Identification Et Valorisation Du Centre Historique de La Ville de Médéa

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République Algérienne Démocratique Et Populaire

Ministère De L’enseignement Supérieur Et De La Recherche Scientifique


Université Saad DahlebBlida 1
Institut D’architecture Et D’urbanisme I.A.U

DEPARTEMENT PATRIMOINE ARCHITECTURAL ET URBAIN (DPAU)


Lab ETAP

MEMOIRE DE MASTER
ARCHITECTURE ET PATRIMOINE
Parcours Culture Constructive

IDENTIFICATION ET VALORISATION DU CENTRE


HISTORIQUE DE LA VILLE DE MÉDÉA

Présenté par : Skender Linda Ibtissem

Sous la Direction de
Mme. Bousserak Malika

Membres du Jury:

Président: Mme. Necissa

Membre: Mr. Seddoud

Année Universitaire : 2016/2017


- Dédicaces -
Du plus profond de mon cœur je dédie ce travail aux personnes qui me sont chères
A ma mère, la lumière de ma vie
A mon père, mon idole dans la vie
A mon frère, mon compagnon dans la vie
A mon fiancé, l'amour de ma vie.
A ma sœur de cœur et unique confidente Echaimaa
A toute ma famille et mes amies, en particulier, Sara, Ihssane et Zahra
Remerciements

Tout d'abord, je remercie Dieu, notre créateur de m'avoir donné les forces, la volonté et
le courage afin d'accomplir ce travail.
J'adresse un grand remerciement à mon encadreur Mme Bousserak, pour ses
remarques, ses conseils, sa disponibilité et surtout sa patience et sa compréhension. Qu'elle
trouve ici le témoignage de ma profonde gratitude
Je voudrais également remercier tous les enseignants de l'institut qui m'ont aidé de loin
ou de près pour l'élaboration de ce travail, ainsi que toutes les personnes travaillants dans les
BET et notamment la direction de la culture.
Je tiens à remercier messieurs les membres du jury pour l’honneur qu’ils nous ont fait
en acceptant de siéger à ma soutenance, tout particulièrement, Mme Necissa, pour m’avoir
fait l’honneur de présider le jury de ce mémoire.
J'exprime ma profonde gratitude à mes chers parents, ma mère pour sa patience et son
soutien morale ainsi que son encouragement constant, sans elle, je n'en serai pas là, mon
père pour sa motivation dans mes études ainsi que son soutien continuel ainsi que mon frère
pour son accompagnement, son soutien et sa bonne humeur.
Je tiens à remercier tout particulièrement mon cher fiancé Abdelhak, pour m'avoir
épaulé moralement tous les jours ainsi que pour son aide précieuse.
Je remercie ma meilleure amie, la princesse de mon cœur Echaimaa, pour m'avoir
soutenu et encouragé sans jamais perdre confiance en ma réussite.
Un grand merci à mes amies et collègues, Ihssane, Zahra et Sara, pour ces cinq années
passés ensemble.
Finalement, je remercie tous les membres de ma famille, particulièrement, Chakib et
Faudhil.
SOMMAIRE

CHAPITRE INTRODUCTIF :
1. INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………………….1
2. PROBLEMATIQUE ……………………………………………………………………..…2
3. HYPOTHESE …………………………………………………………………………..….3
4. OBJECTIFS…………………………………………………………………………….….4
5. METHODOLOGIE DE RECHERCHE ……………………………………………………...….5
6. STRUCTURE DU MEMOIRE ………………………………………………………………...6
PARTIE1 : EVOLUTION ET CONCEPT DE CONSERVATION DU PATRIMOINE
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE ………………………………………...…………....7
CHAPITRE 1 : DEFINITION ET COMPOSANT DU PATRIMOINE.
1. INTRODUCTION …………………………………………………………………..……......8
2. DEFINITION DE LA NOTION DU PATRIMOINE…………………………………………….....
3. LES DIFFERENTES COMPOSANTES DU PATRIMOINE ………………………........................…9
4. CONCLUSION ……………………………………………………………………….……..11
CHAPITRE 2 : EVOLUTION DE LA NOTION DE PATRIMOINE : DU MONUMENT HISTORIQUE A U
PATRIMOINE URBAIN.
1. INTRODUCTION ……………………………………………………….………...………....12
2. EVOLUTION DE LA NOTION DE PATRIMOINE A TRAVERS L’HISTOIRE ………………………
3. EVOLUTION DE LA NOTION DE PATRIMOINE SELON LES CHARTES INTERNATIONALES...........13
4. CONCLUSION ……………………………………………………………………………...16
CHAPITRE 3 : CONCEPTS DE CONSERVATION DES VILLES HISTORIQUES.
1. INTRODUCTION ………………………………………………………………………...…17
2. LA NOTION DU PATRIMOINE URBAIN ET SON EVOLUTION ………………………………..
2.1 DEFINITION DE LA NOTION DE PATRIMOINE URBAIN ………………………………….
2.2 APPARITION ET EVOLUTION DE LA NOTION DU PATRIMOINE URBAIN…………..........…19
3. LES OUTILS ET LES INSTRUMENTS DE SAUVEGARDE DES VILLES HISTORIQUES…….……...22
3.1 NOTION DE SAUVEGARDE…………………………………………………..……….
3.2 LES OUTILS ET LES INSTRUMENTS DE SAUVEGARDE ……………………………...….23
3.3 LES EXEMPLES DES OUTILS ET DES INSTRUMENTS DE SAUVEGARDE………………....24
3.3.1 LES INSTRUMENTS ET OUTILS DE SAUVEGARDE EN
FRANCE………………………………………………………………………….……
3.3.1.1 LE SECTEUR SAUVEGARDE .........................................................................................25
 CAS DE SECTEUR SAUVEGARDE DE VIEUX LYON …………………………............26
3.3.1.2 LA ZONE DE PROTECTION DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL, URBAIN ET
PAYSAGER(Z.P.P.A.U.P)…………………………………………………………….28
 LE CAS DE LA ZPPAUP DES PENTES DE LA CROIX-ROUSSE A LYON ……………….....29
3.3.1.3 L’AIRES DE MISE EN VALEUR DE L'ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE (AVAP) ...30
3.3.2 LES INSTRUMENTS ET OUTILS DE SAUVEGARDE EN ALGERIE ……………………….32
3.3.2.1 LE PLAN DE SAUVEGARDE……………………………………………….…......33
 CAS DE PLAN DE SAUVEGARDE DE LA CASBAH D’ALGER ………………………………..
3.3.2.2 LES INSTRUMENTS D’AMENAGEMENT ET D’URBANISME …………………….....36
 EXEMPLE DE CENTRE HISTORIQUE DE LA VILLE DE MEDEA …………………….………...37
4. CONCLUSION……….…………………………………………………………….………..39

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE…………………………………………………......….40


PARTIE 2 : IDENTIFICATION DES ELEMENTS DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL
ET URBAIN DE LA VILLE DE MEDEA

(CAS D’ETUDE)
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE ………………………………………...................41

CHAPITRE 1 : LECTURE DE LA STRATIFICATION DE LA VILLE DE MEDEA.


1. INTRODUCTION ……………………………………………………………………….…..42
2. L’HISTOIRE URBAINE DE LA VILLE DE MEDEA …………………………………………..
2.1 L’EPOQUE ANTIQUE : JUSQU’EN 650 APRES JC ………………………………………..
2.2 L’EPOQUE ARABO-MUSULMANE ………………………………………………………45
2.3 L’EPOQUE TURQUE …………………………………………………………………….47
2.4 L’EPOQUE COLONIALE………………………………………………………………....51
3. SYNTHESE DE LA STRATIFICATION : DELIMITATION DU CENTRE HISTORIQUE ET
IDENTIFICATION DES PREEXISTENCES HISTORIQUES………………………………………55
3.1. LES FORTIFICATIONS ………………………………………………………………….56
3.2 LES LIEUX DE CULTES ………………………………………………………………...59
3.2 LES HAMMAMS ………………………………………………………………………...59
3.3 L’AQUEDUC ………………………………………………………………………..…
3.4 LES EDIFICES PUBLICS ………………………………………………………............…62
3.4 LES DEMEURES PRINCIPALES ………………………………………...……….……….63
3.5 LES RUELLES ………………………………………………………...….……………..64
3.6 LES PLACES …………………………………………………...……….………………65
4. CONCLUSION ………………………………………………………….…….…………….66
CHAPITRE 2 : PROJETS DE TRANSFORMATION DU CENTRE HISTORIQUE DE MEDEA.
1. INTRODUCTION……………………………………………………………..…….……......67
2. LES DIFFERENTS PROJETS DE L’EPOQUE COLONIAL ………………………………..….
2.1 LES TROIS PROPOSITIONS : LES PLANS D’ALIGNEMENTS…………..………..…..…..
2.2 CREATION DU QUARTIER EUROPEEN ET RESTRUCTURATION INTERNE DE LA CASBAH
1840-1850 ………………..……………………………………………………………68
3. LES ORIENTATIONS DES INSTRUMENTS DE L’EPOQUE POSTCOLONIAL SUR LE CENTRE
HISTORIQUE …………………………………………………………………………….69
3.1 LE PLAN DIRECTEUR D’AMENAGEMENT ET D’URBANISE DE MEDEA ……………….
3.2 PRESENTATION DU POS N° 21………………………………………………………..70
4. LECTURE CRITIQUE DES DIFFERENTS INTERVENTIONS SUR LE CENTRE HISTORIQUE …....71

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE………………………………………………..……..72


CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE ……………………………………………………….………74

BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………….77
LES ANNEXES ………………………………………………………………….…….76
ANNEXE N°1 : CARTE MONTRANT LES DEUX RUES: BELFORT ET MOISE AU NIVEAU DE CADASTRE DE MEDEA
DE 1862 FEUILLES 15-11
ANNEXE N°2 : PLAN DE VILLE DE CENTRE VILLE DE MEDEA EN 1956
ANNEXE N°3 :PLAN CADASTRALE DE 1861
ANNEXE N°4 :PLAN CADASTRALE DE 1867
ANNEXE N°5 : CONSERNANT LA DEMOLUTION DE L'EGLISE DE MEDEA
ANNEXE N°6 : ARTICLE DE PRSSE
ANNEXE N°7 : ARTICLE DE PRESSE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES ILLUSTRATIONS
____________________________________________

1. LISTE DES FIGURES :


 Figure 1 : vue sur le site historique de Lyon.
 Figure 2 : le périmètre de site historique de Lyon inscrit au patrimoine mondial de
l’UNESCO en 1998.
 Figure 3 : le secteur sauvegarder du vieux-Lyon
 Figure 4 : Vue des Pentes de la Croix Rousse
 Figure 5 : La Z.P.P.A.U.P des Pentes de la Croix Rousse
 Figure 6 : les sept sites en Algérie classé patrimoine mondial
 Figure 7 : Limites du secteur sauvegardé de la Casbah d'Alger
 Figure 8 : vue sur une ruelle de la vielle ville
 Figure 9: maison en ruine au niveau du tissu historique
 Figure 10: croquis de Titteri romain vers l'an 200
 Figure 11 : croquis montant la zone des sanhadjas dans la région du Titteri
 Figure 12: minaret de Djamaa Ahmar après restauration
 Figure 13: plaque commémorative de la mosquée Hanafite
 Figure 14 : plaque commémorative de la mosquée Malikite
 Figure 15: dar el Djamila (maison du bey)
 Figure 16 : photo ancienne de la synagogue de Médéa
 Figure17 : photo actuel de la synagogue de Médéa
 Figure 18 : vue sur la ville Médéa en 1840
 Figure 19 : Divers édifices de Médéa 1840
 Figure 20 : Différentes vues sur les ponts de murs de l'enceinte préexistante.
 Figure 21 : photos anciennes et nouvelles sur les portes de Médéa
 Figure 22 : vue sur l’ancienne porte de la caserne
 Figure 23 : deux photos anciennes et une nouvelle sur le minaret de Djamaa Ahmar
 Figure 24 : photos ancienne et nouvelle sur la mosquée Malikite « Djamaa el-westani »
 Figure 25 : photos ancienne et nouvelle sur la mosquée Hanafite « Djamaa Si-Fodhil »
 Figure 26 : photo de la medersa de Sidi Slimane
 Figure 27 : photo du mausolée Sidi Berkani
 Figure 28 : photo ancienne et nouvelle du mausolée de Sidi Slimane
 Figure 29 : photos anciennes et nouvelles de la mosquée « El-Nour » ex église de Médéa
 Figure 30 : vue intérieur et extérieur du Hammam Sidi Slimane
 Figure 31 : vue actuelle sur l’aqueduc
 Figure 32 : photo ancienne et nouvelle de la mairie
 Figure 33 : photo ancienne et nouvelle de l’hôtel de l’orient
 Figure 34 : photo ancienne et nouvelle de Dar El Amir Abdelkader
 Figure 35 : Rue appelée Rue des frères Fekhar
 Figure 36 : photo ancienne et nouvelle de Dar El Amir Abdelkader
 Figure 37 : photos anciennes et nouvelles des places de Médéa

2. LES PLANCHES

Planche N°1 : plan hypothétique de la localisation des vestiges antiques.


Planche N°2 : plan hypothétique de l'étendue de la ville médiévale.
Planche N°3 : plan hypothétique montrant les traces et les éléments persistants de la ville à l'époque
turque
Planche N°4 : planche montrant différentes vues de la ville de Médéa a l'époque coloniale
Planche N°5 : délimitation du centre historique de Médéa et l'identification des préexistences
historiques.
PlancheN°6 : les trois propositions d'aménagements.
ABSTRACT
_____________________________________

Medea , a millennium small town ,has experienced several succession of the


Romans , Arabs, the Ottoman and recently the French . Each of these periods has left a
considerable heritage in matter of construction.

Nowdays ,Medea is suffering from noticeable loss of identity and degradation of


its initial structure . Although a stream of consciousness arose in 1998 urging the Algerian
authorities to take care of the national heritage, it was only in 2014 that a real step was taken ;
it was represented as Sorting and Classifying the sites into a file which is getting polished
and under publication since 2016 . Since then the town of Medea did not stop degrading.

The goal of this project is to try to recognize the historical town of Medea by
delimiting its most laminate side and to identify the preexisting elements in order to evaluate
them.

Our research is based intially on the knowledge of the term heritage , its
definition , its evolution ,and also its concepts . Secondly the knowledge of the means used
for the safeguard , the legistation , the national and international rules , with similar
experiences . A historical study was also needed to know the urban evolution of the town in
order to reveal the appropriate recommomdations , take the right actions and elaborate
operational procedures to safeguard this heritage .

KEYWORD: Heritage, Historic City, classification, values, procedures. To safeguard.


‫اﻟﻤﻠﺨﺺ‬
‫_____________________________________‬

‫اﻟﻤﺪﯾﺔ ﻣﺪﯾﻨﺔ ﻗﺪﯾﻤﺔ ﺷﮭﺪت ﺧﻼﻓﺔ اﻟﻌﺪﯾﺪ ﻣﻦ اﻟﺤﻀﺎرات ﺑﻤﺎ ﻓﻲ ذﻟﻚ اﻟﺮوﻣﺎن واﻟﻌﺮب واﻟﻌﺜﻤﺎﻧﯿﯿﻦ واﻟﻔﺮﻧﺴﯿﯿﻦ ﺣﯿﺚ‪ ،‬ﻛﻞ ﻣﻨﮭﺎ ﺗﺮك أﺛﺮه‬
‫وﺻﻮرﺗﮫ‪ ،‬ﻓﻲ اﻟﻮﻗﺖ اﻟﺤﺎﺿﺮ‪ ،‬اﻟﻤﺪﯾﻨﺔ ﻓﻲ ﺧﻄﺮ ﺣﯿﺚ ﺗﻮاﺟﮫ ﻣﺸﺎﻛﻞ ﻋﺪﯾﺪة ﻣﺜﻞ ﺗﺪھﻮر ﺗﺮاﺛﮭﺎ وﻓﻘﺪان ھﻮﯾﺘﮭﺎ وھﯿﻜﻠﮭﺎ اﻷﺻﻠﻲ‪.‬‬

‫ﻟﻜﻦ ظﮭﺮ دﻋﻢ ھﺬا اﻹرث اﻟﺬي ﺗﺮﻛﮫ أﺟﺪادﻧﺎ ﻓﻲ وﻗﺖ ﻣﺘﺄﺧﺮ ﺑﻌﺪ اﻟﻮﻋﻲ اﻟﺠﺰاﺋﺮي ﻟﻠﺤﻔﺎظ ﻋﻠﻰ اﻟﺘﺮاث ﻓﻲ ﻋﺎم ‪ ،1998‬ﻓﻔﻲ ﻋﺎم ‪2014‬‬
‫اﻗﺘﺮح ﻣﻠﻒ اﻟﺘﺼﻨﯿﻒ و ﻟﻢ ﯾﻨﺸﺮ ﻣﻨﺬ ﯾﻮﻧﯿﻮ ‪ 2016‬و ﺣﺘﻰ اﻵن ﻣﺪﯾﻨﺔ اﻟﻤﺪﯾﺔ اﻟﻘﺪﯾﻤﺔ ﻻ ﺗﺰال ﻣﮭﻤﺸﺔ وﺗﺪھﻮر‬

‫اﻟﮭﺪف ﻣﻦ ھﺬا اﻟﻌﻤﻞ ھﻮ ﺗﺤﺪﯾﺪ اﻟﺠﺰء اﻷﻗﺪم ﻣﻦ ﻣﺪﯾﻨﺔ اﻟﻤﺪﯾﺔ اﻟﺘﺎرﯾﺨﯿﺔ و ﺗﺤﺪﯾﺪ اﻟﻌﻨﺎﺻﺮ اﻟﺘﺎرﯾﺨﯿﺔ اﻟﻤﻮﺟﻮدة ﻣﺴﺒﻘﺎ اﻟﺘﻲ ﺗﺘﻤﺘﻊ ﺑﻘﯿﻢ ﻻ‬
‫‪.‬ﯾﻤﻜﻦ إﻧﻜﺎرھﺎ‪ ،‬ﻣﻦ أﺟﻞ ﺗﺤﻘﯿﻖ ﻣﻌﺮﻓﺔ ﻗﯿﻤﺘﮭﺎ‪.‬‬

‫ﯾﺮﻛﺰ ﺑﺤﺸﻨﺎ ﻋﻠﻰ ﻣﻌﺮﻓﺔ ﻣﻔﮭﻮم اﻟﺘﺮاث‪ :‬ﺗﻌﺮﯾﻔﮫ وﺗﻄﻮره وﻣﻔﺎھﯿﻤﮫ‪ .‬ﺛﺎﻧﯿﺎ‪ ،‬ﻣﻌﺮﻓﺔ أدوات اﻟﺤﻔﺎظ ﻋﻠﺒﮭﺎ‪ :‬اﻟﺘﺸﺮﯾﻌﺎت اﻟﻮطﻨﯿﺔ واﻷﺟﻨﺒﯿﺔ‬
‫اﻟﻤﺒﯿﻨﺔ ﻓﻲ دراﺳﺎت اﻟﺤﺎﻟﺔ‪ ،‬أﯾﻀﺎ ﻋﻦ اﻟﻤﻮاﺛﯿﻖ اﻟﺪوﻟﯿﺔ‪ ،‬ﺣﯿﺚ وﻛﺎﻧﺖ اﻟﺪراﺳﺔ اﻟﺘﺎرﯾﺨﯿﺔ ﻟﻤﺪﯾﻨﺔ اﻟﻤﺪﯾﺔ ﺿﺮورﯾﺔ ﻣﻦ أﺟﻞ ﺗﺤﺪﯾﺪ اﻟﻤﺮﻛﺰ‬
‫اﻟﺘﺎرﯾﺨﻲ ﻟﻠﻤﺪﯾﻨﺔ و وﺗﺤﺪﯾﺪ ﻣﺎ ﻗﺒﻞ وﺟﻮدھﺎ ﻟﻠﺘﻔﻜﯿﺮ ﻓﻲ وﺿﻊ اﻟﺘﻮﺻﯿﺎت واﻹﺟﺮاءات اﻟﺘﺸﻐﯿﻠﯿﺔ ﻟﺤﻤﺎﯾﺔ ھﺬا اﻟﺘﺮاث‪.‬‬

‫ﻛﻠﻤﺎت اﻻﺳﺎﺳﯿﺔ‬

‫اﻟﺘﺮاث‬

‫اﻟﻤﺪﯾﻨﺔ اﻟﺘﺎرﯾﺨﯿﺔ‬

‫ﺗﺼﻨﯿﻒ‬

‫اﻟﻘﯿﻢ‬

‫اﻹﺟﺮاءات‬

‫اﻟﻤﺤﺎﻓﻈﺔ ‪ /‬ﺣﻤﺎﯾﺔ‬
RESUME
_____________________________________

Médéa, ville millénaire qui a connu la succession de nombreux établissements


notamment les romains, les arabes, les ottomans et les français relativement récentes, dont
chacune d’entre elles a laissé sa trace ainsi que son image, Actuellement, la ville est en péril
où elle rencontre de nombreux problèmes comme la dégradation de son patrimoine, la perte
de son identité et de sa structure originelle.

Cependant, la prise en charge de cet héritage laissé par nos ancêtre est apparue
tardivement, après la prise de conscience algérienne en matière de sauvegarde de conservation
de patrimoine en 1998, ce n’est qu’en 2014 qu’un dossier de classement a été initié qui est en
instance de publication depuis juin 2016. A présent la vielle ville de Médéa ne cesse d’être
marginalisé et dégradé.

