La Pédagogie Différenciée Se Définit Comme

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GENERALITES SUR LA PEDAGOGIE DIFFERENCIEE

I Définitions

La pédagogie différenciée est une pédagogie qui :


 Privilégie l‟enfant, ses besoins et ses possibilités.
 Se différencie des pratiques habituelles selon les besoins des enfants.
 Lui propose des situations d‟apprentissage et des outils variés.
 Ouvre à un maximum d‟enfants les portes du savoir, du savoir-faire, du savoir-être.

Tout enseignant constate, dans la pratique quotidienne, combien le groupe d‟élèves (la classe)
est hétérogène : hétérogénéité d‟âge, de niveau de développement (moteur, cognitif, affectif),
d‟origine socio-culturelle. La pédagogie différenciée est une pédagogie proposant des
apprentissages qui respectent l‟évolution de la pensée enfantine, respectueuse du type
d‟intelligence de chaque enfant, afin que chacun, par des voies qui lui sont propres, puisse
atteindre le maximum de responsabilités.

Différencier, c‟est avoir le souci de la personne sans renoncer à celui de la collectivité,


s‟appuyer sur la singularité pour permettre l‟accès à des outils communs, en un mot : être en
quête d‟une méditation toujours plus efficace entre l‟élève et le savoir

I. Pourquoi différentier: les apports de la différentiation

Le rôle de la pédagogie différentiée c‟est de répondre à l‟hétérogénéité de la classe, quelle


qu‟elle soit et assurer un enseignement pour tous. La différenciation pédagogique est donc la
méthode par excellence de l‟éducation inclusive.
En utilisant une pédagogie différenciée, l‟enseignant assure un progrès, une évolution pour tous
les élèves de sa classe, d‟une manière plus proche des caractéristiques de chacun. Elle prend en
compte le potentiel de chaque élève et encourage les élèves à apprendre l‟un de l‟autre.
La salle de classe devient un terrain de mise en commun des caractéristiques, compétences et
capacités de chacun, pour que les élèves et leur maître s‟appuyant un sur l‟autre pour évoluer. La
différence dans la salle de classe, toute autant normale et courante, est plus une opportunité
qu‟un inconvenant, si elle est correctement mise en œuvre et laisse la place d‟expression pour
chacun.
En définitive, le but de la pédagogie différentiée c‟est de répondre aux besoins spécifiques de
chaque élève, et de les rendre le plus autonomes possibles dans leur processus d‟apprentissage.
En variant les formes de travail, les supports, les pratiques pédagogiques etc., l‟élève acquiert
non seulement des connaissances et compétences, mais également des manières d‟apprentissage
adapté à ses caractéristiques, en résumé, il acquiert aussi des notions sur comment apprendre et
peut les mettre en œuvre.

II. Dispositif de différenciation


Ils s'articulent autour des trois pôles du triangle didactique :

 Personne
 Savoir
 Institution

1. La différenciation des processus d'apprentissage


Les élèves sont répartis en plusieurs groupes qui travaillent chacun simultanément sur les mêmes
objectifs selon des processus différents mis en œuvre à travers des pratiques diversifiées de
travail autonome : le contrat, une grille d'auto-évaluation formative, un projet. La différenciation
des processus est déterminée par une analyse préalable la plus fine possible de l'hétérogénéité
des élèves.
2. La différenciation des contenus d'apprentissage
Les élèves sont répartis en plusieurs groupes qui travaillent chacun simultanément sur des
contenus différents définis en termes d'objectifs cognitifs, méthodologiques et comportementaux.
Ceux-ci sont choisis dans le noyau commun d'objectif inventorié par l'équipe pédagogique ou par
l'enseignant et considérés comme des étapes nécessaires pour que tous accèdent au niveau exigé
par l'institution. Les objectifs sont ensuite cernés par un diagnostic initial révélant l'hétérogénéité
des réussites et des difficultés.

3. La différenciation des structures


Les élèves sont répartis en plusieurs groupes dans des structures différentes de la classe. Ce
dispositif est nécessaire, mais insuffisant. Certes, on ne peut différencier les processus et les
contenus, sans répartir les élèves en sous-groupes, mais ce dispositif met en place un cadre qui
resterait vide et sans effet sur la réussite des élèves si la pédagogie n'était pas différenciée. Cette
carence explique parfois l'échec des groupes de niveau matière. Il est vrai cependant que le
simple fait de différencier les structures permet aux élèves de connaître d'autres types de
regroupement, d'autres lieux, d'autres animateurs, provoquant de nouvelles interactions sociales
et ainsi des réactions constructives à l'apprentissage demandé.
4. Fondements de la pédagogie différenciée

Pour qu‟un élève soit en situation de réussite, il doit acquérir trois pouvoirs :

 Le pouvoir psychique : avoir confiance en lui, mobiliser son énergie à travers la


motivation, préciser son projet.

