L'absurde

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Introduction

I. Origines philosophiques

A. Albert Camus : Un des principaux penseurs de l'absurde

B. Jean-Paul Sartre : L'existentialisme et sa relation avec l'absurde

C. Friedrich Nietzsche : Précurseur de la pensée absurde

II. L'absurde dans la littérature

A. Le théâtre de l'absurde

1. Samuel Beckett : "En attendant Godot"

2. Eugène Ionesco : "La Cantatrice chauve"

B. Romans absurdes

1. Albert Camus : "L'Étranger"

2. Franz Kafka : "Le Procès"

III. L'absurde dans l'art

A. Le surréalisme : Salvador Dalí, René Magritte

B. Le dadaïsme : Marcel Duchamp

IV. Impact et pertinence de l'absurde aujourd'hui

A. Critique sociale et politique


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B. Remise en question des valeurs établies

C. Moyen d'expression face à un monde de plus en plus complexe

Conclusion

Introduction

L'absurde est un concept qui se trouve à la croisée de la philosophie, de la littérature et du

théâtre. Il désigne une situation ou un comportement qui défie la logique, qui échappe à la

rationalité et qui semble n'avoir aucun sens. Le terme "absurde" est souvent utilisé pour qualifier

une réalité ou une action qui déstabilise les attentes humaines, car elle semble dénuée de raison

ou de finalité.L'absurde se caractérise par une contradiction entre les aspirations humaines à

comprendre le monde et l'indifférence de l'univers à offrir des réponses claires ou significatives.

Dans cette perspective, les actions humaines, bien qu'elles soient parfois portées par des espoirs

et des valeurs, se heurtent à un monde qui n'a ni but, ni logique apparente.

I. Origine philosophique
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L'absurde peut aussi se manifester dans une situation de vie quotidienne où les choses prennent

une tournure inattendue ou déconcertante, et où il devient impossible de les expliquer ou de les

justifier rationnellement.

A. Philosophie de l'absurde : Albert Camus

Albert Camus 10 , né le 7 novembre 1913 à Mondovi (aujourd’hui Dréan),

en Algérie, et mort accidentellement le 4 janvier 1960 à Villeblevin, est un

écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste

français. Il est aussi journaliste militant engagé dans la Résistance

française et proche des courants libertaires dans les combats moraux de

l'après-guerre.

Ses œuvres comprennent des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles,

des films, des poèmes et des essais dans lesquels il développe un

humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurde de la condition

humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l'absurde, la révolte

qui conduit à l'action et donne un sens au monde et à l'existence. Il reçoit

le prix Nobel de littérature en 1957.

Le philosophe et écrivain français Albert Camus est l'un des principaux théoriciens de l'absurde.

Dans son essai "Le Mythe de Sisyphe" (1942), il explore l'absurde comme un phénomène

existentiel. Selon Camus, l'absurde naît de la confrontation entre le désir humain de trouver un

sens à l'existence et le silence de l'univers. Il illustre cette notion à travers le mythe grec de
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Sisyphe, condamné à pousser une pierre sans fin jusqu'au sommet d'une montagne, pour la voir

redescendre aussitôt.

Pour Camus, la prise de conscience de l'absurde ne doit pas mener à la dépression ou à

l'inaction. Au contraire, il propose de vivre en pleine conscience de l'absurde, sans chercher à

fuir ou à se consolider dans des illusions, et de "révolter" contre cette condition absurde en créant

de la signification dans l'absence de sens ultime.

B.Jean-Paul Sartre : L'existentialisme et sa relation avec l'absurde

Jean-Paul Sartre, bien que plus associé à l'existentialisme, a également contribué à la réflexion

sur l'absurde.

L'existentialisme sartrien prend pour point de départ que Dieu n'existe pas. De ce fait, il n'y a

plus de nature humaine, il n'y a plus de normes morales, plus de bien ni de mal a priori. En effet,

il n'y a plus d'intellect suprême qui ait pu forger ces notions.Pour Sartre, l'absurde, c'est avant

tout la « contingence » de l'être-en-soi, l'injustifiabilité des objets du monde. La condition

humaine apparaît également comme absurde dans la mesure où l'homme ne peut devenir le

fondement objectif de sa propre existence, ne peut être à la fois « en-soi » et « pour-soi ».Selon

Sartre, celui-ci est libre de devenir ce qu'il veut. L'homme n'est en fait rien d'autre que ce qu'il se

fait, se définissant à travers ses engagements et ses actes.Une distinction essentielle est que

Sartre ne prétend pas que la vie est intrinsèquement dénuée de sens (du moins dans L’Être et le

