Intoxication Aigue

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 13

UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

Intoxication aigue
INTRODUCTION

Définitions

Une intoxication aiguë est un état pathologique lié à l’exposition à un toxique (du grec
toxikon = poison).
Un toxique est une substance qui interrompt ou trouble gravement les fonctions vitales d'un
organisme.

Intérêt
- Epidémiologique : les intoxications aiguës sont très fréquentes et sont le plus souvent
d’origine accidentelle chez l’enfant (> 90%)
Elles constituent un problème de santé publique
- Diagnostic : le diagnostic positif implique une démarche rigoureuse
- Thérapeutique : le traitement symptomatique est prioritaire et comporte le
traitement des défaillances vitales
La prévention reste primordiale et passe par l’éducation des ménages
- Pronostic : dépend de la nature du toxique et de l’efficacité de la prise en charge
initiale

OBJECTIFS

1. Citer les CDD d’une intoxication


2. Décrire l’examen d’un enfant intoxiqué
3. Décrire les mesures générales devant un enfant intoxiqué
4. Donner la CAT une intoxication au paracétamol à l’aspirine, aux produits
domestiques (pétrole, à l’eau de javel), à l’alcool éthylique, aux stupéfiants
5. Enumérer les mesures préventives.

PLAN

INTRODUCTION
I. GENERALITES
II. DIAGNOSTIC
III. FORMES ETIOLOGIQUES
IV. PREVENTION
CONCLUSION

I GENERALITES

I.1 Epidémiologie
I.1.1 Morbidité et mortalité
 France

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


1
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

2ème cause d’accidents de la vie courante chez l’enfant après les traumatismes et devant les
brûlures
20-25 000 cas rapportés chaque année
La mortalité est de 10 à 12 cas par an dans la tranche d’âge des 1-4 ans
 Côte d’ivoire
Diakité et Col selon une étude réalisée dans les 3 CHU d’Abidjan de 2005 à 2011, les
intoxications représentaient 8,50 % des admissions dans les services d’urgence et
réanimation pédiatrique
La létalité liée à ces intoxications était relativement élevée (5,75 %)

I.1.2 Age et sexe


Pic de fréquence entre 1 et 4 ans
Prédominance masculine

I.1.3 Mode d’intoxication


 Avant 1 an : erreur d’administration d’un médicament par un parent (erreur de dose,
médicament inapproprié)
 Accidentel entre 1 et 8 ans le plus souvent impliquant un seul produit souvent connu
 Intentionnel après l’âge de 10 ans
NB : toute intoxication intentionnelle ou volontaire doit faire l’objet d’une évaluation
psychologique et/ou psychiatrique
1.2 Produits ingérés
Les intoxications les plus fréquentes sont d’origine médicamenteuse, suivies par les produits
ménagers, cosmétiques, industriels et agricoles.

Médicaments (60%) Anxyiolytiques, antipaludéens


Analgésiques, antihistaminiques, antipyrétiques, antitussifs,
décongestionnants
Antihypertenseurs, neuroleptiques, antiarythmiques plus
rarement
Produits ménager (25%) Pétrole
Eau de javel
Produits caustiques
Environnement Pesticides
Alcool, tabac,
Produits végétaux Plantes
Produits cosmétiques Pommades, eau de toilette

1.3 situations à risque d’intoxication

Entourage Surveillance insuffisante de l’enfant malgré un adulte à


proximité
Mode de garde hors du domicile habituel (amis, grands-
parents)
Circonstances Heures de préparation des repas : 11h-13h, 18h-20h
Pièces à risque : cuisine, douche, chambres

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


2
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

Conditionnement Absence de rangement des produits ménagers ou des


médicaments après utilisation
Transvasement d’un produit ménager ou cosmétique dans un
récipient à usage alimentaire
Produits d’entretien parfumé, coloré qui attire l’attention de
l’enfant

II DIAGNOSTIC

II 1 Diagnostic positif

II.1.1 CDD+++

 L’intoxication est connue : le toxique est en règle identifié par l’entourage


o L’enfant retrouvé avec des médicaments ou produits dans la bouche
o Surdosage d’un médicament pris par l’enfant (erreur ou confusion familiale) ou
surdosage iatrogène (erreur d’injection)

