2-La Concurrence Fiscale

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Master Spécialisé en Finance, Audit et Contrôle de Gestion

FACG  

Exposé sous le thème

La Concurrence Fiscale
Groupe
- ALLOUCH Aiyda
- ATTAOUI Kenza
- ECHKEM Sahar
Encadré par : Mr JARAFE Hicham Module : Optimisation fiscale
- EL AYACHI Kaoutar
- SAMADI Houda
- ZOUHRI Laila
Plan
1 Introduction

2 Partie 1 : Cadre conceptuel de la concurrence fiscale

3 Partie 2 : Cadre opérationnel de la concurrence fiscale

4 Conclusion
Introduction
La liberté de circulation des capitaux, des biens, des prestations de service et des travailleurs
s'accroît sous l'effet de la globalisation de l'économie, les Etats maintiennent des systèmes fiscaux
nationaux différents condamnés à coexister, S'ils sont rationnels. Les agents économiques cherchent,
lorsqu'ils en ont la possibilité, à être taxés dans les zones où la fiscalité est la plus faible. Tout se passe
alors comme si les systèmes fiscaux des Etats étaient plus ou moins directement mis en concurrence par
les acteurs qui cherchent à minimiser leur impôt : les entreprises, les salariés, les détenteurs de capitaux.
Pour éviter la fuite vers d'autres pays des éléments sur lesquels est assis l'impôt, les Etats seraient
contraints de réagir, soit en coordonnant davantage leurs politiques fiscales, soit en modifiant
unilatéralement leur système fiscal afin d'attirer ou de retenir ces bases imposables. De ce fait un tel Etat
cherche à générer des recettes fiscales importantes donc s’il veut réaliser cet objectif, il doit avoir un
système fiscal compétitif et quand on parle de la compétitivité on fait appel automatiquement à la
concurrence fiscale.
Partie 1 :
Cadre conceptuel de
la concurrence fiscale
Chapitre 1 : L’identification de la concurrence
fiscale et ses objectifs
1) Définition
La concurrence fiscale est une «notion qui désigne à la fois, de manière statique, la situation dans laquelle
certains acteurs mettent en compétition les systèmes fiscaux de différents États et de manière dynamique,
les réactions des États pour améliorer leur position dans cette compétition ».
D’après Chatelais Nicolas, la concurrence fiscale est appréhendée comme « un comportement non
coopératif de fixation à la baisse des taux d’imposition par des gouvernements indépendants se faisant
concurrence pour attirer les bases fiscales mobiles ».
D’une manière générale c’est une concurrence entre différentes juridictions ayant le privilège de lever
l’impôt, et qui tentent d’attirer une base fiscale mobile.
La concurrence fiscale peut-être :
 Horizontale (entre Etats par exemple)
 Verticale (par exemple au sein d’un même Etat).
2) Objectifs
La fiscalité est un instrument à la disposition des gouvernements. Son objectif est :

 l’attractivité des facteurs de production (les investisseurs) favorisant l’élargissement de l’assiette


fiscale.

 l’amélioration de l’environnement économique d’un pays.

C’est dans ce cadre que la concurrence fiscale active est souvent indiquée comme instrument de la
compétitivité ou de l’attractivité territoriale.

En revanche, l’objectif pratique de la concurrence fiscale est d’attirer aujourd’hui les investissements
qui assureront l’emploi de demain.
Chapitre 2 : Les modalités et les mécanismes
de la concurrence fiscale
1) Les modalités
D’une manière générale, on distingue trois modalités de concurrence fiscale :
 La concurrence fiscale implicite (passive) ;
 La concurrence fiscale explicitée (active) ;
 La concurrence fiscale par comparaison.

a) La concurrence fiscale implicite :

La concurrence fiscale implicite ou bien passive ou horizontale elle s’applique à une situation dans laquelle
les juridictions sont placées au même niveau au sein d’une même organisation internationale (Union

européenne, par exemple) ou d’un même État fédéral (États-Unis d’Amérique, par exemple).

