Dossier Pedago Theatre
Dossier Pedago Theatre
Dossier Pedago Theatre
I. Un spectacle
D’abord et avant tout, le théâtre est un spectacle. Pour qu’il y ait théâtre, nul besoin de
texte écrit et même de paroles dites : déjà le mime suffit.
Mais pour qu’il y ait théâtre, il faut aussi un espace, celui-là même que l’on désigne
parfois précisément par le mot « théâtre ».
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1. Un peu d’histoire
À l’origine, le mot théâtron désignait effectivement le lieu de la représentation ; ce qui
s’y déroulait était né des pratiques religieuses de la Grèce antique. D’abord rituel en
l’honneur du dieu Dionysos (composé uniquement de danses, de chants et de processions), le
spectacle originel a progressivement accordé une place de plus en plus importante aux poèmes
récités par un groupe de personnes, le chœur. Il s’est ensuite intégré aux fêtes qui célébraient
l’unité de la cité d’Athènes, a modifié peu à peu sa structure, plus aboutie, et organisé sa
cohésion à partir du VIe siècle avant J.-C. Des lieux spécifiques furent aménagés et des formes
plus complexes adoptées. Ainsi, le chœur commença par dialoguer avec un personnage
parlant seul face à lui, puis fut placé dans un lieu distinct, l’orchestre, alors que le personnage
se retrouvait isolé sur ce qui devint progressivement la scène. D’autres personnages l’ont
ensuite rejoint, ce qui permit un échange entre eux (sous forme de dialogue comportant des
questions et des réponses). Les genres s’établirent alors, s’éloignant progressivement de la
forme liturgique initiale. Ainsi naquirent la tragédie, évoquant les épisodes célèbres de la
mythologie et de l’histoire de la cité, puis la comédie, faisant la satire de son actualité
politique et sociale.
Rome hérita du modèle grec pour créer ses spectacles tout en y incluant des « jeux »
faits de mimes, de chants et de danses.
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Le XIVe siècle rencontra des difficultés politiques et sociales telles que les jongleurs se
virent contraints de limiter leur champ d’action. Les plus lettrés et les meilleurs musiciens
cherchèrent avant tout à rentrer au service des grands seigneurs en devenant leur menestrel,
c'est-à-dire le poète-musicien officiel chargé de leurs divertissements. Les grands fléaux du
Moyen Âge (les guerres, qui alourdirent les impôts, et surtout la peste qui apparut en 1348 et
revint par vague tous les dix ans) perturbèrent les activités festives qui se firent plus rares.
Pourtant, des pièces de théâtre furent mises par écrit dans des manuscrits qui leur étaient
réservés et commencèrent à constituer ce que l’on peut désigner par le nom de répertoire.
Parmi elles, on distingue principalement les miracles. Le plus célèbre de ces manuscrits, les
Miracles de Nostre Dame par personnages, s’inspire des miracles narratifs de Notre-Dame
qui existaient déjà. L’argument en est très simple : un personnage est en proie à des malheurs
exceptionnels, dont il est parfois responsable parfois victime innocente. Il supplie, se lamente,
prie Notre-Dame qui intervient au moment critique et rétablit la vérité en châtiant les
coupables et en récompensant les fidèles. Seule ou accompagnée de Dieu, elle descend alors
du paradis escortée par les anges qui chantent en son honneur. Dans ces pièces, les effets de
scène sont autant recherchés que le langage. Le genre du miracle dramatique connut un très
grand succès, avant d’être supplanté par les mystères au XVe siècle.
Malgré les graves difficultés qui marquèrent les premières décennies du XVe siècle
(l’épidémie de peste qui s’étend, la guerre contre les Anglais…), l’activité théâtrale perdura
sous forme notamment de jeux organisés par les villes dans le cadre des fêtes et des foires.
Les textes de théâtre furent de plus en plus confiés à l’écriture, et le manuscrit se trouva
progressivement relayé par l’imprimé. Le théâtre en France devint alors avant tout un
divertissement. Rattaché à la fête – particulièrement à la période de la « fête des fous » (entre
Noël et l’Épiphanie) et à celle du carnaval durant lesquelles la parole peut se libérer – il vécut
ses plus belles heures entre 1450 et 1550. Le public de cette époque, parfaitement réceptif,
permettait en effet la diversité. Les transgressions, les audaces et donc la satire étaient
autorisées et ouvraient la porte au jeu. Il ne reste malheureusement pas beaucoup de traces de
ces spectacles variés, d’autant plus qu’il n’existait encore que très peu de ce que l’on pourrait
comparer à des professionnels du spectacle, la plupart des acteurs étant des amateurs recrutés
selon les besoins, ou bien des élèves des Collèges (comme le Collège de Navarre, à Paris), ou
encore des membres de confréries ou autres « sociétés joyeuses », comme celle des Confrères
de la Passion, à Paris.
