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Droit de la fonction publique Chapitre II

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Partie I

CHAPITRE I

CHAPITRE II

Lidentit normative de la fonction publique

Droit de la fonction publique Chapitre II

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Sommaire
(interactif lcran)

CHAPITRE II : Lidentit normative de la fonction publique ....................................3 SECTION I : La soumission des normes exorbitantes ....................................................4 I - Les statuts gnraux lgislatifs ......................................................................................5 A - La fonction publique civile de l'tat ..........................................................................5 B - Les fonctions publiques territoriale et hospitalire.................................................7 II - Les statuts d'adaptation..................................................................................................8 A - Les statuts particuliers................................................................................................8 B - Les statuts spciaux ...................................................................................................9 SECTION II : L'amnagement interne de la fonction publique ........................................10 I - L'organisation de la concertation et de la participation.............................................10 A - Les conseils suprieurs ..........................................................................................10 1 - Le Conseil suprieur de la fonction publique de l'tat.....................................10 2 - Le Conseil suprieur de la fonction publique territoriale .................................12 3 - Le Conseil suprieur de la fonction publique hospitalire ..............................14 4 - Le Conseil commun de la fonction publique .....................................................15 B - Les commissions et les comits .............................................................................15 1 - Les commissions administratives paritaires......................................................15 2 - Les comits techniques ........................................................................................16 3 - Les comits d'hygine, de scurit et des conditions de travail ....................18 II - La structuration interne de la fonction publique........................................................20 A - Les lments de la diffrenciation interne ............................................................20 1 - La notion de corps .................................................................................................20 2 - Les notions de grade, de classe et d'chelon...................................................23 a - Le grade ................................................................................................................23 b - La classe................................................................................................................23 c - Les chelons..........................................................................................................23 B - La disposition diffrencie du grade et de l'emploi..............................................24 1 - La problmatique de l'emploi...............................................................................24 2 - La distinction du grade et de l'emploi .................................................................24

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CHAPITRE II : Lidentit normative de la fonction publique


Rsum du chapitre prcdent : I - Question initiale : Quelle est la dfinition juridique du fonctionnaire? II - Rponse soutenue : Un fonctionnaire est un agent public nomm dans un emploi permanent et titularis dans un grade au sein d'une administration publique. III - Dmonstration: A - Tous les fonctionnaires sont des agents publics (Cf. Chapitre I, Section I)
quoi reconnat-on un agent public? La jurisprudence pose un pralable : seuls les agents recruts par des personnes publiques ou pour le compte de personnes publiques peuvent avoir la qualit d'agents publics ; cependant, tous les agents recruts par des personnes publiques n'ont pas la qualit d'agents publics. Quels sont donc les agents recruts par des personnes publiques qui ont la qualit d'agents publics ? La rponse cette question dpend de la nature du service public considr. 1 - En principe, les personnels des services publics caractre administratif (grs par des personnes publiques) sont tous des agents publics (Arrt Berkani). Ponctuellement, le lgislateur apporte des drogations ce principe. C'est ainsi que les contrats emploi-solidarit sont des contrats de droit priv par dtermination de la loi, et les agents signataires de ces contrats sont des agents de droit priv mme s'ils travaillent dans un service public caractre administratif. 2 - En principe, les personnels des services publics caractre industriel et commercial sont des agents de droit priv. Exceptions jurisprudentielles : le directeur gnral du service et le comptable public sil a la qualit de comptable public. Exceptions lgislatives : par exemple, la loi du 2 juillet 1990 sur la Poste et France Tlcom. B - Si tous les fonctionnaires sont des agents publics, tous les agents publics ne sont pas des fonctionnaires (Cf. Chapitre I, Section II) 1 - Les agents publics recruts par contrat n'ont pas ab initio la qualit de fonctionnaires. En effet, le fonctionnaire n'est pas dans une situation contractuelle (Arrt Dlle Minaire) mais dans une situation statutaire (ou lgale) et rglementaire (loi du 13 juillet 1983). 2 - Seuls les agents publics recruts par voie de nomination (acte unilatral) peuvent avoir ab initio la qualit de fonctionnaires. Cependant, tous les agents publics recruts par voie de nomination (acte unilatral) n'ont pas ab initio la qualit de fonctionnaires. Seuls ont ab initio la qualit de fonctionnaires les agents publics nomms dans un emploi permanent et titulariss dans un grade. Nous rejoignons ainsi notre dfinition de dpart : Un fonctionnaire est un agent public nomm dans un emploi permanent et titularis dans un grade au sein d'une administration publique.

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SECTION I : La soumission des normes exorbitantes


Le fonctionnaire est soumis un droit spcifique qui a pour sources formelles directes : 1. La Constitution. Les normes dont il s'agit rsultent soit du corps mme de la Constitution : voir, par exemple, larticle 13, en ce qui concerne le pouvoir de nomination du prsident de la Rpublique ; soit du prambule qui, videmment, a valeur juridique. De cet ensemble normatif, les juges constitutionnel et administratif ont tir un grand nombre de principes : galit daccs aux emplois publics, galit de traitement des membres d'un mme corps, libert d'opinion, droit de grve, participation la dtermination collective des conditions de travail, indpendance des professeurs d'universit, continuit du service public, etc.
2. Le droit international gnral et le droit de lUnion europenne : ce dernier a inspi-

r ou impos nombre de rformes, qui seront cites passim ;


3. La loi : source abondante mme si, aux termes de larticle 34 de la Constitution, la loi

doit se borner fixer les rgles concernant les garanties fondamentales accordes aux fonctionnaires civils et militaires de l'tat ;
4. Le rglement : quil soit autonome ou pris en application dune loi ; 5. La jurisprudence administrative. Son importance contrarie parfois le lgislateur.

Exemple : laffaire du supplment familial de traitement. Les agents publics peroivent pour l'ducation de leurs enfants un supplment familial de traitement, initialement institu par une loi de Vichy du 14 septembre 1941. Cette loi disposait que dans un mnage de fonctionnaires, seul lun des deux conjoints pouvait prtendre cet avantage. Cest la rgle du non-cumul, raffirme avec constance par ladministration. Elle na soulev aucune contestation jusqu larrt CE, 24 juin 1991, Ministre de lquipement c/ Cariteau, n 106058. Le Conseil dtat a jug quun agent public pouvait percevoir le supplment familial de traitement alors mme que son pouse, salarie de droit priv, recevait un avantage analogue en application de la convention collective dont elle relevait. Cette dcision ne remettait pas directement en cause la rgle du noncumul. Mais des milliers dagents lont interprte leur avantage et ont saisi leur administration de demandes de rappel. Pour conjurer le dsastre budgtaire et politique, le lgislateur a adopt la loi n 91-715 du 26 juillet 1991 portant diverses dispositions relatives la fonction publique, qui, en modifiant larticle 20 de la loi du 13 juillet portant droits et obligations des fonctionnaires, consacre solennellement la pratique cinquantenaire, et prcise : Le supplment familial de traitement nest pas cumulable avec un avantage de mme nature accord pour un mme enfant par un organisme public ou financ sur fonds publics [] Au total, le fonctionnaire relve d'un statut, c'est--dire d'un ensemble, voulu et suppos cohrent, de rgles ayant un mme objet.

