Guiness
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Ce guide est une aide dans la prise en charge des patients aux urgences, se
focalisant sur les situations les plus fréquemment rencontrées.
Il peut également bénéficier à l’ensemble des étudiants qui feront face à des
urgences neurochirurgicales.
Les chapitres de ce guide sont par ailleurs disponibles sous la forme de fiches
avec les références bibliographiques sur notre site Campus de Neurochirurgie.
Afin d’apporter une aide concrète à la prise en charge des patients, de nombreux
algorithmes décisionnels sont fournis tout au long de ce guide. Ils sont donnés
à titre indicatifs et se distinguent des recommandations de pratiques opposables.
La prise en charge des patients doit être bien sûr personnalisée, et les décisions
médicales doivent être SYSTEMATIQUEMENT discutées et validées par le
neurochirurgien sénior référent.
Nous vous souhaitons une bonne lecture de ces documents et espérons que ce
guide facilitera vos premières gardes.
Traumatologie
• Conduite a tenir devant un traumatisé crânien vigile6
• Conduite a tenir devant un traumatisé crânien comateux9
• Conduite a tenir devant plaies cranio-cérébrales et embarrures 13
• Traumatisme crânien et fistule de liquide cérébro-spinal16
• Conduite a tenir devant un hématome extra-dural19
• Conduite a tenir devant un hématome sous-dural aigu22
• Conduite a tenir devant un hématome sous-dural chronique25
• Conduite a tenir devant des lésions hémorragiques intra-
parenchymateuses post-traumatiques29
• Traumatismes crâniens : particularites pédiatriques32
• Evaluation initiale d’un traumatisme rachidien36
• Conduite a tenir devant un traumatisme du rachis cervical supérieur 43
• Conduite a tenir devant un traumatisme du rachis cervical inférieur 48
• Conduite a tenir devant un traumatisme du rachis thoraco-lombaire 52
Hydrocéphalie
• Conduite a tenir devant une hydrocéphalie secondaire à une HSA non
traumatique58
• Conduite a tenir devant une hydrocéphalie tumorale de l’adulte61
• Conduite a tenir devant une hydrocéphalie tumorale chez l’enfant 65
• Conduite a tenir devant une suspicion de dysfonction de dérivation
ventriculaire70
• Gestion des valves réglables73
Oncologie
• Suspicion d’hémorragie sous arachnoïdienne non traumatique 76
• Conduite a tenir devant une suspicion de vasospasme80
• Conduite a tenir devant un HIP (hematome intra-parenchymateux)
spontané supra ou infratentoriel 84
• Conduite a tenir devant un AVC ischémique 90
• Conduite a tenir devant la découverte d’une tumeur cérébrale chez
l’enfant94
• Conduite a tenir devant la découverte d’une tumeur cérébrale de
l’adulte99
• Conduite a tenir devant une crise d’épilepsie chez un patient porteur
d’une tumeur cérébrale103
• Conduite a tenir devant une compression medullaire /radiculaire
d’origine tumorale106
Infectiologie
• Conduite a tenir devant une suspicion d’abcès cérébral110
Dégénératif
• Conduite à tenir devant un syndrome de la queue de cheval114
• Conduite a tenir devant une décompensation de myélopathie
cervicarthrosique.118
Pharmacologie
• Les antalgiques123
• Les anti-épileptiques127
• Gestion des traitements antiagrégants plaquettaires et anticoagulant130
ET AUSSI
Le GUINESS au format PDF
Interrogatoire
Contexte, cinétique, perte de connaissance initiale, AMNESIE, traitements
en cours (Antiagrégants, anticoagulants, psychotropes), prise de substance,
PROFESSION.
Examen clinique
Recherche de signes de focalisation, troubles des fonctions supérieures
Examen précis ses paires crâniennes (pupilles+++)
Atteinte du VI fréquente, sans valeur localisatrice de l’atteinte
Recherche de plaie du cuir chevelu
6
Canadian CT head rule
Un des critères suivants justifie la réalisation d’un scanner cérébral pour les
patients victimes d’un traumatisme crânien léger :
HAUT -RISQUE (d’intervention neurochirurgicale)
• GCS < 15 deux heures apres le TC
• Suspicion de fracture ouverte (plaie cranio cérébrale) ou d’embarrure
• Signes de fracture de la base du crâne (hémotympan, hématome bi-orbitaire,
rhinorrhée ou otorrhée de LCS, ecchymose mastoïdienne)
• Plus de 2 épisodes de vomissement
• Age > 65 ans
RISQUE INTERMEDIAIRE :
• Amnésie avant le traumatisme de plus de 30 minutes
• Mécanisme à haut risque (choc piéton/véhicule ; éjection d’un véhicule,
chute de plus de 1 mètre)
Classification de Masters
(Risque de complications intracrâniennes et intérêt de la réalisation d’une
imagerie cérébrale, 1987)
Groupe 1 Absence de symptômes
(risque faible) : pas de GCS = 15
scanner
Groupe 2 G=15
(risque modéré) : scanner Amnésie, PCI, convulsions, polytrauma, enfant<
H6 2 ans, présence d’un FDR
Groupe 3 GCS<15
(risque élevé) : scanner Signes neurologiques focaux
immédiat Plaie craniocérébrale/Embarrure
Aggravation rapide
FDR : Prise d’antithrombotiques/âge>70/OH/antécédents NCH/SDF.
Prise en charge
Traumatisme crânien « léger » avec TDM normal : retour à domicile avec
consignes de surveillance ou hospitalisation pour surveillance neurologique
pendant 24h en unité d’hospitalisation courte selon les signes cliniques et les
possibilités de surveillance à domicile.
7
Traumatisme crânien « léger » avec TDM pathologique non chirurgical
(HSDA minime, HSA post traumatique…) : hospitalisation pour surveillance
neurologique, discuter un TDM de contrôle à H24-48 en fonction des antécédents
du patients et de son évolution clinique.
Trouble de
conscience
OUI NON
Perte de
Prise en charge connaissance
réanimatoire + initiale
Imagerie cérébrale en
urgence OUI NON
(FICHE 1.1.2)
Non ou critères du Patient
Imagerie cérébrale Canadian CT head rules asymptomatique
8
FICHE 1.1.2
CONDUITE A TENIR DEVANT UN
TRAUMATISÉ CRANIEN COMATEUX
Incidence annuelle des traumatismes craniens (TC) est estimée à 235/100 000
habitants
150 000 traumatismes crâniens par an dont 10 000 traumatismes crâniens
graves en Europe.
Évaluer les réflexes du tronc cérébral (Échelle de Liège) -> en cas de trouble
de conscience majeur (GCS=3)
9
Fronto-orbiculaire 5
Oculo-céphalogyre vertical (proscris en cas d’atteinte du rachis 4
cervical)
Photomoteur 3
Oculo-céphalogyre horizontal (proscris en cas d’atteinte du rachis 2
cervical
Oculocardiaque 1
Absence 0
Aux urgences
Éviter l’hypotension et l’hypoxie
Contrôle de la pression artérielle systémique et de la saturation (oxygénothérapie)
Prise en charge en urgence des plaies du scalp pour limiter les pertes sanguines
(exploration à la recherche de plaie craniocérébrale)
Utilisation de mannitol (0,5 g/kg) en cas d’hypertension intracrânienne suspectée
ou signes d’engagement
Éviter les cristalloïdes qui favorisent l’œdème cérébral et l’hyperglycémie
10
Bilan d’imagerie en urgence : TDM cérébral +/- angio TDM +/- Body TDM.
OUI
Intubation en Urgences
Contrôle d’une plaie du scalp
Examen clinique
Imagerie Cérébrale:
Processus Expansif ?
OUI NON
12
FICHE 1.1.3
PLAIES CRANIO-CEREBRALES ET
EMBARRURES
Mécanismes lésionnels
> Plaies balistiques :
- par armes à feu, le plus fréquent en milieu civil
- par explosion, le plus fréquent en contexte de guerre
> Plaies non balistiques, rares : objets contondants, armes blanches
Agents vulnérants :
> Armes :
- basse vélocité (<450m/s) = armes de poing, fusil de chasse
- haute vélocité (>600 m/s) = armes de guerre
> Explosion : Blast, éclats
13
Principes de prise en charge
(cf FICHE 1.1.2 pour la prise en charge générique des TC graves)
• Urgence absolue
• Stopper l’hémorragie craniocérébrale/maxillo-faciale/cervicale (méchage/
sonde à ballonnets, packing, suture des plaies hémorragiques ..)
• Parage minimal et prudent de la plaie crânio-cérébrale
• Ne pas chercher à retirer tous les fragments !
• Fermeture étanche « biologique » de la dure-mère
• Ne pas remettre le volet crânien
• Ne pas oublier : avis infectieux pour mise en place d’une antibioprophylaxie,
antiépileptiques
• Effet de masse
• Déficit neurologique focal
• Dépression > 1cm
• Hématome intracrânien associé devant être évacué
• Déformation esthétique non acceptable
• Atteinte du sinus frontal (CF FICHE 1.1.4)
• Plaie contaminée / infectée
• Volumineuse plaie du scalp associée.
La prise en charge de l’embarrure rejoint celle du parage des PCC (cf figure 2).
Le risque chirurgical principal est lié à l’atteinte d’un sinus dural.
14
Algorithme de prise en charge des PCC
Parage
méningé
• Evacuation HSD
Ouverture
durale • Ablation fragments osseux ou de balle ACCESSIBLES
• Hémostase
• Fermeture durale/ épicrâne ou fascia lata
Fermeture • Pas de volet crânien
• Fermeture du scalp
15
FICHE 1.1.4
TRAUMATISME CRANIEN ET FISTULE DE
LIQUIDE CÉRÉBRO-SPINAL
Brèche durale traumatique avec fistule de LCS = 1-3% des traumatismes crâniens
(TC) sans plaie cranio-cérébrales.
80-90% des cas de fistules LCS font suite à un TC (adulte). Autres causes : post-
opératoire (chirurgie endoscopique++), tumorale, malformative.
Fractures de la base du crâne = 2,3% à 30% de fistules de LCS.
FDR : étage antérieur +++ (30-70%).
50% fistules sont diagnostiquées en moins de 48h ; 95% dans les 3 mois.
Répartition : sinus frontal (30%), sinus sphénoïdal (11-30%), ethmoïde (15-19%),
lame criblée (7%), mixte (23%).
Complications : Méningites : 5-11% à 1 semaine, 55-88% si > 1 semaine avec 10%
mortalité (séries récentes) ; Pneumencéphalie : 20%.
Résolution « Spontanée » : 85% dans les 7 jours.
Diagnostic radiologique
• TDM haute résolution avec analyse en reconstruction coronale/sagittale ++
(Sensibilité 87% pour FBC)
Fracture > 3 mm de l’EA + pneumencéphalie => forte probabilité de fistule.