La sottie, très brève, cherchait avant tout à faire rire. Ses personnages, des sots, étaient
costumés comme des fous de cour : bonnet à longues oreilles où pendaient des grelots,
pourpoint multicolore, qui permettaient de les reconnaître au premier coup d’œil. Ce vêtement
était essentiel car il permettait de la distinguer de la farce, où il indiquait le statut social. Les
sots étaient également caractérisés par le nom qu’ils portaient (Sotin, Teste-Creuse,
Estourdi…) et par leur attitude (pirouettes, cabrioles, ou au contraire complète apathie). Ils
parlaient une langue particulière (le lourdois ou foulois) qui mimait le désordre mental et
récitaient à toute allure des vers sans rapport entre eux en multipliant les jeux de mots avec
une prédilection pour l’obscène.
La farce, quant à elle, est le seul genre théâtral du Moyen Âge qui ait survécu au XVIe
siècle et que l’on continue actuellement à lire et interpréter régulièrement. Au sens large, le
mot « farce » désignait à cette époque n’importe quelle pièce courte, mais on l’associa très
rapidement à la forme comique d’un type de pièce qui ne nécessitait que peu de décor, peu
d’acteurs et durait très peu de temps (une demi-heure au plus). Cela impliquait simplicité et
efficacité, c’est-à-dire une action et des répliques s’enchaînant rapidement. On y trouvait aussi
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des passages obligés (comme des coups de bâton et/ou des « coups de pieds au cul ») qui
arrivaient le plus souvent au dénouement et constituaient la chute (dans les différents sens du
terme), ainsi que des cachettes les plus inconfortables et extraordinaires (un tonneau, des
latrines…) et des travestissements remarquables. Le benêt y était à l’honneur et les bourgeois
se faisaient rouler. L’univers de la farce est finalement sombre : car on ne s’y rencontre pas
pour des idéaux mais pour s’affronter, afin de satisfaire des besoins élémentaires : manger,
dormir, boire, faire l’amour... Les personnages agissent à l’inverse de la morale et sont
dominés par la force brutale, la ruse et le mensonge. La farce nie donc tout ce que
représentent les spectacles sérieux, mais ne se met pas pour autant au service d’une idéologie
puisque son univers n’est pas cynique : elle ne prétend que faire rire le public et lui offrir un
moment de repos, de « divertissement » entre une moralité et un mystère. Le classique du
genre est La Farce de Maître Pierre Pathelin (C&C n°11), dans laquelle Guillemette et son
paresseux avocat de mari se font fort de rouler le marchand Guillaume avec l’aide du berger
Thibaud Agnelet qui y trouve aussi son compte en trompant à son tour joyeusement les deux
filous.
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Alors que les genres traditionnels, considérés comme grossiers et sans intérêt,
déclinaient lentement, les Grands, quant à eux, se distrayaient de grands spectacles qui
servaient leur propagande (par exemple lors des Entrées de ville) où ils trouvaient du plaisir.
En ce qui concerne les lieux, on exploita de plus en plus les grands espaces couverts,
particulièrement les salles de jeu de paume (d’environ 30 mètres de long sur 10 mètres de
large) que l’on surmontait d’une tribune d’un côté. Il fallait, pour chaque représentation y
« monter » le spectacle (scènes, loges, gradins, décors…) et l’espace sur la scène, étroit,
obligeait les acteurs à jouer frontalement. Pendant très longtemps, de ce fait, le lieu de l’action
fut juste indiqué par la mention « la scène se passe à… ». Il n’existait alors à Paris qu’une
seule salle fixe et équipée, celle de l’Hôtel de Bourgogne, construite en 1548 dont les
Confrères de la Passion avaient la jouissance et qu’ils louaient à d’autres troupes. On peut
ainsi comprendre que la règle sur l’unité de lieu, révélée par la redécouverte d’Aristote, fut
aussi fortement liée à des questions pratiques et à l’étroitesse des salles. Parallèlement, des
troupes professionnelles, suffisamment fournies d’hommes et de femmes pour pouvoir
proposer des pièces à nombreux rôles, se constituaient et se déplaçaient en province.
La comédie prend également le pas sur la farce médiévale, tout en conservant encore
dans ses débuts, ses principales caractéristiques. Ainsi Eugène, de Jodelle (1552) met en scène
l’abbé Eugène contrarié dans ses amours avec la belle Alix, alors que Les Contens, d’Odet de
Turnèbe (1584) présente des quiproquos et des rebondissements dans une pièce plus
structurée, inspirée de la comédie latine et italienne, où l’on retrouve un capitan, un valet rusé,
des parents idiots s’affrontant sur le thème du cocuage et des mariages arrangés. La tragi-
comédie (terme alors employé pour désigner une pièce dont le dénouement est heureux),
genre d’une tendance neuve, comporte quant à elle un sujet plutôt sérieux, des péripéties
nombreuses et des personnages héroïques. Elle trouve son apogée au XVIIe siècle.
