Physique de Construction.L3BTP UDSN-1
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I. Introduction
L'acoustique est la branche de la physique qui a pour objet l'étude des phénomènes
sonores. Le son est le nom que l'on donne à toutes sensations auditives dues à l'arrivée
sur l'oreille d'une onde dont la fréquence est comprise entre 20 Hz et 20 kHz. Cette plage
spectrale délimite, dans le champ plus général de la physique des ondes mécaniques dans
un milieu continu, le domaine d'application de l'acoustique. Au-dessous des 20 Hz se
trouvent les infrasons et au-dessus des 20 kHz se trouvent les ultrasons.
En bâtiment, l'acoustique est utilisée pour la conception d'enceintes douées de qualités
acoustiques déterminées. Par exemple, les salles d'audition doivent posséder un temps
de réverbération optimal. Elle sert également à améliorer l'isolation phonique des
bâtiments. Ainsi, des matériaux nouveaux et des structures toutes aussi nouvelles ont vu
le jour grâce à des recherches poussées dans ce domaine.
1. Le son
Un son est une sensation auditive engendrée par une onde acoustique.
Le son se propage grâce à la vibration des particules qui constituent la matière.
Lorsqu’une source sonore vibre, elle émet un son, elle provoque un choc mécanique
entre les particules qui se trouvent à proximités. La particule se met à osciller c’est-à-dire
à faire un mouvement de vas et vient, qui se transmet de proche en proche aux autres
particules.
Dans ces conditions, il est facile de comprendre que, plus les particules sont proches,
plus le son se propage rapidement.
2. Le bruit
Le bruit est une notion subjective, c’est une sensation auditive décrite de façon négative
: il est perçu comme désagréable, gênant.
Un bruit masque pendant la journée peut rapidement être perçu comme dérangeant la
nuit. Exemple: la fuite de robinet.
5. Amplitude
C’est un écart entre deux valeurs extrêmes d’un élément périodique.
6. La période
La période est un espace de temps plus ou moins long que l’on envisage soit du point
de vue de sa durée, soit du point de vue de sa situation dans un espace de temps plus
long.
7. La durée
La durée est un espace de temps, période mesurable pendant lequel a lieu un événement,
un phénomène, une action, un état.
8. Le temps
Le temps est une notion fondamentale conçue comme un milieu infini dans lequel se
succèdent les événements.
9. L’harmonique
L’harmonique, c’est un son susceptible d’être émis par une source sonore et dont la
fréquence est un multiple entier de celle correspondant au mode fondamental de
vibration.
N.B : La vitesse de propagation du son peut dépendre d’autres facteurs comme par
exemple la température du milieu.
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Doctorant Smaël Elombo, Enseignant de Physique de Construction/E-mail : [email protected]
11. La réverbération
C’est la persistance d’un son dans un espace clos ou semi-clos après interruption de la
source sonore.
La réverbération doit être assez faible dans une salle de conférences pour que la parole
reste intelligible ; et suffisante dans une salle de concert, pour donner de l’ampleur aux
sons.
12. Echo
C’est un effet d’une onde acoustique qui parvient à un point donné, après réflexion,
avec une intensité et un retard suffisants pour être perçue comme distincte de l’onde
directe par un auditeur placé en ce point.
13. Réflexion
C’est le brusque changement de direction d’une onde à l’interface de deux milieux.
14. Réfraction
C’est le changement de direction de propagation d’une onde acoustique passant d’un
milieu dans un autre.
15. Transmission
C’est la propriété d’un milieu de faire passer d’un point à un autre des ondes, de
l’énergie.
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N.B : L’intensité sonore ou acoustique est additive à la différence du niveau d’intensité
sonore ou acoustique.
2. Transmission solidienne
On appelle « sons solidiens » les bruits émis par rayonnement acoustique des parois de
bâtiment soumises à une vibration mécanique. Les chocs d’objets causés par les
vibrations (vaisselle, huisseries).
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4. Transmission de réverbération
La réverbération c’est à la fois les réflexions directes et indirectes qui décroissent
progressivement.
d=v∗t
Avec :
d : la distance parcourue (m) ;
v : la vitesse de propagation du son (m⁄s) ;
t : la durée du parcours (s).