L’objectif de ce travail est la délimitation de la partie la plus stratifié de la ville


historique de Médéa, ainsi que l’identification des éléments historique préexistants dotés de
valeurs incontestables, pour parvenir à leur valorisation.

Notre recherche porte en premier lieu sur la connaissance de la notion du patrimoine :


sa définition, son évolution ainsi que ses concepts. En deuxième lieu, la connaissance des
outils de sa sauvegarde: les législations nationales et étrangères illustrées avec des cas
d’expériences, ainsi que les chartes internationales. L’étude historique de la ville de Médéa
fut nécessaire afin de délimiter le centre historique et d’identifier ses préexistence pour
réfléchir à l’élaboration de recommandations et des procédures opérationnelles pour la
sauvegarde de cet héritage.

MOTS CLES : Patrimoine, Ville historique, classement, valeurs, procédures.


Sauvegarde.
CHAPITRE INTRODUCTIF :

____________________________________________

1. INTRODUCTION GENERALE:

La notion du patrimoine comptait au début que quelques objets et monuments


significatifs et a évolué par la suite pour englober tous les biens du passé. Aujourd’hui le
patrimoine fait partie des thèmes d’actualité qui font couler beaucoup d’encre tels que
l’écologie, le développement durable, l’environnement … ainsi dire, cette notion est devenue
l’une des premières réflexions que l’homme contemporain veut promouvoir, malgré le
développement et l’évolution que ce dernier a pu atteindre l’être humain est toujours à la
recherche de son identité de ses origines qui constitue l’héritage qu’il doit protéger.

Cependant, la protection du patrimoine s’est faite progressivement suivant les


différents faits de l’histoire, les traces du passé laissé pas les ancêtres qu’elle soit matérielle
ou immatérielle, orale ou écrite, altérée ou intacte, sont les substances de l’héritage que
l’humanité tente de sauvegarder suivant la richesse de chaque nation. De ce fait, plusieurs
organisations internationales tels que ICOMOS, UNESCO, le conseil de l’Europe,
organisation des pays de la Méditerranée ont promulgué différentes chartes : charte Athènes
1931, charte de Venise 1964, charte d’Amsterdam 1975, charte de Burra 1979…,
recommandation : celle de 1980, de 1981, 1988 …, et convention : celle de 1970, 1972 du
patrimoine mondial, 1992 et celle de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine immatérielle.
Toutes ces chartes ont été promulguées afin de pouvoir mener des actions de sauvegarde de
préservation et de sensibilisation à l’échelle internationale.
« Les anciennes villes ont toujours été transformées, remodelées et recomposées au
cours du temps. Les villes nouvelles prennent naissance dans la majorité des cas à partir d’un
noyau d’origine préexistant. La conquête des villes historiques, sur le plan politique, social et
économique se consolide lorsque les lieux chargés de significations sont transformés par
substitution pour de nouvelles valeurs d’usages. C’est pour cela que le centre-ville polarise les
dynamiques multiples qui transforment sa forme et son contenu car il demeure le centre de
gravité géométrique des relations urbaines et territoriales »1.
La prise de conscience en Algérie des centres historiques en particulier du patrimoine
en générale est tardive, elle a commencé en réalité que vers les années 1990, le concept de
patrimoine culturel a largement évolué depuis la promulgation de la loi 98-04 du 15/06/1998
relative à la protection du patrimoine culturel et sa prise en charge devient le centre d’intérêt

1
CHEVALIER J. et PEYON J.P., Au centre des villes dynamiques et recompositions, édition l’Harmattan, Paris,
1994, p11.in Titouche Ali, regénération du quartier youcef porte nador centre-ville média, mémoire de magister,
EPAU, Alger 2002.P1
1
CHAPITRE INTRODUCTIF :

____________________________________________

des différentes instances politiques2, Mais ils sont toujours confronté aux problèmes liées
notamment au manque de la formation et la sensibilisation mais aussi à sa prise en charge sur
le terrain.
De nombreux décrets exécutifs sont établies chaque année au profit du patrimoine,
des textes de lois sont venues préciser les conditions d'intervention sur des sites et monument
historiques, parmi eux le décret exécutif N° 3- 324 du 5 octobre 2003 portant modalités
d’établissement du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs
sauvegardés (PPSMVSS)3. Malgré les programmes établis et les actions misent pour la
protection du patrimoine national, certains parties de l’héritage patrimonial algérien se trouve
complètement délaissé subissant l’usure du temps et les actions destructrices de l’homme.
Les faits montrent une dégradation inexorable de l’héritage urbain et architectural : manque
d’entretien, les tissus médiévaux et les centres des petites villes se dégradent4.
Le cas d’étude de la ville historique de Médéa est un exemple réaliste de ce
phénomène de dégradation du patrimoine urbain, pourtant c’est l’une des villes millénaires
jalonnées par le passage de plusieurs civilisations, dont chaque une a laissé un riche héritage
et différentes traces matériel et immatériel. En vue de valoriser et de préserver ce patrimoine
urbain et architectural délaissé au aléas du temps, Ainsi, la raison d’être de cette recherche est
de faire connaitre ce patrimoine, de l’identifier et de s’approfondir dans son histoire et faire
sensibiliser les gens pour arriver enfin à engager des mesures convenable et affective pour sa
conservation et sa valorisation par la suite, et de comprendre les différents acteurs et outils
d’intervention au niveau national et international en vue de faire ressortir les défaillances
national au niveau des outils et pouvoir les adapter à nos centres anciens pour les valoriser et
les rehausser aux exigences contemporaines.

2. PROBLEMATIQUE :
Comme tous les pays de la méditerrané, l’Algérie a été confronté à divers civilisations
qui se sont substitué à travers le temps, chaque une d’elle a produit une culture matérielle et
immatérielle qui a procuré une diversité et une multiplicité dans son patrimoine.

2
Zakia HAMMOUNI, Dossier : l’urgence de réapproprier notre patrimoine Vie des villes. p38.
3
Idem
4
GUERROUJ Taoufik, La question du patrimoine urbain et architectural en Algérie Revue algérienne
d’anthropologie et de science humaine, site en ligne :(https://insaniyat.revues.org/7892#tocto2n10)
2
CHAPITRE INTRODUCTIF :

____________________________________________

Médéa, « berceau de la civilisation et hymne à l’authenticité »5, est une ville


millénaire qui a connu la succession de nombreux établissements notamment les romains, les
arabes, les ottomans et les français relativement récentes, cette ville d’histoire et du savoir
n’est plus aujourd’hui l’ancienne ville dynamique qui attirait les gens des quatre coins du
monde, et dont le développement état harmonieux. Le patrimoine architectural de son centre
historique est en état de détresse, sa dégradation s’accroit au fil du temps.
Restructuré a la période de la colonisation française, la ville traditionnelle de Médéa a
été marginalisé, ses rues ses maisons ainsi que sa structure urbaine. Dès 1842, une grande
surface de l’ancienne ville a été détruite pour construire le quartier militaire et bien d’autre
intervention lourde ont été élaborée sur la ville6.
Les instruments d’urbanisme apparue juste après l’indépendance tel que le PUD, ont
décontextualisé la ville intra-muros en mettant l’accent sur les nouveaux centres villes
projetés à l’extérieur du centre historique, ce qui a causé une marginalisation qui a engendré
une déclinaison de ses activités commerciales et artisanales d’où la dégradation de son
espace.
Les premières études sur la vielle ville de Médéa n’ont été établies qu’à partir de 1997
par le PDAU à travers le POS21 établie en 2002 mais cela n’a pas freiné sa dégradation a part
quelque édifice isolé qui ont pu bénéficier d’une restauration. Actuellement, d’après la
direction de la culture de la ville de Médéa un dossier de classement a été élaboré et n’attend
que son approbation par la tutelle, néanmoins cette procédure est tardive par rapport à son
patrimoine qui est très riche contenant des édifices qui dates de plusieurs années qui sont
négligés et non reconnaissable non pas par les visiteurs et touriste mais aussi par les habitants
même de la ville.

- Comment reconnaitre l’étendue de la ville historique et quel serait l’instrument


qui va considérer la valeur historique de ce tissu ancien ?
- Quelle est la méthodologie qui permettra d’identifier les éléments du patrimoine
architectural et urbain ?
- Quelles seront les procédures à prendre ou les stratégies à adopter pour la
gestion des opérations de mise en valeurs et de sauvegarde du patrimoine
architectural et urbain de Médéa ?

5
Titre d’ouvrage de l’auteur Malika Kamel, Un ouvrage promotionnel, édité par la wilaya de Médéa. 01/01/2006
6
TITOUCHE Ali, régénération du quartier Youcef porte Nador centre-ville média, mémoire de magister, EPAU,
Alger 2002.P1
3
CHAPITRE INTRODUCTIF :

____________________________________________

3. HYPOTHESE :

Partant de la problématique posée, l’hypothèse avancée dans notre travail de recherche


est La suivante :
La ville historique de Médéa nécessite une intervention globale sur son patrimoine
urbain qui doit être délimité et sur son patrimoine architectural qui doit être identifié et
reconnue, en Impliquant tous les auteurs et usant de tous les outils efficaces, de fait de la
stratification des civilisations qu’a connu la ville de Médéa, il existe probablement des
édifices qui date de périodes anciennes et qui ont persisté jusqu’à nos jours mais ils restent
inconnues, d’où leur dégradation et perte.

4. OBJECTIFS :

L’objectif principal attribué à ce travail est de parvenir à la délimitation de la partie la


plus stratifié de la ville de Médéa ainsi que l’identification des éléments préexistants dotés de
valeurs incontestables, pour parvenir ensuite à valoriser ce patrimoine et donner une
nouvelle image à l’ancienne villes afin de lui attribuer le cachet qu’elle avait autre fois .
Par ailleurs, une connaissance sur les différentes interventions urbaines au niveau du
tissu ancien à travers l’histoire et en comparaison avec d’autres exemples, nous permettra de
reconnaitre les défaillances importantes dans la législation et les instruments d’urbanisme en
vigueurs dans l’intention de mettre en évidence des actions, des programmes et des
procédures opérationnels pour la sauvegarde de cet héritage.

5. METHODOLOGIE DE RECHERCHE :

Afin d’atteindre l’objectif ciblé par notre recherche nous avons procédé selon deux
phases, l’une qui s’appuie sur un cadrage théorique du processus d’évolution de la notion de
patrimoine, du monument historique jusqu’à l’urbain, à travers l’histoire et selon les
différentes chartes, ainsi que les concepts de conservation des villes en mettant l’accent sur
des exemples nationaux et internationaux. L’autre qui est une phase analytique abordant le
cas d’étude qui est la ville de Médéa à travers une approche historique qui vise à déterminer
le processus de formation et de transformation la ville historique de Médéa afin de délimiter

4
CHAPITRE INTRODUCTIF :

____________________________________________

sa partie stratifiée, ainsi que les différents projets de transformations qu’a subi ce centre
historique à travers le temps, dans le but de faire ressortir les insuffisance en matière d’outils
de conservation de patrimoine urbain. Les informations recueillis sur la base de de fonds
documentaires comportant des livres, des récits des voyageurs, des thèses, des revues, des
sites internet, des instruments d’urbanisme, documents juridiques, les cartes, ainsi que des
illustrations historiques et quelque documents cartographiques d’archives (voir annexes).

6. STRUCTURE DU MEMOIRE :
Le mémoire est structuré en deux grandes parties : la partie état de l’art ou de
connaissances et une deuxième partie le cas d’étude, en plus de la partie introductive et la
conclusion générale.
L’introduction générale comprend la problématique liée à l’objet de recherche, l’hypothèse
fondée sur la délimitation du centre historique, les objectifs définissant la finalité de la
recherche ainsi que la méthodologie d’approche.
La première partie qui est une phase cognitive s’appuie sur la notion, l’évolution et les
concepts du patrimoine, elle comprend trois chapitres :
- le premier chapitre il est question de définir la notion du patrimoine tout en mettant
l’accent sur l’existence d’une panoplie de définitions la concernant, aussi, de déterminer
les composantes de celui-ci d’une manière générale.
- Le deuxième chapitre développe l’évolution de la notion de patrimoine, du monument
historique au patrimoine urbain, à travers l’histoire d’une part, et à travers les chartes
internationales d’une autre.
- Le troisième chapitre s’intéresse au patrimoine urbain et à son évolution en abordant sa
définition et le développement de sa notion, ainsi que les outils et instruments de
sauvegarde des villes historiques en définissant la notion de sauvegarde et ses
instruments tout en mettant l’accent sur l’exemple de l’expérience française qui est
réputée pour son juridisme en matière de patrimoine en plus d’être un pays référence
pour l’Algérie en matière de législation. Ajoutant à cela l’exemple de l’expérience
algérienne en matière de conservation et de sauvegarde de patrimoine urbain pour
observer les défaillances au niveau de la législation algérienne.
La deuxième partie s’intéressera au cas d’étude qui est l’ancienne ville de Médéa et qui
portera sur l’identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de
Médéa. Elle est composée de deux chapitres :

5
CHAPITRE INTRODUCTIF :

____________________________________________

- Le premier chapitre on procédera à la lecture historique de la ville de Médéa qui illustre


les transformations urbaine et architecturales à travers son évolution dans le temps dans
le but de délimiter dans un premier lieu le noyau historique de Médéa et d’identifier les
éléments préexistants dans un second lieu.
- Le deuxième chapitre en abordera les projets de transformations du centre historique, en
allant des différents projets de l’époque coloniale jusqu’aux orientations et les
instruments sur le centre historique de l’époque postcolonial, enfin comme synthèse de
chapitre, une lecture critique des interventions, actions, et outils entrepris au niveau du
centre historique permet de faire sortir les défaillances au niveau de la législation locale.
Le mémoire est conclu par une conclusion générale qui dressera un inventaire des principaux
résultats obtenus, des recommandations requises.

6
PREMIERE PARTIE :

EVOLUTION ET CONCEPT DE CONSERVATION DU


PATRIMOINE
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation du patrimoine.

Introduction
____________________________________________

INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE :

La première partie de ce mémoire s’intéresse à la notion du patrimoine, l’évolution et


l’élargissement du sens qu’elle prend sachant qu’aujourd’hui, le patrimoine englobe de plus
large composantes. Ces dernières, à leurs tours, vont être évoquées.
La connaissance des différentes formes d’évolutions de la notion de patrimoine a été
indispensable afin de comprendre le développement de cette dernière, du concept de
monument historique jusqu’à la prise en compte des ensembles, centres urbains et sites. Par la
suite on abordera les concepts de conservations des villes historiques à travers l’explication
du terme « patrimoine urbain » et la nécessité de sa préservation, sa conservation et sa mise en
valeur suite à sa dégradation c’est pourquoi un processus de sauvegarde est nécessaire par
l’appropriation des outils et des instruments de sauvegarde que l’on va atteindre.

7
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 1 : Définition et composant du patrimoine.
____________________________________

1. INTRODUCTION :
Dans le chapitre suivant, on abordera la notion de patrimoine son origine et son sens
au fil du temps ainsi que son large domaine d’extension, plus particulièrement ses différents
composants qu’il soit un patrimoine culturel ou naturel, matériel ou immatériel.
L’intérêt de ce chapitre est d’acquérir un certain nombre de connaissance on ce qui
concerne cette notion et ses composantes, et de participer à la «prise de conscience» de
l’importance du patrimoine et à la responsabilité et le devoir de transmettre aux générations
futures la mémoire du passé à travers ce qui suit.

2. DEFINITION DE LA NOTION DU PATRIMOINE :


« Le mot patrimoine vient du latin patrimonium qui signifie littéralement " l’héritage
du père". A l’origine, il désigne l’héritage que l’on tient de son père et que l’on transmet à ses
enfants. Il a alors un sens de bien individuel »7. Au fil du temps, Le sens du mot patrimoine a
été élargi au bien collectif, de la communauté, de la nation, et même du monde, Il évoque une
relation permanente avec l’héritage ancestral, « La notion de patrimoine dans son acceptation
de bien collectif peut se définir comme l’ensemble des richesses d’ordre culturel –
matérielles et immatérielles – appartenant à une communauté, héritage du passé ou témoins
8
du monde actuel. Le patrimoine est aussi bien naturel que culturel » .
Donc « le patrimoine fait appel à l’idée d’un héritage légué par les générations qui
nous ont précédés, et que nous devons transmettre intactes aux générations futures. On
dépasse alors la simple propriété personnelle »9.
« Le patrimoine en plus d’être objet devient donc également un symbole. La ressource
symbolique qu’il représente permet de donner ou de redonner corps à un groupement humain.
Il marque la fabrication de la pensée d’un rapport au monde. "Le groupe humain s’auto
représente, s’auto-construit ainsi à travers le patrimoine qu’il fait émerger, conserve et
transmet. Pour cela se met en place une dynamique de patrimonialisation qui a pour objectif
de faire passer des éléments constitutifs du groupe à une dimension patrimoniale." »10. Il est
alors considéré comme un fait majeur qui représente l’identité et la continuité d’une société

7
Service pédagogique Château Guillaume le Conquérant - 14700 Falaise - fiche enseignant: « La notion de
patrimoine » p.1
8
Idem
9
HAMMA Walid, Intervention sur le patrimoine urbain ; acteurs et outils Le cas de la ville historique de
Tlemcen, mémoire de magistère, Université Abou Bakr Belkaïd – Tlemcen, juillet 2011, p8
10
BENSEDDIK SOUKI HABIBA, la valorisation des monuments historiques en Algérie le cas du palais de
l’agha a Ferdjioua, mémoire de magistère, université mentouri, Constantine, Juin 2012, p18
8
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 1 : Définition et composant du patrimoine.
____________________________________
donné et un résultat de son talent. De ce fait, le patrimoine doit être sauvegardé et mis en
valeur à fin d’être partagé et transmis aux générations futurs.

3. LES DIFFERENTS COMPOSANTES DE PATRIMOINE :


Le patrimoine est un ensemble multiple et complexe, ce dernier concerne tout bien à
valeur patrimoniale qu’il soit matériel ou immatériel allant du monument historique et sites
aux objets d’arts et aux traditions, il s’étale aussi jusqu’au patrimoine naturel et paysager.
Ainsi le patrimoine englobe plusieurs composantes dont :

1. Le patrimoine culturel matériel :


Conformément à l’article 1er de la Convention de 197211 de l’UNESCO pour la
protection mondiale de patrimoine culturel et naturel, en sa dix-septième session, le
patrimoine culturel est constitué de :
- monuments : œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales
éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d’éléments,
qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la
science.
- ensembles : groupes de constructions isolées ou réunies, qui en raison de leur
architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle
exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science.
- sites : œuvres de l’homme ou œuvres conjuguées de l’homme et de la nature, ainsi que
les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.

2. Le patrimoine naturel :
Suivant l’article 2 de la précédente convention le patrimoine naturel est composé de :

- les monuments naturels constitués par des formations physiques et biologiques ou


par des groupes de telles formations qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de
vue esthétique ou scientifique.
- les formations géologiques et physiographiques et les zones strictement
délimitées constituant l’habitat d’espèces animales et végétales menacées, qui ont une
valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation.

11
« Textes fondamentaux de la Convention du patrimoine mondial de 1972 ».
9
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 1 : Définition et composant du patrimoine.
____________________________________
- les sites naturels ou les zones naturelles strictement délimitées, qui ont une valeur
universelle exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté
naturelle.

3. Le patrimoine mixte culturel et naturel et les paysages culturel :


Les textes fondamentaux de la convention du patrimoine mondial de 1972 12
établissent que :
- Des biens sont considérés comme « patrimoine mixte culturel et naturel» s’ils
répondent à une partie ou à l’ensemble des définitions du patrimoine culturel et naturel
figurant aux articles 1 et 2 de la Convention.
- Les paysages culturels sont des biens culturels et représentent les « œuvres
conjuguées de l’homme et de la nature » mentionnées à l’article 1 de la Convention. Ils
illustrent l’évolution de la société humaine et son établissement au cours du temps, sous
l’influence des contraintes physiques et/ou des possibilités présentées par leur environnement
naturel et des forces sociales, économiques et culturelles successives, externes aussi bien
qu’internes.

4. Le patrimoine culturel subaquatique :


Conformément à la définition de l’article 1 de la convention de 2001 de
L’UNESCO13, le "patrimoine culturel subaquatique" consiste en toutes les traces d'existence
humaine présentant un caractère culturel, historique ou archéologique qui sont immergées,
partiellement ou totalement, périodiquement ou en permanence, depuis 100 ans au moins, et
notamment :
- les sites, structures, bâtiments, objets et restes humains, ainsi que leur contexte
archéologique et naturel.
- les navires, aéronefs, autres véhicules ou toute partie de ceux-ci, avec leur cargaison
ou autre contenu, ainsi que leur contexte archéologique et naturel.
- les objets de caractère préhistorique.

5. Le patrimoine culturel immatériel :


La Convention de 2003 de l’UNESCO14, indique que le patrimoine culturel immatériel
est formé des pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que
des instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que des

12
« Textes fondamentaux de la Convention du patrimoine mondial de 1972 », op.cit. Paragraphe 46 et 47
13
Convention de 2001, Art. 1 par. 1(a)
14
Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Article 2
10
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 1 : Définition et composant du patrimoine.
____________________________________
communautés, des groupes et, le cas échéant, des individus reconnaissent comme faisant
partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération
en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur
milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment
d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle
et la créativité humaine.

