CC Fevrier 2022-Correction

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Equations différentielles - M61 2022

Contrôle continu du 21 février - Durée 2h


Documents interdits.
1. (Question de cours) Soit l’inégalité différentielle suivante vérifiée pour x définie et dérivable sur R+ ,
avec a, b ∈ C 0 (R, R), (
x0 (t) ≤ a(t)x(t) + b(t), t > 0
.
x(0) = x0 ∈ R
(a) A l’aide d’un lemme de comparaison du cours, donner une majoration de x(t) pour t ≥ 0.
La fonction t → x(t) est majorée sur R+ par la solution de l’équation différentielle
(
z 0 (t) = a(t)z(t) + b(t), t > 0
.
z(0) = x0 ∈ R
Soit, par la formule de Duhamel,
Rt
Z t R
t
a(τ ) dτ a(τ ) dτ
x(t) ≤ x0 e 0 + e s b(s) ds.
0

0 2
u (t) = sin(t)v(t) − cos (t)u(t)

0
(b) Application : Soit le système v (t) = − sin(t)u(t) − 2 cos2 (t)v(t) + 2|cos(t)| .

u(0) = 1, v(0) = 0

Trouver une majoration pour t ≥ 0 de u2 (t) + v 2 (t).
u2 (t)+v 2 (t)
On pose x(t) = 2 ,
x0 (t) = − cos2 (t)u2 (t) − 2 cos2 (t)v 2 (t) + 2|cos(t)|v(t),
ainsi,
x0 (t) ≤ −2 cos2 (t)x(t) − cos2 (t)v 2 (t) + cos2 (t)v 2 (t) + 1.
Par application de la question précédente,
Z t
1 − R t 2 cos2 (τ ) dτ Rt
2 cos2 (τ ) dτ
0 ≤ x(t) ≤ e 0 + e− s ds.
2 0

On peut poursuivre le calcul pour mieux appréhender l’estimation...


2. Soit f un fonction C 1 (R × R; R) et soit le problème de Cauchy
(
u0 (t) = f (t, u(t))
.
u(0) = α ∈ R.

On note v(t, α) = u(t) où u dépend de α à travers la donnée de Cauchy. Proposer un problème de


Cauchy vérifié par ∂α v(t, α) pour t dans un intervalle à préciser.
On réécrit le problème de Cauchy vérifié par v avant de dériver formellement par rapport à α :
(
∂t v(t, α) = f (t, v(t, α)),
v(0, α) = α ∈ R,
ainsi, (
∂t ∂α v(t, α) = ∂v f (t, v(t, α))∂α v(t, α),
(1)
∂α v(0, α) = 1 ∈ R.
On remarque que cette EDO, pour v(t, α) donné, est linéaire à coefficient non constant. Ce coefficient
a(t) = ∂v f (t, v(t, α)) est défini , C 2 , sur l’intervalle Iα de la solution maximale (Iα , v(., α) = u). La
solution maximale de (1) est donc définie sur Iα , C 3 , et justifie la calcul formel.

1
3. Trouver l’expression de la solution maximale du problème de Cauchy suivant. L’intervalle de la solution
maximale devra être précisé selon la donnée de Cauchy.
(
x0 (t) = x4 (t)
.
x(0) = x0 ∈ R.

Ce problème de Cauchy autonome nonlinéaire respecte les hypothèses de Cauchy-Lipschitz puisque


le monome x4 est une fonction C ∞ . Il existe une unique solution maximale (I, x) où 0 est élément de
l’intervalle ouvert I. On cherche une solution formelle, si elle satisfait l’équation c’est alors l’unique
solution définie sur le plus grand intervalle possible I pour rester définie.

d −3
x (t) = −3x−4 (t)x0 (t) = −3.
dt
Ainsi, par intégration,
x−3 (t) − x−3 (0) = −3t.
On obtient alors,
1 x0
x(t) = = .
(x−3 (0) − 3t)3 (1 − 3x−3
0 t)
3

Si x0 = 0 alors (R, 0) est l’unique solution maximale. Sinon, si x0 < 0 la solution maximale est
x0 x30 x0
(]t− , +∞[, (1−3x−3 3 ) avec t
t)

= +
3 < 0. Si x0 > 0 la solution maximale est (] − ∞, t [, (1−3x−3 t)3 )
0 0
x30
avec t+ = 3 > 0.
4. En construisant une fonction de Liapounov, étudier la globalité des solutions sur R+ ainsi que la
stabilité de (0, 0) pour l’EDO :
(
x0 (t) = −2x3 (t) + sin(x(t))y 2 (t)
.
y 0 (t) = − 21 sin(x(t))x(t)y(t) − y(t)

