Pr. BENJAMAA Sonia - Présentation 2

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Problèmes économiques UNIVERSITÉ MOHAMMED V-SOUISSI

et sociaux Faculté des Sciences Juridiques,


Économiques
Semestre S3 et Sociales de Salé

LA PROBLEMATIQUE DE LA
PAUVRETE AU MAROC

1
INTRODUCTION

A partir du début des années 90, reconnaissance de l’existence


et de l’étendue du phénomène de pauvreté suite à la
présentation par les institutions internationales de plusieurs
résultats très inquiétants sur le plan social, et face au niveau
élevé de pauvreté comparativement à des pays de
développement similaire.

Depuis le milieu des années 90, la pauvreté est devenue l’une


des préoccupations majeures des pouvoirs publics.

2
I – CARACTERISTIQUES DE LA PAUVRETE AU MAROC

Entre 2001 et 2014, l’évolution de la pauvreté monétaire a été


marquée par une tendance générale à la baisse. Au niveau
national, l’incidence de la pauvreté est passée de 15,3% en 2001
à 8,9% en 2007 et à 4,8% en 2014.

L’effectif de la population pauvre est passé de 4 461 000 en


2001 à 2 755 000 en 2007 et à 1 605 000 en 2014 enregistrant
ainsi une baisse annuelle moyenne de 7,7% entre 2001 et 2007
et de 7,8% entre 2007 et 2014.

3
I – CARACTERISTIQUES DE LA PAUVRETE AU MAROC

Par milieu de résidence, l’incidence de la pauvreté est respectivement


passée de 7,6% en 2001 à 4,9% en 2007 et à 1,6% en 2014 en milieu
urbain, et de 25,1% à 14,4% et à 9,5% en milieu rural.
 Sont considérées comme pauvres toutes les personnes dont les dépenses
de consommation sont inférieures au seuil de pauvreté qui est la valeur
d’un panier de consommation alimentaire procurant l’apport
nutritionnel minimum et de biens de consommation non alimentaires de
base.
 En 2001, les seuils de pauvreté ont été fixés à 3 421 DH par personne et
par an dans les zones urbaines et 3 098 DH dans les zones rurales.
Ajustés par l'IPC, les seuils de pauvreté en 2007 sont de 3 834 DH pour
les zones urbaines et de 3 569 DH pour les zones rurales. En 2014, le
seuil de pauvreté est de 4 667 DH en milieu urbain et 4 312 DH en
milieu rural.

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I – CARACTERISTIQUES DE LA PAUVRETE AU MAROC

Ces chiffres montrent que la pauvreté au Maroc reste


aujourd’hui un phénomène à dominante rurale: la pauvreté
rurale est plus élevée que la pauvreté urbaine dans toutes les
régions.
Le monde rural est globalement plus pauvre mais la pauvreté
n’y est pas répartie de manière homogène: dans certaines
régions, le taux de pauvreté est trois fois plus élevé que dans
d’autres.
 Les zones rurales les plus affectées par la pauvreté font partie des
régions Drâa-Tafilalet (20,6%), Béni-Mellal-Khénifra (14,7%), Fès-Meknès
(10,5%), et l’Oriental (9,9%). Ces zones rurales connaissent un taux de
pauvreté supérieur à la moyenne rurale (9,5%) et représentent 44,3%
de la population pauvre.

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I – CARACTERISTIQUES DE LA PAUVRETE AU MAROC
 Les régions où l’incidence de la pauvreté rurale se situe à un niveau
intermédiaire, c’est-à-dire entre les moyennes nationale et rurale,
sont Rabat-Salé-Kénitra, Souss-Massa, Marrakech-Safi et les régions du
Sud. Ces dernières regroupent 36,4% de la population rurale en
situation de pauvreté dont 15% dans la région de Marrakech-Safi.
 La pauvreté rurale n’est relativement limitée (inférieure à la
moyenne nationale) que dans les régions ayant d’importantes
potentialités économiques et sociales, à savoir Casablanca-Settat et
Tanger-Tétouan-Al Hoceima
Au cours de la période 2007-2014, parallèlement au recul de la
pauvreté, la vulnérabilité économique a également diminué.
La part des personnes économiquement vulnérables est passée
de 17,4% à 12,5% au niveau national, de 12,7% à 7,9% en
milieu urbain et de 23,6% à 19,4% en milieu rural. En termes
absolus, le nombre de personnes économiquement vulnérables
est passé de 5,4 millions d’individus en 2007 à 4,2 millions en
2014, enregistrant une baisse annuelle moyenne de 3,6%. 6
I – CARACTERISTIQUES DE LA PAUVRETE AU MAROC

