Cours L1S1Analyse Seg - 054159

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Chapitre I

DÉRIVATION

L’économiste se sert constamment de la dérivée d’une fonction lorsqu’il étudie les variations « mar-
ginales» d’une fonction économique (l’utilité marginale, productivité marginale, taux de substitu-
tion de bien, · · · etc), lorsqu’il veut déterminer les extréma d’une fonction ( profit, utilité).

I.1 Dérivées

I.1.1 Dérivabilité en un point, dérivabilité sur un intervalle

Définition I.1.1. On dit qu’une fonctionf est dérivable en un point x0 si elle est définie sur un
f (x) − f (x0 )
voisinage de x0 et si le quotient a une limite finie lorsque x tend vers x0 . Cette limite
x − x0
est appelée la dérivée de f en x0 ou nombre dérivé de f en x0 . On la note f 0 (x0 ) soit : f 0 (x0 ) =
f (x) − f (x0 )
lim . La dérivée est donc la limite du rapport des accroissements de f et de x lorsque
x→x0 x − x0
∆f
x tend vers x0 . On utilise aussi la notation lim où ∆f = f (x) − f (x0 ) et ∆x = x − x0 et la
∆x→0 ∆x
df
notation différentielle de la dérivée f 0 (x0 ) = (x0 ).
dx

Remarque I.1.1. 1. En posent h = x−x0 on voit qu’il revient au même de dire que la fonction
f (x0 + h) − f (x0 )
h 7→ possède une limite finie en 0.
h
f (x) − f (x0 ) f (x) − f (x0 )
2. Comme → f 0 (x0 ) lorsque x → x0 , il s’en suit que − f 0 (x0 ) → 0
x − x0 x − x0
f (x) − f (x0 )
lorsque x → x0 . En posant ε(x − x0 ) = − f 0 (x0 ) on a le résultat suivant : f est
x − x0
dérivable en x0 de dérivée f 0 (x0 ) si et seulement si


 f (x) = f (x0 ) + (x − x0 )f 0 (x0 ) + (x − x0 )ε(x − x0 )
(?)

 lim ε(x − x0 ) = 0
x→x0
On dit que l’expression (?) est un développement limité d’ordre 1 de f en x0 et que la fonc-
tion affine f (x0 ) + (x − x0 )f 0 (x0 ) est une approximation affine de f en x0 . Supposons que
x0 mesure la quantité d’un bien produit par une entreprise et f (x0 ) donne le cout d’une telle

1
production,( f étant la fonction de cout, supposée dérivable en x0 ). La dérivée f 0 (x0 ) est la
valeur marginale de f en x0 : elle s’interprète comme le cout supplémentaire résultant de la
production d’une unité supplémentaire du bien : f (x0 +1)−f (x0 ) = f 0 (x0 )+ε(1). Cette égalité
montre que f 0 (x0 ) donne une valeur approchée de l’accroissement du coutf (x0 + 1) − f (x0 ).
La qualité de l’approximation dépendra de ε(1)

Exemple I.1.1. 1. Soit I un intervalle non vide de R et non réduit à un point. Sif est constante
sur I, f : R → R, x 7→ a alors f 0 (x0 ) = 0 ∀ x0 ∈ I.

2. L’application IdR R → R, x 7→ x est dérivable en x0 ∈ R et pour tout x0 ∈ R, (IdR )0 (x0 ) = 1.



3. La fonction f : R −→ R, x 7→ x est dérivable en x0 pour tout x > 0 et on a f 0 (x0 ) = 2√1x0 .

x 1
f n’est pas dérivable en 0 car pour tout x > 0, lim = lim √ = +∞
x→0 x x→0 x


 0 si x = 0
4. Soit f : R → R, x 7−→ . f est dérivable en 0 et on a f 0 (0) = 0.
x cos
2 1
si x 6= 0


x

Interprétation géométrique La dérivabilité en x0 se traduit géométriquement par l’existence


d’une tangente non parallèle à l’axe (Oy) en M0 (x0 , f (x0 ) de la courbe (Cf ) de f d’équation y =
f 0 (x0 )(x − x0 ) + f (x0 ). L’équation de la tangente est l’approximation affine de la fonction f au
f (x) − f (x0 )
point x0 . Si lim = +∞ où −∞ alors la courbe de f possède une tangente au point
x − x0
M0 (x0 , f (x0 ) d’équation x = x0 .

Théorème I.1.1. Si f est une fonction dérivable en x0 , elle est continue en x0 .

Preuve. La formule f (x) = f (x0 )+(x−x0 )f 0 (x0 )+(x−x0 )ε(x−x0 ) montre que lim f (x) = f (x0 ).

Remarque I.1.2. La réciproque est fausse. Une fonction peut être continue en point sans être

dérivable en ce point. Par exemple la fonction x 7→ x est continue en 0 mais n’est pas dérivable
en 0. 