4. CONCLUSION :
Le concept de patrimoine a toutefois évolué au cours de ses dernières décennies, il a connu
une expansion considérable par l’intégration progressive de nouveaux types de biens et par
l’élargissement des étendues géographiques dans lesquelles ces derniers s’inscrivent, ceci au
gré d’une sensibilité patrimonial en perpétuel mouvement. Cependant son évolution est
devenu un intérêt mondial d’où la création de multiples organisations que nous
allons évoquer dans le chapitre qui suit.

11
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 2 : Evolution de la notion de patrimoine : du monument historique au patrimoine urbain.
____________________________________
1. INTRODUCTION :

D’abord restreint à des objets prestigieux, le patrimoine a connu une évolution dans
son sens et une expansion considérable par l’intégration progressive de nouveaux types de
biens et par l’élargissement des étendues géographiques dans lesquelles ces derniers
s’inscrivent.

Dans ce chapitre on essayera de définir l’évolution de la notion de patrimoine à travers


l’histoire depuis les sociétés primitive jusqu’à la révolution française, aussi à travers les
chartes et les conventions des différentes associations et organisations tels que L’UNESCO.

2. EVOLUTION DE LA NOTION DE PATRIMOINE A TRAVERS L’HISTOIRE :

Les premières valeurs des sociétés primitives été la survie puis le développement,
c'est pourquoi ils ont considéré leurs biens d'une manière purement matérialiste, ils n'hésitent
pas à défaut de quelconque utilité à détruire les monuments et les objets antérieurs ou à les
réemployer.

Les seules exceptions concernent soit des biens ayant trait à la religion et possédant
une valeur sacrée, soit des biens permettant d’affirmer le pouvoir en place de manière
économique ou symbolique.

À l’antiquité dans la période gréco-romaine est apparue une certaine conscience de


la valeur historique de quelque bien. Cependant, les écrits d’érudits grecs, pouvant être
considérés comme les premiers inventaires patrimoniaux, notamment la fameuse liste des
sept merveilles du monde attribuée à Philon de Byzance15, une première politique de
protection est mise en place sous l’Empire romain.

Ce n’est qu’avec la Renaissance que la valeur du passé s’affirme réellement, avec le


changement de comportement envers l’antiquité et l’apparition des deux approches
humanistes et les artistes, la culture antique devient alors une référence : les valeurs et les
canons artistiques de l’antiquité gréco-romaine charpente les critères du jugement esthétique
de l’époque. Mais ces pratiques restent le fait d’une élite restreinte, ayant peu sinon pas
d’influence sur le peuple.

Avec la révolution française, la notion de patrimoine est passé d’une notion qui
désignait la conservation des bien privé et transmissible comme ceux de l’église et de la cour
qui se concrétise à des œuvres d’art et des édifices religieux, à la conservation des propriétés

15
Philon de Byzance, un scientifique et ingénieur grec de la fin du IIIe siècle av. J.-C.
12
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 2 : Evolution de la notion de patrimoine : du monument historique au patrimoine urbain.
____________________________________
d’une commune, d’une nation. En effet ce patrimoine constituant désormais la propriété
collective des citoyens, qui devient le symbole de l’identité nationale.
Le principe de collectivisation des œuvres est attribué à l’État, seul ce dernier a les
compétences en matière de Conservation, de destruction et de mise en valeur, Paradoxalement
cette période est fortement marquée par les destructions qui gagnent l’ensemble du pays et
deviennent incontrôlables.
« Cependant, c’est à partir de 1830, sous Louis-Philippe, que se met en place une
véritable politique patrimoniale et que des historiens sont chargés de reconstituer une histoire
16
nationale. » Dans cette période apparaissent les premiers critères (esthétique, historique…)
permettant d’attribuer le statut de patrimoine aux objets hérités. « Ce mouvement littéraire et
artistique n'est pas isolé dans le reste du pays. Pour la première fois en France, on assiste à la
mise en place d'une politique patrimoniale pour l'Etat. Celle–ci est alors exclusivement
tournée vers les monuments historiques.la situation a changé, il ne s’agit pas de connaitre
17
seulement les monuments historiques, .mais aussi de les protéger et de les restaurer. » Ainsi
la notion de patrimoine en ce temps était très limité.

3. EVOLUTION DE LA NOTION DE PATRIMOINE SELON LES CHARTES :

Pendant les dernières décennies la notion de patrimoine a évolué, notamment en


18
Europe, à travers différents associations et organisations tel que l’UNESCO (L’Organisation
19
des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), ICCROM (Le Centre
20
international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels), ICOMOS
(Le Conseil international des monuments et des sites).

« Ainsi, la première charte qui a contribué au développement d’un vaste mouvement


international c’est celle d’Athènes 1931. Ce mouvement s’est traduit par l’élaboration de
documents nationaux, par l’activité importante de l’ICOM et de l’UNESCO qui a créé le
21
centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels. »

16
Service pédagogique Château Guillaume le Conquérant - 14700 Falaise - FICHE ENSEIGNANT: « La notion
de patrimoine » p2
17
BENSEDDIK-SOUKI- HABIBA,op cit.p19
18
L’UNESCO est une association mondiale de professionnels qui se consacre à la conservation et à la protection
des monuments, des ensembles et des sites du patrimoine culturel.
19
L’ICCROM est une organisation intergouvernementale qui se consacre à la préservation du patrimoine
culturel dans le monde entier, à travers des programmes de formation, d’information, de recherche, de
coopération, et de sensibilisation.
20
L’ICOMOS, est une organisation non gouvernementale, fondée à Varsovie en 1975, à l’initiative de
L’UNESCO, ce conseil compte 9500 membres individuels dans 151 pays, cette organisation se consacre à la
conservation et à la protection des monuments, des ensembles et des sites du patrimoine culturel.
21
BENSEDDIK-SOUKI- HABIBA,op cit.p19
13
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 2 : Evolution de la notion de patrimoine : du monument historique au patrimoine urbain.
____________________________________
Cette dernière a exposé les principes généraux et les doctrines concernant la protection
des monuments afin d’étudier et de coordonner les différentes manières de veiller à la
protection et à la conservation des monuments d’art et d’histoire. Également, la conférence a
abordé de points sûrs, non seulement l’administration et la législation des monuments
historiques et leur mise en valeur mais aussi tout ce qui concerne la dégradation de
monuments et les matériaux de restauration. Cependant, dans cette charte le patrimoine
concerne essentiellement les mouvements de restauration des monuments historiques.
Ce n’est qu’avec la Charte de Venise (1964), que la définition s’est élargie intégrant le
"monument " à son "environnement rural et urbain ". « En fait, la charte de Venise (1964) est
l'unique charte considérée en tant que tel, vu que celle d'Athènes de 1931 (et celle de la
restauration italienne de 1932) ont été élaborées dans des conditions historiques spécifiques et
s'étaient déroulées plutôt sous forme de réunion amicale entre professionnels, au cours de
laquelle des problèmes ont été exposés en attendant d’avoir des propositions de solutions. »22
La notion du patrimoine est alors partie de monument isolé à la reconnaissance de la
ville historique. La charte de Venise a établi des articles sur la conservation et la restauration
des monuments, site monumentaux et fouilles formuler sur un plan international et laisser à
chaque nation le soin d'en assurer l'application dans le cadre de sa propre culture et de ses
traditions.
En 1975 le conseil de l’Europe organisa le congrès sur le patrimoine Architectural
européen qui a lieu à Amsterdam et dans lequel sont spécifiés les principes de conservation
du patrimoine architectural. Aussi la méthode dénommée " conservation intégrée"23 est
inventée dans cette charte, elle agit à différents niveaux d’action et demande la mise en œuvre
de moyens juridiques, administratifs, financiers et techniques.
Ne s’étant pas figé à ce stade, d’autres efforts de réflexions ont été fournis pour faire
évoluer la notion du patrimoine. L’organisation de L’ICOMOS ( comité international des
monuments et des sites) a adopté cinq autre charte : la charte internationale du tourisme
culturel en 1976, la charte internationale des jardins et des sites historiques dite " charte de
florence" en 1982, mais ce n’est qu’ à travers les actes de la charte de Washington pour la
sauvegarde des villes historique établie en 1987, que le patrimoine s’est élargie englobant
ainsi les villes historiques avec leur environnement naturel ou anthropique, ces dernières sont

22
BENSEDDIK-SOUKI- HABIBA ,op cit.p20
23
Principe apparue dans le texte de la charte européenne du patrimoine architectural dite d'Amsterdam, 1975et
qui signifie le résultat de l'action conjuguée des techniques de la restauration avec la recherche de fonctions
appropriées.
14
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 2 : Evolution de la notion de patrimoine : du monument historique au patrimoine urbain.
____________________________________
considérés comme « documents historiques » et expression des « cultures urbaines
traditionnelles ».
Pareillement dans ce qui a été prescrit dans la Recommandation de l'UNESCO
concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie
contemporaine24, on entend par "sauvegarde des villes historiques" toutes les mesures
nécessaires à leur protection, à leur conservation et à leur restauration ainsi qu'à leur
développement cohérent et à leur adaptation harmonieuse à la vie contemporaine.
Cependant, il existe d’autres chartes telles que : La charte Internationale pour la
Gestion du Patrimoine Archéologique en 1990, la charte Internationale sur la Protection et la
Gestion du Patrimoine culturel subaquatique en1996, la charte Internationale du Tourisme
Culturel en 1999, la charte du Patrimoine Bâti Vernaculaire en1999, soutenues par d’autres
publications qui ont été d’un apport considérable complétant la charte de Venise et celle de
Washington.
En 2011, l’organisation de L’ICOMOS a élaboré en son dix-septième assemblée les
principes de la valette pour la sauvegarde et la gestion des villes et ensembles urbains
historiques en mettant à jour les approches et les considérations contenues dans la Charte de
Washington en1987 et la recommandation de Nairobi en1976, ainsi la notion de « l’ensemble
historique » est définie comme suit «les ensembles historiques sont constitués d'éléments
matériels et immatériels. Les éléments matériels comprennent, en plus de la structure urbaine,
des éléments architecturaux, des paysages dans et hors la ville, des vestiges archéologiques,
des panoramas, profils, échappées visuelles et des sites remarquables. Les éléments
immatériels comprennent des activités, des fonctions symboliques et historiques, des
pratiques culturelles, des traditions, des souvenirs et des références culturelles qui constituent
la substance de leur valeur historique».
« L’expansion typologique qui recouvre l’évolution du patrimoine du monument
historique comme objet au patrimoine ensemble historique contient à l’intérieur de celle-ci
une nouvelle notion qui est celle du "patrimoine urbain", notion apparue à la fin du 19éme
début du 20éme siècle »25

24
La Conférence générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, réunie à
Nairobi du 26 octobre au 30 novembre 1976 en sa dix-neuvième session.
25
BOUSSERAK Malika, La nouvelle culture de l’intervention sur le patrimoine architectural et urbain : la
récupération des lieux de mémoire de la ville précoloniale de Miliana, mémoire de magister, EPAU, Alger, 2000.
P16
15
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 2 : Evolution de la notion de patrimoine : du monument historique au patrimoine urbain.
____________________________________
4. CONCLUSION :

Témoin de l’histoire d’un peuple, le patrimoine acquis une importance dont la portée
est mondiale, se cristallisant à travers les multiples chartes et conventions citées
précédemment.

Le patrimoine actuel présente des caractéristiques différentes que l’ancien, il ne faut


plus penser à protéger les monuments mais les abords de ces monuments ainsi que le tissu
urbain qui les contient. Il est devenu alors plus général et diversifié, il représente la majorité
des constructions existantes dans nos villes généralement dispersé, d’où se concrétise la
notion de "patrimoine urbain" que nous allons tenter de détailler dans le prochain chapitre.

16
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
1. INTRODUCTION :

Dans ce chapitre, on essayera de faire la lumière sur le concept de patrimoine urbain et


ses diverses dénominations et terminologies établie au fil du temps à travers les disciples du
patrimoine, aussi on abordera son évolution suivant l’ordre chronologique.

De même on essayera d’exposer aussi les outils et les instruments de sauvegarde des
villes historiques ainsi que les notions et les exemples qui nous permettront d’enrichir notre
discours relatif à préservation des ensembles historiques.

2. LA NOTION DU PATRIMOINE URBAIN ET SON EVOLUTION :

2.1. DEFINITION DE LA NOTION DE PATRIMOINE URBAIN :


« Le patrimoine urbain est une valeur significative et exemplative d’une organisation
spatiale transcendant l’évolution des modes et des techniques. C ‘est un fait capital dont les
points de confirmation sont multiples et répartis aux quatre coins du monde »25.
La notion du patrimoine urbain d’après F.CHOAY comprend « tous tissus,
prestigieux ou non, des villes et sites traditionnels préindustriels et du XIXème siècle, et tend
à englober de façon plus générale tous les tissus urbains fortement structurés».
Cependant le patrimoine urbain connait plusieurs dénominations et terminologies
apparues dans les chartes et les conventions suivant leurs ordres chronologiques parmi eux ;
- Site historique et son voisinage26 :
Le terme a été employé pour la première fois dans la charte d’Athènes en l93l. Il
désigne la configuration propre du lieu occupé par une ville et qui lui fournit les éléments
locaux de vie matérielle et les possibilités d’extension.
- Site urbain27 :
Il a été employé dans la charte de Venise en 1964 et qui est une création qui porte
témoignage d’une civilisation particulière, d’une évolution significative ou d’un événement
historique.
- Ensembles urbains28 :
Le terme a été employé en 1972 dans la convention de l’UNESCO sur la protection du
patrimoine mondial culturel et naturel où elle les définissait comme étant des groupes de

25
HAMMA Walid, Intervention sur le patrimoine urbain ; acteurs et outils Le cas de la ville historique de
Tlemcen, mémoire de magistère, Université Abou Bakr Belkaïd Tlemcen, Juillet 2011, p20
26
Idem, p20
27
Idem
28
HAMMA Walid, op.cit, p20
17
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
constructions isolées ou réunies, qui en raison de leur architecture, de leur unité ou de leur
intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de
l’histoire, de l’art ou de la science.
- Ensembles historiques ou traditionnels29 :
Le terme a été employé en 1976 dans la recommandation de Nairobi concernant la
sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie contemporaine,
où elle les définissait comme étant tout groupement de bâtiments, de constructions, d’espaces
non bâtis en milieu urbain ou rural dont la cohésion et la valeur sont reconnues du point de
vue archéologique, architectural, préhistorique, historique, esthétique ou socio-culturel.
- Ensembles architecturaux30 :
Le terme a été employé en 1985 dans la convention pour la sauvegarde du patrimoine
architectural de l’Europe, où elle les définissait comme étant tous groupements homogènes de
constructions urbaines ou rurales remarquables par leur intérêt historique, archéologique,
artistique, scientifique, social ou technique et suffisamment cohérents pour faire l'objet d'une
délimitation topographique.
- Zone urbaine historique31 :
Le terme a été employé en 1987 dans la charte de Washington où elle distingue les
villes grandes ou petites et les centres ou quartiers historiques, avec leur environnement
naturel ou bâti, qui outre leur qualité de document historique, expriment les valeurs propres
aux civilisations urbaines traditionnelles.
- Paysage urbain historique32
Le terme a été employé en 2005 dans le Mémorandum de Vienne. C’est une notion au-
delà des centres historiques, ensembles et environs car elle inclut le contexte territorial et
paysager. Ce dernier se compose d’éléments qui définissent son caractère tels que
l’occupation des sols et leur affectation, l’aménagement de l’espace, les relations visuelles, la
topographie et le terrain, la végétation et tous les éléments de l’infrastructure technique.

29
Idem, p21
30
Ibidem
31
Ibidem
32
Ibidem, p21
18
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
2.2. APPARITION ET EVOLUTION DE LA NOTION DU PATRIMOINE URBAIN :

La notion du patrimoine a évolué en fonction des théories et des doctrines, elle est
passée des monuments historiques « objets isolés » aux villes historiques « ensembles
urbains ».

F.Chaoy évoque le terme « invention du patrimoine urbain »33 dans son ouvrage
"allégorie du patrimoine", « Cette nouvelle notion assortie d’un projet de conservation est née
à l’époque d’HAUSSMANN. On lui doit la conservation de nombreux édifices du vieux Paris
malgré les destructions faites au nom de l’hygiène et de la modernité. Les vieux quartiers
étaient perçus comme des obstacles à la salubrité, au trafic et à la contemplation des
monuments du passé qu’il a fait dégager. »34

De multiples facteurs ont fait que l’objectivité et la mise en histoire de l’espace


urbain soit retardé35 notamment l’échelle et la complexité de ce dernier, mais aussi l’absence
avant le 19éme siècle de cadastre , de document cartographiques et d’archive qui puissent nous
informer sur les modes de production et la transformation de celui-ci , environ un écart de
quatre cent ans c’est écoulé entre l’invention de la notion du patrimoine qui se limitait au
monument et celui de la ville historique, « cette dernière a dû attendre très longtemps pour
qu’elle devienne un objet à part entière et non réductible à la somme de ses monuments. »36

« Ce n’est qu’au 20ème siècle que l’intérêt envers les villes commence à apparaître à
travers ses institutions juridiques, politiques et religieuses et ses structures économiques et
sociales. Entre la guerre mondiale et les années 80, certains historiens de l’art et chercheurs
ont travaillé sur l’espace urbain, des travaux sur la morphologie de la ville préindustrielle ont
été rédigés et ont contribué à formuler l’histoire de l’espace urbain. »37

La patrimonialisation des villes historiques a été provoqué qu’après leurs


dégradations consécutives à la révolution industrielle «la reconnaissance de la ville historique
en tant que patrimoine a été provoquée par la transformation de l’espace urbain,
bouleversements provoqués par la révolution industrielle tels que le bouleversement du milieu
traditionnel, l’émergence d’autres échelles de viaire et de parcellaire. C’est par contraste que

33
F.CHAOY, Allégorie du patrimoine, édition du seuil, Paris 1992, p135
34
BOUSSERAK Malika, op cit, p 19
35
F.CHAOY , op cit, p 137
36
BOUSSERAK Malika, op cit, p19
37
Idem
19
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
la ville ancienne devient objet d’investigation et d’études qui a conduit à l’apparition d’une
nouvelle discipline que Cerda appela urbanisme. »38

En effet, la notion de patrimoine urbain historique comme l’indique F.CHAOY « s’est


constituée à contre-courant du processus d’urbanisation dominant. »39 Qui s’attaché à détruire
les ensembles historiques, Cette notion est illustré par F.CHAOY sous forme de trois
approche : mémorielle, historique et historiale.

1. La tendance mémorielle :
C’est une approche relative à la mémoire, apparue en Angleterre dès le début des
années 1860 sous la plume de J.RUSSKIN et un peu plus tard W.MORRIS, cette tendance
considère les ensembles historiques au même titre que les édifices individuels de l’héritage
historique à préserver, « c’est la ville entière qui semble joué le rôle d’un monument
historique. La ville a joué le rôle mémorial de monuments préalablement non élevés à cette
fin et comme tout établissement collectif traditionnel du monde, elle a le pouvoir d’enraciner
ses habitants dans l’espace et le temps »40
RUSKIN dans son approche n’était pas contre la modernité car « dans ses idées ne
condamne pas la civilisation contemporaine car le progrès technique conditionne la
production du bâti mais sans la qualité esthétique. Alors il se propose de chercher une voie
d’une création contemporaine qui répond aux demandes originales d’une civilisation sous le
coup d’une complète transformation technique, économique et sociale. L’analyse rationnelle
des grands systèmes architecturaux et urbains permet de découvrir les principes qui restent
immuables appliqués de manière diverse dans des civilisations différentes et permettent
d’élaborer un nouveau système selon les conditions historiques actuelles. »41

2. La tendance historique :
C’est une approche relative à l’histoire, « cette tendance considère la ville historique
comme un lieu où l’on peut dispenser un savoir. Cette tendance est largement expliquée dans
l’oeuvre de l’architecte et l’historien C. SITTE, vers le milieu du 19ème siècle. Dans sa théorie,
la ville industrielle apparaît comme un objet appartenant au passé, vision opposée à celle de
RUSKIN et à celle d’HAUSMANN »42, C.SITTE voit que la ville préindustrielle apparaît

38
BOUSSERAK Malika, op cit, p19
39
F.CHAOY, Allégorie du patrimoine, édition du seuil, Paris 1992, p139
40
BOUSSERAK Malika, op cit , p20
41
Ibidem
42
BOUSSERAK Malika, op cit , p21
20
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
comme objet du passé qui fournit des enseignements, et elle est perçue comme un objet rare,
fragile, précieux pour l'art et l'histoire.

3. La tendance historial :
C’est la dernière approche qui adopte une nouvelle vision sur le patrimoine urbain
« Celle-ci se propose le dépassement des deux précédentes, elle est apparue dans l’œuvre de
GIOVANNONI G. (l873-1943) qui accorde la valeur d’usage et la valeur muséale
simultanément aux ensembles urbains en les intégrant dans la conception générale de
l’aménagement territorial. GIOVANNONI était le premier à avoir désigné, d’une manière
systématique, la ville historique par patrimoine urbain. Il adopte une attitude prospective et
mesure le rôle des techniques nouvelles existantes dans la ville. »43
F. CHOAY ajoute de son côté que « pour GIOVANNONI, les villes historiques à
l’intérieur de la nouvelle dimension de la ville et de la société de communication multipolaire
(à son époque, elle ne l’était pas comme aujourd’hui), peuvent retrouver leur actualités, ils
sont considérés comme des unités de vie quotidiennes sans antécédents, sous forme de
fragment et de noyaux, leur échelle les rend aptes à cette fonction. Par ailleurs, par
l’attribution d’activités compatibles avec leur morphologie, ces tissus urbains anciens
retrouveront leur valeur d’usage en plus des valeurs historiques, vu qu’ils sont considérés
comme des monuments et des œuvres d’art, d’histoire et pédagogiques quand ils peuvent
servir de catalyseur pour l’invention de nouvelles configurations spatiales »44.
Par la suite vient le premier congrès international des architectes et techniciens des
monuments historiques d’Athènes 1931 pour la protection et la conservation des monuments
d'art et d'histoire, juste après le congrès international en 1957 à Paris, des architectes et des
techniciens des monuments et des sites historique a été établie pour la restauration des
monuments.
En 1962 la loi de MALRAUX fait son apparition en France, elle reste la plus célèbre
des mesures prises en faveur du patrimoine dans les années 60 pour la conservation muséale
des secteurs sauvegardés sans prévoir des interventions et en prévoyant des mesures
juridiques de protection. Un premier pas dans l’internationalisation des concepts patrimoniaux
intervient en 1964 avec la signature de la charte de Venise 1964 ainsi que plusieurs chartes et
conventions se sont succédé après comme nous l'avant citer précédemment.

