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EM 1a - Électrostatique : description d’une accumulation de charges

L’interaction électromagnétique est l’une des quatre interactions fondamentales. La charge électrique permet de
quantifier cette interaction de même que la masse (grave) quantifie l’interaction gravitationnelle. Nous verrons
d’ailleurs qu’il est possible de faire une analogie entre le champ électrique créé par une distribution de charges
et le champ gravitationnel créé par une distribution de masse.

I. Charge électrique
I.1. Existence des charges électriques
Les expériences d’électrisation d’objets divers par frottement ont mis en évidence deux sortes de charges élec-
triques : les charges électriques positives et les charges électriques négatives, selon la nature de l’objet frotté et
de l’objet frottant. Les charges de même signe se repoussent et les charges de signes opposés s’attirent.

Si l’on frotte une tige de verre avec un tissu en laine


et que l’on approche la tige de petits morceaux de
papiers ces derniers sont attirés par la tige.

Pour plus de détails voir : https://www.maxicours.com/se/cours/experiences-simples-d-electrisation/

Autre expérience possible :

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I.2. Propriétés de la charge électrique


L’unité SI de la charge électrique est le coulomb (symbole C).
Au niveau atomique les particules chargées sont les électrons (de charge −e) et les protons (de charge +e).

• La chargé électrique est quantifiée : toute charge est un multiple entier de la charge élémentaire e
dont la valeur a été fixée par la dernière conférence du BIPM.

e = 1, 602176634.10−19 C

On retiendra e = 1, 60.10−19 C.
• La charge électrique est une grandeur conservative : la charge d’un système isolé se conserve.

I.3. Conducteurs et isolants


Dans un matériau conducteur des charges électriques (dites charges libres) peuvent circuler dans le matériau
sous l’action d’une force si petite soit-elle : c’est le cas des électrons de conduction dans un métal.
Dans un matériau isolant les électrons restent liés aux atomes.

II. Modélisation des distributions de charges


II.1. Charge ponctuelle

Une particule élémentaire (proton, électron) possède


une extension spatiale limitée et est considérée comme
ponctuelle.

On peut définir une distribution de N charges ponctuelles


qi placées au points Pi .

II.2. Densité volumique de charge


À l’échelle microscopique (c’est-à-dire à l’échelle atomique), la densité volumique de charge subit des variations
spatiales très importantes : positive au niveau du noyau et négative au niveau du nuage électronique. De plus,
les atomes (ou les ions) eux-mêmes sont en mouvement d’agitation thermique.
On se place donc à une échelle telle que l’on puisse s’affranchir de ces fluctuations : l’échelle mésoscopique.
Soit dτ un volume mésoscopique entourant le point P :
– suffisamment petit pour être considéré comme ponctuel
P
– suffisamment grand pour pouvoir y définir une charge locale dQP
moyenne dτ
Soit dQP la charge contenue dans dτ .
On définit ρ(P ) la densité volumique de charge au point P par :

dQP
ρ(P ) =

Dimensionnellement : [ρ] = C.m−3 .

La charge totale contenue dans un volume V a pour expression

y
Q= ρ(P )dτ
V

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II.3. Densité surfacique de charge


Si on considère des charges réparties sur une feuille de papier aluminium, on est tenté de passer à une description
surfacique de la distribution de charge.
Soit dS une surface élémentaire entourant le point P .
Soit dQP la charge portée par dS.
On définit σ(P ) la densité surfacique de charge au point P par :

dQP
σ(P ) =
dS

Dimensionnellement : [σ] = C.m−2 .

La charge totale contenue sur une surface S a pour expression


x
Q= σ(P )dS
S

Remarque : lien entre ρ et σ


Considérons un parallélépipède d’épaisseur ε présentant une densité volumique de charge ρ uniforme. Lorsque
l’épaisseur ε tend vers 0 on peut choisir de modéliser la distribution de charge par un modèle surfacique.

On peut exprimer la charge dQ portée par la surface élémentaire dS de deux manières :

dQ = σdS = ρεdS

σ = ρε pour ε → 0

La modélisation surfacique correspond donc à un passage à la limite d’épaisseur nulle.

II.4. Densité linéique de charge


Si on considère à présent des charges réparties sur un fil de cuivre, on est tenté de passer à une description
linéique de la distribution de charge.
Soit d` une longueur élémentaire entourant le point P
Soit dQP la charge portée par d`.
On définit λ(P ) la densité linéique de charge au point P par :
dQP
λ(P ) =
d`
Dimensionnellement : [λ] = C.m−1 .
La charge totale Q portée par toute la distribution vaut :
ˆ
Q= λ(P )d`
C

Remarque : lien entre ρ et λ

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Considérons un fil de section s uniformément chargé en volume avec une


densité volumique de charge ρ. Lorsque la section s du fil tend vers 0
on peut choisir de modéliser la distribution de charge par un modèle
linéique.
On peut exprimer la charge dQ portée par une longueur élémentaire d`
de fil de deux manières :

dQ = ρsdS = λd`

λ = ρs pour s → 0

La modélisation surfacique correspond donc à un passage à la limite de section nulle.

II.5. Rappels sur les éléments de surface et de volume dans les différents systèmes
de coordonnées
– Rappels des déplacements élémentaires dans les trois systèmes de coordonnées.
– Expression des dS et dV usuels dans les différents systèmes de coordonnées.
Applications :
• Calcul du volume dVc d’une couche sphérique de rayon r et d’épaisseur dr (résultat utile à connaître).

