MONDIALISATION
MONDIALISATION
MONDIALISATION
Rodrique Allard
INTRODUCTION ET PROBLÉMATIQUE
Il ne se passe pas actuellement de jours, sans que les médias ne fasse mention de la mondialisation, et cette
dernière est, plus souvent qu'autrement présentée comme étant un phénomène inévitable, et le système
capitaliste dont il est la manifestation centrale, est présenté comme étant le seul système économique
efficace et compatible avec la démocratie. À cause de cela, il est urgent de comparer ce genre d'affirmations
d'un côté, telles qu'exprimées par la plume d'un tenant représentatif et respecté des partisans de la
mondialisation, de l'autre les faits économiques et géopolitiques avérés sur les conséquences économiques et
démocratiques de la mondialisation et du capitalisme (ces deux phénomènes étant inséparables comme il
sera exposé plus en détail au début du premier chapitre. Précisément, ce travail examinera ces affirmations,
telles que représentées et synthétisés dans un article rédigé par Guy de Jonquières, journaliste du très
capitaliste Financial Times dont les propriétaires, et surtout les lecteurs, appartiennent à la très petite
poignée de multimilliardaires qui s'enrichissent remarquablement, grâce à la mondialisation. Les données
réelles de référence seront prises dans les sources les plus sûres, notamment dans le journal francophone le
plus exact : Le Monde diplomatique, sans doute la meilleure référence sur la politique internationale et le
système économique mondial, massivement utilisée par les spécialistes de ces questions. Il sera aussi
amplement fait appel à des références telles que l'Encyclopédie Universalis et L'État du monde.
Ces données sont aussi disponibles auprès d'instituts de recherche scientifiques comme la Chaire de
développement socio-économique de l'UQAM, ainsi que les grandes institutions oeuvrant sur le terrain du
développement international, telles que Vision mondiale, Oxfam, UNICEF, Développement et Paix, le
Comité Central Mennonite(Une ONG protestante missionnaire ayant des bureaux entre autres à Montréal),
Doit-on faire autant confiance au Financial Times qu'à d'autres sources telles que Le Monde diplomatique,
dans le cadre d'une recherche telle celle-ci ? La réponse à cette question est celle-ci : Lorsque l'on recueille
1
de l'information, c'est une règle de base de se méfier d'une source qui a un intérêt financier personnel à nous
amener à croire ce qu'elle dit.
Par exemple, quand un employé d'un grand parti politique affirme que les problèmes sociaux du pays ont été
causés par le parti adverse quand ce dernier était au pouvoir, on en droit de se méfier de la véracité des
propos de cet employé.
Conséquemment, si des journaux comme le Financial Times (ou son homologue américain le Wall Street
Journal, ou Le Soleil, La Presse, L'Actualité ou Le Figaro, etc.) appartiennent (et c'est le cas
effectivement) aux plus puissantes compagnies de la planète (des compagnies ayant évidemment avantage à
ce que le processus économique actuel continue) on est en droit de faire preuve de scepticisme sur leur
vision explicite ou implicites vis-à-vis les bénéfices et désavantages de la mondialisation, pour l'humanité en
général.
L'éditeur de L'Actualité, par exemple, affirmait dans son éditorial de mai 1980 que les critiques adressées
aux multinationales de l'Occident contemporain équivalaient, en terme de “ violation des droits humains ”, à
la chasse aux sorcières du Moyen Âge. Puisque aucun que ces critiques n'ont jamais encouragé ou amené
quelque dirigeant ou cadre de multinationale à être brûlé en place de grève pour leurs méfaits reprochés et
qu'il serait fort surprenant que les rédacteurs de cette revue ignore ce fait, il faut en conclure que L'Actualité
est un journal dominé par un biais idéologique qui a priorité sur l'objectivité et la déontologie journalistique.
En contrepartie, le Monde diplomatique est un journal indépendant de toutes les compagnies privées (dont
ils refusent la publicité), gouvernements, partis, etc. en plus d'être écrit par les plus grandes sommités
scientifiques dans leurs domaines6
Noam Chomsky est également utilisé comme source de ce présent travail sur la base du fait que cet éminent
anthropologue, historien et sociologue américain jouit d'un poste de professeur fort bien payé par le très
capitaliste Massachusetts Institute of Technology: il n'a donc personnellement (et cela contrairement à des
journalistes du Financial Times) aucun intérêt financier ou professionnel à taire, tordre, amplifier ou inventer
des faits quand il dénonce la mondialisation. On peut dire aussi le même genre de choses sur Michel
Chossudovsky, professeur d'économie à l'université d'Ottawa, ou sur Léopold Lauzon, professeur
d'économie et directeur de la Chaire (i.e. institut de recherche scientifique) des études socio-économiques de
l'UQAM.
Tout cela est encore plus vrai dans le cas de Joseph Stiglitz, auteur de La grande désillusion, Prix Nobel
d'économie 2001, professeur d'économie à l'Université de Columbia, ex premier vice-président et
économiste en chef de la Banque mondiale et ex conseiller économique du président des États.-Unis. Ce
présent travail s'articulera donc autour d'une démarche d'analyse/comparaison de l'article utilisé a été écrit en
2
juin 1997 par Guy de Jonquières et qui a pour titre : “ Des réformes [celles de la Mondialisation] qui ne sont
pas allées assez loin! ”, publié justement dans le Monde diplomatique de juin 1997.
Qu'est-ce que le Capitalisme ? Sur la base d'un banal dictionnaire, on peut affirmer qu'un système social
capitaliste consiste en ces trois choses :
2) Le prestige et la puissance sociale, d'un individu et d'un groupe (famille, clan, classe sociale, etc.)
donnés, est directement proportionnelle à la plus grande quantité des susdits capitaux qu'ils
possèdent par rapport aux autres groupes de cette société;
Cette définition de base s'applique aux sociétés préhistoriques et antiques comme à la nôtre, de manière
diverse.