 Le pouvoir économique : maîtriser les apprentissages, faire preuve de compétences


intellectuelles, techniques, culturelles pour s‟intégrer dans la société.

 Le pouvoir social : acquérir une position valorisée dans et par l‟école, vis-à-vis des pairs,
des éducateurs.

Ces conséquences sont interdépendantes.

Beau projet pour l‟élève que de se mettre en route pour acquérir ces trois pouvoirs.

Belle mission pour l‟école que d‟accompagner l‟élève dans cette conquête étalée de 2 ans 1/2 à
14 ans en ce qui concerne l‟école du fondement.

L‟école dispose d‟une variété de moyens pour réaliser cette

mission. De cet éventail, retirons la pédagogie différenciée.

Celle-ci nous paraît être une piste à privilégier car la mettre en œuvre à l‟école c‟est rejoindre
l‟enfant dans ses dimensions physiques, intellectuelles et sociales.
5. Types de différenciations

5.1. La différenciation institutionnelle

Il s‟agit de la prise en compte des différences entre enfants au niveau de l‟organisation de


l‟institution scolaire : enseignement ordinaire et enseignement spécialisé.

5.2. La différenciation successive

Elle consiste pour l‟enseignant à utiliser successivement diverses méthodes, divers supports,
différentes situations et démarches d‟apprentissage pour que chacun ait un maximum de chance
de trouver, au moins régulièrement, une méthode qui lui convient.

5.3. La différenciation chronologique

Elle consiste à construire une séquence d‟apprentissage, une journée scolaire, une semaine à
partir de groupements différents d‟élèves : alternant entre le grand groupe, les sous-groupes et
l‟élève seul devant sa tâche.

L‟enseignant décidera du pourquoi de tel ou tel groupement.

5.4. La différenciation transdisciplinaire

Cette forme de différenciation consiste à établir une liste de travaux que les élèves doivent
réaliser (une fiche de lecture, un dossier, un travail écrit de synthèse, etc.) et ils choisissent dans
quelle discipline ils vont effectuer ces travaux (ou quel langage ils vont utiliser : le texte narré,
la BD, le conte ou quel point de vue ils vont prendre, etc.)

5.5. La différenciation simultanée

Les élèves effectuent dans le même temps des activités différentes (choisies par eux en fonction
de leurs intérêts ou désignées par l‟enseignant(e) sur base de besoins constatés) ou réalisent de
façons diverses des tâches identiques (avec des ressources ou contraintes personnalisées, en
utilisant des démarches variées, etc.).

5.6. La différenciation par les procédés

Il s'agit pour l'enseignant d'accepter et de valoriser le fait que, dans certaines activités, chacun
réponde avec sa propre solution, ses propres procédures, sans forcément établir de hiérarchie
entre celles qui sont apparues dans la classe.

5.7. La différenciation par les ressources disponibles et les contraintes imposées

Ce type de différenciation vise à adapter la situation qui est comme précédemment la même pour
tous les élèves aux capacités et aux besoins d'apprentissage actuel des élèves, en choisissant
soigneusement les valeurs données à certaines variables de la situation, en proposant des
consignes différentes à certains enfants.
VI. Où ? Quand ? Comment pratiquer la pédagogie différenciée ?

.1. Différencier du point de vue de l’enfant, des enfants :


- A partir de consignes.
- A partir des besoins.
- A partir des modes de représentation.
- A partir des modes de compréhension.
- A partir des apports des enfants, tant matériels que culturels.
- A partir des modes d‟expression.

