legalite-filles-garcons-dans-lenseignement-en-france
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sition stéréotypale du care se retrouve aujourd’hui dans le
fait que les métiers du soin (y compris les études médicales
où l’on retrouve 56,3 % de filles) et de l’éducation, voire de
l’aide juridique (avocats et droit 65% de femmes) sont gé-
néralement féminisés et les métiers technologiques et indus-
triels généralement masculinisés. En tout état de cause, il
reste à savoir si l’éducation parentale et surtout, du point de
vue qui le notre, si l’éducation scolaire diminue ou accroît
les stéréotypes de genre, si elle en est l’un des vecteurs ou
non.
L’égalité et la différence
L’égalité est un des principes fondateurs de la République
française. Liberté, Egalité, Fraternité figurent sur le fronton
des mairies qui séparaient d’ailleurs souvent, au début du
siècle, une école de garçons et de filles, dans les hameaux ou
très petits villages. Mais le concept d’égalité en soi ne veut
76 - rien dire. Il s’agit généralement de l’égalité en droits, devoirs
et dignité (« les hommes naissent et demeurent libres et
égaux en droit »). Mais pour ce qui est de l’école et d’un cer-
tain nombre d’autres structures il faudrait y ajouter l’égalité
de traitement. Traite-t-on les filles et les garçons de manière
égale dans leur éducation en général et dans l’école en par-
ticulier ?
Il convient de préciser, sur un autre plan, qu’égalité s’oppose
à inégalité et non, selon une erreur fréquemment commise
sur ce sujet, à différence. On peut être différents et égaux en
termes de traitement, de droits, de devoirs et de dignité.
À la différence s’oppose l’uniformité ou la similitude pas
l’égalité. Or la question que se pose le système scolaire depuis
quelques temps maintenant puisque les premières actions
officielles ont commencé autour des années 2000 en France,
c’est bien celle de l’inégalité de traitement des élèves dans un
contexte de mixité relativement général. Or les stéréotypes
de genre tout autant que certains programmes cachés d’édu-
cation véhiculés dans l’école pourraient être à l’origine de la
mise en place d’inégalités de traitement mais aussi par voie
de conséquence d’inégalités en droits, devoirs et dignité des
filles et des garçons. Y compris dans des domaines tels que
la punition ou l’interaction, on va y revenir plus loin, les
filles et les garçons ne sont pas traités à la même aune.
L’histoire de l’école
Il est inutile de développer longuement ce point mais l’on
doit tout de même rappeler que les filles ont – selon l’ex-
pression d’Antoine Prost – longtemps été élevées « sur les
genoux de l’église », étant en cela discriminées dans leurs ap-
prentissages. Et même si les salons bourgeois et aristocra-
tiques, autour de la Révolution française associent des
intellectuelles comme Olympe de Gouge, Anne-Catherine
Helvétius, Sophie de Grouchy à Voltaire ou Condorcet, les
collèges et plus tard les lycées sont réservés aux garçons. C’est
seulement en 1882 grâce aux lois Jules Ferry et Camille Sée
que l’école primaire devient laïque, mixte et obligatoire pour - 77
les deux sexes, mais en 1888 encore Jules Simon, ministre
de l’Instruction publique des beaux-arts et des cultes consi-
dère que « seul un esprit d’homme mûr peut étudier la chi-
mie pratique ».
En réalité des classes à plusieurs niveaux, pour l’enseigne-
ment primaire, dans des hameaux ou de tout petits villages
où n’est nommé qu’un seul instituteur ou qu’une seule ins-
titutrice, sont mixtes par obligation (on connaît l’exemple,
datant de 1938, de la classe de Rogues, décrite par Adrienne
Durand-Tullou, dans Le pays des asphodèles ou encore des
classes de Célestin Freinet à Bar-sur-Loup à partir de 1928).
Dans la même logique, les Cours Complémentaires, pour
l’enseignement primaire supérieur associant généralement
les meilleurs élèves d’une école de filles et d’une école de gar-
çons, sont mixtes.
Mais dans l’enseignement secondaire et dans les Ecoles
Primaires Supérieures et Ecoles Normales d’instituteurs,
la situation est tout autre. Il existe des lycées de jeunes
filles, généralement littéraires et des lycées de garçons, gé-
néralement scientifiques hermétiquement clos à l’autre
sexe et le baccalauréat, lui même, est différent pour les
deux sexes jusqu’en 1924. Les programmes pour les filles
et les garçons ne seront pas identiques pendant tout le
début du XXe siècle.
Sous des contraintes économiques, la gémination se fait jour
à partir de 1957 (les garçons littéraires vont dans les lycées
de filles et les filles scientifiques dans les lycées de garçons).