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compléments de représentations tragiques. La première pastorale française, La Soltane, de
Bounin, fut publiée en 1561.
Les ballets furent très en vogue à la cour. Ils mettaient en scène des personnages aux
costumes extravagants et rutilants, interprétés le plus souvent par des princes, voire le roi lui-
même, qui devaient être magnifiquement valorisés. Les thèmes étaient souvent galants mais
évidemment glorieux, et tous les registres étaient possibles. L’importance du plaisir et de la
surprise éprouvée par le public était essentiellement reconnue comme critère de qualité, et la
beauté du spectacle, l’ingéniosité des effets, l’originalité des décors et des costumes
constituaient l’attente principale des spectateurs privilégiés qui pouvaient y assister.
Tout en s’appuyant sur des genres antiques très normés qu’il sut rénover et réinventer,
le théâtre du XVIe siècle fut donc extrêmement créatif. Comme le public connaissait
généralement le sujet des pièces qui s’inspirait de la mythologie ou de la Bible, il put au fil du
temps en apprécier davantage les finesses de l’écriture des auteurs, eux-mêmes guidés par
l’esthétique de l’école de la Pléiade. Ainsi, la nécessité du travail littéraire s’impose et ouvre
la porte à l’ère de la théorisation. Au début du XVIIe siècle, le théâtre est désormais un art, en
même temps qu’un genre littéraire affirmé et un spectacle. Il est devenu un phénomène
européen, initié par l’Italie et les redécouvertes humanistes : c’est en effet en Italie que se
sont élaborés les genres neufs comme la Commedia dell’arte et la pastorale et que se sont
construites les premières salles spécialisées. L’Espagne est alors en plein Siècle d’or, avec,
entre autres, Calderòn et Lope de Vega surnommé « el monstruo » du fait de l’abondance de
son œuvre. L’Angleterre également, avec des auteurs de premier plan tel le grand Shakespeare
qui produit avec succès de nombreuses tragédies (Roméo et Juliette, C&P n°8) et comédies
(Le Songe d’une nuit d’été, C&P n°38 ) sur des thèmes variés, antiques ou modernes sans
avoir à se soucier des « unités » françaises. La tragi-comédie, qui regroupe absolument toutes
les pièces à sujet sérieux, non religieux, avec une action suscitant la crainte mais sans
dénouement mortel y est le genre en vogue. En France, Robert Garnier (1545-1590) puis
Alexandre Hardy (1570-1632) et Jean de Rotrou (1609-1650), s’inspirant parfois de leurs
contemporains étrangers, ouvrent la voie aux grands auteurs dont on a depuis conservé
durablement les noms en mémoire : Corneille, Racine et Molière. Leurs créations alimentent
déjà la fameuse querelle des « Réguliers », partisans du modèle aristotélicien (et donc de la
tragédie), et des « Irréguliers », favorables à la multiplicité des lieux des moments et des
intrigues (comme dans la tragi-comédie). Ainsi, en 1636, Le Cid de Corneille (C&P n°3)
provoqua de vives discussions malgré son grand succès parce qu’on lui reprochait des fautes
de morale et surtout de vraisemblance.
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À partir de 1630, le théâtre français accueille trois genres de public : la Cour et les
nobles, grands amateurs de ballets et de pastorales, qui ne regroupent finalement que quelques
milliers de personnes ; les « doctes », lettrés, cultivés et théoriciens, attachés à la tradition et
aux formes imitées de l’Antiquité, à peine plus nombreux ; enfin, les spectateurs « de la
Ville », c’est-à-dire de Paris, comprenant les petits nobles, bourgeois, artisans, commerçants
et étudiants, relativement nombreux, cultivés mais non savants à proprement parler. C’est ce
public parisien hétéroclite, recherchant la qualité associée au délassement, friand de pièces
spectaculaires et animées en même temps que de textes bien écrits que Rostand met en scène
dans le premier acte de Cyrano de Bergerac (C&P n°55). C’est également lui qui tend
progressivement vers le modèle de l’ « honnête homme » tel que le définit Philinte dans Le
Misanthrope de Molière (C&P n°23). C’est lui qui fait le succès ou l’insuccès des pièces et
permet que s’établisse l’institution théâtrale, parce qu’il paye (plutôt cher) les spectacles à des
troupes qui se professionnalisent. Ainsi celle de L’Illustre théâtre de Molière, d’abord
itinérante dans les années 40, et les troupes permanentes de L’Hôtel de Bourgogne ou du
Théâtre du Marais, et celle de la Comédie italienne. Les acteurs, même célèbres et adulés,
continuent d’être rejetés par l’Eglise, qui les condamne parce qu’ils excitent les passions, et
leur refuse même les sacrements, soutenue en cela par certains auteurs croyants intransigeants
tels le janséniste Blaise Pascal ou Bossuet. Les querelles et les censures agitent la vie
théâtrale : l’une des plus célèbres fut celle qui frappa en 1664 Le Tartuffe de Molière (C&P
n°32). Jean Racine, malgré sa rigueur et son respect affirmé des règles de la tragédie classique
(Andromaque, 1667, C&P n°46) ne fut pas épargné : on lui reprocha d’abuser de la
sentimentalité et de trop donner à voir le jeu des « passions » (Britannicus, 1669 ou Phèdre,
1676).
