Chap 3 Sã©ries

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Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 0 M.

Hadda, ENSAM
Table des matières

1 Séries Numériques 3

2 Séries de fonctions 5

3 Séries entières 7

3.1 Rayon de convergence, disque de convergence et domaine de convergence . . . . 7

3.2 Détermination pratique du rayon de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

3.2.1 Encadrement du rayon de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

3.2.2 Comparaison des séries entières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

3.2.3 Formule de Cauchy-Hadamard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

3.2.4 Règle de d’Alembert pour les séries entières . . . . . . . . . . . . . . . . 11

3.3 Opérations sur les séries entières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

3.3.1 Somme de séries entières et multiplication par un scalaire . . . . . . . . . 12

3.3.2 Produit de Cauchy de deux séries entières . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

3.4 Dérivation et intégration des SE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

3.5 Développement en série entière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

3.6 Développements en série entière usuels : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

3.7 Fonction exponentielle complexe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

4 Séries de Fourier 23

5 Analyse complexe 25

1
Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 2 M. Hadda, ENSAM
Chapitre 1

Séries Numériques

3
Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 4 M. Hadda, ENSAM
Chapitre 2

Séries de fonctions

5
Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 6 M. Hadda, ENSAM
Chapitre 3

Séries entières

3.1 Rayon de convergence, disque de convergence et do-

maine de convergence

Définition 3.1.1 Soit (an )n∈N une suite de nombres réels ou complexes. Une série entière est

une série de fonctions de terme général fn (x) = an xn où x ∈ R, resp. fn (z) = an z n où z ∈ C ;

an xn , resp. an z n .
P P
c-à-d une série de la forme

On se place dans le cas complexe, le cas réel s’en déduit sans problème.

Lemme 3.1.1 (Lemme d’Abel) Soit z0 ∈ C∗ . Si la suite an z0n est bornée, alors pour tout


an z n converge absolument.
P
z ∈ C tel que |z| < |z0 |, la série numérique

z n z n P z n
Preuve : On a |an z n | = |an z0n | ≤M avec une série géométrique conver-
z0 z0 z0
gente car |z/z0 | < 1.

an z n une série entière. Il existe un nombre unique R ∈ R+ ∪ {+∞}


P
Théorème 3.1.1 Soit

tel que :

an z n converge absolument ;
P
i) Si |z| < R, la série numérique

an z n diverge grossièrement (an z n ne tend pas vers 0) ;


P
ii) Si |z| > R, la série numérique

an z n converge normalement sur le


P
iii) Si R > 0, pour tout 0 < r < R, la série de fonctions

disque fermé Dr = {z ∈ C : |z| ≤ r}.

7
Le nombre positif R caractérisé par i) et ii) est appelé rayon de convergence de la série

an z n .
P

Le disque ouvert DR = {z ∈ C : |z| < R} est appelé disque de convergence de la série

an z n .
P

Preuve : Soit A = {r ≥ 0/ sup |an rn | < +∞}.


n∈N
Tout d’abord A 6= ∅ car 0 ∈ A.

D’autre part, A est un intervalle de la forme [0, R], [0, R[ ou [0, +∞[ car si r1 ∈ A avec r1 > 0

alors ∀r0 tel que 0 < r0 < r1 , r0 ∈ A.

ii) Si R = +∞, rien à démontrer

Si R < +∞, ∀z ∈ C tel que |z| > R on a |z| ∈ / A (car |z| > R = sup A) ; donc supn |an z n | = +∞

et le t.g. an z n ne tend pas vers 0. On en déduit que an z n diverge grossièrement.