3
En évitant de définir le capital comme étant seulement une quantité d'argent, on peut affirmer que
l'évolution économique des sociétés humaines n'a pas consisté pas à passer de l'absence de capitalisme à la
présence de ce dernier, mais à passer d'un stade à l'autre de ce dernier, par le biais des changements
techniques et culturels qui eux représentent une nouvelle étape franchie vers l'instauration puis
l'approfondissement de la mondialisation capitaliste (je situe cette instauration au quinzième siècle au début
de la seconde partie de ce présent travail)
Ces stades du capitalisme sont : a) Le capitalisme archaïque fondé sur la possession du capital animal, dans
les premiers millénaires de l'histoire et dans les sociétés dites primitives, b) Le capitalisme foncier des
grandes civilisations de l'Antiquité et des premiers siècles du Moyen Âge, c) le capitalisme financier et
marchand qui coexisté avec le précédent (et lui a survécu), d) le capitalisme industriel fondé par les
Britanniques au dix-huitième siècle et e) le capitalisme de globalisation ou “ postindustriel ” qui s'est mis en
place au cours du vingtième siècle.
Le Capitalisme est le système économique dans lequel nous vivons et qui fait en sorte qu'une poignée de
gens peut, en toute liberté, s'enrichir énormément pendant que le reste de l'Humanité demeure très
pauvre et même s'appauvrit encore tout en travaillant extrêmement dur pour les riches dans de très
mauvaises conditions de vie. Jusque dans les années '30, ce même système a fait aussi en sorte que les gens
d'affaires, surtout les plus riches, puissent avec leurs usines polluer l'air, l'eau et ce que nous mangeons,
comme ils le voulaient. Jusqu'aux années ‘30, les gouvernements agissaient fort peu rien contre la misère et
la pollution. Pourquoi cela ? Parce que le système capitaliste était organisé selon l'idée que le
Gouvernement ne doit pas intervenir pour empêcher les riches de s'enrichir comme ils veulent, car s'ils le
faisaient, “cela nuirait à l'économie” selon les partisans de ce capitalisme.
À partir des années ‘30, craignant la révolte des pauvres (ex. : Révolution russe de 1917), les
gouvernements se sont mis a intervenir pour diminuer la misère, au vif déplaisir du 20% de l'humanité qui
détient 80% des richesses mondiales.
4
Cette susdite minorité riche, surtout les actionnaires et cadres des grandes compagnies américaines,
n'aimèrent pas cela du tout et au Tiers monde, c. à d. les pays où se trouve la majorité pauvre de l'Humanité,
ils se mirent mis à utiliser la violence pour se débarrasser des gouvernements du Tiers monde qui voulaient
(peu importe leurs motifs) faire quelque chose pour améliorer la vie des pauvres.
Les gouvernements éliminés ont été remplacés par des dictateurs criminels qui ont tué et torturé ceux qui
s'opposaient aux riches et ils ont fait des lois et signé des traités de libre-échange par lesquels ils renoncent
définitivement a intervenir dans l'économie (sauf à la demande des entreprises) : les riches peuvent en gros
faire tout ce qu'ils veulent, aujourd'hui. (CHOMSKY, 1991, 1993; GALEANO; BUSS) Un exemple de cela
est la facilité avec laquelle les criminels peuvent blanchir leur argent de leurs trafics dans nos banques, ou
encore le fait que la violence et la pornographie s'installe dans notre télévision aux heures de grande écoute,
l'augmentation du trafic d'organes et du tourisme sexuel pédophile entre le Tiers monde et les pays riches.
La mondialisation telle que présentement décrite est le synonyme de ce que les économistes appellent le
“ néo-libéralisme ”, c'est à dire le retour au vrai Capitalisme pur et dur d'avant les années '30, partout dans
le monde, même en occident, au profit des compagnies multinationales, surtout américaines, avec l'appui
de l'armée et des services d'espionnage des États-Unis; ce sens qui est effectivement inclus dans le terme
“ mondialisation ” tel qu'utilisé dans le cadre de ce travail. Ce néo-libéralisme veut dire entre autres que les
gouvernements du monde entier vendent aux grandes compagnies privées, souvent à bas prix, les services
publics et les ressources naturelles; par exemple les Ontariens ont perdu l'équivalent ontarien d'Hydro-
Québec et leur électricité est tombée sous le contrôle des compagnies privées américaines; pourtant le fait de
contrôler leur propre électricité avait puissamment aidé l'Ontario à devenir une des régions les plus
prospères du monde.
La mondialisation cela signifie aussi, comme nous le verrons plus en détail dans le cadre de ce travail, la
prise du pouvoir économique et militaire mondial par les compagnies multinationales, principalement
(surtout à partir de la fin de la Deuxième guerre mondiale) grâce au soutien de l'armée et des services secrets
des Etats-Unis.
La mondialisation, finalement, c'est l'ensemble des traités qui sont signés par les gouvernements pour que les
compagnies multinationales puissent faire toujours plus de commerce, toujours plus loin, avec toujours
plus de profit, et cela toujours plus vite, grâce aux progrès ultra rapides des sciences et des technologies
...contrôlées par les entreprises multinationales. En effet, ces traités ont été signés à l'instigation des
institutions de contrôle de l'économie mondiale dont la Bank of International Settlement (www.bis.org) est
un des pivots (avec le FMI et la Banque mondiale), or cette banque, formée à l'instigation des grandes
compagnies américaines (dont, entre autres, Esso et la Cie Brown Brothers Harriman du grand-père de
Georges Bush), est actuellement traînée en cours par les victimes de l'Holocauste pour avoir financé la prise
5
de pouvoirs des Nazis en Allemagne. Une des moments les plus importants pour la mise en place du stade
“ globalisation ” de la mondialisation est 1944. Cette année là, les États-Unis utilisèrent leur puissance
militaire pour imposer une réforme capitale de l'économie mondiale : En plus de mettre de force leur
territoire au centre des circuits d'échanges et de production mondiaux, ils réussirent à forcer les
gouvernements alliés à signer l'accord de Bretton Woods qui, pour la première fois dans l'histoire de
l'humanité, donnait au dollar américain la même valeur que l'or pour servir de référence monétaire.
Cet accord créa aussi deux institutions fondamentales chargées de forcer les pays du monde à respecter des
règles économiques mondiales dictées par les États-Unis : La Banque mondiale (BM) et le Fond monétaire
international (FMI), qui sont encore en place actuellement
Le rôle donné à ces deux organisations dans l'ordre économique américain est pour le FMI : Contrôler les
politiques budgétaires et financières des pays du monde (sauf, bien sûr, les régimes communistes avant
1990); à la BM : Forcer les gouvernements de ces susdits pays à accepter une politique de
“ développement ” économique (“ ajustements structurels ”), au profit des compagnies américaines,
principalement.
