
profits fonciers
mobiliers
1- Le domaine de l’IR

3. La territorialité de l’IR
 L’imposition des revenus précités à l’IR est liée aux règles de territorialité qui
font appréhender à l’IR :
1 2
Critère de source de revenu Critère de résidence

Résidence habituelle Au Maroc Hors Maroc


Revenus de source Imposables à l’IR Imposables à l’IR
marocaine
Revenus de source Imposables à l’IR Non imposables à l’IR
étrangère

N.B.: Le champ d’application de l’IR est élargi aux personnes physiques ayant ou non
leur résidence habituelle au Maroc qui réalisent des bénéfices ou perçoivent des
revenus dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu des conventions
tendant à éviter la double imposition en matière d’I.R.
1- Le domaine de l’IR
4. La notion de la résidence fiscale (résidence habituelle)
Elle est établie, par ordre d’importance décroissante, par :
 La possession au Maroc du foyer permanent d’habitation :
C’est à dire le lieu où la personne a son habitation permanente.
 Le centre des intérêts économiques :
C’est le lieu d' exercice de la ou des activités du contribuable ; c’est à dire le lieu où il
possède le siège de ses affaires ou le lieu où il effectue ses principaux investissements,
qu'il s' agisse de biens immeubles, d'établissements industriels ou commerciaux…

 Le séjour au Maroc pendant au moins 183 jours pour toute période de 365 js:
Cette période de séjour commence à courir à partir du 1er jour de l' entrée de l‘intéressé
au Maroc. Deux situations peuvent se présenter :
- Le séjour est continu : dans ce cas il suffit d'attendre l'écoulement des 183 jours ;
- Le séjour est discontinu : dans ce cas il faut attendre l' expiration de 365 jours à
compter de la date d' entrée de la personne au Maroc et de totaliser les durées des
différents séjours.
1- Le domaine de l’IR

5. Les revenus exonérés de l’impôt

 Une exonération de l’IR est prévue au profit de


deux catégories de personnes

 Les ambassadeurs, agents  Les personnes résidentes disposant de


diplomatiques, consuls et agents produits relatifs à l’usage ou le droit
consulaires étrangers, pour leurs à usage de droits d’auteurs sur les
revenus de source étrangère, à œuvres littéraires, artistiques ou
condition d’existence de réciprocité scientifiques.
de traitement.
II- L’assiette de l’IR

L'assiette de l'IR est constituée par le revenu global


imposable. Ce dernier est composé de la somme des
revenus nets catégoriels du contribuable, somme sur
laquelle sont opérées certaines déductions.
2- L’assitte de l’IR

1- Revenu global imposable

 Le revenu global imposable à déclarer par le contribuable est


obtenu en additionnant l’ensemble des revenus nets acquis
pendant l’année de référence.
 Pour chaque catégorie de revenu, le revenu net est déterminé
compte tenu des règles qui lui sont propres.
En règle générale : chaque revenu net catégoriel est obtenu
en déduisant des produits réalisés des charges supportées ou
engagées pour la réalisation dudit revenu.
2- L’assitte de l’IR

1- Revenu global imposable

Le RGI correspond à la somme des Revenus Nets Catégoriels tels qu’ils


sont déterminés selon les règles propres à chacune de ces catégories.

Revenus Revenus Revenus Revenus Revenus de Revenus de


Professionnels Salariaux Fonciers Agricoles Capitaux Source
Mobiliers Etrangère

= REVENU BRUT GLOBAL (RBG)


II- L’assitte de l’IR

2- Déductions sur la base imposable

1. Dons en argent ou en nature


- les dons octroyés aux habous publics, à l’entraide nationale et
aux associations reconnues d’utilité publique ainsi que les
dons octroyés à certaines établissements publics, fondations et
agences.
- les dons octroyés aux œuvres sociales des entreprises publiques
et privées dans la limite de 2‰ du CA (TTC) du donateur.
2- L’assitte de l’IR
2- Déductions sur la base imposable

2. Les intérêts de prêts contractés ou de la rémunération convenue


d’avance dans le cadre d’un contrat « Mourabaha » ou de la marge
locative dans le cadre du contrat « Ijara Mountahia Bitamlik », pour
l’acquisition ou la construction de logement destiné à l’habitation
principale.
 Déduction dans la limite de 10% du revenu global imposable
2- L’assitte de l’IR
2- Déductions sur la base imposable
3. Cotisations à l’assurance retraite d’une durée égale au moins
à 8 ans dans la limite de:
• 10 % du revenu global imposable pour les non salariés.
• 50% du salaire net imposable pour les salariés.
* Conditions de déductibilité:
 Le contrat d’assurance doit être souscrit pour une période totale
au moins de 8 ans;
 La rente ou le capital ne doivent être servis qu’à partir de l’âge
de 50 ans révolus;
 Le contrat doit être souscrit auprès d’une société d’assurance
établie au Maroc.
3- La liquidation de l’IR
1- Modalités d’imposition