Le volume élémentaire en sphérique a pour expression dV = dr rdθ r sin θdϕ. On somme tous les volumes
élémentaires situés sur une surface sphérique de rayon r.
ˆ π ˆ 2π
dVc = dr rdθ r sin θdϕ
θ=0 ϕ=0
ˆ π ˆ 2π
dVc = sin θdθ dϕ r2 dr
θ=0 ϕ=0

π
dVc = [− cos θ]θ=0 × 2π × r2 dr

dVc = (− cos(π) + cos 0) ×2π × r2 dr


| {z }
=2

dVc = 4πr2 dr
qui correspond au produit de la surface de la sphère de rayon, r par l’épaisseur de la couche sphérique dr.

• On considère une distribution volumique de charge sphérique, de rayon R et de densité volumique variable
ρ(r) donnée par l’expression suivante en coordonnées sphériques :

r2
 
ρ(r) = ρ0 1 − k 2
R

avec ρ0 et k deux constantes.


Calculer la charge totale de cette distribution.

Premier calcul : y
Q= ρ(r)dV
sphère

y 
r2

Q= ρ0 1−k 2 dr rdθ r sin θdϕ
R
sphère
ˆ R ˆ π ˆ 2π
r2
 
Q = ρ0 1−k r2 dr sin θdθ dϕ
0 R2 θ=0 ϕ=0

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R
r3 k r5

π
Q = ρ0 − 2 × [− cos θ]θ=0 × 2π
3 R 5 0
 3
k R5

R
Q = ρ0 − 2 × (− cos(π) + cos 0) ×2π
3 R 5 | {z }
=2
 
1 k
Q = 4πρ0 R3 −
3 5

On peux aller plus vite en décomposant directement la sphère en couches sphériques élémentaires de rayon r,
d’épaisseur dr et de volume dVc = 4πr2 dr (cela revient à avoir déjà fait les intégrations en θ et ϕ).
On calcule alors :
ˆ R
Q= ρ(r)4πr2 dr
0
ˆ R
r2
 
Q= ρ0 1 − k 2 4πr2 dr
0 R
ˆ R
r2
 
Q = 4πρ0 1 − k 2 r2 dr
0 R
R
r3 k r5

Q = 4πρ0 − 2
3 R 5 0

R3 k R5
 
Q = 4πρ0 − 2
3 R 5
 
3 1 k
Q = 4πρ0 R −
3 5

Remarque :
4πR3
Lorsque k = 0, on trouve Q = ρ0 qui correspond bien à la charge portée par une sphère de rayon R
3
uniformément chargée avec une densité volumique de charge ρ0 .

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III. Invariances et symétries d’une distribution de charges


On considère les trois isométries de l’espace : translation, rotation, symétrie plane.

III.1. Invariance par translation


0
Soit M l’image de M par la translation de vecteur ~r0
−−−→0 →
MM = −r0

Une distribution est invariante par une translation de vecteur ~r0 si

∀M ρ(M 0 ) = ρ(M )

Cela implique que la distribution de charge est de dimension infinie


dans la direction parallèle à ~r0 .
Une telle invariance par translation peut se rencontrer dans des cristaux (ex : cristal de NaCl).

Si une distribution est invariante par translation quelconque suivant


~uz alors la densité volumique de charge ρ est indépendante de z.
– en cartésiennes : ρ = ρ(x, y)
– en cylindriques : ρ = ρ(r, θ).
La distribution de charge est de dimension infinie suivant u
~z.

III.2. Invariance par rotation autour d’un axe

Soit M 0 l’image de M par rotation d’angle α autour de l’axe Oz.


La distribution est invariante par rotation d’angle α autour de Oz si

ρ(M ) = ρ(M 0 )

Exemple :
On considère une distribution cubique de densité volumique de charge ρ
homogène.
π
Cette distribution est invariante par rotation d’angle autour de Oz.
2

Lorsque la distribution est invariante par rotation quelconque autour


de Oz, alors en coordonnées cylindriques, ρ est indépendante de l’angle θ

ρ(r, θ, z) = ρ(r, z)

On dit que le système présente une symétrie de révolution autour de


l’axe Oz.

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III.3. Symétrie d’une distribution de charge

Une distribution est symétrique par rapport à un plan Π si, M


et M 0 étant deux point symétriques par rapport à Π, sa densité de
charge vérifie :
ρ(M ) = ρ(M 0 )

III.4. Antisymétrie d’une distribution de charge

Une distribution est antisymétrique par rapport à un plan Π∗


si, M et M 0 étant deux points symétriques par rapport à Π, sa densité
de charge vérifie :
ρ(M ) = −ρ(M 0 )
Conséquence : la charge totale d’une distribution antisymétrique est
nulle.

III.5. Géométries particulières


Certaines distributions combinent plusieurs invariances et symétries.

a) Symétrie cylindrique

La distribution est
– invariante par translation quelconque suivant ~uz .
– invariance par rotation quelconque autour de ~uz .
ρ(r, θ, z) = ρ(r)
Tout plan contenant l’axe Oz est alors plan de symétrie.

b) Symétrie sphérique

La distribution est invariante par rotation autour de tout axe passant


par O. On a, en coordonnées sphériques :

ρ(r, θ, ϕ) = ρ(r)
Tout plan contenant O est alors plan de symétrie.

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