Quelques Poésies CP CE1: Berceuse de Maurice CAREME Le Vent D'emile VERHAEREN

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Quelques poésies CP CE1

Berceuse de Maurice CAREME Le vent d’Emile VERHAEREN


Au fond des bois, Ouvrez, les gens, ouvrez la porte.
Couleur de faîne, Je frappe au seuil et à l’auvent.
La feuille choît Ouvrez, les gens, je suis le vent
Si doucement Qui s’habille de feuilles mortes.
Que c’est à peine
Si on l’entend. Entrez, Monsieur, entrez, le vent ;
Voici pour vous la cheminée
Et sa niche badigeonnée…
A la fontaine,
Entrez chez nous, Monsieur le Vent.
Le merle boit
Si doucement
Que c’est à peine Sous la pluie de Jean RICHEPIN
Si on l’entend.
Il tombe de l’eau, plic ! ploc ! plac !
Il tombe de l’eau plein mon sac.
A demi-voix, Il pleut, ça mouille,
Si doucement Et pas de vin !
Que c’est à peine Quel temps divin
Si on l’entend, Pour la grenouille !
Une maman Il tombe de l’eau, plic ! ploc ! plac !
Berce la peine Il tombe de l’eau plein mon sac.
De son enfant Après la pluie
Viendra le vent.
En arrivant,
Dansez les petites filles de Victor HUGO Il vous essuie.
Il tombe de l’eau, plic ! ploc ! plac !
Dansez, les petites filles Il tombe de l’eau plein mon sac.
Toutes en rond…
En vous voyant si gentilles
Les bois iront.
Trois feuilles mortes de Raymond
Dansez, les petites belles RICHARD
Toutes en rond… Ce matin devant ma porte, J’ai trouvé trois feuilles
Les oiseaux avec leurs ailes mortes.
Applaudiront. La première aux tons de sang M’a dit bonjour en passant
Puis au vent s’en est allée. La seconde dans l’allée,
Dansez les petites folles Au creux d’une flaque d’eau A sombré comme un
Toutes en ronds… bateau.
Les bouquins dans les écoles J’ai conservé dans ma chambre La troisième couleur
Bougonneront. d’ambre.
Quand l’hiver sera venu, Quand les arbres seront nus,
Dansez les petites fées Cette feuille desséchée, Contre le mur accrochée,
Toutes en rond… Me parlera des beaux jours Dont j’attends le gai retour.
Dansez, de bleuets coiffées,
L’aurore au front.
Quand automne en saison revient de Ouvrez la porte de Jean RICHEPIN
SAMIVEL
Ouvrez la porte
Quand automne en saison revient, Aux petiots qui ont bien froid.
La forêt met sa robe rousse Les petiots claquent des dents.
Et les glands tombent sur la mousse Ohé ! Ils vous écoutent !
Où dansent en ronds les lapins. S’il fait chaud là-dedans,
Les souris font de grands festins Bonnes gens,
Pendant que les champignons poussent. Il fait froid sur la route.
Ah ! Que la vie est douce, douce
Quand l’automne en saison revient ! Ouvrez la porte
Las ! Ce bon temps ne dure guère Aux petiots qui ont bien faim.
Et la bise est venue du nord, un jour. Les petiots claquent des dents.
Au logis ! Messieurs les mulots. Ohé ! Ils faut qu’ils entrent !
Faites grands feux de bons fagots. Vous mangez là-dedans,
Souris, à votre souricière ! Bonnes gens,
Entendez-vous le vent qui mord Eux n’ont rien dans le ventre.
Et grelotte dans les clairières à jour ?
La neige au village de Francis YARD
La petite école de Raymond RICHARD
Lente et calme, en grand silence,
La petite école, au bout du village, Elle descend, se balance
Qui depuis des mois doucement dormait, Et flotte confusément,
Par un frais matin, plein de babillages, Se balance dans le vide,
A rouvert sa porte et ses lourds volets. Voilant sur le ciel livide
L’église au clocher dormant.
Aussitôt on voit, partout à la ronde,
Le long des sentiers, le long des chemins, Pas un soupir, pas un souffle,
Courir follement tout un petit monde, Tout s’étouffe et s’emmitoufle
Les cheveux au vent, la main dans la main. De silence recouvert…
C’est la paix froide et profonde
L’école endormie, alors, ô merveille ! Qui se répand sur le monde,
S’éveillant soudain d’un rêve enchanté, La grande paix de l’hiver.
Comme un grand rucher bourdonnant d’abeilles,
Dans le matin bleu, se met à chanter. La bise de Théophile GAUTIER
Sur un ton monotone,
Maintenant, on est deux dans la vie de
La bise hurle et tonne
Colette NAST
Dans le corridor noir ;
En classe, il y a petit Louis, il y a Pierre et Henri. C’est l’hiver, c’est décembre,
Mais celui que j’ai choisi comme ami, c’est Denis. Il faut garder la chambre
Maintenant, on est deux dans la vie. Du matin jusqu’au soir.
Il me dit tous ses secrets, les petits et les gros.
Je lui prête tous me jouets, mes timbres mon meccano. Les fleurs de la gelée
Maintenant on est deux dans la vie. Sur la vitre étoilée
Lorsqu’il a du chagrin je lui prends la main. Courent en rameaux blancs ;
S’il a du bonheur, j’en ai plein le cœur. Et mon chat grelotte
Maintenant on est deux dans la vie. Se ramasse en pelote
Près des tisons croulants.
La neige joue de Hermin DUBUS Papa de Maurice CAREME
La neige tombe, fine, fine J’écris le mot agneau
Et douce et douce sur les toits ; Et tout devient frisé
Elle est encore plus câline La feuille du bouleau
Quand elle vient jouer sur moi. La lumière des prés.

