Psychologie Expérimentale S2L1

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Notre perception nous tromperait-elle ?

mardi 29 janvier 2019 10:44

1. Introduction
La perception
Les illusions perceptives
Les illusions visuelles

2. La classification des illusions visuelles


3. Conclusions

I. Introduction
La perception = Ensemble des mécanismes et processus par lesquels l'organisme prend connaissance du
monde sur la base des informations élaborées par les sens.

Souvent, il y a une contradiction entre ce que nous percevons et ce que nous savons.

Les illusions perceptives


= Discordance être une expérience perceptive et des propriétés physiques de la stimulation.
Ces illusions perceptives peuvent concerner toutes les modalités sensorielles.
Ils peuvent aussi concerner plusieurs modalités sensorielles en même temps.
Ex : Illusion poids/volume

Augustin Charpentiel, 1891


Une boule grosse et creuse, une petite boule pleine

Poids = mais volume =/= (grosse boule creuse et petite boule pleine)
➢ La petite boule est jugée plus lourde
➢ Sans contrôle visuel, l'illusion disparaît

Les illusions visuelles


La perception du monde visuel n'est pas une "photographie" MAIS une interprétation de la réalité
construite par notre cerveau et particulièrement par le cortex visuel.

2 principales étapes de traitement des informations visuelles :


- Au niveau de la rétine (œil)
- Au niveau du cortex visuel (SNC)

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Limites de la première étape de traitement des informations visuelles :

Image formée sur la rétine :


- Inversée
- 2D (sans relief)
- Zone vide (sans récepteurs = tache aveugle)
- Zone centrale (fovéa) : colorée et détaillée
- Micromouvements des yeux (fixation)

2 principales étapes de traitement des informations visuelles :


- Au niveau de la rétine : image de qualité médiocre.
- Au niveau du cortex visuel : scène visuelle cohérente, à partir d'informations incomplètes ou
incohérentes provenant de l'œil et d'informations résultant du vécu de l'individu.

Illusion
= Interprétation de la réalité qui diffère des propriétés objectivement vérifiables des éléments représentés
(R.N. Shepard)
➢ Indice révélateur des méthodes utilisées par le cerveau pour interpréter efficacement les données
sensorielles.

2. La classification des illusions visuelles

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Origine physique
= Perturbation optique intervenant entre l'objet et la rétine

L'illusion découle de phénomènes physiques qui déforment l'aspect habituel de la réalité.


Nos yeux ne font qu'enregistrer la déformation.

Ex : mirages, arc-en-ciel…

= Propriétés des signaux physiologiques

Ex : image résiduelle
" l'oiseau en cage"

Origine Cognitive
= Application erronée d'une connaissance des objets ou de règles générales

➢ Les inversions (ambiguïtés)


Certaines images offrent plusieurs interprétations.
Changement de perception pour une même image rétinienne.

Le cube de Necker (1832)


Réversibilité d'orientation

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Réversibilité d'orientation

Le vase de Rubin (1915)


Réversibilité d'objet

La ségrégation figure-fond est un facteur d'organisation du monde visuel.


Devant une scène complexe, notre cerveau a besoin de discerner une figure principale. Il relègue le
reste comme étant un simple fond.

➢ Les illusions optico-géométriques (distorsions)


Effet de contexte =
Deux objets physiquement identiques perçus comme différents à cause de ce qui les entoure.

Elément "inducteur" = provoque la mauvaise interprétation

Elément "test" = subit la mauvaise interprétation

- Effet de perspective

Illusion de Ponzo

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Eléments tests identiques perçus comme différents par la présence d'éléments inducteurs (induisent une
perspective)

- Mise en relation de grandeur

1. Effet de contraste :
Perception exagérée des différences entre les éléments inducteurs et les éléments tests

Illusion de Titchener
(ou Ebbinghaus)

2. Effet d'assimilation :
Tendance à minimiser les différences entre éléments tests et inducteur
Illusion de Lipps
Illusion de Delboeuf

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Mouvement des yeux + contraste de grandeur (entre segment vertical et segments horizontaux)

- Les effets d'angle

1. Principe d'orthogonalité :
Surestimation des angles aigus et sous-estimation des angles obtus

2. Surestimation des côtés d'un angle obtus et sous-estimation des côtés d'un angle aigu

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Indices d'une géométrie perceptive pratiquée à notre insu par notre cerveau

"Les procédés utilisés par le cerveau, tout en étant légitimes et fiables en situation naturelle, donnent
néanmoins des résultats non souhaités avec les figures artificielles qualifiées d'illusions géométriques." R. N.
Shepard

➢ Les figures impossibles (paradoxes)

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Les constances perceptives
mardi 5 février 2019 10:44

1. Introduction

2. Constances perceptives
a. Constance de la forme
b. Constance de la taille
3. Conclusions

➢ Résumé du CM2
Perception du monde visuel : pas une "photographie"
MAIS
Une interprétation de la réalité construite par notre cerveau

À partir d'informations incomplètes ou incohérentes provenant de l'œil (l'image rétinienne) et


d'informations résultat du vécu de l'individu.

➢ Perception d'une scène visuelle cohérente…. Et stable.

1. Introduction
On a une perception stable de l'environnement malgré l'instabilité des informations sensorielles.
En effet, percevoir un objet c'est construire une représentation mentale de cet objet à partir des
informations sensorielles.
Cette représentation mentale n'est pas la copie fidèle de l'objet tel qu'il se présente à l'observateur
car elle reste la même pour différentes présentations.

On appelle constante perceptive le fait de maintenir une représentation perceptive stable en dépit
des variations de la stimulation.

Variations : orientation, occultation partielle, éclairage, distance, déplacement de l'objet ou de


l'observateur…

2. Constances perceptives
A) Constance de la forme
En dépit des variations de la position de l'objet (orientation, inclinaison, occultation partielle…)

B) Constance de la taille
En dépit des variations de la distance de l'objet

➢ Impliquent la perception de la profondeur

A. Constance de la forme

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L'identification de la forme de l'objet (table rectangulaire ou table ronde) reste constante quelle que
soit son inclinaison ou son orientation (ou son occultation…).

B. Constance de la taille

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B. Constance de la taille

A distance constance, l'image de l'objet sur la rétine dépend de la taille de l'objet.

Lorsque la distance change, l'image des objets sur la rétine dépend de la taille de l'objet et de sa
distance.

L'image rétinienne d'un objet est donc d'autant plus grande que l'objet est proche.

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Elle est permise grâce à un processus de mise à l'échelle informations rétiniennes (cf. TD8).

