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MANUEL SUR LA PENTE

DES MINES A CIEL OUVERT

CHAPITRE 1

SOMMAIRE

Ce chapitre a été rédigé dans le cadre du

PROJET SUR LES PENTES DES EXPLOITATIONS A CIEL OUVERT

des

Laboratoires de recherche minière


Centre canadien de la technologie des minéraux et de l'énergie
Energie, Mines et Ressources, Canada

PROGRAMME DE RECHERCHE SUR LES MINERAUX


LABORATOIRES DE RECHERCHE MINIERE
RAPPORT DU CANMET 76-22
C) Minister of Supply and Services Canada 1978 C) Ministre des Approvisionnements et Services Canada 1978
Available by mail from: En vente par la poste:
Printing and Publishing Imprimerie et Édition
Supply and Services Canada, Approvisionnements et Services Canada,
Ottawa, Canada K I A 0S9 Ottawa, Canada K IA 0S9
CANMET CANMET
Energy, Mines and Resources Canada, Énergie, Mines et Ressources Canada,
555 Booth St., 555, rue Booth
Ottawa, Canada K I A 0G1 Ottawa, Canada K I A OGI
or through your bookseller. ou chez votre libraire.
Catalogue No. M38-14/1-1978F Price: Canada: $2.50 No de catalogue M38-14/1-1978F Prix: Canada: $2.50
ISBN 0-660-90030-0 Other countries: $3.00 ISBN 0-660-90030-0 Autres pays: $3.00
Price Subject to change without notice. Prix sujet à changement sans avis préalable.
MANUEL SUR LA PENTE DES MINES A CIEL OUVERT

Le présent manuel est composé de dix chapitres,


publiés séparément. La plupart des chapitres ont
des suppléments, qui sont aussi publiés séparé-
ment. Les dix chapitres ont pour titre:

1. Résumé
2. Géologie structurale
3. Propriétés mécaniques
4. Eaux souterraines
5. Conception
6. Soutènement mécanique
7. Sautage périphérique
8. Surveillance
9. Remblais de stériles
10. Planification de l'environment

Les chapitres et leurs suppléments sont dispon-


ibles au Bureau de distribution des publications,
CANNET, Energie, Mines et Ressources, Canada, 555,
rue Booth, Ottawa (Ontario), K1A. 0G1.

Pour ce chapitre, prière d'indiquer la référence


suivante:

Sage, R., rédacteur. Chapitre 1 du Manuel sur la


pente des mines à ciel ouvert - résumé; CANNET
(Centre canadien de la technologie des minéraux et
de l'énergie, ancienne Direction des mines,
Energie, Mines et Ressources, Canada), RAPPORT DE
CANNET 76-22, 65 pages; septembre 1976.
AVANT-PROPOS

Avec l'expansion de l'extraction du charbon et des sables


bitumineux, l'exploitation des mines à ciel ouvert, qui justifie déjà
de quelque 70 pour cent de la production des minerais du Canada,
prendra certainement de plus en plus d'importance dans l'industrie des
minéraux. C'est pourquoi le CANMET s'est lancé dans un projet
important pour élaborer le Manuel sur la pente des mines à ciel
ouvert, qui devrait entraîner un rendement minier supérieur, grâce à
une meilleure conception des pentes.
Ce projet a soulevé beaucoup d'intérêt pendant son exécution au
Canada, comme dans d'autres pays, et déjà, nombreux en sont les
résultats qui sont appliqués à la conception des mines. Il faut
admettre, cependant que la seule publication du Manuel ne suffit pas.
Il faut aider les ingénieurs et les planificateurs à adopter les
procédures qui y sont décrites. Ce besoin de transfert de technologie
sera satisfait, grâce à une série d'ateliers destinés au personnel des
mines. Ces ateliers auront lieu dans divers centres miniers entre
1977 et 1981, après la publication du manuel.
Une caractéristique intéressante du projet est sa réalisation en
collaboration. En effet, la plupart des organismes et des personnes
qui s'occupent de la planification des mines à ciel ouvert dans notre
pays ont contribué à la conception du manuel. Il a été financé à la
fois par l'industrie et le gouvernement fédéral.
Le mérite de la création de ce Manuel revient aux membres de
l'équipe qui ont cherché à atteindre du début jusqu'à la fin, les ob-
jectifs du projet en y consacrant, pendant cinq ans, un effort
personnel considérable. Le sentiment d'être venu à bout d'un travail
difficile et le fait de les nommer ici constitue leur meilleure
récbmpense. Ce sont: M. Gyenge, G. Herget, G. Larocque, R. Sage et
M. Service.

Le Directeur général
du Centre canadien de la technologie
des minéraux et de l'énergie

D.F. Coates
PREFACE

La décision de préparer un manuel technique sur la conception


des pentes des mines à ciel ouvert a été prise à la suite d'études sur
le prix de revient et les avantages potentiels d'une recherche sur les
pentes rocheuses. Ces études, exécutées pour les Laboratoires de
recherche minière par Don Coates et feu Amil Dubnie, ont montré qu'il
devrait être possible, en améliorant les techniques de conception,
d'attaquer de nombreux talus d'exploitation encore plus près de leur
angle optimal. Dans de nombreux cas, ceci pourrait avoir des
avantages substantiels, soit en réduisant le volume de stériles à
déplacer, soit en augmentant la quantité de minerai récupéré. On a
estimé qu'en 1970, 40 millions de dollars auraient pu être ainsi ré-
cupérés.
Le Projet sur les pentes des exploitations à ciel ouvert a
débuté en 1972 pour mettre au point de meilleures techniques de
conception des pentes. Reconnaissant l'importance de l'industrie
minière, le projet a été entrepris, de concert, par l'industrie et le
gouvernement fédéral. La planification et la coordination du projet,
ainsi que la rédaction des chapitres, a été la tâche des Laboratoires
de recherche minière. Une grande partie des travaux de mise au point
a été faite par les sociétés minières canadiennes, les
ingénieurs-conseils et les universités. A l'occasion, nous avons fait
appel à des experts de l'extérieur du Canada.
Tellement de personnes du secteur minier ont participé au
projet, qu'il est impossible de les mentionner toutes ici, quoique, le
cas échéant, elles ont été citées dans les remerciements de chaque
chapitre du manuel. Il faut néanmoins souligner la contribution toute
particulière de Don Coates. Il est largement responsable de l'idée
originale. Pendant les cinq ans qu'il a fallu pour faire de ce manuel
une réalité, il a été l'inspiration des nombreux efforts nécessaires.
Le Manuel sur les pentes des mines à ciel ouvert se veut un
instrument de travail pratique, destiné au personnel des mines pour
qu'il l'utilise dans ses exploitations. Il y aura toujours des
problèmes qui nécessiteront des connaissances et une expérience qui
vont au-delà de ce qu'apporte le manuel. Le personnel des mines doit
tout au moins être conscient de la nécessité d'une étude rationnelle
des pentes et être en mesure d'en appliquer les résultats. C'est à
cette nécessité que veut répondre le Manuel auprès de tous ceux qui
exploitent une mine a ciel ouvert au Canada.

Ottawa, Canada R. Sage


Juillet 1976
TABLE DES MATIERES

Page
INTRODUCTION 1
GEOLOGIE STRUCTURALE 3
Collecte des données 3
Stockage des données 3
Réduction des données 6
Secteurs d'étude 6
Etapes de l'aménagement de la mine 10
CoOts 10

PROPRIETES MECANIQUES 12
Programme d'essais 12
Essais 14
Résistance des discontinuités au cisaillement 16
Résistance des matériaux au cisaillement 16
Analyse des essais de cisaillement 16
Résistance des roches à la compression 16
Propriétés physiques 17
Etapes de la mise en valeur de la mine 18

EAUX SOUTERRAINES 19
Objectifs 19
Détermination des pressions 19
Analyse 22
Réseau d'écoulement souterrain 22
Perméabilité 22
Elaboration du réseau d'écoulement souterrain 22
Résultats de l'analyse 23
Drainage 23
Méthodes de drainage 24
Murs étanches 25
Surveillance 25
Etapes de l'aménagement de la mine 25
CoOts 27

CONCEPTION 28
Faisabilité 29
Analyse 30
Analyse de la stabilité 30
Analyse financière 31
Etapes de la mise en valeur de la mine 34
Etudes associées 35
Coûts 36
Page
SOUTENEMENT MECANIQUE 37
Méthodes de soutènement 37
Ancrages dans les terrains rocheux 37
Corrosion des ancrages 39
Béton projeté 41
Contre-boutants 41
Conception 41
Surveillance 41
Coûts 42
Soutènement d'un gradin 42
Pente moyenne 42
Pente importante 43
Coûts du béton projeté 44

SAUTAGE PERIPHERIQUE 45
Facteurs qui affectent le sautage , 45
Explosifs . 45
Découplage et étagement 45
Retards et espacement 46
Embouchure et forage 46
Etat du site 46
Techniques de sautage périphérique 50
Sautage avec tampon 50
Sautage avec chambre d'expansion 50
Tir à deux temps 50
Forage en ligne 51
Coûts 52
Sautage et vibrations du sol 52
Niveaux des dommages et mesure 54

SURVEILLANCE 55
Niveaux de surveillance 55
Niveau I 55
Niveau II 57
Niveau III 58
Télémétrie 58
Contrôle par ordinateur 58

REMBLAIS DE STERILES 60
Recherches 60
Conception 61
Construction et exploitation - 61
Pergélisol 62
Page
PLANIFICATION DE L'ENVIRONNEMENT 64
Exploration 64
Recherche écologique 65
Etudes socio-économiques 65
Etudes météorologiques 65
Considérations sur le Nord 65
Effets de la construction 65
Pollution des eaux 65
Remise en état des terres 66
Autres opérations 66
Législation 67
CoOts 67

FIGURES

Géologie structurale
1 Levé photographique à la planchette 4
2 Méthode de cartographie 5
3 Types de roches et l'orientation des plans de stratification 7
4 Croquis des structures principales et des discontinuités
mineures 8
5 Choix des secteurs d'étude 9
6 Evaluation préliminaire des types d'instabilités possibles 9

Propriétés mécaniques
7 Essai de cisaillement sur le terrain 14
8 Appareil de compression triaxiale 15
9 Appareil de cisaillement rectiligne 15
10 Résistance au cisaillement 16
11 Appareil d'essai de poinçonnement 17

Eaux souterraines
12 Principe des contraintes effectives 19
13 Piézomètres 20
14 Réseau d'écoulement des infiltrations 21
15 Distribution simplifiée des pressions 23
16 Limites de la nappe phréatique 23
17 Systèmes de drainage de la pente 24
18 Mur imperméable pour contrôler les infiltrations 25
19 Etudes des eaux souterraines pour une exploitation à
ciel ouvert 26
Page
Conception
20 Aspect des parois de fosses 28
21 Fiabilité 29
22 Variabilité de la paroi d'une mine 29
23 Secteurs d'étude 30
24 Types d'instabilité par cisaillement-plans 30
25 Cisaillement circulaire 31
26 Ecoulement en blocs et basculement 31
27 Courbe de fiabilité 32
28 Coût du déblai des débris de glissement 32
29 Coût du déblai des roches de crête 32
30 Diagramme de financement 33
31 Organigramme des activités pour l'étude des parois 34
32 Organigramme des activités de conception de la mine 35
33 Soutènement mécanique 35

Soutènement mécanique
34 Soutènement approprié au contact avec le minerai bien
défini 38
35 Ancrage dans les roches 38
36 Installation classique d'ancrage dans le roc 39
37 Soufflage de béton projeté 40
38 Contre-boutant 40
39 Soutènement contre un cisaillement-plan 41
40 Capsules dynamométriques de 250 tonnes (2500 kN) 42

Sautage périphérique
41 Rayon de rupture en fonction du diamètre du trou de mine 46
42 Effets des retards successifs sur la vitesse de particule
maximum 47
43 Surface unie et régulière obtenue par le tir à deux temps
dans une roche compétente 47
44 Rupture par excavation et roche meuble sur une paroi
obtenue par tir à deux temps 47
45 Surface régulière obtenue par tir à deux temps dans des
roches crevassées 48
46 Surface obtenue par tir à deux temps correspondant à
. un joint majeur parallèle au front rocheux 48
47 Rupture par excavation et roche meuble sur une paroi dues
aux joints d'un pendage 48
48 Rupture par excavation et roche meuble dues à une faille 48
49 Joints en dressants 49
50 Diaclases ouvertes à 90 0 par rapport au front 49
51 Diaclases verticales à 90 0 de la surface rocheuse 49
52 Fracture de la crête 49
Page
53 Coût du sautage-tampon 52
54 Coût du sautage avec chambre d'expansion 52
55 Coût du tir à deux temps et du sautage-tampon 53
56 Coût du forage en ligne et du sautage-tampon 53

Surveillance
57 Emplacement des bornes d'observation et des bornes-cibles 56
58 Emplacement des stations de nivellement 56
59 Disposition d'un extensomètre de déplacement 57
60 Extensomètre à câble pris de la crête d'un terril 57
61 Extensomètre à boulon 57
62 Pendule inversé 58
63 Trois dispositions télémétriques possibles 59

Remblais de stériles
64 Glissement circulaire dans un talus de stériles 62
65 Glissement sur une fondation de faible résistance 62
66 Méthodes de construction de remblais de déchets 63

TABLEAUX

1 Estimation du prix de revient d'une étude sur la géologie


structurale 11
2 Programme hypothétique d'essais 13
3 Comparison des taux approximatifs d'accidents mortels 29
4 Lignes directrices du budget de conception 36
5 Coût du soutènement 43
6 Taux de chargement pour sautage avec chambre d'expansion 50
7 Espacement des trous de mine pour le forage en ligne 50
8 Solutions aux problèmes de sautage périphérique 51
9 Types de dommages liés à la vitesse maximum des particules 53
1

INTRODUCTION

1. L'étude des talus d'exploitation est une raisons en est l'idée - héritée du génie civil -
part importante de la planification des mines d que toute instabilité doit être évitée. On ne re-
ciel ouvert. La disposition des parois affecte a connait pas, dans l'industrie minière, que l'in-
la fois la quantité du minerai récupéré et le stabilité peut être économiquement avantageuse, si
volume de stériles à extraire. Elle influe donc tous les frais encourus - y compris les dépenses
beaucoup sur la rentabilité de l'extraction. effectuées pour garantir des conditions de travail
L'objet de l'étude des pentes est de déterminer la sOres - sont annulées par des coûts d'enlèvement
disposition qui rend l'aménagement dont la renta- des stériles plus faibles grace à des pentes plus
bilité de l'extraction sera la plus forte. abruptes.
2. Quant il décide à quel angle on va atta- 4. Un autre inconvénient des méthodes d'étude
quer le talus d'exploitation, l'ingénieur doit classiques est qu'elles ne tiennent pas compte de
trouver un moyen terme entre les frais qu'en- la nature variable des sols et des roches, ce qui
traînerait une instabilité de pente et le prix de empêche de déterminer avec précision la stabilité
revient de l'extraction des stériles. Plus la de la pente. De temps à autre, les pentes peuvent
parois est abrupte, plus grand est le risque manifester de l'instabilité alors que l'analyse
d'instabilité. Ceci peut provoquer des frais de avait indiqué qu'elles devaient être stables. Une
déblaiement, des retards de production, ou des meilleure approche serait donc de déterminer la
pertes de minerai. Des parois plus proches de probabilité d'instabilité d'une pente. Le risque
l'horizontale, d'un autre Cté, sont plus stables de glissement peut alors être évalué et inclus
mais l'extraction des stériles devient plus ce- dans l'analyse de risque de l'entreprise d'ex-
teuse. Le plan optimal permet de minimiser le traction dans son ensemble.
prix de revient combiné de l'extraction des dé- 5. Le Manuel sur la pente des mines à ciel
chets et d'une instabilité qui pourrait survenir. ouvert décrit des méthodes de détermination du
3. Les méthodes classiques de conception des risque d'instabilité des pentes. Il explique
pentes ne tiennent pas compte de l'influence éco- également comment faire entrer les cons et les
nomique que peut avoir l'agencement de ces der- bénéfices liés à des pentes plus abruptes dans la
nières sur la planification de la mine. L'une des planification globale. Ces méthodes sont fondées
2

sur la théorie de la fiabilité, c'est-à-dire sur pentes rocheuses, la stabilité est habituellement
la probabilité qu'un front ou une partie du front le fait de discontinuités (failles, fissures et
restera stable. plans de stratification). Il s'agit ensuite de
6. L'approche par fiabilité permet de recon- faire des essais sur les matériaux qui constituent
naître qu'il peut y avoir instabilité et d'en cal- la pente pour en déterminer les propriétés
culer les frais correspondants. Le Manuel indique mécaniques telles que les résistances à la com-
des méthodes d'estimation de ces frais. Une fois pression et au cisaillement. Les eaux souter-
ces derniers estimés, en même temps que les frais raines, qui ont une grande importance dans l'ex-
d'extraction, le chargé d'étude peut déterminer ploitation minière en général et dans la stabilité
les cats-avantages d'une disposition donnée ainsi des pentes en particulier, sont alors étudiées.
que les risques pris. Cette information sert à 11. Une fois les données rassemblées, une ana-
prendre des décisions d'investissement dans la lyse de la stabilité des pentes et une analyse
mine et à choisir la disposition optimale. financière sont faites pour choisir la disposition
7. Le Manuel distingue trois étapes dans optimale de la mine. Ceci s'inscrit dans le cadre
l'aménagement de la mine. L'étape de faisabilité de l'étape de conception et il faut alors prendre
comprend les recherches et les analyses néces- en considération les teneurs des minerais et les
saires pour prendre la décision d'exploiter. Il méthodes d'exploitation, en même temps que la sta-
est nécessaire de tirer des plans préliminaires à bilité des talus d'exploitation.
ce stade. La plus grande partie des données ob- 12. S'il y a instabilité, il peut être néces-
tenues sur le terrain peuvent également être ras- saire de prendre des mesures pour y remédier. Des
semblées et faire partie du programme d'évaluation pentes critiques peuvent parfois être stabilisées
du minerai présent. en augmentant la résistance des roches grâce â un
'8. L'étape de la conception de la mine suit soutènement mécanique. La qualité et donc la sta-
la prise de décision d'exploiter. Il faut alors bilité des parois peuvent être considérablement
rassembler de nombreuses données sur le terrain, améliorées par sautage périphérique contrôlé.
ainsi que des analyses complètes des parois poten- 13. L'aménagement des pentes doit se faire en
tielles et incorporer les résultats dans une ana- toute sécurité. On peut y parvenir grâce a
une
lyse des risques financiers. surveillance minutieuse des mouvements des pentes
9. Pendant l'étape d'exploitation, des don- pendant' ,l'extraction. Cette activité implique
nées supplémentaires sont recueillies grâce aux également la vérification des hypothèses faites
importantes surfaces mises à jour par l'extrac- lors de la conception initiale.
tion. Les hypothèses faites lors de la conception 14.-Chacune-des activités présentées ci-dessus
sont alors vérifiées et, s'il y a lieu, une nou- fait l'objet d'un chapitre du manuel. Deux cha-
velle étude est exécutée. pitres :Isupplémeptaires décrivent les exigences
10. L'étude de la pente des mines commence spécialés'de la conception des remblais de sté-
avec des recherches destinées a
determiner les riles et le rôle de la planification de l'environ-
propriétés des matériaux à extraire. La géologie nement 'gour l'exploitation des mines a ciel ou-
structurale vient en première place car, dans les vert. . Ce qui suit est un résumé de chacun des
neuf chapitres.
3

