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Université Privée de Marrakech

Béton Armé

Z. KAHOT Année Universitaire: 2020/2021


Chapitre V

ASSOCIATION
BETON-ACIER
I Généralités
L’association béton /acier est efficace pour les raisons suivantes :

Le béton résiste aux essais à la compression. L ‘acier résiste aux


essais à la traction.
L ‘acier adhère au béton, ce qui permet la transmission des efforts
d’un matériaux à l’autre .
Il n’y a pas de réaction chimique entre l’acier et le béton et en plus
le béton (milieu basique) protège l’acier de la corrosion .
Le coefficient de dilatation des deux matériaux est pratiquement le
même.
II L’adhérence

1) Définition

L’adhérence désigne l’action des forces de liaisons qui


s’opposent au glissement des barres suivant l’axe par rapport au
béton qui l’entoure. Ces forces de liaisons sont mesurées par la
contrainte d’adhérence qui est définie comme étant le rapport
entre la variation par unité de longueur de l’effort axial équilibré
par la barre et le périmètre de cette barre.
2) Contrainte d’adhérence

Soit une barre rectiligne scellée dans un bloc de béton.


Appliquons à cette barre un effort de traction F et étudions
l'équilibre statique.

Barre de diamètre ∅
La barre est donc soumise :
à l'effort de traction F,
à la contrainte d’adhérence s.

La contrainte d’adhérence correspond aux efforts du béton


incliné à 45°. La contrainte est constante sur toute la longueur l
de la barre et est répartie tout autour de celle-ci, sur une surface
égale à   l ( est le diamètre de la barre).
Le principe d’équilibre nous permet de dire que la contrainte
d’adhérence s’oppose à l’effort de traction dans la barre donc :

F  τs π Φ l

Ce qui nous donne :

F
τs 
πl
3) Remarque

Dans les constructions du béton armé les efforts sont appliqués


au béton et non pas aux aciers, ceux-ci seront sollicités grâce
aux laissons avec le béton. La transmission des efforts a lieu le
long de la surface latérale des barres grâce au phénomène
d’adhérence.

4) Rôles de l’adhérence

a - Transfert des efforts

L’adhérence entre le béton et l’acier permet le transfert des


efforts entre eux.
b - Ancrages des barres

Appelé aussi scellement, si la barre est trop courte, elle risque de


s’arracher du béton sous l’effet de l’effort de traction. La barre
doit être suffisamment longue pour être convenablement ancrée
(scellée) et pour reprendre tout les efforts de traction.

Une barre est dite "ancrée" lorsque l'effort F de traction exercé


sur cette barre est entièrement équilibré par l'adhérence entre le
béton et l'acier dans la zone d'ancrage.
c - Répartitions des fissures

L’adhérence permet de répartir les fissures tout en évitant la


formation de grandes fissures concentrées.

5) Facteurs influençant l’adhérence

a - L’ état de surface des barres

Les surfaces rugueuses augmentent le frottement entre le béton


et l’acier et par conséquent augmente l’adhérence.
La résistance de barres au glissement est caractérisée par deux
coefficients :  et s.

1 pour RL
 Coefficient d’adhérence ou de fissuration
1,6 pour HA

 pour RL
s Coefficient de scellement (ancrage)
1,5 pour HA
b - Forme des barres

l’adhérence circulaire (rond) est supérieure à celle des barre


ayant une autre forme.

c - Groupement des barres

L’objectif est d’assurer une meilleure répartition des fissures


tout en étant petite.
oui oui oui

non non non

Dans le sens des flèches, non non


les diamètres ne doivent
pas augmenter.
d - La résistance du béton

L’adhérence augmente avec l’augmentation de la résistance à la


compression du béton.

e - Compression transversale

Dans une pièce comprimée, l’adhérence va augmenter par la


contrainte crée (le serrage).
III Ancrage des barres
1) Définition
La longueur d’ancrage sera la longueur nécessaire pour
équilibrer l’effort axial exercé sur la barre.

