Rapport
Rapport
Rapport
DECEMBRE 1999
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SOMMAIRE
AVANT-PROPOS .............................................................................................................................3
SOMMAIRE ..............................................................................................................................5
L’analyse de la localisation des activités et de ses conséquences sur la mobilité vient d’un
constat actuel d’étalement urbain et de dissociation spatiale croissante entre l’emploi et l’habitat
qui entraîne une augmentation du nombre de déplacements. Ce constat traduit un enjeu très
important pour le futur de nos agglomérations. En effet, le développement de la mobilité, en
particulier de la « mobilité motorisée », est fortement corrélé avec le niveau des revenus. Toute
reprise de la croissance économique risque non seulement de se traduire par de nouvelles
localisations des ménages et des entreprises en zone périphérique, aggravant le déséquilibre entre
lieu de résidence et lieu de travail, mais aussi d’accroître la demande de déplacements et en
particulier l’usage de la voiture particulière, compromettant ainsi le bon fonctionnement du
système urbain par ses conséquences en termes de congestion, pollution et dégradation de
l’environnement.
Ce constat conduit à s’interroger à la fois sur les déterminants de ces localisations afin
d’apprécier dans quelle mesure il est possible de les influencer et sur l’émergence d’une nouvelle
structuration de l’urbain.
L’évolution de ces dernières années, tant dans le système productif que dans les modes de
consommation, a entraîné de profonds changements dans la spatialisation des hommes et des
activités. En particulier les facilités de communication et le développement des transports ne sont
pas sans conséquences sur les formes urbaines.
Les villes se développent sur des périphéries de plus en plus lointaines, qui accueillent aussi
bien de nouveaux habitants, en quête d’une meilleure qualité de vie, que des activités à la recherche
d’espaces plus vastes et moins onéreux. Les centres des villes, délaissés par leurs activités
industrielles et par une partie de leur population ont été profondément rénovés, et sont appelés à de
nouvelles fonctions. Cette déconcentration pose en des termes nouveaux les relations entre les
diverses fonctions constitutives du système urbain, au sein d’un espace élargi. En outre, elle
entraîne une nouvelle structuration des flux d’échanges de biens et de personnes et pose des
problèmes de maîtrise de la circulation dans les zones urbanisées.
L’évolution des vingt dernières années met en évidence un étalement des villes sur leur
périphérie. Des agglomérations aux régions urbaines et aux ZPIU, on semble avoir de plus en plus
10 Chapitre 1 . Introduction problématique
de difficultés à cerner les limites de la ville en termes d’espace de résidence comme de zone
d’activités.
Dans l’agglomération que constitue la communauté urbaine de Lyon, la population totale qui
atteint 1.165.000 habitants en 1999, ne progresse que légèrement1 : 1,4% en 15 ans, de 1975 à
1990, et 2,6% sur les 9 années 1990-99. Le centre de l’agglomération s’est dépeuplé : ainsi Lyon et
Villeurbanne qui regroupaient en 1975, 51% de la population de l’agglomération n’en réunissent
plus que 48,7% en 1999, tandis que la partie non centrale de la communauté urbaine qui progresse
de près de 10% de 1975 à 1990, reste stable depuis 1990 voire décline légèrement (-0,8%). Mais
surtout la croissance s’est reportée au-delà de cette zone la plus dense à tel point qu’a été défini un
périmètre de « Région Urbaine de Lyon » qui veut être l’espace pertinent à l’échelon duquel se
prennent les grandes orientations concernant l’agglomération.
Le territoire sur lequel se font, pour l’essentiel, les échanges migratoires domicile-travail
concerne une zone géographique de 45 km autour de Lyon : il dépasse les limites de la
communauté urbaine de Lyon et intègre une zone rurale périurbaine et à dominante agricole ainsi
que des villes périphériques telles que Villefranche, Vienne, Givors, Bourgoin, et Saint-Chamond
(Tabourin E., Andan O., Routhier J.L., 1995). C’est celui qui sera retenu pour cette étude.
Cette extension de l’urbain n’est pas spécifique à l’agglomération lyonnaise et se retrouve
dans la plupart des villes françaises et également dans les villes étrangères. L’espace périurbain est
devenu tellement important que l’INSEE ne peut plus utiliser les définitions des ZPIU et qu’il est
proposé de définir des couronnes périurbaines (Le Jeannic T., 1996) désignant ainsi les communes
situées à proximité de pôles urbains et qui y envoient plus de 40% de leurs actifs résidants. Ces
espaces à dominantes urbaines concerneraient plus de 43 millions de français en 1990 soit 76% de
la population contre seulement 71,7% en 1982, et 4,2 millions de personnes supplémentaires.
Dans le même temps cette dispersion de la population s’accompagne d’une évolution de la
localisation des activités.
La localisation des emplois apparaît beaucoup plus concentrée que celle de la population.
Ainsi, l’ensemble du Grand Lyon2 regroupe 557 349 emplois en 1990 alors que sa population
active résidente n’est que de 478 824 personnes. Le ratio est alors de 1,16 emplois pour 1 actif. En
1975, le ratio s’établissait à 1,08.
On constate en matière d’emplois la même évolution que pour la population totale : le centre
perd des emplois alors que la partie périphérique a tendance à en gagner. Une commune comme
Vaulx-en-Velin voit ainsi son nombre d’emplois pratiquement doubler sur cette période, alors que
simultanément sa population ne passe que de 37.000 à 44.000 habitants.
Cette évolution de la répartition des emplois reflète l’évolution globale des secteurs
d’activité avec un déclin de l’activité industrielle dans la zone centrale mais une croissance des
services marchands aussi bien sur le centre que sur les autres communes du Grand Lyon. Alors que
les emplois industriels ont diminué dans le centre formé par Lyon et Villeurbanne passant de
75.000 en 1982 à 56.000 seulement en 1990, les emplois industriels localisés sur le reste du Grand
1 On ne dispose actuellement que des résultats provisoires du recensement de 1999. Les chiffres indiqués
ici concernent la population du Grand Lyon, communauté urbaine et son évolution d’après les résultats
communiqués par l’INSEE.
2 Dénomination prise par la Communauté Urbaine de Lyon au début des années 1990. Le Grand Lyon
compte 55 communes sur un territoire plus restreint que celui correspondant à l’agglomération définie par
l’INSEE.
Lyon sont restés stables à 76.000 personnes. La désindustrialisation concerne donc les parties
centrales, les zones de première couronne conservant leur importance en cette matière.3
Carte 1.1 : L’emploi en 1990 et les principaux axes routiers et autoroutiers sur
l’agglomération lyonnaise (effectif total par commune)
En ce qui concerne les services marchands, la croissance des emplois est supérieure à 20%
sur la période 1982-90. En valeur absolue, ils sont deux fois plus nombreux sur la zone centrale que
sur le reste du Grand Lyon, mais leur croissance est bien plus forte sur cette dernière partie de
l’agglomération.
3 Pour la commune de Vaulx-en-Velin, l’emploi industriel a évolué ainsi : en 1982 : 4 060, en 1990 : 5 096
et pour les services non-marchands : 1982 : 1 720 et 1990 : 2 436 emplois.
C’est surtout autour des grands axes de transport que l’emploi tend à se développer et sur les
zones les plus centrales de l’agglomération, Lyon commune exceptée, puisqu’elle a connu une forte
désindustrialisation.
Les cartes concernant l’évolution de l’emploi entre 1975 et 1990 font apparaître que le
périmètre concerné a peu varié.
4 Enquête ménage sur Lyon en 1995, Premiers résultats publiés par le CETE, le SYTRAL et la DDE.
5 L’emploi et les migrations alternantes domicile-travail dans l’agglomération lyonnaise, Agence
d’urbanisme, Octobre 1992, 30 p.
communes de la communauté urbaine et qui là aussi, pour une bonne part, se déplacent de l’une à
l’autre.
Enfin, 20% des travailleurs de l’agglomération viennent de l’extérieur de la communauté
urbaine de Lyon : 58.000 vont travailler dans la zone centrale et 54.000 sur les autres communes du
Grand Lyon. En revanche, seulement 34.095 quittent le centre ou le Grand Lyon pour aller
travailler sur des lieux extérieurs à la communauté urbaine.
Carte 1.4 : Nombre d’actifs entrants et sortants rapportés au nombre d’actifs stables, par
commune, en 1975 (périmètre de 45 kilomètres autour de Lyon)
Carte 1.5 : Nombre d’actifs entrants et sortants rapportés au nombre d’actifs stables, par
commune, en 1990 (périmètre de 45 kilomètres autour de Lyon)
Ces migrations alternantes, de plus en plus nombreuses, concernent une part de plus en plus
importante du territoire (comme le montrent sur Lyon les cartes d’entrants-sortants rapportés aux
emplois stables en 1975 et 1990) : « en 1975, 118 communes n’appartenant pas à l’agglomération
de Lyon (délimitation de l’INSEE en 1990) envoyaient au moins 20% de leurs résidents y
travailler. C’est le cas pour 207 communes en 1990 » (Ducrot E., Reynard R., 1993). En outre, les
migrations totales progressent plus fortement que le nombre d’emplois : pour le Grand Lyon,
l’emploi ne se s’accroît que de 28.951 personnes entre 1982 et 1990, tandis que les migrations
totales progressent de 51.260 personnes.
Ces migrations concernent particulièrement certains axes ; ainsi l’axe Est venant de
l’extérieur de l’agglomération attire sur le secteur Est du Grand Lyon près de 19.000 personnes
(7.000 venant du SDAU hors Grand Lyon et 12.390 venant de l’Isère). Il s’y ajoute un flux de
41.000 personnes qui vont des communes de l’est vers le centre-ville. « Les plus fortes croissances
de flux s’observent dans les échanges entre d’une part le centre et la première couronne, et d’autre
part la seconde couronne, le reste de la communauté urbaine et l’extérieur. Ce n’est plus dans le
centre que les encombrements se développent aux heures de pointe, mais sur les voies d’accès au
centre élargi à la première couronne » (Le Nir M., Routhier J-L., Tabourin E., 1992).
En outre la distance moyenne parcourue par ces migrants est de 5 km à l’intérieur de
l’agglomération mais de l’ordre de 29 km lorsque leur trajet s’effectue sur un des axes de
pénétration. De ce fait, certains axes peuvent être très encombrés. Pourtant il faut souligner que le
temps passé dans les déplacements reste quasi-stable entre 1986 et 1995 soit en moyenne 19
minutes pour les déplacements en voiture particulière sur l’agglomération 6. Cette durée moyenne
est proche de celle relevée sur l’ensemble de la France en 1990 soit 20 minutes (Massot M-H.,
1995). Dans ces conditions peut-on craindre que cet accroissement de la mobilité entraîne la
saturation des infrastructures ?
La saturation de certains axes de transport peut être mesurée, en particulier sur les
autoroutes, par la longueur et la durée des kilomètres encombrés. En France, ces problèmes
« surviennent surtout en agglomération : 85% des bouchons sur les voies rapides et autoroutes
sont relevés en Ile-de-France » (Leurent F., Papon F., 1993), mais la saturation à proximité des
autres agglomérations est peu importante. En revanche les conséquences de ces flux croissants, en
termes de pollution, de temps, de fatigue, etc. restent extrêmement importantes et conduisent à
chercher les moyens permettant de limiter cette circulation quotidienne en voiture particulière.
Les nouvelles localisations des activités ont tendance, on l’a vu, à se développer plutôt sur
les parties centrales de l’agglomération alors que les stratégies résidentielles des ménages, les
conduisent à des localisations de plus en plus éloignées des zones denses. Dans ces conditions on
peut s’interroger sur l’évolution de la structuration de l’espace urbain.
A partir de l’analyse des migrations alternantes effectuée sur la région urbaine de Lyon
(Ducrot E., Reynard R., 1993), on a pu montrer qu’un certain nombre de petits pôles attractifs dans
la périphérie de l’agglomération existant en 1975 tels Vénissieux, l’Arbresle, n’apparaissent plus
sur les cartes de 1990. En réalité leur poids s’est réduit au profit de l’agglomération lyonnaise dans
son ensemble qui apparaît comme dominant un espace beaucoup plus large. Au sein même de ce
territoire d’agglomération les différents sous-espaces ont des évolutions divergentes, leur
affectation à de nouveaux usages s’effectuant à des vitesses et des rythmes variés.
On ne peut donc pas considérer cet espace d’agglomération comme un espace homogène.
Les positions géographiques, les spécificités sectorielles antérieurement acquises contribuent à une
assez forte diversité. Schématiquement l’étude effectuée par l’INSEE (Ducrot E., Reynard R.,
1993) sur la région urbaine de Lyon permet d’identifier :
- des villes centres caractérisées par une forte localisation de bureaux et la présence
d’activités de services marchands rendus aux entreprises. Ces sous-espaces ont connu le
desserrement de leurs activités industrielles, du centre vers la périphérie.
- des espaces tertiaires périphériques situés sur des zones à dominante résidentielle en
particulier des communes de l’ouest lyonnais,
- des communes de vieille industrialisation en difficulté de reconversion, c’est l’exemple de
Saint-Fons et de Vénissieux. Ce sont des espaces qu’il faudra requalifier.
- des pôles de développement qui ont des croissances d’emploi élevées et sont
particulièrement attractifs pour les entreprises, c’est le cas de Vaulx-en-Velin, de Saint-
Priest...
Ces nouvelles localisations d’activités ne contribuent-elles pas à une modification de la
répartition des fonctions au sein même de l’espace urbanisé. La forte adéquation habitat/emploi
permettait une organisation autour et à partir de centres urbains plurifonctionnels, inscrits dans un
système urbain hiérarchisé. La dissociation habitat/emploi peut entraîner deux types d’évolution
qui ne sont pas contradictoires et peuvent coexister sur un même territoire :
- soit une disparition assez générale des petits centres, lieux de vie périphériques des grandes
agglomérations au profit d’une seule réelle centralité ; dans ce cas il n’y aurait qu’un éparpillement
de zones d’activités à proximité des infrastructures, sur des zones aménagées et desservies mais
coupées de la vie locale,
- soit l’émergence de pôles d’emplois secondaires qui permettront le développement, dans
une zone de proximité, de lieux d’habitat mais aussi la constitution de vrais centres de vie sociale et
la fourniture des biens, services et équipements, nécessaires à la population. On passerait alors
d’une agglomération monocentrique à un espace urbain polycentrique avec des pôles dont le
contenu et les relations sont à préciser mais qui permettraient le fonctionnement d’espaces urbains
de plus en plus étendus.
Ces évolutions des localisations des ménages et des activités et leurs conséquences sur la
structuration des villes et sur les flux de transport ne peuvent qu’interroger les chercheurs. Au sein
du Laboratoire d’Economie des Transports, ce constat a conduit à proposer une double réflexion
d’une part sur les critères de localisation des ménages qui est conduite par O. Andan, B. Schéou,
J-L. Routhier et P. Pochet (1999), d’autre part sur les déterminants de la localisation des activités
qui fait l’objet de ce rapport de recherche. En effet, mieux comprendre les facteurs déterminant les
localisations des entreprises permettrait d’orienter les décisions des acteurs publics et d’agir en
amont sur les déterminants des localisations et donc sur les flux de déplacement tant des personnes
que des marchandises.
En outre les conséquences spatiales de cette double évolution des localisations des ménages
et des entreprises sur la trame urbaine nous interroge tout particulièrement. Va-t-on vers une
énorme mégalopole organisée à partir d’un centre unique ou vers une structuration autour de
plusieurs noyaux urbains et quels sont les éléments qui peuvent apparaître déterminants dans ces
évolutions.
Sur ces deux points on dispose de nombreux apports théoriques qui permettent d’identifier
les principaux facteurs susceptibles d’être pris en compte. Il importe ici de les présenter
rapidement.
Les premiers apports théoriques sur les facteurs de localisation des entreprises concernaient
principalement la localisation sur un territoire régional ou national. Alfred Weber (1909) prendra
en compte le coût du transport des produits, le coût de la main-d’oeuvre et les économies
d’agglomération que propose un grand marché urbain. A partir de ces facteurs il définit la
localisation optimale pour chaque entreprise qui permet, toutes choses égales par ailleurs, de
minimiser les coûts de production.
L’analyse qui est conduite ici, concerne les localisations à l’intérieur d’une grande
agglomération urbaine considérée comme un tout et qui a été choisie par une entreprise pour y
localiser son établissement.
Cette aire urbanisée propose à toutes les entreprises qui y sont localisées les avantages des
économies d’agglomération (proximité, échelle, urbanisation). En outre, du fait de
l’internationalisation de l’économie et de la métropolisation, ces grandes agglomérations,
concentrent de plus en plus d’activités et de population, ce qui remet en cause la répartition des
activités sur l’ensemble du territoire et rend encore plus nécessaire l’analyse des facteurs
susceptibles d’influencer les décisions de localisation des entreprises.
Dans ce contexte, la théorie d’Alonso et les modèles de la NEU (Nouvelle Economie
urbaine) qui s’efforcent d’expliquer les localisations des activités en intra-urbain sont ceux qui
s’appliquent le mieux. Les localisations dépendent alors principalement de l’importance du
marché, du prix du foncier et de l’avantage de la centralité, dont on valorisera l’accessibilité.
Enfin, l’image ou le cadre environnemental de certaines zones (valorisation sociale) se traduira le
plus souvent par un prix du foncier plus élevé.
Au total trois grands types de facteurs peuvent être étudiés de façon un peu spécifique pour
apprécier leur rôle dans la localisation des établissements : les économies d’agglomération, le prix
du foncier et l’accessibilité.
Qu’il s’agisse du prix du foncier nu ou du prix de l’espace construit au m2, celui-ci agit sur
les localisations des activités dans la mesure où il intervient sur les coûts de production des biens et
services. Les entreprises vont donc tenter de concilier une localisation adaptée à leurs besoins ou à
leurs stratégies et le prix qui y est lié.
Alonso (1964) a montré que la localisation des activités en zone urbaine est déterminée par
le prix du foncier et par la distance au centre et il pose que la localisation des activités se fera de
façon à valoriser au mieux le foncier objet de la transaction. Ce prix du foncier décroît en fonction
de la distance au centre. Son modèle théorique a été appliqué et validé en particulier sur les
localisations d’habitat résidentiel (Gofette-Nagot F., 1996). Pour les localisations d’activités il se
a) Le prix du foncier
Pour être significatif, il doit résulter d’un nombre suffisant de transactions. Or celles-ci, pour
des catégories données de biens, sont très peu nombreuses pour une commune et une année donnée.
- en zone urbanisée, il y a un nombre très limité de transactions portant sur du foncier non-
bâti puisque les espaces libres sont quasi-inexistants. La plupart des transactions sont alors
réalisées sur des immeubles anciens et le prix, fonction de l’état et de l’ensemble des
caractéristiques du bien sera difficilement comparable d’une transaction à l’autre, d’une
commune à l’autre.
- sur des zones plus périphériques, beaucoup de transactions sur le foncier non-bâti sont le
fait d’aménageurs ou de promoteurs qui ne revendront que des terrains ou des locaux
aménagés et à un prix de marché qui sera celui du foncier aménagé ou celui du foncier bâti.
Le prix sera alors fonction des aménagements effectués et difficilement comparable d’une
zone à une autre.
Le prix du foncier est également fonction de la dimension de la parcelle (une grande parcelle
aura un prix au m2 inférieur à celui d’une petite parcelle) et de l’utilisation qui peut en être faite et
qui résulte du Plan d’Occupation du Sol (une zone d’activités diversifiée pratiquera, toutes choses
égales par ailleurs, un prix au m2 plus élevé qu’une zone industrielle).
Le prix du foncier au m2 est un prix qualitatif, chaque transaction prenant en compte des
caractéristiques spécifiques de chaque bien qui, selon les activités, seront ou non considérées
comme des avantages importants. En outre ces biens par définition sont des biens dont la
localisation ne peut être modifiée, ce qui rigidifie les transactions.
Par ailleurs, certaines communes, certaines zones d’une agglomération sont considérées
comme bénéficiant d’un bon environnement et donnant au personnel de l’entreprise un cadre de
travail agréable. Cette image valorisante peut se traduire par une augmentation du prix du foncier,
sur ces zones.
Un nombre très important de nouvelles entreprises préfèrent ne pas être propriétaires de leurs
locaux, et procèdent à des locations dont le prix peut être imputé directement au compte
d’exploitation. Par ailleurs les entreprises recherchent de plus en plus la flexibilité, l’adaptabilité et
le fait de n’être que locataire leur permet de se délocaliser plus facilement. Ce marché de
l’immobilier est alors beaucoup plus difficile à cerner, le prix de location variant selon l’état des
locaux, selon le caractère plus ou moins neuf du bâti, selon les possibilités d’extension, de parking,
... et selon la politique de chaque gestionnaire de parcs ou d’immeubles.
Le prix du foncier ou de la location n’est qu’un des éléments du coût total, il faut lui
adjoindre une série d’autres éléments positifs ou négatifs qui sont liés à cet emplacement et qui
participent à la décision et au choix de localisation.
- le niveau d’imposition, en particulier des taxes professionnelles, qui varie selon les
communes,
- l’appartenance institutionnelle à certaines structures intercommunales qui entraîne des
charges (taxes professionnelles additionnelles, versement transport) ou des avantages
spécifiques liés à la politique nationale (zone primable) mais aussi à l’existence d’une
politique de zone (accueil et services communs, restaurant d’entreprise, transports en
commun...),
- la proximité des équipements d’agglomération, en particulier des infrastructures, qui définit
l’accessibilité de l’entreprise.
Pour toutes ces raisons, il n’est guère possible d’effectuer une analyse statistique globale du
prix du foncier et de la localisation des entreprises. C’est à partir d’une analyse au cas par cas, par
enquête, que l’on pourra introduire non seulement le prix du foncier mais l’ensemble des avantages
liés à cette immobilisation.
Alonso introduit explicitement dans son modèle, la distance au centre (CBD ou Central
business District) de l’agglomération, dans la définition des choix de localisation. Plus la
localisation est proche du centre, plus le prix du foncier est élevé, mais les déplacements seront
minimisés, puisque par hypothèse, dans le modèle d’Alonso, tous les emplois sont au centre. Plus
on s’éloigne du centre plus le coût de déplacement s’élève et plus le prix du foncier doit baisser.
Toute amélioration des infrastructures de transport est susceptible de se traduire par une baisse du
coût du transport et par une augmentation du coût relatif du foncier situé sur ces axes, par rapport à
d’autres localisations.
Beaucoup de travaux se sont développés pour préciser et enrichir ce modèle de base en
particulier autour de deux éléments : la mesure de la distance et la prise en compte du coût de
transport d’une part, la notion d’accessibilité d’autre part.
- la mesure de la distance doit-elle être effectuée en distance kilométrique, à vol d’oiseau ou
sur un itinéraire réel ? Doit-elle être mesurée seulement en kilomètre ou ne faut-il pas prendre en
compte le temps réel de déplacement ? Comment peut-on introduire les difficultés liées à la
congestion du centre-ville ?
- l’accessibilité, la distance au centre-ville est-elle vraiment le seul élément pris en compte
pour les localisations d’activités ? Celles-ci n’ont-elles pas besoin, pour leur fonctionnement d’être
proches de leur marché, de leur clientèle, qui ne peut se limiter à la zone centrale de la ville ? C’est
alors la rapidité d’accès à l’ensemble de la zone urbaine concernée voir au-delà qui sera privilégiée.
En conséquence, l’accessibilité aux échangeurs autoroutiers et aux axes périphériques, peut devenir
un élément important dans les décisions de localisation des entreprises qui ont le plus besoin de
cette accessibilité globale.
La concentration des activités et de la population dans des métropoles toujours plus vastes
semble inéluctable. Personne ne peut ou ne veut la remettre en cause. Et, qui plus est, rien ne doit
être fait qui puisse aller à l'encontre de cette dernière, même si elle implique de nombreux
problèmes notamment en matière de déplacements. Telle était en résumé la conclusion de l’enquête
DELPHI réalisée en 1994 sur la prospective des villes (M.A. Buisson, J.M. Cusset, V. Etienne, D.
Mignot, 1995).
La tendance à la métropolisation, une métropolisation sélective et déséquilibrée, marquée par
un accroissement des disparités inter et intra-urbaines, a déjà été relevée dans des travaux
précédents (M.A. Buisson et D. Mignot, 1996) et par de nombreux auteurs (N. May, 1993, 1994 ;
M.A. Buisson et N. Rousier, 1998 ; M. Bassand, 1997). Bassand affirme même que la
métropolisation contribue au développement des inégalités sociales, sans toutefois conclure à la fin
de la ville (M. Bassand, 1997). D’autres voient se profiler sans le juger inéluctable un éclatement
des villes (N. May, Th. Spector, P. Veltz, 1998). Les évolutions en cours dans l’intra-urbain,
qu’elles soient en continuation ou en rupture avec un passé qui apparaît comme mythifié (J.
Landrieu, 1998), s’inscrivent dans une dynamique continue de croissance urbaine, la ville restant
une garantie ou une assurance contre les incertitudes de la vie. C'est la « Ville - assurance tous
risques » (P. Veltz, 1994).
Le processus de concentration ne fait aucun doute. Il est repris justifié ou démontré par les
uns ou les autres, que ce soit dans une approche micro-économique par les héritiers de la Nouvelle
Economie Urbaine (M. Fujita, 1994 ; P. Krugman, 1995), où que ce soit par les tenants d’approches
plus macro-géographiques (C. Baumont et J.M. Huriot, 1996).
Mais, y a-t-il comme le suggère Lacour (C. Lacour, 1996),7 deux grands modèles (ou deux
grandes formes) de métropolisation, la métropolisation par intensification-concentration et la
métropolisation par extension et dilution. En effet, « La ville traduit en un lieu particulier, une
concrétisation d’avantages nets. Mais elle ne se réduit pas à un lieu géométrique fatal, défini et
résumé par un seul centre... »8.
Le phénomène général de concentration des hommes et des activités dans certaines villes
nous intéresse mais également les formes que prennent en intra-urbain ces concentrations.
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l'agglomération territoriale. Ainsi, pour Aydalot 9 « Comme théorie du développement, le pôle est
un mécanisme inducteur de croissance; comme théorie spatiale, le pôle explique la concentration
spatiale de la croissance ».
Plus récemment des auteurs comme Arthur ou Krugman ont réinvesti à un niveau théorique
la question de la concentration.
Pour Arthur (B. Arthur, 1995) qui reprend chez Marshall les rendements croissants et les
effets positifs amplificateurs, il y a à la base d’une région ou ville par rapport aux autres, un ou des
accidents historiques. Cet accident historique explique l’installation à un moment donné en un lieu
d’entreprises qui vont enclencher le développement de la région. Et il montre à la suite qu’en cas
d’économies d’agglomération illimitées une seule région ou localisation sélectionnée par un
accident historique « capture presque tout l’ensemble fini des firmes ». En cas d’économies
d’agglomération limitées, il peut y avoir plusieurs localisations (cela dépend également de la nature
de l’accident historique), qui rendront difficile voire impossible le développement en dehors de ces
lieux.
Krugman (P. Krugman, 1995) développe un modèle simple de concentration géographique
de l’industrie, fondé sur l’interaction des économies d’échelle et des coûts de transport. Ainsi, pour
Krugman, dès l’apparition d’économies d’échelle et si parallèlement il y a abaissement des coûts de
transport, alors s’enclenche un processus qui s’auto-alimentera et conduira à ce que la totalité de la
population non rurale (et des activités, pas seulement industrielles) soit concentrée dans quelques
régions.
La concentration dans des régions ou métropoles semble ainsi irréversible dès lors qu’un
« accident historique » ou un « avantage » apparaît en un lieu donné.
Au cours du temps, les villes se sont transformées (certaines sont devenues des "mégapoles"
et d'autres sont restées de simples "bourgs"). L’analyse de leurs relations au sein d’un système
urbain a mis en évidence l’existence d’une hiérarchie urbaine fondée principalement sur l’exercice
d’activités de commerce, de services privés ou publics (Christaller 1933). Plus récemment l’analyse
des villes françaises a conduit F. Damette (1995) à souligner la spécificité des fonctions exercées
par certaines villes et leur caractère complémentaires. En même temps, leur développement semble
lié au type d’activités exercées en particulier à l’importance des activités d’intermédiation. Il
désigne ainsi les activités tertiaires liées aux activités productives et qui permettent leur
développement : activités d’intermédiation financière, activités de marketing et de
commercialisation, activités de transport et de logistique. Elles s’opposent, selon lui, aux activités
de reproduction sociale simple (commerces, services aux particuliers, ...) ou élargie (santé,
éducation, ...) qui sont plus fonction de l’importance de la ville et de sa place dans la hiérarchie
tertiaire.
Ces activités d’intermédiation, en particulier les activités de service aux entreprises semblent
maintenant être une des clefs du développement. Nombre de travaux sur la métropolisation (M.
Bonneville, M.A. Buisson et alii, 1992) ont mis l’accent sur le rôle des services supérieurs dans la
concurrence des villes internationales et plus généralement dans le processus de métropolisation
(M. Bassand, 1997 ; M. Jouvaud, 1998). Une recherche antérieure réalisée sur les communes de
plus de 10 000 habitants conduit également à abonder en ce sens (D. Mignot, 1992).
Les théories de la croissance permettent de rendre compte de la formation et de l'évolution de
ce que l'on pourrait appeler la première forme de "tertiaire". Par ce terme nous entendons le tertiaire
des activités résidentielles qui est directement lié à la satisfaction des besoins de la population
totale de la ville en particulier des emplois existants dans les activités exportatrices.
9 p. 130
Ainsi dans la théorie de la base, la croissance est seulement expliquée par l'importance de
l'emploi basique ou plus explicitement par le développement des industries d'exportation. Le
tertiaire est une conséquence du développement, un attribut du développement mais non un atout.
Les activités tertiaires se créeront donc aux lieux préexistants et caractérisés par une concentration
de population et/ou d’activités industrielles.
La théorie de la croissance par étapes, exposée par Martin au Colloque International de
Québec en 1968 (F. Martin, 1968) se veut une théorie de longue période de la croissance interne de
la ville. Martin définit quatre types d'implantations (activités)10 et pose qu’il y a un pourcentage
constant d’emploi tertiaire lié à la satisfaction des besoins de la population quelle que soit la taille
de ville (égal à 40 %). Ces quatre types d’activités lui permettent de distinguer trois étapes dans le
développement des villes, la première est la phase de développement d’activités spécialisées
exportatrices, la deuxième étape est atteinte lorsque la ville attire des implantations liées aux
activités déjà implantées ou attirées par les économies externes d’agglomération qui s’y sont
constituées, la troisième étape est l'aboutissement des deux précédentes : l’apparition de
déséconomies externes et de besoins nouveaux suscités par la grande agglomération, génèrent de
nouvelles formes de services et d’équipements publics. Le développement de ce tertiaire spécifique
est lié directement à la croissance de la ville à partir de son activité fondamentale.
Il semble cependant que Martin ait évolué par rapport au premier exposé de cette théorie
puisque dans un article datant de 1976 (F. Martin, 1986) il écrit 11 : « Peu importe la stratégie de
développement économique qui sera éventuellement adoptée par les autorités provinciales, elles
devront faire une place importante au secteur tertiaire ». Il affirme même que "le tertiaire ayant
crû beaucoup plus vite que les autres secteurs, c'est donc qu'il a un rythme de développement
propre". Il met en évidence que les nouvelles sources de la croissance résident dans le tertiaire
supérieur. Mais contrairement à Perroux le tertiaire moteur ne se propage pas par des effets
techniques, mais plutôt par son rôle stratégique vis à vis de l’ensemble de l’activité économique.
Plus récemment de nombreuses études ont montré le rôle fondamental des services dans la
croissance économique (outre le numéro spécial de la RERU intitulé « Services aux entreprises et
métropoles urbaines » on peut citer notamment N. May, 1994 ; M. Jouvaud, 1997, 1998 ; J.
Philippe et P.Y. Léo, 1997, 1998) et la plus forte concentration et diversité de ces derniers au
niveau le plus élevé de la hiérarchie urbaine (M. Bonneville, M.A. Buisson et alii, 1992) et plus
généralement un renforcement de cette hiérarchie urbaine (Damette, 1995).
Les services et plus particulièrement les services aux entreprises participent donc activement
au phénomène de métropolisation, à la fois par leur concentration et leur diversification.
c) Une concentration sans fin ?
Il nous semble possible de dire avec Derycke, Huriot, Pumain (P.H. Derycke et alii, 1996)
que l’« on n’est pas à la veille d’un retournement complet de la tendance à la concentration
urbaine ». Les territoires "élus" de la métropolisation sont ceux qui présentent la plus forte
concentration d’activités et qui sont d'ores et déjà les plus métropolisés. Ce sont les régions
urbaines denses, fortement attractives, déjà bien desservies par les transports et qui connaîtront un
renforcement des hiérarchies, des polarisations et des phénomènes de métropolisation (P.H.
Derycke, 1993).
Un certain nombre de villes (moyennes) peuvent tirer leur épingle du jeu par un partenariat
accru avec les métropoles ou par une plus grande synergie avec des villes de même niveau
hiérarchique (R. Camagni, 1993).
10 Les 4 types d’activités distinguées sont : les activités exportatrices A qui sont au démarrage de la ville, les
activités B attirées par les précédentes ou par les économies externes d’agglomération, les activités C qui
sont spécifiques à la satisfaction des besoins de la grande ville et les activités D activités « résidentielles »
qui satisfont les besoins de base de la population.
11 F. MARTIN. pp. 123-124
Les approches marxistes des années 70 s’appuyant sur l’analyse de la division spatiale
urbaine ont bien montré que l’on ne pouvait s’intéresser à l’espace sans prendre en compte le mode
de production et réciproquement. La production de l’espace, l’inscription spatiale de la division du
travail et les liens avec les fonctions urbaines définissent ainsi des formes urbaines spécifiques.
Déjà à l’époque la question des sous-systèmes urbains était présente (P. Dockès et alii, 1977), mais
surtout abordée sous l’angle de l’autonomie fonctionnelle et/ou sociale, avec notamment un
questionnement sur le seuil d’autonomie de tels sous-systèmes.
Plus récemment la question des formes urbaines de la métropolisation a été posée,
notamment par Claude Lacour (1996), pour qui on a deux grands types de formes urbaines.
Le premier type reprend les formes urbaines de référence, avec la forme urbaine standard de
l’économie urbaine : la ville monocentrique, polyfonctionnelle à haut niveau de spécialisation, et la
forme monocentrique dérivée dans laquelle des centralités spécifiques secondaires peuvent
apparaître. Ces approches sont basées sur une préférence pour le centre lieu du pouvoir, lieu du
marché. Ces formes standards signifient également la spécialisation des espaces internes, les uns
tirés vers le haut, les autres en déclin voire en marginalisation. La forme monocentrique dérivée,
voit s’organiser d’autres centralités fonctionnelles sur de nouveaux espaces, des quartiers
spécialisés. Cette forme peut se combiner avec le phénomène d’étalement urbain et de péri-
urbanisation. Fujita propose différentes configurations d’équilibre possibles (monocentrique,
homogène, hétérogène, duocentrique, tricentrique) compatibles avec l’hypothèse de base d’une
préférence pour la centralité (M. Fujita, 1994).
Le second type, selon Lacour, correspond à la forme polynucléaire caractérisée par un
polycentrisme mono-fonctionnel ou poly-fonctionnel. Le centre historique garde une influence
forte et une aire d’attraction évidemment large pour des activités ou services rares ou de luxe. Mais,
de nouveaux espaces se développent et se diversifient. Ces formes polycentriques ne sont pas
exclusives par ailleurs de la constitution d’espaces en voie de marginalisation ou de paupérisation
aussi bien centraux, péricentraux que périurbains. Ici chaque centre cherche à devenir
polyfonctionnel. L’agglomération urbaine est alors caractérisée par un ensemble de lieux de
centralité « ensembles intégrés d’activités et de services. ». Il y a donc transformation de
l’organisation intra-urbaine des villes avec une remise en cause des relations centre-périphérie et
l’émergence de pôles périphériques (pôles d’emplois et d’activités qualifiées), « pôles qui peuvent
constituer des nouveaux centres, voire se substituer aux centres classiques » (N. May, 1994). Cette
délocalisation au sein des villes, vers des « edges cities », concerne également des activités de
services, par nature centrales (Ch. Alvergne et W. Coffey, 1997). Il y a ainsi continuité avec la
délocalisation de l’industrie et l’étalement urbain des ménages, mais il y a un fait nouveau qui
réside dans l’attraction même de certains espaces périphériques et c’est ce qui conduit à de
nouvelles formes urbaines.
Si on peut effectivement soutenir l’idée d’un affaiblissement du fonctionnement intra-urbain
en termes de centre périphérie (N. May, 1994), se traduit-il pour autant par la constitution ou le
renforcement de véritables pôles secondaires ? En d’autres termes, les pôles « dits » émergents
sont-ils tous réellement des pôles ? L’analyse effectuée au sein de la « grande » agglomération
parisienne montre qu’il y a une polarisation sélective au sens où le taux d’encadrement ou la part
12 p. 279
de cadres augmente là où les pôles (secondaires ou spécialisés) concurrencent Paris, sur les tâches
les plus « nobles » (P. Beckouche, E. Vire, 1998). « Les services supérieurs aux entreprises et les
activités technologiques constituent notamment le fondement des spécialisations métropolitaines et
exercent un effet polarisateur » (M. Catin, 1995).
Les techniques de communication, y compris les plus nouvelles, s’inscrivent dans et
participent à ce processus de « concentration-diffusion-différenciation spatiales » 13 (H. Bakis,
1988, G. Claisse, 1997). Les innovations dans les techniques et les pratiques de communication des
salariés contribuent à la polarisation de l’espace dans une économie de plus en plus globalisée (F.
Moatty, 1998). Si l’impact direct des NTIC sur l’espace est difficilement mesurable, la disposition
ou non d’un accès est discriminante et tend à favoriser au moins dans un premier temps les espaces
déjà les plus développés car équipés (M. Savy, 1995), même si la généralisation de l’accès tend à
faire disparaître l’effet discriminant initial. Au delà du simple accès ce sont les services et produits
liés qui seront des atouts, et on retrouve là les technopôles ou sites déjà les plus développés
(A. Rallet, 1995).
La concentration d’activités nobles en des pôles périphériques semble donc être une
caractéristique des pôles émergents. Il nous semble toutefois nécessaire de distinguer d’un côté des
pôles d’emploi et de l’autre des pôles ou centres secondaires. Pour les premiers (par exemple
technopôles, ...) la concentration des activités « nobles » peut se faire en des lieux de moindre
attraction pour la localisation des ménages. On a alors des pôles d’emploi, qui certes modifient la
répartition des activités au sein des métropoles mais ne remettent pas fondamentalement en cause le
poids décisionnel et économique du centre.
Par contre, dès lors que la concentration des activités « nobles » se fait en des lieux qui sont
ou deviennent attractifs pour les ménages et d’autres activités banales, on peut s’interroger sur le
fait de savoir s’il n’y a pas constitution de véritables noyaux secondaires, qui de fait concurrencent
le centre historique de la métropole et s’articulent avec celui-ci et avec les autres centres
secondaires.
Tous les pôles émergents n’ont pas vocation à devenir des pôles secondaires. Tous les
anciens pôles secondaires (poids de l’histoire) ne sont pas attractifs pour les activités « nobles ». La
question n’est donc plus seulement de savoir s’il y a émergence on non de pôles périphériques,
mais également d’identifier la nature de ces pôles. C’est ce que nous avons essayé de faire sur
l’agglomération lyonnaise, où une analyse rétrospective des localisations des activités et
notamment des plus récentes suggère l’émergence de nouveaux pôles d’emplois.
3. LA PROBLEMATIQUE
A partir de ces bases d’analyse du contexte actuel et de ce que l’approche théorique nous
permet de poser comme grille d’interprétation, nous avons développé notre réflexion en l’appuyant
sur un certain nombre d’hypothèses de travail.
1. Toutes les entreprises localisées dans l’aire d’attraction de la grande métropole bénéficient
des économies d’agglomération de la grande ville qu’elles soient situées au sein même de
l’agglomération ou dans une ville moyenne ou petite plus éloignée. Cette aire d’attraction est
définie comme le territoire sur lequel se réalise une adéquation entre les emplois et la population
active résidente.
Les villes moyennes d’une certaine taille peuvent également offrir des économies
d’agglomération spécifiques qui se situent à un niveau bien inférieur mais peuvent être
complémentaires de celles offertes par l’agglomération lyonnaise.
13 G. Claisse, p. 93
2. Pour une activité donnée, le choix de localisation est un arbitrage entre le coût global de
localisation et l’accessibilité permise par cette localisation. Au cours du temps ces avantages
évoluent et les entreprises par leurs choix de nouvelles localisations ou de délocalisations traduisent
l’importance qu’elles accordent à certaines caractéristiques des sites, compe-tenu de l’ensemble des
contraintes auxquelles elles sont par ailleurs soumises. Une analyse comparative dans le temps des
localisations d’activités fait apparaître les nouvelles zones retenues par les entreprises pour leurs
localisations. Une segmentation des activités en grands secteurs montre les différences de stratégies
d’un secteur d’activité à un autre.
3. Les stratégies de localisation des entreprises sont guidées soit par la recherche de la
proximité du marché de consommation (activités résidentielles) c’est-à-dire par la localisation de la
population et par les lieux d’habitat, soit par la nécessité de trouver des lieux adéquats pour une
bonne articulation avec le tissu productif et ceci que ces activités appartiennent à des secteurs
industriels ou à des services aux entreprises. Les stratégies de localisation de ces entreprises
fondamentales obéissent à un certain nombre de déterminants moins évidents et une analyse
spécifique devrait les mettre en évidence.
4. L’apparition de nouvelles zones de concentration d’activités est impulsée par les
entreprises les plus dynamiques qui, soit se créent, soit se délocalisent sur de nouveaux espaces,
parce qu’elles ont besoin d’étendre leurs activités. Ces entreprises dynamiques sont à privilégier
dans l’analyse de la constitution de nouvelles polarités ou de nouvelles centralités.
