Fiche 06 - Les Salaires Dans Les Établissements de Santé
Fiche 06 - Les Salaires Dans Les Établissements de Santé
Fiche 06 - Les Salaires Dans Les Établissements de Santé
de santé
En 2019, le salaire mensuel net d’un équivalent temps plein dans le secteur hospitalier
s’élève en moyenne à 2 333 euros. En un an, il a augmenté de 0,7 % en euros courants,
après une hausse de 1,2 % en 2018. En moyenne, en équivalent temps plein, le salaire
mensuel net moyen est plus élevé dans le secteur public que dans le secteur privé,
lucratif ou non, toutes professions confondues. C’est parmi les professions les plus
qualifiées que les salaires sont les plus dispersés. En outre, les salaires augmentent
avec l’âge, même si cette hausse est moindre dans le secteur privé lucratif.
1. Ce chiffre diffère très légèrement de celui présenté dans la fiche de la précédente édition en raison d’une évolution
méthodologique (voir encadré Sources et méthodes).
appartenant aux différents secteurs se révèlent Des salaires qui augmentent avec l’âge,
délicates en raison de la spécificité des modes de
quoique moins fortement
dans le secteur privé lucratif
rémunération. En effet, dans les cliniques privées,
le personnel médical exerce le plus souvent son En 2019, hors personnel médical et hors contrats
activité en tant que libéral ou en mode de rému- aidés, un salarié du secteur hospitalier public
nération mixte. Finalement, les données de salaire perçoit un salaire mensuel net en EQTP allant
du personnel médical ne reflètent qu’une partie en moyenne de 1 719 euros s’il est âgé de moins
de la situation du personnel médical intervenant de 30 ans à 2 556 euros s’il est âgé de 60 ans ou
dans le secteur hospitalier privé. Les différences plus (tableau 3). Pour un salarié du secteur privé
de salaires moyens entre les secteurs public et non lucratif, la moyenne des salaires passe de
privé sont beaucoup plus faibles hors person- 1 791 euros pour les moins de 30 ans à 2 535 euros
nel médical, mais la hiérarchie entre secteurs pour les 60 ans ou plus, et de 1 774 à 2 323 euros
reste identique. dans le secteur privé lucratif. Le secteur privé se
distingue ainsi par une progression plus faible des
Une dispersion des salaires salaires avec l’âge.
généralement plus forte Le salaire net moyen des femmes est inférieur de
dans le secteur privé non lucratif
21,6 % à celui des hommes dans le secteur hos-
En 2019, le rapport interdécile2 (tableau 2) est pitalier (de 21,0 % dans les hôpitaux publics, de
de 2,3 dans les secteurs public et privé lucratif, 26,5 % dans les cliniques privées non lucratives
contre 2,6 dans le secteur privé non lucratif. Ces et de 16,4 % dans les cliniques privées lucratives).
trois rapports interdéciles sont très semblables à Cet écart de rémunération entre femmes et
ceux de 2018. C’est parmi les professions les plus hommes s’explique en partie par la nature des
qualifiées que les salaires sont les plus dispersés, emplois occupés : en EQTP, 17,0 % des hommes
particulièrement à l’hôpital public : le rapport occupent des postes de la filière médicale – la
interdécile pour les cadres de gestion et de mieux rémunérée –, contre 6,5 % des femmes
direction est de 3,6 chez les salariés des hôpitaux seulement (dont un peu moins d’un quart en
publics et de 2,5 à 2,7 chez ceux des cliniques tant que sages-femmes). Les femmes exercent
privées3. À l’inverse, pour les aides-soignants et les plus souvent des emplois de la filière soignante :
agents des services hospitaliers, il est respective- 29,9 % d’entre elles sont infirmières et 34,9 % sont
ment de 1,5 dans le secteur public, de 1,7 dans le aides-soignantes ou agentes des services hos-
secteur privé non lucratif et de 1,8 dans le secteur pitaliers, contre respectivement 17,3 % et 21,1 %
privé lucratif. des hommes.