L'argumentation économique de la mondialisation et du capitalisme affirme que les pays du monde n'ont
qu'à se soumettre à une déréglementation massive pour atteindre la même prospérité que les États-Unis.
1) L'État a joué un rôle majeur dans la montée en puissance des entreprises américaines, cela par le
biais du protectionnisme à l'encontre des entreprises britanniques (au dix-neuvième siècle et pendant
la Crise des années ‘30 surtout), des dépenses d'infrastructures et surtout par le contrôle de
l'administration sur les entreprises (et vice versa), surtout pendant les deux Guerres mondiales; or, ce
sont ces deux guerres qui ont donné le pouvoir économique mondial aux États-Unis, comme le
montre la conférence de Bretton Woods susmentionnée.
2) L'absence d'invasions et de guerres civiles sur le territoire des États-Unis et du Canada depuis
1865 (contrairement à ce qui est arrivé en Europe de l'Est et en Afrique) et l'immense avantage dont
ces deux pays jouissent au niveau des richesses naturelles dont le reste du monde est privé ou moins
bien loti, ces dernières déterminent de manière fondamentale le devenir économique d'un pays. Ainsi
le pétrole joue un rôle dont l'importance économico-stratégique fondamental a été reconfirmée par la
conquête de l'Irak, 2e productrice de pétrole au Monde, par le gouvernement de deux milliardaires du
pétrole, Bush et Cheney.
6
Au début du siècle, l'Ouest américain et canadien vivait un premier boom déjà causé en partie par le pétrole;
en effet les trains et les usines du monde industrialisé n'utilisant plus le moteur à vapeur, leurs moteurs à
explosion avaient de plus en plus besoin du pétrole de l'Ouest; de même les masses d'ouvriers industriels et
de contremaîtres, grossies par l'immigration et l'exode rural avaient besoin des productions massives de blé
des immenses terres sédimentaires de l'Ouest.
Ce premier boom de courte durée fit place au début des années '10 à une longue période de problèmes
économiques qui firent de l'Ouest nord-américain, la terre bénie des anticapitalistes, (Chrétiens, populistes
ou marxistes). Cela dura jusqu'à la Deuxième guerre mondiale.
Pendant cette dite Deuxième guerre, les gouvernements américains et canadiens adoptèrent une politique de
contrôle total de l'économie, de type soviétique, pour toute la durée du conflit. Cette politique mit fin à la
méga-Dépression économique des années et provoqua une immense poussée de croissance technologique et
économique dont nous ressentons encore les effets aujourd'hui.
C'est en effet cette politique du temps de guerre (et partiellement continuée après le Conflit mondial) qui a
généralisé et démocratisé la richesse, créant ainsi une gigantesque demande de produits de consommation et
donc des immenses ressources naturelles détenues par l'Ontario et l'Ouest canadien et par les États-Unis en
général (mais surtout l'Ouest, encore une fois), surtout le pétrole, puisque cette prospérité de l'après-guerre a
donné naissance à une croissance exponentielle des achats d'automobiles (créant ainsi la “ civilisation ” de
l'automobile) suite à la reconversion des usines de fabrication de véhicules militaires de transport (et
combat) terrestre, naval, aérien et spatiaux (missiles de types v1 et v2). Cette montée en puissance du pétrole
et de l'automobile dans l'économie mondiale déplaça le centre de l'axe commercial et économique du monde
industrialisé de plus en plus vers l'Amérique du Nord et surtout sa partie Ouest, au détriment de la majorité
des pays du Globe dont l'économie repose pour la plupart sur des ressources (ex. : caoutchouc, coton,
cuivre,...) dont la puissance économico-stratégique est très nettement en déclin depuis plus d'un siècle dans
l'économie mondiale. Au dix-neuvième siècle, l'or aussi a joué un rôle immense comparable dans la
prospérité des États-Unis, de l'Ontario, de l'Ouest canadien : dans le cas des états, provinces et territoires, de
la Côte Ouest, ce sont les Ruées vers l'or de 1849 à 1899 qui leur ont carrément donné naissance.
Il est évidemment inutile d'élaborer sur le rôle fondamental joué par l'or dans l'économie mondiale dans les
siècles passés depuis les tout débuts de la Civilisation, sauf pour préciser que de nos jours l'or joue encore un
rôle plus indirect et que la haute technologie a besoin d'or de même que de platine, d'argent, et d'uranium
dont nombre de pays du monde sont également dépourvu (et/ou les compagnies nord-américaines contrôlent
leurs ressources naturelles) alors que les États-Unis et le Canada en sont richement pourvu. Pour mettre le
comble à cette inégalité des chances, rajoutons le fait que les États-Unis jouissent de vastes ouvertures sur
les grandes mers chaudes (centre de l'Atlantique, mer des Antilles, Pacifique), alors que l'Europe de l'Est
(sauf les Balkans) n'a accès qu'à la Baltique et à l'Arctique ce qui les marginalise déjà grandement au niveau
7
des échanges. Cette immense prospérité a permis aux États-Unis d'inonder les pays stratégiques voisins du
bloc soviétiques (Europe de l'Ouest, “ dragons asiatiques ”, Canada) de milliards de dollars qui leur
permirent de se doter d'une économie performante ayant pour principale raison d'être de susciter l'envie des
populations sous le régime soviétique. Tout cela pour dire que les pays du Tiers Monde (sauf la Chine à
cause de son système qui demeure à dominante communiste) ne peuvent pas raisonnablement espérer
rattraper les pays développés (principalement les États-Unis) qui contrôlent depuis des siècles à leur profit
les règles de l'économie mondiale. C'est ce que nous verrons en examinant le résultat sur les pays qui ont
accepté de se soumettre à l'application de la politique économique imposée par le FMI et la BM.
Les partisans de la mondialisation ont entre autres vanté les “mérites” du régime illégal et dictatorial du
Brésil (1964-1984) en proclamant que ce dernier avait lui aussi accouché d'un “miracle économique”. En
fait, ce “miracle” consiste en ceci : Le Brésil a le plus haut taux de pauvreté et le plus large fossé entre riches
et miséreux, dans les trois Amériques, juste après Haïti (ce qui n'est pas peu dire); les villes y sont en proie a
l'anarchie tellement la criminalité y est grande, ce qui se manifeste entre autres par l'extermination des
enfants pauvres par les Escadrons de la mort associés a la Police, à l'Armée et encensés par la Télévision
commerciale (c.-à-d. l'équivalent de TQS et de Canal Plus)De même, avant l'arrivée de Luiz Inacio “ Lula ”
da Silva au pouvoir (2003), l'équivalent de la moitié de la Belgique était brûlée a chaque année en
Amazonie, le “ poumon ” de la Planète, pour y installer les bœufs avec lesquels McDonald's et les autres
chaînes “ Fast-food ” font les hamburgers qu'elles servent aux nord-américains.