• IRM Cisternographie T2 (sensibilité 87% pour Fistule mais attention
40% faux positifs) ou IRM T1 FATSAT avec injection intrathécale de
gadopentetate dimeglumine (meilleure sensibilité/spécificité)
• TDM avec cisternographie (injection de PDC intrathécal) (sensibilité 80%
16
si fistule active mais faux négatifs surtout si fuite LCS pas au niveau d’un
sinus)
• Cisternographie isotopique (sensibilité 60-75% avec 33% FP)
Modalités de traitement
• Conservateur MAXIMUM 7-14j
• Repos lit strict-proclive 30°
• Éviter toute augmentation PIC
• Vaccination anti-pneumococcique (13 valences + rappel à 2 mois).
• Pas d’ABP recommandée (sélection germes résistants)
• +/- Drain lombaire externe (objectif 100-200 cc/j)
• +/- ACETAZOLAMIDE 25mg/kg/jour (<48h du trauma à poursuivre 48h
si pas de fuites LCS active ou 48h après dernière constatation fuite
• Chirurgical :
• Endoscopique endo-nasal (via lambeau libre ou pédiculé/ technique
multicouches) : idéal pour les topographies sphénoïdales.
• Plastie d’étage antérieure via craniotomie bi-frontale : surtout si
nécessité reconstruction étage antérieur/cranialisation sinus frontal (en
cas d’atteinte du canal naso-frontal).
17
Diagnostic d’une fisulte de la base du crâne (FBC) de LCR post-traumatique
18
FICHEE 1.1.5
HÉMATOME EXTRA-DURAL
1 à 4% des TC (rare)
20% des lésions traumatiques intracrâniennes opérées
Mortalité de 20 à 55% dans les séries les plus récentes. Elle diminue à moins de 10%
en cas d’évacuation chirurgicale rapide.
Généralités
• Collection sanguine entre la voûte crânienne et la dure-mère
• Pathologie de l’adulte jeune, rare après 60 ans (car la dure-mère adhère à l’os)
• Histoire clinique « classique » (en fait < 30% des cas) :
Perte de connaissance brève (60% des cas), intervalle libre (80% des cas),
puis trouble de la conscience (+/- hémiplégie controlatérale, mydriase
homolatérale)
• L’intervalle libre peut durer plusieurs jours.
Physiopathologie
Le plus souvent, secondaire à une plaie artérielle (85% des cas).
Constitution rapide de l’hématome qui comprime le parenchyme cérébral (d’où
son pronostic gravissime)
Localisations
• la plus fréquente : région temporo-pariétale (70%)
Fracture de l’écaille temporale = zone de fragilité de la voûte crânienne
Lésion de l’artère méningée moyenne ou l’une de ses branches lors de la
fracture (au niveau de son sillon osseux ptérional)
Espace de décollement temporal de Gérard Marchand facilitant le
développement de l’hématome
• Frontal, occipital (5-10% chacun)
• Fosse postérieure (5%) : moins bien toléré, le plus souvent d’origine
veineuse (plaie du sinus)
• Un HED du vertex ou bilatéral est souvent en lien avec une plaie du sinus
veineux.
19
Scanner cérébral non injecté
Patient de 20 ans ayant présenté un accident de skate-board non casqué avec TC.
Apparition deux heures plus tard de troubles de la vigilance et appel des pompiers.
A son admission aux urgences, le patient est somnolent, obnubilé. Le GCS est de
14 (Y3V5M6).
A : scanner cérébral en fenêtre parenchymateuse : hématome extradural temporal
gauche. Épaisseur (double-flèche) : 204mm. Volume : 29cm3. Engagement de
l’uncus temporal. B : scanner cérébral en fenêtre osseuse : fracture temporale gauche
non déplacée C : Reconstruction osseuse en 3D permettant de visualiser le trait de
fracture temporo-pariétal.
Prise en charge
Un traitement conservateur peut être proposé en cas de bonne tolérance clinique
et de faible volume de l’hématome, de moins de 30cc. Une surveillance clinique
rapprochée doit être réalisée en milieu neurochirurgical.
L’indication chirurgicale est portée sur la clinique (troubles de la conscience
évalués par le score de Glasgow, mydriase unilatérale) et sur le scanner cérébral
(déviation de la ligne médiane de plus de 5mm et volume de l’hématome
supérieur à 30cc).
20
Traitement chirurgical
La prise en charge chirurgicale est stéréotypée : on réalise une craniotomie
centrée sur l’hématome. Après évacuation de l’hématome, il faut trouver l’origine
du saignement (le plus souvent une plaie artérielle), et en fonction coaguler
l’artère ou tamponner le saignement si l’origine est veineuse. Attention, l’artère
méningée moyenne peut être lésée lors de sa sortie de la base du crâne, au niveau
du foramen spinosum. La dure-mère doit être suspendue par des points trans-
osseux à la fin de l’intervention. Le volet crânien est remis en place la plupart du
temps.
21
FICHE 1.1.6
CONDUITE A TENIR DEVANT UN HEMATOME
SOUS-DURAL AIGU
21% des TC graves (GCS < 9), 60% des lésions opérées
40-80% des patients ont un score de GCS initial < 8
Mortalité : 50-90%, augmente avec l’âge ou la prise de TAC
Étiologie : AVP 24%, chutes et agressions 72%
Généralités :
Collection sanguine entre la dure-mère et le cerveau survenant dans les
72h après un traumatisme
Lésions associées fréquentes (contusions, hématome, œdème cérébral)
Gravité marquée par l’existence d’une HTIC secondaire à l’effet de masse de
l’hématome et aux lésions associées oedemato-hémorragiques.
Physiopathologie : 3 mécanismes
1 : traumatisme crânien sévère, accumulation de sang autour d’une lacération
parenchymateuse (souvent frontale ou temporale). Pas d’intervalle libre
clinique.
2 : mécanisme d’accélération/décélération de la tête responsables de ruptures
de veines en pont (entre l’arachnoïde et la dure-mère) ou de vaisseaux
corticaux. Possible intervalle libre avec détérioration clinique secondaire
rapide.
3 : TC mineur chez un sujet sous anticoagulant/âgé.
22
• Hyperdensité sous-durale en croissant, œdème cérébral périlésionnel.
• Localisation au niveau de la convexité cérébrale le plus souvent. Peut
également être situé en inter-hémisphérique, le long de la tente du cervelet,
ou en fosse postérieure.
• Recherche de lésions associées et de signes d’HTIC (disparition des sillons
de la convexité, déviation de la ligne médiane)
• Devient isodense (subaigu) à partir de J4, puis hypodense (chronique) après
trois semaines.
Prise en charge
Un traitement conservateur peut être proposé en cas de bonne tolérance
clinique et de faible volume de l’hématome.
Les facteurs pronostiques devant être pris en compte avant de poser une
indication chirurgicale sont :
• l’âge du patient,
• ses comorbidités et traitements en cours (crase sanguine+++),
• le score de GCS initial,
• l’état des pupilles,
• la présence des réflexes du tronc cérébral, la présence d’un reverse-flow au
doppler,
• l’existence de lésions associées oedémato-hémorragiques bilatérales.
23
24
FICHE 1.1.7
CONDUITE A TENIR DEVANT UN HEMATOME
SOUS-DURAL CHRONIQUE
Incidence : 13.1/10000 personnes/an (3.4/100000 si <65 ans, 58.1/100000 si > 65
ans, risque multiplié par 17)
Age moyen au diagnostic : 76 ans
10 à 20% de récidive après traitement
Entre 10 et 30% de morbidité chirurgicale (Plaie cérébrale, HIP, Épilepsie, HSDA,
pneumencéphalie, Empyème et ISO…)
Physiopathologie
L’hématome sous dural chronique (HSDC) nait de la rupture des cellules
frontières de la « dural border cell layer » qui provoque la suffusion de sang ou de
liquide céphalo-rachidien dans l’espace sous dural.
La séparation de cette fine couche de cellules frontières va contribuer à
l’apparition d’une réponse inflammatoire réparatrice évoluant vers la guérison
dans la grande majorité des cas (80%), mais qui peut parfois persister et s’auto
entretenir. (Figure 1)
Ø Age 80%
Ø ATCD de chutes
Ø Traumatismes crâniens
mineurs
Ø Traitement anticoagulants
Ø Alcool
Ø Epilepsie
Ø Hypotension intra crânienne
Facteurs favorisants la chronicisation Guérison spontanée
Hématome sous dural aigu
Échelle de Bender
Grade I Conscience conservée, pas de trouble des fonctions supérieures,
peu ou pas de signes neurologiques de focalisation
Grade II Troubles des fonctions supérieurs, signes neurologiques focaux
incomplets (paraphasie/hémiparésie) ;
Grade III Somnolence et troubles de la vigilance, signes focaux pronon-
cées (aphasie complète/hémiplégie)
Grade IV Coma ou signes d’engagement
Bilan paraclinique
26
Prise en charge
Traitement chirurgical
Indication : tout HSDC symptomatique, ou présentant un volumineux effet de
masse chez un patient à risque :
27
Algorithme décisionnel pour la prise en charge thérapeutique
Figure : Arbre décisionnel et indication chirurgicale de drainage des hématomes sous duraux
chroniques. HSDC : Hématome sous-dural chronique, BBR : balance bénéfice risque, TTT :
traitement, EAMM : embolisation artère méningée moyenne, TAG : traitement antiagrégant,
TAC : traitement anticoagulant, TDC : twist drill craniostomy, BH : burr hole.
EN ITALIQUE LES TRAITEMENTS EN COURS DE VALIDATION
28
FICHE 1.1.8
CONDUITE A TENIR DEVANT DES
LESIONS HEMORRAGIQUES INTRA-
PARENCHYMATEUSES POST-TRAUMATIQUES
Traumatismes crâniens : incidence 100 à 300 par 105 habitants par an (inci-
dence sous-estimée)
Contusions intra-parenchymateuses : 8,2% de tous les traumatismes crâniens,
13-35% des TC graves
Causes : Accidents de la voie publique (AVP) puis accidents de sport chez les
jeunes, chutes chez les sujets âgés
Prise en charge
Les indications décrites sont issues de recommandations internationales et sont
données à titre indicatif afin de guider les décisions thérapeutiques en population
générale. Les indications dans les cas individuels doivent être discutées au cas
par cas +++ et sont soumises à de grandes variations en fonction des pays, des
centres, des praticiens, et de la situation unique de chaque patient.
