CM-1-Danet

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Psychologie du développement

Développement socio-émotionnel

M. Danet
20.03.24
clé Moodle : q9734p

CM 1

Rappels :
Dès la naissance et même avant, les bébés ont de nombreuses compétences.
. Le bébé et l'enfant : être social
– Imitation
– Contingence sociale : perception des régularités dans les interactions qu'il a avec
ses proches :
– Dès 4 mois, l'enfant a la capacité de prévoir ce qu'il va se passer dans la
relation : relation sécure.
– L'enfant avec un attachement insécure est incapable de le prévoir à un an.
– Référenciation sociale : L'enfant s'appuie sur ce qu'il comprend des émotions des
figures d'attachement. Ex : avant de partir explorer, jet d'un coup d’œil vers le
parent pour savoir si possible (appui sur les comportements non-verbaux).
– Attention : Variabilité interindividuelle.
– Mise en place des interactions précoces (en particulier des relations d'attachement)

La théorie de l'attachement a été inspirée des études en éthologie, fondée par Bowlby.
Il y a eu à cette époque une prise de conscience des besoins affectifs de l'enfant : on se
rend compte que l'attachement est besoin primaire, alors que c'était considéré comme
un besoin secondaire.
Cela vient de nombreuses théories de l'Europe de l'est : bien nourrir, prendre soin d'un
enfant, ce n'est pas suffisant s'il n'y a pas de soins affectifs en parallèle (comportements
de retrait, stéreotypies, retards de développement, etc.).

Concepts

. Besoin d'attachement et d'exploration : besoin primaire


Comportement d'attachement mis en place lorsqu'on est stressé, malade, etc. et lorsque
ça va mieux, on est plus disposé à aller explorer l'environnement.

Avant, comme c'étaient majoritairement les mères qui s'occupaient des enfants.
Évolution des concepts car évolution de la société : pères plus présents, maintenant plus
pris en compte comme figures d'attachement.

Bowlby s'est appuyé sur les travaux d'éthologie de Harlow (macaques rhésus) et Conrad
Lawrence (notion d'empreinte, avec les bébés oies).
Pour lui, ce besoin inné d'attachement permet la survie et donc la survie de l'espèce :
adaptation à l'environnement, théorie de l'évolution.

. "Base de sécurité" de Mary Ainsworth


Définition : Confiance d'une personne vis-à-vis de sa figure d'attachement, une personne
digne de confiance, qui va être disponible lorsqu'il y a besoin de soutien. Le "lieu" vers
lequel on va se ressourcer lorsque ça ne va pas.
→ Notion de "porte-avion"/"havre de sécurité"/"port d'attache".
La base de sécurité offre une protection, du réconfort et permet de stimuler l'exploration :
je me permets d'aller explorer car je sais que si j'en ai besoin, je peux retourner vers ce
port-d'attache. Elle participe au développement de l'autonomie de la personne (attention :
ne pas confondre autonomie (savoir faire seul mais savoir quand on a besoin d'aide) et
indépendance).
Chez le jeune enfant, la base de sécurité est physique. Au fur et à mesure qu'il grandit, la
base de sécurité s'intériose, moins besoin de proximité physique.
L'attachement est actif toute la vie et est un facteur parmi d'autres, il ne détermine pas tout
ce qu'il va se passer toute notre vie.

Cercle de sécurité :
La base de sécurité, chez le jeune enfant, est qqch de physique (mains), il prend appui sur
cette base de sécurité pour explorer et quand il a besoin, il va venir s'y ressourcer.

Vidéo : Cercle of Security Parenting


https://www.youtube.com/watch?v=cW2BfxsWguc

Plus l'enfant grandit, plus son cercle de


sécurité s'élargit, plus il aura un nombre
important de personnes dans son cercle
de sécurité et plus il développera de
sources d'attachement.

Cette base de sécurité permet à l'enfant


de développer l'estime de soi.

Ce cercle permet aux parents de mieux


comprendre le processus.

Caregiving :
. Capacité de percevoir et de répondre aux besoins de l'enfant.
. Engagement et sentiment de responsabilité.
. Protection.

Qualités nécessaires eu caregiving :


. Responsiveness : capacité du parent à interpréter les signaux de son enfant et à y
répondre de façon approprier
. Fonction réflexive : capacité du parent à percevoir les états mentaux (l'état émotionnel)
de son enfant et les siens, il est difficile de différencier ceux de son enfant et les siens.
. Mind-mindness : capacité du parent à commenter de façon appropriée l'état mental de
l'enfant. Cela donne une identité propre à l'enfant et participe au développement de la
compréhension et de la régulation des émotions chez l'enfant.
. Sensibilité aux besoins d'attachement et d'exploration.

Travaux récents : différences entre sensibilité maternelle et paternelle (tout le monde est
capable de percevoir les besoins émotionnels des bébés, mais pères davantage centré
sur la stimulation physique et psychique et la prise de risque que les mères).

