Chap 3 Sã©ries
Chap 3 Sã©ries
Chap 3 Sã©ries
Hadda, ENSAM
Table des matières
1 Séries Numériques 3
2 Séries de fonctions 5
3 Séries entières 7
4 Séries de Fourier 23
5 Analyse complexe 25
1
Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 2 M. Hadda, ENSAM
Chapitre 1
Séries Numériques
3
Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 4 M. Hadda, ENSAM
Chapitre 2
Séries de fonctions
5
Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 6 M. Hadda, ENSAM
Chapitre 3
Séries entières
maine de convergence
Définition 3.1.1 Soit (an )n∈N une suite de nombres réels ou complexes. Une série entière est
an xn , resp. an z n .
P P
c-à-d une série de la forme
On se place dans le cas complexe, le cas réel s’en déduit sans problème.
Lemme 3.1.1 (Lemme d’Abel) Soit z0 ∈ C∗ . Si la suite an z0n est bornée, alors pour tout
an z n converge absolument.
P
z ∈ C tel que |z| < |z0 |, la série numérique
z n z n P z n
Preuve : On a |an z n | = |an z0n | ≤M avec une série géométrique conver-
z0 z0 z0
gente car |z/z0 | < 1.
tel que :
an z n converge absolument ;
P
i) Si |z| < R, la série numérique
7
Le nombre positif R caractérisé par i) et ii) est appelé rayon de convergence de la série
an z n .
P
an z n .
P
D’autre part, A est un intervalle de la forme [0, R], [0, R[ ou [0, +∞[ car si r1 ∈ A avec r1 > 0
Si R < +∞, ∀z ∈ C tel que |z| > R on a |z| ∈ / A (car |z| > R = sup A) ; donc supn |an z n | = +∞
i) Soit z ∈ C tel que |z| < R. On choisit r ∈ A tel que |z| < r < R (r existe d’après la
acarctérisation de la borne sup). Dans ce cas la suite (an rn )n est bornée et l’on conclut par le
lemme d’Abel.
iii) Si R > 0, soit r tel que 0 < r < R, alors ∀z ∈ C tel que |z| ≤ r on a |an z n | ≤ |an rn ; d’après
an z n sur Dr .
P
la série
Remarque : Attention : En général une série entière ne converge pas uniformément sur son
P n
disque ouvert de convergence DR = D(O, R). Par exp. z ne converge pas uniformément sur
Preuve : Soit z0 ∈ C tel que |z0 | < R. Soit r > 0 tel que |z0 | < r < R. D’après le théorème
pour toutn, z 7→ an z n est continue alors la somme S de an z n est aussi continue sur Dr en
P
particulier en z0 . Ceci étant vrai pour ∀z0 ∈ C tel que |z0 | < R, il s’ensuit que S est continue
sur DR .
Remarques :
Dans ces deux exemples la série DV pour z = 1 et pour z = −1 elle DV dans l’exp.1 et CV
dans l’exp.2
• dans le cas complexe, constitué du disque ouvert de convergence et de points situés sur la
On a :
an z0n est semi-convergente alors R = |z0 | (on est sur le cercle de convergence).
P
• Si
respectifs Ra et Rb . On a
sin(n)xn ?
P
Exemples : 1- Que peut-on dire du RCV de la SE
P n
On a | sin(n)| ≤ n et nx CV abs si |x| < 1 (d’après d’Alembert), donc le RCV R de
n+1
On a an = π
2
− arctan n = arctan( n1 ) ∼ n1 . Le critère de Cauchy ( (n+1)x
nxn
= n+1
n
|x| −→n |x|)
an xn est égal à 1.
P
nous affirme que le RCV de
gence d’une SE, alors que la proposition (d’Alembert) ne donne sa valeur que dans le cas où la
a
n+1
limite de la suite existe.
an n
z n . En effet :
P
Exemples : 1- Déterminer le RCV et la somme de la série
P n
la règle de d’Alembert entraine R = 1 (an = 1, ∀n). De plus, pour tout z tel que |z| < 1, z
1
est une série géométrique qui CV vers S(z) = .
1−z
Remarquons que pour tout z tel que z tel que |z| = 1, la série DV (et on a pour z 6= 1 et |z| = 1
1 − z n+1
la somme partielle Sn = 1 + z + · · · + z n = ne CV pas).