GEOLOGIE STRUCTURALE

15. La plupart des instabilités de pentes ro- 19. Les levés photographiques à la planchette
cheuses sont dues à des discontinuités (fissures, et la photogrammétrie au sol complètent utilement
failles et plans de stratification). Les discon- la carte dressée sur place. Les levés photogra-
tinuités influencent également l'écoulement des phiques à la planchette (figure 1) sont les plus
eaux souterraines qui affectent à leur tour la simples. La photogrammétrie au sol est plus pré-
stabilité. cise, mais aussi plus chère - elle n'est écono-
16. Les analyses de stabilité doivent tenir mique que s'il faut relever un grand nombre de
compte de ces effets. Le géologue spécialiste des fissures. Des mesures géophysiques en surface et
structures doit déterminer l'emplacement, l'orien- dans des trous de forage donnent des renseigne-
tation et l'ampleur des discontinuités et aider a ments utiles sur la répartition des types de sols
déterminer leur effet sur la stabilité des pentes. et de roches ainsi que sur les fractures des
roches. La géophysique en surface, en particu-
COLLECTE DES DONNEES lier, est simple et peut être exécutée avec du ma-
17. La première étape d'une recherche de géo- tériel commercial peu coûteux.
logie structurale est d'étudier les renseignements
géologiques existants et de déterminer la géologie STOCKAGE DES DONNEES
régionale. A partir de là, les problèmes de 20. Les recherches géologiques engendrent de
stabilité peuvent être pesés et un programme d'é- grandes quantités de données qu'il faut enregis-
tude géologique mis au point. Même s'il n'existe trer avec précision et clarté qui doivent être fa-
pas de renseignements antérieurs, l'étude des ca- cilement accessibles.
ractéristiques générales des formations rocheuses 21. L'approche traditionnelle du traitement
aux alentours d'une mine éventuelle peut permettre des données est de porter sur des plans et des
de mettre en évidence des problèmes typiques. Les tracés de section les discontinuités les plus im-
études pourraient porter sur les effets clima- portantes ainsi que les types de roches, puis ana-
tiques, la désagrégation, les zones de cisaille- lyser les données par des méthodes graphiques ou
ment et de failles et les types de roches respon- numériques. Il faut pour cela un personnel expé-
sables de conditions instables (par exemple, les rimenté. L'ordinatéur offre une alternative à ce
cavernes creusés par l'eau dans le calcaire). traitement. Il présente en particulier, l'avan-
18. La première évaluation est suivie par la tage pour l'ingénieur géologue, de pouvoir répar-
collecte de données détaillées. La meilleure fa- tir le levé de la carte et l'analyse en une série
çon d'y parvenir est de dresser, sur place, la d'étapes simples qui peuvent être exécutées par un
carte de l'orientation, de la longueur, de l'es- personnel relativement peu expérimenté.
pacement et de l'aspect des discontinuités et de 22. Utiliser des ordinateurs exige de norma-
la répartition des types de roches. La géologie liser la cartographie géologique. Une méthode
souterraine peut être relevée par l'étude des ca- convenable, les directives de travail sur le ter-
rottes de forage. Il s'agit d'obtenir un dossier rain correspondates, ainsi qu'une collection de
entièrement représentatif sur toutes les discon- programmes d'ordinateur, appelée DISCODAT, ont été
tinuités qui pourraient affecter la stabilité de mises au point pour le Manuel sur les pentes des
la pente. mines à ciel ouvert (figure 2).
4

.\\ Photographies

Repères

Plan de la fosse

Position des repères


(connue)

Emplacement et orientation
de l'appareil photographique

Fig 1 - Levé photographique à la planchette pour dresser la carte de


talus d'exploitation d'une mine à ciel ouvert, à l'aide d'un appareil
d'un objectif de longue focale et levé topographique de mine (courtoi-
sie de Kennecott Copper Corporation).
5

Fig 2 - Méthode de cartographie sur le terrain à l'aide d'une boussole


Brunton. Haut à gauche: mesure de la direction d'un cheminement.
Haut à droite: mesure de l'inclinaison d'un cheminement.
Enregistrement des renseignements destinés au système de cartographie
sur ordinateur.
6

REDUCTION DES DONNEES dans laquelle les fractures peuvent constituer des
23. Les données géologiques destinées à l'ana- surfaces de glissements.
lyse de la stabilité des pentes se répartissent 27. Les ondulations et la rugosité augmentent
principalement en trois groupes - types de roches, la résistance au cisaillement d'une fracture ro-
structures majeures et structures mineures. Les cheuse pendant le glissement. La rugosité cor-
figures 3 et 4 montrent comment présenter de respond aux petites irrégularités sur la surface
telles données. La personne chargée de l'étude a d'une roche. Les ondulations correspondent aux
besoin de renseignements supplémentaires, vagues de plus grande longueur d'onde qui survi-
notamment la résistance mécanique des roches et vraient probablement au cisaillement. Ces carac-
les propriétés géotechniques des structures téristiques sont enregistrées ainsi que des esti-
majeures et mineures. mations de la résistance des matériaux qui com-
24. Les observations géologiques sur le ter- blent les fractures.
rain doivent comprendre la description de carac- 28. Les venues d'eau souterraine doivent être
téristiques, telles que la dureté, à partir des- enregistrées pendant l'établissement de la carte
quelles on peut faire une estimation préliminaire géologique. Il faut les classer sur une échelle
de la résistance mécanique des roches. Les carac- qui va de humide à suintement réel. Ces observa-
téristiques géotechniques des discontinuités ma- tions guident les recherches ultérieures sur les
jeures et mineures doivent être enregistrées et eaux souterraines.
ceci inclut l'emplacement, l'orientation, la lon-
gueur, l'espacement, les ondulations, et la résis- SECTEURS D'ETUDE
tance mécanique des gouge ainsi que la résistance 29. Une fois le recueil et l'interprétation
mécaniques des face de fracture. Les disconti- des données terminés, l'ingénieur géologue doit
nuités majeures sont décrites et portées indivi- diviser la mine en secteurs d'étude préliminaire.
duellement sur une carte. Les éléments mineurs Dans chaque secteur, les types de discontinuités
tels que les ensembles de joints de fissures sont et leur orientation par rapport aux parois prévues
traités statistiquement; par exemple, leur espace- pour la mine, doivent être semblables. Les sec-
ment est décrit par leur dispersion autour d'une teurs peuvent être choisis en supposant un angle
valeur moyenne. de pente arbitraire de 50 0 et en dessinant la
25. La caractéristique la plus importante des fosse prévue sur une carte qui indique les struc-
discontinuités structurelles est leur orientation. tures principales, les types de roches et les dis-
Le traitement statistique de l'orientation exige continuités mineures. Le dessin de la fosse peut
de porter les observations sur un quadrillage de être fait approximativement par des lignes droites
surface égale. Ceci révèle le groupement des dis- et les secteurs d'étude délimités (figure 5). Les
continuités de même orientation. La figure 4 mon- structures qui ont une même orientation peuvent
tre des groupes typiques de direction de joints de avoir des effets différents sur les talus d'ex-
fissures pour une mine à ciel ouvert. La moyenne ploitation de la fosse qui se font face. Des sec-
ou la valeur représentative de ces groupements et tions droites ou courbes de la fosse, peuvent éga-
leur dispersion sont déterminées statistiquement. lement affecter la stabilité des pentes de diver-
26. La longueur et l'espacement des fractures ses façons. Il faut envisager tous ces facteurs.
sont importants, car ils affectent la façon dont 30. Parvenu à ce point, le géologue doit éva-
une série de fractures peuvent se répandre pour luer les types d'instabilité qui peuvent se pro-
former une surface de glissement. Déterminer la duire dans chacun des secteurs d'étude prélimi-
longueur exacte des fractures et leur espacement naire. Ceci permit d'orienter les recherches de
est difficile. Les techniques actuelles peuvent géologie structurale et d'assurer aussi, par re-
toutefois fournir des estimations de la longueur couvrement des études, une certaine continuité en-
de la trace et de l'espacement d'un joint de fis- tre les diverses activités. On envisage trois
sure. On peut les utiliser pour évaluer la mesure modes fondamentaux d'instabilité - le cisaillement
7

Pente hypothétique ö 50 °

R4 \_65

Dolomite
\./ 0
\,61

R1
R3 ' S3-S4
F 68 69

V1)
Schiste
Zone de dolomite
\10
argileux
0
cisaillée et lessivée
6

O
,
a) o
-0 .0
O
o

R,3
L)
(.n Ï- 53 1-59

1- 60 R4
Dolomite
siliceuse

1- 60 /

R4

5 1-55

200 400 pieds


I-
o 510 100m

Fig 3 - Carte sommaire indiquant les types de roches et l'orientation


des plans de stratification pour un site de mine.
8

Pente hypothétique a 50

,/

0 200 400 pieds


I • , ' '
o 50 100m

J >10/c
r À >3%
M. >5%
MI > IO%
1 Pour I% de
la superficie

Poles des plans de stratification

Fig 4 - Croquis sommaire indiquant les structures principales et


l'orientation des discontinuités mineures.
9

Approximation
de la courbe

0 200 400 pieds

0 50 100m

Fig 5 - Choix des secteurs d'étude.

IN
Pôle de la direction moyenne des 1.81e de la direction moyenne
plans de stratification des fissures, Ensemble If

„/ Pôle de la direction
moyenne des fissures,
Ensemble I,
lb

Fig 6 - Evaluation préliminaire des divers types d'instabilités pos-


sibles pour le secteur d'étude III de la figure 5.
10

plan, le cisaillement circulaire, et la coulée des logie régionale, à une cartographie de reconnais-
blocs. sance et à l'étude de carottes des forages d'éva-
31. Nous donnons un exemple pour le secteur luation du minerai. Toutefois, même ces données
d'étude III de la figure 5. Pour ce secteur, les limitées permettent d'évaluer les angles de pente
observations sur le terrain ont donné les détails possibles et peuvent faire la différence entre une
suivants: exploitation rentable ou non.
Substances rocheuses - dolomite siliceuse 35. A l'étape de la conception de la mine,
Résistance mécanique - R4 - roche très dure toutes les données pertinentes doivent être
Orientation des joints - Ensemble 1 310/40* recueillies pour donner, à la personne chargée de
- Ensemble II 208/81* l'étude, les meilleurs renseignements possibles.
Plan de stratification -- 118/64* L'emplacement des failles doit être déterminé, la
(peu fréquent) moyenne et la répartition des ensembles des joints
Cisaillement du terrain - 125/60-65* de fissures et des plans de stratification éva-
de recouvrement luées, et la distribution des types de roches
(Rempli de salbande argileuse) établie.
On suppose que la surface de la pente est 320/ 36. Pendant l'exploitation, il faut continuer
50*, et que l'angle de frottement est de 25° . recueillir des données, en profitant de la mise
Les orientations marquées d'un astérisque repré- a jour par l'extraction des surfaces de pente.
sentent la direction du pendage/pendage. Les objectifs, dans cette étape, sont de vérifier
32. A la figure 6, les directions moyennes des les hypothèses géologiques faites lors de la con-
discontinuités et des plans de stratification sont ception et de fournir de nouvelles données pour
représentées par des pôles. Pour l'ensemble de réaménager les pentes. La carte structurale des
discontinuités I, dont le pendage vers la fosse gradins doit faire partie du travail de routine
pourrait être critique, on a représenté sur la fi- d'un département de géologie minière.
gure, la trace et le cercle de frottement pour un
angle de 25°. Le front de la pente étant tracé a COUTS
320/50, on peut tirer, comme premières conclu- 37. La quantité d'informations sur les struc-
sions, qu'un glissement par cisaillement-plan le tures nécessaire pour planifier une mine, varie
long de l'ensemble I est possible, et qu'un ci- selon le type d'exploitation à ciel ouvert. Un
saillement circulaire à travers les roches très gite minéral peu profond exigera moins d'études
dures est peu probable. qu'une fosse grande et profonde. Les recherches
sont influencées par le rapport déchets/minéraux
ETAPES DE L'AMENAGEMENT DE LA MINE et par les limites dues à la géologie et à la te-
33. Le recueil et l'analyse de données de géo- neur en minerai. Une géologie complexe exigera
logie structurale se poursuivent à chacune des plus de recherche qu'une géologie simple.
étapes de la mise en valeur de la mine. 38. Le prix de revient des recherches géolo-
34. L'objectif, au stade de faisabilité, est giques structurales varie en conséquence. A titre
d'obtenir une connaissance raisonnable de la d'information, les prix de revient approximatifs,
structure géologique et des types possibles d'in- en dollars de 1974, sont indiqués dans le tableau
stablilités. Les recherches se limitent à la géo- 1.
11

Tableau 1: Estimations du prix de revient d'une recherche de géologie structurale

Etape: Faisabilité Etude Exploitation

Profondeur de Journées- Prix de Journées- Prix de Journées- Prix de


la fosse hommes revient hommes revient hommes revient

< 100 pieds 5 1500 15 4500 35 10500


(30m)

100 à 1000 pieds 15 4500 40 12000 120 36000


(30 à 300 m)

> 1000 pieds 20 6000 50 15000 160 48000


(300 m)
12

PROPRIETES MECANIQUES

39. L'analyse de la stabilité des pentes re- recherches de géologie structurale. Ce zonage
quiert la mesure de la résistance mécanique des s'accompagne de l'estimation des propriétés méca-
matériaux à l'aide de tests appropriés, tant sur niques et les types d'instabilité probables dans
le terrain qu'en laboratoire. Pour être en po- chacun des secteurs.
sition de calculer des forces et des déplacements 42. Un programme d'essais doit être établi
on doit mesurer les propriétés physiques telles pour chaque secteur d'étude. Les facteurs à envi-
que la densité et la module d'élasticité. sager sont:
- le volume de matériaux â extraire et l'impor-
PROGRAMME D'ESSAIS tance du secteur pour l'exploitation;
40. L'exploitation d'une mine à ciel ouvert met - les emplacements et les méthodes d'échantil-
en jeu un grand volume de sols et de roches et lonnage précis pour recueillir des spécimens
donc une grande diversité de propriétés méca- représentatifs; •
niques. Par exemple, non seulement chaque type de - le prix de revient de l'échantillonnage et de
roche a des caractéristiques propres différentes, la préparation des spécimens;
mais encore dans un type de roche donné, les pro- - le type de matériaux à étudier, la disponibi-
priétés peuvent varier à cause d'altérations et de lité d'installations d'essais, la nature et
la présence de discontinuités. Un programme bien la précision des renseignements nécessaires
planifié d'essais sur le terrain et en laboratoire et le prix de revient des essais.
est nécessaire, si l'on veut déterminer toutes les Il est très pratique de présenter un programme
propriétés mécaniques utiles. d'essais sous la forme d'un tableau de référence,
41. Les recherches sur les propriétés méca- qu'on peut aisément consulter pour rédiger un rap-
niques doivent être fondées sur la délimitation port. Le tableau 2 montre une partie d'un pro-
préalable de secteurs de la mine faite pendant les gramme hypothétique.
13

Tableau 2: Programme hypothétique d'essais

Propriété Priorité Méthode d'essai Résultat de Source et Essai Observa-


mécanique l'essai con- méthode tion
cernant: d'échan-
tillon-
nage

Résistance 1 Cisaillement direct Le système de Ramassé à la complet


au cisaillement en laboratoire sur joints «2 du main, sur le
du système de un spécimen secteur A; le talus
joints Œ2, irrégulier système de
Secteur B joints a 3 du
secteur B
Cisaillement direct Le système de Forages NX à limité,
en laboratoire sur joints o 3 de 21-17, 21-21 destiné à
des spécimens de la zone 8-23, et 21-38 des véri-
carotte secteur B fications
Résistance au 1 Cisaillement direct Le système de Enchantillons complet
cisaillement du en laboratoire sur joints «2 du de carotte
système de joints des spécimens de secteur A; le de forage
042, secteur A carotte système de H-51, en-
joints a 4 du dessous de
secteur B; la cote 650
tous les joints
du secteur G
Cisaillement direct La partie supé- Echantillons limité,
en laboratoire sur rieure du sec- de carotte du destiné à
des spécimens de teur A; le sys- forage H-51, des vérifi-
carotte tème de joints au-dessus de cations
cu, de la zone la cote 650
B-23 du sec-
teur B
Résistance à 2 Essai de poinçon- La zone B-23 Echantillons limité, Dans les
compression des nement altérés du de carotte destiné à autres
dolomites secteur B H-51, au- des véri- cas, uti-
dessus de la fications liser les
cote 650 résultats
du rapport
d'essai
16-73 pour
la dolo-
mite dans
l'ensemble
de la mine
Densité des 3 Essais sur les Le secteur A, Trous percés complet
masses rocheuses forages B, G et K par explosifs
à des fins de
production
etc. etc. etc.
14

ESSAIS régularités de la surface sur la résistance au


cisaillement. Les résultats obtenus sont alors,
Résistance des discontinuités au cisaillement sans doute, plus représentatifs des conditions
43. La résistance des discontinuités au ci- réelles. Ces essais sont toutefois coûteux.
saillement est le paramètre de résistance le plus 45. La figure 7 montre le dispositif d'essai.
important pour l'analyse de la stabilité des On isole un bloc de roche situé sur la disconti-
pentes rocheuses. Le glissement le long des dis- nuité en le dégageant des roches qui l'entourent.
continuités est la forme d'instabilité la plus Des vérins hydrauliques fournissent une force nor-
courante. male et une force de cisaillement. Dans certains
44. La meilleure méthode pour déterminer la endroits il peut être possible d'exécuter des es-
résistance au cisaillement d'une discontinuité est sais dans une galerie d'exploration en employant
d'exécuter un essai in situ. De tels essais peu- les parois comme point d'appui pour les vérins.
vent être faits à grande échelle, soit sur une Au-dessus du sol, il faut toutefois des ancrages
surface de 3 à 5 pieds carrés (1 à 2 mètres car- ou des boulons fixés dans la roche pour appuyer
rés). Ceci permet d'évaluer l'influence des ir- les vérins.

Presses hydrauliques
EJ
Dynamomètres avec
jauge de contraintes

Palier à
rouleaux %Ir I'dWAIIM
010/0/0/0
Plaque II •
Wiiingagfflafflik _
portante
en béton
A
o . %

ogIe
Coin en plâtre permettant
Discontinuité la 'mise en place précise
à l'étude du vérin

Fig 7 - Essai de cisaillement sur le terrain.


15

46. Si l'on ne fait pas d'essais in situ, il verticale. Dans ce cas, les contraintes de ci-
faut des tests en laboratoire. Il y a deux types saillement sur la discontinuité sont proches du
d'essais fondamentaux, l'essai par compression maximum et assurent la rupture par glissement sur
triaxiale et l'appareil de cisaillement rectiligne celle-ci. Les pressions d'essai utilisées doivent
(boîte de Casagrande). correspondre à la gamme de pressions probables
47. La figure 8 montre an appareil de compres- existants sur la pente à étudier.
sion triaxiale. Sa principale caractéristique est 48. La figure 9 montre un appareil de cisail-
une chambre remplie d'un fluide - habituellement lement rectiligne. Des vérins appliquent une
de l'huile ou de l'eau - sous pression. Ce fluide force normale et une force de cisaillement à la
exerce une contrainte latérale sur le spécimen. surface de discontinuité pour provoquer un mouve-
Une contrainte axiale est appliquée par l'inter- ment de cisaillement. Le spécimen doit habituel-
médiaire d'un piston axial. La discontinuité à lement être placé dans du plItre ou du ciment. Il
tester est orientée grossièrement à 45° de la existe dans le commerce un appareil portatif que

Fig 8 - Un appareil de compression triaxiale avec enregistrement auto-


matique des données.