Dimensions de la relation parent-enfant :


– Sensibilité : capacité des parents à offrir aux bébés et enfants une protection, une
chaleur et une certaine sensibilité à l’identification de leurs signaux. Grâce à cela, la
réponse que le parent fait à l'enfant est mieux adaptée. Plus l'enfant grandit, plus il
aura la capacité de différer le besoin de réponse, la satisfaction de ses besoins.
– Proximité : référence à la proximité physique d'une part entre le parent et son
enfant : capacité du parent à entretenir ces comportements chaleureux ; et
proximité psychique : parent accueille l’enfant dans ses sollicitations émotionnels et
permet à l'enfant d'être validé dans ses émotions. Si l'enfant se fait souvent rejeter :
dissociation entre le ressenti l'enfant et ce qu'il va faire.
– Réciprocité : partager des plaisirs que l'enfant a dans la relation parent-enfant.
– Engagement : parent capable de se mobiliser pour son enfant même quand il fait
autre chose, parent garant de la sécurité de l’enfant et attend de l'enfant des
choses qui sont adaptées à son âge (bébé incapable de différer la satisfaction de
leurs besoins...).

Construction des liens d'attachement

Bébé capable d'entrer en interaction très rapidement avec son environnement et dès la
naissance, il est capable d'exprimer ses besoins d'attachement.

Expression des besoins d'attachement => Réactions de la figure d'attachement.

En fonction de la réaction de la figure d'attachement, il va soit garder sa façon de


s'exprimer car il voit que ça fonctionne, soit il s'adapte et cherche d'autres façons.

Les caractéristiques à la fois des caregivers et de l'enfant entrent en jeu dans la relation :

Côté bébé/jeune enfant :


. Signaux
. Caractère inné : tourné vers la relation
. Tempérament

Côté caregivers :
. Caregiving
. Sensibilité
. Ajustement au bébé (façon de s'exprimer, rythme de l'enfant, etc.)
. Expériences passées d'attachement

Construction des liens d'attachement progressive, se met en place au cours de la


première année, difficile de le mesurer avant ça. Il reste actif et continue à évoluer tout au
long de la vie.
Progressif : adaptation de l'enfant, développement de liens d'attachement avec d'autres
personnes.

Quand le bébé rencontre une situation stressante, lorsqu'il a la faim, est fatigué, malade,
s'ennuie, cela les comportements d'attachement. Ces signaux exprimés amènent à
l'activation du caregiving chez les parents. Grâce au caregiving, le parent apporte une
réponse à l'enfant :
– Soit il donne une réponse adéquate qui rassure et sécurise l'enfant, qui désactive
temporairement son besoin d'attachement. Pas besoin de changer sa façon de
demander du réconfort, pas d'adaptation : stratégie primaire. Relation
d'attachement sécure.
– Soit les réponses apportées par le parent sont majoritairement inadéquates, rejet
des expressions émotionnels. Intériorisation, minimisation de l'expression des
besoins d'attachement et maximisation des comportements d'exploration
(exploration défensive pour mettre à distance les émotions négatives ressenties
dans la relation). Autres comportement inadéquat du parent : parfois il répond,
parfois il répond pas, l'enfant ne peut pas alors pas prévoir s'il aura une réponse et
maximise son expression. Mise en place de stratégies secondaires : stratégies
primaires ne fonctionnent pas donc adoption de stratégies adaptatives.

Ce qui déclenche une "alarme" chez l'enfant :


. Changements soudains de niveau de stimulation (ex : interruption de l'interaction).
. Détresse (fatigue, maladie, séparation).
. Situations perçues comme "menaçante" (environnement inconnu, caregiver éloigné,
indisponible, rejetant).
. Conditions varient :
– en fonction de l'intensité de l'activation du système d'attachement avec l'âge de la
personne,
– en fonction des capacités cognitives de l'enfant, adulte, de l'environnement.

Ce qui éteint l'activation du système d'attachement :


. Proximité rétablie
. Besoins d'attachement pris en compte
. Conditions varient en fonction :
– de l'intensité de l'activation du SA,
– de l'âge de la personne,
– des capacités cognitives de l'enfant, de l'adulte.

Les échanges quotidiens permettent l'émergence de modèle ?


. représentation de soi,
. représentation des autres : perception qu'on a des autres (confiance ou méfiance),
. représentation de l'environnement (à l'aise ou hostile), des relations (intimité dans les
relations : pas de problème avec le partage personnel ou au contraire, fuite)

Modèle interne (cognitive) opérant (aboutir à tel ou tel comportement) : internal working
model.

Paradigme de la situation étrange : mise en évidence expérimentale de l'angoisse de


séparation (vidéo).