P

i) Soit z ∈ C tel que |z| < R. On choisit r ∈ A tel que |z| < r < R (r existe d’après la

acarctérisation de la borne sup). Dans ce cas la suite (an rn )n est bornée et l’on conclut par le

lemme d’Abel.

iii) Si R > 0, soit r tel que 0 < r < R, alors ∀z ∈ C tel que |z| ≤ r on a |an z n | ≤ |an rn ; d’après

an rn cv abs ainsi an rn cv ce qui entraine la convergence normale de


P P
i) la série numérique

an z n sur Dr .
P
la série

Remarque : Attention : En général une série entière ne converge pas uniformément sur son
P n
disque ouvert de convergence DR = D(O, R). Par exp. z ne converge pas uniformément sur

D(O, 1) car ||fn (z)||∞ = ||z n ||∞ = 1 ne tend pas vers 0.

an z n une série entière de rayon de convergence R. Alors sa somme


P
Corollaire 3.1.1 Soit

est continue sur le disque ouvert DR .

Preuve : Soit z0 ∈ C tel que |z0 | < R. Soit r > 0 tel que |z0 | < r < R. D’après le théorème

an z n cv normalement donc uniformément sur Dr . Comme


P
précédent, la série de fonctions

pour toutn, z 7→ an z n est continue alors la somme S de an z n est aussi continue sur Dr en
P

particulier en z0 . Ceci étant vrai pour ∀z0 ∈ C tel que |z0 | < R, il s’ensuit que S est continue

sur DR .

Remarques :

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an z n est défini par
P
1- Le rayon de convergence d’une SE

R = sup{r ≥ 0 / (an rn )n est bornée}

= sup{r ≥ 0 / sup |an |rn < +∞}


n∈N
X
= sup{|z| / z ∈ C et an z n est convergente}

2- Si R = 0, on dit que la série DV sauf pour z = 0.

3- Si |z| = R, on ne peut rien dire.

z n CV abs si |z| < 1


P
Exemples : 1- D’après la règle de Cauchy ou de d’Alembert, la série

et DV (DV gross.) si |z| > 1 donc R = 1.


P n
2- De même la série z /n CV abs si |z| < 1 et DV (DV gross.) si |z| > 1 ainsi R = 1.

Dans ces deux exemples la série DV pour z = 1 et pour z = −1 elle DV dans l’exp.1 et CV

dans l’exp.2

Définition 3.1.2 (Domaine de convergence) On appelle domaine de convergence de la sé-


+∞
an z n l’ensemble de définition de la fonction f : z 7→ an z n .
P P
rie entière
n=0

Le domaine de convergence Df est :

• dans le cas réel, un intervalle tel que ] − R, R[ ⊂ Df ⊂ [−R, R] ;

• dans le cas complexe, constitué du disque ouvert de convergence et de points situés sur la

an z n converge : D(O, R) ⊂ Df ⊂ DF (O, R).


P
cercle de convergence pour lesquels

Remarque : Tout peut arriver, en effet :


P n 2
pour z /n , le domaine de convergence est DF (O, 1) ;
P n
pour z , le domaine de convergence est D(O, 1) ;
P n
pour z /n, le domaine de convergence est D(O, 1) ∪ {−1}.

Théorème 3.1.2 (Comportement au bord du disque de convergence) Soit an xn une


P
+∞
an xn définie sur [0, R[. Si
P
série entière de rayon de convergence R ∈ ]0, +∞[. Soit S(x) =
n=0
+∞
an Rn converge, alors an R n .
P P
lim S(x) =
x→R− n=0

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3.2 Détermination pratique du rayon de convergence

3.2.1 Encadrement du rayon de convergence

an z n une série entière de rayon de convergence R et soit z0 ∈ C.


P
Proposition 3.2.1 Soit

On a :

an z0n converge alors |z0 | ≤ R ;


P
• Si

an z0n diverge alors |z0 | ≥ R ;


P
• Si

an z0n est semi-convergente alors R = |z0 | (on est sur le cercle de convergence).
P
• Si

(−1)n /n est semi-convergente, donc le RCV de la SE


P P n
Exemple : La série x /n est 1.

3.2.2 Comparaison des séries entières

an z n et bn z n deux séries entières de rayon de convergence


P P
Proposition 3.2.2 Soient

respectifs Ra et Rb . On a

i) Si |an | ≤ |bn | (à partir d’un certain rang) alors Ra ≥ Rb ;

ii) Si an = O(bn ) alors Ra ≥ Rb ;

iii) Si |an | ∼ |bn | alors Ra = Rb .

|bn z n | CV il est de même pour |an z n | ; c-à-d si |z| < Rb


P P
Preuve : Si |an | ≤ |bn | alors si

alors |z| < Ra donc Ra ≥ Rb .