En fait, même De Jonquières reconnaît en page deux de son article que la misère n'a non seulement pas
diminué au Mexique depuis la signature de l'accord de libre-échange nord-américain (ALENA), mais que
suite cette signature, l'économie du Mexique s'est retrouvée “ en débâcle ” (c'est sa propre expression)
De Jonquières s'efforce par contre de présenter en exemple quelques pays d'Asie ayant “ connu le miracle
économique ”, “ grâce à la mondialisation et au capitalisme ”
Hélas pour cette “ réussite de la mondialisation ” : Les “ Petits dragons ” d'Asie se sont écrabouillés
économiquement en 1997...quelques semaines à peine après la rédaction de l'article qui a inspiré cette
présente recherche (le seul pays d'Asie dont l'économie continue à croître avec vigueur,...est celle de la
Chine communiste) D'ailleurs le succès d'avant ‘97 de ces “ dragons ” devait beaucoup au trafic de la
drogue et autres activités criminelles. En effet par exemple, comme le rapporte le professeur d'économie,
Michel CHOSSUDOVSKY (in Monde Diplomatique, déc. 1996), en Thaïlande, des milliards de dollars du
trafic d'héroïne du "triangle d'or" ont été recyclés et canalisés dans le financement de l'industrie textile de
8
Bangkok (qui fabrique les vêtements que nous portons) par des confréries d'entreprises et des sociétés
secrètes. La mafia chinoise oriente également des fonds vers l'industrie cinématographique de Hongkong
(qui sert de “ ligue école ” à Hollywood comme le montre entre autres les succès de Jackie Chang). Ces liens
entre la mondialisation et l'expansion de la mafia sera exposée plus avant dans le prochain point.
De même en est-il des “Petits dragons” d'Afrique, l'Ouganda, la Côte d'ivoire et le Ghana, là aussi les
“dragons” ont très vite perdu leurs griffes : L'obéissance sans faille des gouvernements du Ghana et de la
Côte d'ivoire, envers la Banque mondiale, le Front monétaire international et le gouvernement des États-
Unis, n'a en rien ralenti la crise chez eux, dès 1991 dans le cas de la Côte d'ivoire et vers 1996 dans le cas du
Ghana. Le Ghana a reçu 38 millions de prêts de la BM en 1998, à condition qu'elle vende à bas prix ses puits
de pétrole, son or, ses plantations de cacao (etc.) aux compagnies étrangères, ce que le gouvernement du
Ghana a accepté malgré le caractère nuisible de la globalisation capitaliste sur son économie.
Or, selon L'État du monde 1999 (p.147), le capitalisme, la globalisation et les politiques du FMI et de la
BM ont apporté au Ghana une inflation de 20%, un effondrement des cours mondiaux de l'or, un PIB par
habitant de seulement 420 dollars/an, une flambée du chômage et la récession susmentionné qui a d'abord
frappé les “ dragons ” d'Asie (1997-98)
Quant a l'Ouganda, s'il lui restait un brin de prospérité en 2003, elle le doit principalement au pillage éhonté
du Congo qu'elle a envahi.
De plus, le rôle moteur du crime organisé est loin de ne caractériser que l'économie asiatique mentionnée
plus avant. En effet, selon le témoignage (cité par l'agence Reuter) du directeur du FBI, M. Jim Moody,
devant une sous-commission du Congrès des États-Unis, les organisations criminelles russes "coopèrent
avec les autres mafias étrangères, y compris les mafias italiennes et colombiennes (...), la transition vers le
capitalisme [de l'ancienne Europe communiste] offrant de nouvelles occasions vite exploitées".
(CHOSSUDOVSKY, M. Monde Diplomatique, déc. 1996) La chute du système a servi à donner aux
maffias occidentales et est-asiatiques le contrôle de l'économie et donc de la société d'Europe de l'Est. La
Hongrie en est un exemple
De plus, que serait la puissance économique des États-Unis et des pays occidentaux, sans l'afflux massif de
l'argent sale. ?
En effet, Chossudovsky rapporte également que pour blanchir l'argent sale, le crime organisé utilise
certaines des plus grandes banques américaines aussi bien que les sociétés d'investissement ou celles
spécialisées dans les ventes d'or et de devises; (American Express, par ex., n'a été condamné qu'à 32 millions
de dollars d'amende pour avoir blanchi l'argent de la drogue).
Les paradis fiscaux constituent un prolongement du système bancaire occidental, les comptes y étant
accessibles par un terminal d'ordinateur, voire par l'entremise d'une carte Visa au guichet automatique,
n'importe où dans le monde. Avec la déréglementation, ils font intégralement partie du marché financier
mondial. Or, les paradis fiscaux (Suisse, Bahamas,...) à eux seuls représentent au minimum 15% du PNB
mondial selon la banque américaine Merill Lynch (ce 15% n'étant que la pointe connaissable de l'iceberg),
malgré le fait que ce sont de très petits états au niveau démographique et territorial (la Suisse étant de loin le
plus gros paradis fiscal du monde avec ses 41 288 km2 et ses 7 000 000 )
Dans cette foulée, la globalisation et le néo-libéralisme ont pour principal effet d'intégrer le monde entier
dans l'économie de la drogue et cela de diverses manières.
“ Depuis la crise de la dette des pays du monde, au début des années 80, le prix des matières
premières a plongé, entraînant une baisse dramatique des revenus des pays en développement.
Sous l'effet des mesures d'austérité dictées par les créanciers internationaux, des fonctionnaires sont
licenciés, des entreprises nationales bradées, des investissements publics gelés, et des crédits aux
agriculteurs et aux industriels réduits. Avec le chômage rampant et la baisse des salaires, l'économie
légale entre en crise.
Dans beaucoup de pays, une économie souterraine alternative s'est développée, terrain fertile pour les mafias
criminelles. Marché national et exportations s'étant effondrés simultanément, un vide s'est créé dans le
système économique où la production illicite devient le secteur d'activité dominant et la principale source de
devises.