5. Les collectivités territoriales peuvent également tenter d’orienter les localisations
d’entreprises par leurs politiques d’équipement, d’aménagement, par les politiques fiscales ou par
leur encouragement au développement économique. La prise en compte de ces politiques et
l’analyse de leurs conséquences sur le comportement des entreprises concernées devrait permettre
d’apprécier l’intérêt respectif des différents outils d’intervention publique susceptibles d’agir sur
ces localisations et à terme sur l’organisation des déplacements.
Pour répondre aux objectifs décrits ci-dessus, la recherche s’est focalisée sur le territoire de
l’agglomération lyonnaise. La zone retenue pour l’étude est celle dans le cadre de laquelle il y a
une adéquation entre la population active et les emplois soit une zone de 45 km autour de Lyon. Il
y figure, outre l’agglomération lyonnaise, des pôles secondaires comme Saint-Chamond, Givors,
Vienne, Bourgoin, Villefranche et de nombreux petits centres comme Villards les Dombes, Tarare,
L’Arbresle ...
Ce périmètre volontairement large, ne prend pas en compte cependant l’ensemble du
territoire de la Région Urbaine de Lyon qui dépasse cette zone d’influence et doit faire l’objet
prochainement d’une Directive Territoriale d’Aménagement. Le territoire de la Communauté
urbaine de Lyon ou Grand Lyon avec ses 55 communes en forme le centre. Il structure autour de
lui l’espace d’agglomération, mais il introduit des avantages et des contraintes spécifiques
(Versement Transport par exemple). Le Schéma Directeur de l’agglomération a été élaboré sur un
territoire légèrement plus étendu que celui du Grand Lyon. Il doit prévoir les zones d’extension de
l’agglomération.
Le périmètre des 45 km permet de s’affranchir de ces différents découpages institutionnels ;
il est suffisamment large pour que l’on puisse appréhender les modifications territoriales qui sont
susceptibles de se produire dans le temps avec l’extension de la grande ville.
Anse Montluel
Rillieux-la-Pape
Tarare Vaulx-en-Velin
L'Arbresle
Meyzieu
Dardilly
Ecully Genas
Chassieu
Lyon - Villeurbanne Satolas
Rive-de-Gier
Sorbiers
La Talaudière Saint-Priest
Saint-Chamond
L'Horme Vénissieux
3
en cinq grandes zones ou couronnes, en reprenant
2 la distinction déjà utilisée dans des travaux
1
antérieurs du LET (E. Tabourin, O. Andan, J.L.
0
Routhier 1995) à savoir .
0 = Le centre : Lyon et Villeurbanne
1° couronne = les communes qui jouxtent le
centre
2° couronne = les communes qui jouxtent la
première couronne,
3° couronne = le reste des communes situées à
l’intérieur d’une zone de 25 km autour de Lyon
4° couronne = la zone de 25 à 45 km.
Elle s’attache aux évolutions sectorielles les plus importantes depuis 15 ans et montre
comment celles-ci s’accompagnent d’une évolution dans les localisations des établissements sur le
territoire pris en compte. Elle s’efforce aussi d’éclairer l’impact des modifications
organisationnelles des firmes sur les localisations et délocalisations d’établissements.
Cette première partie de la démarche s’appuie sur des traitements de données. Pour les
besoins de cette étude on a eu recours aux données fournies par l’INSEE : recensements de la
population de 1975, 1982 et 1990 et fichiers SIRENE aux trois dates de 1982 , 1990 et début 1996.
L’objet de la recherche est également de vérifier de façon globale et dans la mesure du
possible les hypothèses théoriques initialement posées et en particulier : le phénomène de
concentration des activités sur l’agglomération, le rôle dans cette évolution de l’accessibilité et du
prix du foncier, l’émergence ou non de nouvelles polarités périphériques.
L’analyse des données issues des fichiers SIRENE ne pouvant nous renseigner suffisamment
sur les déterminants des stratégies de localisation des entreprises, il était indispensable de procéder
également à une enquête de terrain.
La sélection des communes et des établissements retenus pour l’enquête a donné lieu à un
important travail de réflexion et d’analyse afin de cibler les établissements et les localisations les
plus pertinents par rapport à l’objet de la recherche.
La constitution de la grille d’entretien, l’enquête elle-même, puis le codage et le traitement
des informations obtenues ont représenté une autre phase du travail qui permet de cerner les
principaux facteurs expliquant les localisations des entreprises. Au-delà il était nécessaire
d’identifier les logiques spécifiques à certains secteurs et également d’étudier s’il pouvait
apparaître des logiques spécifiques selon les types de zones concernées en particulier en distinguant
des pôles secondaires et des zones plus proches du centre même de Lyon. L’éclairage est ici
complété par l’analyse des caractéristiques économiques et des politiques locales conduites sur ces
différents territoires.
Il sera alors possible d’apporter quelques réponses aux interrogations initiales et d’éclairer
les choix des décideurs publics.
Le rapport reprendra ces deux phases de l’étude en deux parties distinctes, les aspects
méthodologiques feront, dans toute la mesure du possible, l’objet de renvois en annexe, afin de
faciliter la lecture du document. Il a été jugé préférable de faire figurer dans ce rapport de façon
relativement détaillée la plupart des résultats issus des traitements statistiques de la première phase.
Le plus souvent possible on a eu recours à la cartographie14 ou à des schémas de représentation afin
de faciliter la lecture, reportant en annexe les résultats détaillés.
Le plan est donc le suivant :
Dans une première partie est présenté le tissu économique de la région lyonnaise et son
évolution à partir d’une analyse basée principalement sur la localisation des établissements. Cette
analyse est à la fois sectorielle, spatiale et temporelle. Elle permet d’identifier les principales
tendances de l’évolution des localisations des entreprises sur le territoire étudié. Elle est complétée
par une étude de l’impact sur le territoire de l’évolution organisationnelle des firmes. Dans un
système économique en pleine restructuration, les reconfigurations des entreprises se traduisent-
elles par des stratégies de localisation ou de relocalisation spécifiques ? Enfin à partir de cette
analyse générale il est possible d’avancer quelques éléments de réponses par rapport aux questions
initialement posées et d’exposer les bases à partir desquelles un approfondissement par enquête
semble nécessaire.
Dans une seconde partie sont présentées, à partir de l’enquête, les stratégies de localisation
des entreprises. L’enquête elle-même et ses principaux résultats sont analysés, ensuite ces résultats
sont plus précisément étudiés par secteurs en tenant compte aussi bien des stratégies de localisation
que des stratégies de délocalisation, puis pour les différents pôles de la zone d’étude.
14 Les remarques de nos collègues géographes nous ont conduit à modifier certaines représentations
cartographiques apportant ainsi une lecture plus conforme à la réalité. Qu’ils en soient ici remerciés.
CHAPITRE 2
LA REPARTITION DES ACTIVITES ECONOMIQUES
Cette présentation rapide concerne tout autant les caractéristiques globales des
établissements (effectif, taille,... ) que leur répartition sur la zone étudiée.
L’évolution des localisations dans le temps est faite sur la base d’une comparaison des
établissements par commune aux trois dates de 1982, 1990 et 1996 (premier trimestre 1996) à partir
de la base de données INSEE dénommée SIRENE. La zone d’étude concerne les communes situées
dans le périmètre de 45 kilomètres autour de Lyon, présentée dans le Chapitre 1.
La principale difficulté vient du changement de nomenclature des activités début 1993. Aussi
pour comparer les fichiers entre 1982 et 1990 basés sur la NAP600 d’une part, et le fichier 1996
basé sur la NAF700 d’autre part, il a fallu procéder à des regroupements en grands types
d’activités. On a retenu dix classes pour lesquelles les correspondances NAP/NAF sont les
suivantes. L’annexe 2.1 précise les difficultés liées à la comparaison de ces trois fichiers et les
difficultés d’analyse qui en résultent.
Tableau 2.2 : Correspondance NAP/NAF pour les établissements existant en 1990 et 1996,
dont l'effectif 1996 est supérieur ou égal à 1
AC90- AC90-2 AC90- AC90-4 AC90- AC90-6 AC90- AC90-8 AC90- AC90- total % en
1 3 5 7 9 10 ligne *
AC96-1 256 1 71 1 1 330 78 %
AC96-2 16 4044 31 296 7 2 99 23 1 4519 89 %
AC96-3 2 52 2906 22 2 18 9 1 3012 96 %
AC96-4 7 209 25 6723 9 10 1 50 85 7119 94 %
AC96-5 1 3 2 28 1844 11 3 5 1897 97 %
AC96-6 30 4 13 4 754 12 7 10 834 90 %
AC96-7 3 1 1 1 648 270 1 2 927 70 %
AC96-8 2 114 18 60 6 22 5 2802 213 38 3280 85 %
AC96-9 16 2 11 59 5 118 3338 1352 4901 68 %
AC96-10 1 271 4 1069 1345 79 %
total 284 4473 3059 7155 1930 797 654 3651 3683 2478 28164
% en 90 % 90 % 95 % 94 % 96 % 95 % 99 % 77 % 91 % 43 %
colonne *
* Les % en ligne et en colonne reflètent le poids en ligne et en colonne de l’effectif figurant sur la diagonale.
En 1996 on dénombre 124.111 établissements sur la zone. L’évolution depuis 1982 est la
suivante :
7 185
5 000
3 000
1 300
300
Ces établissements relèvent selon les cas d’entreprises mono ou pluri-établissements qui se
répartissent ainsi en 1996 :
- 99.325 entreprises mono établissements situées sur le territoire des 45 km. Ces entreprises sont les
plus nombreuses et représentent 90 % de notre échantillon ; elles n’ont cependant que 80% des
établissements.
- 12.000 firmes multi-établissements qui regroupent un nombre variable d’établissements. Parmi
celles-ci plus du tiers (4 290) sont des firmes ayant tous leurs établissements sur le territoire de
notre zone. On peut faire l’hypothèse que pour la plupart ce sont des firmes locales, ayant leur
siège social dans la zone.
- Les 7.710 autres firmes multi-établissements ont un nombre variable d’établissements sur notre
zone d’étude. On peut souligner cependant que 6.300 de ces firmes n’ont qu’un seul établissement
sur notre zone. Et que par conséquent 1.410 firmes ont sur notre zone 7.817 établissements.
Certains de ces établissements relèvent de sièges sociaux extérieurs. Par ailleurs les
établissements situés dans la zone d’étude ne représentent qu’une partie de l’activité de ces firmes
multi-établissements qui au total ont 128.086 établissements sur le territoire français.
Total des Entreprises ayant tous Entreprises n’ayant pas Total des
entreprises leurs établissements tous leurs établissements établis
Types d’entreprises
dans la zone dans la zone sements
Total des Total des Total des Total des
entreprises établis- entreprises établis-
sements sements
Firmes Mono- 99 325 99 325 99 325 0 0 99 325
établissements
Firmes multi- 12 000 4 290 10 669 14 117 24 786
établissements
2 établissements 6.315 3 455 6 910 2 860 2 860 9 770
3 établissements 1 696 535 1 605 1 161 1 386 2 991
4-5 établissements 1 214 177 761 1 037 1 319 2 080
Plus de 5 établissements 2 775 123 1 393 2 652 8 552 9 945
Total 111 325 103 615 109 994 7 710 14 117 124 111
Si l’on analyse le nombre d’établissements par entreprise présente sur la zone on a alors la
répartition figurant au tableau suivant :
Tableau 2.5 : Entreprises classées selon le nombre de leurs établissements présents sur la zone
Les établissements qui n’ont aucun salarié représentent près de la moitié des établissements.
Leur effectif, après avoir progressé de 1982 à 1990 est redescendu en 1996 à un niveau inférieur à
celui de 1982. Leur part dans le total des établissements diminue sur la période.
Ces établissements n’ayant aucun salarié n’ont vraisemblablement pas les mêmes problèmes
de localisation que des établissements de taille plus importante. En effet ces travailleurs
indépendants localisent bien souvent, leur activité à leur domicile. On s’intéressera donc plus
particulièrement aux établissements comportant un salarié ou plus. Leur répartition sur le territoire
d’étude est indiquée sur la carte 2.2.
4 009
1 700
700
300
100
L’évolution de l’effectif de ces établissements est indiquée au tableau 2.7. En 14 ans elle
atteint 30 %.
Il a semblé intéressant de la présenter pour les établissements qui ne comptent que un salarié
ou plus en indiquant l’importance de ces établissements de plus de un salarié par rapport à
l’ensemble des établissements dans chaque activité en 1996.
Tableau 2.8 : Nombre d’établissements de 1 salarié et plus en 1982, 1990 et 1996 par activité
L’agriculture apparaît d’emblée comme n’étant pas significative, elle comprend beaucoup
d’exploitants individuels. Ensuite l’administration et les services collectifs comportent un nombre
important de ces établissements sans salarié, mais cette catégorie regroupe des établissements de
taille inconnue, difficiles à dénombrer et n’est donc pas totalement significative. Par contre, dans
l’industrie, les activités financières et l’assurance, l’hôtellerie-restauration, plus de 60% des
établissements ont un salarié ou plus, tandis que la construction, les commerces, les services aux
particuliers ont environ 55% de leurs établissements qui ont un salarié ou plus.
L’analyse de l’évolution des activités pour ces établissements de un salarié et plus, malgré
des problèmes de compatibilité des nomenclatures montre les grandes tendances : un déclin des
activités industrielles et de la construction depuis 1990 en valeur absolue et, par rapport à 1982, en
valeur relative. En revanche, les activités tertiaires, en particulier le secteur banques et assurances,
l’immobilier et les services rendus aux entreprises ainsi que les services rendus aux particuliers
progressent sensiblement sur la période. On reprendra plus loin l’analyse plus détaillée de ces
différentes activités.
Les effectifs d’établissement progressent sur chacune des zones géographiques identifiées.
Sur le centre : Lyon et Villeurbanne, on assiste à une progression de 82 à 90, mais à un léger déclin
de 1990 à 1996. La première couronne enregistre une progression assez forte de 82 à 90 (+30%)
mais un certain tassement depuis 1990 (+8%). La seconde couronne et le reste des communes
situées dans la zone des 25 km est la partie de l’agglomération sur laquelle s’est produite la plus
forte localisation d’établissements (+65%). Ceci représente 43% des nouveaux établissements de 1
salarié et plus.
Tableau 2.9 : Localisation des établissements de 1 salarié et plus par couronne géographique
On notera également que de 1990 à 1996, la croissance la plus forte a été enregistrée sur la
zone située entre la deuxième couronne et la limite des 25 km, alors que, dans la période
précédente, c'était le fait de la deuxième couronne de l'agglomération lyonnaise.
Tableau 2.10 : Répartition des établissements de 1 salarié et plus par couronne géographique
L’illustration 2.1 présente la répartition cumulée du total des établissements aux trois dates.
On constate que le décalage entre les effectifs de 1982 et ceux de 1990 se fait à partir d’une
distance d’environ 5 km, tandis que le décalage entre la courbe de 1990 et celle de 1996 se fait à
partir d’une distance de près de 12 km. En outre la seconde partie du graphique met en évidence
que sur la période 1982-1990, on a eu un différentiel positif de localisation quelle que soit la
distance au centre, alors que de 1990 à 1996, ce différentiel est négatif pour la partie centrale et
jusqu’à une distance de près de 8 km. L’extension des localisations vers la périphérie apparaît
clairement ; elle cache d’ailleurs des mouvements bien plus nombreux et complexes avec des
fermetures et des reprises, des disparitions et des créations sur la totalité de ce territoire.
Graphique 2.1 : Répartition cumulée de l’effectif des établissements en 1982,1990 et 1996 des
établissements de 1 salarié et plus
70000
60000
Nombre total d'établissements
50000
40000
Tot 82
total 90
total 96
30000
20000
10000
0
0 10 20 30 40 50
Distance au centre
12000
10000
Différentiel cumulé d'établissements
8000
6000
1996-1990
1990-1982
4000
2000
0
0 10 20 30 40 50
-2000
Distance au centre
Carte 2.3 : Les nouveaux établissements de 1 salarié et plus entre 1982 et 1996
676
300
150
-50
- 100
- 225
639 150
150 150
75 75
1 1
0
0
-7 -2 5
-5 0
- 304
Tableau 2.11 : Répartition des établissements à partir des catégories juridiques des
entreprises (en %)
Statut juridique Tous Etablissements un
établissements en salarié et plus
%
Artisans et commerçant 28,7 20,2
Exploitants agricoles 6,0 0,2
Professions libérales 12,0 5,0
SARL 24,1 36,0
Sociétés anonymes 13,0 21,3
Administrations, collectivités territoriales 3,7 1,4
Associations 4,3 8,3
Autres 8,2 7,7
La catégorie juridique reflète bien l’activité des établissements. Elle est très variable selon
les secteurs d’activité. Dans l’industrie ce sont les SA et SARL qui prédominent excepté dans
l’industrie manufacturière où 60% des structures sont artisanales. Dans le commerce 41% ont une
structure artisanale et presque 50 % en SARL et SA. Dans la construction, 63,3% sont des artisans
et 33,7% des sociétés à responsabilité limitée ou sociétés anonymes. Dans les transports, il existe
également beaucoup de petites structures 44,7% (ce sont principalement des chauffeurs de taxis) et
41 % sous forme d’entreprises.
Dans l’immobilier, les services aux entreprises, 10% sont commerçants artisans, 20% en
professions libérales et presque 54 % sous forme de sociétés et l’on voit apparaître les sociétés
civiles (5,8%). Dans le secteur de la santé, 77% sont des professions libérales, il y a très peu de SA
ou SARL (1,8%), mais 5,9% sont des établissements publics administratif ou des personnes
morales de droit public et plus de 10% sont des associations loi 1901. Ce phénomène des
associations loi 1901 apparaît de façon encore plus accentuée dans le secteur « services collectifs
sociaux et personnels » où ce secteur représente 32% de l’activité.
On peut présenter la situation des locaux utilisés en 1996 aussi bien pour les établissements
totaux que pour ceux ayant un salarié ou plus. On constate nettement certains clivages à l’intérieur
des activités.
Les activités industrielles font l’essentiel des locaux d’usines et de dépôt, tandis que les
activités tertiaires sont des activités occupant des bureaux. Le croisement entre type d’activité et
nature des locaux permet d’identifier un certain nombre d’activités dont la localisation est d’une
certaine manière déterminée par la matière première ou par le marché et qui de ce fait n’ont pas de
liberté véritable de localisation. Elles sont indiquées en italique sur le tableau 2.12.
Quelle que soit l’activité, il est intéressant de préciser le type de local utilisé par les
(nouveaux) établissements : bureaux, usines, entrepôts, locaux commerciaux, etc. et donc d’étudier
l’évolution de ces divers types de locaux sur le périmètre d’étude. On se limitera ici aux deux
catégories qui semblent les plus importantes pour notre étude : les bureaux et les usines.
La zone centrale reste celle dans laquelle est localisée la plus grande partie des bureaux. De
plus de 53% en 1982, on est encore à 45% en 1996, alors que le nombre de ces bureaux a plus que
doublé.
Tableau 2.13 : Evolution de la répartition des bureaux (établissements de 1 salarié et plus)
Zone 1982 1990 1996 Répartition Indice 1996
en 1996 1982= 100
Lyon- 5.399 9.972 10.696 45,1 198
Villeurbanne
1° couronne 1.068 2.100 2.953 12,4 276
2ème couronne. 659 1.531 2.335 9,8 354
Reste <25 km 915 1.868 2.982 12,6 325
De 25 à 45 km 1.998 3.122 4.743 20,1 237
TOTAL 10.039 18.593 23.719 100,0 236
2 094
1 500
700
250
75
Carte 2.6 : Evolution des localisations de bureaux (de 1 salarié et plus) entre 1982 et 1996
1 171
500
300
-4
966 330
250 250
150 150
1 1
0 0
-5
-4
-5 0
- 143
6 36
250
100
50
15
Carte 2.9 : Evolution des localisations d’usines (établissements de 1 salarié et plus) entre 1982
et 1996
104
60
25
-8 0
- 190
- 288
128
27
30
12 12
1 1
0 0
-4 0 -4 0
-59 -95
- 239
L’analyse de l’évolution des localisations des diverses activités doit permettre d’identifier les
stratégies de localisation des entreprises.
La théorie économique nous enseigne que parmi ces entreprises, certaines sont très liées à la
production industrielle tandis que d’autres sont plus concernées par la satisfaction des besoins des
ménages. Les premières sont considérées comme des activités fondamentales, créant des biens
destinés à un marché non spécifiquement local tandis que les autres, appelées parfois activités
résidentielles sont plus directement liées à la consommation et aux besoins des ménages. Cette
distinction est un peu arbitraire car fréquemment les grands secteurs d’activité recouvrent des
entreprises qui peuvent être inclues dans l’une et l’autre de ces catégories. Cependant elle nous
semble pouvoir être retenue.
Les activités résidentielles, plus guidées dans leurs implantations par les localisations des
ménages, concernent les activités de construction, d’hôtellerie-restauration, de commerce, de
services rendus aux particuliers et de services administratifs et collectifs.
Les activités plus directement productives peuvent avoir des localisations plus variables. On
écartera l’agriculture qui est trop directement liée au sol pour relever de notre démarche. Parmi les
autres activités productives on peut classer non seulement les activités industrielles, mais aussi les
services rendus aux entreprises et les activités financières. Ces dernières activités, en plein essor,
sont de plus en plus indispensables au bon fonctionnement des activités de production et leurs
localisations peuvent en être influencées. Enfin, on peut y adjoindre le secteur des transports et
communications ; très lié aux grandes agglomérations à la fois pour l’approvisionnement de la
population et pour l’acheminement des produits nécessaires à l’activité de production des
entreprises, il s’agit d’un secteur très spécifique.
On présentera successivement ces diverses activités en insistant plus longuement sur les
secteurs d’activité pour lesquels les nouvelles localisations traduisent principalement les stratégies
des entreprises privées en particulier les localisations industrielles et celles concernant les services
financiers et rendus aux entreprises. Dans tous les cas, l’analyse se limitera aux établissements
ayant un salarié ou plus.
106 236
70 000
50 000
25 000
7 000
2 500
500
2.1.1. La construction
Le secteur de la construction est réparti sur la totalité de l’aire d’étude. Il est particulièrement
important sur la zone située à l’extérieur de la deuxième couronne de Lyon, zone sur laquelle il a
une importance proportionnellement plus importante que la population totale. Les communes les
plus concernées par cette activité semblent situées le long des grands axes autoroutiers : vallée
Saône-Rhône, autoroutes de Genève et de Grenoble.
Cette activité est assez étroitement liée aux mouvements de population. On sait que la
population n’a pas tendance à progresser sur le centre et la première couronne qui disposent de peu
d’espace disponible ; en conséquence l’activité de construction tend à s’y réduire en valeur relative
par rapport à l’ensemble de l’aire d’étude. Par contre, la population tend à se déplacer vers la
périphérie et ceci se traduit par un maintien, voire une importance croissante des activités de
construction sur ces zones. Les cartes de localisations différentielles soulignent le déclin de cette
activité dans les grosses communes déjà fortement peuplées : Lyon, Saint-Chamond, et la forte
dispersion des créations.
Carte 2.12 : Localisation des établissements de construction de 1 salarié et plus en 1996
384
200
110
50
15
124
50
10
-5
-30
-7 3
159 29
25 25
5 5
1 1
0 0
-3 -3
-1 5 -1 5
-2 4 -7 1
750
500
250
70
Zone géographique Total 1982 Total 1990 Total % 1982 % 1990 % 1996
1996
Lyon + Villeurbanne 6 765 6 925 6 239 47,4 42,5 38,3
1° couronne 1 626 2 034 2 057 11,4 12,5 12,6
ème
2 couronne 1 115 1 655 1 882 7,8 10,2 11,6
Reste des 25 km 1 537 1 936 2 333 10,8 11,9 14,3
25 à 45 km 3 230 3 741 3 775 22,6 22,9 23,2
Total 14 273 16 291 16 286 100 100 100
356
50
20
-10
-50
- 140
4 dif 90 4 d i f 9 6 -9
388 56
25 25
10 10
1 1
0 0
-5 -5
-2 5 -2 5
-4 5 - 223
On note un taux de croissance élevé de cette activité et une progression aussi bien de 1982 à
1990 (+30 %) que de 1990 à 1996 (+12 %) et ce pour toutes les tailles d’établissements.
Zone géographique Total 1982 Total 1990 Total % 1982 % 1990 % 1996
1996
Lyon + Villeurbanne 1 384 1 829 1 971 46,0 46,8 44,9
1° couronne 234 352 393 7,8 9,0 9,0
2ème couronne 217 302 331 7,2 7,7 7,5
Reste des 25 km 378 488 566 12,6 12,5 12,9
25 à 45 km 792 939 1 130 26,4 24,0 25,7
Total 3 005 3 910 4 391 100 100 100
Cette activité est très fortement concentrée sur la partie centrale de l’agglomération et ceci
tend à se renforcer sur la période, les nouvelles localisations entre 1982 et 1996 se situant tout
autour de cette zone centrale. Cependant, compte-tenu de la croissance générale de ce secteur, les
communes situées dans la moyenne périphérie de l’agglomération ne voient guère augmenter leur
part dans la répartition totale. La zone située au delà des 25 km semble accueillir de nouvelles
activités hôtelières ou de restauration sur de gros centres comme Saint-Chamond, Vienne,
Villefranche, Bourgoin.
381
250
100
60
20
94
50
25
-5
-6
94 43
25 25
12 12
1 1
0 0
-5 -5
-6 -1 9
Tableau 2.19 : Evolution de la localisation des services aux particuliers (1 salarié et plus)
Zone géographique Total 1982 Total 1990 Total % 1982 % 1990 % 1996
1996
Lyon + Villeurbanne 2 208 2 599 3 812 45,1 41,6 40,1
1° couronne 646 841 1 198 13,2 13,4 12,6
2ème couronne 429 554 821 8,8 8,9 8,6
Reste des 25 km 522 752 1 299 10,7 12,0 13,7
25 à 45 km 1 089 1 505 2 369 22,2 24,1 25,0
Total 4 894 6 251 9 499 100 100 100
Carte 2.21 : Localisation des établissements de" services aux particuliers" de 1 salarié et plus
en 1996
550
400
270
120
30
L’évolution entre 1982 et 1996 montre que cette tendance se poursuit et que ces services se
développent fortement là où la population est la plus importante.
Cependant la partie centrale de l’agglomération, même si elle reste largement prépondérante,
voit sa part dans le total se réduire, tandis que la zone périphérique des 25 km enregistre la plus
forte croissance. Au total, le centre et les deux premières couronnes accueillent 67,1% de ces
établissements en 1982 et seulement 61,3% en 1996.
Carte 2.22 : Localisation différentielle des établissements " services aux particuliers" de 1
salarié et plus entre 1982 et 1996
326
180
90
45
-2
Carte 2.23 : Localisation différentielle des établissements " services aux particuliers" de
salarié et plus
188
167
90 90
45 45
22 22
1 1
0 0
-1 -1
-2 -2
-1 1
D’après le tableau, cette activité semble avoir perdu de son importance sur la période 1990-
1996. En réalité vus les changements de nomenclature qui ont affecté cette catégorie, il n’est pas
possible d’établir une évolution significative sur cette période.
Comparée à la localisation des établissements de services aux particuliers, il semble
cependant que la domination du centre lyonnais soit moins forte : en 1990, la zone centrale (Lyon,
Villeurbanne, première et deuxième couronnes) qui regroupe 52% de la population compte 53,7%
des établissements de services non-marchands contre 63,9 % de services privés. Au sein même du
Grand Lyon, les localisations sont concentrées sur le centre même de l’agglomération Lyon et
Villeurbanne et les communes proches de la première couronne. Les pôles périphériques situés au-
delà des 25 km, ont aussi un rôle important en ce domaine, reflétant ainsi la fonction administrative
hiérarchique bien connue.
Carte 2.24 : Localisation des établissements "administrations et services collectifs" en 1996
de 1 salarié et plus
122
75
35
15
49
20
-30
-50
- 137
10 7
3 3
1 1
0 0
-1 5 -1 5
-2 5 -2 5
-3 6 - 137
Entre 1990 et 1996, l’évolution indiquée par la carte et qui serait une tendance au déclin de
ces activités dans le centre de l’agglomération ne peut être retenue, compte-tenu des changements
de nomenclature. En revanche, entre 1982 et 1990, on constate une tendance à la concentration de
ces activités de services collectifs sur la partie centrale de l’agglomération, sauf sur le 4° et le 7°
arrondissements de Lyon.
Au total, ces diverses catégories d’activités, sont très fortement liées à l’importance
démographique des divers centres urbains. Les stratégies de localisation obéiront donc fortement à
des logiques de proximité du marché de consommation finale, ou à des logiques publiques
autonomes.
Ces activités ne sont pas liées seulement ni principalement à la satisfaction des besoins de la
population de l’agglomération. Il s’agit des activités qui permettent le développement de la ville et
son positionnement à l’extérieur. Globalement on peut les considérer comme des activités
« exportatrices », ou des activités principalement liées à ces activités exportatrices. Dans cette
catégorie on analysera les activités industrielles, le transport et les services aux entreprises.
Tableau 2.21 : Les établissements industriels de 1 salarié et plus sur le périmètre des 45 km
autour de Lyon
Cette évolution recouvre en réalité de très nombreuses mutations à la fois dans la taille des
établissements, dans les structures d’activités industrielles, et dans les localisations géographiques.
Tableau 2.22 : Evolution des établissements industriels par taille et par zone géographique en
1982, 1990 et 1996 en nombre absolu d'établissements
De 1982 à 1990 la croissance repose sur les petits établissements de moins de 20 salariés,
tandis que ceux de taille supérieure voient leur effectif se réduire. De 1990 à 1996, l’effectif
décline, même s’il demeure à un niveau un peu supérieur à celui de 1982 et ceci concerne toutes les
tailles d’établissements industriels.
Le changement de nomenclature en 1993 ne rend guère possible une comparaison détaillée
de l’évolution des différentes activités industrielles. Tout au plus peut-on relever en comparant les
activités en 1982 et en 1990 une croissance aussi bien des industries de biens d’équipement que des
biens intermédiaires ou des biens de consommation. C’est seulement pour les industries agricoles et
alimentaires que l’on peut constater une baisse d’importance.
L’étude de l’évolution des localisations industrielles doit être faite en prenant en compte
simultanément la taille des établissements et la zone géographique concernée par ces localisations.
Tableau 2.23 : Répartition des établissements industriels par zone géographique en 1982 et
1996 en %.
2ème couronne 7,6 11,3 13,0 8,5 8,1 11,5 15,6 15,3 12,2 10,3
Reste des 25 km 12,0 13,8 13,2 12,3 12,3 19,0 22,7 19,1 19,5 15,6
25 à 45 km 24,9 28,7 34,1 26,0 25,6 28,8 33,2 32,0 29,5 25,4
Total 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100
Carte 2.27 : Localisation des établissements industriels ayant 1 salarié ou plus en 1996
648
370
210
100
30
La carte de l’évolution des localisations entre 1982 et 1996 souligne l’importance des
nouvelles implantations sur les communes de l’est lyonnais en particulier Vaulx-en-Velin, Miribel,
Chassieu, Genas, Saint-Quentin Fallavier. La croissance qui s’est produite de 1982 à 1990 a
concerné principalement les zones situées au delà du centre constitué par Lyon et Villeurbanne. La
période 1990-1996 se traduit par un déclin plus important dans le centre de l’agglomération
lyonnaise et dans la première couronne y compris Vaux-en-Velin, Décines, sauf Bron, ainsi que
dans les centres périphériques de Saint-Chamond, Bourgoin, Villefranche, Tarare. La croissance
lorsqu’elle se maintient sur la périphérie concerne des communes qui sont en limite de la
communauté urbaine : Genas, Miribel, Saint-Laurent de Mure, Saint-Pierre de Chandieu mais aussi
Lentilly, Brindas et Brignais, toutes communes qui n’appartiennent pas à la Communauté urbaine
de Lyon, mais sont situées à l’intérieur du périmètre des 25 km.
Carte 2.28 : Evolution des localisations d’établissements industriels de 1 salarié et plus entre
1982 et 1996
93
50
10
- 100
- 200
- 269
94 36
25 25
5 5
1 1
0 0
-5 0 -50
- 100 - 100
- 104 - 213
12000
10000
8000
nb d'établissements
ind cum 82
6000 ind cum 90
ind cum 96
4000
2000
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
distance au centre
1500
1000
Différentiel cumulé d'établissements
500
dif 96-90
0
dif 90-82
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
-500
-1000
-1500
Distance au centre
539
326
162
78
20
Carte 2.31 : Evolution des localisations des établissements industriels ayant 1 à 19 salariés
entre 1982 et 1996
84
50
20
- 100
- 180
- 202
Carte 2.32 : Evolution des localisations des établissements industriels ayant 1 à 19 salariés
entre 1982 et 1990 entre 1990 et 1996
94
25 25
10 10
1 1
0 0
-5 0 -5 0
-6 6 -9 0
- 184
L’évolution constatée depuis 1982 est très comparable à celle analysée précédemment sur
l’ensemble des établissements.
L’effectif concerné est beaucoup moins important, mais principalement localisé sur Lyon,
Villeurbanne et les communes de l’Est de l’agglomération. En outre, on note des localisations
dispersées sur diverses communes situées dans la zone de 20 à 45 km, à proximité de villes
périphériques : Vienne, Bourgoin, Saint-Chamond, Villefranche, Tarare.
86
40
20
10
L’évolution est assez proche de celle constatée pour les très petits établissements, mais elle
est accentuée aussi bien en ce qui concerne le déclin des zones centrales de l’agglomération
lyonnaise (non seulement Lyon et Villeurbanne, Caluire, mais aussi Venissieux, Saint-Fons, Pierre-
Bénite, communes de première couronne que pour l’ensemble des villes périphériques :
Villefranche, Saint-Chamond, Bourgoin, Vienne.
La croissance de 1982 à 1990 a concerné des communes proches comme Vaulx-en-Velin,
Chassieu, Corbas, Dardilly, qui ont ensuite perdu certains de leurs établissements entre 1990 et
1996. D’autres communes ont accueilli de nouveaux établissements sur toute la période 1982-90-
96 telles Bron, Décines, Meyzieu, Feyzin, Limonest. Elles sont accompagnées par des communes
situées au-delà de la limite administrative du Grand Lyon telles Miribel, Beynost, Saint-Maurice de
Beynost, La Boisse, Montluel. Ce groupe de 5 communes toutes situées au Nord-Est, à proximité
de l’autoroute A 42 Lyon-Genève et du contournement Est de l’agglomération constitue une zone
particulièrement caractéristique. De même les communes de Genas, Pusignan, Saint-Pierre de
Chandieu et Chaponay à l’Est de l’agglomération accueillent de nouveaux établissements sur toute
la période. Le développement surtout depuis 1990 semble se concentrer de façon préférentielle sur
des communes extérieures au périmètre du Grand Lyon, situées sur la partie Est de
l’agglomération.
Carte 2.34 : Evolution des localisations des établissements industriels ayant 20 à 99 salariés
entre 1982 et 1996
18
10
-30
-75
-83
Carte 2.35 : Evolution des localisations des établissements industriels ayant 20 à 99 salariés
entre 1982 et 1990 entre 1990 et 1996
19 13
5 5
3 3
1 1
0 0
-1 5 -1 5
-3 7 -3 7
-5 5 -3 9
Carte 2.36 : Localisation des établissements industriels ayant 100 salariés et plus en 1996
23
11
L’évolution est concordante avec celle mise en évidence pour les établissements de plus
petite taille : déclin de ces établissements dans les centres urbains les plus denses : Lyon,
Villeurbanne, Saint-Chamond, Vienne, Anse ; déclin aussi sur des communes de première
couronne comme Vaulx-en-Velin, Caluire et sur d’autres communes de la deuxième couronne :
Saint-Priest, Décines, Meyzieu. Seules quelques communes connaissent une croissance sur toute
cette période pour ce type d’établissements : Bron, toujours exceptionnelle, Chassieu et Rillieux
dans la Communauté urbaine, et au-delà mais très proches : Genas, Saint-Bonnet de Mure sur la
partie Est, Lentilly sur l’Ouest. On note également que les zones les plus en croissance, même
faible et inégale sont situées sur les axes de la Saône et de l’autoroute de Grenoble. Enfin, il faut
souligner l’apparition de quelques communes situées au-delà des 25 km et qui ne sont pas des
centres urbains importants : Sorbiers et la Talaudière alors que l’ensemble de la vallée du Gier est
en déclin, Chatillon sur Chalaronne, petit chef-lieu de la Dombe, Panissières, très proche de la
Loire.
La localisation des établissements de taille importante semble ainsi se déplacer nettement des
zones centrales vers l’extérieur.
Carte 2.37 : Evolution des localisations des établissements industriels ayant 100 salariés et
plus entre 1982 et 1996
-6
-12
Carte 2.38 : Evolution des localisations des établissements industriels ayant 100 salariés et
plus
entre 1996 et 1990 entre 1990 et 1982
5
3 4
1 1
0 0
-3 -3
-1 0 -5
-8
Il s’agit d’un secteur qui ne regroupe que 3 à 3,5 % du nombre total d'établissements. Mais
c’est un secteur en expansion (+53 %) sur la période 1982-1996.
Zone géographique Total 1982 Total 1990 Total % 1982 % 1990 % 1996
1996
Lyon + Villeurbanne 483 549 589 33,3 28,7 26,5
1° couronne 161 200 227 11,1 10,4 10,2
2ème couronne 171 259 274 11,8 13,5 12,3
Reste des 25 km 225 420 557 15,5 21,9 25,0
25 à 45 km 410 488 578 28,3 25,5 26,0
Total 1.450 1.916 2.225 100 100 100
Le territoire compris entre la deuxième couronne et le cercle de rayon 25 km est celui qui
accueille le plus grand nombre de ces nouveaux établissements (progression de 80 % entre 1982 et
1996), soit en 1996, le quart des établissements de transport.
124
75
30
15
Les établissements sont particulièrement nombreux sur le centre même de Lyon, sur
Villeurbanne et sur la commune de Saint-Priest.
La carte de l'évolution des localisations souligne une croissance sur les parties centrales de
l’agglomération (Lyon 9° en particulier) et sur la commune de Genas.
48
25
15
-2
-6
-9
12 12
7 7
1 1
0 0
-1 -1
-3 -3
-1 2 -9
De 1982 à 1990 on assiste à une croissance des communes de l'Est en particulier Saint-Priest,
Meyzieu, Genas. De 1990 à 1996, le déclin des secteurs sud et ouest de l'agglomération est
important. Les communes qui semblent enregistrer la plupart des nouvelles installations sont
principalement situées sur l’axe Est de l’agglomération, sur les communes de Décines, Corbas,
Genas, Vénissieux,.
Cette croissance touche des établissements de toutes tailles mais ce sont les établissements de
plus de 20 salariés qui progressent le plus fortement entre 1990 et 1996, passant de 232
établissements en 1982, à 282 en 1990 et à 378 en 1996, soit une progression de 63 %.
Tableau 2.25 : Evolution de la taille des établissements de transport de 1 salarié et plus
Taille de l’établissement 1982 1990 1996
1 à 5 salariés 847 1.146 1.301
6 à 9 salariés 196 257 300
10 à 19 salariés 175 231 246
20 à 49 salariés 147 182 229
50 à 99 salariés 46 54 75
100 à 199 salariés 20 28 51
200 salariés et plus 19 18 23
Total 1.450 1.916 2.225
23
17
Une analyse spécifique des localisations des établissements de plus de 20 salariés montre une
localisation préférentielle, ces dernières années, sur les communes de l'Est de l'agglomération et sur
les zones les mieux desservies par le contournement autoroutier. Cette activité en expansion
demande des surfaces d’entreposage importantes et tend à se localiser en périphérie à proximité des
accès autoroutiers. Ainsi la carte de localisation des entreprises de transport de plus de 20 salariés
semble significative. Elle montre la faible importance des localisations de ce type d’entreprises sur
la partie Ouest de Lyon et de son agglomération. En revanche les localisations sont très nombreuses
sur Lyon 2°, Saint-Priest et Corbas, nombreuses sur les arrondissements Est de Lyon : 3°, 6° et 7°,
sur Villeurbanne et Vénissieux, Genas et Saint-Pierre de Chandieu.
L’évolution des localisations de ce type d’entreprises sur la période 1982-1996 met
également en évidence la diminution du nombre d’entreprises de plus de 20 salariés sur la zone
centrale de Lyon (2° et 7° arrondissements) ainsi que sur des villes périphériques comme Vienne.
Les nouvelles implantations sont particulièrement nombreuses sur Saint-Quentin Fallavier où se
trouvent des zones d’activités de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau, ainsi que sur Chassieu, Genas,
Colombier-Saugnieu et Corbas, toutes communes proches du contournement Est de l’agglo-
mération.
Carte 2.43 : Localisation différentielle des établissements de transport de 20 salariés et plus
entre 1982 et 1996
12
-2
-8
-9
6 6
3 3
1 1
0 0
-1 -1
-4 -4
-6 -5
Sous cette rubrique ont été réunies les activités 7 et 8 distinguées précédemment2 et ce pour
des raisons de meilleure validité des comparaisons aux différentes dates. L’analyse des
changements de nomenclature a montré en effet que le regroupement effectué en grandes activités
incluait dans les activités financières un bon nombre d’établissements qui précédemment étaient
classés en immobilier et services marchands rendus aux entreprises, aussi il a semblé moins inexact
d’analyser simultanément les établissements relevant de ces deux activités pour apprécier
l’évolution de leurs localisations sur la zone considérée. Ces activités concernent de très près le
fonctionnement du secteur productif et sont plus ou moins étroitement liées à ses localisations ce
qui les différencient des services rendus aux particuliers, beaucoup plus dépendants de la
population. On présentera d’abord cet ensemble dans sa globalité puis dans un second temps on
s’efforcera de détailler les activités d’études et de conseils.
a) Evolution globale
Tableau 2.26 : Les établissements dans les activités financières, banques, assurances,
immobilier et services rendus aux entreprises de 1 salarié et plus
Tableau 2.27 : Les services financiers, immobiliers et rendus aux entreprises (activités 7 et 8)
par taille et par zone géographique en 1982, 1990 et 1996
1982 1990 1996
Zone 1à9 10 à 50 et Total 1à9 10 à 50 et Total 1à9 10 à 50 Total
géographique 49 plus 1982 49 plus 1990 49 et 1996
plus
Lyon + 3 045 685 168 3 898 4 904 923 205 6 032 5 264 972 189 6 425
Villeurbanne
1° couronne 601 97 28 726 926 134 48 1 108 1 227 211 59 1 497
2ème couronne 368 62 22 452 650 109 29 788 933 168 32 1 133
Reste des 25 km 526 65 8 599 767 92 24 883 1 136 127 11 1 274
25 à 45 km 1 132 137 24 1 293 1 406 178 52 1 636 1 905 235 46 2 186
Total 5 672 1 046 250 6 968 8 653 1 436 358 10 447 10 465 1 713 337 12.515
2 Cf. tableau 2.1 p.32. Ce sont pour 1996 les activités J et K de la NAF.
3 INSEE. Les comptes des services en 1995 (INSEE Résultats 1997 p.212 à 216). Les services aux
entreprises stricto sensu c’est-à-dire comprenant les postes et télécommunications, les conseils et
assistance, les services opérationnels et la recherche développement ont progressé pour l’ensemble de la
France de 74%, suivant l’évolution suivante : 1982 : 80.946, 1990 : 134.543, 1995 : 155.509.