Tous ces gentils flocons volettent J’écris le mot étang


Comme autant de blancs papillons Et mes lèvres se mouillent
Que je voudrais à la volette J’entends une grenouille
Attraper dans mon corbillon. Rire au milieu des champs.

La blanche neige papillonne J’écris le mot forêt


Et fleurit les branches de houx. Et e vent devient branche.
Elle se joue et tourbillonne Un écureuil se penche
En nous frôlant tout doux tout doux. Et me parle en secret.
Mais si j’écris Papa,
La blanche neige papillonne Tout me devient caresse,
Et voletant sur les toits roux, Et le monde me berce
Vient mettre une coiffe mignonne En chantant dans ses bras.
Aux vieilles maisons de chez nous.

Le goûter de Maurice CAREME


Pour ma mère de Maurice CAREME
On a dressé la table ronde
Il y a plus de fleurs Sous la fraîcheur du cerisier.
Pour ma mère en mon cœur Le miel fait les tartines blondes,
Que dans tous les vergers. Un peu de ciel pleut dans le thé.
Plus de merles rieurs
Pour ma mère en mon cœur On oublie de chasser les guêpes
Que dans le monde entier. Tant on a le cœur généreux.
Et bien plus de baisers Les petits pains ont l’air de cèpes
Pour ma mère en mon cœur Egarés sur la nappe bleue.
Qu’on en pourrait donner.