Dans cette situation, les juridictions agissent d’une manière non coopérative où chacune provoque ou subit
sans avoir l’intention de faire concurrence, des externalités soient positives ou négatives.
b) La concurrence fiscale active :
Cette forme de concurrence met l’accent sur l’aptitude d’une juridiction à attirer ou à retenir les
facteurs de production, surtout les plus mobiles. Elle est basée sur une attitude non coopérative entre
pays.
Elle se traduit sur le terrain par une rivalité fiscale entre États où chacun pratique le dumping fiscal
pour récupérer ses bases d’imposition mobiles, délocalisés vers d’autres pays pour des motifs d’ordre
fiscal.
Dans cette situation, chaque pays s’efforce à défendre ses intérêts pour obtenir certaines ressources
bénéfiques et cherche à éviter un coût déterminé en le répercutant sur les autres pays comme charge.
c) La concurrence fiscale par comparaison :
Ce troisième type de concurrence fiscale met en évidence l’existence des comportements
mimétiques entre États en matière de fixation des taux d’imposition.
Les effets de mimétisme fiscal concernent essentiellement les pays proches d’un point de vue
géographique où chaque État préfère aligner ses taux sur celui des voisins.
2) Les mécanismes
Pour qu’il y ait situation de concurrence fiscale internationale, un certain nombre de conditions
doivent se réunir, à savoir :
 La volonté des États d’attirer les bases imposables mobiles par le biais d’une pression
fiscale moins lourde;
 Cette volonté devrait se traduire sous forme d’incitations fiscales (baisse des taux) ;
 La sensibilité et les réactions effectives des entreprises multinationales aux incitations fiscales
des États et aux différentiels de pression fiscale ;
 L’existence d’une possibilité d’arbitrage fiscal à l’international18 ;
 La convergence systématique des taux vers un niveau sous optimalement faible.
Chapitre Les paradis fiscaux
3:
1) Définition de paradis fiscal

Théoriquement un paradis fiscal est un territoire ou un pays qui possède un niveau d'imposition

faible en comparaison d'autre pays. Un paradis fiscal ne peut donc exister que si d'autre pays ont une

politique fiscal moins avantageuse.

Selon l’Organisation de Coopération et Développement Économiques (OCDE) considère qu’un paradis


fiscal est un territoire qui répond aux caractéristiques suivantes :
 le secret bancaire y est strictement appliqué;
 les taxes sur les revenus, les bénéfices ou les patrimoines, sont faibles ou nulles, particulièrement pour
les non-résidents;
 les conditions d’installation de sociétés et d’ouverture de comptes sont peu contraignantes la
coopération judiciaire et fiscale avec les autres États est faible ou inexistante.
2) Les facteurs essentiels permettant d’identifier les paradis fiscaux 

 
a) Impôts inexistants ou insignifiants L’absence d’imposition ou une imposition uniquement insignifiante
des revenus l’imposition considérés constitue le point de départ du classement d’une juridiction en tant
que paradis fiscal.
b) Absence d’un véritable échange de renseignements Les paradis fiscaux sont généralement dotés de
législations ou de pratiques administratives en vertu desquelles les entreprises et les personnes physiques
peuvent bénéficier de règles de confidentialité strictes et d’autres protections contre la surveillance des
administrations fiscales, ce qui empêche un véritable échange de renseignements sur les contribuables
bénéficiant de l’imposition réduite.
c) Absence de transparence Une absence de transparence dans le fonctionnement des dispositions
législatives, juridiques ou administratives constitue un autre facteur d’identification des paradis
fiscaux.
d) Absence d’activités substantielles L’absence de l’obligation d’exercer une activité substantielle est
importante, dans la mesure où elle indique qu’une juridiction peut essayer d’attirer des
investissements ou des transactions dont la motivation est exclusivement fiscale.

