Chapitre 1. Introduction À L'électronique de Puissance

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______________________________________________ Introduction à l’électronique de puissance

Chapitre 1.
Introduction à l’électronique de puissance

1.1 Introduction

L'électronique de puissance est la technologie associée à la conversion, au contrôle et au


conditionnement efficaces de l'énergie électrique à partir de son entrée disponible vers la forme de sortie
électrique souhaitée.

1.2 Convertisseurs statiques

L'électronique de puissance a pour objet l'échange d'énergie entre au moins deux systèmes électriques,
c'est, par conséquent, une discipline qui correspond au traitement de l'énergie électrique (en combinant les
aspects « conversion » et « contrôle ». Les dispositifs électriques permettant d'assurer ces fonctions portent le
nom générique de convertisseurs statiques.
Les convertisseurs statiques comportent, d'une part un certain nombre de composants semi-conducteurs
de puissance, d'autre part les circuits de commande de ces éléments.

1.3 Classification des convertisseurs statiques.

Les convertisseurs statiques permettent d'adapter de manière réversible ou non la forme alternative ou
continue de l'énergie entre le réseau et la charge.
En ce qui concerne les termes utilisés, précisons que l'on entend par alternatif toute grandeur périodique à
valeur moyenne nulle et par continu toute grandeur à valeur moyenne non nulle, ceci quelle que soit la
forme réelle du signal.

Ces transformations apparaissent sous quatre formes pour lesquelles sont associés quatre types de
convertisseurs :
• Redresseur : conversion alternatif → continu ;
• Hacheur : conversion continu → continu ;
• Onduleur : conversion continu → alternatif ;
• Gradateur et cycloconvertisseur : conversion alternatif → alternatif ;

1.4 Composants utilises en électronique de puissance

La majorité des circuits électroniques de puissance utilisent des composants de commutation à semi-
conducteurs de puissance qui présentent idéalement une résistance infinie lorsqu'ils sont éteints, aucune
résistance lorsqu'ils sont allumés et commutent instantanément entre ces deux états. état passant et état
bloqué.
Les semi-conducteurs de puissance actuels peuvent être classés en trois catégories :
Les éléments non commandables (diodes),
Les éléments commandables à la fermeture (thyristors, triacs),
Les éléments commandables à la fermeture et à l’ouverture (transistors bipolaires, MOSFETs,
IGBTs, GTOs

1
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1.4.1 Zones d'exploitation des semi-conducteurs


semi de puissance
La figure 1.1 illustre
lustre les plages de tension et de courant, en termes de fréquence, auxquelles les
composants à semi-conducteurs
conducteurs de puissance les plus courants peuvent fonctionner.

Figure 1.1 Zones d'exploitation des semi-conducteurs


conducteurs de puissance
(a) tension vs fréquence; et (b) courant vs fréquence.
fréquence
1.5 La diode de puissance

La diode de puissance (Figure 1) est un composant non commandable (ni à la fermeture ni à l ouverture).
Elle n’est
est pas réversible en tension et ne supporte qu’une tension anode-cathode
cathode négative (vAK < 0) à l’état
bloqué.
rant et ne supporte qu’un
Elle n’est pas réversible en courant un courant dans le sens anode-cathode
anode positif à l’état
passant (iAK > 0).

Figure 1.2 Diode de puissance.

Si la borne A présente un potentiel plus élevé que la borne K, le composant est dit polarisé directe, un
courant direct (IAK ) traverse le composant dans la direction indiquée. Cela provoque une petite chute de
tension dans le composant (<1 V) qui, dans des conditions idéales, est généralement ignorée. En revanche,
lorsqu'une diode est polarisée en sens inverse, elle
elle ne conduit pas et la diode subit alors un petit courant de
fuite qui circule dans le sens inverse appeler courant de fuite. Dans une diode idéale, la chute de tension dans
le sens direct et le courant de fuite sont tous deux ignorés. Dans les applications
application EP, une diode est
généralement considérée comme un interrupteur statique idéal. iAK