On notera tout d’abord que dans ce secteur, la taille moyenne d’un établissement est
beaucoup plus faible que dans l’industrie et que les établissements de plus de 10 salariés sont déjà
des établissements d’importance significative. C’est pour cette raison que les tranches d’effectif
retenues sont situées à des niveaux inférieurs.
On peut constater que la croissance des effectifs concerne les établissements de toutes tailles,
mais qu’elle est plus forte pour les petits établissements. Sur la période 1982-1996, les
établissements de moins de 10 salariés ont vu leur nombre augmenter de 85% ce qui représente une
progression très nette, ceux de 10 à 49 salariés de 63% et les établissements de plus de 50 salariés
seulement de 35% sur cette période. De 1990 à 1996, le ralentissement de l’activité économique
s’est traduit par une diminution du nombre d’établissements de plus de 50 salariés.
Tableau 2.28 : Les services financiers, immobiliers et rendus aux entreprises par taille et par
zone géographique en 1982 et 1996, en %.
1982 Tous 1996 Tous
établ établ
Zone 1à9 10 à > 50 Total 1982 1à9 10 à >50 Total 1996
géographique 49 1982 49 1996
Lyon + 53,7 65,5 67,2 55,9 43,4 50,3 56,8 56,1 51,3 37,2
Villeurbanne
1° couronne 10,6 9,3 11,2 10,4 10,6 11,7 12,3 17,5 12,0 11,5
2ème couronne 6,5 5,9 8,8 6,5 8,1 8,9 9,8 9,5 9,0 10,3
Reste des 25 km 9,3 6,2 3,2 8,6 12,3 10,9 7,4 3,3 10,2 15,6
25 à 45 km 19,9 13,1 9,6 18,6 25,6 18,2 13,7 13,6 17,5 25,4
Total 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100
Les établissements de services aux entreprises sont beaucoup plus concentrés dans la partie
centrale de la zone étudiée que l’ensemble des autres établissements. Cette concentration se
maintient dans le temps tout en s’atténuant. Mais plus de la moitié des établissements de ce type
d’activité reste localisée en zone centrale soit une proportion toujours exceptionnelle par rapport à
l’ensemble des implantations. Cette part tend à diminuer dans le temps, mais l’effectif total
d’établissements et surtout de petits établissements (moins de 50 salariés) est en hausse.
Les première et deuxième couronnes accueillent de très nombreuses nouvelles localisations
en particulier pour les plus grands établissements. Ainsi la première couronne qui ne regroupait que
11% des établissements de 50 salariés et plus en 1982 en regroupe 17,5% en 1996. C’est un peu
comme si les établissements de services financiers, immobiliers et rendus aux entreprises
s’efforçaient de rester localisés près du centre de Lyon et ne le quittaient que lorsque la taille de
l’établissement est devenue trop importante pour permettre d’occuper une emprise de centre-ville
relativement plus onéreuse. Alors ils s’installent de préférence dans la première couronne voire
dans la deuxième, tandis que les établissements industriels, on l’a vu précédemment, ont tendance à
s’implanter plutôt en deuxième couronne, voire dans la zone des 25 km de l’agglomération.
Les courbes de répartition montrent que cette concentration des activités de services aux
entreprises se renforce d’année en année. Elles font également apparaître une certaine concentration
autour de 27-28 km qui correspond aux premiers centres périphériques. Entre 1982 et 1990 on note
un développement sur les communes situées à 2 km, qui se poursuit entre 1990 et 1996. Pourtant
l’analyse des évolutions différentielles montre un léger déclin sur la partie la plus centrale, très vite
compensé dès une distance de 2 km environ par rapport au centre.
14000
12000
10000
nb d'établissements
8000
78 82
78 90
78 96
6000
4000
2000
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
distance au centre
3500
3000
2500
Nb différendiel cumulé d'établ.
2000
96-90
1500
90-82
1000
500
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
-500
distance au centre
La carte 2.45 met en évidence une localisation située de façon dense sur la partie centrale de
l’agglomération en particulier sur les arrondissements situés à proximité de la Part-Dieu et
s’étendant sur une zone relativement large située de part et d’autre d’un axe Est/Ouest.
Carte 2.45 : Localisation des établissements de 1 salarié et plus des activités financières,
immobilières et de services en 1996
1 323
900
430
140
40
La carte de l’évolution différentielle (carte 2.46) montre que cette tendance tend à se
poursuivre. Très peu de communes connaissent un déclin de leurs activités sur la période 1982-
1990 et ce sont alors des communes localisées à plus de 25 km du centre, mis à part St Fons.
L’évolution était positive sur l’ensemble de l’agglomération lyonnaise de 1982 à 1990, plus
contrastée à partir de 1990 : on note en effet un déclin de ces activités sur la commune de Saint-
Fons et également sur les 1°, 2°, et 3° arrondissements de Lyon.
663
150
50
-2
-10
75 75
25 25
1 1
0 0
-1 -1
-4 -5
-5 - 13
La tableau 2.27 soulignait les différences dans les tailles des établissements. Il est important
d’analyser un peu plus précisément les localisations selon la taille des établissements.
1 050
800
345
145
40
555
150
30
-6
-6
75 75
15 15
1 1
0 0
-3 -3
-5 -6
-8 4
Ils sont principalement localisés sur les zones centrales de l'agglomération (centre, première
et deuxième couronnes) avec une densité particulièrement forte sur Villeurbanne, les 6°, 3° et 7°
arrondissements. La partie sud-ouest de l’agglomération semble le moins bien pourvue.
L’évolution sur les 15 dernières années montre un renforcement de cette localisation sur Lyon 9°,
3° et Villeurbanne ; les arrondissements les plus centraux enregistrent un certain recul : Lyon 1°, 2°
,4° , 5° ,6° , depuis 1990 en particulier.
232
150
80
20
102
70
40
-10
-27
20 20
10 10
1 1
0 0
-5 -5
-6 -1 3
-2 7
Les plus grands établissements sont toujours localisés sur Lyon et Villeurbanne, mais on
peut y adjoindre Vénissieux, Saint-Priest, Bron et Ecully, Tassin. L’évolution enregistrée sur les
établissements de cette taille est conforme aux tendances antérieures. On assiste toujours à un
déclin des arrondissements centraux en particulier depuis 1990 sauf dans le 7°, quartier de Gerland,
et à une croissance importante des nouvelles localisations sur Villeurbanne. Des zones qui avaient
beaucoup de nouvelles localisations d’établissements de moins de 50 salariés connaissent une
diminution du nombre des localisations de plus de 50. C’est le cas en particulier pour Décines,
Genas, Saint-Fons, Feyzin. Sur la période la plus récente de 1990 à 1996, de nombreuses
communes sont ainsi concernées au sein même de la communauté urbaine ce qui n’était pas le cas
sur la période précédente. Cette tendance ne doit pas être surestimée cependant ; en effet elle peut
s’expliquer soit par une diminution des effectifs de certains établissements qui retombent alors dans
les moins de 50 salariés, soit par des imperfections dans la correspondance établie entre les
nomenclatures de 1990 et de 1996.
46
21
12
24
14
-2
-10
-14
Les services d’études, conseils et assistance peuvent être distingués en quatre grandes
catégories : l’informatique, la publicité, l’architecture-ingénierie et les activités juridiques,
comptables et de conseil de gestion. Ces activités sont celles qui ont connu la plus forte croissance
sur la période 1982-1996 : 130% (alors que les services opérationnels ne progressent que de 92%).
Par ailleurs elles sont nécessaires au bon développement des autres secteurs économiques, qu’il
s’agisse d’activités de production, de commercialisation ou d’intermédiation.
Pour cette analyse plus fine, on retient deux sous-ensembles : « Conseils et assistance » et
« Recherche et développement ». On présente les localisations et l’évolution constatée depuis 1982.
672
300
150
75
20
La carte des localisations en 1996 souligne la très forte concentration de ces activités sur la
partie centrale de notre aire d’étude en particulier sur Villeurbanne et sur les 6°, 7° et 3°
arrondissements de Lyon ; on voit ici l’importance du quartier d’affaires de La Part-Dieu. Des
communes de première couronne comme Caluire et Cuire (112 établissements), Bron, Vénissieux,
Ecully et Tassin ont des niveaux comparables à ceux des villes périphériques comme Villefranche-
sur-Saône (109), Bourgoin-Jallieu (88), Vienne (82). On notera également que ces activités
tertiaires porteuses de développement sont situées aussi bien sur la partie Est de l’agglomération :
Vaulx-en-Velin, Décines, Meyzieu, Chassieu, Saint-Priest que sur la partie Ouest avec Dardilly,
Limonest, Lissieu, Champagne, Saint-Didier et Saint-Cyr au Mont d’Or, Francheville, Saint-Foy-
les-Lyon, Oullins, Saint-Genis-Laval.
405
200
100
50
-2
100 100
50 50
25 25
1 1
0 0
-1 -1
-2
-2
-2 0
-2 8
L’évolution enregistrée pour ces activités sur la période 1982-1996 montre un renforcement
de ces localisations sur la partie centrale de la zone d’étude avec une zone de plus fort dynamisme
sur la plupart des arrondissements de Lyon et Villeurbanne (sauf les 2° et 4° arrondissements). Au
contraire certaines communes périphériques, le plus souvent dispersées et situées au-delà des 25
km connaissent la stabilité, voir un léger déclin.
En réalité ce mouvement cache une évolution contrastée sur la période. Entre 1982 et 1990
l’évolution se caractérise par une concentration sur la zone centrale, très forte en particulier sur la
plupart des arrondissements de Lyon (Lyon 3° + 277, Lyon 6° + 207, Lyon 7° + 178, Lyon 9° +
156) et sur Villeurbanne (+ 180). Les communes en déclin sont dispersées, situées au-delà des 25
km et leurs pertes d’établissements sont très faibles, inférieures à 2 établissements. Entre 1990 et
1996, au contraire, la carte montre certaines modifications dans la tendance enregistrée
précédemment. La partie centrale de la zone d’étude continue à enregistrer une nette augmentation
des nouveaux établissements sur la plupart des communes. Cependant quelques zones connaissent
une perte d’établissements non-négligeable. C’est le cas pour Lyon 1° (-19), Lyon 2° (-28), Lyon
6° (-26). C’est le cas également pour quelques communes situées dans la zone des 25 km, au sud de
Lyon : Feyzin, Saint-Fons, Chaponost, Communay. Dans la zone située entre 25 et 45 km on
remarque une commune en déclin dans le nord, Chaleins et un bon nombre de communes situées
dans le sud, le long de la vallée du Rhône et qui perdent des établissements telles que Roussillon et
Condrieu. On notera que les villes moyennes de Bourgoin, Villefranche, Vienne et Saint-Chamond
ont renforcé leur rôle d’accueil de ce type d’entreprises sur cette dernière période. Cette carte,
beaucoup plus contrastée que celle de l’évolution 1982-90, souligne l’intérêt pour les entreprises
d’études et de conseil de se localiser près des centres décisionnels.
3. CONCLUSION.
Les deux secteurs d’activités fondamentales que sont les activités industrielles et les services
marchands destinés aux entreprises ont eu des évolutions contrastées depuis 1982. Les
établissements industriels ont des difficultés à se développer et tendent au moins pour les plus
importants à se délocaliser sur la périphérie. Les activités tertiaires se concentrent sur
l’agglomération et au sein même de celle-ci se repositionnent sur certains quartiers et sur certaines
communes, aussi bien situées à l’Est qu’à l’Ouest de cette agglomération. Les villes périphériques
laissent également partir leurs établissements industriels mais développent leurs activités tertiaires.
Lors des chapitres précédents, l'analyse des établissements présents aux trois dates 1982,
1990 et 1996 a permis de dégager certaines grandes tendances. Il a semblé intéressant de compléter
cette analyse par l'étude des entreprises et des établissements qui ont perduré entre deux périodes
(1982 et 1990 et 1990 et 1996) afin de voir comment ils ont évolué dans le temps et dans l'espace et
les différences entre les deux périodes choisies (1982-1990 et 1990-1996). Cette analyse est
effectuée en deux parties : tout d'abord l'évolution des entreprises du point de vue organisationnel,
ensuite la localisation des établissements qui ont perduré entre les deux périodes et celle des
nouveaux établissements créés depuis 1990. Cependant, l'analyse présente un biais qui ne peut être
évité, car on ne peut répertorier que les établissements qui sont restés dans notre périmètre d'étude
de 45 km ; on ne sait rien des établissements qui, soit se sont délocalisés en dehors des 45 km, soit
proviennent d'une zone située au-delà de ces 45 km.
Pour analyser l'évolution des entreprises dans le temps, après une comparaison des effectifs
par rapport aux fichiers globaux, on effectuera une analyse selon le nombre d'établissements
appartenant aux entreprises entre deux dates. On peut donc référencer quatre cas de figures :
- Les entreprises monoétablissements qui le sont restées,
- Les entreprises monoétablissements qui sont devenues des entreprises pluriétablissements,
- Les entreprises pluriétablissements qui sont devenues des entreprises monoétablissements,
- Les entreprises pluriétablissements qui le sont restées.
Selon les éléments que l'on veut étudier, on travaillera soit au niveau de l'entreprise soit au
niveau des établissements :
- au niveau de l'entreprise, pour l'analyse des structures juridiques, pour la création ou la
suppression d'établissements, pour l'évolution des effectifs salariés,
- au niveau des établissements, pour la localisation des activités selon les quatre cas cités plus haut.
Tableau 3.3 : Répartition des entreprises selon le nombre d'établissements (0 salarié et plus)
1982-1990 1990-1996
Entreprises Effectif % Effectif %
Mono en année 1 et 2 39 848 83,5 48 393 84,6
Mono année 1 - pluri année 2 1 822 3,8 1 737 3,0
Pluri année 1 - mono année 2 1 641 3,4 1 631 3,0
Pluri année 1 - pluri année 2 4 438 9,3 5 381 9,4
Total 47 749 100 57 142 100
Si l’on se limite aux entreprises ayant au moins un salarié à l’une des deux dates de la
période d’observation, on obtient le tableau 3.4 qui concerne alors un nombre plus limité
d’entreprises. L’écart est particulièrement important pour les entreprises monoétablissements dont
l’effectif est réduit de près de 40 %. Mais il n’est pas négligeable pour les autres catégories,
environ 10 %. En outre, l’effectif d’entreprises pluriétablissements ayant au moins un salarié
représente un pourcentage plus important de l’échantillon, environ 14%.
Tableau 3.4 : Répartition des entreprises ayant des établissements de 1 salarié et plus
1982-1990 1990-1996
Entreprises Total % Total %
Monoétablissements en année 1 et 2 21 969 76,0 27 905 77,5
Mono année 1 - pluri année 2 1 546 5,3 1 542 4,3
Pluri année 1 - mono année 2 1 426 4,9 1 420 3,9
Pluri année 1 - pluri année 2 3 977 13,8 5 127 14,3
Total 28 918 100 35 994 100,0
Après avoir présenté les caractéristiques de cette catégorie d’entreprises, on présentera leurs
localisations en tentant de dégager les évolutions globales puis celles que l’on peut constater, d’une
part pour l’industrie, d’autre part pour les activités tertiaires principalement liées aux entreprises.
2 La sélection des établissements de 1 salarié et plus est la suivante. La dernière colonne indique le
pourcentage concernant l’ensemble des 63 775 établissements qui en 1996 ont un salarié et plus. Les
monoétablissements de la première colonne ne comprennent pas les établissements appartenant à des
entreprises qui en 1990 et en 1996 n’ont pas eu de salariés soit à peu près 10% de l’effectif.
3On peut comparer les effectifs salariés en 1990 et 1996 à partir de la répartition en classes d'effectif en
multipliant le nombre d'établissements par activité par le centre de la classe correspondante (voir annexe
A.3).
To t a l 9 0 To t a l 9 6
1 66 1 67
13 13
1 ,0 0 1 ,0 0
di f t ot
d if to t
90
27
3 ,0
3 ,0 1 ,0
1 ,0
d if 2 n ég
d if 2 p o sit
31
13 3 ,0 0
3 ,0
1 ,0 0
1 ,0
Carte 3.4 : Localisation des monoétablissements dans le secteur "immobilier et services aux
entreprises5
Localisation différentielle positive Localisation différentielle négative
services aux entreprises services aux entreprises
d if 7 +8
d if 7 +8
47
37
3 ,0
2 ,0 1 ,0
1 ,0
L'analyse de ces deux types d'entreprises est menée simultanément afin de voir si cela
concerne les mêmes activités, s'il y a des similitudes d'évolution et s'il existe les mêmes
comportements de localisation et délocalisation. Elle concerne environ 3 000 entreprises soit 8,5%
du total.
Comme on l'a vu dans le tableau 3.4, il existe des entreprises qui ont été ou qui sont
devenues monoétablissements mais qui, lorsqu'elles sont pluriétablissements, n'ont aucun salarié,
ceci peut être du en 1990 à un non renseignement (pas en 1996 puisque classé en NN) mais surtout
au statut juridique de l'entreprise qui comporte plusieurs établissements dont le personnel n'a pas le
statut de salarié mais celui de commerçant, d'artisan ou de profession libérale.
To t a l m p 9 6
d if to t m p
171
70
4 ,0
4 ,0
1 ,0
1 ,0
Les créations d'établissements s'effectuent dans les mêmes zones avec une prédominance
pour le troisième arrondissement et Villeurbanne et un renforcement des pôles secondaires.
To t a l p m 9 6
d if to tp m
91
89
4 ,0
1 ,0 4 ,0
1 ,0
les pôles secondaires. Si l'on compare les cartes des créations et des disparitions, elles présentent
beaucoup de similitudes.
L'analyse plus fine par secteurs d'activité précise ces évolutions globales, pour les industries
d'une part, pour les services aux entreprises d'autre part.
a) L’industrie
2 mp96
d if 2 m p
27
3 ,0 0 11
2 ,0 0
1 ,0 0 1 ,0 0
2 pm96 d if 2 p m
17 19
3 ,0 3 ,0 0
1 ,0 1 ,0 0
Pour les établissements dans l'industrie, on retrouve les localisations industrielles habituelles
(Est lyonnais, Région de Saint-Chamond, Villefranche). Les créations concernent également Saint-
Chamond, l'axe Genas, Chassieu, Corbas et également le septième arrondissement de Lyon.
Carte 3.9 : Localisation des établissements des entreprises du secteur "immobilier et services
aux entreprises" monoétablissements en 1990 et pluriétablissements en 1996
Localisation en 1996 Créations et disparitions
+
7 mp96
d if 7 m p
43
14
4 ,0 0 3 ,0 0
1 ,0 0 1 ,0 0
Carte 3.10 : Localisation des établissements des entreprises du secteur "immobilier et servi-
ces aux entreprises" pluriétablissements en 1990 et monoétablissements en 1996
Localisation en 96 Créations et disparitions
+
7 pm96 d if 7 +8 p m
33
18
3 ,0 2 ,0
1 ,0 1 ,0
Pour l'immobilier et les services aux entreprises, on trouve Lyon et une couronne autour de
Lyon avec des disparitions surtout dans le septième arrondissement de Lyon. Les créations
concernent les pôles secondaires et les communes périphériques autour de Lyon.
Les entreprises pluriétablissements présentes dans notre périmètre d'étude représentent 5381
entreprises dont 5127 qui ont au moins en 1990 ou en 1996 un salarié et plus. Conformément aux
analyses précédentes on enlèvera les entreprises qui en 1990 et en 1996 n'ont pas eu de salarié.
Comme on l'a vu plus haut ces entreprises pluriétablissements ont une structure juridique telle
qu'elles regroupent dans leurs établissements, des personnels non salariés et particulièrement,
commerçants, artisans et professions libérales.
1 Ce tableau doit se lire de la façon suivante. La première ligne indique le nombre total d’entreprises dans
chaque activité et en colonne pour les entreprises de cette activité sont indiqués les secteurs d’activités de
leurs différents établissements. Ainsi il y a 1 075 entreprises dans le secteur industrie qui ont au total 2 112
établissements sur la zone, lesquels travaillent principalement dans le secteur industrie (1 547) mais aussi
dans le commerce (406) etc. La dernière colonne du tableau indique le nombre total d’établissements par
secteur d’activités.
A souligner comme pour les autres catégories d'entreprises que les activités les plus
représentées sont :
- 401 - Production et distribution d'électricité
- 158 - Autres industries alimentaires
- 524 - Autres commerces de détail ou magasins spécialisés
- 516 - Commerces de gros équipements industriels
- 741 - Activités juridiques, commerciales et conseil en gestion
- 292 - Fabrication de machines agricoles
- 515 - Commerces de gros de produits intermédiaires non agricoles
- 172 - Fabrication d'articles textiles
L’emploi dans les entreprises pluriétablissements qui le sont restées se caractérise par une
augmentation globale de l'effectif employé ; mais en ce qui concerne l'industrie, malgré une
augmentation du nombre d'établissements, on assiste à une diminution des emplois de près de
40.000. Cependant il existe un biais dans l'interprétation car on prend en considération l'activité de
l'entreprise et non celle des établissements. Il est tout de même intéressant de confirmer par ces
calculs approximatifs la tendance à la baisse des emplois dans l'industrie alors que pour les services
aux particuliers, il y a diminution du nombre d'établissements mais création d'emploi et pour le
secteur tertiaire, il y a conjointement création d'établissements et création d'emploi.
Tableau 3.12 : Evolution du nombre d'établissements et d'emplois générés par les entreprises
pluriétablissements de la zone des 45 km, sur le territoire français
Evolution Industrie Immob+SRE Serv aux partic Commerces Total
Etablissements 1996 - 1990 +2 963 +2 410 -729 +2 963 +8 288
Emplois 1996 - 1990 -40 581 +22 340 +15 597 +9 424 +41 550
To t a l 9 0 T o t al 9 6
938 916
4 ,0 4 ,0
1 ,0 1 ,0
to t d if n
to t d if p
65
33
3 ,0
3 ,0
1 ,0
1 ,0
d if 2 n ég
2 d if p
31
7 ,0 0 3 ,0 0
3 ,0 0
1 ,0 0
1 ,0 0
Carte 3.14 :Localisation différentielle dans l’immobilier et les services aux entreprises
Localisation différentielle positive Localisation différentielle négative
7 +8 d if p 7 +8 d if n
29
21
3 ,0 0 3 ,0 0
1 ,0 0 1 ,0 0
1.5. Conclusion
Cette analyse ne concerne plus l'évolution organisationnelle des entreprises dans ses
conséquences spatiales c'est à dire l'impact d'une modification de l'organisation de l'entreprise en un
ou plusieurs établissements sur les localisations de ces établissements dans notre zone d'étude. Mais
elle s'intéresse seulement aux évolutions des localisations des établissements en s'efforçant de
rechercher si délocalisations ou créations traduisent les mêmes stratégies d'implantation sur le
territoire.
La base de cette analyse demeure le fichier SIRENE. Dans un premier temps on a identifié
les établissements qui sont toujours présents et aux mêmes endroits entre 1982 et 1990 d’une part,
et entre 1990 et 1996 d’autre part. Puis on a déterminé les établissements qui se sont délocalisés sur
le territoire d'étude entre deux dates, c'est à dire les établissements qui sont toujours présents alors
que le numéro d'identification a été modifié1. Compte tenu de la difficulté de la mise en
correspondance, un certain nombre d'établissements ont été éliminés. Par ailleurs un certain nombre
d'établissements ont été créés sur la période considérée et apparaissent dans le fichier de 1996. Ils
ne sont étudiés qu'à cette date.
Le tableau 3.13 indique alors pour 1996 la répartition globale sur notre zone d'étude de ces
établissements.
On constate que les trois catégories retenues pour l'analyse : les établissements stables, les
créations et les établissements délocalisés que l'on a pu mettre en correspondance représentent au
total près de 85% des établissements de 1 salarié et plus en 1996, ce qui permet de bien identifier
les grandes tendances de localisation et délocalisation sur notre zone.
Entre 1990 et 1996, 32 672 établissements de plus de 1 salarié n'ont pas changé de
localisation. Il y a donc une certaine stabilité du tissu économique.
Tableau 3.14 : Nombre d'établissements de 1 salarié et plus par activité des établissements
stables
Période 82-92 Période 90-96 Totalité
1990 % 1996 % fichier
Agric. -pêche 236 1,0 355 1,1 0,9
Industries 4 247 17,4 4 863 14,9 14,9
Construction 3 133 12,8 3 347 10,2 10,5
Commerces 6 832 28,0 7 770 23,8 25,5
Hôtel 1 419 5,8 2 113 6,5 6,9
Transports - communication 670 2,7 906 2,8 3,5
Act fin + Immob + SRE 3 674 15,1 4 653 14,3 19,6
Services aux particuliers 3 160 12,9 5 519 16,9 14,9
Administration. Serv.coll. 1 063 4,4 3 146 9,6 3,3
Total 24 434 100,0 32 672 100 100,0
T ot a l To t a l
1 84
1 78
14
1 0 ,0
1 ,0 0 1 ,0 0
Les cartes de localisation des établissements qui n'ont pas bougé entre 1982-1990 et 1990-
1996 présentent de fortes similitudes, avec une accentuation des pôles secondaires pendant la
dernière période.
a) L’industrie
Si l'on fait un classement des communes qui ont la plus forte concentration d'industries, on
trouve en première position Villeurbanne puis les arrondissements de Lyon, (3°, 7°, 1°) aussi bien
pour la période 1982-1990 que pour la période 1990-1996. Y sont le plus représentés : les
industries alimentaires, le travail des métaux, la fabrication de machines et d'équipements, les
industries textiles, l’édition. Vaulx-en-Velin et Saint-Chamond apparaissent en septième et
huitième position. Les industries prépondérantes à Vaulx-en-Velin étant le travail des métaux, la
fabrication de machines et équipements et appareils électriques et à Saint-Chamond le travail des
métaux, les industries textiles et les industries alimentaires.
Ainsi les établissements industriels stables sont de façon prépondérante des industries
traditionnelles et anciennes.
Carte 3.16 : Localisation des établissements stables dans l'industrie
1982-1990 1990-1996
2 2
353 356
4 ,0 5 ,0
1 ,0 1 ,0
7 +8 7 +8
440 437
6 ,0 5 ,0
1 ,0 1 ,0
Tableau 3.15 : Les établissements créés entre 1990 et 1996 et toujours présents en 1996
Nombre d'établissements % Tous établis sal >0
Agriculture pêche 112 0,8 0,9
Industries 1 631 11,5 14,9
Construction 1 481 10,5 10,5
Commerces 3 583 25,3 25,5
Hôtel 667 4,7 6,9
Transports - commun. 593 4,2 3,5
Act fin + Immob +SRE 3 561 25,1 19,6
Services aux particuliers 2 162 15,3 14,9
Adm. serv collectifs 374 2,6 3,3
Total 14 164 100 100,0
La part des établissements créés est beaucoup plus importante dans le secteur tertiaire et en
particulier dans les activités financières et services aux entreprises et on remarque le déclin de la
part de l'industrie.
Les établissements étudiés se sont délocalisés entre les deux périodes étudiées : 1982-1990 et
1990-1996. Il s'agit des établissements existant à une date 1 pour lesquels nous avons été capables
de donner un correspondant à la date 2. Ils représentent environ 12% du total des établissements de
1 salarié et plus.
Après une analyse succincte des établissements par grandes catégories et par effectifs
salariés, on analyse la localisation des établissements aux différentes périodes tout d'abord de
manière globale puis pour les deux secteurs précédemment analysés : l'industrie et les services aux
entreprises.
Tableau 3.16 : Les établissements qui se sont délocalisés selon leur activité (établissements de
1 salarié et plus)
Période 1982-1990 Période 1990-1996 Totalité
1990 % 1996 % du fichier
1996
Agriculture-pêche 18 0,3 50 0,6 0,9
Industries 1 362 19,0 1 271 16,2 14,9
Construction 1 046 14,6 1 002 12,8 10,5
Commerces 1 726 24,1 1 706 21,8 25,5
Hôtel 269 3,8 231 3,0 6,9
Transport - comm. 250 3,5 320 4,1 3,5
Act fin + Immob + SRE 1 536 21,4 2 081 26,6 19,6
Serv. aux part. 759 10,6 996 12,7 14,9
Adm. Serv.coll. 202 2,8 173 2,2 3,3
Total 7 168 100,0 7 830 100,0 100,0
Les délocalisations concernent 7 à 8 000 établissements sur chacune des périodes ; elles sont
particulièrement importantes dans le secteur industriel (surtout entre 1982 et 1990) et dans le
secteur des activités financières et services rendus aux entreprises entre 1990 et 1996.
Ces changements de localisation sont accompagnés le plus souvent de changements dans
l'importance même des établissements :
- 1 926 sont restés dans la même classe d'effectifs,
- 1 984 établissements ont vu leur effectif baisser,
- 3 258 ont augmenté de classe d'effectif, soit plus de 45% de l'échantillon.
- -
d i f To t a l 9 0 To t a l d i f
154
123
3 ,0 3 ,0
1 ,0 1 ,0
Ainsi Villeurbanne qui avait un solde négatif dans la période 1990-1982 se retrouve ensuite
avec un solde légèrement positif. Celui-ci est du à une attraction très forte des établissements du
tertiaire qui vient plus que compenser les départs des industries.
3 Les couronnes sont celles présentées dans le premier chapitre en page 25.
- -
d if 2 2 dif
54 49
3 ,0 0 3 ,0 0
1 ,0 0 1 ,0 0
Carte 3.21 : Les délocalisations des établissements « Immobilier et services aux entreprises »
Entre 1982 et 1990 Entre 1990 et 1996
+ +
- -
d if 7 +8 7 +8 d if
65
45
2 ,0 0 3 ,0
1 ,0 0 1 ,0
Les cartes 3.20 et 3.21 permettent d'affiner l'analyse effectuée au chapitre 2, notamment sur
les lieux privilégiés de relocalisation industrielle, tout d'abord plutôt en proche périphérie puis de
manière plus diffuse. Concernant plus particulièrement les services, on voit poindre sur la période
1982-1990 et se confirmer entre 1990 et 1996 un mouvement de délocalisation du centre vers la
proche périphérie, y compris sur des communes de tradition industrielle.
Pour les établissements qui se sont délocalisés, la représentation de la répartition cumulée en
fonction de la distance4, permet de mesurer cet éloignement du centre dans le temps et de comparer
les délocalisations aux créations d'établissements.
4 Pour la totalité de l'échantillon, entre deux dates, on a un effectif identique, mais celui-ci peut recouvrir des
mutations d’un secteur d’activité à un autre. Ainsi pour l'industrie entre 1982 et 1990 le nombre
d’établissements augmente, puis diminue entre 1990 et 1996. Dans l'immobilier et les services aux
entreprises, le nombre d'établissements a légèrement augmenté dans la première période (1982-1990), et est
resté globalement identique dans la deuxième période. Cela explique que les courbes peuvent ne pas se
rejoindre (voir illustrations 3.1 à 3.3).
14000 14000
12000 12000
nombre d'établissements cumulé
8000 8000
6000 6000
4000 4000
2000 2000
0 0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
distance en km distance en km
cTot 82 cTot 90 ctot 90 cTot 96 c tot nouv
Les graphiques portent sur les 7.168 établissements délocalisés entre 1982 et 1990 et les
7.830 entre 1990 et 1996 et pour cette période on a adjoint les établissements nouvellement crées
(14.164) entre 1990 et 1996. Ils montrent le déclin des localisations proches du centre (inférieures à
15 km). Les établissements nouvellement crées sur la période 1990-1996 tendent à se localiser plus
loin du centre que les établissements délocalisés.
Les établissements industriels tendent à se localiser plus loin en périphérie (leur importance
diminue dans la zone de 2 à 12 km) et la pente de la courbe continue à monter ce qui signifie qu'il y
a des délocalisations d'établissements industriels sur les zones éloignées ainsi que de nouvelles
implantations en quantités non négligeables (courbe verte sur 1990-1996).
1600 1600
1400 1400
nombre d'établissements cumulé
1200 1200
1000 1000
800 800
600 600
400 400
200 200
0 0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Distance en km distance en km
c2 82 c2 90 c2 90 c2 96 c2 nouv
Les services aux entreprises, restent beaucoup plus concentrés dans la zone centrale et les
délocalisations se font pratiquement sur elles-mêmes. En revanche les créations se localisent
beaucoup dans le centre (plus de la moitié à moins de 5 km) mais également elles se répartissent et
se développent sur des zones plus éloignées. On notera les petites discontinuités des courbes qui
sont liées à l'importance de nouvelles implantations sur les villes périphériques à 28 km ou à 38 km
(Villefranche sur Saône, Bourgoin ...).
3500 3500
3000 3000
nombre d'établissements cumulé
2000 2000
1500 1500
1000 1000
500 500
0 0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
distance en km distance en km
Les analyses précédentes étaient globales et ne donnaient aucun renseignement précis sur les
flux entre communes et sur leur plus ou moins grande attractivité. A partir des établissements qui se
sont délocalisés, on a sélectionné les communes qui, sur la période 1982-1990, ou sur la période
1990-1996, ont eu les différentiels négatifs ou positifs les plus significatifs ainsi qu'un nombre
important d'établissements nouvellement implantés (Tableaux 3.18 et 3.19).
Tableau 3.18 : Communes ayant les plus forts différentiels négatifs d'établissements
délocalisés
INSEE Commune Dif 90-82 Rang 1990 Dif 96-90 Rang 1996 Nx établis Rang Nx
étab
69382 Lyon 2 -123 1 -119 2 640 4
69383 Lyon 3 -121 2 -76 4 998 1
69386 Lyon 6 -85 3 -154 1 618 5
69381 Lyon 1 -84 4 -88 3 413 6
69387 Lyon 7 +2 -54 5 752 3
69266 Villeurbanne -52 5 +2 890 2
69034 Caluire -38 6 +9 201 18
69384 Lyon 4 -20 8 -35 6 213 17
69264 Villefranche -24 7 -32 7 297 8
69389 Lyon 9 +8 -20 8 365 7
42207 St Chamond -19 9 -2 167 20
69199 St Fons -6 -19 9 74 36
Tableau 3.19 : Communes ayant les plus forts différentiels positifs d'établissements
délocalisés
INSEE Commune Dif 90-82 Rang 1990 Dif 96-90 Rang 1996 Nx étab Rang Nx
étab
69271 Chassieu +66 1 +38 1 134 22
69072 Dardilly +46 2 +15 10 291 30
69259 Vénissieux +36 3 +36 2 242 15
69277 Genas +30 4 +30 3 100 26
69256 Vaulx-en-Velin +27 5 +6 923 11
69040 Champagne +26 6 +7 81 34
69283 Mions +4 +26 4 49 49
69029 Bron -3 +26 4 257 13
69273 Corbas +23 7 +5 78 35
69116 Limonest +21 8 +3 60 40
69112 Lentilly +5 +20 6 33 72
- Des pôles que l'on a dénommés périphériques, c'est à dire des communes proches de
Lyon : Chassieu, Genas qui sont des communes très attractives, ainsi que Vaulx-en-Velin,
Vénissieux et Dardilly.
- Les zones centrales de Lyon (tous les arrondissements de Lyon et Villeurbanne) afin
d’analyser les échanges entre les différents arrondissements et également l'attractivité des autres
communes. Villeurbanne est une commune particulière, puisque les flux entrants et sortants de la
commune sont importants et que le solde entre les établissements entrants et les établissements
sortants a été négatif pour la première période et légèrement positif pour la seconde.
L'analyse est menée selon le canevas suivant :
* un tableau récapitulatif des échanges qui distingue :
+ les établissements stables qui ne se sont pas délocalisés dans la période (établissements qui
ont gardé le même numéro SIRET),
+ les créations d'établissements pour la période 1990-1996,
+ les délocalisations en les ventilant en délocalisations :
- de proximité, c'est à dire les délocalisations dans la même commune,
- de la commune vers d'autres communes,
- d'autres communes vers la commune considérée.
* des cartes représentant les localisations à une date donnée. Les cartes entre 1982-1990 et 1990-
1996 ne sont pas significativement différentes dans les zones d'attraction ou de provenance, aussi
on ne représentera que la dernière période, mais le commentaire s'effectuera sur les deux périodes.
Pour une commune choisie, la carte « destination » représente les communes dans lesquelles
les établissements présents en 1990 se sont délocalisés. Elle répond donc à la question où vont-ils ?
En 1996, pour la même commune que précédemment, la carte « origine » indique les
communes11 d'où sont venus les établissements. Elle répond donc à la question d'où viennent-ils ?
Les pôles secondaires définis précédemment semblent marqués par une certaine autonomie
par rapport à Lyon.
11 Excepté pour Lyon et Villeurbanne, le calibrage maximum pour les communes sera toujours le même :
150 établissements.
3.1.1. Villefranche
Destination
Entre 1982 et 1990, les délocalisations intracommunales ont été l'essentiel (62,3%), Arnas a
attiré quelques établissements de Villefranche (17/191), seuls 7 établissements sont partis vers
Lyon ce qui est peu. Les secteurs d'activité les plus représentés sont le commerce avec 42
établissements, les services aux entreprises, puis l'industrie.
Pour la période 90-96, 56% des relocalisations sur Villefranche sont des déménagements de
proximité ; les communes les plus attractives sont, comme pour la période précédente, des
communes proches : Arnas (16/179) et Gleizé (10/179). En revanche, Lyon attire peu
d'établissements de Villefranche (6/179).
Origine
Les délocalisations de proximité sont très importantes (119/167) soit 71%. Aucune autre
commune ne se distingue vraiment et Lyon n’a que très peu de mouvements de
localisation/délocalisation avec Villefranche. Cette tendance se retrouve sur la période 1990-1996
et les secteurs les plus concernés sont le commerce, les services aux entreprises et aux particuliers.
Destination Origine
T ot a l T ota l
101 101
2 ,0 0 2 ,0
1 ,0 0 1 ,0
3.1.2. Saint-Chamond
Destination
Dans la première période, Saint-Chamond se délocalise sur elle-même (72,4%), les
établissements de Saint-Chamond sont peu attirés par Lyon (5/105), mais un peu par les communes
proches. Dans la période suivante, Saint-Chamond se délocalise encore plus sur elle-même
(77,5%).
Origine
Saint-Chamond n'attire pratiquement pas d'établissements venant d'ailleurs (88% des
délocalisations sont de proximité pour la période 82-90 et 79% pour la période suivante). Lyon
n'envoie que 2 établissements pour la période 82-90 et 1 établissement pour la période suivante.
Les secteurs concernés sont à peu près équirépartis entre les services aux entreprises, les
commerces, l'industrie, la construction et les services aux particuliers.
Destination Origine
To t a l To t a l
62 62
5 ,0 0 6 ,0 0
1 ,0 0 1 ,0 0
3.1.3. Bourgoin
Destination
Les établissements de Bourgoin se délocalisent à 67,8% dans la commune elle-même pour la
période 82-90 et à 67% pour la deuxième période. Les communes qui attirent le plus les
établissements de Bourgoin sont des communes de l'Isère pour la première et deuxième période.
Origine
Les établissements qui se délocalisent à Bourgoin, proviennent à 67 et 69% de Bourgoin.
Dans la première période, le département du Rhône est plus attiré par Bourgoin qu'il n'attire (10/85
contre 5 établissements partis dans le Rhône) mais Lyon est peu représentée (2 établissements pour
la période 82-90 et 2 pour la période 90-96).
Destination Origine
To t a l To t a l
69 69
3 ,0 0 2 ,0 0
1 ,0 0 1 ,0 0
3.1.4. Vienne
Destination
Dans la première période, les établissements localisés à Vienne se sont délocalisés à 67% sur
la commune de Vienne. 26 établissements se sont délocalisés dans l'Isère. Le Rhône attire
également les entreprises de Vienne (21/144) mais de façon très dispersée. Lyon quant à elle n'a
attiré que 4 établissements sur 144. Le secteur le plus représenté est le commerce avec 42
établissements. Pour la deuxième période, 70% des établissements sont restés à Vienne, 17 sont
partis dans l'Isère, 19 dans le Rhône mais de façon très diluée (5 à Lyon).
Origine
Les établissements qui se sont implantés à Vienne étaient à 75% déjà localisés à Vienne, 12
viennent de l'Isère et 19 du Rhône dont 4 de Lyon et le secteur le plus représenté est le commerce.
Dans la deuxième période, le pourcentage de délocalisations sur la ville elle-même a diminué (69%
au lieu de 75%). Vienne a attiré 25 établissements du Rhône dont 9 de Lyon.
T ot a l T ot a l
90 90
3 ,0 0 3 ,0 0
1 ,0 0 1 ,0 0
3.1.5. Conclusion
Quel que soit le pôle secondaire, les délocalisations intracommunales représentent plus de
50% et souvent plus de 65% du total. Les déménagements semblent des déménagements de
commodité, les entreprises ont leur zone d'attraction et ne modifient pas leurs habitudes. Ces
centres secondaires n'attirent pas non plus des établissements de communes éloignées. Les
échanges s'effectuent avec des communes proches et souvent dans le même département ; Vienne
fait un peu exception, mais c'est la ville choisie la plus proche de Lyon et à la lisière du Rhône.