3) Les utilisateurs des paradis fiscaux 


Les utilisateurs des paradis fiscaux (au sens large) sont très divers. Il peut s’agir de 
grandes entreprises qui y installent des filiales, de fonds spéculatifs, de filiales de banques, de riches
particuliers ou encore de sociétés d’investissement. 
4) La classification des pays par le critère « paradis fiscal »
 
Il n’existe aucune liste officielle des pays considérés comme des paradis fiscaux.
L’OCDE classe les paradis fiscaux en trois listes :
 
o la liste noire regroupe les États qui ne coopèrent pas fiscalement;
o la liste grise concerne les États « qui ont promis de se conformer aux nouvelles règles sans les
appliquer et ceux qui s’y conforment substantiellement »;
o la liste blanche pour les États qui ont fait un effort réel et dont les règles sont « conformes aux
standards internationaux de l’OCDE ».
 
En citant l’exemple de la liste noire de certain pays :
La Commission européenne a défini en juin 2015 une nouvelle « liste noire » des paradis fiscaux qui
recense les Etats ou territoires non coopératifs.
Cette liste noire
comprend 30 juridictions
dont certaines sont
localisées en Europe
(Andorre, Guernesey,
Liechtenstein ou
Monaco).
Partie 2 :
Cadre opérationnel de
la concurrence fiscale
Chapitre La concurrence fiscale dans
1: l'union européenne
L’Union européenne connaît une forte concurrence fiscale entre les 27 pays qui en sont

membres. Les politiques fiscales sont de la responsabilité des États et les décisions européennes dans ce

domaine doivent être prises à l’unanimité. L’harmonisation fiscale européenne se heurte donc à des

difficultés pratiques mais aussi de volonté politique malgré les discours d’intention.

1) Les changements de la concurrence fiscale d'UE


L’Union monétaire a pris effet au 1er janvier 1999. Les élargissements successifs de l’UE, notamment la
dernière vague qui, entre 2004 et 2007, a fait entrer dans l’Union douze nouveaux membres, dont les

structures économiques et les niveaux de développement diffèrent sensiblement de ceux de l’UE à quinze,
et qui sont, en outre, pour la plupart, de « petits pays », très ouverts, économiquement et financièrement,

sur leurs partenaires européens, constituent également des changements structurels récents. Il n’est donc
pas surprenant que le fonctionnement de l’UE se trouve profondément bouleversé par ces changements,
mais que les signes tangibles de tels bouleversements ne soient pas tous encore clairement perceptibles,
notamment dans les données statistiques qui ne reflètent ces réalités qu’avec un certain retard.

Parmi ces changements, l’intensification de la concurrence fiscale apparaît comme l’un des plus significatifs
et potentiellement, des plus dangereux. L’existence de la concurrence fiscale ne transparaît que de manière
épisodique dans les débats publics par exemple comme ce fut le cas au printemps 2008 puis à nouveau, à la
faveur de la crise financière à l’automne 2008, les paradis fiscaux sont pour un temps mis sous les
projecteurs et font l’objet de pressions de la part des plus grands pays ou lorsque telle personnalité du

spectacle annonce qu’elle change de résidence pour des raisons fiscales.

Pourtant, la concurrence fiscale se développe sur plusieurs plans non seulement entre les pays engagés dans
un processus de mondialisation qui accroît le degré de mobilité des activités économiques, des capitaux et
des personnes, mais surtout entre tous les États de l’Union européenne.
a) La situation actuelle de l'UE :

 Une imposition globale élevée :

Les pays de l’UE se caractérisent par un niveau élevé de fiscalité. Le taux de prélèvements obligatoires
y atteint 40,2 % en 2017 en moyenne contre 26,8 % aux États-Unis ou 32,8 % au Canada.

Au sein de l’UE en dépit d’un certain rapprochement, les écarts restent très importants.
b) Avantages et inconvénients de la concurrence fiscale dans l'UE :

La concurrence entre agents économiques privés est favorable, dont les vertus en termes d’efficacité et

d’émulation inventive sont connues et célébrées depuis au moins Adam Smith.

Pour les mêmes raisons le nombre des analystes et de décideurs publics sont partisans de la concurrence

fiscale entre gouvernements: elle est, en effet, susceptible d’inciter ceux-ci à adopter des modes de gestion

publique plus efficaces et à s’aligner sur les «meilleures pratiques » en matière de dépenses publiques et de

prélèvements obligatoires, ce que confortent, au moins en partie, les évolutions évoquées plus haut.

