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Compilation de résumés de leçons HG

Année scolaire 2014-2015


Première partie : Le monde après la seconde Guerre mondiale :
Leçon 1 : Les conséquences de la guerre et les règlements du conflit :
Introduction :
La Seconde Guerre mondiale s’est déroulée de 1939 à1945. Elle a opposé les alliés
(l’U.R.S.S., Etats-Unis, la France, le Royaume uni, etc.) et l’Axe (Allemagne, Italie, Japon).
Elle a connu un bilan désastreux, avec des négociations, à l’issue desquelles est née l’ONU.
I) Les conséquences de la Guerre :

A/ Des pertes humaines considérables :


Au total, on dénombre entre 40 et 60 millions de morts après la guerre.
Exemple : les pays les plus touchés sont, entre autres, l’U.R.S.S. : 20 millions de morts, la
Pologne : 15% de sa population, la Chine : de 6 à 20 millions de morts.
Il y a autant de pertes civiles que militaires, contrairement à la Première Guerre Mondiale
(95% des tués étaient des militaires).
Cette guerre voit les génocides Juifs (holocauste : 5 à 6 millions de morts).
La guerre déstructure la population européenne avec une sex-ratio défavorable aux hommes.

B/ De nombreuses destructions :
Les destructions matérielles sont considérables avec des bombardements qui ont fait perdre
des voies de communication, des bâtiments, des unités industrielles et des terres arables.
Ainsi, on note des pénuries qui deviennent récurrentes à cause de la chute de la production
agricole et industrielle. Et, d’énormes fortunes ont été dépensées.
L’Europe est très endettée, et les USA, le Canada, l’Argentine en tirent de grands profits.
C) Un recul moral :
Les droits humains ont été méprisés avec l’emploi de la torture, les régimes politiques de
terreur, la peur de la bombe atomique, des génocides, etc. Les déplacements de populations, la
misère ont occasionné des problèmes sociaux tels que le viol, le vol, la prostitution.
D) Des mutations diplomatiques et politiques :

1) Une Europe affaiblie, occupée et coupée en deux :


L’Europe a connu des pertes démographiques considérables, au moment même où le Tiers-
monde subissait une forte croissance démographique.
Elle est aussi occupée par les armées Américaines et Soviétiques.
Les Anglais et les Français dépendent financièrement et militairement des Américains.

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Par ailleurs, l’URSS domine les pays de l’Europe centrale et orientale. Ainsi, le « rideau de
fer » commence à séparer les Occidentaux et les Orientaux.

2) L’émergence de deux supers puissances : Les Etats-Unis et l’U.R.S.S. :


Les Etats-Unis et l’U.R.S.S. sortent grandis de la guerre. Les Etats-Unis sont en 1945, la
première puissance militaire mondiale (bombes atomiques, débarquements, etc.), et détiennent
50% de la production industrielle, 3/4 des réserves d’or.
De son côté, l’U.R.S.S. s’impose avec la victoire du communisme face au nazisme et par sa
très forte capacité industrielle.

2) La contestation du système colonial :


En plus des tensions, les colonies réclament la fin de la colonisation. Ensuite, les Etats-Unis et
l’U.R.S.S. dénoncent la colonisation pour des raisons différentes.

II) Les tentatives de règlements du conflit :

Plusieurs rencontres et conférences ont été organisées pour un règlement du conflit : la charte
de l’Atlantique (entre le 9 et le 12 août 1941), la conférence de Washington (entre le
22 décembre 1941 et le 14 janvier 1942), la conférence de Téhéran (du 28 novembre au
1er décembre 1943), la conférence de Bretton Woods (du 1er au 22 juillet 1944 à Bretton
Woods (États-Unis), la conférence de Yalta, la conférence de Postdam, etc.

III) L’héritage moral : l’aspiration à un monde de paix :

1) L’affirmation de valeurs universelles :


Consciente des atrocités provoquées par la guerre, l’humanité tourne relativement le dos à la
violence pour faire prévaloir des idées plus nobles, plus démocratiques et qui accordent plus
de valeurs à l’homme d’une manière générale.

2) La mise en place de l’O.N.U. :


Sa création est décrétée à la conférence de San Francisco, 26 Juin 1945, où les délégués de 51
Etats ont élaboré les statuts de l’ONU. Elle entre en vigueur le 24 Octobre 1945, après la
ratification par la majorité de ses signataires. Elle s’appuie sur l’héritage de la S.D.N. (Société
Des Nations), et les anciens traités des Alliés. Au départ, l’institution comptait 51 membres
mais, aujourd’hui il y a 193 Etats. La charte de l’ONU prévoit six organes principaux qui
sont : l’Assemblée Générale, le Conseil de sécurité (5 membres permanents qui disposent
d’un droit de véto : Etats-Unis, Royaume-Uni, France, U.R.S.S., Russie, Chine) et 10
membres non permanents (anciennement 6), élus tous les deux ans), le secrétariat (l’O.N.U.
est représentée par son secrétaire général qui fait appliquer les décisions), le Conseil
Economique et social, le Conseil de Tutelle et la cour internationale de justice. En plus,
l’ONU dispose d’institutions spécialisées, qui sont chargées de la coopération
intergouvernementale en dehors du domaine politique : OMS, FAO, UNESCO, OIT, etc.
Depuis sa création, l’ONU a connu des réussites importantes malgré les échecs.

Conclusion
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Le Monde a connu de grandes mutations après la guerre, débouchant sur la mise en place de
valeurs universelles, de démocratie et de justice et la création de l’ONU. Alors que l’Europe
s’affaiblit, les Etats-Unis et l’U.R.S.S. apparaissent comme les deux grands leaders
planétaires, et contribuent à l’affirmation des peuples colonisés. Dans quelles mesures le
déclenchement de la Guerre Froide, est-il lié à cet héritage de 1945?

Evaluation : Dissertation : « L’ONU n’est certes pas au-dessus de tout reproche. Mais a-t-on bien
analysé les raisons qui entravent son action ? »

Cette réflexion de Kurt Waldheim, quatrième Secrétaire général des Nations- unies, est toujours
d’actualité. Après avoir expliqué les reproches qu’on peut formuler contre l’ONU, analysez les raisons
qui entravent son action.

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Leçon 2 : Les relations Est-Ouest : De la fin de la seconde guerre mondiale à la chute du
mur de Berlin :

Introduction :

La Guerre Froide est le qualificatif attribué à l'état des relations entre les États-Unis et leurs
alliés, et l'ensemble des nations sous le contrôle de l'Union soviétique, aux lendemains de la
Seconde Guerre mondiale. Si aucune lutte armée n'a éclaté entre les deux superpuissances,
leurs relations économiques et diplomatiques ont été très conflictuelles.

I) Les relations Est-ouest : De la guerre froide à la coexistence pacifique :


1) Les origines :

L'alliance des États-Unis et de l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie, pendant la


Seconde Guerre mondiale, commence à se défaire en 1944-1945. En effet, les États-Unis et
leurs alliés s'inquiètent de la façon dont Staline utilise l'Armée rouge, afin de s'assurer le
contrôle de la plus grande partie de l'Europe centrale et orientale.

Dans un célèbre discours à Fulton, Winston Churchill dénonce, le 5 mars 1946, l'attitude de
Staline, constatant que « de Stettin, dans la Baltique, à Trieste dans l'Adriatique, un rideau de
fer est descendu à travers le continent ».

De leur côté, les Soviétiques redoutent le nouveau rôle mondial que les États-Unis entendent
tenir, et se méfient des « impérialistes américains ».

2) La rupture et la constitution des blocs

Si les deux superpuissances sont parvenues à arriver au bout de l’Allemagne militairement,


elles ont échoué dans leurs tentatives de maintenir les relations après la guerre.

a) La « doctrine de Truman »
S’opposant à la politique de Staline, le Président américain Truman appelle alors l'Europe à
s'unifier, sous l'autorité américaine, pour résister à la menace que constitue l'expansionnisme
soviétique. Il propose le 12 mars 1947, la « doctrine Truman », qui vise au « containment » ou
endiguement du communisme partout dans le monde.

b) La « doctrine de Jdanov »

L'URSS et ses satellites refusent cette aide. Staline a procédé à une mobilisation des forces
communistes, et à un renforcement idéologique et politique qui se manifestent, dès septembre
1947, par la « doctrine Jdanov ».

c) La constitution des blocs

De part et d'autre, on multiplie les alliances et l'on renforce son camp.

A L’OUEST A L’EST
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1947 : la doctrine Truman 1947 : la doctrine Jdanov

1948 : l’Organisation des Etats américains 1947 : création du Kominform ou


COMECON
1948 : plan Marshall
1949 : création du Conseil
1948 : création de l'Organisation Européenne de Coopération d’Assistance Economique
Economique (OECE) Mutuelle (CAEM)

1949 : l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) 1949 : Création de la République


Démocratique allemande (RDA)
1949 : Création de la République fédérale allemande (RFA)
1955 : création du Pacte de
1954 : L’Organisation du Traité de l’Asie du sud-est (OTASE) Varsovie

3) Les premiers affrontements de la Guerre Froide :

En Europe et en Asie des conflits ont été perceptibles.

En effet, en Grèce la guerre civile ayant opposé les communistes et les monarchistes alliés des
américains s’est soldée par la victoire de ces derniers.

En Tchécoslovaquie, il y a le « coup de Prague » en février 1948.

En Chine, les communistes de Mao Tsé Toung gagnent les nationalistes de Tchang Kai
Tchek, et s’emparent du pouvoir.