La perception de la profondeur

Nous évoluons dans un espace en 3D


Imagine rétienne en 2D
Or nous percevons un espace en 3D

Comment ?
Grâce aux indices de profondeur binoculaires et monoculaires.

Les indices de profondeur

Binoculaire
- Disparité rétinienne
- Vergence

Monoculaire
- "Picturaux" : occultation (interposition) et perspective (point de fuite, écart à la ligne
d'horizon, gradient de texture, ombre…)
- Système visuel (parallaxe de mouvement, accommodation)

Indices de profondeur monoculaires


Sont perçus comme plus proches les objets ou parties d'objets…

… masquant en partie d'autres objets


Indice = interposition

… dont les lignes divergent de l'horizon


Indice = point de fuite

… éloignés de l'horizon
Indice = Placement / Ligne d'horizon

… présentant une granularité plus grande


Indice = gradient de texture

… source éclairage
Indice = Ombres

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… se déplacent plus vite (sur la rétine)
Indice = Parallaxe du mouvement

… proches !
Indice = Accommodation (courbure ++ du cristallin pour distance proches < 5m)

En résumé :
Pour garantir la constance de la taille :
- La taille de l'image rétinienne seule est insuffisante
- Il est nécessaire que des informations sur la profondeur soient disponibles (i.e, indices de
profondeur monoculaires et binoculaires)

➢ Expérience de Holway et Boring (1941)


- Mise en évidence de l'importance des indices monoculaires et binoculaires dans la constance
de taille

➢ Indice erronés ou inappropriés


- Illusions visuelles

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➢ Indice erronés ou inaproppriés
- Illusions visuellles

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Quelle différence entre voir et regarder ? La notion
d'ATTENTION
mardi 12 février 2019 10:51

PLAN

1. Attention et vie quotidienne


2. Attention soutenue et vigilance
3. Attention sélective et attention partagée
4. Processus automatiques et contrôlés
5. Un modèle attentionnel : Le SAS de Norman et Shallice (1986)

1. Attention et vie quotidienne

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2. Attention soutenue et vigilance

Vigilance : Capacté àdétercter et répondre à des évènements spécifiques de l'environnement


intervenant à intervalles irréguliers

Norman Mackworth = Test de l'horloge


(Simule la surveillance des radars)

Tâche = Détecter les doubles sauts d'une trotteuse pendant 2 h

Différence entre vigilance et attentif ?


Relation vigilance / attention = complexe

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Les travaux de Cherry, 1953

Quel est le niveau d'analyse du message bloqué par le filtre ?


Rappel/message secondaire

- Présence d'une voix


- Changement de voix ➢ physique
- Coup de sifflet

- Langue du message

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- Langue du message
- Changement de langue ➢ sémantique
- Contenu du message

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Comment acquérir de nouvelles connaissances ?
L'apprentissage
mardi 19 février 2019 10:47

I. Introduction : plusieurs définitions


II. Apprentissage par essais et erreur
III. Conditionnement
1. Classique (Pavlov)
2. Opérant (Skinner)
3. Les lois d'évolution du conditionnement
4. Conditionnement aversif
5. Exemples d'applications
IV. Approche cognitive de l'apprentissage

I. Introduction : plusieurs définitions


(Selon l'approche béhaviorisme)

Input => Blackbox => Output

1) Modification du comportement directement observables :


" Lorsqu'on organisme, placé plusieurs fois dans la même situation, modifie sa conduite de façon
systématique et relativement durable" (Reuchlin, 1972)

(Approche cognitiviste)

2) Modification des connaissances, changement internes à l'individu


"Apprendre consiste à acquérir des connaissances sur le monde qui nous entoure, ou à les modifier"
(Doré et Merci, 1992)

II. Apprentissage par essais et erreur


La boîte à problèmes d'Edward L. Thorndlike (1874-1949)
➢ Dans cette boîte il plaçait un chat qui avait fin, et il y avait dans cette boîte une ouverture que
le chat devait trouer lui-même pour sortir et prendre la nourriture qui était extérieur.

Dans les premiers comportements il n'avait pas un comportement adapté pour sortir de la boîte.
Mais au bout d'un moment le chat découvrait au hasard la solution pour ouvrir la porte afin
d'accéder à l'ouverture.
Le chat découvrant la solution, il répétait l'action et au fur à mesure des essais le comportement
approprié s'exécutait de plus en plus rapidement.

➢ L'apprentissage se traduit par une diminution progressive du nombre d'erreurs et du temps


de réalisation.

Stimulus ----- Réponse

Connexion

"loi de l'effet"
- Lorsqu'une connexion modifiable entre une situation et une réponse a lieu et est

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- Lorsqu'une connexion modifiable entre une situation et une réponse a lieu et est
accompagnée ou suivie d'un état satisfaisant pour l'organisme, la force de connexion est
augmentée
- Lorsque cette connexion a lieu et qu'elle est accompagnée au suivie d'un état désagréable, la
force de la connexion est diminuée.
➢ Pour la loi de l'effet, le comportement est fonction de ses conséquences

Le comportement va se maintenir ou s'éliminer selon la nature récompensant ou punitive des


conséquences induites pas ce comportement.

"Loi de l'exercice" : "lorsqu'une connexion modifiable est établie entre une situation et une réponse,
la force de cette connexion augmente en proportion de la vigueur, de la durée et du nombre de
connexions"

"Loi de préparation" : "lorsqu'une conduite est prête à être adoptée, son adoption procure de la
satisfaction"

III. Le conditionnement
2 types de conditionnement :
➢ Le conditionnement classique (ou répondant ou de type I ou pavlovien)
➢ Le conditionnement opérant (ou instrumental ou de type II ou skinnérien)

1 principe commun pour les 2 types de conditionnement :


Le conditionnement consiste à établir une relation conditionnelle, càd induire une réaction R
donnée sous le contrôle d'un stimulus S donné

Stimulus (S) => Réaction ( R )

1. Le conditionnement (ou répondant ou de type 1 ou pavlovien)


Différences entre le réflexe physiologique de la salivation et le réflexe psychologique :

Le réflexe physiologique = produit par l'excitation de la muqueuse buccale.


Il est constant, absolu.

Le réflexe psychologique = produit par une excitation de l'oreille, de l'œil, etc.


Il est soumis à des variations dépendant de nombreuses conditions
=> Réflexe de conditionné

Principe pour établir un conditionnement pavlovien

Faire précéder, de façon répétée, un stmulus qui déclenche de manière innée (réflexe) une réponse
mesurable, par une stimulus neutre vis-à-vis de cette réaction.