1.5.1 Caractéristiques d’une diode de puissance Directe


1.5.1.1 Caractéristiques d’une diode parfaite

Le fonctionnement de la diode s’opère


’opère suivant deux modes :
- Diode passante (ou ON), tension VAK = 0 pour iAK > 0 Inverse Directe
- Diode bloquée (ou OFF), tension iAK = 0 pour VAK < 0
VF VAK
On dit aussi que la diode a une caractéristique à deux segments
Diode bloquée Diode bloquée
VAK = 0 et iAK = 0 VAK = 0 et iAK > 0

La diode se comporte comme La diode se comporte comme


un interrupteur ouvert un interrupteur fermé

Inverse
2
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1.5.1.2 Caractéristiques d’une diode réelle

iAK

Directe Courant
Directe
Max

inverse Directe
VF VAK
limite de la
tension de VB : Tension Pente r
fonctionnement inverse
maximale
Avalanche
inverse

Figure 1.5 Caractéristique de la diode réelle.

Les Caractéristiques les plus importants sont les suivants :


• Tension directe VF : est la chute de tension d'une diode entre A et K à un niveau de courant défini
lorsqu'elle est polarisée en direct
• La tension de claquage VB : est la chute de tension aux bornes de la diode à un niveau niv de courant
delà du niveau de polarisation inverse. C'est ce qu'on appelle une avalanche.
défini lorsqu'elle est au-delà
• Le courant inverse IR : est le courant à une tension particulière, et qui est inférieur à la tension de
claquage.
1.6 Les thyristors SCR

Les thyristors (SCR Silicon Controlled Rectifier)


Rectifier sont généralement des dispositifs à trois bornes avec
quatre couches de matériau alterné de type p et n (c'est-à-dire
(c'est trois jonctions p-n)
n) dans leur section de gestion
de puissance principale.
Le thyristor est un composant commandé à la fermeture,
mais pas à l’ouverture
Il est réversible en tension et supporte des tensions vAK aussi
bien positives que négatives.
Il n’est
est pas réversible en courant et ne permet que des courants iAK
positifs, c’est à dire dans le sens anode-cathode,
anode à l’état passant.

1.6.1 Caractéristiques d’un thyristor


1.6.1.1 Caractéristiques d’un thyristor parfait
• Le composant est bloqué (OFF) si le courant iAK est nul (quelque soit la tension VAK). Si la tension
VAK est positive, le thyristor est amorçable.
• L’amorçage
amorçage (A) est obtenu par un courant de gâchette iG positif d’amplitude
amplitude suffisante alors que la
tension VAK est positive.

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• L’état passant (ON) est caractérisé par une tension VAK nulle et un courant iAK positif.
• Le blocage (B) apparaît dès annulation du courant iAK. On ne peut pas commander ce changement, mais
on en distingue deux types :
• La commutation naturelle par annulation du courant iAK
• La commutation forcée par inversion de la tension VAK.
iAK

(2) ON

(1) OFF (1) OFF

VAK

Deux cas pour VAK ≥ 0 :


Un seul cas pour VAK ≤ 0 :
(1) SCR bloqué VAK ≥ 0 et iAK = 0
(3) SCR bloqué VAK ≤ 0 et iAK = 0
(2) SCR passant VAK = 0 et iAK > 0

1.6.1.2 Caractéristiques d’un thyristor réel

iAK

VAK

Notations.

UT (On-state voltage) : Tension directe à l’état passant (typiquement 1à 3 V).


IT (On-state current) : Intensité directe à l’état passant.
rT : Résistance dynamique à l’état passant.
UBO (breakover voltage) : Tension de claquage en direct.
IBO (breakover current) : Courant de claquage en direct.
IH (Holding current) : Intensité de maintien ou hypostatique.

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IL (Latching current) : Intensité d’accrochage, toujours supérieure ou égale à IH.


UR (Reverse voltage) : Tension inverse.
IR (Reverse current) : Intensité inverse.
UBR (Breakdown reverse voltage) : Tension inverse de retournement.