En Indochine le Vietminh, avec l’aide de la Chine et de l’URSS, domine la France. Mais,


deux conflits vont marquer cette période « le blocus de Berlin » et la guerre de Corée

a) Le « blocus de Berlin » :

La division de l'Allemagne qui apparaît inévitable et le soutien apporté par les Occidentaux au
renouveau économique de l'Allemagne de l'Ouest amènent Staline à faire le blocus de Berlin,
d'avril 1948 à mai 1949. En effet, les occidentaux ont voulu unifier leurs zones d’influences,
et, par la même occasion, intégrer à Berlin ouest la monnaie qu’ils viennent de créer, le
deutsche mark. Cette première épreuve de force s'achève par la victoire des Américains qui
réussissent à organiser un pont aérien pour sauver la ville de l'asphyxie.

b) La guerre de Corée :

Divisée en deux depuis 1945, la Corée devient en effet le théâtre d'un conflit qui fait craindre
une troisième guerre mondiale. La Corée du Nord communiste, envahit la Corée du Sud en
1950 pour la réunification. L'ONU, sous la pression américaine, décide l'envoi de troupes
américaines sur le terrain, complétées par les contingents d'une quinzaine de nations. Elles
parviennent à repousser les Nord-coréens. Ce conflit, marqué par l'intervention de 500 000

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volontaires chinois, et la menace américaine d’user de la bombe atomique, s'achève, trois ans
plus tard, par la signature de l’armistice de Pam Mun Jum le 25 juillet 1953.

II) De la coexistence pacifique à la détente :

Dans son rapport au XXe congrès du PCUS, Khrouchtchev définit sa nouvelle politique :
« L'établissement de relations d'amitié durable entre les deux plus grandes puissances du
monde, l'Union soviétique et les États-Unis d'Amérique, aurait une importance majeure pour
le renforcement de la paix dans le monde entier ». Cette période marque la volonté de
cohabitation dans la paix des deux grands. Elle est symbolisée par l’expression « un lit, deux
rêves » et est expliquée par plusieurs facteurs.

1) Les causes :

- Le renouvellement du personnel politique en URSS et aux USA : Staline décède en


1953, et il est remplacé par Nikita Khrouchtchev favorable à la coexistence pacifique. Truman
en 1953 cède le pouvoir à Eisenhower qui ouvre une nouvelle ère dans les relations Est-Ouest.

- L’équilibre de la terreur : En septembre 1949, les Soviétiques font exploser leur première
bombe atomique qui entraine « l’équilibre de la terreur ».

- Les blocs fissurés ne sont plus très solides : Le retour au pouvoir du général de Gaulle en
France, à partir de 1958, entraîne aussi une évolution de la politique étrangère française. A
l’est, les pays satellites de l’URSS, comme la Chine, montrent des signes de lassitude.

- Enfin l’apparition d’un 3e ensemble géopolitique : La décolonisation voit l'émergence de


nombreux États indépendants, qui refusent la division du monde en deux blocs. Né
politiquement avec la conférence de Bandung en 1955, le Tiers-monde s'efforce de
s'organiser, en un mouvement non-aligné en 1961, à la conférence de Belgrade.

A partir de ce moment chaque puissance pose des actes pour s’entendre avec l’autre.

2) Les actes posés pour s’entendre :

L’idée d’apaisement des relations se fait jour, et s'exprime à travers plusieurs évènements.

D’abord, il y a la fin de la guerre d'Indochine en 1954.

Ensuite, nous notons le sommet de Genève le 18 juillet 1955, qui constitue la première
réunion au sommet des anciens alliés de la seconde guerre mondiale, depuis 1945.

Il s’y ajoute une reconnaissance mutuelle de la part des deux « super-grands » de leur sphère
d'influence. Ainsi, les Américains ne réagissent pas à l'intervention soviétique en Hongrie en
1956, considérant que l'Europe centrale fait partie de la zone sous la tutelle de l'URSS.

De même, Washington et Moscou jouent rôle majeur en bloquant l'expédition franco-anglo-


israélienne à Suez en 1956, dirigée contre le leader égyptien, Gamal Abdel Nasser.

Par ailleurs, une conférence sur l'arrêt des essais nucléaires s'ouvre en 1958.
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Khrouchtchev se rend aux États-Unis en 1959, et rencontre Kennedy en 1961, à Vienne.

Des accords commerciaux sont signés et les USA fournissent des céréales à l’URSS.

Cependant certains évènements viennent montrer les limites de cette entente.

3) Les limites de cette coexistence pacifique :

a) La persistance des ambitions d’élargissement :

Plusieurs facteurs entraînent une réactivation des conflits et de la course aux armements.

D’abord, le lancement de Spoutnik en 1957, qui confirme l'avance soviétique dans la


conquête spatiale, inquiète l'Administration américaine et relance les tensions.

Ensuite, les deux superpuissances essayent d'étendre leur influence sur les nations
décolonisées d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et du Moyen-Orient.

Par ailleurs, le réarmement allemand et l'entrée de la RFA dans l'OTAN, ainsi que la mise en
place du pacte de Varsovie contribuent à entretenir le climat de Guerre Froide.

En plus, l'Amérique du Sud est aussi la proie des affrontements. Sous l'impulsion notamment
de Che Guevara, les foyers de guérilla se développent.

Il s’y ajoute le fait que les Américains s'engagent dans la guerre meurtrière du Viêt Nam.

b) La construction du mur de Berlin :

Khrouchtchev veut mettre fin à la fuite vers l’ouest des ressortissants de la RDA qui prive le
pays de ses élites. Il exige que Berlin-Ouest soit rattaché à la RDA ou internationalisé. Devant
le refus des USA, il ordonne, en 1961, la construction du mur de Berlin, afin de tenter
d'empêcher la désertion massive de l'Allemagne de l'Est. L’érection de ce « mur de la honte »
atténue l’hémorragie mais renforce le « rideau de fer » en Europe.

b) La crise des fusées de Cuba :

La Guerre Froide connaît une brutale aggravation en 1962, lors de la crise des fusées. En
effet, en 1959, Fidel Castro instaure un nouveau régime, et se rapprocher de l'URSS. Moscou
en profite pour installer dans l'île des missiles en direction des USA. Le président Kennedy
ordonne à sa flotte d'intercepter les navires soviétiques qui transporteraient des fusées vers
Cuba, et, pendant quelques jours, le monde vit dans la crainte d'une guerre nucléaire.
Finalement, les Soviétiques retirent leurs missiles contre la promesse de Kennedy de ne pas
envahir Cuba. De par sa gravité, la crise des fusées amène les deux « Grands » à une prise de
conscience du danger que constitue la poursuite de la course aux armements nucléaires.

III) La détente véritable à partir de 1963 :

1) Les causes :

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La division du monde en deux blocs est remise en cause par certains pays.

Du côté communiste, les Soviétiques sont affaiblis par la rupture des relations sino-
soviétiques qui intervient au lendemain de la crise des fusées de Cuba. Ainsi, opposés à la
doctrine de la coexistence pacifique, les Chinois contestent le leadership des communistes
soviétiques, et tentent de constituer une alternative.

De Gaulle retire les forces françaises du commandement intégré de l'OTAN en 1966, et


multiplie les prises de positions remettant en cause le leadership américain. Ainsi, on note un
rapprochement diplomatique avec l'URSS, une reconnaissance du régime communiste
chinois, une condamnation de l'intervention des États-Unis au Viêt Nam, et une offensive
contre le système monétaire international dominé par le dollar.

L'arrivée à la chancellerie du social démocrate Willy Brandt, en 1969, favorise une nouvelle
politique étrangère de la RFA, marquée par une ouverture à l'Est. Cette « Ostpolitik » se
traduit par une normalisation des relations entre la RFA et l’URSS et aussi la Pologne, par la
signature en 1970 des traités de Moscou et Varsovie. Ce qui aboutit à la reconnaissance
mutuelle des deux Allemagnes en 1972, et à leur admission à l'ONU en 1973.

2) Les manifestations de cette détente :

La limitation des armes nucléaires devient, dès lors, le principal sujet des négociations Est-
Ouest. Pour éviter « une destruction mutuelle assurée », et pour diminuer les dépenses
engagées dans cette course aux armements, un premier traité est signé à Moscou en juillet
1963 et prévoit l'interdiction de tous les essais nucléaires non souterrains.

Un « téléphone rouge » est installé entre les 2 capitales pour favoriser des discussions rapides.

Cet accord est suivi par le Traité de non prolifération nucléaire en 1968, qui entend limiter la
diffusion de la technologie nucléaire militaire dans le monde.

En 1972, les accords SALT 1 prévoient une limitation des armes nucléaires.

Ensuite, Richard Nixon se rend à Pékin en 1972, puis à Moscou.

Brejnev signe, à Washington en 1973, un accord sur la prévention de la guerre nucléaire.

Enfin, en août 1975, la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) aboutit
à la signature des accords d'Helsinki.

IV) Le retour des tensions et la fin de la bipolarisation :

La seconde moitié des années soixante-dix est marquée par un brusque regain de tensions.

En effet, l'expansionnisme soviétique s’accentue. Il se manifeste en Afrique, avec le soutien à


de nombreux régimes (Angola, Mozambique), en Asie (Vietnam) et en Amérique (Salvador).

L'URSS envahit l’Afghanistan, et les USA sont confrontés au conflit au Vietnam.