Cependant, les gens de théâtre du milieu du XVII° siècle rêvent de créer un spectacle
« complet », unissant tous les arts, qui comblerait les attentes de tous les publics. On cherche
donc à associer la qualité littéraire et le spectaculaire : les « pièces à machines » (comme
Médée, de Corneille, C&C n°93) et les comédies-ballets (Le Bourgeois gentilhomme, de
Molière, C&P n°19) qui mêlent texte, musique et danse font fureur. Elles se prolongeront par
la suite dans d’autres genres, en particulier l’opéra.
Molière, qui fut l’auteur comique majeur de son époque et dont la dimension satirique
reste prégnante, permet alors à la comédie d’acquérir un genre propre reconnu en y inscrivant
son souci des unités, de la vraisemblance et de la bienséance (L’Ecole des femmes, C&P n°42,
Le Misanthrope, C&P n°23). Mais il écrit aussi des pièces enjouées, proches des comédies
latines (L’Avare, C&P n°1) et italiennes (Les Fourberies de Scapin, C&P n°11) ou des farces
françaises (Le Médecin malgré lui, C&P n°15, Le Médecin volant, C&P n°31, Les Précieuses
ridicules, C&P n°2). Homme de théâtre complet, il sut renouveler les genres comiques et
permit aux hommes de son temps de s’interroger sur la fonction de la comédie en particulier
et du théâtre en général, tout en proposant une réflexion critique « en acte » de son œuvre (La
Critique de l’Ecole des femmes, L’Impromptu de Versailles).
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Au XVIIIe siècle siècle, les modèles élaborés tout au long du siècle précédent
persistent. Cependant, l’idée dominante de la philosophie des Lumières, diffusée par
L’Encyclopédie, est que le théâtre se doit d’être une « école du peuple ». Il alimente donc de
grandes discussions concernant essentiellement son utilité (Lettre à d’Alembert, Rousseau,
1758) et l’engage dans une voie nouvelle. Les débats portent également sur la validité et le
classement des auteurs récents étant donné qu’il est désormais admis que les règles
classiques des unités et les auteurs antiques (tel Sophocle, avec par exemple Antigone, C&P
n°17) sont des références. C’est la querelle des « Anciens » et des « Modernes » démarrée
en 1680 et qui se prolongera au cours des premières décennies du siècle, en portant davantage
désormais sur les genres nouveaux et particulièrement l’opéra. L’histoire littéraire nationale
se développe, les auteurs du XVIIe siècle siècle commencent à être considérés comme des
« classiques » et entrent dans les répertoires des grandes troupes européennes, notamment
celui de la très officielle Comédie-Française qui détient le monopole des œuvres dramatique
en langue française à partir de 1680. Ces considérations aboutirent à de nouvelles approches
concernant l’enseignement littéraire : il sera finalement admis que les auteurs de théâtre du
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XVII siècle siècle (Les Modernes) avaient porté au plus haut degré de perfection la littérature
dramatique et qu’ils seraient désormais étudiés en classe.
C’est pourquoi les auteurs dramatiques du XVIIe siècle furent imités. Voltaire, par
exemple, écrivit de nombreuses tragédies en suivant le modèle de Racine (Zaïre, 1732,
Mahomet, 1741…), qui lui valurent une gloire en son temps bien supérieure à celle qu’il
obtient désormais avec ses contes. Dans le genre tragique, Crébillon s’inscrit également dans
cette lignée, alors que Jean-François Regnard et Alain-René Lesage exploitent la veine du
registre comique. Marivaux prend également pour modèle les comédies classiques en
privilégiant les intrigues sentimentales (La Double inconstance, C&P n°45, Le Jeu de l’amour
et du hasard, C&P n°16) sans ignorer la critique sociale (L’Île des esclaves, C&C n°64).
Parallèlement, le comique populaire connaît un regain : les comédiens italiens, chassés de
France en 1697, reviennent à Paris en 1716 ; le théâtre de foire se développe et présente des
parodies de pièces jouées dans les salles officielles. Du fait de la censure, les représentations
parlées (pièces à textes) y sont finalement interdites, la Comédie-Française détenant le
privilège des représentations en français. Les pièces chantées subissent le même sort, l’Opéra
en ayant l’exclusivité. On inventa alors les pièces à écriteaux qui donnaient à lire au public,
au moyen de panneaux, le texte de la chanson qu’il était interdit d’interpréter sur scène mais
pouvait être dit et chanté par les spectateurs. Un nouveau genre naquit ainsi, mêlant
pantomime et chanson. En 1715, une troupe s’en fit la spécialiste et prit le nom d’Opéra-
Comique.