La fonction f : R → R, x 7−→  estcontinueen0maisn0 estpasdérivableen0.
 x cos 1
x
si x 6= 0

Définition I.1.2. (Dérivée à droite, dérivée à gauche)


f (x) − f (x0 )
On dit que f est dérivable à droite (respectivement à gauche) en x0 si la fonction 7→
x − x0
possède une limite à droite (respectivement à gauche) finie en x0 . 
f (x) − f (x 0 ) f (x) − f (x 0 )
On note fd0 (x0 ) = x→x
lim respectivementf 0 = (x0 ) lim
g
.
x>x0
0 x − x 0
x→x0
x<x0 x − x 0

Remarque I.1.3. D’après la définition de la limite f est dérivable en x0 si fg0 (x0 )et fd0 (x0 ) existent
et sont égales. Par contre fg0 (x0 )et fd0 (x0 ) peuvent exister sans que f 0 (x0 ) n’existe. Dans ce cas, on

2
parlera de demi tangente à droite et de demi tangente à gauche et le point M0 (x0 , f (x0 ) est un
point anguleux. Par exemple f (x) = |x| On a fg0 (1) = 1 et fd0 (1) = −1. La fonction f n’est pas
dérivable en 0. L’origine O(0, 0) est un point anguleux.
Considérons
 aussi la fonction f définie par

 x 06x61
f (x) = 
x−1 1<x62

x−1 x−2
lim = 1 ; lim = −∞. On a fg0 (1) = 1 mais fd0 (1) n’existe pas.
x→1 x − 1 x→1 x − 2
x<1 x>1
Définition I.1.3. :Dérivabilité sur un intervalle
Une fonction f est dite dérivable sur l’intervalle ]a, b[ si elle est dérivable en chacun des points de
cet intervalle. Elle est dite dérivable sur ]a, b[ si elle est dérivable sur ]a, b[, dérivable à gauche en
b et à droite en a. Elle est dite dérivable, si elle est dérivable sur son ensemble de définition(cet
ensemble étant un intervalle ou une réunion d’intervalles).
La fonction définie sur l’ensemble où f est dérivable et qui fait correspondre à x0 la valeur f 0 (x0 )
est dite dérivée ou fonction dérivée de f . On la note f 0 .

Dérivée des fonctions usuelles


f (x) f 0 (x) Domaine
k∈R 0 R
√ 1
x √ R∗+
2 x
xn , (n ∈ Z) nxn−1 R si n > 0 ; R∗ si n < 0
1
ln |x| R∗
x
ex e∗ R
cos x − sin x R
sin x cos x R
tan x 1 + tan2 x
cotanx −1 − cotan2 x
Définition I.1.4. Soit f : I −→ R où I est un intervalle de R non réduit à un point. f a un maxi-
mum local (resp un minimum local) en un point x0 de I s’il existe α > 0 tel que f (x) ≤ f (x0 )(resp
f (x) > f (x0 )) pour x ∈]x0 − α, x0 + α[∩I.
Si f a un maximum local ou un minimum local en x0 , on dit que f a un extremum local en x0 .

Théorème I.1.2. Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I. Si f a un extrémum local
en x0 de I et si f est dérivable en x0 alors f 0 (x0 ) = 0.

Preuve. Supposons f admette par exemple un maximum local en x0 .


f (x) − f (x0
Si x > x0 alors ≤ 0 ⇒ fd0 (x0 ) 6 0 par passage à la limite. De même, si x < x0 alors
x − x0
f (x) − f (x0
> 0 ⇒ fg0 (x0 ) > 0
x − x0

3
Comme f est dérivable en x0 , fd0 (x0 ) et fg0 (x0 ) sont égaux à f 0 (x0 ). On en déduit que f 0 (x0 ) = 0.

Remarque I.1.4. 1. L’intervalle I doit être ouvert. Par exemple, la fonction f définie sur [0,1]
par f (x) = x admet un minimum en 0 et un maximum en 1 sans que la dérivée s’annule.

2. La condition f 0 (x0 ) = 0 est nécessaire mais non suffisante. Par exemple la dérivée de la fonc-
tion f définie par f (x) = x3 s’annule en 0 mais f n’admet pas d’extrémum en ce point.

3. Pour une fonction f dérivable, les points où elle atteint un extremum sont à chercher parmi
les solutions de l’équation f 0 (x) = 0 appelés points critiques ou points stationnaires de f ou
points candidats à l’extremum.

Définition I.1.5. :Dérivées successives


La dérivée d’une fonction sur un intervalle étant elle même une fonction, peut être à son tour déri-
d2 f
vable. Si cette dérivée existe, on la note f 00 ou . Par itération, en posant f (0) = f , on définit la
dx2
dérivée n-ième de f si elle existe à partir de sa dérivée n − 1-ème en posant f (n) = (f (n−1) )0 = notée
dn f
aussi .
dxn
On dit que f est indéfiniment dérivable sur un intervalle I si f est n fois dérivable sur I(n ∈ N).

Exemple I.1.2. f (x) = x2 , f 0 (x) = 2x, f 00 (x) = 2, f (n) ) = 0 ∀n > 3.


f (x) = ex , ∀ ∈ N, f (n) (x) = ex

Définition I.1.6. Soit I un intervalle non réduit à un point et f : I −→ R.


Soit n ∈ N. On dit que f est de classe C n sur I si f est n fois dérivable sur I et f (n) est continue
sur I. On note f ∈ C n (I, R)
On dit que f est de classe C ∞ sur I noté f ∈ C ∞ (I, R) si f est indéfiniment dérivable sur I.

Exemple I.1.3. f : R −→ R, x 7−→ ex . f ∈ C ∞ (R)

I.1.2 Théorèmes généraux sur les dérivées

Théorème I.1.3. (Opérations sur les fonctions dérivables)


Soit I un intervalle non réduit à un point. Si les fonctions f et g sont dérivables sur I, les fonctions
f + g, αf (α ∈ R) et f g sont dérivables sur I et l’on a : (f + g)0 = f 0 + g 0 ; (αf )0 = αf 0 ; (f g)0 =
f 0g + f g0.
1
! !
f
Si de plus g ne s’annule pas sur I alors les fonctions et sont dérivables sur I et
g g
!0 !0
1 −g 0 f f 0g − f g0
= 2 ; = .
g g g g2
En particulier, toute fonction polynôme est dérivable sur R et toute fonction rationnelle est déri-
vable sur son ensemble de définition.