10
Selon un rapport des Nations unies, "l'intrusion des syndicats du crime a été facilitée par les
programmes d'ajustement structurel que les pays endettés ont été obligés d'accepter pour avoir accès
aux prêts du Fonds monétaire international (11)".
En Bolivie, la "nouvelle politique économique" préconisée par le FMI et appliquée en 1985 contribua à
l'effondrement des exportations de minerai d'étain et au licenciement massif de mineurs par le consortium
minier d'État Comibol. Les indemnités de licenciement versées aux travailleurs furent réinvesties dans
l'achat de terres dans les zones de production de coca, provoquant un important accroissement du commerce
de narcotiques.
De même, le programme d'ajustement structurel et de "stabilisation économique" mis en oeuvre au Pérou par
le président Alberto Fujimori provoqua des ravages. Le "Fujichoc" de 1990 (qui incluait une multiplication
par trente du prix du pétrole du jour au lendemain) entraîna la destruction de la production agricole légale
(café, maïs et tabac) et un développement rapide des cultures de coca dans la région du haut Huallaga.
En Colombie, le président du pays, armé et financé par les États-Unis, aurait bénéficié de
contributions financières substantielles du cartel de Cali.
Cependant, la croissance du commerce illicite ne se limite pas à l'Amérique latine ni aux triangle et croissant
asiatiques de la drogue. En Afrique, la suppression des barrières commerciales et le dumping des surplus
céréaliers européens et américains sur les marchés locaux ont entraîné le déclin dramatique des productions
agricoles vivrières. L'autosuffisance alimentaire a été sapée et plusieurs pays, écrasés sous le poids de la
dette extérieure, se sont tournés vers la culture du cannabis.
Au Maroc, des milliers de paysans se sont mis à la culture du haschich. Ce dernier donne lieu à des échanges
extérieurs illicites d'une valeur équivalente à la totalité des exportations agricoles marocaines légales.
Dans plusieurs pays d'Afrique, les mafias de la drogue ont aussi réussi des percées significatives dans la
politique locale. ”
C'est énoncer une évidence que d'affirmer que la mafia représente une quasi parfaite antithèse de la
démocratie puisqu'en effet, son pouvoir étant non élu et imposé par la terreur et la négation des droits
humains. Cette prise de pouvoir mondiale de la mafia représente donc un premier exemple flagrant des
effets antidémocratiques et anti-humanitaires de la mondialisation qui feront l'objet du chapitre suivant.
11
Chose étrange, De Jonquières met les tragédies économiques qui ont frappé l'Amérique latine sur le seul dos
des rares régimes révolutionnaires ayant gouverné cette région, alors que l'immense majorité des régimes qui
ont pillé et ruiné les finances de leur propre pays depuis deux siècles, sont des dictatures pronazies,
néonazies, résolument partisanes de la mondialisation et du capitalisme; par ex., Hugo Banzer, dictateur
néonazi mis en place par le Boucher de Lyon Klaus Barbie pour le compte des entreprises et du
gouvernement des États-Unis. Le dictateur Banzer , des années '70 aux années ‘90, a vendu aux compagnies
étrangères a bas prix les ressources et les institutions économiques de la Bolivie...une politique dont se sont
inspirés par la suite les gouvernants et hommes politiques (surtout conservateurs) de nos pays
“démocratiques”, surtout Ronald Reagan, George Bush, Margaret Thatcher (Première ministre
conservatrice de Grande-Bretagne), Brian Mulroney (Idem, Canada), Ralph Klein (Idem, Alberta), Mike
Harris (Idem, Ontario), Jean Charest (Idem, Québec) et Mario Dumont (admirateur de Ralph Klein)
En même temps, le “ démocrate ” De Jonquières chante les louanges du régime de Pinochet au Chili,
terroriste (régnant par la peur et la violence), anticonstitutionnel et néonazi (mis en place grâce aux casques
de fer nazis roumains envoyés par la CIA alors que Georges Bush senior était un des plus hauts dirigeants de
la CIA)
Ce genre de “petits détails” est de ceux que les partisans de la mondialisation “ oublient ” généralement de
mentionner, ce régime ayant supposément accompli un “miracle économique”...qui a réussi à doubler le
nombre de citoyens sous le seuil de la pauvreté, les faisant monter à 5 000 000 en 1990, alors que
concitoyens riches (100 000$ et plus/année) y sont les 2e plus riches d'Amérique latine.
Pour bien montrer a quel point l'opposition a Mondialisation est “néfaste”, De Jonquières fait bien attention
d'associer cette l'opposition à des régimes dictatoriaux, si bien que dans notre esprit nous ferons plus que
probablement cette association dans nos esprit : “Opposition a la Mondialisation = Dictature” ;
“Mondialisation = Démocratie” La liberté de faire du fric n'est elle pas en effet, “la plus fondamentale des
libertés” ?
Pourtant, comme il a été signalé plus haut, cette association entre opposition au capitalisme, d'une part, et
dictature, de l'autre, est majoritairement fausse, la très grande majorité des gouvernements des régimes
opposants au capitalisme et a la mondialisation, au 20e siècle, ont été des gouvernements élus.
12
Ainsi par exemple, dans les années '20 à ‘70, le peuple des pays d'Amérique latine, d'Iran, du Congo,
d'Indonésie, Pakistan, Grèce, Espagne, Portugal, Chine (dans les années '10 et ‘20), (etc.) élisaient
démocratiquement des gouvernements opposés a la mondialisation et ces gouvernements
démocratiquement élus étaient systématiquement renversés par des terroristes, des nazis et neonazis qui
étaient financés, armés et encadrés par les États-Unis (et autres pays riches) En effet, il est rapporté par le
Centre Simon Wiesenthal (luttant contre les criminels nazis) :
“ the conversion of the [american occupation power in Germany] role from investigating Nazis to
combating communism and using Nazis to do so; the CIA's use of Nazis in its attempted coup
d'etat in Romania in 1947 and in its interventions in the 1947 Greek and 1948 Italian elections;
the Operation Bloodstone recruitment of Soviet émigrés from 1948 to 1950, including Nazi
collaborators, for "political warfare" in Eastern Europe, the Ukraine, and the Baltic states,
which eventually led to sabotage and assassination operations abroad and the entrance of the
CIA into [eastern european] politics in the 1950s through support of "liberation" groups.