• Management initial : commun à tous les traumatismes crâniens (voir
FICHES 1.1.1 et 1.1.2)
• Indications chirurgicales d’évacuation d’un hématome (Tabl.1) :
30
Tableau 2 : Craniectomies décompressives : niveau de preuve II A
1- Les craniectomies décompressives secondaires sont indiquées pour les
HTIC réfractaires tardives
2- Les craniectomies décompressives secondaires ne sont pas indiquées pour
les HTIC réfractaires précoces
3- Une craniectomie décompressive large (12x15cm) est recommandée
NB : sont exclues des recommandations les craniectomies décompressives
primaires = quand le volet n’est pas reposé suite à l’évacuation primaire d’une
lésion entraînant un effet de masse (HED, HSDA, HIP)
31
FICHE 1.1.9
TRAUMATISMES CRANIENS :
PARTICULARITES PEDIATRIQUES
Les traumatismes crâniens pédiatriques touchent particulièrement les enfants < 5
ans et les adolescents, avec un risque plus important de séquelles fonctionnelles à
long terme chez les plus jeunes.
80% des traumatismes crâniens pédiatriques sont dits « modérés » (GCS>=13).
Seulement 10% des traumatismes crâniens de l’enfant vont nécessiter une
intervention chirurgicale.
L’incidence du Syndrome du Bébé Secoué est sous-évaluée (nourrisson non
hospitalisé, diagnostic manqué), on ne peut que l’estimer à plusieurs centaines / an
en France.
Fracture croissante
Définition : Non ossification d’une fracture crânienne liée à une hernie de
parenchyme cérébrale au travers.
Conditions = Fracture crâne + plaie de dure-mère + contusion en regard
Localisation : Pariétale le plus souvent, également décrite au niveau du cadre
orbitaire
Histoire naturelle : Fracture et contusion avec atteinte méningée passée inaperçue
> hernie de parenchyme à travers la fracture (1-2mois) > encéphalomalacie,
porencéphalie > épilepsie / déficit neurologique focal
32
Fracture en balle de Ping-Pong :
Souvent secondaire à un traumatisme obstétrical (AVB instrumenté +).
Si postérieur et/ou déformation minime : correction de la déformation avec la
croissance osseuse.
Réduction chirurgicale si : déformation large et profonde (effet de masse sur
parenchyme cérébral), antérieure avec atteinte esthétique importante.
A RECHERCHER
• Hémorragie rétinienne au FO (très évocatrice d’un SBS)
• Autres signes de maltraitance si Silverman associé
33
Algorithmes décisionnels
34
Figure 2 : Algorithme de prise en charge du traumatisme crânien grave chez
l’enfant
35
FICHE 1.2.1
EVALUATION INITIALE D’UN TRAUMATISME
RACHIDIEN
L’incidence globale annuelle des traumatismes rachidiens est de 10,5 /100 000
personnes.
L’âge moyen est de 39,8 ans et le rachis cervical est le fréquemment touché (46%).
Les circonstances plus fréquentes sont les chutes de plus de 2 m (39%) et les AVP
(26,5%).
Une fracture vertébrale nécessitera une intervention chirurgicale dans 36,4 % à
59,1% des cas.
Les fractures neurologiques représentent 24,7% des fractures vertébrales.
Anamnèse ciblée
• Mécanisme lésionnel : hyper flexion, extension, charge axiale…
• Circonstances : perte de conscience, haute cinétique.
• Notion de déficit moteur post-traumatisme.
• Apparition d’un engourdissement ou de fourmillements post-traumatisme.
Examen clinique
36
pyramidal), réflexes d’étirement musculaire, réflexes cutanés abdominaux.
Réflexes crémastériens, réflexes sacrés (bulbocaverneux / bulbo anal), signes de
dysfonctionnement autonome (incontinence urinaire/fécale, priapisme)
Particularité du choc spinal : tétraplégie flasque, anesthésie sous-lésionnelle à
tous les modes, rétention urinaire, iléus réflexe, troubles neurovégétatifs.
Racine ner-
Nerf péri-
Muscle veuse pré- Action à tester
phérique
dominante
Membres
supérieurs
Abduction épaule à 90° /
Deltoide C5, C6 Axillaire
horizontal
Musculocu- Flexion du coude avec avant-
Biceps C5, C6
tané bras en supination
Fléchir le coude avec le pouce
Brachio radial C5, C6 Radial
pointant vers le haut
Extenseur du
C5, C6 Radial extension du poignet
carpe radial
Triceps C7, C8 Extension du coude
Flexion digitale Interosseux Flexion distale des phalanges
C7,C8, T1
profonde I et II antérieur digitales 2 et 3
37
Racine ner-
Membres Nerf péri-
veuse pré- Action à tester
inférieurs phérique
dominante
Fémoral et
Iliopsoas L2, L3 racine L1, Flexion douce
L2, L3
Quadriceps L3, L4 Fémoral Extension du genou
Biceps fémoral L5, S1, S2 Sciatique Flexion genou
péroné pro-
Tibial antérieur L4, L5 Dorsiflexion de la cheville
fond
Extension de péroné pro-
L4, L5 Extension du gros orteil
l’hallux fond
Flexion plantaire de la che-
Gastrocnémien S1, S2 Tibial
ville
Grade Force
Aucune contraction
0
(paralysie totale)
Contraction visible /
1
palpable sans mouvement
ECHELLE MRC
38
L’évaluation clinique complète d’un traumatisé rachidien : score ASIA de A
à E [3].
39
Grade ASIA Atteinte neurologique
Stade A Atteinte neurologique complète sous le niveau atteint
(sensitif et moteur) y compris segment sacré S4-S5
Stade B Atteinte motrice complète, atteinte sensitive incomplète
sous-lésionnelle
Stade C Atteinte motrice incomplète, force motrice inférieure à
3/5 (0-2) de plus de la moitié des muscles clés
Stade D Atteinte motrice incomplète, force motrice supérieure
ou égale à 3/5 de plus de la moitié des muscles clés
Stade E Examen neurologique normal
40
• le mécanisme de la blessure est inconnu ou d’autres blessures font suspecter
une blessure à la colonne vertébrale.
Algorithme décisionnel
41
42
FICHE 1.2.2.
CONDUITE A TENIR DEVANT DES LESIONS DU
RACHIS CERVICAL SUPERIEUR (RCS)
10% des polytraumatisés arrivant intubés ont une lésion rachidienne instable.
20% des traumatisés du rachis cervical supérieur ont un traumatisme crânien
associé.
25% des lésions du RCS ont une lésion du rachis cervical inférieur associé, et 50%
une autre lésion du rachis.
43
Lésions du LT si : ADI > 3mm et/ou Spencer (x+y)> 8.1mm (cf figures)
44
Les fracture de C2 (Axis)
Ce sont les fractures les plus fréquentes du RCS. Il faut s’attacher à rechercher
les différents traits de fractures et les signes d’atteintes disco-ligamentaire, de
même que les atteintes de l’artère vertébrale le cas échéant.
Deux classifications historiques permettent de caractériser les fractures de C2 :
45
Les pseudarthroses sont fréquentes, surtout dans le type 2 OBAR.
Il existe deux techniques chirurgicales principales : le vissage odontoidien (par
cervicotomie antérieure), et le vissage C1C2 par voie postérieure (technique de
HARMS ou de Magerl).
Bilan d’imagerie :
TDM +/- angioTDM (Artère vertébrale)
IRM (étude LT, disques)
Radio dynamiques (démasquer une instabilité discale, souvent à distance ou
après avoir dédouaner une lésion instable sur les autres examens)
ALGORITHME
46
INDICATIONS SCHEMATIQUES
(Données à titre général, les indications doivent se discuter au cas par cas):
Fractures isolées de C1 :
Traitement orthopédique (lésions stables) :
Type 1, Type 3 et Type 2 avec LT intact
Traitement chirurgical (lésions instables) :
à discuter si Type 2 avec LT atteint (Ostéosynthèse C1 ou Occipito cervicale)
Fractures isolées de C2 :
Traitement orthopédique :
Type 1 ou 3, Type 2 horizontal ou OBAV
Fracture bipédiculaire sans listhesis majeur ni atteinte du disque C2C3
Traitement chirurgical :
à discuter si Type 2 OBAR ou échec de traitement orthopédique
SI instabilité discale C2C3
47
FICHE 1.2.3
CONDUITE A TENR DEVANT UNE LESION DU
RACHIS CERVICAL INFERIEUR (RCI)
10% des polytraumatisés arrivant intubés ont une lésion rachidienne instable.
25 à 75% des lésions du rachis cervical sont instables
30 à 70 % des lésions du RCI sont associées à des troubles neurologiques
3 à 25% des lésions de la moelle épinière surviennent durant la stabilisation, le
transport ou à l’hôpital
8% des lésions cervicales passent inaperçues durant l’évaluation primaire ou se-
condaire
48
Se rappeler des critères d’entorse grave :
• Antelistesis > 3mm
• Angulation des plateaux vertébraux > 10°
• Perte du parallélisme des apophyses articulaires
• Découverte articulaire > 50%
• Diastasis inter-épineux
A0 Minor, nonstructural
fractures B1 Posterior tension band
injury (bony) C Translational injury in
any axis-displacement
or translation of one
vertebral body relative
to another in any
direction
ligamentous)
F1 Nondisplaced
fracture
facet
A2 Split
F2 Facet fracture
with potential for
instability
B3 Anterior
injury
tension band
A3 Incomplete burst
F3 Floating lateral mass
BL Bilateral Injuries
F4 Pathologic
subluxation or
BL Bilateral injury
perched/dislocated
A4 Complete burst facet
Si nécessité de réduction
Discuter la traction cervicale pré opératoire si importante déformation sagittale,
en l’absence de disjonction cranio cervicale.
Algorithme décisionnel
Algorithme de classement (AO Spine)
50
INDICATIONS SCHEMATIQUES
(Données à titre général, les indications doivent se discuter au cas par cas) :
Traitement chirurgical:
A2, A3, A4, B1, B2, B3, C.
51
FICHE 1.2.4
TRAUMATISME DU RACHIS THORACO-
LOMBAIRE
40% des fractures traumatiques de la charnière thoraco-lombaire (T11 à L2) sont
de type burst
L’incidence mondiale des lésions traumatiques médullaires est de 15 à 40 pour un
million d’habitants
Les fractures dorso-lombaires concernent 90 % des fractures vertébrales.
52
Type de frac- Description Stabilité
ture
Type A Atteinte du corps vertébral (+/- atteinte
lamaire unilatérale ou processus trans-
verse) sans atteinte du complexe liga-
mentaire postérieur
A1 Affaissement d’un seul plateau sans at- Stable
teinte du mur postérieur
A2 Atteinte du corps et des 2 plateaux sans Stable
atteinte du mur postérieur
A3 Atteinte d’un seul plateau et du mur Stabilité relative
postérieur (burst incomplète)
A4 Atteinte des 2 plateaux et du mur posté- Instabilité relative
rieur (burst complète)
Type B Atteinte du complexe ligamentaire pos-
térieur
B1 Atteinte trans osseuse (fracture de type Instable
Chance)
B2 Atteinte trans osseuse et trans-ligamen- Instable
taire
B3 Fracture en hyper-extension avec dépla- Très instable
cement postérieur (sur rachis ankylosé
Type C Atteinte du corps vertébrale et du com- Très instable
plexe ligamentaire postérieur associée à
un déplacement/distraction entre les 2
segments (sus et sous-jacent au foyer de
fracture)
53
AO Spine Thoracolumbar Injury
Classification System
Type A Compression Type B Distraction Type C Translation
Injuries Injuries Injuries
A0 Minor, nonstructural
fractures B1 Transosseous tension
band disruption
Chance fracture
C Displacement
dislocation
or
54
Évaluation du degré de comminutivité de la Fracture : classification de Mc-
Cormack
- Coté de 3 à 9
- Taux de comminutivité des fractures, et le degré de réduction après une
chirurgie stabilisatrice.