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I - Les statuts gnraux lgislatifs


L'ide de doter la fonction publique d'un statut gnral dict par voie lgislative a toujours paru logiquement ncessaire. Mais les dbats que les avatars de sa ralisation ont suscits ont rarement t sereins. Avant la seconde guerre mondiale, on notait une multitude de textes, souvent rglementaires, parfois lgislatifs, propres tel ou tel corps de fonctionnaires. Chaque autorit comptente s'vertuait dterminer elle-mme les rgles applicables aux personnels qui dpendaient d'elle. Lhtrognit formelle qui en rsultait tait toutefois attnue par la tendance reproduire, dans certains cas, les mmes rgles. De son ct, le lgislateur dictait des garanties ponctuelles : la loi du 19 mai 1834 sur l'tat des officiers des armes de terre et de mer - promesse faite aux demi-soldes par le duc d'Orlans, la loi du 9 juin 1853 instituant un rgime gnral de retraite, l'article 65 de la loi du 22 avril 1905, disposition protectrice des droits de la dfense et conscutive au scandale des fiches - un ministre avait trouv appropri dinscrire sur des fiches les opinions et les pratiques religieuses de certains militaires. Quant au juge administratif, il a dabord considr que la plupart des actes concernant les fonctionnaires taient des actes de pure administration ou des actes discrtionnaires , et quils taient donc insusceptibles de recours ; il a ensuite abandonn cette interprtation et construit une sorte de statut jurisprudentiel en dgageant des principes applicables tout fonctionnaire - Cf. CE, 8 mars 1912, Lafage. De srieux obstacles empchaient l'adoption par le lgislateur d'un statut gnral, c'est--dire d'un statut commun aux diffrents corps de fonctionnaires : 1. On redoutait qu'un tel statut ne confrt aux fonctionnaires des garanties excessives. Cela pouvait cristalliser les intrts particuliers des fonctionnaires au dtriment de lintrt gnral ; 2. De leur ct, les fonctionnaires apprhendaient aussi un statut lgislatif. Celui-ci pouvait avoir pour effet de renforcer la spcificit de leur situation. Or, les fonctionnaires militaient pour l'alignement de leur situation sur celle des salaris du secteur priv ; 3. Enfin, il ne paraissait pas opportun de soumettre des corps trs diffrents un statut lgislatif, gnral donc uniforme. Aucune de ces trois objections n'a rsist l'preuve du temps.

A - La fonction publique civile de l'tat


Le premier statut gnral lgislatif est d au rgime de Vichy : loi du 14 septembre 1941. Ce texte codifie partiellement la jurisprudence du Conseil dtat - il en reprend certains principes. Mais il est fortement marqu par lidologie dominante de lpoque : il consacre un recul certain des liberts publiques. Par exemple, dimportantes restrictions sont apportes la libert d'association des fonctionnaires ; il a pour effet dexclure juridiquement de la fonction publique la majorit des agents publics, et de les soumettre un systme dinspiration allemande. Ce statut nest jamais entr en vigueur ; il a t abrog la Libration.

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L'Assemble constituante adopte la loi du 19 octobre 1946 portant statut gnral des fonctionnaires de l'tat - statut labor sous la direction de Maurice Thorez. L'entre en vigueur de la Constitution du 4 octobre 1958 entrane la ncessit de remplacer cette loi. On lui substitue l'ordonnance du 4 fvrier 1959, complte par des rglements d'administration publique. La disparition de la loi du 19 octobre 1946 est une consquence de la nouvelle rpartition des comptences issue de la Constitution du 4 octobre 1958. En effet, celle-ci ne donne comptence au lgislatif qu'aux fins de fixer les rgles concernant les garanties fondamentales accordes aux fonctionnaires civils et militaires de l'tat . La formule constitutionnelle prcite est doublement restrictive : 1. Ratione personae, elle exclut du champ de la comptence du lgislateur les agents nontitulaires (ils nont pas la qualit de fonctionnaires) et les fonctionnaires qui ne relvent pas de ltat ; 2. Ratione materiae, elle limite la comptence du lgislateur aux garanties fondamentales . Cette dernire notion nest pas aise dfinir. La jurisprudence cite tout de mme : le mode de recrutement, le droit rmunration aprs service fait, le libre choix de son conjoint par le fonctionnaire Or, la loi du 19 octobre 1946 allait bien au-del de ces limites. Illustration : elle comportait 145 articles, l'ordonnance 4 fvrier 1959, 57 articles. son tour, l'ordonnance 4 fvrier 1959 cdera la place aux lois des 13 juillet 1983 et 11 janvier 1984. 1. La loi n 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires (Loi dite loi Le Pors ), est commune aux fonctionnaires de l'tat, des collectivits territoriales et des tablissements hospitaliers et assimils. Elle forme le titre I du statut gnral des fonctionnaires civils. 2. La loi n 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique de l'tat, qui est bien sr propre aux fonctionnaires de l'tat, constitue le titre II du statut gnral. Toutefois, elle ne s'applique pas aux agents titulaires suivants: les fonctionnaires des services des assembles parlementaires ; ils relvent d'un statut adopt par les diffrents bureaux des assembles : les personnels enseignants et hospitaliers des centres hospitaliers universitaires diffrents des personnels paramdicaux, administratifs : statut fix par lordonnance du 30 dcembre 1958 ; les magistrats de l'ordre judiciaire. Conformment aux articles 64 et 92 de la Constitution, leur statut a t dict par lordonnance n 58-1270 du 22 dcembre 1958 portant loi organique relative au statut de la magistrature ; les agents des chambres consulaires - commerce et industrie, agriculture - qui relvent de la loi n 52-1311 du 10 dcembre 1952 relative ltablissement obligatoire dun statut du personnel administratif des chambres dagriculture, des chambres de commerce et des chambres de mtiers - CE, Sect., 29 novembre 1991, Crpin, n 86346.

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B - Les fonctions publiques territoriale et hospitalire


Comme l'tat, les collectivits territoriales disposent de leurs propres personnels. La majorit de leurs agents ont la qualit de fonctionnaires, donc de fonctionnaires territoriaux. Leur statut gnral procde de la loi n 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale. Le lgislateur tient sa comptence des articles 34 et 72 de la Constitution. La premire de ces dispositions constitutionnelles lui permet de dterminer les principes fondamentaux de la libre administration des collectivits territoriales, de leur comptence et de leurs ressources ; La seconde nonce que les collectivits territoriales s'administrent librement dans les conditions prvues par la loi. L'diction du statut de la fonction publique territoriale vise 1. instituer une fonction publique territoriale unique (ni communale, ni rgionale, ni dpartementale) soumise un rgime uniforme, 2. et rapprocher la fonction publique de l'tat et la fonction publique territoriale au plan normatif. Du reste, la loi n 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires est galement applicable la fonction publique territoriale. Deux principes dominent le rapprochement statutaire des deux fonctions publiques : 1. La mobilit externe des fonctionnaires. Les fonctionnaires territoriaux peuvent accder la fonction publique de l'tat, et la fonction publique territoriale est ouverte aux fonctionnaires de l'tat. Larticle 14 de la loi susmentionne du 13 juillet 1983 prsente cette mobilit comme une garantie fondamentale de la carrire des fonctionnaires. 2. La parit entre les diffrentes fonctions publiques. Larticle 88 de la loi n 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale interdit aux collectivits territoriales doctroyer leur personnel des rmunrations ou des avantages suprieurs ceux dont bnficient les agents de ltat placs dans une position comparable - CE, Ass., 2
dcembre 1994, Prfet de la rgion Nord-Pas-de-Calais, Prfet du Nord, n 147962. Toutefois, les dispositions de cet article 88 nont [] ni pour objet ni pour effet dobliger ces collectivits territoriales et groupements accorder leurs agents les mmes avantages que ceux qui sont attribus aux agents de ltat placs dans des situations quivalentes [] - CE, 27 octobre 2008, Syndicat intercommunal de Bellecombe et Luc P., n 293611.

Le statut de la fonction publique territoriale forme le titre III du Statut gnral des fonctionnaires il a t modifi une trentaine de fois. Les fonctionnaires des administrations parisiennes - commune, dpartement et leurs tablissements publics - sont soumis un statut drogatoire la loi du 26 janvier 1984 et rsultant du dcret n 94-415 du 24 mai 1994 portant dispositions statutaires relatives aux personnels des administrations parisiennes. Le statut de la fonction publique hospitalire constitue le titre IV du Statut gnral des fonctionnaires : loi n 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique hospitalire. Ce texte s'applique aux personnels administratifs et paramdicaux employs dans les tablissements hospitaliers et assimils (hpitaux publics, hospices, maisons de retraite) condition qu'ils aient la qualit de fonctionnaires. Les personnels mdicaux et scientifiques relvent, quant eux, de la fonction publique de l'tat.

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II - Les statuts d'adaptation


Le caractre gnral et impersonnel des statuts constitue sans doute un gage de cohrence, d'homognit et d'galit de traitement. Il annonce pourtant un inconvnient majeur, celui qu'il y aurait appliquer les mmes rgles des situations fort diffrentes. Force est de tenir compte de la varit des corps de fonctionnaires.