1−z
2- Déterminer le RCV de :
P zn 1 an+1 n2
• : on a a n = et = −→ 1 ; donc R = 1. De plus pour tout z tel que
n2 n2 an (n + 1)2
|z| = 1 la série cv abs.
an+1
n!z n :
P
• = n + 1 −→ +∞, d’où r = 1/∞ = 0 ; la série ne cv en aucun pointz sauf si
an
4- α ∈ C∗ , an = P (n)αn : R = 1/|α|.
P n
5- z /n! : R = +∞.
pectifs Ra et Rb . Alors :
Ra = Rb .
DV gross. et R ≤ Ra d’où R = Ra .
• Supposons que Ra = Rb :
an z n et bn z n DV donc on ne
P P
D’autre part, pour z tel que |z| > Ra = Rb les deux séries
pectifs Ra et Rb . Alors le produit de Cauchy de deux séries entières est une série entière de la
n
cn z n avec cn =
P P
forme ak bn−k et son rayon de convergence R vérifie R ≥ min(Ra , Rb ). De
k=0
Remarque : Le RCV d’un produit ou d’une somme de SE peut être strictement supérieur à
RCV 1.
3-
+∞ +∞
1 1 1 X
n
X
2
= = z . zn
(1 − z) 1−z 1−z n=0 n=0
+∞ X
X n
1 zn
=
n=0 k=0
+∞
X
= (n + 1)z n ,
n=0
Applications :
P zn
A1. Soit la SE n!
de RCV +∞ et de somme S. Alors on a : S(z + z 0 ) = S(z).S(z 0 )
0 0
c-à-d ez+z = ez .ez , en effet ∀z, z 0 ∈ C :
+∞ n X +∞ 0 n +∞ Xn
X z z X z k z 0 n−k
. =
n=0
n! n=0 n! n=0 k=0
k! (n − k)!
+∞ X
n
X Ck n k 0 n−k
= z z
n=0 k=0
n!
+∞
X (z + z 0 )n
=
n=0
n!
Il est clair que si |z 2 | < R, la série an z 2n cv abs et si |z 2 | > R cette série DV gross. ; donc le
P
Définition 3.4.1 f : C −→ C, z 7−→ f (z) est dite dérivable (au sens complexe) au point
f (z0 + h) − f (z0 ) df
z0 ∈ C si lim existe. On note cette limite f 0 (z0 ) ou (z0 ).
h→0,h6=0 h dz
an z n une série entière de somme S et de rayon de convergence R.
P
Théorème 3.4.1 Soit
Alors :
+∞
an z n est de classe C ∞ dans D(O, R) ;
P
i) la fonction S(z) =
n=0
nan z n−1 , n(n − 1)an z n−2 , . . . , n(n − 1) . . . (n − k + 1)an z n−k ,
P P P
ii) les séries entières
n≥1 n≥2 n≥k
. . . , ont également R pour rayon de convergence.
an xn une
P
Corollaire 3.4.1 (Dérivation des séries entières d’une variable réelle) Soit
finiment dérivable sur l’intervalle ouvert de convergence ] − R, +R[ et les dérivées successives
sont les sommes des séries obtenues en dérivant le terme général de la série de départ. Ainsi
on a :
+∞
X (k)
(k)
∀k ∈ N, S (x) = an x n
n=0
+∞
X
= n(n − 1) . . . (n − k + 1)an xn−k
n=k
+∞
an xn définie et continue sur ]−R, +R[ et la série des dérivées converge
P
Preuve : On a S(x) =
n=0
uniformément (cv normalement) sur tout intervalle [−r, +r] avec r < R. Donc S est dérivable
+∞
sur [−r, +r], ∀r < R ; par suite S est dérivable sur ] − R, +R[ et on a S 0 (x) =
P n n−1
na x ,
n=0
x ∈] − R, +R[. De plus le théorème précédent montre que cette série dérivée a également R
Corollaire 3.4.3 (Intégration des séries enti`’res d’une variable réelle) Soit an xn une
P
P an n+1
série entière (x ∈ R) de somme S et de rayon de convergence R. Alors la série x
n+1
a également R pour rayon de convergence et on a
Z x Z x +∞
X
∀x ∈ ] − R, +R[, S(t)dt = an tn dt
0 0n=0
+∞ Z x +∞
X X an
= an tn dt = xn+1
n=0 0 n=0
n + 1
S est intégrable terme à terme sur ces intervalles et par suite sur l’intervalle ] − R, +R[ ; de plus
R ≤ R0 .
