Université de Maroua Semestre 3

Faculté des Sciences Niveau : L2MA, Code: MAT213

Département de Mathématiques et Informatique Enseignant: Bruno ISKAMLE

TD N˚1 d’Algèbre 4 : Algèbre des matrices et applications

Année Académique (2023-2024)

Exercice
1.

1. Soit P ∈ Z[X] de degré n et N le PGCD des nombres P (0), P (1), . . . , P (n).

Montrer que N divise P (x) pour tout x ∈ Z.

2. Soit A un anneau commutatif. Pour x ∈ A, on note (x) l’idéal engendré par x. Soit (a, b) ∈ A2 .

a) Montrer que si (a) + (b) est un idéal principal, il en est de même de (a) ∩ (b).
b) L’anneau Z[X] est-il principal?

3. Soit P ∈ Q[X] et λ ∈ C une racine de P de multiplicité m.

On suppose que m > deg(P
2
)
. Montrer que λ ∈ Q.

4. Soit ϕ : Mn (C) −→ C non constante telle que ∀X, Y ϕ(X)ϕ(Y ) = ϕ(XY ).

a) Montrer que X inversible si et seulement si ϕ(X) 6= 0.

b) On suppose de plus que ϕ(X) s’exprime comme polynôme homogène de degré 2 des coefficients
de X. Montrer que n = 2 et ϕ(X) = det(X).

Exercice
2. (Calculs polynomiaux dans une algèbre)

On se place dans une K-algèbre (A, +, ×, ·) où K est un corps.

1. Qu’est-ce qu’une K-algèbre?

2. Soit a un élément fixé de la K-algèbre (A, +, ×, ·), montrer que l’application

K[X] −→ A, P 7−→ P (a)

est un morphisme de K-algèbres et que l’image de ce morphisme est une sous-algèbre commutative
de A, qu’on notera K[a].
 
−9 −10 −20
3. Dans l’algèbre M3 (R), considérons la matrice A =  4 5 8 .
2 2 5

a) Calculez P (A) et Q(A) avec P (X) = 27X 15 + X 7 − 2X 4 + 3 et Q = X 2 − 1.

b) Que peut dit-on des polynômes P et Q pour A?

4. Soit A ∈ Mn (R) une matrice vérifiant A2 − 5A = 6In , expliciter A1998 comme combinaison linéaire
de A et In .

5. Montrer qu’une matrice et sa transposée ont même polynôme minimal.

6. On suppose que l’anneau (A, +, ×, ·) est intègre. Montrer que si a ∈ A possède un polynôme minimal
πa , celui-ci est irréductible.

7. Montrer que si (A, +, ×, ·) est intègre, un élément a ∈ A possède un polynôme minimal πa si et

seulement si (K[a], +, ×) est un corps. Si A n’était pas intègre, à quelle condition nécessaire et
suffisante K[a] est-il un corps ?
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Exercice
3. (Sous-espace stable par un endomorphisme, Diagonalisation, Trigonalisation)

1. Soient u et v deux endomorphismes d’un espace vectoriel E qui commutent. Justifier que ker v et
Imv sont deux sous-espaces stables par u.

2. Soit E un R-espace vectoriel. Décrire géométriquement un endomorphisme u ∈ LR (E) vérifiant

3u − u2 = 2IdE .
 
0 −1
3. Déterminer les spectres réels et complexes de A = .
1 0
 
0 −1
4. Vérifier que A = est C-diagonalisable mais n’est pas R-diagonalisable.
1 0

Exercice
4.
 
−9 −10 −20
1. Diagonaliser A =  4 5 8 .
2 2 5
 
1 0 −1
2. Résoudre dans M3 (R) l’équation X 2 = A avec A =  0 1 0 .
−1 2 1
(On remarquera qu’une solution commute nécessairement avec A).
 
−2 −1 2
3. Montrer que la matrice B = −15 −6 11 est R-trigonalisable puis, trigonaliser.
−14 −6 11

4. la matrie B précédente vérifie (Cayley-Hamilton) (B − I3 )3 = 0. En déduire une méthode simple de

calcul de Ap pour p ∈ N.

Exercice
5. (Questions de cours)

1. Quelle est la définition d’un anneau? Quand dit-on qu’un anneau est intègre? Quand dit-on qu’un
anneau est principal? Qu’est-ce qu’un homomorphisme d’anneaux (unitaires) ?

2. Est-ce qu’un anneau intègre est un corps ? Justifier votre réponse.

3. Montrer que tout anneau intègre fini est un corps.

4. Qu’est-ce qu’un polynôme? Définissez ce que l’on entend par "polynôme à coefficients dans un anneau
A ". Que représente la notation habituelle P (X) = an X n + . . . + a1 X + a0 ? Explicitez les lois qui
structurent l’ensemble A[X] de ces polynômes en anneau.