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En 1977, l’U.R.S.S. installe de nouveaux missiles, à têtes nucléaires : les S.S.20. Cela fait
peur aux Américains, mais surtout aux Européens qui sont directement menacés.
Deux ans plus tard, les Etats-Unis poussés par l’Europe, installent sur le continent des
missiles semblables aux S.S.20, les Pershing.
En réponse à l’intervention soviétique en Afghanistan, le 24 décembre 1979, les États-Unis
suspendent les ventes de céréales à l’URSS, et boycottent les J.O. de Moscou, en 1980.

Reagan arrive au pouvoir en novembre 1980, et il défend une politique interventionniste.

Et, il apporte un soutien militaire aux mouvements de guérilla anticommunistes en


Afghanistan, au Nicaragua et en Angola. La course aux armements reprend également.

L’Union soviétique, très affaiblie économiquement, et accusant un retard considérable dans le


domaine des nouvelles technologies, change de stratégie avec Mikhaïl Gorbatchev.

Gorbatchev propose la « Perestroïka » (reconstruction) et la « Glasnost » (transparence).

En 1987, un accord met fin à la bataille des euromissiles.

L’Union soviétique renonce à l’ingérence dans les affaires intérieures des pays membres du
pacte de Varsovie. Mais auparavant, il arrête l’aide accordée à certains Etats.

De surcroît, les pays de l'Est s'engagent dans un mouvement de libéralisation politique qui les
conduit à élire des gouvernements non communistes.

Le mur de Berlin tombe en novembre 1989. Et, les deux Allemagnes sont réunifiées en 1990.
En décembre 89, BUSH et Gorbatchev proclament, à Malte, la fin des conflits est-Ouest.

Le traité d’élimination de tous les missiles nucléaires d’une portée de 500 à 5 500 km est
signé en juillet 1991, il s’agit du START 1.

Désormais la bipolarisation cède la place à l’unipolarisation avec les USA qui deviennent les
maîtres du « nouvel ordre mondial ».

Conclusion :

Les relations internationales, entre 1945 et 1990, sont marquées d’abord par des rivalités
américano soviétiques très tendues, aboutissant à des confrontations par pays interposés.
Ensuite, la logique de négociation prend le dessus, mais teintée divers conflits. Puis, c’est la
période de détente qui est suivie immédiatement d’une résurgence des tensions. Enfin,
l’URSS s’implose et s’efface en laissant les USA comme le seul maître à bord.

Leçon 3 : La Chine de 1945 aux années 1990 :


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Introduction :

A partir de 1945, la Chine a fait face à une guerre civile qui s’est soldée par la victoire des
communistes sur les nationalistes de Tiang Kaï-Chek. Ainsi, à partir de 1949, Mao Tsé-Toung
et ses partisans essayent de reconstruire le pays, en adoptant, d’abord, le modèle soviétique
abandonné en 1958, pour mettre, ensuite, en place leur propre modèle de développement.

I) La Chine sous la direction de Mao :

1) L’accession des communistes au pouvoir :

Une guerre civile oppose, avant la 2e guerre mondiale, les communistes dirigés par Mao et les
capitalistes du Guomindang sous la direction de Tiang Kaï-Chek. Les tensions entre les deux
camps diminuent avec l’occupation japonaise du pays, pendant la seconde guerre mondiale.

Mais, à la fin de la guerre en 1945, les hostilités reprennent entre communistes et capitalistes,
avec la victoire du communisme. La République populaire de Chine est proclamée le
1er octobre 1949 à Pékin. Les nationalistes du Guomindang s’enfuient à Taïwan.

2) La mise en place du communisme chinois :


a) Les premières réformes et le modèle soviétique :

Afin d’étendre la révolution et de généraliser son pouvoir, le Parti communiste chinois (PCC)
entreprend, entre 1949 et 1952, plusieurs grandes campagnes de réformes et de propagande.

En 1950, la réforme agraire libère la petite paysannerie de la domination économique et


financière des grands propriétaires, en confisquant et en redistribuant les terres aux paysans.
Elle est souvent violente, et aboutit parfois à des procès et à des exécutions sommaires.

La loi sur le mariage, en autorisant le divorce, met fin à l’oppression traditionnelle des
femmes. D’autres campagnes sont organisées comme celle des « trois anti » (corruption,
gaspillage, bureaucratisme).

La Chine et l’URSS signent un traité d’amitié et d’alliance en 1950, complété par de


nouveaux accords en 1952 et en 1954. Son engagement dans le clan socialiste, amène la
Chine à intervenir dans les conflits en Corée et en Indochine.

De même, en avril 1955, à la conférence afro-asiatique de Bandung, la Chine se pose en


artisan de la lutte anticoloniale.

b) Le premier plan quinquennal :

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Le premier plan quinquennal (53-57) est lancé, et privilégie l’industrie lourde. Ainsi, l’aide et
l’assistance technique soviétiques contribuent à sa réussite.

En 1955, Mao Zedong décide la collectivisation de l’agriculture.

En mai 1956, les dirigeants du Parti initient une campagne encourageant les Chinois à
« laisser 100 fleurs s’épanouir, laisser 100 écoles rivaliser ». Les Chinois instruits sont invités
à formuler tous leurs mécontentements, et à critiquer librement la politique du gouvernement.
Cette campagne se solde par un échec avec une répression brutale.

c) Le Grand Bond en avant et le réajustement du pays :

Les bons résultats du premier plan quinquennal encouragent Mao, en 1958, à développer un
nouveau programme économique, social et politique, appelé le Grand Bond en avant.
Préconisant un développement du collectif dans tous les domaines de la vie quotidienne, ce
projet utopique marque une rupture idéologique avec le modèle soviétique. Des contrôles plus
rigides sont imposés pour accroître la production agricole, réduire la consommation et
accélérer l’industrialisation, en mettant en place des communes populaires (26 000).

La Chine doit rattraper son retard par tous les moyens, et une mobilisation des travailleurs
donne, d’abord des résultats positifs.

Puis la production industrielle chute, et des récoltes médiocres entraînant une grave famine
qui cause le déplacement de près de 15 millions de ruraux dans les villes, (59-61) et la mort de
plusieurs millions de Chinois.

Face à cet échec, Mao est contesté dans le pays. Et, en 1959, Liu Shaoqi devient le chef de
l’État, Mao ne gardant que la présidence du PCC.

Les nouveaux dirigeants plus pragmatiques redonnent la priorité à l’agriculture, et


réorganisent les communes populaires ramenées à de tailles plus réalistes.

L’économie se redresse, mais Mao dénonce le capitalisme en lançant la révolution culturelle.

d) La Révolution culturelle prolétarienne :

Mao et ses partisans organisent la Grande Révolution culturelle, destinée à raviver l’esprit
révolutionnaire, afin de récupérer le pouvoir qui leur échappe. Celle-ci commence, en 1965,
par une critique des milieux intellectuels et universitaires dans les organes de presse.

Le mouvement est organisé par Mao, dont les pensées sont résumées dans le « Petit Livre
rouge ». Battus parfois à mort, humiliés, plusieurs dirigeants sont destitués et exclus du Parti.

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L’économie complètement désorganisée et plusieurs milliers de Chinois périssent au cours de
cette Révolution. Mao Zedong en sort victorieux parce que réélu en avril 1969.

I) La Chine après Mao :

Mao Zedong et le Premier ministre Zhou Enlai décèdent en 1976. Ce qui déclenche la lutte
entre les partisans de Mao et les pragmatiques.

Durant les années 1980 et le début des années 1990, la Chine est dominée par Deng Xiaoping.

Désireux de développer le commerce et l’industrie en attirant les investissements étrangers,


Deng Xiaoping et ses alliés optent pour une politique de réformes économiques.

En 1992, la priorité est donnée à l’économie de marché, avec la création des ZES et aux
quatre modernisations (agriculture, industrie, armée et science et technique).

La décollectivisation est notée, avec un appel aux capitaux étrangers, une libéralisation
progressive des prix et un assouplissement de la planification. Ainsi, la Chine devient « un
pays, deux systèmes » : le communisme en politique, et le capitalisme en économie.

Cette nouvelle donne se traduit par une hausse spectaculaire de la production et du niveau de
vie, aujourd’hui à la 3ème puissance économique du monde.

Depuis, le début des années 90, la Chine essaie de s’ouvrir à la démocratie, même si les
libertés politiques ne sont pas encore bien adoptées dans ce pays.

Conclusion :

Les dirigeants chinois ont pu insuffler à leur peuple cette vertu qui est le travail.
Anciennement déstructurée par les puissances impérialistes, elle a bousculé la hiérarchie de
développement économique pour se placer au rang de la 2ème économie du monde. Comment
allier l’ouverture au système de marché et les exigences idéologiques ? Voilà la question que
se pose la Chine d’aujourd’hui qui reste une puissance économique, politique et culturelle.

Evaluation : dissertation 1 : "L’après Mao fut marqué en Chine par des avancées sur le plan
économique, mais un immobilisme politique". Discutez cette assertion en vous appuyant sur des
exemples précis.

Dissertation 2: Analysez les grandes mutations politico-économiques en Chine à partir de 1949.

Chapitre II : Décolonisation et affirmation du Tiers-monde :


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Leçon 4 : Les causes générales de la décolonisation :

Introduction :

Si le XIXème siècle symbolise le triomphe de l’impérialisme européen, la fin de la Deuxième


Guerre est marquée par une timide montée vers l’indépendance des anciennes colonies. Ce
phénomène appelé décolonisation voit l’écroulement des empires coloniaux, sous le poids
d’une double pression : à la fois interne et externe des colonies.