Notons Aa = {r ≥ 0 / (an rn )n est bornée} et Ab = {r ≥ 0 / (bn rn )n est bornée}.

Si an = O(bn ) alors Ab ⊂ Aa d’où Rb ≤ Ra .

Si |an | ∼ |bn | alors Aa = Ab d’où Rb = Ra .

sin(n)xn ?
P
Exemples : 1- Que peut-on dire du RCV de la SE
P n
On a | sin(n)| ≤ n et nx CV abs si |x| < 1 (d’après d’Alembert), donc le RCV R de

sin(n)xn est supérieur ou égal à 1.


P

2- que vaut le RCV de la SE ( π2 − arctan n)xn ?


P

n+1
On a an = π
2
− arctan n = arctan( n1 ) ∼ n1 . Le critère de Cauchy ( (n+1)x
nxn
= n+1
n
|x| −→n |x|)

an xn est égal à 1.
P
nous affirme que le RCV de

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3.2.3 Formule de Cauchy-Hadamard
p
an z n une série entière. On suppose que l = lim |an | ∈ R+ ∪
P n
Proposition 3.2.3 Soit
n
1
{+∞}. Alors son rayon de convergence est donné par = l;
R
1 1
avec par convention = +∞, = 0.
0 ∞

Preuve : On applique le critère de Cauchy :


p p
• Si lim n |an z n | < 1 alors la série numérique an z n cv abs., dans ce cas on a |z| lim n |an | < 1 ;
P
n n

an z n cv abs donc R ≥ 1/l.


P
c-à-d si |z| < 1/l alors la série
p
an z n DV gross. (an z n ne tend pas vers 0), ainsi
P
• Si lim n |an z n | > 1, c-à-d si |z| > 1/l alors
n

R ≤ 1/l et par suite R = 1/l.

3.2.4 Règle de d’Alembert pour les séries entières


an
an z n une série entière telle que an 6= 0, ∀n ∈ N. Si lim
P
Proposition 3.2.4 Soit = l,
n an+1
1
alors le rayon de convergence de la série est donné par = l.
R

Preuve : Appliquer la règle de d’Alembert pour les séries numériques.

Remarque : La proposition Cauchy-Hadamard donne une caractérisation du rayon de conver-

gence d’une SE, alors que la proposition (d’Alembert) ne donne sa valeur que dans le cas où la
 a 
n+1
limite de la suite existe.
an n

z n . En effet :
P
Exemples : 1- Déterminer le RCV et la somme de la série
P n
la règle de d’Alembert entraine R = 1 (an = 1, ∀n). De plus, pour tout z tel que |z| < 1, z
1
est une série géométrique qui CV vers S(z) = .
1−z
Remarquons que pour tout z tel que z tel que |z| = 1, la série DV (et on a pour z 6= 1 et |z| = 1
1 − z n+1
la somme partielle Sn = 1 + z + · · · + z n = ne CV pas).
1−z
2- Déterminer le RCV de :
P zn 1 an+1 n2
• : on a a n = et = −→ 1 ; donc R = 1. De plus pour tout z tel que
n2 n2 an (n + 1)2
|z| = 1 la série cv abs.
an+1
n!z n :
P
• = n + 1 −→ +∞, d’où r = 1/∞ = 0 ; la série ne cv en aucun pointz sauf si
an

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z = 0.
an+1
an z n est égal à 1 car lim
P
3- Soit P ∈ C[X] et soit an = P (n). Le RCV de la SE =
n an
P (n+1)
lim P (n)
= 1.
n

4- α ∈ C∗ , an = P (n)αn : R = 1/|α|.
P n
5- z /n! : R = +∞.