- Évalue le risque de rupture du matériel d’ostéosynthèse postérieur
(notamment si score supérieur ou égal à 7)
- Permet de discuter de l’intérêt d’une ostéosynthèse/arthrodèse par voie
antérieure (dite circonférentielle), en particulier pour les fractures avec
une forte angulation cyphotique initiale, une très forte comminutivité et
une très bonne réduction post opératoire, qui sont plus sujets candidats
à une pseudarthrose en cas de montage postérieur isolé (surtout en cas
de montage court/percutané sans greffe osseuse).
55
Modalités thérapeutiques :
• Traitement fonctionnel (Antalgiques, kiné précoce)
• Traitement orthopédique (Corset thoraco-lombaire) 9 à 12 semaines
• Traitement chirurgical :
• Vertébroplastie
• Ostéosynthèse postérieure : ouverte ou percutanée, plus ou moins
étendue
• Arthrodèse (=greffe osseuse) (postéro latérale ou antérieure)
• Libération canalaire (laminectomie)
• Combinaison des options
Algorithme décisionnel
56
INDICATIONS SCHEMATIQUES
(Données à titre général, les indications doivent se discuter au cas par cas)
57
FICHE 2.1
HYDROCEPHALIE SECONDAIRE À UNE HSA
NON TRAUMATIQUE
Environ 20% d’hydrocéphalie aiguë sur le scanner initial dont la moitié n’est
pas responsable de trouble de la conscience (une hydrocéphalie peut se développer
durant la première semaine suivant l’HSA, même si elle n’était pas présente
initialement).
Environ 50% des hydrocéphalie aiguë post-HSA deviendront chronique et la
moitié d’entre elles nécessiteront une dérivation de LCR permanente.
En cas de doute sur la présence d’une hydrocéphalie chez un patient avec des
troubles de la vigilance sans dilatation ventriculaire franche sur le TDM, la
réalisation d’un doppler transcrânien peut être d’une grande aide pour affirmer
le diagnostic d’HTIC.
Algorithme décisionnel
59
Penser à la correction de l’hémostase avant la pose d’une DVE, sauf si ur-
gence extrême et bilan d’hémostase en cours.
Attention
• En cas d’artériographie sous anesthésie générale : patient non surveillé
cliniquement et éventuellement plusieurs heures d’examen avant de pouvoir
à nouveau évaluer le patient. Si doute sur une hydrocéphalie, préférer la
pose d’une DVE avant l’examen
• En cas de pose de stent, de flow diverter… Nécessité en post-procédure d’une
anti-agrégation qui peut contre-indiquer la DVE. Préférer la pose d’une
DVE avant le traitement endovasculaire si doute sur une hydrocéphalie.
• En cas de prise en charge chirurgicale, un abord ptérional peut permettre
une ouverture de la lame terminale qui peut parfois permettre de se passer
de DVE. A discuter avec le chirurgien dans certains cas.
60
FICHE 2.2
HYDROCEPHALIE TUMORALE DE L’ADULTE
61
Physiopathologie simplifiée de l’hydrocéphalie tumorale :
63
64
FICHE 2.3
CONDUITE A TENIR DEVANT UNE
HYDROCEPHALIE TUMORALE CHEZ
L’ENFANT
Définition
Trouble hydrodynamique du LCS en lien avec le développement d’une tumeur
cérébrale ayant pour conséquence une augmentation du volume qui lui est
imparti
C’est une urgence diagnostique et thérapeutique
Examen clinique
Le 1er mode de révélation clinique est le syndrome d’HTIC
65
Connaître et rechercher les signes aspécifiques de l’HTIC chronique de l’enfant :
• douleurs abdominales
• régression des acquisitions psychomotrices, baisse du rendement scolaire
Bilan Paraclinique :
Imagerie cérébrale à demander en urgence :
• Privilégier l’IRM cérébrale + Médullaire au besoin (bilan d’extension pré
op)
• Diagnostic radiologique d’hydrocéphalie : dilatation ventriculaire, signes de
résorption transépendymaire (inconstants), abaissement du plancher du 3e
ventricule dans les causes obstructives
• Diagnostic étiologique de l’origine tumorale
66
Prise en charge : Urgence thérapeutique chirurgicale
67
3) Bénéfices / risques des options thérapeutiques
4) Situations particulières :
• Hydrocéphalie par excès de production de LCS : exérèse tumorale d’emblée
ou DVE plus rarement
• Hydrocéphalie inflammatoire liée à une méningite carcinomateuse :
Discuter mise en place d’une DVP
68
Algorithme décisionnel :
69
FICHE 2.4
CONDUITE A TENIR DEVANT UNE SUSPICION
DE DYSFONCTION DE DERIVATION
VENTRICULAIRE
Principales causes :
• Mécaniques (obstruction, déconnexion, migration)
• Infectieuses (méningite, infection des tissus mous, pseudo-kystes abdomi-
naux, endocardite)
• Fonctionnelles (hyper- ou hypodrainage)
Examen clinique
Diagnostic positif :
• Signes d’hypertension intracrânienne (céphalées, vomissements, troubles de
conscience, baisse de l’acuité visuelle, œdème papillaire)
• Réapparition des symptômes ayant fait découvrir l’hydrocéphalie (triade
d’Adam et Hakim dans l’hydrocéphalie chronique de l’adulte par exemple)
Diagnostic étiologique :
• Signes infectieux (fièvre, syndrome méningé, écoulement de cicatrice)
70
Bilan paraclinique
Radios de crâne de profil (si valve réglable) ++
Radiographies ou scanner du trajet de valve (pour rechercher une déconnexion,
une collection autour du cathéter distal…)
TDM cérébral : modification de la taille ventriculaire (intérêt d’avoir une « image
de référence »), Résorption trans-épendymaire
IRM cérébrale permet de rechercher une hydrocéphalie obstructive (qui
pourrait être traitée par une ventriculocisternostomie) ne doit pas retarder une
prise en charge chir quand le TDM montre une dilatation franche et en cas de
signes d’HTIC
/ ! \ l’imagerie peut être normale en cas de syndrome des ventricules fentes
Fond d’œil : Œdème papillaire au fond d’œil
Bilan biologique (NFS, CRP) infectieux
Prélèvement de LCR préopératoire (ponction lombaire ou ponction de réservoir,
mesure de la pression d’ouverture +/- tests dynamiques) et peropératoire (LCR
ventriculaire, matériel)
/!\ La dysfonction de dérivation ventriculaire chez un enfant ou chez un
patient adulte traité pendant l’enfance est une urgence vitale
/!\ Contrairement à la dysfonction chez le patient ayant une hydrocéphalie
chronique dont la prise en charge chirurgicale peut parfois être différée (en
fonction de sa présentation clinique)
/!\ Un échec de ventriculocisternostomie (VCS) chez un nouveau-né/enfant
ne contre-indique pas forcément une VCS lors d’une dysfonction de shunt
ultérieur+++
Stratégie globale
1- Retrouver l’étiologie de l’hydrocéphalie, le type de valve et la date de pose
(demander la carte de valve au patient, ou à la famille).
2- Reconstruire l’évolution des symptômes de dysfonction et leur cinétique
d’installation.
3- Déterminer la cause de la dysfonction.
4- Adapter la pression d’ouverture en cas de valve réglable et patient stable.
5- Réopérer le patient (cf. algorithme).
6- SURVEILLER LES RESULTATS DE MISE EN CULTURE DU MATERIEL A
DISTANCE (certains germes mettent plusieurs semaines à pousser)
71
72
FICHE 2.5
GESTION DES VALVES REGLABLES
Schématiquement :
• Une augmentation de la pression d’ouverture est réalisée dans les cas
d’hyperdrainage (tableau clinique peu spécifique semblable à celui de
l’hydrocéphalie, tableau radiologique associant une diminution du volume
ventriculaire/ des ventricules fentes et un élargissement des espaces péri
cérébraux).
• Une diminution de la pression d’ouverture est réalisée en cas d’hypodrainage
(tableau clinique d’hydrocéphalie persistante, pas de diminution du volume
ventriculaire).
En cas de suspicion de dysfonction, une diminution des pressions d’ouverture
peut servir de test de fonctionnalité.
73
Il est également conseillé de vérifier si la valve possède un RESERVOIR : il
peut servir à « flusher » la valve pour vérifier sa perméabilité, ou à effectuer
des ponctions le cas échéant (avec des risques infectieux non négligeables…)
A FAIRE EN CONDITION STERILE +++
Algorithme décisionnel
74
Figure 2 : Correspondance entre le niveau de pression et la radiographie pour
une valve Medtronic Strata
75
FICHE 3.1.1
SUSPICION D’HÉMORRAGIE SOUS
ARACHNOÏDIENNE NON TRAUMATIQUE
Épidémiologie
Incidence 9.1 cas pour 100 000 personnes/années (Finlande & Japon
globale ont les incidences rapportées les plus élevées)
Age moyen 50-60 ans
au diagnostic
Etiologie 85% (anévrismes) ; 10% (HSA peri mésencéphalique non
anévrismale) ; 5% (autres : MAVs, fistules arterioveineuses
durales (FAVD), Thrombose veineuse cérébrale (TVC),
cavernomes
Présentation Environ 70 % des patients présentent une céphalée
clinique décrite comme « la plus importante jamais ressenti », qui
est d’apparition soudaine (céphalée en coup de tonnerre
atteignant sa gravité maximale dans la minute qui suit son
apparition) chez 50 % de ces patients.
L’apparition soudaine, ou « BRUTALE », est une
caractéristique plus importante pour le diagnostic que la
sévérité.
Facteurs Sexe féminin, facteurs génétiques (PKAD), HTA, alcool,
de risque tabac, origine ethnique (Finlande, Japon), âge (> 60ans),
de rupture taille et localisation de l’anévrisme.
d’anévrisme
Complica- Liée à l’anévrisme : LE RESAIGNEMENT (10-20%) dans
tions les 72h (risque maximal dans les 6h) avec une mortalité
élevée (jusqu’à 60%).
