Appel ARQ ACFAS 2022
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recherche qualitative
Association pour la
recherche qualitative
APPEL DE COMMUNICATIONS
Responsables du colloque
Didier Demazière, chercheur CNRS, Sciences Po Paris
Joëlle Morrissette, professeure titulaire, Université de Montréal
Marie-Mathilde Dupont-Leclerc, étudiante au doctorat, Université de Montréal
Ce colloque est organisé par l’Association pour la recherche qualitative (ARQ). Il vise à
explorer et à expliciter les tensions qui sont au cœur de la formation aux méthodologies
qualitatives, et ce, tant du point de vue des processus d’enseignement et de transmission –
vus du côté des enseignant.e.s – que des processus d’expérimentation et d’appropriation –
vus du côté des étudiant.e.s.
Objectifs scientifiques
Dans toutes les disciplines scientifiques, les résultats d’enquête sont étroitement
dépendants des méthodes qui ont permis de les dégager de sorte qu’ils ne peuvent en être
dissociés (Désautels & Larochelle, 1989 ; Feyerabend, 1996 ; Latour & Woolgar, 1996).
Quelles que soient les épistémologies de référence, les opérations permettant la
production de connaissances sont aussi importantes que les connaissances produites.
Aussi les protocoles et les opérations méthodologiques sont – ou devraient être – des
composantes à part entière des publications et de l’évaluation scientifique par les pairs.
Les enseignements de méthodologies sont dès lors des incontournables des cursus de
formation à la recherche.
Les méthodes qualitatives sont, en comparaison des méthodes statistiques ou
expérimentales, peu décomposées en opérations élémentaires et codifiées, en formules
précises et standardisées (Morrissette & Demazière, 2019). Cela est observable dans les
sections méthodologiques des publications. À l’échelle des enseignements, cela interroge
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des étudiant.e.s et formé.e.s. Les contributions combinant ces deux perspectives sont
évidemment encouragées.
Axes thématiques
L’ARQ souhaite explorer ce sujet, sous trois axes explicitant les tensions : (1) entre
prescriptions et pratiques, (2) entre partage et négociation, (3) entre conventions et
innovations.
Axe I : entre prescriptions et pratiques
Cet axe interrogera les pratiques de formation, entendue comme transmission vers les
étudiant.e.s et apprentissage par les étudiant.e.s, aux recherches qualitatives à partir des
articulations entre écrits méthodologiques, d’une part, et pratiques concrètes, d’autre part.
Alors que les écrits formalisant des protocoles de recherche sont centraux dans la
formation, leur aspect théorique et générique conduit à interroger leurs adaptations et
traductions sur des terrains variés où la découverte et l’imprévisibilité sont de mise. Cela
fait surgir des tensions entre prescriptions et pratiques, nourrissant des interrogations:
comment les écrits, tels les manuels, sont-ils mobilisés et quels aspects de ceux-ci
apparaissent les plus utiles pour guider les expériences et les apprentissages, du point de
vue des enseignant.e.s? Du point de vue des étudiant.es, quels savoirs méthodologiques
sont utiles pour trouver la souplesse nécessaire au cheminement d’une démarche
qualitative processuelle? Quels usages font-ils.elles des conseils, recommandations et
modèles proposés dans les manuels et autres écrits méthodologiques?
Axe 2 : entre partage et négociation
Cet axe explorera les pratiques de formation aux recherches qualitatives, particulièrement
le rôle de l’expérimentation pratique, en interrogeant leur dimension collective comme
lieu d’échanges et d’apprentissage. Si la mise en pratique est distante de l’application de
formules, recettes et directives, l’apprentissage de ce « faire » s’appuie non seulement sur
un partage des savoir-faire en vue de leur échange et appropriation mais aussi sur des
négociation et adaptations impliquant critique et réflexivité. La tension entre ces deux
positions est centrale dans la formation et la relation enseignant.e.s / étudiant.e.s,
questionnant comment les étudiant.e.s sont conduit.e.s à se confronter au terrain et ce
qu’ils.elles en retirent. Plus largement, quelle est la place et le rôle dans la formation des
collectifs et équipes, mêlant enseignant.e.s et étudiant.e.s, engagé.es dans un projet
scientifique? Quels sont les avantages et les plus-values de ces équipes de travail et de
formation? Quelles difficultés et quels problèmes en découlent?
Axe 3 : entre conventions et innovations
Ce troisième axe interrogera comment les conventions issues des contextes sociaux dans
lesquels évoluent les étudiant.es façonnent les lieux et les apprentissages de ceux.celles-
ci, ainsi que leurs implications pour les aspects créatifs propres aux méthodes
qualitatives, qui encouragent à l’innovation. Ces conventions, qu’elles soient
institutionnalisées (ex : les exigences du parcours doctoral) ou implicites (ex :
épistémologie(s) dominante(s) d’un domaine), s’inscrivent parfois en tension avec les
aspects innovants et non codifiés des méthodes qualitatives. Dès lors, comment
enseignant.e.s et étudiant.e.s négocient ces tensions dans le processus de formation,
d’appropriation et de mise en œuvre des méthodes qualitatives? En ce sens, en dehors des
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contextes formels et lors des processus de socialisation des étudiant.es, quels savoirs sont
appris et comment sont-ils utilisés afin de répondre aux conventions tout en innovant ?
Comment les contextes sociaux et institutionnels dans lesquels les étudiant.es évoluent
façonnent leur parcours d’apprentissages des méthodes qualitatives ?
Les interrogations proposées ne sont pas limitatives, mais il est attendu des propositions
de communications qu’elles se situent par rapport à la thématique du colloque, qu’elles
précisent sur quelles expériences précises elles s’appuient, et qu’elles esquissent la
contribution attendue à la formation en recherche qualitative.