1. Période d’imposition art 71


 Le contribuable est imposé chaque année, sur son revenu global
acquis au cours de l’année antérieure.
 Les revenus salariaux et assimilés de source marocaine, l'impôt
est établi au cours de l'année de leur acquisition. Toutefois, si le
contribuable a déposé d’autres revenus pendant la même année,
il devra régulariser sa situation en fonction de l’ensemble de ses
revenus.
2. Lieu d’imposition art 72
 L'IR est établi au lieu soit du principal établissement au Maroc
soit au lieu du domicile fiscal.
3- La liquidation de l’IR
1- Modalités d’imposition

3. Barème unique de calcul de l’impôt

Tranches de revenu Taux (en %) Sommes à déduire


annuelles en DH

0 à 30.000 0 0
30.001 à 50.000 10% 3.000

50.001 à 60.000 20% 8.000


60.001 à 80.000 30% 14.000

80.001 à 180.000 34% 17.200

Au delà de 180.000 38% 24.400


3- La liquidation de l’IR
1- Modalités d’imposition

4. Taux spécifiques art 73-II (voir annexe).


3- La liquidation de l’IR

2- Déductions de l’impôt
1. Charges de famille
Le montant de la réduction pour charge de famille est de 360 DH. Le
nombre de personnes à charge bénéficiant de la réduction reste limité
à 6 personnes, soit un montant de 2 160 DH.
Personnes à charge :
• Conjoint (abstraction faite de ses revenus) ;
• Enfants dont âge ≤ 27 ans et revenu (de l’enfant) ≤ tranche exonérée
de l’IR ;
• Enfants, sans condition d’âge si infirmité.
• Déductions appliquées pour le conjoint qui a légalement la charge des
enfants.
Section 2- Régime fiscal des revenus professionnels

1. Définition des revenus professionnels.


2. Exonérations et imposition au taux réduit.
3. Les régimes d’imposition.
4. Mode de détermination du revenu net professionnel.
5. Taux de la C.M.
6. Applications.
Section 2- - Régime fiscal des revenus professionnels

1. Définition des revenus professionnels:

Sont considérés comme revenus professionnels:


1 - Les bénéfices réalisés par les personnes physiques et les
sociétés de personnes provenant de l’exercice :
a ­d’une profession commerciale, industrielle ou artisanale
B - d’une profession de promoteur immobilier, de lotisseur de
terrains ou de marchand de biens
c­d’une profession libérale ou de toute profession autre que
celles énumérées au (a) et (b).
2- Les revenus ayant un caractère répétitif à l’exclusion des
bourses d’études.
Section 2- - Régime fiscal des revenus professionnels
2. Exonérations et imposition au taux réduit
A-Exonération permanente
Les promoteurs immobiliers pour leurs activités et revenus afférents à la
réalisation de logement sociaux.
B-Exonérations totales ( 5 ans) suivies d’une imposition permanente au taux
réduit (20%).
•Les entreprises exportatrices de produits ou de services;
•Les entreprises, autres que celles exerçant dans le secteur minier, qui vendent à
d’autres entreprises installées dans les plates -formes d’exportation des
produits finis destinés à l’export;
•Les entreprises hôtelières.
C-Imposition permanente au taux réduit (20%)
•Les entreprises minières exportatrices ;
•Les entreprises ayant leur siège social dans la province de Tanger.
Section 2- - Régime fiscal des revenus professionnels
2. Exonérations et imposition au taux réduit

D-Exonération (5ans) suivie d’une réduction temporaire (abattement de


80% pour les vingt années consécutives suivantes. )
•Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches
d’exportation,

E-Impositions temporaires au taux réduit (20% sur 5ans)


•Les entreprises installées dans les provinces dont le niveau de développement
nécessite un traitement fiscal préférentiel;
•Les entreprises artisanales dont la production est le résultat d’un travail
essentiellement manuel;
•Les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle .
Section 2- - Régime fiscal des revenus professionnels
3. Les régimes d’imposition
* Les quatre types de régimes d’imposition
• Le régime du résultat net réel.
• Le régime du résultat net simplifié.
• Le régime contribution participative unique ‘CPU’.
• Le régime de l’auto-entrepreneur.