3.3 Opérations sur les séries entières

3.3.1 Somme de séries entières et multiplication par un scalaire

an z n et bn z n deux séries entières de rayon de convergence res-


P P
Théorème 3.3.1 Soient

pectifs Ra et Rb . Alors :

i) la série (an + bn )z n a un rayon de convergence R = min(Ra , Rb ) si Ra 6= Rb ou R ≥ Ra si


P

Ra = Rb .

λan z n (λ ∈ C) a un rayon de convrgence égal à Ra si λ 6= 0 ou +∞ si λ = 0.


P
ii) la série

Preuve : • Supposons sans perte de généralité que Ra < Rb .

an z n et bn z n cv abs donc (an + bn )z n cv abs aussi, ainsi


P P P
On a ∀z tel que |z| < Ra ,

an z n DV gross. et bn z n cv donc (an + bn )z n


P P P
R ≥ Ra . De plus, si Ra < |z| < Rb alors

DV gross. et R ≤ Ra d’où R = Ra .

• Supposons que Ra = Rb :

an z n et bn z n cv abs donc (an + bn )z n cv abs d’où R ≥ Ra .


P P P
∀z tel que |z| < Ra on a

an z n et bn z n DV donc on ne
P P
D’autre part, pour z tel que |z| > Ra = Rb les deux séries

peut rien dire.

3.3.2 Produit de Cauchy de deux séries entières

an z n et bn z n deux séries entières de rayon de convergence res-


P P
Théorème 3.3.2 Soient

pectifs Ra et Rb . Alors le produit de Cauchy de deux séries entières est une série entière de la
n
cn z n avec cn =
P P
forme ak bn−k et son rayon de convergence R vérifie R ≥ min(Ra , Rb ). De
k=0

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plus, pour |z| < min(Ra , Rb ) on a
+∞
X +∞
X +∞
 X 
n n
cn z = an z bn z n
n=0 n=0 n=0

an z n et bn z n cv abs, donc par produit de Cauchy la


P P
Preuve : Si |z| < min(Ra , Rb ) alors

cn z n cv abs et on l’égalité précédente ; ainsi R ≥ min(Ra , Rb ).


P
série

Remarque : Le RCV d’un produit ou d’une somme de SE peut être strictement supérieur à

min(Ra , Rb ). Par exp :

(1 + 2n )z n et (1 − 2n )z n ont pour RCV 1/2 ; leur somme


P P P n
1- les deux SE 2z a pour

RCV 1.

z n a pour RCV 1 ; et le polynôme 1 − z est une SE particulière de RCV +∞. Leur


P
2- la SE
P+∞ n
P+∞ n
produit a pour RCV +∞ car n=0 cn z = (1 − z). n=0 z = 1.

3-
+∞ +∞
1 1 1 X
n
X
2
= = z . zn
(1 − z) 1−z 1−z n=0 n=0
+∞ X
X n
1 zn

=
n=0 k=0
+∞
X
= (n + 1)z n ,
n=0

dans ce cas on a précisément R = 1 = min(R1 , R2 ) où R1 = R2 = 1.

Applications :
P zn
A1. Soit la SE n!
de RCV +∞ et de somme S. Alors on a : S(z + z 0 ) = S(z).S(z 0 )
0 0
c-à-d ez+z = ez .ez , en effet ∀z, z 0 ∈ C :
+∞ n X +∞ 0 n +∞  Xn
X z z X z k z 0 n−k 
. =
n=0
n! n=0 n! n=0 k=0
k! (n − k)!
+∞  X
n
X Ck n k 0 n−k

= z z
n=0 k=0
n!
+∞
X (z + z 0 )n
=
n=0
n!

an z n une SE de RCV R et de somme S. On cherche à substituer z 2 dans cette série.


P
A2. Soit

Il est clair que si |z 2 | < R, la série an z 2n cv abs et si |z 2 | > R cette série DV gross. ; donc le
P

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an z 2n est égal à
P
RCV de R.
an+1
p
an z 2n est égal à
P
En particulier si la limite de an
existe et vaut l, alors le RCV de 1/l.