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autres Rossini en 1816 avec une pièce qui remporta un très bon succès, Le Barbier de Séville
(créée en 1775, C&P n°26).
Le théâtre littéraire du XIXe siècle° siècle se nourrit du drame imaginé au XVIIIe siècle.
Le jeune dramaturge Victor Hugo le théorise dans sa préface à sa pièce Cromwell (1827) en
l’insérant dans les trois âges qui, selon lui, organisent la littérature. Il lui attribue la liberté de
genre (aussi bien poésie que prose), celle des extrêmes (le grotesque et le sublime), la teneur
historique en même temps qu’universelle, les possibles mélanges de registres et
l’émancipation des règles classiques, aussi bien pour la forme que pour le fond…Il le désigne
comme révélateur d’une « tragédie moderne », qui prendra le nom de drame romantique. Il
fait jouer Hernani en 1830, et est suivi de près dans sa conception du théâtre par d’autres
dramaturges tels Alfred de Vigny (Le More de Venise, 1829). Parallèlement, ces auteurs dits
romantiques s’essayent à la comédie, dont certaines laissent une grande part à la mélancolie,
basculant parfois dans le drame (On ne badine pas avec l’amour, de Musset, C&P n°9). Ce
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théâtre, de l’avis même de leurs auteurs, se donne comme des « œuvres à lire » avant tout, tel
Un spectacle dans un fauteuil revendiqué en 1635 par Musset qui le fait paraître sans plus
d’état d’âme dans La Revue des Deux Mondes et interdit toute tentative de représentation.
Mais le XIXe siècle est aussi celui du public bourgeois, qui cherche à se divertir en
fréquentant l’Opéra-Comique ou les théâtres privés des grands boulevards afin d’assister à des
comédies de mœurs comme celles de Casimir Delavigne (L’Ecole des vieillards, 1823). Le
genre comique en vogue est surtout le vaudeville, dont les représentants les plus révélateurs
sont d’abord Eugène Scribe (L’Ours et le Pacha, 1820) puis Eugène Labiche (Un Chapeau de
paille d’Italie, 1851) et enfin Georges Feydeau (La Dame de chez Maxim’s, 1899). Il s’agit de
pièces légères « bien faites », au rythme endiablé, basées sur des quiproquos et scandées
d’abord par des parties chantées que le public reprenait en chœur. Le drame bourgeois, plus
sérieux et moralisateur, valorise les vertus sociales et le « bon sens » fondateur de la société
bourgeoise. Ainsi, Le Gendre de M. Poirier d’Emile Augier en 1854, ou La Dame aux
camélias, d’Alexandre Dumas fils, en 1852, mettent en avant les prérogatives et priorités de la
famille bourgeoise.
Cette période, très riche et novatrice pour le théâtre français, fut aussi celle qui vit la
prépondérance de l’opéra dont Verdi est alors l’auteur majeur. Il s’inspire du théâtre
contemporain (ainsi Rigoletto, créé en 1851, est l’adaptation du Roi s’amuse de Victor Hugo
paru en 1832, et La Traviata, en 1853 celle de La Dame aux camélias de Dumas fils).
Georges Bizet remporte un grand succès avec Carmen en 1874.
La fin du XIXe siècle est marquée par un progrès fondamental pour le théâtre et le
spectacle en général : l’éclairage à l’électricité, qui modifia toute la conception du jeu et
permit au metteur en scène, nouveau venu dans le monde du spectacle, d’en développer les
possibilités et la conception même. L’acteur n’étant plus éclairé uniquement de façon frontale,
le noir pouvant se faire dans la salle, l’esthétique de la représentation se modifia sensiblement.
André Antoine (1858-1943), considéré comme le premier metteur en scène français, proposa
à ses acteurs des idées d’interprétation extrêmement novatrices qui influencèrent durablement
les décennies à venir : il fut l’un des premier à libérer le jeu de l’acteur des conventions
établies depuis des siècles afin de donner au spectateur l’impression qu’il assistait à la
présentation d’une « tranche de vie » de chacun des personnages. Prônant le naturalisme,
l’exactitude théâtrale, il n’hésita pas à aller au-delà du réalisme, ce qui ne laissa pas de
choquer le public, provoquant parfois de véritables scandales (Les Bouchers, 1888). Jules
Renard (Poil de Carotte, 1900, C&C n°6) et Georges Courteline (La Cruche, C&C n°114)
furent ainsi mis en scène par Antoine dans son « Théâtre Libre ». Parallèlement, les œuvres
des symbolistes telles Pelléas et Mélisande, de Maeterlinck (1893) profitent des progrès
techniques et s’approprient les effets de lumière et la musique feutrée pour renforcer
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l’impression d’irréalité. Quelques particularités marquent la fin du siècle : ainsi, Lugné-Poe
monte en 1896 Ubu roi d’Alfred Jarry(C&C n°17), une pièce étrange, « fantaisie de potache »
parodique et satirique. Quant à Edmond Rostand, il connait son heure de gloire et un immense
succès en 1897 grâce à Cyrano de Bergerac (C&P n°55), sorte de tragi-comédie dite
« héroïque » interprétée avec brio par Coquelin cadet (1848-1909), l’un des artistes les plus
connus de son temps.