2. Mesure directe
Exemple de l’orage
Lors d’un orage, on perçoit la lumière de l’éclair quasi instantanément car la lumière se
déplace à la vitesse de 3 ∗ 108 m⁄s.
Le son, plus lent nous parvient après un certain laps de temps.
En mesurant le temps mis par le son du tonnerre pour nous parvenir, on peut calculer
la distance à laquelle se trouve l’éclair.
Supposons qu’on voit l’éclair et 4 secondes plus tard, nous entendons le tonnerre.
Calculer la distance entre nous et l’éclair.
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Par définition :
v∗t
d=
2
V. Niveaux acoustiques
Surface
Source
Puissance W
Par définition :
w
I=
S
Pour une sphère, S = 4πr 2 (la propagation des ondes sonores est sphérique).
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2. Niveau d’intensité sonore ou acoustique
Le niveau d’intensité acoustique permet de prendre en compte la variation de la
sensation auditive avec l’intensité. Il se définit comme :
I
LI = 10 ∗ log( )
I0
w
Lw = 10 ∗ log( )
10−12
P
P=Z∗𝑣 ⇔Z=
𝑣
Où : Z = ρ0 ∗ c
avec : ρ0 = 1.176 Kg⁄m3 est la masse volumique de l’air, c = 340 m⁄s la célérité de
l’air et Z l’impédance acoustique.
Par définition :
W F∗𝑣
I= =
S S
P∗S∗𝑣
⇒I=
S
⇒I=P∗𝑣
De ce qui précède, il vient :
P2
I=
Z
Exemple 2 :
Exemple 2 :
Cas de 2 niveaux
L1
I1 = I0 ∗ 1010
Soit : { L2
I2 = I0 ∗ 1010
Remarque :
On ne peut pas sommer directement des niveaux ;
Pour des sons incohérents, on peut sommer les intensités ;
Pour connaître le niveau total, il faut d’abord sommer les intensités des
différents sons, puis calculer le niveau correspondant.
L1 L2
Itot = I1 + I2 = I0 ∗ (1010 + 1010 )
Où,
L1 L2
Ltot = 10 ∗ log(1010 + 1010 )
L1 L2 L3 LN
Ltot = 10 ∗ log (1010 + 1010 + 1010 + ⋯ … . +10 10 )
Exemple :
90 89
2 sources de 90 dB et de 89 dB. Alors, Ltot = 10 ∗ log (1010 + 1010 ) = 92.5 dB,
soit 90 dB + 2.5 dB ;
65 64
2 sources de 65 dB et de 64 dB. Ltot = 10 ∗ log (1010 + 1010 ) = 67.5 dB, soit
65 dB + 2.5 dB.
On peut généraliser : Pour 2 sources dont le niveau diffère de 1 dB, le niveau total est
le niveau de la source la plus intense + 2.5 dB.
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Généralisation
Le tableau ci-dessous présente les écarts de niveau des sources et leurs valeurs à
incrémenter.
≠ (dB) 0 1 2 3 4 5 6 10
Incréments (dB) 3 2.5 2.1 1.7 1.5 1.2 1 0.4
N.B : Lorsque l’écart entre deux niveaux acoustiques est supérieur ou égal à 10 dB, le
niveau le plus fort couvre complètement le niveau plus faible
Exemple :
Réponse : LI = 74 dB
7. Le décibel pondéré
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Pondération A, B ou C basée sur l’isosonique à 40, 70 ou 110 phones.
Selon le niveau total du son, on le corrige avec l’une des 3 pondérations.
Exemple :
On applique la pondération A :
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Calcul du niveau de pression globale pondéré en dB(A)
En général, le traitement des problèmes acoustiques s’effectue avec une analyse par
bandes d’octaves car les solutions technologiques sont différentes selon que le bruit à
traiter est plutôt dans les basses ou dans les aigus.
Il faut donc ensuite ajouter les bruits (les intensités acoustiques) dans chaque bande
d’octave pour reconstituer le niveau sonore d’ensemble et obtenir ainsi une valeur
numérique globale.
