PME en bourse Final
PME en bourse Final
PME en bourse Final
S3 - Droit boursier
Présenté par :
Asmae SIDATE (TN)
Salma EL KHATTABI (TN)
Encadré par :
Les petites et moyennes entreprises (PME) occupent aujourd’hui une place prépondérante
dans le paysage économique marocain. Représentant environ plus de 95% du tissu productif
national, la PME marocaine assure plus que 50% des emplois privés, participe à hauteur de
31% dans les exportations, à plus de 51% dans les investissements privés nationaux et à 40%
dans la production nationale. Ce secteur se distingue par une grande diversité, englobant
aussi bien des micro-entreprises locales que des entreprises innovantes de haute
technologie, ainsi que des entreprises familiales et informelles.
Néanmoins, sa part dans la valeur ajoutée reste en deçà des attentes, elle ne dépasse pas
20%. Cette situation est due aux nombreux problèmes dont souffre cette catégorie
d’entreprises, plus principalement le problème du financement.
Ces approches variées révèlent la multiplicité des dimensions qui caractérisent les PME
marocaines, de leur structure juridique à leur répartition géographique en passant par leur
capacité d’innovation et d’exportation.
Dans cette perspective, ce travail se focalisera sur l'intégration des PME dans le marché
boursier marocain et comment elle peut favoriser leur développement et diversifier leurs
1
options de financement, tout en tenant compte des opportunités et défis spécifiques à ce
processus.
La problématique que soulève cette étude est donc la suivante : Quelle est l'importance de
l'introduction des PME dans la Bourse de Casablanca pour le développement économique
et la diversification des financements ?
Pour y répondre, il est nécessaire de comprendre, en premier lieu, comment les PME
marocaines peuvent jouer un rôle clé dans la croissance économique et la promotion sociale,
tout en identifiant les avantages et inconvénients de leur introduction sur le marché des
capitaux (I). Ensuite, il sera pertinent d'explorer les mesures mises en place pour faciliter leur
intégration dans le marché financier (II).
2
Plan
II. Mesures pour Faciliter l'Intégration des PME dans le Marché Financier
1. Le Programme ELITE
2. Programmes d’appui au financement
3
I. PME Marocaines et Marché des Capitaux
Les petites et moyennes entreprises (PME) marocaines occupent une place centrale dans le
paysage économique du pays, agissant non seulement comme moteurs de croissance, mais
aussi comme leviers de promotion sociale. Cette première section se penchera d'abord sur le
rôle des PME dans la dynamisation de l'économie marocaine et leur contribution à la
création d'emplois et à l'inclusion sociale. Ensuite, nous examinerons les avantages et les
inconvénients liés à leur introduction sur le marché des capitaux, en mettant en lumière les
opportunités qu'elle offre tout en considérant les défis que cela peut engendrer pour ces
entreprises.
1- PME facteur de croissance économique et de promotion sociale
La PME au Maroc a eu sa définition officielle en juillet 2002 avec l’apparition de la loi N°53-
00 formant la charte de la PME1.Selon cette charte, la PME désigne :
Les entreprises « indépendantes » : qui ne sont pas détenue à plus de 25 % du
capital ou des droits de vote.
Pour les entreprises existantes, doivent avoir un effectif moins de 200 employés
permanents, avoir réalisé un chiffre d’affaires hors taxes n’excédants pas 75 millions
de DH et/ou un total de bilan n’excédant pas 50.000.000 de DH, pendant deux
exercices successifs.
Pour les entreprises nouvellement créées, désignent les entreprises ayant moins de
deux années d’existence, doivent engager un programme d’investissement initial
inférieur ou égal à 25 millions de DH et un ratio d’investissement par emploi de
moins de 250 000 DH.
Cette définition est complexe, car il est difficile de déterminer les entreprises qui peuvent
être qualifiées de PME. Ainsi elle écarte une large population des entreprises car les seuils 2
sont relativement bas. De plus cette définition ne distingue pas entre micro entreprises,
petite entreprise et moyenne entreprise, et s’applique à tous les secteurs d’activité.