Fig 9 - Un appareil de cisaillement rectiligne destiné aux essais sur


des petits échantillons. L'appareil montré sur la photo est portatif.
16

l'on peut utiliser sur le terrain. Pour des applications pratiques, la pression de
transition est égale à la résistance à la compres-
Résistance des matériaux au cisaillement sion uniaxiale, Q u , de la roche. Un graphique tel
49. Le terme matériau se rapporte ici aux que celui de la figure 10 donne les paramètres de
roches et au sol intactes. Le cisaillement peut résistance qui correspondent a la gamme de con-
se produire au sein de masses homogènes telles que traintes envisagées et que l'on choisit pour étu-
les terrains de couverture et les roches de faible dier la pente.
résistance. Il peut également survenir dans des 54. La variation statistique des propriétés
roches très altérées et désagrégés dont la struc- mécaniques doit être mesurée. Les valeurs moyen-
ture géologique est irrégulière, si bien qu'il ne nes et la dispersion par rapport à la moyenne,
se forme pas de surfaces de glissements préféren- pour des échantillons représentatifs, doivent être
tielles. Le cisaillement de l'argile de friction déterminées pour chaque essai, en tenant compte de
des discontinuités peut aussi se manifester. leur précision et de leur reproductibilité. Ces
50. Les essais in situ sur la résistance au valeurs servent à déterminer la moyenne et l'écart
cisaillement des discontinuités peuvent aussi ser- des paramètres d'étude.
vir à déterminer la résistance propre du matériau
rocheux. Les principes utilisés sont les mêmes Resistance des roches 'à la compression
que ceux illustrés par la figure 7, si ce n'est 55. La résistance à la compression gouverne,
qu'il n'y a pas de discontinuités. Les essais in en général, la stabilité des roches résistantes et
situ à grande échelle sont cateux et on effectue homogènes dont la structure géologique est irrégu-
le plus souvent des essais en laboratoire, pour lière. Si d'importantes contraintes horizontales
déterminer la résistance propre de la roche au ci- (contraintes tectoniques) se produisent au pied
saillement. d'un talus élevé, il peut y avoir écrasement des
51. L'emploi•d'appareils de compression tri-
axiale, comme celui de la figure 8, est le meil-
leur moyen pour déterminer en laboratoire la ré- Matériau rocheux

sistance des roches au cisaillement. Le procédé a) Résistance maximum


est semblable à celui employé pour les essais sur de la fracture
les discontinuités si ce n'est que l'échantillon 0
n'est pas fissuré. La rupture se produit invari- ._
0
ablement suivant un plan incliné par rapport a la =
verticale, à cause de la répartition des con- 0
c.)
traintes maximum de cisaillement. cl

._
ct) Résistance résiduelle
Analyse des essais de cisaillement 'a) de la fracture
CC
52. Les essais à l'appareil de compression
triaxiale, à l'appareil de cisaillement rectiligne Contrainte normale
et in situ doivent être analysés pour déterminer
les paramètres de résistance destinés à la con- Fig 10 - RéÈistances au cisaillement des roches,
ception de la pente. On y parvient en portant sur en fonction de la contrainte normale. La courbe
un graphique les contraintes normales en abcisse du haut représente la résistance de la roche. La
et les contraintes de cisaillement en ordonnée; la courbe du milieu représente la résistance au
figure 10 montre les courbes typiques pour une cisaillement maximale des fractures propres et
roche. rugueuses. La courbe du bas représente la ré-
53. Pour les roches, ces trois courbes se sistance au cisaillement résiduelle d'une dis-
coupent en général en un point unique T, connu continuité - après qu'un important mouvement de
sous le nom de point de pression de transition. cisaillement ait eu lieu.
17

blocs de roches à cet endroit. Ceci peut engen- déterminée en laboratoire en testant des spécimens
drer des ruptures dans les roches et en éboule- de plus en plus grands. En pratique, il convient
ment. toutefois mieux d'utiliser des relations empiri-
56. Il n'est pas pratique de mesurer directe- ques.
ment la résistance à la compression d'importants
blocs de roches. Il est préférable de déterminer Propriétés physiques
la résistance à la compression uniaxiale de petits 59. Les trois propriétés qui gouvernent les
spécimens représentatifs et d'en déduire la résis- déformations - le module de Young, le coefficient
tance des blocs plus grands. de Poisson et le module de cisaillement - servent
57. Plusieurs essais peuvent servir à détermi- A calculer le déplacement de la pente pendant
ner la résistance d'une roche A la compression l'excavation, ainsi que la distribution des con-
uniaxiale. On peut la mesurer directement par un traintes. Il y a aussi une corrélation entre ces
essai à l'appareil de compression triaxiale avec propriétés et la résistance mécanique.
une pression latérale nulle, ou par un essai de 60. On peut les déterminer en laboratoire, en
poinçonnement (figure 11). Dans ce dernier cas, mesurant les variations de longueur et de largeur
il existe une relation empirique entre la charge de spécimens soumis A une charge. On peut égale-
au moment de la rupture et la résistance à la com- ment les mesurer in situ, en chargeant la surface
pression uniaxiale. On peut utiliser des spéci- d'une strate rocheuse et en calculer le déplace-
mens de forme irrégulière. ment, mais ces essais sont coûteux.
58. La résistance des roches A la compression 61. Plus pratiquement, ces propriétés peuvent
décroît quand leur taille augmente car plus elles être évaluées in situ et indirectement, connais-
sont volumineuses plus il y a de chance d'y trou- sant la vitesse des ondes séismiques dans le sol
ver des défauts. En principe, la relation exis- ou dans les masses rocheuses. L'équipment néces-
tant entre la résistance et la taille peut être saire existe dans le commerce. Les mesures peu-
vent être faites en surface ou dans des trous de
sonde. La relation entre la vitesse des ondes et
les caractéristiques de déformation est bien éta-
blie. Bien qu'elle ne s'applique qu'a un milieu
élastique idéal, elle fournit une bonne estimation
des propriétés de déformation.
62. Il peut être important, pour certains ma-
tériaux, de mesurer les propriétés de déformation
en fonction du temps. Ces caractéristiques de
"fluage" ou de "plasticité" affecteront l'aménage-
ment de la pente si elles entraînent un effondre-
ment progressif de la pente. Elles peuvent être
déterminées en appliquant une charge fixe pendant
une longue période de temps et en observant la
déformation jusqu'à ce qu'elle cesse effective-
ment. L'essai se fait sous diverses charges pour
déterminer les caractéristiques pour l'ensemble de
la gamme de contraintes que subira probablement la
pente réelle.
63. La connaissance des propriétés caractéris-
Fig 11 - Appareil d'essai de poinçonnement pour tique, telles que les limites de saturation en eau
déterminer la résistance des roches à la compres- et de plasticité des sols ainsi que la distribu-
sion uniaxiale. tion des grains en fonction de leur taille dans
18

les roches, peuvent être nécessaires a l'aménage- doivent fournir les renseignements préliminaires
ment de la pente. On peut également s'en servir destinés à l'analyse de la stabilité des talus au
pour classer les matériaux. moindre coût. Il faut utiliser au maximum les
64. Les propriétés caractéristiques servent essais indirects qui sont relativement simples,
également à mesurer les pressions de gonflement et telle que la mesure de la vitesse des ondes séis-
de déplacement qui se produisent dans certaines miques, et des tests caractéristiques tels que le
roches et sols quand ils sont mouillés. Ces phé- RQD. Les essais directs se limitent habituelle-
nomènes peuvent affecter la stabilité des pentes. ment aux échantillons en provenance des trous de
Des indices de gonflement sont déterminés en im- sondage. Là où c'est possible, les meilleurs
mergeant le matériau dans des conditions définies exemples de discontinuité dans les carottes de-
et en mesurant les pressions et les déplacements vraient être réservés aux essais mécaniques.
qui s'en suivent. 68. Le programme d'essai lié à l'étape de con-
65. La densité nécessaire pour déterminer les ception est le plus chargé, car celle-ci demande
masses dans les analyses de stabilité, peut être de nombreux tests et des renseignements détaillés,
mesurée en laboratoire ou sur le terrain. La po- sur les propriétés des matériaux; on tente donc de
rosité et la teneur en eau peuvent affecter le planifier un programme adéquat, qui fournira des
comportement des matériaux. On peut les détermi- échantillons représentatifs pour un prix raison-
ner à partir des poids normal, sec et saturé d'un nable. Le programme d'essai est commandé par les
échantillon de volume connu. recherches de géologie structurale, et il faut que
66. Ce chapitre sur les propriétés mécaniques l'ensemble des résultats obtenus soient partagés
ne décrit pas deux essais importants. La première entre les spécialistes chargés des essais, de la
est la détermination de la perméabilité, qui gou- conception et des études de géologie structurale.
verne le mouvement des eaux souterraines et donc Les travaux préliminaires doivent indiquer s'il
la pression hydrostatique; elle est décrite au faut faire des forage supplémentaires pour obtenir
chapitre sur les eaux souterraines. La deuxième, des échantillons. Ceci relève du domaine d'étude
est la classification de la (qualité des roches de géologie structurale et des eaux souterraines.
(RQD), décrite dans le chapitre sur la géologie 69. A l'étape d'exploitation, les essais sont
structurale. Il s'agit de noter les proportions facilités par la disponibilité d'échantillons re-
de carottes de roches dont la longueur intacte est cueillis au moment de l'extraction. La principale
supérieure à 4 pouces (10 centimètres). Il existe exigence, à ce stade, est de fournir des données
une corrélation entre le RQD et la résistance mé- pour une étude nouvelle, ainsi que pour une meil-
canique de la masse rocheuse. leure connaissance des propriétés préalablement
établies ou de les vérifier en particulier, quand
ETAPES DE MISE EN VALEUR DE LA MINE de nouvelles zones sont mises a jour.
67. - A l'étape de la faisabilité, les essais
19

EAUX SOUTERRAINES

70. Les eaux souterraines influencent l'étude


des pentes, car la pression hydrostatique réduit
la résistance aux cisaillements des discontinui-
tés. La résistance au glissement est proportion-
nelle à la force normale qui s'exerce sur les
points de contact de la discontinuité. Si une
pression hydraulique s'exerce sur la surface, une
partie de la force normale est transmise par
l'eau. Il y en a donc moins qui est transmise par
les points de contact, et la résistance au frotte-
ment de glissement est donc réduite (figure 12).

OBJECTIFS
71. Les recherches sur les eaux souterraines
ont deux objectifs:
a. de déterminer les pressions hydrostatiques pour
étayer l'étude de la pente;
b. de déterminer la façon de réduire cette pres-
sion, par drainage ou d'autres moyens de con-
trôle, si nécessaire. Fig 12 - Principes des contraintes effectives.
72. Les analyses de stabilité des pentes doi- Dans une discontinuité sèche comme celle du haut
vent évaluer l'influence de la pression des eaux de la figure, la contrainte P est transmise par
souterraines. Si elle est critique, il faut étu- les points de contact. La résistance au cisail-
dier les méthodes pour la réduire et en évaluer lement S est proportionelle à la force transmise
les avantages et les cats. par les points de contact: S=C+P tan (1). Dans la
discontinuité saturée que montre la figure du bas,
DETERMINATION DES PRESSIONS la contrainte P est transmise, en partie, par la
73. La pression des eaux souterraines peut contrainte exercée sur l'eau, U, et en partie par
être mesurée directement, à l'aide de piézomètres. les points de contact. La résistance S est
Le plus simple d'entre eux est un tuyau scellé maintenant proportionnelle à la force réduite,
dans un trou de forage. Son extrémité inférieure transmise par les points de contact: S=C+P (P-U)
est ouverte, ce qui permet à l'eau d'entrer ou de tan y!). P-U est la contrainte effective.
20

Tuyau de nettoyage
(a)
Niveau mesuré par
une jauge ( b)
U = H in Yn, Hw
u = yw Hw
Manomètre
à mercure

Air sous
Air ou huile sous pression P
Canalisation Câble électrique
pression P de retour

Transducteur
Diaphragme électrique de
rigide contrainte

Diaphragme
rigide
(C) (d ) (e)
La pression de l'eau sur le La pression de l'eau sur le u f (signal de la jauge)
diaphragme scelle la canalisa- diaphragme provoque rouver -
tion de retour. P croît jusgu l â ture de la soupape à bille.
l'ouverture de la soupape, P augmente jusqu'a la ferme-
alors: u = P ture, alors: u = P

Surface du sol _Surface du sol • Surface .clu sol

Filtre en sabl.e Injection —Injection


de granulométrie
connue
Bouchon
Sable ou
gravier fin

Zone de
recueil

Piézomètre
Zone de
recueil
1
I Eciu

Piézomètre .
Zone dei_
reCueil.
piézomètre

Bouchon ...

Injection Injection •••••


-11111— - F1.71-
(f) ( g ) h) (

Fig 13 - Les cinq principaux types de piézomètres sont: (a) la colonne •


montante; (b) le manomètre; (c) le diaphragme mécanique; (d) la sou-
pape à bille; (e) la jauge de déformation électrique. Les coupes
schématiques des installations coirprennerit: (f) collecteur de sable
ou de gravier; (g) packers de 'pression; (h) injection totale.
21

sortir. Le niveau de l'eau dans le tuyau, ou la raines à la conception de la mine. D'abord, il


colonne montante, donne une mesure de la pression est impossible d'installer le grand nombre de pié-
au bas du tube. Les piézomètres plus perfection- zomètres nécessaires. Ensuite, une part impor-
nés sont munis d'instruments scellés dans le trou tante des recherches sur les eaux souterraines
de forage, qui donnent une lecture directe de la consiste à prévoir la répartition de la pression
pression. dans les pentes futures, quand non seulement la
74. Les piézomètres doivent être installés géométrie de la mine aura changé, mais encore les
avec soin, si l'on veut qu'ils donnent des résul- sources d'eau souterraine telles que les cours
tats fiables. Il est important de choisir le type d'eau peuvent avoir changé aussi.
adéquat. Par exemple, la colonne montante qui re- 76. En pratique, la répartition de la pression
quiert une arrivée d'eau pour enregistrer une va- de l'eau dans l'ensemble d'une pente est détermi-
riation de pression, répond très lentement à ces née en combinant les mesures sur le terrain et les
variations, dans un sol de faible perméabilité. études théoriques. Les premières déterminent les
On peut avoir recours à un piézomètre plus perfec- propriétés des matériaux de la pente qui affectent
tionné qui n'a pas besoin d'écoulement d'eau, pour l'écoulement des eaux souterraines et établissent
éviter une trop longue attente (figure 13). l'origine des ces eaux. Des études théoriques
75. Les piézomètres seuls ne suffisent pas à servent alors à prédire la pression de l'eau sou-
la détermination des pressions des eaux souter- terraine dans l'ensemble de la pente. Les piézo-

Piézonnètre réservoir scellé dans le


roc au point X

Niveau phréatique ou de la
nappe aquifère
111111°1
*es% 0 111111•3-aa
malle
.-terillsa"P admim
Vemorill
nali
■ .11a
*Maimini
11111111111111111111I1
Utg e11111111111 111111111111111111M11111111
"-
Equipotentielles Lignes de flux classiques /Référence
classiques

Potentiel hydraulique en X Z x + h p z cote de X+ hauteur


de charge

h est déterminée d partir de l'intersection de l'équipotentielle qui


passe par X et de la surface de la nappe phréstique

Fig 14 - Réseau d'écoulement des infiltrations à


travers une pente.
22

mètres donnent les données de départ des études potentiel • donné. Diverses techniques servent à
théoriques, et, ce qui est très important, permet- mesurer la perméabilité de la masse rocheuse sur
tent de surveiller les changements de pression et le terrain.
de vérifier la précision des prédictions. 81. La cartographie de surface et des forages,
ainsi que la diagraphie des sondages de forage et
ANALYSE l'étude des rapports correspondants, servent a re-
77. La clé de l'étude théorique de la distri- pérer les fractures qui affectent la perméabilité.
bution des pressions de l'eau souterraine tient 82. En chargeant un trou de sonde au dessus du
dans le cheminement de cette eau, qu'on peut re- niveau phréatique et en mesurant la chute de la
présenter par des lignes de flux et des lignes colonne d'eau avec le temps on peut se servir de
équipotentielles. Le potentiel est ici un para- la relation entre l'écoulement et la pression pour
mètre important de ce cheminement et on le définit calculer la perméabilité.
comme l'élévation de station d'observation, plus 83. Les essais sous pression constante mesu-
la pression mesurée en hauteur d'eau. •Les eaux rent le flux nécessaire pour maintenir une charge
souterraines s'écoulent des régions de potentiels au-dessus (ou en-dessous) de la pression d'équi-
supérieurs vers celles de faibles potentiels; il libre. Ces essais se font habituellement à une
' n'a pas de mouvement le long des équipotentielles. certaine profondeur dans des sections de trous de
sonde isolées par des joints gonflables. Le rap-
Réseau d'écoulement souterrain port pression/écoulement peut servir à calculer la
78. Les écoulements souterrains peuvent être perméabilité.
représentés par un schéma de lignes d'écoulement 84. Dans l'essai de puits ou de rabattement de
et d'équipotentielles appelé réseau d'écoulement la nappe d'eau, on mesure la variation de pression
(figure 14). La•limite supérieure des écoulements d'eau avec le pompage du trou de sonde. En régime
est la nappe phréatique, ou la surface phréatique. permanent, le débit lors du pompage peut servir à
Le niveau de l'eau dans un piézomètre a la colonne calculer la perméabilité du sol environnant.
montante installée sur une pente s'élève jusqu'à
une hauteur où, l'équipotentielle, qui passe par Elaboration du réseau d'écoulement souterrain
l'extrémité inférieure de la colonne, recontre la 85. Une fois que la perméabilité et d'autres
surface phréatique. paramètres tels que l'origine des eaux souter-
79. La pression des eaux souterraines peut raines ont été déterminés, on peut commencer à
donc être déterminée à partir des équipotentielles construire le réseau d'écoulement. Il y a plu-
d'un réseau d'écoulement. En toute rigueur, le sieurs méthodes possibles.
réseau d'écoulement représente le cheminement des 86. La prise de croquis est la méthode la plus
eaux à travers un milieu uniformément poreux, tan- simple et a l'avantage d'être peu coûteuse et di-
dis que dans le cas des pentes rocheuses, il se recte, pour les schémas d'écoulement simple, elle
fait principalement le long des discontinuités donne un bon aperçu des conditions réelles
plutôt qu'à travers la roche intacte. On peut d'écoulement. Le principe est que les lignes
toutefois utiliser un,réseau d'écoulement pour re- d'écoulement et les équipotentielles se coupent à
présenter le flux moyen à travers les pentes ro- 90'; on exécute le croquis par approximations
cheuses. successives.
87. La méthode des résistances électriques se
Perméabilité base sur l'analogie entre la loi de Darcy régis-
80. La principale . 'car a ctéristique du matériel' sant l'écoulement des eaux et la loi d'Ohm, rela-
qui constitue le talus et-qu'il 'faut connaître' tive au courant électrique. Un réseau de résis-
avant de pouvoir tracer un réseau d'écoulement, tances ou une feuille de papier conducteur servent
est la perméabilité. C'est , une mesure déla quan- à faire un modèle de la pente. Le déplacement du
tité d'eau qui s'écoulera sous une différence de courant électrique à travers le modèle représente
23

l'écoulement de l'eau et le voltage électrique inclus dans les analyses de stabilité, lors de la
représente le potentiel hydraulique. conception de la pente et de la mine.
88. Les techniques d'analyse qui utilisent des 91. La répartition réelle des pressions est
calculations numériques sont les plus efficaces complexe pour toutes les pentes, y compris les
dont on dispose. Dans ces analyses, les équations plus simples. Les techniques actuelles d'analyse
d'écoulement pour la pente sont résolues approxi- de la stabilité exigent une distribution simpli-
mativement et permettent de prédire à la fois le fiée. On peut y parvenir en établissant la pres-
débit et la distribution des pressions. L'avan- sion hydrostatique en fonction de la nappe phréa-
tage des méthodes numériques est qu'il est rela- tique. C'est une évaluation habituelle assez
tivement facile d'analyser les perméabilités. prudente car les pressions sont toujours exagérées
89. Toutes ces méthodes permettent d'envisager (figure 15).
diverses géométries de la pente et les autres fac- 92. Si l'on désire envisager les variations
teurs qui contrôlent les eaux souterraines. La dans la distribution des pressions des eaux sou-
meilleure méthode, pour la plupart des cas, est terraines, par exemple à cause des fluctuations
l'analyse numérique par ordinateur, bien que la saisonnières, on peut y parvenir en précisant une
prise de croquis soit un outil utile pour les cas limite supérieure et une limite inférieure à la
simples. nappe phréatique (figure 16).