 L’intoxication est méconnue : elle doit être évoquée devant :


o un tableau clinique (neurologique, comportemental, hépatique, hémodynamique) ou
biologique (insuffisance hépatique, anomalie métabolique) inexpliqué
o des symptômes d’installation rapide : coma, agitation, tachycardie, troubles du
rythme, dépression respiratoire, hypo ou hyperthermie
o des malaises à répétition
o un décès subit de l’enfant

 L’intoxication est cachée


o Intoxication volontaire d’un grand enfant (tentative de suicide)
o Maltraitance suspectée devant des antécédents d’intoxication, la discordance des
faits, devant la découverte d’une intoxication sévère lors d’une admission pour un
autre motif

II.1.2 Examen clinique


Il comporte l’interrogatoire et l’examen physique

 L’interrogatoire de l’entourage fait préciser +++


o La nature du toxique
o L’heure de l’intoxication
o La quantité ingérée : tout comprimé manquant est à priori un comprimé ingéré
o L’heure du dernier repas
o Le délai par rapport au dernier repas
o La nature des gestes déjà effectués
o Les antécédents pathologiques de l’enfant ainsi que l’âge et le poids.

 L’examen physique
Il doit être rapide et complet et permet d’évaluer les grandes fonctions vitales :
Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA
3
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

o Etat neurologique : troubles de la conscience, convulsions,


o Etat psychiatrique : agressivité, agitation, délire, euphorie, confusion
o Etat respiratoire : augmentation ou diminution de la FR, cyanose, odeur de l’haleine
o Etat hémodynamique : tt, TA, TRC, chaleur des extrémités
o Signes digestifs : vomissements, diarrhée, cavité buccale, hyper salivation
o Etat des pupilles.

ll permet de rechercher la présence de signes de gravité que sont :


o Coma
o Bradypnée, tachypnée, apnée
o Tachycardie, bradycardie, hypotension artérielle
o Collapsus : hypotension artérielle extrémités froides, allongement du TRC

La présence de signes de gravité impose une prise en charge immédiate.


Au terme de l’examen clinique, lorsque le toxique est identifié, il faut s’informer des
complications possibles et le traitement à effectuer ou entrer en contact avec un service de
réanimation pour conseil et conduite à tenir.

Selon les données de l’examen clinique et de l’intoxication présumée, un bilan


complémentaire peut être demande ; il ne doit en aucun cas retarder la prise en charge
immédiate.

II.2 Examens complémentaires


o Radiographie thoracique
o Recherche de toxiques dans le sang, les urines, le liquide gastrique
o Gazométrie

II.3 Conduite à tenir immédiate

Le traitement des intoxications aiguës est symptomatique et parfois évacuateur, épurateur


et/ou spécifique (antidotes).
Les buts sont :

o Rétablir ou maintenir les fonctions virales


o Evacuer et/ou neutraliser le toxique

II.3.1 Mesures symptomatiques

Le traitement symptomatique est prioritaire et comporte le traitement


o des défaillances vitales : respiratoire, circulatoire, neurologique),
o des convulsions,
o d’une hypothermie ou d’une hyperthermie,
o des désordres métaboliques, hématologiques, rénaux, hépatiques
o des complications infectieuses ou de décubitus.

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


4
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

II.3.2 Mesures épuratrices

 En cas d’absorption orale : évacuation digestive

o Par vomissements provoqués


- Soit par stimulation pharyngée (au doigt, cuillère, abaisse-langue)
- Soit par administration de Sirop d’Ipéca environ 1 ml/kg sans dépasser 300 ml
ou injection d’apomorphine
EI : détresse respiratoire, vomissements incoercibles persistants
NB : leur utilisation tend à être abandonnée

o Par lavage gastrique


Il est réservé à des intoxications vues dans l’heure post ingestion impliquant des
médicaments ou substances potentiellement létales.
Il se fait par cycle de 10 cc/kg sans dépasser 200-300 cc, à l’aide d’un mélange tiédi moitié
G5 moitié sérum physiologique avec un tube de Fauchet à tulipe.
L’enfant doit être en position latérale de sécurité : décubitus ventral, une jambe fléchie,
l’autre allongée, la tête tournée sur le côté
En fin de lavage gastrique on peut administrer du charbon végétal à la dose de 1g/kg sans
dépasser 50-75g si le patient a été vu dans les 2 suivant l’ingestion