3.4 Dérivation et intégration des SE

Définition 3.4.1 f : C −→ C, z 7−→ f (z) est dite dérivable (au sens complexe) au point
f (z0 + h) − f (z0 ) df
z0 ∈ C si lim existe. On note cette limite f 0 (z0 ) ou (z0 ).
h→0,h6=0 h dz
an z n une série entière de somme S et de rayon de convergence R.
P
Théorème 3.4.1 Soit

Alors :
+∞
an z n est de classe C ∞ dans D(O, R) ;
P
i) la fonction S(z) =
n=0
nan z n−1 , n(n − 1)an z n−2 , . . . , n(n − 1) . . . (n − k + 1)an z n−k ,
P P P
ii) les séries entières
n≥1 n≥2 n≥k
. . . , ont également R pour rayon de convergence.

Preuve : Utiliser la caractérisation (Cauchy-Hadamard) du RCV.

Dans la suite de cette section, on va se limiter au cas où la variable est réelle.

an xn une
P
Corollaire 3.4.1 (Dérivation des séries entières d’une variable réelle) Soit

série entière (x ∈ R) de somme S et de rayon de convergence R. Alors la fonction S est indé-

finiment dérivable sur l’intervalle ouvert de convergence ] − R, +R[ et les dérivées successives

sont les sommes des séries obtenues en dérivant le terme général de la série de départ. Ainsi

on a :
+∞
X (k)
(k)
∀k ∈ N, S (x) = an x n
n=0
+∞
X
= n(n − 1) . . . (n − k + 1)an xn−k
n=k
+∞
an xn définie et continue sur ]−R, +R[ et la série des dérivées converge
P
Preuve : On a S(x) =
n=0
uniformément (cv normalement) sur tout intervalle [−r, +r] avec r < R. Donc S est dérivable
+∞
sur [−r, +r], ∀r < R ; par suite S est dérivable sur ] − R, +R[ et on a S 0 (x) =
P n n−1
na x ,
n=0
x ∈] − R, +R[. De plus le théorème précédent montre que cette série dérivée a également R

pour RCV. Et par itérations successives, on obtient le résultat.

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an xn une série entière (x ∈ R) de somme S et de rayon de conver-
P
Corollaire 3.4.2 Soit

gence R. Alors ∀k ∈ N, S (k) (0) = k!ak .

Corollaire 3.4.3 (Intégration des séries enti`’res d’une variable réelle) Soit an xn une
P

P an n+1
série entière (x ∈ R) de somme S et de rayon de convergence R. Alors la série x
n+1
a également R pour rayon de convergence et on a
Z x Z x +∞
X 
∀x ∈ ] − R, +R[, S(t)dt = an tn dt
0 0n=0
+∞ Z x +∞
X   X an
= an tn dt = xn+1
n=0 0 n=0
n + 1

an xn converge uniformément sur tout intervalle [−r, +r], ∀r < R, donc


P
Preuve : • La série

S est intégrable terme à terme sur ces intervalles et par suite sur l’intervalle ] − R, +R[ ; de plus

on a les égalités précédente.


P an n+1 an−1
• Soit R0 le RCV de la série primitive x . On pose bn = pour n ≥ 1.
n+1 n
r 1
Si 0 < r < R, ∃M ≥ 0 tel que ∀n, |an |rn ≤ M , donc |bn rn | = |an−1 |rn−1 . ≤ M r ( ≤ 1),
n n
n 0
c-à-d (bn r )n est bornée ce qui implique r ≤ R et ceci pour tout r < R. On en déduit que

R ≤ R0 .

Supposons que R < R0 . Soient r1 et r2 tels que R < r1 < r2 < R0 , alors la suite (bn r2n )n est

bornée (par déf. de R0 ), il existe donc k ≥ 0 tel que ∀n ≥ 1, |bn r2n | ≤ k. Ainsi on a

1  r n
1
|an r1n | = |(n + 1)bn+1 |r1n = |bn+1 |r2n+1 (n + 1)
r2 r2
k  r n
1
≤ (n + 1) −→n 0
r2 r2

ce qui prouve que la suite (an r1n )n est bornée d’où r1 ≤ R ce qui est absurde.