4
Théorème I.1.4. (Dérivée d’une composée)
Soient I et J deux intervalles de R, f : I −→ R, g : J −→ R telles que f (I) ⊂ J. Si f est dérivable
sur I et si g est dérivable sur f (I) alors g ◦ f est dérivable sur I et (g ◦ f )0 = (g 0 ◦ f )f 0 c’est-à-dire
∀x0 ∈ I, (g ◦ f )0 (x0 ) = g 0 [f (x0 )]f 0 (x0 ).
En particulier f (n )0 = nf 0 f n−1 , ∀n ∈ N∗
√ 1 u0
( f )0 = √ ; (ln |u|)0 = , (eu )0 = u0 eu
2 f u
(cos(u)) = −u sin(u), (sin(u))0 = u0 cos(u).
0 0

u0
L’expression ln |u|)0 = est appelée dérivée logarithmique de u.
u

Théorème I.1.5. (Formule de Leibniz)


n
Si f et g sont n fois dérivables, on a : (f g)(n) = Cnk f (k) g (n−k) .
X

k=0

Exemple I.1.4. Dérivée n-ième de h(x) = xex .

Théorème I.1.6. (Dérivée de la fonction réciproque d’une fonction)


Soit f une fonction dérivable en x0 avec f 0 (x0 ) 6= 0 et admettent une fonction réciproque f −1 au
1
voisinage de x0 . Alors f −1 est dérivable en f (x0 ) et on a (f −1 )0 (f (x0 ) = 0 soit (f −1 )0 (y0 ) =
f (x 0 )
1 1
!
en posant y0 = f (x0 ). On a : (f ) = 0
−1 0
f 0 (f −1 (y0 )) f ◦ f −1

Application aux fonctions circulaires

1. Fonction arcsinus f (x) = arcsin x


−π π −π π
   
La restriction de la fonction sin x à , est continue et strictement croissante de ,
2 2 2 2
sur [−1, 1]. Elle admet donc une bijection réciproque continue et strictement croissante de
−π π
 
[−1, 1] sur , appelée arcsin x.

2 2
 y = arcsin x
 

 x = sin y

 y ∈ −π , π
 
 x ∈ [−1, 1]
 
2 2

La fonction sinus est impaire, périodique de période 2π et la fonction arcsin x est impaire.
−π π
 
On a ∀x ∈ [−1, 1], sin(arcsin x) = x et ∀y ∈ , , arcsin(sin y) = y.
2 2
−π π

La fonction sinus est indéfiniment dérivable sur , .
2 2
−π π
 
De plus pour tout y ∈ , ,(sin y)0 = cos y 6= 0
2 2
1
D’après le théorème I.1.6 ,arcsin x est dérivable sur ] − 1, 1[ et on a (arcsin x)0 = avec
cos y
−π π
 
x = sin y, y ∈ , .
2 2
1 1
(arcsin x)0 = q =√ , ∀x ∈] − 1, 1[
1 − sin2 y 1 − x2
2. Fonction arc cosinus f (x) = arccos x

5
La restriction de la fonction cosinus à [0, π] est continue et strictement décroissante de [0, π]
sur [−1, 1]. (cos x)0 = − sin x. Elle admet donc une bijection réciproque continue et stricte-
ment décroissante de [−1, 1] sur [0, π] appelée arccosinus.

 
y
 = arccos x x
 = cos y

x ∈ [−1, 1] y ∈ [0, π]

 

La fonction cosinus est paire, périodique de période 2π et la fonction arccosinus est paire.
On a ∀x ∈ [−1, 1], cos(arccos x) = x et ∀y ∈ [0, π], arccos(cos y) = y. La fonction cosinus
est indéfiniment dérivable sur [0, π]. De plus ∀y ∈]0, π[, (cos y)0 = − sin y 6= 0. D’après le
théorème I.1.6 arccos x est dérivable sur ] − 1, 1[ et on a
−1 −1 −1
(arccos x)0 = =√ = avec x = cos y
sin y 1 − cos2 y 1 − x2

3. Fonction arctangente f (x) = arctg(x) ≡ arctan x


−π π
 
La restriction de la fonction tangente à , est continue et strictement croissante de
2 2
−π π
 
, sur R. Elle admet donc une bijection réciproque continue et strictement croissante
2 2 
−π π

de R sur , appelée fonction arctangente.
2 2

 
y
 = arctan x


 x = tan y
⇔ 
−π π

x∈R y ∈ ,

 

2 2

La fonction tangente est périodique de période π et impaire. La fonction arctangente est im-
paire. Elle est indéfiniment dérivable sur R comme fonction réciproque d’une fonction indéfi-
−π π
 
niment dérivable. ∀y ∈ , , tan y)0 = 1 + tan2 y. D’après le théorème I.1.6
2 2
1 1
(arctan x) =
0
= .
1 + tan y
2
1 + x2

4. Fonction arccotangente f (x) = arccotg(x)


La restriction à ]0, π[ de la fonction cotangente est une application continue et strictement
décroissante de ]0, π[ sur ] − ∞, +∞[. Elle admet donc une bijection réciproque continue et
strictement décroissante de R sur ]0, π[ appelée fonction arccotagente. La fonction cotagente
est périodique de période π et impaire. La fonction arccotagente est impaire.
la fonction arccotagente est indéfiniment dérivable sur R comme la fonction réciproque d’une
fonction indéfiniment dérivable. On a (cotg(y))0 = −1 − cotg 2 (y).
−1 −1
(arccotg(x))0 = ==
1 + cotg (y)
2 1 + x2