Les contre-indications de l’évacuation gastrique sont :


- Ingestion de caustique, pétrole, détergents, produits moussants…
- Altération de la conscience et/ou de convulsions

 En cas d’inhalation
o Soustraire à l’atmosphère toxique
o Oxygénation par sonde nasale, masque, intubation

 En cas d’absorption percutanée


o Enlever les vêtements
o Laver à l’eau et au savon

 En cas de projection oculaire ou cutanée


Lavage par le jet d’eau direct pendant 15 min : règle des 3 fois 15 : 15min à 15cm à 15°

 L’épuration extra rénale


Elle s’applique aux toxiques éliminés par le rein et se fait
- par diurèse osmotique à la dose de 150 cc / kg /j :
Diurèse osmotique neutre : 1/3 SSl + 1/3 G10 + 1/3 mannitol + 3g de Kcl.
Diurèse osmotique alcaline : 1/3 bicar 14 % + 1/3 G10 + 1/3 mannitol + 3g Kcl
- par dialyse péritonéale ou hémodialyse en cas d’intoxication massive par toxique
dialysable ou en cas de perturbation des fonctions rénales.

II.3.3 Mesures spécifiques


Elles sont fonction du toxique et font appel aux antidotes

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


5
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

III FORMES ETIOLOGIQUES

III.1 Médicaments

III.1.1 Intoxications potentiellement graves

Familles Médicaments Dose toxique


Antidépresseurs tricycliques Amitriptyline : laroxyl° 2,5 à 5 mg/kg/j
et polycycliques

Antipsychotiques Chlorpromazine : largactil° 200 mg/kg


Inhibiteurs calciques Nifédipine 2,8 mg/kg
Amlodipine 0,4 mg/kg
Nicardipine 1,4 mg/kg

Opiacés Codéine 2 mg/kg


Tramadol 10 mg/kg

Autres Sulfamides hypoglycémiants


Bétabloquants
Dérivés contenant de la
quinine

III.1.2 Intoxications fréquentes

 Benzodiazépines et apparentés +++


o Dose toxique variable en fonction de chaque BZP
- 7-10mg/kg pour le diazépam, clorazépam…
- 1cp/10kg pour les dérivées à activité hypnotique marquée
o Signes
- Neurologiques : somnolence, coma, hypotonie ou agitation paradoxale
- Respiratoires : dépression
- Cardio-vasculaire : hypotension
o CAT :
- Surveillance en milieu hospitalier en l’absence de dépression respiratoire
- En cas de dépression respiratoire : Réanimation cardio-respiratoire (intubation +
respiration assistée, macromolécules)
- Antidote (ANEXATE° IV)

 Paracétamol +++
o Dose toxique : 150 mg / kg si > 6 ans et 250 mg si < 6 ans
o Signes
- Début (h14) : vomissements et/ou douleurs abdominales

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


6
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

- J3 : tableau d’insuffisance hépatocellulaire avec ictère franc, risque d’hépatite


fulminante
o CAT
- Lavage gastrique inefficace car l’absorption digestive est très rapide
- Charbon activé surtout chez le grand enfant
- Diurèse osmotique neutre
- Antidote : Acétylcystéine (Mucomyst°) 70 mg / kg per os ou iv toutes les 4 h

 Aspirine
o Doses toxiques : 100-150 mg / kg
o Signes
- Neuro-sensoriels : Début 1 à 24 h : céphalées, asthénie, bourdonnement d’oreille,
vertiges passent inaperçus chez l’enfant
Stade tardif : somnolence ou agitation, coma, convulsion dans les formes sévères
- Digestifs : nausée, vomissements, douleurs épigastrique, hématémèse, perforation
digestive
- Respiratoires : hyperventilation avec alcalose respiratoire, dépression respiratoire
dans les formes sévères
- Rénaux : IRA par déshydratation et collapsus
- Cardio-vasculaires : collapsus, tachycardie sinusale, dépression cardiocirculatoire
- Métaboliques : hyperthermie, hypersudation, hypoglycémie, acidose métabolique,
anomalies de l’hémostase
o CAT :
- Evacuation gastrique : charbon activé
- Alcanisation des urines ou hémodialyse dans les formes sévères
- Hyperhydratation
- Administration de vit K1