A l’instar de la définition officielle de la charte des PME, l’ANPME et la CGEM 3 ont adopté
une nouvelle définition unique à l’échelle nationale qui contribue à la cohérence des
dispositifs d’appui aux PME, et qui tient compte uniquement le critère de chiffre d’affaires
pour définir une PME. Sur la base de ce critère, l’ANPME classe les petites et moyennes
entreprises en trois catégories :
Les très petites entreprises (TPE) : moins de 3 millions de dirhams ;
Les petites entreprises (PE) : entre 3 et 10 millions de dirhams ;
Les moyennes entreprises (ME) : entre 10 et 175 millions de dirham.
1
Loi n° 53-00 formant charte de la petite et moyenne entreprise, Dahir n° 1-02-188 du 12 Joumada I 1423 (23 juillet 2002)
2
Les seuils de définition : chiffre d’affaires, nombre d’employés, total de bilan et le ratio d’investissement.
3
La Confédération Générale des Entreprises Marocaines (CGEM).
4
Alors que le ministère de Commerce, de l’Industrie et de la Nouvelle Technologie, s’appuie
seulement sur le nombre d’employés permanents pour définir la PME. Selon ce critère toute
entreprise qui emploie moins de 200 personnes, est une PME.
Sur la base des données fournies par le ministère de l’industrie, les PME représentent
98,80% de l’ensemble des entreprises marocaines 4.
Mais malgré leur importance pour le développement économique et social, les PME
rencontrent de nombreux défis, notamment en matière d'accès au financement. Ces
difficultés peuvent être d'ordre administratif, réglementaire ou liées aux coûts élevés du
financement.
L'introduction des PME sur le marché boursier de Casablanca offre une solution à ces
problèmes en facilitant l'accès à des capitaux nécessaires à leur croissance.
4
http://www.emergence.gov.ma/COMPETITIVITEPME/Pages/PMEmarocaines.aspx
5
http://www.emergence.gov.ma/COMPETITIVITEPME/Pages/PMEmarocaines.aspx
6
World Bank. (2013). Doing Business 2014: Understanding Regulations for Small and Medium-Size Enterprises. The World
Bank.
7
AMMC (2020) « La revue du marche des capitaux ».Revue n°5 Décembre 2020. P : 17.
8
https://www.casablanca-bourse.com/fr/pourquoi-et-comment-sintroduire
5
L’introduction en Bourse peut être réalisée soit par augmentation de capital avec émission
d’actions nouvelles, soit par cession d’une partie du capital social avec émission d’actions
anciennes. L’émetteur est alors tenu de publier à la faveur d’une note d’information et d’un
prospectus, les deux documents devant être transmis pour approbation à l’AMMC. Avec
l’AMMC vérifiant la conformité de la documentation fournie par l’émetteur à la
réglementation en vigueur, la délivrance du visa pour l’opération est avérée.
De son côté, la Bourse de Casablanca doit aussi donner son aval sur la demande d’admission
du projet ainsi que le calendrier d’opération proposé par l’émetteur.
Les conditions d’éligibilité pour avoir le droit d’accéder à ce marché peuvent être résumées
comme suit :
1. Dégager un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 500 millions de dirhams au titre du dernier
exercice précédant la date de dépôt de la demande d’admission.
2. Avoir employé, pendant les six derniers mois, des collaborateurs dont le nombre moyen
se doit de rester en dessous des 300 personnes ;
3. Dégager un total Bilan inférieur ou égal à 200 millions de dirhams au titre du dernier
exercice précédant la date de dépôt de la demande d’admission9.