2. Le rapport interdécile est défini comme le rapport entre le salaire mensuel net au-delà duquel se situent les 10 %
des salariés les mieux payés (appelé D9) et celui en deçà duquel se situent les 10 % les moins bien payés (appelé D1).
3. Au-delà de ces indicateurs standards de distribution, il faut signaler que la fonction publique hospitalière compte
la moitié des postes les plus rémunérateurs de la fonction publique (Goussen, Godet, 2019).
Personnel administratif 1 375 1 736 2 620 1 353 1 836 3 389 1 240 1 617 2 852
Cadres de direction 6 135 8 794 10 505 2 933 5 296 9 865 2 413 4 515 9 779
Cadres de gestion 2 141 3 598 7 494 2 220 3 164 5 250 2 090 3 251 5 455
Professions intermédiaires
(directeur des soins, adjoint
1 568 2 019 2 624 1 422 1 812 2 438 1 371 1 900 2 845
des cadres, assistant médico-
administratif)
Employés (adjoint
administratif, permanencier
1 342 1 562 1 968 1 254 1 641 2 165 1 200 1 523 2 060
auxilaire de régulation
médicale)
Personnel soignant 1 541 1 987 2 815 1 316 1 915 2 676 1 248 1 811 2 635
Personnel d’encadrement
2 490 3 033 3 714 2 269 3 073 4 335 2 345 3 188 4 467
du personnel soignant
Infirmiers 1 791 2 272 2 948 1 649 2 141 2 784 1 539 2 096 2 806
Aides soignants et agents
1 454 1 778 2 191 1 186 1 614 2 045 1 136 1 522 1 991
de service hospitaliers
Rééducateurs 1 580 2 124 2 754 1 653 2 116 2 748 1 511 2 062 2 735
Psychologues 1 585 2 197 3 385 1 832 2 356 3 037 1 559 2 076 2 824
Personnel éducatif et social
1 460 1 975 2 630 1 475 1 941 2 567 1 359 1 737 2 288
(professions intermédiaires)
Personnel
1 586 2 260 2 923 1 530 2 042 2 726 1 426 1 918 2 967
médico-technique
Professions intermédiaires
(cadre de santé, technicien
de laboratoire, manipulateur 1 586 2 265 2 924 1 566 2 057 2 738 1 467 1 928 2 966
d’électroradiologie médicale,
préparateur en pharmacie)
Employés (aide de laboratoire,
aide d’électroradiologie, aide 1 583 1 803 2 036 1 208 1 638 2 395 1 280 1 706 3 047
de pharmacie)
Personnel technique
1 410 1 754 2 719 1 306 1 859 3 197 1 315 1 808 3 011
et ouvrier
Ingénieurs et cadres
1 893 3 053 4 757 2 185 3 127 4 909 1 910 2 871 4 462
techniques
Professions intermédiaires
(technicien ou technicien 1 658 2 218 3 127 1 540 2 097 2 870 1 530 2 119 3 222
supérieur)
Ouvriers 1 386 1 654 2 077 1 192 1 653 2 181 1 261 1 612 2 209
Personnel médical 2 585 5 121 8 043 2 326 5 766 9 097 1 692 3 470 7 929
Médecins, chirurgiens-
3 101 5 567 8 265 2 551 5 993 9 296 1 508 4 867 8 742
dentistes, pharmaciens…
Sages-femmes 1 963 2 742 3 518 1 902 2 701 3 372 1 889 2 571 3 303
Ensemble1 1 497 1 999 3 369 1 334 1 950 3 515 1 255 1 808 2 859
Champ
France entière (excepté Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Mayotte), y compris le service de santé
des armées (SSA), hors stagiaires, internes et externes et y compris contrats aidés. La présente
étude porte sur les établissements dont l’activité économique principale relève des activités hos-
pitalières (code NAF 8610Z) ou ayant la catégorie juridique « établissement d’hospitalisation »
(7364). Pour le secteur hospitalier, les établissements de la fonction publique hospitalière ayant
une activité complémentaire à celles des hôpitaux, comme les activités de blanchisserie, teinture-
rie de gros (code NAF 9601A) ou les services de restauration (code NAF 5629B), sont également pris
en compte. Tous les salariés hospitaliers sont concernés, qu’ils soient fonctionnaires, contractuels
ou membres du personnel médical. Pour le personnel hospitalo-universitaire, seules les heures
effectuées dans la fonction publique hospitalière sont prises en compte ; leur activité d’enseigne-
ment et de recherche et la rémunération qui y est associée sont comptabilisées dans la fonction
publique de l’État et ne sont pas intégrées ici.