A - Les statuts particuliers


L'inconvnient li au caractre gnral et impersonnel des statuts gnraux est, en partie, palli par les statuts particuliers. Il s'agit de textes propres certains corps de fonctionnaires. Ils sont de deux sortes : 1. Les statuts particuliers dapplication. Ce sont les plus nombreux. Ils prcisent les modalits d'application du Statut gnral. Leur objet est aussi de combler les lacunes du Statut gnral et de ses dcrets d'application relativement tel ou tel corps de fonctionnaires. Ils apportent des prcisions, par exemple, sur les modalits du recrutement ou sur le rythme de l'avancement. Ils sont dicts par des dcrets (en Conseil dtat ou non, selon les cas), dlibrs en conseil des ministres lorsquils concernent des corps comportant des emplois auxquels il est pourvu en conseil des ministres. 2. Les statuts particuliers drogatoires. Ils tiennent en chec certaines dispositions du statut gnral. Plus prcisment, ils en cartent partiellement l'application tel ou tel corps de fonctionnaires. Ils drogent donc au statut gnral. Ils sont dicts par dcret (en Conseil dtat ou non, selon les cas), aprs avis, le cas chant, du Conseil suprieur de la fonction publique de l'tat, du Conseil suprieur de la fonction publique territoriale ou du Conseil suprieur de la fonction publique hospitalire. Questions ratione personae et ratione materiae.

Ratione personae : selon les cas, le lgislateur dsigne plus ou moins clairement les
corps concerns par les statuts particuliers drogatoires :
1. Au sein de la fonction publique de l'tat, il sagit
1.1 dune part, des corps recruts par la voie de lcole nationale dadministration, des corps enseignants et des personnels de la recherche ainsi que des corps reconnus comme ayant un caractre technique - article 10, alina 1er, de la loi n 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique de ltat ; 1.2 dautre part, de corps interministriels ou communs plusieurs dpartements ministriels ou tablissements publics de ltat - article 10, alina 2, de la loi n 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique de ltat.

2. Au sein de la fonction publique hospitalire, la loi vise certains corps de catgorie A et certains corps reconnus comme ayant un caractre technique article 7 de la loi n 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique hospitalire. 3. Concernant la fonction publique territoriale, le lgislateur ne fournit aucune indica-

tion organique.

Ratione materiae : lampleur des drogations est encadre plus ou moins troitement
par la loi et la jurisprudence: 1. Au sein de la fonction publique de l'tat, les statuts particuliers peuvent droger, selon les cas, 1.1 soit certaines des dispositions du statut gnral qui ne correspondraient pas aux besoins propres de ces corps ou aux missions que leurs membres sont destins assurer, notamment

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pour laccomplissement dune obligation statutaire de mobilit - article 10, alina 1er, de la loi n 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique de ltat ; 1.2 soit certaines des dispositions du statut gnral qui ne correspondraient pas aux besoins propres lorganisation de la gestion des corps concerns - article 10, alina 2, de la loi n 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique de ltat.
2. Au sein de la fonction publique territoriale, les statuts particuliers peuvent droger

celles des dispositions relatives aux modalits de recrutement qui ne correspondraient pas aux besoins propres de ces corps, cadres demplois et emplois compte tenu des missions que leurs membres ou leurs titulaires sont destins assurer - article 49, alina 3, de la loi n 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale.
3. Concernant la fonction publique hospitalire, le lgislateur nindique aucune limite

matrielle. Les drogations ainsi dcides sont soumises au contrle du juge - CE, 29 janvier 1960, Fdration nationale des syndicats de police. Selon le Conseil dtat, en labsence des statuts drogatoires prvus, le Statut gnral nest pas applicable aux corps concerns : CE, 2 juillet 1954, Grau. En l'espce, le commissaire du gouvernement Grvisse explique : il serait fcheux de soumettre dabord les fonctionnaires intresss au statut gnral, pour ensuite les y soustraire aprs ldiction des statuts drogatoires.

B - Les statuts spciaux


Il s'agit galement de statuts drogeant au statut gnral. Les drogations ainsi adoptes sont beaucoup plus tendues que dans le cas des statuts particuliers drogatoires. Elles peuvent interdire ou restreindre considrablement l'exercice du droit de grve. Le lgislateur a dsign les corps susceptibles d'tre soumis des statuts spciaux : 1. les personnels actifs de la police nationale - loi n 95-73 du 21 janvier 1995 d'orientation et de programmation relative la scurit et dcret n 95-654 du 9 mai 1995 fixant les dispositions communes applicables aux fonctionnaires actifs des services de la police nationale ; 2. les personnels du service charg des transmissions du ministre de l'Intrieur, 3. les techniciens en charge de la scurit de la navigation arienne, 4. les personnels de l'administration pnitentiaire.

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SECTION II : L'amnagement interne de la fonction publique I - L'organisation de la concertation et de la participation


Le prambule de la constitution du 27 octobre 1946 dispose : Tout travailleur participe par lintermdiaire de ses dlgus la dtermination collective des conditions de travail ainsi qu la gestion des entreprises. 1 Ce principe sapplique-t-il la fonction publique ? A cette question le Conseil dtat a rpondu ngativement : CE, Ass., 28 juin 1974, Fdration nationale des syndicats des services de sant et CFDT, n 87782. Pour le commissaire du gouvernement Bertrand, ce principe vise essentiellement les travailleurs du secteur priv. Sagissant de la fonction publique, ce principe constitue tout au plus une directive destine au lgislateur. Seuls la loi et le rglement qui organiseraient la participation pourraient lui donner valeur positive. De son ct, le Conseil constitutionnel considre que le principe a valeur constitutionnelle et sapplique comme tel la fonction publique : dcision n 77-83 DC du 20 juillet 1977, Loi modifiant l'article 4 de la loi de finances rectificative pour 1961 (obligation de service des fonctionnaires). Cette divergence dinterprtation a peu de consquences pratiques puisque le lgislateur a mis en oeuvre le principe. En effet, larticle 9 de la loi n 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires dispose : Les fonctionnaires participent par lintermdiaire de leurs dlgus sigeant dans des organismes consultatifs lorganisation et au fonctionnement des services publics, llaboration des rgles statutaires et lexamen des dcisions individuelles relatives leur carrire. Ils participent la dfinition et la gestion de laction sociale, culturelle, sportive et de loisirs dont ils bnficient ou quils organisent. Les organismes consultatifs au sein desquels sexerce la participation des fonctionnaires sont notamment : les Conseil suprieurs de fonction publique, les commissions administratives paritaires, les comits techniques et les comits dhygine, de scurit et des conditions de travail.

A - Les conseils suprieurs 1 - Le Conseil suprieur de la fonction publique de l'tat


Dcret n 2012-225 du 16 fvrier 2012 relatif au Conseil suprieur de la fonction publique de l'tat. Le dcret susmentionn a rform le Conseil suprieur de la fonction publique de ltat (CSFPE), instance consultative comptente pour connatre des questions dordre gnral relatives la fonction publique de ltat. Cette rforme tait appele par la loi n 2010-751 du 5 juillet 2010 relative la rnovation du dialogue social et comportant diverses dispositions relatives la fonction publique, qui a notamment modifi en profondeur les modalits dapprciation de la reprsentativit des organisations syndicales.

Principe politique, conomique et social particulirement ncessaire notre temps , selon la terminologie constitutionnelle.

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Le CSFPE (Conseil suprieur de la fonction publique de ltat) est dsormais compos partir des rsultats aux lections professionnelles pour la dsignation des reprsentants du personnel dans les comits techniques ministriels et instances comparables. Par ailleurs, sa composition nest plus paritaire : la reprsentation de ladministration est adapte en fonction de lordre du jour, et seuls les reprsentants des personnels ont voix dlibrative. Concrtement, la composition du CSFPE est la suivante : en nombre variable comme indiqu ci-dessus, des reprsentants de ladministration, vingt membres dsigns par les organisations syndicales de fonctionnaires appeles siger au sein de cette instance1. Ces siges sont rpartis entre les organisations syndicales la reprsentation proportionnelle la plus forte moyenne des voix obtenues par chaque organisation syndicale lors des dernires lections pour la dsignation de reprsentants du personnel aux comits techniques ministriels et autres instances comparables Cf. article 5 du dcret n 2012-225 du 16 fvrier 2012 relatif au Conseil suprieur de la fonction publique de ltat, trois membres de droit qui ne peuvent prendre part aux votes : le directeur gnral de ladministration et de la fonction publique, un membre du Conseil dtat ayant au moins rang de conseiller dtat et un membre de la Cour des comptes ayant au moins rang de conseiller matre dsigns par arrt du ministre charg de la fonction publique. Tous les membres, titulaires et supplants, du CSFPE sont nomms pour quatre ans par arrt du ministre charg de la fonction publique. Ce dernier ou son reprsentant prside le CSFPE. De nature essentiellement consultative, les attributions du CSFPE sont de deux ordres : 1. Il dlibre sur toute question de caractre gnral intressant la fonction publique de ltat, dont il est saisi soit par le ministre charg de la fonction publique, soit la demande crite du tiers de ses membres ayant voix dlibrative. Il transmet le rsultat de ses travaux et formule, le cas chant, des propositions au ministre charg de la fonction publique. Sa saisine, pour avis, est obligatoire dans certains cas : projets de loi tendant modifier le statut des fonctionnaires de ltat (loi du 11 janvier 1984), projets de statuts particuliers drogatoires, projets de dcret relatifs la situation de lensemble des agents publics de ltat2, etc.; 2. Il constitue lorgane suprieur de recours en matire de discipline, de licenciement pour insuffisance professionnelle3 ou de licenciement motiv par le refus de trois postes successivement proposs en vue dune rintgration aprs une priode de mise en disponibilit. Pour lexercice de ses attributions, le Conseil suprieur de la fonction publique de ltat sige soit en assemble plnire (au moins une fois par trimestre), soit en formation spcialise.