Lyon n'est pas attractive et les changements de localisation des pôles secondaires se font en
dehors d'elle, sans que l'on puisse constater de liens de dépendance entre le développement de ces
villes périphériques et l'évolution du centre de Lyon. L'analyse des mouvements de localisation des
établissements souligne l'autonomie de ces pôles secondaires par rapport à la ville de Lyon.
Sont entendues par cette dénomination des communes de la proche périphérie lyonnaise
marquées par des mouvements importants d'établissements.
3.2.1.Vaulx-en-Velin
Les délocalisations intracommunales représentent moins du tiers des délocalisations des
établissements basés à Vaulx-en-Velin.
Destination
Dans la période 1982-1990, les établissements, hormis les délocalisations intracommunales,
se sont délocalisés principalement à Villeurbanne, Décines et Lyon. Pour la période 1990-1996,
Lyon semble plus attractive (51 établissements sur 159) et principalement dans l'industrie, ainsi que
Villeurbanne avec 33 établissements, principalement dans l'industrie et le commerce.
Origine
32 communes dans la période 1982-1990 et 51 dans la période 1990-1996 ont délocalisé des
établissements à Vaulx-en-Velin, principalement dans l'industrie pour la première période et dans
l'industrie et le commerce (quasiment à part égale) dans la deuxième période. Les communes
concernées ont été essentiellement Villeurbanne (37/153 et 20/153) et Lyon pour la première
période (34/153). En deuxième période,. 42 communes ont délocalisé 1 établissement et plus sur
Vaulx en Velin, alors que pour la première période seulement 26 communes étaient concernées.
To t a l To t a l
39 39
3 ,0 5 ,0
1 ,0 1 ,0
3.2.2. Vénissieux
Les délocalisations intracommunales représentent seulement le quart des délocalisations des
établissements initialement basés à Vénissieux.
Destination
Pour la première période, peu de communes attirent significativement des établissements
venant de Vénissieux. Lyon, dans sa globalité, attire 30 établissements sur 117. Dans la deuxième
période, on ne trouve pas non plus de commune très attractive.
Origine
Concernant l'origine des établissements s'installant à Vénissieux, on peut affirmer que
Vénissieux est une commune extrêmement attractive pour Lyon (41% pour la première période et
47% pour la deuxième). Ce sont surtout les activités commerciales qui sont visées ainsi que les
activités industrielles en provenance plus spécifiquement de Villeurbanne.
To t a l To t a l
29 29
3 ,0 4 ,0
1 ,0 1 ,0
3.2.3. Chassieu
Destination
Au cours de la période 82-90, il y a peu de déménagements. Cela ne concerne que 31
établissements, 42% sont des déménagements intracommunaux (13/31). Chassieu est une commune
qui dispose d'une zone industrielle récente et il y a donc peu de délocalisations vers l'extérieur et
Lyon attire peu. Pendant la deuxième période, le nombre de délocalisations a doublé, mais 50%
sont effectuées sur la commune elle-même. Il n'y a pas vraiment de zones d'attraction particulière
pour les établissements qui quittent Chassieu. Les secteurs les plus concernés sont l'industrie et le
commerce.
Origine
Les établissements qui se délocalisent à Chassieu viennent surtout de Lyon et Villeurbanne
(41/97). Les délocalisations de proximité sont peu importantes seulement 13,4% du total des
délocalisations. Les secteurs d'activité principalement concernés sont l'industrie (37/97) et le
commerce (28/97). Les délocalisations de proximité sont plus importantes que dans la période
précédente : 30% au lieu de 13%. Les secteurs concernés marquent une attirance plus forte pour le
commerce (36 établissements) et pour l'industrie (27 établissements).
To t a l To t a l
30 30
3 ,0 3 ,0
1 ,0 1 ,0
3.2.4. Genas
Destination
Genas dispose d’une zone industrielle récente, qui jouxte celle de Chassieu. Entre 1982 et
1990 peu d’entreprises (20) ont quitté cette commune, parmi celles-ci 8 se sont délocalisées dans
Genas même. Lyon est peu attractive (2/20). Dans la seconde période, les délocalisations de
proximité, sur Genas même, ont été plus importantes (17/45 soit 37%) ; la zone industrielle
mitoyenne de Chassieu a attiré 5 établissements alors que Lyon n’est retenue que dans 4 cas.
Origine
Entre 1982 et 1990, Genas a attiré plus d’entreprises (50). Les déménagements de proximité
sont peu importants (8/50 soit 16%). Vingt établissements viennent de Lyon et Villeurbanne dans
la première période et 30 entre 1990 et 1996. Les secteurs qui se délocalisent le plus sont le
commerce et l’industrie.
To t a l To t a l
17 17
2 ,0 3 ,0
1 ,0 1 ,0
3.2.5. Dardilly
Destination
Dans la première période, les établissements de Dardilly se délocalisent peu (24). 42% le
font dans la même commune (10 établissements), le reste étant très dispersé. Dans la seconde
période, les déménagements de proximité ne représentent plus que 20% du total. Les autres zones
attractives sont Lyon avec 12 établissements et Ecully, commune limitrophe (6 établissements). Les
secteurs concernés sont le commerce et les services aux entreprises.
Origine
Seulement 14% des délocalisations sur Dardilly sont des déménagements de proximité.
Certaines entreprises de Lyon sont très attirées par Dardilly : 34 établissements venant de Lyon soit
près de 50% du total se sont délocalisés à Dardilly et ce sont surtout des établissements dont
l’activité est le commerce ou le service aux entreprises. Dans la seconde période, Lyon reste
prédominante avec 31 établissements sur 66, les délocalisations intracommunales sont relativement
peu importantes (seulement 15%). Le secteur d’activité le plus concerné est celui des services aux
entreprises.
To t a l To t a l
1 0 ,0 1 ,0
4 0 ,0
0
2 ,0 0
1 ,0 0 1 ,0 0
3.2.5. Conclusion
Dans ces pôles périphériques, on constate donc un faible nombre de délocalisations
intracommunales, mais des mouvements qui concernent les communes de l’ensemble de
l’agglomération. En schématisant, on peut voir sur les cartes que les établissements proviennent
toujours de zones plus proches du centre que celles vers lesquelles ils se délocalisent. On a donc un
fonctionnement du territoire de l’agglomération qui confirme le mouvement souvent décrit :
beaucoup d’établissements quittent la zone centrale et se localisent sur des communes plus
éloignées. Pour les communes de l’est lyonnais qui accueillent le plus d’activités industrielles,
beaucoup de délocalisations proviennent de Lyon et Villeurbanne et très peu de délocalisations se
font sur le centre de l’agglomération. Sur Dardilly, pôle tertiaire de l’agglomération, les liens avec
la commune de Lyon semblent également importants : les délocalisations pour près de la moitié
proviennent du centre.
Cependant les mouvements ne concernent pas, avec la même importance, l’ensemble du
territoire du Grand Lyon. On constate sur les cartes la constitution de "grappes" de lieux de
provenance ou de destination des délocalisations, signe que les mouvements se font dans une
proximité plus vaste que sur les pôles secondaires, mais qui concerne de préférence le secteur de
l’agglomération le plus proche.
3.3.1. Lyon
Les délocalisations de proximité à l'intérieur des mêmes arrondissements représentent
environ la moitié des délocalisations de la commune même de Lyon. Par ailleurs on a près de deux
fois plus d’établissements qui quittent Lyon que d’établissements qui viennent s’y installer.
Destination
Seulement 33% des établissements délocalisés à partir de Lyon, le font en dehors des 9
arrondissements de Lyon. Villeurbanne est la commune la plus attractive avec 202 établissements.
Les activités les plus concernées sont l’industrie (56/202) le commerce (45/202) et les services aux
entreprises (43/202). Le même phénomène se reproduit sur la seconde période : la commune de
Lyon se délocalise beaucoup sur elle-même et Villeurbanne reste très attractive (244 établissements
sur 1 220).
Origine
Lyon attire peu d’établissements de l’extérieur, seulement 513 établissements dans la
première période sur 2 511. La seule commune significative est Villeurbanne (129/2 511) avec des
établissements du tertiaire, en particulier des services aux entreprises, du commerce et de
l’industrie. Sur la seconde période on a des résultats équivalents : Villeurbanne arrive en tête avec
128 établissements sur 2 515.
To t a l
To t a l
244
128
3 ,0
4 ,0
1 ,0
1 ,0
3.3.2. Villeurbanne
Destination
Si l’on excepte les 40% intrazone, 129 établissements partent sur Lyon, soit seulement 21%.
Vaulx-en-Velin vient ensuite avec 37 établissements dont 19 dans l’industrie. Les mêmes
caractéristiques se retrouvent sur la seconde période.
Origine
44 % des délocalisations sur Villeurbanne viennent de Villeurbanne elle-même. Lyon
représente 202 établissements délocalisés sur 554, soit près de 40%. Il existe une attirance
réciproque avec le troisième arrondissement. On peut noter également que le 6° arrondissement
délocalise principalement des établissements de l’industrie et des services aux entreprises. Dans la
seconde période, les délocalisations intrazone sont moins importantes (226/563 soit 39%) et Lyon a
un poids plus important (42%).
T ot a l T o t al
226 226
4 ,0
4 ,0
1 ,0 1 ,0
Les parties centrales de l’agglomération restent des zones fonctionnant très fortement sur
elles-mêmes. Cependant les établissements contraints à quitter le centre semblent se délocaliser au
plus près. Lyon dans son ensemble perd plus d’établissements qu'elle n’en attire tandis que
Villeurbanne semble équilibrer ses flux.
3.4. Conclusion
ET EMERGENCE DE POLES
A la lumière des grandes tendances présentées dans les chapitres précédents, il faut
maintenant mettre en évidence l’existence de territoires particulièrement attractifs au sein de la
grande agglomération lyonnaise. On revient au préalable sur les grands facteurs de localisation, en
mettant notamment l’accent sur les questions de distance et de proximité.
Dans une deuxième partie, sont présentés rapidement les travaux effectués afin de
caractériser les communes et de sélectionner les territoires communaux « les plus intéressants ».
Dans la troisième partie, les « secteurs moteurs » de l’économie de l’agglomération
lyonnaise sont définis et localisés.
La quatrième partie, à travers l’analyse du poids des secteurs moteurs par type de commune,
met en évidence les territoires les plus attractifs, et donc les pôles de développement de
l’agglomération lyonnaise.
C’est sur certains de ces pôles, présentés dans la cinquième partie, qu’a été réalisée une
enquête auprès d’établissements appartenant à des secteurs moteurs. L’analyse des résultats de cette
enquête fait l’objet des chapitres 5 à 8 de ce rapport.
128 Chapitre 4. Grandes tendances de localisation et émergence de pôles
La théorie économique enseigne que les localisations des activités ou de l’habitat sont
déterminées par la distance au centre et par le prix du foncier qui lui-même décroît en fonction de
la distance au centre. Il y a donc trois éléments étroitement dépendants : la superficie occupée au
sol, le prix du foncier et la distance au centre.
Toutefois l’absence de données suffisantes concernant tant le prix du foncier (déterminé le
plus souvent sur quelques transactions) que les surfaces occupées ne permet pas de pousser très
loin l’analyse de la répartition des activités en fonction de ces facteurs.
Par ailleurs, la recherche de la proximité des activités de même nature ou de l’ensemble des
activités est également à la source du phénomène de concentration sur les espaces déjà les plus
dotés.
Avant de passer à une analyse plus spécifique tant en termes de secteurs d’activité que de
territoires, les facteurs de proximité et de distance au centre peuvent être analysés à l’aune de la
répartition globale des activités sur le périmètre retenu.
1.1. La proximité
La proximité des autres activités peut être testée en comparant les nouvelles localisations
d’activités aux activités déjà existantes sur la zone considérée. Par rapport aux établissements
existants au 31 mars 1996, nous définissons comme nouvelle localisation, une localisation
effectuée de 1993 à 1996 (année d’inscription au fichier SIRENE égale ou postérieure à 1993).
En raisonnant au niveau communal, certes très artificiel dans certains cas, un biais est
introduit puisque la proximité d’activités présentes sur une commune mitoyenne peut effectivement
jouer. Il s’agit cependant là de tester les grandes tendances, sans rentrer dans des préoccupations de
regroupements territoriaux qui dépasseraient le cadre de cette étude.
Ainsi, l’influence du stock d’établissements déjà existants sur les nouvelles localisations est
testée selon les modalités suivantes :
- les nouveaux établissements en fonction du nombre total d’établissements par commune,
- les nouveaux établissements industriels en fonction du nombre total d’établissements par
commune et du nombre total d’établissements industriels par commune, ainsi que les nouveaux
locaux d’usine en fonction du nombre total d’établissements industriels par commune,
- les nouveaux établissements tertiaires en fonction du nombre total d’établissements par
commune et du nombre total d’établissements tertiaires par commune, ainsi que les nouveaux
locaux de bureau en fonction du nombre total d’établissements tertiaires par commune.
1.1.1. Les nouveaux établissements en fonction du nombre total d’établissements par commune
Les courbes de concentration de l’ensemble des établissements de plus de 1 salarié, et parmi
ceux-ci des récents, montrent une répartition très similaire, les récents étant un peu plus concentrés
(comme on peut le voir sur le graphique 4.1).
Par ailleurs, le graphique 4.2 suggère une adéquation quasi linéaire entre les récents et le
stock.
80 1200
Nb d'établissements récents
% des établissements
70
1000
60
800
50
40 600
30
400
20 total
récents 200
10
0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 1000 2000 3000 4000
% des communes Nb d'établissements par commune
Afin de tester les éventuelles corrélations entre la distribution des établissements récents par
commune et la distribution de l’ensemble des établissements par commune ont été effectuées les
régressions présentées dans le tableau 4.1, tout d’abord pour l’ensemble des communes, puis pour
les plus petites et enfin pour les communes ni trop petites ni trop grosses.
Ainsi, la corrélation entre le nombre d’établissements de 1 salarié et plus et le nombre
d’établissements récents de 1 salarié et plus par commune est bonne si on se réfère à la seule valeur
du R2 (R2 = 0,99) pour l’ensemble des communes (Tableau 4.1).
Un tel résultat, pris au pied de la lettre signifierait qu’il y a une adéquation presque parfaite
entre la distribution du stock par commune et la distribution des établissements récents, par une
simple relation linéaire. Ce qui sous entendrait que le volume de récents serait directement lié au
stock par un facteur multiplicatif, qui serait dans ce cas de 0,348, c’est-à-dire environ un tiers.
Toutefois, ces « bons » résultats sont dus en grande partie aux quelques communes les plus
grosses (les neuf arrondissements de Lyon et Villeurbanne) qui, à travers les quelques points les
plus élevés, tirent la courbe. On remarque ainsi que seuls Villeurbanne et quelques arrondissements
de Lyon dépassent les 1500 établissements de 1 salarié et plus en 1996.
Par ailleurs les plus petites communes introduisent beaucoup de bruit dans l’analyse. Ainsi la
corrélation est assez mauvaise, et c’était prévisible, pour les communes les plus petites, ayant
moins de 20 établissements de 1 salarié ou plus en 1996 (Tableau 4.1).
Si on exclut le centre (Lyon et Villeurbanne) et les communes les plus petites on obtient
alors un nombre d’observations plus faible, mais pour lequel la corrélation reste « bonne »
(R2=0,98).
En « réduisant » l’observation à ces 281 communes, ayant plus de 20 établissements de 1
salarié ou plus et hors Lyon et Villeurbanne, on voit bien apparaître à la fois la proximité des
courbes et une légère tendance à la concentration des activités récentes par rapport au stock
(graphique 4.3).
90 400
80
70
% des établissements
Nb de récents 300
60
50
200
40
30 total
100
20
récents
10
0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 200 400 600 800 1000 1200 1400
% des communes Nb d'établissement total
On voit également apparaître sur le graphique 4.4 une attirance relative plus forte des
communes déjà les mieux dotées (points au dessus de la diagonale). Il y a donc une légère tendance
à la concentration des établissements récents.
Cette tendance est plus forte pour les établissements de taille plus importante. En effet, les
courbes de concentration tracées pour les établissements « récents » de plus de 10 salariés, puis
pour ceux de plus de 20 salariés et enfin pour ceux de plus de 50 salariés, montrent bien la plus
forte concentration des établissements récents de taille plus importante, comme on peut le voir sur
le graphique 4.5.
100 100
% des établissements
90 90
% des établissements
80 80
70 70
60
60
50
50 40
40 30
30 20
20 10
10 0
0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 % des communes
% des communes
Récents Rec +10 sal. Récents Rec +10 sal.
Rec +20 sal. Rec +50 sal. Rec +20 sal. Rec +50 sal.
Toutefois cette concentration accrue des établissements de taille plus importante sur un plus
petit nombre de communes ne se fait pas de manière systématique sur les communes au départ les
plus dotées en établissements.
Les courbes de concentration sont en cela quelque peu trompeuses.
Si on représente les courbes de concentration en gardant comme ordre de représentation
l’ordre initial en fonction du nombre total d’établissements, et non en fonction de l’ordre croissant
de chacune des courbes, on voit alors que la répartition des établissements de taille plus importante,
est certes globalement plus concentrée mais qu’elle ne s’effectue pas seulement sur les seules
communes au départ les plus dotées en établissements (graphique 4.6).
Si globalement le volume des établissements récents semble plutôt bien corrélé linéairement
au stock d’établissements par commune, cette relation est moins évidente dès que l’on prend des
établissements de taille supérieure. Ainsi la corrélation linéaire entre les établissements récents et le
stock global décroît en fonction de la taille des établissements pris en compte.
90 80
80 70
Nb de récents industriels
70 60
% établissements
60 50
50
40
40
30
30 total industrie
20
20
récents
10 10
industriels
0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 200 400 600 800 1000 1200 1400
% communes Nb d'établissements par commune
La corrélation entre les deux distributions est cependant plus faible que celle obtenue pour
l’ensemble des récents (R2 = 0,79). Le graphique 4.8 illustre bien cette plus grande dispersion pour
les communes ayant le plus d’établissements.
80
70
60
60
50
50
40
40
30
30
20 20
10 10
0 0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240 260 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240 260
Nb d'étab. industriels par commune Nb d'étab. industriels par commune
70
60
% établissements
60
50
50
40
40
30
30 total tertiaire
20
20
récents 10
10
tertiaires
0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 200 400 600 800 1000 1200 1400
% communes Nb d'établissements par commune
Cette plus forte concentration ne se fait pas de manière régulière en fonction du volume
global d'établissements présents dans chaque commune, comme le suggère le graphique 4.12 et le
confirme un R2 égal à 0,78.
90
80
60
60
50
50
40
40
30 30
20 20
10 10
0 0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Nb d'étab. tertiaires par commune Nb d'étab. tertiaires par commune
Là encore, comme pour l’industrie, l’adéquation entre les établissements tertiaires récents et
le stock est plutôt bonne, avec un R2 de 0,97. On remarque par ailleurs sur le graphique 4.13 que
les communes les plus dotées en établissements tertiaires semblent moins attirer ces derniers
proportionnellement (les points sont sous la diagonale).
De la même manière il semble y avoir un lien assez fort entre les bureaux récents et le stock
d’établissements tertiaires (R2 = 0,96).
A défaut de pouvoir utiliser des informations précises sur les liens entre localisation des
activités et prix du foncier sur l’ensemble de la zone, une approche complémentaire a été tentée à
partir d’une analyse des localisations en fonction de la distance au centre de l’agglomération.
L’hypothèse initiale est que plus on s’éloigne du centre, plus le prix du foncier est faible. En
conséquence, les activités demandant de grandes emprises au sol doivent avoir intérêt à se localiser
d’autant plus loin du centre que la surface demandée est importante.
La vérification de cette hypothèse n’est pas sans soulever de nombreux problèmes.
- d’abord les activités ne demandent pas toutes la même disponibilité en terrain,
- en outre les établissements, pour une même activité, peuvent correspondre à des
fonctions et à des locaux très différents : usine, entrepôt, bureau, local commercial,
avec uniquement des locaux construits ou avec des parkings, des aires de stockage,
des réserves d’extension...
- ensuite, selon le type d’activité et de technique utilisée pour une même activité, un
établissement peut avoir besoin de disposer d’une superficie plus ou moins vaste,
- enfin, il n’y a pas de source statistique générale indiquant pour chaque activité son
emprise au sol et l’importance de la superficie construite.
Par ailleurs les localisations actuelles des établissements sont le résultat d’un processus qui
s’est développé sur une période longue. Certains ont été repris par des entreprises plus récentes
sans que ceci soit bien vérifiable dans le fichier ; d’autres traduisent des opportunités ou des
stratégies à long terme impliquant des possibilités d’extension.
Les progrès techniques sur les véhicules et le développement des infrastructures nous
incitent à revoir la manière dont est prise en compte la distance et la notion de distance elle-même.
Est-ce toujours la distance physique au centre qui est déterminante ? et quelle distance physique ?
ou le temps d’accès à ce centre ? ou encore la distance aux axes principaux (infrastructures
autoroutières) ?
Nous nous appuierons pour tester ces différentes distances sur le modèle de répartition de
Bussière amendé (E. Tabourin et al., 1995) au sein duquel nous ferons varier la distance.
1.2.1. Le modèle de Bussière et son amendement, appliqués à la répartition cumulée des activités
René Bussière (E. Tabourin et al., 1995) développe dans les années 70 un modèle de
localisation résidentielle dans la tradition néo-classique, basé sur des hypothèses générales de
concurrence pure et parfaite et de rationalité des agents économiques et des hypothèses plus
spécifiques fortes selon lesquelles l’emploi est concentré au centre, au sein du CBD (Central
Business District), l’espace est homogène et il n’y a pas de direction privilégiée. L’analyse de la
surface est donc réduite à la seule variable distance.
En partant d’une analyse des densités, Bussière propose alors de raisonner en population
cumulée en fonction de la distance, c’est à dire la population totale P(r) comprise dans un certain
rayon (r) par rapport au centre de l’agglomération :
2πA
P(r ) = * [1 − (1 + br )e ( − br ) ]
b2
où - A est la densité extrapolée au centre,
- b est le taux de décroissance exponentielle de la densité par rapport au
centre (mesure de l’étalement urbain en tâche d’huile),
- r est la distance au centre.
Selon cette formulation, la courbe de la population cumulée a une asymptote horizontale,
signifiant qu’au delà d’une certaine distance il n’y a plus de population additionnelle.
L’analyse de la répartition de la population peut alors être effectuée en fonction de la pente
de la courbe de cumul (plus ou moins grande concentration) et en fonction de la différence entre les
courbes obtenues à deux dates. On peut ainsi mettre en évidence l’étalement urbain.
René Bussière a montré que cette formulation fonctionnait correctement sur Paris de 1911 à
1968. Toutefois, des travaux postérieurs (A. Bonnafous et E. Tabourin, 1995) et réalisés sur des
rayons plus importants ont montré, notamment sur Lyon, que s’il y avait une asymptote, celle-ci
n’était pas horizontale. Ces derniers ont donc proposé un amendement pour exprimer la population
cumulée.
La formule de Bussière amendée devient donc
2πA
P(r ) = * [1 − (1 + br )e ( − br ) ] + Kr
b2
70000
1996
60000 1990
Nombre d'établissements
50000 1982
40000
A b K
30000
1982 2027 0,73 554
20000 1
1990 1764 0,61 673
10000
5
0 1996 1430 0,55 766
0 10 20 30 40 50 1
distance au centre (en km)
1 Ce type de représentation a été utilisé dans les chapitres 2 et 3 pour mettre en évidence l’évolution des
localisations des établissements en 1982, 1990 et 1996.
50000
45000
40000
35000
30000
25000
Nbre cumulé établissements
20000
Nbre théorique cumulé établissements
15000 (A=80,3 et b=0,11)
Nbre théorique cumulé établissements
10000 (A=-16,4 b=0,03 et K=1970)
5000
0
5
5
11
14
17
20
23
26
29
32
35
38
41
44
0
,5
,5
,5
,5
,5
,5
,5
,5
,5
,5
,5
4,
6,
9,
12
15
18
21
24
27
30
33
36
39
42
km
Source : F. Barbier, R. Bioud, C. Paulo, N. Schoenauer, DEA Economie des Transports, 1998-1999.
2 Les différents tests présentés ici, tant pour la distance réseau que les distances temps ont été produits par
Franck Barbier, Rachid Bioud, Christelle Paulo et Nancy Schoenauer lors du séminaire « Localisation »,
DEA d’Economie des Transports, 1998-1999.
3 Les jeux d’hypothèses sont très longs à produire. Les calculs sont effectués arc par arc, après chaque
modification des hypothèses et nécessitent des approximations fortes notamment quant à la définition des
vitesses. Celles-ci n’ont pas été identifiées commune par commune, mais pour l’ensemble des réseaux
urbains d’un côté et l’ensemble du réseau interurbain de l’autre.
50000
45000
40000
35000
30000
25000
Nbre cumulé établissements
20000
10000
5000
0
11
14
17
20
23
26
29
32
35
38
41
44
47
50
53
56
59
62
65
68
71
77
80
0
mn
50000
45000
40000
35000
30000
25000
20000
Cumul observé
15000 Bussière simple : a = 27 , b = 0,06
10000
5000
0
10
13
15
17
19
21
23
25
27
29
31
33
35
37
39
41
43
45
47
49
51
53
55
57
59
61
63
65
67
69
71
76
78
80
0
8
temps en mn
50000
45000
40000
35000
30000
25000
Nbre cumulé d'établissements
20000
Nbre théorique cumulé
15000
d'établissements (A=47,45, b=0,08)
10000
5000
0
1
5
11
15
18
21
24
27
30
33
36
39
42
45
48
51
54
57
60
63
66
69
72
75
79
85
0
10
12
temps en mn
Source : F. Barbier, R. Bioud, C. Paulo, N. Schoenauer, DEA Economie des Transports, 1998-1999
On remarque tout d’abord que c’est la formulation de Bussière simple qui représente le
mieux la réalité, dans les trois cas de figure. Cela renforce donc l’analyse de l’amendement comme
un correctif lié aux facilités de circulation.
Par ailleurs, l’adéquation la moins mauvaise entre le cumul observé et le cumul estimé en
fonction du temps d’accès au centre parmi les trois proposées ici correspond au cas de forte
congestion.
Ainsi la répartition observée peut être représentée par une formulation de type Bussière
simple appliquée au temps d’accès au centre, dans le cas d’une ville fortement congestionnée.
0,9
0,8
0,7
% cumulé d'établissements
0,6
0,5
N om bre d 'é tab lissem e nts cum u lés
0,3
0,2
0,1
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 16 17 18 20
km
Source : F. Barbier, R. Bioud, C. Paulo, N. Schoenauer, DEA Economie des Transports, 1998-1999.
Là également une formalisation de type Bussière simple permet de représenter la réalité. Elle
traduit une préférence des activités économiques (et parmi celles-ci plutôt les activités industrielles)
pour la proximité des échangeurs. Cela est toutefois un peu biaisé par la bonne dotation en
infrastructures autoroutières des communes des première et deuxième couronnes.
Afin de mettre en évidence les territoires les plus dynamiques, une analyse typologique a été
menée, en fonction de la structure des activités économiques par commune. Sur les 552 communes,
ce travail a permis d’en sélectionner 206, sur lesquelles l’analyse de la répartition des activités
industrielles et tertiaires est ensuite réalisée.
L’analyse typologique a été effectuée en fonction de deux choix initiaux relatifs au degré de
finesse retenu pour les structures d’activités, le premier en 8 postes 4, et le second en 14 postes 5.
Le croisement entre les deux typologies présentées précédemment fait ressortir les profils de
communes : certains ne concernent que les communes les plus petites, qui n’ont que peu
d’établissements, d’autres à l’inverse regroupent une grande partie des établissements (Cf. les
tableaux croisés joints en annexe A.4.1).
Ainsi, trois groupes de communes concentrent à eux seuls 92,5% des « nouveaux »
établissements (c’est-à-dire inscrits au fichier SIRENE entre 1993 et 1996) non agricoles ayant 3
salariés ou plus.
Ces trois groupes sont caractérisés ainsi :
Type A : Les 46 communes de ce groupe correspondent à des communes au profil plutôt
industriel, et dont les activités prépondérantes sont la construction et le
commerce, la part des services étant quand même assez forte. Ce sont de petites
communes qui ont encore une activité agricole importante et sont dispersées sur
la périphérie éloignée (ST10/N8A4, Annexe A.4.1, page 295).
Type B : Pour ce groupe de communes (136 communes), la moyenne des activités
agricoles est de 6,4% (la part de ces activités étant toujours inférieure à 21%).
Les activités prépondérantes sont les commerces et services. Ce sont de grosses
communes situées en première et deuxième couronne de l’agglomération
lyonnaise et des villes secondaires(ST10/N8A3, Annexe A.4.1, page 295).
Type C : Les 24 communes de ce groupe sont les plus tertiaires et également les plus
grosses. Les activités prépondérantes sont les services (publics et aux
entreprises) et les commerces. Les 9 arrondissements de Lyon, Villeurbanne et
quelques communes très proches constituent l’essentiel de ce groupe
(ST11/N8A3, Annexe A.4.1, page 295).
C’est donc sur ces 206 communes qu’est analysée plus en détail la répartition des activités
motrices.
Carte 4.1 : Carte des 206 communes retenues en première phase (Ces communes concentrent
91% du nombre d’établissements non agricoles de 3 salariés et plus et 92,5% du
nombre de « nouveaux établissements » non agricoles de plus de 3 salariés, le reste
étant réparti sur les autres communes du périmètre des 45 kilomètres)
Quel est le moteur du développement ? Cette question n’est pas nouvelle et a nourri nombre
de travaux théoriques, notamment sur la croissance urbaine, et d’approches empiriques. Selon
P.H. Derycke (1979), l’instrument de prévision de la croissance urbaine le plus simple est la théorie
de la base selon laquelle les fonctions exportatrices de la ville sont à l'origine d'effets
multiplicateurs et constituent en quelque sorte le moteur de sa croissance future. Le fondement de
cette théorie réside dans une analyse dichotomique de la ville, en cela qu'elle assure deux séries de
fonctions. La première est la satisfaction des besoins courants de la population urbaine. La seconde
vise à satisfaire une clientèle extérieure à la ville. Ces activités exportatrices représentent la base
économique de la ville orientée vers l'extérieur et le moteur de sa croissance future. Ainsi les
activités basiques, ou exportatrices, seront par définition celles qui n’apparaissent pas de la même
manière dans toutes les villes. Il sera donc possible d’identifier des moteurs comme étant les
activités dont le poids dans une ville donnée est notablement supérieur au poids le plus faible
rencontré au sein des villes comparables. Malgré ses nombreuses limites 6, la théorie de la base a
ainsi été maintes fois mobilisée du fait de sa simplicité et de son applicabilité.
Notre approche des secteurs moteurs s’appuiera donc sur une recherche préexistante sur
l’agglomération lyonnaise visant à définir des secteurs moteurs. Nous avons jugé nécessaire de la
compléter par une meilleure prise en compte des établissements nouvellement implantés.
6 Les principales réserves émises par P.H. Derycke à l’encontre de la théorie de la base sont de trois types :
La ventilation entre secteurs basiques et non basiques est source de difficultés. Une même activité peut
être classée différemment suivant le type d'entreprise. Et, au sein même d'une entreprise, il n'est pas
forcément évident d'effectuer une distinction entre la partie destinée aux besoins de la population et celle
vouée à l'exportation.
La définition de l'unité de mesure est déterminante. La manière dont la base est mesurée a en effet une
importance fondamentale sur le résultat.
Les multiplicateurs d'emploi et de population sont variables à la fois dans le temps et dans l'espace.
L'apparition de certaines situations non prévues initialement, comme le chômage de longue durée,
peuvent ainsi modifier les multiplicateurs. Les activités étant d'autre part très liées à la taille de la ville,
celle-ci a une influence certaine sur les résultats.
Les évolutions les plus récentes peuvent être appréhendées à travers les nouvelles
inscriptions au fichier SIRENE. La variable « Année » du fichier SIRENE reflète la date
d’inscription dans ce fichier. Cette date correspond ainsi soit à la date d’installation de
l’établissement sur la commune considérée (que ce soit une création d’établissement ou une
délocalisation) soit à la date de son rachat par une autre entreprise, soit à une cession, l’activité
restant au même endroit.
En se limitant aux établissements localisés sur les 206 communes retenues précédemment on
peut ainsi identifier parmi les secteurs d’activité ceux qui en 1996 ont le taux d’établissements
« récents » le plus élevé. Un établissement sera considéré comme récent, dès lors que l’année
d’inscription au fichier SIRENE est égale ou postérieure à 1993. On fait également l’hypothèse que
le taux de disparition entre 1993 et 1996 est suffisamment faible pour pouvoir être négligé.
Par ailleurs, on ne retient, a priori, que les secteurs industriels et tertiaires et plus
précisément, les industries manufacturières (code D en APET17), et pour le tertiaire les activités
financières (code I) ainsi que l’immobilier et les services aux entreprises (code J).9
Pour chacun de ces secteurs d’activité « agrégés », ont été calculés le nombre
d’établissements de 1 salarié et plus existant au 31 mars 1996, le nombre d’établissements de 1
salarié et plus inscrits au fichier SIRENE depuis 1993, et la part d’établissements nouvellement
inscrits, appelés « récents ».
Concernant les critères de sélection des secteurs moteurs une distinction doit être introduite
selon que l’on aborde les activités industrielles ou les activités tertiaires. En effet le critère de « part
d’établissement récents » n’a pas la même signification dans l’industrie et dans le tertiaire, secteur
fortement créateur d’emploi et d’établissements. Les critères de dynamisme retenus seront donc
différents pour les activités industrielles et les activités de service.
L’analyse détaillée par secteur d’activité (Cf. annexe A.4.3) nous permet d’identifier les
secteurs industriels les plus dynamiques ou « moteurs ».
On retient ainsi comme secteur moteur industriel les secteurs répondant aux critères
suivants :
- nombre de nouvelles inscriptions au fichier SIRENE supérieur à 50 (il faut en effet un
effectif d’établissements récents suffisamment important, permettant notamment de
procéder à l’enquête).
et
- part d’établissements « récents » supérieure à 30%.
ou
- présence dans le secteur de plusieurs moteurs identifiés par l’étude de 1996
(et c’est notamment le cas pour la fabrication de matières plastiques).
9 La nomenclature fine au niveau APET700 étant trop détaillée, avec des effectifs d’établissements par
secteur fin très faibles, des regroupements ont été effectués selon les activités (Cf. Tableaux 4.2 et 4.4).
Ces regroupements correspondent pour certains aux classes de la NAF 60 selon l’INSEE, sont plus
détaillés ou au contraire plus regroupés pour d’autres.
Ces choix de regroupement a priori selon la nature des activités orientent bien évidemment la sélection
faite. Ils sont, en tant que tels, discutables, comme tout regroupement. Ils nous semblent cependant à
même de permettre l’analyse de l’adéquation activité/localisation.
Outre cette règle, d’autres considérations nous conduisent également à ne pas retenir comme
moteurs, certains secteurs qui répondaient à ces critères. Ainsi, en ce qui concerne les industries
diverses, l’essentiel des établissements « récents » correspond à des officines de bijouterie,
joaillerie, orfèvrerie (53 sur les 93), plus proches d’activités commerciales qu’industrielles. Ces
activités ne sont donc pas retenues.
On peut noter par ailleurs que les industries agricoles et alimentaires, importantes par leur
nombre (ainsi que le nombre absolu de nouvelles inscriptions au fichier SIRENE), n’ont pas été
retenues car elles correspondent à des activités de type boucherie, boulangerie, ... dont la répartition
est liée directement à la population et ne pose pas de grand problème d’identification. De la même
manière, ne sont pas sélectionnées, malgré le nombre absolu élevé d’établissements, les industries
du textile de l’habillement et du cuir, dont le tissage des soieries.
On retiendra donc comme moteurs industriels, les activités suivantes :
Par rapport aux 8 « pôles majeurs » identifiés dans l’étude « Economie et Humanisme -
Grand Lyon DAEI » de 1996, outre l’élargissement des secteurs, on ajoute le secteur de
l’imprimerie, édition qui semble particulièrement « dynamique » d’après les chiffres ci-dessus. On
ne retrouve pas, par contre, les pôles chimie, pharmacie et automobile, du fait du trop faible
nombre d’établissements concernés, ni le pôle logistique écarté a priori.
Par ailleurs, l’ensemble des activités retenues comme « motrices » regroupe environ la
moitié des établissements industriels, que ce soit en stock 1996 ou pour les plus récents. Par rapport
à l’étude citée précédemment, on a retenu de fait une vision extensive des secteurs moteurs.
L’analyse plus précise de l’origine des établissements industriels « récents » met en évidence
des moteurs qui correspondent plutôt à des établissements ayant effectivement « bougé » au sein du
périmètre considéré.
Comme pour l’industrie, l’analyse détaillée par secteur d’activité (Cf. annexe A.4.4) permet
d’identifier les secteurs tertiaires les plus dynamiques ou « moteurs ».
L’étude « Economie et Humanisme - Grand Lyon DAEI » de 1996 ne révélait que deux
moteurs tertiaires.
Or le dynamisme des activités tertiaires ne peut pas être appréhendé seulement par le poids
de l’activité en matière d’emploi. Pour ce secteur plus que pour l’industrie, la propension à la
création ou à l’installation d’établissements est un indicateur pertinent.
On retiendra comme secteur moteur tertiaire les secteurs répondant aux critères
suivants :
- nombre de nouvelles inscriptions au fichier SIRENE supérieur à 250 et part
d’établissements « récents » supérieure à 35%.
ou
- présence dans le secteur, d’un moteur identifié par l’étude de 1996 (c’est le cas pour la
recherche/développement).
Les activités « auxiliaires financiers et d’assurances » répondaient à nos critères. Nous avons
cependant fait le choix de ne pas les retenir en tant que « moteur » dans notre étude. En effet ces
établissements correspondent pour la plupart à des guichets qui suivent globalement la répartition
de la population. Sont donc retenus comme moteurs tertiaires, les activités suivantes :
L’ensemble des activités retenues comme « motrices » regroupe plus de la moitié des
établissements tertiaires, tant pour l’ensemble des établissements que pour les plus récents.
La carte des moteurs industriels indique très clairement une forte concentration sur
l’agglomération lyonnaise et l’existence de « moteurs » dans quelques centres secondaires autour
notamment des communes de Villefranche-sur-Saône au nord de Lyon et Saint-Chamond à l’ouest
et dans une moindre mesure, les communes de Vienne, Bourgoin-Jallieu et Givors. Au sein de
l’agglomération lyonnaise les moteurs industriels sont localisés à l’est comme l’ensemble de
l’industrie.
10 Les ronds « vides » concernent des communes dépassant le seuil intermédiaire indiqué dans la légende.
Ainsi le seuil est de 50 établissements pour la carte 4.2, et de 20 établissements pour la carte 4.3.
Carte 4.3 : Les moteurs industriels « récents » (Nombre d’établissements moteurs de 1 salarié et
plus au 31 mars 1996 et inscrits au fichier SIRENE depuis 1993 sur les 206 communes
retenues)
La carte de moteurs « récents » fait mieux ressortir les communes les plus accueillantes pour
ce type d’activités. On retrouve là les communes citées ci-dessus à la quasi exclusivité de toutes les
autres. Les activités industrielles, globalement en perte de vitesse, lorsqu’elles se développent ou se
délocalisent le font en des points peu nombreux et bien identifiés.
Si on s’intéresse plus particulièrement aux moteurs industriels ayant réellement fait l’objet
d’un choix de localisation (créations pures ou réinstallations après transfert, carte 4.3) on ne voit
pas de différence avec les cartes précédentes. Par contre la distinction entre création pure et
réinstallation est intéressante. Ainsi, la carte des créations pures fait apparaître deux sites attractifs
en dehors de l’agglomération lyonnaise, avec Saint-Chamond et Villefranche-sur-Saône, alors que
les délocalisations se font au plus près de Lyon.
Carte 4.4 : Les moteurs industriels en création pure ou réinstallés après transfert
(Nombre d’établissements moteurs de 1 salarié et plus par commune au
31 mars 1996 sur les 206 communes retenues)
Carte 4.5 : Les moteurs industriels en Carte 4.6 : Les moteurs industriels
création pure réinstallés après transfert
En ce qui concerne les activités tertiaires on retrouve là encore la très nette prédominance de
l’agglomération lyonnaise (centre et ouest) et des pôles secondaires en nombre peu élevé parmi
lesquels principalement les communes de Vienne et Villefranche-sur-Saône et dans une moindre
mesure, Bourgoin-Jallieu ainsi que des communes de l’Est de l’agglomération lyonnaise comme
Vénissieux et Saint-Priest.
Carte 4.9 : Les moteurs tertiaires en création pure ou réinstallés après transfert
(Nombre d’établissements moteurs de 1 salarié et plus par commune
au 31 mars 1996 sur les 206 communes retenues)
Carte 4.10 : Les moteurs tertiaires en Carte 4.11 : Les moteurs tertiaires
création pure réinstallés après transfert
L’ensemble de ces cartes permet d’identifier les principaux lieux d’attraction des activités,
qu’une analyse plus fine doit maintenant confirmer.
Pour la sélection des terrains d’enquête, sont privilégiés la présence d’activités définies
comme « moteurs » (Cf. 4.1) et le dynamisme de ces territoires pour ces activités. Une synthèse
visant à combiner les deux grands types d’activités est possible en retenant des seuils spécifiques
différents par activité.
Ces territoires sont visualisés sur la carte 4.12, qui met en évidence, outre l’attractivité
toujours forte du centre, l’existence de pôles attractifs en dehors du centre et un développement des
établissements moteurs notamment industriels aux limites de la communauté urbaine.
Cette tendance à la concentration des activités motrices en des pôles biens définis est encore
plus visible si l’on restreint, même très peu, les seuils permettant de caractériser les dynamiques.
Carte 4.12 : Les territoires les plus attractifs pour les moteurs industriels et tertiaires (établie
sur l’ensemble des communes et pour les établissements de 1 salarié et plus)
En résumant les résultats de l’analyse détaillée effectuée par commune, les territoires les plus
attractifs pour les moteurs peuvent être regroupés en trois types selon qu’ils sont des lieux de
localisation des moteurs industriels, des moteurs tertiaires ou des deux types de moteurs.