Liées à l’HSA : Hydrocéphalie aigüe (20%) ; Vasospasme
(70% radiologique et 30% clinique) complication la plus
fréquente ; Hydrocéphalie chronique (10%) ; Complications
systémiques (SIADH, modifications ECG, cardiopathie,
œdème pulmonaire)
Pronostic 55% retour à l’autonomie, 19% étaient dépendants pour les
activités de la vie quotidienne, 26% décédés
76
Physiopathologie
Les anévrismes artériels intracrâniens sont des lésions acquises qui se développent
en réponse à une dégénérescence de la lame élastique interne induite par un
stress hémodynamique6, avec un amincissement et une perte secondaire de la
tunique moyenne. La taille moyenne d’un anévrisme rompu est de 6-7 mm.
L’hémorragie sous-arachnoïdienne anévrismale est très fréquemment associée
à un saignement intra-ventriculaire (50%) mais aussi aux hématomes intra
parenchymateux (30%). Le risque de saignement sous dural aigu est très limité
(<5%).
Les lésions cérébrales dues à une hémorragie sous-arachnoïdienne se produisent
en deux phases :
• Il y a des lésions cérébrales précoces (« early brain injury ») liée à
l’hémorragie et aux changements de régimes de pressions à la phase aigue
• Il y a des lésions ischémiques cérébrales retardées secondaires au
vasospasme qui survient de façon préférentielle entre J4 et J14.
Diagnostic clinique
Les patients atteints d’HSA présentent une céphalée brutale, souvent en coup
de tonnerre, définie par une céphalée ictale qui atteint son intensité maximale
en moins d’une minute. Cette céphalée est accompagnée de l’installation d’un
classique « syndrome méningé ». Si le tableau clinique est incomplet et la
céphalée initialement peu sévère, c’est le caractère brutal de survenu qui doit
être recherché à l’interrogatoire.
Des céphalées dites « sentinelles » peuvent se produire dans les semaines
précédant le saignement. Il s’agit de maux de tête inhabituels et intenses. On
parle de syndrome pré-fissuraire.
Une crise d’épilepsie survient dans moins de 20% des cas, les troubles de la
vigilance avec perte de conscience dans 25-50% des cas.
77
Le facteur prédictif principal de la mortalité est l’état de conscience, tandis que le
facteur prédictif de la morbidité est la présence d’un déficit neurologique.
Diagnostic paraclinique :
Diagnostic de l’HSA :
Scanner cérébral sans injection (sensibilité maximale dans les premières
heures : 100% dans les 12 heures)
PL : si suspicion clinique d’HSA avec TDM négatif
IRM : en alternative à la PL si disponible
78
Score de Fischer Modifié Incidence du vasos-
pasme symptomatique
Grade 0 aucune hémorragie sous arachnoïdienne 0%
(HSA) aucune hémorragie intraventriculaire (HIV)
Grade 1 HSA focale de faible abondance, sans HIV 24%
Grade 2 HSA focale de faible abondance, avec HIV 33%
Grade 3 HSA abondante/épaisse sans HIV 33%
Grade 4 HSA focale épaisse ou diffuse avec HIV 40%
présente
Algorithme décisionnel
Conduite à tenir devant une céphalée ictale inhabituelle :
79
FICHE 3.1.2
CONDUITE A TENIR DEVANT UNE SUSPICION
DE VASOSPASME
Incidence :
• Vasospasme radiologique : 50% (20-100%) des artériographies à J7 d’une
HSA anévrismale
• Vasospasme avec retentissement clinique : 30% des HSA anévrismales
• Vasospasme radiologique ≠ vasospasme symptomatique et vice versa
Évolution temporelle :
• Apparition : quasiment jamais avant J3 post HSA
• Incidence maximale J6-J8, rarement après J17
• Période considérée la plus à risque : J4-J14
• Vasospasme clinique : fin typique vers J12
• Vasospasme radiologique : résolution plus lente en 3 à 4 semaines
• Début insidieux (confusion, fébricule) mais 10% de survenue brutale
Pronostic :
• 3ème cause de morbi-mortalité dans l’HSA après la rupture anévrismale
initiale et le resaignement
• Mauvais pronostic, dans 15-20% des vasospasmes symptomatiques malgré
traitement médical maximal avec une mortalité de 7-10 % et une morbidité
sévère dans 7-10%
Définitions :
• Vasospasme clinique : altération de la conscience, céphalées croissantes,
désorientation et/ou déficit neurologique focal (hémiparésie/aphasie…).
• Vasospasme radiologique : spasme artériel avec retard circulatoire. Le
diagnostic angiographique est d’autant plus significatif qu’une imagerie
préalable montrait une artère de calibre et de flux normaux.
80
Facteurs de risque :
• Facteurs de risque liés au patient : HTA, âge jeune, tabagisme actif
• Les facteurs de risque les plus importants sont liés à l’hémorragie méningée :
le grade clinique (HUNT and Hess, WFNS) et l’importance de l’HSA sur le
scanner évaluée par le score de Fisher ou le score de Fischer modifié CF
FICHE 3.1.1
Diagnostic du vasospasme :
• Le diagnostic repose sur un algorithme comprenant tous les critères suivants
(Algorithme 1) :
1. Tableau clinique d’apparition retardée ou persistant (troubles de la
conscience, confusion, déficit focal) pendant la période de risque du
vasospasme
2. Élimination des autres causes de détérioration neurologique
(Resaignement, hydrocéphalie, œdème cérébral, crise épileptique,
troubles métaboliques, hypoxie, sepsis…)
3. Examens complémentaires : Doppler transcrânien, AngioTDM,
AngioIRM
4. Artériographie diagnostique et/ou thérapeutique
Tableau 1 :
Interprétation du doppler transcrânien dans un contexte de vasospasme
Vélocité moyenne (cm/sec) Indice de Lindegaard Interprétation
< 120 <3 Normal
120-200a 3-6 Vasospasme léger
> 200 >6 Vasospasme sévère
a – Une vélocité entre 120 et 200 est spécifique du vasospasme mais sensible seulement à 60%
Indice de Lindegaard : vitesse dans l’artère cérébrale moyenne/vitesse dans la carotide interne
81
• AngioTDM : spécifique, mais peut surestimer les sténoses
• AngioIRM avec séquences DWI : pour détecter une ischémie précoce
Prévention du vasospasme :
• Nimodipine : tous les patients ayant une HSA anévrismale doivent recevoir
de la Nimodipine (Niveau de preuve I, recommandation classe A) (Ne réduit
pas l’incidence du vasospasme, ne réduit pas la mortalité, mais réduit le
risque d’ischémie cérébrale retardée et améliore l’évolution neurologique à
distance)
• Éviter l’hypovolémie et l’anémie après une HSA permettrait de limiter le
vasospasme
• Bien que la sécurisation précoce de l’anévrisme rompu ne permette pas
d’éviter le vasospasme, elle facilite le traitement du spasme (pas de risque de
resaignement si HTA)
• Le traitement hyperdynamique (anciennement Triple H) prophylactique
(avant l’apparition d’une accélération au DTC) n’est pas indiqué : Pas
d’efficacité prouvée en préventif.
Traitement du vasospasme :
• Traitement médical :
• Traitement hyperdynamique : « Triple H »
• HTA : mesure la plus efficace et la moins risquée : PAM 110-120
mmHg (pas de consensus)
• Risque d’OAP avec l’hypervolémie -> indication euvolémie avec
hématocrite 30-35% pour diminuer la viscosité sans diminuer la
capacité de transport d’O2
• Traitement endovasculaire :
• Dilatation mécanique = angioplastie au ballon.
• Amélioration dans 60-80% des cas du diamètre artériel et des signes
cliniques si réalisé rapidement
• Uniquement en proximal (artères distales inaccessibles)
• Risques : rupture artérielle (1 %), accident thromboembolique,
dissection artérielle, hémorragie de reperfusion, resaignement
anévrismal
• Critères :
1. Échec du Triple H
2. Anévrisme sécurisé
3. Optimal dans les 12h du début des symptômes (idéal 2h)
4. AVC récent : contre-indication à l’angioplastie mécanique.
Prévoir TDM ou IRM avant le geste
82
• Chimiodilatation :
• Effet transitoire et moins important
• Indiquée si angioplastie impossible ou spasme distal
• Agents : Papaverine, Nimodipine, Verapamil, Nicardipine,
Milrinone, Nitroglycérine
• Guidelines :
Tableau 2 :
Guidelines pour la prise en charge du vasospasme suite à une HSA
anévrismale
Niveau de preuve I Maintenir une euvolémie et un volume circulatoire
normal
Niveau de preuve I Induire une HTA sauf si TA haute de base ou si stents
coronariens
Niveau de preuve II L’angioplastie endovasculaire et la chimiodilatation
séléctive intraartérielle sont indiquées chez les patients
ne répondant pas rapidement (ou qui ne sont pas
candidats) à la thérapie hypertensive
Algorithmes :
Prise en charge d’une suspision de vasospame lors d’une HSA
83
FICHE 3.2
CONDUITE A TENIR DEVANT UN HIP
(HEMATOME INTRA-PARENCHYMATEUX)
SPONTANÉ SUPRA OU INFRATENTORIEL
Clinique
• Déficit d’apparition progressive en quelques minutes à heures, possiblement
associé à des céphalées, vomissement et altération de la conscience
• Particularités HIP cérébelleux : signes d’HTIC si hydrocéphalie obstructive,
coma d’emblée sans déficit par compression du tronc cérébral
• Obtenir une histoire complète :
• Heure de début des symptômes (ou dernière fois que le patient a été vu
normal)
• Symptômes initiaux et évolution
• ATCD : HTA, troubles de l’hémostase, anticoagulants/antiagrégants,
OH, prise de toxiques, pathologies hépatiques, ATCD d’AVC
Diagnostic paraclinique
• TDM cérébral sans IV = examen diagnostique de choix + AngioTDM
• Pronostic directement corrélé au volume de l’HIP, à sa topographie,
• « Spot sign » = risque d’augmentation de volume de l’HIP dans 69% des
cas, mortalité x2.4 si présent (Figure 1)
84
Figure 1 : «Spot Sign» sur un angioTDM d’un HIP et évolution à H24
Indication d’artériographie
• Si suspicion MAV ou anévrisme
• Pas d’indication à une artériographie si patient > 45 ans, connu
hypertendu et HIP thalamique, noyaux gris centraux ou fosse post
• A considérer si HIP lobaire (Artério + dans 10% des cas) ou hémorragie
intraventriculaire sans HIP (Artério + dans 65% des cas)
• Attention aux MAV « cachées » par l’effet de masse de l’HIP, si suspicion
prévoir angioTDM à distance
• Primaire
• HTA
• Angiopathie amyloïde
• Coagulopathies (Anticoagulants oraux (12-20% des HIP),
Antiagrégants, Thrombocytopénie, Pathologies hépatiques)
• Alcool et drogues (cocaïne, amphétamines)
• Grossesse : éclampsie, prééclampsie
• Secondaires
• Transformation hémorragique d’un AVC ischémique
• Malformations vasculaires : MAV, anévrisme
• Tumeurs cérébrales malignes primaires (GBM, lymphome) ou
secondaires (mélanome, carcinome rénal, carcinome bronchique),
rarement tumeurs bénignes (méningiome, apoplexie pituitaire,
hémangioblastome)
• Thrombolyse suite à un AVC ischémique ou thrombose MI
• Infections du CNS : herpes, infections fongiques et cardiaques :
anévrismes mycotiques dans les endocardites
• Thrombose veineuse cérébrale
• STICH I :
• Pas d’avantage d’une prise en charge chirurgicale précoce par rapport
à un traitement conservateur initial en l’absence d’hypertension
intracrânienne
• GCS < 8 = augmentation de l’outcome défavorable
• Hématomes superficiels (<1 cm de la surface) : 29% de bénéfice relatif
dans le bras chirurgie précoce
• STICH II :
• Petit bénéfice significatif de la chirurgie précoce des hématomes
superficiels sans hémorragie intraventriculaire
• Sans augmentation de la morbidité ni de la mortalité à 6 mois
87
Tableau 1 : Traitement chirurgical des HIP
GCS>14 et HIP<4cm Traitement médical
GCS≤13
Et/Ou HIP>4cm
Évacuation chirurgicale rapide
Et/Ou hydrocéphalie obstruc- (Niveau de preuve I)
HIP céré- tive
belleux Et/ou compression du TC
Traitement initial par DVE sans évacuation de l’HIP cérébelleux avec
hydrocéphalie : non recommandé (Niveau de preuve III)
Réflexes du tronc absents et quadriplégie flasque : pas d’indication à un
traitement intensif
HIP tronc Pas d’indication chirurgicale
cérébral
Pas d’avantage global d’une prise en charge chirurgicale précoce par
rapport à un traitement conservateur initiale, en l’absence d’une hy-
pertension intracrânienne4,14
HIP su- HIP lobaire superficiel sans Probable avantage d’une évacuation
pratentoriel inondation ventriculaire chirurgicale
Pas de HIP profond (thalamus, NGC) Pas d’avantage à une évacuation
consensus chirurgicale
4,14,15,17
GCS<8 d’emblée Probable absence de bénéfice de la
chirurgie
Détérioration neurologique Indication chirurgicale en urgence
vitale (?)