Il faut aussi tenir compte de la sensibilité de l’oreille autour des 1000 Hz, ce qui
correspond à minorer le bruit dans les bandes d’octaves dans les aigus et les graves
(pondération dBA).
Par définition :
Niveau pondéré par octave (dB(A)) = Niveau par octave du spectre + Pondération « A
» par octave
Et,
𝑛
𝐍𝐢𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐩𝐨𝐧𝐝é𝐫é 𝐩𝐚𝐫 𝐨𝐜𝐭𝐚𝐯𝐞
𝐍𝐈𝐕𝐄𝐀𝐔 𝐃𝐄 𝐏𝐑𝐄𝐒𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐆𝐋𝐎𝐁𝐀𝐋 𝐏𝐎𝐍𝐃𝐄𝐑𝐄 = 10 ∗ log (∑ 10 10 )
𝑖=1
1. Distribution temporelle
Si on considère un modèle spéculaire, un rayon sonore parcourt les distances 𝑙1, 𝑙2, 𝑙3 ...
entre 2 réflexions. On définit le “libre parcours moyen” 𝒍 comme la distance moyenne
parcourue par un rayon sonore entre deux réflexions.
On peut déduire 𝑙 à partir du nombre moyen de réflexions 𝒏 par :
𝑐 c∗S
𝑙= avec, 𝑛 =
𝑛 4∗V
On en déduit :
𝑐 4∗V
𝑙= =
𝑛 S
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On définit également le temps moyen entre 2 réflexions :
𝑙 4∗V
𝜏= =
𝑐 c∗S
Avec, V, le volume en m3 ; S, la surface en m2 et c, la célérité de l’air en m⁄s.
N.B : Le nombre de réflexions/s est plus élevé dans une petite enceinte que dans une
grande.
Exemple :
Comparons deux salles, une grande salle de concert de dimensions 30 × 20 × 15 m et
une petite d’écoute de 5 × 4 × 3 m. La surface interne correspond à la somme de
toutes les parois.
Déterminer les volumes, les surfaces, les libres parcours moyen, les nombres moyens de
réflexions et les temps moyens de réflexions des deux salles.
30 × 20 × 15 m
5 × 4 × 3m
2. Distribution en fréquence
Pour une salle ayant une dimension L les fréquences propres seront :
c
fn = n ∗
2∗L
Pour une salle parallélépipédique de dimensions Lx, Ly et Lz, les modes propres sont
couplés et l’on a :
𝑐 𝑙 𝑚 𝑛
f𝑙,𝑚,𝑛 = √( )2 + ( )2 + ( )2
2 𝐿𝑥 𝐿𝑦 𝐿𝑧
avec, 𝑙, 𝑚 et 𝑛 sont 3 entiers relatifs associés respectivement aux dimensions 𝑥, 𝑦 et 𝑧.
Exemple :
1. 𝐿𝑥 = 30 m, 𝐿𝑦 = 20 m, 𝐿𝑧 = 20 m.
2. 𝐿𝑥 = 5 m, 𝐿𝑦 = 4 m, 𝐿𝑧 = 3 m.
3. 𝐿𝑥 = 4 m, 𝐿𝑦 = 4 m, 𝐿𝑧 = 5 m.
4. 𝐿𝑥 = 4 m, 𝐿𝑦 = 4 m, 𝐿𝑧 = 4 m.
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Fréquence (Hz) Salle 1 Salle 2 Salle 3 Salle 4
f1,0,0
f0,1,0
f0,0,1
f2,0,0
f0,2,0
f1,1,0
f1,0,1
f0,1,1
f1,1,1
2. Fréquence de coupure
Elle définit la fréquence limite au-delà de laquelle les modes seront suffisamment
rapprochés pour ne plus être gênants.
TR
fc = 2000√
V
avec, fc , la fréquence de coupure en (Hz), TR , le temps de réverbération en (s) et V le
volume de la pièce en (m3 ).
Exemple :
3. Matériaux absorbants
L’absorbant est maxi pour la fréquence propre du système :
60
fP =
√ρS ∗ d
avec fP , la fréquence propre en (Hz), ρS , la densité spécifique du panneau (Kg⁄m2 ) et
d, la distance de la paroi au mur en (m).
Exemple :
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