On peut relever par ailleurs que certaines communes de la plaine de l’Ain (Montluel,
Meximieux, ...) présentaient le seuil minimal de moteurs. Toutefois, elles ne le dépassent que très
peu et on ne voit pas apparaître réellement de territoire attractif pour les moteurs sur cette plaine de
l’Ain.
Ainsi, les territoires mis en évidence ne surgissent pas au hasard d’une analyse empirique. Ils
sont soit des centres secondaires anciens, pour les plus éloignés, soit des zones d’emploi en proche
périphérie déjà identifiées en tant que telles depuis de nombreuses années.
Parmi les centres secondaires existants, il semble que Saint-Chamond ou Villefranche-sur-
Saône émergent en tant que noyaux périphériques d’agglomération. Les autres pôles identifiés, plus
proches du centre de la métropole lyonnaise, constituent des pôles d’emploi, mais sans
qu’apparaisse dans l’immédiat d’autre dynamique de centralité.
Carte 4.13 : Les communes retenues comme lieux privilégiés de développement des moteurs
industriels et tertiaires
Trévoux
Arnas
Gleize
Villefranche-sur-Saône
Limas
Vaulx-en-Velin
Dardilly
Ecully Genas
Chassieu
Lyon
Rive-de-Gier
Sorbiers
La Talaudière
Saint-Chamond
L'Horme Vénissieux
6. CONCLUSION
Ce chapitre a donc permis, après avoir mesuré l’impact des grands facteurs de localisation
sur la répartition des activités, de mettre en évidence une certaine forme de dynamisme de ces
territoires qui attirent les activités motrices (selon notre définition) tant industrielles que tertiaires et
qui se diversifient. Ces résultats nous semblent donc abonder dans le sens d’un développement
d’une polycentralité au sens de Lacour, les pôles émergents étant soit de « simples » pôles
d’emploi, soit des « noyaux périphériques d’agglomération », suggérant une évolution vers une
organisation urbaine polycentrique polyfonctionnelle (C. Lacour, 1996) au niveau de la « grande »
agglomération lyonnaise.
Toutefois une analyse plus précise des stratégies de localisation dans ces lieux « privilégiés »
est à faire, afin d’appréhender notamment les liens entre ces établissements et les différentes
composantes (caractéristiques au sens large, y compris les acteurs). C’est l’objet de l’enquête
présentée dans les chapitres suivants.
Afin de préciser les grandes tendances identifiées dans les chapitres précédents ainsi que les
stratégies des acteurs publics et privés, une enquête a été réalisée auprès de 153 établissements
définis comme moteurs, présents sur des communes définies parmi les plus attractives (voir
chapitre précédent).
Après une présentation de la méthode d’enquête et de l’échantillon d’établissements ainsi
constitué, seront présentées les principales caractéristiques des établissements enquêtés.
Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent les communes retenues pour l’enquête,
parmi les communes les plus attractives pour les établissements moteurs « récents », sont les
suivantes :
• Pôle de Saint-Chamond : communes de Saint-Chamond, Sorbiers, La Talaudière,
L’Horme, Rive-de-Gier
• Pôle de Villefranche-sur-Saône : communes de Villefranche-sur-Saône, Arnas,
Gleizé, Limas, Trévoux
• Pôles périphériques de Lyon : communes de Chassieu, Genas, Venissieux, Vaulx-
en-Velin, Ecully et Dardilly
La méthode retenue pour l’enquête était la réalisation d’entretiens semi-dirigés, sur la base
d’une grille d’entretien (Cf. annexe A.5.1) définie au préalable et d’un questionnaire fermé à
remplir à la fin de l’entretien (Cf. Illustration 5.1).
160 Chapitre 5. Une enquête auprès des établissements
Sur la base d’une première lecture des entretiens, une grille de codage unique a été retenue
afin de systématiser l’analyse des compte rendus d’entretiens. Cette grille de codage (Cf. annexe
A.5.2) est composée de deux pages reprenant les caractéristiques des entreprises et des
renseignements concernant la localisation, puis une ou plusieurs pages destinées aux entreprises qui
se sont délocalisées dans le passé.
Dans la seconde page apparaissent des éléments plus subjectifs notamment sur les critères
d’appréciation ou les raisons de localisation.
1. Sont tout d’abord recueillis les critères d’appréciation de la localisation actuelle. Ces critères
sont codés en fonction du simple fait qu’ils ont été ou non cités par la personne rencontrée lors
de l’entretien. Il s’agit là de faire ressortir les critères qui apparaissent « naturellement » dans
l’échange. Les items recensés sont ceux qui sont mentionnés dans le questionnaire fermé.
Ainsi, la comparaison avec les appréciations portées en fin d’entretien sur les mêmes critères,
mais cette fois-ci proposés les uns à la suite des autres, permettra notamment de relativiser les
avis donnés sur ces derniers.
2. Les informations « quantitatives » sur les fournisseurs et / ou les clients visent également à
mieux appréhender l’importance de la proximité à ceux-ci. Ces renseignements sont cependant
souvent très incomplets. De même la quantification des flux est très difficile.
3. Est indiqué ensuite l’effectif salarié total de l’établissement.
4. Après avoir passé en revue toutes les informations précédentes, il s’agit de faire ressortir les
raisons principales de la localisation de l’établissement. Aucune raison n’a été écartée ou
précodée dans un premier temps. Après synthèse, une liste de raisons principales a été définie
et une nouvelle lecture des questionnaires a permis pour chaque établissement de faire ressortir
les trois raisons déterminantes de la localisation, et, parmi celles-ci, la raison principale.
5. Enfin, est relevée la satisfaction ou non par rapport à la localisation actuelle et à une éventuelle
intention de délocaliser l’établissement ainsi que les raisons.
Les autres pages ne sont complétées que pour les établissements qui se sont délocalisés au
moins une fois. Il s’agit là de caractériser chacune des délocalisations.
Sur les territoires sélectionnés, ont donc été démarchés des établissements dont l’inscription
au fichier SIRENE était postérieure ou égale à 1993 (établissements définis comme « récents ») et
dont l’activité fait partie des activités « motrices » définies au chapitre 4. Suite au démarchage
téléphonique, 153 établissements ont ainsi pu être enquêtés, qui se répartissent ainsi :
Moteurs Edition, Plastique Travail Fabric. Fabric. Informa- Recherc., Act. Juri. Archit. Publicité Total
impri- caout- métaux, Machine Comp. tique développ comptab. Ingé-
merie chouc mécaniq. équipts électriq. ement conseil nierie
St Chamond- 3 2 12 6 5 2 0 3 2 0 35
Sorbiers-
La Talaudière-
L’Horme-
Rive-de-Gier
Villefranche- 3 3 6 4 3 5 1 4 5 3 37
Arnas-
Gleizé-
Limas-
Trévoux
Chassieu, 1 1 7 4 3 0 0 0 1 0 17
Genas
Venissieux 3 0 2 2 6 2 0 0 1 0 16
Vaulx-en-Velin 1 0 3 1 3 0 0 0 1 0 9
Lyon 5 0 0 0 0 5 3 4 5 1 23
Dardilly 0 0 2 1 1 0 0 2 2 0 8
Ecully 0 0 0 0 0 3 0 2 3 0 8
Total 16 6 32 18 21 17 4 15 20 4 153
Le tableau 5.1 met bien en évidence les choix effectués d’enquêter principalement des
établissements moteurs industriels dans les pôles identifiés comme plutôt industriels et des
établissements tertiaires dans les pôles identifiés comme tertiaires et des établissements industriels
et tertiaires dans les pôles mixtes comme Villefranche.
Les établissements enquêtés représentent en moyenne 13% des établissements moteurs
inscrits entre 1993 et 1996 sur les pôles retenus. On peut noter une très forte sous-représentation
des établissements sur Lyon. Celle-ci est due au grand nombre d’établissements présents sur les
deux arrondissements concernés et à un choix délibéré de limiter le nombre d’enquêtes à une
vingtaine sur la commune de Lyon. En ce qui concerne Vaulx-en-Velin, le choix a également été
fait de n’enquêter que quelques nouveaux établissements, la commune ayant déjà été largement
enquêtée lors de l’étude préliminaire.
Une effort particulier a été porté sur les pôles secondaires, composés de plusieurs communes.
La représentativité par moteur montre des taux de réponses très différenciés selon les
moteurs.
Tableau 5.3 : Représentativité de l’échantillon par moteur (sur les pôles retenus)
Nombre total de Nombre Part
Moteurs enquêtés moteurs d’établissements d’établissements
« récents » de 1 enquêtés enquêtés, en %
salarié et +
Edition, imprimerie 80 16 20,0 %
Industrie du caoutchouc et du plastique 15 6 40,0 %
Travail des métaux, mécanique 125 32 25,6 %
Fabrication de machines et 90 18 20,0 %
équipements
Fabrication d’équipements et de 96 21 21,9 %
composants électriques et
électroniques
Activités informatiques 157 17 10,8 %
Recherche et développement 10 4 40,0 %
Activités juridiques, comptables et de 356 15 4,2 %
conseil en gestion
Architecture, ingénierie et études 161 20 12,4 %
techniques
Publicité 77 4 5,2 %
Total 1167 153 13,1 %
On peut tout d’abord remarquer une plus faible représentation des activités tertiaires au sein
de l’échantillon, due en grande partie comme nous l’avons vu précédemment à une volonté initiale
de limiter le nombre d’enquêtes sur Lyon.
Tous pôles confondus, les taux d’enquêtes obtenus sont meilleurs pour les activités
industrielles, puisqu’ils sont tous supérieurs à 20%.
La représentativité par moteur peut être affinée, puisque le choix a été fait initialement
d’enquêter plutôt des établissements industriels sur les pôles industriels, et plutôt des
établissements tertiaires sur les pôles tertiaires.
Ainsi, les taux d’enquête par moteur industriel sur les pôles identifiés comme industriels ou
mixtes sont tous supérieurs à 25% et les établissements enquêtés représentent globalement un peu
moins du tiers de l’ensemble des établissements concernés.
Tableau 5.4 : Représentativité des établissements industriels par moteur, pour les pôles
industriels ou mixtes
Nombre total de Nombre de Part
Moteurs industriels sur les pôles moteurs moteurs d’établissements
industriels ou mixtes « récents » de 1 enquêtés enquêtés, en %
salarié et +
Edition, imprimerie 29 11 37,9 %
Industrie du caoutchouc et du plastique 12 6 50,0 %
Travail des métaux, mécanique 107 30 28,0 %
Fabrication de machines et 67 17 25,4 %
équipements
Fabrication d’équipements et de 56 20 35,7 %
composants électriques et
électroniques
Total 271 84 31,0 %
On peut ainsi considérer qu’il y a une bonne représentativité des établissements industriels
présents sur les pôles industriels ou mixtes.
On relève par ailleurs que 9 établissements industriels ont été enquêtés sur les pôles plutôt
tertiaires, dont 5 établissements d’édition-imprimerie sur Lyon, les quatre autres étant localisés à
Dardilly.
Concernant les activités tertiaires, le taux d’enquête concernant les pôles tertiaires ou mixte
n’est globalement que de 7%.
Tableau 5.5 : Représentativité des établissements tertiaires par moteur, pour les pôles
tertiaires ou mixtes
Nombre total de Nombre Part
Moteurs enquêtés sur les pôles moteurs d’établissements d’établissements
tertiaires ou mixtes « récents » de 1 enquêtés enquêtés, en %
salarié et +
Activités informatiques 144 13 9,0 %
Recherche et développement 10 4 40,0 %
Activités juridiques, comptables et de 312 12 3,8 %
conseil en gestion
Architecture, ingénierie et études 128 15 11,7 %
techniques
Publicité 68 4 5,9 %
Parmi les activités tertiaires enquêtées, et hors recherche et développement dont le nombre
total d’établissements est très faible, l’objectif d’une douzaine d’enquêtes par secteur a été atteint, à
l’exception du secteur de la publicité, ce secteur ayant très peu répondu favorablement à l’enquête.
On peut noter par ailleurs que 12 établissements tertiaires ont été enquêtés sur les pôles
plutôt industriels, dont 7 établissements sur le pôle de Saint-Chamond.
Si la représentativité de l’échantillon est beaucoup moins bonne pour le tertiaire que pour
l’industrie, le nombre et la diversité des établissements enquêtés permettront cependant de bien
identifier si des logiques différentes de localisation apparaissent, par pôle ou par secteur d’activité.
L’objectif de cette partie est de décrire les principales caractéristiques des établissements
enquêtés, avant de passer à l’analyse des stratégies de localisation. En effet, certaines
caractéristiques telles que la taille de l’établissement peuvent ne pas être neutres quant à ces
éventuelles stratégies.
La première caractéristique concerne la nature des personnes rencontrées lors des entretiens.
Les personnes interrogées occupent pour la plupart des postes de direction (102 directeurs ou
gérants, 18 responsables administratifs et 33 autres personnels) dont on peut légitimement penser
qu’ils les conduisent à être susceptibles de prendre ou de participer à des décisions en matière de
choix de localisation.
Autres personnels
22 %
Resp. Admin.
12 %
Directeur/gérant
66 %
La nuance entre la prise de décision et la participation à celle-ci tient au fait que les
établissements retenus dans l’enquête peuvent appartenir à des groupes dont la décision en matière
d’implantation de sites est prise au niveau de la direction générale de ce dernier et non uniquement
au niveau de l’établissement enquêté. Le nombre d’entreprises mono-établissements (104 sur 153),
sur lequel nous reviendrons, plaide pour une décision effective locale, mais les informations font
défaut quant à la composition de leur capital.
Les établissements enquêtés ont été pré-sélectionnés parmi les établissements définis comme
« récents » au moment de la sélection, c’est-à-dire inscrits dans le fichier SIRENE entre 1993 et le
premier trimestre 1996. Toutefois, la réalité des installations diverge quelque peu de ce premier tri.
(Cf. graphique 5.2).
On constate tout d’abord que certains établissements enquêtés se sont installés après 1996. Il
s’agit dans ce cas d’établissements, identifiés auparavant sur la zone et qui se sont délocalisés sur la
même zone après 1996. Ces établissements sont des moteurs inscrits récemment et répondent
effectivement à nos critères. La mémoire sera d’autant plus présente pour ces derniers.
D’autres établissements par contre se sont effectivement installés sur la zone avant 1993. Il
s’agit d’établissements qui ont fait l’objet d’une nouvelle inscription dans SIRENE sur la période
voulue mais pour lesquels il y a eu un changement dans l’activité, dans le statut ou qui ont pu être
rachetés. Parmi les 29 établissements concernés, 15 se sont effectivement installés sur la zone entre
1990 et 1992 et 14 avant 1990.
50
Nombre d'établissements enquêtés
40
30
20
10
0
< 90 90-92 1993 1994 1995 1996 1997 1998
Date d'installation sur le site
Le choix a été fait de garder l’ensemble des établissements enquêtés. Les changements
survenus sur la période 1993 - 1996 et ayant provoqué de nouvelles inscriptions dans SIRENE, ont
pu en effet conduire les responsables d’établissement concernés à poser l’éventualité d’une
délocalisation et a contrario à faire le choix de rester.
Le choix a été fait initialement d’enquêter plutôt les établissements de taille plus importante
pour chacun des secteurs d’activités retenus. Cependant, plus de la moitié des établissements
enquêtés sont de très petits établissements qui ont moins de 10 salariés. Ceci est relativement
normal pour certains, dans la mesure où les unités enquêtées sont des établissements nouvellement
implantés.
On peut toutefois relever que la part des petits établissements dans l’ensemble des moteurs
est beaucoup plus élevée, puisque sur les communes retenues 83% des « établissements moteurs
récents » ont moins de 10 salariés.
3 à 5 sal.
33 %
6 à 9 sal.
10 à 19 sal. 24 % 6 à 9 sal.
28 % 25 %
Pour l’industrie comme pour le tertiaire les établissements enquêtés ont des effectifs plus
importants que l’ensemble des moteurs récents présents sur la zone.
Parmi les établissements enquêtés, 94 se sont délocalisés au moins une fois et 43 sont des
créations. Les autres correspondent essentiellement à des rachats puis à des changements de
structure juridique.
Ainsi, parmi les établissements identifiés comme « récents », c’est-à-dire inscrits dans
SIRENE après 1993, 137 correspondent à des mouvements effectifs (soit 90% de l’échantillon).
10 % 10,5 %
Autres Autres
Création pure
28 %
Création pure
48 %
Délocalisation
42 %
61,5 %
Délocalisation
La part des établissements délocalisés est plus importante dans notre échantillon que pour
l’ensemble des établissements moteurs. Enfin, on peut souligner que près d’un quart des
établissements délocalisés ont effectué plusieurs délocalisations successives.
Multi
30 %
Mono
70 %
Graphique 5.6 : Les établissements enquêtés selon le statut d’occupation des locaux
Etablissements industriels Etablissements tertiaires
Propriétaire Propriétaire
12 % 8%
Autre locataire
Autre locataire
66 %
68 %
Par caractéristiques des lieux d’implantation sont entendus le type de zone sur laquelle sont
localisés les établissements et l’ancienneté de ces sites.
Autre 3% Autre 2 %
Tissu périurbain Tissu périurbain Zone industrielle
5% 13 % 15 %
Tissu urbain
17 %
Parc d'activités
Zone indust.
23 %
57 %
Parc d'activités
18 % Tissu urbain
47 %
Le type d’activité n’est bien évidemment pas neutre dans le choix de la zone d’implantation.
Ainsi les activités industrielles sont localisées essentiellement dans des zones industrielles
aménagées et dans une moindre mesure dans des parcs d’activités. Les activités tertiaires sont
localisées essentiellement dans le tissu urbain, mais également pour une part importante (20%)
dans des parcs d’activités et pour quelques unes dans des zones industrielles.
Ainsi, les parcs d’activité sont des lieux retenus aussi bien par des activités tertiaires que par
des activités industrielles.
Depuis 1990
17 %
Avant 1970
43 %
1970-1990
40 %
Les locaux sont caractérisés par un critère relatif à leur état général, selon l’appréciation de
l’enquêteur, et à leur ancienneté.
Graphique 5.9 : Répartition des établissements selon l’état des locaux et le secteur d’activité
Etablissements industriels Etablissements tertiaires
8%
Délabré 7 % Luxueux Délabré
9% Luxueux
19 %
Qual. moyenne
17 %
Qual. moyenne
40 % Bonne qualité
44 %
56 %
Bonne qualité
Les établissements tertiaires sont proportionnellement logés dans des locaux de meilleure
qualité que les établissements industriels. On retrouve ici la localisation des établissements
tertiaires dans le milieu urbain ou dans des parcs d’activité plutôt récents, alors que les
établissements industriels sont installés dans des zones industrielles déjà anciennes où, dans la
plupart des cas, les locaux repris ont déjà beaucoup servi.
Graphique 5.10 : Répartition des établissements selon l’ancienneté des locaux et le secteur
d’activité
Etablissements industriels Etablissements tertiaires
+ 10 ans
- 10 ans
41 %
43 %
+ 10 ans - 10 ans
57 % 59 %
La comparaison entre l’état et l’ancienneté des locaux montre également que les activités
tertiaires, lorsqu’elles sont logées dans des locaux anciens (plus de 10 ans), visent quand même des
locaux de bonne qualité.
Surface en m2 60 à 199 200 à 499 500 à 1999 2000 à 4999 Plus de 5000
Nombre d‘établissements 19 29 27 13 4
industriels
Les établissements tertiaires mobilisent bien évidemment des surfaces de locaux plus faibles
que les établissements industriels.
Le plus petit établissement tertiaire enquêté a une surface de 15 m2, ce qui correspond
simplement à un bureau, et le plus grand a une surface de locaux de 3300 m2. Ainsi, 63% des
établissements tertiaires enquêtés ont une surface inférieure à 200 m2.
On peut vraisemblablement faire l’hypothèse que les établissements enquêtés, en création
pure notamment, ont des surfaces plus faibles en moyenne que les établissements anciennement
installés sur la zone ou que les établissements qui se délocalisent, mais aucune comparaison n’est
possible faute de données existantes sur les superficies occupées par l’ensemble des établissements.
Après avoir passé en revue les caractéristiques principales des établissements de notre
échantillon et avant d’aborder l’analyse des raisons de localisation, le croisement des deux
questions, l’une sur la satisfaction par rapport à la localisation actuelle et l’autre sur le souhait de
déménager, permettent une première appréciation de l’adéquation entre les caractéristiques des
établissements et le choix de localisation.
Ainsi, parmi les établissements enquêtés, plus de la moitié sont satisfaits de leur localisation
et ne souhaitent pas déménager, 12% sont satisfaits mais envisagent de déménager, et près de 20%
se déclarent non satisfaits et envisagent de déménager.
3. CONCLUSION
Il s’agit, d’une part, de mettre en évidence les critères de localisation « incontestables » dans
le discours, c’est-à-dire à la fois « révélés et déclarés », et d’en tester la pertinence en les
confrontant avec des renseignements disponibles parallèlement (prix d’achat ou de location,
volumes d’échanges...). Il s’agit d’autre part, en ciblant sur les différences entre « déclaré » et
« révélé » de mettre en avant la complexité et les contradictions des discours sur les critères de
localisation. Il s’agit enfin, sous réserve des limites inhérentes à l’enquête elle-même, d’affiner la
réflexion sur les stratégies publiques en matière d’action sur la localisation des activités au sein
d’une agglomération.
Afin d’avoir une vision d’ensemble des logiques apparentes de localisation, nous
analyserons successivement les critères d’appréciation de la localisation actuelle selon qu’ils ont ou
non été cités (première forme du révélé) et les raisons principales de localisation (deuxième forme
du révélé).
Les compte-rendus d’entretiens ont donc été passés au crible afin de déterminer si pour
chacun, un ou plusieurs des trente critères définis au préalable étai(en)t cité(s) « spontanément »
dans l’entretien.
Aux 25 critères proposés dans le questionnaire final, ont été ajoutés les cinq critères
suivants :
- Proximité d’une poste
- Proximité d’une banque
- Proximité d’un restaurant
- Proximité d’un établissement d’enseignement supérieur et de recherche
- Accessibilité
Les quatre premiers visent à préciser le critère « Equipements publics », figurant parmi les
25. Au contraire, le dernier critère, accessibilité, a été retenu ici, comme agrégeant l’ensemble des
critères qui peu ou prou qualifiaient les conditions d’accessibilité, quel que soit le mode utilisé.
Chacun de ces trente critères est donc tout d’abord soit cité, soit non cité dans l’entretien.
Lorsque le critère est cité, il peut par ailleurs être positif (si l’avis sur la localisation actuelle, sur la
base de ce critère, est positif, par exemple « Il est bien que nous soyons à proximité d’un banque »),
négatif (par exemple, « la desserte ferroviaire laisse à désirer », ou neutre (si le critère est cité mais
si en même temps il est évoqué comme n’ayant pas d’influence dans un sens ou un autre, par
exemple « Ah le taux de taxe professionnelle ! mais, de toute façon, je ne me suis pas renseigné
avant de m’installer »).
Un critère cité en positif ou en négatif traduit un avantage ou une lacune de la localisation
actuelle. C’est donc l’ensemble de ces deux avis qui permet de faire ressortir les critères les plus
pertinents pour qualifier la localisation à la date de l’entretien. Nous mettrons donc l’accent sur les
critères cités, en positif ou en négatif, c’est-à-dire cités de manière non neutre.
Concernant l’analyse des avantages et inconvénients de la localisation actuelle, trois critères
sont évoqués par plus des deux tiers des personnes enquêtées. Deux peuvent apparaître comme
redondants mais ne le sont pas complètement, ce sont l’accessibilité et la proximité des
autoroutes (au sens large : 2 fois 2 voies, rocades, autoroutes). En effet au delà de la proximité des
axes structurants, l’accessibilité peut également qualifier la bonne desserte interne d’une zone
industrielle par exemple. Le troisième concerne la disponibilité de terrains ou de locaux. Cela
revient de fait à expliciter que la localisation actuelle s’est faite en un lieu où il y avait des terrains
et locaux disponibles et où dans la plupart des cas il y a encore des disponibilités, ceci à proximité
des axes autoroutiers. Ces critères sont pour l’essentiel révélés en positif. La proximité des axes
Un critère par contre semble relativement décalé par rapport aux autres, la proximité du lieu
de résidence du personnel. Celle-ci apparaît effectivement dans 88 cas sur 153 comme une
caractéristique positive de la localisation actuelle.
Un autre groupe de critères est « révélé » par moins de la moitié, mais plus du tiers des
personnes interrogées. Ce sont les avantages ou inconvénients de la localisation actuelle, qui
peuvent être liés à l’activité et sont plus ponctuels. Il n’est ainsi pas étonnant de retrouver dans ce
groupe, des critères faisant l’objet d’avis négatifs ou d’avis partagés, selon les sites. On notera par
exemple que la qualité, des locaux ou de l’environnement de l’entreprise, est évoquée dans plus de
40% des cas. L’existence d’aides publiques est citée spontanément comme un élément non neutre
au sujet de la localisation actuelle dans 42% des cas.
Les autres critères sont cités par moins du tiers des personnes interrogées. Les dessertes
ferroviaires ou aéroportuaires ne sont que très peu évoquées. Il peut y avoir ici un paradoxe. Ces
liaisons ne sont-elles pas évoquées parce que pour les établissements enquêtés elles ne reflètent pas
un grand intérêt, ou au contraire parce qu’étant localisés au sein de l’agglomération par ailleurs
bien desservie par le réseau routier, la gare TGV et l’aéroport sont « accessibles » à tous. On
remarque également que le taux de taxe professionnelle n’est cité spontanément que par 16% des
personnes interrogées, comme un élément positif ou négatif de la localisation actuelle.
Le critère le moins cité, seulement 5 fois, est l’environnement culturel. Si on ajoute à cela
que les deux autres critères les moins cités sont la proximité d’équipements publics au sens large, et
notamment la proximité des établissements d’enseignement supérieur et de recherche et si on
compare avec les critères sur la qualité du site, on peut avancer que cette dernière est avant tout
perçue à un niveau physique ou esthétique, et pas du tout en termes culturels et sociaux.
Les deux raisons qui arrivent en tête des motifs de localisation sont le coût et la proximité
des axes structurants. Le critère de coût n’est pas surprenant de la part d’entreprises qui ont un
souci de recherche de compétitivité. Ici c’est le plus souvent de coût de location qu’il est question,
la plupart des établissements ne souhaitant pas être propriétaires de leurs locaux. En outre, ce
critère du prix est apprécié en tenant compte des avantages du site et des locaux proposés.
La proximité des axes structurants qui vient en seconde raison est un élément fort qui est à
compléter par la recherche d’autres proximités : celle de la clientèle, celle des résidences, celle des
centres secondaires, voire du TGV.
Un ensemble d’autres critères qui semblent importants concerne les locaux eux-mêmes ; au-
delà du prix, les entrepreneurs sont sensibles au fait que les locaux soient aménagés, puissent
donner lieu à extension, présentent des avantages logistiques, soient dans un cadre de vie agréable.
La comparaison du classement correspondant à l’ensemble des trois raisons déterminantes et
du classement de la raison principale de localisation, confirme le rôle prépondérant des deux
premiers critères, sur les autres, classés différemment dans l’un et l’autre cas. Ainsi le coût et la
proximité des autoroutes sont évoquées comme déterminantes et comme la raison principale par
30% des personnes interrogées. On retrouve également mieux classées en tant que première raison
de localisation les raisons à caractère obligatoire ou très fortement contraignantes, « rachat ou
reprise d’une entreprise » par exemple. Cela joue également pour la recherche de la proximité de la
résidence du décideur. Ces raisons correspondent chacune à 9% des cas.
Viennent ensuite des raisons concernant le marché : « proximité de la clientèle », les locaux :
« locaux aménagés, possibilités d’extension » et la qualité de vie que l’on retrouve à la fois dans
« la proximité d’un centre secondaire » et « le cadre de vie ».
En résumé, les raisons principales, au delà du coût et de l’accessibilité, sont liées pour
l’essentiel au marché, aux contraintes fonctionnelles de locaux et à la qualité de vie.
Au delà des remarques précédentes effectuées sur les classements, on peut également faire
un double constat. Le premier est celui de l’apparition d’un nombre réduit de raisons qui expliquent
l’essentiel des localisations. Ainsi, en ciblant sur la raison principale de localisation, les huit
premières raisons évoquées « expliquent » 74% des choix de localisation des établissements
enquêtés. Le second constat est ensuite une assez grande dispersion dans les raisons qui
apparaissent comme déterminantes ou comme raison principale, renvoyant à la nécessité d’une
approche fine en fonction de l’activité et des stratégies des entreprises et de leurs responsables.
Les raisons les moins évoquées concernent la proximité de services administratifs et de
services publics tels que la desserte en transports collectifs ou la proximité d’établissements
d’enseignement supérieur. La proximité de tels services n’est pas donc pas considérée comme
essentielle à la localisation.
Il en est de même pour la proximité d’une main d’œuvre qualifiée ou la proximité du lieu de
résidence du personnel, éléments dont on peut faire la promotion a posteriori, mais qui ne guident
en aucune manière le choix de localisation des établissements. On remarquera également que les
aides publiques sont extrêmement peu évoquées, seulement dans 1% des cas.
Cette première analyse doit être complétée par pôle et par type de secteur moteur (Cf.
chapitres 7 et 8).
Le déclaré est donc composé par les réponses des personnes interrogées sur le classement de
très important à pas important pour chacun des critères présentés ci-dessous.
Le tableau 6.3 reprend l’ensemble des réponses obtenues sur 148 établissements (5 n’ont pas
rempli le questionnaire), ainsi que le résultat synthétique obtenu sur la base de 6 pondérations
différentes pour classer les critères entre eux.1
Image du site 39 66 28 13 2 47 7
Prix du terrain et des locaux à l'achat 59 30 5 24 30 50 8
Proximité de la clientèle 59 32 32 22 3 55 9
Services aux entreprises 35 64 34 11 4 60 10
Possibilité d'extension 32 59 32 21 4 79 13
Tissu industriel existant 36 50 39 20 3 85 14
Proximité du centre urbain 27 58 46 12 5 85 15
Ainsi, deux critères ne soulèvent apparemment aucun doute quand à leur importance
déclarée dans le choix de localisation, « le coût de location » et « les possibilités de
1 Les pondérations retenues ont été les suivantes : +2.+1.0.0. ; +3.+2.+1.0. ; +2.+1.-1.-2 ; +2.+1.0.-1 ;
+2.+1.0.-2 ; 0.0.1.2. Ainsi pour chacune des pondérations retenues un score peut être affecté à chaque critère
et un classement des critères selon ce score peut être effectué. On peut alors calculer la somme des rangs
obtenus par chaque critère pour chacune des pondérations et en déduire le rang global.
stationnement ». Ces deux critères arrivent systématiquement premier et second, quelle que soit la
pondération utilisée.
Le troisième critère de ce classement est « le taux de taxe professionnelle ». Ainsi, lorsque la
question est posée de l’importance ou non du taux de taxe professionnelle pour la localisation des
activités, la réponse quasi systématique est assez ou très important. Il y a là un décalage avec ce
que nous avons vu précédemment relativement au révélé. Nous reviendrons sur ce point
ultérieurement.
Les critères suivants font référence à la proximité des autoroutes, et au marché, mais
traduisent également une assez grande sensibilité à l’environnement, à la qualité du site et des
locaux. On notera également un intérêt particulier pour les services aux entreprises considérés
comme assez ou très importants dans 67% des cas.
La quasi unanimité se fait également dans l’autre sens, pour les critères considérés comme
les moins importants. Ainsi les trois critères classés selon la pondération systématiquement 23e, 24e
ou 25e sont l’environnement culturel, prévisible compte tenu de l’analyse précédente sur le révélé,
et, plus étonnant, la proximité de l’aéroport et d’une desserte ferrée. Si on se réfère aux avis
déclarés sur ces critères, la proximité des noeuds de réseaux ferrés et aériens est manifestement le
dernier des soucis en termes de choix de localisation.
Les trois autres critères les moins bien classés sont la desserte par les transports collectifs, la
proximité des fournisseurs et l’existence d’aides publiques. Les aides publiques, de l’avis même de
ceux qui sont susceptibles d’en bénéficier, n’ont a priori que peu ou pas d’influence sur la
localisation, au delà des effets d’aubaine bien connus par ailleurs.
Les premiers résultats font ressortir une assez bonne cohérence entre le révélé et le déclaré.
Ainsi le coût de location apparaît déterminant dans les deux cas, ce qui est assez logique, mais ce
qui devra être « testé » en fonction de la réalité des coûts. De la même manière, on peut constater
une bonne cohérence entre le « révélé » et le « déclaré » concernant l’appel aux aides publiques.
Très peu citées en positif, elles n'apparaissent pas spécialement déterminantes. Dans l'absolu tout le
monde souhaiterait avoir des aides, mais très peu peuvent effectivement en bénéficier et la
localisation se fait sur d'autres critères.
Inversement, des critères qui sont « déclarés » comme très importants n’apparaissent pas de
manière spontanée. C’est le cas du taux de taxe professionnelle, qui n’est quasiment pas cité
spontanément, mais est déclaré déterminant lorsqu’on pose la question.
Au delà de ces quelques remarques sur les contradictions aisément visibles, une analyse plus
fine de la cohérence entre le « révélé » et le « déclaré » peut être effectuée notamment sur la base
du croisement des appréciations « révélées » d’un côté et des avis « déclarés » par ailleurs.
3.1. Quelle cohérence entre les avis « révélés » et les avis « déclarés » ?
Dans ces deux cas les facteurs ne sont pas discutés, qu’ils soient considérés comme
importants ou déterminants ou comme n’ayant que peu d’influence sur la localisation. Ils font
l’objet d’un certain consensus.
Les critères qui recueillent au moins un tiers d’avis cohérents, qui révèlent et déclarent leur
« importance » (au moins 50 avis), correspondent globalement aux critères évoqués comme raisons
principales de la localisation.
Il est important que du terrain soit disponible, mais le fait de ne pas le retrouver en raison
principale est lié à la méthode, puisqu’il semblait évident qu’une raison principale de la localisation
est justement l’existence de terrains ou locaux disponibles. La seconde différence, et la principale,
est l’importance accordée à la localisation dans l’agglomération lyonnaise, alors que dans les
raisons principales c’est surtout la localisation près d’un centre secondaire qui apparaît. Cette
différence n’est pas forcément une contradiction, car il peut être important d’être dans
l’agglomération au sens large et de choisir une localisation dans un des pôles secondaires, pour une
meilleure qualité de vie par exemple.
A partir du critère « possibilité de stockage » le nombre d’avis cohérents sur la non-
importance est plus élevé que celui sur l’importance, à l’exception d’un critère (proximité d’un
centre urbain, sur une question déjà évoquée ci-dessus).
On remarquera enfin que si on « corrige » le coût de location en y ajoutant le prix du terrain,
le critère de coût apparaît effectivement comme le plus important.
Possibilité d'extension 37
Image du site 36
Localisation dans l'agglomération lyonnaise 35
Proximité de la clientèle 33
Disponibilité du terrain 33
Proximité du centre urbain 33
Taux de taxe professionnelle 33
Qualité des locaux (neufs) 29
Qualité de l'environnement 28
Proximité du lieu de résidence du personnel 28
Services aux entreprises 26
Coût de location 16
Possibilité de stationnement 16
Proximité des autoroutes 12
Il y a donc convergence des avis pour confirmer que la proximité des équipements publics
et/ou aides publiques au sens large n’a que peu d’influence sur la localisation des établissements.
Ces éléments de comparaison traduisent donc l’émergence d’un consensus quant à, d’un
côté, l’importance des critères de coût, d’accessibilité, de proximité du marché et de qualité
fonctionnelle et environnementale des locaux recherchés, et de l’autre côté la faible influence sur la
localisation des équipements et aides publiques ainsi que de la proximité d’une main d’œuvre
qualifiée ou des fournisseurs.
Il en est de même, mais dans une proportion plus faible pour les équipements publics ou
l’image du site. Le cas des prix des terrains à l’achat est particulier et lié au statut de l’occupant qui
ne le cite effectivement pas lorsqu’il est locataire, mais le déclare important quand la question est
posée.
Au delà de la simple comparaison entre révélé et déclaré, il est possible pour un certain
nombre de critères de « tester » si les avis révélés ou déclarés, correspondent à une certaine réalité
appréhendée par les prix ou par d’autres caractéristiques recueillies par ailleurs.
Nous prendrons dans un premier temps les principaux critères pour lesquels il y a cohérence
entre le déclaré et le révélé, puis dans un deuxième temps les critères les plus discutés.
Les critères perçus comme les plus importants, à la fois révélés et déclarés, correspondent-ils
à une certaine réalité des entreprises ? L’analyse est effectuée, dans la mesure du possible, pour
chacun des critères pour lesquels au moins un tiers des personnes interrogées a révélé et déclaré ce
critère (Cf. tableau 6.4).
Parmi ces critères, certains sont « classiques », au sens où leur classement confirme ce qui a
déjà été évoqué quant aux facteurs de localisation (Cf. chapitre 1), d’autres le sont moins et
semblent liés aux caractéristiques de l’offre et du site. Ces critères peuvent ainsi être regroupés par
grands types de facteurs, auxquels on peut également faire correspondre les raisons principales de
localisation.
• Facteurs « classiques » :
- Accessibilité
critères « révélés et déclarés » raisons principales
Proximité des autoroutes Proximité axe structurant
Accessibilité
Proximité TGV
- Coût
critères « révélés et déclarés » raisons principales
Coût de location Coût
(et prix d’achat)
- Economies d’agglomération
critères « révélés et déclarés » raisons principales
Proximité de la clientèle Proximité clientèle
Proximité lieu de résidence du personnel Tissu industriel ou économique
Localisation dans l'agglo. lyonnaise Proximité centre secondaire
Proximité centre de Lyon
• Autres facteurs :
- Avantages logistiques et/ou fonctionnels
critères « révélés et déclarés » raisons principales
Possibilité de stationnement Locaux aménagés
Disponibilité du terrain Avantages logistiques
Possibilité d'extension Possibilité extension locaux
Zone aménagée
- Qualité
critères « révélés et déclarés » raisons principales
Qualité des locaux (neufs) Proximité résidence décideur
Enfin une raison principale ne rentre pas dans ce canevas, il s’agit du « rachat ou reprise »
qui reflète une contrainte forte, une situation de non choix de la localisation.
Ces différents facteurs, tels que présentés ci-dessus, font ainsi l’objet d’un consensus
apparent quant à leur rôle sur la localisation des activités. Sur ces critères les plus importants, une
analyse plus détaillée de la cohérence entre révélé et déclaré est nécessaire. Pour certains critères,
une comparaison avec d’autres éléments sur les caractéristiques des établissements et de leur
contexte est également possible. Cette analyse permettra ainsi de tester si la cohérence est
simplement une cohérence de discours où si elle reflète, au moins en partie, la réalité de l’entreprise
et de son environnement, appréhendée par ailleurs.
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
a) L’accessibilité (distance)
La proximité des axes autoroutiers est un des facteurs les plus cités spontanément et elle est
globalement perçue comme très importante. Seules 30 personnes sur les 153 interrogées déclarent
que la proximité des axes autoroutiers n’a qu'une faible incidence en matière de localisation, sans
que cela semble par ailleurs lié à l’activité, puisque les avis concernent autant des établissements
industriels que tertiaires.
On retrouve bien l’influence de la distance ou plutôt du temps d’accès à tout point du
territoire. Il s’agit exclusivement d’une proximité routière, permettant d’accéder dans de bonnes
conditions aux noeuds ferroviaires et aéroportuaires où qu’ils soient localisés, alors même que la
proximité n’est ni révélée ni déclarée importante (la proximité du TGV apparaît comme une des
trois raisons principales de la localisation dans 2% des cas).
L’existence d’un réseau autoroutier dense sur le périmètre des 45 kilomètres et la desserte
directe des zones enquêtées peuvent expliquer très largement ces avis révélés et déclarés.
b) Le coût
Dans la totalité des cas où le coût de location est à la fois cité spontanément comme élément
positif de la localisation et jugé ensuite comme très important ou assez important, il s’agit
d’établissements en location. On retrouve donc également le fait que le coût de location n’est pas
évoqué « spontanément » pour les établissements propriétaires de leurs locaux. Mais dans tous les
cas, qu'il soit cité ou pas, le coût de location est perçu comme déterminant dans la localisation. On
rappellera par ailleurs que le coût est la première raison de localisation évoquée (évoquée comme
raison principale dans 25 cas sur 153, et comme une des trois raisons principales dans 70 cas sur
459).
Concernant la pertinence de ces avis, on remarquera tout d’abord que seuls trois
établissements font apparaître une contradiction, le coût étant une des trois raisons principales de la
localisation et le coût de location étant considéré comme sans importance. Ces trois établissements
ont une activité tertiaire : deux établissements de conseil dont la superficie des locaux est faible (80
et 135 m2) et une imprimerie dont la superficie est plus élevée (1100 m2) mais le coût de location
effectivement faible (12,50 F/m²/mois). Un seul autre établissement considère que le coût de
location n’a aucune importance, il s’agit en l’occurrence d’un établissement industriel ayant fait
l’objet d’un rachat ou d’une reprise.
Tableau 6.8 : Moyenne du coût de location selon le révélé et le déclaré en F/m²/mois (*) (**)
Très Assez Peu Pas non total
F/m²/mois important important important important réponse
Cité neutre 8 4 2 0 1 15
19 F 35 F 20 F 5F 22 F
Cité positif 42 22 1 1 1 67
28 F 44 F 5F 40 F 60 F 34 F
Cité négatif 0 2 0 0 0 2
75 F 75 F
Non cité 14 11 1 1 1 28
31 F 37 F 25 F 12 F 20 F 32 F
total 64 39 4 2 3 112
27 F 43 F 17 F 26 F 28 F 32 F
(*) hors un établissement industriel dont le coût de location est de 650 F/m²/mois, qui était
exceptionnel et peu représentatif
(**) par case du tableau : effectif en haut à gauche, moyenne du coût de location en bas à droite
Le coût moyen est plus faible pour les établissements pour lesquels ce critère est déclaré
comme très important, dans tous les cas. On peut également remarquer que :
• le coût moyen de location le plus faible est obtenu lorsque le coût apparaît comme
neutre lors de l’entretien (le révélé) et en même temps considéré comme très important en
fin d’entretien (le déclaré),
• le coût moyen de location le plus élevé est obtenu lorsque le coût apparaît en positif
lors de l’entretien (le révélé) et en même temps considéré comme assez important en fin
d’entretien (le déclaré).