Résultats de l'analyse DRAINAGE


90. Les analyses donnent une série de réseaux 93. Si la pression des eaux souterraines con-
d'écoulement pour les géométries existantes et tribue à l'instabilité, le drainage pourrait y
prévues de la pente, et tiennent compte des fac- remédier de façon satisfaisante.
teurs comme le détournement de cours d'eau et les 94. Avant de se décider à drainer, il est né-
variations des précipitations. Les réseaux per- cessaire de faire une étude soigneuse des effets
mettent de prédire la pression de l'eau souter- de drainage possibles sur la stabilité de la
raine dans l'ensemble de la pente; l'effet de ces pente. Ceci signifie qu'il faut évaluer les ana-
pressions sur la résistance au cisaillement est lyses de stabilité sous drainage, faire des essais

Nappe
phréatique

Hauteur d'eau
simplifiée en X
(difference de cote
avec le niveau Limite supérieure
phréatique)
Limite inférieure
X
Equipotentielle
Vraie pression
passant par X
en X

Fig 15 - Distribution simplifiée des pressions. Fig 16 - Les variations dans la distribution des
La détermination approximative de la distribution pressions de l'eau souterraine dues aux fluctua-
des pressions par l'évacuation de la profondeur tions saisonnières ou à l'incertitude sur les pa-
verticale au-dessous de la nappe phréatique est ramètres mesurés peuvent Utre estimées à partir
généralement surestimée. des limites supérieure et inférieure de la nappe
phréatique.
24

sur le terrain pour déterminer le potentiel de économiques et opérationnelles. On utilise en gé-


drainage, ainsi que des analyses théoriques con- néral quatre méthodes (figure 17).
cernant les effets du drainage sur la pression hy- a. Les drains horizontaux ou sub-horizontaux sur
drostatique souterraine. le flanc de la pente sont simples et relative-
95. L'évaluation théorique du drainage utilise ment faciles à creuser; ils n'ont besoin que de
les mêmes techniques qui servent à déterminer la peu d'entretien et drainent par gravité. Les
distribution des pressions de l'eau souterraine. trous de forage sont généralement garnis de tu-
Par exemple, des analyses par ordinateur peuvent yaux perforés.
servir à obtenir un réseau d'écoulement pour la b. Le forage de puits verticaux en deça du sommet
pente drainée. Les pressions hydrostatiques peu- de la pente ou sur le flanc de la pente, ont
vent alors être déterminées à partir de ce réseau. l'avantage d'être à l'écart des travaux, et
96. Il est essentiel de faire des essais sur s'ils se trouvent derrière la crête, peuvent
le terrain pour vérifier qu'un système prévu de être utilisés pour drainer avant même de com-
drainage donnera les résultats escomptés. Une mencer l'excavation. Il faut toutefois des
méthode classique est d'installer des piézomètres pompes, avec les frais d'entretien que cela
dans une zone critique, puis de forer plusieurs comporte.
drains ou de creuser un puits. On peut alors com- c. Les tranchées creusées à flanc de cOteau, ou
parer les pressions avant et après le drainage. qui suivent la pente, sont nécessairement peu
Il importe, à la fois pour les essais et pour les profondes et ne peuvent drainer que la surface.
installations actuelles, que l'eau renfermée dans Toutefois, quand les instabilités ' à faible pro-
les formations géologiques ou les discontinuités fondeur sont critiques, un drainage par tran-
soit captée. Le débit d'un puits ou d'un drain ne chées peut être rentable.
mesure pas l'efficacité du drainage; l'objectif d: L'excavation de galeries dans la masse rocheuse
est de réduire la pression. en arrière de la pente est coOteuse, mais quand
il faut un drainage 'à grande échélle, elle est
Méthodes de drainage' ' souvent la méthode la plus efficace. Elle ne
97 • Le choix de la méthode de drainage dépend gêne pas l'exploitation et peut servir à*d'au-
de nombreux facteurs comprenant la hauteur de la tres fins, telles que l'évaluation du minerai
pente, la perméabilité ainsi que des contraintes et la cartographie structurale. Il est possi-

Tranchée de
'- ‘ drainage ,Drain de surface,
revêtu

Drains
supplémentaires Puits avec pompe

Drains
Fossé de drainage
revêtu horizontaux Galerie 'de drainage

Fig 17 --SyStêmesAe drainage de la pente.


25

ble de creuser des drains supplémentaires à dans les cours d'eau et dans les galeries a flanc
partir de la galerie. de coteau et l'observation des suintements sur les
talus d'exploitation sont également des méthodes
Murs étanches de surveillance utiles.
98. Une méthode efficace pour contrôler les
eaux souterraines dans certaines circonstances est ETAPES DE L'AMENAGEMENT DE LA MINE
de construire des murs étanches pour empêcher 101. La figure 19 montre les mesures appro-
l'eau d'atteindre la pente. Cependant, cela ne priées en matière de contrôle de l'eau souterraine
peut être réalisé que lorsqu'il existe une couche prises des diverses étapes de l'aménagement de la
bien définie de matériaux aquifères, tel qu'un an- mine. Une évaluation préliminaire des eaux sou-
cien lit de rivière. On peut couper ou réduire terraines est faite à l'étape de faisabilité. On
l'arrivée de l'eau par l'emploi de palplanches ou étudie les caractéristiques régionales et les in-
par remplissage de tranchées avec des matériaux formations existantes à partir de photographies
imperméables, mais la méthode la plus courante est aériennes, de cartes et des données sur les puits,
l'injection de ciment. les écoulements des cours d'eau et les données
99. Dans ce dernier cas, on fore des trous et météorologiques.
on y pompe le coulis jusqu'au remplissage total. 102. On peut effectuer des forages d'explora-
Des piézomètres de chaque côté du rideau permet- tion pour une dépense supplémentaire minime, afin
tent de surveiller la chute de pression; on fore de mesurer la permabilité, faire la diagraphie,
des trous supplémentaires et on y injecte le cou- prélever des carottes, identifier les discontinui-
lis jusqu'à ce qu'on obtienne le contrôle désiré tés qui forment des voies d'écoulement et afin
(figure 18). d'effectuer les mesures piézométriques.
103. Il faut faire des recherches détaillées
SURVEILLANCE sur les eaux souterraines au moment de la concep-
100. Un aspect essentiel des études et du con- tion de la mine. Tous les forages d'exploration
trôle des eaux souterraines est une surveillance devraient également être utilisés pour faire des
régulière des pressions souterraines, grâce aux essais de perméabilité et des mesures piézométri-
piézomètres. Le débit des drains, les écoulements ques. Il faut habituellement des trous de forage

Mur parafouille
A
2 _A
Couches superficielles . • Alimentation
très perméables

Roches de perméabilité«
moyenne

A Niveau de la nappe phréatique sans mur parafouille (forte


allinnentation de la pente)
B Niveau de la nappe phréatique sans mur parafouille (production
d'un rabbatternent naturel)

Fig 18 - Mur imperméable pour contrôler les in-


filtrations dans une pente.
26

Recherche
exploratoire Condition
Etape de initiale critique quant
faisabilité aux eaux sou-
terraines

Evaluation Exploitation
détaillée ] impossible
1

Pas d'influence Influence Influence


des eaux sou- marginale des majeure des
terraines eaux sou- eaux sou-
terraines terraines

Etude des eaux sou-


terraines sur le:terrain

/ -
Etape de Analyse des conditions actiJelles
conception et futures
de la Mir-1'e Influence sur la stabilité des pentes
Potentiel coOt-bénéfice du drainage

Drainage . Drainage avantageux Drainage


inutile Etude préliminaire du impraticable
drainage

-Surveillance
Essais de drainage
Etape 'Conception finale du système de
d'exploitation drainage

1.
Drainage_mis en place

Surveillance et réévaluation

Favorable - • . Marginale ' Défavorable-

CONDITIONS DES EAUX SDUTERRAINES

Fig 19 - Etudes des eatix souterraines pour une ex-


ploitation à ciel 'ouvert.
27

supplémentaires destinés précisément aux recher- Profondeur définitive de la


ches sur les eaux souterraines. fosse - en pieds (m)
104. Le rassemblement de données est suivi
d'analyses théoriques nécessaires pour établir des Etape 100(30) 500(150) 1000(300)
réseaux d'écoulement. Ces derniers permettront
d'identifier les zones où le drainage pourrait Faisabilité $ 8000 16000 24000
être nécessaire et orienteront les recherches ul- Conception de
térieures. la mine $10000 20000 39000
105. Pendant l'exploitation, les eaux souter- Exploitation $ 6000 11000 16000
raines doivent être surveillées régulièrement par
un réseau de piézomètres et en observant les
infiltrations, l'écoulement des drains, etc. Les 107. Les délais nécessaires approximatifs pour
renseignements obtenus guident les recherches et la réalisation des diverses étapes sont les
les analyses supplémentaires rendues nécessaires suivantes:
par des conditions des sols autres que celles pré-
vues ou parce que la disposition de la mine a été Profondeur définitive de la
modifiée. fosse - en pieds (m)

COUTS Etape 200 200 - 500 500 - 1000


106. Le coOt des recherches sur les eaux sou- (60) (60 - 150) (150 - 300)
terraines varie beaucoup selon les mines. Les
estimations suivantes sont un relevé des connais- Faisabilité 4 mois 5 mois 6 mois
sances actuelles pour diverses profondeurs de fos- Conception de
ses coniques. Les coOts du forage et du drainage la mine 6 mois 8 mois 10 mois
ne sont pas inclus; nous utilisons la valeur des Exploitation 3 mois 4 mois 5 mois
dollars de 1975.
28

CONCEPTION

108. L'objectif de la conception des pentes des ( a)


mines à ciel ouvert est de déterminer la disposi- Hauteur
tion qui permet les bénéfices financiers et la
Angle
quantité de minéral récupéré les plus fortes.
L'ingénieur chargé de l'étude doit envisager si- Largeur
multanément les angles de pentes définitifs et
provisoires, les angles de gradins, l'emplacement
des rampes et la progression de l'exploitation
(figure 20). ( b)
109. Le volume de stériles à extraire décrott,
habituellement, quand les parois sont plus abrup-
tes, et les pentes raides sont donc souvent sou- Hauteur

haitables. Le risque d'instabilité d'une pente


augmente toutefois avec son inclinaison et ses
conséquences pour la sécurité sont d'un intérêt
primordial. Les mines à ciel ouvert ont un dos-
sier excellent quant à la sécurité, car les acci-
dents dOs aux éboulements sont particulièrement
rares (tableau 3). Il s'ensuit qu'avec les pré-
cautions convenables, des parois plus abruptes
peuvent être envisagées sans pour autant compro-
mettre la sécurité.
ih i

110. Les principaux avantages de parois plus


abruptes sont les quantités moindres de stériles à h2
extraire et un déblaiement retardé. Toutefois, ce
type de parois peut aussi bien occasionner des
frais d'exploitation supérieurs: une instabilité •■•■■■•■

pourrait signifier le déblaiement des éboulements,


un retard de production ou une perte de minerai.
ih 3
Des gradins de travail moins nombreux et plus
étroits peuvent faire baisser le rendement de
l'exploitation. L'ingénieur en charge de la con- Fig 20 - Divers aspects des parois de fosses qui
ception doit donc trouver un compromis entre le concernent l'ingénieur chargé de l'étude de con-
prix de revient de parois plus abruptes et les ception: (a) la géométrie des gradins; (b) la
économies faites sur l'enlèvement des stériles. géométrie des bermes; (c) la géométrie des rampes.
29

Tableau 3: Comparaison des taux approximatifs


d'accidents mortels
(pour 10 6 heures de travail) Contrainte, cr Résistance, S

Circulation routière 1.8


Voyage en avion 2.4
Voyage en motocyclette 4.4
Cigarettes 2.6
500 1000

Exploitation à ciel ouvert 0.42


Chutes de roches 0.01 Fig 21 - La théorie de la fiabilité reconnalt que,
Ecoulements de déblais, à cause de variations des matériaux géologiques,
stockage, etc. 0.03 des profils de parois et de l'état des eaux sou-
Chute de personne 0.05 terraines, la résistance au glissement et les con-
Accident de véhicule 0.10 traintes provoquant le glissement varient selon
Divers 0.23 les secteurs. Dans cette figure, bien que la ré-
sistance mécanique moyenne soit deux fois plus
BOcheronnage 0.94 grande que la contrainte moyenne, les variations
de l'une d'elles peuvent signifier que dans les
Construction 0.26 parties de la mine el les contraintes dépasseront
la résistance, comme l'indique la partie de la
figure, il y aura glissement.

FAISABILITE
111. La personne chargée de l'étude doit tra-
vailler à partir de paramètres intrinsèquement va-
riables tels que la teneur des minerais, leur qua-
lité, et la résistance mécanique des roches. Le
meilleur moyen de traiter des matériaux variables
est d'utiliser la théorie de la fiabilité (figure
21 et 22). Dans l'analyse de la stabilité des
pentes, la fiabilité est définie comme la probabi-
lité qu'une pente sera stable.
112. Les décisions d'investissement dans une
mine sont, dans une large mesure, fondées sur les
bénéfices prévus et les risques correspondants.
Les planificateurs de mines ont déjà pris consci-
ence des avantages de la théorie de la fiabilité
pour évaluer les risques qui menacent les inves-
tissements. Grâce à elle, ils peuvent faire en-
trer dans leurs analyses, la variabilité du prix Fig 22 - Exemples de variabilité de la paroi d'une
des produits, du coat de la main-d'oeuvre et les mine: un glissement sur une paroi dans une sec-
réserves de minerais. Cette théorie permet aussi tion de la mine qui ne semblait pas différente des
d'intégrer la conception des parois du plan d'a- autres el il n'y a pas eu de glissement. En
ménagement de la mine et de faire l'analyse des d'autres termes, le glissement était impossible è
risques. prédire avec certitude.
30

ANALYSE
113. La conception de la pente d'une fosse se
fait en deux étapes. La première est d'évaluer la
stabilité de la pente pour chaque disposition pos-
sible. La deuxième est de faire entrer ces don-
nées dans l'analyse financière.

Analyse de la stabilité (b)


(a)
114. La première étape de l'analyse de la sta-
bilité est de rassembler les résultats des recher-
ches de géologie structurale, de celles sur les
propriétés mécaniques et les eaux souterraines et
d'établir des secteurs d'aménagement de la fosse.
Dans chacun des secteurs la résistance mécanique
des roches, les caractéristiques structurales et
les autres facteurs qui influent sur la stabilité
sont approximativement uniformes. Le choix des
secteurs peut être également affecté par la fiabi- (c) (d)
lité requise pour la paroi. Par exemple, l'ingé-
nieur peut devoir prévoir une fiabilité plus
grande dans la zone ail se trouve l'usine de sur-
face ou un système de transport. La figure 23
présente des répartitions typiques de ces sec-
teurs.
115. Les modes d'instabilité possibles sont in-
diqués pour chaque secteur. Les cisaillements
(e)
plans (figure 24) • sont les plus courants; ils se

(f)

Fig 24 - Types d'instabilité par cisaillement-


plan: (a) un plan de glissement et un bloc; (h)
un plan de glissement et une fissure de tension;
(c) une série de plans de glissement courts reliés
par des joints transversaux; (d) deux plans de
Fig 23 - Haut: facteurs possibles gouvernant le glissement; (e) un seul plan de glissement et
choix des secteurs d'études. Bas: une grande cisaillement du bloc en plusieurs fragments; (f)
mine à ciel ouvert divisée en secteurs d'études de deux plans de glissement obliques et un cisaille-
la pente. ment en coin à trois dimensions.
31

présentent sur les pentes rocheuses dont les dis- 121. La meilleure façon de traiter ces données
continuités ont une orientation défavorable. Dans est d'utiliser un ordinateur. Le Manuel comporte
les morts-terrains ou les roches ductiles, un ci- un programme d'analyse des coûts-avantages. Il
saillement circulaire (figure 25) peut se pro- faut alimenter le programme avec un ensemble com-
duire. Les cisaillements-plans et circulaires plet de plans de mines comme cas de référence.
sont caractérisés par des surfaces de glissement. Ces plans doivent indiquer la progression de l'ex-
L'analyse de stabilité exige que la résistance au ploitation et la répartition du minerai et des
cisaillement sur ces surfaces soit déterminée, stériles ainsi que les teneurs des minerais et les
ainsi que les forces qui ont tendance à provoquer coûts d'exploitation.
le glissement. 122. Le programme coûts-avantages calcule les
116. Le Manuel contient des programmes d'ordi- effets par rapport aux cas de base de l'augmenta-
nateurs pour faire l'analyse de fiabilité quant tion de l'inclinaison des parois, y compris les
aux cisaillementsplans et circulaires. En outre,
Il présente des méthodes manuelles de première
estimation de la stabilité.
117. La figure 26 montre les instabilités du
type écoulement en blocs et basculement qui sont
possibles dans les roches cassantes. Elles sont
moins courantes que le cisaillement-plan ou circu-
laire mais plus difficiles à analyser. Le facteur
critique est la concentration de contraintes qui (a) (b)
se produit au pied d'une pente. Si cette con-
trainte, qui peut être très accentuée par une Fig 25 - Cisaillement circulaire. Dans les roches
action tectonique, dépasse la résistance à la com- ductiles sans zones faibles et qui n'ont pas
pression de la roche, une fragmentation progres- d'orientation critique, le type d'instabilité
sive à partir du pied peut se produire. potentiel serait un cisaillement circulaire comme
118. L'analyse recommandée est d'étudier la l'indique le schéma (a), qui se produit parfois en
distribution des contraintes à l'aide de program- se combinant avec un plan de glissement comme en
mes d'ordinateurs ou de méthodes d'approximation (b).
tenant compte de la meilleure estimation possible
des effets tectoniques. On suppose qu'il y a in-
stabilité dès le moment où la résistance a la
compression est dépassée.
119. Pour chaque secteur d'étude, on utilise
les analyses de stabilité pour préparer des
courbes de fiabilité pour différentes hauteurs et
angles de parois. Ces abaques (figure 27) servent
comme données des analyses des risques financiers.

Analyse financière (a) (b)


120. L'évaluation financière exige beaucoup de
renseignements en plus des courbes de fiabilité Fig 26 - Ecoulement en blocs et basculement. Des
qui correspondent aux diverses parois possibles. les roches fragiles isotropes, l'instabilité com-
Il faut aussi des données de géologie économique mencerait par un écrasement ou un cisaillement au
sur les coûts de l'extraction et estimer les frais pied de la pente comme l'indique la figure (a), et
qu'occasionneraient les instabilités possibles provoquerait peut être un écoulement en blocs et
(figures 28 et 29). un basculement de plaques comme en (b).
32

100 o

80 À 20

in 60 40
o
t(t)
=.
o
o 40 60
lj
.0
o
0_
20 80

100
50 100 150 200 .
Hatiteur de la pente (pieds)

.Fig 27 - Courbe de fiabilité. Variation de la probabilité de glisse-.


