Batiment Passif
Batiment Passif
Batiment Passif
département d'architecture
2-Un bâtiment passif se chauffe avec moins de 15 kWh par an et par m 2 (sans l'eau
chaude, l'électricité...)
Si l'on s'en référait strictement à la première définition, notre bâtiment ne serait pas passif:
nous avons toujours un chauffage central, certes de faible taille, mais conventionnel. Les
besoins en chaleur qui sont à fournir (par exemple lorsqu'il fait -10 degrés à l'extérieur)
sont faibles, mais ils ne sont pas nuls. Et cette petite quantité de chaleur, ce reste, doit
arriver d'une façon ou d'une autre dans le bâtiment.
. Dans les maisons individuelles passives, cette chaleur arrive en préchauffant
l'air entrant par une ventilation dite double flux avec récupération de chaleur;
dans le cas de notre bâtiment, le choix a été d'installer des radiateurs, mais
dans 50% des pièces seulement.
Le principe est simple : la lumière que nous voyons entre dans l'appartement par les
fenêtres et y est, comme toute lumière, transformée en chaleur lorsqu'elle arrive sur un
objet. Cette chaleur n'est rien d'autre qu'un rayonnement infrarouge. Les revêtements de
nos vitres captent cette chaleur qui est piégée dans l'appartement. Ainsi, même en hiver,
le soleil arrive à chauffer les pièces : on peut dire que nous vivons dans un collecteur
solaire.
L'orientation au sud:
Un facteur souvent sous-estimé est l'orientation du bâtiment sur son terrain : un bâtiment
passif doit avoir une importante façade au sud, l'orientation principale du bâtiment ne doit
pas être l'axe nord-sud, mais l'axe est-ouest. L'institut Fraunhofer et son département pour
les systèmes énergétiques solaires ont effectué une simulation par ordinateur incluant les 4
gros tilleuls plantés devant notre bâtiment ; cette simulation nous a confirmé que le concept
passif pouvait très bien fonctionner en conservant ces magnifiques arbres.
L'étude a aussi montré que le bâtiment d'en face devait être assez éloigné du nôtre, afin que
le 21 décembre, au moment du solstice d'hiver, lorsque le soleil est à son plus bas, il puisse
atteindre sans problème l'appartement du rez-de-chaussée, car c'est justement en hiver que
l'on a le plus besoin du soleil.
C'est dans ce domaine du positionnement des bâtiments les uns par rapport aux
autres que l'urbanisme joue un rôle important: un bâtiment construit aujourd'hui peut être
conservé au moins 100 ans, alors qu'une rue (dont le tracé dicte le positionnement des
bâtiments) est là pour bien plus longtemps. Même si aujourd'hui toutes les nouvelles
constructions ne sont pas passives, il faut préparer les villes (et donc le tracé des rues) pour
ce type de bâti, car ériger une construction passive sur un terrain non approprié n'a pas de
sens économique. La technique passive n'est pas un joujou d'idéalistes, elle doit aussi avoir
une valeur économique.
Le système de ventilation
Lorsque les murs, les fenêtres, le sol et les plafonds sont bien isolés, les pertes de
chaleur occasionnées par l'utilisation d'une ventilation deviennent encore plus évidentes,
tout comme les pertes engendrées aux endroits non étanches (même si ces pertes
jouent un rôle en matière de renouvellement de l'air intérieur). D'une manière générale,
ces pertes de chaleur via l'air représentent de 10 à 20% de l'ensemble des pertes d'un
logement. Dans une construction passive, il est très important que ces pertes soient
minimisées et qu'en même temps il y ait un apport d'air suffisant pour bien y respirer. On
utilise pour cela une ventilation mécanique contrôlée (VMC) couplée à un échangeur de
chaleur. Avec une telle VMC bien dimensionnée, le volume d'air de chaque pièce est
changé toutes les deux heures. Pendant ce temps, dans l'échangeur, l'air chaud sortant
redonne ses calories à l'air froid entrant. Ainsi, 80% des pertes de chaleur sont évitées et
la chaleur reste dans le logement. L'un des effets secondaires positifs lié à l'utilisation de
cette VMC est qu'un bâtiment passif ne connaît pas de problème de moisissure, du fait
de sa ventilation constante. à l'inverse, la quantité d'air qui circule est si faible que l'on
n'a jamais l'impression de sentir des courants d'air ni d'avoir froid à un endroit précis de
chaque appartement.
Bien sûr, l'emploi d'une VMC constitue une dépense de courant : notre VMC utilise avec
ses deux ventilateurs (un pour l'air entrant, l'autre pour l'air sortant) 800 W par hiver. Mais
avec chaque kWh de courant dépensé, nous récupérons environ 10 kWh de chaleur, soit
un rendement 3 fois supérieur à celui d'une pompe à chaleur (PAC). Explications : une
PAC est alimentée à l'électricité, elle produit certes pour chaque kWh d'électricité
consommé 3 à 4 kWh de chaleur, mais pour obtenir 1 kWh d'électricité, il faut 3
kWh d'énergie primaire (par exemple du gaz). Ce rendement est mauvais. Il serait
plus écologique de brûler ce gaz directement chez soi dans une chaudière que de
faire des détours par une pompe à chaleur!
Les gains / apports internes
Ce que l'on appelle les gains internes ne font pas partie du principe
de la réalisation d'un bâtiment passif, mais il ne faut pas les oublier
lorsque l'on réfléchit à la construction d'un tel bâtiment. Lorsque
l'on cuisine, se douche, ou que l'on utilise des appareils
électroménagers, la chaleur émise chauffe le logement. Et chaque
être vivant rayonne aussi de l'énergie, environ 100 W par
personne.