Concernant les seules activités industrielles, on retrouve, comme pour l’ensemble des
activités, un coût plus faible lorsque le coût est simplement cité de manière neutre
(16,67 F/m²/mois, contre 22,43 F/m²/mois en moyenne pour tous les établissements). On introduit
ici une distinction entre le cité neutre et le non cité, puisque contrairement à ce qui a été dit pour le
cité neutre, lorsque le coût n’est pas du tout évoqué spontanément, le coût moyen de location est
alors supérieur (27 F/m²/mois). Par ailleurs, seuls 4 établissements sur les 66 établissements
industriels pour lesquels le coût de location est connu font apparaître le coût comme peu important
(2) ou ne répondent pas (2). Mais le nombre d’établissements concernés est trop faible pour que les
moyennes obtenues soient significatives.
Ainsi, concernant les établissements industriels, le révélé semble bien correspondre à des
différences effectives de coût de location. Par contre, quel que soit le coût réel, le critère de coût est
perçu comme très important ou assez important dans la localisation par les personnes interrogées.
Le déclaré n’est donc pas lié au coût réel.
En ce qui concerne les activités tertiaires, on retrouve très logiquement des coûts moyens
au mètre carré plus élevés que pour l’industrie (47,9F/m²/mois pour le tertiaire, et 22,4F/m²/mois
pour l’industrie). Le coût moyen est plus faible lorsque le critère de coût n’est pas cité (39,9
F/m²/mois). Contrairement à l’industrie, on observe des différences importantes dans les coûts
moyens selon que le critère de coût est considéré comme très important (36,2 F/m²/mois) ou assez
important (70,5 F/m²/mois). Seuls 5 établissements sur les 46 établissements tertiaires pour lesquels
le coût de location est connu font apparaître le coût comme peu ou pas important.
Pour les activités tertiaires, le révélé mais aussi le déclaré concernant les coûts de location
semblent ainsi correspondre à la réalité effective des coûts pratiqués.
Cette approche des coûts de location peut être complétée par une analyse des avis portés sur
le prix d’achat des terrains, pour les établissements propriétaires de leurs locaux. Ainsi 12 sur les
23 personnes qui citent spontanément en positif ou en négatif le prix du terrain ou des locaux sont
effectivement propriétaires et 5 sont locataires de sociétés ad’hoc. Et 6 parmi les 9 avis citant
spontanément en positif le prix et le jugeant très important disposent de locaux effectivement
achetés. Les données concernant les prix d’achat réels sont cependant trop peu nombreuses (7 prix
fournis pour 16 propriétaires ) et trop peu fiables pour tester les avis révélés ou déclarés concernant
le prix du terrain et des locaux à l’achat.
En résumé, il semble possible d’affirmer que le critère de coût révélé par les entretiens
reflète plutôt bien la réalité des établissements enquêtés (en fonction des données de coût
disponibles). Le déclaré est à prendre avec plus de précautions, notamment pour les activités
industrielles.
Tableau 6.9 : Moyenne de la part de clientèle de proximité selon le révélé et le déclaré (*)
Très Assez Peu Pas non Total
important important important important réponse
Cité positif 39 19 11 2 1 72
57 % 81 % 45 % 35 %0 0% 60 %
Cité négatif 2 2 3 6 0 13
40 % 35 % 0% 3% 13 %
Cité neutre 8 9 11 9 0 37
13 % 11 % 17 % 17 % 15 %
Non cité 7 1 5 2 0 15
36 % 5% 16 % 27 % 26 %
Total 56 31 30 19 1 137
48 % 55 % 26 % 16 % 0% 40 %
(*) par case du tableau : effectif en haut à gauche, moyenne en bas à droite, en %
Le tableau 6.9 montre bien que la part de clientèle locale identifiée est effectivement plus
élevée lorsque la proximité de la clientèle est révélée (citée non neutre) ou lorsqu’elle est jugée
importante. Cette part est la plus forte lorsque la proximité est à la fois révélée et jugée importante.
On peut également remarquer que lorsque la proximité de la clientèle est évoquée spontanément
négativement (« les clients sont trop loin... »), et jugée in fine sans importance, on retrouve en
réalité des établissements qui n’ont qu’une part marginale de clientèle locale.
Il y a donc une adéquation entre le révélé et le déclaré, d’une part, et la « réalité », d’autre
part, en ce qui concerne la proximité de la clientèle.
deux tiers de l’échantillon, ne sont cependant pas discriminants, ni pour le révélé, ni pour le
déclaré.
Les possibilités de stationnement sont moins révélées que déclarées. Elles ne sont pas
spécifiques à l’activité industrielle. Et, les avis ne semblent pas liés à une exigence particulière (en
termes de clients ou de camions). Il semble que ce soient des avis dans l’absolu (déclaré), non liés à
la réalité, pour lesquels il est donc logique de retrouver un décalage entre le déclaré et le révélé. On
remarque ainsi que les possibilités de stationnement n’apparaissent pas en tant que telles dans les
raisons principales de localisation.
La plus grande partie des personnes qui citent spontanément la disponibilité du terrain pour
la localisation actuelle donnent par ailleurs de l'importance à ce paramètre dans le choix de la
localisation. Les 25 établissements pour lesquels la disponibilité du terrain est citée comme positive
et jugée ensuite comme très importante sont principalement des moteurs industriels (18 sur 25).
Inversement, les responsables d’établissements qui ne citent pas ce critère et qui ensuite le jugent
comme sans importance correspondent plutôt à des activités tertiaires (9 sur 14).
La possibilité d’extension des locaux est révélée comme étant une des trois raisons de
localisation dans 18 cas sur 459 (4% des raisons invoquées). Il y a assez bonne correspondance
entre le révélé et le déclaré puisque 6 sur les 8, pour qui la raison est la raison principale, déclarent
ensuite que la disponibilité de terrains est assez importante ou très importante, et 10 sur les 18 pour
les trois raisons.
Sur les 23 enquêtes pour lesquelles est révélée la raison « logistique », 16 considèrent
comme assez important ou très important le fait de pouvoir disposer d’une certaine disponibilité de
terrains. On relèvera que l’ensemble de ces 16 établissements ont des activités industrielles. C’est
d’ailleurs le cas de la très grande majorité des établissements pour lesquels la raison logistique
ressort comme raison de localisation (19 sur 23).
La possibilité d’extension est un facteur cité spontanément seulement dans un peu plus de
la moitié des cas. On peut quand même relever que ceux qui le citent spontanément en positif le
considèrent par ailleurs (le déclaré) à 80% comme assez important ou très important, contre 57%
pour ceux qui le citent de prime abord en négatif. Par contre, le fait que le critère ne soit pas cité ne
préjuge pas de l’avis porté sur celui-ci, la moitié le considérant comme important et l’autre moitié
ne lui accordant qu’une faible importance. Les 15 établissements pour lesquels la possibilité
d’extension est citée spontanément en positif et jugée très importante sont des établissements
industriels ; inversement, parmi les 14 qui ne la citent pas et la jugent sans importance, on retrouve
8 établissements tertiaires. Il y a par ailleurs une assez bonne correspondance entre le révélé et le
déclaré puisque dans 14 cas sur les 18 où la raison apparaît comme déterminante, elle est également
considérée comme assez importante (et même très importante dans la moitié de ces cas).
Il y a donc une assez bonne correspondance entre le révélé et le déclaré concernant les
possibilités d’extension des locaux.
La totalité de ceux pour qui l’image ou la qualité du site est une des raisons de localisation,
jugent assez importante ou très importante la qualité des locaux. L’image ou la qualité du site n’est
pas l’apanage d’un secteur d’activité puisque dans les 12 établissements qui considèrent ce critère
comme déterminant, on dénombre 7 établissements industriels et 5 établissements tertiaires. La
quasi totalité des reprises d’entreprises met également en avant la qualité des locaux.
Pour une petite partie des établissements pour lesquels le critère des locaux aménagés est une
des trois raisons de localisation, la qualité des locaux n’est pas jugée importante (6 sur 28). On peut
expliquer cela par le fait qu’un aménagement fonctionnel peut être recherché et primordial, sans
pour cela présager de la qualité de l’ensemble des locaux (5 établissements sur les 6 sont des
établissements industriels).
Pour tester la pertinence des avis (révélés ou déclarés) on peut également les comparer à la
réalité, considérée à travers les deux caractéristiques que sont l’ancienneté et l’état des locaux.
La qualité des locaux est plutôt « citée spontanément » en positif pour les établissements
logés dans des bâtiments neufs (locaux de moins 10 ans). Pour les locaux anciens la qualité semble
peu mise en avant ni en positif ni en négatif. Sur les 8 personnes qui relèvent en négatif la qualité
des locaux, 7 sont logées dans des locaux anciens. De la même manière, ceux qui jugent la qualité
des locaux peu importante sont principalement à la date de l’entretien logés dans des locaux
anciens.
Concernant l’état des locaux, le croisement entre le révélé, sur la qualité, et l’état des locaux
(les locaux sont qualifiés de : luxueux, bonne qualité, qualité moyenne ou délabré) montre que les 8
cas où l’état des locaux est cité en négatif correspondent tous à des locaux en mauvais état (qualité
moyenne ou délabré). En outre, 52 cas sur les 64 cités en positif correspondent effectivement à des
locaux de bonne qualité, voire luxueux.
Le révélé des avantages et inconvénients de la localisation actuelle, selon que la qualité des
locaux est citée spontanément ou non dans l’entretien, reflète donc bien la réalité. On peut relever 6
cas contradictoires (3 moteurs industriels et 3 tertiaires), où la qualité des locaux est citée en positif
alors que dans la réalité les locaux ne sont pas globalement en bon état. On retrouve la différence
entre qualité « globale » et qualité fonctionnelle des locaux, appréciée par le révélé.
Concernant les avis déclarés sur la qualité des locaux, ceux qui logent d’ores et déjà dans des
locaux de bonne qualité sont plus sensibles que les autres à ce critère. Inversement, une partie non
négligeable (16 sur 44) des établissements qui sont effectivement de qualité moyenne ou délabrés,
donnent lieu à des appréciations relativisant fortement l’importance de la qualité des locaux.
Il semble donc y avoir une assez bonne correspondance entre le révélé et le déclaré d’une
part, et la réalité d’autre part pour les appréciations portant sur la qualité des locaux.
Si près de 70% des personnes interrogées considèrent la qualité de l'environnement ou du
site comme importante dans le choix de localisation, seulement 38% la citent spontanément comme
un avantage du site actuel. La qualité de l’environnement ou du site est à la fois révélée et déclarée
importante surtout pour des établissements tertiaires (29 sur les 50, alors qu’ils ne représentent que
le tiers de l’échantillon). Et, corrélativement, les établissements pour lesquels elle n’est pas révélée
et jugée sans importance sont essentiellement industriels (49 sur 65).
Par ailleurs, 11 personnes sur les 12 pour lesquelles le cadre de vie apparaît comme une des
trois raisons principales de localisation jugent la qualité de l’environnement très importante (7) ou
assez importante (4). De la même manière, la totalité des personnes (12) pour lesquelles l’image ou
la qualité du site est une des trois raisons principales de localisation juge la qualité de
l’environnement très importante (4) ou assez importante (8).
Lorsqu’une des raisons principales de localisation est la proximité du centre de Lyon, les
avis sont partagés sur la qualité de l’environnement (6 la jugent importante et 5 peu ou pas
importante). A l’inverse, lorsqu’une des raisons principales est la proximité d’un centre secondaire,
il y a une préférence déclarée sur la qualité de l’environnement (11 la jugent importante et 5 peu ou
pas importante).
Enfin, lorsqu’une des trois raisons principales de la localisation est la localisation en zone
aménagée, la qualité de l’environnement est également jugée importante (8 sur 10).
4.2. Les critères les plus discutés, reflets d’un impact moindre sur la localisation
Un critère est discuté s’il est déclaré important par les personnes enquêtées mais non révélé
par l’analyse des entretiens.
Cependant, un certain nombre de critères présentent à la fois, et nous les avons analysés
précédemment pour la plupart, un grand nombre d’avis cohérents, révélés et déclarés importants, et
une part de non révélé et déclaré important forte. Dans ce cas, le poids du critère n’est a priori pas
remis en cause.
Les critères fortement discutés sont ceux qui ont une part de « non révélé et déclaré
important » très forte et nettement supérieure à la part du « révélé et déclaré important » sur le
même critère. Ils sont retenus lorsqu’ils concernent 45% de l’échantillon, soit au moins 70
établissements.
Toutefois, le prix du terrain et des locaux à l’achat, qui est discuté par 73 personnes
enquêtées, ne semble pas devoir être retenu ici. En effet, cette part importante est
vraisemblablement due au fait que l’essentiel de l’échantillon est composé d’établissements en
location, peu ou pas du tout concernés par des préoccupations d’achat de locaux.
Les critères discutés sont donc les suivants :
- le taux de taxe professionnelle, discuté (*) dans 90 cas sur 153
- les équipements publics, discutés (*) dans 75 cas sur 153
- l’image du site, discutée (*) dans 70 cas sur 153
(*) selon la définition ci-dessus
Image du site
Les taux de taxe professionnelle appliqués sur les communes enquêtées présentent des
différences notables d’une commune à l’autre. Toutefois les taux appliqués au sein même des
communes de Villefranche et Saint-Chamond sont très proches des taux au sein de la Communauté
urbaine de Lyon.
Les différences entre les taux moyens de taxe professionnelle réellement observés, selon que
ce critère est cité ou non, ou selon l’avis porté sur l’importance de ce critère pour la localisation, ne
sont pas significatives.
Tableau 6.11 : Moyenne du taux de taxe professionnelle selon le révélé et le déclaré (*)
Très Assez Peu Pas non total
important important important important réponse
Cité neutre 0 0 0 0 0 0
Cité positif 8 1 0 0 0 9
25.84 25.63 25.81
Cité négatif 10 4 1 1 0 16
25.59 26.48 28.26 25.09 25.95
Non cité 52 38 19 7 7 123
24.41 24.79 24.70 25.97 26.36 24.77
total 70 43 20 8 7 148
24.74 24.96 24.88 25.86 26.36 24.96
(*) par case du tableau : effectif en haut à gauche, moyenne en bas à droite
Il n’y a donc pas adéquation entre les avis déclarés sur l’importance du taux de TP et la
réalité observée, quels que soient les établissements, qu’ils soient industriels ou tertiaires, comme
on peut le voir sur les tableaux ci-après.
Tableau 6.12 : Moyenne du taux de taxe professionnelle selon le révélé et le déclaré (*) pour
les établissements industriels
Très Assez Peu Pas non total
important important important important réponse
Cité neutre 0 0 0 0 0 0
Cité positif 4 0 0 0 0 4
27.36 27.36
Cité négatif 9 3 1 0 0 13
25.43 27.40 28.26 26.11
Non cité 36 23 5 4 5 73
24.94 25.72 24.79 26.23 26.65 25.36
total 49 26 6 4 5 90
25.23 25.91 25.37 26.23 26.65 25.56
(*) par case du tableau : effectif en haut à gauche, moyenne en bas à droite
Tableau 6.13 : Moyenne du taux de taxe professionnelle selon le révélé et le déclaré (*) pour
les établissements tertiaires
Très Assez Peu Pas non total
important important important important réponse
Cité neutre 0 0 0 0 0 0
Cité positif 4 1 0 0 0 5
24.32 25.63 24.58
Cité négatif 1 1 0 1 0 3
27.01 23.73 25.09 25.28
Non cité 16 15 14 3 2 50
23.22 23.36 24.67 25.63 25.63 23.91
total 21 17 14 4 2 58
23.61 23.51 24.67 25.49 25.63 24.04
(*) par case du tableau : effectif en haut à gauche, moyenne en bas à droite
Ainsi, l’image ou la qualité du site ne ressort pas comme un élément fondamental pour la
localisation, moins que la qualité des locaux ou l’environnement, comme nous l’avons vu
précédemment.
L’analyse détaillée de l’adéquation entre révélé et déclaré, et, lorsque c’est possible, la
comparaison avec des caractéristiques de l’établissement et de son environnement, permet de
confirmer l’importance sur la localisation des facteurs classiques (coût, accessibilité et économies
d’agglomération et de proximité), des facteurs liés aux avantages logistiques et/ou fonctionnels
ainsi que des facteurs liés à la qualité des locaux ou de l’environnement.
L’adéquation avec des caractéristiques des établissements confirme par ailleurs une
meilleure adéquation entre le révélé et ces caractéristiques, plutôt que le déclaré (voir notamment le
cas de la taxe professionnelle). Cette adéquation est notamment pertinente lorsque sont analysées
les raisons principales de la localisation.
L’analyse détaillée par secteur d’activités et par pôle, objet des deux chapitres suivants, sera
donc effectuée sur la base des « avis révélés », et notamment des trois raisons principales de la
localisation définies pour chaque établissement.
Le tableau 7.1 met en évidence les raisons de localisation qui apparaissent comme les plus
importantes. Pour rendre les différences plus perceptibles on a choisi une illustration sous la forme
de « radar ». Celui-ci a été construit en retenant d’abord les quatre raisons qui sont déterminantes
pour l’ensemble des deux secteurs, puis en retenant ensuite les deux raisons les plus importantes
pour chacun des deux secteurs. Ainsi on retrouve tout d’abord les facteurs de localisation analysés
précédemment de façon globale : le coût, la proximité d’axes routiers et autoroutiers et la proximité
de la clientèle. Ils représentant 41% des réponses pour l’industrie et 38 % pour le tertiaire. Il s’y
ajoute le fait de pouvoir disposer de locaux aménagés qui vient en quatrième position et semble
globalement apprécié.
Les autres raisons citées ne le sont que par un nombre beaucoup plus faible d’établissements
et en moyenne représentent chacune moins de 8% des raisons évoquées avec quelques spécificités
pour l’industrie ou pour le tertiaire. Les établissements industriels accordent plus d’importance aux
avantages logistiques et au tissu industriel ou économique, les établissements tertiaires au cadre de
vie et à la proximité de la résidence du décideur.
Enfin quelques raisons ne sont pratiquement pas citées en particulier la proximité de
l’enseignement supérieur ou des services administratifs sans que ceci ait une réelle signification,
200 Chapitre 7. Les stratégies de localisation et de délocalisation par secteur d’activité
puisque du fait d’une localisation sur une grande agglomération, l’entreprise sait pouvoir disposer
de ces facteurs.
Tableau 7.1 : Les 3 raisons principales de localisation citées par les entreprises1
Industrie % Tertiaire % Ensemble %
Effectif 93 60 153 *
Coût 41 15 29 16,3 70 15,2
Proximité axe structurant 48 17 20 11 68 14,8
Proximité de la clientèle 25 9 20 11 45 10
Locaux aménagés 20 7,2 11 6 31 6,8
Proximité résidence décideur 14 5 15 8,5 29 6,3
Tissu industriel ou économique 18 6,5 6 3,5 24 5,3
Avantages logistiques 19 7,0 4 2 23 5
Possibilité extension des locaux 15 5 3 1,7 18 4
Proximité centre secondaire 5 2 11 6 16 3,5
Accessibilité 7 2,5 7 4,0 14 3
Rachat ou reprise d’une entreprise 14 5 0 0 14 3
Cadre de vie 1 0,4 12 7 13 2,8
Image ou qualité du site 7 2,5 5 3 12 2,5
Proximité T.G.V. 2 0,7 9 5,3 11 2,4
Proximité centre de Lyon 4 1,4 7 4 11 2,4
Zone aménagée 9 3,0 1 0,5 10 2
Au plus près 6 2 3 1,7 9 2
Qualité des locaux 2 0,7 7 4 9 2
Aides publiques 3 1 2 1 5 1,1
Proximité résidence personnel 5 2 0 0 5 1,1
Accessibilité aéroport 2 0,7 2 1 4 0,9
Localisation non choisie 3 1 1 0,5 4 0,9
Restructuration concentration 3 1 1 0,5 4 0,9
Main d’œuvre qualifiée 3 1 0 0 3 0,7
Desserte TC 1 0,4 1 0 2 0,5
Proximité enseignement supérieur 1 0,4 1 0,5 2 0,5
Divers 1 0,6 1 0,5 2 0,5
Proximité services administratifs 0 0 1 0,5 1 0,2
Ensemble 279 100 180 100 459 100
L’illustration suivante reprend les quatre premières raisons invoquées par l’ensemble des
entreprises ainsi que les deux premières raisons suivantes retenues pour l’industrie d’une part et
pour le tertiaire d’autre part.
1 Le pourcentage indiqué correspond en fait à un effectif trois fois plus important d’entreprises puisque
chaque entreprise a indiqué trois raisons ; ainsi 70 entreprises ont cité le coût comme étant une raison
importante soit 45,6 % des entreprises enquêtées
Illustration 7.1 : Les raisons de localisation parmi les 8 premières citées (en %)
Coût
20
18
16
Avantages logistiques 14 Proximité axe structurant
12
10
8
6
4
2
Tissu industriel ou économique 0 Proximité clientèle
Les raisons qui viennent en tête pour les deux types d’activités sont le coût, la proximité des
axes structurant et la proximité de la clientèle, puis avec une importance moindre le fait que les
locaux soient aménagés. On a ensuite une opposition entre le tertiaire et l’industrie le premier étant
plus sensible à la proximité du lieu de résidence du décideur et au cadre de vie, le second plus
influencé par le tissu industriel et les avantages logistiques.
Les raisons invoquées par les décideurs peuvent être complétées par les appréciations
portées sur les localisations. Il a semblé intéressant de retenir la somme des appréciations aussi bien
positives que négatives puisque ce sont les éléments auxquels nos interlocuteurs ont été le plus
sensibles2 (tableau 7.2.). Le radar de l’illustration 7.2. montre parfaitement les différences
d’appréciation pour les établissements industriels et pour les établissements tertiaires. Il a été
construit en retenant les six premiers critères indiqués tant par les entreprises de l’industrie que par
celles du tertiaire, après élimination de l’item « coût de location » qui ne concerne ici qu’un
nombre limité d’entreprises (les autres sont propriétaires). Ensuite ont été retenus les deux critères
les plus importants pour l’industrie d’une part et pour le tertiaire d’autre part.
2 Cf. chapitre 6.
Industrie Tertiaire
Effectif enquêté 93 60
Cité Cité Total Cité Cité Total
Positif négatif positif négatif
Accessibilité 72 8 80 42 2 44
Proximité des autoroutes 70 2 72 42 2 44
Disponibilité de terrains/locaux 64 6 70 35 2 37
Proximité lieu de résidence du personnel 52 4 56 36 1 37
Proximité de la clientèle 43 12 55 34 2 36
Coût de la location (82 établissements) 42 1 43 33 2 35
Proximité d’un centre urbain 31 5 36 37 4 41
Localisation agglomération lyonnaise 39 3 42 32 1 33
Possibilité d’extension 33 16 49 17 7 24
Qualité des locaux 29 7 36 35 1 36
Services aux entreprises 37 8 45 25 2 27
Possibilités de stationnement 36 3 39 22 7 29
Desserte par les transports en commun 11 28 39 8 8 16
Qualité de l’environnement du site 21 6 27 37 1 38
Existence d’aides publiques 14 29 43 7 14 21
Proximité des fournisseurs 27 14 41 18 4 22
Proximité d’une poste 34 2 36 23 2 25
Possibilité de stockage 37 12 49 7 5 12
Tissu industriel existant 37 2 39 16 5 21
Proximité d’une banque 21 7 28 16 6 22
Proximité d’un restaurant 16 17 33 11 4 15
Image du site 16 6 22 20 1 21
Desserte ferroviaire 6 1 7 19 2 21
Disponibilité main d’œuvre qualifiée 16 3 19 6 1 7
Taux de taxe professionnelle 4 13 17 5 3 8
Proximité d’un aéroport 11 1 12 8 0 8
Prix d’achat des terrains et locaux 10 3 13 5 0 5
Equipements publics 7 1 8 4 0 4
Proximité enseignement supérieur recherche 5 1 6 3 1 4
Environnement culturel 2 1 3 2 0 2
On retrouve ici des critères très proches de ceux analysés précédemment. A souligner que la
proximité de la résidence du personnel se substitue à celle du décideur, mais traduit
vraisemblablement le même souci de proximité des zones d’habitat. Les activités industrielles sont
plus sensibles aux possibilités d’extension et de stockage, les activités tertiaires plus attachées à la
qualité des locaux et de l’environnement ainsi qu’à la proximité d’un centre urbain.
3 Les critères ont été classés à partir du total « industrie + tertiaire » cf tableau 6.1 page 168. Les caractères
en gras désignent les items retenus pour le radar de l’illustration 7.2.
Prox autoroutes
100
90
Possibilité stockage 80 Accessibilité
70
60
50
40
Possibilité extension 30 Disponibilité locaux
20
10
0
Au-delà des facteurs de localisation qui apparaissent comme les plus importants pour
l’industrie comme pour le tertiaire et qui sont l’accessibilité ou la proximité d’une autoroute d’une
part et le coût des terrains ou de la location d’autre part, il est possible de spécifier un peu plus les
facteurs auxquels les établissements industriels et tertiaires semblent les plus sensibles.
Enfin les établissements industriels portent peu d’attention et d’importance aux équipements
publics, à l’environnement culturel, à l’enseignement et à la recherche qui ne semblent pas être
considérés comme des atouts essentiels de la localisation actuelle, même pour les établissements
situés dans l’agglomération lyonnaise. Une grande proportion d’enquêtés ne le mentionnent pas. La
desserte par les transports en commun est, après les aides publiques, l’appréciation négative citée le
plus souvent (28 établissements la signalent). Est-ce à dire que ces inconvénients sont ressentis
comme tels par les salariés de l’entreprise ? Sur ces 28 établissements, 20 considèrent cependant
qu’ils bénéficient d’une bonne accessibilité, 11 qu’ils sont satisfaits de la proximité du personnel et
seulement 4 que le personnel est trop éloigné.
Les cinq secteurs moteurs retenus dans l’industrie4 ont des effectifs très différents. Pour
apprécier l’importance des différents facteurs dans les choix de localisation il a semblé préférable,
vu les faibles effectifs, de se baser sur les appréciations positives formulées lors de l’entretien et de
ne s’appuyer qu’accessoirement sur les trois raisons principales qui ont pu être sélectionnées.5
Tableau 7.3 : Les appréciations positives de la localisation actuelle par moteur industriel
Editions Caout- Travail Machines Matériel Total
Imprime- chouc des mé- et équipe- électrique
rie Plastique taux,mé- ments et élec-
canique tronique
Effectifs 16 6 32 18 21 93
Accessibilité 13 4 26 13 16 72
Proximité des autoroutes 10 4 24 16 16 70
Disponibilité de terrain/locaux 8 5 22 13 16 64
Proximité du lieu de résidence personnel 7 5 17 11 12 52
Proximité de la clientèle 10 1 11 8 13 43
Coût de la location 7 0 17 8 10 42
Proximité d’un centre urbain 10 3 9 5 4 31
Localisation agglomération lyonnaise 9 1 12 8 9 39
Possibilité d’extension 5 4 13 7 4 33
Qualité des locaux 4 2 7 5 11 29
Services aux entreprises 7 2 11 9 8 37
Possibilités de stationnement 10 0 11 5 10 36
Desserte par les transports en commun 3 0 3 1 4 11
Qualité de l’environnement du site 4 2 4 2 9 21
Existence d’aides publiques 3 1 5 1 4 14
Proximité des fournisseurs 3 0 13 4 7 27
Proximité d’une poste 6 3 11 4 10 34
Possibilité de stockage 4 2 15 7 9 37
Tissu industriel existant 5 2 16 8 6 37
Proximité d’une banque 7 2 5 4 3 21
Proximité d’un restaurant 2 0 3 5 6 16
Image du site 4 0 4 3 5 16
Desserte ferroviaire 3 0 0 1 2 6
Disponibilité main d’œuvre qualifiée 2 2 6 3 3 16
Taux de la taxe professionnelle 0 0 1 0 3 4
Proximité d’un aéroport 2 0 3 2 4 11
Prix d’achat des terrains et locaux 2 0 4 2 2 10
Equipements publics 2 0 2 2 1 7
Proximité enseignement supérieur/recherche 2 1 2 0 0 5
Environnement culturel 1 0 0 0 1 2
Pour visualiser ces appréciations on a établi le radar de l’illustration 7.3 en éliminant les
facteurs d’accessibilité et de proximité des autoroutes qui viennent très largement en tête pour tous
les moteurs industriels.
On ne reprendra pas ici les facteurs de localisation communs à l’ensemble de ces secteurs
industriels mais on s’efforcera plutôt d’insister sur les spécificités qui se dégagent pour chacun des
secteur moteurs retenus.
Illustration 7.3 : Les appréciations positives de la localisation actuelle par moteur industriel
Disponibilité de terrain/locaux
100
90
80
services entreprises 70 Proximité clientèle
60
50
40
30
20
10
Possibilité stockage 0 Tissu industriel
Les cinq secteurs moteurs retenus pour le tertiaire6 comportent des effectifs très différents.
Cependant, tous s’accordent sur les premières raisons de localisation7 : la proximité des axes
structurants et le coût de localisation. Comme précédemment on s’appuiera sur les appréciations
positives portées par les établissements sur les différents facteurs de localisation.
Celles-ci sont reproduites au tableau 7.4 .
Comme précédemment on n’a pas retenu les deux premiers critères d’accessibilité et de
proximité aux autoroutes pour établir le radar de l’illustration 7.4 qui permet de visualiser les
différences d’appréciation par secteur moteur.
Tableau 7.4 : Les appréciations positives de la localisation actuelle par moteur tertiaire
- Informati R&D Conseils Ingénierie Publicité total
-ques gestion
Effectifs 17 4 15 20 4 60
Accessibilité 12 2 9 16 3 42
Proximité des autoroutes 11 4 9 15 3 42
Disponibilité du terrain/locaux 9 3 8 13 2 35
Proximité du lieu de résidence du personnel 9 3 9 12 3 36
Proximité de la clientèle 8 1 7 14 4 34
Coût de location 7 2 7 14 3 33
Proximité d’un centre urbain 10 3 9 13 2 37
Localisation dans l’agglomération lyonnaise 7 4 6 14 1 32
Possibilités d’extension 3 2 4 5 3 17
Qualité des locaux 9 3 10 10 3 35
Services aux entreprises 3 0 10 10 2 25
Possibilités de stationnement 5 0 7 9 1 22
Desserte par les transports en commun 0 1 3 3 1 8
Qualité de l’environnement et du site 10 1 9 13 4 37
Existence d’aides publiques 4 0 0 2 1 7
Proximité des fournisseurs 2 2 5 8 1 18
Proximité d’une poste 3 0 10 8 2 23
Possibilité de stockage 4 0 1 2 0 7
Tissu industriel existant 2 2 4 6 2 16
Proximité d’une banque 1 0 7 7 1 16
Proximité d’un restaurant 2 0 4 4 1 11
Image du site 5 2 5 6 2 20
Desserte ferroviaire 3 1 5 9 1 19
Disponibilité main-d’œuvre qualifiée 1 0 0 3 0 4
Taux de taxe professionnelle. 1 0 2 2 0 5
Proximité d’un aéroport 1 0 3 4 0 8
Prix d’achat des terrains et locaux 2 0 1 2 0 5
Equipements publics 1 1 1 1 0 4
Proximité enseignement supérieur/recherche 1 1 0 1 0 3
Environnement culturel 0 0 1 0 1 2
Le moteur informatique est assez bien représenté dans l’échantillon. Les entreprises
apprécient positivement l’ensemble des différents facteurs de localisation à peu près comme
l’ensemble des autres secteurs du tertiaire : l’accessibilité et la proximité des autoroutes, la
disponibilité des terrains, la proximité des lieux de résidence du personnel font l’objet de plus de 50
% des facteurs positifs. Ce secteur semble moins concerné par les services aux entreprises.
La recherche et développement ne regroupe que très peu d’entreprises, il est donc difficile
d’en tirer des indications générales. Cependant elle est très sensible au fait d’être localisée dans
l’agglomération lyonnaise, à la desserte ferroviaire et à la proximité des autoroutes, mais ne
s’intéresse pas du tout aux services aux entreprises, à l’environnement culturel ou à la proximité de
l’enseignement supérieur.
Le moteur conseils aux entreprises est plus concerné par les services aux entreprises et par la
qualité des locaux. La proximité d’axes structurant est plus fréquemment mentionnée que par les
autres moteurs tertiaires ; les économies d’agglomération et la proximité de la clientèle sont des
raisons qui interviennent beaucoup dans le choix de la localisation.
Les établissements d’ingénierie sont plus sensibles d’abord au coût de la location des locaux,
à la proximité d’axes structurants, à l’accessibilité, à la proximité de la clientèle. Ils apprécient
positivement la localisation dans l’agglomération lyonnaise, la proximité des services, la qualité de
l’environnement. En revanche ils semblent un peu moins sensibles que les autres moteurs tertiaires
à la qualité des locaux et aux possibilités de stockage.
L’effectif dans la publicité est beaucoup trop faible pour que l’on puisse dégager des
tendances nettes. Cependant les entreprises enquêtées accordent toutes une importance très grande
à la proximité de la clientèle et à la qualité de l’environnement.
Enfin, il importe de souligner que plusieurs facteurs ne sont pas mentionnés par les
personnes enquêtées dans les établissements tertiaires. Ainsi 90% des établissements ne font
aucune référence à la taxe professionnelle, à la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée ou à la
proximité d’un aéroport ou d’équipements publics en particulier d’enseignement supérieur et de
recherche.
Illustration 7.4 : Les appréciations positives de la localisation actuelle par moteur tertiaire
1.4. Conclusion
Cette analyse de la localisation selon le secteur d’activité confirme les observations faites par
ailleurs. Dans les deux secteurs, certains facteurs de localisation ont un poids aussi important :
l’accessibilité, la proximité de la clientèle, celle du réseau autoroutier, la localisation dans
l’agglomération lyonnaise pour les économies d’agglomération qu’elle permet.
Les moteurs industriels ont tendance à privilégier davantage les facteurs main d’œuvre ou
« personnel » (disponibilité de main d’œuvre qualifiée, proximité du lieu de résidence du
personnel) ainsi que les caractéristiques « logistiques » de leur implantation en termes de possibilité
de stationnement et de stockage, d’extension.
Les activités tertiaires motrices sont plus sensibles aux caractéristiques qualitatives de leur
implantation qu’il s’agisse du cadre de vie ou de la qualité des locaux par exemple. La desserte
ferroviaire semble aussi avoir relativement plus d’importance, les activités de service générant sans
doute plus de déplacements d’affaires.
Afin d’approfondir les relations entre les entreprises et le territoire urbain, et ainsi de mieux
comprendre les dynamiques de structuration de l’agglomération lyonnaise, il nous a semblé
intéressant d’analyser, outre les comportements de localisation, les stratégies de délocalisation. Il
s’agissait à travers les enquêtes de repérer l’ensemble des mouvements effectués par les
établissements depuis leur création, de déterminer les principales raisons de ces mouvements et
d’identifier si des changements étaient intervenus à l’occasion de ces délocalisations (concernant le
type de zone occupée, le statut d’occupation des locaux, le contexte économique de la
délocalisation, la nature des activités avant et après). A la fin de l’entretien, l’enquêteur interrogeait
également le chef d’établissement sur son niveau de satisfaction par rapport à la localisation
actuelle, ainsi que ses éventuels projets de déménagement.
Après avoir présenté les principales caractéristiques des délocalisations au sein de
l’échantillon, on analyse les raisons qui ont poussé ces établissements à se déplacer. Enfin, on
indique leurs projets de délocalisation future et leurs motivations.
Les activités motrices se montrent largement mobiles dans l’espace intraurbain. Quelques
différences peuvent cependant être relevées entre industrie et tertiaire.
70,00%
60,00%
50,00%
Secteur secondaire
40,00%
Secteur tertiaire
Total
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Choix
Contrainte
NR ou NSP
On constate que les délocalisations effectuées par les établissements de notre échantillon sont
en grande majorité récentes (après 1993). Cela est cohérent avec le choix de n’interroger que des
établissements implantés sur le site d’enquête après 1993. Les délocalisations antérieures à 1992
correspondent soit à des mouvements d’établissements qui se sont délocalisés plusieurs fois soit à
des établissements installés avant 1993 et enquêtés par suite de l’existence d’erreurs dans le fichier
SIRENE qui nous a servi pour sélectionner l’échantillon (Cf. Chapitre 5).
100
Nb de délocalisations
80
60
nb de délocalisations
40
20
0
Après
Avant
1990/
1993
1993
1990
implantés sur la zone. Les secteurs les plus mobiles sont, dans le secteur secondaire, l’industrie du
caoutchouc et du plastique, et dans le secteur tertiaire, les activités juridiques, de conseil et de
gestion ainsi que les activités d’architecture et d’ingénierie. L’informatique apparaît un peu moins
mobile que les autres activités. En revanche, dans la recherche/développement et la publicité, la
faiblesse du nombre d’établissements enquêtés rend les résultats peu significatifs.
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
imprimerie
Caoutchouc,
mécanique
Machines et
Elecri-électon
Informatique
R et D
Jur, conseil,
Architecture,
Publicité
Métaux,
Edition,
ingénierie
plastique
gestion
équip
Tableau 7.5 : Le type de zone occupée avant et après par secteur d’activité (en nombre
d’établissements interrogés)
ORIGINE
DESTINATION Zone Parc Tissu urbain Tissu Autre, N.R.,
industrielle d’activités périurbain N.S.P.10
Secteur secondaire
Zone industrielle 7 3 7 1 13
Parc d’activités 2 2 4 2 1
Tissu urbain 0 0 5 0 5
Tissu périurbain 0 0 1 2 0
Autre ou NR 1 1 1 0 8
Secteur tertiaire
Zone industrielle 0 1 2 1 3
Parc d’activités 0 4 3 1 1
Tissu urbain 2 4 9 1 7
Tissu périurbain 0 1 1 1 0
Autre ou N.S.P. ou NR 0 0 0 0 4
En revanche, les établissements, pour la plupart, conservent le même statut d’occupation des
locaux après avoir déménagé. On a essentiellement affaire à des locataires qui restent locataires, ce
qui confirme l’attrait pour ce statut qui permet justement à l’établissement de minimiser ses coûts
de délocalisation et d’être ainsi plus facilement mobile. Dans 16% des cas seulement, le
déménagement est l’occasion de changer de statut d’occupation des locaux, la proportion de
passages locataire/propriétaire et propriétaire/locataire étant d’ailleurs comparable.
Fait intéressant, la délocalisation accompagne dans 60% des cas une phase d’expansion de
l’activité, aussi bien pour les établissements industriels que pour les établissements tertiaires. Le
déménagement est d’ailleurs assez souvent corrélé à une augmentation du nombre de salariés.
NSP ou NR
11%
Récession
11%
Expansion A l'identique
62% 16%
NSP ou NR
33% Augmentation
39%
Inchangé
Régression
15%
13%
Evolution
NSP ou NR 14%
13%
Pas d’évolution
73%
71% des mouvements concernent des délocalisations à l’intérieur ou entre nos pôles
attractifs. Plus précisément, 49% de l’ensemble des mouvements sont des délocalisations à
l’intérieur même des pôles.
Tableau 7.6 : Les délocalisations par origine et destination (en nombre de délocalisations)
ORIGINE
DESTINATION Pôles d’enquête Hors pôles d’enquête
Pôles d’enquête 80 15
Hors pôles d’enquête 3 14
Les délocalisations s’effectuent de ce fait en général sur des distances assez courtes ;
d’ailleurs 57% des délocalisations (pour lesquelles ce renseignement était correctement fourni) ne
dépassent pas 5 kilomètres. A ce sujet, on constate une différence nette entre le secondaire et le
tertiaire en ce qui concerne les distances moyennes des délocalisations : elles sont plus élevées pour
le secteur secondaire, alors que les établissements du secteur tertiaire se déplacent en moyenne sur
de plus courtes distances.
NR ou NSP
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
Plus de 5 km 0,00% moins de 500 m
Secteur secondaire
Secteur tertiaire
Entre 500 m et 5 km
Avant d’analyser de façon spécifique les délocalisations entre pôles d’enquête, on peut
constater que les autres types de mouvements concernent surtout des délocalisations de proximité,
entre communes voisines, la plupart ont lieu à l’intérieur du Grand Lyon. Les délocalisations
depuis les pôles vers des communes extérieures ne concernent que Lyon et Villeurbanne11.
Quatorze délocalisations ont lieu en direction des pôles depuis des communes situées hors des
pôles.
L’analyse des délocalisations ayant pour origine et destination les pôles d’enquête montre
qu’en fait 70% de ces délocalisations ont lieu à l’intérieur même de ces pôles, et plus précisément
la plupart du temps à l’intérieur même des communes d’origine. Les délocalisations internes aux
communes de Villefranche et de Lyon sont notamment très nombreuses.
11 Ceci confirme ce qui a été analysé de façon plus globale au chapitre 3.3.
Tableau 7.7 : Les délocalisations entre pôles d’enquête (en nombre de mouvements)
ORIGINE
DESTINATION Chassieu Saint- Villefran- Vénis- Vaulx-en- Lyon Dardilly,
Chamond che sieux Velin Ecully
Chassieu 3 0 0 0 1 6 0
Saint-Chamond 0 12 0 0 0 0 0
Villefranche 0 0 15 0 0 1 0
Vénissieux 1 0 0 2 0 5 0
Vaulx-en-Velin 1 0 0 1 1 1 0
Lyon 0 0 0 0 0 20 3
Dardilly, Ecully 0 0 0 0 0 5 2
Enfin, on remarque qu’une grande partie des délocalisations entre pôles a pour origine la
commune de Lyon. En revanche très peu de délocalisations se font à destination de Lyon, mises à
part les délocalisations internes à la commune (seulement deux, dans le secteur tertiaire, en
provenance du pôle Dardilly/Ecully), témoignant d’une certaine tendance à la périphérisation des
activités.