.2. Différencier du point de vue de l’enseignant, des enseignants


- A partir de la place qu‟il peut occuper dans le groupe d‟élèves qui lui est confié.
L‟enseignant est devant le groupe d‟élèves.
L‟enseignant est derrière le groupe
d‟élèves. L‟enseignant se trouve à côté des
élèves.
- A partir de l‟intention que l‟enseignant se donne ou de la compétence qu‟il veut
construire.
- A partir de situations de plus en plus contraignantes.
- A partir de la conduite d‟une activité, d‟une démarche.
- A partir de la structure du groupe d‟enfants.
- A partir d‟outils présentés aux élèves.
- A partir de matériaux proposés pour apprendre.
- A partir de démarches.
- A partir de prolongements faisant suite à une activité d‟apprentissage.
- A partir du temps pour apprendre.
- A partir des besoins des enfants, des situations rencontrées dans la vie de classe, du cycle.
- A partir des outils d‟apprentissage.
- Différencier du point de vue du savoir. Des savoirs différents, des savoirs minimums
construits ensemble.
- Différencier à partir des taxonomies.
Différencier à partir des interventions du maître.
VII. Différencier à partir de pratiques didactiques vécues par les élèves

- Dans l‟organisation de nos activités.

- Dans la pratique de la correspondance interscolaire.

- Dans la pratique des élocutions, des conférences d‟enfants.

- Dans la pratique de l‟accueil et spécialement à l‟école maternelle.

- Dans la pratique de la lecture d‟un livre.

- Dans la mise en œuvre d‟occasions d‟exercer l‟esprit critique et de se décentrer.

- Dans la pratique de l‟évaluation.

- La différenciation est l'outil de communication pour les enfants, les parents (cahier de
réussite, bulletin).

- Dans la pratique de la dictée.

- La différenciation et l‟exploitation de la presse écrite.

- Par la différenciation au service d‟attitudes, de valeurs.

- Des pratiques qui contiennent, qui sont porteuses des différenciations.

VIII. Les taches de l’enseignant lors d’une séquence de pédagogie différenciée

 Définir des objectifs.


 Gérer de manière souple l‟emploi du temps.
 Mettre en œuvre une évaluation formative.
 Utiliser des outils pédagogiques.
 Prendre en compte les stratégies d‟apprentissage des enfants.
 Diversifier des situations de travail proposées aux enfants.
 Eviter certains pièges.

Mais ne perdons jamais de vue que la pédagogie différenciée est une pédagogie de la réussite qui
touche à la fois au cycle et à l'évaluation formative. Elle varie les démarches pédagogiques, les
méthodes, les supports utilisés. Elle permet à chaque enfant de progresser selon son propre
rythme de travail car chaque enfant est différent.
10. Les limites de la pédagogie différenciée

La pédagogie différenciée part de la nécessité d'une formation générale de base de même niveau
pour l'ensemble de la population et pose le principe de l'éducabilité de tous les élèves. Elle
répond à ce défi en termes de gestion des différences entre les élèves. En conséquence, elle
soulève le problème de la nature des différences à prendre en compte au sein de la population
scolaire pour construire des situations d'apprentissage.

La question est de savoir jusqu'où cette perspective peut-elle négliger des variables d'ordre
didactique, c'est-à-dire spécifiques des contenus enseignés et de leur transmission? Elle ne peut
pas non plus s'envisager sans référence aux évaluations. Par ailleurs, les ouvrages sur la
différenciation proposent des questionnaires ou des entretiens à mener avec les élèves sur leurs
méthodes de travail.

L'observation de leur comportement, l'analyse des questions qu'ils posent, de leurs erreurs, des
demandes d'aides qu'ils formulent, constituent d'autres indices de leurs difficultés. Les
contraintes temporelles qui pèsent sur l'enseignement et l‟utilisation efficiente des grilles
d'analyse, montrent les limites de ces investigations, mais l'instauration de ce questionnement
entre le professeur et l'élève sur les modalités d'accès au savoir peut être très utile.

11 .Les conditions de réussite pour l’apprenant et pour l’enseignant

L'apprenant doit avoir confiance en lui et développer toutes ses potentialités.

 Doit reconnaître ses forces et ses faiblesses.

 Doit maîtriser les apprentissages, coordonner ses savoirs, ses savoir-faire et ses
démarches.

 Doit aussi être capable d'évaluer ses conduites intellectuelles.

 Doit avoir une position valorisante par rapport à ses pairs, autrement dit par rapport
aux autres enfants.

On apprend avec les autres, l'autre n'est pas concurrent, on construit mieux avec l'aide des autres.
Ces trois points sont en interdépendance.

L'enseignant :

 Vivre la différenciation au niveau de l'équipe éducative,

 Favoriser l'égalité des chances par l'égalité des résultats (cf référence aux socles de
compétence),

 Viser la réussite de chaque élève par la prise en compte des différences : intérêt, vécu,
rythme, culture, niveau social, etc. …

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