3.5 Développement en série entière

Définition 3.5.1 Une fonction f d’une variable réelle x est dite développable en série en-

an xn de rayon de convergence
P
tière (DSE) en 0 sur ] − r, +r[ s’il existe une série entière
+∞
an x n .
P
R ≥ r telle que ∀x ∈ ] − r, +r[, f (x) =
n=0

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Définition 3.5.2 Une fonction f d’une variable complexe z est dite développable en série

an z n de rayon de convergence
P
entière (DSE) en 0 sur D(O, r) s’il existe une série entière
+∞
an z n .
P
R ≥ r telle que ∀z ∈ D(O, r), f (z) =
n=0

Remarque : f est dite DSE au voisinage de z0 si la fonction z 7→ f (z +z0 ) est DSE au voisinage

de 0.
1
Exemples : 1- la fonction f (z) = , pour z 6= 1, est DSE au voisinage de 0 ; en effet f est
1−z
P n
la somme de la série entière z de RCV 1.
1
2- DSE de f (x) = au voisinage de x = 1 :
1+x
on pose t = x − 1, x −→ 0 quand x −→ 1, et
1 1 1 1
f (x) = = =
1+x 2+t 2 1 + 2t
+∞
1 X  t n t
= − pour | | < 1
2 n=0 2 2
+∞
X (−1)n
= tn pour |t| < 2
n=0
2n+1
+∞
X (−1)n
= n+1
(t − 1)n
n=0
2
Dans la suite de cette section, on se limite au cas d’une variable réelle.
X f (n) (0)
Définition 3.5.3 Soit f une fnt de classe C ∞ définie au voisinage de 0. La SE xn
n!
s’appelle la série de Taylor de f .

Proposition 3.5.1 (C.N.) Si f est DSE au vsge de 0, alors f est de classe C ∞ sur l’intervalle

] − R, +R[ oé R est le RCV da la SE. De plus son DSE est unique et est donné par sa série de

Taylor.

Corollaire 3.5.1 Soit f une fonction DSE au vsge de 0. Si f est paire (resp. impaire), son

DSE ne contient que des puissances paires (resp. impaire).

Le fait que f soit C ∞ sur ] − R, +R[ n’implique pas nécessairement que cette fonction est

DSE, méme si sa série de Taylor converge. Par exp. Soit f la fonction définie par

 e− x12 si x > 0

f (x) =
 0 si x ≤ 0

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On vérifie facilement que f est indéf. dérivable sur R et que ∀n ∈ N, f (n) (0) = 0. Si f 0 était

DSE, son développement serait la série (de Taylor) nulle, ce qui n’est pas possible car f n’est

pas identiquement nulle sur aucun int. de la forme ] − r, r[.

Rq : (C.N.S.) Soit f une fonction d’une variable réelle x déf et indéf. dérivable sur ] − r, r[.

Alors f est DSE sur ] − r, r[ ssi les deux conditions suivantes sont satisfaites :
X f (n) (0)
i) la série de Taylor xn a un RCV R ≥ r.
n!
ii) la somme de cette série vaut f sur ] − r, r[.

Théorème 3.5.1 Soit f une fonction indéf dérivable sur ] − r, r[ Si toutes les dérivées de f

sont majorées par la méme constante M > 0 (c-à-d si elles sont uniformément bornées) c-à-d

aussi si |f (n) (x)| ≤ M , ∀n ∈ N, ∀x ∈] − r, r[, alors f est DSE sur ] − r, r[ et on a


+∞ (n)
X f (0)
f (x) = xn
n=0
n!

Dém : La formule de Taylor-Lagrange appliquée é f s’écrit


n
X xk xn+1 (n+1)
f (x) = f (k) (0) + f (θx), oé 0 < θ < 1 ,
k! (n + 1)!
|k=0 {z }
Sn (x)

anisi on a

xn+1 (n+1)
|f (x) − Sn (x)| = | f (θx)|
(n + 1)!
rn+1
≤ M −→ 0 quand n → ∞
(n + 1)!
| {z }
t.g. d’une série CV

par suite Sn −→n→∞ f (quand n → ∞) uniformément sur ] − r, r[.