Tableau 7.8 : Les délocalisations entre pôles d’enquête par secteur d’activité (en nombre de
mouvements)
ORIGINE
Les établissements du secteur secondaire quittent plus massivement Lyon que le secteur
tertiaire pour lequel les mouvements à l’intérieur de la commune de Lyon sont très nombreux. Cela
confirme le fait que les mouvements de déconcentration affectent surtout les établissements
industriels. Les tableaux 7.7. et 7.8. montrent également que les délocalisations du secteur tertiaire
sont de façon privilégiée des délocalisations de proximité soit à l’intérieur des pôles, soit entre
pôles très proches, ce qui est moins le cas pour le secteur secondaire.
La diminution de l’activité, qui oblige généralement à choisir des locaux plus petits ou moins
chers, n’est citée que dans le secteur secondaire. Au contraire, dans le secteur tertiaire, on a
généralement affaire à des établissements en expansion (et qui de ce fait manquent de place). Le
besoin de se rapprocher de la clientèle apparaît également.
Le besoin d’améliorer l’accessibilité de l’établissement n’est cité en raison principale que
dans le secteur secondaire, ce qui confirme l’analyse précédente des raisons de localisation par
secteur.
Le besoin de trouver des locaux de meilleure qualité n’est évoqué que par des établissements
industriels, qui traduisent ainsi leurs contraintes en termes de surface et d’équipements que n’ont
pas généralement les établissements tertiaires. En revanche, ceux-ci mettent l’accent sur
l’importance d’améliorer leur image en changeant de localisation, ce qui est conforme à l’analyse
précédente des facteurs de localisation par secteur.
La volonté d’être propriétaire n’apparaît que pour des établissements du secteur secondaire
qui en moyenne ont besoin de plus grandes surfaces et de locaux aménagés, et ont donc a priori
plus d’exigences sur les locaux, alors que le tertiaire se contente la plupart du temps de bureaux.
Peut-être également les établissements du tertiaire préfèrent-ils être locataires pour pouvoir
déménager plus facilement.
On remarque enfin que la volonté de bénéficier d’aides publiques n’apparaît que dans un
seul cas, il s’agit d’une entreprise qui s’est déplacée de Genas à Vaulx-en-Velin où a été mise en
place une Zone Franche Urbaine. Cela confirme le peu d’importance de cet élément, déjà souligné
précédemment. Le facteur main d’oeuvre qualifiée n’est également cité qu’une seule fois et
apparaît donc marginal ; à l’intérieur d’une agglomération les caractéristiques de la localisation de
la main d’oeuvre jouent peu pour le choix de l’emplacement.
Tableau 7.10 : Les raisons de délocalisation par pôle d’origine (en nombre de réponses)
POLE D’ORIGINE
Raisons de délocalisation Chassieu Saint- Villefran Vénis- Vaulx- Lyon Dardilly,
Chamond che sieux en-Velin Ecully
Accessibilité 1 1 1
Ancienne localisation provisoire 1
Coût 1 1 3
Délocalisation non choisie 1 1
Diminution de l’activité 1 3
Image 1
Aides publiques 1
Main d’oeuvre qualifiée 1
Manque de place 2 5 3 7 3 12
Opportunité 1 1
Qualité des locaux 2
Rachat 1
Rapprochement clientèle 1
Rapprochement résid. décideur 2 3
Restructuration, rachat 4
Volonté d’être propriétaire 1 1 2
Tableau 7.11 : Les établissements désirant changer de localisation par pôle d’enquête
Pôle de localisation Nombre d’établissements Nombre Etablissements
désirant déménager d’établissements désirant déménager en
interrogés %
Chassieu 3 17 17,6%
Saint-Chamond 7 35 20%
Villefranche 16 37 43,2%
Vénissieux 6 16 37,5%
Vaulx-en-Velin 3 9 33,3%
Lyon 8 23 34,8%
Dardilly, Ecully 5 16 31,2%
Total 48 153 31,3%
Ces résultats peuvent en partie s’expliquer par la nature des activités interrogées des
différents pôles. On observe en effet des différences de comportement entre secteurs d’activité
même si au total la même proportion d’établissements industriels et tertiaires envisage de
déménager. Globalement, il apparaît que les secteurs de l’édition/imprimerie, la fabrication de
composants électriques et électroniques souhaitent plus changer de localisation dans les années à
venir, alors qu’ils étaient apparus moins mobiles que les autres secteurs industriels précédemment.
Tableau 7.12 : Les établissements désirant changer de localisation par secteur d’activité
Nombre Nombre Pourcentage
Secteur d’activité d’établissements d’établissements d’établissements
désirant déménager interrogés désirant
déménager
Edition, imprimerie 8 17 47%
Industrie du caoutchouc et du 2 6 33,3%
plastique
Travail des métaux, mécanique 7 32 21,9%
Fabrication de machines et 5 18 27,8%
équipements
Equipements et composants 8 20 40%
électriques et électroniques
Total secondaire 30 93 32,2%
Informatique 6 17 35,3%
R et D 0 4 0%
Activités juridiques, conseil, 4 15 26,7%
gestion, comptabilité
Architecture, ingénierie 7 20 35%
Publicité 1 4 25%
Total tertiaire 18 60 30%
Total tous secteurs 48 153 31,3%
Parmi les raisons de déménager, le manque de place et les problèmes de non fonctionnalité
des locaux arrivent en tête. Viennent ensuite les problèmes de circulation et de stationnement
évoqués par des établissements localisés à Villefranche, Dardilly et Vénissieux. Le coût est en
revanche peu cité. On remarque donc une certaine évolution dans les critères de délocalisation par
rapport à ceux qui avaient été mis en évidence auparavant. En particulier, les problèmes de
stationnement n’apparaissaient pas précédemment.
Tableau 7.13 : La raison principale d’un déménagement prochain (en % des réponses):
Raison principale de déménagement Ensemble des Secteur Secteur
secteurs secondaire tertiaire
Manque de place 41.7% 43.5% 39%
Mauvaise fonctionnalité des locaux 12.5% 13.5% 11.2%
Restructuration/concentration 8.4% 10% 5.5%
Mauvaise circulation ou stationnement sur le 6.3% 6.6% 5.5%
site
Evolution de l’activité 6.3% 6.6% 5.5%
Coût 4.1% 3.3% 5.5%
Expropriation ou démolition 4.1% 0% 11.2%
Volonté d’être propriétaire 4.1% 6.6% 0
Rapprochement clientèle 4.1% 0% 11.1%
Rapprochement concurrents 2.1% 0% 5.5%
Aides publiques 2.1% 3.3% 0%
Quitter la pépinière 2.1% 3.3% 0%
Concurrence trop vive 2.1% 3.3% 0%
Total 100% 100% 18
Cette analyse des délocalisations révèle une mobilité assez importante des activités motrices
dans la zone d’étude. Le manque de place explique plus de 40% des mouvements, néanmoins on
peut faire émerger d’autres facteurs importants qui poussent les établissements à se délocaliser et
qui sont principalement : le coût, qui peut inciter notamment à quitter Lyon, la volonté de se
rapprocher de la résidence du chef d’entreprise, raison qui avait déjà été soulignée dans les facteurs
de localisation, et les cas de restructuration/concentration qui concernent surtout les établissements
du secteur tertiaire. Ces délocalisations se font en grande majorité entre et surtout à l’intérieur des
pôles identifiés comme attractifs, preuve de leur dynamisme mais aussi d’incessantes
restructurations.
Une part importante des établissements enquêtés signale en outre son intention de changer de
localisation prochainement, preuve de la mobilité importante des activités dynamiques, facilitée par
la souplesse que confère à la plupart d’entre-elles leur statut de locataire. Ces délocalisations ont un
impact majeur sur la structuration de l’espace métropolitain.
3. CONCLUSION
L’analyse fine par secteur d’activité, des critères de localisation en intraurbain confirme
l’importance des facteurs coûts (d’achat et de location), proximité aux axes routiers et surtout
autoroutiers, et proximité des clients. Mais les caractéristiques des locaux, et la possibilité de se
localiser à proximité de la résidence du chef d’entreprise sont également fréquemment mentionnés
comme des raisons importantes de localisation. En revanche, quelle que soit l’activité, le taux de
taxe professionnelle ou encore la possibilité de bénéficier d’aides publiques sont très peu
déterminants, ce qui tend à minimiser l’aspect fiscal de l’intervention publique.
En ce qui concerne les délocalisations, on constate que les activités motrices sont mobiles à
l’intérieur même de la métropole lyonnaise, et particulièrement entre et à l’intérieur des pôles
repérés comme attractifs. Les établissements changent très majoritairement de localisation par
manque de place, principalement en période de croissance de l’activité.
A l’issue de cette analyse il apparaît que l’attrait des pôles se fait essentiellement sur des
considérations de coût et d’accessibilité par la route. Cependant, une analyse plus précise des
logiques par pôle, enrichie d’entretiens avec des acteurs institutionnels des communes concernées,
permet de dégager les spécificités de ces pôles et renseigne sur leur nature et leur mode de
fonctionnement au sein de la grande agglomération lyonnaise (chapitre 8).
Lors de la sélection des terrains d’enquête, ont été retenus deux pôles secondaires de
l’agglomération lyonnaise Saint-Chamond et Villefranche ainsi que des pôles internes à
l’agglomération lyonnaise. Le but est de comparer leurs atouts et leurs politiques vis-à-vis de
l’accueil des entreprises et de voir en quoi ceci peut influer sur les décisions de localisation. Ces
pôles secondaires sont Saint-Chamond, principalement industriel, et Villefranche, à la fois
industriel et tertiaire. Il est important de mettre en parallèle avec les stratégies identifiées sur ces
territoires, celles que l’on peut repérer sur l’agglomération elle-même tant en ce qui concerne les
activités industrielles que les activités plus spécifiquement tertiaires. L’analyse des critères de
localisation, telles qu’ils résultent de l’enquête, souligne des différences qui, pour être interprétées,
nécessitent d’entrer dans le détail de chacun de ces pôles.
Les communes sélectionnées pour l’enquête et qui constituent ce que l’on appellera le pôle
de Saint-Chamond sont les suivantes : Saint-Chamond, L’Horme, la Talaudière, Sorbiers et Rive de
Gier. On présentera d’abord le pôle de Saint-Chamond, puis on analysera les stratégies des acteurs
publics par rapport au développement de l’ensemble de cette zone avant de présenter les éléments
qui, d’après les établissements enquêtés, se sont avérés déterminants dans leurs choix de
localisation.
Saint-Chamond est une ville moyenne qui réunit 40 200 habitants en 1975 et 1982, et qui
depuis décline pour ne compter que 37 300 habitants en 1999. Rive de Gier, commune qui est
ensuite la plus importante de notre pôle n’en compte que 14 300 en 1999.
a) L’évolution de la population
Après une forte croissance démographique comparable à celle enregistrée sur l’ensemble du
territoire français jusqu’en 1975, ce pôle a connu un déclin démographique très important. Il est
passé de 74 000 habitants en 1975 à seulement 70 000 habitants en 1999, sur une période où la
plupart des zones urbanisées connaissent une stabilité voire une légère expansion. (Cf. Tableau,
annexe 8.1.)
Cette évolution, observée pour les communes enquêtées sur cette zone, est celle que l’on
constate sur l’ensemble de l’Unité urbaine (définie par l’INSEE) de 1975 à 1990. Cette Unité
urbaine comporte les communes de Saint-Chamond, l’Horme, Rive de Gier, et aussi sept autres
petites communes situées à l’Est de Saint-Chamond : La Grand-Croix, Lorette, Saint-Paul-en-Jarez,
Genilac, Saint-Martin-la-Plaine, Chateauneuf, Farnay. Cet ensemble regroupait 82 038 habitants en
1975, 81 993 habitants en 1982 et 81 835 habitants en 1990. L’agglomération de Saint-Chamond
est donc en difficulté et les communes retenues dans le cadre de l’enquête sont représentatives de
cette difficulté.
Les deux communes de Sorbiers et de La Talaudière ne font pas partie du périmètre de
l’Unité urbaine de Saint-Chamond, même si elles en sont proches, situées au Nord-Ouest, en
direction de Saint-Etienne. Elles ont enregistré une croissance continue de leur population,
correspondant à un desserrement de Saint-Etienne, alors que les centres les plus importants, Saint-
Chamond et Rive de Gier déclinent. Il y a sans doute là un phénomène de périurbanisation : les
habitants des villes centres, quittent ce type d’habitat et vont s’installer sur des communes
périphériques proches, sur lesquelles ils peuvent construire des logements individuels et trouver un
meilleur cadre de vie.
Dans ce contexte lié au déclin industriel de toute cette zone, les populations concernées ont
été gravement touchées et contraintes après une période assez longue à rechercher de nouvelles
bases de développement. Les élus locaux se sont mobilisés et ont tenté de reconvertir des zones
industrielles devenues des friches et de livrer à des industriels de nouveaux sites pour développer
leurs activités.
b) La population active
En 1990 la population active représentait près de 28 000 personnes soit un taux d’activité de
40 %, inférieur à la moyenne française (44 % en 1990). Le taux de chômage est relativement élevé
à l’exception de celui constaté sur la commune de Sorbiers. Le taux le plus élevé est enregistré à
Rive de Gier.
Ces données soulignent une certaine adéquation entre la population active totale et les
emplois fournis sur la zone ; ceci ne supprime pas pour autant les migrations quotidiennes entre
communes, voire de ou vers l’extérieur de cette zone. De manière générale les habitants de ce pôle
s’ils ne peuvent travailler dans leur commune essaient de travailler dans le département. Mais Rive
de Gier est équidistant de Lyon et de Saint-Etienne et très proche de Givors, ce qui explique que
24.3 % de ses habitants travaillent hors du département.
L’analyse des emplois sur ces communes3 met en évidence la très grande importance des
emplois industriels, plus de 40 %. Ce taux est très élevé : à titre indicatif sur l’agglomération
stéphanoise seulement 28,7 % de la population active travaille dans l’industrie et sur
l’agglomération lyonnaise seulement 22 %. Les services non-marchands et les activités
commerciales enregistrent des pourcentages à peu près conformes à ce que l’on trouve sur des
villes de cette importance, en revanche le secteur financier et de services marchands rendus aux
entreprises est peu développé.
2 Les emplois au lieu de travail sont calculés par les chercheurs du LET à partir du fichier MIRABEL et du
recensement exhaustif de 1990.
3 Cf. annexe 8, tableau A.8.2.
4 Cf. annexe 8, tableau A.8.3.
Cependant avec l’accroissement du trafic, cet axe autoroutier tend à être de plus en plus
souvent saturé et la question de son doublement est posée. Le projet de construction d’une nouvelle
autoroute A 45, reliant plus directement Saint-Etienne à Lyon sans passer par la vallée du Gier a été
développé. Elle traverserait les deux communes de Sorbiers et de La Talaudière, ce qui implique
des réserves foncières liées à cette emprise, mais ne modifiera pas les conditions d’accessibilité de
ces communes puisqu’aucune bretelle ne semble actuellement prévue.
Les informations fournies par le Comité d’expansion de la Loire indiquent des prix de vente
au m2 en juin 19975. Le prix indicatif pour la zone de Molina la Chazotte à La Talaudière variait, à
cette date, entre 90 et 150 francs. D’après la mairie de Sorbiers, les prix moyens à la location
varient entre 100 et 120 francs, et les prix à la vente entre 80 et 100 francs au m2, mais il reste très
peu de locaux disponibles. Sur Saint-Chamond, les zones d’activité anciennes pratiquent des prix
de l’ordre de 120 f/m2 et à Rive de Gier le prix des terrains serait de 100 francs au m2.6
Ces fourchettes de prix sont confirmées par les enquêtes conduites sur le terrain mais avec
une beaucoup plus grande variabilité par rapport à cette fourchette, compte-tenu de localisations
beaucoup plus diverses, en tissu urbain, périurbain ou en zone industrielle.
dynamisme économique. De même Rive de Gier, consciente de l’importance du cadre de vie s’est
engagée dans un grand projet urbain de requalification des territoires notamment sur les deux zones
d’activité (Combeplaine à l’entrée Est de la commune et Brunon-Valette à l’entrée Ouest de la
ville) ainsi que pour le centre-ville (trottoirs, plantations d’arbres, etc.).
Il faut également souligner de la part du Comité d’Expansion et de collectivités locales, un
encouragement vers la politique de certification de qualité : une dizaine d’entreprises de Saint-
Chamond ont reçu la certification AFAQ ISO 9000.
c) La politique fiscale
Les taux de taxe professionnelle en 1998 sont indiqués sur le tableau suivant. On soulignera
le taux exceptionnellement élevé de Rive de Gier, dont la municipalité a bien conscience, mais
qu’elle déclare ne pouvoir baisser, vue la structure de ses recettes et de ses dépenses. Les petites
communes ont des taux moins élevés que les plus grandes, ce qui peut contribuer à leur attractivité,
si tant est que les entreprises soient réellement sensibles à ce facteur (cf. chapitre 6).
8 Cf. annexe 8, tableaux A.8.5. et A.8.6. : Répartition des établissements enquêtés par secteur et par effectif
salarié.
Parmi ces établissements, 21/35 sont des délocalisations soit 60 % de l’effectif et 11 sont des
créations. Cependant, pour sept de ces entreprises, cette nouvelle implantation est liée au rachat ou
à la reprise d’une entreprise.
Tableau 8.5 : Les principaux critères cités comme positifs par plus de 50 % des entreprises)
- L’existence d’un tissu industriel et de services aux entreprises est également plus fortement
appréciée que ce que l’on rencontre en moyenne dans l’ensemble des entreprises enquêtées ; ceci
résulte du passé industriel de cette zone et est à mettre en parallèle avec l’importance accordée à
9 On trouvera en annexe 8. les tableaux détaillés retraçant les trois raisons principales et la raison
principale d’une part (tableaux A.8.14 et A.8.15), les critères cités comme négatifs d’autre part (tableau
A.8.13).
l’existence d’une main-d’oeuvre qualifiée (critère qui n’est retenu que dans ce seul pôle parmi tous
les sites enquêtés). Ce pôle présente également des avantages particulièrement appréciés en termes
d’extension possible des locaux, de locaux aménagés voire de qualité du site et du cadre de vie. Est
souligné également l’intérêt d’une localisation à proximité d’un centre secondaire.
- Enfin, l’existence d’aides publiques sur Saint-Chamond est un facteur nettement pris en
compte par les entreprises, soit pour l’apprécier, soit pour regretter de ne pas en avoir bénéficié.
Les deux-tiers des entreprises enquêtées à Saint-Chamond déclarent avoir, soit obtenu, soit
demandé sans succès, les aides publiques, signe du rôle que celles-ci peuvent jouer pour attirer de
nouvelles localisations.10
Mais lorsqu’on parle d’aides publiques, de quoi s’agit-il exactement ? Est-ce une aide par le
financement des locaux à des conditions intéressantes, ou des aides plus importantes correspondant
au fait d’être dans une zone classée à l’objectif 2 du FEDER. En Rhône-Alpes, seule la zone de
Saint-Chamond pouvait bénéficier de la prime d’aménagement du territoire et des aides du FEDER
liées à l’objectif 2. Aussi les avis positifs ou négatifs par rapport aux aides ont une toute autre
signification que sur les autres sites. Il semblerait qu’un certain nombre d’entreprises en aient
bénéficié tandis que d’autres aient escompté pouvoir en bénéficier sans que leur dossier puisse
effectivement aboutir ou encore qu’elles aient été découragées par l’importance des formalités à
accomplir. Il est bien difficile de savoir dans quelle mesure ces aides ont joué un rôle décisif dans
la décision d’implantation, les entreprises ne citant pas toujours l’importance qu’elles accordent à
cet avantage, voire ne l’évoquant que pour se plaindre de ne pas l’avoir obtenu, mais n’en parlant
pas lorsqu’elles en ont bénéficié si la question ne leur est pas spécifiquement posée. Par ailleurs le
fait de bénéficier de financements à taux réduits pour les locaux peut également être considéré
comme une aide publique. De même l’importance et l’intérêt de sites aménagés (ainsi STELYTEC)
et les autres éléments de choix se combinent sans doute aux avantages liés aux aides publiques.
L’affichage de l’existence de ces aides est dans tous les cas un argument de promotion qui s’ajoute
aux potentialités du pôle.
Enfin un dernier aspect mérite une attention particulière : le prix des locaux. D’après les
entretiens réalisés, les fourchettes de prix des locaux en location au m2 sont indiqués au tableau 8.6.
Compte tenu des surfaces occupées dans ces différentes localisations, le prix moyen du m2 dans ce
pôle est de 184 francs, ce qui est le prix moyen le plus faible enregistré sur l’ensemble des pôles
enquêtés. Les prix indiqués lors des entretiens semblent plus élevés que les prix indiqués pour les
différentes zones industrielles par les collectivités locales ; ceci s’explique par le fait qu’un certain
nombre d’établissements sont situés en tissu urbain ou périurbain ou en dehors de ces zones
aménagées et que les prix pratiqués sont en moyenne supérieurs, puisqu’ils accueillent plus
d’entreprises demandant de petits locaux, en particulier dans le secteur tertiaire.
10 La préfecture de la Loire qui est chargée d’instruire ces dossiers ne dispose pas, semble-t-il, d’une
synthèse faisant le bilan par commune des aides demandées et obtenues au titre de l’objectif 2. Il n’a
donc pas été possible de vérifier les dires des entreprises.
1.1.4. Conclusion
Ce pôle de Saint-Chamond avait été retenu comme le plus représentatif des territoires
attractifs en matière de moteurs industriels. L’analyse plus fine de cette zone a mis en évidence
qu’elle se caractérise par un passé industriel important dans des activités en déclin. Depuis
plusieurs années, elle cherche à se reconstruire et semble actuellement porteuse d’un important
dynamisme. Cependant les localisations des entreprises ne se sont pas faites de façon indifférenciée
selon les communes. On a en réalité une zone avec trois sites distincts qui présentent des avantages
un peu différents : les deux petites communes de Sorbiers et La Talaudière, la commune de Saint-
Chamond et celle de l’Horme qui lui est contiguëe, et enfin celle de Rive de Gier.
- Les deux communes de Sorbiers et la Talaudière sont très proches de Saint-Etienne et leur
zone d’activité est actuellement largement occupée. On y trouve des entreprises qui se sont
desserrées de Saint-Etienne et qui apprécient le cadre de vie.
- Sur Saint-Chamond et sur l’Horme, on se trouve en vieux tissu industriel et plusieurs
entreprises actuellement dynamiques ont repris les locaux d’établissements anciens en adaptant leur
activité avec, si besoin, des aides à la restructuration ; en effet, certaines de ces entreprises ont
bénéficié des appuis à la reconversion procurés par Usinor par l’intermédiaire de la SODIE.
De ce fait sur ces deux communes se retrouvent pas mal de localisations contraintes. En
outre la création de la zone de STELYTEC en 1995 a attiré de nouvelles activités qui, étant
récentes, ont été enquêtées. Pour celles-ci la proximité de l’autoroute, la bonne image que délivre la
zone, les aménagements réalisés et les possibilités d’extension, l’espérance d’aides publiques
spécifiques (PAT et FEDER) semblent des arguments importants de localisation et ce d’autant plus
que les investissements réalisés et les effectifs de ces établissements sont importants.
- Enfin Rive de Gier est une petite ville industrielle présentant une certaine autonomie de
fonctionnement. Elle a des difficultés importantes de reconversion industrielle et entreprend depuis
peu de se développer en aménageant ses friches et en misant sur la proximité de l’autoroute et du
centre-ville. Le prix du terrain ou de la location y est très faible, mais le taux de taxe
professionnelle qui est l’un des plus élevés de la zone ne peut être diminué compte tenu des faibles
ressources de la commune. Commune la plus proche de l’agglomération lyonnaise, elle devrait
également pouvoir miser sur cet avantage pour son développement.
Villefranche est située dans la vallée de la Saône à une trentaine de kilomètres au Nord de
Lyon. Le couloir Rhône-Saône très fréquenté est relié à l’agglomération par de nombreuses
infrastructures de transport : ferroviaires, routières et autoroutières (Cf. carte 8.1, p. 225).
Sous-préfecture du département du Rhône, Villefranche relaie l’influence lyonnaise sur la
partie Nord du département et son influence déborde sur le département de l’Ain. Cette ville
moyenne a développé son industrie en liens avec son espace rural : textile des bleus de travail,
mécanique, électroménager, agro-alimentaire, etc. Par ailleurs comme sous-préfecture elle dispose
d’un équipement en services administratifs et privés relativement important et se situe dans une
relation très étroite avec le chef-lieu métropolitain. Villefranche bénéficie d’un développement
relativement autonome et, grâce aux facilités de communication, elle trouve dans la métropole
lyonnaise les services de niveau supérieur qui lui sont nécessaires.
La commune de Trévoux, située entre Villefranche et Lyon mais plus proche de
Villefranche, est une vieille cité historique qui peut être considérée comme peu dépendante du pôle
retenu. La barrière de la Saône et la limite départementale tendent à faire de ce chef-lieu de canton
du département de l’Ain un pôle de développement spécifique.
a) L’évolution de la population11
Le pôle de Villefranche connaît une nette croissance démographique. Cependant la commune
centre de Villefranche a bien des difficultés à maintenir sa population depuis 1975, la croissance se
reporte sur la proche périphérie : Arnas et Limas principalement jusqu’à 1968, puis la commune de
Gleizé. Par ailleurs Trévoux, située à quelques kilomètres, dans le département de l’Ain se
développe surtout depuis 1982, sans lien évident avec Villefranche mais en bénéficiant cependant
des avantages que procure sa situation à proximité du Nord de l’agglomération lyonnaise.
Ces communes, qui dans notre enquête constituent le pôle de Villefranche, regroupent
50 384 habitants en 1990 et 51 754 en 1999. Elles ne correspondent pas exactement à l’Unité
urbaine de Villefranche12, définie par l’INSEE, mais l’évolution est comparable.
b) La population active
Ce pôle se situe dans la moyenne française pour le taux d’activité et le taux de chômage. On
notera cependant que le taux de chômage est plus faible dans les communes périphériques que dans
Villefranche même.
Le pôle analysé propose plus d’emplois (17 % de plus) qu’il n’y a de population active dans
la zone étudiée. En particulier, les deux communes de Villefranche et d’Arnas réunissent beaucoup
plus d’emplois qu’elles n’ont d’actifs, tandis que les deux communes de Limas et Gleizé
accueillent plus d’actifs qu’elles ne proposent d’emplois. Cette importance des emplois sur la zone
souligne l’aspect dynamique de ce pôle qui attire une population venant d’autres communes.
L’analyse des migrations alternantes en 1990 souligne bien l’attraction de Villefranche sur sa zone
périphérique et l’autonomie de ce pôle par rapport à l’agglomération lyonnaise.
Le pôle de Villefranche attire pour les emplois qu’il propose les communes proches sur sa
partie Ouest, dans le Beaujolais : Liergues (242), Pommiers (276), Denicé (209) et surtout bon
nombre d’actifs qui résident soit au Nord jusqu’à Saint-Georges-de-Reneins et Belleville, soit sur le
département de l’Ain avec des communes immédiatement proches comme Jassans-Riottier (825)
Frans (323) et aussi plus au Nord : Montmerle-sur-Saône (226), Fareins (312). Par ailleurs, la
commune de Trévoux a une certaine autonomie avec une attraction spécifique sur ses communes
proches en particulier Saint-Didier-de-Formans (158) et Reyrieux (197)14.
Ce pôle, s’il attire bon nombre d’actifs venant du Nord, a une zone d’attraction plus limitée
vers le sud en direction de Lyon. La commune d’Anse à 5 kilomètres au sud de Villefranche envoie
sur le pôle un bon nombre de ses actifs résidents (436) et les communes de Neuville, Caluire, Lyon
9° qui en sont les plus proches, chacune environ une centaine d’actifs vers ce pôle. A noter que
Lyon avec ses neuf arrondissements est à l’origine de la migration quotidienne de seulement 592
actifs sur l’ensemble des 5 communes de ce pôle. Villefranche apparaît donc comme disposant
d’une assez forte autonomie.
c) Les emplois
La répartition des emplois est très variable selon les communes15 : Arnas qui dispose d’une
importante zone industrielle a plus de 50 % de ses emplois dans l’industrie, tandis que Limas et
Trévoux sont à près de 38 %. Limas en outre est marquée par l’importance des activités de
transport, tandis que Gleizé accueille hôpital et lycée technique.
En revanche le rôle de Villefranche comme centre de services apparaît dans l’importance de
l’emploi dans le commerce et l’hôtellerie et dans les banques, assurances, et services aux
entreprises. Sur ce dernier point, l’étude conduite spécifiquement sur « les services aux entreprises
à Lyon en 1998 », souligne que Villefranche « affiche 3 000 salariés dans les services aux
entreprises (14 % des salariés privés) spécialisés dans la gestion de supports et le travail
temporaire » 16. Par comparaison, Saint-Chamond était beaucoup moins bien dotée ; elle ne
comptait que 1 300 salariés dans les services aux entreprises soit 7 % de ses salariés privés, tandis
que sur l’ensemble de l’aire urbaine de Lyon, ce secteur rassemble en moyenne 20 % de l’effectif
des salariés du secteur privé.
14 Cf. annexe 8, tableau A.8.8. : principales zones d’origine des actifs venant travailler sur le pôle de
Villefranche au RGP de 1990.
15 Cf. annexe 8, tableau A.8.9.
16 Les services aux entreprises à lyon en 1998. Les dossiers de L’INSEE Rhône Alpes n°129, Novembre
1998 p. 24, 28.
17 Cf. annexe 8, tableau A.8.10.
tertiaires s’accroît sur toute la période (en valeur absolue et en %), le pôle de Villefranche n’a pas
augmenté son pourcentage d’établissements dans ce type d’activité sur la période et a donc un
comportement atypique par rapport aux autres pôles étudiés. Ce pôle se retrouve en fin de période à
un niveau proche de la moyenne et bien inférieur au niveau de Lyon.
L’effectif enquêté sur ce pôle est important : 37 établissements qui se répartissent à peu près
également entre établissements industriels et établissements tertiaires, traduisant une évolution
positive des localisations parmi les secteurs considérés comme moteurs.
Située dans la vallée de la Saône, Villefranche est traversée par la N6, et elle a toujours eu
un rayonnement important sur tout le Beaujolais. La mise en service de l’autoroute A6 s’est
traduite par l’installation d’un échangeur à proximité améliorant considérablement l’accessibilité de
ce pôle. Par ailleurs en matière de marchandises, les flux sur l’axe Nord-Sud étant très
déséquilibrés en faveur du Nord, Villefranche est bien située pour accueillir ces transports et être
une zone de dispatching du fret destiné à l’agglomération lyonnaise et à Rhône-Alpes.
En matière fluviale également Villefranche est bien dotée. L’association Aproport gère
l’activité portuaire particulièrement importante sur la partie Nord du fleuve et jusqu’à Mâcon,
tandis que Promofluvia association nationale qui milite pour le développement du transport fluvial
a son siège à Villefranche.
Par ailleurs la desserte ferroviaire a toujours existé. Avec la mise en service du T.G.V.,
Villefranche bénéficie non seulement des accès possibles depuis Lyon mais aussi de la gare T.G.V.
de Mâcon, qui à une demi-heure seulement, permet d’atteindre Paris en 2 heures.
Un des problèmes rencontrés pour le développement de cette zone est une certaine saturation
du territoire relevant du district. Aussi l’extension devrait se faire soit vers le Sud en direction
d’Anse, soit vers le nord en direction de St George de Reneins, de Belleville où des terrains sont
encore disponibles et même de St Jean d’Ardière. Cependant les entreprises souhaitent la proximité
de l’agglomération lyonnaise et risquent de n’être guère tentées, sauf exception, par des
localisations trop au Nord.
Dans cette perspective, le développement de zones d’activités et d’habitat sur le département
de l’Ain, en particulier sur Frans et Jassans-Riottier, pourrait être mieux articulé avec le pôle de
Villefranche. Actuellement les limites départementales sont un obstacle à une réflexion et une
action commune ; Villefranche bénéficie cependant des retombées de cette expansion pour ses
commerces et ses services aux particuliers et aux entreprises.
Un des problèmes du développement économique de ce pôle est le fait que le bassin de vie et
le bassin d’emploi portent sur les deux départements de l’Ain et du Rhône tandis que les structures
institutionnelles sont bornées par les limites départementales. De ce fait un fonctionnement en
synergie et un projet commun de développement de l’ensemble sont difficiles à mettre en oeuvre.
La commune de Trévoux est dans une configuration bien spécifique. Elle fait partie de la
Communauté de Communes Saône-Vallée. Celle-ci a remplacé en 1992 un district qui regroupait
six communes : Misérieux, Reyrieux, Saint-Bernard, Saint Didier-de-Formans, Tousieux, Trévoux,
auxquelles s’est jointe en 1997 la commune de Sainte-Euphémie. Elle a principalement en charge
l’aménagement de l’espace et le développement économique ; elle doit maîtriser une forte
croissance économique et démographique sur cette zone qui regroupait en 1975, 8 586 habitants, en
1982, 11 327 et en 1990, 14 275 habitants.
d’information qui paraît une à deux fois par an et sert de lien et d’information entre les différents
partenaires.
c) La fiscalité locale
Les communes du district de Villefranche sont dans un périmètre de Transport Urbain et
assujetties au versement transport au taux de 0,45 % depuis le 2/10/97. En revanche Trévoux, ne
dispose pas de transports collectifs urbains et les activités qui y sont localisées ne sont pas soumises
au versement transport.
Par ailleurs les communes du district de Villefranche doivent payer une taxe sur les espaces
naturels sensibles qui représente un pourcentage du montant de leurs investissements ; cette taxe
n’est pas prélevée sur la Communauté de Communes Saône-Vallée.
La taxe professionnelle prélevée en 1998 sur ces communes est indiquée au tableau suivant.
Les communes-centre Villefranche et Trévoux ont des taux globaux de taxe professionnelle bien
supérieurs aux taux des communes de la périphérie de Villefranche qui sont celles qui accueillent
principalement des activités industrielles ou commerciales demandant beaucoup d’espace.
Tableau 8.11 : Principaux critères cités comme positifs lors des entretiens
Enfin, on retrouve l’avantage d’être à proximité d’un centre urbain avec les services qu’il
peut procurer. La poste, l’existence de services aux entreprises sont particulièrement appréciés sur
Villefranche, peut-être parce qu’ils y sont présents de manière plus significative que dans d’autres
pôles de notre zone d’étude. En revanche les raisons de localisation liées à la clientèle ou au tissu
industriel existant ne sont pas plus importantes que pour l’ensemble des établissements de
l’échantillon.
Les avantages liés au coût des locaux méritent d’être précisés à partir des réponses données
concernant les coûts de location payés par les établissements enquêtés. Très peu d’établissements
sont propriétaires de leurs locaux.
Le prix moyen de location pour les établissements situés sur ce pôle de Villefranche est de
190 francs le m2 soit à peu près comparable au prix relevé sur le pôle de Saint-Chamond. Ici les
différences ne sont pas significatives d’une commune à une autre, c’est plus le type de zone
d’implantation ou le type d’activité qui explique l’importance des superficies louées et les
différences de prix au m2. En général, pour des activités tertiaires demandant moins de surface, les
prix varient entre 300 et 700 francs par an au m2. Pour les activités industrielles, les prix varient le
plus souvent entre 120 et 300 ou 400 francs le m2.
1.2.4. Conclusion
Le pôle de Villefranche apparaît comme un centre à la fois lié à l’agglomération lyonnaise
mais également autonome.
Ce pôle reste lié à Lyon, car les entreprises bénéficient du marché de proximité et de
l’ensemble des économies d’agglomération que propose la grande agglomération. Ce sont en
particulier les avantages d’un grand marché de consommation et de production et des avantages
d’accessibilité par rapport à l’ensemble des moyens de communication : proximité des autoroutes,
du T.G.V. (à Lyon et à Mâcon), de l’aéroport.
Mais Villefranche est aussi un pôle dont le développement reste autonome. Ville moyenne et
sous-préfecture du Rhône, ce pôle bénéficie d’une base industrielle ancienne, relativement
diversifiée et qui s’est régulièrement adaptée. L’extension de la ville-centre sur les communes
périphériques a été organisée depuis près de trente ans à partir de la création d’un syndicat mixte,
devenu district, qui a pris en charge en particulier l’aménagement de zones d’activités.
Les atouts spécifiques de ce pôle périphérique se marquent par un cadre de vie de qualité et
par la proximité des lieux de résidence que peuvent y trouver les décideurs.
Mais c’est surtout la localisation particulièrement intéressante de Villefranche, au Nord de
l’agglomération lyonnaise, qui lui permet de rester suffisamment attractive pour de nouvelles
localisations sans pourtant bénéficier d’aide spécifique de la part des collectivités territoriales.
Cependant le territoire initialement défini semble devenir trop étroit pour permettre un
développement qui concerne de plus en plus les communes de l’Ain, situées de l’autre côté de la
Saône. Une commune comme Trévoux développe avec sa Communauté de Communes une
stratégie de développement de zones industrielles qui progressivement devrait également devenir
attractive pour des établissements désirant rester dans l’environnement lyonnais, sans pour autant
en avoir les inconvénients en termes de taxe, de versement transport, etc.
A l’intérieur même de l’agglomération lyonnaise (Cf. carte 8.1, p. 225), l’analyse a conduit à
sélectionner plusieurs communes ou groupes de communes qui avaient connu un développement
particulièrement important depuis 1993, soit dans les activités industrielles, soit dans les activités
tertiaires définies précédemment comme « motrices ». Ces zones seront présentées dans le contexte
du Grand Lyon défini comme la Communauté urbaine de Lyon mise en place en 1968 et à laquelle
appartiennent toutes les communes ici retenues (sauf Genas) et que l’on peut regrouper en :
- zones principalement industrielles : Vénissieux, Vaulx-en-Velin et Chassieu/Genas21,
- et zones à dominante tertiaire. On a choisi d’opposer d’une part le centre d’affaires de
Lyon représenté par ses 3° et 7° arrondissements sur lesquels se développent la plupart
des activités liées à la gare et au centre Part-Dieu, et d’autre part deux communes
situées dans la zone résidentielle de l’Ouest Lyonnais : Dardilly et Ecully.
particulièrement depuis 1990, se sont traduites par un déclin de la zone commerciale et la situation
a probablement changé entre 1990 et 1996 année à laquelle sont recensés les établissements dans le
fichier SIRENE. La zone de Chassieu/Genas est également une zone fortement marquée par
l’industrie, mais on y trouve des services aux entreprises en quantité non négligeable et comparable
à ce que l’on constate en moyenne sur la Communauté urbaine. Par contre elle semble nettement
moins bien pourvue en services particuliers et collectifs.
Ecully/Dardilly est un territoire peu industriel, mais spécialisé dans les activités de
commerce et de services aux entreprises, qui offre aussi des services aux particuliers et des services
collectifs en quantité plus importante que ce que l’on trouve sur l’ensemble de l’agglomération.
Enfin les deux arrondissements centraux de Lyon montrent un profil très proche de la commune de
Lyon dans son ensemble. Les emplois industriels se révèlent peu importants (15 %). Le tertiaire
aux entreprises y est nettement plus important que dans les pôles périphériques mais les 3° et 7°
arrondissements en cette matière, sont nettement distancés par le 6°, le 1° et le 2° arrondissements
ainsi que par Ecully/Dardilly.
Tableau 8.14 : Les établissements récents et moteurs sur les zones du pôle lyonnais
Total 1996 Industrie Tertiaire Total 96 Récents Enquêtés Total 96 Récents Enquêtés
Vénissieux 1 224 213 180 127 45 13 76 34 3
Vaulx-en-Velin 1 076 270 118 169 56 8 45 19 1
Chassieu/Genas 935 248 120 168 58 16 41 14 2
Dardilly/Ecully 928 86 301 52 26 4 206 90 12
Lyon 3° 7° 6 885 680 2 121 320 109 5 1 087 499 14
Lyon Commune 19 916 1 968 5 502 728 240 46 2 718 1 177 32
On est donc conduit à distinguer deux types de zones : d’une part des zones d’accueil
d’établissements industriels : Vénissieux, Vaulx-en-Velin et Chassieu/Genas, ceci est encore plus
net lorsqu’on sait que parmi les établissements tertiaires retenus figurent principalement des
activités d’ingénierie très liées à l’industrie, d’autre part deux secteurs d’accueil d’activités
essentiellement tertiaires Dardilly/Ecully et Lyon centre.
Sur le pôle lyonnais, le développement relève d’une politique globale d’agglomération que la
structure de la communauté urbaine a contribué à mettre en place depuis vingt ans. On analysera les
principales interventions des acteurs publics en présentant successivement les équipements publics,
en particulier autoroutiers mis en place, les projets de développement concernant soit les zones
« industrielles » de l’Est, soit les parties plus tertiaires de l’agglomération. On verra enfin les
politiques de communication et les mesures fiscales destinées principalement aux entreprises.
Directeur. A partir de 1992 (loi ATR) les Communautés urbaines ont compétence en matière de
développement économique, et le Grand Lyon met en place la DAEI (Direction des Affaires
économiques et Internationales), et se préoccupera du développement économique de l’ensemble
du territoire de l’agglomération.
Ces difficultés ont conduit à la fin des années 1970 à réserver autour de la Z.U.P. trois
emplacements classés en zone industrielle pour un total de 70 hectares29. Puis la commune s’est
efforcée d’attirer des activités plus diversifiées tout en développant des extensions sur la ZI Est.
Les zones d’activités de Vénissieux sont marquées elles aussi par le passé de cette
commune. D’abord l’implantation de RVI qui occupe une emprise très importante d’une centaine
d’hectares et s’étend à peu près sur une surface équivalente sur la commune de Saint-Priest. Ensuite
le développement de la Zone Industrielle de Vénissieux, Saint-Priest, Corbas à la périphérie Sud-
Est de la commune au début des années 1970. Cette zone très importante de 250 ha représente sur
Vénissieux une emprise d’environ une centaine d’hectares également. Les autres zones d’activité
sont réparties au Nord/Nord-Ouest de la commune et représentent chacune des superficies plus
réduites, accueillant des activités tertiaires aussi bien qu’industrielles. Au total, Vénissieux déclare
disposer de 443 ha de zones économiques soit plus du quart de sa superficie totale30.