Mais cest par arrt du ministre charg de la fonction publique quils sont nomms article 6 du dcret n 2012-225 du 16 fvrier 2012 relatif au Conseil suprieur de la fonction publique de l'tat. 2 Le Conseil dtat prcise : lorsqu'un dcret comporte des dispositions statutaires concernant l'ensemble des fonctionnaires de l'tat, il doit tre soumis l'assemble plnire du Conseil suprieur de la fonction publique de l'tat et non la commission des statuts de ce conseil CE, Ass., 28 dcembre 2009, Syndicat national du travail, de l'emploi et de la formation (SYNTEF-CFDT), n 316479 3 Saisine non obligatoire - et, du reste, rarement effectue - pralablement un recours contentieux.

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2 - Le Conseil suprieur de la fonction publique territoriale


Loi n 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale, articles 8 et suivants. Dcret n 84-346 du 10 mai 1984 relatif au Conseil suprieur de la fonction publique territoriale. Organisme paritaire1, le Conseil suprieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) est compos de quarante membres rpartis comme suit : vingt membres lus2 en qualit de reprsentants des collectivits territoriales par des collges distincts, constitus respectivement de maires, de prsidents de conseil gnral ou rgional. La rpartition de ces vingt membres lus3 est la suivante : o 7 reprsentants des communes de moins de 20 000 habitants, o 7 reprsentants des communes de 20 000 habitants et plus, o 4 reprsentants des dpartements, o 2 reprsentants des rgions4, et vingt membres dsigns en qualit de reprsentants du personnel par les organisations syndicales de fonctionnaires territoriaux proportionnellement au nombre de voix quelles ont recueillies aux lections aux commissions administratives paritaire5. La prsidence du CSFPT (Conseil suprieur de la fonction publique territoriale) revient un reprsentant des collectivits territoriales, lu en son sein6 - principe de libre administration des collectivits territoriales oblige. Le CSFPT a un rle essentiellement consultatif : D'une manire gnrale, il examine toute question relative la fonction publique territoriale dont il est saisi soit par le ministre charg des collectivits territoriales, soit la demande crite du tiers de ses membres. Il formule, le cas chant, des propositions ; Il est saisi pour avis, par le ministre charg des chargs des collectivits territoriales, des projets de loi ou dordonnance relatifs la fonction publique territoriale, ainsi que des projets de dcrets rglementaires relatifs la situation des fonctionnaires territoriaux et aux statuts particuliers des cadres demplois ; Il peut galement faire des propositions en matire statutaire ; Enfin, avec le concours du Centre national de la fonction publique territoriale ainsi que des collectivits territoriales et de leurs tablissements publics, il peut procder toutes tudes sur l'organisation et le perfectionnement de la gestion du personnel des administrations territoriales. Cependant, la loi n 87-529 du 13 juillet 1987 (dite loi Galland ) modifiant les dispositions relatives la fonction publique territoriale lui a retir sa fonction d'organe suprieur de recours en matire de discipline, au profit des conseils de discipline dpartementaux ou interdpartementaux
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En pratique, cette parit est inexistante dans la plupart des instances locales, en raison de labsentisme croissant des lus. 2 Le vote a lieu par correspondance article 7 du Dcret n 84-346 du 10 mai 1984 relatif au Conseil suprieur de la fonction publique territoriale. 3 Le mandat des membres titulaires et supplants du Conseil suprieur reprsentant les collectivits territoriales expire loccasion du renouvellement, selon les cas, des conseils municipaux, des conseils gnraux ou des conseils rgionaux. 4 Les membres sigeant au sein du Conseil suprieur de la fonction publique territoriale en qualit de reprsentants des collectivits territoriales forment un collge des employeurs publics territoriaux qui est consult par le Gouvernement sur toute question relative la politique salariale ou lemploi public territorial Article 10-1 de la loi n 8453 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale. 5 Le mandat des reprsentants des fonctionnaires territoriaux expire au terme dun dlai de six ans. 6 Article 8 de la loi n 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale.

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de recours, dont chacun est prsid par un magistrat de lordre administratif, en activit ou honoraire, dsign par le prsident du tribunal administratif dans le ressort duquel est situ le sige du conseil de discipline. Le conseil suprieur de la fonction publique territoriale ne doit pas tre confondu avec les organismes suivants : 1. Le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). Il sagit dun tablissement public caractre administratif. Il est dirig par un conseil d'administration compos de trente-quatre membres : des reprsentants des collectivits territoriales et des reprsentants des organisations syndicales de fonctionnaires territoriaux. La prsidence de ce conseil dadministration revient un reprsentant des collectivits territoriales. Assist de dlgations rgionales ou interdpartementales, le CNFPT assure notamment la dfinition des orientations gnrales de la formation professionnelle des agents de la fonction publique territoriale ; la prparation aux concours d'accs et examens professionnels de la fonction publique territoriale ; la formation continue dispense en cours de carrire, soit en relation avec les fonctions exerces, soit en vue d'accder un nouveau corps, un nouveau grade ou un nouvel emploi ; la formation personnelle des agents de la fonction publique territoriale suivie leur initiative1 ; lorganisation des concours et examens professionnels qui ne relvent pas de la comptence des centres de gestion, la prise en charge de certains fonctionnaires momentanment privs demploi, la publicit des crations et vacances demplois qui doivent lui tre transmises par les centres de gestion et la gestion de la bourse nationale des emplois. (Voir articles 12 et suiv. de la loi n 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale). 2. Les centres de gestion de la fonction publique territoriale (CDG)2. Ce sont des tablissements publics locaux caractre administratif dirigs par un conseil dadministration compos de reprsentants des collectivits territoriales et des tablissements publics affilis. Les communes employant moins de 350 fonctionnaires titulaires et stagiaires temps complet sont obligatoirement affilies aux centres de gestions. Laffiliation est facultative pour les autres collectivits3. Les CDG (centres de gestion) sorganisent, au niveau rgional ou interrgional, pour lexercice de leurs missions. Ils laborent une charte cet effet, qui dsigne parmi eux un centre charg dassurer leur coordination et dtermine les modalits dexercice des missions que les centres de gestion dcident de grer en commun.

Cf. loi n 84-594 du 12 juillet 1984 relative la formation des agents de la fonction publique territoriale et compltant la loi n 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale. 2 Voir articles 13 et suivants de la loi n 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale. 3 La commune et le dpartement de Paris ainsi que leurs tablissement publics assurent lensemble des tches de gestion et de formation de leur personnel sans intervention du Centre national de la fonction publique territoriale ni dun centre de gestion - article 19 de la loi n 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale.