Devant le feu de Hermin DUBUS


La chanson de la mère de Marie Louise
Les flammes du feu clair
JACQMARD
Dansent à qui mieux mieux…
Une goutte de lait est tombée Avec leurs bonnets verts
Une rose en haut du rosier a tremblé, Et jaunes et rouges et bleus.
Un petit oiseau familier s’est posé, Tournons, tournons la ronde
Un petit enfant a marché… Autour du feu qui rit.
Une plainte du vent a passé Tournons, tournons la ronde
Au loin la cloche d’argent a tinté, Du beau foyer fleuri.
Tout doux un petit agneau blanc a bêlé
Un petit enfant a chanté…
Le chant du grillon de Théophile
GAUTIER Mon cerf-volant de Maurice CAREME
Souffle bise ! Tombe à flots, pluie ! Emporte-moi mon cerf-volant
Dans mon palais tout noir de suie, Emporte-moi haut dans le vent !
Je ris de la pluie et du vent ; Je veux tourbillonner dans l’air
En attendant que l’hiver fuie, Avec les feuilles du hameau
Je reste au coin du feu, rêvant. Et m’en aller jusqu’à la mer
La bouilloire rit et babille, Escorté de grands vols d’oiseaux
La flamme aux pieds d’argent sautille Emporte-moi mon cerf-volant
En accompagnant ma chanson ; Emporte-moi haut dans le vent !
La bûche de duvet s’habille ; Je veux faire le tour du monde
La sève bout dans le tison. Et descendre où il me plaira
Souffle, bise ! Tombe à flots, pluie ! Pour entrer dans toutes les rondes
Dans mon palais tout noir de suie. Où rient des enfants comme moi.
Je ris de la pluie et du vent ; Emporte-moi mon cerf-volant
En attendant que l’hiver fuie, Emporte-moi haut dans le vent !
Je reste au coin du feu rêvant.
L’avion se promène de Lucie DELARUE-
Les chevaux de bois de VERLAINE MARDRUS
Tournez, tournez, bons chevaux de bois, L’avion, au fond du ciel clair,
Tournez cent tours, tournez mille tours, Se promène dans les étoiles
Tournez souvent et tournez toujours, Tout comme les barques à voiles
Tournez, tournez au son des hautbois. Vont sur la mer.
Les oiseaux ont peur de ses ailes
Tournez, tournez sans qu’il soit besoin Mais les enfants le trouvent beau,
D’user jamais de nuls éperons, Ce grand cerf-volant sans ficelle
Pour commander à vos galops ronds, Qui va si haut.
Tournez, tournez sans espoir de foin.

Le bonhomme Noël de Clovis HUGUES


Tournez, tournez bons chevaux de bois,
Tournez cent tours, tournez mille tours, Tout près de l’étang qui reflète
Tournez souvent et tournez toujours, Les peupliers au vent courbés
Tournez, tournez au son des hautbois. J’ai vu passer oh ! Quelle fête !
Le bonhomme cher aux bébés.
Le cirque de Pernette CHAPONNIERE
Par les sentiers, sous la feuillée,
Le cirque a planté sa tente Il s’en allait à petit pas,
A coups de marteau. Tout joyeux, la mine éveillée,
Toc, je tape, et toc, je pante, Comme s’en vont les grand-papa.
Que le cirque est beau !
Voici couché dans sa cage, Sur sa pauvre échine voutée
Le tigre, en velours rayé Ses deux coudes dans les genoux,
Et le vieux lion sauvage Il portait toute une hottée
Qui bâille désabusé. De galettes et de joujoux.
Voici la belle écuyère Bonhomme où vas-tu ? m’écriai-je
Avec des cheveux luisant Les innocents sont mes amis :
Qui font voler leur crinière Je leur porte à travers la neige
Au son des grelots d’argent. Les joujoux qu’on leur a promis.
Les mouettes de Paris d’Antony Les bruits du jour de Pierre
LHERITIER MENANTEAU
Les mouettes du Pont de Grenelle A l’heure où les grillons
Dans le ciel de Paris Les entends-tu encore ?
N’écoutent plus les cris Dans les prés se tairont,
Du vent qui les rappelle. A l’heure où les pinsons
Le vent sait bien qu’il perd sa peine Les entends-tu déjà ?
Il ne reverra plus Eveilleront l’aurore,
Ses beaux enfants perdus Tiens ton oreille ouverte
Sur le bord de la Seine. Peut-être elle entendra
Restez avec nous, les rebelles, Pousser la feuille verte…
Paris a tant de ponts,
De maisons, de chansons,
La lune luit de Paul VERLAINE
Pour les cœurs infidèles.
La lune blanche Luit dans les bois
De chaque branche Part une voix
Le chemin de Francis YARD
Sous la ramée.
Plein de silence, embaumé
Du chaud parfum de la terre, L’étang reflète Profond miroir
C’est un chemin solitaire La silhouette Où le vent pleure …
Du village bien aimé.
Un vaste et tendre Apaisement
Il quitte les vieilles rues Semble descendre Du firmament
Pour s’en aller dans les bois Que l’astre irise.
C’est le chemin des charrois
Des troupeaux et des charrues. C’est l’heure exquise.