6
I.2 Différentielle et élasticité

Définition I.2.1. Soit I un intervalle non réduit à un point et f une fonction dérivable en x0 ∈ I.
On appelle différentielle de f en x0 , l’application linéaire notée (df )(x0 ) définie par :

df (x0 ) : R −→ R

h 7−→ f 0 (x0 )h

Remarque I.2.1. 1. Si f est dérivable en x0 , on a d’après la relation(*)


f (x) = f (x0 )+(x−x0 )f 0 (x0 )+(x−x0 )ε(x−x0 ) avec x→x
lim ε(x−x0 ) = 0 ou en posant h = x−x0 ,
0

f (x0 + h) = f (x0 ) + hf (x0 ) + hε(h) avec lim ε(h) = 0 et f (x0 + h) − f (x0 ) ' hf 0 (x0 ).
0

La différentielle en x0 est donc l’approximation linéaire de la variation f (x0 + h) − f (x0 ).

2. Pour tout x0 ∈ R

d(IdR (x0 ) : R −→ R

h 7−→ h

IdR : R −→ R

x 7−→ x

noté abusivement x.

On obtient

(dx)(x0 ) : R −→ R

h 7−→ h

qui ne dépend pas de x0 donc on la note simplement dx.


Ainsi si f :−→ R est dérivable en x0 , on a (df )(x0 )(h) = f 0 (x0 )h = f 0 (x0 )dx(h) d’où la notation
df = f 0 (x)dx en remplaçant abusivement x0 par x. Ce qui permet de retrouver la notation
df
f 0 (x) =
dx
7
Propriétés de la différentielle

Elles se déduisent de celles de la dérivée

• d(αf + βg)(x0 ) = αdf (x0 ) + βdg(x0 ),

• d(f g)(x0 ) = f (x0 )dg(x0 ) + g(x0 )df (x0 ),


1
• d(f /g)(x0 ) = (g(x0 )df (x0 ) − f (x0 )dg(x0 ),
g(x20
• d(g ◦ f ) = dg(f (x0 )df (x0 )

Définition I.2.2. Soit f une fonction dérivable en x0 . L’élasticité de y = f (x) par rapport à x en
∆y
x0 f (x) − f (x0 ) y x0 ∆y f 0 (x0 )
x0 6= 0 est définie par e(f | x0) = x→x
lim × = lim 0 = lim
x→x0 ∆x
× = x0 .
0 f (x0 ) x − x0 x→x0 y
0 ∆x f (x0 )
x0

I.3 Théorème de Rolle - Théorème des accroissements fi-


nis

Théorème I.3.1 (Théorème de Rolle). Soit f une fonction continue sur un segment [a, b]
a < b, dérivable sur ]a, b[ telle que f (a) = f (b). Alors il existe c∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0

Preuve. La fonction f étant continue sur le segment [a, b] qui est bornée et atteint ses bornes. On
note m et M respectivement le minimum et le maximum de f sur [a, b].
Si m = M , la fonction f est constante sur [a, b] et f 0 est nulle. On peut prendre c quelconque dans
]a, b[.
Si m 6= M l’une de ces valeurs n’est atteinte ni en a ni en b, puisque f (a) = f (b). Supposons par
exemple qu’il existe c ∈]a, b[ tel que M = f (c). La fonction f possède en c un maximum local et
d’après le théorème I.1.2, f 0 (c) = 0.

Théorème I.3.2 (Théorème des accroissements finis). Soit f une fonction continue sur [a, b],
a < b, dérivable sur ]a, b[. Alors il existe c ∈]a, b[ tel que f (b) − f (a) = (b − a)f 0 (c)

f (b) − f (a)
Preuve. Soit la fonction φ définie sur [a, b] par φ(x) = f (x) − f (a) − (x − a).
b−a
φ est continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. φ(a) = φ(b). ∃c ∈]a, b[,φ0 (c) = 0 c’est-à-dire
f (b) − f (a)
f 0 (c) =
b−a

Théorème I.3.3 (Théorème généralisé des accroissements finis). Soient f et g deux fonc-
f (b) − f (a) f 0 (c)
tions continues sur [a, b], dérivables sur ]a, b[. Alors il existe c ∈]a, b[ tel que = 0
g(b) − g(a) g (c)

8
f (b) − f (a)
Preuve. Soit φ définie par φ(x) = f (x) − f (a) − (g(x) − g(a)). φ vérifie les hypothèses
g(b) − g(a)
f (b) − f (a) 0 f 0 (c)
du théorème de Rolle donc il existe c ∈]a, b[ tel que 0 = φ0 (c) = f 0 (c) − g (c) et 0 =
g(b) − g(a) g (c)
f (b) − f (a)
g(b) − g(a)

Conséquence du théorème des accroissements finis

Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[.

1. Si f 0 (x) = 0 ∀ x ∈]a, b[ alors f est constante sur [a, b].

2. Si f 0 (x) > 0 (respectivement f 0 (x) < 0 ) ∀x ∈]a, b[ alors f est strictement croissante [a, b](respectiveme
décroissante sur [a, b])

3. Si f 0 (x) > 0 (respectivement f 0 (x) 6 0)∀x ∈]a, b[ alors f est croissante sur [a, b](respectivement
décroissante sur [a, b])

I.4 Règle de l’hôpital


0
Les deux théorèmes qui suivent sont très utiles pour lever les indéterminations de la forme et
∞ 0
.

0
 
Théorème I.4.1. règle de l’hôpital pour
0
Soient deux fonctions f et g continues sur [a, b], dérivables sur ]a, b[ telles que g 0 (x) 6= 0 pour tout
f 0 (x) f (x)
x ∈]a, b[ et f (a) = g(a) = 0. Si x→a
lim 0 = l alors x→a
lim =l
g (x) g(x)

