Chapitre3-Algèbre1
Chapitre3-Algèbre1
Chapitre3-Algèbre1
Un polynôme est nul si tous ses coecients sont nuls. Le polynôme nul
est noté par 0. Par convention le degré du polynôme nul est −∞.
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On a
deg(P + Q) ≤ max[deg(P ), deg(Q)]. (2.1)
Si deg(P ) 6= deg(Q), il y a égalité.
2. La multiplication d'un scalaire λ ∈ K par P est le polynôme λP déni
par :
Xn
λP = (λak )X k .
k=0
Si λ 6= 0, on a
deg(λP ) = deg(P ). (2.2)
On a
deg(P Q) = deg(P ) + deg(Q) (2.3)
Si Q 6= 0, alors
deg(P ◦ Q) = deg(P ). deg(Q). (2.4)
Exemples -
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1. Soient
P = 2X 4 − X 2 + 3X + 5, Q = X 3 + 7X 2 − X + 4, R = −2X 4 + 5X 3 + X + 1.
On a
P + Q = 2X 4 + X 3 + 6X 2 + 2X + 9 et P + R = 5X 3 − X 2 + 4X + 6.
On remarque que
deg(P + Q) = max(deg(P ), deg(Q))
et que
deg(P + R) < max(deg(P ), deg(R)).
2. Soient P = X 3 − X 2 + 3X + 7 et λ = π . On a
λP = πX 3 − πX 2 + 3πX + 7π.
3. Soient P = X 2 + X + 1, Q = X 3 + 1. On a
P Q = (X 2 + X + 1)(X 3 + 1) = X 5 + X 4 + X 3 + X 2 + X + 1,
P ◦ Q = (X 3 + 1)2 + X 3 + 1 + 1 = X 6 + 3X 3 + 3.
Soient P1 , P2 , Q ∈ K[X], on a
(P1 + P2 ) ◦ Q = P1 ◦ Q + P2 ◦ Q. (2.5)
mais en général
Q ◦ (P1 + P2 ) 6= Q ◦ P1 + Q ◦ P2 .
Exemple - Si Q(X) = X 2 , P1 (X) = 1 et P2 (X) = X alors
Q ◦ (P1 + P2 )(X) = (1 + X)2 et Q ◦ P1 (X) + Q ◦ P2 (X) = 1 + X 2 .
Dénition 4 On dira qu'un polynôme A est irréductible dans K[X] (ou pre-
mier dans K[X]) si :
1. deg(A) ≥ 1,
2. les seuls diviseurs de A dans K[X] sont A, αA et α avec α une constante
non nulle.
Exemple - Le polynôme X 2 + 1 est irréductible dans R[X] mais il n'est
pas irréductible dans C[X]. En eet, dans C[X], on a X 2 +1 = (X −i)(X +i).
AU + BV = 1.
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A ∧ B = B ∧ R.
Exemples -
1. A = X 2 + X − 2 , B = X 2 − X − 2.
On a
A = B + R1
B = 21 (X − 1)R1 + R2
avec R1 = 2X et R2 = −2. Donc A ∧ B = 1.
2. A = X 3 + 2X 2 − X − 2 , B = X 2 − X − 2.
On a
A = (X + 3)B + R1
B = 41 (X − 2)R1 + R2
avec R1 = 4X + 4 et R2 = 0. Donc A ∧ B = X + 1.
En plus des théorèmes de la division euclidienne et de Bezout, les théo-
rèmes ci-dessous sont très utiles pour démontrer beaucoup de résultats concer-
nant l'arithmétique des polynômes.
Théorème 5 (Gauss) Si A, B, C sont trois polynômes. Si C est premier
avec B et divise AB alors C divise A.
X 3 − X 2 − 2X = X(X 2 − X − 2) = XAB.
Exemple - Soient A = X + 1, B = X + 2 et C = X − 5. On a A ∧ B = 1
et A ∧ C = 1 car, d'après l'algorithme d'Euclide, le reste de la division
euclidienne de A par B est égal à -1 et celui de la division euclidienne
de A par C est égal à 6. En utilisant l'algorithme d'Euclide, on montre
que BC = X 2 − 3X − 10 est premier avec A.
2.3 Dérivation
n
Dénition 7 Pour tout P = ak X k de K[X], on appelle polynôme dérivé
X
k=0
de P et on note P 0 , le polynôme déni par :
n
X n−1
X
0 k−1
P = kak X = (k + 1)ak+1 X k .
k=1 k=0
Exemple - Soit P = 2X 5 − X 4 + 3X 2 − 6X + 8, on a
P 0 = 10X 4 − 4X 3 + 6X − 6.
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n
X
P (a) = b k ak .
k=1
i=1
i=1
Le théorème suivant est parmi les plus importants en mathématique. Il est
appelé théorème fondamental de l'algèbre. La preuve originale de ce théorème
est très dicile.
Exemples -
1. La décomposition en facteurs irréductibles de P = X 4 − 1 dans C[X]
est
P = (X − 1)(X + 1)(X − ı)(X + ı).
2. La décomposition en facteurs irréductibles de P = X 4 − 1 dans R[X]
est
P = (X − 1)(X + 1)(X 2 + 1).
3. Plus généralement, pour tout n ∈ N∗ , comme les racines de X n − 1
dans C sont {e n , k = 0, . . . , n − 1}, on a
2kπı
n−1
Y 2kπı
n
X −1= (X − e n ). (2.8)
k=0
(2k+1)πı
De même, les racines X n + 1 sont {e n , k = 0, . . . , n − 1}, on a
n−1
Y (2k+1)πı
Xn + 1 = (X − e n ). (2.9)
k=0
Corollaire 6 Deux polynômes de R[X] sont premiers entre eux dans R[X]
si et seulement si ils sont premiers entre eux dans C[X].