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10 août 2013 La croissance economique dans les pays industrialises capitalistes (PIC)

Chapitre II :
La croissance économique dans les pays industrialisés capitalistes (PIC).

I- Les trente glorieuses :

Les trente glorieuses désignent la période allant de 1945 à 1973 c’est-à-dire de la fin de la 2 ème
guerre mondiale au premier choc pétrolier. Cette période marque l’apogée du capitalisme. De 1945 à
1973, les principaux pays capitalistes industrialisés ont connu une croissance de la production et de la
productivité sans précédent. Le taux de croissance annuel moyen du PIB a été de 5% pendant cette
période. C’est surtout le Japon et l’Allemagne, les deux vaincus de la 2ème guerre mondiale qui ont
enregistré les taux les plus élevés avec 9,7% pour le Japon et 6% pour l’Allemagne. Cette période faste
a été appelée par l’économiste français Jean FOURASTIE « les trente glorieuses ». La croissance
économique enregistrée dans ces différents pays industrialisés a été surtout caractérisée par une
amélioration des conditions matérielles d’existence de la population. Elles ont été pour les pays
industrialisés capitalistes une période de véritable développement économique et social.

II-Investissements et progrès techniques :


A- Définition :
L’investissement est une opération par laquelle une entreprise acquiert des biens de production.
C’est un flux qui vient renouveler ou accroitre le stock de capital fixe. Le progrès technique est
l’ensemble des innovations qui entrainent une transformation ou un bouleversement des moyens et
méthodes de production, de l’organisation du travail, des produits et des marchés, des structures de
l’économie. Pour les néoclassiques, le progrès technique regroupe l’ensemble des éléments qui permet
d’augmenter la production en gardant la quantité de capital et de travail inchangé.
B- Les différents types d’investissement :
D’un point de vue économique, il existe trois types d’investissements :
- L’investissement de remplacement,
- L’investissement de capacité,
- L’investissement de productivité ou de modernisation.
1. L’investissement de remplacement : Il est réalisé lorsque l’amortissement est effectif. C’est donc
l’équivalent de l’amortissement car le matériel usé ou totalement amorti est remplacé par son
identique ;
2. L’investissement de capacité : Est réalisé dans l’objectif d’accroitre la capacité de production. Il
s’agit d’acquérir du matériel nouveau en vue d’accroitre le stock de capital fixe existant ;
3. L’investissement de modernisation : Il est réalisé pour augmenter le stock de capital fixe par
l’acquisition des machines plus modernes et plus performantes. Il s’agit donc d’acquérir du nouveau
matériel qui incorpore plus de progrès technique.
C- Les déterminants de l’investissement :
Quatre facteurs agissent sur l’investissement :
- La demande anticipée,
- La rentabilité escomptée ou profitable,
- La situation financière de l’entreprise,
- Le coût relatif du capital et du travail.
1. La demande anticipée : L’entreprise cherche à ajuster sa capacité de production à l’évolution des
débouchés. Lorsqu’une entreprise reçoit des commandes supplémentaires alors que sa capacité de
production est saturée. Elle est incitée à investir. Ainsi l’augmentation durable de la demande
exprimée par les commandes adressées à l’entreprise est un facteur d’investissement. Tout dépend de
la durée de la demande, du niveau des stocks de l’entreprise, du taux d’utilisation de son capital
productif et de la solvabilité de la demande additionnelle.
2. La rentabilité escomptée (espérée) : L’entreprise décide d’investir si elle escompte sur certains
taux de profit. Plus précisément le taux de rentabilité prévu doit être supérieur au taux d’intérêt
EBE
pratiqué par les banques. En d’autres termes le rendement économique ( ) doit être
Capital Fixe
suffisamment supérieur au coût réel des emprunts contractés auprès des banques. Toutefois que la
rentabilité escomptée (r) est supérieure au taux d’intérêt (i) c’est-à-dire r – i ¿0, l’entreprise est
incitée à investir : c’est l’effet du levier de l’endettement.

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3. La situation financière ou le rôle du profit : Une entreprise qui réalise des profits à une bonne
situation financière. En cas de besoins elle peut facilement investir. En effet grâce à ses profits, elle
finance elle-même ses investissements : c’est l’autofinancement. Elle peut aussi accéder facilement
au crédit bancaire car la bonne santé financière lui garantit la confiance des banques : ce qui fait dire
à un économiste allemand Helmut Schnudt : « les profits d’aujourd’hui font les investissements
de demain et les emplois d’après demain ».
4. Le coût relatif du capital et du travail : Si le coût du travail augmente plus vite que le coût du
capital, les entreprises préfèrent toute chose égale par ailleurs substituer le capital au travail et
automatise donc la production c’est-à-dire investir plutôt que d’embaucher. En effet l’entreprise choisit
toujours la combinaison optimale ou la moins coûteuse lui permettant de réaliser le maximum de
profit.