 
Théorème I.4.2. règle de l’hôpital pour

Soient f et g deux fonctions continues et dérivables sur ]a, b[. On suppose que f et g admettent
f 0 (x)
sur [a, b] des limites infinies au point a. Si g 0 (x) 6= 0 pour tout x ∈]a, b[ et x→a
lim 0 = l alors
g (x)
f (x)
lim
x→a g(x)
=l

Remarque I.4.1. 1. Les résultats sont valables dans le cas ou a = −∞ où b = +∞ ;


f 0 (x) f (x)
2. La condition lim 0 = l est une condition suffisante pour que lim = l mais n’est pas
x→a g (x) x→a g(x)
une condition nécessaire

9
Chapitre II

DEVELOPPEMENTS LIMITES

Au chapitre I, on a vu la formule f (x) = f (x0 ) + f 0 (x0 )(x − x0 ) + (x − x0 )ε(x − x0 )(*) qui est
l’approximation affine d’une fonction f dérivable en x0 pour x appartenant à un voisinage de x0 et
où lim ε(x − x0 ) = 0
x→x0
Dans ce chapitre, pour n’importe quelle fonction, nous allons trouver le polynôme de degré n qui
approche le mieux la fonction. L’étude des développements limités permet de généraliser la formule
(*) et d’obtenir de meilleures approximations.

II.1 Développements limités au voisinage de 0


Définition II.1.1. Soit f une fonction numérique définie au voisinage de 0 (sauf peut être en 0) et
I un intervalle de centre 0. On dira que f admet un développement limité (noté DL) d’ordre n au
voisinage de 0 s’il existe des réels a0 , a1 , ..., an et une fonction ε : I → R telle que lim ε(x) = 0 de
x→0
sorte que pour tout x ∈ I, x 6= x0 , f (x) = a0 + a1 x + ... + an x + x ε(x) = Pn (x) + x ε(x). Le terme
n n n

a0 + a1 x + ... + an xn est appelé la partie polynomiale ou partie régulière du D.L.


Le terme xn ε(x) est appelé le reste du D.L ou partie complémentaire.

Remarque II.1.1. Le terme xn ε(x) avec lim ε(x) = 0 est souvent abrégé en "petit o de xn et est
x→0
noté o(x ). On écrit donc aussi f (x) = a0 + a1 x + ... + an xn + o(xn ).
n

Propriété II.1.1. 1. Si f admet un D.L au voisinage de 0 et si la partie régulière Pn (x) est


non nulle alors f (x) est équivalente à Pn (x) au voisinage de 0.

2. Si f (x) admet un Développement limité en 0, alors ce D.L est unique. On en déduit que si
f (x) est paire (respectivement impaire) alors sa partie polynomiale ne contient que des mo-
nômes de degrés pairs (respectivement impairs).

3. Si f admet un D.L au voisinage de 0 d’ordre n , f (x) = a0 + a1 x + ... + an xn + o(xn ) alors


pour tout p 6 n elle admet un D.L à l’ordre p en 0 obtenu par troncature :

10
f (x) = a0 + a1 x + ... + ap xp + o(xp )(on conserve seulement les monômes de d◦ 6 p).

4. Si f admet un D.L à l’ordre n au voisinage de 0 f (x) = a0 + a1 x + ... + an xn + o(xn ) alors


lim f (x) = 0 existe et est finie égale à a0 . Ce critère sert généralement à montrer qu’une
x→0
fonction n’admet pas de D.L en 0.
Exemple :
lim ln(x) = −∞
x→0

donc ln(x) n’admet pas de D.L en 0.

5. Si f admet un D.L au voisinage de 0 d’ordre n, avec n > 1 ,f (x) = a0 +a1 x+...+an xn +o(xn )
alors f est dérivable en 0 si elle est définie en 0(sinon c’est le prolongement par continuité de
f en 0) et la dérivée de f en 0 est a1

6. Le D.L à l’ordre n au voisinage de 0 d’un polynôme P de degré n est lui même.

Remarque II.1.2. En revanche si f admet un D.L d’ordre 2 en 0, f (ou son prolongement) n’est
pas forcément deux fois dérivable en 0.
1
 
Exemple : f (x) = x sin 2 , f admet un D.L en 0 à l’ordre 2, mais son prolongement par conti-
3
x
nuité n’est pas dérivable en 0.

La formule de Taylor-Young suivante permet d’obtenir immédiatement des D.L en 0 d’ordre n


d’une fonction n fois dérivable.

Proposition II.1.1. Si la fonction numérique f est n fois dérivable en 0 alors elle admet un D.L à
l’ordre n au voisinage de 0 donné par la formule de Taylor-Young :
f 0 (0) f 00 (0) 2 f (n) (0) n n
f (k) (0) k
f (x) = f (0) + x+ x + ... + x + o(xn ) = x + o(xn ).
X
1! 2! n! k=0 k!

1
Exemple : = 1 + x + x2 + ... + xn + o(xn )
1−x
x2 xn
ex = 1 + x + + ... + + o(xn )
2! n!

Remarque II.1.3. 1. Si f admet un D.L d’ordre n, f 0 admet un D.L d’ordre n − 1 (n ∈ N∗ ) et


sa partie régulière est obtenue par dérivation de la partie régulière de f .

2. Si f admet un D.L d’ordre n, toute primitive F de f admet un D.L d’ordre n + 1 et sa partie


régulière est la primitive de la partie régulière de f qui prend la valeur F (0) pour x = 0 .