Allant plus loin, de nombreux théoriciens des « choix publics » (Public choice), s’appuyant sur une vision de

l’État-Léviathan c’est-à-dire principalement prédateur, considèrent la concurrence fiscale comme la meilleure


manière d’en limiter les tendances néfastes.

Généralement la concurrence fiscale a des conséquences négatives sur la fourniture de biens publics.
Les initiatives mises en place pour
Chapitre 2 :
contrer la concurrence fiscale au Eu-
rope
L’Union européenne connaît une forte concurrence fiscale entre les 27 pays qui en sont membres.
Les politiques fiscales sont de la responsabilité des États et les décisions européennes dans ce domaine
doivent être prises à l’unanimité. L’harmonisation fiscale européenne se heurte donc à des difficultés
pratiques mais aussi de volonté politique malgré les discours d’intention.
La libre circulation des capitaux, des produits et des services est une règle de base du marché unique
européen. Les grandes entreprises, les capitaux financiers, les personnes ayant les meilleures
qualifications peuvent ainsi choisir beaucoup plus librement leurs lieux d’implantation, de résidence
et d’imposition. Cela pousse les États à mettre en œuvre des fiscalités avantageuses pour attirer ces
acteurs économiques sur leurs territoires.
Les avantages fiscaux proposés par certains États européens ou certains territoires étroitement
liés à des États européens (Îles britanniques, Liechtenstein, voire l’Irlande par exemple) sont tels
qu’ils sont considérés par de nombreux observateurs comme des paradis fiscaux même s’ils ne
font pas partie de la liste officielle et très restrictive des paradis fiscaux établie par l’OCDE.
Le problème est devenu si sensible que la Commission européenne travaille depuis 2012 sur un
plan d’action pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales.
Globalement, depuis 11 ans les Etats de l’UE ont cherché à réduire les impôts sur les acteurs
économiques les plus mobiles , Les divergences fiscales au sein même de l’Europe reflètent
quant à elles des logiques politiques et économiques différentes Les divergences fiscales au sein
même de l’Europe reflètent quant à elles des logiques politiques et économiques différentes.
Les pays de l’Est et anglo-saxons ont choisi une logique libérale avec de faibles prélèvements
obligatoires.
Les pays nordiques ont privilégié un système de protection sociale collectif. Pour la financer, ils ont
poussé la logique de mobilité des facteurs de production à son maximum avec une forte taxation des
ménages et des taux d’imposition très bas pour les entreprises afin de rester compétitifs.
L’Allemagne a davantage recherché un équilibre entre tous ces facteurs. La Belgique, l’Italie et la
France ont eux aussi choisi une couverture sociale collective mais ils refusent de pénaliser la
consommation. Ils sont donc obligés de la financer par l’imposition sur la propriété mais aussi sur des
facteurs plus mobiles comme les ménages les plus aisés et surtout les entreprises.
Ils s’exposent donc au risque de départ de ces contributeurs à l’impôt. Reste à connaitre le degré réel
de mobilité de ces acteurs économiques selon les impôts qu’ils paient.
Chapitre 3 : La concurrence fiscale
intermaghrébine
Approche comparative des systèmes fiscaux
algérien, marocain et tunisien
A. Héritage juridique des systèmes fiscaux

Il a lieu de préciser que les systèmes fiscaux mis en place en l’Algérie, au Maroc et en Tunisie se sont
inspirés du système fiscal mis en place par la puissance coloniale.

Ces systèmes reposaient sur les impôts indirects, mais aussi dans une proportion plus réduite sur
quelques impôts directs, à savoir : l’impôt sur le bénéfice des sociétés ainsi que d’autres impôts.