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Sous rserve des comptences dvolues au CNFPT, les CDG assurent notamment, pour leurs fonctionnaires et pour lensemble des fonctionnaires des collectivits territoriales et tablissements publics affilis, les missions suivantes : lorganisation des concours de catgories A, B et C, la publicit des crations et vacances demplois de catgories A, B et C, la prise en charge des fonctionnaires momentanment privs demploi de catgories A, B et C, le reclassement des fonctionnaires devenus inaptes lexercice de leurs fonctions, de catgories A, B et C, Laide aux fonctionnaires la recherche dun emploi aprs une priode de disponibilit, Le fonctionnement des commissions administratives paritaires et des conseils de discipline. Depuis le 1er janvier 2010, la rpartition de lorganisation des concours et examens professionnels a t modifie conformment la loi n 2007-209 du 19 fvrier 2007 relative la fonction publique territoriale. Cette loi laisse au CNFPT lorganisation des concours des administrateurs, des conservateurs du patrimoine, des conservateurs de bibliothques et des ingnieurs en chef. Les autres concours organiss antrieurement par le CNFPT ont t transfrs aux centres de gestion (CDG).

3 - Le Conseil suprieur de la fonction publique hospitalire


Loi n 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique hospitalire, articles 11 et suivants. Dcret n 88-981 du 13 octobre 1988 relatif au Conseil suprieur de la fonction publique hospitalire. Prsid par un conseiller dtat, le Conseil suprieur de la fonction publique hospitalire (CSFPH) comprend : dix-huit reprsentants de ladministration (des reprsentants des ministres comptents, des reprsentants des employeurs publics territoriaux et des reprsentants des employeurs publics hospitaliers dsigns par les organisations les plus reprsentatives des tablissements publics concerns) ; dix-neuf reprsentants des organisations syndicales reprsentatives des fonctionnaires. Les siges attribus aux organisations syndicales sont rpartis entre elles proportionnellement au nombre de voix quelles ont obtenues aux lections organises pour la dsignation des reprsentants du personnel aux comits techniques dtablissement et aux comits consultatifs nationaux. Les organisations syndicales dsignent leurs reprsentants. Il sige en assemble plnire au moins deux fois par an. Il peut crer en son sein des formations spcialises auxquelles il peut dlguer le pouvoir dmettre des avis ou propositions en son nom. Le CSFPH (Conseil suprieur de la fonction publique hospitalire) remplit une triple fonction : 1. Il est saisi pour avis des projets de loi, des projets de dcret de porte gnrale relatifs la situation des personnels des tablissements mentionns larticle 2 et des projets de statuts particuliers des corps et emplois ; 2. Il examine toute question relative la fonction publique hospitalire dont il est saisi soit par les ministres comptents, soit la demande crite du tiers de ses membres. Il formule, le cas chant, des propositions ;

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3. Il fait office d'organe de recours en matire de discipline, d'avancement de grade et de

licenciement pour insuffisance professionnelle.

4 - Le Conseil commun de la fonction publique


Loi n 2010-751 du 5 juillet 2010 relative la rnovation du dialogue social et comportant diverses dispositions relatives la fonction publique ; Loi n 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, article 9 ter ; Dcret n 2012-148 du 30 janvier 2012 relatif au Conseil commun de la fonction publique. Install le 31 janvier 2012, le Conseil commun de la fonction publique est compos de trois collges : collge des reprsentants des organisations syndicales de fonctionnaires (30 siges), collge des reprsentants des employeurs territoriaux (10 siges), et collge des reprsentants des employeurs hospitaliers (5 siges). Il comprend en outre des membres de droit, qui ne prennent pas part aux votes. Il se runit soit en assemble plnire, prside par le ministre charg de la fonction publique ou son reprsentant, soit en formations spcialises. En vue, notamment, dassurer lunit de la fonction publique, le Conseil commun a comptence pour examiner toute question d'ordre gnral commune aux trois fonctions publiques ou intressant la situation des agents publics relevant de ces dernires dont il est saisi soit par le ministre charg de la fonction publique, soit la demande crite des deux tiers des membres d'un collge. En ce qui concerne l'examen des textes, il est saisi pour avis des projets de loi ou d'ordonnance modifiant la loi n 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires ou drogeant cette loi pour les trois fonctions publiques, et des projets de loi, d'ordonnance ou de dcret ayant un objet commun aux trois fonctions publiques et ayant une incidence sur la situation statutaire des agents titulaires ou sur les rgles gnrales de recrutement et d'emploi des agents non titulaires.

B - Les commissions et les comits 1 - Les commissions administratives paritaires


D'effectifs variables, elles se composent toujours d'un nombre gal de reprsentants de l'administration employeur et de reprsentants du personnel. Ces derniers sont lus sur des listes prsentes par les organisations syndicales1. Les attributions des commissions administratives paritaires (CAP) sont uniquement d'ordre consultatif. Les avis dlivrs ne lient pas lautorit administrative. Dune manire gnrale, la consultation pralable des CAP (commissions administratives paritaires) est requise pour les dcisions concernant notamment : le refus de titularisation, l'avancement d'chelon et de grade, les mises en dtachement, disponibilit, cong parental, le licenciement pour insuffisance professionnelle, certaines sanctions disciplinaires ; dans ce dernier cas, les CAP sigent en conseil de discipline. y regarder de prs, le domaine de comptences des CAP varie lgrement d'une fonction publique l'autre : par exemple, dans la fonction publique de ltat et dans la fonction publique

Dont ils ne seront cependant pas les mandataires.

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hospitalire, les dcisions de titularisation doivent tre soumises l'avis pralable des CAP alors que cela n'est pas le cas dans la fonction publique territoriale. On relve galement des diffrences dans les rgles qui gouvernent la cration des CAP. a. Fonction publique de ltat. Dcret n 82-451 du 28 mai 1982 relatif aux commissions administratives paritaires. Une commission administrative paritaire est cre pour chaque corps de fonctionnaires par arrt du ministre intress ou, dans le cas de commissions administratives paritaires communes plusieurs corps de fonctionnaires, par arrt du ou des ministres intresss. Selon une jurisprudence constante, une commission administrative paritaire ne peut tre cre que pour un corps dot d'un statut particulier. Une commission administrative paritaire constitue sans qu'un statut particulier du corps ait t tabli est dpourvue d'existence lgale (CE, 8 mars 1968, sieur Plenel, Lebon p. 168 ; CE, 11 janvier 1980, Syndicat gnral CGT des personnels des affaires culturelles, Lebon p. 7). Chaque commission administrative paritaire est place auprs du directeur gnral, directeur d'administration centrale, directeur d'tablissement public, chef de service central, chef de service comptence nationale ou chef de service dconcentr charg de la gestion des membres du ou des corps intresss. b. Fonction publique territoriale. Les CAP sont constitues par catgories A, B et C. Elles sont cres auprs des collectivits territoriales ou des centres de gestion pour les collectivits qui sont affilies ces tablissements. Lorsqu'elles sigent en tant que conseils de discipline, les CAP sont prsides par un magistrat de lordre administratif. c. Fonction publique hospitalire. Les CAP sont constitues par catgories A, B et C. Elles sont cres auprs des tablissements hospitaliers et au niveau dpartemental pour les personnels ne relevant pas de CAP locales. Des CAP nationales sont cres pour les corps de direction de catgorie A.

2 - Les comits techniques


Les comits techniques (CT) se composent de reprsentants de l'administration employeur et de reprsentants du personnel. Les CT (comits techniques) connaissent titre consultatif des problmes relatifs l'organisation et au fonctionnement des services, des questions relatives au recrutement des personnels, des problmes d'hygine et de scurit, des projets de statut particulier. Le domaine de comptences des CT varie lgrement d'une fonction publique l'autre : par exemple, dans la fonction publique hospitalire, le budget doit tre soumis l'avis pralable du comit technique d'tablissement alors que cela n'est pas le cas dans la fonction publique d'tat et dans la fonction publique territoriale. On note galement des diffrences dans les rgles qui gouvernent la cration des CT : a. Fonction publique de l'tat. Loi n 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique de ltat, article 15. Dcret n 2011-184 du 15 fvrier 2011 relatif aux comits techniques dans les administrations et les tablissements publics de ltat.