I) Les facteurs externes de la décolonisation :

1) L’impact des deux Guerres :

La première Guerre a un impact, certes, modeste sur la décolonisation, mais elle a fait naître
un nationalisme qui sera consolidé et capitalisé pendant la seconde Guerre.
La défaite de la France, en 1940, face à l’Allemagne nazie, et surtout les premières victoires
du Japon (1941-1942), qui occupe les colonies françaises (Indochine), britanniques
(Singapour, Malaisie, Birmanie), néerlandaises (Indonésie) portent, un coup décisif au
prestige des puissances coloniales.

De plus, les colonies prennent conscience de leur importance dans l’évolution générale du
conflit. Les métropoles ont fait largement appel à leur potentiel humain et économique pour
mener leur combat contre les puissances de l’Axe.

En effet, les peuples colonisés sautent sur cette occasion pour démystifier l’homme blanc,
car, au front, ils ont pu saisir ses tares telles que : la peur, la pauvreté, la prostitution, la
barbarie, la brutalité, etc.

Enfin, la propagande des Alliés contre l’hitlérisme qui remet en cause la notion de supériorité
de la race blanche, ainsi que la mise en avant du principe des droits des peuples à disposer
d’eux-mêmes, principes inscrits dans la charte de l’Atlantique à l’instigation des Américains,
puis dans celle des Nations unies, favorisent l’essor des mouvements indépendantistes.

2) Le rôle des deux superpuissances :

Une forte pression des « super-grands », les États-Unis et l’URSS, est notée à l’égard surtout
de la France et de la Grande-Bretagne. Pour des raisons différentes, ils sont anticolonialistes.

Pour les USA, ils sont attachés aux valeurs de liberté et d’indépendance, et se souviennent de
leur ancien état de colonisé et de leurs engagements internationaux.

Quant aux Soviétiques, ils défendent des positions idéologiques, à savoir le bannissement de
l’exploitation de l’homme par l’homme.

13
Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Toutefois, Américains et Soviétiques voient dans la décolonisation le moyen, non seulement
d’affaiblir les États européens, mais également de consolider leur nouvel ordre mondial.

Leur soutien aux peuples colonisés joue un rôle important dans la décolonisation.

3) L’action de l’ONU et des mouvements de solidarité :

Le rôle de l’ONU est déterminant dans la mesure où elle prône l’égalité et le droit à
l’autodétermination, met en place un cadre organisationnel pour assister et accompagner les
Etats qui devraient être indépendants, par l’intermédiaire du Conseil de Tutelle. Et, elle offre
une tribune de dénonciation, de conscientisation et de débat contre la colonisation.

Les élans de solidarité se manifestent un peu partout avec l’Asiatisme, l’Arabisme, le


Panafricanisme, mais surtout les pays ayant accédé à l’indépendance deviennent, en effet, des
références pour les États, encore sous tutelle, qui se lancent, à leur tour, dans la lutte
anticolonialiste. L’indépendance de l’Inde, puis de l’Indonésie, la création de la Ligue arabe
(1945), la conférence de Bandung (1955) ou bien encore la guerre d’Indochine nourrissent les
revendications des peuples coloniaux, et conduisent les métropoles à infléchir leur politique.

Dans les métropoles, des voix se lèvent pour dénoncer la colonisation, pour des raisons
humanitaires mais aussi économiques pour la plupart. Pour un certaines puissances telles que
la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, que les colonies coûtent plus qu’elles ne rapportent. Ce
qui a pour conséquence d’inciter ces puissances à se désengager progressivement.

L’église et des intellectuels rejettent cette politique de domination coloniale, dans cette
période d’après guerre, marquée par de profonds bouleversements à tous les niveaux.

II) Les facteurs internes :

1) Action des intellectuels :

La domination coloniale s’est accompagnée de plusieurs conséquences désastreuses pour les


cultures, les économies et les politiques des populations des colonies.

Dès lors, imbus d’idée de liberté, d’égalité et de démocratie, les intellectuels issus des grandes
écoles et des universités européennes retournent leurs vestes contre les puissances coloniales.
Les intellectuels animent des mouvements qui militent au sens d’instaurer l’égalité et surtout
de valoriser leur race et leur culture. On peut en citer le comité de défense de la race nègre et
la Ligue de défense de la race nègre, animés respectivement par Lamine Senghor et
Thiémokho Garang Kouyaté.

Les animateurs du mouvement de la négritude revendiquent, à leur tour, leur propre identité
culturelle. A travers leurs écrits aussi, ils dénonçaient la colonisation. C’est ainsi que certains

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
journaux comme Evening News de Krumah, l’Etoile Nord Africaine de Messali Hadj et le
Drapeau rouge vietnamien méritent d’être cités.

C’est ainsi qu’en 1954, est publié le livre Nations Nègres et Cultures, de Cheikh Anta Diop,
qui réfute toutes les thèses sur lesquelles s’appuyaient les Européens pour dominer le monde.

2) Les actions des hommes politiques :

De nombreux partis, futurs cadres politiques de l’action nationaliste, se créent également :


dans les Indes néerlandaises, le Parti nationaliste indonésien (PNI), fondé par Sukarno en
1927 ; en Tunisie, le Néo-Destour, par Habib Bourguiba en 1934 ; en Algérie, l’Étoile nord-
africaine (1926), puis le parti du Peuple algérien (1936), par Messali Hadj.

Dans le même temps, l’essor du communisme dans les colonies entraîne la fondation de
nombreux partis communistes, tel celui du Viêt Nam par Hô Chi Minh en 1930. En Afrique
Noire, le RDA a joué un rôle décisif dans les mouvements de décolonisation.

3) L’action des syndicats :

Les travailleurs sont la couche de la population qui subissait plus directement les méfaits de la
colonisation. Leurs actions n’étaient pas uniquement souscrites à des revendications
corporatistes, ils remettaient souvent en cause le régime colonial.

En effet, ils pensaient que leur situation pourrait évoluer plus rapidement et positivement, si
l’indépendance s’obstient. Mais, en 1947, sous l’impulsion de Sékou Touré, est créée
l’UGTAN qui a mené des actions importantes pour l’émancipation des colonies africaines.

Conclusion :

La conjugaison de plusieurs facteurs aussi bien externes qu’internes a favorisé les


mouvements de décolonisation. Les indépendances sont données de manière différente, car si
certaines puissances ont négociée pacifiquement, d’autres s’entêtent et obligent les
populations colonisées à recourir à la force pour arracher leur autonomie.

Evaluation : dissertation : montrez les facteurs externes de la décolonisation.

Commentaire libre : commentez le support 2.

Leçon 5 : Les formes de la décolonisation :

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Introduction :

Pour la plupart des métropoles, la possession d’un empire colonial reste la base, voire le
symbole, de leur puissance. Face au déclin progressif, les États européens cherchent à
préserver un empire qui a été l’un des moteurs de leur force, leur assurant des zones
d’influence considérables. Cependant, l’ampleur prise par les idées indépendantistes, au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, conduit les principales puissances coloniales à
s’interroger sur l’avenir de leur empire. Une réponse des métropoles différente selon les cas,
mais deux formes se dégagent : pacifique et violente.

I) Les formes pacifiques de la décolonisation :

Une décolonisation est dite pacifique si l’indépendance est obtenue, sans le recours à la lutte
armée entre la métropole et la colonie. Mais, elle est parfois teintée de violence comme le
massacre d’Amritsar en Inde ou la répression d’anciens combattants en Gold Coast.

Cette forme est favorisée, d’abord, par le réalisme de la puissance coloniale qui comprend
l’irréversibilité des indépendances, et adopte une politique allant dans le sens de les faciliter.
Ce sont les cas des Anglais, avec leur fameux self-government et des français en AEF
(Afrique Equatoriale Française) et en AOF (Afrique Occidentale Française) avec les réformes
(Brazzaville, Union Française, Loi Cadre et la communauté).

Ensuite, l’existence d’une élite locale disposée à négocier est prépondérante dans cette
décolonisation. En effet, souvent occidentalisée, elle accepte les compromis et l’évolution des
réformes tout en étant ferme : K Krumah, F H Boigny, H Bourguiba, L S Senghor, etc.

Enfin la menace communiste a accéléré la décolonisation, car dans ce contexte de Guerre


Froide, les puissances coloniales craignent la subversion communiste. L’exemple des
hollandais qui, lorsque les communistes se sont levés, ont négocié avec Soekarno pour lui
donner l’indépendance.

Cette forme de décolonisation qualifiée de réussite à pour principale conséquence le maintien


de l’ancienne colonie dans la zone d’influence de la puissance coloniale, par la création
d’institutions comme le Commonwealth ou la zone franc en Afrique.

II) La forme violente de la décolonisation :

C’est le cas où, il est observé une lutte armée, bien organisée, entre la métropole et la colonie
et qui s’explique, par l’entêtement des colonisateurs. Et, toute perte de colonie est une
nouvelle défaite.

À cela s’ajoute le poids variable, selon les colonies, des minorités européennes. C’est le cas
durant la guerre d’Algérie, par les Français d’Algérie.

Enfin, les intérêts économiques, sont également un des facteurs de blocage. Offrant matières
premières, ressources et débouchés, les pays colonisés ont, avant 1939, une grande
importance dans l’économie des métropoles. Ainsi, la France (en Indochine et en Algérie) et
le Portugal (Angola, Mozambique et Guinée Bissau) sont victimes de cet entêtement, et dans
la moindre mesure l’Angleterre (Kenya et en Rhodésie) et la Hollande (Indonésie).
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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Ce caractère violent est aussi lié à l’existence d’un mouvement de libération mature et radical
réclamant une indépendance immédiate sans compromis, ni condition. Souvent ce cas est
observé dans les mouvements marxistes (Vietminh) ou nationalistes (FLN en Algérie).