Polarisation directe (VAK > 0 et iAK > 0)


La région de blocage directe (forward blocking region) se situe de l’origine jusqu’à la tension de
retournement par avalanche UBO (breakover voltage). On notera l’influence du courant de gâchette iG qui
abaisse la tension d’amorçage.
Polarisation inverse (VAK < 0 et iAK < 0)
La caractéristique ressemble à celle d’une diode en inverse. La région de blocage inverse (Reverse
blocking region) est suivie de la région d’avalanche inverse (Reverse avalanche region). Le dépassement
deUBR peut provoquer la destruction du composant si le courant n’est pas maîtrisé.

1.6.2 Analyse de fonctionnement


1.6.2.1 En polarisation directe

– Lorsqu'il n'y a pas un signal de commande (k ouvert donc IG = 0) : Pour EA < VAK0 : = 0 et VAK ≈ EA, le
thyristor se comporte comme un circuit ouvert, on dit qu'il est bloqué. Pour EA ≥ VAK0 : iAK = (EA/R) et VAK ≈
0,8 V, le thyristor se comporte comme un court-circuit, on dit qu'il est amorcé. La tension VAK0 pour laquelle
le thyristor s'amorce est appelée tension de retournement ou tension d'amorçage à courant de gâchette nul. Le
thyristor reste conducteur jusqu'à une certaine valeur du courant iAK noté IH, puis il se bloque.

– Lorsqu'il y a un signal de commande (k fermé donc IG > 0) : le thyristor s'amorce pour IG = IGT, le thyristor
s'amorce pour tout EA positif. Dans tous les cas, lorsque le thyristor est amorcé, si l'on ouvre l'interrupteur k
(IG = 0), le thyristor reste conducteur. Pour se bloquer, il est nécessaire, soit de diminuer le courant iAK en
dessous de la valeur IH, soit d'inverser la tension d'alimentation EA.

1.6.2.2 En polarisation inverse :

La présence du courant de gâchette n'a aucune influence.

iAK

Circuit de gâchette Circuit d’anode

Figure 1.17 Circuit de polarisation fonctionnement d’un thyristor.

Amorçage d’un Thyristor.

Pour qu’un Thyristor. s’amorce, il faut à la fois :


– que le courant de gâchette iG soit supérieur au courant de gâchette d’amorçage, noté IGT (Gate Trigger
Current),

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– que le courant d’anode iAK atteigne une intensité minimale appelée courant d’accrochage notée IL (Latching
current) avant la disparition du courant de gâchette,
– que la tension anode-cathode VAK soit positive.
Attention ! Pour VAK > 0, l’amorçage d’un S.C.R. peut aussi se produire dans les conditions suivantes, même
en l’absence du courant iG.
1) Si VAK atteint la tension de retournement UBO. Ce mode d’amorçage est utilisé pour les diodes à quatre
couches.
2) Si une énergie lumineuse suffisante éclaire la jonction de commande (JC). Ce mode d’amorçage est utilisé
pour les photo-thyristors.
3) Si duAK/dt est trop élevée. La variation de la tension VAK par rapport au temps produit un courant i ≈ C
duAK/dt qui peut entraîner l’amorçage ; C étant la capacité de la jonction de commande JC .
4) Si la température augmente. L’amorçage est alors favorisé rendant le S.C.R. plus sensible aux amorçages
intempestifs.

Blocage d’un Thyristor.

Pour qu’un Thyristor. se bloque, il faut que l’intensité du courant d’anode iAK devienne inférieure à
IH (Holding current) pendant un temps minimum.
Deux solutions sont possibles :
– soit par extinction naturelle, c’est-à-dire par passage à zéro du courant d’anode (cas des courants
alternatifs),
– soit par extinction forcée, c’est-à-dire par application d’une tension inverse (VAK < 0) qui entraîne
l’annulation du courant d’anode iAK.