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Dans les comits techniques de la fonction publique de ltat, seuls les reprsentants du personnel sont appels prendre part aux votes. Lorganisation de ces instances est passablement complexe. Il est cr dans chaque dpartement ministriel, un comit technique ministriel auprs du ministre par arrt du ministre intress, ce qui nexclut pas la cration dun comit technique ministriel commun plusieurs dpartements ministriels par arrt conjoint des ministres intresss ; pour chaque administration centrale, par arrt du ministre, un comit technique de proximit, dnomm comit technique dadministration centrale, plac auprs du secrtaire gnral ou du directeur des ressources humaines de ladministration centrale, comptent pour les services dadministration centrale et pour les services comptence nationale ; par arrt du ministre, auprs dun directeur gnral, un comit technique de rseau comptent pour les services centraux, les services dconcentrs ou les services comptence nationale relevant de cette direction ainsi que pour les tablissements publics de ltat en relevant par un lien exclusif en termes de missions et dorganisation ; au niveau dconcentr, en fonction de lorganisation territoriale du dpartement ministriel concern, par arrt du ministre, au moins un comit technique de proximit dnomm comit technique de service dconcentr auprs du chef de service dconcentr concern, sachant que lorsque le service dconcentr est plac sous lautorit de plusieurs ministres, le comit technique est cr par arrt conjoint de ces ministres ; par arrt du prfet, auprs du directeur dpartemental interministriel, un comit technique de direction dpartementale interministrielle. b. Fonction publique territoriale. Loi n 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale, article 32. Dcret n85-565 du 30 mai 1985 relatif aux comits techniques paritaires des collectivits territoriales et de leurs tablissements publics (Rdaction en vigueur jusquau 31 dcembre 2014). Un comit technique est cr dans chaque collectivit ou tablissement employant au moins cinquante agents, ainsi quauprs de chaque centre de gestion pour les collectivits et tablissements affilis employant moins de cinquante agents. Toutefois, il peut tre dcid, par dlibrations concordantes des organes dlibrants dune collectivit territoriale et dun ou plusieurs tablissements publics rattachs cette collectivit, de crer un comit technique comptent lgard des agents de la collectivit et de ltablissement ou des tablissements, condition que leffectif global concern soit au moins gal cinquante agents. Il peut tre galement dcid, par dlibrations concordantes des organes dlibrants dune communaut de communes, dune communaut dagglomration, dune mtropole ou dune communaut urbaine et de lensemble ou dune partie des communes adhrentes cette communaut, de crer un comit technique comptent pour tous les agents desdites collectivits lorsque leffectif global concern est au moins gal cinquante agents. Un tablissement public de coopration intercommunale et le centre intercommunal daction sociale qui lui est rattach peuvent, par dlibrations concordantes, crer un comit technique comptent pour tous les agents desdits tablissements lorsque leffectif global concern est au moins gal cinquante agents.

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Les membres reprsentant le personnel sont lus au scrutin de liste avec reprsentation proportionnelle. Les comits techniques sont prsids par lautorit territoriale ou son reprsentant, qui ne peut tre quun lu local. c. Fonction publique hospitalire. Loi n 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique hospitalire. Code de la sant publique : articles L6144-1 L6144-7 (partie lgislative) et R6144-68 R6144-81 (partie rglementaire) Un comit consultatif national est institu auprs des ministres comptents pour chaque corps de catgorie A recrut et gr au niveau national. Ce comit, prsid par un reprsentant des ministres comptents, comprend des reprsentants des autres ministres intresss et des reprsentants des personnels viss lalina prcdent. Seuls les reprsentants du personnel sont appels prendre part aux votes. Dans chaque tablissement public de sant, il est cr un comit technique d'tablissement prsid par le directeur.

3 - Les comits d'hygine, de scurit et des conditions de travail


Comme les autres instances de participation, les comits d'hygine, de scurit et des conditions de travail (CHSCT) comprennent des reprsentants de ladministration et des reprsentants du personnel. Les CHSCT ont pour mission de contribuer la protection de la sant et de la scurit des agents dans le cadre de leur activit professionnelle : Ce sont des instances que l'administration employeur doit obligatoirement consulter avant de prendre certaines dcisions relatives l'hygine et la scurit des locaux et la protection sanitaire des personnels ; les CHSCT procdent galement l'analyse des risques professionnels auxquels sont exposs les agents et une enqute l'occasion de tout accident de service ou de maladie professionnelle ; ils ont pour mission principale de contribuer la protection de la sant physique et mentale et de la scurit des agents dans leur travail, lamlioration des conditions de travail et de veiller lobservation des prescriptions lgales prises en ces matires; ils assistent les comits techniques ; lorsqu'il n'existe pas de CHSCT, les questions d'hygine et de scurit sont examines par le comit technique comptent. Dune fonction publique lautre, on note des diffrences dans les rgles qui gouvernent la cration des CHSCT : a. Fonction publique de l'tat. Dans toutes les administrations de ltat et dans tous les tablissements publics de ltat ne prsentant pas un caractre industriel ou commercial, il est institu un ou plusieurs comits dhygine, de scurit et des conditions de travail. Ces CHSCT comprennent : des reprsentants dsigns par les organisations syndicales les plus reprsentatives proportionnellement au nombre de voix obtenues aux lections aux comits techniques, le prsident (autorit auprs de laquelle le comit est plac) et le responsable ayant autorit en matire de gestion des ressources humaines.

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Sont associs aux runions des CHSCT, sans voix dlibrative, les acteurs de la sant et de la scurit au travail : mdecin de prvention, inspecteur pour la sant et la scurit au travail, assistant ou conseiller de prvention. b. Fonction publique territoriale. Dcret n85-603 du 10 juin 1985 relatif l'hygine et la scurit du travail ainsi qu' la mdecine professionnelle et prventive dans la fonction publique territoriale. Sont tenus de crer un ou plusieurs comits d'hygine et de scurit les collectivits ou tablissements occupant un effectif d'au moins 200 agents titulaires ou non, temps complet ou non complet, dans un ou plusieurs services comportant des risques professionnels spcifiques par leur frquence et leur gravit, notamment en raison de la nature des missions ou des tches, de l'agencement ou de l'quipement des locaux. Dans les collectivits territoriales et les tablissements publics employant moins de cinquante agents, les missions du comit dhygine, de scurit et des conditions de travail sont exerces par le comit technique dont relvent ces collectivits et tablissements. c. Fonction publique hospitalire. La cration d'un CHSCT est obligatoire dans les tablissements comptant au moins 50 agents. Voir le droit de retrait loccasion de lanalyse du droit de grve (Cf. infra, Partie II, Chapitre II)

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II - La structuration interne de la fonction publique


Elle illustre la persistance du principe hirarchique. La situation juridique des fonctionnaires est tributaire de leur appartenance un corps, une catgorie, un grade, un chelon et ventuellement une classe.

A - Les lments de la diffrenciation interne 1 - La notion de corps


Elle participe de la conception franaise de la fonction publique. En vertu du systme de la carrire, un fonctionnaire est recrut dans un corps pour y faire carrire et non pour y occuper un emploi dtermin. La notion de corps est dfinie l'article 29, alina 2, de la loi n 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique de ltat et larticle 4, alina 3, de la loi n 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique hospitalire : Les corps groupent les fonctionnaires soumis au mme statut particulier et ayant vocation aux mmes grades. Dans la fonction publique de l'tat et dans la fonction publique hospitalire, la notion de corps a t dfinitivement substitue celle de cadre. La notion de cadre s'appliquait pleinement une poque (avant 1946) o l'on ne distinguait pas le grade de l'emploi. La situation juridique du fonctionnaire dpendait alors troitement de son emploi. La loi du 19 octobre 1946 dfinissait ainsi le cadre : l'ensemble des emplois qui sont rservs par les textes qui en rglementent laccs des agents qui sont soumis aux mmes conditions de recrutement et de carrire. Cette notion a t abandonne dans le statut du 4 fvrier 1959, sur la base de trois observations contradictoires : 1. la loi du 19 octobre 1946 consacrait juridiquement la notion de cadre, 2. dans le mme temps elle distinguait le grade de lemploi. Or cette distinction se conciliait mal avec la notion de cadre (Cf. Infra, B La disposition diffrencie du grade et de l'emploi, page 24 ), 3. en marge de la loi, la fonction publique sorganisait en corps. Actuellement, aucune ambigut ne subsiste : la notion de corps est au cur de la fonction publique de l'tat et de la fonction publique hospitalire. Alain Plantey observe : La particularit de la slection et de la carrire au sein d'un mme corps donnent la structure actuelle de l'administration un caractre cloisonn et technocratique. C'est probablement la raison pour laquelle le lgislateur a introduit au sein de la fonction publique territoriale la notion de cadre d'emplois - Loi n 87-529 du 13 juillet 1987 dite Galland modifiant les dispositions relatives la fonction publique territoriale. Dfinition : Les cadres d'emplois, emplois ou corps groupent les fonctionnaires soumis au mme statut particulier, et ayant vocation aux mmes grades. - article 48, alina 2, de la loi n 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives la fonction publique territoriale Toutefois, le cadre d'emploi nest pas une rsurrection de lancien cadre. Il sagit, en ralit, dun corps prsentant quelques particularits.