On fait venir un parent dans une salle d'attente avec son enfant (vers 12 mois). Déjà
premier niveau de stress. On fait venir une personne inconnue (2ème niveau), puis le
parent part (3ème). Le parent revient, l'inconnu part et le parent part, l'enfant se retrouve
seul (niveau max). On regarde la réaction à la séparation et aux retrouvailles (recherche
de réconfort ou pas).
. Lorsque l'enfant et sa mère rentrent : Élodie joue mais jette des coups d’œil pour
s'assurer que sa mère est là.
. Lorsque l'inconnue rentre, Élodie se rapproche de sa mère et observe l'inconnue.
. Lorsque sa mère part de la pièce, elle se met à pleurer.
. Quand elle revient, Élodie demande de la proximité et sa mère la prend dans ses bras.
. Progressivement, l'enfant s'intéresse de nouveau aux jouets.
. Avec le père, Élodie montre plus de besoins, mais une explication pourrait être le fait
qu'elle a accumulé plus de stress du au fait que l'expérience avec la mère a déjà eu lieu
plus tôt.

Différents styles d'attachement


• Sécure (environ 2/3 des enfants à un an) : l'enfant manifeste de l'inconfort quand le
parent part. Quand il revient, il se rassure, le parent est source de réconfort pour
l'enfant et progressivement, l'enfant désactive son système d'attachement pour
retourner explorer. L'enfant a confiance en la disponibilité du parent.
• Hyperactivation pattern anxieux-ambivalent : hyper activation du système
d'attachement, le moindre stress déclenche le SA et il va être plus long à
désactiver. Lorsque le parent part, l'enfant se met à hurler. Lorsqu'il revient, l'enfant
ne se calme pas vite, le SA reste fortement activé. On parle d'ambivalence, car on a
l'impression lors du retour du parent que l'enfant a du ressentiment, qu'il ressent de
la colère envers le parent.
• Désactivation pattern anxieux-évitant : désactivation du système d'attachement
(pas de désactivation des besoins et mais de l'expression des besoins). Lorsque le
parent sort de la pièce, l'enfant n'a pas de grande réaction, simple coup d’œil par
exemple, et lorsque le parent revient, il n'exprime pas de besoin de réassurance.
On dirait que l'enfant s'en fiche, que cela ne le perturbe pas, or des études
montrent qu'ils ressentent bien du stress. Le pic de stress (cortisol) des enfants
sécures est moins élevé que le pic de stress des enfants insécures. Le niveau de
cortisol diminue plus rapidement chez les enfants sécures que chez les enfants
insécures (met du tempos à diminuer et à retrouver son état de base). Même les
enfants anxieux-évitant qui n'expriment pas de stress en ressentent : l'enfant a
appris à ne plus exprimer son stress.

Plus tard, on s'est aperçu que certains enfants ne rentraient pas dans une des trois
catégories. Construction d'une 4ème catégorie :

• Désorganisation : absence de stratégie. L'enfant en essayant de s'adapter n'a pas


trouvé la stratégie qui fonctionne. Parfois, l'enfant hyperactive son SA, parfois il
met au repos son SA. Dans la situation étrange : au moment du retour du parent,
l'enfant demande les genoux du parent, puis rejette et part explorer, mais
redemande de la réassurance au parent, etc. Elle s'observe surtout dans les
situations de maltraitance et parfois aussi dans les situations où le parent a un
stress post-traumatique (le parent peut avoir des moments d'absence et avoir un
visage qui effraient l'enfant) ; lorsque la figure d'attachement est source de
réconfort et de crainte, situations de violences conjugales (enfants aujourd'hui
considérés comme victimes), conflits conjugaux majeurs.
TD 1

20.03.24

Texte de Assous et al., 2018


La question 7 n'est pas traitée.

1. Quelle est la principale question de recherche ?

Il s'agit de comprendre comment les enfants qui ont des difficultés langagières majeures
développent leurs processus de pensée et leur façon d'interagir avec les autres.

2. Définition des modèles internes opérant ?

Ce sont des croyances qui amènent à des attentes et qui concernent les représentations
de soi, les représentations des autres et les représentations des relations aux autres.
Ces modèles internes sont en premier lieu construits dans les interactions précoces.
Cependant, de nouveaux modèles internes opérant pourront tout de même se développer
ultérieurement, même s'il y aura une forte empreinte des modèles précoces dans les
relatons ultérieures.

3. Comment peut-on expliquer les liens entre attachement et développement du


langage chez l’enfant ?
1. Quels liens ?
2. Comment peut-on les expliquer ?

. A travers les échanges et les interactions, il y a un stimulation du langage, en particulier


le versant réceptif (surtout en lien avec les relations sécures).

. Dans certains contextes, comme la prématurité, où l'enfant a un développement différent,


on observe moins de réactivité et de réceptivité. Le parent peut alors se décourager et
réduire les interactions verbales. Le retard de langage rend l'enfant moins réactif, on
comprend moins bien ce que l'enfant dit, ce qui est moins stimulant pour le parent, et peut
le mettre en difficulté et le décourager. La diminution des interactions parent-enfant peut
influer sur la sécurité du lien qui est en train de se construire.

On vient donc bien la présence d'une bidirectionnalité : l'attachement sécure est favorable
au développement du langage de l'enfant et les capacités de l'enfant influent également
sur ses interactions avec les parents et peuvent entrer en interaction avec le lien avec ses
parents.

. Les situations où les enfants n'ont aucune figure d'attachement sont très, très rares et
cela rentre dans le cadre des troubles de l'attachement.

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