Le choix du régime de l’IR professionnel dépend de trois élements:


Les revenus professionnels sont déterminés d’après le régime du résultat
net réel (RNR). Toutefois, les contribuables ont le choix entre les trois
régimes en fonction de :
- La nature de l’activité.
- La forme juridique.
- Le barème
Section 2- - Régime fiscal des revenus professionnels
3. Les régimes d’imposition
• Les trois types de régimes d’imposition

Activités RNR RNS CPU


Commerciales, CA HT > 1M <CA HT < =2 M CA TTC
industrielles, artisanales 2.000.000 <=1.000.000
ou armateur de pêche
Prestations de services CA HT > 0,25M <CA HT< 0,5 M CA TTC<=250.000
ou professions libérales 500.000
• Les SNC, SCS et des associations en participation sont obligatoirement
soumises au RNR.
• Elles sont exclues de la CPU les personnes physiques et les sociétés de
fait constituées entre personnes physiques lorsqu’elles exercent l’une des
professions suivantes: administrateur de biens, assureur, avocat,
chirurgien, changeur de monnaie, chirurgien dentiste…(voir décret n° 2-
08-124; 28 Mai 2009).
Section 2- - Régime fiscal des revenus professionnels
3. Les régimes d’imposition
• Les trois types de régimes d’imposition (suite):
- Les assujettis aux RNR et RNS sont obligés de tenir une comptabilité.
 En matière du RNS, les provisions ne sont pas déductibles et le report
déficitaire n'est pas admis en déduction en matière de détermination du
résultat fiscal sous le régime net simplifié.
 Dans le régime CPU , le contribuable est dispensé de la tenue de la
comptabilité, il doit présenter tout simplement les pièces justificatives des
charges (la loi oblige le contribuable à ce régime de tenir un registre des
dépenses et recettes).
 Le RNR est arrêté à la fin de chaque exercice comptable qui doit
coïncider avec l’année civile.
 Le résultat fiscal est déterminé par la différence entre les produits et les
charges qui se rattachent à l’activité, rectifié de manière extracomptable
en appliquant les dispositions d’ordre fiscal.
Section 2- - Régime fiscal des revenus professionnels
3. Les régimes d’imposition

* Le régime de l’auto-entrepreneur (depuis 2014)


L’option pour le régime de l’auto-entrepreneur est subordonnée au respect
des conditions suivantes :
- Par auto-entrepreneur, il faut entendre toute personne physique exerçant, à
titre individuel, une activité professionnelle selon la réglementation en
vigueur.
- Les personnes exerçant les professions libérales sont exclus du régime de
l’auto-entrepreneur.
- Le montant du chiffre d’affaires annuel encaissé ne doit pas dépasser les
limites de :
• 500 000 DH pour les activités commerciales, industrielles et artisanales,
imposées à 1% libératoire de l’IR ;
• 200 000 DH pour les prestataires de services, imposées à 2% libératoire de
l’IR .
Section 2- - Régime fiscal des revenus professionnels
3. Les régimes d’imposition
Changements de régimes
1. Passage du RNR au RNS
Pour les entreprises dont les CA sont inférieurs aux seuils exigés
pendant 3 ans consécutives;
2. Passage du RNS au RNR
Le délai des 3 ans n’est pas exigé ici, sauf la tenue de comptabilité et le
dépôt de la demande dans le délai légal;
3. Passage du RNS au régime CPU
Pour les entreprises dont les CA sont inférieurs aux seuils exigés
pendant 3 ans consécutives, l’option doit être adressée par écrit à
l’administration fiscale avant le 1 er avril de l’année dont le résultat
sera déterminé par le R.CPU.
Section 2- Régime fiscal des revenus professionnels
4. Détermination du revenu net professionnel

Les revenus professionnels sont déterminés d’après le régime du résultat


net réel (RNR). Toutefois, les contribuables exerçant leur activité à titre
individuel ou dans le cadre d’une société de fait, peuvent opter pour le
régime du résultat net simplifié (RNS) ou celui du bénéfice forfaitaire,
sous réserve de remplir les conditions fixées par la loi (seuils de chiffre
d’affaires). Il est à noter à cet égard que certaines professions sont
exclues du régime du forfait.