Méthode
L’évolution des sources pour le secteur privé – remplacement progressif de la déclaration annuelle
de données sociales (DADS) par la déclaration sociale nominative (DSN) depuis 2016 – a entraîné
une refonte complète de la chaîne de traitements statistiques, rendant impossibles les comparai-
sons directes des données de salaire d’un millésime à un autre. À la différence de l’Insee, qui recal-
culait les données en niveau chaque année, la DREES avait choisi une autre méthode, qui consistait
à appliquer les évolutions annuelles calculées pour chaque millésime aux niveaux de 2015 (dernière
année de l’ancienne chaîne de traitement, choisie comme année de base) par agrégat diffusé.
La refonte étant désormais terminée, les données en niveau sont à nouveau exploitées, à la diffé-
rence des précédentes éditions de cette fiche traitant des millésimes 2016 à 2018. Il en résulte des
différences minimes de niveau concernant les salaires 2018.
Sources
La déclaration annuelle de données sociales (DADS) est une formalité déclarative que doit accom-
plir toute entreprise employant des salariés. Dans ce document commun aux administrations fis-
cales et sociales, les employeurs fournissent annuellement et pour chaque établissement un certain
nombre d’informations relatives à l’établissement et aux salariés (la nature de l’emploi et la qualifi-
cation, le montant des rémunérations versées, etc.). La déclaration sociale nominative (DSN)
est une nouvelle source de données mensuelles qui remplace progressivement la plupart
des déclarations sociales, dont les déclarations annuelles de données sociales (DADS). Le système
d’information des agents du secteur public (Siasp) exploite en particulier les informations conte-
nues dans cette déclaration sur le champ de la fonction publique. Il intègre des concepts et des
variables caractéristiques du secteur public, liés notamment au statut de l’agent (grade, échelon,
indice, etc.). Les salaires sont estimés à partir du Siasp pour les hôpitaux publics et de la DADS –
grand format ou de la DSN pour les cliniques privées.
Définition
> Salaire annuel net moyen : il est calculé à partir du salaire net fiscal disponible dans les déclara-
tions annuelles de données sociales (DADS) ou la déclaration sociale nominative (DSN). Il est net de
toutes cotisations sociales, y compris la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au
remboursement de la dette sociale (CRDS). Il ne comprend pas les participations (qui ne sont pas
imposables). Les calculs sont effectués sur l’ensemble des postes, qu’ils soient à temps complet
ou à temps partiel. Les effectifs sont convertis en équivalent temps plein (ETP) au prorata de leur
durée de présence et de leur quotité travaillée. Les salaires de chaque poste sont pondérés par
leur poids en EQTP pour le calcul des moyennes. Ces EQTP propres au calcul des salaires sont très
légèrement différents des ETP utilisés pour la mesure de l’emploi. Sont exclus certains postes cor-
respondant à des éléments de rémunération annexes, ou des postes dont la rémunération horaire
est manifestement incohérente. Par exemple, un poste occupé durant six mois à temps plein et
rémunéré 10 000 euros compte pour 0,5 ETP, rémunéré 20 000 euros par an. Un poste occupé
toute l’année avec une quotité travaillée de 60 % et rémunéré 12 000 euros compte pour 0,6 ETP
rémunéré 20 000 euros par an. Le salaire annuel net moyen est obtenu en pondérant les salaires
annualisés des postes par le nombre d’ETP.