Appel ARQ ACFAS 2022

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Association pour la

recherche qualitative

Association pour la
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APPEL DE COMMUNICATIONS

COLLOQUE DE L’ARQ / 89e CONGRÈS DE L’ACFAS

Université Laval, Québec


9-10 mai 2022

Former et se former en recherche qualitative


Pratiques et enjeux en tension

Responsables du colloque
Didier Demazière, chercheur CNRS, Sciences Po Paris
Joëlle Morrissette, professeure titulaire, Université de Montréal
Marie-Mathilde Dupont-Leclerc, étudiante au doctorat, Université de Montréal

Ce colloque est organisé par l’Association pour la recherche qualitative (ARQ). Il vise à
explorer et à expliciter les tensions qui sont au cœur de la formation aux méthodologies
qualitatives, et ce, tant du point de vue des processus d’enseignement et de transmission –
vus du côté des enseignant.e.s – que des processus d’expérimentation et d’appropriation –
vus du côté des étudiant.e.s.
Objectifs scientifiques
Dans toutes les disciplines scientifiques, les résultats d’enquête sont étroitement
dépendants des méthodes qui ont permis de les dégager de sorte qu’ils ne peuvent en être
dissociés (Désautels & Larochelle, 1989 ; Feyerabend, 1996 ; Latour & Woolgar, 1996).
Quelles que soient les épistémologies de référence, les opérations permettant la
production de connaissances sont aussi importantes que les connaissances produites.
Aussi les protocoles et les opérations méthodologiques sont – ou devraient être – des
composantes à part entière des publications et de l’évaluation scientifique par les pairs.
Les enseignements de méthodologies sont dès lors des incontournables des cursus de
formation à la recherche.
Les méthodes qualitatives sont, en comparaison des méthodes statistiques ou
expérimentales, peu décomposées en opérations élémentaires et codifiées, en formules
précises et standardisées (Morrissette & Demazière, 2019). Cela est observable dans les
sections méthodologiques des publications. À l’échelle des enseignements, cela interroge
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les manières de transmission et d’appropriation de méthodes irréductibles à des