88
Algorithmes : Algorithme 1 : Prise en charge devant un HIP spontané
Histoire de la maladie
Heure de début des symptômes, ATCD: HTA, troubles de l'hémostase,
Etablir le score NIHSS évolution anticoag/antiag, OH, cancer connu
Bilan Bio
NFS, iono, glycémie Hémostase Groupe, RAI Troponine
89
FICHE 3.3.1
CONDUITE A TENIR DEVANT UN AVC
ISCHÉMIQUE
En France :
~ 150 000 nouveaux cas par an.
~ 40 000 morts par an.
3ème cause de mortalité, 1ère cause de handicap.
Diagnostic paraclinique :
Réalisation d’une imagerie cérébrale en urgence :
90
• IRM avec séquence de diffusion + AngioIRM,
• si impossible : scanner + angioscanner avec séquences de perfusion.
Dédouaner un diagnostic différentiel (accident hémorragique +++)
Évaluation du territoire (ischémie et zone de pénombre) et de son VOLUME+++
Évaluation vasculaire précise (thrombus, état vasculaire, …)
91
PRISE EN CHARGE
• AVC infratentoriels
Indication théorique à une crâniectomie de fosse postérieure et une dérivation
ventriculaire externe pour les AVC cérébelleux de grand volume, avec effet de
masse, idéalement épargnant le tronc cérébral.
Bon pronostic fonctionnel pour les patients présentant un AVC cérébelleux
(sauf si AVC bilatéral et/ou atteinte du tronc cérébral) (5–7).
93
FICHE 4.1.1
CONDUITE A TENIR DEVANT LA
DECOUVERTE D’UNE TUMEUR CEREBRALE
CHEZ L’ENFANT
94
Signes d’atteinte focale à rechercher :
Localisation tumorale Signes focaux classiquement au premier plan
Fosse postérieure Nausées et vomissements
Troubles de la marche et de la coordination
Rechercher un torticolis : signe d’engagement
cérébelleux transoccipital (dans le foramen
magnum)
Supratentorielle Déficit sensitif/moteur (aspécifique)
Epilepsie
Noyaux Gris Centraux Mouvements oculaires anormaux et strabisme
Tronc cérébral Troubles de la marche et de la coordination
Atteinte des paires crâniennes (aspécifique)
Syndrome pyramidal (aspécifique)
Suprasellaire Signes cliniques de déficit endocrinien
Anomalie du champ visuel, baisse d’acuité visuelle
95
NF1 : Neurofibromatose de type 1 ; STB : Sclérose Tubéreuse de Bourneville ;
SEGA : Subependymal Giant cell Astrocytoma ; MB : Médulloblastome ; SHH :
sous type dépednant de la voie Sonic Hedgehog ; WNT : sous type dépendant de
la voie Wingless ; FO : fond d’œil ; NF2 : Neurofibromatose de type 2
Ependymome Tumeur du V4
Extension « en languettes » dans les espaces sous arachnoï-
diens (Luschka, Magendie, Aqueduc de sylvius) : s’adapte
au « contenant »
Calcifications fréquentes
96
Démarche diagnostique étiologique spécifique par localisation
Tumeur pinéale Recherche de marqueurs tumoraux dans le LCS et le
sang (αFP et βHCG : tumeurs germinales sécrétantes ?) :
réalisable au cours de la VCS parfois associée à une biopsie
endoscopique de la tumeur
Tumeur diffuse Caractéristiques radiologiques typiques du Gliome Diffus
du tronc céré- du Tronc Cérébral retrouvées à l’IRM : pas de preuve ana-
bral tomopathologique nécessaire avant traitement par radio-
thérapie (biopsie proposée dans le cadre de protocoles de
recherche)
Traitement étiologique
Exérèse chirurgicale
Premier temps du traitement oncologique dans la grande majorité des tumeurs
cérébrales pédiatriques.
Objectif oncologique du premier temps chirurgical : étendue de résection
maximale sans prise de risque d’aggravation de l’état neurologique de l’enfant.
Traitement adjuvant
Systématiquement discutés en réunion de concertation pluridisciplinaire de
neuro-oncologie.
Algorithme décisionnel
CAT tumeur cérébrale de l’enfant
98
FICHE 4.1.2
CONDUITE A TENIR DEVANT LA
DECOUVERTE D’UNE TUMEUR CEREBRALE DE
L’ADULTE
La tumeur cérébrale la plus fréquente est la métastase cérébrale d’un cancer primitif
avec une incidence estimée de 83.5/100000 habitants/an
En France, l’incidence des tumeurs primitives du système nerveux central est de
15.5/100000 habitants/an.
Les gliomes infiltrants sont les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes chez
l’adulte avec une incidence de 6.09 cas/100 000 habitants/an suivi des méningiomes
avec une incidence de 5.06 cas/100 000 habitants/an.
Les lymphomes cérébraux primitifs ont une incidence de 0.55/100000 habitants/
an.
Interrogatoire
Recherche d’arguments pour des crises d’épilepsie antérieures et d’une
altération de l’état général orientant vers une néoplasie primitive. N’oubliez pas
d’évaluer la latéralité du patient.
Pour les métastases cérébrales comme pour les méningiomes, les céphalées,
rentrant ou non dans un syndrome d’hypertension intracrânienne, sont le
principal symptôme révélateur de la maladie (50%)
Pour les gliomes diffus de bas grade, les crises d’épilepsie sont le principal mode
de révélation de la maladie (90%)
Pour les gliomes de haut grade, l’apparition d’un déficit neurologique focal et
progressif est le principal mode de révélation de la maladie (50%)
Indice de Karnosfky
100
Examens paracliniques
• IRM cérébrale avec injection
o Éliminer un diagnostic différentiel
• Abcès cérébral +++ (urgence neurochirurgicale)
• Lésion inflammatoire pseudo-tumorale
• Lésion vasculaire (hématome, AVC ischémique)
• Radionécrose (antécédent d’irradiation cérébrale)
• TDM Thoraco-abdomino-pelvien avec injection
o Recherche d’une néoplasie primitive
• EEG si suspicion de crises d’épilepsie
• Dans certains cas il pourra être réalisé une IRM pan-médullaire à la
recherche de localisation secondaire (ventriculite tumorale, carcinomatose
leptoméningée, leptoméningite gliomateuse, …)
• Bilan pré-opératoire
• Consultation d’anesthésie
• Bilan sanguin : NFS, plaquettes, ionogramme sanguin, hémostase, Gh/Rh/
RAI
• ECG
• Radiographie thoracique (si demande anesthésique)
• Laisser le patient à jeun la veille de l’intervention
101
Traitement étiologique chirurgical
La prise en charge neurochirurgicale peut varier selon plusieurs paramètres
incluant, entre autres, l’âge, le terrain, l’état clinique du patient mais également
de la topographie lésionnelle.
Schématiquement, il pourra être proposé
• Une exérèse chirurgicale
• Une biopsie (en condition stéréotaxique, neuronaviguée ou chirurgicale)
• Des soins de confort exclusifs
Algorithme décisionnel
102
FICHE 4.1.3
CONDUITE A TENIR DEVANT UNE CRISE
D’EPILEPSIE CHEZ UN PATIENT PORTEUR
D’UNE TUMEUR CÉRÉBRALE
103
Prise en charge à proposer
La prise en charge d’une crise d’épilepsie et/ou d’un état de mal épileptique
(EME) doit comporter :
4/ Transfert en Réanimation
Intubation ora-trachéale en séquence rapide + ventilation mécanique
Coma thérapeutique pendant 24h (MIDAZOLAM ou PROPOFOL)
+/- administration d’un 2ème anti-épileptique de fond
104
• Un bilan étiologique en urgence
Bilan sanguin :
Systématiquement : NFS, plaquettes, ionogramme sanguin, urée,
créatininémie, calcémie, magnésémie, albuminémie, CRP, hémostase,
bilan hépatique, ammoniémie, béta-HCG (femme)
Selon le contexte : CPK, HbCO, dosage anti-épileptique, alcoolémie,
hémocultures, frottis sanguin, gaz du sang artériel, BU/ECBU
ECG
Scanner cérébral sans injection : permet de dédouaner une urgence
(saignement intratumoral, HIC, hydrocéphalie…)
EEG dans les 24h (si crise unique), en urgence (si EME)
Algorithme décisionnel
105
FICHE 4.2.1
CONDUITE A TENIR DEVANT UNE
COMPRESSION MEDULLAIRE /RADICULAIRE
D’ORIGINE TUMORALE
Les métastases vertébrales sont révélatrices du diagnostic de tumeur dans 20% des
cas.