* Autre méthode pour déterminer le DSE d’une fonction :

Exp. Soit α ∈ R et soit f (x) = (1 + x)α . La fnt f est DSE sur ] − 1, 1[ et on a

+∞
X α(α − 1) · · · (α − n + 1)
∀x ∈] − 1, 1[ , f (x) = 1 + xn
n=1
n!

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.

En effet, la fonction f est l’unique solution, pour |x| < 1, du probléme de Cauchy

 (1 + x)f 0 (x) = αf (x)

(P)
f (0) = 1

an xn de RCV R est solution de (P) ssi


P
La somme d’une série entière

 (1 + x) P+∞ an xn 0 = α P+∞ an xn
 
n=0 n=0

a0 = 1 , ∀x ∈] − R, R[

c-à-d 
 (1 + x) P+∞ nan xn−1 = α P+∞ an xn

n=1 n=0

a0 = 1 , ∀x ∈] − R, R[

ainsi
+∞
X +∞
X +∞
X
n−1 n
nan x + nan x = α an x n ,
n=1 n=0 n=0
+∞ 
X 
(n + 1)an+1 + (n − α)an xn = 0,
n=1

et par unicité du DSE, on a



 (n + 1)an+1 + (n − α)an = 0 , ∀n ∈ N

a0 = 1

ce qui entraine 
α−n
 an+1 = a , ∀n ∈ N

n+1 n

a0 = 1

on en déduit que
α(α − 1) · · · (α − n + 1)
an = .
n!
Comme lim | an+1 | = lim | α−n | = 1, le RCV de la série obtenue est R = 1. Par suite la
n→+∞ an n→+∞ n+1

somme +∞ n
P
n=0 an x est solution de (P) sur l’int. ] − 1, 1[ et est égale à f sur cet int. ; f est bien

DSE sur ] − 1, 1[.

Méthode pratique pour obtenir un DSE :

• A partir des DSE usuels, on utilise les opérations (combinaisons linéaires, produit de Cauchy),

les substitutions, mais aussi intégration et dérivation terme à terme.

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• On peut aussi utiliser comme on vient de voir dans l’esxp. précédent, une équation différentielle

vérifiée par la fnt.

3.6 Développements en série entière usuels :

Considérons les trois DSE que l’on a vu jusqu’à maintenant :


+∞
1 X
• = xn ; R = 1
1 − x n=0
+∞ n
x
X x
•e = ; R = +∞
n=0
n!
+∞
α
X α(α − 1) · · · (α − n + 1) n
• (1 + x) = 1 + x ; R = 1.
n=1
n!

A partir de ces trois DSE et par application des techniques des parties précédentes, on va

obtenir d’autres DSE.

Par combinaisons linéaires :

cette technique est utilisée pour les fnts circulaires sin et cos. Elle est aussi utilisée pour les fnts

hyperboliques cosh et sinh déf sur ] − ∞, +∞[ :


+∞
ex + e−x X x2n
• cosh x = = ; R = +∞
2 n=0
(2n)!
+∞
ex − e−x X x2n+1
• sinh x = = ; R = +∞.
2 n=0
(2n + 1)!
1
On peut déduire le DSE de la fnt tanh sur ] − ∞, +∞[ où tanh x = sinh x .
cosh x

Par substitution :
+∞
1 1X a n n b
• = − x ; R = | | pour a 6= 0, b 6= 0.
ax + b b n=0 b a
+∞
1 X
• 2
= x2n ; R = 1
1−x n=0
+∞
1 X
• = (−1)n x2n ; R = 1
1 + x2 n=0
+∞
1 X 1.3 · · · (2n − 1) 2n
• √ =1+ n n!
x ; R=1
1 − x2 n=0
2
+∞
1 X 1.3 · · · (2n − 1) 2n
• √ =1+ (−1)n n n!
x ; R=1
1 − x2 n=0
2