Ces systèmes au fil des années ont subi des aménagements et des modifications pour répondre, d’une
part, aux exigences d’un monde de plus en plus ouvert, sans frontières et de plus en plus compétitif, et
d’autre part les adapter par rapport au modèle économique choisi, en sachant que les trois pays ont
confirmé leur volonté de passer d’une économie planifiée à une économie de marché.
B. Les réformes fiscales en Algérie, au Maroc et en Tunisie
Depuis leurs indépendances jusqu’aux années 1980, ces pays n’ont pas procédé à de grands changements
dans le domaine fiscal.
Les systèmes fiscaux légués par l’administration coloniale avaient gardé leur nature ainsi que leur
structure. Toutefois, les réformes fiscales ont été engagées à partir de la deuxième moitié des années 80,
notamment avec l’application des plans d’ajustement structurel.
Ces plans avaient pour objectifs :
 La redistribution la plus équitable possible de la charge fiscale ;

 La stimulation de la production ;
 L’équilibre des finances publiques ;

 La baisse des taux d’imposition ;


 L’élargissement de l’assiette fiscale ;

 L’amélioration de rendement du système fiscal ;


 La réorganisation des modes de recouvrement ;
 La modernisation de l’administration fiscale.
a) Réformes fiscales en Algérie

En Algérie, la réforme fiscale a été engagée en 1992. Les prémices de cette réforme reviennent en 1986
lorsque le contre-choc pétrolier a entraîné une baisse d’environ 50 % des termes de changes et des recettes
budgétaires provenant des secteurs des hydrocarbures. La réforme envisagée avait pour objectif de rétablir la
stabilité financière, d’une part, et d’autre part de soutenir la mutation d’une économie planifiée vers une
économie de marche dont les bases sont issues du plan d’ajustement structurel.
Cependant pour relancer la croissance économique et sortir de la crise, le choix était d’appel aux capitaux
étrangers sous forme d’investissement direct apparaît comme l’ultime solution recherchée par l’Algérie pour
consolider les équilibres financiers globaux et améliorer par voie de conséquence la situation sociale et
économique.
La fiscalité est alors sollicitée pour mettre en place un cadre juridique favorable à l’investissement, la
législation fiscale algérienne a été modifiée à maintes reprises. L’importante modification remonte au
début des années 90. Le législateur algérien à travers notamment la loi de finances 1991, avait opté
pour la notion de la TVA, adoption de l’IRG pour les personnes physiques et l’IBS pour les personnes
morales.

b) Réformes fiscales au Maroc


On assiste à un mouvement généralisé de réformes fiscales, le Maroc s’est inséré dans ce sillage avec
la ferme volonté de rendre son système fiscal plus efficace que ses voisins.
Par ailleurs, dans un monde de plus en plus internationalisé, l’amélioration de l’attractivité du pays
devient un élément crucial auquel la fiscalité participe incontestablement.
Ainsi, il est important de rappeler que le Maroc a connu sa grande réforme à partir de 1986 avec
l’introduction de la taxe sur la valeur ajoutée, suivie de l’impôt sur les sociétés en 1987 et de l’impôt
général sur le revenu en 1990. Cette réforme résultait de la politique d’ajustement structurel, imposée
par la crise aigüe des finances publiques et la nécessité de faire face aux charges de la dette extérieur.
L’amélioration du rendement fiscal constituait l’un de ses principaux objectifs. Parallèlement à ces
réformes, d’autres mesures incitatives ont été introduites telles que le réaménagement de code
d’investissement en 1988, puis en 1996 une charte des investissements prévoyant des mesures fiscales
incitatives pour certains secteurs a été adoptée.
Aussi, au fil des années d’autres changements importants ont été apportés au système fiscal marocain.
On peut citer, à cet égard, la refonte de droit d’enregistrement en 2004.