La présentation d'un stimulus inconditionnel (la nourriture) entraîne une réponse salivaire dite
inconditionnelle chez le chien :

La présentation d'un stimulus neutre (la cloche) n'entraîne aucune réponse salivaire chez le chien :

La présentation simultanée des 2 stimuli (bruit de la cloche + nourriture) entraîne une réponse dite
inconditionnelle chez le chien :

Principe pour établir un conditionnement classique

➢ Après plusieurs répétitions, le stimulus initialement neutre engendre la réaction.

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Conditions pour établir un conditionnement classique

(1) Réactivité : S'assurer que la liaison inconditionnelle sur laquelle sera établi le conditionnement
existe chez le sujet à conditionner, et que le sujet présente un état de réactivité à l'égard du SI
considéré, tel que RI se manifeste.
(2) Ordre des Stimuli : Le SN doit toujours précéder le SI
(3) Contiguïté : L'intervalle temporel séparant le SN du SI doit être court
(4) Répétition : il faut répéter la conjonction temporelle du SN et du SI (à l'exception des cas où la
charge émotionnelle est forte)

Principe de l'établissement du conditionnement

Etablir une liaison particulière entre un SN et l'une des RN au moyen d'un agent renforçateur qui
survient dès que la réponse ciblée donnée pour ce SN.

Principe de l'établissement du conditionnement opérant

Renforcement = Conséquence d'un comportement qui plus probable que le comportement adapté
soit reproduit de nouveau.

Punition = conséquence d'un comportement qui rend moins probable que le comportement
inadapté soit reproduit de nouveau.

Un renforcement ou une punition peut être soit :

Positif = Par l'ajout d'un stimulus agissant sur l'organisme.


On aujoute un agent renforçateur (positif ou négatif)

Négatif = Par le retrait d'un stimulus agissant sur l'organisme..


On retire l'agent renforçateur (positif ou négatif)

Comportement adapté

Renforcement positif => bonbon


Renforcement négatif => retirer une punition

Comportement inadapté

Punition positive = pages d'écriture


Punition négative = pas de bonbons => on essaie de supprimer le comportement

Conditions d'établissement du conditionnement opérant

(1) Présence de la réponse neutre


(2) Ordre : la réponse (R ) précède le renforcement
(3) Contiguïté : intervalle temporel court entre R
(4)

3. Les lois d'évolution du conditionnement

(1) Extinction

La RC apparue lors de l'établissement du conditionnement ne se maintient que si son renforcement


continue à être réalisé de temps à autre. Sinon, il y a extinction du conditionnement. Mais cette
extinction sera d'autant plus difficile que le nombre d'essais pour établir le conditionnement est
important et que renforcement aura été donné de façon intermittente et non continue.

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La force de la liaison conditionnelle peut ainsi être mesurée par le nombre d'essais nécessaires à
extinction (présentation SC sans SI ou sans renf)

Phénomène de récupération ou restauration spontanée

➢ Inhibition du comportement

(2) Généralisation

La liaison conditionnelle ne se limite pas au S utilisé dans la procédure de conditionnement.


Généralisation à des S qui ressemblent au SC.

Par ex, pour le chien de Pavlov :


- Salivation pourra apparaitre avec sons proches cloche (bien que de moindre ampleur) alors
qu'il n'y a jamais eu d'association de ce son avec la viande auparavant
- Plus il existe une proximité du S avec le S initial, plus la R sera forte, et inversement.

Gradient de généralisation : relation entre l'amplitude de la RC généralisée et le degré de


ressemblance du S au SC initial.

(3) Discrimination

Même s'il y a une généralisation, deux stimuli proches ne seront pas confondus, et seul le SCC
provoquera la RC.

On peut l'établir expérimentalement en ne renforçant pas les réponses à des stimuli proches du
stimulus initial et en ne renforçant que celles au stimulus initial.

4. Applications

- Psychothérapie (thérapies cognitivo-comportementales)


- Eduction
- Neurofeedback

IV. L'approche cognitive de l'apprentissage

Les système de mémoire

Evolution de la définition de l'apprentissage "acquérir ou modifier une représentation de


l'environnement"

Le concept de mémoire procédurale

La mémoire procédurale ou non déclarative est un système chargé de l'encodage, du stockage et du


rappel des procédures

La mémoire procédurale permet d'acquérir et de restituer des habilletés motrices verales ou


cognitives

Les amnésies

Causes :
- Amnésies neurologiques (ou organiques)
- Amnésies psychiatrique (psychogènes)

Formes :
- L'amnésie antérograde ou amnésie de fixation (acquisition de nouvelles données)

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- L'amnésie antérograde ou amnésie de fixation (acquisition de nouvelles données)
- L'amnésie rétrograde (/souvenir antérieurs à la maladie)

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Comment acquérir une bonne mémoire ?
mardi 26 février 2019 10:49

INTRODUCTION

I. Le rôle de l'imagerie mentale ou visuelle


II. Le rôle de la catégorisation et de l'organisation des connaissances
III. Le rôle de l'élaboration
IV. Le rôle de la prégnance

INTRODUCTION

Un premier modèle général sur la mémoire :

Le modèle modal d'Atkinson et Shiffrin (1964)

Mémoire épisodique
Tulving 1972

Définition

La ME permet de se souvenir d'évènements qui peuvent être rappelés dans le contexte spatial
temporel

Mémoire sémantique

Tulving, 1972

Mémoire sémantique connaissances du monde, connaissances générales et abstraites, aux


concepts.
L'information ne peut être resituée dans son contexte spatial et temporel.

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Mémoire épisodique et mémoire sémantique selon le modèle sur les systèmes mnésiques
de Squire

Mémoire déclarative

Accessible par un rappel conscient des informations.

Qu'est ce que la mémoire ?


Etapes en mémoire épisodique
- Processus d'encodage
- Processus de stockage
- Processus de récupération

I.

I. IMAGERIE MENTALE
Les méthodes visuelles de mémorisation

La méthode des lieux


(Simonide de Céos, 556-467 av. J-C)

(1) Création de l'image précise d'un lieu,


(2) Dépôt de l'image de l'item à mémoriser,
(3) Refaire le parcours mentalement pour retrouver les items déposés

Le cas Veniamin (étudié par A. Luria)


Vienamin se souvenait avec une très grande précision de beaucoup d'informations

EX. Contenu des réunions quotidiennes sans prise de notes.


Tableau de chiffres, de lettres, suites d'objets, …
Veniamin se souvient de tout, non seulement au bout d'une semaine, mais d'un mois, d'un an…
➢ Associations synesthésiques

Théorie explicatives

➢ La théorie du double codage (A. Paivio 1971)

On parle de double codage pour les noms concrets : imagé et verbal.