Développements limités usuels

Grâce à la formule de Taylor-Young, on obtient les développements limités suivants au voisinage de


0.

11
• Si α ∈ R ; on a au voisinage de 0,
α(α − 1) 2 α(α − 1)(α − 2) 3 α(α − 1)(α − 2)...(α − n + 1) n
(1 + x)α = 1 + αx + x + x + ... + x +
2! 3! n!
o(xn ).
A partir de ce développement limité, on obtient par exemple :
1
= 1 + x + x2 + x3 + ... + xn + o(xn )
1−x
1
= 1 − x + x2 − +x3 + ... + (−1)n xn + o(xn )
1+x
1
= 1 − x2 + x4 − x6 + ... + (−1)n x2n + o(x2n+1 )
1 + x2
x2 x 3 x4 (−1)n xn
• ln(1 + x) = x − + − + ... + + o(xn )
2 3 4 n+1
x3 x5 x2n+1
• sin(x) = x − + + ... + (−1)n + o(x2n+2 )
3! 5! (2n + 1)!
x2 x4 x2n
• cos(x) = 1 − + + ... + (−1)n + o(x2n+1 )
2! 4! (2n)!

Opérations sur les développements limités


1. Somme et produit des DL
• Si f admet un DL à l’ordre n au voisinage de 0 ,f (x) = a0 + a1 x + ... + an xn + o(xn ),
et g un DL à l’ordre n au voisinage de 0 ,g(x) = b0 + b1 x + ... + bn xn + o(xn ) alors
f + g admet un DL au voisinage de 0 à l’ordre n dont la partie régulière est la somme
des parties régulières des DL de f et de g : (f + g)(x) = f (x) + g(x) = (a0 + b0 ) + (a1 +
b1 )x + ... + (an + bn )xn + o(xn ).
• Si f admet un DL à l’ordre n au voisinage de 0 ,f (x) = a0 + a1 x + ... + an xn + o(xn ),
et g un DL à l’ordre n au voisinage de 0 ,g(x) = b0 + b1 x + ... + bn xn + o(xn ) alors
f g admet un DL au voisinage de 0 à l’ordre n dont la partie régulière est le polynôme
(a0 + ... + an xn )(b0 + ... + bn xn ) tronqué à l’ordre n (on conserve seulement les monômes
de d◦ 6 n).
Exercice : Calculons le DL de la fonction f (x) = cos(x) sin(x) à l’ordre 5 au voisinage
de 0.
2. Quotient des DL
Si f admet un DL à l’ordre n au voisinage de 0 ,f (x) = a0 +a1 x+...+an xn +o(xn ), et g un DL
à l’ordre n au voisinage de 0 ,g(x) = b0 + b1 x + ... + bn xn + o(xn ) avec lim g(x) 6= 0 (autrement
x→0
f
dit b0 6= 0) alors admet un D.L à l’ordre n au voisinage de 0 donc la partie régulière est
g
obtenue par la division suivant les puissances croissantes à l’ordre n du polynôme a0 + a1 x +
... + an xn + o(xn ) par la polynômeb0 + b1 x + ... + bn xn + o(xn ).
f
Attention : Le résultat ci-dessus dit tout simplement que si lim g(x) 6= 0, alors admet
x→0 g
f
un DL à l’ordre n au voisinage de 0. Il ne nous dit pas si lim g(x) = 0, alors n’admet pas
x→0 g
f
un DL à l’ordre n au voisinage de 0 ! ! Il se peut que lim g(x) = 0 et admette un DL à
x→0 g
sin x
l’ordre n au voisinage de 0. Par exemple la fonction admet un développement limité au
x
voisinage de 0 à l’ordre 3, alors que lim x = 0.
x→0
sin x
Exercice : Calculons le DL de la fonction f (x) = à l’ordre 3 au voisinage de 0.
cos x
12
3. Composition des DL
Si f admet un DL à l’ordre n au voisinage de g(0) et g un DL à l’ordre n au voisinage de
0 alors la fonction composée f ◦ g admet un DL à l’ordre n au voisinage de 0 dont la par-
tie régulière est obtenue en substituant celle de g dans celui de f et en ne conservant que les
termes de degré 6 n.
Exercice : D.L sin(ln(1 + x)) en 0 à l’ordre 3.
q
1 + ln(1 + x) à l’ordre 2 en 0.
q
cos(x) en 0 à l’ordre 4

II.2 Développements limités au voisinage de x0 et de +∞


Développements limités au voisinage de x0 ∈ R
Définition II.2.1. Une fonction f admet un D.L d’ordre n au voisinage de x0 s’il existe a0 ...an ∈
R tel que f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + ... + an (x − x0 )n + (x − x0 )n ε(x − x0 ) avec lim ε(x − x0 ) = 0.
ε→0

Proposition II.2.1. Si la fonction numérique f est n fois dérivable en x0 alors elle admet un D.L
à l’ordre n au voisinage de x0 donné par la formule de Taylor-Young :
f 0 (x0 ) f 00 (x0 ) f (n) (x0 )
f (x) = f (x0 ) + (x − x0 ) + (x − x0 )2 + ... + (x − x0 )n + o((x − x0 )n ) =
1! 2! n!
n
f (k) (x0 )
(x − x0 )k + o((x − x0 )n ).
X

k=0 k!
Remarque II.2.1. La fonction f admet un DL à l’ordre n au voisinage de x0 si et seulement si la
fonction g définie par g(t) = f (x0 + t) (ou f (x) = g(x − x0 ) admet un DL à l’ordre n au voisinage
de 0. Ainsi, si on veut calculer le DL de f à l’ordre n au voisinage de x0 , il suffit de calculer le DL
à l’ordre n au voisinage de 0 de g et de remplacer dans le DL trouvé t par x − x0 .
Exemple : Cherchons à calculer le DL à l’ordre 4 de ex au voisinage de 1.