Un bonhomme de chemin
L’araignée de Madeleine LEY
Qui passe entre les chaumières,
Lentement, à la manière Araignée grise
Des trop vieux sans lendemain. Araignée d’argent,
Ton échelle exquise
Connais- tu mon village ? de Frédéric Tremble dans le vent.

BATAILLE
Toile d’araignée
Connais-tu mon beau village Qui se mire au clair Emerveillement !
ruisseau ? Lourde de rosée
Encadré dans le feuillage, On dirait un nid d’oiseau. Dans le matin blanc !
Ma maison parmi l’ombrage Me sourit comme un Ouvrage subtil
berceau. Qui frissonne et ploie,
Connais-tu mon beau village Qui se mire au clair O maison de fil,
ruisseau ? Escalier de soie !
Loin du bruit de la grand’ville, A l’abri du vieux clocher,
Je cultive un champ fertile, Un jardin près d’un verger ; Araignée grise
Sans regret, ni vœu stérile, Araignée d’argent,
Mon bonheur vient s’y cacher, loin du bruit de la Ton échelle exquise
grand’ville, A l’abri du vieux clocher. Tremble dans le vent.
La biche brame de Maurice ROLLINAT
Dans la prairie d’Auguste ANGELLIER
La biche brame au clair de lune
Et pleure à se fondre les yeux Chantez cigale mon amie ! Chante grillon !
Son petit faon délicieux Comme le grain dans la trémie, Votre chanson
A disparu dans la nuit brune. Danse et frémit dans un rayon ! Chantez ma mie, ô
l’alouette ! Chante pinson !
Pour raconter son infortune Et vous tarins, et toi fauvette Sur le sillon,
A la forêt de ses aïeux, Sur la rocaille ou le buisson ! Chantez ma mie, abeille,
La biche brame au clair de lune abeille Chante frelon Le bouton d’or prête l’oreille
Et pleure à se fondre les yeux. Et le chardon Chante ma faux dans la moisson.

Mais aucune réponse, aucune,


J’aime l’âne si doux… de Francis JAMMES
A ses longs appels anxieux !
Et, le cou tendu vers les cieux, J’aime l’âne si doux Marchant le long des houx…
Folle d’amour et de rancune, Il a peur des abeilles Et bouge ses oreilles ;
La biche brame au clair de lune. Il va, près des fossés, D’un petit pas cassé.
Il réfléchit toujours. Ses yeux sont en velours.
Au printemps de Lucie DELARUE Et il reste à l’étable, Fatigué misérable,
Il a fait son devoir Du matin jusqu’au soir.
MARDRUS
Il a tant travaillé Que ça vous fait pitié.
Au printemps on est un peu fou. L’âne n’a pas eu d’orge, Car le maître est trop pauvre.
Toutes les fenêtres sont claires Il a sucé la corde Puis a dormi dans l’ombre…
Les prés sont pleins de primevères, Il est l’âne si doux Marchant le long des houx.
On voit des nouveautés partout.
Les lapins de Théodore DE BANVILLE
Oh ! Regarde ! Une branche verte !
Ses feuilles sortent de l’étui ! Les petits lapins dans les bois
Une tulipe s’est ouverte… Folâtrent sur l’herbe arrosée
Ce soir il ne fera pas nuit. Et comme nous le vin d’Arbois,
Ils boivent la douce rosée.
Les oiseaux chantent à tue-tête,
Et tous les enfants sont contents. Gris foncé, gris clair, soupe au lait,
On dirait que c’est une fête… Ces vagabonds dont se dégage
Ah ! que c’est joli, le printemps ! Comme une odeur de serpolet
Tiennent à peu près ce langage :