 Antipaludiques

Amodiaquine Dérivés de Chloroquine


l’artémésinine
Dose toxique Doses Doses 25-50 mg/kg
thérapeutiques thérapeutiques
Signes Syndrome Hépato-néphrite Neurologiques :
extrapyramidal : céphalées,
Contracture, rigidité agitations,
simulant un obnubilation, coma
syndrome méningé Neuro-sensorielles :
ou un tétanos diplopie, cécité par
Fq augmenté, Fr atteinte du II
augmenté, T° bourdonnement
augmenté d’oreille, vertige,
par atteinte du VIII
Digestives :
vomissements
Cardio-vasculaires :

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


7
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

diminué TA,
bradycardie, arrêt
cardiaque

CAT Diazépam Epuration extra- Diazépam à forte


rénale dose

 Médicaments à visée ORL


Les produits les plus couramment impliqués sont :
o Les antitussifs contenant des dérivés opiacés ou d’antihistaminiques
A dose toxique (sup ou égal à 7,5 mg/kg) peuvent entrainer agitation, convulsion, myosis et
arythmie
o Les vasoconstricteurs nasaux sont responsable de pâleur extrême, hypotonie,
hypothermie, myosis ou mydriase
o Les médicaments contenant de l’éphédrine et ses dérivés sont à l’origine
d’hypertension avec tachycardie, agitation, convulsion, hypokaliémie, hyperglycémie

III.2 Produits domestiques

NB : Dans tous les cas +++


 Ne pas faire boire ou vomir
 Ne pas donner de lait ni d’huile de palme
 Ne pas donner de pansement gastrique sans avis spécialisé

III.2.1 Intoxication au pétrole+++


Elle est la plus fréquente, le plus souvent bénigne, elle se traduit par 3 tableaux de gravité
croissante.

 1er cas : intoxication minime < 50 cc


o Asymptomatique
o CAT : MEO ≈ 12 à 24 h ; ATB prophylaxie

 2è cas : intoxication moyenne < 150 cc


o Signes fonctionnels : dyspnée, toux, fièvre inconstante
o Signes physiques : discrets râles crépitants
o Radiographie thoracique : quelques opacités bilatérales
o CAT
- Hospitaliser
- Corticoïdes :
 dexaméthasone 0,5 mg / kg
 HSHC 5 mg / kg
 Solumédrol 1 – 3 mg / kg
- ATB :
 Erytrhomycine 50 mg / kg
 Amoxicilline 50 – 100 mg / kg
- Pansement gastrique : phosphalugel, Actapulgite

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


8
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

- Antipyrétiques : paracétamol 60 mg / kg
- Anticonvulsivants : diazépam 05 – 1 mg / kg ; gardénal 5 mg /kg

 3è cas : intoxication grave ou vue tard


o Signes fonctionnels : Détresse Respiratoire Aigues + choc cardiovasculaire avec
hyperthermie sévère, parfois hémorragie digestive
o Signes physiques : nombreux râles d’encombrement trachéo-bronchique
o Radiographie thoracique : opacités floconneuses dans les deux champs pulmonaires
L’évolution se fait vers un OAP lésionnel, coma et décès
o CAT : admission en REA
- Aspiration
- Intubation + respirateur artificiel
- Réanimation cardiovasculaire
- Vessie de glace, cocktail lytique pour l’hyperthermie
- Charbon activé par sonde naso-gastrique
- ATB

III.2.2 Intoxication aux produits ménagers +++


Ces produits ont des compositions diverses ; il est donc important de savoir lire les
étiquettes des produits ménagers.
Deux grandes catégories sont à distinguer :

 Les substances irritantes : eau de javel dilué, liquide vaisselle, produits de lessive…
Elles sont responsables de nausées, vomissements, douleurs abdominales et parfois diarrhée

o CAT : rincer la bouche, pansement gastrique pendant 48 h

 Les substances caustiques qui occasionnent une brûlure du tube digestif pouvant
entrainer une dysphagie, hématémèse, œdème de la glotte avec risque d’asphyxie,
perforation œsophagienne ou gastrique, sténose œsophagienne, pneumopathie
d’inhalation ; elles comprennent :

o Les acides forts (Ph<2) : acide chlorhydrique, sulfurique (liquide de batterie) …