Cette forme de décolonisation dite ratée engendre, la plupart du temps, une rupture entre la
colonie et la puissance coloniale (le Président Angolais qui ne se rend en visite officielle au
Portugal qu’en 2008). L’ancienne métropole, dans certain cas, fait de la subversion en armant
des opposants ; ce qui fait éclater de nouvelles guerres (Angola), en divisant les pays en deux
(Vietnam) ou en fomentant des coups d’Etat. En plus, l’armée qui se voit libératrice du
peuple, maintient son influence dans le jeu politique (Algérie et Guinée Bissau).

Conclusion :

L’indépendance n’a jamais été donnée sur un « plateau d’argent », que la forme d’acquisition
soit pacifique ou violente, la quête a été toujours rigoureuse, car pour les Occidentaux, il est
inconcevable d’abandonner certains privilèges. Ce qu’il faut se demander c’est : si les
indépendances ont atteint toutes les attentes des populations, pour la simple raison, que les
nouveaux pays ont fait face à un nouveau contexte mondial dominé par la Guerre Froide et le
Néocolonialisme.

Evaluation : dissertation : montrez les caractéristiques des décolonisations pacifique et violente.

LA DECONISATION EN INDE ET EN INDOCHINE :

Introduction

17
Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Colonisée en 1857 par la couronne britannique, l’Inde connait durant la période de l’entre-
deux guerres, la montée de mouvements nationalistes qui s’intensifient au lendemain de la
Seconde Guerre. Les mobilisations grandioses poussent alors le gouvernement britannique a
voté l’indépendance en 1947. Au même moment, les armées nationalistes s’agitent en
Indochine, et contraignent la France à reconnaitre l’indépendance de ce pays.

I) L’Inde : une décolonisation dite pacifique :


1) La naissance du nationalisme :

L'Inde était devenue une colonie anglaise depuis 1858. Dès la fin du XIXème siècle, une
bourgeoisie indienne avait fondé en 1885 un parti nationaliste, l'Indian National Congress ou
Parti du Congrès. Les musulmans, deuxième force confessionnelle du pays, avaient aussi
fondé, en 1906 la Ligue Musulmane. Mais l'évolution politique a été très lente, car les
Britanniques tenaient à la « perle » de leur empire.

1) La lutte pour l’indépendance :

L'Inde, qui avait participé à l'effort de guerre britannique, s'attendait à des réformes. En 1917,
le Secrétaire d'Etat aux affaires indiennes, Lord Montagu, promet un gouvernement
responsable de l'Inde dans l'empire. En 1918, le gouvernement britannique ne tient pas ses
promesses, incitant les nationalistes indiens à exiger leur droit à l’indépendance totale.

Gandhi appela tous les Indiens à s'opposer à cette décision. Après l'arrestation des dirigeants
du Congrès national indien, les soldats britanniques tirèrent sur les manifestants, le 13 avril
1919 et ils tuèrent 379 indiens et en blessèrent plus de 1 200 (le massacre d’Amritsar).

Le Mahatma Ghandi, en Août 1920, une campagne de non-coopération et de désobéissance


civile. Le Parti du Congrès se rallie à ce programme et réclame l'autonomie. La nouvelle
stratégie se révèle très efficace. Ghandi est arrêté et condamné à 6 ans de prison en mars 1922.

En 1927, une nouvelle campagne de désobéissance civile est suivie sur le territoire. Le Vice-
roi procède à de nombreuses arrestations.

Ghandi est libéré pour représenter son parti à la 2e conférence de la Table Ronde en septembre
1931qui se termine par un echec.

En 1935, le nouveau statut « Indian Act » instaurant les cadres d'un futur Etat fédéral est
rejeté par le P.C. La Ligue Musulmane ne veut pas d'une fédération dominée par les Hindous,
et réclame, en 1940, l'indépendance des régions à majorité musulmane.

L'Inde s'engage ainsi dans la voie de la partition. La marche vers l'indépendance devient
décisive avec la seconde Guerre mondiale.

Attlee hérite du problème indien, et 20 février 1947, il annonce le transfert du pouvoir aux
Indiens. Il se rend compte de l'impossibilité de la solution unitaire, et propose une partition.
Le 15 Août 1947, le pays est divisé en deux : l’Union Indienne et le Pakistan (en deux parties
séparées par 1700 km) ayant respectivement comme premiers ministres Nehru et Ali Jinnah.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
La partition entraîne des troubles et des massacres avec des transferts de populations entre les
zones hindouistes et musulmanes. Ghandi, prêchant l'apaisement, sera assassiné par un
hindouiste fanatique en janvier 1948. Entre temps, plusieurs conflits les ont opposés surtout
au sujet du Cachemire. En 1971, le Pakistan Oriental devient indépendant sous le nom de
Bengladesh, grâce à l'Inde.

II) L’Indochine : une décolonisation violente :

1) Le nationalisme vietnamien de 1920 à 1945 :

Dès 1858, c’est le début de la pénétration française en Indochine, dictée par des raisons
économiques et religieuses. L'Indochine est depuis 1893 une confédération comprenant une
colonie (Cochinchine), des protectorats, Annam, Tonkin et Laos, et le Cambodge.

En 1939, les nationalistes indochinois se répartissent dans trois tendances :


- Les traditionalistes, adeptes du Caodaïsme : c'est une secte politico-religieuse qui exerce une
influence considérable sur les paysans.

- La tendance moderniste représentée par le Parti National Vietnamien (V.N.Q.D.D.). Elle


recrute chez les commerçants, les intellectuels, et les fonctionnaires.

- Le Parti Communiste Indochinois (PCI), fondé par Nguyen Aï Quoc en 1930 à Hong Kong :

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Japonais occupent le pays et obtiennent le


ralliement de certains nationalistes et des conservateurs.

L’objectif des communistes est de lutter contre les Français et l'occupant Japonais.

En mars 1945, le Viet Minh remplace le PCI, et déclenche l'insurrection contre les Japonais.
Un nouveau gouvernement présidé par Ho Chi Minh proclame le 2 septembre 1945 à Hanoï
l'indépendance d'une République Démocratique du Vietnam intégrant l'Annam, le Tonkin et
la Cochinchine, en obligeant l’empereur Bao Daï à abdiquer.

La France ne reconnait pas l’indépendance et durcit sa position. L'Amiral Thierry d'Argenlieu,


mène une politique de force et cherche en cherchant à diviser le pays pour perpétuer la
domination française.

Il fait proclamer une République de Cochinchine, et les troupes françaises, dirigées par le
général Leclerc, occupent Hanoï.

La Conférence de Fontainebleau (juillet - septembre 1946) ne débouche pas sur un


compromis. La guerre éclate à nouveau avec le bombardent Haïphong les Français.

Le Viet Minh réplique en décembre par le massacre d'Européens à Hanoï.

Les Français contrôlent les villes et la plupart des régions vitales.

Par contre, le Viet Minh s'installe dans les régions d'accès difficiles.
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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
La guérilla s'intensifie et le conflit devient une affaire internationale, car le triomphe du
communisme en Chine permet au Viet Minh de recevoir une aide chinoise.

Malgré l’aide des USA, la crise s’accentue entre 1950 et 1953, et la France se replie au sud.

Une conférence est alors prévue à Genève en 1954.

Mais le 7 mai 1954, 15 000 soldats français sont encerclés dans la cuvette de Dien Bien Phu.

La défaite accélère les choses, et, en juillet 1954, les accords de Genève mettent fin au conflit.

Le Laos et le Cambodge deviennent indépendants.

La France se retire au sud laissant au Viet Minh tout le territoire au nord du 17è parallèle.

Le problème de l'unité territoriale du Viet Nam reste en suspens. Des élections générales dans
le but d'établir un gouvernement unique sont prévues pour juillet 1956.

Mais le Viet Nam du sud, en 1955, s'y refuse et reçoit le soutien américain.

Une nouvelle guerre du Viet Nam va alors s'engager.

Conclusion :

Au total, les forts sentiments nationalistes, qui ont toujours prévalu en Asie, ont eu raison de
la logique coloniale qui voulait continuer d’asservir les peuples. Si les Anglais se sont vite
rendus compte de l’évidence d’une indépendance en Inde, les Français se sont obstinés en
Indochine, mais ont échoué devant le Vietminh déterminé à en finir avec la colonisation.

Evaluation : dissertation : comparez les décolonisations de l’Inde et de l’Indochine.

Leçon 7 : La décolonisation au Proche Orient : la question palestinienne et


les relations israélo-arabes :

Introduction :

20
Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Le Proche Orient, de par sa position géographique, ses richesses naturelles et son importance
historico-religieuse, a fait toujours l’objet de convoitises de plusieurs peuples. C’est dans cette
dynamique, qu’Arabes et Hébreux se font prévaloir une légitimité historique pour résider en
Palestine, ce qui provoque des différends entre eux.

I) Les enjeux religieux et économiques:


1) Les divergences religieuses, ethniques et linguistiques :

En Palestine, et plus précisément dans la ville sainte de Jérusalem, se côtoient les trois
religions révélées, à savoir le Judaïsme, le Christianisme, et l’Islam. Chacune d’entre elle y
possède un ou même plusieurs lieux de culte : le mur des lamentations(Juifs), l’église de Saint
Sépulcre(Chrétiens), la mosquée Al Aqsa(Musulmans).

En plus, la région du Proche Orient, il ya une diversité linguistique et ethnique. Par exemple,
on retrouve des Arabes musulmans, des Arabes non musulmans, des Musulmans non arabes.