Ajoutons, également la révision du barème de l’impôt sur le revenu qui a été décidée en 2007 .
c) Réformes fiscales en Tunisie

Le pouvoir public tunisien a commencé dans une première étape par l’instauration d’un nouveau régime
d’imposition indirecte en 1988.
La seconde étape consiste à instaurer un impôt unique sur les revenus des
personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés, remplaçant de nombreux impôts dans l’ancien système
en 1989.
La troisième étape sert à réformer les taxes d’enregistrement et des timbres fiscaux, la révision de
l’ensemble des exonérations et avantages fiscaux accordés aux investissements.
La quatrième étape consiste à continuer d’introduire des réformes dans le système fiscal dans le sens
d’avoir plus de transparence et d’harmonisation entre les différents modes d’imposition et surtout de
récompenser la moins-value fiscale (baisse des recettes fiscales) causée par le démantèlement des tarifs
douaniers, suite à l’instauration d’une zone de libre-échange entre la Tunisie et l’Union européenne.
La diminution des recettes douanières est due également aux exigences imposées par l’entrée de la
Tunisie dans l’OMC : (Organisation mondiale du commerce)
En effet, dans le but de stimuler le commerce international, la Tunisie a présenté lors de son
admission (1993) un accord relatif contenant les engagements à suivre pour baisser progressivement
ses taux des droits de douane.
C. Les conventions fiscales comme facteur de promotion des IDE

Les pays maghrébins ont conclu des conventions fiscales de non double imposition dont le but
essentiel est d’éviter que les avantages fiscaux concédés au profit des investisseurs soient le
motif de la délocalisation de la base imposable mobile.
D.Classement des systèmes fiscaux : algérien, marocain et tunisien

le tableau ci-après illustre l’attractivité des systèmes fiscaux de l’Algérie, du Ma-


roc et de la Tunisie, pour les années 2011 et 2012.
D.Classement des systèmes fiscaux : algérien, marocain et tunisien

le classement global «Paying Taxes 2018»,

Classement sur 190 Nombre d’heures


Pays Année Taux d’imposition total %
pays consacrées

2018 25 155 49,8%


Maroc

157 265 65,6%


Algérie

140 144 64,1%


Tunisie
Chapitre 4 : La concurrence fiscale dommageable
1) Définition de la concurrence fiscale dommageable
La concurrence fiscale est dommageable lorsque les incitations fiscales offertes auraient des répercussions
négatives sur les recettes de l’État d’origine des capitaux. Cette concurrence produirait ainsi des
délocalisations d’entreprises ou de capitaux pour des raisons uniquement fiscales. Ou lorsqu’elle remodèle
le dosage souhaité des impôts, transfère une partie de la charge fiscale vers des bases d’imposition moins
mobiles, notamment la main- d'œuvre, les biens immobiliers et la consommation.

2) La concurrence fiscale dommageable pour les états


Elle est redoutable sur trois plans :
 Tarissement des recettes ;
 Déplacement de la charge fiscale vers les assiettes les moins mobiles ;
 Fuite des capitaux.
a) Le tarissement des recettes :
Sur le plan politique et économique la concurrence fiscale effrénée entre les États est qualifiée de pratique
suicidaire car de surenchère en surenchère, aucun pays n’a plus d’avantages relatifs sur les autres et tous
perdent des recettes.
Sur le plan international, les effets de la concurrence fiscale se traduisent par un sous- investissement ou
une sous-production de biens publics mondiaux

b) Transfert de la charge fiscale vers les facteurs les moins mobiles


La concurrence fiscale dommageable entraine un accroissement de la pression fiscale sur d’autres types
d’imposition, par exemple celle des revenus du travail, ou certains impôts indirects.

c) La fuite des capitaux


Vu l’importance de la fiscalité en matière de financement des services publics une volatilité des capitaux
(délocalisation) peut provoquer une hémorragie fiscale pour les pays d’origine et un enrichissement pour
les pays-hôtes.
3) La concurrence fiscale dommageable pour les entreprises
Pour les entreprises, la concurrence fiscale est la cause de perte d’efficience économique dans la
mesure où un taux d’imposition faible peut convaincre un acteur de localiser une assiette mobile là où
elle est moins productive avant impôt.
Pour reprendre l’exemple cité dans le rapport du Conseil des impôts:
«Soient deux pays ‘’A’’ et ‘’B’’, ‘’A’’ étant plus productif que ‘’B’’, mais pratiquant une imposition plus
lourde. Un investissement de 100 dans le pays ‘’A’’ procure un bénéfice avant impôt de 50, taxé à 50 %
l’entreprise retire donc un bénéfice après impôt de 25. Le même investissement ne rapporte que 40
avant impôt dans le pays ‘’B’’, mais ce bénéfice sera taxé à 20 % seulement : l’entreprise retire alors un
bénéfice de 32. L’entreprise, se fondant sur le rendement après impôt, choisira d’investir dans le
pays ‘’B’’. Elle maximise ainsi son profit. Pour autant, ce n’est pas nécessairement l’investissement
le plus productif qui a été choisi».
4) Conditions d’un régime fiscal dommageable
On peut distinguer entre tout d’abord des facteurs essentiels et autres facteurs :