Les mots concrets ont donc une meilleure trace dans le trace puisqu'on peut se reposer sur deux
codes.

Supériorité du rappel des images sur celle des mots liée…


- A une probabilité plus grande d'un codage imagé supplémentaire pour les dessins que pour les
mots,
- A un double codage plus efficace pour les dessins que pour les mots.

Influence du temps de présentation sur le double codage


Si une nouvelle image ou un nouveau mot est présenté pendant 200 ms,
➢ Performance de rappel identiques pour les images et les mots
➢ Les processus de verbalisation de l'image et d'imagerie du mot n'ont pas le temps de se mettre
en place.

La théorie sémantico-sensorielle (D. Nelson 1977)

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La théorie sémantico-sensorielle (D. Nelson 1977)

- Les dessins solliciteraient des codes sensoriels plus "distinctifs" que les mots
- Les dessins font l'objet plus facilement d'un traitement sémantique.

Conceptions théoriques

➢ Pour les deux théories, les dessins sont encodés de manières plus élaborée et distincte que les
mots
➢ Plus grande richesse de codage pour dessins

II. Le rôle de la catégorisation et de l'organisation des


connaissances
Trois observations clefs

1) Des données présentées pêle-mêle sont spontanément rappelées de manière organisées


2) La présentation des données organisées favorise leur mémorisation
3) Les consignes d'organisation facilitent la rétention de l'infomation

Phénomène de réorganisation spontanée

Etude de Jenkins et Russell

Mise en mémoire d'une liste de mots


Homme - fourchette - lunette - femme - soleil - couteau

Rappel libre des mots


Homme-femme; lune-soleil; fourchette-couteau.

Etude de Bousfield

Présentation de mots mélangés, provenant de différentes catégories conceptuelles (fleurs, outils)


➢ Les participants tendent à regrouper les mots par catégorie lors du rappel

Organisation subjective de mots non reliés en rappel libre (E. Tulving, 1962)

Expérience =
- Présentation 16 fois d'une même liste de mots non reliés, mais dans des ordres différents à
chaque fois
- Rappel libre après chaque présentation

➢ Augmentation de l'organisation subjective au cours des rappels


➢ Performance de rappel est liée à l'organisation

Supériorité des données organisées

Les données organisées sont plus facile à retenir qu'un ensemble désordonné d'éléments (ex. G.H
Bower, 1969)

Expérience 1 :
Liste 54 mots à mémoriser :
- 3 présentations de la liste, avec un rappel libre immédiat après chaque présentaton
- 2 modes de présentation
Groupe 1 : Mots présentés groupés par catégories
Groupe 2 : Mots présentés mélangés

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Expérience 2 :
- Mémorisation de 112 mots
- 4 catégories (ex. minéraux, plantes, instuments, animaux)
- 4 niveaux

Les consignes d'organisation

Les consignes d'organisation facilitent l'apprentissage (ex. Mandler, 1967)

- Apprentissage incident (participants invités à grouper les mots selon des catégories
sémantiques, sans consignes d'apprentissage)
- Apprentissage intentionnel (participants invités à apprendre les mots, sans consigne de
catégorisation)
➢ Performances équivalentes

Catégorisation et mémoire sémantique


1) Rappel des listes de mots dans un ordre particulier en fonction des relations que nous
établissons entre les mots
2) Des données organisées sont mieux mémorisées
a. L'organisation des données entraîne un apprentissage incident

➢ La mémoire présente une certaine organisation structurée


➢ Mémoire sémantique : connaissance du monde, de définition des concepts et des liens qui les
unissent. Nous pouvons donc utiliser cette mémoire sémantique pour établir des liens entre
les informations, et ainsi mieux retenir ces informations.

III. L'ELABORATION

- Théorie des niveaux de traitement (Craik et Lockhart, 1972) :


Notion de profondeur de traitement

CF. Tableau CM

Situation d'apprentissage incident


3 profondeurs d'encodage

1. Encodage superficiel
Le mot est-il écrit en majuscules ?
COPAIN

2. Encodage intermédiaire
Le mot rime-t-il avec sapin ?
COPAIN

3. Encodage profond
Le mot peut-il être inséré dans la phrase ?
"Hier, il a rencontré un …."
COPAIN

- L'effet de production

➢ Les mots produits sont mieux reconnus que les mots lus

IV. PREGNANCE

- Effet de saillance = Effet von Restorff


(Contexte)

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(Contexte)

- Effet de distinctivité
(caractéristiques de l'information-même)

La saillance
Elle se définit par rapport au contexte

Exemple d'effet de saillance

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La mémoire nous tromperait-elle ?
mardi 12 mars 2019 10:49

I. Evaluation de la mémoire
II. Oubli et ses causes
III. Les distorsions mnésiques : témoignage oculaire et faux souvenirs

I. L'évaluation de la mémoire
Différentes méthodes d'évaluation

- Méthodes directes d'évaluation


➢ Tâches de mémoire explicite

- Méthodes indirectes d'évaluation


➢ Tâches de mémoire implicite

Mémoire déclarative (Explicite)

Accessible par un rappel conscient.

Méthodes d'évaluation directes

- Rappel conscient (tâches de mémoire explicite)


Evaluation des évènements mémorisés =
Les consignes lors de la phase test (rappel libre, rappel indicé, reconnaissance) exigent la
remémoration consciente d'un évènement antérieur

- Les méthodes directes diffèrent de la qualité des indices qui diffèrent de la mémoire

Les modes de rappel :


Libre, série, reconstructif, indicé

Les modes de reconnaissance :


(cibles + distracteurs) : choix binaire, choix forcé, choix multiple

Méthodes directes d'évaluation de la mémoire :

Les informations perceptives liés au matériel n'est pas disponible.

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Les informations perceptives liés au matériel n'est pas disponible.