.mentan fonction de la hauteur pour une pente à 850 .

0.2H

Fig 28 - Modèle de détermination du colit possible Fig 29 - Quand l'instabilité se produit, le moyen
d'une instabilité. • Le_yolume des débris de glis- qui pourrait permettre de continuer l'exploitation
sement à déblayer est censé se trouver ,entre la est de décharger la zone de glissement potentiel
ligne en pointillés et la ligne en tirets. . Il ne en extrayant les roches de la crête. La figure
s'agit ici que d'une des ,options qui pourraient donne des indications sur la quantité de terrain
convenir. qu'il faudrait déplacer, ce qui fournit une base à
l'estimation du cat possible d'une instabilité.
33

TEMPS - ANNÉES
I0 20
r 1 1
FIN AN CEMEN TCUMUL ATIF-MI LL IO N SDEDO LL AR S

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Fig 30 - Diagramme de financement. Les trois étapes de la mise en


valeur d'une mine, dans laquelle l'étude des parois intervient, sont
la faisabilité, la conception de la mine et son exploitation.
34

coûts de l'excavation des stériles et de l'insta- ETAPES DE LA MISE EN VALEUR DE LA MINE


bilité. Les coûts-avantages peuvent être détermi- 127. Les activités d'études, aux diverses
nés pour chaque année de la durée de vie prévue étapes de l'exploitation de la mine, sont indi-
pour la mine, et actualisés au moment de l'étude. quées dans le diagramme de financement (figure
La disposition optimale est choisie en comparant 30). Les recherches au stade de la faisabilité se
les valeurs actuelles nettes des diverses disposi- concentrent sur le rassemblement de données. On
tions. insiste sur la géologie structurale, sur l'étude
123. Le risque d'instabilité est intégré à l'é- des eaux souterraines et des propriétés mécaniques
tude par la méthode de Monte Carlo. Dans cette des matériaux des parois, mais on se réfère aussi
technique, l'analyse de chaque secteur est répétée aux pentes déjà faites et à l'expérience passée
un grand nombre de fois. Dans toute analyse don- qui fournissent des données utiles. Avec une
née, on inclut au hasard l'instabilité. L'ordina- bonne coordination, une grande partie de ce
teur est toutefois programmé de façon à ce que travail peut être combinée avec l'évaluation du
l'occurence de l'instabilité suive globalement les corps de minerai aux frais réduits. Il est impor-
courbes de fiabilité. Ceci simule la probabilité tant de compiler tous les renseignements dans des
d'instabilité pour une exploitation réelle. rapports car il y a souvent des délais entre les
124. Une bonne estimation des coûts-avantages étapes de faisabilité et d'aménagement de la mine.
auxquels il faut s'attendre nécessite entre 30 et 128. Le recueil de données est suivi par une
100 analyses. Le programme est efficace; le temps définition des secteurs et la préparation de cour-
de calcul sur un gros ordinateur, pour un plan bes de fiabilité établies à partir d'analyses par
d'exploitation minière classique de 15 ans, est approximation. L'analyse financière détaillée
d'au plus quelques minutes. La géométrie optimale pour déterminer les angles de pentes optimaux peut
des secteurs, déterminée mécaniquement, doit ne pas être nécessaire. Les étapes de conception
toutefois être retouchée par l'ingénieur pour éli- au stade de la faisabilité sont présentée par la
miner les transitions brutales d'un secteur à figure 31.
l'autre.
125. L'évaluation des coûts-avantages de la
Recherche sur le terrain sur la géologie struc-
disposition d'une mine ne constitue qu'une partie turale, les eaux souterraines et les propriétés
mecaniques.
seulement des renseignements que l'on envisage
dans une analyse complète des risques d'investis- Définition préliminaire des secteurs
de la fosse.
sement ou d'exploitation d'une mine. D'autres
facteurs - tous variables - incluent les taux Disposition préliminaire de la fosse et calcul •

des réserves de minerai.


d'imposition, les redevances et les dépenses d'é-
n.
quipement. Le Manuel présente aussi un programme o
Analyse de la stabilité et des effets du glisse-
ment pour établir des courbes de fiabilité.
d'ordinateur pour une analyse de risque économique
r
complète pour une mine. Analyse des coOts-avantages.
126. Le programme de risque utilise les résul-
tats de l'analyse des coûts-avantages comme don- Etude de la paroi optimale pour la fosse
définitive.
nées de départ. On y ajoute des données sur les
redevances prévues, les taux d'imposition, etc. Analyse de risque pour le taux de rendement
prévu.
ainsi que leur fluctuation probable. Un certain
nombre de simulations par la méthode de Monte PASSAGE OU NON A L'ETAPE SUIVANTE
DE CONCEPTION.
Carlo sont faites pour déterminer l'effet desdites
variations sur les recettes de la mine, et ainsi Fig 31 - Etape de faisabilité: organigramme des
d'en évaluer le risque financier. activités pour l'étude des parois.
35

129. Des analyses détaillées de la stabilité et 130. L'étape d'exploitation donne une grande
l'analyse financière complètes sont nécessaires à quantité de données supplémentaires, en particu-
l'étape de la conception de la mine. Il faut pré- lier grâce à la topographie des gradins mis à
parer, au moins, deux ensembles complets de plans jour. Le comportement des pentes existantes est
annuels de la mine pour des angles de parois dif- un guide précieux pour prévoir celui des parois à
férents. Il faut envisager de façon détaillée la venir. Il peut être possible d'excaver une pente
disposition des angles de rampes, des bermes et provisoire à titre d'essai avant la paroi défini-
des gradins. Il faut étudier aussi la mise en tive.
place de bermes de sécurité et des gradins d'ébou- 131. Ce renseignement révélera les points où
lement spéciaux pourraient être nécessaires pour les hypothèses de la conception initiale ne sont
les angles des parois particulièrement abruptes. pas validés. S'il y a lieu, les analyses de sta-
Il faut préparer des rapports complets sur toutes bilité peuvent être revues et la mine, réétudiée.
les recherches, les analyses de stabilité et fi- Une nouvelle conception peut également être néces-
nancières; elles constituent un legs essentiel saire à cause d'un changement dans les teneurs du
pour les planificateurs a venir. La figure 32 minerai ou des coûts de l'extraction, ou encore à
montre les activités propres à cette étape. cause de l'expansion de l'exploitation.

Etude sur le terrain de la géologie structurale,


ETUDES ASSOCIEES
des eaux souterraines et des propriétés 132. Si les analyses de stabilité et l'analyse
mécaniques.
Recommence r pou r d 'au tre s opt io ns de disp os it ions.

financière indiquent des angles de pente optimaux


Définition des secteurs de la fosse. plutôt abrupts, il peut être nécessaire de mettre
au point un système de surveillance d'ensemble
Disposition de la fosse et calcul des réserves pour assurer la sécurité. Le coût d'un tel sys-
de minerais.
tème devrait être comparé aux bénéfices tirés
Analyse de stabilité et des effets de glisse- d'une exploitation avec des angles plus grands.
ment pour établir les courbes de fiabilité.

Détermination de la méthode d'extraction, le


nombre de reprises, les pentes de travail, de
la production annuelle de minerai, des teneurs
et des rapports stériles de découvrement
- minerai.

Analyse des coûts-avantages.

Conception de la paroi optimale pour les angles


définitifs et provisoires des pentes de travail
et des bermes et disposition définitive.

Etudes correspondantes pour la surveillance, le


sautage périphérique, le soutènement et les puits
d'essai.

Analyse des risques pour le taux de recettes


prévu.

PASSER A LA PRODUCTION

Fig 32 - Etape de conception de la mine: Dia- Fig 33 - Une expérience sur le terrain qui utilise
grarme d'activité de conception de la mine. des ancrages pour terrains rocheux et un grillage
pour étayer mécaniquement une section de paroi.
36

133. La faisabilité de l'utilisation de pentes d'utiliser un soutènement mécanique et une pente


abruptes, peut dépendre de l'étendue des dommages abrupte plutôt que d'avoir à ramener des stériles
causés aux parois par le sautage périphérique. Ce pour consolider une paroi afin de lui donner une
dernier, convenablement contrôlé et mené de con- stabilité équivalente.
cert avec un bon piquage, peut minimiser les dé-
gâtsa causés aux pentes et .éliminer les éboulis COUTS
susceptibles de limiter la raideur des parois. 135. Le coat de la conception de la mine varie
134. Il peut être économiquement avantageux, beaucoup. Pour donner quelques indications aux
dans certaines conditions, de mettre en place un planificateurs, le tableau 4 donne, toutefois, le
soutènement mécanique (figure 33). Par exemple, prix de revient estimé, selon la valeur du dollar
dans le cas où cela pourrait permettre d'exploiter de 1973, des diverses étapes de la mise en valeur
le minerai sans menacer l'usine de surface. En de la mine. Les chiffres sont fondés sur l'expé-
outre, il peut être parfois moins coateux rience d'un certain nombre de sociétés.

Tableau 4: Lignes directrices du budget de conception* ($ 1973)


(gamme de profondeurs typiques entre parenthèses)

profondeur <100 pieds 100 à 1000 pieds >1000 pieds


<(30 m) (30 à 300 mètres) >(300 mètres)

Etape de faisabilité $ 10000.. $ 20000 $1 00000


. (1000-50000) (5000-200000) (10000-500000)

Etape de conception $ 15000 $ 50000 $ 1 00000


de la mine (1000-50000) (5000-200000) (10000-500000)

Etape d'exploitation $ 10000 $ 50000 $100000


(1000-50000) (5000-200000) (10000-500000)

*Fondé sur le double des salaires plus le prix de revient du matériel spécial.
37

SOUTENEMENT MECANIQUE

136. Le soutènement mécanique stabilise les METHODES DE SOUTENEMENT


pentes des fosses en augmentant la résistance mé-
canique roches. Le résultat obtenu est toutefois Ancrages dans les terrains rocheux
relativement petit. L'étaiement n'est mis en 138. La plupart des glissements, dans les mines
place que lorsqu'une pente montre des signes d'in- à ciel ouvert, sont dOs à un glissement sur des
stabilité pendant l'exploitation. Il peut dans ce zonés de faiblesse telles que des ensembles de
cas augmenter suffisamment la résistance pour as- joints et de plans de stratification. On peut
surer une stabilité à long terme. augmenter la résistance au glissement par des
137. Il peut s'avérer à l'occasion que les forces de compression s'exerçant sur ces plans.
frais de revient mineurs avec le soutènement méca- On y parvient en posant des ancrages dans le
nique sont moins élevés que ceux d'une pente na- rocher à travers les zones faibles (figure 35).
turellement stable. Un exemple en serait un con- 139. L'ancrage de type classique (figure 36)
tact minéral clairement défini qui pourrait être est constitué par un câble d'acier placé dans un
une limite naturelle à l'exploitation, mais avec trou de forage. Le câble est ancré par une injec-
un risque de glissement sur les plans de stratifi- tion de ciment au fond du trou. En surface on
cation (figure 34). Cependant, dans un tel cas, construit un massif d'appui formé en béton armé
l'étude et l'analyse de la stabilité doivent être avec une plaque d'ancrage en métal. Une contre-
très précises. Le degré d'instabilité doit être plaque en acier et des coins immobilisent le câble
clairement connu pour justifier le soutènement. après qu'il ait été tendu. Le trou est ensuite
38

Angle de pente
optimal

Stériles
/
Minerai Plans de
stratification

Angle de pente stable sans


soutènement

Contact minerai-
stériles

Fig 34 - Un soutènement peut convenir si le contact avec le minerai


est clairement défini alors que les plans de stratification sont dé-
favorables.

Ancrages
(sous tension)

Contrainte normale sur


les discontinuités

Poinf d'ancrage

Fig 35 - Les ancrages dans le rocher augmentent la force de compres-


sion qui s'exerce sur les discontinuités et donc la résistance au
glissement.
39

Massif d'appui en béton armé

Plaque d'ancrage avec


tube guide

Tuyau
d'injection

Extrémité du tuyau d'injection Bloc d'ancrage


(injection secondaire)

Trou de sonde
/e/e/A\777e/
1
Zone d'ancrage
(injection primaire)
Région d'injection secondaire
(après mise sous tension)

Câble d'acier en haute résistance

le r-11"\\
e Zone d'injection primaire

Torons rassemblés pour faciliter l'insertion


de l'ancrage

Fig 36 - Installation classique d'ancrage dans les


terrains rocheux.

rempli de béton pour fixer le câble en permanence. couper à l'aide d'un scie au carbordum; en effet
On peut utiliser des barres de métal au lieu des la chaleur du chalumeau pourrait provoquer une
câbles. perte de résistance.
140. La tension exercée sur un ancrage en ter- 142. Un ancrage doit être installé avec soin.
rain rocheux est habituellement de 30 a 300 tonnes Les vérins mettent en jeu de grandes forces et un
(300 à 3000 kN), quoique certains, supportant jus- câble rompu peut fouetter. Il faut prendre des
qu'à 2000 tonnes (20 000 kN) aient déjà été utili- précautions pour protéger le personnel.
sées.
141. Les techniques et les matériaux d'ancrage Corrosion des ancrages
utilisées dans le soutènement des pentes ont été 143. Les tensions considérables mises en jeu
mis au point par l'industrie du béton précon- dans les ancrages en terrains rocheux aggravent
traint. L'acier doit être de très haute résis- les effets de la rouille et introduisent les pro-
tance mécanique et être manipulé avec soin. Il ne blèmes de rupture dGs à la corrosion. Ce phéno-
faut pas ni l'enrouler ni le plier irréversible- mène, mal connu ne se produit seulement que pour
ment, ni le laisser rouiller - les points de des contraintes relativement grandes et provoque
rouille pourraient devenir des points de concen- des fissures internes puis une rupture soudaine.
tration de contraintes et provoquer la rupture au 144. La meilleure façon de le protéger de la
moment de la mise sous tension. 11 faut les dé- corrosion est de cimenter complètement l'ancrage
40

Fig 37 - Soufflage de béton projeté pour stabili-


ser une paroi de mine.

/Instabilité par
• cisaillement circulaire

Y
,•••
Contrainte normale due
au poids du contrefort r

Fig 38 - Une contre-boutant ou cadre porteur contenant un poids n-ort


constitué de roches, fournit un contrepoids qui résiste au cisaille-
ment circulaire et augmente la contrainte normale et donc la résis-
tance au glissement au voisinage du pied.
41

après la mise sous tension du câble. Toutefois, c. analyse économique


s'il faut surveiller la force exercée par l'an-
crage, on ne peut pas utiliser de ciment et il 151. Les principes de l'analyse technique sont
faut soit le graisser soit le gainer. illustrés par la figure 39. La force perturba-
trice est la composante du poids W parallèle à la
Béton projeté discontinuité. Les forces résistantes sont la
145. Le béton projeté est un revêtement en bé- composante de la force de soutènement T et la ré-
ton appliqué par pulvérisation et formé d'un mé- sistance au cisaillement de la discontinuité. La
lange d'agrégats, de sable, de ciment, d'eau et résistance au cisaillement est proportionnelle aux
d'un additif favorisant une prise rapide (figure forces W, T et à la force de pression hydraulique
37). Le béton projeté prend effectivement au mo- U qui agit en travers de la discontinuité.
ment de l'impact. Il y a une certaine perte de 152. Les analyses du chapitre de conception
matériau à cause du rebond sur la paroi. servent à déterminer la force de soutènement né-
146. Le béton projeté sert a retenir des roches cessaire pour obtenir la fiabilité souhaitée de la
de surface lâches et à empêcher une détérioration pente. Une fois cette force connue, des évalua-
progressive. Il peut offrir une certaine résis- tions économiques sont faites. La fiabilité de la
tance au cisaillement à l'endroit des limites de pente, comme le prix de revient du soutènement,
joints. dépendent de la disposition des ancrages dans le
147. On a récemment mis au point un béton armé rocher, et en particulier, de l'angle d'inclinai-
projeté. On y ajoute des morceaux de cables son. Toutefois, la fiabilité dépend relativement
d'acier augmentant ainsi la résistance à la trac- peu de l'inclinaison de l'ancrage et la disposi-
tion. Les inconvénients en sont le coût et la tion la moins cateuse peut habituellement être
difficulté d'emploi. choisie.
148. L'un des inconvénients du béton projeté
est le risque d'imperméabiliser le front de la SURVEILLANCE
pente et de permettre aux eaux souterraines de , 153. Des capsules dynamométriques munies des
s'accumuler et de menacer ainsi la stabilité. jauges de contrainte peuvent être utilisées pour
Dans ce cas, il faut installer des barbacanes. Un surveiller directement le comportement des an-
autre désavantage est qu'il ne peut être appliqué crages. La figure 40 en montre un modèle clas-
qu'à des températures supérieures à 0 ° C. sique. Elle est placée entre le dispositif de
blocage et la plaque d'ancrage et transmet donc
Contre-boutants l'ensemble de la charge de l'ancrage à la surface
149. Les contre-boutants ont un effet stabili- rocheuse.
sateur en ajoutant un poids mort qui s'oppose à la
tendance au glissement (figure 38). On les a déjà
utilisés au Canada pour stabiliser des pentes de
Mines à ciel ouvert, mais ils ne constituent habi-
tuellement pas une méthode de soutènement conve-
nable.

CONCEPTION
150. L'étude du soutènement se fait en trois
étapes:
a. identification des instabilités et recueil des
données pertinentes sur la géologie, les pro- Fig 39 - Soutènement contre un cisaillement-plan,
priétés mécaniques et les eaux souterraines, quand une discontinuité est presque parallèle â la
b. analyse technique, et pente, mais avec un pendage moins fort.
ni
LfAinimarr.
%
42

Ir
lie 4
Ile 4
S erre
C fib I e bi
virant
F 0,40,8
1 rel

0,1
Aimant

10,4 86:235;5°21;i. .

11111.1111
'./A A
.

Fig 40 - Capsules dynamométriques de 250 tonnes (2500 kN): les défor-


mations du cylindre d'acier à travers lequel l'ancrage passe sont
mesurés par des jauges à fil vibrant. Les connexions électriques de
lecture n'apparaissent pas.