En 1959, la mixité devient légale dans les lycées et il en va
de même des collèges à partir de la réforme Fouchet-Capelle,
en 1963. Enfin, comme on l’a vu, ce sont les décrets d’ap-
plication de la loi Haby qui instaurent la mixité obligatoire.
Toutefois encore aujourd’hui dans les lycées professionnels
ou techniques, de nombreuses sections sont démixées du fait
des options prises par les élèves. La mixité n’existe donc vé-
ritablement que depuis une quarantaine d’année dans le sys-
tème secondaire français (une discipline comme l’Éducation
78 -
Physique y a résisté jusqu’aux années 90). Mais la mixité si-
gnifie-t-elle pour autant l’égalité de traitement des filles et
des garçons et l’égalité en droits, devoirs, dignité ?
Aujourd’hui les filles réussissent bien mieux à l’école, à peu
près dans toutes les disciplines, cependant elles obtiennent
un bac littéraire à 70% et les garçons un bac scientifique ou
technique à 60%. Dans les classes préparatoires les filles sont
présentes à 74% dans les filières littéraires et seulement à
30% dans les filières scientifiques. Quant ils se jugent très
bon en mathématiques huit garçons sur dix choisissent une
filière scientifique. Dans la même situation ce sont seule-
ment six filles sur dix qui font ce choix. Il convient donc de
s’interroger également sur les déterminants, peut-être sco-
laires, de ces choix.
Depuis 2000 deux conventions interministérielles pour
l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les
hommes dans le système éducatif, ont tenté de mettre en
œuvre une politique d’égalité commune à plusieurs minis-
tère. En 2013 seront mis en œuvre ce que l’on a appelé les
ABCD de l’égalité et qui sont simplement des fiches de sé-
quences scolaires réalisées par des enseignants ou des ensei-
gnants-chercheurs visant à rétablir davantage d’égalité de
traitement entre les filles et les garçons à l’école. Enfin le
code de l’éducation affirme : « Les écoles, les collèges, les ly-
cées (...) contribuent à favoriser la mixité et l’égalité entre
les hommes et les femmes, notamment en matière d’orien-
tation. Ils assurent une formation à la connaissance et au res-
pect des droits de la personne ainsi qu’à la compréhension
des situations concrètes qui y portent atteinte ».
Cet article 121-1 du code de l’éducation reprend l’article 5
de la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de
l’École du 23 avril 2005.
Conclusion
Accroître les degrés de liberté des élèves filles et garçons dans
l’institution scolaire en outillant le regard des acteurs, en les
formant, tel est le but des travaux sur l’égalité filles-garçons
en éducation et spécifiquement sur les programmes cachés
d’éducation et sur les stéréotypes de genre à l’école. Il s’agit
d’ouvrir davantage le champ des possibles pour chaque élève
en lui permettant ne pas se satisfaire d’une position assignée
par l’histoire, la mémoire, les traditions, la société et la cul-
ture en général.
Les recherches mises en œuvre aujourd’hui de manière rela-
tivement systématisées sur ces questions permettent d’entre-
voir, chaque jour davantage, des pratiques presque invisibles,
discrètes ou du moins difficilement perceptibles pour un
non initié, mises en œuvre, entre autres, par les enseignants
et les personnels d’encadrement, qui font que l’ont traite de
manière non égalitaire les élèves filles et garçons.
Des recherches montrent que c’est dans la famille que s’initie
ce processus mais que dès la moyenne section de maternelle
et donc dès le développement de l’identité sexuée des élèves,
l’école ne forme plus un individu élève ou une personne
élève, mais bien un élève fille et un élève garçon ou plus clai-
rement un élève-mâle porteur de stéréotypes masculins et
une élève-femelle porteuse de stéréotypes féminins. Ces sté-
réotypes sont généralement hérité d’un passé patriarcal et
conduisent à des inégalités en droits, devoir, dignité des filles
et des garçons à l’école. Ce processus inégalitaire crée ensuite
des situations de discrimination et surtout des difficultés
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d’accès à un certain nombre de domaines pour les femmes
et à l’inverse une difficulté d’acceptation de certaines pro-
fessions par les hommes. Le champ des possibles est limité
et restreint par les conditionnements infantiles scolaires, pe-
sants. Probablement sont-ils pour partie à l’origine d’un cer-
tain nombre de comportements et de traitements dégradants
pour les femmes et l’inverse de certaines positions machistes
pour les hommes.
La prise de conscience dans le domaine de l’enseignement
et de l’école de ces stéréotypes et de ces programmes cachés
d’éducation, conduit à mettre en œuvre des programmes de
recherche dont sont issus souvent de nouvelles formations
qui porteront probablement leurs fruits à moyen termes.
BIBLIOGRAPHIE
– DISCUSSION –