Le rappel libre = rappeler tous les items qui viennent en mémoire


Le rappel libre ordonné/sériel = aucun indice fournis si ce n'est que les consignes vont demander de
rappeler les items dans un ordre particulier
Le rappel libre reconstructif = Le participant doit rappeler les mots dans un ordre alphabétique

MOTS
Gateau
Pomme
Fraise
Violon
Piano
Tambour
Méthodes d'évaluation directes : rappel libre

- Rappel libre des mots (dans n'importe quel ordre)

➢ Permet d'étudier la structuration de la mémoire (catégorisation, effets de primauté et de


récence)

Rappel libre des mots dans l'ordre de présentation ou rappel ordonné


- La personne doit respecter l'ordre de présentation des éléments lors du rappel libre.
- Très utilisé dans l'étude de la mémoire à court terme (exemple : test d'empan de chiffres)

➢ Rappel reconstructif : Rappel libre des mots dans un ordre prédéfini par la consigne
- Manipulation des informations mémorisées
- Exemple, ordre alphabétique
- Exemple 2, alternance lettres/chiffres du WMS

Méthodes d'évaluation directes : Rappel indicé

➢ Rappel indicé par catégories

- Desserts
Gateau
Pomme
Fraise
- Instruments de musiques
Violon
Piano
Tambour

➢ Rappel indicé sémantique


- Tarte
- Contrebasse
- Poire
- Orgue

➢ Rappel indicé Phonémique


- Plateau
- Ballon
- Gomme
- Velo
- Chaise

➢ Tâche de complètement de trigrammes

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➢ Tâche de complètement de trigrammes
- Gat..
- Viol..
- Pom…
- Pia…
- Fra…

Méthodes d'évaluation indirectes


(Tâches de mémoire implicite)

Les performances à une tâche sont susceptibles d'être influencées par une expérience récente de la
personne (de manière non consciente).

Les consignes lors de la récupération n'induisent pas de stratégie consciente de recherche en


mémoire de l'évènement antérieur

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II. Oublis et ses causes
Différentes théories

- Déficit de l'encodage
- Déficit de stockage et interférence
- Déficit de récupération

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1) Déficit de l'encodage / d'acquisition
Théorie de la profondeur de traitement
(Craik et Lockhart, 1972) Cf. Cours 6

Selon cette théorie, les informations sont oubliées car elles ne sont pas traitées à un niveau
suffisamment profond.

2) Déficit du stockage
Théorie du déclin de la trace
Processus passif
Affaiblissement de la trace mnésique avec le temps

Théorie de l'interférence
Processus actif
Phénomène de concurrence mentale ou d'inhibition

3) Déficit de récupération

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E. Tulving, 1966 :
Hypothèse de l'encodage spécifique

L'accès à l'information stockée en mémoire dépend de la compatibilité entre la situation d'encodage


et la situation de récupération

III. Les distorsions mnésiques


Témoignages oculaires et faux souvenirs

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Comment se représenter le monde par l'imagination ?
mardi 19 mars 2019 10:48

I. Qu'est ce qu'une image mentale ?

1. Image et représentation mentale

Définition

Image = Représentation mentale évocatrice des qualité sensorielles d'un objet absent du champ
perceptif. (Grand dictionnaire de la psychologie Larousse)

Toutes les modalités sensorielles même si..

… visuelle > auditive > motrice > tactile > gustative > olfactive

Exemple enquête basée sur 500 adultes :

97% > 93% > 74% > 70% > 67% > 66%

Représentation mentale
- Traiter la situation présente à leurs sens
- Se reporter cognitivement à des expériences passées
- Anticiper ou imaginer des situations jamais rencontrées
➢ Grâce à nos représentations mentales

Réalité psychologique mais phénomène non observable !

LE COMPORTEMENT (observable) est considéré comme le produit d'une activité centrale impliquant
l'activation et la manipulation de ces représentations.

L'imagerie mentale est générée par l'individu.


Accès à cette information : réponse du sujet.

- Image = photographique, bande sonore ?

NON car :
- Problème de stockage et organisation en mémoire
- Comment alors imaginer des situations nouvelles ?

Image : Forme singulière de représentation permettant à l'esprit de conserver et de manipuler


l'information extraite de l'environnement, qui a pour caractéristique de conserver l'information
perceptive sus une forme qui possède un degré élevé de similitude structurale avec la perception.
(Denis, 1989)

2. Image et représentation mentale

- Mémoire : une des façons de maintenir l'information

Aide-mémore : cf. Paivio et "la théorie du double codage" (cf. TD 9)

Nos activités sont régies par deux systèmes de codage ou modes de représentation symbolique :
- Système des représentations imagées
- Système des représentations verbales

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La "Théorie du double codage" permet de rendre compte de la supériorité des mages / mots dans la
mémorisation.

Visualisation de nos connaissances

- Comparaisons mentales

Ex : cygne / canard, "lequel est le plus gros ?"


➢ Effet de distance symbolique
= Plus les deux objets sont proches en taille, plus on va mettre de temps à répondre

- Résolution de problèmes
Ex : Tom est plus grand que Sam
John est plus petit que Sam
Qui des trois est le plus grand ?

Pas toujours optimal…

De quelle couleur est le ciel ?

II. Image et Perception

Quel est le lien entre imagerie mentale et perception ?


Similitudes et différences ?

Les opérations réalisées sur les images mentales suivent-elles les mêmes règles que celles réalisées
sur les objets physiques correspondants ?

Cf. Travaux de Shepard et coll : rotation mentale


Cf. Travaux de Kosslyn : exploration mentale de configurations spatiales.

1. La rotation mentale

(Shepard & Metzler; 1971; Cooper & Shepard, 1973)

Tâche : Dire si les paires de dessins en 3D sont identiques ou pas (i.e, correspondent au même
dessin)

Stimuli : les 2 dessins d'une paire sont soit identiques (ex. A et B) ou différents (en miroir, ex. C)

FPS : Plan de la rotation avec 2 modalités :


Plan bidimensonnel (ex. A et C), plan en profondeur (Ex. B)
Différence angulaire entre les 2 dessns
(Madalités : entre 0° et 180°)

VD : Temps de réaction des bonnes réponses

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En conclusion :
=> Les sujets font une rotation mentale de leurs images d'objets de sorte qu'elles se superposent
=> Processus de rotation mentale supposé analogue au processus de rotation réelle des objets
physiques : dépend de la différence d'orientation (relation linéaire entre le degré de différence et le
temps de réponse)

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2. L'exploration mentale (mental scanning) de configurations spatiales

1) Apprentissage de la carte
2) Tâche : parcourir mentalement la distance entre 2 éléments (appui-bouton quand terminé)
3) FPS : Distance entre les éléments
4) VD : Temps de réponse (sec)

➢ Relation linéaire entre temps de réponse et distance réelle entre les 2 éléments
➢ Temps de parcours mental proportionnel à distance réelle séparant les 2 objets

- "Critique" : réponse plutôt basée sur un savoir implicite ?


En effet : résultats similaires si on demande aux sujets une estimation des temps de parcours
(relation linéaire entre temps estimé et distance réelle)

Finke et Pinker (1982) : mesure indirecte de l'exploration mentale

1) Mémoriser une configuration visuelle de 4 points


2) Extinction des points et présentation d'une flèche

Tâche : dire si la flèche pointe sur un des points de scène


Essais "non"
Essais "oui"
FPS : distance entre pointe de la flèche et point
VD : temps de réaction (ms)

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Le temps de réaction augmente linéairement en fonction de la distance entre la pointe de la flèche
et le point.