The recruitment and role of [nazi general] Reinhard Gehlen, whose "organization ... left the most
substantial imprint on the United States" because its analysis of the USSR "became widely accepted
in U.S. intelligence circles and remains so to this day (...) the U.S. Army disregarded its own 1946
assessment that the Soviet Union had neither the capacity nor the will to initiate hostilities and
accepted Gehlen's exaggerations of both. Gehlen's misinformation in turn was the basis for a 1949
telegram from General Lucius Clay to Washington which "strongly implied a full scale military
offensive against Western Europe was brewing"
Ces terroristes (voir plus haut la définition de ce terme), pronazis et néonazis ont instaure un régime de
terreur grâce auquel a été réinstallé de force dans ces pays, le système économique de la Mondialisation.
Ainsi par ex., la dernière fois que les Iraniens ont eu l'occasion de voter librement], c.-à-d. il y a plus de 50
ans, ils ont élu un gouvernement qui a repris le contrôle des puits de pétrole du pays a la mega-compagnie
British Petroleum. Le gouvernement des États-Unis “ne pouvait pas” accepter cette “ violation ” du “droit”
des multinationales des pays du Nord de contrôler les richesses du monde entier aux dépends de la majorité
de l'humanité qui demeure ainsi dans sa pauvreté; le gouvernement des États-Unis a donc mis fin a cette
opposition du peuple d'Iran en renversant le Premier ministre iranien Mossadegh et l'a remplace par la
dictature du Shah d'Iran dont le père était un allié d'Adolf Hitler pendant la 2e Guerre mondiale.
La dictature du Shah d'Iran a réussi à empêcher tout retour a la démocratie parce dans son régime illégal de
terreur, de torture et d'assassinat était armé, encadré, financé, équipé et supervisé par le Gouvernement des
États-Unis. À cause de cela, seul les intégristes islamiques de l'Ayatollah Khomeyni ont pu s'en débarrasser
et instaurer leur propre dictature.
13
2.2 Victoires de la mondialisation contre la démocratie et les droits humains
Voici une liste incomplète de pays et d'époque au sein desquels les États-Unis et la Grande Bretagne ont
armé, équipé et formé des criminels, des terroristes, des Nazis et des neonazis pour y renverser ou
empêcher la démocratie et mettre en place la dictature pour assurer la domination mondiale aux
compagnies multinationales :
Élections truquées, puis coups d'État et dictature militaire : Corée du Sud (1948-1953; 1961-...),
Sud Vietnam (1954-1973) (Chapitres consacré à ce pays, CHOMSKY, 1993)
Coups d'État et dictateurs militaires pronazis ou neonazis: Portugal (années '20 à '70), Espagne
(1936-1975), Pologne et Finlande (1917-39), Pays baltes (1928-39), Grèce (1936-74), Bolivie
(1964-1984), Chili (1973-1990) Uruguay et Paraguay (Années ‘50-Annees '90), Turquie (1918-
Annees ‘90), Iran (1953-79)
Terroristes financés et équipés par les États-Unis : Afghanistan (1978-2001), Russie (1918-1924,
1945-46), Angola et Mozambique (1974-Annees ‘90), Iran (1985-87)
Monarchies totalitaires : Russie (1906 jusqu'à la reconnaissance de l'URSS par les É. U.) Péninsule
arabique (1945-2004), Jordanie (1948-2004), Maroc (1953-2004), Thaïlande (1944-2004), Irak et
Libye (années ‘40 a '60), Empire centrafricain (années ‘60-‘70)
Coups d'État et dictateurs militaires : Cuba (1946-1959), Nigeria (1960-2003), Soudan (1984-1996)
Mise en place de régimes racistes et terroristes : Afrique du Sud (1948-1994), Rhodésie (1964-
1980), Soudan (1984-1996), Sud des États-Unis (1676-1954), État d'Israël, Inde
Trafiquants de drogue et terroristes : Nord Vietnam (années '50 à '70), Laos et Cambodge (années
'50 à '80) (CHOMSKY, 1993
14
Invasion et occupation américaine, dictature militaire et élections truquées : Philippines (1898-
1986), Cuba (1898-1946 et 1961), Amérique centrale/Haïti (1915-1935), République dominicaine
(1915-1964), Grèce
Invasion et occupation américaine, soutien aux terroristes nazis et pronazis : Russie (1918-1924,
1945-46.), Chine (1839-1949)
De Jonquières présente aussi six pays comme étant les meilleurs exemples de pays opposés a la
Mondialisation : Birmanie, Cuba, Corée du Nord, Iran, Irak et Libye (l'article de De Jonquières ayant été
écrit avant l'invasion américaine de l'Irak et la volte-face de la Libye)
Les pays (dont les dirigeants, bien sûr, ne sont pas des “ petits saints ”) dénoncés par Jonquières, qui
résistent encore et toujours a la mondialisation, subissent un implacable blocus qui ne leur donne aucune
possibilité de montrer ce qu'ils seraient capables de faire économiquement si seulement les États-Unis
voulaient les laisser rebâtir leur pays.
L'Iran, comme signalé plus haut est devenue une dictature islamique parce que l'opposition progressiste et
démocratique a été exterminée par la dictature mise en place par les multinationales et le gouvernement des
États-Unis.
Cuba par exemple, a été envahi et occupé par les États-Unis de 1898 à 1946. Ensuite, les envahisseurs
mirent en place le mafiosi Baptista et de 1945 a 1959, la Mafia a transformé Cuba en un bordel pour
touristes sexuels américains et en un enfer du jeu. Or, à peine Baptista était-il chassé par une révolte
populaire que les États-Unis imposait un blocus impitoyable a la petite île, pour le “crime” d'avoir enlevé les
terres détenues a Cuba aux multinationales américaines alliées a la Mafia
De même en a t-il été pour l'Irak de Saddam Hussein avant que Bush, le Président des États-Unis,
milliardaire du Pétrole, ne (re)mette “enfin” la main sur le pétrole irakien dont le Parti Patriote socialiste
(Baas) avait enlevé le contrôle à l'Iraq Petroleum Company après avoir renversé la Monarchie totalitaire. Ce
“ crime ” “ méritait bien sûr ” que l'ennemie de l'Irak (la monarchie totalitaire du Shah d'Iran) soit armée et
financée par les États-Unis dans les années '70, puis à subir de multiples bombardements (1991), un blocus
15
économique de douze ans qui l'a totalement ruiné, puis une invasion. La Libye aussi était sous la botte d'une
monarchie totalitaire soutenue par les États-Unis, jusqu'à ce que des officiers révolutionnaires prenne le
pouvoir et enlève le pétrole aux compagnies étrangères, d'où découla un état de guerre permanent contre elle
(jusqu'en 2003) qui amena la Libye à soutenir divers mouvements terroristes d'Occident et du Moyen Orient.