Développements limités au voisinage de +∞


Définition II.2.2. On dit que f admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de +∞
1
lorsque la fonction g définie par g(x) = f ( ) admet un DL à l’ordre n au voisinage de 0 (plus
x
précisément au voisinage de 0+ ).
x
Exemple : Cherchons à calculer le DL à l’ordre n au voisinage de +∞ de f (x) = .
x−1

II.3 Application des développements limités au calcul des


limites
Un développement limité permet de donner une approximation d’une fonction par un polynôme,
ce qui est précieux dans bien de situations : calcul de limites, recherche d’équivalents, étude d’une
courbe, étude de branches infinies, position d’une courbe par rapport à ses asymptotes, etc....
Exemple :
1
1. Calculer lim (x − x2 ln(1 + )).
x→+∞ x
π
2. lim (x − ) tan x.
π 2
x→
2

13
Chapitre III

INTÉGRATION

III.1 Primitives

Dans tout ce qui suit, I désigne un intervalle de R.

Définition III.1.1. Soit f une fonction réelle définie sur I . Une fonction F définie et dérivable
sur I est appelée une primitive de f sur I si F 0 = f sur I.

1
Exemple III.1.1. ln x est une primitive de sur R∗+ .
x
1
arctan(x) est une primitive de sur R.
1 + x2

Propriété III.1.1. Si F et G sont des primitives de f et g sur I alors

1. αF + βG est une primitive de αf + βg.

2. Toutes les primitives de f sont de la forme F + c, c ∈ R.

Théorème III.1.1. Soit f une fonction définie sur I. Soit x0 ∈ I et y0 quelconque. Si f admet des
primitives, il en existe une, G, telle que G(x0 ) = y0 .

1
Exemple III.1.2. La primitive de sur R∗+ qui prend la valeur 1 pour x = 1 est la fonction ln x +
x
1.

Primitives de quelques fonctions usuelles

14
f F Domaine
xn+1
xn (n ∈ N) +c R
n+1
x−n+1
x−n (n ∈ N et n > 2) +c R
−n + 1
xr+1
xr (r ∈ R et r 6= −1) +c R∗+
r+1
1
ln |x| + c R∗
x
ex ex + c R
cos x sin x + c R
sin x − cos x + c R
tan x − ln | cos x| + c R \ { π2 + kπ, k ∈ Z}
cotgx ln | sin x| + c R \ {kπ, k ∈ Z}
1
√ arcsin x + c ] − 1, 1[
1 − x2
−1
√ arccos x + c ] − 1, 1[
1 − x2
1
arctan x + c R
1 + x2

III.2 Notion d’intégrale définie


Soit f une fonction numérique définie et continue sur un intervalle [a, b]. Fractionnons [a, b] en seg-
ment successifs [x0 , x1 ], [x1 , x2 ], ..., [xi , xi+1 ], ..., [xn−1 , xn ] tels que a = x0 < x1 < ... < xn = b, la plus
grande des longueurs des intervalles [xi−1 , xi ] ainsi obtenue étant notée δ(δ = sup(xi − xi−1 )). On
dit que l’on a fait une partition Pδ de [a, b] de diamètre δ. Considérons la somme
n
S(Pδ ) = (xi − xi−1 )f (ci ) appelée somme de Riemann où ci est un nombre quelconque choisi dans
X

i=1
[xi−1 , xi ].
Cette somme S(Pδ ) tend vers une limite finie I lorsque l’on choisit une partition « de plus en plus
n
finie »(δ → 0). Autrement dit (xi − xi−1 )f (ci ) tend vers I lorsque δ tend vers 0.
X

i=1
Z b
Définition III.2.1. La limite I est appelée intégrale de f sur [a, b]. On la note f (x)dx. On a
Z b Z b Z a Z a a

donc I = f (x)dx. Par définition f (x)dx = − f (x)dx et f (x)dx = 0.


a a b a

Interprétation géométrique
Z b
Lorsque f est positive sur [a, b], f (x)dx = A où A est l’aire délimitée par la courbe (C) de f , les
a
droites d’équations x = a ,x = b et l’axe (x0 Ox).
L’aire de la surface limitée par (Cf ), (Cg ) et les droites d’équation x = a et x = b est donnée par
Z b
(f (x) − g(x))dx.
a

Propriété III.2.1. Soient f et g deux fonctions numériques continues sur [a, b] et λ, µ deux nombres
réels. On a :
Z b Z c Z b
1. ∀c ∈ [a, b], f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx (Relation de Chasles) ;
a a c

15
Z b Z b Z b
2. [λf (x) + µg(x)] dx = λ f (x) + µ g(x))dx ;
a a a
Z b Z b
3. Si f (x) > g(x) ∀x ∈ [a, b], alors f (x) > g(x)dx.
Z b a a