Conclusion : principe d'équivalence transformationnelle


Les transformations imaginées et physiques présentent des caractéristiques dynamiques similaires.

III. Imagerie et différences individuelles

Les différents tests


➢ Auto-évaluation (qualitatif; pas de bonnes ou mauvaises réponses)
- Vividness of visual imagery questionnaire (VVIQ)
- Individual différences questionnaire (Paivio)

➢ Tests objectifs (quantitatif)


- Test différentiel d'aptitudes (Ex DAT)
- Epreuves dont la résolution est supposée faire appel à l'imagerie (ex: pliage mental)

Vividness of visual imagery questionnaire (VVIQ)

IV. Un modèle : la Mémoire de travail de Baddeley

Mémoire de travail = Système de capacité limitée permettant le stockage temporaire et la


manipulation d'informations nécessaires à la réalisation de tâches complexes telles que la
compréhension, l'apprentissage et le raisonnement.

Modèle de Baddeley & Hitch (1974); Baddeley (1986) =>

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Le traitement du langage
mardi 26 mars 2019 10:48

I. Généralités
1. Caractéristiques du traitement du langage
Complexité mais rapidité, facilité, irrépressibilité, automaticité

➢ Complexité

Nombreuses fonctions impliquées :


- Perception
- Mémoire
- Raisonnement

➢ Rapidité

En moyenne
- Parole : 200 mots / minute
- Lecture (si texte "simple") : 5 mots / sec (200 ms/mot)
= +/- 17% de mots non fixés

➢ Facilité

Semble sans effort… Mais…


- Acquisition chez l'enfant,
- Apprentissage seconde langue,
- Mot sur bout de la langue, lapsus…
- Pathologies : troubles du développement et lésions cérébrales…

Irrépressibilité => Automaticité

Comprendre ou parler ne mobilisent pas l'attention


=> Processus inaccessibles à la conscience

2. Discipline dédiée :

Psycholinguistique

Sous-discipline hybride issue de


La psychologie cognitive : Etude expérimentale des opérations mentales impliquées dans la
compréhension, production, mémorisation et acquisition du langage.

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La linguistique : Etude des règles gouvernant les langues à partir de l'intuition des locuteurs natifs
(Noam Chamsky)

Ex. Jugement d'acceptabilité

(1) Le voisin, son chien, il me tape sur les nerfs.


(2) Le voisin, il me tape sur les nerfs, son chien.
(3) Sur les nerfs, son chien le voisin, il me tape.

II. Les méthodes d'investigation


1/ L'observation des productions spontanées
Elle va avoir certains avantages.
+ Méthode non intrusive, l'individu ne va pas être gêné ou incité à quoi que ce soit.

Désavantage : coûteux en temps.

Exemples

- L'âge d'apparition des premiers pronoms personnels, des subordonnées relatives, des phrases
passives,…
- Repérage de certaines erreurs grammaticales systématiques chez l'enfant et/ou de l'âge
auquel elles disparaissent.

2/ L'expérimentation
(a) Etudes sur la production provoquée

Principalement centrées sur l'enfant : l'amener à produire des énoncés dans des conditions
contrôlées par le chercheur.

Exemples de protocoles :
- Manipuler d'objets qu'il doit écrire
- Description d'images ou narrations à partir d'images
- Utilisation de logatomes (= Suite de syllabes qui n'ont aucun sens mais qui respectent les
règles de prononciation de la langue) pour tester la maîtrise de formes grammaticales

Ex. : Le passée composé


" Tu vois, ce monsieur, il pime tout le temps. Maintenant il pime, tout à l'heure il va pimer encore et
hier, à ton avis, qu'est-ce qu'il a fait ?"

(b) Etudes sur la compréhension

Distinction entre celles qui s'intéressent :

- Au produit final du processus de compréhension = études off-line


- Aux opérations mentales effectuées pendant la compréhension = études on-line.

Les études off-line

Etude des traces mnésiques


Etude des traces mnésiques des messages verbaux avec :
Tâches de rappel (mot à mot) ou de reconnaissance de phrases.

Exemple -

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Exemple -
(4) Dès que Lucie est arrivée, elle a remarquée le désordre.
(5) Dès qu'elle est arrivée, Lucie a remarqué le désordre.
=> Rappel meilleur pour (4)

Interprétation : préférence pour les relations anaphoriques (Lucie.. elle) plutôt que cataphoriques
(Elle… Lucie)

➢ Recueil des (temps de) réponses à des questions

➢ Qui roule en dernier ?

Temps de réponse variable selon la nature et la position de la relative.

➢ Paradigme du mime (chez l'enfant)

10) La girafe est poussée par le cheval.

➢ Tâche de complètement
Interprétation dominante de phrases ambiguës

➢ Tâche de paraphrase

Reformuler autrement ou choisir une reformulation


=> Déterminer l'interprétation dominante de phrases ambiguës (incertitude sur qui fait quoi)

Les études on-line (chronométrie mentale)


Accès direct aux opérations effectuées

➢ Tâche de détection (monitoring)


- De clic
(18) La fille au pair * parle * mal le français.

➢ Tâche de dénomination
(19) Pierre vit la vielle dame tomber. Se précipitant vers.
Elle / Lui

➢ Tâche de décision lexicale (mot/non-mot)


Maison / Moison

➢ Auto-présentation segmentée (A.P.S)

➢ Recueil des mouvements oculaires

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➢ Recueil des mouvements oculaires

III. Les niveaux de traitement du langage

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Traitements sémantique et pragmatique
vendredi 5 avril 2019 10:49

A. Le traitement sémantique

I. L'approche traditionnelle de la compréhension


1. L'approche traditionnelle de la compréhension
a. Les composantes du traitement sémantique

(a) Ses contraintes

- Distinguer un sens littéral d'un sens figuré (idiomatique)


- Etablir la cohésion du texte (ou du discours)
=> Effectuer des opérations d'appariement

=> Effectuer des "inférences passerelles" (dites rétroactives)


(39) Tom voulait plein de choses pour son anniversaire. Le vélo est son cadeau préféré

Parmi tout ce que voulait Tom, le vélo se trouve dans les "plein de choses", nous inférons cela.

- Construire une interprétation vraisemblable, conforme à certains scénarios attendus


(schémas)
○ Contrainte de "l'experiencer" (du vécu)
(40) Romain a dit à Greg qu'il avait l'air déçu
(41) Julie a dit à Sonia qu'elle n'avait pas froid.