De même, nous pouvons synthétiser quatre différences principales entre les PME ayant le
droit d’accéder au marché alternatif (titres de capital) par opposition aux sociétés éligibles
au marché principal :
3. Exigences Comptables :
6
dirigeants, ainsi que les informations relatives aux indicateurs environnementaux, sociaux et
de gouvernance inclus dans le rapport annuel ESG. Cependant, comme pour les entreprises
cotées sur le marché principal, si la date d’admission prévue intervient plus de neuf mois
après la clôture du dernier exercice, les entreprises doivent présenter leurs comptes
semestriels sociaux et consolidés. À la différence des entreprises sur le marché principal, les
PME sont tenues de prévoir une convention d’assistance avec une société de bourse ou un
conseiller en investissement, ainsi qu’un contrat de liquidité d'une durée minimale de deux
ans. Elles doivent également s'assurer que la période de détention des titres par les
actionnaires majoritaires soit d'au moins deux ans.
Les conditions d'accès des PME au marché des capitaux, notamment les exigences de
transparence et de conformité, influencent directement les avantages qu'elles peuvent en
tirer, tout en exposant également les entreprises à des inconvénients tels que des coûts
élevés et des risques liés à la volatilité du marché.
Le listing des PME marocaines sur le marché des capitaux permettrait d’accéder à d’autres
sources de financement que les crédits bancaires dont l’accès peut être parfois compliqué,
voire coûteux, là où il est préconisé d’envisager d’autres alternatives, parmi lesquelles
figureraient, l’émission d’actions ou d’obligations des PME.
Pour satisfaire aux exigences réglementaires des marchés financiers, les PME seraient
amenées à améliorer leur transparence et nécessairement renforcer leur gouvernance, ce
qui aurait également un impact sur la gestion, tout autant que sur la confiance de
l’investisseur et le risque de casser son inévitabilité avec la corruption ou la mauvaise
gestion.
Visibilité et crédibilité :
Le listing accroîtrait la visibilité de l’entreprise, ainsi que sa notoriété. Une entreprise cotée
serait un gage de crédibilité, qui pourrait faciliter son développement en termes de
partenaires, d’investisseurs et de clients. La visibilité et la crédibilité accrues peuvent faciliter
la conclusion de partenariats stratégiques et renforcer les relations commerciales. 10
Croissance et développement :
10
L'introduction en bourse des PME au Maroc : Opportunités et défis" - article, publié dans la Revue Marocaine
de Gestion et d'Economie.
7
L’accès aux capitaux peut favoriser une meilleure dynamique de développement des PME en
particulier si elles envisagent des projets d’expansion ou d’innovation. L’accès à des
financements plus accessibles rendraient envisageables des investissements utiles pour se
repositionner, en tant qu’entreprise concurrentielle dans son secteur d’activités.
Valorisation de l’entreprise :
Pour les actionnaires en place, le listing permettrait avant tout de liquéfier leur
investissement, c’est-à-dire vendre une partie des titres qu’il détient sur le marché
secondaire.
L’introduction en Bourse entraîne des coûts et des frais importants (frais d’audit, de conseil,
de cotation des actions,…) capable de se révéler trop lourds pour certaines PME ; mais,
ensuite dans la vie des sociétés cotées les coûts de l’internalisation qui deviendront
récurrents liant la conformité légale, le respect de l’audit et la communication financière.
Les PME cotées peuvent être soumises à des pressions leur demandant de répondre aux
attentes de leurs investisseurs à court terme qu’elles pourraient être amenées à privilégier à
la rapporte avec la croissance à long terme. Elles doivent publier régulièrement leurs
résultats financiers et répondre aux attentes du marché. Cette pression peut entraîner une
focalisation excessive sur les résultats à court terme, ce qui peut compromettre les
investissements à long terme et la stratégie de croissance de l'entreprise.
Via l’émission de nouvelles actions sur le marché, les actionnaires historiques, notamment
les fondateurs ou les principaux dirigeants, risquent d’être contraints à une dilution de leur
capital et de leur devenir actionnairement dominants.