Supposons que R < R0 . Soient r1 et r2 tels que R < r1 < r2 < R0 , alors la suite (bn r2n )n est
bornée (par déf. de R0 ), il existe donc k ≥ 0 tel que ∀n ≥ 1, |bn r2n | ≤ k. Ainsi on a
1 r n
1
|an r1n | = |(n + 1)bn+1 |r1n = |bn+1 |r2n+1 (n + 1)
r2 r2
k r n
1
≤ (n + 1) −→n 0
r2 r2
ce qui prouve que la suite (an r1n )n est bornée d’où r1 ≤ R ce qui est absurde.
Définition 3.5.1 Une fonction f d’une variable réelle x est dite développable en série en-
an xn de rayon de convergence
P
tière (DSE) en 0 sur ] − r, +r[ s’il existe une série entière
+∞
an x n .
P
R ≥ r telle que ∀x ∈ ] − r, +r[, f (x) =
n=0
an z n de rayon de convergence
P
entière (DSE) en 0 sur D(O, r) s’il existe une série entière
+∞
an z n .
P
R ≥ r telle que ∀z ∈ D(O, r), f (z) =
n=0
Remarque : f est dite DSE au voisinage de z0 si la fonction z 7→ f (z +z0 ) est DSE au voisinage
de 0.
1
Exemples : 1- la fonction f (z) = , pour z 6= 1, est DSE au voisinage de 0 ; en effet f est
1−z
P n
la somme de la série entière z de RCV 1.
1
2- DSE de f (x) = au voisinage de x = 1 :
1+x
on pose t = x − 1, x −→ 0 quand x −→ 1, et
1 1 1 1
f (x) = = =
1+x 2+t 2 1 + 2t
+∞
1 X t n t
= − pour | | < 1
2 n=0 2 2
+∞
X (−1)n
= tn pour |t| < 2
n=0
2n+1
+∞
X (−1)n
= n+1
(t − 1)n
n=0
2
Dans la suite de cette section, on se limite au cas d’une variable réelle.
X f (n) (0)
Définition 3.5.3 Soit f une fnt de classe C ∞ définie au voisinage de 0. La SE xn
n!
s’appelle la série de Taylor de f .
Proposition 3.5.1 (C.N.) Si f est DSE au vsge de 0, alors f est de classe C ∞ sur l’intervalle
] − R, +R[ oé R est le RCV da la SE. De plus son DSE est unique et est donné par sa série de
Taylor.
Corollaire 3.5.1 Soit f une fonction DSE au vsge de 0. Si f est paire (resp. impaire), son
Le fait que f soit C ∞ sur ] − R, +R[ n’implique pas nécessairement que cette fonction est
DSE, méme si sa série de Taylor converge. Par exp. Soit f la fonction définie par
e− x12 si x > 0
f (x) =
0 si x ≤ 0
DSE, son développement serait la série (de Taylor) nulle, ce qui n’est pas possible car f n’est
Rq : (C.N.S.) Soit f une fonction d’une variable réelle x déf et indéf. dérivable sur ] − r, r[.
Alors f est DSE sur ] − r, r[ ssi les deux conditions suivantes sont satisfaites :
X f (n) (0)
i) la série de Taylor xn a un RCV R ≥ r.
n!
ii) la somme de cette série vaut f sur ] − r, r[.
Théorème 3.5.1 Soit f une fonction indéf dérivable sur ] − r, r[ Si toutes les dérivées de f
sont majorées par la méme constante M > 0 (c-à-d si elles sont uniformément bornées) c-à-d
anisi on a
xn+1 (n+1)
|f (x) − Sn (x)| = | f (θx)|
(n + 1)!
rn+1
≤ M −→ 0 quand n → ∞
(n + 1)!
| {z }
t.g. d’une série CV
+∞
X α(α − 1) · · · (α − n + 1)
∀x ∈] − 1, 1[ , f (x) = 1 + xn
n=1
n!