2) Les enjeux économiques :

L’une des caractéristiques majeures de cette région est constituée par sa richesse en pétrole,
car on y retrouve les plus grands gisements de pétrole en Arabie Saoudite, en Iran, au Koweït,
en Iran, etc. Ce qui ne manque pas de susciter des convoitises de la part des puissances
mondiales, qui sont souvent à l’origine des conflits.

Par ailleurs, cette région est la zone de transition entre les continents européen, africain et
asiatique, d’où son intérêt stratégique.

Enfin, la zone n’est pas riche en eau, qui demeure, dès lors, un facteur de conflits entre les
peuples, comme c’est le cas du plateau de Golan entre la Syrie et Israël.

II) La naissance de l’Etat d’Israël, point de départ du conflit :

En Europe, les Juifs sont persécutés. Ainsi, ces derniers s’organisent en mettant en place le
mouvement sioniste. Celui-ci, fondé par Théodore HERZL, s’active à mobiliser des fonds
pour organiser des vagues migratoires de retour à Sion, la terre promise par Dieu à Moïse.

A partir de 1917, les Anglais par l’intermédiaire d’Arthur James Balfour, ministre des
Affaires étrangères britannique préconisent la création d’un foyer juif en Palestine.

L’opposition des arabes à une présence juive en Palestine a contraint les anglais à imposer
une restriction, en 1936, aux migrations. Mais la découverte de l’holocauste après la
Deuxième Guerre, accélère ce processus.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
La période du mandat britannique est marquée par de multiples conflits, au point où
l’Angleterre confie même ce dossier à l’ONU. Le plan onusien (résolution 181) de 1947,
partageant la Palestine, était destiné à créer deux États : l’un juif, l’autre arabe.

Cependant, les Israéliens, sous l’égide de David Ben GOURION, profitent de la fin du mandat
britannique pour proclamer, le 14 mai 1948, la naissance de l’Etat d’Israël. La radicalisation
des positions des peuples va se muer en conflit d’États à États après cette indépendance.

III) Les conflits israélo-arabes :


1) La guerre d’indépendance :

Le rejet d’Israël par les nations arabes se manifeste sur le terrain militaire, dès le lendemain de
la déclaration d’indépendance. Le 15 mai 1948, les troupes égyptiennes, syriennes, libanaises
et celles de la Transjordanie envahissent le nouvel État. Les armées arabes sont défaites en
février 1949. Les Palestiniens vaincus par Israël deviennent des réfugiés sans terre.

D’ailleurs, les Palestiniens évoquent la création d’Israël et la défaite de 1949 sous le terme de
« Nakbah » qui signifie la grande catastrophe.

2) Le conflit de Suez :

Le nationalisme arabe connaît une vigueur nouvelle, avec l’arrivée au pouvoir en Égypte de
Nasser. L’opération de nationalisation du Canal de Suez en 1956, si elle a entraîné une défaite
militaire de l’Égypte, a contraint Israël à se retirer du Sinaï et de Gaza. Ce repli territorial
israélien est utilisé par Nasser pour accentuer et radicaliser son discours nationaliste.

3) La guerre de six jours :

La guerre des Six-Jours (du 5 au 10 juin 1967) s’achève par une recomposition territoriale à
l’entier avantage d’Israël qui pénètre dans le Sinaï, contrôle la bande de Gaza, toute la
Cisjordanie, et occupe des positions stratégiques sur les hauteurs du plateau du Golan. Le
monde arabe adopte une ligne intransigeante vis-à-vis d’Israël, qu’il se refuse à reconnaître.

En retour, Israël refuse de se soumettre à la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations
unies qui prévoit la restitution des territoires occupés en échange d’une paix durable.

4) La guerre du Kippour :

Les Arabes attaquent par surprise Israël. La guerre du Kippour du 6 au 24 octobre 1973 se
termine par la victoire des Juifs. Ce qui aboutit à redessiner, une fois encore, les frontières
d’Israël, et complique la question palestinienne.

IV) La question palestinienne et la difficile recherche de la paix :

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Les territoires palestiniens, occupés depuis 1967, font l’objet d’une colonisation israélienne
qui implante des villages et des populations. Le conflit israélo-arabe devient alors une
« guerre de l’intérieur » opposant Israël à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP)
créée en 1964, et dirigée depuis 1969 par Yasser Arafat.

La signature des accords de Camp David entre Israël et l’Égypte reste sans effets sur l’attitude
de l’OLP vis-à-vis de l’État hébreu.

1) La première intifada :

La nécessité d’un processus de paix s’impose, et trouve une première concrétisation avec
l’accord israélo-libanais de 1983 et jordano-palestinien de 1985. Toutefois, ces avancées sont
insuffisantes pour empêcher un soulèvement des populations palestiniennes des territoires
occupés en 1987, qui prend le nom d’Intifada ou de « guerre des Pierres ». La répression est
menée par l’armée israélienne, qui ne parvient pas à venir à bout de ce soulèvement. Yasser
Arafat reconnaît le droit à Israël de vivre en sécurité à l’intérieur de ses frontières.

2) Les accords de Washington :

Les négociations s’engagent selon un principe d’échange de territoires pour les Palestiniens.
Elles aboutissent à la signature des accords de Washington, négociés à Oslo, en 1993.

Depuis cette date, une « autonomie » a été accordée en faveur de la Cisjordanie et de la bande
de Gaza, administrée par une autorité palestinienne présidée par Yasser Arafat. Les avancées
du processus de paix se heurtent encore à des hostilités de part et d’autre.

3) La crise du processus de la paix et la seconde intifada :

Différents sommets se terminent par des échecs.

Des blocages sont notés sur plusieurs points : le retour des réfugiés palestiniens, les frontières
du futur État palestinien et le statut de la ville de Jérusalem, la poursuite des implantations
juives, etc.

Les solutions sont difficiles à trouver avec le parti pris des occidentaux, la mauvaise volonté
des dirigeants israéliens et la montée des partis radicaux, en Palestine comme en Israël.

En 2000, à la suite de la visite d’Ariel Sharon sur l’Esplanade des Mosquées, une seconde
Intifada voit le jour. L’escalade continue en 2001, avec l’intervention de l’armée israélienne
dans la bande de Gaza, le bouclage des Territoires occupés et les attentats des palestiniens.

En mars 2002, la résolution 1397 par le Conseil de sécurité de l’ONU, sur proposition des
États-Unis, annonce la création de deux Etats.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Toutefois, la reprise des attentats par les organisations radicales palestiniennes, tels le Hamas
et le Djihad islamique, et les représailles militaires israéliennes bloque le processus de paix.
Le bouclage des territoires occupés entraîne des effets socio- économiques et catastrophiques.

En juin 2002, un mur de séparation est construit entre Israël et la Cisjordanie. Ce mur est
condamné par l’ONU, et est déclaré illégal par la Cour internationale de justice en 2004.

La mort de Yasser Arafat, et l’élection de Mahmoud Abbas à la présidence de l’Autorité


palestinienne en janvier 2005 apportaient un espoir pour la paix.

Cependant, en décembre 2008, Israël lance, une nouvelle offensive pour empêcher les
lancements d’obus, sur son sol, en provenance de Gaza. Cela suscite une nouvelle flambée de
la violence qui fait de milliers de victimes palestiniennes et des destructions matérielles.

La division des territoires occupés, avec le Hamas qui dirige la Bande de Gaza, et le Fatah qui
administre la Cisjordanie, contribue à retarder la création d’un Etat palestinien arabe.

Depuis 2011, les palestiniens demandent la reconnaissance d’Etat palestinien à l’ONU,


bloquée par des membres permanents comme les USA.

La réconciliation entre le Hamas et le Fatah pousse Israël à radicaliser sa position, marquée


par sa sanglante intervention à Gaza en juillet 2014 avec plus de 2000 morts coté palestiniens,
et près 70 israéliens tués.

Conclusion :

Le conflit israélo-arabe et la question palestinienne trouvent leur explication sur le partage


d’un territoire à deux peuples. Ce conflit, qui a trop duré, ne peut avoir solution qu’à travers
des négociations et des dialogues sérieux. Pour ce faire la communauté internationale doit
faire prévaloir une juste neutralité pour faire triompher la paix.

Support 7 : dissertation : Après un bref rappel des différentes dimensions du conflit israélo-arabe,
dites sur quels principes la paix entre les deux peuples devrait être fondée.

Leçon 8 : La décolonisation au Maghreb : l’Algérie :

Introduction :

La conquête de l’Algérie débutée en 1830 a provoqué de vives résistances de la part de sa


population. Mais une fois l’installation acquise, l’exploitation dont sont victimes les Arabes
développe un nationalisme plus moins radical, à cause de l’attitude des Français qui entendent
24
Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
maintenir coûte que coûte leur suprématie dans ce pays. Dès lors, un conflit est déclenché
avec des conséquences négatives, mais aboutissant à l’indépendance de ce pays.

I) La naissance du nationalisme en Algérie :

L’Algérie devient une partie intégrante de la France. Elle devient progressivement un terrain
d’affrontements entre les masses musulmanes, de plus en plus, pauvres et les colons.

L’Algérie est déséquilibrée et se caractérise comme une économie dominée par les Français
qui bénéficient d’une agriculture moderne, de la propriété des unités industrielles, du
monopole du commerce et des investissements. Tandis que les Arabes ou Musulmans, en
général, souffrent d’une économie archaïque. Donc, ils constituent la couche la plus pauvre.

Sur le plan politique, elle ne veut aucun changement pour l’amélioration des droits des
musulmans plus nombreux et qui augmente plus vite, sont victimes de la pauvreté, exploités,
analphabètes et sous administrés. Alors, ce constat développe chez les populations un
sentiment nationaliste.