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Par dérivation :
+∞
1 X
• 2
= nxn−1 ; R = 1
(1 − x) n=1

Par intégration :
+∞ Z x
X (−1)n+1 n dt 
• ln(1 + x) = x ; R = 1 ln(1 + x) =
n=1
n 0 1+t
+∞
X xn
• ln(1 − x) = − ; R=1
n=1
n
+∞ 2n+1 Z x
n x dt 
X
• arctan x = (−1) ; R = 1 arctan x = 2
n=0
2n + 1 0 1+t
+∞ Z x
X 1.3 · · · (2n − 1) x2n+1 dt 
• arcsin x = x + n
; R = 1 arcsin x = √
n=1
2 n! 2n + 1 0 1 − t2
+∞ Z x
π X 1.3 · · · (2n − 1) x2n+1 π dt 
• arccos x = − x − n n!
; R = 1 arccos x = − √ .
2 n=1
2 2n + 1 2 0 1 − t2

3.7 Fonction exponentielle complexe :

Définition 3.7.1 Soit z ∈ C. On appelle exponentielle complexe de z le nbre complexe noté ez

déf. par
+∞ n
X z
ez =
n=0
n!
X zn
La SE a un RCV R = +∞.
n!
Définition 3.7.2 Pour tout z ∈ C. On pose
+∞ +∞
X z 2n X z 2n+1
cosh z = , sinh z =
n=0
(2n)! n=0
(2n + 1)!
+∞ +∞
X z 2n
n
X z 2n+1
cos z = (−1) , sin z = (−1)n
n=0
(2n)! n=0
(2n + 1)!
Lé encore le RCV des séries ci-dessus est R = +∞.

Proposition 3.7.1 ∀z ∈ C, on a

ez + e−z ez − e−z
cosh z = , sinh z =
2 2
eiz + e−iz eiz − e−iz
cos z = , sinh z =
2 2i
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Remarquons bien que les fnts z 7→ cos z et z 7→ cosh z sont paires, alors que les fnts z 7→ sin z

et z 7→ sinh z sont impaires.

Proposition 3.7.2 ∀z ∈ C, on a

cosh z + sinh z = ez , cosh z − sinh z = e−z

cosh z + i sin z = eiz , cos z − i sin z = e−iz

Corollaire 3.7.1 ∀z, z 0 ∈ C, ∀n ∈ N, on a

ez z−z 0
ez 6= 0, z 0 = e , (ez )n = enz
e

Formules trigonométriques et hyperboliques :

∀z, z 0 ∈ C :

cosh(z + z 0 ) = cosh z cosh z 0 + sinh z sinh z 0 , sinh(z + z 0 ) = sinh z cosh z 0 + cosh z sinh z 0

cos(z + z 0 ) = cos z cos z 0 − sin z sin z 0 , sin(z + z 0 ) = sin z cos z 0 + cos z sin z 0

Proposition 3.7.3 Soit z = x + iy ∈ C où x, y ∈ R. Alors on a

1. Re(ez ) = ex cos y et Im(ez ) = ex sin y ( où Re et Im désignent la partie réelle et la

partie imaginaire )

2. |ez | = ex ( |ez | est le module de ez )

3. arg(ez ) = y ( arg(ez ) est l’argument de ez ).

Corollaire 3.7.2 ∀z, z 0 ∈ C :

1. ez = 1 ssi z ∈ 2iπZ
0
2. ez = ez ssi z − z 0 ∈ 2iπZ

Corollaire 3.7.3 DSE des fnts sin et cos :


+∞
eix + e−ix X x2n
1. cos x = = (−1)n , R = +∞
2 n=0
(2n)!
+∞
eix − e−ix X x2n+1
2. sin x = = (−1)n , R = +∞.
2 n=0
(2n + 1)!

Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 21 M. Hadda, ENSAM


Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 22 M. Hadda, ENSAM
Chapitre 4

Séries de Fourier

23
Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 24 M. Hadda, ENSAM
Chapitre 5

Analyse complexe

25

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