En particulier f (x) > 0 ⇒ f (x))dx > 0;


a
Z b Z b
4. f (x)dx 6 | f (x) | dx;
a a
Z b
5. ∃c ∈]a, b[, f (x)dx = (b − a)f (c);
a
1 Zb
f (x)dx est la valeur moyenne de la fonction f sur [a, b].
b−a a
Théorème III.2.1. (Théorème fondamental) Z x
Soit f une fonction continue sur [a, b]. Alors F (x) = f (t)dt est une primitive de f sur [a, b]
a
(c’est l’unique primitive qui prend la valeur 0 en a).
Corollaire III.2.1. Formule fondamentale : Soit F une primitive de f sur un intervalle I. alors
Z b
∀a, b ∈ I, on a : f (x)dx = F (b) − F (a).
a
Z x Z x
Preuve. f (t)dt = F (x) + c car f (t)dt et F (x) sont toutes deux des primitives de f sur I.
a a Z x
Pour x = a on a F (a) + c = 0 d’où c = −F (a) et f (t)dt = F (x) − F (a) ce qui s’écrit sous la
Z b a

forme annoncée en posant x = b. On note f (x)dx = F (b) − F (a) = [F (x)]ba .


a
Z a Z a
Remarque III.2.1. 1. Si f est paire alors f (x)dx = 2 f (x)dx.
−a 0
Z a
2. Si f est impaire alors f (x)dx = 0.
−a

Corollaire III.2.2. Toute fonction numérique définie et continue sur un intervalle I admet une
primitive sur cet intervalle.
Z
Notation : Si f est une fonction continue sur un intervalle I, on désigne par f (x)dx l’ensemble
des primitives de f et cette
Z expression est appelée intégrale indéfinie de f sur I. Si F est une pri-
mitive de f sur I on a f (x)dx = F (x) + c, c ∈ R.

III.3 Techniques d’intégration


III.3.1 Intégration par parties
Z b Z b
Soient u et v deux fonctions de classe C sur [a, b]. Alors 1
u (x)v(x)dx =
0
[u(x)v(x)]ba − u(x)v 0 (x)dx
Z Z a a
ou plus généralement u0 (x)v(x)dx = u(x)v(x) − u(x)v 0 (x)dx.

III.3.2 Changement de variable


Si φ : [a, b] → R est de classe C 1 et si F est une application continue sur un intervalle contenant
Z b Z ρ(b)
φ([a, b]) alors F (φ(x))φ0 (x)dx = F (u)du.
a ρ(a)
On dit qu’on a effectué
Z le changement
Z de variable u = φ(x).
On écrira donc F (φ(x)φ0 (x)dx = F (u)du en précisant u = φ(x).

16
dx 1 Z du 1 1 x
Z  
Exemple III.3.1. — = = arctan(u) + c = arctan + c;
x +a
2 2 a 1+u 2 a a a
Z
dx 1 a+x
— = ln + c;
a −x
2 2 2a a−x
Z
dx a x
— √ 2 = arcsin + c.
a −x 2 |a| a

III.3.3 Intégration des fractions rationnelles


P
Le calcul des primitives des fractions rationnelles se ramène à celui des éléments simples de pre-
Q
A Ax + B
mière espèce , n ∈ N∗ et de deuxième espèce 2 avec p2 − 4q < 0.
(x − a)n (x + px + q)n
Z
dx
Exemple III.3.2.
x3 (x+ 1)
Z
dx
x3 (x
+ 1)
Z
x−2
dx.
x2 − x + 1

III.4 Intégrales généralisées : Intégrales impropres


Définition III.4.1. Soit f une fonction définie et continue sur un intervalle semi-ouvert [a, b[ de
R(−∞ < a < b 6 ∞). On dit que l’intégrale de f sur [a, b[ est convergente si la fonction F (x) =
a f (t)dt (a6 x < b) a une limite finie quand x tend vers b. Cette limite est appelée intégrale géné-
Rx

ralisée de f sur [a, b[.


Si cette limite n’existe pas, on dit que l’intégrale de f sur [a, b[ est divergente.
De même si f est définie et continue sur ]a, b] de R (−∞ 6 a < b < +∞), l’intégrale généralisée
Z b
de f sur ]a, b] est la limite au point a si elle existe de la fonction F (x) = f (t)dt, (a < x 6 b).
Z b x

L’intégrale généralisée de f sur [a, b[ ou ]a, b] est notée f (t)dt.


a
Z +∞ Z x Z +∞
Exemple III.4.1. e−t dt = lim e−t dt = lim [−e−t ]x0 = 1 ,d’où e−t dt est convergente.
0 x→+∞ 0 x→+∞ 0
Z 1
dt
√ = 2 convergente.
0 t
Z +∞ Z +∞
sin(t)dt = lim (1 − cos(x)) n’existe pas. Donc sin(t)dt diverge
x→+∞
Z01 Z 1 0
1
1
dt −1 dt
  
2
= lim = lim −1 + = ∞. Donc diverge.
Z01 t
x→0 t x x→0 x 0 t2
dt
√ converge
0
Z 1
t
dt
converge si α < 1 et diverge si α > 1
Z0+∞tα
dt
converge si α > 1 et diverge si α 6 1
1 tα
Proposition III.4.1. Soient f et g deux fonctions positives sur l’intervalle semi-ouvert [a, b[ véri-
fiant pour tout t ∈ [a, b[ l’inégalité f (t) 6 g(t).
Z b Z b
1. Si g(t)dt converge, il en est de même de f (t)dt.
a a
Z b Z b
2. Si f (t)dt diverge, il en est de même de g(t)dt.
a a

17
Exemple III.4.2. Z∀t ≥ 1, −t 6 −1 ⇒ −t2 6 −t ⇒ e−t 6 eZ−t .
2

b Z b
2
b 2
La convergence de e−t dt entraine celle de e−t dt. Donc e−t dt est finie.
a a a

Proposition III.4.2. Soient f et g deux fonctions positives Z b


continues Zsur l’intervalle semi-ouvert
b
[a, b[ équivalentes au voisinage de b. Si l’une des intégrales g(t)dt ou f (t)dt est convergente, il
a a
en est de même de l’autre.

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