Le nationalisme algérien se structure en trois principales tendances :

Le mouvement des élites intellectuelles, qui regroupe des hommes comme Ferhat Abbas et
Ben Djelloul, fonde en 1927 la Fédération des Elus Indigènes. Ils revendiquent l’égalité.

Le mouvement populaire dont la figure emblématique reste Messali Hadj crée l’Etoile nord
africaine, qui sera remplacée en 1937 par le Parti du Peuple Algérien qui est indépendantiste.

Le mouvement religieux des oulémas, incarné par Ben Badis, refuse toute assimilation, et a
pour devise « l’islam est ma religion, l’Algérie est ma patrie, l’arabe est ma langue ».

I) La guerre d’indépendance :

Le nationalisme algérien, divisé par des principes, devient plus réaliste en se regroupant en
1943. Alors, il est mis sur place le Manifeste du peuple algérien qui réclame : une
constitution, une réforme agraire, l’arabe langue officielle avec le français et les libertés
fondamentales. Ces revendications sont rejetées par le Comité Français de Libération
Nationale créée en Algérie en mai 1943.

Néanmoins en décembre 1943, de Gaulle annonce plusieurs réformes qui ne conviennent pas
aux politiques algériens. La fin de la guerre marque la montée du nationalisme réprimé
farouchement, mais accentué par l’arrestation de Messali Hadj à la même année.

Les divers mouvements nationalistes se rallient, dans leur majorité, au Front de Libération
Nationale (FLN), fondé au Caire par Ahmed Ben Bella, afin de coordonner l’action armée en
Algérie qui fixe la date du 1er novembre pour le début des insurrections.

L’échec de la voie de dialogue et la défaite des Français à Dien Bien Phu renforcent la
détermination des algériens.

En 1955, la France utilise la force. L’armée française brûle les villages, la torture est utilisée.
25
Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
En 1958, en France, cette guerre a de lourdes conséquences, à la fois dans le domaine
économique, car elle coûte cher. Et, sur le plan moral, l’opinion publique étant très divisée:
certains dénoncent les tortures et exécutions sommaires ; d’autres, en revanche, exigent que
l’Algérie reste française. Cette situation tendue aboutit à la crise du 13 mai 1958, et le général
de Gaulle est appelé.

Le 13 mai 1958, les colons français les « pieds-noirs », et des chefs militaires organisent un
putsch contre le gouvernement français.

Des négociations s’ouvrent avec le FLN. Mais des soldats français refusent cette politique
d’ouverture. Le 21 avril 1961, des généraux tentent sans succès, le « putsch des généraux ».

Des négociations secrètes se déroulent, fin 1961, à Évian-les-Bains. Les accords d’Évian sont
signés par de Gaulle et le GPRA le 18 mars 1962. Lors du référendum organisé le 1er juillet
1962, les algériens votent pour l’indépendance avec Ahmed Ben Bella à sa tête.

Conclusion :

La guerre d’Algérie a été l’une des plus longues guerres de décolonisation. Elle marque
durablement les esprits, tant par les drames humains qu’elle a provoqué que par ses
conséquences politiques. Plus de 1,5 million de Français d’Algérie ont quitté ce pays pour la
France. La guerre d’Algérie aurait fait près de 1 million de morts. Elle favorise indirectement
l’accession en douceur à l’indépendance des autres colonies françaises.

Evaluation : dissertation : Dégager les bases et les grandes étapes de la décolonisation de


l’Algérie.

Leçon 9 : La décolonisation en Afrique Noire :

Introduction :

La plupart des colonies en Afrique Noire ont obtenu leur liberté à partir de 1957. Les
décolonisations de la Gold Coast et du Sénégal, respectivement des colonies anglaise et
française, sont considérées comme formes pacifiques, alors celles portugaises d’Angola et de
Guinée Bissau ont tardivement et violemment eu leur indépendance.
26
Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
I) Le cas de la Gold Coast :

Les difficultés économiques de l’Angleterre, entre les deux guerres, font qu’elle impose un
pacte colonial avec l’implantation des maisons de commerce européennes et libano-syriennes.

En plus, la maladie des cacaoyers vient réduire les possibilités des agriculteurs. Cette situation
affecte la bourgeoisie commerciale et rurale autochtone et précipite l’essor du nationalisme.

Mais, après la Deuxième Guerre mondiale la Gold Coast obtient une nouvelle constitution
admettant une majorité d’africains au Conseil Législatif et trois au Conseil exécutif. Ainsi, on
note des embryons de self-government. Mais, le véritable pouvoir appartient aux anglais.

En 1947, l’UGCC est fondée par J Danquah.. De retour en Gold Coast, Kwamé Nkrumah est
invité à organiser les structures du parti.

Pour lui, « l’indépendance ne se donne pas sur un plateau d’argent », donc il faut lutter.

A cet effet, il fait passer l’UGCC à l’action contre le colonialisme, en lançant du 26 janvier au
11 février 1948 une campagne de boycott des magasins européens et libano-syriens.

Le 28 février, une manifestation pacifique d’anciens combattants se termine par des émeutes à
Accra. La police ouvre le feu et fait officiellement 29 morts et 237 blessés.

En plus, plusieurs boutiques ont été saccagées. Nkrumah et trois de ses partisans sont arrêtés.

Aussitôt sorti de prison, il décide de créer le 12 juin 1949 son propre parti : le CPP
(Convention People Party) qui se veut un parti de masse.

Les anglais demandent aux africains de faire des propositions pour réformer la vie politique.
Les lenteurs constatées, en 1950, poussent le CPP à lancer une nouvelle campagne « d’action
positive » non violente, mais, elle se termine par des violences. Encore, Nkrumah fut arrêté.

Devant les exigences des africains, une nouvelle constitution entre en vigueur et transforme le
Conseil législatif en Assemblée Nationale et le Conseil exécutif en cabinet ministériel.

Après les élections de 1951 remportées par le CPP, Nkrumah sort de prison et nommé en
1952 premier ministre. Deux ans après le Royaume Uni annonce la pleine autonomie interne.

La Gold Coast accède à l’indépendance le 6 mars 1957 sous le nom de Ghana.

II) Le cas du Sénégal :

Le Sénégal, à l’instar des autres colonies françaises de l’Afrique Noire, a connu plusieurs
réformes institutionnelles entre 1944 et 1960, date de son indépendance.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
La conférence de Brazzaville se tient en 1946 avec de Gaulle, mais sans les Africains.

Elle écarte toute idée d’autonomie et réaffirme l’autorité française sur ses colonies.

Avec la conférence de Brazzaville, un 2e collège est né. Et, Lamine Gueye de la SFIO et L.S.
Senghor sont élus en juin 1946. Le premier fait voter la loi pour l’extension de la citoyenneté.

Cette assemblée va créer l’Union française formée de la métropole, des départements et


territoires d’outre-mer, des territoires associés.

Les africains bénéficient aussi de l’abolition du travail forcé et l’extension du droit de vote.

Senghor forme son parti, le BDS en avril 1949. Il remporte les élections du renouvellement de
l’Assemblée nationale de juin 1951, et celles de l’Assemblée territoriale de mars 1952.

Devant la pression des partis politiques, des syndicats, des intellectuels, des étudiants et des
religieux, la France était obligée d’offrir un nouveau cadre institutionnel dénommé la loi
cadre ( loi Gaston Deferre le 23 juin 1956), qui instaure une semi- autonomie.

Le contexte aidant, le BDS et l’UDS se fusionnent pour donner le BPS. Ce parti va dominer
les élections de 1957, laissant le PSAS de Lamine Gueye derrière. Ainsi, Mamadou Dia
devient le vice-président du conseil et transfère la capitale du Sénégal à Dakar.

Dans sa tournée d’aout 1958, il propose aux populations de se prononcer sur le projet de
constitution où il est institué la communauté française.

Soumis au référendum le 28 septembre le Sénégal reste dans la communauté.

Par ailleurs, le BPS et le PSAS se regroupent pour donner l’UPS.

Contre la balkanisation, le Sénégal et le Soudan créent la fédération du Mali (17 janvier 1959)
avec Modibo KEÏTA président, DIA vice-président et Senghor président de l’assemblée.

Le 4 avril 1960, la France transfère les compétences aux autorités de la fédération du Mali.

Cette fédération ne dure pas, car le divorce est consommé dans la nuit du 19 au 20 aout 1960.

Le Sénégal proclame son indépendance le 20 aout, mais la célèbre le 4 avril.

III) Le cas de la Guinée Bissau :

La Guinée Bissau est considérée comme une colonie d’exploitation portugaise.

Sa population est divisée en deux groupes : la population « non civilisée » et « les assimilés ».

Ces derniers, minoritaires, lisent et écrivent le portugais, et habitent souvent en villes.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Dans les campagnes, où vivent les « balantes, pepels et manjaques », les portugais renforcent
les différences ethniques et religieuses et limitent les cultures d’exploitation.

Toutefois, les populations africaines pouvaient changer de statut et acquérir la citoyenneté


portugaise en remplissant certaines conditions.

La décolonisation débute 1956 avec la création du PAIGC par Amilcar Cabral et ses alliès.

Son parti s’oriente vers la lutte armée suite à deux évènements : la sévère répression de la
police secrète portugaise dont étaient victimes les populations guinéennes en 1957, et le 3
aout 1959 la mort de 50 personnes tuées par l’armée coloniale, lors de la grève des dockers.