Elles concernent 5% des patients atteints de cancer.
Localisations thoraciques (60%) > lombo sacrées (25%) > cervicales (15%)
Examen neurologique
• Syndrome lésionnel
• Syndrome sous lésionnel
• Syndrome rachidien
Niveau de l’atteinte
• cervical haut C1-C4 : risque d’atteinte respiratoire majeure avec tétraparésie
• cervical bas C5 – T1 : syndrome suspendu
• thoracique T2 – T12 : niveau sensitif ( névralgie intercostale) et paraparésie
• cône terminal L1 : paraparésie avec troubles sphinctériens (dysurie, hypotonie
anale et hypoesthésie périnéale avec parfois des réflexes ostéotendineux vifs)
• lombo sacrée L2 S3 : attention il s’agit d’une atteinte du système nerveux
périphérique : troubles sphinctériens avec paraparésie et abolition des
réflexes ostéotendineux
Bilan d’imagerie
• IRM +++ PAN RACHIDIEN (retentissement sur le canal vertébral – niveaux
atteints, topographie de la compression, autres lésions)
o Séquence T1 avec injection de gadolinium : lésion avec prise de contraste
106
o Séquence T2: évaluation de la compression médullaire (Séquences
STIR+++)
• Tomodensitométrie (retentissement sur l’os – stabilité)
o Fenêtre osseuse : évaluation de la lyse osseuse
• EVALUATION DE LA STABILITE (spinal instability neoplastic score :
SINS)
107
Définir les Scores pronostiques importants pour la stratégie de prise en
charge globale
Score de Tokuhashi (à moduler de nos jours depuis la possibilité des nouveaux
traitements oncologiques comme l’immunothérapie, se rappeler que les scores
ont tendance à sous-estimer le pronostic)
Prise en charge
RCP
rare dans le cadre de l’urgence)
chirurgicalement
Menace Neurologique
Correction de déformation (fractures pathologiques)
NON
OUI
109
FICHE 5.1
CONDUITE A TENIR DEVANT UNE SUSPICION
D’ABCÈS CÉRÉBRAL
Incidence @ 1 pour 100.000 hab/an
Plus fréquent chez les hommes (sex ratio = 3:1).
Principales causes : infection de contiguïté (50%), dissémination hématogène
(25%), post-traumatique (plaie crânio-cérébrale, neurochirurgie) (10%), sans
étiologie retrouvée (15%).
Plus fréquents en supratentoriel (>80%).
25% des prélèvements sont polymicrobiens.
Bon pronostic dans 80% des cas.
110
Origine pulmonaire Fusobacterium, Pénicilline +
Actinomyces, Streptococcus, Métronidazole +
Nocardia Sulfaméthoxazole
Origine cardiaque Staphylococcus, Cloxacilline +
Streptococcus, Haemophilus Gentamicine ou
Vancomycine
+ Gentamycine
ou Cloxacilline
+ Rifampicine +
Gentamicine
Immunodépression Aspergillus, Toxoplasma Adapté en fonction du
Gondii, Nocardia, germe
Mycobacterium, Listeria,
Cryptococcus, Candida
Inconnu NA Céphalosporines
de 3ème génération
+ Métronidazole +
Vancomycine
Examen clinique
• Contexte (infection ORL, immunodépression, brèche ostéoméningée, …)
• Céphalées (le signe le plus fréquent)
• Signes de focalisation neurologique
• Syndrome inflammatoire clinique et biologique souvent absent
• Crise d’épilepsie dans seulement un quart des patients
Bilan paraclinique
• L’IRM avec une séquence de diffusion est le gold standard
o Lésion arrondie, hypointense, prise de contraste en cocarde, œdème péri
lésionnel (Fig. 1 A, B)
111
o Lésion en hypersignal sur les séquences de diffusion (B1000) et en
hyposignal en sur la cartographie d’ADC (Fig. 1 C, D), non hyperperfusée.
Prise en charge
Le traitement chirurgical a deux rôles : identifier le germe en cause et réduire
l’hypertension intracrânienne. Il repose généralement sur une aspiration du
pus contenu dans l’abcès (stéréotaxie ou neuronavigation selon matériel et
habitudes du service) sous anesthésie générale ou locale (selon les comorbidités
du patient).
/!\ Attention à ne pas laisser l’abcès fistuliser dans les ventricules au risque d’avoir
un pronostic péjoratif /!\.
Principes et indications du traitement chirurgical :
- Ponction-Biopsie : à visée bactériologique et/ou décompressive
- Traitement du point d’entrée (drainage d’une sinusite, d’une mastoidite),
souvent en double équipe ORL
112
- Exérèse de l’abcès : à discuter dans de rares cas (lésion accessible, doute
diagnostique avec une tumeur, échec de TTT antibiotique, risque de
fistulisation ventriculaire, lésion fongique)
- DVE : si ventriculite avec hydrocéphalie
Stratégie globale
1- Confirmer le diagnostic d’abcès (contexte clinique, facteurs de risque,
examens complémentaires)
2- Identifier le germe responsable (hémocultures, prélèvements directs)
3- Traitement étiologique, antibiotique et symptomatique
113
FICHE 6.1
CONDUITE À TENIR DEVANT UN SYNDROME
DE LA QUEUE DE CHEVAL (SQDC)
Définition
Le syndrome de la queue de cheval est un état clinique résultant du
dysfonctionnement de plusieurs racines nerveuses lombaires et sacrées
dans le canal rachidien lombaire. Il se traduit cliniquement par des troubles
vésicosphinctériens souvent au premier plan, associés ou non à un déficit
sensitivomoteur des membres inférieurs de nature périphérique (pas de
syndrome pyramidal). Il s’agit d’une urgence diagnostique et chirurgicale
lorsqu’il existe une étiologie compressive en raison d’un pronostic très réservé.
Examen clinique
Troubles vésicosphinctériens ++
Rétention urinaire : le plus fréquent (Sensibilité ≈ 90 %)
Confirmer la rétention urinaire : demander au patient de vider sa vessie et
vérifier le résidu post-mictionnel (par sonde ou par échographie vésicale).
Pathologique si > 100-150 cc
Incontinence urinaire et/ou fécale : souvent incontinence urinaire par
regorgement
Tonus du sphincter anal : diminué dans 60 à 80 % des cas. (Toucher rectal +++)
Anesthésie en selle : fréquent ++ Sensibilité ≈ 85%.
Dysfonctionnement sexuel : impuissance, hypoesthésie/anesthésie périnéale
Faiblesse motrice : déficit moteur souvent plus d’une seule racine nerveuse
(évolue vers la paraplégie).
114
Lombalgie et/ou radiculalgie (souvent bilatérale)
Diminution ou abolition des réflexes ostéo-tendineux
Abolition du réflexe crémastérien (L1-L2)
Abolition du réflexe anal (S3-S5) et du réflexe bulbo-caverneux (S3-S4).
Histoire de la maladie :
La symptomatologie tend à se développer soit de manière aiguë (fréquent), soit
lentement
(Pronostic moins bon dans le groupe aiguë, surtout pour la fonction vésicale
reprise ≈ 50 %).
Etiologies :
Causes extradurales :
Dégénératives : hernie discale (45%), décompensation de canal lombaire étroit
(21%)
Tumorales (13,6-29%) : métastases vertébro-épidurales, tumeurs osseuses
primitives, hémopathies malignes
Infectieuses (28%): spondylodiscite avec épidurite
Vasculaires (2-11%) : hématome épidural (traitement anticoagulant), fistule
durale
Causes intradurales : neurinome, méningiome, tumeur intramédullaire ou des
racines de la queue de cheval, hématome sous-dural.
Causes traumatiques (CF FICHE 1.2.4)
115
Diagnostics différentiels
-Compression médullaire et syndrome du cône terminal de la moelle épinière :
irritation pyramidale
-Sclérose latérale amyotrophique : atteinte motrice périphérique et centrale, pas
de douleur radiculaire, pas de troubles sensitifs, IRM normale, ENMG +++
-Polyradiculonévrite/syndrome de Guillain–Barré: extension progressive et
ASCENDANTE des troubles, IRM normale, PL avec dissociation albumino-
cytologique, ENMG ++
Conduite à tenir
• Urgence diagnostique et thérapeutique : tout retard de prise en charge
compromet le pronostic fonctionnel
• Le degré d’urgence dépend de la cinétique d’installation des symptômes :
plus l’aggravation est rapide, plus la prise en charge doit être rapide
• En règle générale :
o Évolution aiguë : hernie discale exclue, tumeur vertébro-épidurale
maligne, épidurite infectieuse, hématome épidural
o Évolution + lente : tumeur intradurale bénigne (méningiome, neurinome,
tumeur de la queue de cheval)
Prise en charge
Mesures générales :
• Éviter les facteurs d’aggravation : alitement si fracture instable, +/-
immobilisation
• Bilan préopératoire, à jeun
• Sondage urinaire (protection de la vessie et de la fonction rénale)
• Urgence chirurgicale : appel anesthésiste de garde, sénior de neurochirurgie.
ALGORITHME DECISIONNEL
Examen clinique :
Résidu post-mictionnel (+++)/Toucher rectal (+++)/Examen neurologique du périnée
117
FICHE 6.2
CONDUITE A TENIR DEVANT UNE
DECOMPENSATION DE MYELOPATHIE
CERVICARTHROSIQUE.
1ère cause d’atteinte de la moelle épinière dans les pays développés.
1ère indication chirurgicale du rachis cervical
La myélopathie cervicale touche jusqu’à 5 % des personnes âgées de plus de 40
ans.
41-605/million d’habitant sont touchés par la myélopathie cervicale (Amérique
du Nord)
Profil et facteurs de risque : > 50 ans / homme / tabac / facteurs génétiques
Après 40 ans, 30 % de la population présente une dégénérescence arthrosique de la
colonne cervicale et, après 60 ans, environ 90 % de la population.
Sans chirurgie, une dégradation neurologique et de l’autonomie est à redouter dans
la myélopathie cervicarthrosique de 6 % à 1 an, 21 % à 2 ans, 28 % à 3 ans et 56
% à 10 ans.
Diagnostics différentiels
• Syndromes canalaires (canal carpien)
• Pathologies ostéo-articulaires
• Sclérose en plaques
• Diplégie brachiale (syringomyélie, trauma de moelle)
• Sclérose Latérale Amyotrophique : Amyotrophie et fasciculations (EMG++)
• Claudication vasculaire, radiculaires.
Bilan paraclinique
IRM cervicale : examen de référence pour diagnostic (coupes sagittales et
axiales T1 et T2). -gravité de la compression de la moelle, quantifier le diamètre
antéropostérieur du canal et détecter les anomalies intrinsèques de la moelle
(hypersignal T2).