2) Contrainte d’adhérence
Une valeur limite pour la contrainte d'adhérence est fixée par
l’eurocode2. Cette contrainte intègre à la fois les
caractéristiques de l’acier, avec le coefficient de scellement
s, et celles du béton, avec sa résistance à la traction ftj.
Sur la longueur d’ancrage la contrainte d’adhérence sera
supposé constante est égale à sa valeur limite ultime qui est
la suivante:

τ  0,6 ψ2 f
s s tj
3) Ancrage rectiligne en traction
a – Cas d’une barre isolée
tendue

La longueur de scellement droit Ls sera la longueur nécessaire


pour une barre rectiligne de diamètre  soumise à une
contrainte égale à sa limite élastique fe soit convenablement
ancrée (ancrage total).

fe

Ls
Il y a équilibre entre la force due à la contrainte d’adhérence et
l’effort F de traction provoquant dans cette barre une contrainte
égale à la limite élastique fe de l’acier.

Nous aurons donc :


fe π Ø 2
F  fe S 
4
F  τs π Ø Ls
Ce qui donne :

Ø fe
L s 
4 τs
b - Remarque
A défaut de calcul précis, l’eurocode2 permet d'adopter les
valeurs forfaitaires suivantes :
Ls = 40 pour les aciers HA Fe E 400 Ls = 50
pour les aciers HA Fe E 500
pour les aciers RL Fe E 215 et Fe E 235

c – Cas d’un paquet de barres


Paquet de deux barres
Ls Ls
Paquet de trois barres

A partir de l’ancrage, nous avons : L = 1,5Ls + Ls + Ls


1,5Ls pour le paquet de trois barres Ls 3 2 1
pour le paquet de deux barres
Ls pour une barre

c – Treillis soudé TSL et TSHA


4) Ancrage par courbure des barres tendues

Calcul des longueurs


sans enrobage :

Φ 
L  L 2  r r
2
avec enrobage :
L2
Φ
L  L 2  r  c
2 L
où c est l’épaisseur de l’enrobage

RL r ≥ 3
Rayons de courbure minimaux
HA r ≥ 5,5
L 2  L s  αL 1  βr Ls : longueur équivalente
de scellement droit.

 30° 45° 60° 90° 120° 135° 150° 180°

 1,23 1,37 1,52 1,87 2,31 2,57 2,85 3,51

 0,58 0,92 1,30 2,19 3,28 3,92 4,62 6,28


sans enrobage :

Φ
L  L 2  r 
2 
avec enrobage :
r

Φ
L  L2  r   c L2
2
L
où c est l’épaisseur de l’enrobage
5) Ancrage des cadres, étriers, épingles

Rayons de courbure minimaux r ≥ 2.

Les ancrages des extrémités sont


assurées par courbure suivant le
rayon minimale. Les parties
courbes sont prolongés par des
parties rectilignes de longueurs
égale à :
5 pour un arc de 180°; 10
pour un arc de 135°; 15 pour un
arc de 90°.
IV Dispositions constructives
1) Introduction

Comprimée

A.N.

Tendue
2) Ferraillages de la poutre

1- Armatures de peau 2- Barres de montage de compression


si h > 50 cm
On distingue deux types d’armatures : Les armatures
longitudinales
Les armatures transversales

a – Les armatures longitudinales

On utilise généralement des barres de haute adhérence


avec des diamètres supérieurs ou égales à 12 mm. Elle
seront disposées dans la partie tendue de la poutre pour
reprendre les efforts de traction (armatures principales).
Dans la partie comprimée les barres de montage qui
peuvent éventuellement reprendre une partie
des efforts de compression lorsque le béton ne suffit pas.
Pour les armatures de traction, il peut y avoir plusieurs
nappes dans la partie ou le moment est maximum.
b – Les armatures transversales

Elles sont appelées armatures de couture puisqu'elles coudent


les fissures. Elles ont un diamètre inférieur à 10 mm. Il existe
trois sorte d'armatures transversales.

crochet

•Les armatures transversales sont disposées le long de la


poutre, elles sont très rapprochées au niveau des appuis parce
que l'effort tranchant est maximum.
•Les armatures transversales sont attachées aux barres
longitudinales en maintenant leurs écartements.

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