Les lésions sont d’emblée maximales
o Les bases fortes (ph>12) : soude, potasse, ammoniaque, oxydants, eau de javel
concentré
Les lésions peuvent continuer d’évoluer sur 6 à 12 h :

L’importance des lésions dépend de :


o la formulation : les gels tapissent le tube digestif depuis l’oropharynx, les poudres se
concentrent dans l’oropharynx tandis que les liquides peuvent générer des lésions
œsophagiennes sans lésions oropharyngées
o le temps d’exposition
o la concentration du produit

o CAT
- Faire examen ORL + Fibroscopie digestive pour bilan des lésions

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


9
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

- Pansements gastriques
- ATB
- Corticoïdes si œdème de la glotte

III.2.3 Intoxication aux produits phytosanitaires

 Raticides
Produits à base d’anticoagulants
o Signes
Une intoxication grave peut se manifester par des saignements : épistaxis, au niveau des
muqueuses buccales, hémorragies pulmonaires, hématurie, ecchymoses, hématomes
o CAT : administration de VIT K1, transfusion sanguine

 Pesticides : organophosphorés
Il s’agit de poisons violents du système neveux par action anticholinergique.
o Signes :
- Troubles digestifs
- Troubles respiratoires : hypersécrétion bronchique, dyspnée
- Troubles de la sécrétion : hypersalivation, larmoiement, sueur
- Myosis serré, crampes, fibrillation musculaire
- Syndrome central : vertige, agitation, confusion, coma convulsif
o CAT
- Lavage gastrique + charbon activé
- Atropine 2 – 3 mg iv à renouveler toutes les 10 min
- Intubation + respirateur si coma

III.3 Intoxication alcoolique +++


o Dose toxique : 3 – 6 cc / kg
o Signes : acidose métabolique, hypoglycémie
o CAT : perfusion alternée de bicar 14 % 10 cc / kg ; G 10 3-6 cc / kg ivl + kcl

III.4 Intoxication par les stupéfiants : cannabis


 Circonstances
o Adolescent lors de réunions festives : consommation de pâtisseries
o Jeunes enfants : consommation accidentelle
 La dose toxique n’est pas connue en raison des difficultés à estimer la dose ingérée
 Signes
Ils apparaissent dans les 30 à 90 minutes après l’ingestion et sont :
- Neurologiques : somnolence plus ou moins précédée d’agitation ou alternance des
deux, confusion, hypotonie, ataxie, tremblement, nystagmus, voire coma
- Autres manifestations : tachycardie ou bradycardie et hypotension, dépression
respiratoire, mydriase, hyperhémie conjonctivale, hypothermie
 CAT
- Recherche du toxique dans les urines ou le sang
- Surveillance en milieu hospitalier jusqu’à disparition des symptômes
- Signalement aux autorités judiciaires
- Traitement symptomatique

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


10
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

III.5 Intoxication gazeuse : monoxyde de carbone


Gaz inodore, incolore produit par toute combustion incomplète
 Circonstances
L’intoxication survient en contexte d’inhalation de fumée d’ncendie ou de gaz
d’échappement
 La dose toxique est affirmée par la mesure de la carboxyhémoglobine (HBCO) qui est
supérieure à 6%
 Signes
- Neurologiques : céphalées, ataxie, hypotonie
Perte de connaissance, convulsions, coma, agitation, AVC, hémorragie cérébrale
- Troubles digestifs : nausée, vomissements
- Formes sévères : arrêt cardiorespiratoire, défaillance cardiovasculaire, ischémie
myocardique, OAP.
 CAT
- Soustraction de la source
- O2 au masque à haute concentration pendant 4-6 heures
- ECG, radiographie pulmonaire, gazométrie, lactates

III.6 Intoxication par les plantes


Plantes souvent inconnues dans notre contexte
Tableau clinique variable : hépatite, néphrite,
Léthalité élevée

IV PREVENTION+++

o Présentations médicamenteuses : pour diminuer le risque, demandez à votre


médecin qu’il vous prescrive, ou à votre pharmacien qu’il vous délivre, de façon
préférentielle des médicaments sous conditionnement spécifique de sécurité :
plaquette multi alvéolaire plastifiée auto soudée (blister), flacon-gouttes à versoir
lent soudé devant être retourné à 180 ° lors de son utilisation, flacon avec fermeture
de sécurité (type poussoir-deviseur simultané). Les présentations en vrac (pilulier)
représentent un danger majeur, mais sont de plus en plus rares. Il existe à l’étranger
des piluliers sécurisés pour les moins de 4 ans.

