Brasage

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CHAPITRE 3 : LE SOUDAGE AUX GAZ

Le soudage aux gaz utilise la chaleur de combustion d’un gaz combustible (


généralement l’acétylène ou le propane ) mélangé sous certaines proportions à
un gaz comburant, tel que l’oxygène qui peut être pur ( bonbonnes ) ou contenu
dans l’air, ce qui permet la combustion de l’acier et l’évacuation des scories lors
des saignées.

On distingue :

• Le soudage oxyacétylénique
• Le brasage ( fort ou tendre )
• Le soudo-brasage

3.2.1 Principe
Le brasage est un mode d’assemblage hétérogène. Les pièces à assembler (
métal de base ) sont chauffées en présence d’un métal ou alliage différent ( métal
d’apport ) dont la température de fusion est inférieure à celle du métal de base.
Lorsque la température de fusion du métal d’apport est atteinte, le joint se forme
par capillarité. Les assemblages étant toujours réalisés par emboîtement ou par
recouvrement.

Brasage Fort
3.2.2 Le brasage fort
Ou encore brasage par capillarité ( norme EN 12799 ). Il se réalise sur joints
pelliculaires avec un métal dont la température de liaison est supérieure à 450 °C.
La brasure dite à l’argent est un alliage quaternaire ( Cu + Ag + Zn + Cd ). Il existe la
brasure CUPHOS ( Cu + P ) qui peut être utilisée sur cuivre sans décapant.

a) Préparations : Joints par recouvrement d’où grande résistance à la rupture au


cisaillement ( Fig 3-27b ) avec un grand allongement. Le jeu est l’intervalle qui doit
permettre une bonne pénétration par capillarité, il est fonction de la nature du
métal ( Fig 3-28 ).

Brasage Tableau réglages


Résistance à la rupture des brasures :
Laiton au nickel :
AROX Rr’ ≥ 400 N/mm² => HB ≥ 120
AROX AS Rr ‘ ≥ 450 N/mm² => HB ≥ 130
Cu + Zn + Ag + Ni SAFAROX Rr’ 600 à 700 N/mm² => HB 160 à 200
* Vous devez consulter les fabricants de métal d’apport pour connaître
les caractéristiques mécaniques qui sont variables suivant les marques
commerciales.

3.2.2 Calcul de la longueur de recouvrement

Formule longueur recouvrement brasage


C = coefficient de sécurité ( 4 à 6 )
Rr = Résistance à la rupture de pièce la plus faible ( N/mm² )
e = épaisseur de la pièce la plus faible ( mm )
Rr’ = résistance à la rupture de la brasure ( N/mm² )
J = coefficient de joint ( en général J = 0,8 )

Exercices résolus
a) Soudure par recouvrement : ( Fig 3-29a ) pièce A = ac. doux eps 6 mm Rr = 360
N/mm²
” B = cuivre eps 6 mm Rr = 230 N/mm²
Rr’ ( brasure ) = 400 N/mm²

Formule longueur recouvrement brasage 2


Soudure par recouvrement
b) Soudure par emboitement ( Fig 3-29b )

Calcul pratique : L = 10 x e
Calcul de la longueur de recouvrement :

Formule longueur recouvrement brasage 3

A et B en cuivre
Rr = 230 N/mm² Rr’ = 400 N/mm²
e = 3 mm et d = 50 mm C = 5 et J = 0,8
soit :
Formule longueur recouvrement brasage 4

3.2.3 Nettoyage
Il est essentiel que la brasure pénètre dans le joint, ce dernier devra être propre,
dégraissé et mis à vif.

3.2.4 Flux décapant


En poudre ou pâteux, devront être appliqués AVANT sertissage pour préserver
les surfaces de l’oxydation pendant le chauffage ( durée réduite ). Certains
décapants servent d’indice de température.

Flux décapant BORAX

3.2.5 Mode opératoire


Débit du chalumeau = 300 l/h par mm d’épaisseur à souder, la flamme sera douce
et neutre. Autant que possible, travailler dans un endroit sombre pour pouvoir
estimer la température. Le chalumeau est distant de la pièce de ± 40 mm,
toujours en mouvement, afin d’obtenir une température uniforme du joint, elle
sera mise en évidence par le flux qui se liquéfie ( par température indirecte et non
par la flamme ).
On dépose la baguette exactement dans le joint, en évitant de diriger la flamme
sur la baguette. Le décapant va réduire la tension superficielle de la brasure et
favoriser le mouillage.

On doit obtenir sur la partie supérieure un petit congé tandis que la brasure doit
être pénétré au fond de l’emboîtement. Attention les décapants sont composés
de FLUOR, il y a lieu de travailler dans un endroit aéré.

Applications : Echangeurs de températures, serpentins de circulation d’eau,


lustrerie, connexions de moteurs électriques, plaquette de tungstène sur barreau
d’acier ( outils ) Fig 3-31.

Applications chalumeau

3.2.6 Outillage
Pour le brasage fort on utilise généralement :

• La lampe à souder
• Le chalumeau raccordé à une bouteille de gaz ( propane pour l’extérieur,
butane pour l’intérieur )
• Les chalumeaux bi-gaz ( propane, butane, acétylène ) + oxygène
Lame à souder et Fer à souder
a) La lampe à souder : ( Fig 3-32 ) La flamme est ici produite par le mélange d’un
gaz ( butane ou propane ) avec l’oxygène de l’air en fournissant une température
de 700 °C. La lampe est alimentée au moyen de cartouches ” jetables “. Le
réglage est des plus simple, puisque la ” force ” de la flamme varie avec le débit du
gaz. Une flamme bleue est puissante et signe d’un bon réglage, fonction de
l’arrivée de l’air réglable à la buse. Par contre, une flamme molle et rouge indique
un manque d’air contenant de l’ O2.
Les éléments à assembler devront rester sous la flamme, même pendant la
brasure ( mais pas cette dernière ).