43
Idem, p22
44
CHOAY F, op. cit, p 153.
21
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
C’est ainsi que s’est développée la notion de patrimoine urbain, qui considère que
l’intérêt historique, esthétique et culturel de nombreuses villes ne peut être réduit à la seule
présence d’éléments remarquables mais demeure dans l’harmonie et la qualité de l’ensemble
des édifices et des espaces qui le composent.

3. LES OUTILS ET LES INSTRUMENTS DE SAUVEGARDE DES VILLES HISTORIQUES :

3.1. NOTION DE SAUVEGARDE :

- la sauvegarde : La sauvegarde ne s’impose que quand le patrimoine est perçu


comme une ressource ayant une valeur, dans le cas de la ville historique, cette valeur dispose
de différentes dimensions : culturelles, sociales, économiques, politiques, qui se développent
à travers le temps et qui varient selon les différentes couches historiques. Conformément à la
recommandation de Varsovie-Nairobi45 la sauvegarde est définie comme étant l’identification,
la protection, la conservation, la réhabilitation, l’entretien et la revitalisation des ensembles
historiques ou traditionnels et de leur environnement. Aussi selon les principes de la Valette :
« la sauvegarde des villes et ensembles historiques et de leurs abords comprend les procédures
nécessaires à leur protection, conservation, mise en valeur et à leur gestion, ainsi qu'à leur
développement cohérent et adaptation harmonieuse à la vie contemporaine ».
Cependant, l’objectif de la sauvegarde n’est pas seulement un résultat que l’on peut
atteindre d'une façon déterminée ou un but en soi, mais c’est un processus de plusieurs
méthodes de conservation et de réhabilitation qui répondent à diverses exigences afin de
pouvoir améliorer le cadre de vie de la population, valoriser les éléments structurants de la
ville historique qui forme son identité.
- Le secteur sauvegardé : Des lois spécifiques à la protection des ensembles urbains
ont été mises en place dans plusieurs pays parmi eux la France avec les secteurs sauvegardés
issus de la loi Malraux et leur « Plan de sauvegarde et de Mise en Valeur ». Quelques villes
aussi au niveau international et qui sont inscrites sur la liste du patrimoine Mondial de
l’Unesco sont également tenues d’établir un plan de sauvegarde et de gestion de l’ensemble
protégé.

45
Cette recommandation a été adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO réunie à
Nairobi en novembre 1976.
22
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
3.2. LES OUTILS ET LES INSTRUMENTS DE SAUVEGARDE :
L’architecte urbaniste Danièle Pini46 a mis en évidence trois catégories fondamentales
d’instruments techniques pour la sauvegarde à savoir les plans, les programmes et les projets
complexes, les projets d'intervention ponctuels.
 Les « plans de sauvegarde » concernent des secteurs urbains plus ou moins étendus ou
parfois l'ensemble de la ville historique. Normalement ils identifient le patrimoine urbain
à sauvegarder par des « périmètres » et/ou par un zonage du tissu en fonction de sa valeur
historique et des différents degrés d'intégrité. De même, ils définissent les transformations
admissibles ou interdites pour chaque unité significative du tissu (de la parcelle à l'îlot, à
l'ensemble urbain) et/ou pour les différents éléments structurant la trame urbaine (les
espaces publics, les espaces verts, la voirie, etc.). Dans certains pays, les mêmes fonctions
de sauvegarde sont assurées par les « plans d'urbanisme » qui peuvent également définir
les périmètres à protéger, le zonage et les modalités d'intervention admissibles jusqu'au
détail de la parcelle, comme c'est le cas dans certaines régions italiennes. En tout cas, un «
plan » ayant ces caractéristiques est opposable aux tiers, et son établissement et son
approbation sont évidemment du ressort des pouvoirs publics (selon les cas et les pays :
l'Etat ou les collectivités locales) : de ce fait, le « plan » est un document ayant notamment
une valeur administrative, et normalement constitue la base juridique pour l'octroi des «
permis de construire ». Il est à souligner que les « plans » - que ce soit des « plans de
sauvegarde » ou des « plans d'urbanisme » ne sont pas nécessairement intégrés par des «
programmes d'opérations» échelonnés dans le temps ou par une identification des
ressources financières qui sont nécessaires à la réalisation des interventions admises ou
souhaitées : ils fixent les objectifs à atteindre par la sauvegarde et donnent les règles à
respecter de manière impérative et/ou les orientations concernant les modes d'intervention
par les différents acteurs urbains, qu'ils soient publics ou privés.
 Des « programmes » et «projets complexes» peuvent viser la sauvegarde et la
valorisation de certaines parties ou certains éléments patrimoniaux de la ville historique,
avec des objectifs multiples, sectoriels ou intégrés, mais bien délimités, tels que la
résorption de l'habitat insalubre, le développement du tourisme culturel ou autre. C'est le
cas des certains « projets » de la Banque Mondiale ou de la coopération internationale où
l'identification du patrimoine à sauvegarder et valoriser est liée, d'une part, aux ressources

46
Danièle Pini, « Concepts, critères et instruments de la sauvegarde » in Patrimoine et développement durable
dans les villes historiques du Maghreb contemporain, Enjeux, diagnostics et recommandations, Rapport final de
la rencontre « Fès 2003 », Bureau de l’Unesco à Rabat, 2004
23
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
disponibles et mobilisables et, d'autre part, à la mise en place d'une stratégie d'intervention
échelonnée dans le temps (normalement le court et moyen terme). Ces « programmes »
ou « projets » identifient normalement une série d'« actions » qui s'inscrivent dans une
stratégie ; ils sont lancés par le secteur public, mais ils envisagent à différents degrés un
partenariat avec le secteur privé. Dans certains cas spécifiques ils peuvent acquérir un
caractère normatif général, mais normalement, il s'agit d'opérations qui déterminent un
cadre de référence pour les pratiques urbaines successives.
 Les projets d'intervention sur les éléments ponctuels du patrimoine : il s'agit de la
catégorie d'instruments la plus diversifiée et qui concerne non seulement les opérations'
sur le patrimoine « classé » mais, en l'occurrence, toute opération à l'intérieur du «
périmètre » sauvegardé (donc patrimoine classé ou non classé). Il s'agit normalement
d'opérations ponctuelles, décidées et réalisées par un maître d'ouvrage, qu'il soit public ou
privé, avec un échéancier et des ressources identifiées au préalable. Qu'il s'agisse de
grands projets ou d'interventions très modestes, ils concernent des opérations avec des
objectifs délimités, mais qui se répercutent sur le contexte avec des effets positifs ou
négatifs dans le processus de sauvegarde.
Il est important de prendre en considération « le plan » comme outils fondamentale de
toute politique de sauvegarde de la ville historique, en outre l’élaboration de ce plan
comprend plusieurs opérations c’est pourquoi cette démarche peut parfois être lourde et très
longue.

3.3. LES EXEMPLES DES OUTILS ET DES INSTRUMENTS DE SAUVEGARDE :


Le choix de la France en tant qu’exemple est du fait qu’elle constitue une référence de
premier ordre pour l’Algérie en matière de prise en charge du patrimoine pour des raisons
historiques, sa législation a été reconduite, adapté au contexte algérien dans sa forme et son
contenu.

3.3.1 Les instruments et outils de sauvegarde en France:

Afin d’assurer la protection et la mise en valeur du patrimoine, devenu aujourd’hui un


concept évolutif qui comprend plusieurs facettes. La législation française a adopté plusieurs
textes de protection à diverses époques débutant par la protection du monument47 ensuite la
protection des sites48, plus tardivement le législateur va s’attacher à considérer le patrimoine

47
La première forme de patrimoine à avoir fait l’objet de mesures de protection est le patrimoine culturel
immobilier apparu dès 1810
48
La première législation sur les sites date du 21avril 1906.
24
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
du point de vue de son contexte local ainsi la loi « Malraux » du 4 août 1962 sur les secteurs
sauvegardés isole le patrimoine à l’échelle de la ville il s’agit alors de mettre en valeur ce
dernier, à la fois dans sa dimension artistique, historique et urbaine. Jusque-là la compétence
formelle appartient en toute hypothèse à l’autorité étatique.

Avec Le projet de création de ZPPAUP49 on est passé à une initiative exclusivement


communale il en résulte donc une prédominance de la place accordée au pouvoir local à
travers toute la procédure. En effet, le principe de décentralisation est pris en considération
dans les réformes législatives récentes tout en conservant une ligne de conduite nationale
permettant d’assurer une certaine stabilité.
3.3.1.1 Le Secteur sauvegardé :
Un secteur sauvegardé est une zone urbaine soumise à des règles particulières en
raison de son « caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la
restauration et la mise en valeur de tout ou partie d'un ensemble d'immeubles bâtis ou non50 ».
En 1962, la loi dite Malraux51 instaure les secteurs sauvegardés, qui étendent aux
ensembles urbains historiques la notion de patrimoine, d’après l’Art1 de cette loi, des secteurs
dits « secteurs sauvegardés » lorsque ceux-ci présentent un caractère historique, esthétique ou
de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d’un
ensemble d’immeubles, peuvent être créés et délimités :
- Par arrêté conjoint du ministre des affaires culturelles et du ministre de la construction,
sur avis favorable ou sur proposition de la ou des communes intéressées.
- Par décret en conseil d’état en cas d’avis défavorable de là ou d’une communes
intéressées.
Dans les secteurs sauvegardés, il est établi, par décret en conseil d’état, un plan permanent de
sauvegarde et de mise en valeur.
Deux objectifs principaux ont présidé à la promulgation de cette loi :
- éviter la disparition ou une atteinte irréversible aux quartiers historiques en instituant
des mesures juridiques de protection.
- requalifier le patrimoine historique, architectural et urbain et moderniser les logements
anciens pour assurer une qualité d’occupation conforme au mode de vie contemporain au
moyen de mécanismes spécifiques d’intervention opérationnelle.

49
Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager.
50
Code de l'urbanisme, art. L. 313-1 (France)
51
La loi n° 62-903 du 4 août 1962 complétant la législation sur la protection du patrimoine historique et
esthétique de la France et tendant à faciliter la restauration immobilière, dite loi Malraux.
25
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
 CAS DE SECTEUR SAUVEGARDE DE VIEUX LYON :
Le site historique de Lyon date de plus de deux mille ans d’occupation, un territoire
qui a gardé des traces permanentes et continues des périodes qui ont marqué son histoire, le
développement urbain de la ville est exceptionnel : sa position géographique, entre deux
collines au confluent de deux fleuves, les quartiers construits sur une étroite bande de terre
s'accrochent aux pentes, un mode de vie caractéristique issue de sa population marchande et
bourgeoise suivant le fonctionnement des trois quartiers qui le compose (Saint-Paul au Nord,
Saint-Georges au Sud ,Saint-Jean entre les deux autres).
Après avoir échappé à des démolitions inconsidérées le Vieux Lyon est devenu le
premier secteur sauvegardé en France en mai 1964 grâce à la loi Malraux et la prise de
conscience collective des habitants à leur patrimoine et à l’envie de préserver l’identité de leur
ville. Par la suite en 1998, le site historique de Lyon est inscrit au Patrimoine Mondial de
l'Unesco.

Figure 2 : le périmètre de site historique de Lyon inscrit au


Figure 1 : vue sur le site historique de Lyon patrimoine mondial de l’UNESCO en 1998
Source : Google image Source : diagnostic patrimonial et environnemental département du
Rhône – juin2016.

 Les critères d’inscription sur la liste du patrimoine mondial en 199852 :


- taille du site historique : 450 ha
- justifications :
 critère ii : Lyon représente un témoignage exceptionnel de la continuité de
l’installation urbaine sur plus de deux millénaires, sur un site à l’énorme signification
commerciale et stratégique, où des traditions culturelles en provenance de diverses régions

52
Maxime DELAYER, des sites historiques inscrits par l’Unesco et leurs politiques patrimoniales l’exemple de
porto, de Lyon et de Vérone, thèse pour obtention de doctorat en Géographie et Aménagement de l’Université de
Lyon, octobre 2007, planche 9
26
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
de l’Europe ont fusionné pour donner naissance à une communauté homogène et
vigoureuse.
 Critère iv : de par la manière particulière dont elle s’est développée dans l’espace,
Lyon illustre de manière exceptionnelle les progrès de l’évolution de la conception
architecturale et de l’urbanisme au fil des siècles.
- population en 2000 : 101 830 habitants.
- évolution de la population depuis 1960 : - 72 %

Figure 3 : le secteur sauvegarder du vieux-Lyon


Source : diagnostic patrimonial et environnemental département du Rhône –
juin2016.

 Les objectifs et les axes de travail53 :


- Favoriser la qualité de vie de chacun et l’adapter aux contraintes actuelles dans le
respect de la sauvegarde du patrimoine.
- Aider à l’entretien et la mise en valeur de l’habitat dans le respect du patrimoine.
- Requalifier les espaces publics partagés : rues, places, jardins.
- Améliorer la sécurité et la propreté du quartier pour en accroître l’attractivité.
 L’aménagement de l’espace public comme outils de préservation de
patrimoine :
Tout aménagement temporaire du domaine public est une responsabilité, il participe de
cette identité et peut valoriser ou dévaloriser le site historique. D’où les trois principes
fondamentaux pour cette aménagement54 :

53
Une Charte pour valoriser l’occupation de l’espace public, vivre ensemble dans le vieux lyon, 08/12/2003
http://www.chodevan.fr/chauffage/lisa-
ressources/chodevan/userfiles/fichiers/charte_vieuxlyon_occupation_pub.pdf (consulter le 10/03/2017)
54
Une Charte pour valoriser l’occupation de l’espace public, vivre ensemble dans le vieux lyon, 08/12/2003.
27
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
- L’aménagement est un projet d’ensemble qui met en relation les éléments : en façade, en
volume (terrasses, contre-terrasses, étalages), en mobilier.
- Ce projet combine formes, matériaux et couleurs selon un style : harmonie ou contraste,
complémentarité ou opposition, différence ou répétition.
- La sobriété du style d’aménagement met en valeur l’architecture et l’espace urbain.
- Chaque choix d’aménagement limite la quantité d’objets remplissant la rue ou la place.
- La finesse et la légèreté des installations libèrent les bâtiments et les perspectives
urbaines.
- Les matériaux naturels, non polluants, non bruyants, durables et d’entretien agréable sont
utilisés.
- Un seul type de mobilier par terrasse.
- Pas plus de 5 couleurs pour l’ensemble y compris la couleur de la matière.
- Des matières sobres : bois naturel, métal verni ou laqué,
- textile monochrome.
- Un seul type de végétation le long de la rue : buis taillé ou arbustes
- à fleurs. Le choix de la végétation se réfère au plan de végétalisation
- de la Ville de Lyon.
- Un seul type de végétation perpendiculaire à la façade si besoin :
- ripisylve (joncs, cannes, bambous, plantes étroites).
- Des typographies avec polices sans jambage sur stores
- ou enseignes.

3.3.1.2 La Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager


(Z.P.P.A.U.P) :
 La politique de décentralisation55 : Les mesures adoptées à partir de 1981
« les lois Defferre »56revêtent une ampleur sans précédent depuis le début du XIXème siècle.
Il s’agit de créer un "choc psychologique" afin de réduire les résistances à un bouleversement
qui poursuit trois objectifs : rapprocher les citoyens des centres de décision, responsabiliser
les autorités élues et leur donner de nouvelles compétences, favoriser le développement des
initiatives locales.
La politique de décentralisation engagée en 1981 repose sur trois grands principes :

55
http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/decentralisation/lois-defferre/ (consulter le 10/03/2017)
56
La loi n°56-619 du 23 juin 1956 mesures propres à assurer l'évolution des territoires relevant du ministère de
la France d'outre-mer, journal officiel de république française, p 05782.
28
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
- l’absence de tutelle d’une collectivité sur une autre,
- le maintien des différentes structures d’administration locale existantes,
- la compensation financière des transferts de compétences.

 Naissance de la Z.P.P.A.U.P :
La Zone de Protection du Patrimoine Architectural et Urbain, est une servitude
d’utilité publique, institué autour des monuments historiques et sites classés. Créée par la loi
du 7 janvier 198357 relative à la répartition des compétences entre les communes, les
départements, les régions et l’Etat. Cette dernière a vu son intitulé complété par le mot
"paysager" par la loi n° 93-24 du 8 janvier 199358. Elle est créée et délimitée, après enquête
publique, par un arrêté du préfet de région avec l'accord de la commune et après avis de la
Commission régionale du patrimoine et des sites. Elle permet d’assurer une protection du
patrimoine historique, architectural, urbain et paysager adaptée à l’espace à protéger.
 La différence entre un secteur sauvegardé et la Z.P.P.A.U.P :
- Ils ne sont pas des documents de même nature : les Z.P.P.A.U.P est une servitude
d'utilité publique et le plan de sauvegarde est un document d'urbanisme.
- Une Z.P.P.A.U.P. et un plan de sauvegarde et de mise en valeur ne peuvent se
superposer mais ils peuvent en revanche être contigus.
- La procédure de création d’un secteur sauvegardé est plus lourde, et est mise en œuvre
plus exceptionnellement que celle de création d’une ZPPAUP.
- La Z.P.P.A.U.P. n'a pour objet que de s'attacher à la préservation des ensembles
d'intérêt architectural urbain et paysager, alors que le P.S.M.V permet en un seul document
d'appréhender tous les problèmes d'urbanisme dans le secteur considéré59.

 LE CAS DE LA ZPPAUP DES PENTES DE LA CROIX-ROUSSE A Lyon :


Les Pentes de la Croix-Rousse dispose d’une zone de protection du patrimoine
architectural urbain créée le 25 juillet 1994 par arrêté du Préfet de Région et transformée en
zone de Protection du Paysage Architectural Urbain et Paysager le 13 mars 2000 à l’occasion
de la révision du document après six années de fonctionnement.

57
Les articles 70 à 72 de la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983, journal officiel du 09 janvier 1983 et rectifiée le 6 mars
1983.
58
La loi n° 93-24 du 8 janvier 1993, article 6, journal officiel du 09 janvier 1933.
59
Circulaire n° 8545 du 1er juillet 1985 relative aux zones de protection du patrimoine architectural et
Urbain.
29
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
La ZPPAUP crée des servitudes de protection sous forme de prescriptions établies en
neuf articles et qui s’articulent autour des cinq thèmes60 suivants :
 l’archéologie (article1).
 la protection et la mise en valeur des immeubles existants (articles 2 et 3).
 La reconstitution du tissu urbain :les nouvelles constructions (article 4)
Les prescriptions particulières pour le paysage urbain (articles 5 et 6) enfin Les espaces
extérieurs (articles 7, 8 et 9).

Figure 4 : Vue des Pentes de la Croix Rousse


source : google image

Figure 5 : La Z.P.P.A.U.P des Pentes de la Croix Rousse


source : diagnostic patrimonial et environnemental
département du Rhône – juin2016.

60
Agence d'Urbanisme pour le Développement de l'Agglomération Lyonnaise, ZPPAUP des pentes de la croix
rousse, Révision n°1 - Règlement – janvier 2000. P3
30
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
Dans ce cas la ZPPAUP des Pentes de la Croix Rousse a pour mission d’assurer la
protection des zones périphériques du secteur sauvegardé du Vieux-Lyon61. En effet, ce
document est l’un des témoins importants ayant permis à la ville de Lyon de signifier la
volonté de protection de son patrimoine urbain et de sa valorisation.

3.3.1.3 L’Aires de mise en Valeur de l'Architecture et du Patrimoine:


Le passage du Z.P.P.A.U.P à l’A.V.A.P se fait par l’apparition de l'article 28 de la loi
du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement dite "la loi Grenelle 2"62
, qui crée un nouveau type de périmètre de protection du patrimoine appelé à se substituer aux
ZPPAUP dans un délai de cinq ans : les aires de mise en valeur de l'architecture et du
patrimoine (AVAP)63.
Les principes fondamentaux des AVAP demeurent les mêmes que ceux des ZPPAUP,
la continuité des procédures s'observe à plusieurs égards : les AVAP comme les ZPPAUP
sont des servitudes d'utilité publique, L'instrument est toujours entre les mains de la
commune. Sauf que la différence entre eux réside dans les enjeux environnementaux tel que :
- Le dispositif de création d’une AVAP devient plus participatif : A)- Concertation avec
la population, les associations... B)-Consultation de la Commission Régionale du
Patrimoine et des Sites (CRPS) avant et non plus après enquête publique C)- Création
d’une instance consultative locale.
- La gestion des espaces patrimoniaux doit s’ouvrir aux préoccupations du
développement durable (gestion optimale du foncier, économies d’énergies,...).
- L’AVAP devra être cohérente avec le Plan Local d’Urbanisme (PLU).
- Les abords de monuments historiques (rayon de protection de 500m) sont suspendus
dans le périmètre d’une AVAP, au-delà, ils perdurent.
- Simplification du régime des recours devant le Préfet de région 64.