154. On peut employer aussi des capsules dyna- soutènement. Trois cas sont envisagés: gradin,
mométriques munies des transducers hydrauliques ou pente moyenne et pente abrupte; les détails sur
mécaniques. Dans les premières, la mesure de la les coûts sont donnés dans le Tableau 5.
pression du fluide à l'intérieur de la cellule
sert à mesurer la charge. Les dernières mesurent Soutènement d'un gradin
la tension exercée à l'aide d'un cylindre d'acier 159. Un gradin de 40 pieds (12 mètres) de haut
préalablement étalonné •pour connaître la relation par 100 pieds (30 mètres) de long doit être étayé
charge-déformation. par 20 barres d'ancrage d'une capacité de 40 kips
155. Un ancrage sous surveillance ne peut pas (180 kN), et ayant en moyenne 40 pieds (12 mètres)
être cimenté. Il faut le protéger contre la cor- de long. Quatre ancrages sont sous surveillance.
rosion soit en le graissant soit en le gainant. Il faut creuser au diamant deux trous de sonde de
156. Une technique de surveillance qui n'est 50 pieds (15 mètres) de profondeur pour les re-
pas recommandée est l'essai de "soulèvement", pen- cherches et pour obtenir des échantillons. Le
dant lequel on augmente la charge sur l'ancrage 'à coût du soutènement est $1.75/pied 2 ($19/m 2 ).
l'aide d'un vérin pour vérifier la tension. Une
telle perturbation n'est pas souhaitable. Pente moyenne
160. Une pente de 100 pieds (30 mètres) de haut
COUTS par 320 pieds (100 mètres) de long est étayée par
157. Estimer le prix de revient du soutènement 64 ancrages constitués de câbles, chacun d'une
est difficile car il n'a pas encore été appliqué â charge utile de 300 kips (1300 kN) et d'une lon-
grande échelle par l'industrie minière. L'ex- gueur moyenne de 100 pieds (30 mètres). Dix an-
périence du génie civil ne s'applique habituelle- crages sont sous surveillance. Six forages au di-
ment pas à cause de buts et de normes différentes. amant de 150 pieds (50 mètres) de profondeur sont
158. Les exemples suivants sont un guide pour nécessaires pour les recherches. Cinq journées-
le calcul des coûts de ces activités supplémen- hommes sont dépensées à dresser des levés struc-
taires, qui vont au-delà des recherches minières turaux. Des essais à l'appareil de cisaillement
normales et de la surveillance nécessaire pour le rectiligne sont exécutés sur des carottes prove-
43

Tableau 5: Coût du soutènement (1974)

Gradin Pente moyenne Pente abrupte

Recherche et analyse

Supervision à $150/jour 150 750 2250


Forage au diamant à
$10/pied ($33/m) 1000 9000 30000
Etablissement d'une
carte structurale à
$150/jour 300 750 3000
Echantillonnage et essais 200 2000 7750
Piézomètres 1000 3000
Analyse à $150/jour 150 2250 6000

Installation et surveillance

Forage par percussion


à $2/pied ($7/m) 1600 _
à $3/pied ($10/m) 19200 _
à $4/pied ($13/m) 180000

Ancrages en rochers
(matériaux à $3/pied ($10/m) 2400
et main à $10/pied ($33/m) - 64000
d'oeuvre) à $12/pied ($40/m) - 540000

Capsules dynamométriques
et lecture 1200 5000 15000

Appareil laser et cibles - 14000

TOTAL 7000 103950 801000

nant du programme de forage et sur des échantil- haut par 1000 pieds (300 mètres) de long est éta-
lons recueillis sur la pente. Des piézomètres yée par 300 ancrages constitués de cables, chacun
sont installés dans deux des trous de forage au d'une charge utile de 450 kips (2000 kN) et d'une
diamant situés en arrière de la crête de la pente. longueur moyenne de 150 pieds (50 mètres). Il
Le prix de revient du soutènement est $3.25/ faut, pour les recherches, dix trous au diamant de
pieds 2 ($35/m2 ). 300 pieds (100 mètres) de profondeur. Vingt
journées-hommes sont dépensées pour faire la car-
Pente importante tographie structurale et vingt journées-hommes
161. Une pente de 500 pieds (150 mètres) de pour faire la diagraphie des carottes, la collecte
44

d'échantillons destinés aux essais et la surveil- (10/m 2 /m 3 ). Pour une vitesse d'application de 15
lance du travail sur le terrain. Dans quatre des verges cubes par heure (12/m 2 /h) le coût est
trous de forages sont placés des piézomètres. Un $0.60/pi 2 ($6.50 1 m 2 ).
appareil de mesure de distance au laser sert a la 164. Le coût du béton projeté renforcé de fil
surveillance. Le prix de revient de l'étaiement d'acier est d'environ $100 par verge cube ($130 1
est de $1.60/pied 2 ($17/m 2 ). 2) pour les matériaux; le coût de l'équipement m
162. On ne tient pas compte dans ces coûts de est semblable, mais la production horaire est plus
l'activité de surveillance permanente ou de la ré- faible et elle est d'environ 12 verges cubes par
daction des rapports. Ces activités sont essen- heure (10/m 2 /h). Le prix de revient du soutène-
tielles mais ne devraient qu'augmenter légèrement ment est d'environ $1.65/pi 2 ($17/m 2 ).
les dépenses totales. Ces estimations grossières
indiquent que le coût du soutènement par ancrage Matériaux pour le béton projetés Dollars 1974
est de l'ordre de $1.50 à $2.50 par pied carré de - Agrégats et additifs par
front de taille (de $16 à $27/m 2 ) et que 10 à 20% verge cube (m 2 ) $30 ($39)
du coût total proviennent de l'analyse et de la Equipement taux horaire
conception. Machine de pulvérisation du 10
béton projeté •
Coût du béton projeté Grue 30
163. Les coûts indiqués ci-dessous pour le bé- 2 bétonneuses 50
ton projeté sont fondés sur le prix de revient ré- Chargeur 20
el, plus un taux horaire pour l'équipement. La Compresseur 20
surface recouverte pat' verge cube de matériau avec Main-d'oeuvre, taux horaire 60
une épaisseur nominale de 4 pouces et des pertes (6 employés)
par rebondissement de 10% est de 70 pi 2 /verge 2 Total $190
45

SALJTAGE PERIPHERIQUE

165. Les techniques de sautage périphérique li- donc être réduits en utilisant un explosif de
mitent les dommages qui peuvent être causés aux pression moindre.
parois et aux gradins définitifs de la fosse. On 167. Pour un explosif donné, la pression dans
y parvient en diminuant la concentration d'énergie le trou de mine augmente avec le diamètre de la
dans les parois due aux sautages principaux, et charge. La figure 41 montre la relation qui
aux sautages contrôlés. Les dommages les plus existe entre le rayon de fracture et le diamètre
courants causés par les tirs de mines sont les du trou de mine. On peut voir que le AN/F0 et les
ruptures par excavation, la fracture de la crête explosifs admissibles produisent un rayon de frac-
ou le dégagement des roches de la paroi adjacente ture de deux à quatre fois plus petit que la dyna-
à la zone de sautage. Les vibrations dues à l'ex- mite.
plosion peuvent toutefois endommager les parois et
les constructions à une certaine distance du tir. Découplage et étagement
168. La pression d'explosion peut être réduite
FACTEURS QUI AFFECTENT LE SAUTAGE en découplant ou en étageant les charges. Le dé-
couplage consiste à laisser un espace entre la
Explosifs charge et la paroi du trou de sautage. L'étage-
166. Les explosifs utilisés dans les mines a ment consiste à relier des petites charges à un
ciel ouvert offrent une large gamme de pression cordon détonnant ou d'alterner les explosifs avec
d'explosion. Pour une densité donnée de charge- des pièces d'espacement pour produire une colonne
ment, la zone de fracturation et les vibrations explosive discontinue. Si toutefois les trous de
varient en fonction de la pression de l'explosif mines sont remplis d'eau, l'efficacité du décou-
utilisé. Les dommages causés aux parois peuvent plage est réduite de beaucoup.
46

L É GE N DE

60% dynamite, schistes de


White Pinel
11111 60% dynamite, roches
pyrochostiques et à tufs
AN/F0 et exlosifs admis,
schistes de White Pine l
AN/F0 Granite de Lithonia
C- 4, Granite de Bellingham 2

1. Longueur trou > 100


diamètre
profondeur mesure de rupture
0.65
profondeur du trou
roches de recouvrement
z' 30
diamètre du trou
2. Calculé en supposant que
1 1 1 rayon de rupture (charge cylindre)
0 5 10 15 20 25 30 (cm) rayon de rupture (charge sphérique) L5
Diamètre du trou de mine

Fig 41 - Rayon de rupture en fonction du diamètre du trou pour des


charges cylindriques de divers explosifs.

Retards et espacement Dans des roches tendres ou incompétentes - résis-


169. Pour minimiser les ruptures par excavation tance 'à la compression statique environ 5000 psi
et les vibrations, les sautages doivent se faire (3.5 MPa.) - il faut utiliser une embouchure mesu-
de façon à ce que chaque rang ou trou puisse dé- rant 30 fois le diamètre du trou de sautage.
boucher sur un front libre. Le niveau de vibra- 171. Le forage en surcroît de profondeur doit
tion dépend du poids de la charge. En général, être de sept à dix fois le diamètre de la charge.
toutes les charges, qui ne sont pas séparées par Il n'est pas nécessaire dans les roches strati-
un temps d'au moins 15 millisecondes, font parties fiées horizontalement ou crevassées et devrait
de la même charge en ce qui concerne les vibra- être évité au-dessus des routes de transport à ve-
tions. Comme l'indique la figure 42, les vibra- nir ou des bermes définitives.
tions dues aux charges à micro-retard se limitent
au double d'une charge unique. Etat du site
172. Il faut tenir compte des propriétés des
Embouchure et forage roches pour mettre au point des méthodes de sau-
170. La profondeur du forage en surprofondeur tage périphérique efficaces. Les plus importantes
et l'embouchure du trou de sautage affectent la sont la fréquence et l'orientation des caractéris-
fracturation de la crête. Pour les roches com- tiques structurales, et la résistance dynamique in
pétentes - la résistance à la compression statique situ de la roche.
est supérieure à 30 000 psi (20 MPa) - une largeur 173. La rupture par excavation se produit quand
d'embouchure 12 fois le diamètre du trou de sau- la résistance dynamique à la compression in situ
tage devrait limiter les dégets causés a la pa- de la masse rocheuse est dépassée. Cette résis-
rois. Dans des roches de résistance moyenne - de tance peut être déterminée par des tirs d'essai.
résistance à la compression statique de l'ordre de La résistance à la compression dynamique est égale
15 000 psi (10 MPa) - l'embouchure devrait mesurer à la pression maximum de l'explosion qui ne pro-
environ 22 fois le diamètre du trou de sautage. duit pas d'écrasement dans la paroi du trou de
47

sautage. stratification croisée. Les problèmes d'une rup-


174. La résistance a la traction dynamique est ture par excavation se présentent rarement dans
déterminée à partir de tirs dans deux trous de les gisements sédimentaires horizontaux, si les
mine contigUs. A l'aide d'une densité de charge fractures de stratification croisées ne sont pas
qui n'écrasera pas la paroi du trou, on établit trop nombreuses.
l'espacement maximum pour lequel on produit une 177. La fréquence des discontinuités a une in-
bonne fissure de liaison entre les trous. La ré- fluence majeure sur les ruptures par excavation et
sistance à la traction dynamique de la masse ro- les fractures de la crête. Elles peuvent entraver
cheuse est alors déterminée à partir de la pres- le sautage contrôlé quand leur espacement est
sion d'explosion dans le trou de sautage et la inférieur à celui des trous. Cela s'observe en
zone de roche fracturée. comparant le front de la figure 43, sur laquelle
175. Les figures 43 et 44 comparent des parois l'espacement des joints est grand, à celui de la
obtenues par tirs à deux temps dans des roches figure 51 où les joints sont peu espacés. La
compétentes et des roches hautement fissurées et
fracturées. La rupture par excavation est beau-
coup plus évidente dans la figure 44.
176. Les zones dans lesquelles les joints sont
serrés ou remplis subissent moins de rupture par
excavation que celles dont les ensembles de joints
sont ouverts. La figure 45 montre une paroi en
bon état dans une formation rocheuse très fis-
surée. On obtient facilement une paroi lissée
quand il existe une structure faible parallèle à
la paroi souhaitée (figure 46). Le sous-cavage
des diaclases ou des failles presque parallèles à
la paroi définitive de la fosse peuvent causer un
ameublissement du front et provoquer une rupture
par excavation importante (figure 47 et 48). On Fig 43 - Surface unie et régulière obtenue par le
peut obtenir des parois de très bonnes conditions tir à deux temps dans une roche compétente.
si des joints en dressant sont parallèles au front
définitif de la fosse (figure 49). Si les dia-
clases sont normales au front de la fosse, comme
''ege

le montre la figure 50, on peut s'attendre à une


rupture par excavation impliquant des fractures de

▪ a. 2.0
E 0 cr
• ,*-C
E .8
x g 16
o O.
E L4
0)
_ m L2
4) 4- • ci
▪ t_
o
> O. 2 4 6 8 10 12 14
Nombre de trous successifs
Fig 44 - Rupture par excavation et roche meuble
Fig 42 - Effet des retards successifs sur la sur une paroi obtenue dans des roches très frac-
vitesse de particule maximum. turées par tir à deux temps.
48

>e«.-.- •
e
e i

•■

Fig 47 - Rupture par excavation et roche meuble


sur une paroi dues aux joints d'un pendage moins
escarpé que la ligne de tir à deux temps.

Fig 45 - U ne surface acceptable et réguli ère ob-


tenue par tir à deux temps dans des rod es cre-
vas ses.

Fig 46 - Surface obtenue par tir à deux temps cor- Fig 48 - Rupture par excavation et roche meuble
respondant à un joint majeur parallèle au front duesà une faille presque parallèle à la ligne de
rocheux. tir à deux temps.
49

Fig 49 - Joints en dressants, parallèles a la sur-


face de la roche mais d'un pendage moins escarpé
que la paroi.
Fig 51 - Diaclases verticales fréquentes à 90 ° de
la surface rocheuse.

Fig 50 - Diaclases ouvertes à 90 0 par rapport au Fig 52 - Fracture de la crête.


front.
50

figure 52 illustre comment des diaclases très pro- miter les ruptures par excavation. Pour de meil-
ches les unes des •autres peuvent provoquer des leurs résultats, tous les sautages avec chambre
problèmes de fracture de la crête. d'expansion doivent être déclenchés simultanément.
181. Le tableau 6 donne quelques taux de
TECHNIQUES DE SAUTAGE PERIPHERIQUE chargement pour divers matériaux rocheux pour le
sautage avec chambre d'expansion. Il faut ajouter
Sautage avec tampon ou soustraire 20% à ces valeurs si la roche est
178. Le sautage avec tampon est la forme la particulièrement compétente ou très fracturée.
moins cateuse de sautage périphérique. Les cons 182. Le rapport fardeau sur espacement, dans
de forage sont légèrement supérieurs a ceux du les roches compétentes, devrait être de l'ordre de
sautage de production à cause de l'espacement 0.8 â 1.25. Dans les roches très fracturées ou
moindre des trous. très tendres, il devrait être de 0.5 à 0.8. Dans
179. Le fardeau et l'espacement pour la rangée le cas de rangée des chambres d'expansion voisin
tampon devraient être entre 0.5 et 0.8 fois celui d'un rang de production définitif, le fardeau est
du rang de production adjacent. L'espacement des mesuré à partir de la ligne de la rupture par ex-
trous de sautage pour le rang tampon devrait être cavation du rang de production. Des trous guides
1.25 fois celui du fardeau. La charge explosive peuvent aider s'il est difficile d'obtenir une
par trou devrait aboutir à un taux de chargement bonne paroi par sautage avec chambre d'expansion.
d'environ 0.6 fois celui utilisé pour les sautages
de production. Tir à deux temps
183. Pour le tir à deux temps, une ligne de
Sautage avec chambre d'expansion tirs de mine légèrement chargés saute avant l'ex-
180. Pour le sautage avec chambre d'expansion, plosion de production de façon à produire une
l'explosion est déclenchée après le sautage de fracture continue le long de la ligne prévue pour
production pour dresser la pente suivant la limite l'excavation.
prévue pour l'excavation. La charge est conçue 184. Pour avoir les meilleurs résultats possi-
pour créer une faible pression d'explosion et li- bles, il faut des forages précis car les trous
doivent être dans le même plan. Un pied mal cons-
titué à la suite d'un sautage précédent doit être
supprimé de façon à ce que les trous du tir a
deux
Tableau 6: Taux de chargement comme temps soient plus faciles à forer.
première apbrOxiffiation pour le - sautaje 185. La charge explosive ne doit pas briser les
avec chambre d'expansion. . * roches environnantes. Un rang tampon de trous de

Charge spécifique . Charge spécifique


livres/pied cube livres/tonne*
(kg/m 3 ) (kg/tonne) Tableau 7: Première approximation de
l'espacement des trous pour le forage
taconite 0.043 (0.69) 0.39 (0.20) en ligne

minerai de 0.025 - 0.035 0.29 - 0.40 Facteur d'espacement


cuivre (0.40 - 0.56) (0.14 - 0.20) Type de roche trous de minés

minerai Taconite 24
d'amiante 0.010 (0.16) 0.11 (0.06) Minerai de cuivre 30
Minerai d'amiante 48
*tonne de 2000 livres
51

sautage sert à protéger la ligne de tir a deux cavation. Ceci produit un plan de moindre résis-
temps des effets du sautage de production. tance sur lequel débouche le rang de production
186. Les trous du tir à deux temps doivent, si définitif. Un rang-tampon est nécessaire pour
possible, sauter 50 millisecondes avant le tir protéger des effets du tir de production.
principal. Toutefois, s'il existe une possibilité 188. Les dimensions des trous les plus communes
d'effondrement des trou, le chargement et le sau- sont 1.5 et 3 pouces (4 à 8 cm), mais de plus
tage doivent se limiter à 6 trous. Des con- grands diamètres peuvent être utilisés. Le tab-
traintes d'exploitation peuvent également obliger leau 7 indique les facteurs d'espacement des trous
le tir de groupes de trous de sautage à deux temps de mine pour quelques types de roches. Pour cal-
choisis comme ils se présentent. culer la distance entre les trous, on multiplie
leur diamètre par le facteur d'espacement.
Forage en ligne 189. Si le sautage contrôlé ne réussit pas, les
187. Pour un forage en ligne, un rang de trous méthodes utilisées doivent être évaluées soigneu-
de mines très proches les uns des autres et vides sement. Le tableau 8 donne des suggestions de
d'explosifs est foré selon la limite prévue d'ex- mesures de correction possibles.
Tableau 8: Solutions aux problèmes de sautaqe périmétrique

Problèmes Cause probable Solutions


rupture par excavation a) rang tampon surcharge a) éloigner le rang tampon
dans l'ensemble de la chargé ou trop proche de la limite de la fosse
paroi (aucune trace de h) le sautage contrôle réduire la pression d'ex-
trou de sautage) peut être surchargé plosion de la charge tam-
pon, utiliser un micro-
retard de 15 msec entre
les charges tampons (si
cela n'a pas déjà été
fait).
h) augmenter l'espacement des
trous ou diminuer la charge
explosive (en découplant ou
en étageant) la charge ex-
plosive dans des trous de
chambre d'expansion oD des
trous à deux temps

rupture par excavation pression d'explosion découpler ou étager les


autour des forages supérieure à la résis- charges dans des trous de
tance à la compression tir avec chambre d'expansion
dynamique de la roche ou des trous de tir à deux
in situ temps, diminuer la charge
(pour le sautage avec chambre
d'expansion)

rupture par excavation trous de sautage tam- augmenter l'espacement dé-


entre les trou de pon trop proches coupler ou étager les charges
sautage

les diaclases mettent a) espacement trop grand a) réduire l'espacement et la


obstacles au fonctionne- b) fardeau insuffisant charge explosive
ment du sautage contrôlé c) délai de détonation h) rendre le fardeau plus grande
excessif entre les que l'espacement
trous périphériques c) détoner simultanément les
trous de rang périphérique

une très mauvaise rang-tampon trop loin diminuer la distance entre


fragmentation à la limite de la limite de la fosse le rang-tampon et les trous
de la fosse; le tir ne du tir à deux temps ou les
réussit pas à percer trous de forage en ligne
jusqu' à la limite d'ex-
cavation

crête facturée embouchure insuffisante augmenter la hauteur de l'em-


ou roche exceptionelle- bouchure, éliminer le forage
ment peu résistante en surprofondeur dans les
(fracturée ou désagrégée) trous qui recouvrent la crête
à la crête d'une berme, utiliser des
espacements dans la partie
supérieure de la colonne
explosive, forer des trous
guides de petit diamètre
52