Néant). Il reconnaît l’absurde et en discute à certains moments, mais son existentialisme affirme

que la vie a un sens inhérent dans la mesure où nous vivons selon nos valeurs.
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C. Friedrich Nietzsche : Précurseur de la pensée absurde

Friedrich Nietzsche et Søren Kierkegaard ont posé les bases de cette réflexion au 19e

siècle.Nietzsche a certainement perçu l’absurdité de la vie moderne, mais contrairement au

mouvement absurde, il n’a jamais préconisé l’acceptation ou même l’adhésion à l’absurdité. Il

croyait que nous (en tant qu’individus et en tant que race) pouvions dépasser ces mensonges et

ces tromperies et plonger dans une humanité plus profonde. Donc non, Nietzsche n’était pas un

absurde. En réalité, Nietzsche pense par-delà Bien et Mal. À tous ceux qui apprennent pour se

rassurer, le philosophe rappelle que dans toute volonté de connaître, il entre déjà une goutte de

cruauté. Aux pessimistes, il apprend que ce n'est pas le monde qui est absurde, mais la volonté de

lui donner un sens.

II. L'absurde dans la littérature

A. Le théâtre de l'absurde

Le théâtre de l'absurde est un courant théâtral apparu au XXe siècle à l'époque de la Seconde

Guerre mondiale qui se caractérise par une rupture totale avec des genres plus classiques tels que

la tragédie, la comédie ou la tragi-comédie. Cette rupture se traduit par exemple par un manque

total de continuité dans les actions ou l'absence d'histoire, comme dans La Cantatrice chauve

d'Eugène Ionesco. C'est un genre traitant fréquemment de l'absurdité de l'Homme et de la vie.

L'origine de ce mouvement est sans conteste essentiellement liée à la chute de l’humanisme et au

traumatisme causé par la Seconde Guerre mondiale. Si ce mouvement littéraire s'est inspiré des

surréalistes et des dadaïstes, il est radicalement opposé au réalisme.


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•Littérature de l'absurde

La littérature de l'absurde, née dans l'entre-deux-guerres et poursuivie pendant la Seconde Guerre

mondiale, illustre le désarroi de l'Homme, comme étranger face à un monde et à une existence

dont il ne saisit plus le sens.

1 . Samuel Beckett : "En attendant Godot"

En attendant Godot de Samuel Beckett appartient à la tradition du théâtre de l'absurde. Il est peu

conventionnel dans la mesure où il ne présente aucun conflit dramatique . Dans la pièce, il ne se

passe pratiquement rien, il n'y a aucun développement, il n'y a ni début ni fin.

Révélée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'œuvre de Samuel Beckett est d'abord

rattachée à la « littérature de l'absurde ». Dans ses romans comme dans ses pièces de théâtre,

l'auteur met en scène des figures solitaires, ravagées, dont la destinée erratique interroge le sens

de la condition humaine.Selon Albert Camus, le sentiment d'absurdité est dû à un « divorce entre

l'homme et sa vie ». Dans En attendant Godot, plusieurs faits attestent de cela : Vladimir et

Estragon sont sans passé et sans futur. Ils ne savent rien de l'endroit où ils se trouvent.

2.Eugène Ionesco : "La Cantatrice chauve"

La Cantatrice chauve est une pièce absurde dans la mesure où Ionesco caricature les personnages

qui ont des propos insignifiants, font le contraire de ce qu'ils disent ( le capitaine des pompiers),

délirent même : le langage n'a plus aucun sens.

Cette œuvre du théâtre de l'absurde fut publiée pour la première fois le 4 septembre 1950 par le

Collège de 'Pataphysique, qui promeut une philosophie et édite des textes fondés sur l'absurde.
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Ce ne sont plus les sentiments qu'on met en scène, ni les problèmes de conscience, mais le

tête-à-tête d'hommes anonymes ou communs avec une matière implacablement hostile. La faim,

le désir, la peur, l'attente apparaissent à l'état pur et comme dans leur simplicité sauvage.