La quantité de baguettes ( Cu ou Ag ) peut être estimée à 1,5 x Ø tube. Ces


baguettes doivent être légèrement inclinées sans être exposées à la flamme, dès
que l’alliage s’est répandu dans le jeu, cesser de chauffer, laisser refroidir et
éliminer les excédents.

b) Le chalumeau : Il est raccordé à une bonbonne ( Fig 3-33 ), il est plus puissant
que la lampe à souder et possède une autonomie plus grande via une bonbonne
de 13 kg, par exemple, contenant du butane ( C4 H10 ) ogive et corps bleu, ou du
propane ( C2 H8 ) ogive grise et corps bleu, parfois ogive rouge ( norme EN
1089.3 ), Fig 3-34 avec détendeur.

Bouteilles de gaz pour le brasage


Son débit lui permet d’atteindre des températures de l’ordre de 1500 °C. Il est
donc capable d’effectuer des petites brasures courantes sur tubes de max. Ø 50
et cornières de 25 x 25 mm.

c) Les chalumeaux bi-gaz : Ils utilisent un mélange d’un gaz ( butane, propane ou
acétylène ) et d’oxygène
pur. Ils peuvent atteindre des températures de l’ordre de 2825 °C
pour les deux premiers gaz et de 3200 °C pour l’acétylène.

d) Caractéristiques des gaz butane et propane:

Chalumeau bi-gaz
Tableau du butane et propane

Pour l’acétylène, se reporter aux paragraphes précédents

3.2.7 Utilisation d’une préforme


On appelle préforme, les métaux d’apport épousant les formes des joints à
réaliser. Les types les plus courants sont : les anneaux toriques, les rondelles, les
pastilles et plaquettes. Des bandes découpées suivant le profil des surfaces à
assembler jouent le rôle de préforme. On chauffe uniformément et lorsque la
brasure coule franchement, on presse les constituants du joint jusqu’à
solidification de la brasure.

3.2.8 Utilisation des poudres


Le mélange brasure en poudre et décapant, additionné d’eau distillée au moment
de l’emploi, jusqu’à une consistance crémeuse est étendue au pinceau à l’endroit
du joint à réaliser.

3.2.9 Elimination des résidus de flux


Les résidus de décapant doivent être éliminés afin d’éviter toute corrosion
ultérieure, ils affecteraient la qualité d’éventuels dépôts protecteurs. Comme les
flux sont hygroscopiques, ils disparaissent généralement par simple immersion
dans l’eau chaude suivie d’un brossage. Dans des cas difficiles, quand les flux ont
été surchauffés, on procède à l’immersion des pièces pendant ± 5 min dans une
solution aqueuse d’eau composée d’acide sulfurique ( H2 SO4 ) à 10 % suivi d’un
rinçage à l’eau chaude puis d’un brossage.
Décapage des laitons brasés à l’argent : Décapage dans un bain d’attaque rapide :
Acide nitrique ( HN03 ) à 40°Bé ==> 3 litres et d’eau ==> 1 litre + acide
fluorhydrique à 40%

100 cc
Bain de brillance : après décapage
HNO3 à 40 ° Bé ==> 75 g
H2 SO4 à 66 ° Bé ==> 100 g
HF à 40 % ==> 10 g
Na OH ( soude ) ==> 2g à ajouter après refroidissement du mélange. Laisser
refroidir le mélange pour que la température soit inférieure à 35 °C

3.2.10 Brasage tendre


Le métal d’apport a une température de fusion inférieure à 450°C. Les brasures
les plus courantes sont constituées par des alliages Plomb – Etain ; Etain –
Antimoine; Etain – Argent; Argent – Cadmium. Les alliages à base de Bismuth,
dont la température de fusion est inférieure à 100 °C sont utilisées pour braser
les appareils détecteurs d’incendie.

Outillage:
On utilise généralement :

• Le fer à souder électrique ou à chauffer


• Le fer à souder au gaz
Le brasage tendre donne un assemblage de faible résistance mécanique (
connexions électriques, électroniques, … ) et étanche ( conduites d’eau froide,
couverture en zinc, gouttières, plaques très minces. Le métal d’apport étant
l’étain.

a) Le fer à souder électrique ou à chauffer ( Fig 3-36 )


Le fer à souder à panne fixe permettant le soudage de petits travaux fins, par
exemple pour l’électronique. Pour des travaux plus lourds, on utilise des fers
coniques ou en forme de marteau permettant de fondre la soudure (
généralement l’ étain ).

b) Le fer à souder au gaz ( Fig 3-37 )


Pour des réparations rapides, on peut utiliser un fer à souder autonome au gaz,
qui ne nécessite aucune alimentation électrique. Ces fers se rechargent avec des
cartouches à gaz de faible capacité.
Fer à souder
Si vous souhaitez voir le cours précédent sur le soudage oxyacétylènique ou le
suivant qui traite de soudo-brasage

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