L’après Seconde Guerre mondiale fut une période d’expansion économique (appelée
« Les Trente Glorieuses »). La scolarisation se développe, la demande de biens culturels
s’intensifie. C’est, pour l’action culturelle, la période de ce que l’on a appelé la
« Décentralisation », qui vise à ne pas réserver à Paris l’exclusivité des productions et des
créations, et à permettre d’obtenir des aides par d’autres biais que l’Etat. Les premiers Centres
Dramatiques Nationaux sont créés dès 1946, et les Maisons de la Culture les suivent de près.
Les conservatoires régionaux et les écoles privées de théâtre se développent, ainsi que les
départements universitaires voués au théâtre (comme celui de La Sorbonne nouvelle, Paris
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III). Les « options théâtre » proposées au lycée sont mises en place à la fin du XXe siècle, et
les programmes scolaires sont revus, afin d’y insérer de façon plus diversifiées des œuvres
dramatiques majeures autres que les éternelles « classiques ». Le souci est désormais de
former le public jeune, de proposer un accès plus facile à la culture et particulièrement la
culture théâtrale. C’était la volonté et l’espoir de Jean Vilar, qui créa le TNP et le festival
d’Avignon en 1947. Cela reste celui de nombreux enseignants, passionnés et convaincus, qui
cherchent toujours aujourd’hui à diriger leurs élèves vers le théâtre.
À la fin du XXe siècle, l’écriture dramatique demeure active même si le théâtre est
concurrencé par la télévision et, dans une moindre mesure, par le cinéma. Il fut d’abord
fortement engagé, après la Seconde Guerre mondiale, s’inscrivant dans une volonté pacifiste
affirmée. Ainsi Jean-Paul Sartre, avec Les Mains sales (1948), qui pose le problème de
l’engagement, ou encore Michel Vinaver, avec Les Coréens (1956) écrite durant la guerre de
Corée. L’influence esthétique de Bertolt Brecht (1898-1956) est toujours très forte en France :
l’écrivain allemand prône « l’édification du peuple », c’est-à-dire la faculté pour le public de
prendre par rapport à ce qu’il voit et ressent au théâtre une distance qu’il qualifie
« d’épique ».
Le théâtre s’inscrivit également à cette époque dans une lignée particulière associée à
la recherche littéraire et dramaturgique, que l’on désigna par le terme « absurde » : les
auteurs Eugène Ionesco (La Cantatrice chauve, 1950), Jean Tardieu (Finissez vos phrases, in
Courtes pièces à lire et à jouer, C&C n°139) et aussi Arthur Adamov (1908-1970), Samuel
Beckett (En attendant Godot, 1953) ou Boris Vian (1920-1959) y furent associés.
2. La représentation
Par définition et depuis toujours, on l’a vu, le théâtre « re-présente » en montrant « en
vrai » ce qui n’existe pas comme si cela existait : de vrais corps, de vrais objets,
éventuellement de vraies fumées ou des odeurs qui se répandent dans la salle, de vrais mets
mais également des lumières, des voix, des vêtements sont là pour imiter et créer une illusion.
C’est pourquoi, le théâtre a été défini par les Grecs anciens comme mimésis, c’est-à-dire
propre à créer l’illusion par l’imitation du vrai. Ce que le théâtre montre, c’est ce qui advient
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aux êtres animés, aussi bien les humains que les dieux, voire les animaux (comme dans
Chanteclerc d’Edmond Rostand, 1910). Il imite effectivement des actions et des
comportements réels ; car ce qu’il montre ne sont pas des actions vraies (personne ne meurt
au théâtre, et les douleurs ou les joies des personnages ne sont pas celles des comédiens) et
même si tout semble vraisemblable, tout est en fait faux.
Ce qui caractérise le théâtre par rapport au roman, par exemple, c’est que cette illusion
est donnée à voir en permettant au spectateur d’extérioriser son émotion, et de rire ou de
pleurer face à la représentation d’un personnage ridicule ou éprouvé par la vie, qui est montré
gesticulant ou se lamentant réellement devant ses yeux. Autant que le comédien qui agit, le
spectateur réagit. Tous deux sont donc « acteurs » dans la représentation. C’est d’ailleurs ce
terme d’acteurs qui fut longtemps utilisé, jusqu’à la fin du XVIIe siècle, pour désigner les
personnages. Le personnage de théâtre est bien un « être de papier » mais il est aussi une
réalité rendue présente par le corps, le visage et la voix de l’acteur, paradoxe que Diderot n’a
pas manqué de souligner dans son fameux Paradoxe sur le comédien (rédigé en 1773-1777).