Rappel Mathématique
A. Grandeurs périodiques non sinusoïdales (valeurs efficaces, moyennes, facteur de forme, taux
d’ondulation).
A.1 grandeurs relatives à la transmission de la puissance

• Périodicité

Soit x(t) une fonction périodique. On appelle période la plus petite valeur possible T telle que, pour toute
valeur du temps t, on ait : x(t + T) = x(t) ∀ t.

• Valeur moyenne

La valeur moyenne d’une fonction périodique x(t) est telle que (plusieurs notations sont utilisées) :

La valeur moyenne en régime établi est indépendante de l’origine t0 du temps.

• Puissance instantanée

On définit pour un circuit monophasé : p(t) = v(t) · i(t) où v(t) et la tension et i(t) l’intensité. Cette puissance
p peut être :

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– instantanée : l’évolution de p(t) est quelconque. C’est ce qui se produit par exemple dans les régimes
transitoires;

• Puissance moyenne : alors l’une au moins des deux grandeurs v(t) et i(t) a pour période T. On
définit alors la valeur moyenne de la puissance notée < p > = P ou puissance active (exprimée en W)
telle que :

• Puissance apparente pour un circuit monophasé : S = Veff × Ieff exprimée en (VA);


• Puissance en continu P= u i
• Puissance active si i ou u est constant
= =
= ̅ =
• Valeur efficace (RMS)

N.B. : en anglais on utilise le terme RMS, Root Mean Square. On définit :


- La valeur efficace du courant périodique :

- La valeur efficace de la tension périodique :

- Le facteur de puissance FP = P/S avec 0 ≤ FP ≤ 1.


- Le facteur de forme FF=Veff / Vmoy

- Le taux d’ondulation = = −1 = ²−1

A.2 Les grandeurs intervenant en régime sinusoïdal monophasé


i
Un dipôle est le siège d’une tension v(t)
v
Expressions des grandeurs instantanées :

- Pour la tension :
- pour le courant, ϕ est le retard de phase :
La puissance active se calcule avec la relation P = V I cosϕ (en W).
La puissance réactive est définie par Q = V I sinϕ (en VAR).
La puissance apparente est obtenue par S = V I (en VA).
Entre les puissances, la relation est : S² = P² + Q².
Le facteur de puissance FP = cosϕ=P/S

A.3 Les grandeurs intervenant en régime sinusoïdal triphasé

On se limite ici au cas du montage étoile. Donnons les expressions des grandeurs instantanées en régime
équilibré direct.
– Pour les trois tensions : la valeur efficace est V.

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Pour le courant : ϕ est le retard de phase, et la valeur efficace est I.

La puissance active se calcule avec la relation P = 3V I cosϕ (en W).


La puissance réactive est définie par Q = 3V I sinϕ (en VAR).
La puissance apparente est obtenue par S = 3V I (en VA).
Entre les puissances, la relation est : S² = P² + Q².
Le facteur de puissance FP = P/S
La puissance instantanée est définie en triphasé par : p = v1(t) i1(t) + v2(t) i2(t) + v3(t) i3(t).
Dans le cas d’un régime sinusoïdal équilibré p = P = 3V I cosϕ.

A.4 Formule utiles de trigonométrie

• sin² x + cos² x = 1
• tg x . cotg x = 1
• tg x = sin x / cos x
• cotg x = cos x / sin x
• 1 + tg² x = 1 / cos² x
• 1 + cotg² x = 1 / sin² x
• cos (a +b) = cos a . cos b - sin a . sin b
• cos (a -b) = cos a . cos b + sin a . sin b
• sin (a+b) = sin a . cos b + cos a . sin b
• sin (a-b) = sin a . cos b - cos a . sin b
• cos 2a = cos² a - sin² a
• sin 2a = 2 sin a . cos a
• cos² a = (1 + cos 2a)/2
• sin² a = (1 - cos 2a)/2
• cos a . cos b =[ cos(a-b) + cos(a+b) ] /2
• sin a . sin b =[ cos(a-b)-cos(a+b)] ] / 2
• sin a . cos b =[ sin(a-b) + sin(a+b) ] /2
• cos a + cos b = 2 cos ((a+b)/2).cos((a-b)/2)

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