B. Romans absurdes

Parmi les romans de l'absurde on peut citer :

Œuvres

Révolte dans les Asturies (1936), essai de création collective

L'Envers et l'Endroit (1937), essais

Noces (1939), recueil de quatre essais (Noces à Tipasa, Le vent à

Djémila, L'été à Alger, Le désert)

Le Mythe de Sisyphe (1942), essai sur l'absurde

L'Étranger (1942), roman

La Peste (1947), roman (Prix des Critiques en 1948)

Actuelles I, Chroniques 1944-1948 (1950)

L'Homme révolté (1951), essai

Actuelles II, Chroniques 1948-1953 (1953)

L'Été (1954), recueil de huit essais écrits entre 1939 et 1953

Albert Camus : "L'Étranger", Franz Kafka : "La Métamorphose

1. Albert Camus : "L'Étranger"

L'absurde apparaît aussi sur le plan de la narration : il est d'usage qu'une histoire narrée à la

première personne donne à voir l'intériorité du « je » qui parle. Mais selon l'absurde, l'homme est
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étranger au monde et à soi-même, bref, il est étranger absolument.L’étranger représente cette

tension entre le sentiment de Meursault de l'absurdité de la vie et les efforts persistants des autres

personnages pour imposer des structures de sens illustre le principe principal de la philosophie de

l'absurde de Camus. L'absurde soutient que le monde est absurde et que la recherche d'un ordre

ou d'un sens de quelque nature que ce soit est une entreprise vaine .

2. Franz Kafka : ''Le procès''

Le Procès est un roman effrayant écrit par Franz Kafka entre 1914 et 1915.

Il raconte l'histoire d'un homme arrêté pour un crime qui ne lui a jamais

été révélé. Peu importe à quel point il implore les quelques personnes

mystérieuses qu'il rencontre, personne ne lui dit jamais pourquoi il est

poursuivi. Malheureusement, le roman est resté inachevé et s'est terminé

brutalement.

L'extrait suivant de la pièce "Le procès" (Maher, Mustafa, traduction arabe

(1966), clarifie cela :

"Mais je ne suis pas coupable", a déclaré K. "Il y a eu une erreur.

Comment est-il même possible que quelqu'un soit coupable? Nous

sommes tous des êtres humains ici, les uns comme les autres. " 1

C'est vrai" dit le prêtre "mais c'est ainsi que parlent les coupables." Ici, le

prêtre retourne les paroles de K contre lui. Il n'y a rien que l'homme puisse

dire pour convaincre son entourage qu'il n'a rien fait de mal.
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• Caractéristiques de la littérature absurde :

- Absence d'intrigue traditionnelle

- Personnages sans profondeur psychologique

- Dialogues non-sens ou répétitifs

- Situations illogiques ou impossibles

III. L'absurde dans l'art

Dans l'art, l'absurde se manifeste souvent à travers des œuvres qui remettent en question les

conventions artistiques traditionnelles et cherchent à subvertir les attentes du spectateur . Ces

œuvres peuvent utiliser des images absurdes, des juxtapositions irrationnelles et d'autres

techniques pour perturber le sens de l'ordre et de la rationalité du spectateur.

Le surréalisme est souvent utilisé pour aider l'objectif de l'absurdisme en soulignant la nature

incompréhensible, déroutante et irrationnelle de la vie, mais il peut également être utilisé en

dehors de l'absurdisme.

V. Impact et pertinence de l'absurde aujourd'hui

Lorsque la vie ne se voit plus attribuer de sens, il n'y a plus d'échelle de valeurs. « Ce qui

compte n'est pas de vivre le mieux, mais de vivre le plus ». Pour Camus, les trois conséquences

de la reconnaissance complète de l'absurde sont la Révolte, la Liberté et la Passion.

A.La révolte

La révolte se définit comme étant l'action violente par laquelle un groupe se révolte contre

l'autorité politique, la règle sociale établie


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La révolte est un concept essentiel pour Camus, c’est le maintien d’une conscience lucide de

l’absurdité de la vie. Pour affirmer la vie et continuer, il affirme que : La révolte est un concept

essentiel pour Camus, c’est le maintien d’une conscience lucide de l’absurdité de la vie. Pour

affirmer la vie et continuer, il affirme que : << L’une des seules positions philosophiques

cohérentes est donc la révolte. C’est une confrontation constante de l’homme avec sa propre

obscurité>>

Le lien entre la révolte et l'absurde, c'est l'idée que l'homme révolté, c'est un homme qui dit non,

mais c'est aussi un homme qui dit oui.

B. La liberté

La liberté est le pouvoir qui appartient à l'homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits

d'autrui

Camus : la liberté est le fruit de l'absurde.

Dans Le mythe de Sisyphe, Albert Camus s'interroge sur le sens de la vie. Sa quête le mène très

vite à l'absurdité de notre existence. L'absurde « naît de cette confrontation entre l'appel humain

et le silence déraisonnable du monde. ».

C. La Passion

À partir du moment où elle est reconnue, l'absurdité est une passion, la plus déchirante de toutes.

Mais savoir si l'on peut vivre avec ses passions, savoir si l'on peut accepter leur loi profonde qui

est de brûler le cœur que dans le même temps elles exaltent, voilà toute la question.
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Conclusion

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