COUTS ger les structures proches telles que les immeu-


190. Le coût du sautage contrôlé est mesuré bles ou les excavations souterraines, ou pour
convenablement en tenant compte de l'augmentation prévenir des petits éboulis de pierres. Le con-
au coût des tirs de production normaux. Le forage trôle des vibrations s'effectue dans le micro-
en ligne est le plus coûteux, suivi dans l'ordre retard des. mises à feu, la séquence de tir, la
décroissant, par le tir à deux temps, le tir avec géométrie du tir, le choix du bourrage et des ex-
chambre d'expansion et le sautage-tampon. plosifs utilisés dans le tir de production.
191. Les coûts typiques du sautage contrôlé 193. Les retards à la détonation entre les
sont indiqués par les figures 53 à 56. Remarquer rangs de trous de tir doivent être supérieurs à. 15
que le sautage avec chambre d'expansion, pour le millisecondes, en particulier pour les deux der-
minerai d'amiante, semble moins coûteux que le niers rangs de production, avant la limite de la
sautage de production (figure 54). La raison en fosse.
est que le taux de chargement représente moins de 194. Les coupures en V permettent aux charges
la moitié de celui du tir de production. Les individuelles de déboucher sur un front libre; ce-
coûts du tir à deux temps et du forage en ligne ci réduit les vibrations. Les dispositions de
comprennent tous deux le sautage-tampon néces- trous de tir en carré produisent plus de vibra-
saire. Le coût du forage en ligne est d'un ordre tions que celles en rectangle. L'explosif avec la
de grandeur supérieur à celui du coût des autres pression la plus faible, correspondant 'à la force
techniques de sautage péripérique. de rupture nécessaire, doit être utilisé pour le
tir de production.
SAUTAGE ET VIBRATIONS DU SOL 195. Les vibrations seront légèrement réduites
192. Les tirs de production doivent être conçus s'il n'y a pas de bourrage. Toutefois, dans la
pour minimiser les vibrations du sol, pour proté- plupart des cas, cette diminution n'est pas suf-

$/m1 2 $/p1 2
Mi nerai d'amiante
A Minerai de cuivre
0.5 0 Taconite
$/m2 $/pi 2 5.0 - - -- Forage par percussion
O Minerai d'amiante - -- Forage rotatif
5.0 - 0.5 04
a Minerai de Cuivre 4.0 .
O Taconite
4.0 - " --- Forage par percussion <D 3.0
o
0.3 --Forage rotatif , o.
‹m 2.0- 0.2
o DU 0
u 2 . 0-
1.0- 0.1

i.o4.0.1 cr- 0.0- 0.0


_
0.0 0.0 1 -°- -1›
— 1.0 - - 0.1
O 2 4 6. 8 10 12 (po.)
10 112 ( p o
O 5 10 15 20 25 30 (Cm)
Diamètre du trou o 5 Io 15 20 25 5 0 (cm)
Diamètre du trou

Fig 53 - Coût du sautage tampon, moins le coût du Fig 54 - Coût du sautage avec chambre d'expansion,
tir de production (utilisant les mêmes dimensions moins le coût du tir de production nécessaire pour
de trous de mines), en fonction du diamètre du abattre le meme volume de terrain, en fonction du
trou pour divers types de roches. diamètre des trous pour divers types de roche, en
supposant que les explosifs coûtent 0.25 dollars
par livre ($0.56/kg).
53

$/m 2 $/0 2 Minerai d'amiante


/Minerai
$/m 2 $/0 2
1 0.7 r n 12 A Minerai de cuivre
7 .0 r 0 Minerai d'amiante
7.0 -I- a Tacon ite 70.0+
A Minerai de cuivre
0.6 6.01- o Taconite
6.0+ 60.0
— Forage par percussion
0.5
--- Forage
5.01- --- Forage rotatif
5.04- par percussion 50.0
--Forage rotatif
c= 4.04. 0.4 40.0- 4.0
tm
0 0
3.04- 0.3 30.0 - 3.0
"I3..

2 .01. 0.2 20.0 - 2.0

t.oI- 0.1 10.0 - 1.0

.
0.0 • 0.0 0.0 - 0.0
o 2 4 6 8 10 12 (po.) 2 4 6 8 10 12 (po.)
I- i 1 I 1 I I 1 I 1 1 1 -4--
o 5 10 15 20 25 30 (cm) 0 5 10 15 20 25 30 (cm)

Diamètre du trou de mine Diamètre du trou de mine

Fig 55 - Cola du tir ê deux temps et du sautage Fig 56 - Corn du forage en ligne et du sautage
tampon, moins le cc:10t du sautage de production tampon, moins le coUt du tir de production néces-
nécessaire mur abattre le même volume de terrain, saire pour abattre le Même volume de terrain, en
en fonction du diamètre du trou de mine pour fonction du diamètre du trou pour divers types de
divers types de roches en supposant que les ex- roche, en supposant que l'explosif celte 0.25 dol-
plosifs catent 0.25 dollars la livre ($0.56/kg). lars la livre ($0.56/kg).

Tableau 9: Types de dommage liés à la vitesse maximum


de particule

Type de structure Type de dommages Seuil de la vitesse de particule


à partir desquels les dommages
indiqués commencent

pouces/seconde cm/seconde

Commutateur au mercure coupé 0.5 1.5


à monture rigide

Maisons fissures dans le plâtre 2 5

Blocs de béton, comme dans crevasses dans les blocs 9 25


une nouvelle maison

Trous de forage tubés décentrement horizontal 15 40

Equipement mécanique- essieux désaxés 40 100


pompes, compresseurs

Constructions métalliques assise fissurée, con- 60 150


préfabriquées sur assise struction tordue et
de béton déformée
54

fisante pour justifier son emploi puisqu'il y a dégâts, si la vitesse de particule est inférieure
augmentation des ondes explosives et des projec- à deux pouces par seconde (5 cm/sec). Une rela-
tiles de roche. tion empirique entre la vitesse de particule, le
poids de la charge par microretard et la distance
Niveaux des dommages et mesure par rapport à la zone de tir peuvent être utilisés
196. La vitesse de particule au sol donne la dans la conception du plan de tir pour s'assurer
meilleure indication des dommages probables causés que cette vitesse n'est pas dépassée. Comme autre
par le tir. Le tableau 9 énumère les niveaux de moyen on peut mesurer les vibrations du sol a
vitesse de particule et les dommages correspon- l'aide d'un séismographe pour établir la relation
dants. entre le poids de la charge selon le retard, la
197. Le sautage ne devrait pas commettre des distance et la vitesse de particule.
55

SURVEILLANCE

198. L'objectif de la surveillance est de re- de la nature et de l'emplacement des appareils


pérer une instabilité possible de la paroi de la pendant l'étape de conception de la mine.
fosse pour y porter remède de façon adéquate. Il
s'agit essentiellement de protéger les hommes et NIVEAUX DE SURVEILLANCE
le matériel. 202. Dans le manuel, la surveillance se répar-
199. La principale activité de surveillance tit en trois secteurs. Le niveau I est la sur-
porte sur la mesure du déplacement. Il importe veillance globale des parois, conçue pour repérer
également de surveiller le niveau des eaux souter- les zones d'instabilité potentielle. L'activité à
raines et les vibrations dues au tir de mines, qui ces niveaux est planifiée a l'étape de conception
peuvent compromettre la stabilité. Si l'on se de la mine et commence avec l'exploitation. Le
sert d'ancrages pour étayer une pente, leur ten- niveau 2 est la surveillance détaillée de ces
sion doit être mesurée régulièrement. Une inspec- instabilités potentielles. Le niveau 3 est la
tion visuelle régulière peut repérer des signes surveillance des instabilités existantes pour que
avant-coureurs d'instabilité, telles que des fis- l'exploitation puisse se faire en sécurité.
sures et des éboulis de roches.
200. Les perfectionnements récents des instru- Niveau I
ments de surveillance comportent la mise au point 203. La surveillance des crêtes et des gradins
d'appareils de mesures des distances électro-op- a l'aide de matériel d'arpentage est recommandée
tiques (EDM) qui permettent de contrêler les dé- au niveau I. Ces mesures constituent le minimum
placements de surface. Les progrès de la télé- nécessaire pour repérer un mouvement. Les instru-
métrie - la lecture à distance d'instruments a ments utilisés sont le théodolite, le théodolite
l'aide d'ondes radio ou de connexions par câbles et un EDM, ou un EDM permettant de mesurer les
- permettent maintenant leur utilisation dans les angles. La figure 57 montre schématiquement la
mines à ciel ouvert. surveillance topographique. T représente une ci-
201. La surveillance a lieu pendant l'étape ble sur la crête ou la pente qui doit être sur-
d'exploitation de la mine. Il est toutefois es- veillée à partir des stations d'observation S I et
sentiel de la planifier à l'avance, et de décider 52. Les bornes-repères doivent être durables.
56

204. Si l'on dispose d'un théodolite EDM, il ou il y a peu de morts-terrains et quand la sur-
est possible de surveiller le déplacement des cre- face est raisonnablement plate. La figure 58 mon-
tes par cheminement. Cette méthode consiste à tre les emplacements recommandés pour les stations
placer l'instrument à la verticale de la cible à de nivellement par rapport aux cibles du théodo-
surveiller et de faire des mesures de distance et lite EDM.
d'angle vers des cibles adjacentes. Il faut uti- 206. Il importe de faire des mesures sur les
liser des bornes-repères simples mais très bien eaux souterraines si des conditions hydrologiques
ancrées. défavorables sont prévues, et il faut installer
205. Un nivelage précis vient compléter la sur- des piézomètres pour en surveiller la pression.
veillance du mouvement des surfaces dans les zones 207. Il faut mesurer les vibrations et l'am-

Ri
Ligne de référence
de la surveillance

Ligne de
de référence
du réseau ----
"Si
/ ,--
1
/ ----
..-- sz
/ ---
/ ---
1 .-
/ r
I/ r "
I
i / /
• I. / r '
I /...".

• 13. R2

Fig.57 7 Emplacement relatif de la mine, des bornes d'observation et


des bornes-cibles pour surveiller le mouvement de la. fosse.

,
a
/ e
bible du / /
./ ..
e
théodolite- EDMT Station de /
...."--... "l /nivellement e/
,.. .-A..
e— —1.--e— —
. .

rr-

ee Station de mesure

, Fig 58.-.Emplacement recommandé pour les.stations.de nivellementoar.


.rapport aux .cibles du théodolite EDM..
57

Capteur pleur des dégâts causés par les tirs de mine à me-
sure que s'effectue le sautage pour l'exploita-
tion. Ces renseignements permettent de s'assurer
que les niveaux •de vibration acceptables ne sont
Station intermédiaire
pas dépassés et orientent la planification du sau-
tage périphérique.
Station 208. Il est improbable qu'une surveillance au-
d'extrémité
tomatique par télémétrie soit nécessaire lors des
débuts de la mise en valeur de la mine. Quand on
achète du matériel radio pour la mine, on peut
toujours envisager les possibilités d'emploi futur
de télémétrie.
Fig 59 - Disposition d'un extensomètre de déplace-
ment. NIVEAU II
209. Quand on repère une instabilité potentiel-
le, l'effort de surveillance doit être intensifié.
Il est important de déterminer:
a) La superficie et les limites de la zone insta-
ble,
h) L'amplitude et la vitesse du mouvement
c) La direction générale du déplacement.
On peut y parvenir en faisant des mesures supplé-
mentaires au théodolite EDM ainsi qu'au niveau.
210. Des crevasses dues à la tension apparais-
sent souvent sur les crêtes et les bermes au début
d'un mouvement de la pente de la fosse. Des mè-
tres à rubans permettent de mesurer le mouvement
entre des piquets ancrés de part et d'autre d'une
crevasse.
Fig 60 - Extensomètre à cible pris de la crête 211. Si l'on s'inquiète tout particulièrement
d'un terril. de la sécurité, il est recommandé d'utiliser des
techniques de surveillance plus perfectionnées.
Un tube téléscopique qui protège un mètre rigide
en tige métallique ancrée entre les piquets monté
comme sur la figure 59, peut mesurer des déplace-
Tube d'acier 0 1" ments de 0.02 pouces à 20 pouces (0.5 mm à 0.5 m).
Forage Bouchon d'éxtremité Pour des mouvements de plus grande amplitude, des
0 1 3/8"
Embout de laiton extensomètres à câble sont recommandés (figure
60). Le mouvement peut être enregistré en perma-
nence, ou encore un mouvement d'amplitude choisi à
l'avance peut déclencher un dispositif d'alerte.
Couplage
Injection 212. Les déplacements souterrains peuvent être
de cimen
mesurés avec des extensomètres, des inclinomètres
placés dans les trous de sonde (figure 61), ou des
pendules inversés (figure 62). Le pendule inversé
est l'instrument le plus sensible et le plus pré-
Fig 61 - Extensomètre à boulon. cis pour surveiller les-mouvements souterrains,
58

mais il n'est utilisable qu'à des profondeurs in- qu'ils soient équipés de dispositifs d'alerte, ou
férieures à 100 pieds (30 m). lus régulièrement par télémétrie. Les dispositifs
213. Si des ancrages ont été installés, leur tels que les barrières de glissement utilisées par
tension doit être surveillée par un dynamomètre Le les chemins de fer pour repérer les zones d'ébou-
dynamomètre recommandé est un cylindre ou un lis de rochers, peuvent être utilisés.
anneau d'acier dont la déformation sous charge est 217. Il faut envisager l'emploi des extenso-
captée par des jauges de déformation étalonnées. mètres convenables dans les trous de sonde. Les
214. Les vibrations du sol dues aux sautages extensomètres à boulons résistent mieux aux dom-
peuvent contribuer à l'instabilité. Il faut donc mages que les extensomètres à câbles multiples,
les mesurer dans les zones en mouvement. S'il y a mais un déplacement différentiel de la roche, nor-
corrélation entre un mouvement et un sautage, il malement à l'axe du trou, les rend rapidement in-
faut reconsidérer le plan de sautage pour l'ex- utilisables. Les extensomètres doivent être lus à
ploitation. distance par télémétrie, ou être équipés de dis-
positif d'alerte au mouvement, s'il se produit.
Niveau III
215. Si une paroi de fosse ne peut être stabi- TELEMETRIE
lisée, il faut se préparer à un glissement éven- 218. Un sytème de surveillance automatique par
tuel. La fonction primordiale de la surveillance télémétrie peut lire les instruments et transmet-
est, dans ce cas, de permettre de poursuivre l'ex- tre, traiter et stocker les données. Tous les
ploitation en sécurité. instruments de surveillance doivent comporter un
216. Si la surveillance se fait pour la sécu- capteur pour transformer les lectures en signaux
rité, les instruments d'arpentage ne conviennent électriques. La surveillance automatique peut
en général pas. Il faut compter avant tout sur être organisée pour que chaque instrument donne
des extensomètres de surface à tiges ou ' à câbles, l'alerte lorsqu'une lecture limite choisie à
l'avance est dépassée. Le matériel n'est pas sans
défaut, et une panne de fonctionnement ne pourrait
Couyercle,lu réservoir
supprimer l'alerte. Une meilleure méthode con-
Évent

Flotteur • - siste en "l'interrogation" régulière des instru-


Réservoir ments par la station de commande centrale (figure
Points devisée
63). Des mesures erronées ou l'absence de ré-
ponses peuvent alors être contrôlées.
Table semi- circulaire
graduée
Curseur
Contrôle par ordinateur
Câble d'acier inoxydable 219. L'utilisation de la télémétrie permet de
Troll de soude
recueillir un grand nombre de données rapidement,
dont l'étude et le traitement peuvent être diffi-
Béton ciles, particulièrement si la sécurité exige un
traitement rapide de ces données pour donner
l'alerte dans le cas d'une instabilité possible.
Le traitement informatique des données peut sur-
monter ces problèmes.
220. L'utilisation d'un mini-ordinateur, pour
Ancrage
20 capteurs seulement, pourrait être justifiée
Ciment
surtout si l'on considère comme essentielles les
possibilités suivantes:

Fig 62 - Pendule inversé. a. Surveillance pour la sécurité',


59

b. Balayage automatique des stations a distance, 222. Les sorties de l'ordinateur peuvent habi-
c. Compensation des variations des capteurs (par tuellement être imprimées sur télétype. La sur-
exemple réponse non linéaire), veillance ne devrait pas nécessiter un relevé per-
d. Sortie des résultats traités chez les services manent de données; dans des conditions normales,
techniques, un rapport quotidien est suffisant. Les condi-
e. Traitement rapide pour analyse des tendances, tions anormales peuvent être signalées immédiate-
f. Etude des données sur les variables telles que ment par télétype. L'ordinateur imprime l'heure à
le déplacement, laquelle l'anomalie se produit avec l'origine, le
g. Adaptation rapide des cycles de balayage. type et les valeurs des caractéristiques perti-
221. La plupart de ces fonctions pourraient nentes.
être exécutées par des instruments conçus spé- 223. Si des conditions inhabituelles se pré-
cialement. Un mini-ordinateur donne toutefois une sentent, l'ordinateur peut être programmé pour mo-
souplesse que les instruments n'ont pas. A l'aide difier les méthodes de balayage de façon e ce que
d'un ordinateur, les variations relevées par le les capteurs correspondants soient lus plus sou-
système.de surveillance ou les fonctions à exécu- vent. L'ordinateur peut également déclencher des
ter n'impliquent que des modifications de pro- alarmes telles que des sirènes ou des feux cligno-
gramme. tants si un danger potentiel se développe.