Le TDM cervical : distinguer les ostéophytes des hernies discales en IRM, l’éten-
due de l’ossification du ligament longitudinal postérieur et/ou des ostéophytes.
Essentiel pour la planification préopératoire.
L’EMG ainsi que les PES PEM n’ont pas leur place en urgence. Les potentiels évo-
qués peuvent avoir une valeur pronostique et les potentiels évoqués moteurs locali-
sateurs dans les atteintes mal systématisées.
Prise en charge
Médicale : antalgiques, AINS, corticothérapie, infiltration scanno-guidée. Pas
d’immobilisation par minerve sauf si douleurs intenses (durée la plus courte
possible).
119
Chirurgicale : recommandations de l’AOSPINE 2017 qui stratifie l’indication
chirurgicale en fonction du score JOA (voir tableau1 et figure 1).
120
Technique chirurgicale
Approche antérieure, postérieure ou combinée en fonction de la pathologie
spécifique et de l’importance de la compression.
L’abord antérieur (discectomie + arthrodèse) est recommandé en cas de
compression discale antérieure sur moins de 3 niveaux. La stratégie chirur-
gicale consiste à réséquer la barre ostéophytique et à restaurer une lordose
cervicale. Des gestes de corporectomie sont parfois nécessaires.
121
122
FICHE 7.1
LES ANTALGIQUES
Avant toute prescription d’un traitement antalgique :
• Évaluer la douleur du patient (échelles d’auto ou hétéro-évaluation :
échelle visuelle analogique, échelle numérique simple, échelle
comportementale…)
• Lister les thérapeutiques déjà entreprises et vérifier l’observance
thérapeutique
• Commencer par un palier I si aucun traitement n’a déjà été entrepris puis
augmenter progressivement
• Associer un palier I même en cas de prescription de morphiniques (effet
synergique)
123
Ibuprofène 600mg en 3 prises Allergie, insuffisance Augmentation
chez l’enfant de rénale, insuffisance du risque
moins de 30kg / hépatique sévère, hémorragique
1200mg en 3 à 6 insuffisance cardiaque, post opératoire,
prises chez l’enfant association à un hyperkaliémie,
de plus de 30kg / 1 diurétique ou un IEC, bronchospasme
à 2 grammes chez pathologie digestive à
l’adulte risque hémorragique,
asthme allergique,
troisième trimestre de
grossesse
Kétoprofène 150 à 300mg par jour Allergie, insuffisance Augmentation
en 3 à 4 prises (idem rénale, insuffisance du risque
PO et IV) hépatique sévère, hémorragique
insuffisance cardiaque, post opératoire,
association à un hyperkaliémie,
diurétique ou un IEC, bronchospasme
pathologie digestive à
risque hémorragique,
asthme allergique,
troisième trimestre de
grossesse
Codéine 3mg/kg/jour en 3 à 4 Age < 12 ans (CI Nausées,
prises chez l’enfant / relative), allergie, vomissements,
120 à 180mg par jour asthme, insuffisance somnolence,
en 4 à 6 prises chez respiratoire, dépression
l’adulte, généralement insuffisance hépatique respiratoire
associée à 500mg de sévère, allaitement
paracétamol
Tramadol 3 à 5mg/kg/jour en Age < 15ans (CI Nausées, vomisse-
3 prises chez l’enfant relative), allergie, in- ments, rétention
de plus de 3 ans (en suffisance respiratoire aigue d’urine,
cas d’échec des autres sévère, épilepsie convulsions
traitements) / 600mg
par jour en 4 à 6
prises chez l’adulte
(idem PO et IV)
124
Titration 2 à 3mg/5min IVD Insuffisance respi- Somnolence,
morphinique tant que EVA>3 et ratoire sévère, in- nausées, vomis-
en l’absence d’effets suffisance hépatique sements, consti-
indésirables sévère, épilepsie non pation, rétention
contrôlée, association aigue d’urine,
à un autre traitement hypertension in-
morphinique, allaite- tracrânienne, syn-
ment drome de sevrage
Morphine Commencer par li- Insuffisance respi- Somnolence,
per os bération immédiate ratoire sévère, in- nausées, vomis-
(ex : 10mg d’Actiské- suffisance hépatique sements, consti-
nan toutes les 4 à 6 sévère, épilepsie non pation, rétention
heures) puis diviser contrôlée, association aigue d’urine,
la dose totale en 2 à un autre traitement hypertension in-
prises à libération morphinique, allaite- tracrânienne, syn-
prolongée (ex : 30mg ment drome de sevrage
de Skénan LP toutes
les 12 heures) asso-
ciées à des interdoses
d’1/6 de la dose to-
tale. Augmenter la
dose LP en cas d’uti-
lisation systématique
des interdoses
Prégabaline 150mg/jour en deux Age < 18ans, allaite- Somnolence, nau-
prises, augmentation ment, allergie sées, sécheresse
par palier de 75mg buccale, vertiges,
jusqu’à 600mg/jour asthénie, prise de
maximum poids
Gabapentine 600mg/jour en deux Allergie, grossesse, Somnolence, nau-
prises, augmentation allaitement sées, sécheresse
par palier de 300mg buccale, vertiges,
jusqu’à 3600mg/jour asthénie, prise de
maximum poids
Amytrip- 25mg/jour le soir, Glaucome à angle Dysurie, sécheresse
tiline augmentation par fermé, IDM récent, buccale, hypoten-
palier de 25mg adénome de prostate sion orthostatique,
jusqu’à 150mg/jour allongement du
maximum QT, somnolence,
vertiges, prise de
poids
125
Équivalence entre morphiniques (Table 2)
126
FICHE 7.2
LES ANTI-ÉPILEPTIQUES
127
Enfin, certains médicaments AE présentent un risque tératogène et sont donc à
proscrire chez les femmes enceintes et à déconseiller chez les femmes en âge de
procréer.
Anti-épileptiques chez la femme enceinte
128
Ces traitements doivent être envisagés dans un premier temps en monothé-
rapie ou en association avec une Benzodiazépine pendant quelques jours, le
temps d’obtenir un taux plasmatique suffisant de la monothérapie.
129
FICHE 7.3
GESTION DES TRAITEMENTS ANTI
AGREGANTS PLAQUETTAIRES ET ANTI
COAGULANTS EN NEUROCHIRURGIE
1. Les anticoagulants
a. Les anti-vitamine K
Arrêt en préopératoire : J-5
Demi-vie :
• Acénocoumarol (Sintrom®) : 11h.
• Fluindione (Previscan®) : 31h.
• Warfarine (Coumadine®) : 40h.
Biologie :
• INR < 1,2 la veille de la chirurgie, sinon vitamine K 5mg.
• INR attendu pour la neurochirurgie < 1,2.
Arrêt en préopératoire :
• H-24 si traitement curatif (dernière injection l’avant-veille au soir de
l’intervention).
• H-12 si traitement préventif.
Biologie :
• AntiXa < 0,2 la veille (si > 0,6 refaire le matin du bloc) pour les chirurgies
classiques.
• AntiXa < 0,1 la veille pour la neurochirurgie.
• Surveillance du traitement par Enoxaparine (Lovenox®) curatif : antiXa
compris entre 0,8 et 1,2 Ui/ml à H4/H6 après la 3ème injection.
• Surveillance du traitement par Tinzaparine (Innohep®) curatif (175Ui/kg en
une injection par jour) : antiXa compris entre 0,7 et 0,9 Ui/ml.
c. Les HNF :
Arrêt en préopératoire :
• Arrêt H-12 si HNF sous-cutanée curative (dernière injection la veille au
soir).
• Arrêt H-4/6 si HNF IVSE curative.
Biologie :
• AntiXa < 0,2 la veille (si > 0,6 refaire le matin du bloc) pour les chirurgies
classiques.
• AntiXa < 0,1 la veille pour la neurochirurgie.
• Surveillance du traitement en SC (Calciparine® 500Ui/kg/24h en 2
injections) : 0,3 à 0,7Ui/ml pour un dosage entre les 2 injections.
• Surveillance du traitement en IVSE (Calciparine® bolus de 50Ui/kg puis
20Ui/kg/h) : 0,3 à 0,7Ui/ml, pour un dosage n’importe quand sur le bras
controlatéral.
131
En cas de chirurgie urgente :
- Dosage antiXa.
- Sulfate de protamine : dose pour dose d’HNF, injecté la moitié de la dose
calculée pour éviter un trop haut risque hémorragique.
- Surveillance régulière de l’antiXa jusqu’à stabilisation.
Débuter une héparine préventive à H+24 pour les chirurgies du rachis simple et
facteurs de risque de maladie thromboembolique veineuse, et à H+48 pour les
chirurgies du crâne (accord chirurgien +/- scanner cérébral de contrôle).
b. Le Rivaroxaban (Xarelto®) :
c. L’Apixaban (Eliquis®) :
Hémostase :
• TCA subnormal.
• TP subnormal (environ 60%).
• TT normal.
• Dosage antiXa Eliquis® < 30ng/ml pour la neurochirurgie (<50ng/ml pour
les autres chirurgies).
Relai préopératoire : pas de relai sauf si très au risque thrombotique (thrombose
en cours, FA sur rétrécissement mitral serré…).
d. En postopératoire :
Reprise du traitement par ACO, pas avant 3 à 6 semaines après une neurochirurgie.
Si nécessaire, relai par héparine préventive (J2) ou curative (J5), après plusieurs
semaines on stoppe l’héparine et on reprend l’ACO comme habituellement (pas
de chevauchement des traitements).
133
3. Les antiagrégants plaquettaires :
a. L’aspirine :
Arrêt en préopératoire : J-5.
Biologie : Multiplate® si accessible.
En cas de chirurgie urgente :
• Transfusion de culots plaquettaires si chirurgie hémorragique : 0,5 à 0,7 x
1011/10kg.
Reprise en postopératoire : J+5 si possible.
b. Le Clopidogrel (Plavix®) :
Arrêt en préopératoire : J-7.
Biologie : Multiplate® si accessible.
En cas de chirurgie urgente :
• Transfusion de plaquettes double dose par rapport à celles utilisées pour
l’aspirine.
Reprise en postopératoire : J+7 si possible.
c. Le Prasugrel (Effient®) :
Arrêt en préopératoire : J-9.
En cas de chirurgie urgente :
• Transfusion de plaquettes double dose par rapport à celles utilisées pour
l’aspirine.
Reprise en postopératoire à discuter.
d. Le Ticagrelor (Brilique®) :
Arrêt en préopératoire : J-7.
En cas de chirurgie urgente :
• Si dernière prise inférieure à 24h : transfusion de plaquettes inefficace.
• Si dernière prise supérieure à 24h : transfusion de plaquettes (efficacité
partielle).
Reprise en postopératoire à discuter.
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