3. La double énonciation
La représentation théâtrale implique aussi de tenir compte d’un procédé qui lui est
propre : la double énonciation.
Il est donc important, lorsque l’on parle théâtre, de ne pas omettre cette considération
fondamentale afin de ne pas confondre « lecture » du texte de théâtre et « vision et audition »
du spectacle. L’un comme l’autre se consomme, mais de manière différente. Le texte, figé sur
la page, dans un livre ou sur une tablette, se donne à lire au rythme et à la fréquence qui
conviennent au lecteur. Le spectacle, vivant, mouvant, se déroule quant à lui en direct, face à
un spectateur qui le découvre dans son immédiateté. Il ne peut changer le rythme de la
représentation, ni même choisir la fréquence à laquelle il va y assister étant donné qu’il est
dépendant des dates et lieux fixés pour le spectacle.
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II. Un art
Le théâtre est également un art qui s’appuie sur des techniques (du grec tecknè),
procédés qui doivent être connus et maîtrisés.
1. Techniques de l’acteur
Ce que l’on considère comme « techniques du théâtre » se retrouvent également dans
l’usage que l’acteur fait de son corps (art du maintien, du geste, de l’expression) et pour
lequel il doit en permanence s’entraîner, se perfectionner, entretenir sa souplesse, sa force et
sa musculature afin de conserver et améliorer son art du jeu.
L’acteur apprend également à adapter ses intonations aux différents états d’esprit du
personnage qu’il incarne afin de lui donner une « couleur » et une « figure »… Cette
démarche nécessaire implique une réflexion sur le rôle et la fonction du personnage, pour que
l’interprétation soit aboutie et que le comédien traduise dans son langage et par son corps ce
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que l’auteur a mis dans son texte, selon son interprétation propre, et surtout celle du metteur
en scène qui a son « parti pris » sur la pièce, indiqué dans ses notes d’intention).
Enfin, il lui faut aussi savoir utiliser les codes du langage théâtral, selon les
différentes époques et les différents pays, et pour cela bien les connaître et les comprendre.
Les règles de diction propres à l’alexandrin de la tragédie classique, par exemple, doivent être
parfaitement maîtrisées même si elles ne sont plus absolument respectées à notre époque, afin
de faire passer leur musicalité propre. Certains metteurs en scène actuels parlent d’ailleurs
avec conviction et passion de la spécificité de la langue théâtrale, de sa particularité, de la
qualité de sa musicalité, tel Vincent Goethals à propos de Salina, de Laurent Gaudé, dans
l’interview qui accompagne le recueil (C&C n°104).
2. Une esthétique
Il serait trop long de s’étendre ici sur l’enjeu esthétique du théâtre, car cette question
pose celle de sa finalité (pure distraction, célébration de croyances collectives, fonction
éducative, politique, appel à l’engagement, à la distanciation, « purgation des passions » afin
de mieux les contrôler, tel que le préconisait Aristote dans sa Poétique en définissant la notion
de catharsis … ?). Ces questions passionnantes, qui ont traversé les siècles et provoqué de
nombreuses querelles, sont toujours ouvertes aujourd’hui et ne sont pas prêtes d’être exclues
des grands débats théoriques.
Il reste à convenir, sinon à admettre, que l’on ne peut parler d’esthétique du théâtre
que s’il se produit « quelque chose » – que ce soit une émotion, un sursaut, un sourire, une
interrogation –, à un moment donné aussi infime soit-il, dans un certain lieu même inhabituel
– du moment qu’il est scénique –, avec le public présent à ce moment donné et qu’il ne peut
s’agir que de « quelque chose » de mouvant, de complexe mais essentiel pour que le théâtre
existe.
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III. De la littérature
Le théâtre, enfin, est également une littérature, soit un ensemble de textes qui ont été
imaginés et écrits, depuis des siècles par des auteurs – les dramaturges –, ayant l’idée et
l’envie le plus souvent qu’ils soient représentés, et qui ont ensuite été reproduits.
1. Le dialogue
Même si le genre est ancien (on pensera bien sûr à Platon) et que les dialogues existent
depuis fort longtemps dans la tradition littéraire, le dialogue de théâtre a ses particularités.
Pour être crédible, le dialogue doit également sembler naturel, comme issu d’une
véritable conversation, même s’il évolue éventuellement vers le débat caustique, la dispute
tonitruante et parfois le conflit ouvert ou la crise hystérique, comme dans l’œuvre de Yasmina
Reza (Art, C&C n°40, et Le Dieu du carnage, C&C n°128).
Enfin, le dialogue doit, selon les époques, se confronter à certaines contraintes et obéir
à certains codes, ce qui ne l’empêche pas de chercher parfois habilement à s’en dédouaner.