techniques ou des outils prêts à l’emploi. Aussi, l’objectif de ce colloque est d’explorer
des pratiques de formation à la recherche, en mettant l’accent sur les formations par la
pratique de recherche, quelles qu’en soient les modalités. L’hypothèse de base est que ces
pratiques, développées par les enseignant.e.s comme par les étudiant.e.s, ne peuvent
s’aligner les démarches et protocoles formalisées dans les manuels de méthodologie, mais
suivent des cheminements diversifiés, adaptatifs, inventifs. Il s’agit donc dans ce colloque
de les expliciter et mettre en débat, dans un but de socialisation et cumulativité.
Dès le début du XXe siècle, l’enseignement des sciences sociales de l’Université de
Chicago, à l’origine des premières démarches qualitatives, incitait avec insistance leurs
étudiant.e.s à aller sur le terrain à la rencontre de l’inconnu. Comment faire n’était pas
une question en haut de l’agenda; il fallait faire avant tout, tel que l’a rapporté Becker
(2014) à propos de sa longue expérience d’enseignement aux études supérieures. Cette
démarche, caractéristique d’un temps des pionniers, se situe à l’antipode de la logique des
manuels dont le lecteur peut retirer des routines de travail, des opérations balisées.
À une époque plus récente, les initiatives n’ont pas manqué pour organiser des enquêtes à
visée pédagogique, avec la conviction que l’expérimentation pratique et la confrontation
aux aspérités et imprévus des terrains sont d’incomparables moyens d’apprentissage. Les
acquis pédagogiques de ce type de démarche sont multiples, même si leur mise en débats
et leur capitalisation restent embryonnaires. Cela incite à examiner les modalités et
conditions de leur mise en œuvre, dans une période marquée par certaines formes de
normalisation et de rationalisation tendant à rendre plus difficile ce type de format
d’enseignement qui exige temps, réflexion et mise à l’épreuve au sein de collectifs variés
associant enseignant.e.s et étudiant.e.s.
La recherche en équipe est d’ailleurs une pratique fréquente en recherche qualitative, car
elle permet d’investiguer une pluralité de cas, de procéder à des comparaisons
heuristiques. Le travail en commun et la mise en commun des travaux sont aussi des
supports solides pour former à la recherche qualitative et à ses méthodes, en particulier à
son caractère processuel, impliquant ajustements et négociations. Les démarches
qualitatives, peu balisées, peu codifiées, peu routinisées, bénéficient alors du croisement
des expériences et des points de vue des membres des équipes. La recherche collective
est dès lors un moyen de formation des plus novices, tels les étudiant.e.s, mais aussi des
chercheurs plus aguerris.
Les étudiant.es se forment également aux méthodes qualitatives dans de nombreux
contextes informels qui jouent un rôle socialisant. Les interactions entre les différents
acteurs de leur réseau, des collègues aux institutions, participent à leur formation
méthodologique. Entre les conversations entre collègues, la négociation issue de la
direction de la thèse ou du mémoire, les idées véhiculées lors de conférences et de
colloques, ils.elles se trouvent appelé.es à articuler et à confronter leurs croyances
épistémiques et méthodologiques continuellement, ce qui constitue tout autant un moyen
d’apprentissage essentiel.
L’objectif du colloque est de susciter des analyses réflexives des pratiques de formation à
la recherche qualitative; des pratiques des enseignant.e.s et des formateur.trice.s comme
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des étudiant.e.s et formé.e.s. Les contributions combinant ces deux perspectives sont
évidemment encouragées.
Axes thématiques
L’ARQ souhaite explorer ce sujet, sous trois axes explicitant les tensions : (1) entre
prescriptions et pratiques, (2) entre partage et négociation, (3) entre conventions et
innovations.
Axe I : entre prescriptions et pratiques
Cet axe interrogera les pratiques de formation, entendue comme transmission vers les
étudiant.e.s et apprentissage par les étudiant.e.s, aux recherches qualitatives à partir des
articulations entre écrits méthodologiques, d’une part, et pratiques concrètes, d’autre part.
Alors que les écrits formalisant des protocoles de recherche sont centraux dans la
formation, leur aspect théorique et générique conduit à interroger leurs adaptations et
traductions sur des terrains variés où la découverte et l’imprévisibilité sont de mise. Cela
fait surgir des tensions entre prescriptions et pratiques, nourrissant des interrogations:
comment les écrits, tels les manuels, sont-ils mobilisés et quels aspects de ceux-ci
apparaissent les plus utiles pour guider les expériences et les apprentissages, du point de
vue des enseignant.e.s? Du point de vue des étudiant.es, quels savoirs méthodologiques
sont utiles pour trouver la souplesse nécessaire au cheminement d’une démarche
qualitative processuelle? Quels usages font-ils.elles des conseils, recommandations et
modèles proposés dans les manuels et autres écrits méthodologiques?
Axe 2 : entre partage et négociation
Cet axe explorera les pratiques de formation aux recherches qualitatives, particulièrement
le rôle de l’expérimentation pratique, en interrogeant leur dimension collective comme
lieu d’échanges et d’apprentissage. Si la mise en pratique est distante de l’application de
formules, recettes et directives, l’apprentissage de ce « faire » s’appuie non seulement sur
un partage des savoir-faire en vue de leur échange et appropriation mais aussi sur des
négociation et adaptations impliquant critique et réflexivité. La tension entre ces deux
positions est centrale dans la formation et la relation enseignant.e.s / étudiant.e.s,
questionnant comment les étudiant.e.s sont conduit.e.s à se confronter au terrain et ce
qu’ils.elles en retirent. Plus largement, quelle est la place et le rôle dans la formation des
collectifs et équipes, mêlant enseignant.e.s et étudiant.e.s, engagé.es dans un projet
scientifique? Quels sont les avantages et les plus-values de ces équipes de travail et de
formation? Quelles difficultés et quels problèmes en découlent?
Axe 3 : entre conventions et innovations
Ce troisième axe interrogera comment les conventions issues des contextes sociaux dans
lesquels évoluent les étudiant.es façonnent les lieux et les apprentissages de ceux.celles-
ci, ainsi que leurs implications pour les aspects créatifs propres aux méthodes
qualitatives, qui encouragent à l’innovation. Ces conventions, qu’elles soient
institutionnalisées (ex : les exigences du parcours doctoral) ou implicites (ex :
épistémologie(s) dominante(s) d’un domaine), s’inscrivent parfois en tension avec les
aspects innovants et non codifiés des méthodes qualitatives. Dès lors, comment
enseignant.e.s et étudiant.e.s négocient ces tensions dans le processus de formation,
d’appropriation et de mise en œuvre des méthodes qualitatives? En ce sens, en dehors des
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contextes formels et lors des processus de socialisation des étudiant.es, quels savoirs sont
appris et comment sont-ils utilisés afin de répondre aux conventions tout en innovant ?
Comment les contextes sociaux et institutionnels dans lesquels les étudiant.es évoluent
façonnent leur parcours d’apprentissages des méthodes qualitatives ?
Les interrogations proposées ne sont pas limitatives, mais il est attendu des propositions
de communications qu’elles se situent par rapport à la thématique du colloque, qu’elles
précisent sur quelles expériences précises elles s’appuient, et qu’elles esquissent la
contribution attendue à la formation en recherche qualitative.

Soumission d’une proposition


• Indiquez les noms, l’ordre des auteurs et le statut institutionnels de chacun.
• Pour chacun, l'institution d’attache principale (nom au long).
• Le titre de la proposition (au maximum 180 caractères espaces comprises) qui établit un
lien avec le texte de cadrage du colloque).
• L'axe dans lequel s’insère la proposition.
• Un résumé (entre 1 500 et 2 000 caractères espaces compris et hors références) qui
permet de situer la communication dans la thématique du colloque.

Date de soumission: au plus tard le 7 février 2022


Pour soumettre votre proposition, veuillez compléter le formulaire suivant :
http://www.recherche-qualitative.qc.ca/colloques/formulaires/appel-communication-
acfas/
Le Comité scientifique évaluera l'ensemble des propositions reçues et transmettra les
réponses d'acceptation au de refus au plus tard le 21 février 2022.

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