A. Les facteurs essentiels 


 La présence de Taux d’imposition effectifs nuls ou peu élevés ;
 L’absence de transparence ; 
 Absence de véritable échange de renseignements.
 La présence de Taux d’imposition effectifs nuls ou peu élevés :

Le premier des facteurs essentiels est la présence de taux d’imposition effectifs nuls ou peu élevés.
Un taux effectif d’imposition nul ou faible sur la catégorie de revenu en question constitue le point de dé-
part pour examiner si un régime fiscal préférentiel est dommageable.
De tels taux peuvent résulter du fait que le taux lui-même du barème est très bas ou de la façon dont le pays
définit l’assiette d’imposition à laquelle le taux est appliqué
 L’absence de transparence :

Un régime fiscal est suffisamment transparent lorsque deux conditions sont réunies :

 La clarté : Les conditions d’applicabilité du régime doivent être énoncées clairement, c'est-à- dire

qu’elles doivent pouvoir être invoquées par le contribuable contre l’administration.

 La disponibilité : Les détails du régime doivent être disponibles pour les autorités fiscales des autres

pays intéressés, cette condition peut impliquer notamment la communication de tout ou partie du dossier

fiscal d’un contribuable. De là, tous les pays pratiquant le secret bancaire sont susceptibles d’être qualifiés
de « non transparents ».

Dans le cas où ces conditions ne sont pas remplies, ce régime fiscal donne à ses bénéficiaires la possibilité
de négocier avec les autorités fiscales, ce qui entraîne une entrave au principe d’égalité devant l’impôt.
 Absence de véritable échange de renseignements

Ce facteur est essentiel pour décider si le régime en vigueur dans un pays risque d’avoir

des effets dommageables. En effet, lorsque La capacité ou la volonté d’un pays de fournir
des renseignements à d’autres pays fait défaut, on comprend bien le risque que cela

comporte et l’incitation que peut susciter ce pays pour des investisseurs.


B. Autres facteurs 
Les facteurs autres que les critères essentiels qui peuvent aider à identifier des régimes fiscaux

préférentiels dommageables.

 Une définition artificielle de la base d’imposition

Certains Etats peuvent, dans le but de soutenir des zones géographiques ou certaines activités, prendre
des dispositions particulières qui ont vocation à diminuer la base d’imposition. Mais un Etat peut être
tenté d’amplifier ces mesures en les faisant perdurer ou en les accentuant, c’est-à-dire en diminuant
plus que de nécessaire la base d’imposition.
 L’accès à un vaste réseau de conventions fiscales

L’existence de vastes réseaux de conventions permet de faciliter l’accès aux régimes fiscaux préférentiels
d’Etats parties par les résidents d’autres Etats parties. En outre, l’ouverture de l’accès aux régimes

fiscaux préférentiels tient parfois non au hasard mais à la volonté de certains Etats de renforcer les

avantages de régimes fiscaux préférentiels par l’extension de leur réseau de conventions.

 La volonté d’apparaître comme un régime fiscal privilégié

Le caractère dommageable peut être suscité par la volonté d’un Etat d’être reconnu comme un Etat à la

fiscalité attractive en essayant que cela se sache pour pouvoir en tirer profit au détriment des autres

Etats.
 L’exonération de l’impôt du pays de résidence pour les revenus de source

étrangère :

Seuls les revenus dont la source est le pays de résidence seront imposés dans cet Etat, tous les revenus

de source étrangère faisant l’objet d’une exonération dans le pays de résidence du contribuable.