Dans un environnement où l’entreprise cotée doit faire face à la volatilité des marchés
financiers, le cours de bourse de ses actions sera d’autant plus mobile qu’il sera susceptible
11
https://www.ipo.ma/_files/ugd/78af52_040432fee8164780b13edeaf641012d7.pdf
8
de résultats à partir des attentes du marché ou de la réaction des investisseurs, affectant
potentiellement l’exercice de ses financements et la mise en place de nouvelles actionnaires
répondant à ses besoins. Cette volatilité peut rendre difficile la valorisation précise de
l'entreprise et créer une incertitude pour les actionnaires. De plus, la volatilité des cours de
l'action peut rendre plus difficile l'accès à de nouveaux financements ou l'émission d'actions
supplémentaires.
Il sera compliqué pour la PME, structurée de façon petite en particulier, de mener à bien ces
objectifs régulateurs de conformité des découvertes d’informations financières, des
satisfactions des conditions de gestion de risques et de contrôle de la gouvernance.
Risques de spéculation :
Certaines sociétés, spécialisées en partie dans des secteurs risqués et émergents ou n’étant
pas performantes, pourraient être la cible d’investisseurs spéculatifs plutôt que
d’investisseurs pérennes conduisant à une stabilisation particulière de leurs évolutions
boursières et nuisant à leur image.
La pandémie de Covid-19 a eu des répercussions majeures sur les PME marocaines et leur
capacité à accéder aux marchés financiers, mettant en lumière des défis structurels
exacerbés par la crise. En raison de l'incertitude économique mondiale et nationale, la
performance des entreprises a drastiquement chuté, avec 82 % signalant une baisse de la
demande pour leurs produits et services. Les PME marocaines ont perdu environ 47 % de
leur chiffre d’affaires pendant la pandémie, une érosion particulièrement marquée pour les
petites structures, comparables aux pertes enregistrées en Italie et en Jordanie 12. Ce
contexte a amplifié les difficultés d’accès au financement et accru la vulnérabilité des PME
face à une introduction en bourse.
Face à cette situation, le gouvernement marocain a déployé des mesures d’urgence pour
soutenir la trésorerie et le financement des PME, notamment avec la création d’un fonds
COVID de 3,3 milliards de dollars et le lancement du Fonds Mohammed VI pour
l’investissement13. Ces dispositifs visent à préserver l'accès au crédit et à financer des projets
stratégiques pour limiter les faillites massives.
12
PERSPECTIVES DE L’OCDE SUR LES PME ET L’ENTREPRENEURIAT 2021 © OCDE 2021
13
https://www.banquemondiale.org/fr/news/opinion/2020/12/17/sustainable-pathways-to-strengthen-
moroccos-private-sector-resilience
9
En parallèle, la crise a mis en évidence l’importance de la numérisation et de l’innovation
comme facteurs de résilience. Les PME dotées d’une forte présence en ligne ont été mieux
placées pour absorber les chocs économiques. Néanmoins, un grand nombre d’entreprises
ont montré des lacunes dans l’adoption des technologies numériques, nécessitant un
accompagnement renforcé pour accélérer leur transition.
La pandémie a également ralenti les projets d’introduction en bourse, les PME préférant se
concentrer sur leur survie immédiate. Les investisseurs, de leur côté, ont fait preuve de
prudence face aux entreprises perçues comme fragiles. Ces contraintes soulignent la
nécessité de réformes structurelles pour renforcer la résilience des PME et leur préparer un
meilleur accès au marché des capitaux dans un contexte post-crise.
Enfin, l’impact de la pandémie sur des secteurs-clés tels que le tourisme, l’hébergement et le
transport a été particulièrement marqué, ces domaines étant majoritairement composés de
PME. Les mesures de soutien public ont joué un rôle crucial dans l’atténuation des effets de
la crise, mais elles n’ont pas toujours suffi à garantir une relance uniforme. La pandémie a
ainsi révélé l'importance d'une stratégie financière plus inclusive et durable pour les PME
marocaines.
II. Mesures pour Faciliter l'Intégration des PME dans le Marché Financier
Afin de surmonter les obstacles qui freinent l'accès des PME marocaines au marché des
capitaux, des initiatives stratégiques ont été mises en place pour favoriser leur inclusion
10
financière et renforcer leur compétitivité. Ces mesures visent, d'une part, à offrir un
accompagnement structuré à travers des programmes comme ELITE (A), qui soutiennent les
entreprises dans leur transformation organisationnelle et leur accès aux financements.