C’est le cas de Molière au XVIIe siècle (Dom Juan, C&C n°62) ou de Marivaux au XVIIIe (La
Colonie et L’Île des esclaves, C&C n°64) par exemple, qui s’appuient sur le comique de
caractère pour faire dire à leurs protagonistes (Sganarelle ou Arlequin) des vérités qu’il n’est
pas alors possible d’exprimer sans risque. C’est aussi le cas d’Alfred Jarry à la fin du XIXe
siècle (Ubu roi, C&C n°17) et de Jean Tardieu au XXe (Courtes pièces à lire et à jouer, C&C
n°139), qui se jouent avec malice des codes établis, non seulement ceux du dialogue théâtral
mais aussi ceux du langage tout court.
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2. Les genres
En tant que littérature, on l’a vu, le théâtre a aussi ses genres spécifiques qui ont
disparu ou évolué au fil des siècles, se sont inspirés les uns des autres, pour être même parfois
rejetés un temps, ou bien réinventés. On peut ainsi citer :
3. Le prestige du théâtre
Parce qu’il a acquis un prestige renouvelé, en particulier grâce aux interrogations
théoriques menées par des auteurs anciens (Aristote, De la poétique, 335 av. J.-C.), classiques
(Nicolas Boileau, L’Art poétique, 1674), romantiques (Victor Hugo, « La Préface de
Cromwell », 1827) ou plus récents (cf. bibliographie), le théâtre a eu et conserve un rôle
moteur dans la conception de la littérature, ainsi que dans l’élaboration d’autres arts. Il
n’est qu’à constater les adaptations faites pour le cinéma, que ce soit Oscar et la dame rose
(C&C n°79) d’Éric-Emmanuel Schmitt par lui-même ou Le Dieu du carnage de Yasmina
Reza (C&C n°128) par Roman Polanski 1. Il n’est qu’à observer également l’importance et la
qualité des espaces qui lui sont dédiés, que ce soit les salles, de plus en plus nombreuses,
modernes et spacieuses (comme le tout récent Théâtre de l’Archipel de Perpignan, réalisé par
les cabinets des architectes Jean Nouvel et Brigitte Métra et inauguré en 2011), ou les
festivals divers qui s’inscrivent dans la politique culturelle de certaines villes novatrices
comme le Festival international de théâtre de rue d’Aurillac, Les Nuits de Fourvière, à Lyon,
sans compter le très célèbre Festival d’Avignon, lieu privilégié des créations dramatiques
fondé en 1947 par Jean Vilar, qui se déroule chaque année en juillet et est considéré
désormais comme « l’une des plus importantes manifestations internationales du spectacle
vivant contemporain ». Ce dernier présente chaque jour une quarantaine de spectacles, de
théâtre essentiellement, mais aussi de danse, des arts plastiques et de musique, dans des lieux
différents (et particulièrement la magnifique cour du Palais des Papes) et accueille plusieurs
dizaines de milliers d’amoureux du théâtre, toutes générations confondues, qui ont ainsi accès
à une culture dramatique et artistique contemporaine et vivante.
Conclusion
Qu’est-ce donc, finalement, que le théâtre ? La question reste ouverte, et après avoir
tenté d’apporter quelques éléments de réponses, nous préférons laisser la parole à Alain Viala,
éminent spécialiste, qui affirme simplement que l’on ne peut finalement le définir puisqu’« Il
n’y a pas le théâtre en un bloc homogène ; il y a du théâtre ».
Du théâtre, donc, qui agit comme un prisme. D’abord parce qu’il est un spectacle
renouvelé, prolongé depuis des siècles, marqué par son histoire dans son évolution ; ensuite
parce qu’il est un art vivant, qui sollicite des émotions immédiates, personnelles et
1
On pourra à cet égard consulter avec profit les dossiers thématiques concernant ces adaptations (« Oscar et la
dame rose, du livre au film » et « De la pièce de théâtre Le Dieu du carnage au film Carnage »).
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collectives ; et enfin parce qu’il se constitue d’une œuvre littéraire abondante et riche, qui ne
demande qu’à se laisser lire et dire.
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BIBLIOGRAPHIE
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d’aujourd’hui », Armand Colin, 1992.
• Alain Viala (dir.), Le Théâtre en France, coll. « Quadrige », PUF, 2009 :
Ouvrage passionnant, que nous recommandons vivement et sur lequel nous nous
sommes particulièrement appuyés pour élaborer ce dossier qui en reprend les grandes lignes.
• Alain Viala et Daniel Mesguich, Le Théâtre, coll. « Que Sais-je ? », PUF, 2011.
• Alain Viala, Histoire du théâtre, coll. « Que sais-je ? », PUF, 2005.
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édition date de 1980).
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• Alain Couprie, Le Théâtre - Texte, Dramaturgie, Histoire, coll. « Lettres 128 », Nathan,
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Et aussi :
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