III- Investissement et croissance économique :

A- Une composition de la demande : L’investissement joue un rôle important dans l’activité


économique. Il est l’une des composantes de la demande des biens et services. En effet il est assimilé à
une demande de biens de production : DG = C + I + G + X ;
DG : Demande globale ;
C : Consommation finale des ménages et des administrations ;
I : Demande de biens de production ;
G : Dépenses sociales publiques ;
X : Les exportations.
En tant que composante de la demande, toute augmentation de l’investissement entraine une
augmentation de la demande globale, une augmentation de la production et une augmentation du
revenu national selon le principe du multiplicateur Keynésien. L’investissement est donc un facteur
de croissance économique.
B- La transformation des conditions d’offre des biens et services :
L’investissement exerce un effet positif sur les conditions de production des biens et services. En
effet les investissements de productivité intègrent les dernières nouveautés du progrès technique. Le
progrès technique peut être considéré comme un processus général du développement et du
perfectionnement des moyens et des méthodes de production destinée à la maîtrise de la nature par
l’homme en réduisant de plus en plus l’effort humain. La mise en œuvre du progrès technique se
traduit par des innovations. Elle se situe toujours en aval de l’innovation. L’innovation est le résultat
d’un long processus : recherche fondamentale⟶ à la découverte fondamentale→recherche
appliquée→l’invention→l’innovation (la création du prototype)→développement (production
commerciale).
- L’innovation se présente sous plusieurs formes ;
- L’innovation du produit ;
- L’innovation des procédés de fabrication ;
- L’innovation dans l’organisation du travail ;
L’innovation résulte d’une invention qui est le résultat d’une découverte sous la forme d’un produit
ou d’un processus de production nouveau susceptible d’être breveté. L’innovation est généralement le
fruit d’une recherche appliquée elle-même issue d’une découverte scientifique fondamentale. La mise
en œuvre industrielle ou commerciale de l’invention constitue des processus plus vastes de
l’innovation selon l’économiste Joseph SCHUMPETER, l’innovation est à la base de la croissance
économique et du cycle Kondratieff. Elle est source de gain de productivité importante. A ce titre
l’innovation constitue un important facteur de croissance économique. Elle est peut-être le fruit du
hasard mais de plus en plus le résultat des recherches longues et coûteuses. Plusieurs étapes se
succèdent dans un processus de recherche :
 La recherche fondamentale : Elle est à l’origine des découvertes élargissant le champ des
connaissances scientifiques : elle se traduit par l’apparition des nouvelles connaissances théoriques
dans les domaines tels que la mathématique, la physique, la chimie, etc. Les productions de la
recherche fondamentale (les découvertes) sont diffusées dans des thèses et des articles qui sont
publiés dans des revues spécialisées ;
 La recherche appliquée : Elle est à l’origine des innovations. La recherche appliquée consiste en
une application pratique de la découverte scientifique fondamentale qui correspond à un besoin. Les

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produits de la recherche appliquée (les inventions) sont brevetables et à ce titre deviennent des
produits marchands ;
 La recherche-développement : C’est l’ensemble du processus qui de la recherche fondamentale à
la recherche appliquée et au développement permet la découverte, l’invention et ses applications
économiques. Il s’agit de concevoir et mettre au point un prototype pour s’assurer de fiabilité
industrielle (conception du procédé technique de fabrication industrielle) et économique (étude
du coût). Le développement correspond à la base initiale de l’innovation qui se poursuit par la
production en série du produit et sa mise sur le marché. L’effort de recherche développement est
mesuré par la dépense intérieure de recherche développement (DIRD). C’est le Japon qui
consacre la part la plus importante de son PIB à la recherche parmi les pays industrialisés capitalistes.
Il est suivi de l’Allemagne et des Etats-Unis. D’un pays à l’autre ou dans un même pays, la nature de la
recherche peut être différente : publique ou privée, civil ou militaire.

IV- Investissement-Progrès technique-Emploi :

La nature de l’investissement exerce une influence par la création d’emploi.


 L’investissement de remplacement : Il est neutre c’est-à-dire qu’il n’entraine ni création ni
suppression d’emploi ;
 L’investissement de capacité : Elle exerce un effet positif sur la création de l’emploi car il
s’accompagne toujours d’une création d’emplois. En effet l’arrivée des nouvelles machines venant
s’ajouter à l’anciennes machines conduit nécessairement à l’embauche de nouveaux travailleurs donc à
une création d’emploi pour leur fonctionnement ;
 L’investissement de productivité : Il exerce un effet ambigu sur l’emploi. En effet dans un
premier temps et à court terme, il supprime des emplois à cause des gains de productivité. Dans un
second temps et à long terme, les mêmes gains de productivité conduisent à un accroissement
considérable de production favorisant ainsi la réalisation des économies d’échelles c’est-à-dire la
baisse du coût unitaire qui à son tour permet la baisse des prix rendant ainsi accessible le bien à la
majorité d’où l’augmentation de la demande. La réalisation de nouveaux investissements qui vont
générer cette fois de nouveaux emplois qualifiés.
 L’impact du progrès technique sur l’emploi : Est obtenu en comparant le taux de variation de la
productivité au taux de variation de la productivité. Si celui de la productivité augmente plus vite que
celui de la production cela conduit à une diminution des effectifs.

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