○ La causalité implicite des verbes


(42) Eric envie Tom parce qu'ik est…
(43) Anne agace Lena parce qu'elle est…

(b) Sa finalité ultime

Construction d'une représentation mentale de la signification des phrases :


- Possédant une cohérence (= cohésion + vraisemblance)
- En adéquation totale avec l'input (exacte et fidèle au contenu).

Au total cette approche traditionnelle suggère un traitement sémantique parfait.

Mais est-ce bien le cas ?

II. L'approche "Good Enough"


1. Son originalité

Considère que la compréhension des phrases exige une approche naturaliste (écologique)

➢ Les recherches de laboratoire mettent en scène la compréhension dans une situation


aseptisée (pièces sans bruit, pas de distractions)
➢ La compréhension naturelle se déroule dans un environnement très "bruité"
○ Accents régionaux
○ "dysfluences" (tourne à droite, je veux dire après le feu)
○ Violations grammaticales (le gars que je t'ai dit…)

Et pourtant, ça marche : résultat imparfait généralement assez bon (good enough) pour converser
sans problème.

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sans problème.

2. Arguments en faveur de l'approche "good enough"

(a) Mauvaise interprétation de certaines structures chez l'adulte

Etude de Ferreira & Stacey (2000)

Tâche : Jugement de plausibilité (Oui/non)


2 facteurs manipulés : Forme (act/pas) x plausibilité (P/NP)

(44) The man bit the dog. Act-NP


(45) The was bitten by the dog. Pas-P
(46) The dog bit the man. Act-P
(47) The dog was bitten by the man. Pas-NP

Les sujets parfois se trompent, mais ne se trompent pas n'importe comment.


Pour la dernière phrase, les sujets ont 25% de "oui", donc un quart de réponses fausses

Conclusions :
- L'interprétation découle plus du sens des mots (sémantique lexicale) que l'énoncé contient
plutôt que sur leur articulation (sémantique phrastique)
- La compréhension de QUI-FAIT-QUOI-A-QUI s'appuie sur des schémas (représentations des
connaissances du monde)

DOG / BIT / MAN => Activation du schéma classique

(b) Normalisation spontanée de phrases incongrues

Etude de Fillenbaum (1974)


Matériel : 50% normales + 50% ordre naturel des événements est inversé

Tâche : Paraphraser (reformuler fidèlement les phrases)


(48) John dressed and had a bath. => dans 64% des cas, les sujets remettent la phrase dans l'ordre

Quand la phrase est incongrue (

Tâche : répondre aux questions (oui/non)


(49) D'après la constitution américaine, un homme peut-il épouser la sœur de sa veuve ?
=> 30% de détections seulement !

© Les illusions sémantiques

(50) Combien d'animaux de chaque espèce Moïse a-t-il emporté dans l'arche ?

B. Le traitement pragmatique
1. Ses postulats

(a) La fonction essentielle du langage est d'instaurer une relation asymétrique alternée entre 2
protagonistes qui changent de rôle.
(b) Le langage véhicule plus que les informations exprimées explicitement
=> Il véhicule aussi des informations implicitées exprimées indirectement (suggérées, insinuées)
© Les intentions sous-jacentes sont plus importantes que le sens d'une phrase en soi.
=> Comprendre un énoncé c'est comprendre ce qu'on veut nous faire comprendre.
=> Une communication réussie dépend d'inférences à partir des informations contenues dans les
phrases.

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phrases.

2. Accent sur les intentions communicatives

Un énoncé qui signifie exactement et littéralement ce qu'il dit


=> Plutôt rare !

Sens et intentions communicatives = 2 choses indépendantes

- Sens : résulte de la combinaison des mots qu'il contient


- Intentions communicatives : résulte d'inférences (au-delà du sens)
(51) Ca suffit !
(52) Peux-tu fermer la porte ?
(53) Le voisin a enfin vendu sa batterie.

Ces inférences sont plus ou moins complexes

Inférences simples
(54) Sa dent a été extraite le mois dernier.
(55) Le colonel peint tous les dimanches.
(56) Le serveur a posé le plat devant le client.

Inférences plus complexes


(57) Anne a giflé son petit ami..
(58) Luc a jeté la lettre dans la cheminée.
(59) Fred a ouvert un plan d'épargne logement.

II. Les composantes implicites du langage

1. Les présuppositions

(a) Presuppositions =/= assertions

Dans tout énoncé, le locuteur transmet 2 types d'information :

Assertions : informations exprimées explicitement


Présupposés : informations exprimées implicitement mais incluses dans le sens littéral.

(60) Mon père a arrêté de fumer.

Assertion : actuellement, il ne fume pas


Présupposé : Avant, il fumait

(b) Fonction et utilisation des présuppositions

- Fonction économique
Evitent au locuteur de répéter des informations anciennes (que l'interlocuteur connaît déjà)
(61) Marc a un frère, qui est dentiste
(62) Le frère de Marc est dentiste

(61) Pas de présupposé


"Marc a un frère" = Information nouvelle

(62) Présuppos que Marc a un frère

=> Le locuteur sait (ou pense) que c'est une information connue

➢ Utilisation polémique des présuppositions

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➢ Utilisation polémique des présuppositions
S'appuie sur le fait qu'elles sont
- censées être vraies
(63) Le roi de France est chauve. => Non-sens
- Difficiles à contester

Les locuteurs n'apprécient généralement pas qu'on les conteste

A : (64) J'ai vendu ma belle veste rouge sur eBay.


B : (65) Quoi ? Cette horreur !

X : Vers quelle heure ce crétin de Martinet doit-il arriver ?


Y : Vers dix heures…

© Illustrations expérimentales (Hornby, 1974)

Tâche : appariement phrase-image


(= décider le plus vite possible si une phrase décrit correctement une image)

Matériel linguistique : phrases clivées (c'est xxx qui xxx…)

3 conditions expérimentales :
- Assertion et présupposé vrais : (66) C'est la fille qui caresse le chat
- Assertion fausse : (67) C'est le garçon qui caresse le chat
- Présupposé faux : (68) C'est la fille qui caresse le chien
- VD et résultats : taux d'erreurs (68) > (67)

Interprétation : Notre attention se portent spontanéement sur les assertions des locuteurs
(nouveautés). Sont plus faciles à détecter que les présupposés (censés être vrais).

2. Les implications

= Conclusion tirées à partir d'un énoncé sur la base d'un raisonnement inférentiel
(69) Marie a réussi son permis de conduire.