Montrer de plus que x et y gardent le signe de leur donnée initiale sur tout l’intervalle de la solution
maximale.
La fonction f ((x, y)) = (−2x3 + sin(x)y 2 , − 21 sin(x)xy − y) est C ∞ de ses arguments comme produit et
somme de fonctions C ∞ . L’EDO proposée admet alors une unique solution maximale (I, (x, y)) C ∞ ,
associé à une donnée de Cauchy quelconque. Pour t ∈ I, on a :
1
x(t)x0 (t) + y(t)y 0 (t) = −x4 (t) − y 2 (t).
2
Ainsi,
d 2
(x (t) + 2y 2 (t)) = −2x4 (t) − 2y 2 (t) ≤ 0.
dt
Comme la fonction L(x, y) = x2 + 2y 2 est définie positive et décroissante le long des trajectoires, la
solution reste bornée sur R+ ∩ I et donc R+ ∩ I = R+ par le théorème des extrémités.
La fonction de Lyapunov est même une fonction de Lyapunov stricte puisque −2x4 − 2y 2 < 0 en
dehors de l’origine. On en déduit que l’origine est un point asymptotiquement stable (cf cours).
sin(x(t)) 2
On note que x0 (t) = −2x3 (t) + sin(x(t))y 2 (t) = x(t)(−2x2 (t) + x(t) y (t) = a(t)x(t)) avec a une
fonction bornée sur R car les fonctions x et y le sont et que la fonction u → sin(u)
+
u R est bornée
t
et prolongeable par 0 en u = 0. On déduit que la solution x peut s’écrire x(t) = x(0)e 0 a(s)ds avec
l’intégrale de a de 0 à t définie pour tout t de l’intervalle de la solution maximale. Ainsi, l’exponentielle
est bien définie, sa positivité assure que x(t)R garde le signe de sa donnée initiale. On conclut de même
t 1
(et c’est plus facile) pour y avec y(t) = y0 e 0 1− 2 sin(x(s))x(s)ds .

2
5. On considère le problème de Cauchy
(
u0 (t) = sin(( 1+t
1
2 − u(t))(u(t) − 2 +
1
1+t2 )) .
u(0) = 1.

(a) Etudier l’existence s’une solution maximale sur R du problème de Cauchy.


1 1 ∞
La fonction f de R2 dans R telle que f (t, x) = sin(( 1+t 2 − x)(x − 2 + 1+t2 )) est une fonction C
2
puisque 1 + t est strictement positif. Le théorème de Cauchy-Lipschitz assure donc l’existence
d’une unique solution maximale (I, u) qui est même C ∞ car f l’est.
Comme sinus est une fonction bornée alors u0 est bornée et u est majorée et minorée par une
fonction affine sur R+ et également sur R− . Par le théorème des extrémités et par un raisonnement
par l’absurde, on conclut que la solution est globale sur R.
1 1 +
(b) Les fonctions t → 1+t 2 et t → 2 − 1+t2 sont-elles des barrières sur R pour ce problème de
Cauchy ?
1 1 1
On vérifie aisément que f (t, 1+t 2 ) = 0 et f (t, 2 − 1+t2 ) = 0 car le sinus s’annule en 0. Or t → 1+t2

est strictement décroissante sur R+ , cette fonction est donc une barrière inférieure. De même,
1 +
t → 2 − 1+t 2 est strictement croissante sur R , cette fonction est donc une barrière supérieure.

Ces deux fonctions coïncident en 0 et prennent la valeur 1 comme la donnée de Cauchy. La fonction
croissante est donc au dessus de la fonction décroissante sur R+ . Ces 2 fonctions constituent donc
un entonnoir sur R+ .
(c) En déduire des bornes sur R+ de la solution puis en déduire le signe de u0 (t) pour t ≥ 0.
On conclut que la solution du problème de Cauchy reste dans l’entonnoir proposé pour t ≥ 0. On
1 1
a alors, pour tout x satisfaisant les mêmes bornes que u(t), soit 1+t2 ≤ x ≤ 2 − 1+t2 , la minoration

et majoration
1 1 1 1
0≤( 2
− x)(x − 2 + 2
)≤( 2
− 1)(1 − 2 + ),
1+t 1+t 1+t 1 + t2
1 1
puisque la parabole en x, paramétrée par t ≥ : ( 1+t 2 − x)(x − 2 + 1+t2 ) atteint son sommet
(maximum) entre les deux racines. Soit encore
1 1 1 1
0≤( − x)(x − 2 + )≤( − 1)( − 1) ≤ 1
1 + t2 1 + t2 1 + t2 1 + t2
Comme le sinus est croissant sur [0, 1], on en déduit que
 
1 1
0 = sin(0) ≤ sin ( − x)(x − 2 + ) .
1 + t2 1 + t2

Finalement, on a en remplaçant x par u(t) :

0 ≤ u0 (t).

D’où la croissance de u
(d) Conclure quant comportement asymptotique de la solution en +∞.
1
La solution u est croissante sur R+ , elle est majorée par la fonction bornée t → 2− 1+t +
2 ≤ 2 sur R ,
0
elle est donc convergente vers une limite inférieure ou égale à 2. La fonction u converge vers zéro en
+∞ car sinon l’asymptote oblique croissante induit une limite infinie. La limite 2 ≥ l ≥ u(0) = 1
de la fonction u satisfait donc
0 = sin(−l(l − 2)).
On en déduit que l = 2 = limt→+∞ u(t).
(e) La fonction t → 1 est-elle une barrière sur R+ pour ce problème de Cauchy ? Si oui, préciser le
type. L’étude précédente montre que t → 1 est une barrière inférieure sur R+ .

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