61
Marine CHOUQUET, les périmètres patrimoniaux, master II Droit de l’urbanisme, de la construction et de
l’immobilier, université Montesquieu – Bordeaux IV, p 37.
62
Loi n˚ 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement, est la loi française qui
complète, applique et territorialise une loi dite « Loi Grenelle I » précédemment adoptée en octobre 2008 et
validée le 11 février 2009.
63
Pascal PLANCHET, colloque « Une nouvelle gouvernance pour la gestion du patrimoine architectural et
paysager français : des ZPPAUP aux AVAP du Grenelle II » - Université d’Angers - Faculté de droit (Centre
Jean Bodin) - 10 et 11 février 2011- Actes sous la direction d’Arnaud de LAJARTRE, maître de conférences en
droit public
64
http://www.cantal.gouv.fr/de-la-zppaup-a-l-avap-a2490.html (consulter le 26/03/2017)
31
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
La diversité des outils de protections que contient la législation française peut être
considérée comme un atout de préservation de son patrimoine, grâce à la complémentarité qui
se trouve entre les différents outils patrimoniaux. Ces législations ont connu plusieurs
modifications la plus pertinente à avoir touché le droit du patrimoine est la décentralisation,
cependant il est clair que pour avoir une bonne maitrise et une bonne gestion du patrimoine
urbain ancien, il faut impérativement que le besoin émane des collectivités locales qui sont les
seules à connaitre et à apprécier leur patrimoine à sa juste valeur. Ainsi assurer la durée de vie
de ce dernier.
3.3.2 Les instruments et outils de sauvegarde en Algérie :
L’Algérie est un pays qui dispose d’une richesse patrimoniale immense quelle sois
architecturale ou urbanistique, cette héritage varié est formé par un mélange de diverses
cultures, d’abord berbère, ensuite romaine, puis ottomane, arabo-musulmane et enfin
française. Cette variété affirme l’identité de ce pays.
L’intérêt envers cet immense patrimoine historique et la mise en place d’une politique
patrimoniale convenable est tardive, elle date de début des années 1990.
Cependant, la promulgation de la loi 98-0465 relative à la protection du patrimoine
culturel et sa prise en charge, est l'aboutissement d'une réflexion entreprise depuis plusieurs
années pour la mise en place d'une législation algérienne afin de prendre en charge les
différents aspects de la gestion de cet héritage. L’identification des sites à classer se fait
suivant différentes valeur ce qui rend cette action lourde et parfois lente, en effet plus de 500
sites classés patrimoine national, avec 07 classés patrimoine mondial : Le Tassili, Tipaza,
Djamila, Qualaâ des Beni Hamad, Vallée du M'zab et Casbah d'Alger.

Figure 6 : les sept sites en Algérie classé patrimoine mondial


Source : internet

65
Loi n° 98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel.
32
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
Parmi les textes de cette loi on cite que les secteurs sauvegardés « sont érigés en
secteurs sauvegardés, les ensembles immobiliers urbains ou ruraux tels que les casbahs,
médinas, ksour, villages et agglomérations traditionnelles caractérisées par leur homogénéité
et leur unité architecturale et esthétique, présentant un intérêt historique, architectural,
artistique ou traditionnel de nature à en justifier la protection, la restauration, la réhabilitation
et la mise en valeur. »66
« Les secteurs sauvegardés sont créés et délimités par décret pris sur rapport conjoint
des Ministres chargés de la culture, de l’intérieur, des collectivités locales et de
l’environnement de l’urbanisme et de l’architecture.»67
3.3.2.1 Le plan de sauvegarde68 : (Plan permanent de sauvegarde et de mise en
valeur du secteur sauvegardé)
Les secteurs sauvegardés sont dotés d’un plan permanent de sauvegarde et de mise en
valeur tenant lieu de plan d’occupation des sols69.
Dans le respect des dispositions du plan directeur d’aménagement et d’urbanisme, le
plan permanant de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés par abréviation
(PPSMVSS) fixe, pour les ensembles immobiliers urbains ou ruraux érigés en secteurs
sauvegardés, les règles générales et les servitudes d’utilisation des sols qui doivent comporter
l’indication des immeubles qui ne doivent pas faire l’objet de démolition ou de modification
ou dont la démolition ou la modification seraient imposées. Il fixe également les conditions
architecturales selon lesquelles est assurée la conservation des immeubles et du cadre urbain.
Le PPSMVSS édicte les mesures particulières de protection ; notamment celles relatives aux
biens culturels immobiliers inscrits sur l’inventaire supplémentaire, en instance de classement
ou classés, situés dans le secteur sauvegardé.

 CAS DE PLAN DE SAUVEGARDE DE LA CASBAH D’ALGER :


« Elle est unique. Elle n’a pas sa pareille. Aucune autre n’a à la fois cette orientation,
cette position, ce climat, cette précise architecture.»70
Situé sur la coté méditerranéenne, la Casbah d’Alger a fait face à plusieurs
occupations, d’abord par les phéniciens dès le VIe siècle avant notre ère71, ensuite par les

66
Article 41 de la loi n° 98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998 relative à la protection du
patrimoine culturel, chapitre III.
67
Idem, article 42.
68
Pour plus d’information, voir : « Décret exécutif n° 03-324 du 09 chàabane 1424 correspondant au 05 octobre
2003 portant modalité d’établissement du plan permanant de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs
sauvegardés (PPSMVSS).
69
Article 43 de la loi 98.04, chapitre III.
70
André Ravereau, La Casbah d’Alger, et le site créa la ville. Ed. Sindbad. Paris.
33
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
ème
romains après la chute de Carthage 146 AV. JC, puis les arabo-musulman au X siècle,
ensuite par les ottomans après la chute de Grenade en 1492 et au final les colons français dès
1830. La stratification de ses diverses cultures a fait de la Casbah d’Alger un exemple
significatif d’une ville riche en histoire.
En Novembre 1991 la Casbah d’Alger est enregistrée sur la liste du patrimoine
national et en Août 1992 comme patrimoine mondial de l’UNESCO, mais ce n’est qu’en Juin
1998 avec l’avènement de la loi 98/04 relative à la protection du patrimoine que la notion de
secteur sauvegardé est née. pourtant il faudra attendre Octobre 2003 pour que soit promulgué
le décret exécutif n° 3/324 relatif aux modalités d’établissement du plan permanent de
sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés, et enfin en l’an 2005 avec la
promulgation de décret exécutif n˚ 05.173 portant création et délimitation de secteur
sauvegardé la Casbah d’Alger. Le plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur a été
adopté par le gouvernement en février 2012.
 Les limites du plan permanant de sauvegarde :
Les limites sont définies par
le décret exécutif N°05.173 du 30
Rabie el Aouel 1426 correspondant
au 09 mai 2005 portant création et
délimitation du secteur sauvegardé
la «Casbah d’Alger », comme suit :
- Au nord, dans l’axe par la
rampe Louni Arezki et la rue
Oudelha Mohamed.
- A l’est : contournant
Figure 7 : Limites du secteur sauvegardé de la Casbah d'Alger
l’Amirauté et la jetée Kheir-Eddine . Source : (CNERU-2008)

- Au sud, englobant le môle El Djefna (quai n° 7) et parcourant dans l’axe les rues
successives suivantes : Azzouz Ben Bachir, Bakel Saïd, Bône, Debbih Cherif ; rejoignant le
Bastion sud-ouest de la caserne Ali Khodja .
- A l’ouest, longeant la rue Boualem Bengana.

 Objectifs du plan permanant de sauvegarde72 :

71
http://whc.unesco.org/fr/list/565/ (consulter le 16/03/2017).
72
Les données ont étaient prises du document « Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur
sauvegardé de la casbah d’Alger .CNERU - septembre 2008.
34
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
Le PPSMVSS a pour but de fixer :
- Les règles générales et les servitudes d’utilisation des sols.
- Les conditions architecturales selon lesquelles sont assurées la conservation des
immeubles et du cadre bâti.
- Les mesures particulaires de protection, notamment celles relatives aux biens culturels
immobiliers protégés et situés dans le secteur sauvegardé.
- Parallèlement il reforme un cadre de vie, favorise le développement économique qui
est une garantie de la vitalité du site et lutte contre les inégalités.
 Contenu et orientations de plan permanant de sauvegarde de la Casbah
d’Alger : Les documents graphiques sont accompagnés de textes explicatifs et de
manuel référencés73.

Contenu de plan
permanent de
sauvegarde

Rapport de Annexes et
Réglement supports
présentation
graphiques

met en évidence l'état Fixe les régles


Font apparaitre les
actuel des valeurs générale d'utilisation
conditions fixées dans
architecturales, des sols et les
le réglement.
urbaines et sociales. servitudes.

Schéma 1: contenu du plan permanent de sauvegarde (élaborer par auteur)

Bien que la casbah d’Alger soit classé patrimoine national et mondial grâce à ses
valeurs historiques, architecturales et urbanistiques incontestable, depuis plus d’une vingtaine
d’années, et avec l’élaboration de du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur, le

73
Les données ont étaient prises du document « Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur
sauvegardé de la casbah d’Alger .CNERU - septembre 2008.
35
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
phénomène de dégradation et d’abondant de la médina n’est pas totalement écarté. De ce fait
la sauvegarde de la casbah ne dépend pas de la promulgation des lois de protection, ni d’une
démarche de sauvegarde, encore moins d'un manque de financement, mais d'une volonté
politique clairement établie et surtout bien appliqué et d’une sensibilisation publique envers
ce patrimoine remarquable.
Le PPSMVSS ne concerne alors que les sites érigés en secteurs sauvegardés et ne
s’intéresse donc pas aux sites anciens non classé même s’ils contiennent des qualités
reconnues.
3.3.2.2 Les instruments d’aménagement et d’urbanisme :
Le POS et le PDAU sont des instruments qui ont été promulgués par la loi n° 90-29 du
1er décembre 1990 relative à l'aménagement et l'urbanisme74, visant à fixer les orientations
fondamentales d'aménagement des territoires intéressés et à déterminer les prévisions et les
règles d'urbanisme.
 Le Plan Directeur d’Aménagement Urbain (PDAU) :
Le plan directeur d'aménagement et d'urbanisme est un instrument de planification
spatiale et de gestion urbaine. Il fixe les orientations fondamentales de l'aménagement du
territoire, de la ou des communes concernées en tenant compte des schémas d'aménagement et
plans de développement. Il définit les termes de référence du plan d'occupation des sols 75. Il a
pour objectif :
La rationalisation de l'utilisation des espaces urbains et périurbains.
La mise en place d'une urbanisation protectrice et préventive: Protectrice des
périmètres sensibles, des sites (naturels ou culturels) et des paysages, et préventive des risques
naturels pour les établissements humains (inondations, glissements de terrain...).
La réalisation de l'intérêt général: Par la programmation des équipements collectifs
et des infrastructures et l'identification des terrains nécessaires à leur localisation.
La prévision de l'urbanisation futur ainsi que ces règles76.
 Le plan d'occupation des sols77 :

74
la loi n° 90-29 du 1er décembre 1990 a été modifiée et complétée par la Loi n°04-05 du 14 août 2004 relative
à l'aménagement et l'urbanisme.et l’aménagement du territoire, et complétée par les décrets exécutifs N° 91-177
et 91-178 du 28 mai 1991 fixant respectivement les procédures d’élaboration et d’approbation du PDAU et du
POS.
75
Article 16 de la loi n° 90-29 du 1er décembre 1990 relative à l'aménagement et l'urbanisme.
76
Madina FOUKROUN, Un dispositif de la gestion urbaine du patrimoine bâti ancien non classé cas de la rue
Larbi Ben M’hidi à Alger, mémoire de magistère, EPAU, juin 2012 p65.
77
Idem, p70.
36
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
Le Plan d’occupation des sols est un instrument d’urbanisme, il est établi
conformément à la loi n°90-29, qui fixe de façon détaillée les règles générales et servitudes
d’utilisation du sol et de construction, qui peuvent notamment comporter l’interdiction de
bâtir, dans le respect des dispositions du plan directeur d’aménagement et d’urbanisme
(P.D.A.U.).
Dans la législation algérienne, le P.O.S. proprement dit, n'a pas exister
réglementairement avant 1990, de graves lacunes apparaissaient dans la maîtrise de
l'aménagement de détail.
Il a pour but de :
- planifier et organiser l’utilisation de l’espace.
- élaborer des règles du droit de construire.
- prévoir les interventions futures et définir les règles pour l’utilisation et
l’occupation du sol.
- assurer la qualité architecturale et urbaine et permettre la protection des zones
destinées à une urbanisation future.
- fixer dans le détail les contraintes d'occupation des sols concernant :
• les activités.
• les conditions de construction des parcelles.
• les principales caractéristiques de la forme urbaine.
• les droits de construire appliqués (C.O.S. et C.E.S.).

 Exemple de centre historique de la ville de Médéa :


La ville de Médéa comme toutes les villes algériennes dispose d’un plan directeur
d’aménagement et d’urbanisme qui définit les intentions d'aménagement applicables aux
diverses parties de son territoire ainsi que le cadre normatif qui découlent des grandes
orientations d'aménagement retenues. Le centre historique de Médéa qui est un témoignage de
la profondeur historique de la ville qui a gardé l'héritage des civilisations qui se sont succédé
depuis la période romaine, l'arrivée des almoravides, la domination ottomane jusqu'à
l'occupation française, possède un plan d’occupation de sol qui contient trois phases78 ;
diagnostic de l’état de fait afin de dégager les contraintes et les potentialités et les directives
d’aménagement, aussi un plan d’aménagement selon un programme retenu de la 1er phase, et
enfin la mise au point du règlement d’urbanisme.

78
Document d’URBAB, pos21, élaboré en avril 2002
37
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
Malgré l’élaboration finale du POS en 2002 la vieille ville n’a cessé d’être
marginalisée au point où elle ne représente actuellement qu’un tissu vétuste et mal pris en
charge.

Figure 8 : vue sur une ruelle de la vielle ville Figure 9: maison en ruine au niveau du tissu historique
Source : auteur Source : auteur

Un projet de classification du site a été initié, en 201479, par la direction de la culture


et n’attend que son approbation par la tutelle, pour l'élaboration d'un plan permanent de
sauvegarde et de mise en valeur, afin d’évité la dégradation totale de cet immense héritage.

Le PDAU et le POS sont des instruments d’urbanisme applicables à toutes les


agglomérations. Ils ne considèrent pas la valeur historique et patrimoniale d’un bâti ancien vu
qu’ils appréhendent les sites culturels comme étant des objets isolés sans prise en compte de
leurs environnements.
L’évaluation de l’instrument en vigueur sur la ville historique de Médéa sera détaillée
au niveau du dernier chapitre de la deuxième partie.

4. CONCLUSION :
Le patrimoine urbain est une notion qui s’est développé, elle a dépassé le cadre des
simples monuments historique isolés pour comprendre l’ensemble tissulaire dans lequel ils
s’inscrivent, plusieurs idéologies et perspective ont contribué à formuler l’histoire de l’espace
urbain de même pour sa préservation et sa sauvegarde.
A travers les deux exemples cités, celui de l’expérience Française sur l’intervention
sur le patrimoine urbain et celle de l’Algérie, on peut constater que la politique
d’intervention sur le patrimoine bâti ancien ne se fait pas seulement par la promulgation des

79
https://lecourrier-dalgerie.com/61979/ (consulter le 21/11/2017)
38
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation de patrimoine.
Chapitre 3 : Concepts de conservation des villes historiques.
_____________________________________
lois et l’établissement de plan de sauvegarde, encore moins par la démarche de classement
qu’a suivie la législations Algérienne par le billet de la lois 98-04 et qui n’a pas été suffisante
pour éviter les faits de dégradation et de marginalisation subis par le patrimoine ancien. Par
contre cette politique d’intervention se fait par la collaboration et la sensibilisation sociale,
locale et le travail en synergie à côté des habitants, ainsi que la multitude d’outils
d’interventions ayant une réglementation spécifique à chaque cas comme c’était le cas dans
l’exemple du vieux Lyon en France .

39
PARTIE 1 : Evolution et concept de conservation du patrimoine.

Conclusion
_____________________________________

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Cette partie de la recherche a permis de mettre en évidence une étude approfondie sur la
notion de patrimoine et son évolution du monument historique jusqu’à arriver à la notion du
patrimoine urbain ainsi que l’évolution de cette dernière et le développement des doctrines de
sa conservation et sa sauvegarde.
Par ailleurs , l’étude des différents outils et instruments de sauvegarde au sein de l’expérience
Française qui est d’une part un pays développé et très sensible à la question patrimoniale, et
d’autres part un modèle pour la réglementation algérienne en matière de patrimoine, nous a
permis de faire le point sur la réalité des villes historiques algériennes, de reconnaitre les
failles de la législation algérienne depuis la promulgation de la loi 04-98 ,ainsi que
l’insuffisances en matière d’intervention sur le patrimoine urbain Algérien.
Cependant, au niveau de la deuxième partie, la lecture du processus de formation et de
transformation de la ville de Médéa, nous permettra de reconnaitre la valeur patrimoniale de
cette dernière à travers la délimitation de la partie de la ville la plus stratifié ainsi que
l’identification des éléments préexistants regorgeant de valeurs et de signification.

40
DEUXIEME PARTIE :

CAS D’ETUDE :

IDENTIFICATION DES ELEMENTS DU PARTIMOINE


ARCHITECTURAL ET URBAIN DE LA VILLE DE MEDEA
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa.
Introduction
____________________________________________

INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE :

Au niveau de cette deuxième partie, nous traiterons le cas d’étude qui est la ville
historique de Médéa, où tout d’abords nous élaborons une lecture du processus de formation
et de transformation de la ville ainsi que le son développement à travers les périodes :
antique, arabo-berbère, turque, coloniale. Dans l’intention de délimiter la partie la plus
stratifiée de la ville.
En outre, après l’étude historique de la ville de Médéa nous identifierons tous les
éléments physiques du noyau historique qui ont persisté jusqu’à l’époque actuelle, qui
servent de témoignage sur le passé antique de la ville et sur son patrimoine chargé de valeurs.
Enfin, nous procéderons à une étude sur les différentes interventions urbaines faite au
niveau de ce centre historique qu’elle soit colonial ou postcolonial, qui se terminera par une
lecture comparative entre les deux interventions dans le but de faire sortir les défaillances et
de trouver les solutions adéquate pour la préservation de notre héritage.

41
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

1. INTRODUCTION :

La structure urbaine ne peut être conçue que dans sa dimension historique, car sa
réalité se fonde dans le temps par une succession de réactions et de développements à
partir d’un état antécédent. La ville et le territoire porte fidèlement gravés et superposé les
traces, parfois fortes, souvent à peine visible, partiellement ou totalement effacées, des
événements de son histoire80

Médéa, à l’instar des villes méditerranéennes, a connu et vu le passage de plusieurs


civilisations dont chacune a marqué de sa présence le site et a apporté sa participation au
développement urbain. A travers la lecture historique qu’on abordera dans ce chapitre on
analysera le processus évolutif de formation et de transformation de la ville de Médéa qui
nous permettra de délimiter la partie du centre historique et d’identifier les traces urbaine et
architectural des civilisations précédentes.

2. L’HISTOIRE URBAINE DE LA VILLE DE MEDEA :

2.1. L’EPOQUE ANTIQUE : JUSQU’EN 650 APRES JC :

D’après les sources bibliographiques que l’on trouve sur l’histoire antique de la
ville de Médéa, cette dernière dispose de profonde racine dans le temps, affirme Abū
Ubayd al-Bakrī dans son livre al-Masalik w'al- Mamalik « ‫ ﺑﻠد ﺟﻠﯾل ﻗدﯾم‬... ‫» اﻟﻣدﯾﺔ‬, ainsi que
Marmol81 « ‫» ان اﻟﻣدﯾﻧﺔ ﻋﺗﯾﻘﺔ ﻗدﯾﻣﺔ أﺳﺳت ﻓﻲ ﺳﮭل ﺧﺻب ﺟﻣﯾل‬82.

Avant l’arrivée des romains et leurs colonisation de l’Afrique du nord Médéa été
probablement une ville berbère sous l’appellation d’El-Fara « La ville que nous désignons
aujourd'hui sous le nom de Médéa, occupe l'emplacement d'un poste romain, que le

80
BOUSSERAK Malika, La nouvelle culture de l’intervention sur le patrimoine architectural et urbain : la
récupération des lieux de mémoire de la ville précoloniale de Miliana, mémoire de magister, EPAU, Alger,
2000. P92
81
Luis del Mármol Carvajal, est un chroniqueur espagnol ayant vécu de nombreuses années parmi les
habitants morisques de l'ancien royaume maure de Grenade et dans les régions berbères de l'Afrique du Nord,
durant une bonne partie du 16e siècle.
82
EL- DJELLALI A, , Tarikh el-moudoun el-thalath , el-djazair , el Media , Miliana, ( histoire des trois ville
Alger, Médéa, Miliana ) Alger 1972 p313(source arabe )
42
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

docteur Shaw croit être le Lamida de Plolômée, et d'une cité bâtie au-dessous, vers le-Sud,
et qui pourrait bien avoir été Elfara. »83

Le tracé de la rocade (les


noms des établissements sont ceux de
l’époque romaine).
Le tracé du limes.
Les garnisons romaines de la
steppe et de l’atlas saharien, leurs noms
sont ceux de l’époque française.