5. Y-a-t-il une différence entre un polynôme et une fonction polynomiale ? Expliquez

6. Quelle est la définition d’un Idéal d’un anneau commutatif ? Qu’est-ce qu’un Idéal est Principal ?

Exercice
6. (Retour sur quelques Propriétés d’Arithmétique des polynômes )

On se place désormais dans un anneau (A, +, ×) commutatif sans diviseur de zéro.

1. Montrer que l’idéal engendré par une famille finie (ai )1≤i≤p d’éléments de A est

(a1 , ...ap ) = {x ∈ A| ∃x1 , . . . , xp ∈ A : x = x1 a1 + . . . + xp ap }.

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 2. Soit (A, +, ×) est un anneau intègre. Pour x, y ∈ A, montrer que

x|y et y | x ⇐⇒ ∃u ∈ U (A), y = ux

où U (A) est l’ensemble des unités de l’anneau.

3. Soient I1 et I2 deux idéaux de A dont la somme notée I1 + I2 est engendrée par la réunion I1 ∪ I2 .
Caractérise les éléments de cette somme.

4. Soit a, b, c, d ∈ (A, +, ×), établir que :


d divise a et b
a) d = P GCD(a, b) ⇐⇒
∃u, v ∈ A d = au + bv
b) Si a et b sont premiers entre eux, et et si a divise le produit bc, alors a divise c.
c) Si a et b sont premiers entre eux et, divisent le même élément c, alors le produit ab divise c.
d) Pour a et b quelconques, P GCD(a, b) × P P CM (a, b) = a × b.

Exercice
7.
 
   2
 3 −5 2 −6
1 0 0 1 j j 0
2iπ 5 0 4
On considère les matrices A = −1 3 0 , B = j j 2 1  avec j = e 3
   et C = 
−2 7 −1 11 .

−8 2 4 j2 1 j
0 −4 0 −3

1. Trouver les matrices X ∈ M3 (R) telles que X 2 = A.

2. Déterminer le commutant dans M3 (C) et les sous-espaces stables de B.

3. Calculer C n .

4. Soit K un corps de caractéristique zéro. Soient A1 , . . . , An , n matrices nilpotentes de Mn (K) com-

mutant deux à deux. Montrer que A1 A2 . . . An = 0.
 
8 2 −2
5. Soient A ∈ M3,2 (R) et B ∈ M2,3 (R) telles que AB =  2 5 4 . Calculer le rang de AB.
−2 4 5
La matrice AB est-elle diagonalisable? Calculer le rang de BA. Calculer BA.

Exercice
8. (Extrait d’un concours d’agrégation CAPES)

1. Soit K un corps commutatif. Montrer que K[X] des polynômes à coefficients dans K est principal.

2. Soit A un anneau unitaire. Notons A[X] l’algèbre des polynômes à coefficients dans A, et F(A, A)
l’algèbre des applications de A dans A. On considère l’application :

ϕ : A[X] −→ F(A, A), P (X) 7−→ Pe = (x 7−→ P (x))

qui au polynôme P (X) associe la fonction polynomiale Pe : x 7−→ P (x).

a) Montrer que ϕ est un morphisme d’algèbres unitaires.

b) Montrer que ϕ est injective si A est un anneau intègre infini.
c) Montrer que ϕ n’est pas injective si A est un corps fini.
d) En utilisant l’anneau de Boole (P(E), ∆, ∩) des parties d’un ensemble infini E, montrer que si A
est infini sans être intègre, il n’ya aucune raison pour que ϕ soit injective.

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  
0 −1 2
3. Le polynôme caractéristique de la matrice A = 0 0 −1 est χA (X) = −(X − 1)(X + 1)2 .
1 1 −1
Soit n ∈ N. Sans trigonaliser A, pouvez-vous expliquer une méthode qui permettrait de calculer les
coefficients de An en fonction de n?
Exercice
9.
1. On considère le système différentiel :
x0 (t) = x(t) + y(t) − 3

(S)
y 0 (t) = 8x(t) − y(t) − 15
Déterminez la solution qui, pour t = 0, prend les valeurs x(0) = x0 et y(0) = y0 .
 