Quant au dernier exemple que présente De Jonquières, la Birmanie, c'est un contre-exemple : Bien loin
d'être opposés au capitalisme et a la mondialisation, ils en représentent la quintessence puisque les dictateurs
qui la gouverne sont des trafiquants de drogue.
Or, s'il est des gens qu'on peut qualifier de capitalistes purs et durs, ce sont bien les trafiquants puisque leur
vie est centrée sur ce qui est le plus payant (avec les armes) et s'oppose violemment à l'intervention
gouvernementale; de même s'il est un commerce, très globalisé, c'est bien celui de la drogue. Surtout, c'est
pour le compte de la multinationale TotalFinaElf que la junte militaire de Birmanie a mis le pays en coupe
réglée depuis 1992. Cet argument se retourne donc lui aussi contre les partisans de la Mondialisation.
A la fin des années '80, la croyance générale, dans l'opinion publique d'Europe de l'Est, était que Boris
Eltsine et Lech Walesa (c.-à-d. ceux qui ont renversé le régime soviétique en Europe de l'Est) mettrait en
place le vrai socialisme, un socialisme inspiré du Christianisme (surtout dans le cas du syndicat catholique
Solidarnosc). Cela est si vrai que lorsque ces deux hommes ont fait entrer leurs pays respectifs dans le
Capitalisme et la Mondialisation, leurs anciens compagnons syndicalistes sont descendus dans la rue hurlant
a la trahison, et de fait le Capitalisme dans ces deux pays a entraîné la ruine économique et sociale. En
Russie ce qui est devenu la contre-révolution de Eltsine a en fait donné le pouvoir a la Mafia et a des
néonazis appelés Les Colonels Noirs, admirateurs du Général Pinochet. On peut résumer tout ce qui vient
d'être dit en disant que les quinze dernières années ont consisté en une vague de conquête/reconquête du
monde entier par les compagnies transnationales, les services secrets et l'armée des États-Unis; il devient
impérieux dans un tel contexte : Où allons-nous, en tant qu'humanité ?
Le chapitre un a de ce présent travail a démontré qu'il faux d'affirmer que le capitalisme et la mondialisation
sont capables de donner un bon niveau de vie a la majorité de la population. “ Mais ” peut-on se demander,
“ un système non capitaliste est capable de faire mieux ? ” Le prochain chapitre examinera la réalité d'une
telle possibilité.
Guy De Jonquières lui-même reconnaît dans un autre article que les socialistes du Brésil ont relevé de son
marasme, la ville de Porto Alegre (devenue depuis la Mecque de l'alter-mondialisation) dont l'état était
catastrophique au même titre que les autres villes brésiliennes; Or, depuis l'arrivée des socialistes au
pouvoir, la ville est calme, les rues sont propres et sûres, et l'économie est dynamique. Or, ce dynamisme
socialiste s'est manifesté depuis des siècles.
En effet, COLUMBIA ENCYCLOPEDIA fait de Saint Bède le vénérable (mort en 735) le tout premier
prédécesseur de la pensée scientifique moderne. Or, il est particulièrement significatif de constater le rôle
moteur joué par les Moines irlandais (de 450 à 850 approximativement) dans l'émergence des sciences et
techniques en Europe du Nord et l'importance de cette région du monde dans ces domaines depuis le
douzième siècle.
Dès le siècle suivant (le treizième), les moines franciscains Robert Grosseteste et Roger Bacon mettent au
point la méthode expérimentale sur la base de laquelle la science contemporaine fonctionne encore. Or, les
Moines et surtout les Franciscains du Moyen Âge étaient un mouvement chrétien farouchement
anticapitaliste ayant pour but la restauration du communisme chrétien des premiers siècles de l'Église. De
même au dix-septième siècle, la science moderne fit de nouveaux pas importants par le biais des philosophes
baptistes et piétistes de la première Révolution anglaise (Newton, Locke,...); or, les baptistes et les piétistes
étaient souvent niveleurs (communistes protestants). Le Siècle des Lumières (dix-huitième siècle) est né du
Réveil piétiste allemand, mouvement communisant lui aussi. De même, l'historien Arthur Bestor a fait le
recensement des témoignages écrits sur les communes socialistes chrétiennes des dix-septième, dix-huitième
et dix-neuvième siècles aux États-Unis et ces témoignages faits par des Américains et par des visiteurs
concordent presque tous pour dire que ces communautés socialistes étaient des réussites au niveau
économique.
L'expérience des Kibboutz juifs, du dix-neuvième à nos jours, montre aussi comment la mise en commun de
ressources pourtant modestes peut faire fleurir un désert
Les Jesus People de Chicago et les Sojourners de Phlidelphie représentent l'exemple le plus récent des
communes chrétiennes, or ce sont toutes deux des réussites économiques tout en transformant la société
spirituellement et matériellement la société séculière qui les entoure.
Il est donc contraire aux faits de prétendre que le capitalisme est à l'origine du progrès scientifique. Or, c'est
cedit progrès scientifique qui a donné naissance à la révolution industrielle des trois derniers siècles qui est
lui-même à l'origine de la prospérité des pays occidentaux; cela en association avec les politiques
17
d'interventions de l'État, telles que les dépenses d'infrastructure, le contrôle légal (associé à ce facteur de
paix social qu'est la démocratie) et les dépenses militaires.
Ce rôle moteur de l'État dans l'économie s'est incarné de manière particulièrement aiguë dans le
communisme de type marxiste; ce modèle a été présenté ad nauseam par les partisans de la mondialisation
et du capitalisme comme étant l'exemple parfait de l'inefficacité de toute tentative d'y présenter une
alternative. Prenons donc le taureau par les cornes et enquêtons pour voir s'il est exact d'affirmer cela.
Un premier exemple essentiel de l'efficacité relative de ce type de socialisme (malgré ses défauts), est le fait
que déjà sous Mao Tse Toung, de 1949 a 1957, la Chine vivait une croissance économique non négligeable;
cela, de la part un pays qui sortait de 100 ans de guerre étrangère et civile.