Figure 10: croquis de Titteri romain vers l'an 200


Source : http://alger-roi.fr/Alger/titteri

Médéa se trouve, par l'organisation romaine, placée dans la Mauritanie Césarienne


qui tirait son nom de la capitale : Julia Csesarea (aujourd'hui Cherchell) 84. D’après sa
toponyme dans cette époque, Ad Medias voulais dire à mis-chemin en latin , Les romains
aménagèrent une sorte de rocade, une ligne stratégique qui relies toutes les provinces
d’Afrique, de la Tingitane (Maroc) à la Numidie (Constantinois) et à la proconsulaire
(Tunisie) et au-delà à l’Egypte, allant de Mauliana (Miliana) à Auzaia (Aumale) en passant
par Ad Medias (Médéa) et Tirinadi (Berrouaghia). Ce fut l’axe le plus commode pour le
déplacement des troupes loin du littoral et près du limes85. Ad Medias (Médéa) n’était
encore qu’un gite d’étape86.

D’après le descriptif du génie militaire français « Médéah fut une forteresse


romaine; elle occupait la partie supérieure du mamelon; elle s'arrêtait à moitié pente vers le

83
BERARD VICTOR, Indicateur général de l'Algérie ou Description géographique, historique et statistique
de toutes les localités comprise dans les trois provinces, 2e Edition totalement refondu, Paris 1858, p276
84
CORTES LEON. Monographie de la commune de Médéa, 1909. P12
85
Limes : large fossé de profondeur variable renforcé par des talus ou des murs pourvus en avant d’un
système de tours de guets et de portes fortifiées.
86
http://alger-roi.fr/Alger/titteri/textes/2_titteri_presentation_generale_bouchet.htm consulté le 12 aout 2017
43
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

sud; des traces de ses anciens remparts existent encore. Depuis, habitées successivement
par les diverses races qui se sont mutuellement remplacées en Afrique.»87 les Romains ont
alors profité de l’emplacement stratégique dont disposent la ville de Médéa et son aspect
défnsif que présente la topographie des abords du site, qui permet la domination et facilite
le contrôle, afin d’implanter leur citadelle, ils ont aussi relié à cette dernière dans sa partie
nord-ouest, un aqueduc, pour l’alimentation en eau. Selon Berbrugger88 Ce même aqueduc
porté dans sa base inférieure offre les traces de travail romain, ont la réparant on aurait
trouvé des monnaies romaines dans les assises inférieures.

D'autres vestiges ont été trouvés, parmi eux des médailles, une d’entre elles est en
argent, a un certain cachet d’authenticité elle fut en possession d'un Juif qui déclara l'avoir
trouvée au cours des fouilles faites dans sa maison. Aussi lors des fouilles faites pour la
construction de l'hôpital ( CAMOU) en août 1843, parmi les vestiges trouvés un couvercle
de tombeau et une stèle à frontons. Quelques autres inscriptions, sans importance, ont
encore été découvertes un peu partout ; les mots de « Légion » et d'Équités » qui
reviennent presque dans tous, nous permettent de conclure à l'existence d'un camp militaire
sur l'emplacement actuel de Médéa89.

Le nom de Médéa, a donné lieu à des controverses sans nombre, selon les uns, il
vient du mot latin « Médias » ou « ad Médias », selon d’autre il correspond au nom d’une
reine romaine sous le nom de « lambdiya ».

Dans cette même période, les invasions se succèdent, Vandales puis Byzantins,
mais ils étaient que des passants ayant connu une résistance des tribus autochtones ce qui
engendre une dégradation de ce que les Romains ont pu fonder .

Pour conclure, l’existence d’un village en ce lieu est surement très encienne,
d’après les écrits historiques et les fouilles archélogiques il n’y a pas eux de cité romaine
classique avec cardo , documanus, théatre…Médéa n’été qu’une guarnison romaine que les
modeste fouilles entreprises ne l’on assuré grace au vestige trouvée. Par contre les ruines
de l’aqueduc appelé mainteant « porte de lodi » reste un énigme, cependant il nous est

87
Tableau de la situation des établissements français dans l’algérie en 1840. Paris. P18
88
STEPHANE GZELL, atlas archéologique de l’Algérie. Feuille n14 note 48
89
CORTES LEON. Monographie de la commune de Médéa, 1909. P 14

44
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

impossible de reconnaitre ce que représenté Médéa exactement en ce temps, nous somme


alors parvenu seulement a localisé l’emplacements des vestiges de cette époque afin
d’identifié l’emplecement des romains. - planche N°1-

2.2. L’EPOQUE ARABO-MUSULMANE :

Au cours de cette période, il est difficile de suivre les faits historiques de la ville de
Médéa, faisant partie du Titteri qui est une partie modeste du Maghreb centrale, celle-ci a
connu l’instabilité ainsi que des troubles constants dus aux confits entre les villes de l’ouest
marocain et de l’est tunisien (l’Ifriqiya) sur la domination des tribus nord-africaine.

Médéa fut conquise par les musulmans vers la fin du VIIe siècle à travers les deux
expéditions d’Okba ben Nafi90, les tribus qu’occupé Médéa et le nord de Titteri en cette
époque c’est les tribus berbères des sanhadjas (sédentaires et agriculteurs), d’ailleurs
« lambdia » serait aussi le nom d’une tribu sanhadja locale d’où l’appellation de
« lambdani » ou « lamdani » désignant les habitants de la ville et de sa région, les
sanhadjas reconnaissent après les califes abbassides puis fatimides et adopte l’islam
sunnite puis chiite et de nouveau sunnite91.

Figure 11 : croquis montant la zone des sanhadjas dans la région du


Titteri
Source : http://alger-roi.fr/Alger/titter (traitée)

90
CORTES LEON, loc cit.
91
http://alger-roi.fr/Alger/titteri/textes/2_titteri_presentation_generale_bouchet.htm
45
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

Selon le Dr Shaw « Les historiens mahométans que Marmol a suivis prétendant que
Mé-dea a pris son nom du Kalif-cl-Mahadi (…) Médea a bien certainement été fondée par
les Romains, et que tout ce que el-Mahadi peut avoir fait, c'est de l'avoir rétablie »92 dans
un autre ouvrage on cite « Dupuch (ancien évêque d'Alger) y retrouve le Castellum
medianum de Morcelli (sommaire n° 149). La séparation de la citadelle romaine avec la
ville numide peut encore être étudiée sur les mines de la muraille antique qui régnait à mi-
côte. Le calife schismatique El-Mohadi prit et ruina ce centre de population, et éleva à sa
place un château nommé Moahedin, d'où la ville, depuis, s'est appelée Mehedia. Elle fut la
capitale du Titteri, sous les pachas d'Alger, qui la considéraient comme une de leurs
principales forteresses, et y entretenaient800 Turcs ou Koulouglis »93.

La comparaison entre les écrits historiques montre que Médéa était sous le règne du
calife elmohadi en outre le nom de ce calife correspond au calife de la dynastie fatimide
(909 – 972) Ubayd Allah al mahdi. On est alors au IXe siècle ou la ville de Médéa fut
démolie.

Vers le milieu du Xe siècle, apparu la dynastie des zirides créés par Ziri ibn Menad,
en 936 ce dernier, construit sa capitale Achir dans la province de Titteri (près du Kef
Lakhdar aujourd’hui) afin de surveiller les steppes, un peu plus tard Ziri put développer
son emprise sur le Titteri et ses abords, il confia à son fils Bologhine ibn Ziri de faire
renaitre et fortifier les trois villes Médéa, Miliana et Alger tombées en profonde décadence
dans l’ère qui précédé. D’où l’utilisation des termes « ‫ » اﻟﺗﺄﺳﯾس « » اﻟﺗﺧطﯾط« » اﻟﺗﺷﯾﯾد‬par les
chroniqueurs dans les sources arabes94.

Entre le XIe et le XIIe siècle, Médéa passa sous l’autorité des Hammadides contrôlé
par Hammad ibn Bologhine, l’arrivée des Almoravides venus du Maroc avait engendré la
disparition des Hammadites. Après les invasions hilaliennes des troubles en été provoqué
sur tout le maghreb centrale, le territoire fut disputé entre les empires bérbéres de l’est
(Ifrikiya des hafsides) et l’ouest (Almohades et Mérinides du Maroc, Zianides de
Telemcen).

92
Dr. SHAW. Voyage dans la régence d’Alger, ou Description géographique, physique, philologique, etc. de
cet état, par le Dr. Shaw. Traduit de l'anglais par Mac Carthy, 1830. P 313.
93
BERARD VICTOR, op cit. p276 /277.
94
EL- DJELLALI A, op cit. (Source arabe)
46
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

En 1155 les Almohades sous le règne du sultan Youcef ben Techfin prennent la
ville et font reconstruire son aqueduc95.

En 1303 les Mérinides sous l’égide Abou yahiya renforcent les murailles et
construisirent la citadelle96, ‫" ﻗﺎم ﯾﺣﻲ ﺑن ﻋطﯾﺔ ﻛﺑﯾر ﺑﻧﻲ ﺗﻐرﯾن وﻣﺎل اﻟﻰ اﻟﺳﻠطﺎ اﻟﻣرﯾﻧﻲ اﻟﻣﻧﺎھظ ﻟﺑﻧﻲ زﯾﺎن‬
‫و ﺑﺎﯾﻊ ﯾوﺳف ﺑن ﻋﺑد اﻟﺣق و رﻏﺑﮫ ﻓﻲ ﻣﻠك اﻟوﻧش رﯾس ﺛم ﻋﺎد اﻟﻰ ﺑﻼد ﺑﻧﻲ ﺗوﺟﯾن ﻓﺷردھم ﻋﻧﮭﺎ و اﻧﺗﮭﻰ ال اﻟﻣدﯾﺔ‬
97
"...‫ﻗﺻﺑﺗﮭﺎ‬ ‫و اﺧﺗط ﻗﺻﺑﺗﮭﺎ و ﺑﻌ د ﻣدة ﺑﻌث اھل اﻟﻣدﯾﺔ ﺑطﺎﻋﺗﮭم ﻟﻠﺳﻠطﺎن ﻋﺛﻣﺎن ﺑن ﯾﻐﻣرﺳﺎن ﻓﻘﺑﻼ و اوﻋز ﺑﺑﻧﺎء‬

Ils restèrent au moins jusqu’en 1348.

Dans les débuts du XVIe siècle, une description a été faite par J. Léon L’Africain
sur la ville que l’on peut situer à l’époque andalouse :

« 98‫» اﻟﻣدﯾﺔ ﻣﺑﻧﯾﺔ ﻓﻲ ﺳﮭل ﺧﺻب ﺟﻣﯾل ﺗﺳﻘﯾﮫ اﻧﮭﺎر ﻛﺛﯾرة و اھﻠﮭﺎ اﻏﻧﯾﺎء ﯾﺳﻛﻧون دورا ﺟﻣﯾﻠﺔ‬

Ce que l’on peut retenir de cette période, est que la ville de Médéa a subi plusieurs
changements du au passage de plusieurs dynasties, seule les deux dernières ont réussi à
mettre en évidence quelques éléments : la reconstruction de l’aqueduc, et la construction
de la citadelle ainsi que le renforcement des murailles. - planche N°2-

2.3. L’EPOQUE TURQUE :

Au XVIe siècle fut le début de la dominance des Turques qui était appelé par les
Arabes pour les défendre de l'action espagnole contre les principaux ports nord-africains,
les frères Barberousse furent alors appelés comme des sauveurs par les Maures d'Alger.

Le noyau de la ville turque était au sud _ouest de l’assiette actuelle plus exactement
au pied de la montagne NADHOR, elle occupe les mêmes lieux ou les romains se sont
installés c’est l’emplacement stratégique du point de vue défense.

En 1517 Baba Arrouj occupa Médéa et y installa une garnison d’infanterie turque
et quelques cavaliers andalous émigrés d’Espagne, Médéa fut alors la capitale du beylik
Titteri, « c'est à ce moment que Médéa fut réellement bâtie car, jusqu'à cette époque, la
ville n'avait été qu'un amas de masures élevées sur l'emplacement de la ville romaine.

95
TITOUCHE ALI, régénération du quartier Youcef -porte du Nador – (centre-ville Médéa), mémoire de
magistère, EPAU , octobre 2002 p 118.
96
Idem.
97
EL- DJELLALI A, op cit. p 316
98
Idem.
47
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

Seule, la citadelle existait, elle avait été construite de 701 à 704, par Abou Yahia, sur
l'ordre du Sultan. »99

Il y a peu de chronique concernant cette période, seules les descriptions faites lors
de la conquête française par les voyageurs, parmi eux : le docteur Shaw qui avait décrit la
ville lors de son voyage dans la régence d’Alger :

« Blida et Médéa sont les seuls villes que l’on trouve dans l’intérieur de la province
d’Alger. Elles ont chacune environ huit cents toises de circuit, mais elles ne sont entourées
que de murs en terre, à peu près en ruine. On y remarque quelques maisons à toit plats ;
toutefois, la plupart ressemblent à celles de Maliana. L’une et l’autre sont d’ailleurs
environnées de jardins et d’habitations agréables, et parfaitement arrosées, le premier par
un ruisseau Voisin d’où on conduit l'eau, au moyen de canaux, dans toutes les maisons , et
la seconde par différents aqueducs ,dont quelques-uns paraissent être de construction
romaine. »100

« Sous la période turque à partir du XVIe siècle on assiste à la construction de


plusieurs mosquées et la reconstruction de l’enceinte et son renforcement par les batteries,
ainsi que des équipements publics (fondouk, marché). On se réfère au rapport du corps
expéditionnaire français dirigé par le général Clauzel qui a pénétré le 22 novembre 1830. Il
décrit la ville comme un ensemble compact et homogène constructions inscrites à
l’intérieur d’une enceinte formée par une série de bastions. On pénètre à la ville à travers
cinq portes principales, la principale rue traversant la ville, de la porte d’Alger à l’est et
des jardins au sud à la porte de Miliana au nord, structure le tissu urbain. On y trouve
l’agrégation des services, commerces et fondouk etc.… »101.

La ville de Médéa alors été entourée d’une muraille dotée de cinq portes : (Bâb
Lakouas,Bab Sidi Sahraoui, Bâb Sidi el Berkani ,Bâb el Ghort et Bâb Djazayer).

La ville de Médéa à cette époque cohabitait quatre populations : les turcs, les
koulouglis102, les juifs et les berbères en voie d’arabisation. En ce qui concerne les juifs
ils étaient nombreux, en 1850 on comptait 300 familles juives, soit environ 3000 âmes.

99
CORTES LEON, op cit. P15
100
Dr. SHAW. Op cit. p312
101
TITOUCHE ALI, op cit. p 118
102
Nés d’un père turc et d’une mère indigène.
48
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

Plusieurs Rabbanim avaient des relations fortes avec les beys, certain disent qu’ils étaient
les conseillers écoutés des beys et même leurs confidents, parmi eux Rabbi Sion Cohen et
Rabbi Yéochoua Elkaïm.

Médéa comptait sept synagogues au début du siècle, mais depuis la Deuxième


Guerre Mondiale il n'en restait plus que trois: la Grande Synagogue (rue Belfort), la
Synagogue Darmon et la Synagogue Elkaïm (rue Moise). Annexe n°1

Le bey Hassan occupa le gouvernorat du Titteri dés 1801 fit construire à Médéa la
mosquée appelée Djamaa el Ahmar près de la porte des jardins103.Fig -12-

La mosquée hanafite dite mosquée si Fodhil a été édifiée lors de la période turc
pour le rite hanafite, des propos contradictoire sont évoqués selon la date de son édification
d’après sa plaque commémorative a été construite par « HASSAN BIK BEN HOUSSIN »
en 1743 or d’après une autre source elle a été édifié sous la demande du Bey Mourad en
1583104. -Fig -13-

En outre, la mosquée malikite dite mosquée si Mustapha fut réhabilité et restauré


par le Bey Mostéfa Boumezrag105 en 1820, on y trouve la plaque commémorative jusqu’à
nos jours. (Fig-14-), aussi la construction de Dar El Djamila (Maison du Dey) appelée par
la suite dar el Emir Abd Elkader. (Fig-15-)

Figure 12: minaret de Djamaa Ahmar Figure 13: plaque commémorative Figure 14 : plaque commémorative
après restauration de la mosquée Hanafite de la mosquée Malikite
Source : prise par Auteur Source : prise par auteur Source : prise par Auteur

103
http://www.cci-titteri.dz/index.php?page=la-wilaya-de-medea
104
http://alger-roi.fr/Alger/titteri/textes/9_titteri_medea.htm consulter le 19/10/2017
105
Mostéfa Boumezrag, dernier bey de la province, de 1819 à 1830, date de la conquête de l'Algérie par la
France. Mort en exil à Alexandrie en Égypte.
49
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

Figure 15: dar el Djamila (maison du bey)


Source : archive

Figure16 : ancienne de la Figure17 : photo actuel de


synagogue de Médéa la synagogue de Médéa
Source : archive Source : Auteur

Finalement, ce que l’on peut déduire du point de vue architectural et urbanistique, c’est
que Médéa été une ville fortifié doté de 5 portes Possédant 4 mosquées ainsi que dar el
Djamila et houache el bey et la synagogue. La ville a été traversé par deux parcours
importants : celui qui relie bab Djazayer à bab lakouas, et l’autre qui relie bab sidi Berkani
à bab lakouass. Son tissu été compact avec des ruelles sinueuse. Voir- planche N°3-

Figure 18 : vue sur la ville Médéa en 1840


Source : Cortes Léon, Monographie de la commune de Médéa, 1909.

50
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

2.4 L’EPOQUE COLONIALE :

Cette petite ville a joué un rôle important bien avant la conquête française en tant
que résidence de l’un des trois beys dépendant du dey d’Alger, dès 1548 et jusqu’en 1830,
de 1838 à 1840 Médéa fut l’une des capitales d’Abd el-Kader après dix années de troubles
et de dépendances diverses elle fut conquise définitivement par l’armée française en 1840.

On trouve plusieurs descriptions décrivant la ville juste avant la prise des


français «Abd-el-Kader en personne, commande la résistance(…) Jusqu’au 17, l'armée
campa sur ses positions, prenant aussi quelques jours de repos bien gagnés. Ce jour-là, elle
descendit vers Médéa. Abd-el-Kader avait abandonné la ville obligeant tous les habitants
valides à le suivre. »106 Aussi M. Henri Fabre avait relaté ceci dans les souvenirs militaire
lors de la prise de Médéa « l’ennemi avait disparu ; mais, dès la veille, Abd-el-Kader avait
fait évacuer et saccager la ville. »107 .

Par ailleurs, un rapport sur l’expédition de l’armée française à Médéa le 17 mai


1840 décrit la ville comme suit :

« On entre à Médéah par 5 portes. En entrant par la porte de la route de Blida en


pénètre dans un rue assez large ayant des trottoirs de chaque côté et un canal au milieu.
Cette rue traverse la ville dans toute sa longueur. Quoique les maisons différent de celles
d’Alger et de Blida à l’extérieur, elles sont cependant distribuées de la même manière à
l’intérieur, les boutiques sont presque toute situées dans la grande rue et sur un place
longue et étroite à laquelle la rue aboutit. Médéah possède 4 mosquées, une grande
caserne, et un bâtiment pour les magasins. Le palais du bey est un bâtiment dont l’extérieur
ne diffère pas de celui des maisons particulières, un mur d’enceinte assez élevé et construit
en pierres règne autour de la ville. Les portes sont défendues par quelques meurtrières. »108

1- Mosquée de Médéa, les deux ailes renferment chacune une


galerie couverte, celle de gauche à en outre, une école
donnant sur la rue.

106
Cortes Léon, op,cit. p27
107
M. HENRI FABRE Souvenirs militaires d'Afrique, Paris 1861, p83
108
X.MALVERTI, A.PICART, la lecture des villes et le savoir des ingénieurs du Génie, document de
recherche, Ministère de l’équipement, Paris, janvier 1990. P 96
51
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

3- grande cour intérieur d palais dans les 2- extérieur du palais de Médéa, on voie à
quelles donnent les appartements du prince. gauche des boutiques sous un treillis, au centre
les portes d’entrées du palais et à droite une
maison particulaire avec boutique.

Figure 19 : Divers édifices de Médéa 1840


Source : M .ROZET, voyage dans la régence d’Alger, ou description du
pays occupé par l’armée française en Afrique. Paris 1833

Les interventions des colons sur les villes algériennes dispose d’une certaine
politique, Médéa à l’image des autres villes a connu trois actions importantes caractérisé
comme suit :

- La reconstitution de la ville sur elle-même.


- Le franchissement des limites du noyau médiéval.
- Le franchissement des limites de la ville coloniale.
Les premiers travaux consistent à renforcer l’enceinte turque et la réfection des
maisons mauresques existantes pour leurs nouvelles occupations. Cette période est relative
à l’installation des militaires dans la ville.
Dès 1842 on commence à préparer la construction de nouveaux édifices militaires
et plus socialement l’installation d’un quartier militaire, la stratégie d’aménagement sur la
récupération de l’ensemble des ressources déjà existantes ; édifices existants, matériaux
provenant des démolitions, et système de fortification existant et lieux stratégique urbains
etc…
Trois propositions d’aménagements ont été élaboré, la première en 1843 le second
en 1844 et le dernier en 1845 qui vont être développés dans le chapitre suivant.
Enfin, les grands travaux de transformations de la ville qui ont marquées cette
période ce synthétise comme suit109 :

109
X.MALVERTI, A.PICART, la lecture des villes et le savoir des ingénieurs du Génie, op.cit, p.96-100.

52
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

- L’occupation physique, à travers la réutilisation des bâtiments publics turcs existants,


ainsi que les lieux de culte et mosquée pour usage militaire, a constitué les premières
actions d’aménagement et de réaffectation fonctionnelles des édifices urbains.