 La vulnérabilité monétaire renseigne sur le risque des ménages de


basculer dans la pauvreté si leur filet de sécurité ne leur permet pas de
faire face à des chocs économiques et sociaux ou à des situations très
défavorables.
 La méthode de mesure de la « vulnérabilité à la pauvreté » consiste à
estimer la part de la population dont le niveau de consommation par tête
se situe dans une fourchette comprise entre le seuil de pauvreté et une
fois et demi ce seuil.
Par milieu de résidence, cette baisse reste plus marquée en ville que
dans les campagnes : le total de la population vulnérable est passé
de 2,2 millions à 1,6 million en milieu urbain, soit une baisse
annuelle de 4,6%, et de 3,2 millions à 2,6 millions en milieu rural,
soit une baisse de 2,8%. La vulnérabilité économique devient de
plus en plus un phénomène concentré en milieu rural : en 2014,
près des deux tiers (62,1%) des personnes vulnérables sont des
ruraux, contre 58% en 2007.
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I – CARACTERISTIQUES DE LA PAUVRETE AU MAROC

Quant à l’incidence de la pauvreté multidimensionnelle calculée par le HCP à partir de l’indice du niveau de
vie (INV) qui se fonde sur 17 indicateurs, elle est passée de 25% à 8,2% entre 2004 et 2014 au niveau national,
de 9,1 à 2% en milieu urbain, et de 44,6 à 17,7% en milieu rural.

L’effectif global de la population en situation de pauvreté multidimensionnelle est ainsi passé de 7,5 millions
d’individus en 2004 à 2,8 millions en 2014 (soit une baisse de 9,4% par an).

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I – CARACTERISTIQUES DE LA PAUVRETE AU MAROC

La pauvreté multidimensionnelle demeure aussi principalement un


phénomène rural: en 2014, 85,4% des personnes en situation de
pauvreté multidimensionnelle vivent dans le milieu rural, contre 80%
en 2004.
La pauvreté multidimensionnelle s’explique essentiellement par les
déficits en termes d’éducation qui représentent un peu plus de la
moitié de cette pauvreté (55,3%):
 La privation en termes de scolarisation des adultes à hauteur de 34%
 La non-scolarisation des enfants à hauteur de 21,3%
Quant aux privations en termes d’accès aux infrastructures sociales de
base, elles expliquent 19,7% de la pauvreté multidimensionnelle.
Cette contribution s’élève à 14,1% pour les privations en termes de conditions
d’habitat et à 10,9% en termes de santé.                                     

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II- LIEN ENTRE CROISSANCE ET REDUCTION DE LA
PAUVRETE ET ORIGINES DE LA PAUVRETE AU MAROC

Au cours des décennies 80 et 90, réalisation de taux de croissance


positifs (plus de 3% en moyenne) mais augmentation de la pauvreté.
L’absence de corrélation entre croissance et réduction de la pauvreté
s’explique par:
 Les années de sécheresse qui se sont succédées au cours de ces deux
décennies et ont affecté l’activité agricole, principale source de revenus de la
population rurale pauvre, ce qui a aggravé les inégalités et exacerbé la
pauvreté.

 les effets des politiques économiques poursuivies dans le cadre des PAS,
facteur essentiel d’aggravation de la pauvreté au Maroc, suite aux réductions
des dépenses publiques imposées par les institutions de Bretton Woods:

 Les dépenses sociales par habitant ont baissé en termes réels de plus de 23%
entre1982 et 1990.

 Le taux de chômage s’est accentué durant cette période, passant de 10,7% en 1983 à
16% en 1996 principalement en raison du ralentissement du recrutement des
administrations publiques. 10
II- LIEN ENTRE CROISSANCE ET REDUCTION DE LA
PAUVRETE ET ORIGINES DE LA PAUVRETE AU MAROC

Actuellement, la croissance contribue positivement à la réduction de la


pauvreté au Maroc:

 L’indice de croissance pro-pauvres était de 0,94 entre 2001 et 2007, et de 1,13


entre 2007 et 2014 (la croissance est considérée comme propauvres ou inclusive
lorsque le coefficient est supérieur ou égal à 1).

 L’examen de l’élasticité croissance-pauvreté indique que la croissance prend de


plus en plus d’importance dans la réduction de la pauvreté; une croissance
économique de 1% donne lieu à une réduction du taux de pauvreté de 2,7% en
2001, de 2,9% en 2007 et de 3,6% en 2014.

La croissance s’est traduite par la réduction de la pauvreté dans la plupart


des régions:

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II- LIEN ENTRE CROISSANCE ET REDUCTION DE LA
PAUVRETE ET ORIGINES DE LA PAUVRETE AU MAROC

 Entre 2001 et 2014, la croissance a contribué à la réduction de la pauvreté à


hauteur de 63% dans la région Casablanca Settat et dans les régions du Sud, de 70%
pour la région Souss-Massa, et de 92% pour la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

 En revanche, dans les autres régions, l’effet de la croissance sur la réduction de


la pauvreté a été réduit par l’augmentation des inégalités de 19% dans l’Oriental ;
de 16% dans la région de Béni Mellal-Khénifra ; de 11% dans la région de Rabat-Salé-
Kénitra ; de 5% dans la région du Drâa-Tafilalet ; et de 3% dans la région de
Marrakech-Safi. Autrement dit, dans ces régions, la pauvreté aurait diminué
davantage si la croissance économique s’était accompagnée d’une diminution des
inégalités.