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Il se distingue du corps classique du point de vue de sa gestion. La gestion des corps revt un caractre national, celle des cadres d'emplois un caractre local. Le cadre d'emploi apparat comme un corps clat, sa gestion tant parcellise, soit au niveau des collectivits territoriales, soit au niveau des centres de gestion. Quelques principes bien tablis gouvernent la gestion des corps :
1. La cration, la modification et la suppression des corps relvent de la libre apprciation

du gouvernement. Elles sont insusceptibles de discussion contentieuse : CE, 2 mars 1988, Association nationale des assistants, n 61520. Mme solution concernant la rpartition des fonctionnaires entre les diffrents corps ; 2. Un corps est, en principe, rattach un ministre.
Toutefois, il existe des corps interministriels. Par exemple, linspection du travail est un corps interministriel unique, dont les 1 240 membres sont affects (soit en section de contrle , soit dans dautres services ou directions diverses) lun des trois ministres chargs de lapplication du droit du travail : Emploi (80 % dentre eux), Agriculture (15 %) et Transports (5 %). Ceux qui sont affects au ministre de lEmploi sont les plus nombreux et ont une comptence de droit commun sur lensemble des entreprises qui ne relvent pas dun systme particulier dinspection du travail ; 3. Chaque corps offre une carrire spcifique. Le passage d'un corps un autre ne con-

serve pas, en principe, les droits et avantages dj acquis ; 4. Des fonctionnaires peuvent appartenir au mme corps mme s'ils remplissent des fonctions diffrentes. Leur appartenance au mme corps dcoule de leur grade ; 5. L'galit de traitement des membres d'un mme corps constitue un principe gnral du droit. Exemple : CE, 27 juillet 2001, Ministre de lquipement, des Transports et du Logement c/ M. Charreau, n 224198 :
Considrant qualors mme quaucune disposition des textes applicables ne rendait obligatoire la consultation des commissions administratives paritaires locales pralablement ltablissement du tableau davancement au grade dadjoint principal, la cour administrative dappel de Marseille, en jugeant que le ministre tait tenu, en vertu du principe dgalit de traitement laquelle sont en droit de prtendre les fonctionnaires dun mme corps, de soumettre le dossier de M. Charreau la commission administrative paritaire locale ds lors quil lavait fait pour les autres agents susceptibles dtre promus en application des dispositions statutaires applicables, na pas commis derreur de droit ; []

6. L'administration a le pouvoir de transformer un corps de fonctionnaires en corps d'ex-

tinction un corps o lon ne recrute plus ;


7. Les corps sont classs en catgories. Le classement est fonction du niveau de recrute-

ment - de qualification. Ainsi, existe-t-il trois catgories dsignes dans l'ordre hirarchique dcroissant par les lettres A, B et C. Le classement rsulte du statut particulier de chaque corps. A dfaut, il est dfini par le juge: CE, 12 dcembre 1969, Association interministrielle des secrtaires administratifs.

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Le classement correspond, partiellement, la nature des fonctions exerces dans le corps : Catgorie A : anciens cadres suprieurs : conception, direction. Niveau de recrutement: diplmes de lenseignement suprieur de la licence au master. Exemples : Fonction publique de ltat : Administrateurs civils, attachs d'administration centrale, professeurs, inspecteurs des impts ou du trsor ; Fonction publique territoriale : Administrateurs territoriaux ; attachs territoriaux. Catgorie B : anciens cadres principaux : tches d'excution prsupposant une apprciation personnelle. Niveau de recrutement : baccalaurat. Exemples : Fonction publique de ltat : Contrleurs des impts ou du trsor ; Fonction publique territoriale : Secrtaire de mairie, rdacteurs territoriaux. Catgorie C : anciens cadres d'excution : excution spcialise. Niveau de recrutement : brevet des collges. Exemples : Fonction publique de ltat : Adjoints administratifs, secrtaires dactylographes ; Fonction publique territoriale : Commis territoriaux, agents de matrise. Voir tableau en annexe. En 1946, la notion de catgorie apparaissait tous comme fondatrice et adquate. Elle structurait un monde du travail dans lequel les tches taient segmentes et hirarchises. Qui plus est, elle refltait exactement des niveaux culturels simples, reconnus unanimement : certificat dtudes, brevet lmentaire, baccalaurat, licence. Enfin, assortie de systmes de promotion interne, elle permettait aux meilleurs la mobilit promotionnelle ascensionnelle dune catgorie une autre . Mais cette construction rationnelle et simplificatrice aurait perdu une partie de ses justifications sous la pression de modifications externes ou internes ladministration : le contexte universitaire a volu avec la cration de diplmes intermdiaires ; la formation initiale nest plus suffisante pour la dure de la carrire ; la diversification des grades et des fonctions. Dans ces conditions, lexistence des catgories est parfois remise en cause en tant que facteur de rigidit.

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2 - Les notions de grade, de classe et d'chelon


a - Le grade Larticle 12, alina 2, de la loi n 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires dfinit ainsi le grade : Le grade est le titre qui confre son titulaire vocation occuper l'un des emplois qui lui correspondent. Chaque corps ou cadre d'emplois comprend un ou plusieurs grades. Leur cration rsulte des statuts particuliers. Leur nombre dpend de celui des fonctions exerces dans le corps. Exemples : 1. Le corps des administrateurs civils comporte trois grades : le grade d'administrateur civil, qui comprend neuf chelons ; le grade d'administrateur civil hors classe, qui comprend sept chelons et un chelon spcial ; le grade d'administrateur gnral, qui comprend cinq chelons et un chelon spcial Dcret n 99-945 du 16 novembre 1999 portant statut particulier du corps des administrateurs civils, modifi par le dcret n 2012-205 du 10 fvrier 2012 ;

2. Quant aux corps des conservateurs gnraux des bibliothques, il comporte un grade unique comprenant quatre chelons - Dcret n 92-26 du 9 janvier 1992 portant statut particulier du corps des conservateurs des bibliothques et du corps des conservateurs gnraux des bibliothques.

Le fonctionnaire accde son grade par sa titularisation. Ce grade lui ouvre droit une carrire et certains avantages. Par exemple, le montant du traitement initial est fonction du grade rarement de lemploi. Le fonctionnaire peut changer de grade par la voie de lavancement. Lavancement de grade a lieu de faon continue dun grade au grade immdiatement suprieur. Il se produit, avec limitation des effectifs, au choix ou aprs une slection opre par voie dexamen ou de concours professionnel. b - La classe Elle rsulte dune division du grade. Cette division intervient souvent dans les corps grade unique. Au contraire de l'avancement de grade, l'avancement de classe ne conduit pas un changement de fonctions. Il donne lieu une augmentation de traitement. La classe est assimile au grade lorsque lavancement de classe se fait dans les mmes conditions que lavancement de grade : CE, 15 mars 1959, Sarfati - parfois, lassimilation est smantique. c - Les chelons Le grade ou la classe se subdivise en chelons. L'avancement d'chelon a lieu de faon continue dun chelon lchelon immdiatement suprieur. Il est fonction la fois de l'anciennet et de la valeur professionnelle des fonctionnaires avancement l'anciennet, acclration ou dclration au mrite. (Voir tableau en annexe). Comme l'avancement de classe, l'avancement d'chelon se traduit simplement par une augmentation du traitement.

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En consquence de ces paramtres statutaires, tout moment de sa carrire, un fonctionnaire se situe juridiquement un chelon E, dans un grade G et, ventuellement, dans une classe C, au sein de son corps.