- Les travaux de démolition, ont constitué le programme d’intervention sur la structure


morphologique urbaine, de plus de 700 maisons qui étaient sur le tracé d’alignement des
nouvelles percées avec redressement de plus de 600m de façade sur rue ouverte et
construction de 80 maisons nouvelle, ainsi que la création de deux places (d’armes et du
marché).
- Les interventions lourdes, sont organisées en grandes parties sur les aires de démolition
totale sur le plateau de la ville haute (l’ancienne citadelle du bey turc). Elle est transformée
en citadelle militaire entourée de sa propre enceinte et desservie par une rampe d’accès.
Elle constitue une partie de la ville autonome séparée du reste de l’établissement urbain.
- Les travaux du génie militaire, autour du comité de fortification, ont conservé
l’ancienne enceinte turque pour minimiser les actions de sécurisation de la ville. Ces
travaux sur l’enceinte ainsi que la réalisation des bâtiments militaires et percement des rues
a pris du retard, car le génie était occupé par la réalisation de la route de Miliana ainsi que
la construction de nouveau village de colonisation pour l’occupation définitive de
territoire110.

En 1854 Médéa a connu le franchissement des limites de l’ancienne ville et la


construction d’une nouvelle enceinte militaire, à l’intérieur en trouve d’une part le
quartier européen qui s’est effectué autour de l’axe principal et perpendiculaire nord/sud
reliant la porte des jardins à celle du Nador , sur sa partie droite s’est positionné
l’ensembles des équipements ( mairie, église , hôtel de l’orient …) ainsi que
l’emplacement de deux principale places (place Napoléon et de l’église), d’autre part, ce
même axe délimite la partie Ouest du fragment de la ville ancienne restructurée borné
aussi par le plateau du fort militaire à l’Ouest . Un parcours transversal assure la
continuité morphologique et structurelle des deux parties antécédentes.

110
TITOUCHE ALI, régénération du quartier Youcef -porte du Nador – (centre-ville Médéa), op cit. p 123
53
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

La conservation définitive de la forme urbaine s’est manifestée dans le document


établi du cadastre de 1867. Cette phase illustre le stade d’achèvement final de la structure
urbaine intra-muros111.

Dès 1915, une première extension extra-muros s’est faite vers la cotée Est en
éliminant une partie de l’enceinte et la porte d’Alger qui faisait barrière a la croissance de
la ville. Elle fut remplacée par un long parcours devenu plus tard le parcours générateur de
la croissance de la ville. De même la naissance de la cité NADHOR à l’extérieur du
Rampart vers les terrains plats du Nord suivant le prolongement de l’axe nord/sud.

Depuis la ville de Médéa n’a subi aucune forme de transformation urbaine a


l’intérieure de la ville intra-muros a part ceux qui se limitent à des opérations ponctuelles
dans l’ilot ou au niveau de la parcelle à titre privé. Par conte Médéa a connu plusieurs
extensions postcoloniales ainsi la naissance de nouveaux quartiers périphérique. Voir
Annexe n°2 .

3. SYNTHESE DE LA STRATIFICATION : DELIMITATION DU CENTRE

HISTORIQUE ET IDENTIFICATION DES PREEXISTENCES HISTORIQUES.

L’interprétation diachronique qui a fait référence aux plus profondes substances


du tissu urbain, est en mesure de déterminer tous les éléments du tissu qui doivent être
conservé pour leurs valeurs historiques et leurs cachets authentiques.

Depuis la lecture historique des transformations urbaines et architecturales de la


ville de Médéa, on essayera d’identifier tous les éléments physique du noyau historique
qui ont persisté jusqu’à l’époque actuelle, ces constituants sont les seuls témoignages de
son patrimoine architectural et urbain.

L’identification des éléments permanents et la reconnaissance de certains


caractéristiques structurelles et morphologiques de la ville précoloniale de Médéa s’est
faite à partir des informations fournies par les documents graphiques, cartographiques et
iconographique qui furent établis au début de l’occupation française, ainsi que par les
descriptions et les récits de voyageurs qui relatent d’une manière générale ou spécifique la
ville de Médéa.

111
TITOUCHE ALI, op cit.p.126
54
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
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En ce qui concerne le patrimoine urbain et architecturale de la ville précoloniale, il


demeure très rare dans le cas de la période antique et médiéval, on ne trouve que des traces
du a la persistance de la matière ou à la mémoire des lieux préexistants, par-contre dans la
période turque on peut identifier un patrimoine architectural tels que des édifices religieux,
culturels et des habitations aussi un tracé viaire sur lequel a intervenu le génie urbain dans
la période française.

L’ensemble de ces préexistences sont identifiées sur le plan cadastral de 1840 et


celui de 1861 ainsi que 1867(voir annexe n°3 et 4) superposé avec le PDAU actuelle de la
vielle ville de Médéa sur ce plan synthèse on peut déterminer toutes les transformations
qu’elles avaient subies durant le processus historique. –planche N°5-

Ces éléments classés en catégories sont :


3.1. LES FORTIFICATIONS :
 L’enceinte : l’enceinte de la partie Nord-ouest de la ville de Médéa a connu
plusieurs strate, allons de l’époque antique au niveau du soubassement de l’aqueduc
passant par la première fortification faite par les mérinides vers 1303 , on trouve aussi au
niveau de l’état des lieux de 1841, dans ce même endroit des traces de muraille faite en
terre probablement lors de la période turc112, par contre du coté sud-est l’enceinte a été
refaite à neuf puis démolite lors des franchissement de limite en 1854. Une autre muraille
neuve a été établie pour la nouvelle délimitation de la ville en 1867, seul des ponts de mur
situé au nord, à l’Est (au niveau de l’aqueduc) et au sud de la ville ont subsisté, ainsi que la
muraille entière de la caserne militaire.

Vue sur la partie qui Vue sur la partie haute de la Vue sur l’enceinte au-
donne sur la place coté ville coté sud-ouest dessus de l’aqueduc
sud-ouest
Figure 20 : Différentes vues sur les ponts de murs
de l'enceinte préexistante.
Source : auteur

112
Tableau de la situation des établissements français dans l’Algérie en 1840. Paris. Environs de Médéah
carte, p.49
55
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
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 les portes : Médéa disposé à l’époque turque cinq portes rétablie à la période
coloniale ils ont joué un grand rôle de réorganisation urbaine, actuellement elles se sont
altérés, deux d’entre eux continuent à être désigné sous la même toponymie, l’une qui se
trouve à l’Est, sous le nom de « BEB LAKOUAS» et « porte de Lodi » à l’époque
coloniale est placé actuellement sur l’axe principal longeant Médéa d’ Est en Ouest.
L’autre se situe au Nord sur l’axe perpendiculaire à l’axe précédant sous le nom « BEB EL
GHORT »ou « porte de Nador ». Les autres portes tels que « BEB ELDJAZEYER »
« BEB SAHRAOUI » « BEB BERKANNI » ont perdu leurs désignation en tant que porte
mais ils ont été conservées dans la mémoire collective de la ville.

Beb el Djazeyer « porte


Beb el Akouas« porte de Beb el Berkani « porte des
d’Alger »
Lodi » jardins»

Lieu de la porte d’Alger Lieu de la porte des arcades Lieu de la porte des jardins
actuellement altérée. actuellement altérée. actuellement altérée.

Figure 31 : photos anciennes et nouvelles sur les portes


de Médéa
Source : archive et prise d’auteur.

 la caserne militaire : c’était l’emplacement de la forteresse romaine à l’époque


antique puis l’emplacement de la citadelle médiévale ensuite la citadelle turque, à la venue

56
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
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des colons, elle a était détruite pour la construction d’un établissement militaire disposant
d’un hôpital, il a préservé sa fonction militaire jusqu’à nos jour.

Figure 42 : vue sur l’ancienne porte de la caserne


Source : archive APC de Médéa

3.2 LES LIEUX DE CULTES :


 La mosquée Ahmar : dite « Djamaa Ahmar » fut construite dans la période turque
plus exactement dans la période du dey Hassan vers l’année 1801, elle a été transformée
par les français en magasin de subsistance113 et a disparue vu son état pour l’établissement
de nouvelle enceinte, seul son minaret reste comme signe de mémoire, il a bénificié d’un
projet restauration.

Figure 23 : deux photos anciennes et une nouvelle sur


le minaret de Djamaa Ahmar
Source : archive, auteur.

 La mosquée malékite : dite Djamaa Si Mustapha ou Djamaa El Wastani, occupait


la parcelle n 586 du cadastre de 1867, fut réhabiliter et restaurer une première fois par le

113
X.MALVERTI, A.PICART,op cit, p102
57
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
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bey Mostefa Boumerzag en 1820 et une deuxième fois par un B.E.T ; elle a subi des
modifications au niveau architectural mais elle est en bonne état et a conservé son usage.
-Fig24-
 La mosquée hanafite : dite mosquée si Fodhil a été édifié lors de la période turque
elle fut transformée en église en 1840114 et son minaret servit d’observatoire militaire, elle
fut rendu au culte musulman en 1883, a subi des transformations au niveau formelle et
architecturale pendant l’époque actuel après sa réhabilitation, activité encore conservée.
-Fig25-

Figure 24 : photos ancienne et nouvelle sur la Figure 25 : photos ancienne et nouvelle sur la
mosquée Malikite « Djamaa el-westani » mosquée Hanafite « Djamaa Si-Fodhil »
Source : archive, auteur. Source : archive, auteur.

 La synagogue de Médéa : par son emplacement dans l’ancienne rue Belfort on


constate que c’est elle la grande synagogue de Médéa ,de nos jours la synagogue a perdu
son statut de lieu de culte et se voit diviser en deux parties, une partie en atelier de
menuiserie d’aluminium plutôt dégradé et l’autre partie en atelier de poterie beaucoup
mieux conservé.
 Ecole coranique sidi Slimane : appeler la medersa de Sidi Slimane situé dans la rue
de la Medersa par rapport au cadastre de 1861 au niveau de la parcelle n 2115, l’école
continue son activité jusqu’à aujourd’hui.-Fig26-

114
Plan Cadastral de 1861, voir annexe n°3 et annexe n°8.
58
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

 Mausolée de Cheikh El-Berkani: se trouve près de la porte des jardins « BEB EL


BERKANI » occupe la parcelle n 312 du cadastre de 1861, il a bénéficié d’un projet de
restauration. –Fig27-

Figure 26 : photo de la medersa de Sidi Figure 27 : photo du mausolée Sidi Berkani


Slimane Source : auteur.
Source : auteur.

 Mausolée sidi Slimane : se trouve juxtaposé au hammam sidi Slimane, il est en


mauvaise état.
 Mausolée sidi Sahraoui : il se situe près de la porte Sahraoui d’après le cadastre de
1861 les français l’on utilisé comme corps de garde militaire. Il est en mauvaise état.-
Fig28-

Figure 28 : photo ancienne et nouvelle du


mausolée de Sidi Slimane
Source : archive, auteur.

 L’Eglise de la place de la République: a était établie dans l’époque coloniale plus


précisément lors de la structuration de quartier européen composer des deux axes cardo-
59
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

documanus ainsi que la place et la fameuse trilogie marie, poste et église, après
l’indépendance elle fut détruite vers 1965 Pour pouvoir donner lieu à la construction de
Djamaa El-Nour qui s’est fait inaugurés en 1969 l’un des édifices majeur de Médéa -
Fig29- .

Figure 29 : photos anciennes et nouvelles de la


mosquée « El-Nour » ex église de Médéa
: archive, auteur.

3.2 LES HAMMAMS :

 Hammam sidi Slimane : il se situe dans le quartier indigène donnant sur la rue du
Bay au niveau de la parcelle n° 1466 du cadastre de 1867, son état est dégradé a conservé
son activité.

Figure 30 : vue intérieur et extérieur du


Hammam Sidi Slimane 60
Source : auteur.
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

 Hammam Ben Kiare : se trouve sur la parcelle n° 965 du cadastre de 1861.il est
toujours fonctionnel.
 Hammam Ben Garmite : se trouve sur la parcelle n° 682 du cadastre de 1861.
Actuellement fonctionnel.
3.3 L’AQUEDUC :

Il se trouve au Nord-Ouest de la ville sa construction


remonte à la période romaine, ce dernier alimentait la
ville en eau potable, il fut reconstruit en 1155 par le
sultan youcef ben Tachfine115, actuellement un seul
tronçon subsiste celui à proximité de la porte des
arcades, il est en mauvais état de conservation.

Figure 31 : vue actuelle sur


l’aqueduc
3.4 LES EDIFICES PUBLICS :
Source : auteur.

 la mairie : située dans la rue Gambetta ou la rue pépiniére dans la parcelle n° 165
du cadastre 1867, construite en 1848 dans le cadre des plans d'alignement, c'était l'Hôtel de
ville. Elle devint après l’indépendance mairie de Médéa puis une bibliothèque municipale
et maintenant c'est une annexe de l'APC.

Figure 32 : photo ancienne et nouvelle


de la mairie
Source : archive, auteur.

115
TITOUCHE ALI, régénération du quartier Youcef -porte du Nador – (centre-ville Médéa), op cit. p 118

61
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

 La poste : se tiens en face la place 1er Novembre, elle fut bâtie lors de la période de
densification intra-muros entre 1867-1915, elle a conservé sa fonction jusqu’à aujourd’hui
 L’hôtel de ville : se trouve en face la place de la liberté donnant sur la rue
Gambetta, il a été construit entre 1867-1915 lors de la densification de la ville intra-muros.
Une partie à l’intérieur est dégradé l’autre elle est en ce moment habités par des familles.

Figure 33 : photo ancienne et nouvelle de l’hôtel


de l’orient
Source : archive, auteur.

3.4 LES DEMEURES PRINCIPALES :

 Dar el Amir AEK : demeure désigné sous le nom de Dar el Djamila ou Dar El Bay
puis Dar émir Abd-El-Kader après son passage, elle appartenait au bey Boumerzag dernier
gouverneur de Médéa durant l’époque turque, Vers 1835, l’Émir Abdelkader a utilisé cette
demeure comme siège politique de l’état, elle a subi plusieurs transformation lors de
l’époque coloniale, Après l’occupation définitive de la ville de Médéa, en 1841, elle devint
hôtel de la subdivision occupant les parcelles : 1289 ,1288 ,1290 ,1227, 1281, 1282, 1267,
1285, 1261; 1262 ,1229 , 1266, 1268, 1265, 1280, 1275 et 1214 du cadastre de 1867.
A présent, cet édifice est inscrit sur l’inventaire supplémentaire des monuments et site
historiques, il a été restauré en musée des arts et des traditions populaires de 2004 jusqu’en
2008.

Figure 34 : photo ancienne et nouvelle de Dar El


Amir Abdelkader
Source : archive, auteur.
62
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

 Dar Amir Khaled : elle se situe au niveau de la parcelle n° 1021 sur le cadastre de
1867, elle donne sur une ruelle portant le même nom, elle est habité par une famille
Médéenne portant le nom de BEN KHAOUA.

3.5 LES RUELLES :

La ville de Médéa a subi une transformation générale au niveau de son tissu urbain par le
percement de nouvelles rues et la réalisation de places et d’esplanade116, il reste quelque
tracé de ruelles existantes à la période précoloniale, ainsi que la majeure partie du tracé
coloniale.
 La rue des Frères FAKHAR un parcours historique de formation il date de la
période romaine, ce parcours relie deux points importants Beb Lakouas à Beb el Berkani,
cette axe et devenu un espace publique de regroupement des activités commerciales et
administratives. –Fig35-
 La ruelle qui relie la mosquée hanafite à la place d’armes appelé rue de la casbah
dans le croquis de l’état des lieux de 1841117 et aussi dans le cadastre de 1867.-Fig36-
 Les deux axes perpendiculaires le cardo-decumanus qui relie la porte de Lodi à
celle d’Alger et la porte Nador à celle des jardins structurant ainsi le quartier européen cet
axe a été prescrit dans le plan de 1847 présenté par le service du génie.

Figure 35 : Rue appelée


Rue des frères Fekhar
Source : auteur.

Figure 36 : rue qui relis


116
X.MALVERTI, A.PICART,op cit, p101-102 la mosquée Hanafite avec
117
X.MALVERTI, A.PICART,op cit, p101-102 la place d’armes
Source : auteur.
63
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

3.6 LES PLACES :


 Place d’armes : appeler aussi place des martyrs se situe en face la maison Amir
AEK. Une partie d’elle existait aussi dans la période prés coloniale. Elle représente
actuellement un lieu de regroupement des activités commerciales.
 Place de la liberté : appelé aussi carrefour du cyprès sur le plan cadastrale de 1867,
actuellement elle est désigné sous le nom de place de monument, elle se situe sur l’axe
Nord-sud reliant la porte Nador avec la porte des jardins.
 Place de la république : dite place 1er novembre, elle se situe au croisement des
deux axes perpendiculaire Nord-sud et Est-Ouest.
 La place du 1er mai : dite place de la halle elle se situe au côté Ouest du centre
historique à l’intersection de l’axe Est-Ouest qui représente un axe historique ainsi que le
parcour reliant les deux porte celle des arcades « BEB AKOUAS » et la porte de jardins
« BEB EL BARKANI » .
 La place sidi sahraoui : à présent altéré, elle se situe au Sud de la ville ancienne de
Médéa à côté de porte sidi sahraoui.

Place d’armes Place de la liberté Place de la république

Vue sur la place d’armes Vue sur la place de la liberté Vue sur la place 1er novembre
actuellement. actuellement. actuellement.

Figure 37 : photos anciennes et nouvelles


des places de Médéa
Source : Archive, auteur

auteur.
64
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa
Chapitre 1 : Lecture de la stratification de la ville de Médéa.
____________________________________

4. CONCLUSION :

Nous avons présenté dans ce chapitre la ville historique de Médéa en essayant de


suivre son évolution depuis l’antiquité jusqu’au temps actuel. Cette étude nous a permis de
connaitre le processus de formation de cette dernière ainsi que les transformations qui se
sont opérées à certaine phase de l’histoire.

De ce fait, on a pu en premier lieu identifier l’ensemble des éléments qui ont


persisté dans le temps et ont pu résister aux différents changements, en second lieu on est
arrivé à délimiter le centre historique de la ville de Médéa qui d’après son histoire regorge
de valeurs.

Cependant la conservation d’un tel patrimoine architecturale et urbanistique


nécessite une politique d’intervention urbaine particulière qui nous permettra de préservé
notre héritage convenablement, qui sera abordé dans le chapitre suivant.

65
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa.
Chapitre 2 : Projets de transformation du centre historique de Médéa.
____________________________________

1. INTRODUCTION :

Nous aborderons dans ce chapitre en premier lieu l’historique des interventions


qu’a connu la vielle ville de Médéa, en premier lieu, lors de la période coloniale où nous
mettrons l’accent sur les différentes propositions d’aménagements et les actions établies en
cette époque, en second lieu, dans la période postcoloniale où nous traiterons les différents
instruments d’urbanismes que ce soit l’élaboration du PDAU ou celle du POS réaliser en
faveur de la ville historique. Et en fin on terminera par une lecture critique de ses
différentes interventions.

2. LES DIFFERENTS PROJETS DE L’EPOQUE COLONIAL :

Dès 1842, la colonisation marque sa présence par un processus de destruction et


restructuration de la ville, qui est appuyé par la loi du 04 Avril 1884 instituant le plan
communal et d’alignement des bâtisses
118
. Ce plan fut l’outil principal régissant le développement des villes avant 1919.il avait
comme objectif119 :

 Fixer les alignements et les largeurs des rues nouvelles à ouvrir.


 Les espaces publics.
 Les réserves foncières pour l’affectation des édifices publics et des monuments.
 La délimitation des servitudes militaires.
 La création des différents lotissements.