Au mois d’avril de Madeleine LEY


Nous sommes les petits lapins,
J’ai vu fleurir le pêcher rose, Gens étrangers à l’écriture,
Le vieux pêcher noir et chenu. Et chaussés des seuls escarpins
Il rit sous le ciel ingénu, Que nous as donnés la Nature…
Il rit de sa métamorphose !
Le mois d’avril est revenu : Nous sommes les petits lapins
J’ai vu fleurir le pêcher rose, C’est le poil qui forme nos bottes
Le vieux pêcher noir et chenu. Et n’ayant pas de calepins
Devant le toit de tuiles roses, Nous ne prenons jamais de notes…
Un oiseau gris parfois se pose Et dans la bonne odeur des pins
Sur le bout d’un rameau ténu Qu’on voit ombrageant ces clairières
Et chante son bonheur menu. Nous sommes les petits lapins
Le mois d’avril est revenu ! Assis sur leurs petits derrières.
Les oiseaux dans les blés d’Hugues Trois noisettes dans le bois de Tristan
LAPAIRE KLINGSOR
Le matin, dans le champ de blé Trois noisettes dans le bois
On entend comme un air de fête : Tout au bout d’une brindille
Tirli ! Sirli ! Soleil levé, Dansaient la capucine, vivement, au vent,
C’est le réveil de l’alouette En virant ainsi que des filles de roi…
Au champ de blé lariré
Au champ de blé ! Un escargot vint à passer :
Les oiseaux n’y chanteront plus «Mon beau monsieur, emmenez-moi
Car bientôt les faux les faucilles Dans votre carrosse,
Vont mettre le sol tout à nu Je serai votre fiancée »
Et chasser les voix si gentilles Disaient – elles toutes trois.
Au champ de blé lariré
Au champ de blé ! Mais le vieux Sire, lourd et fatigué,
Le Sire aux quatre cornes sous les feuilles
Ne s’est point arrêté.
Le nid de Lucie DELARUE MARDRUS
Et c’est l’Ogre de la forêt, je crois,
Entre les branches dérangées C’est le jeun Ogre, rouge gourmand et futé
J’ai vu le petit nid tout rond. Monsieur l’écureuil qui les a croquées.
Ses œufs roses sont trois dragées
Dont trois oiselets sortiront.
Les trois coquilles si bien closes
La ronde de Maurice CAREME
Contiennent donc mille chansons,
Et dans les arbres, les buissons, Entrons dans la ronde, Lorelirelé,
Un jour chanteront les œufs roses. La ronde est un monde
Elle doit tourner
Si la pomme est ronde
Chut ! Ecoutez ! de Jacqueline LERICHE
C’est pour mieux rouler
Chut ! Ecoutez ! Le bois chuchote Si la ronde est ronde
En bruits menus, frais et discrets, C’est pour mieux danser
Car le printemps ouvrant sa hotte
Lui livre enfin ses doux secrets. Folle d’insouciance, Lorelirelé,
Chut ! Ecoutez ! Le bois s’agite, La ronde s’élance
Les perce-neige ont refleuri, Et nous fait tourner
Bruissent les nids, terriers et gîtes Quand la ronde danse
Les violettes ont souri. En rond dans l’été
Chut ! Ecoutez ! Tout chante et rit ! La ronde balance
Le monde à ses pieds.
Danse, petite, danse ! de TOUNY-LERYS
Danse, danse sous le soleil, petite danse… Entrons dans la danse, Lorelirelé,
Ton âme est bleu comme le ciel, petite danse… La danse en cadence
Danse, danse sur la prairie, petite danse… Commence à tourner
L’herbe est neuve comme ta vie, petite danse… Dansons. Les blés dansent
Danse, danse sous les pommiers, petite danse… Autour des vergers
Il vaut mieux danser que rêver petite danse… Et le soleil danse
Danse, danse sous les lilas, petite danse… Au milieu des blés.
Elève les fleurs en tes bras, petite danse…
Les chats de Charles GUERIN La coccinelle de Maurice CAREME
Les chats trempent leur langue rose Je ris dans les bleuets
Au bord des soucoupes de lait Je mange dans les lis
Les yeux fixés sur le soufflet Je lis dans les œillets
Le chien bâille en songeant, morose. Et couchée dans les citronnelles
Et tandis qu’il songe et repose Je rêve si longtemps de bleu
Près de la flamme au chaud reflet, Moi la petite coccinelle
Les chats trempent leur langue rose Que je deviens bête à bon Dieu.
Au bord des soucoupes de lait.