Tableau 8.15 : Les prix moyens pratiqués dans les zones d’activités industrielle31
Zone géographique Prix de vente du Prix de location des Prix de location des
terrain (HT/m2) locaux anciens (HT/m2) locaux récents (HT/m2)
Vaulx-en-Velin/Décines 220/330 220/230 250/300
Vénissieux/Corbas/St-Priest NR 175/200 210/270
Chassieu/Genas/Meyzieu 240/320 240/250 280/320
La zone de Vénissieux apparaît comme ayant des prix un peu moins élevés que les autres
communes industrielles étudiées. Cependant comme les locaux disponibles sont très peu nombreux,
le marché est peu actif et les prix des transactions peu significatifs.
29 Anne Bélanger, Impact des politiques publiques sur la localisation des activités en milieu urbain : le cas
de Vaulx-en-Velin. Mémoire de DEA en Economie des Transports 1997. 91 p. op. cit. p.49
30 Plaquette de présentation de Vénissieux décembre 1996.
31 Chambre de Commerce et d’industrie de Lyon. Situation de zones d’activités et évaluation au 1° semestre
1999 à partir des chiffres communiqués par Balay Prenot.
individuel. Il s’y est développé des activités le plus souvent tertiaires à proximité du lieu de
résidence du décideur. Au début des années 1970, sont venus s’y localiser des établissements
d’enseignement trop à l’étroit dans les locaux du centre de Lyon.
La Communauté urbaine dans les années 1980 souhaitant développer une politique
technopolitaine sur l’agglomération lyonnaise a retenu trois sites, dont le pôle scientifique et
technologique de Lyon-Ouest. Plusieurs raisons ont déterminé ce choix en particulier
l’implantation à Ecully d’établissements connus dans le domaine scientifique ou économique
comme l’Ecole Centrale de Lyon, l’Ecole de Management de Lyon (nouveau nom de l’Ecole de
Commerce de Lyon) et l’implantation d’établissements de recherche et de formation. Vue
l’importance de ces établissements, la zone Nord-ouest se qualifie de pôle d’excellence dans les
nouvelles technologies. Par ailleurs, les qualités du site, le cadre agréable de l’Ouest lyonnais
favorisent l’accueil d’établissements à forte main d’oeuvre qualifiée.
L’autoroute A6 qui traverse les quatre communes de l’Ouest a favorisé le développement des
activités d’abord industrielles sur Dardilly dans les années 1970 avec le parc d’affaires (130
hectares) puis le complexe touristique de la porte de Lyon, et également un développement des
grandes surfaces commerciales tout au long de la R.N.6. Puis d’autres zones d’activités se sont
développées, à l’initiative d’opérateurs privés, d’abord sur la commune de Limonest entre
l’autoroute A6 et la RN6 (43 hectares), et plus récemment de l’autre coté de la RN6 ainsi que sur la
commune de La Tour de Salvagny (28 hectares)32. On peut donc observer sur ce territoire les
réalisations relevant d’initiatives publiques et privées et comparer leurs effets en termes d’accueil
des activités.
La Communauté urbaine, visant à développer l’Ouest lyonnais, a décidé la création à
Dardilly, d’une Z.A.C. publique : le Parc d’affaires de Dardilly sur 130 hectares, dont
l’aménagement a été confié à la SERL. La Z.A.C. du Paisy est également une Z.A.C. publique mais
créée de façon beaucoup plus récente. A côté de ces réalisations publiques a été développée une
Z.A.C. privée : le parc de Sans-Souci qui, réalisé dans les années 1980-85, concerne 43 hectares.
La comparaison entre ces deux types de réalisation doit tenir compte d’un décalage dans le
temps et dans la conception même des zones aménagées. Les Z.A.C. publiques des années 1970 ont
permis l’aménagement de zones pour de nouvelles implantations sur cette partie du territoire qui
jusqu’ici était seulement résidentielle. Les terrains aménagés ont été commercialisés au fur et à
mesure des demandes, sans élaboration d’un cahier des charges commun à l’ensemble de la zone.
Chaque propriétaire est responsable de l’entretien de son immeuble et de sa parcelle. Une fois tous
les terrains de la Z.A.C. vendus, cette zone est en quelque sorte « privatisée ». La collectivité locale
peut intervenir sur la voirie, la signalisation, les plantations sur voirie, etc. mais ne peut obliger le
propriétaire à soigner son environnement ; elle ne peut pas non plus impulser un « développement
économique durable »33.
En revanche le parc d’activités de Sans-Souci a été aménagé par des opérateurs privés, sans
intervention de la collectivité publique. Cette zone est ensuite commercialisée sous forme de
copropriété et fait l’objet d’une gestion commune (gérée par la CGI). Elle a fait l’objet d’un cahier
des charges liant tous les copropriétaires et permettant un aménagement commun et le maintien
d’un environnement de qualité. Il est ainsi possible de préserver une certaine image de ce parc
d’activités.
Dans l’ensemble, les prix pratiqués pour les bureaux dans l’Ouest lyonnais sont bien
inférieurs à ceux observés sur la zone de la Part-Dieu. En ce qui concerne les locaux d’activité, les
prix ne sont pas sensiblement différents de ceux affichés sur les zones de l’Est lyonnais.
Tableau 8.16 : Les prix moyens pratiqués dans les zones d’activités tertiaires
rénover le centre d’affaires et à valoriser les parties centrales en particulier avec la mise en place de
nouvelles infrastructures de transport en commun (métro et tramway).
En revanche la zone de l’Ouest lyonnais bénéficie dès le départ d’un positionnement
périphérique sur la banlieue la plus résidentielle de l’agglomération qui facilite des implantations à
le recherche d’une bonne image et d’un cadre de vie de qualité. Sur cette zone, la politique de
développement relève à la fois de chaque commune et d’une politique associative à l’initiative des
communes.
Ecully est une commune atypique par rapport à l’accueil des activités. En dehors du pôle
recherche il n’y a pas de zone d’activité ni de politique visant l’implantation des entreprises. C’est
une commune essentiellement résidentielle et les activités qui s’y sont développées se sont
localisées bien souvent dans des locaux à usage d’habitation transformés en bureau. Les activités
sont donc de petite taille et dispersées dans ce tissu urbain. C’est le plus souvent le fait soit de
cadres qui travaillent à leur domicile soit d’entreprises moyennes qui se sont implantées dans
d’anciennes propriétés. Pour cette raison il n’y a guère de possibilités d’expansion et les entreprises
doivent se délocaliser.
Dardilly était dans les années 1970 beaucoup moins peuplée et disposait de superficies non-
occupées importantes. L’accès par l’autoroute était aisé et la zone s’est d’abord développée par la
création d’une Z.A.C. pour le Parc d’affaires de Dardilly, sur la partie sud de la commune, proche
d’Ecully, avec occupation des terrains par des industries. Puis la demande sur cette partie de
l’agglomération, vu le prix des terrains, ne pouvait plus intéresser que des entreprises qui, soit
demandent peu de surface industrielle (des ateliers-bureaux) soit développent principalement des
services aux entreprises. La logique de développement est ici beaucoup plus proche de celle que
l’on trouvera sur les autres communes appartenant à Techlid, à savoir l’aménagement de terrains
disponibles pour pouvoir accueillir les nouvelles demandes de localisation.
La politique de développement économique des communes de l’Ouest lyonnais passe depuis
une dizaine d’années par une structure de coopération intercommunale : Techlid35, association
intercommunale de développement économique, qui s’est créée en 1988 sur cette zone ; elle
réunissait d’abord les communes d’Ecully, de Dardilly, de Champagne et de Limonest, tandis que
la commune de La Tour de Salvagny s’est jointe à cette association en 1997. Cette association de
communes est dirigée par un Conseil d’Administration composé d’élus des cinq communes et de
représentants du monde économique. Elle bénéficie de ressources provenant d’une participation de
la Communauté urbaine et d’un financement de chacune des cinq communes, calculé sur la base de
la taxe professionnelle et fonction de la superficie de chaque commune dans cette zone d’activité.
L’objectif de Techlid est de favoriser la croissance de la zone, par l’accueil des entreprises,
la prise en charge de services communs aux entreprises (un service de signalisation et un service
emplois), et la mise en place d’un observatoire de l’économie. Elle passe des conventions pour le
gardiennage et la sécurité de l’ensemble de la zone et pour la collecte sélective des déchets
industriels banals. Elle a une très bonne connaissance de toutes les entreprises et diffuse un
annuaire des entreprises du pôle. Elle publie un journal « Techlid Info » (3 numéros par ans).
Une association des Parcs d’Activités de Lyon Ouest (APADLO) a été créée. Elle regroupe
les chefs d’entreprises présents sur la zone et est auprès de Techlid l’interlocuteur privilégié, avec
des fonctions principalement d’information. C’est elle qui transmet les demandes des entreprises,
exprime les besoins non-satisfaits... Cette association, qui ne regroupe que 175 adhérents, est en
fait l’interlocuteur de Techlid qui s’occupe en revanche de services concernant toutes les
entreprises de la zone.
Très récemment une réflexion commune a été engagée dans le cadre de l’établissement d’une
Charte d’aménagement entre le Grand Lyon et les maires des cinq communes composant Techlid,
afin de préciser les faiblesses qui demeurent sur la zone et de proposer des actions susceptibles d’y
remédier. Les principaux problèmes concernent la nécessité d’améliorer la voirie et les connexions
avec les axes structurants, la difficile maîtrise des implantations commerciales, en particulier le
long de la RN6, qui brouille l’image technopolitaine du site, et l’inadaptation du stock de locaux
disponibles à la demande actuelle des entreprises. La Charte d’aménagement a défini les actions à
mettre en place. On assiste donc à une coopération entre les différents niveaux de collectivités
territoriales afin de permettre le développement et ceci en lien avec la CCIL dont l’antenne Nord
travaille également en étroite collaboration avec Techlid.
Tableau 8.17 : Taux de taxes professionnelles par commune étudiée sur le pôle lyonnais
Vénissieux Vaux-en- Chassieu Genas Dardilly Ecully Lyon
Velin
Taxe communale 12,27 15,07 10,96 19,68 8,37 8,94 11,24
Syndicat de communes 0,399 0,459 0,0234 0,621 0,0875 0,157 0,0453
Intercommunalité 7,45 7,45 7,45 1,07 7,45 7,45 7,45
Péréquation 0 0 0 0 0,362 0 0
Taxe départementale 4,92 4,92 4,92 4,92 4,92 4,92 4,92
Taxe régionale 1,97 1,97 1,97 1,97 1,97 1,97 1,97
Total 27,009 29,869 25,3234 28,261 23,1595 23,437 25,6253
Source : Direction des services fiscaux
Il n’y a pas de différences extrêmement sensibles d’une commune à l’autre : Genas qui ne
fait pas partie de la Communauté urbaine a une taxe communale très élevée. Les deux communes
de l’Ouest lyonnais apparaissent comme étant les moins pénalisées par rapport à l’ensemble, mis à
part le centre de Lyon. Comme le prix du foncier y est beaucoup plus élevé, l’avantage en termes
de coût de localisation doit être relativisé.
La Communauté urbaine peut prélever des taxes communautaires. Cependant, pendant de
nombreuses années, elle a seulement prélevé une taxe communautaire d’un taux identique sur
toutes les bases de T.P., chaque commune fixant son propre taux de taxe professionnelle sur son
territoire. Dans un souci d’équité entre les communes, la communauté urbaine a approuvé en
janvier 1997 un partage de la taxe professionnelle qui garantit au Grand Lyon un meilleur retour
sur investissement. Ce partage ne concerne que les zones de plus de 40 hectares et dans une
première étape les zones suivantes :
- ZAC « Cité Internationale », « du bassin de plaisance », « Thiers » et « Part-Dieu » à
Lyon,
- ZAC « des Perches » et « Long de Feuilly » à Saint-Priest,
- ZAC « des Pierres Blanches » à Mions,
- ZAC des « Corbèges » à Corbas.36
Suite à la politique d’aménagement du territoire (loi de 1995) et au pacte de relance sur la
ville, des exonérations fiscales ont été décidées dans certains cas et pour certaines zones ; deux
communes de notre zone sont concernées : Vaulx-en-Velin et Vénissieux qui figuraient déjà dans le
contrat de ville de l’agglomération lyonnaise signé le 13 juillet 1994.
Tableau 8.18 : Les zones bénéficiant d’exonérations fiscales dans le cadre de la politique de
relance de la ville37
Elles seront abordées à partir des entretiens réalisés sur les différentes communes du pôle
lyonnais.
37 Le classement en Z.U.S. Zone Urbaine Sensible, définie par la LOADT du 4 février 1995 concerne des
zones « caractérisées par la présence de grands ensembles ou de quartiers d’habitat dégradé ». Des
allégements fiscaux et sociaux sont possibles. L’exonération de la taxe professionnelle est possible mais
non compensée.
Les Z.R.U. Zones de Redynamisation Urbaine concernent des quartiers appartenant à des ZUS qui sont
confrontés à des difficultés particulières, en fonction de l’importance du taux de chômage, de la
proportion de jeunes... Dans ces zones, « les créations, extensions, décentralisations d’entreprises et
reconversions d’entreprises en difficulté peuvent donner lieu à l’exonération de taxe professionnelle
totale ou partielle pendant une durée maximale de cinq ans ».
Dans les ZRU et les ZFU (Zone Franche Urbaine) cette exonération est de plein droit pour les créations
et extensions et est compensée par l’Etat (base nette exonérée plafonnée à 1 MF). Cette mesure est
étendue aux entreprises existantes dans les ZRU (plafonnée à 500 000 F) et portée à 3 MF dans les ZFU
que l’entreprise soit nouvelle ou existante. » Lettre de la DATAR n°156, Juin 1996.
38 Cf. annexe 8, tableau A.8.24.
Près des deux-tiers des entreprises enquêtées ont réalisé une ou plusieurs délocalisations
avant de s’implanter dans le site retenu41. Ceci représente une mobilité importante et souligne
également que le nombre de créations est relativement limité. Par ailleurs, parmi les entreprises
considérées comme nouvellement implantées, certaines ont seulement changé de structure juridique
et ne sont pas de véritables créations.
Enfin les entreprises sont pour les deux/tiers environ des entreprises mono-établissements42
a) Analyse des critères de localisation des acteurs privés pour les pôles principalement industriels
Les raisons principales de la localisation dans ces trois pôles sont la proximité des axes
structurants, le coût de location des locaux et la proximité de la clientèle43. Ces raisons viennent
très fortement en tête et recouvrent plus des deux-tiers des raisons principales ; elles ont pour ces
pôles principalement industriels une importance plus grande que pour l’ensemble de l’échantillon.
Ensuite les autres raisons sont relativement moins importantes. Noter cependant l’intérêt que
représente la proximité de la clientèle et le tissu industriel et économique de ces pôles, de même
que les avantages logistiques et le fait d’être dans une zone aménagée. Ces facteurs recherchés par
les moteurs industriels se retrouvent ici dans l’agglomération lyonnaise.
L’analyse des critères cités de façon positive pour chacun des pôles permet de préciser un
peu leurs spécificité (cf. Tableau 8. 20).
Tableau 8.20 : Les principaux critères cités comme positifs dans les pôles à dominante
industrielle
Total des enquêtes Vénis- Vaulx- Chassieu/ Total des 3
sieux en- Genas pôles
Velin
Critères Nombre = % Nbre = Nbre Nbre Nombre %
153 16 =9 = 17 = 42
Proximité des autoroutes 112 73 15 7 13 35 83
Accessibilité 114 73 15 7 11 33 78
Localisation dans l’agglo. Lyon 71 46,4 14 5 10 29 69
Disponibilité du terrain et 99 64 6 5 12 23 55
locaux
Proximité de la clientèle 77 50 12 5 6 23 55
Coût de location 75 49 8 6 7 21 50
Possibilité de stationnement 58 38 10 4 6 20 47
Proximité du lieu de résidence 88 57 10 2 7 19 45
du personnel
Qualité des locaux 64 41,8 8 1 8 17 40
Possibilités de stockage 44 28,7 10 3 3 16 38
Services aux entreprises 62 40 5 4 3 12 28
Qualité de l’environnement, site 58 38 6 2 4 12 28
Image du site 36 23,5 7 1 4 12 28
Tissu industriel existant 53 35 5 3 3 11 26
Proximité d’un centre urbain 68 44 8 2 0 10 24
Proximité de la poste 57 37 5 3 1 9 21
Possibilité d’extension 50 33 3 0 6 9 21
Illustration 8.1 : Appréciations des critères de localisation par les pôles à dominante
industrielle
Possibilité stationnement
Au total, il semble bien que pour les entrepreneurs qui ont fait le choix de s’implanter sur
l’agglomération lyonnaise, compte tenu de l’importance des surfaces nécessaires à leur activité
industrielle, le choix en zone périphérique s’impose. Toutes ces zones présentent à peu près les
mêmes avantages en termes de proximité des axes structurants et de coût de location. De ce fait, les
décisions sont principalement liées à des choix personnels ou à des demandes spécifiques
auxquelles chaque zone répond plus ou moins bien.
Bon nombre de regrets44 concernant des insuffisances de ces pôles coïncident avec ceux que
l’on a enregistrés sur l’ensemble des enquêtes. On doit cependant relever la demande plus forte qui
s’exerce sur la proximité d’un restaurant en particulier à Vénissieux et Chassieu. Sur cette dernière
commune, le restaurant a fermé il y a peu de temps et bon nombre d’entreprises l’ont regretté. La
taxe professionnelle est, elle aussi, citée négativement, alors qu’elle ne semble pas particulièrement
plus élevée dans ces communes. On a vu dans le chapitre 6 qu’il ne faut pas surestimer les dires des
enquêtés sur ce point et on peut sans doute y voir un effet de comparaison avec des communes
situées hors Communauté urbaine et qui payent moins de taxes intercommunautaires ou
intersyndicales. Enfin la desserte en transport en commun est particulièrement jugée insuffisante à
Chassieu.
En ce qui concerne le prix des locaux il n’est pas sans intérêt d’étudier les prix indiqués lors
des entretiens. Toutes les entreprises n’ont pas répondu, cependant il est possible d’établir le
tableau 8.21.
Tableau 8.21 : Prix des locaux en location dans les pôles à dominante industrielle
(prix au m2 par an)
Il apparaît nettement que la zone de Vaulx-en-Velin est la zone la moins chère, c’est aussi
celle sur laquelle se trouvent les locaux impliquant la plus grande surface. En revanche Chassieu
est une zone relativement chère, ce prix se justifiant sans doute par des avantages en termes de
locaux aménagés, de logistique, etc.
b) Analyse des critères de localisation des acteurs privés sur les pôles principalement tertiaires
Deux zones de localisation des activités tertiaires ont été retenues l’une en plein centre de
l’agglomération dans le quartier de la Part-Dieu (Lyon 3° et 7° arrondissement) l’autre en
périphérie sur les communes d’Ecully et Dardilly.
Tableau 8.22 : Les principaux critères cités comme positifs dans les pôles à dominante
tertiaire
Total des enquêtes Ecully-Dardilly Lyon 3°+ 7°
Si l’on analyse les trois raisons principales45 le plus souvent évoquées, les deux facteurs qui
viennent en tête restent le coût (qui est propre à chaque activité, à chaque entreprise) et la proximité
des axes structurants. Cependant dans la prise en compte de la seule raison essentielle46, le coût
n’est absolument plus significatif pour ces entreprises tertiaires. En revanche la proximité vient en
bonne place qu’il s’agisse de la proximité à la clientèle, à la résidence du décideur, au T.G.V., au
centre de Lyon.
L’analyse des critères cités de façon positive (Tableau 8.22.) lors des entretiens souligne les
avantages propres à chaque pôle. Pour Ecully et Dardilly la localisation dans l’agglomération
lyonnaise vient très nettement en tête et elle est plus mentionnée que dans les pôles industriels de
l’agglomération ou que dans la moyenne des enquêtes. Ont ensuite une importance comparable à ce
que l’on rencontre par ailleurs, des critères tels que la proximité des autoroutes, la disponibilité des
terrains et des locaux, le coût de location, les possibilités de stationnement. En revanche la plupart
des autres facteurs sont moins cités, en particulier l’accessibilité, ce qui s’explique par la position
un peu excentrée de la zone, la qualité des locaux, le tissu industriel existant, les services aux
entreprises.
Illustration 8.2 : Appréciations des critères de localisation par les pôles à dominante tertiaire
Desserte ferroviaire
En ce qui concerne les localisations dans les arrondissements centraux de Lyon, les
entreprises sont particulièrement sensibles à leur localisation dans l’agglomération lyonnaise et à la
proximité du centre urbain qui en résulte, de même qu’à la desserte ferroviaire et en particulier au
T.G.V. La qualité des locaux et de l’environnement, les services aux entreprises sont cités par plus
de la moitié des enquêtés. Sont également appréciés l’image du site, la proximité des restaurants et
le tissu économique existant.
On retrouve bien ici des éléments importants pour le fonctionnement d’entreprises de
services, conseils et études qui sont plus sensibles à des avantages de centralité et de qualité des
locaux que ne le sont des entreprises industrielles.
Le coût de location est un critère qui semble plutôt avoir moins d’importance pour ces
entreprises tertiaires de l’agglomération. Les prix indiqués lors des entretiens sont reportés au
tableau 8.23.
Tableau 8.23 : Prix des locaux en location en zone à dominante tertiaire (prix au m2 par an)
Il apparaît clairement une différence de prix importante entre l’ouest lyonnais et le centre,
même si certains établissements centraux peuvent trouver des locations à des prix très bas, dans
l’ensemble les prix sont près de cinq fois plus élevés dans le centre que dans la périphérie. On
relèvera également une différence entre Dardilly et Ecully.
3. CONCLUSION
L’analyse des localisations des entreprises ne doit pas faire perdre de vue que les entreprises
réalisent de nouvelles localisations parce qu’elles y sont contraintes par leur développement et par
leurs stratégies. Alors leurs décisions prennent en considération les besoins de l’entreprise et les
opportunités liées au contexte temporel et spatial. Ainsi certains lieux présentent-ils des avantages
spécifiques pour tel type d’activité tandis que d’autres s’imposent comme des localisations
contraintes, par exemple l’existence d’un tissu industriel ancien dans un pôle comme Saint-
Chamond, (locaux en cours de rachat ou de reprise, potentiel industriel et savoir faire de la main
d’oeuvre). D’autres entreprises seront plus sensibles à des avantages de centralité, présents sur une
ville moyenne ou à la proximité d’autres entreprises pratiquant des activités comparables.
Il faut également souligner que les entreprises ne peuvent se localiser que dans la mesure où
des locaux ou des terrains sont disponibles et prêts à les accueillir ; ainsi les parties centrales des
agglomérations ne peuvent proposer de vastes terrains facilement accessibles dans des conditions
financières intéressantes. Les zones d’activité se remplissent donc progressivement du centre vers
la périphérie et certaines communes ne disposant plus d’opportunités foncières ne peuvent
accueillir des activités demandant de vastes surfaces.
Malgré le caractère forcément partiel des enquêtes réalisées, cette analyse des stratégies de
localisation au sein de notre zone d’étude permet d’apprécier le rôle du coût de localisation, et des
divers autres facteurs de localisation ainsi que de poser la question de l’autonomie des pôles
secondaires au sein même de l’agglomération.
Le rôle du coût d’achat et surtout de location est assez difficile à cerner, et l’importance que
les entreprises accordent à ce critère dépend simultanément du lieu, du type d’activité, de la nature
et de l’état du local, de la surface nécessaire pour l’exercice de son activité. On peut dire qu’aucune
des zones retenues n’apparaît comme présentant sur ce point un élément décisif.
L’analyse que l’on peut faire plus précisément à partir des déclarations permet d’indiquer
quelques moyennes de prix par grandes catégories de localisation47 en distinguant les entreprises
industrielles d’une part, et les entreprises tertiaires d’autre part. (Tableau 8. 24)
Les prix moyens de location en zone industrielle des pôles de Saint-Chamond et de
Villefranche semblent proches et se situent autour de 14 francs au m2. Comparés aux prix moyens
des zones industrielles de la périphérie lyonnaise, seule Vaulx-en-Velin se situe dans des niveaux
de prix semblables : Vénissieux, très demandée mais qui dispose de peu de surface disponible, est
la plus chère, Chassieu vient ensuite et tend à s’étendre sur Genas.
Les prix en zone d’activité destinés à des activités tertiaires se situent nettement au-dessus.
La principale référence d’Ecully/Dardilly présentant un prix près de trois fois inférieur à celui des
zones centrales de Lyon.
Enfin les prix en tissu urbain qui concernent principalement des activités tertiaires se situent
à des niveaux plutôt inférieurs à ceux pratiqués en zones d’activité pour une même commune. On
notera l’écart qui apparaît entre Saint-Chamond et Villefranche, cette dernière étant plus « cotée »
et par ailleurs l’écart entre Lyon et ces centres secondaires.
Si l’on constate des différences de prix relativement importantes d’une localisation à une
autre, on doit relever l’importance que les entreprises accordent au fait de disposer d’un accueil en
zone aménagée, le tissu urbain n’offrant que des potentialités limitées.
Dardilly/Ecully
tertiaire 8 46,7
Lyon
tertiaire 3 128,0 13 38,9
47 On ne retient que les zones pour lesquelles un nombre significatif de prix a été obtenu (au moins 3) et on
effectue alors le calcul de la moyenne des prix au m2 déclarés par chacun des établissements de la
catégorie retenue.
Les lieux étudiés offrent des avantages différents au sein de l’agglomération et les
entreprises lorsqu’elles se localisent vont chercher à valoriser les facteurs qui sont essentiels pour
leur propre stratégie de développement. On peut identifier alors trois grands types de localisation :
les localisations sur les pôles secondaires, les localisations périphériques de l’agglomération
lyonnaise et les localisations au centre même de l’agglomération lyonnaise. Chacun de ces types de
lieux présente des avantages spécifiques récapitulés au tableau 8.25.
- La localisation dans l’agglomération lyonnaise. Ce facteur est très important et justifie que
les entreprises n’aient pas cherché une localisation plus éloignée. Elles ont besoin d’une
localisation dans le Grand Lyon, même si elles ne souhaitent pas une localisation centrale.
- Corrélativement avec cette localisation périphérique, un des avantages recherchés est la
possibilité de stationnement, plus nette en particulier pour les entreprises industrielles.
Les zones à dominante industrielle recherchent ensuite principalement la proximité de leur
clientèle et l’accessibilité globale. Ceci dépend fortement du type de marché de chaque entreprise.
On a pu constater que pour beaucoup d’entreprises la proximité des autoroutes permet un accès
facile à leur clientèle. En outre le fait d’être situé dans une zone aménagée semble apprécié par les
entreprises de ces zones.
Les zones à dominante tertiaire sont quant à elles sensibles au fait de disposer de terrain et
d’avoir une bonne desserte ferroviaire. Ici plus du tiers des entreprises mentionnent cet avantage
alors même qu’elles sont en périphérie, et s’opposent sur ce point aux entreprises industrielles. En
réalité pour se développer une entreprise industrielle a plus recours à du transport de biens et doit
donc disposer d’une bonne accessibilité, tandis que les entreprises à dominante tertiaire doivent
pouvoir être reliées rapidement à des marchés de services, de savoir, d’information, etc. et dans ce
cas la desserte ferroviaire est fortement appréciée. Enfin le critère du cadre de vie de qualité est
particulièrement pris en considération sur ce pôle, de même que la possibilité pour ses dirigeants de
résider à proximité.
Afin de préciser les relations entre les zones enquêtées et l’ensemble du pôle lyonnais, on a
analysé à partir du fichier SIRENE les établissements qui, présents à deux dates dans notre zone
d’étude se sont délocalisés entre ces deux dates et les lieux vers lesquels ils sont allés ou d’où ils
sont venus48. Cette analyse souligne l’opposition entre les pôles que nous avons qualifiés de
« pôles secondaires » et les « pôles périphériques » de l’agglomération lyonnaise.
Les pôles secondaires que sont Villefranche et Saint-Chamond fonctionnent comme des
centres autonomes. La grande majorité des délocalisations se réalise à l’intérieur des communes
même de ce pôle (72% des délocalisations) et n’ont rien à voir avec l’évolution du reste des
communes du grand Lyon.
Sur le pôle de Villefranche, près de la moitié des mouvements de délocalisations analysés se
réalisent sur la commune-même. En outre un bon nombre de délocalisations se font d’une
commune à une autre proche faisant partie du même pôle (17% des délocalisations). Ainsi Arnas
attire des établissements venant de Villefranche. En revanche, Trévoux n’a aucun échange avec
l’une ou l’autre des 4 autres communes du pôle, tandis que Lyon ne reçoit que 9 établissements
venant de Villefranche et de même en sens inverse. On a donc une bonne autonomie de cette zone
par rapport à celle de Lyon. Sur le pôle de Saint-Chamond, 70% des délocalisations se réalisent à
l’intérieur même des communes dans lesquelles les établissements étaient initialement localisés et
14% se font à l’intérieur d’une des autres communes du pôle. Au total, c’est 85 % des
délocalisations qui se réalisent à l’intérieur même des communes formant le pôle analysé et Lyon
n’est ni attirée, ni n’attire les établissements de ce pôle.
On peut donc considérer que ces pôles secondaires sont bien des centres ayant une
autonomie de fonctionnement et de développement par rapport à la grande agglomération
lyonnaise, même si, dans une mesure qu’il n’est pas possible de préciser ils bénéficient des
économies d’agglomération propres à cette métropole.
48 Cf. Chapitre 3.
Carte 8.1: Les mouvements de délocalisation des établissements vers les pôles secondaires
entre 1990 et 1996
T o t al
T o tal
133
68
15 2 ,0
1 ,0
1 ,0 0
Les pôles périphériques, ne réalisent qu’une très faible part de leurs délocalisations sur la
même commune. C’est l’ensemble des communes proches qui sont l’objet de ces mouvements de
localisation et délocalisation et il n’y a pas d’autonomie communale mais une certaine synergie au
sein de l’agglomération.
Carte 8.2 : Les mouvements de délocalisation des établissements vers les pôlespériphériques
entre 1990 et 1996
Vaulx-en-Velin Vénissieux
To t a l T o tal
39
29
5 ,0 4 ,0
1 ,0 1 ,0
Chassieu-Genas Ecully-Dardilly
T o tal T o t al
35 33
5 ,0 0 6 ,0
1 ,0 0 1 ,0
Cette recherche limitée à l’analyse des localisations dans la grande région lyonnaise avait
comme objectif à la fois de préciser les stratégies de localisation des entreprises et de mettre en
évidence les éléments de politique publique par lesquels il était possible d’agir sur ces localisations.
Il faut souligner de suite que ce travail s’applique à une agglomération en croissance qui
s’étend largement sur sa périphérie. Dans ce contexte, les entreprises nouvelles cherchent à se
localiser et choisissent entre plusieurs opportunités de localisation. De ce fait il est possible
d’analyser leurs stratégies et d’évaluer l’impact de certaines interventions des pouvoirs publics. Il
est bien évident qu’une telle analyse n’est en aucun cas transposable telle quelle, ni sur autre
agglomération en stabilité ou en déclin, ni sur une ville moyenne, ni à plus forte raison sur une
zone rurale.
Dans un premier temps (Partie I), la recherche s’est attachée à analyser les grandes tendances
de la localisation des activités et à préciser l’importance des principaux facteurs dans la localisation
des établissements.
Dans un second temps (Partie II), par une enquête ciblée sur les stratégies de localisation des
établissements les plus dynamiques (sélectionnés à partir des secteurs moteurs et récemment
implantés), la recherche s’est efforcée de préciser l’importance de ces divers facteurs selon le type
d’activité et selon la zone d’implantation au sein de ce vaste territoire de l’agglomération.
Les résultats concernent à la fois les stratégies des entreprises et les actions publiques qui
peuvent être engagées le plus efficacement.
Les entreprises enquêtées avaient déjà toutes procédé à un choix de localisation au sein de la
région lyonnaise qui correspondait à leurs stratégies.
Selon le secteur d’activité concerné, selon la taille de l’établissement, les besoins en termes
de localisation sont différents. La mise en évidence des grandes tendances de localisation (Partie I)
et les résultats de l’enquête permettent de préciser l’importance des facteurs suivants :
1.1. L’accessibilité
L’accessibilité se décline de façon différente selon les entreprises. Pour les activités
industrielles, c’est principalement d’une accessibilité autoroutière qu’il s’agit ; pour les activités
tertiaires, c’est plus d’une accessibilité aux fonctions décisionnelles centrales et, en particulier pour
certains établissements, d’une accessibilité au T.G.V..
L’importance de cette accessibilité est liée au type de produit et de marché de chaque
établissement.
270 Conclusion générale
Les activités qui ont été enquêtées dans le secteur industriel sont principalement des activités
de pointe qui n’ont que peu de fournisseurs et pour des quantités de produits limitées. Cependant
l’importance de la desserte logistique, la possibilité de faire manoeuvrer des camions, d’effectuer
facilement les opérations de chargement et de déchargement ainsi que les commodités de
stationnement sont des éléments qui entrent dans les choix de localisation.
Le plus souvent cependant et en particulier pour les établissements de service aux
entreprises, c’est le type de marché qui intervient dans le choix de localisation. L’entrepreneur
cherche en effet à pouvoir accéder facilement à sa clientèle et pour un même type de service celle-
ci peut être, soit locale et centrale, soit au contraire beaucoup plus périphérique. Dans les deux cas,
la proximité de la clientèle sera invoquée comme facteur de localisation, mais la localisation sera
profondément différente.
1.2. Le coût global lié à la localisation et les contraintes qui y sont liées
Le coût de l’emplacement choisi est un arbitrage qui se réalise compte tenu de l’accessibilité
nécessaire pour chaque établissement entre un ensemble d’avantages et de coûts.
Le coût de location ou d’achat est l’élément essentiel. Il est apprécié en fonction de
l’importance de l’emprise, des possibilités d’extension, du contexte en termes d’accessibilité et
d’environnement.
La plupart des entreprises (90% de celles enquêtées) choisissent d’être en location. Certaines
même s’organisent dans une SCI qui procédera à l’achat du terrain et à son aménagement et à
laquelle elles vont louer leur emplacement ou leur local. Ici l’avantage en termes de fiscalité et de
flexibilité semble prédominer.
Il devrait s’ajouter à ce coût de location, l’importance des taxes fiscales ; on a vu sur ce
point, que le taux de taxe professionnelle fréquemment invoqué, ne semble cependant pas
important lors de la décision d’implantation. Le niveau de fiscalité n’est donc pas déterminant en
lui-même, mais il doit être rapporté aux avantages et aux contraintes qui coexistent et qui
s’appliquent aux entreprises qui seront localisées dans tel ou tel lieu. Dans cette perspective, les
aides accordées par le FEDER au titre de l’objectif 2 à certaines communes du département de la
Loire, semblent avoir redonné un avantage comparatif intéressant en termes de coût global de
localisation à des zones qui jusque là étaient en grande difficulté.
Cet aspect n’est pas présent chez toutes les entreprises, mais cependant, la plupart d’entre
elles déclarent y attacher de l’importance.
Parmi les entreprises enquêtées, celles qui accordent peu d’importance à leur environnement,
sont celles qui vont démarcher leurs clients chez eux et qui ne « reçoivent » pratiquement pas de
clientèle. Ces entreprises font beaucoup moins attention à la qualité extérieure et intérieure de leurs
locaux. D’une façon générale les entreprises tertiaires y attachent plus d’importance que les
entreprises industrielles.
Cette importance accordée à l’environnement se traduit, dans bien des cas, par la recherche
d’un site adapté : ce sont des zones aménagées pour les industries, ou des parcs d’activités destinés
principalement mais pas uniquement aux activités de service. Ces sites, adaptés aux souhaits des
entreprises lors du choix de localisation, doivent être maintenus dans un état satisfaisant car les
entreprises accordent de plus en plus d’importance au fait d’avoir un lieu agréable, entouré
d’espace vert, etc. Cet avantage est recherché aussi bien vis-à-vis des clients que vis-à-vis du
personnel. Ainsi, on voit des entreprises qui cherchent à se localiser sur la zone STELYTEC, tout
récemment aménagée près de Saint-Chamond et dont les enseignes sont visibles depuis l’autoroute.
De même des entreprises installées sur Dardilly cherchent à se délocaliser sur la zone de Limonest
(TECHLID) qui, dans un cadre de verdure, offre un environnement paysager de prestige. On ne
peut exclure l’intérêt que trouvent des entreprises à loger leur personnel dans des sites de qualité.
L’ambiance et la qualité du travail peuvent en être améliorées. En outre ces zones particulièrement
soignées seront situées dans la périphérie résidentielle, particulièrement recherchée par les cadres
des entreprises.
Pour les entreprises, la localisation en centre ville lorsqu’elle est recherchée, doit présenter
des qualités un peu différentes ; elle se porte, le plus souvent, sur des locaux de standing, dans un
quartier valorisant et favorisant la proximité entre entreprises cherchant à bénéficier
réciproquement de leurs réputations.
Ce rôle de la qualité et de l’environnement prend une place croissante dans les stratégies
d’implantation aussi bien pour les entreprises industrielles que pour celles du secteur tertiaire. Les
entreprises industrielles dont l’effectif tend à se réduire dans la durée sont en même temps des
entreprises de plus en plus « propres », faisant appel à des technologies souvent sophistiquées. En
même temps elles deviennent plus attentives à la suppression des poussières, à la diminution du
bruit, etc. Les entreprises tertiaires de plus en plus nombreuses sont, elles, plus particulièrement
sensibles à la qualité de l’environnement de travail de leurs cadres.
Dans cette perspective, il est important de prendre de plus en plus en considération ce
facteur.
Les pouvoirs publics peuvent alors tenter d’orienter les localisations des entreprises par
différents moyens .
On a souligné le rôle très important que jouaient les infrastructures de transport dans la
localisation des entreprises. Ces dernières recherchent l’accessibilité aussi bien au centre de
l’agglomération qu’aux autres zones de l’agglomération et qu’aux autres régions françaises voire à
l’international.
Les villes de Saint-Chamond et de Villefranche peuvent se développer en particulier parce
qu’elles sont satisfaites de leurs conditions de liaisons. Il en est de même des communes analysées
sur la périphérie de l’agglomération. La mise en service du contournement est de l’agglomération
semble faciliter l’implantation d’entreprises sur la petite commune de Trévoux, et sur la zone de
Miribel/Montluel.
Toute nouvelle infrastructure, dans un tel contexte, est susceptible de se traduire à moyen ou
long terme par de nouvelles localisations d’établissements et simultanément d’entraîner des effets
de concentration qui vident le territoire interstitiel et contribuent ainsi à l’étalement urbain.
Un des moyens d’action est la définition dans le cadre du schéma directeur de zones
réservées soit aux espaces naturels, soit à des zones d’activités ou d’habitat. Cette délimitation d’un
zonage reprise dans le cadre des plans d’occupation du sol est un moyen d’organiser la localisation
des activités sur les espaces que la collectivité souhaite voir urbaniser.
On a vu que près des 2/3 des entreprises industrielles nouvellement implantées avaient choisi
une localisation dans une zone d’activité. D’autres ont repris des locaux existants et n’ont pas eu de
véritable choix, mais d’une façon générale les entreprises semblent apprécier le fait de pouvoir
disposer de ce type de zones. De même les parcs d’activité semblent recherchés tant par les petites
entreprises industrielles que par les activités de service. La politique actuelle de revitalisation des
friches industrielles doit permettre de ne pas laisser des zones urbaines en friche, de maintenir la
qualité des espaces industriels et donc de conserver des emplois sur les zones relativement proches
du centre de l’agglomération.
Un des aspects le plus fréquemment invoqué est celui de l’incitation fiscale à la localisation
d’entreprises. Celle-ci peut prendre plusieurs formes :
La taxe professionnelle, la plus importante quant au montant concerné, est fréquemment
dénoncée comme trop élevée par les entreprises ; on a vu que, dans les faits, les entreprises ne
tenaient guère compte de cet élément dans leurs localisations.
L’aide à l’implantation d’entreprises dans des zones en difficulté semble avoir en revanche
un certain impact. Ainsi le fait que la zone de Saint-Chamond puisse bénéficier des aides à la
reconversion des zones en difficulté semble avoir incité un certain nombre d’entreprises à se
localiser sur cette zone, même si, in fine, toutes celles qui escomptaient en bénéficier n’y ont pas eu
droit.
Cet encouragement à un redéveloppement d’une zone en difficulté a semble-t-il redonné un
certain dynamisme aux collectivités locales directement concernées. A partir de cet atout les
collectivités locales se sont regroupées et ont développé une politique d’information et de
communication, tout-à-fait significative de leur volonté d’aider les entreprises qui viendraient
s’implanter. D’une certaine manière le climat de la zone concernée semble en avoir été modifié.
Enfin l’analyse des localisations sur l’ensemble de la région lyonnaise a bien mis en
évidence l’interdépendance entre les différentes zones concernées. La grande agglomération
fonctionne comme un tout. Les pôles secondaires développés sur les villes moyennes présentent
une certaine autonomie, mais ils bénéficient de tous les avantages de la grande métropole dans la
mesure où leur conditions d’accessibilité sont satisfaisantes.
En revanche, la zone correspondant plus directement au territoire de la Communauté urbaine
fonctionne comme un ensemble dans lequel les localisations semblent interdépendantes. Les
entreprises ont le choix entre plusieurs zones aménagées ou parcs d’activités ; les communes qui
sont de fait en concurrence, présentent des opportunités auxquelles les entreprises sont plus ou
moins sensibles selon la nature de leurs activités et leurs stratégies de développement.
Mais c’est cet ensemble qui peut permettre le développement de la métropole et le Grand
Lyon doit en conséquence se préoccuper globalement de la planification des zones, de leur
aménagement et de leur desserte, aussi bien que de la reconversion des terrains en friche au sein du
territoire d’agglomération. C’est à lui de préciser les spécificités de chaque zone, de définir les
activités qu’elles sont susceptibles d’accueillir et ainsi de maîtriser, dans la mesure du possible, les
localisations. Mais on a vu que l’extension de la métropole dépassait ce territoire de la
Communauté urbaine et qu’il faut donc organiser le développement sur un territoire plus large et
pour cela utiliser, voire renforcer, les structures organisationnelles existantes du type Région
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