D'autre part, elles intègrent des dispositifs d’appui au financement (B), conçus pour
améliorer l’accès au crédit et diversifier les sources de financement disponibles pour les
PME.
1. Le Programme ELITE
ELITE est un programme conçu pour aider les entreprises les plus performantes et les plus
ambitieuses à préparer et à structurer leur croissance. Ce programme facilite et assure un
engagement à long terme entre les entreprises et la communauté d’experts, de conseillers,
et d’investisseurs. Un programme lancé en 2012 à Londres entre la Bourse de Casablanca et
le London Stock Exchange (LSEG) et qui compte plus de 2000 entreprises de 34 pays
différents.14 Le programme ELITE se concentre sur des pays stratégiques comme l'Italie, le
Royaume-Uni, la France, les Pays-Bas et le Maroc15, qui jouent un rôle clé dans le soutien aux
PME grâce à des initiatives innovantes et des réseaux régionaux dynamiques. Le lancement
du programme Elite au Maroc en 2017 a été rendu possible grâce à un partenariat entre le
London Stock Exchange Group, la Bourse de Casablanca et l'Agence de développement
digital (ADD).
Depuis son lancement, le programme ELITE a connu une évolution remarquable, avec une
expansion rapide et des services renforcés pour répondre aux besoins des PME. En 2020,
plus de 1 300 entreprises issues de 45 pays étaient membres du programme. Cette
dynamique s’est poursuivie en 2021, avec l'intégration de plus de 50 PME marocaines, 16
illustrant l'engagement croissant du Maroc dans le développement de son tissu
entrepreneurial grâce à ELITE.
Les entreprises sélectionnées bénéficient d’un accompagnement sur une période de deux
ans, durant laquelle elles suivent des formations visant à renforcer leur capacité à dialoguer
efficacement avec les marchés financiers. Elles accèdent également à un réseau stratégique
14
https://maroc-diplomatique.net/elite-un-programme-demergence-pour-les-pme/
15
https://www.elite-network.com/fr/news/elite-celebrates-its-10-year-anniversary
16
https://boursenews.ma/article/decryptage/bourse-de-casablanca-ce-qu-il-faut-savoir-sur-le-programme-elite
11
comprenant des investisseurs, des conseillers juridiques, des banques, et d’autres
partenaires clés, leur permettant de saisir des opportunités d’affaires et de développer des
stratégies de croissance durable.
Ce programme est conçu pour soutenir les entreprises dans leur parcours de transformation
et leur ouverture aux marchés financiers à travers plusieurs phases clés :
Phase de Formation
Les entreprises participent à des modules sur mesure qui se concentrent sur des thèmes
essentiels tels que la communication financière, le développement stratégique et
l’adaptation de leur organisation. Ces formations visent à outiller les dirigeants et
actionnaires avec les compétences nécessaires pour répondre aux attentes des investisseurs.
Phase de Préparation
Dans cette étape, les entreprises examinent leurs besoins en matière de gouvernance, de
structure organisationnelle et de finances. Avec l’aide de conseillers spécialisés, elles
apportent les ajustements nécessaires pour renforcer leur attractivité auprès des
investisseurs.
Phase d'Exécution
Une fois prêtes, les entreprises peuvent accéder à des financements. Elles profitent d’une
connexion continue à une plateforme internationale, facilitant les échanges avec des
investisseurs, partenaires et clients potentiels. Cette phase est essentielle pour transformer
les opportunités en succès concrets.