Une société résidente d’un Etat appliquant ce principe de territorialité sera quasiment exonérée d’impôt
si la majorité de ses revenus provient d’activités réalisées à l’étranger.

 La possibilité de négocier le taux ou l’assiette d’imposition :

La possibilité de négocier le taux et/ou l’assiette d’imposition peut être particulièrement gênante dans

un régime non transparent pour déterminer le revenu imposable du contribuable.


 L’existence de dispositions relatives au secret

Le manque d’accès à l’information pour cause de secret bancaire ou autres, peut constituer l’une des
caractéristiques les plus dommageables d’un régime.
5) Moyens de lutte contre la concurrence fiscale dommageable
La concurrence fiscale est un phénomène à plusieurs facettes et de nature transfrontalier. Les actions
concertées s’avèrent plus adaptées pour lutter contre les effets dommageables de ce phénomène.

En s’inspirant des travaux de l’Union européenne, les instruments de lutte peuvent être d’ordre

politique ou technique. Il s’agit notamment de :

 Le code de conduite ;
 La coopération fiscale
 La coordination fiscale ;
 L’harmonisation fiscale.
 Le code de conduite

Au sein de l’Union européenne, le code de conduite est un document politique d’adhésion ou


d’engagement des États membres. Il peut être appréhendé comme un système de contrôle qui examine
d’une manière permanente les régimes fiscaux et surtout les aides fiscales des États membres.

Sa finalité est d’assurer l’égalité de la concurrence à tous les opérateurs et démanteler les régimes
fiscaux préférentiels.

Il a été adopté par le Conseil Ecofin en 1er décembre 1997. Le Conseil a identifié 230 régimes
susceptibles de générer une concurrence déloyale et influencer de façon artificielle la localisation des
activités au sein de l’ Union européenne. 
 La coordination fiscale

Selon P. DIBOUT, est un instrument de cohérence des politiques fiscales nationales. La coordination
implique un objectif moins ambitieux que l’uniformisation des systèmes ou des taux. Elle ne cherche

pas à aboutir à une décision, instrument juridique contraignant mais à une coordination des souverainetés
fiscales.

 La coopération fiscale

La coopération consiste à aller progressivement vers une fiscalité commune par la création d’impôts
communs en unifiant les impôts nationaux, en termes de taux comme d’assiette.
 L’harmonisation fiscale

L’harmonisation fiscale entre États suppose sur le plan de la forme que les fiscalités restent nationales au
maximum mais sur le plan du fond, elles doivent être unifiées, coexistées et organisées par des règles de
bonne conduite qui permettent à chaque pays de préserver sa capacité à taxer ses résidents.

Pour les pays européens, l’harmonisation fiscale consiste à mettre en place un serpent fiscal européen à
l’image du serpent monétaire qui dans les années 70 a ouvert la voie à la monnaie unique. Le serpent
fiscal consiste à définir des taux d’imposition sur les bénéfices qui pourraient varier selon les pays, mais
à l’intérieur d’un corridor dont les limites hautes et basses iraient en se rapprochant progressivement.

L’harmonisation proposée par la Commission européenne en 2006 consiste à élaborer une assiette fiscale
commune de l’impôt sur les sociétés d’une manière à compléter la marche unique européenne à facili-
ter la vie des entreprises qui y opèrent et à renforcer de la transparence quant à la fiscalité des entreprises
de chaque État.
Conclusion
Aujourd’hui, l’abaissement de la fiscalité est devenu pour les Etats, dans
un contexte de concurrence mondialisée, un argument pour attirer

l’investissement. Ce qui engendre des dégâts vis-à-vis d’autres acteurs au


niveau international. L’objectif recherché est de trouver des solutions
adéquates permettant de mettre fin à ces stratégies fiscales. Derrière cet

objectif, la promotion d’un climat fiscal sain dans le milieu des affaires

international est visée.


Merci de votre at-
tention

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