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III- IMPACT POSITIF DES MESURES DE REDUCTION DE LA
PAUVRETE

Plusieurs mesures mises en œuvre ont permis de faire reculer la pauvreté de


manière sensible notamment:
La réalisation de programmes sectoriels:
 Le programme d’approvisionnement groupé en eau potable en milieu rural
(PAGER) financé par le Budget général de l’Etat et la Banque mondiale avec un taux
de réalisation de 93% en 2011.
 Le Programme d’électrification rurale (PERG) réalisé à 98% en 2012.
 le Plan national des routes rurales (PNRR) dont l’objet est de désenclaver le
monde rural avec un taux d’accessibilité de 73%.
 L’INDH mise en place en 2005 qui a permis de faire baisser plus rapidement
la pauvreté dans les communes rurales ciblées par cette initiative (baisse de la
pauvreté de 41% contre 28% seulement dans le reste des communes).
 Les efforts de généralisation de la scolarisation de base: l’élargissement de
la couverture d’enfants scolarisées aux filles en milieu rural a augmenté le
taux net de scolarisation à 97% en 2015, et réduit considérablement les
inégalités d’accès à l’école entre filles et garçons.
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III-IMPACT POSITIF DES MESURES DE REDUCTION DE LA
PAUVRETE
Les envois de fonds des MRE qui contribuent depuis plus de trois décennies à
alléger de manière significative le fardeau de la pauvreté pour plusieurs
ménages marocains: sans ces envois de fonds, environ
200 000 personnes de plus se retrouveraient en dessous du seuil de pauvreté.

Selon les données du HCP, la pauvreté a reculé de manière sensible


depuis 1985; et le Maroc a atteint le premier Objectif du Millénaire
pour le Développement (0MD).
 La pauvreté relative est passée de 21% en 1985 à 8,9% en 2007 et 4,8% en
2014.
 Le taux de vulnérabilité a été réduit durant la même période de 24% à
17,5% en 2007 et 12,5% en 2014.
 La pauvreté extrême et la faim ont été totalement éradiquées en 2013.
 Le deuxième OMD relatif à la scolarisation de base a été pratiquement
atteint avec un taux net de scolarisation de 97 % pour les enfants de 6 à 11
ans.
 La mortalité maternelle a diminué de près de 60% au cours des vingt
dernières années et la mortalité infantile de 66%. 14
IV- INEGALITES ET PAUVRETE AU MAROC

Au cours de la période 2000-2015, Le Maroc est passé à un palier supérieur


de croissance (4,5% en moyenne) mais la croissance économique ne s’est
pas accompagnée d’une répartition beaucoup plus équitable des revenus
afin de satisfaire les besoins des populations défavorisées.
Après une hausse sensible des inégalités pendant les années 80 et 90, les
inégalités ont été stabilisées au cours de la période 2000-2007 et ont
légèrement diminué sur la période 2007-2014.
L’examen de données sur les dépenses de consommation des ménages
reflète l’évolution des inégalités en termes de niveaux de vie au Maroc:
 En 1984-85, la part des dépenses de 10% des ménages les plus riches s’élevait à
plus de 30%, soit 15 fois supérieure à celle des 10% les plus pauvres (moins de
2%).

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IV- INEGALITES ET PAUVRETE AU MAROC

 En 2007, les 10% des ménages les plus riches totalisaient près de 33% de la
consommation totale des ménages soit 12 fois plus que la consommation des 10%
les plus pauvres (2,75% du total).

 En 2014, la part des dépenses de 10% des ménages les plus pauvres a tendance
à se maintenir au même niveau qu’en 2007: 2,70% du total, alors que la part des
dépenses des 10% les plus riches a diminué de 33% à 31,9% du total

Cette réduction de l’inégalité par le haut a permis d’augmenter légèrement


(d’environ 1%) la part des dépenses des classes de niveau de vie
intermédiaire.
La légère baisse des inégalités de niveaux de vie en 2014 est illustrée par
l’évolution de l’indice de Gini qui est passé de 0,393 pendant la décennie
90 à 0,406 en 2001, 0,407 en 2007, et 0,395 en 2014.

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CONCLUSION
 Evolutions positives en matière de réduction de la pauvreté grâce aux
mesures mises en œuvre depuis le début des années 90

 Actuellement, la croissance contribue positivement à la réduction de la


pauvreté au Maroc. Mais des efforts importants restent à faire en matière de
réduction de la pauvreté et surtout en matière de réduction des inégalités
entre les zones rurales et les zones urbaines d’une part, et à l’intérieur même
des zones rurales, d’autre part. La réduction des inégalités sociales permettra
d’intensifier le lien entre croissance et réduction de la pauvreté.

 La pauvreté multidimensionnelle reste quant à elle élevée surtout dans les


zones rurales, 8,2% en 2014 selon l’approche multidimensionnelle du HCP
(indice du niveau de vie), essentiellement en raison des privations en termes
d’éducation qui représentent un peu plus de la moitié de cette pauvreté
(55,3%).

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CONCLUSION

Merci pour votre attention

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