En effet, la fonction f est l’unique solution, pour |x| < 1, du probléme de Cauchy
(1 + x)f 0 (x) = αf (x)
(P)
f (0) = 1
a0 = 1 , ∀x ∈] − R, R[
c-à-d
(1 + x) P+∞ nan xn−1 = α P+∞ an xn
n=1 n=0
a0 = 1 , ∀x ∈] − R, R[
ainsi
+∞
X +∞
X +∞
X
n−1 n
nan x + nan x = α an x n ,
n=1 n=0 n=0
+∞
X
(n + 1)an+1 + (n − α)an xn = 0,
n=1
a0 = 1
ce qui entraine
α−n
an+1 = a , ∀n ∈ N
n+1 n
a0 = 1
on en déduit que
α(α − 1) · · · (α − n + 1)
an = .
n!
Comme lim | an+1 | = lim | α−n | = 1, le RCV de la série obtenue est R = 1. Par suite la
n→+∞ an n→+∞ n+1
somme +∞ n
P
n=0 an x est solution de (P) sur l’int. ] − 1, 1[ et est égale à f sur cet int. ; f est bien
• A partir des DSE usuels, on utilise les opérations (combinaisons linéaires, produit de Cauchy),
A partir de ces trois DSE et par application des techniques des parties précédentes, on va
cette technique est utilisée pour les fnts circulaires sin et cos. Elle est aussi utilisée pour les fnts
Par substitution :
+∞
1 1X a n n b
• = − x ; R = | | pour a 6= 0, b 6= 0.
ax + b b n=0 b a
+∞
1 X
• 2
= x2n ; R = 1
1−x n=0
+∞
1 X
• = (−1)n x2n ; R = 1
1 + x2 n=0
+∞
1 X 1.3 · · · (2n − 1) 2n
• √ =1+ n n!
x ; R=1
1 − x2 n=0
2
+∞
1 X 1.3 · · · (2n − 1) 2n
• √ =1+ (−1)n n n!
x ; R=1
1 − x2 n=0
2
Par intégration :
+∞ Z x
X (−1)n+1 n dt
• ln(1 + x) = x ; R = 1 ln(1 + x) =
n=1
n 0 1+t
+∞
X xn
• ln(1 − x) = − ; R=1
n=1
n
+∞ 2n+1 Z x
n x dt
X
• arctan x = (−1) ; R = 1 arctan x = 2
n=0
2n + 1 0 1+t
+∞ Z x
X 1.3 · · · (2n − 1) x2n+1 dt
• arcsin x = x + n
; R = 1 arcsin x = √
n=1
2 n! 2n + 1 0 1 − t2
+∞ Z x
π X 1.3 · · · (2n − 1) x2n+1 π dt
• arccos x = − x − n n!
; R = 1 arccos x = − √ .
2 n=1
2 2n + 1 2 0 1 − t2
déf. par
+∞ n
X z
ez =
n=0
n!
X zn
La SE a un RCV R = +∞.
n!
Définition 3.7.2 Pour tout z ∈ C. On pose
+∞ +∞
X z 2n X z 2n+1
cosh z = , sinh z =
n=0
(2n)! n=0
(2n + 1)!
+∞ +∞
X z 2n
n
X z 2n+1
cos z = (−1) , sin z = (−1)n
n=0
(2n)! n=0
(2n + 1)!
Lé encore le RCV des séries ci-dessus est R = +∞.
Proposition 3.7.1 ∀z ∈ C, on a
ez + e−z ez − e−z
cosh z = , sinh z =
2 2
eiz + e−iz eiz − e−iz
cos z = , sinh z =
2 2i
Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 20 M. Hadda, ENSAM
Remarquons bien que les fnts z 7→ cos z et z 7→ cosh z sont paires, alors que les fnts z 7→ sin z
Proposition 3.7.2 ∀z ∈ C, on a
ez z−z 0
ez 6= 0, z 0 = e , (ez )n = enz
e
∀z, z 0 ∈ C :
cosh(z + z 0 ) = cosh z cosh z 0 + sinh z sinh z 0 , sinh(z + z 0 ) = sinh z cosh z 0 + cosh z sinh z 0
cos(z + z 0 ) = cos z cos z 0 − sin z sin z 0 , sin(z + z 0 ) = sin z cos z 0 + cos z sin z 0
partie imaginaire )
1. ez = 1 ssi z ∈ 2iπZ
0
2. ez = ez ssi z − z 0 ∈ 2iπZ
Séries de Fourier
23
Séries et Analyse complexe, A.U. 23-24 24 M. Hadda, ENSAM
Chapitre 5
Analyse complexe
25