Cependant, « L'offre PME» 17est une initiative conjointement portée par l'Autorité
Marocaine du Marché des Capitaux, la Bourse de Casablanca, Maroclear et l'Association
Professionnelle des Sociétés de Bourse (APSB) qui a pour objectif d’adresser les
problématiques concrètes auxquelles sont confrontées les PME souhaitant se financer via le
marché des capitaux. Elle s’articule autour de 3 composantes :
17
https://www.casablanca-bourse.com/fr/pourquoi-et-comment-sintroduire?
scrollTo=comment_sintroduire_bourse
12
Pour optimiser les démarches administratives et réduire la complexité du processus d’accès
au marché, un guichet unique sera instauré. Ce point de contact centralisé permet aux PME
de bénéficier d’une assistance complète tout au long de leur parcours d’introduction. Grâce
à ce guichet unique, les entreprises peuvent obtenir des informations claires, soumettre
leurs dossiers et suivre l’évolution de leurs demandes sans avoir à naviguer à travers de
multiples instances. Cette simplification administrative vise à améliorer l’expérience des PME
et à accélérer leur accès aux marchés financiers.
Dans le cadre du protocole d'accord visant à soutenir les PME, une commission mixte sera
formée, composée de représentants de l'AMMC, de la Bourse de Casablanca, de Maroclear,
de l'APSB, ainsi que d'autres partenaires éventuels. Cette commission a pour mission de
superviser, suivre et développer l'offre destinée aux PME, garantissant ainsi l'atteinte des
objectifs du protocole de manière efficace et coordonnée.
Bien que le programme ELITE constitue une initiative structurante pour faciliter l’accès des
PME marocaines au marché des capitaux, il ne peut à lui seul répondre à l’ensemble des
besoins financiers de ces entreprises. D’autres programmes d’appui ont été développés pour
élargir les possibilités de financement, en intégrant des mécanismes adaptés aux spécificités
des PME. Ces dispositifs complètent l’écosystème d’accompagnement, en visant à renforcer
la résilience des PME et leur capacité à jouer un rôle moteur dans l’économie nationale.
L’une des principales contraintes au financement des PME pourrait se résumer en une
certaine prudence de la part de l’appareil bancaire face à la taille des PME et au « risque
PME » et ce particulièrement dans un contexte de manque de liquidité, ou alors pendant les
deux phases critiques que sont la création et l'expansion. Cette prudence est largement
13
influencée par une limitation généralisée des ressources, la taille des PME étant un facteur
majeur des difficultés d’accès au financement18. De plus, la banque moderne tend à
s’éloigner des spécificités financières des PME, qui reposent sur des relations de proximité et
un management de proximité, plutôt que sur une approche de distanciation 19 . Parmi les
obstacles au financement, on note la difficulté d’obtenir des informations sur la valeur des
PME, ainsi qu'une multitude de contraintes qui empêchent ces entreprises d'atteindre une
taille optimale et stable sur le plan financier20 . La réticence des créanciers face au « risque
PME » complique davantage la situation. Bien que l’élargissement des produits de
financement et l’encouragement de taux d’intérêt faibles soient des outils nécessaires, ils
s’avèrent insuffisants pour maintenir l’investissement et le financement des PME et des
entreprises de taille intermédiaire21. Par ailleurs, la taille et l’âge des PME sont souvent
négativement corrélés aux contraintes de financement22. La disponibilité des crédits est
également influencée par des contraintes relatives à la demande, telles que la taille, la
réputation et la notation de l’emprunteur, ainsi que par des contraintes d’offre, incluant la
structure du marché et les réglementations bancaires23. Enfin, les PME souffrent souvent
d’un manque d’information concernant la gamme de produits de financement et les
conditions nécessaires pour en bénéficier, ce qui limite encore davantage leur accès aux
ressources financières24.
14
objectif de renforcer la compétitivité et d’accompagner les PME les plus performantes à
devenir des grandes entreprises et de faciliter l’accès au financement bancaire. Ce
programme consiste à financer chaque année 80 projets de développement présentés par
des PME devant un comité de sélection Public-Privé (CPP), dans le cadre d’une compétition
nationale d’investissement. Imtiaz finance 20 % de l’investissement total (TTC) matériel
et/ou matériel avec un plafond de 5 millions de dirhams par projet de développement.