Le ver luisant de L. XANROF


La berceuse du chat de Tristan
KLINGSOR
Déjà vient la brume
Dors mignon chat blanc, dors Gentil ver luisant
Reste à ronronner, reste couché Vite vite allume
Et ferme un peu tes yeux semés d’or Ton flambeau d’argent
Les souris montrent leurs nez aux trous du plancher. Luis pour la fleurette
Dors mignon chat blanc, mignon chat gris Qui s’ouvre au jardin
Avec ton ruban de soie au cou Et fait sa toilette
Les souris vont venir, les jolies souris Déjà pour demain.
Que tu griffes à petits coups. Luis pour l’araignée
Qui tisse la nuit
Et dans sa veillée
M’a dit la pluie… de Jean RICHEPAIN
Travaille sans bruit.
M’a dit la pluie : écoute Ce que chante ma goutte Luis pour la maraude
Ma goutte au chant perlé… Et la goutte qui chante De dame souris
M’a dit ce chant perlé : « je ne suis pas méchante, Qui se glisse et rôde
Je fais mûrir le blé. » parmi les épis.
Eclaire la route
Du brun hanneton
Qui danse ? de Cécile PERIN
Qui vole et qui broute
Qui danse parmi le thym ? Dans l’ombre, à tâtons.
Est-ce un rayon, un lutin, Déjà vient la brume
Peut-être un petit lapin ? Gentil ver luisant
Est-ce une abeille en maraude, Vite vite allume
Une couleuvre qui rôde, Ton flambeau d’argent.
Un lézard couleur d’émeraude ?
Je ne sais. Mais je sais bien Petit goujon de Georges NIGREMONT
Que tout danse ce matin
Parmi les touffes de thym, Dans la rivière au flot changeant
Que ‘esprit est une abeille, On voit miroiter des écailles
Un subtil lézard qui veille, Petit goujon fuseau d’argent
Un lutin qui s’émerveille, Le filet, tout près, tend ses mailles.
Ou bien ce petit lapin Tu rôdes autour du hameçon
Qui joue et bondit soudain Auquel pend un ver misérable.
Parmi les touffes de thym. Tu frétilles, fais quelques ronds
Et soudain, tu fuis dans le sable.
Le chant de l’eau de E. VERHAEREN Le petit bateau du pêcheur de Jean
RICHEPIN
L’entendez-vous, l’entendez-vous
Le menu flot sur les cailloux ? Sur la mer qui brame
Il passe, il court et glisse, Le bateau partit
Et doucement dédie aux branches Tout seul tout petit
Qui sur son cours se penchent Sans voile, à la rame.
Sa chanson lisse. Si nous chavirons
Plus ne reviendrons.
Le petit bois de cornouillers Sur les avirons tirons !
Et tous ses hôtes familiers Sur la mer qui brame
Et les putois et les fouines Il est revenu
Et les souris et les mulots Tout seul et tout nu
Ecoutent, Le bateau sans rame.
Loin des sentes et loin des routes Plus ne partirons
Le bruit de l’eau Plus ne reviendrons
Sous les goëmons, dormons !
Le ciel est gai, c’est joli mai de Paul FORT
Bonté de Maurice CAREME
La mer qui brille au-dessus de la haie,
La mer brille comme une coquille. Il faut plus d’une pomme
On a envie de la pêcher. Pour emplir un panier.
Le ciel est gai, c’est joli mai. Il faut plus d’un pommier
C’est doux la mer au-dessus de la haie, Pour que chante un verger.
C’est doux comme une main d’enfant. Mais il ne faut qu’un homme
On a envie de la caressez. Pour qu’un peu de bonté
Le ciel est gai, c’est joli mai. Luise comme une pomme
Que l’on va partager.

La ronde autour du monde de Paul FORT


Si toutes les filles du monde voulaient s’donner la main,
tout autour de la mer elles pourraient faire une ronde.
Si tous les gars du monde voulaient bien êtr’marins, ils
f’raient avec leurs barques un joli pont sur l’onde.
Alors on pourrait faire une ronde tout autour du monde,
si tous les gens du monde voulaient s’donner la main.

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