o Stock et médicaments périmés : ne faites aucun stock de médicaments. Apportez-les


à votre pharmacien ou détruisez régulièrement vas médicaments périmés par
écrasement soigneux des comprimés ou pilules, avant de les mélanger avec les autres
détruis dans un sac poubelle hermétique, qui sera ensuite incinéré. Si vous avez des
médicaments encore utilisables dont vous n’avez plus l’usage, confiez-les à des
organismes d’entraide, non gouvernementaux, et de secours national ou
international (exemple : Croix-Rouge, terre des hommes, médecins sans frontière,
pharmaciens sans frontière).

o Education sanitaire : ne présentez jamais un médicament à l’enfant comme une


friandise au gout agréable. Le médicament reste un médicament, qu’il doit prendre
parce qu’il est malade et qu’il doit guérir. Ne laissez pas les jeunes enfants jouer avec

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


11
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

des emballages vides : vous éviterez ainsi des intoxications collectives par
l’intermédiaire d’une dinette ou d’un jeu représentant des scènes familiales
récemment vécues par l’enfant.

o Refus de l’automédication : n’administrez un médicament que sur les conseils et les


indications du médecin.

o Respect de la prescription médicamenteuse : lisez bien le notice d’utilisation, en plus


de l’ordonnance que le médecin et le pharmacien vous auront expliquée. Vérifiez
bien le nom du médicament, la tranche d’âge à laquelle il est destiné. Respectez les
doses, les délais d’administration et la durée du traitement.

o Rangement et armoire à pharmacie : refermez boîtes ou flacons immédiatement


après usage et rangez les dans une armoire à pharmacie digne de ce nom, fermée
efficacement à clef et inaccessible à un jeune enfant. Procédez ainsi même si vous
utilisez ce (s) médicament (s) tous les jours. Ne laissez donc jamais traîner le moindre
médicament sur la table de cuisine, le buffet, la table de chevet, dans votre sac à
main.
 Depuis 1992, tous les produits toxiques et corrosifs doivent être munis d’un
système de fermeture à l’épreuve des enfants de moins de 4 ans
 Les produits ménagers doivent être placés plutôt en hauteur et, pour les plus
dangereux, hors de la cuisine, de la salle de bains ou des toilettes, dans des
lieux inaccessibles aux enfants et fermé efficacement.
 Comme il s’agit le plus souvent de jeunes enfants de moins de 4 ans qui
s’intoxiquent avec les produits ménagers, on peut maintenir les produits
d’utilisation courante et peu dangereux dans un placard sous l’évier à
condition de le fermer efficacement par un système de fermeture à l’épreuve
des jeunes enfants de moins de 4 ans, comme le système Butak.
 Lors de l’utilisation des produits caustiques ou potentiellement dangereux,
éloignez l’enfant de moins de 7 ans.
 Condamnez la pièce tant que le produit stagne dans l’appareil sanitaire à
déboucher, puis rincez-le correctement.
 Ne transvasez aucun produit ménager dans une bouteille d’eau minérale ou
un autre récipient à usage alimentaire (boite de conserve, verre, etc)
 Utilisez des flaconnages spécifiques achetés dans le commerce pour diluer vos
extraits concentrés (ex : eau de javel, lave-vitre, détartrant…)
Apprenez à l’enfant à reconnaître les produits ménagers et sensibilisez-le aux dangers par
des explications simples, et non en l’écartant systématiquement, dès qu’il est en âge de
comprendre (3-4 ans).

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


12
UFR Sciences médicales MASTER 2 2019-2020

CONCLUSION

Les intoxications accidentelles sont le fait d’enfants entre 1 – 5 ans. Elles sont fréquentes et
parfois graves. Elles méritent être reconnues pour une prise en charge rapide et efficace.
La prévention passe par une éducation des parents afin de :
o Mètre les médicaments hors de la portée des enfants
o Conditionner des produits ménagers dans des bouteilles de sucreries, Awa, …
Eviter en cas d’intoxication des gestes dangereux (ingestion d’huile de palme, œuf, lait

Dr DAINGUY Marie-Evelyne, MCA


13

Vous aimerez peut-être aussi