De même, selon le Dictionnaire Le Robert (1980), “ en dépit du retard hérité du passé [précommuniste], des
dévastations [dont 6 millions de morts] de la Deuxième guerre [et de la perte de 20% de son territoire], la
Pologne [communiste] qui était essentiellement agricole et peu industrialisée [a connu] une remarquable
expansion économique, [malgré] la rareté des minerais de fer, du gaz naturel et du pétrole. [Elle est devenue]
un gros producteur de denrées agricoles, en dépit de la médiocrité du sol. ”
De même la Russie soviétique de l'après guerre (surtout années '50 et '60) connaissait une croissance
suffisamment impressionnante pour amener même les dirigeants des États-Unis à tenir des discours très
révélateurs sur l'ampleur de cette croissance, malgré la ruine de leur territoire suite à trois guerres.
Par exemple, même l'ultra anticommuniste Richard Nixon (employé des frères Dulles, avocats américains de
la compagnie nazie IG Farben) déclarait en guise “ d'argument ” en 1959 : “Vous les Communistes, vous
êtes allés dans l'espace avant nous, mais NOUS, nous avons la TÉLÉ EN COULEUR!”(Voilà qui est très
important bien sûr pour l'avenir du genre humain, tous les “Couch potatoes” savent cela); il reconnaissait,
par-là, l'avance que la Russie soviétique avait prise dans des domaines stratégiques des sciences et
techniques, malgré la ruine de leur territoire à trois reprises au vingtième siècle.
De même, le président John Kennedy (fils d'un multimilliardaire pronazi), pendant le discours “ Je suis un
berlinois ” de 1961, reconnaissait: “Oui, le Communisme fait croître l'économie plus que nous...” Dans les
années ‘60, les Américains craignaient que les Russes arrivent avant eux sur la Lune, à tel point que pendant
très longtemps et même jusqu'à nos jours, nombre d'Américains ont cru que le 1er voyage sur la Lune, n'était
qu'une mascarade; cette légende tenace a même fait l'objet du populaire film Capricorne Un, en 1976.
18
La Russie communiste a pourtant connu cette impressionnante croissance économique, alors qu'elle sortait
de la guerre la plus épouvantable de l'histoire de l'Humanité, la Deuxième Guerre mondiale qui lui a coûté
20 000 000 de morts, 1/3 de toutes les pertes mondiales
En fait, la Russie a été depuis 3 000 ans dévastée par les pires armées d'invasion de toute l'histoire de
l'humanité, depuis les Barbares Scythes jusqu'aux Nazis, en passant par Attila, Gengis Khan et Napoléon
Les É.-U., eux, n'ont perdu que quelques dizaines de milliers d'hommes pendant cette dite Deuxième Guerre,
alors que la Russie avait atteint l'état lunaire sous les bombardements nazis contrairement aux États-Unis qui
n'ont pas subi de bombardements sur leur territoire de 1865 à nos jours, hormis les trois attentats terroristes
de la dernière décennie (et le Sud des É. U. a presque exclusivement subi les bombardements de la Guerre
de sécession 1861-65; or, les États du Sud sont encore les états les plus pauvres des É-U)
Il n'y donc rien de si surprenant que l'économie de la Russie et de la l'Europe de l'Est ait fini par s'effondrer,
à cause des guerres et d'une course aux armements par trop inégale.
La comparaison entre l'expérience soviétique et celle des communes chrétiennes et juives du dix-neuvième
siècle montre que c'est le militarisme qui a fait échouer l'expérience soviétique et non le communisme lui-
même.
Il est donc globalement faux d'affirmer que le Capitalisme et la Mondialisation sont synonymes de
démocratie et de développement économique. Au niveau planétaire, c'est tout le contraire.
Pour le moment malheureusement, le monde ne se dirige pas dans cette direction actuellement.
En effet, la chute des régimes communistes en Europe de l'Est, en Afrique noire et au Nicaragua, a entraîné
un courant de “ pensée magique ” très alimenté par les médias mondiaux: “ Le capitalisme est la vérité, on
ne peut le remplacer par rien, le socialisme et même l'intervention du gouvernement dans l'économie ne
marchent pas; seul le laissez-faire marche, c'est l'entreprise privée qui produit la richesse ”
En effet, les institutions médiatiques du monde entier sont devenus la propriété des multinationales et
forgent donc la pensée de la masse de l'humanité.
19
Par ex., les jeunes de l'Inde regardent MTV et veulent en tout faire comme les vedettes américaines, pendant
ce temps-là, ils ne pensent pas à combattre l'emprise des compagnies américaines sur l'économie de leur
pays. De même en est-il des jeunes chinoises : elles se font payer la débridation des yeux pour se conformer
aux canons de la beauté véhiculées par les revues occidentales.
L'Internet est utilisé pour mettre en communication immédiate les opposants au capitalisme (Écolos,
Zapatistes, Tiers-mondiste, partisans de l'autogestion,...) du monde entier; mais il sert aussi beaucoup à
générer des flux financiers globaux instantanés, à intégrer l'économie et les cultures.
La culture mondiale est à l'ère d'une hyper consommation qui étouffe les aspirations à changer le monde :
trop de musique, trop de films, trop de gadgets, trop de modes; les gens sont centrés sur l'instant présent, ils
n'ont de vision globale de quelque chose qui pourrait prendre la place du capitalisme.
Suite à toutes les horreurs que je viens d'énumérer sur le système socio-économique mondial en place, où se
trouve l'alternative ? Je crois que le problème de l'alternative vient de ce qu'on a cherché à la trouver dans la
même vision du monde que le capitalisme : Le matérialisme. Cela a donné le Marxisme qui a effectivement
échoué. Cela ne veut pourtant pas dire que la marche de l'histoire s'arrête au capitalisme, mais plutôt que ce
dernier demeurera en place tant qu'un miracle ne changera pas la nature profonde de l'être humain; ce
miracle selon moi viendra du Christ qui, contrairement aux religions païennes et judaïques de Son temps, a
prêché contre le fait qu'il y ait des riches et des pauvres.
C'est cette influence de Jésus qui a amené l'avènement des mouvements socialistes en Occident, en créant
par ex. les premières communes. C'est aussi en Sa Seconde Venue sur la Terre que je mets mon assurance
absolue de voir en fin disparaître, définitivement, tout écart entre les riches et les pauvres.
20