Le locuteur
- Asserte : actuellement elle a son permis
- Présuppose : elle ne l'avait pas et a passé l'examen pour l'avoir

Le compreneur (auditeur, lecteur)


- Peut en inférer : elle a le droit de conduire, elle est heureuse etc…

(a) Préssupositions versus implications


- Point commun : exprimés implicitement
- Différences :
Présupposés = / = Implications
Appartiennent au sens littéral OUI NON
des énoncés
dépendent du Locuteur Compreneur
Effet de la négation NON OUI

La négation d'un énoncé rend les implications (et assertions) fausses mais les présupposés restent
vraies.

Marie a obtenu un permis… Marie n'a pas obbtenu son permis…

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Marie a obtenu un permis… Marie n'a pas obbtenu son permis…
Assertion : actuellement elle a son permis => FAUX
Présupposition : elle a passé l'examen pour l'obtenir => VRAI
Implications : peut conduire, heureuse, etc… => FAUX

(b) Types d'implication

Selon la nature de l'inférence effectuée pour tirer une conclusion


=> Opposition entre implications logiques et pragmatiques

Implications logiques
= Conclusions indiscutables inférés logiquement à partir des informations explicites
(70) Luc est plus jeune que Marc et plus âgé que Jean.
➢ Implique logiquement une hiérarchie d'âge (J < L < M)

(71) Julia est allée au casino avec son époux.


=> Implique logiquement qu'elle est mariée

Implications pragmatiques
= conclusions fondées sur nos connaissances générales, opinions ou expériences personnelels
Ne sont que probables (pas indéniables), peuvent donc varier selon :
➢ Les individus

(72) Jonathan est né à Paris.


=> France ou USA ?

➢ Les circonstances ou le contexte

(73) Marie a fait tomer le vase de cristal


=> Cassé ou pas ?

© implications pragmatiques et manipulation

Le locuteur peut amener son nterlocuteur à tirer des conclusions dont il ne veut pas être tenu pour
responsable

➢ Utilisation subjective
(74) Encore des patates !
(75) Ne me demande pas ce que je pense de tes poèmes…

➢ Utilisation à fin de tromperie


Ex, l'étiquette d'une bouteille d'huile d'olive affirme :
"Ne contient aucun cholestérol"

Le consommateur en infère à tort que les autres marques d'huile d'olive en contiennent. Ici, la vérité
sur un produit est utilisée pour tromper implicitement d'autres produits.

(d) Illustration expérimentale

Expérience commanditée par une association de consommateurs pour déterminer l'impact des
publicités sur le "comportement de la ménagère"

Publicité mensongère : interdite et réprimée


Mensonge = information fausse
- Exprimée explicitement
- Par quelqu'un qui sait que l'information est fausse.

Matériel linguistique : 16 slogans publicitaires fictifs contenant une phrase critique exprimée en 2

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Matériel linguistique : 16 slogans publicitaires fictifs contenant une phrase critique exprimée en 2
versions :

Assertion
(76) Si vous dormez sur un matelas Tripleplume, vous n'aurez plus mal au dos.

Inférence
(77) Ceux qui choisissent un matelas Tripleplume en ont assez d'avoir mal au dos.

Procédure et Tâche : Présentation de 2 phrases-test que le sujet doit juger comme "VRAI", "FAUX"
ou "INDETERMINE" / slogan entendu :

- Phrase cible (paraphrase de phrase critique)


Dormir sur un matelas Tripleplume empêche d'avoir mal au dos => Vrai si 76, IND si 77
- Phrase-distracteur (fausse ou indéterminée)
Triple plume nevend que des couettes chauffantes (FAUX)
Les produits Tripleplume sont fabriqués en chine. (IND)

➢ Facteurs manipulés
- Version du slogan : Assertion / Inférence
- Consigne : 50% des sujets sont avertis de la présence d'informations implicites et informés
qu'ils doivent les juger indéterminées Averti / Non averti
- Délai de jugement : 50% des sujets jugent les phrases test après chaque slogan, les autres le
font à la fin des 16 slogans (+ ou moins 10 min) Immédiat / différé

➢ VD : % De réponses "VRAI"
➢ Résultats

80% de bonne réponse pour Assertion

On devrait avoir 0% de réponses vraies pour Inférence, mais ils ont en moyenne 71.5% de réponses
fausses
Globalement, les inférences sont massivement jugées vraies.
=> Insinuations prises pour des assertions

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Le mouvement et son contrôle
mardi 9 avril 2019 11:02

INTRODUCTION

"Le mouvement est la manifestation la plus directe de e qui vi et reste un indicateur privilégié du
fonctionnement des systèmes vivants " (Paillard, 1985)

2eme argument
L'expression de la pensée passe à travers une activité motrice

3eme argument
Nous allons exprimer nos émotions à travers des mouvements (visage, corps); et ces expressions
vont pouvoir être perçus et compris par autrui.

Une large gamme de mouvement


- Mouvements déclenchés
- Mouvements auto-initiés

- Mouvement balistiques
- Mouvement rapides
- Mouvements lents

- Habiletés ouvertes
- Habiletés fermées

Une large gamme de mouvements : Ex. Saccade oculaire

- Mouvement rapide (40 ms)


- Vitesse non contrôlée
- Sépare des périodes de fixation

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- Sépare des périodes de fixation

Mesures du déplacement horizontal et vertical du regard : oculométrie


- Longueur
- Durée
- Vitesse
- Accélération

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I. Sélectionner une réponse motrice adaptée à la situation

1. Intention et sélection

➢ Intention : représentation abstraite de l'objectif comportemental

Quelle action réaliser ?

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Quelle action réaliser ?

Sélection parmi les réponses possibles :


➢ La sélection dépend :
- De l'objectif
- De l'expérience (mémoire)
- Des contraintes environnementales
- Des contraintes propres à l'individu

2. Sélection et contraintes

Contraintes environnementales
- Identification et localisation des objets individus (buts / obstacles)
- Forces appliqués

Contraintes propres à l'individu


- Position du corps dans l'espace
- Configuration du corps

➢ Traitement et intégration d'informations sensorielles diverses

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II. Programmer le mouvement

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III. Exécuter et contrôler le mouvement

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Le raisonnement humain
mardi 16 avril 2019 10:48

Terminologie
➢ Concepts apparentés avec des limites assez floues

Raisonnement
Résolution de problème
Diagnostic
Prise de décision

I. Le raisonnement

1/ Définition générale

Activité consistant à produire de nouvelles informations à partir d'informations existantes


(anciennes).
Souvent considéré comme le prototype d'activité mentale "intelligente"

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