Pour accéder, les entreprises doivent remplir plusieurs conditions : elles doivent avoir au
minimum deux années d'existence, disposer d'une notation bancaire favorable, être en règle
vis-à-vis de l'administration fiscale et de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), et
avoir un chiffre d'affaires hors taxes inférieur ou égal à 175 millions de dirhams.
Moussanada, c’est un programme d’accompagnement et de développement de la
compétitivité, il a comme objectif d’accompagner 700 PME chaque année dans leur
démarche de modernisation et d’améliorer leur productivité et compétitivité, à travers la
mise en place des sous programmes d’appuis fonctionnels pour l’ensemble des secteurs
d’activités, visant l’optimisation des fonctions clés des PME : système d’information,
logistique, marketing, labellisation, l’approvisionnement…etc.
Pour accéder, les PME doivent répondre à certaines conditions : leur chiffre d'affaires hors
taxes du dernier exercice doit être inférieur ou égal à 175 millions de dirhams, et elles
doivent être en règle vis-à-vis de l'administration fiscale et de la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale (CNSS).
Dans ce programme, l’agence supporte 70 % des frais d’expertise plafonnés à 1 million de
dirham par entreprise. Jusqu’à août 2014, l’agence compte 1333 bénéficiaires avec plus de
2000 actions d’accompagnement et un budget de 221 millions de dirhams.
En plus, les PME représentant une part significative du portefeuille des banques 26. En
facilitant l'accès à des financements adaptés, ces mécanismes ont non seulement permis aux
PME de se développer et de se structurer, mais ont également renforcé leur contribution à
l'économie nationale en termes d'emplois et de croissance.
Conclusion :
L’accès des PME marocaines au marché des capitaux représente un levier stratégique pour le
développement économique du pays. En tant que moteur de croissance et de création
d’emplois, ces entreprises jouent un rôle crucial dans la dynamique économique nationale.
Cependant, leur introduction sur le marché financier demeure un défi marqué par des
26
Mohamed, OUDGOU & Mohamed, ZEAMARI. (2018). L’apport Des Marchés De Capitaux Au Financement Des
PME Marocaines. European Scientific Journal. 14. 10.19044/esj.2018. v14 n7 p350.
15
contraintes structurelles, des lacunes en matière de gouvernance, et un accès limité aux
outils de financement adaptés.
Le programme ELITE, tout comme d'autres initiatives de soutien au financement, a permis
d’atténuer certaines de ces barrières en offrant un accompagnement personnalisé et en
facilitant la mise en relation avec des investisseurs. Malgré ces efforts, des limites subsistent,
notamment en termes d’accessibilité pour un plus grand nombre d’entreprises et de
consolidation des acquis post-accompagnement.
Bibliographie :
Ouvrage :
AMMC. (2020). La revue du marché des capitaux. Revue n°5 Décembre 2020.
16
Ekpu, V. U. (2016). Determinants of Bank Involvement with SMEs: A Survey of
Demand-Side and Supply-Side Factors. Edited by Springer. New York.
PERSPECTIVES DE L’OCDE SUR LES PME ET L’ENTREPRENEURIAT 2021 ©
OCDE 2021
ARTICLES :
Dietsch, M., & Mahieux, F. (2014). Comprendre le déficit de financement des PME
pour stimuler leur croissance. Revue d'économie financière, 2014/2 (N° 114).
Dufourcq, N. (2014). Le financement des PME : un enjeu de compétitivité. Revue
d'économie financière, 2014/2 (N° 114).
HAMIMIDA, & KHIHEL, F. (2016). Les initiatives en faveur de l’entrepreneuriat au
Maroc : bilan et perspectives. Revue D’études En Management et Finance
D’organisation.
Mohamed, OUDGOU & ZEAMARI, M. (2018). L’apport des marchés de capitaux au
financement des PME marocaines. European Scientific Journal.
THÈSES :
Lee, S., Park, G., Yoon, B., & Park, J. (2010). Open innovation in SMEs: an
intermediated network model.
Webographie :
17