2.1 LES TROIS PROPOSITIONS : LES PLANS D’ALIGNEMENTS : ils ont


été établies comme suit :

a. plan d’alignement de 1843 : la partie haute de la ville, occupé primitivement par la


citadelle et par des habitations privées, sera réservée uniquement à des établissements
militaires, ce quartier est séparé de la basse ville par une esplanade comprenant une rampe,
le quartier civil se resserre dans la partie restante de l’ancienne ville est devisé en deux

118
OULEBSIR N., Les usages du patrimoine, monuments, musées et politique coloniale en Algérie, 1830-
1930, édition de la maison des sciences de l’homme, Paris, 2004, p64.
119
HAMINA LAKHDAR Youcef, ABBAS Leila, évolution des instruments de planification spatiale et de
gestion urbaine en algérie, brevue romaine de géographie cinq continents, Eté 2015, Volume 5 / Numéro 11,
ISSN: 2247 – 2290, p. 108
66
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa.
Chapitre 2 : Projets de transformation du centre historique de Médéa.
____________________________________

quartiers : le quartier indigène et le quartier européen. Ce plan a été refusé par la


commission administrative, la raison principale invoquée est l’emplacement non
satisfaisant des portes, cette dernière demande que les portes soient placées dans l’axe des
rues120. -planche N°6-
b. plan d’alignement de 1844 : il vise a créé un quartier neuf européen en continuité
de l’ancienne ville, il représente l’état des lieux d’une manière très précise, la destination
de chaque maison y est notée ; européens, indigènes, équipements civils et établissements
militaires…121 -planche N°6-
c. plan d’alignement de 1845 : ce plan montre la structure presque parfaite entre les
deux villes, une place d’armes a été régularisée au centre de l’ancienne ville au de la quelle
sont situé les équipements indigène, la création des deux axes perpendiculaire structurant
de la ville, l’église est construite sur la nouvelle place du quartier européen. La création
d’une grande avenue séparent les deux quartiers est repoussée par les membres de la
commission administrative pour laisser place à une esplanade plantée, sur laquelle est
construite le rampe d’accès au réduit.122 –planche N°6-
Pendant ces trois ans, les colons ont présentés des plans d'aménagements de la ville
afin de crée la dualité entre les indigènes et les européen, par rapport à des raisons
militaires, toute en introduisant les critères de la ville européenne.
2.2 CREATION DU QUARTIER EUROPEEN ET RESTRUCTURATION
INTERNE DE LA CASBAH 1840-1850 :
Ce dernier plan a constitué à la proposition définitive de restructuration et de
développement de la ville, il a été approuvé en 1848, le nouveau quartier européen se
structure d’une voie nord-sud, le long de laquelle est située la place l’église, la mairie, les
écoles et le presbytère. La nouvelle enceinte va épouser la forme topographique du plateau
occupé et l’ancienne enceinte est suggérée par le mur façade au long du côté oust de l’axe
nord-sud123.

120
X.MALVERTI, A.PICART,op cit,p100
121
Idem.
122
Ibidem
123
Texte de la sous-préfecture de Médéah, archive du génie, transformation des villes pré-coloniales , Algérie
1830-1880.
67
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa.
Chapitre 2 : Projets de transformation du centre historique de Médéa.
____________________________________

3. LES ORIENTATIONS DES INSTRUMENTS DE L’EPOQUE POSTCOLONIAL SUR

LE CENTRE HISTORIQUE :

Vers les années 80, on assiste à la mise en place d’une planification urbaine dans
l’élaboration des premiers plans de développement « PUD124 -1981 » (plan d’urbanisme
directeur) mais ce dernier n’a pas pris en charge les centres historiques car il prévoyait des
extensions en extramuros.
Dès le début des années 90, l’Algérie est passée d’un urbanisme d’ordre général
vers un urbanisme de détails en supprimant le PUD et en promulguant deux décrets qui
sont le décret exécutif n°91-177 du 28 mai 1991, fixant les procédures d’élaboration et
d’approbation du PDAU et le contenu des documents y afférant ainsi que le décret exécutif
n°91-178 du 28 mai 1991, fixant les procédures d’élaboration et d’approbation du POS125.

3.1 LE PLAN DIRECTEUR D’AMENAGEMENT ET D’URBANISE DE MEDEA :

En1997, la ville de Médéa s’est dotée d’un PDAU comme nouvel outil de gestion et
de contrôle du développement urbain sachant qu’il a été révisé en janvier 2007126, les
objectifs fondamentaux de ce plan sont :

- De contenir tous les programmes d'aménagement à cours, moyen et long terme dans le
périmètre d'urbanisation actuel.

- D’identifier l'ensemble des vides urbains engendrés par la croissance fragmentaire et les
attribuer au secteur à urbaniser(SAU) et le secteur d'urbanisation future (SUF).

Le programme d'aménagement repose sur deux actions prioritaires :

- L'action de restructuration, de rénovation et de réhabilitation urbaine dans le secteur déjà


urbanisé et achevé (centre-ville de MEDEA et noyau du village coloniale DAMIETTE).

124
Le P.U.D. est l'instrument de la politique de développement et d'aménagement de l'espace socio-physique
et la traduction spatiale des dispositions d'organisation et de structuration.
125
HAMMA Walid, Intervention sur le patrimoine urbain ; acteurs et outils Le cas de la ville historique de
Tlemcen, mémoire de magistère, Université Abou Bakr Belkaïd – Tlemcen, juillet 2011
126
Révision du plan directeur d’aménagement et d’urbanisme de la commune de Médéa, edition finale
URBAB Médéa. janvier 2007.
68
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa.
Chapitre 2 : Projets de transformation du centre historique de Médéa.
____________________________________

- L'action de densification par la projection du programme d'aménagement du PDAU en


nature d'équipement et d'habitat dans les différentes poches constituant le nouveau
réservoir des disponibilités foncières127.

Ce programme a été mis en place suite à une opération de découpage du territoire


de la ville en POS, Dans ce découpage la partie historique de la ville a fait partie intégrante
dans l’aménagement du PDAU, actuellement elle occupe le POS21.
128
3.2 PRESENTATION DU POS N° 21 :

Le POS21 défini la zone d’étude dans le noyau historique et ses premières


extensions. Il est devisé en trois zones :

Zone 1 : Tracé moins régulier obéissant beaucoup plus à un schéma radio concentrique
autour d’un espace central (marche, place).cette zone se situe au niveau de la médina
turque.
Zone 2 : Tracé régulier en damier caractérisant le centre colonial
Zone 3 : irrégulier et non ramifiée au niveau de la partie urbanisée datant d’après
l’indépendance.

a ) PROBLEMATIQUES POSEES PAR LE POS:

 La dégradation du bâti au niveau de la médina turque.


 Poche vide au niveau du quartier de sidi sahraoui.
 Problèmes d’accessibilité :
 La circulation dense due à plusieurs facteurs.
b) PRINCIPES D’AMENAGEMENTS ET DE STRUCTURATION DU POS :
les principes les plus importants retenus sont :

 La marginalisation de la médina doit s’éliminer progressivement par l’adoption


d’un programme d’action riche et diversifié consternant la réaffectation au sol.
 Les choix des activités découlent de l’évaluation des activités déjà existantes.

127
Document écrit du P.D.A.U phase 3 URBAB 2005
128
Document écrit du POS, avril 2002 ; URBAB Blida.
69
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa.
Chapitre 2 : Projets de transformation du centre historique de Médéa.
____________________________________

 Une attention particulière doit être prêtée pour la vocation culturelle par
l’encouragement des activités culturelles et le soutien de production du commerce et des
services.

4. LECTURE CRITIQUE DES DIFFERENTS INTERVENTIONS SUR LE CENTRE

HISTORIQUE :

En matière d’intervention sur la vielle ville de Médéa, à l’époque coloniale, les


français ont bouleversé le noyau historique par leurs destructions, percées, alignements et
transformations en implantant de nouveaux espaces, comme le cas pour la partie haute de
la ville de Médéa (la citadelle) ou il l’on complétement démolie afin de créer a sa place un
établissement militaire, sans compter le nombre d’édifices qui ont subi le changement
d’affectation ainsi que certains dénaturation au niveau de leurs façade lors des alignements.

Par contre ses interventions n’ont pas mis à l’écart le tracé urbain de la ville
médiévale, mais ils ont fait en sorte qu’il y’est une continuité entre les deux quartiers
(arabe et européen) bien qu’elle soit juste structurelle.

A l’époque postcoloniale, les 1ers instruments d’urbanisme tels que le PUD avait
considéré le centre historique comme une zone neutre et s’est intéressé au nouveau centre-
ville prévu dans les ZHUN129, ce n’est qu’après les années 90 que la prise de conscience
de centre historique a pris lieu par l’élaboration des études qui ont fait l’objet d’un Plan
Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme PDAU, ainsi qu’on utilisant le document POS
comme instrument de planification urbaine, mais sa concrétisation s’est soldée que par
quelque travaux de restauration et de réhabilitation isolés tels que : dar Amir AEK , le
minaret de djamaa Ahmar et mausolée de Sidi Berkani, ainsi que la Tour de guet.

Cependant, les deux entités cité par le POS21, l’une qui est « la médina turque » et
l’autre « centre colonial » sont deux entités constituant une partie historique chargée de
valeurs architecturales et urbaines exceptionnelles, des valeurs qui sont en voie d’altération
et qui méritent d’être traité de manière différente et peuvent être conservées en tant que
témoignages historiques et culturels à transmettre aux générations futures.

129
TITOUCHE ALI, op.cit., p141.

70
PARTIE 2 : Identification des éléments du patrimoine architectural et urbain de la ville de Médéa.

Conclusion
____________________________________________

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

La ville historique de Médéa présente un patrimoine architectural remarquable chaque


civilisation a laissé son empreinte qui est restée témoin durant des siècles, ce patrimoine se
devise en deux, celui de l’époque précoloniale (médiéval et turque) et celui de l’époque
coloniale ou chacun présente ses caractéristiques.
Les différentes interventions faite sur le patrimoine architectural et urbain, quelles soit
à l’époque coloniale ou postcoloniale ont causé la transformation du tissu d’une part et son
altération plus tard. L’établissement de l’instrument de planification urbaine qui est le POS21
en 2002, incluant toute ses actions et ses principes d’aménagements, reste insuffisant pour la
sauvegarde de ce patrimoine.
le centre historique de la ville de Médéa ne cesse de subir les faits d’abandons et de
décadences, ses monuments et sites historiques sont menacés de disparition, faute de prise en
charge, sachant qu’elle a fait l’objet de nombreux projet d’études dans la perspective de son
classement comme patrimoine national d’où un projet de classification de ce centre a été
initié en 2014130 et que d’après la Direction de Patrimoine au Ministère de la Culture, le
classement de secteurs sauvegardé est en instance de publication depuis juin 2016, aussi selon
le BET chargé de l’élaboration de plan de sauvegarde la 1er phase d’étude de P.P.S.M.V.S.S,
a été approuvée, et les phases de réglementation restantes sont en cours d’élaboration .

130
Vieille ville de Médéa : un plan d’action pour préserver l’ancien noyau urbain, le courrier l’information au
quotidien d’Algérie, 15 janvien2016 (en ligne) disponible sur : http://lecourrier-dalgerie.com/2016/01/15/page/2/
.voir annexe N°7

71
CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
____________________________________________

 CONCLUSION GENERALE :

Le concept de patrimoine qui dans son sens primitif désignait un héritage transmis
d’une génération à l’autre, a subi une redéfinition et une requalification constante jusqu’à nos
jours, à présent il couvre un vaste ensemble de trésors en dépassant le cadre des simples
monuments historique isolés « patrimoine architectural », pour comprendre l’ensemble
tissulaire dans lequel ils s’inscrivent « patrimoine urbain ».
Cependant son évolution est devenue un intérêt mondial d’où la création de multiples
organisations afin de sauvegarder ce patrimoine menacé par l’ignorance, la vétusté, par la
dégradation sous toutes ses formes et par l’abandon.
En effet, la notion même du patrimoine urbain a connu une évolution progressive à
travers plusieurs tendances, et un développement des doctrines concernant sa conservation et
sa sauvegarde par l’élaboration des outils et instruments de sauvegarde.
Par ailleurs, les deux exemples étranger et national, pris comme référence en matière
d’intervention sur le patrimoine urbain sont. Celui de l’expérience française choisie par
rapport au fait qu’il soit un pays sensible à la question patrimoniale aussi du fait qu’il
constitue une référence de premier ordre pour l’Algérie en matière de prise en charge du
patrimoine, car la législation algérienne depuis l’indépendance a été reprise en majorité de la
législation française, adapté au contexte et à la souveraineté algérienne. Ainsi que celui de
l’expérience algérienne, ces deux exemples nous ont permis d’une part de comprendre les
multiples facteurs qui ont joué un grand rôle dans la sauvegarde des tissus historiques : la
collaboration et la sensibilisation sociale, locale et le travail en synergie à côté des habitants,
ainsi que la multitude d’outils d’interventions ayant une réglementation spécifique à chaque
cas. D’autre part, de faire ressortir les insuffisances aux niveaux de la législation algérienne
et de connaitre la réalité des villes historiques algérienne.
Enfin, nous avons présenté l’historique du développement de ville de Médéa qui
illustre les transformations urbaine et architecturales, à l’aide de la superposition de différents
plans de différentes dates, cette démarche nous a permis de reconnaitre l’étendue de la ville
historique de Médéa ainsi que l’identification des éléments persistants du patrimoine
architectural et urbain. Nous avons aussi étudiés les projets de transformations élaborés au
niveau du centre historique dans les deux périodes colonial et postcolonial en faisant une
lecture comparative entre ces deux interventions nous avons conclu que : l’usage des
instruments de planification urbaine tel que le POS et le PDAU qui sont des documents
d’orientation générale ne suffisent pas pour la préservation et la valorisation des centres

72
CONCLUSION GENERALE
____________________________________________

historiques ils sont jugés inadaptés ou du moins incomplet dans le cas de l’intervention au
niveau d’un centre historique.
En ce qui concerne la préservation et la sauvegarde du centre historique de Médéa, à
travers l’élaboration d’un Plan Permanent de Mise en Valeur des Secteurs Sauvegardés, nous
remarquons que cette action a été entreprise tardivement par rapport à la promulgation de la
loi 98-04. Ce n’est qu’en 2014131 que le projet de classification du site a été initié, et que
d’après la Direction de Patrimoine au Ministère de la Culture, le classement de secteurs
sauvegardé est en instance de publication depuis juin 2016, aussi selon le BET chargé de
l’élaboration de plan de sauvegarde la 1er phase d’étude de P.P.S.M.V.S.S, de Médéa a été
approuvée, et la 3éme phase de réglementation est en cours d’élaboration. En revanche
depuis l’élaboration de cet acte, les résultats ne sont pas encore visible et la vielle ville de
Médéa ne cesse de subir, du faits d’abandons, une décadence, ainsi qu’une dégradation de
ses édifices qui reste inconnues mais qui regorgent de valeurs.
Ceci nous conduit à confirmer notre hypothèse de départ, qui dit que la ville historique
de Médéa nécessite une intervention sur son patrimoine urbain qui doit être délimiter et sur
son patrimoine architecturale qui doit être identifié, reconnue et valoriser, en impliquant tous
des auteurs et usant de tous les outils efficaces.

Pour cela des recommandations sont évoquées comme suit :


- L’ordonnance des méthodes de décentralisation et de concertation globale comme a
été le cas dans l’expérience française.
- Le travail en synergie avec les habitants, leur participation est un élément essentiel.
- L’adoption d’une méthodologie d’approche et d’intervention bien structurée l’aide
d’outils efficaces en matière de législations et instruments d’urbanismes spécifique a
chaque état, comme le cas de ZPPAUP de vieux Lyon.
- formation d’un personnel qualifié ; main d’œuvre, architecte, artisans, restaurateurs
etc…
- Mettre en position une solution pour les sources de financement des projets de
sauvegarde.
- Encouragement de l’auto-réhabilitation en offrant des aides financières.

131
BOUABDELLAH, plan permanent de sauvegarde de la vieille ville de Médéa, Aps-Centre-Infos, mardi, 11
février 2014, article en ligne (http://www.blida-aps.dz/spip.php?page=imprimer&id_article=8311) , annexe N°
73
BIBLIOGRAPHIE
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- 2007-441‫رﻗم اﻻﯾداع‬,2007‫ﺳﺣب اﻟطﺑﺎﻋﺔ اﻟﺷﻌﺑﯾﺔ اﻟﺟﯾش‬,‫ وزارة اﻟﺛﻘﺎﻓﺔ‬,‫ اﻟﻣدﯾﺔ ﺑﯾن اﻟﻘدﯾم و اﻟﺣدﯾث‬,‫اﺳﻛﻧدر ﻣﺣﻣد اﻟﻣﺧﺗﺎر‬
978-9947-24-112-7 ‫ردﻣك‬,
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valeur culturelle adoptée le 19aout 1979 par Australie ICOMOS.
- Textes fondamentaux de la Convention du patrimoine mondial de 1972, EDITION 2005.
Convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe 1985.
- la conservation des villes anciennes en tant qu’éléments du patrimoine culturel envisagée
dans le contexte de l’urbanisation moderne, 146e session, PARIS, le 12 mai 1995.
- Chartes internationales sur la conservation et la restauration, ICOMOS.
- Convention de 2001 pour le patrimoine culturel subaquatique
- Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel
- vivre ensemble dans le vieux lyon, une Charte pour valoriser l’occupation de l’espace public
8/12/03.
4. RAPPORT ET INSTRUMENTS D’URBANISME:
- Loi n° 98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998 relative à la protection du
patrimoine culturel.
- la loi n° 98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998 relative à la protection du
patrimoine culturel, chapitre III.
- Législation algérienne (www.joradp.dz) .
- Législation française (www.legifrance.gouv.fr)
- ville de Lyon Z.P.P.A.U.P. des pentes de la croix rousse règlement révision n°1.
- Document d’URBAB, pos21, élaboré en avril 2002
- Document d’URBAB Révision PDAU Médéa 2015
- Document d’URBAB PDAU Médéa 1997
5. ARTICLES :
- Bureau de l’UNESCO, Patrimoine et Développement Durable dans les Villes Historiques
du Maghreb Contemporain, Enjeux, diagnostics et recommandations, Rabat 2004.
- Service pédagogique Château Guillaume le Conquérant- fiche enseignant: « La notion de
patrimoine ». - 14700 Falaise.
- HAMMOUNI .Zakia, Vie des villes, Dossier : L'urgence de se réapproprier notre
patrimoine.
- GUERROUJ Taoufik, La question du patrimoine urbain et architectural en Algérie Revue
algérienne d’anthropologie et de science humaine.( https://insaniyat.revues.org)
- GUERIN René, architecte-urbaniste, document de référence, Renfort institutionnel et légal
Atelier "Réhabilitation des villes et quartiers historiques", Rabat, Maroc, 8 & 9 décembre
2009-10-27.

75
BIBLIOGRAPHIE :
____________________________________________

- LESBET Djaffar, Relance effective et efficace sauvegarde de la Casbah d'Alger, the


European Journal of Plaining
- PLANCHET Pascal, Professeur de droit à l'Université Lumière Lyon 2, Colloque ‘Une
nouvelle gouvernance pour la gestion du patrimoine architectural et paysager français : des
ZPPAUP aux AVAP du GrenelleII’ - Université d’Angers - Faculté de droit (Centre Jean
Bodin) - 10 et 11 février 2011- Actes sous la direction d’Arnaud de LAJARTRE, maître de
conférences en droit public.
6. LES THESES ET MEMOIRES :
- BENSEDDIK SOUKI HABIBA, la valorisation des monuments historiques en Algérie le
cas du palais de l’agha a Ferdjioua, mémoire de magistère, université mentouri, Constantine,
Juin 2012, 250p
- BOUSSERAK Malika, La nouvelle culture de l’intervention sur le patrimoine architectural
et urbain : la récupération des lieux de mémoire de la ville précoloniale de Miliana, mémoire
de magister, EPAU, Alger, 2000, 160p
- BOUANANE Kentouche Nassira,le patrimoine et sa place dans les politiques urbaines
algériennes, mémoire pour l’obtention du diplôme de magister, Universite Mentouri,
Constantine, 2008 , 247 p
- CHOUQUET Marine, les périmètres patrimoniaux, master II Droit de l’urbanisme, de la
construction et de l’immobilier, université Montesquieu – Bordeaux IV.91p
- DELAYER Maxime, des sites historiques inscrits par l’Unesco et leurs politiques
patrimoniales l’exemple de porto, de Lyon et de Vérone, thèse pour obtention de doctorat en
Géographie et Aménagement de l’Université de Lyon, octobre 2007
- FOUKROUN Madina, Un dispositif de la gestion urbaine du patrimoine bâti ancien non
classé cas de la rue Larbi Ben M’hidi à Alger, mémoire de magistère, EPAU, juin 2012.
- HAMMA Walid, Intervention sur le patrimoine urbain ; acteurs et outils Le cas de la ville
historique de Tlemcen, mémoire de magistère, Université Abou Bakr Belkaïd – Tlemcen,
juillet 2011, 173p
- KORTEBY Manel, requalification de la porte des arcades –Médéa-, projet de fin d’étude
pour l’obtention de diplôme d’état d’architecture, université Saad Dahleb de Blida ; institut
d’architecture, juin 2002
- MERRAD Djamel, Evaluation de la qualité environnementale dans le secteur sauvegardé
Cas d’étude « casbah d’Alger », mémoire de magistère laboratoire « architecture et
environnement », EPAU, Alger, avril 2012
- TITOUCHE Ali, régénération du quartier Youcef -porte du Nador – (centre-ville Médéa)
mémoire de magistère, EPAU, octobre 2002, 180p
7. SITES INTERNET :
- Ministère de la Culture : www.m-culture.gov.dz
- http://www.titteri.org/v_medea.htm
- http://alger-roi.fr/Alger/titteri/titteri_des_francais.htm
- http://www.djazairess.com/ouarsenis/1232
- file:///D:/%C3%A9tudes/M2/m%C3%A9moire%20de%20recherche/%D9%85%D8%B1%D9
%8A%D9%86%D9%8A%D9%88%D9%86%20-
%20%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B9%D8%B1%D9%81%D8%A9.html
- http://khatab38.blogspot.com/2010/03/blog-post_3861.html
- http://www.islamport.com/
- http://www.cantal.gouv.fr/de-la-zppaup-a-l-avap-a2490.html

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ANNEXES
ANNEXES
____________________________________________

Annexe N° 2 : plan de ville de centre ville de Médéa en 1956


Source : URBAB
ANNEXES
____________________________________________

Annexe n° 6 : article
ANNEXES
____________________________________________

Annexe N°7 : Vieille ville de Médéa : un plan d’action pour préserver l’ancien noyau urbain,
le courrier l’information au quotidien d’Algérie, 15 janvien2016:
Source : internet

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