Minimum d’imposition :
 L’IR ne doit pas être inférieur à une cotisation minimale (CM) pour
les titulaires de revenus professionnels soumis au RNR ou RNS.
 La cotisation minimale n’est pas due pendant les 3 premiers exercices
comptables qui suivent le début de l’activité professionnelle
Section 2- Régime fiscal des revenus professionnels
4. Détermination du revenu net professionnel

Cotisation minimale
La CM n’est pas un impôt mais constitue un acompte sur l’IR.
Base de calcul:
• CA HT
• Produits accessoires HT
• Produits financiers (hors produits de participation)
• Subventions, primes et dons reçus.
Les taux de la cotisation minimale sont de :
 0,25 % pour la vente des produits suivants : huile, sucre, beurre, farine, gaz et produits pétroliers,
l’eau et l’électricité.
 6 % pour certaines professions libérales (avocats, notaires, architectes, ingénieurs, vétérinaires,
topographes, etc.)
 0,5 % pour les autres activités.
Section 2- Régime fiscal des revenus professionnels
4. Détermination du revenu net professionnel
1°- Régime du R.N.R
o Ce régime s’applique obligatoirement aux sociétés en nom collectif,
les sociétés en commandite simple et les sociétés en participation.
o L’exercice comptable des contribuables dont le revenu professionnel
est déterminé d’après le RNR doit être clôturé au 31 décembre de
chaque année.
o Le RNR de chaque exercice comptable est déterminé à partir du
résultat fiscal sur lequel on déduit le déficit.
o Résultat fiscal = résultat comptable + les charges non déductibles -
les produits non imposables.
o Le déficit d’un exercice peut être reporté jusqu’au 4ème exercice
suivant, à l’exception de la fraction du déficit correspondant à des
amortissements d’éléments de l’actif qui peut être reportée
indéfiniment.
Section 2- Régime fiscal des revenus professionnels
4. Détermination du revenu net professionnel
1°- Régime du R.N.R
o Remarques
 Conditions générales de déductibilité des charges:
•La causalité, la comptabilisation, l’incidence, la réalité, rattachement aux
charges de l’exercice,
 Conditions particulières pour les revenus professionnels
• Rémunération de l’exploitant individuel: fiscalement n’est pas
considérée comme charge, étant donné que l’exploitant trouve la
contrepartie de son travail dans le bénéfice dégagé à la fin de
l’exercice;
•Rémunération des sociétés de personnes: la rémunération des principaux
dirigeants n’est pas également considérée comme charge pour les
mêmes raisons sauf lorsqu’il s’agit de rémunérations à des associés en
leur qualité de salariés.
Section 2- Régime fiscal des revenus professionnels

4. Détermination du revenu net professionnel

2°- Régime du R.N.S. :


Le RNS est applicable sur option.
Le résultat net simplifié est déterminé de la même façon que le RNR, à
l’exclusion des provisions qui ne peuvent être constituées. Par
ailleurs, le résultat déficitaire d’un exercice ne peut être reporté sur
les exercices qui suivent.
Section 2- Régime fiscal des revenus professionnels
4. Détermination du revenu net professionnel

2°- Régime du R.N.S. :


Pluralité d’activités régies par des seuils différents:
L’entreprise qui exerce plusieurs activités à la fois, reste soumise au RNS
tant que:
1-Lorsque le chiffre d’affaire réalisé dans chacune des professions
exercées n’excède pas la limite retenue pour chacune d’elles.
2- Lorsque le chiffre d’affaires total réalisé dans les professions exercées,
n’excède pas la limite retenue pour la profession exercée à titre
principal.
Section 2- Régime fiscal des revenus professionnels
4. Détermination du revenu net professionnel

2°- Régime du R.N.S. :


Cotisation minimale
Les taux de la cotisation minimale sont de :
 0,25 % pour la vente des produits suivants : huile, sucre, beurre, farine,
gaz et produits pétroliers
 6 % pour certaines professions libérales (avocats, notaires, architectes,
ingénieurs, vétérinaires, topographes, etc.)
 0,5 % pour les autres activités.
Section 2- Régime fiscal des revenus professionnels
4. Détermination du revenu net professionnel

3°- Régime de la CPU :


Le régime CPU est applicable sur option et déterminé de deux composantes :
1- Impôt correspondant au revenu professionnel
Il est calculé en appliquant un taux libératoire de 10% au bénéfice * un coefficient
fixé par le fisc à chaque profession.
2- Droit complémentaire
Le montant de la 1ère composante de la CPU calculé ci-dessus détermine sur la
base du tableau ci-après:
Section 2- Régime fiscal des revenus professionnels
4. Détermination du revenu net professionnel

3°- Régime de la CPU :


 Plus value nette globale: réalisée à l’occasion de la cession en cours ou
en fin d’exploitation des biens corporels et incorporels affectés à
l’exercice de la profession, à l’exclusion des terrains et constructions;
 Les indemnités reçues en contrepartie de la cessation de l’exercice de la
profession ou du transfert de la clientèle.

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