B - La disposition diffrencie du grade et de l'emploi 1 - La problmatique de l'emploi


Le mot demploi est polysmique. Il dsigne
1. soit une ralit budgtaire. Roger Grgoire souligne : Lemploi ne se confond pas

avec le poste de travail, cest une entit budgtaire. Cest le fonctionnaire ltat de prvision budgtaire, la base de calcul du crdit ouvert pour le paiement des futurs traitements. M. Laroque renchrit : Cest le poste de lorganisation administrative affecte dune rmunration dans lequel peut tre recrut un agent. - Conclusions sur CE, Sect., 8 mars 1991, Ministre dlgu charg des Transports c/ syndicat indpendant du corps administratif suprieur de laviation civile et de la mtorologie, n 82926 ;

2. soit une ralit fonctionnelle. Dans le langage courant, lemploi correspond une

fonction, un poste de travail. Du reste, cette acception dteint parfois sur le langage du lgislateur. Par exemple, dans la dfinition lgislative du grade : Le grade est le titre qui confre son titulaire vocation occuper l'un des emplois qui lui correspondent. Les deux types demploi nont pas la mme porte. 1. Seul lemploi-fonction saccommode du travail temps partiel. Rappelons, en effet, que, du point de vue budgtaire, tous les emplois sont temps complet ; 2. En principe seul lemploi budgtaire influe sur le statut du fonctionnaire. Lemploifonction dtermine seulement son quotidien professionnel ; 3. La nomination, la rmunration et lavancement de grade sont lis la cration dun emploi budgtaire. Par suite, sont illgales les nominations en surnombre - sauf retour de position. Le surnombre doit tre rsorb la premire vacance demploi. Mais les agents en surnombre n'ont pas un droit particulier tre nomms au nouveau poste. les nominations pour ordre : elles ont pour objet et pour effet de confrer leurs bnficiaires un titre leur permettant d'exercer d'autres fonctions juges plus intressantes.

2 - La distinction du grade et de l'emploi


L'article 12, alina 1er, de la loi n 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, dispose : Le grade est distinct de l'emploi . La distinction du grade et de l'emploi remonte la loi du 19 mai 1834 sur l'tat des officiers des armes de terre et de mer. Lexpos de motifs de cette loi prcise : Si le grade appartient lofficier, lemploi appartient au roi. La paraphrase moderne de la formule est la suivante : le fonctionnaire acquiert un droit au maintien dans son grade, alors que l'administration a la libre disposition de son emploi.

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Plusieurs consquences dcoulent de ce principe : 1. L'administration a le droit daffecter un fonctionnaire un emploi diffrent de celui que son grade lui donne vocation occuper : emploi correspondant un grade infrieur ou suprieur. Vocation n'est pas droit. Le fonctionnaire peut occuper un emploi o il sera sous les ordres d'un fonctionnaire de grade infrieur ;
2. Le fonctionnaire ne peut invoquer de droits acquis contre la modification de son emploi

ou de son affectation. D'une manire gnrale, reoit la qualification de mesure d'ordre intrieur (ou dorganisation du service) l'acte par lequel le suprieur hirarchique d'un agent lui attribue de nouvelles fonctions CE, Ass., 26 octobre 1956, Association gnrale des administrateurs civils. Sauf si l'acte en cause affecte les droits statutaires et pcuniaires de l'agent CE, 28 septembre 2001, M. Lavanchy, n 195270 ; ou s'il ne constitue qu'une mutation ou une sanction disciplinaire dguise CE, 14 avril 1999, M. Duchne, n 199721 ;

3. L'avancement de grade n'est pas ncessairement concomitant d'un changement d'emploi. Qui plus est, un fonctionnaire peut perdre le bnfice dun avancement de grade sil refuse de rejoindre lun des postes qui lui sont proposs - CE, 19 juin 1996, M. B. et autres, n 150498 150950 152014 ; 4. En cas de dtachement, le fonctionnaire conserve son grade dans son corps dorigine, tout en exerant des fonctions qui ne correspondent point ce grade ; 5. La suppression de son emploi ne provoque pas le licenciement du fonctionnaire. Il faudrait agir sur son grade. En fait, la suppression de lemploi du fonctionnaire entrane les consquences suivantes : Dans la fonction publique de ltat, le fonctionnaire priv demploi est affect un nouvel emploi, au besoin en surnombre provisoire ; Dans la fonction publique territoriale, le fonctionnaire est pris en charge par le centre de gestion comptent (cest le principe) ou par le C.N.F.P.T. La prise ne charge prend fin aprs trois refus successifs doffres demploi ; le fonctionnaire est alors licenci ou admis faire valoir ses droits la retraite1. Des dispositions similaires existent au profit des fonctionnaires hospitaliers ; 6. Il existe des emplois sans grade prcis. Exemples : Les emplois suprieurs la discrtion du gouvernement. La nomination dans de tels emplois ne conduira pas la titularisation des bnficiaires. Du reste, ces derniers sont rvocables ad nutum, dans le respect de la rgle de la communication du dossier. Les emplois fonctionnels. On relve ici une correspondance troite entre emploifonction et emploi budgtaire. Les emplois fonctionnels constituent de vritables emplois davancement : directeur, sous-directeur.

Sil peut bnficier immdiatement de sa pension.

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Toutefois, la dissociation entre le grade et lemploi nest pas absolue : 1. Le fonctionnaire a le droit dtre nomm sur un emploi vacant de son grade. Selon Renaud Denoix de Saint-Marc, il sagit l dune des rgles fondamentales du statut des fonctionnaires - conclusions sur CE, Ass., 11 juillet 1975, Ministre de lducation nationale c/ Mme Sad, n 95293. Comment la concilier avec la rgle de la libre disposition de lemploi par ladministration ? Daprs le Conseil dtat, la mconnaissance de la premire rgle nest lgale que si elle se fonde sur lintrt du service : CE, 17 avril 1992, Fdration nationale des syndicats de linspection du travail, n 96390 ;
2. l'administration commet une faute en ne donnant aucun travail effectif lun de ses agents - CE, 9 avril 1999, M. Rochaix, n 155304 ;

3. Seule la nomination un emploi permanent peut conduire la titularisation ; 4. Dans les fonctions publiques territoriales et hospitalires, la suppression dun emploi budgtaire peut conduire au licenciement du fonctionnaire.

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ANNEXES
I - Fiches de carrire des corps types de la fonction publique de ltat :
Catgorie C :
Adjoints administratifs Tlphonistes Conducteurs dautomobile et Chefs de garage Ouvriers professionnels et Matres ouvriers des administrations de ltat

Catgorie B :

Techniciens de laboratoire Secrtaires administratifs dadministration centrale

Catgorie CII :

Infirmiers(res) d'tat Assistants(es) de service social Techniciens suprieurs de lquipement

Catgorie A :

Attachs dadministration centrale Chargs dtudes documentaires Ingnieurs des travaux publics de ltat Professeurs certifis (PLP2, professeurs des coles)

Catgorie A suprieure :

Administrateurs civils Professeurs agrgs Ingnieurs des ponts et chausses

La grille des classifications et des rmunrations des corps de fonctionnaires a t cre par le dcret n48-1108 du 10 juillet 1948 (modifi).

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II - Les huit filires de la fonction publique territoriale


1. Filire administrative Elle correspond aux emplois d'administration en gnral, c'est dire aux tches traditionnelles de la fonction publique. Les agents de la filire administrative sont gnralement affects dans les services administratifs des collectivits territoriales. 2. Filire animation Les agents de la filire animation sont gnralement affects la mise en place d'activits de loisirs sur un primtre donn. 3. Filire culturelle Elle regroupe deux branches : le patrimoine et les bibliothques - l'enseignement artistique. Les agents de la filire culturelle sont gnralement affects dans les tablissements caractre culturel (bibliothques, mdiathques, muses) et dans les services vocation artistique (cole de danse, palais des congrs). 4. Filire mdico-sociale Les agents de la filire mdico-sociale sont gnralement affects dans des services en relation avec le domaine de la sant. 5. Filire police municipale Elle regroupe les emplois lis la prservation de l'ordre public. Les agents de la filire police sont gnralement affects dans les services de police municipale ou de police spciale (garde-champtre). 6. Filire sapeurs-pompiers professionnels Elle comprend cinq cadres d'emploi : i. Sapeur-pompier non officier ii. Infirmier de sapeur-pompier iii. Major et Lieutenant iv. Capitaine, commandant, lieutenant-colonel et colonel v. Mdecin et pharmacien de sapeurs-pompiers 7. Filire sportive Cette filire regroupe les emplois du domaine sportif. Les agents de la filire sportive sont gnralement affects l'encadrement de groupe dans la pratique d'activits sportives (cole, centre de loisirs, piscine). 8. Filire technique Elle correspond aux emplois spcialiss tant en matire d'environnement ou d'informatique, qu'en matire de travaux publics. Les agents de la filire technique sont gnralement employs dans les services techniques des collectivits. *******

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