Station à distance
et à capteurs
Capteur
Câble
Station de base
,Station
,7 principale

Re.250'
(I) Station
principale

Station
Liaison principale
I par câble
Liaison par radio
ou par câble

Fig 63 - Trois dispositions télémétriques pos-


sibles.
60

REMBLAIS DE STERILES

224. L'expression "remblais de stériles" re- sédimentation des résidus influencent le temps de
couvre les digues de déchets, les terrils de passage et la profondeur d'eau nécessaire dans les
roches, de morts-terrains ou de sol. Dans le pré- bassins de décàntation. Le potentiel d'oxydation,
sent Manuel, les spécifidations pour leur concep- en particulier des minéraux contenant des sul-
tion, concernant essentiellement la stabilité et phures, est important quand on étudie les effets
envisagent, en partie, les effets des remblais sur possibles des infiltrations sur les cours d'eau
les cours d'eau naturels et les eaux souterraines. naturels. La combustion spontanée du charbon,
Les aspects de récupération sont décrits au cha- dans les stériles, peut être étudiée pour choisir
pitre sur la planification de l'environnement. une planification particulière appropriée. La na-
ture des réactifs de traitement rejetés avec les
RECHERCHES déchets est également importante à cause de leurs
225. Le choix de l'emplacement d'un remblai de effets potentiels sur les cours d'eau naturels.
stériles exige les recherches suivantes: 227. Les données climatiques et écologiques
a. étude technique et géologique sont nécessaires à la conception des remblais de
b. essais sur les fondations déchets et le reboisement planifié. Elles sont
c. essais sur la ballastière publiées par le Service de l'environnement atmos-
d. essais sur les matériaux stériles phérique d'Environnement Canada à Ottawa. On peut
e. levés topographiques s'y procurer des cartes. Elles indiquent les
courbes isothermes, l'humidité, les vents et les
226. Outre les propriétés mécaniques nécessai- précipitations. La Commission hydrologique du
res a l'analyse de la stabilité, d'autres proprié- Canada (Environnement Canada, â Ottawa) publie les
tés sont intéressantes. Les caractéristiques de données sur les cours d'eau.
61

228. Les recherches souterraines permettent de rage, et l'ingénieur doit y palier en déterminant
déterminer la nature de tous les sols qui recou- de façon convenable les flancs-bords et la largeur
vrent la roche du fond. L'épaisseur et la compo- de la crête. Il peut être nécessaire d'utiliser
sition de chaque couche doivent être connues. Le un matériau qui est moins sujet à l'érosion que
régime des eaux souterraines et ses variations les déchets normaux.
avec les années, sont des informations utiles. 234. L'érosion des pentes de remblai peut pro-
Des détails sur les travaux de mine existants ou voquer l'instabilité. Pour les digues de déchets,
prévus sont importants et il est également pré- la convergence des eaux d'écoulement vers les ren-
cieux de savoir s'il y a des cavités de dissolu- trants, et d'autres changements de contour, peu-
tion. vent provoquer le transport de particules solides
par les eaux d'infiltration qui traversent le bar-
CONCEPTION rage ou passent en-dessous. Quand une quantité
229. Le glissement circulaire est le type clas- suffisante de matériaux a été emportée par l'eau,
sique d'instabilité des remblais de stériles (fi- un conduit peut se former, croître progressivement
gure 64). Il peut être provoqué par des pentes sous le remblai jusqu'à ce que le débit devienne
trop abruptes, par la surcharge de fondations trop excessif et qu'une brèche se forme.
faibles ou par une élévation du niveau de l'eau 235. Le tassement sous un remblai peut provo-
dans le remblai. quer la rupture de tuyauteries voisines. Dans une
230. Le glissement se produit parfois, si une digue de déchets, cela peut provoquer une fissure
fondation en pente est composée d'argile ou de dans le joint d'étanchéité. On doit prévoir un
silt de faible résistance, ou s'il y a une fine tel mouvement à l'étape de la conception.
couche de matériaux altérés sur le socle rocheux 236. Les terrils de stériles de charbon peuvent
(figure 65). s'enflammer par combustion spontannée. Des gaz
231. Le chapitre sur la conception de la mine toxiques peuvent être formés, et le feu devenir
décrit en détail les techniques d'analyse qui con- très difficile à contrôler, surtout si en essayant
viennent à l'évaluation de la stabilité. Dans le de l'éteindre, la poussière de charbon produite
cas de la conception des remblais de stériles, provoquait une explosion. On doit tenir compte de
l'ingénieur a l'avantage de connaître, à la fois, ces risques dans la conception et la construction
la nature du matériau et la méthode de construc- de ces terrils.
tion, à l'exception des problèmes de fondation. 237. Les infiltrations à travers les remblais
Les calculs de stabilité sont donc plus sûrs que de déchets doivent être arrêtées ou drainées. De
les analyses des pentes de la mine. cette façon la stabilité est maintenue et les ré-
232. Il y a liquéfaction quand les résidus en- percussions sur l'environnement peuvent être con-
trent temporairement en suspension dans l'eau et trôlées.
s'écoulent comme un liquide visqueux. Ceci se 238. La zone de captage derrière un barrage de
produit souvent quand une brèche apparaît dans une déchets peut être étendue. Le détournement de
digue de déchets. Lorsque les déchets d'un cours d'eau, de ruisseaux et de fossés est à en-
remblai sont meubles et saturés, les vibrations visager pour minimiser l'écoulement vers le bassin
produites par un tremblement de terre ou par un de résidus. Ceci réduira de beaucoup les risques
camion peuvent entraîner la liquéfaction. L'in- d'inondation en cas d'orage et diminuera l'infil-
génieur doit préciser, si cela s'impose, les mé- tration et le volume des, effluents & traiter.
thodes de dépôt ou prévoir le drainage pour écar-
ter cette possibilité. CONSTRUCTION ET EXPLOITATION
233. Lorsque la digue est débordée par les dé- 239. Les barrages de déchets sont construits
chets, il peut s'y former une brèche avec la perte souvent de l'une des trois façons suivantes: la
de contrôle de la retenue; c'est probablement la méthode en aval, la méthode en amont, et la mé-
cause la plus courante de l'instabilité d'un bar- thode du centre fixe (figure 66). L'enlèvement
62

des matières organiques et la prévention des in- de problème. De telles mesures devraient faire
filtrations contribuent beaucoup à la stabilité partie intégrante du programme de surveillance de
des remblais. la mine.
240. L'entretien, en particulier, des barrages
de déchets, est important après la construction PERGELISOL
d'un remblai, car leurs conditions changent sans 242. Placer des remblais de déchets sur du per-
cesse. Les problèmes peuvent grossir très rapide- gélisol peut avoir des résultats inhabituels. Par
ment, en particulier pendant les périodes de exemple, le pergélisol peut monter dans le remblai
fortes précipitations. Si on s'attend à une éro- et provoquer une instabilité de la pente, si des
sion rigoureuse, il faut prévoir un enrochement ou lentilles de glace sont créées et qu'elles fondent
des plantations végétales pour les protéger. au printemps. D'autre part, le pergélisol peut
241. La surveillance du mouvement des crêtes et reculer dans la fondation pour résulter en un tas-
des eaux souterraines, en particulier dans les sement excessif si le matériau dégelé est argileux
digues de déchets, permet d'avertir à temps en cas ou silteux. Les remblais posés sur des pentes de

Surface de glissement
circulair

‘,Surface de la
nappe phréatique Infiltration à portier
du pied

Fondation
-

1
Fig 64 - Glissement circulaire dans un talus de
stériles.
i
Bassin de
décantation

Remblai de déchets

Couches de
grès fissuré

Couches de
schistes Surface potentielle de glissement le
long d'une veine remplie de débris de
faible résistance

Fig 65 - Glissement sur une fondation de faible


résistance.
63

pergélisol peuvent impliquer des conditions ex- être très difficile de corriger ces situations et
ceptionnelles de glissement, d'écoulement des eaux il vaut mieux les prévoir et prendre des mesures
souterraines et de formations de glace. Il peut pour les éviter.

/— ......
/

G- a .
Digues --, ,--- ------ .---
___'s. -... ---' Bassin
Y_
FFI
Digue de Vase
départ
'••1
•• •
1H
MÉTHODE AMONT

„-- A Construction de digue


Future
4 ultérieure

Drain Digue de départ

MÉTHODE AVAL

Déchets sableux filtrés


Zone filtrée

Débris rocheux ou autre


remblai disponible à peu
— ›\ ■
• ;
4f.
- Bassin
• • 4 / • • /
de frais 4 • • à •
II Digue de départ
. • .6 • • .7". •
MÉTHODE AVAL
( Remblai supplémentaire incorporé dans la section de la digue
à cause d'un taux de production de déchets centrifugés limités)

.......,. ■......
......
........ ......
..... ........
......
..--.. ........
...... ...,
........
..............

Bassin

MÉTHODE DE LA LIGNE CENTRALE

Fig 66 - Méthodes de construction de remblais de


déchets.
64

PLANIFICATION DE L'ENVIRONNEMENT

243. Les personnes chargées de la conception h) Si du pétrole est répandu sur le terrain, il ne
d'une mine doivent envisager les effets d'une mine faut pas le retirer ou l'enterrer, ce qui pour-
sur ses environs. Les choix techniques pour les rait engendrer des problèmes plus grands; les
mines nouvelles, comme pour les mineS existantes, • zones affectées peuvent être clôturées pour
doivent être faits en fonction de leur influence protéger la faune.
sur l'environnement. Une fois un plan adopté, ces c) Les -traverses des cours d'eaux doivent être
effets doivent être surveillés, le contrôle de la conçues pour ne pas entraver le débit et ne pas
pollution de l'eau et le reboisement venant en causer de dépôts de sédimentation.
première place parmi ,les nombreux facteurs envi- d) Le pétrole, les fluides de forage, les ordures
ronnementaux mis en jeu. et d'autres contaminants ne doivent pas être
jetés dans les lacs et les fleuves.
EXPLORATION e) Les ordures peuvent être brillées avec précau-
244. Dans les premiers stades d'une entreprise tion, mais il est préférable de les enterrer.
minière, l'entretien de la qualité de l'environne- f) Les installations hygiéniques doivent être si-
ment est habituellement peu coateux et favorise tuées à distance de l'eau courante.
des bonnes relations avec le public. Toutefois, g) Le défrichage des ligne de levé et le déboise-
le jalonnement, le défrichage, les levés cartogra- ment doivent être tenus au minimum.
phiques et géophysiques et les forages au dimanant h) Les puits d'essai, les tranchées et les autres
sont souvent faits par des entrepreneurs qui lie se excavations doivent être remblayés après usage.
préoccupent peut-être guère de protéger l'image du 245. Il peut être conseillé de prélever les
promoteur. C'est pourquoi il est particulièrement échantillons de sources d'eau douce pour connetre
important de superviser l'exécution des contrats les conditions naturelles avant le début de l'ex-
d'aménagement. Voici quelques aspects à noter: ploration. S'il existe une possibilité de conta-
a) Les approvisionnements de combustible doivent mination des puits d'eau potable, il peut être
être stockés au-dessus du plus haut niveau des souhaitable de cimenter tous les forages d'explo-
eaux. ration.
65

246. Près des zones résidentielles, les pro- les parcs de matériel, l'emplacement des campe-
blèmes potentiels de bruit doivent être envisagés. ments du chantier de construction, les heures de
Une consultation préalable avec les gouvernements travail et les plans de récupération, etc.
locaux et d'autres groupes peuvent souvent pré-
venir les plaintes. ETUDES METEOROLOGIQUES
252. Il peut être important de connaître le
RECHERCHE ECOLOGIQUE climat local. Les effets des déflagrations peu-
247. Quand on prend la décision de mettre en vent être influencés par le vent, tout comme la
exploitation un corps de minerai, l'écologie lo- dispersion des panaches de fumée des usines et des
cale ainsi que les conditions sociales et écono- fonderies. Il peut être conseillé d'établir une
miques doivent être étudiées. Ceci fournit des station météorologique locale pour mettre au point
données de référence avec lesquelles on peut me- une banque de données contenant les renseignements
surer les effets de la mine. Les photographies pertinents.
aériennes donnent des renseignements sur le régime
des eaux de surface et la végétation. Une zone de CONSIDERATIONS SUR LE NORD
contrôle semblable au site minier, mais suffisam- 253. Bien que tout le Canada se trouve dans le
ment éloignée pour ne pas être affectée par l'ex- Nord, l'exploitation dans les zones arctiques et
ploitation,.doit être choisie comme référence. sub-arctiques posent des problèmes spéciaux. Dans
248. Les cours d'eau sont habituellement plus les régions pergélisolées, les pentes excavées et
vulnérables au changement que l'écologie terres- le sol gelé découvert risquent de dégeler et de
tre. Il faut envisager, lors des études qui pré- s'effondrer. La destruction des ordures et des
cèdent l'exploitation, et pendant la surveillance déchets biologiques est plus difficile. Le pé-
ultérieure: trole répandu peut être plus gênant à cause de la
a. les aspects physiques tels que la profondeur, décomposition plus lente des hydrocarbures. Une
la température et la texture des sédiments; fois entamée, l'érosion par les cours d'eau a ten-
b. les caractéristiques hydrologiques telles que dance à se poursuivre avec des conséquences qui
la couleur, la turbidité, les solides dissous peuvent être ennuyeuses.
et le contenu organique;
c. les produits toxiques tels que les métaux EFFETS DES CONSTRUCTIONS
lourds et les détergents; 254. Les dommages à la végétation à cause de la
d. les biocénoses telles que les concentrations de construction peuvent modifier le régime des eaux
phytoplancton, les plantes, les poissons et les souterraines. Le drainage de l'exploitation in-
bactéries. fluera aussi sur les eaux souterraines.
249. Les études terrestres portent habituelle- 255. La suppression de la végétation près de
ment sur les types de sol, la flore et la faune. cours d'eau peut augmenter la quantité d'azote
dans l'eau. Le drainage du site minier, avant et
ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES après l'exploitation, peut modifier l'hydrologie
250. L'exploitation d'une usine affectera environnante avec toutes les conséquences que cela
l'économie et la répartition de la population lo- comporte pour les poissons et la flore aquatique.
cale en formant un nouvel usage des terres. Le
trafic local routier et ferroviaire, ainsi que les POLLUTION DES EAUX
approvisionnements en eau de la communauté peuvent 256. Les répercussions de l'exploitation sur
être affectés de façon importante. les cours d'eau existants sont difficiles à pré-
251. Des relations harmonieuses avec les habi- voir. Il suffit de changer une seule propriété
tants des environs sont de toute évidence souhai- physique pour modifier toutes les autres. Par ex-
tables. Elles seront favorisées par des présenta- emple, les sédiments peuvent n'avoir aucun effet
tions publiques pour discuter d'aspects tels que toxique direct sur les poissons mais peuvent
66

toutefois détruire certaines plantes et priver le REMISE EN ETAT DES TERRES


poisson de nourriture. Les effets possibles sont, 262. La remise en état des terres demande
au mieux, prédits en observant des exploitations l'établissement d'objectifs pour l'utilisation
minières semblables dans des environnements du finale du site. Dans bien des cas, il n'y aura
même type. pas d'utilisation finale; c'est pourquoi il suf-
257. Le problème de la contamination par les fira d'assurer la sécurité du visiteur éventuel,
acides, provenant des mines et des terrils de sté- ainsi qu'un minimum de reboisement. En d'autres
riles, est commun et fréquent dans l'ensemble du lieux, des installations récréatives, des exploi-
pays. Il est en général di à la présence de py- tations commerciales ou industrielles exigeront
rite, de pyrrhotite et de chalcocite. La produc- des travaux d'architecture paysagiste et un re-
tion d'acide peut être empêchée en supprimant une boisement.
seule des trois substances suivantes: l'oxygène, 263. Les exigences de reboisement varient d'une
l'eau ou les sulfures. L'approche la plus écono- exploitation minière a l'autre et dans une même
mique doit être déterminée dans chaque cas. mine. Les bassins de décantation et les digues,
258. Le niveau des eaux souterraines ainsi que les terrils de roches et de morts-terrains exigent
leur qualité peuvent être affectés par les opéra- tous des traitements différents. Une neutralisa-
tions d'exploitation. Ceci peut causer de gros tion initiale ainsi que l'addition d'engrais sont
problèmes aux utilisateurs locaux. La baisse de souvent nécessaires. Des graines ou de jeunes
la nappe phréatique de la région minière n'est pas brins choisis judicieusement sont susceptibles de
rare, mais l'augmentation de la nappe, à cause de fournir une couverture végétale autonome ne néces-
la présence d'un grand bassin de décantation, peut sitant aucun entretien. Il faudra peut être créer
également se produire. une succession biologique de plantes appropriées
259. Le coût d'un programme de lutte contre la et une période d'entretien au cours de laquelle
pollution peut être minimisé en déterminant la l'emploi d'engrais et une neutralisation supplé-
qualité de l'eau avant le début de l'exploitation. mentaires seront obligatoires. Cette période
Ceci évitera d'avoir à satisfaire à des exigences d'entretien peut s'étendre sur une période de
ultérieures de qualité qui dépasseraient les con- trois ans au plus, mais elle peut s'avérer plus
ditions naturelles. Le détournement de cours longue dans des conditions extrêmes soit â cause
d'eau et le creusement de fossés et de digues per- de l'environnement, soit à cause de la qualité des
mettent souvent de réduire la quantité d'eau qu'il sols récupérés.
faut contrôler. 264. Il y a de nombreux exemples de récupéra-
260. Le recyclage de l'eau peut être possible.' tion réussis et le présent Manuel cite un certain
Il pourrait diminuer les besoins en eau douce et nombre de propriétés, choisies à travers le pays,
réduire, de façon appréciable, le volume d'eau a qui peuvent servir de modèles pour de nouveaux
traiter et donc l'ampleur des installations. Dans programmes.
certains cas, même le coût des réactifs peut être
réduit. AUTRES OPERATIONS
261. Le coût du contrôle des effets des bassins 265. Les voies de transport et de roulement
de décantation sur les ressources hydrologiques peuvent avoir des incidences gênantes sur l'envi-
peut être réduit au minimum par l'emploi de mé- ronnement. Il faut prévoir des ponceaux pour évi-
thodes convenables. Un joint d'étanchéité sur la ter le débordement comme l'envasement. Les effets
partie en amont d'un barrage, par exemple, peut des produits chimiques, appliqués sur la surface
être efficace pour réduire la contamination. Des des routes, doivent être étudiés avant usage. Le
plantations sur les déchets réduiront le lessivage bruit des camions peut gêner les voisins la nuit,
des minéraux par les eaux de pluie. particulièrement.
67

266. Les pipelines - pour les résidus, les définit des limites aux déchets rejetés. La Loi
boues, l'eau et le pétrole - doivent être conçus sur la lutte contre la pollution atmosphérique dé-
de façon à pouvoir faire face à une obturation, finit aussi des normes de qualité de l'air.
une coupure de courant ou une rupture. Il est im- 271. Le Manuel contient une liste des lois per-
portant d'y assurer un accès facile et de prévoir tinentes qui concernent les mines et la planifica-
des points de vidange aux endroits appropriés. tion de l'environnement ainsi qu'une étude des rè-
267. Les plans de drainage de la mine doivent glements établis en vertu des diverses lois.
tenir compte des effets possibles sur les eaux
souterraines et de surface. Un traitement peut COUTS
être nécessaire avant le rejet des eaux usées. 272. Une reconnaissance écologique préliminaire
268. Le travail aux explosifs peut exiger des du site prévu pour la mine devrait exiger environ
précautions spéciales si la mine est proche de cinq journées-hommes, soit environ $2000 (1974).
zones résidentielles ou urbaines. Les sautages 273. Une recherche écologique complète avec
doivent être conçus pour éviter des vibrations études de référence pourrait exiger de 30 a 250
susceptibles de causer des dommages. Les person- journées-hommes, et coûter de $10 000 à $60 000
nes sont bien plus sensibles que les immeubles aux (1974).
mouvements du sol. Elles peuvent imputer au sau- 274. La plupart des mines en exploitation font
tage, des dommages structuraux mineurs qui, en face à des frais d'échantillonnage de l'eau et de
fait, existaient auparavant. Aussi, prendre des l'air. Le traitement des eaux usées peut être une
photographies et des mesures avant de commencer exigence majeure: par exemple, une mine de l'est
les sautages peut éviter des dépenses ultérieures. du Canada dépense $300 000 (1972) par an pour ex-
L'élaboration d'un programme convenable d'éduca- ploiter et amortir son usine de traitement; une
tion du public pourrait s'avérer un bon investis- mine ontarienne traite 3.2 milliards de gallons
sement. par an (14.5 millions de mètres cubes) d'eaux
usées pour un prix de revient annuel de $31 000
LEGISLATION (1970).
269. La protection de l'environnement relève de 275. Le coût du reboisement des stériles a été
la compétence commune du gouvernement fédéral et estimé entre $150 et $500 l'acre ($60 à $200
des gouvernements provinciaux. Dans la plupart l'hectare) en 1973, plus $200 l'acre ($80 l'hec-
des cas, les lois provinciales s'appliquent, alors tare) par an pour l'entretien. Toutefois, s'il
que les lois fédérales établissent des normes mi- faut rajouter de la terre, le coat augmente ra-
nimales. pidement; le reboisement des mines de charbon a
270. Trois Lois fédérales ont une importance été estimé entre $300 et $3000 l'acre (1972) ($120
particulière. La Loi des pêcheries établit des à $12 000 par hectare). Une mine manitobaine a
normes nationales pour la qualité des eaux, et estimé les coûts initiaux et d'entretien pour des
contient des stipulations contre la pollution in- déchets contenant des sulfures à $750 l'acre ($300
dustrielle. La Loi sur les ressources en eau du l'hectare) et $245 l'acre ($300 l'hectare) et $245
Canada régit la gestion des ressources en eau et l'acre ($170 l'hectare) respectivement en 1972.

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