1 0 −1
2. Soit la matrice A =  0 1 0  .
−1 2 1
a) Caculer A3 + 2A − 3A2 et déterminer la solution générale un de l’équation de récurrence :
un+2 − 3un+1 + 2un = 0.
b) Démontrez qu’il existe deux suites (αn ) et (βn ) telles que : pour tout entier n ≥ 1,
An = αn A + βn A2 , avec αn+1 = −2βn et βn+1 = αn + 3βn .
c) Calculez αn et βn .
Exercice
10. (Changement de base, Trace)
1. On considère dans R3 une base B = (e1 , e2 , e3 ) avec e1 = (1, 0, 2), e2 = (2, 1, −1) et e3 = (3, 0, 7).
a) Montrer que les coordonnées d’un vecteur U (x, y, z) dans la base B sont
(7x − 17y − 3z, y, −2x + 5y + z).
b) On considère E = V ect(e1 ) et F = V ect(e2 , e3 ). Décrire la projection P sur E parallèlement à F .
ϕ : R[x] → R[x]
2. On considère l’application
a + bx + cx2 + dx3 7→ d + ( a+b+c
2
)x2 + (d − b)x3
a) Montrer que l’application ϕ est linéaire.
3
b) Montrer que sa trace T r(ϕ) = 2
dans la base canonique B = (1, x, x2 , x3 ).

Exercice
11. (Diagonalisation à valeurs propres simples, Exponentielle d’une matrice)

f : R×R×R → R
Soit l’application
(x, y, z) 7→ (x + y − z, x + y, z)
1. Donner la matrice M dans la base canonique et calculer le rang de f .
2. En déduire, sans calcul, que 0 est valeur propre de M .
3. Calculer le polynôme caractéristique de f .
4. En déduire, sans plus de calcul, mais en justifiant, que f est diagonalisable.
5. Montrer sans diagonaliser complètement M , que T r(M n ) = 2n + 1, pour tout n ∈ N\{0}.
6. Diagonaliser l’endomorphisme f . Calculer La Comatrice et l’Adjointe M ∗ de M.
7. Déterminer une réduction de Jordan de f . Ecrire la matrice M sous forme échelonnée, puis échelonnée
réduite.
8. Trigonaliser M et calculer l’exponentielle de cette matrice.
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Exercice
12. (Diagonalisation à valeurs propres avec multiplicité)

f : R×R×R → R
 
3 −1 −1
On considère l’application
X 7→  0 2 0 X
−1 1 3
1. Quel est le rang de f ? En déduire, sans calcul, que 0 n’est pas valeur propre de M .

2. Montrer que le polynôme caractéristique de f est Pλ (X) = −(X − 2)2 (X − 4).

3. Quelles sont les dimensions des sous-espaces propres E2 et E4 associés aux valeurs propres 2 et 4?
Trouver une base de R3 constituée de vecteurs propres de f .

4. Trouver une matrice inversible P et une diagonale D telles que M = P −1 DP .

5. Calculer les puissances M n , pour n ∈ N.

Exercice
13. (Matrices et suites)

Soient (an ), (bn ), (cn ) et (dn ) quatre suites réelles telles que a0 = 1, b0 = 2, c0 = 7, d0 = 3 , et vérifiant
les relations de récurrence : 

 an+1 = an + bn + cn + dn
bn+1 = bn + 2cn + dn


 cn+1 = cn + 3dn
dn+1 = dn


On souhaite exprimer an , bn , cn et dn uniquement en fonction de n.

1. On considère le vecteur colonne Xn =t (an , bn , cn , dn ). Trouver une matrice A telle que Xn+1 = AXn .
En déduire que Xn = An X0 .

2. On pose N = A − I3 . Calculer N 2 , N 3 , puis N k pour k ≥ 3. La matrice N n’est-elle pas Nilpotente?

n(n−1) 2 n(n−1)(n−2)
3. Montrer que : An = I3 + nN + 2
N + 6
.

4. En déduire an , bn , cn et dn en fonction de n.

Exercice
14. (Polynôme d’endomorphisme, polynôme minimal, théorèome de Cayley-Hamilton)

1. Déterminer
 le polynôme
 minimal  de chacune desmatrices suivantes:
1 2 −2 3 0 8
M1 =  2 1 −2  et M2 =  3 −1 6  .
2 2 −3 −2 0 −5

2. Soit M une matrice réelle de taille n vérifiant M 3 − 4In = 3M .

Montrer que M est de déterminant strictement positif.

3. Soit n ≥ 1 (n ∈ N) et A ∈ Mn (R).

a) Montrer que si A2 + A + In = 0, alors n est pair.

b) On suppose que A3 + A2 + A = 0. Montrer que le rang de A est pair.

4. Soient ε un espace vectoriel réel et f une application de ε. Existe-t-il toujours un polynôme anulateur
de f (autre que le polynôme nul) ? Justifier votre réponse.

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