Aidé par Sékou Touré, le PAIGC installe son siège en République de Guinée où il fonde en
1960, une école des cadres et des bases d’entrainements.

Ainsi en 1970, les 5000 combattants du mouvement ont pu libérer les 2/3 du territoire ; alors
que les 40000 soldats portugais ne gardent que les zones urbaines.

En 1972, une mission de l’ONU visite les « zones libérées » et salut les actions du PAIGC.
Elle considère dès lors le PAIGC comme « seul et authentique représentant des populations »
et affirme par ailleurs le droit inaliénable de ce pays à l’indépendance.

En 1972, le PAIGC installe son assemblée populaire.

Mais le 20 janvier 1973, Amilcar Cabral fut assassiné. Et, ses remplaçants eurent proclamé
l’indépendance par l’assemblée le 24 septembre.

Devant cette situation, le Portugal va négocier son départ. La révolution des œillets a
d’importantes conséquences dans la dynamique d’indépendance. En effet, les jeunes officiers
portugais proposent un cessez le feu et la libération des détenus politiques. Des négociations
sont ouvertes à Londres en mai 1974, et se poursuivent à Alger.

Ainsi, en septembre 1974, le Portugal reconnait l’indépendance de la Guinée Bissau.

IV) Le cas de l’Angola :

Au début du XXe siècle, les Portugais contrôlent l'intérieur du pays, qu'ils gouvernèrent selon
le régime de l'indigénat fondé sur l'exploitation économique jusqu'en 1961.

À partir de 1932, le régime Salazar au Portugal durcit encore la répression qui toucha
durement les élites angolaises, qui revendiquaient une représentation politique et
l'amélioration des conditions de vie des populations autochtones.

L’Angola accueillit près de 35.000 colons entre 1900 et 1950, et en 1951, il devint une
province d'outre-mer. Les colons bénéficiaient de tous les privilèges au détriment des
autochtones victimes aussi du racisme.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Pour accéder au statut d’assimilé, il fallait entre autres être métis, savoir lire et écrire le
portugais. . .

Quant aux non-assimilés, ils étaient regroupés par tribus, chefferies ou familles. Cela
occasionne la naissance du nationalisme qui réclame une évolution sociale et politique.

Les nationalistes étaient divisés en 3 groupes rivaux de composition ethnique très marquée:

- le MPLA, fondé en 1956 et dirigé par Agostinho Néto s'appuyait sur les métis des villes et
sur les Kibundus ;

- le Front national de libération de l'Angola (FNLA) de Robert Holden fondé en 1962,


recrutait principalement chez les Bakongos ;

- l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) de Jonas Savimbi fondé
en 1966, était dominée par les Ovimbundus.

Le 4 février 1961, avec l'attaque de la prison de Luanda par le MPLA débuta la longue guerre.

Et la rébellion atteint les grandes villes, comme Luanda, avec le soulèvement général de 1962.

Le MPLA fut soutenu, à partir de 1965, par l'Organisation de l'unité africaine (OUA).

Mais, la décolonisation de l'Angola fut moins le résultat de la lutte armée que de la


désintégration de l'Empire portugais, après la révolution des Œillets, en avril 1974.

Pour accroître la pression sur le Portugal, les trois mouvements, signèrent ensemble, le 15
Janvier 1975, les accords d’Alvor prévoyant l’indépendance. En outre, un gouvernement de
transition devait assurer l’intégration des forces armées et l’organisation d’élections générales.

Le nouveau régime portugais négocia, et, le 11 novembre 1975, l'Angola accéda à la liberté.

En même temps, fut proclamées l’indépendance de la « République populaire et démocratique


d’Angola » (F.N.L.A et U.N.I.T.A.) et de la « République populaire d’Angola » (M.P.L.A.).

Donc, deux gouvernements affirmèrent ainsi représenter la nouvelle nation : l'un formé par le
MPLA à Luanda, l'autre par l'UNITA et le FLNA à Huambo.

En mars 1975, les dissensions réapparurent et la guerre civile éclata.

La guerre civile s’intensifie avec les tensions est ouest. Celle-ci est marquée par 1’immixtion
des forces étrangères pour des intérêts économiques et stratégiques.

Le F.N.L.A. fut soutenu par le Zaïre, les U.S.A. et la Grande Bretagne.

L’U.N.I.T.A. fut appuyée par l’Afrique du Sud. En Octobre 1975, le F.N.L.A et L’U.N.I.T.A.
conclurent une alliance contre le M.P.L.A. qui reçut le soutien de l'URSS et Cuba.

Puis, à la mort d'Agostino Neto en 1979, José Eduardo dos Santos devient chef de l'État.
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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Après la chute du bloc communiste et la fin de l'apartheid par l'Afrique du Sud, l'Angola
n’avait plus le même intérêt stratégique. En mai 1991, Cuba quitta l'Angola, et l'UNITA qui
perdit ses alliés, accepta la négociation.

Un accord de paix fut signé, et l'ONU intervient afin de faire respecter le cessez-le-feu. Celui-
ci fut remis en cause après la victoire, aux élections de 1992, de Dos Santos contre Savimbi.

En 1993, les combats font rage, et tournèrent à l'avantage des forces gouvernementales, qui
s'emparèrent de Huambo à la fin de 1994, plus d'un million de réfugiés fuirent le pays.

En novembre 1994, un nouvel accord de paix, soutenu par l'ONU, fut signé en Zambie.

Les membres du nouveau gouvernement sont investis dans leurs fonctions le 11 avril 1997.

Conclusion :

Si les anglais et les français ont bien lu les exigences du contexte pour octroyer
l’indépendance à leur colonie de l’Afrique Noire, les portugais ont échoué car, ils ont poussé
les angolais à user de la force pour devenir libres. Seulement, il faut comprendre que ce n’est
pas le respect des principes des droits de l’homme qui a conduit globalement anglais, français,
comme portugais à lâcher du lest mais, un vaste mouvement interne a pu capter les signaux de
l’époque et s’est engouffré sur la brèche pour réclamer et obtenir l’indépendance.

Evaluation : dissertation : Faîtes la comparaison entre les décolonisations en Inde et en Angola.

Etude des civilisations :

Leçon 10 : Introduction à l’étude des civilisations : le concept de civilisations :

Introduction :

La notion de civilisation est complexe mais intéressante pour la compréhension de l’histoire


des sociétés humaines. Un débat sur cette notion a traversé plusieurs siècles et concerne de
nombreuses études. Son sens a beaucoup évolué depuis son apparition au XVIIIème siècle.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
I) La notion de civilisation :

1) Clarification conceptuelle :

Le concept de civilisation est apparu vers les années 1770. A cette époque, on assimilait
civilisation et société ; civilisation et organisation ; ou civilisation et progrès. D’après cette
approche, il existerait des peuples civilisés et des peuples non civilisés par référence à un
modèle absolu qui s’appuie sur un jugement de valeur. Cette acception européocentriste
impliquait la nécessité de répandre la civilisation.

Cependant, aujourd’hui, la nouvelle conception insiste sur la relativité et le pluralisme des


civilisations. Dans cette perspective, le Littré la définit comme « l’ensemble des caractères
appartenant à une société sur un territoire à un moment donné de son histoire ».

Les progrès de la connaissance des sociétés humaines ont révélé l’existence de beaucoup de
civilisations dans l’histoire mais aussi, parfois, leurs caractères passagers et fragiles. Cela
rejette la distinction entre « civilisés » et « barbares ».

En conséquence, il est aujourd’hui admis qu’il n’y a pas de civilisation mais des civilisations
qui ne sont ni inférieures, ni supérieures à d’autres mais qui sont dissemblables.

2) Les fondements d’une civilisation :

Une civilisation comporte un ensemble d’éléments complexes qui lui imprime sa force
spécifique. Ces éléments doivent être pris en compte dans leur globalité, dans la mesure où,
un ou un groupe d’éléments ne saurait suffire pour déterminer une civilisation.

Les civilisations sont, avant tout, des sociétés ou des groupements humains inégalement
différenciés selon le nombre et le rapport de force entre les groupes qui composent la société.
Elles sont aussi des espaces, des aires géographiques où les groupes impriment leurs marques
mais, qui, à leur tour, influencent la civilisation produite.

Les civilisations sont aussi des organisations politiques. L’homme est un animal politique et
la société humaine s’organise ainsi autour d’institutions qui gèrent les règles de la vie
commune. Les formes et organisations politiques sont aussi diverses que les sociétés.

Les civilisations sont économiques. Le niveau de développement des forces de productions, le


régime juridique de la propriété, les rapports de production, etc., déterminent l’organisation
politique et la nature de la société.

Les civilisations sont aussi des systèmes de valeurs qui s’expriment par des mentalités
collectives et des croyances, avec la religion comme base.

II) L’évolution d’une civilisation :


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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
L’évolution d’une civilisation se manifeste par la modification de certains de ses éléments. La
mutation se fait par la combinaison avec les éléments extérieurs ou, parfois, par la disparition
d’éléments propres à une civilisation.

La diffusion d’une civilisation se fait à partir de plusieurs vecteurs tels que la langue, la
guerre, le commerce, la religion, la colonisation, la télévision…

Les progrès ou le régressions d’une civilisation ne sont repérables que dans certains éléments
mesurables. Ainsi, il est possible d’évaluer les connaissances mathématiques, les inventions
techniques et les productions.

En revanche, il est difficile d’apprécier, sans tomber dans le subjectivisme, la progression ou


la régression dans les domaines de la morale ou de la production artistique d’une société.

Conclusion :

Un terme restreint et subjectif dans le passé, la civilisation devient aujourd’hui plus vaste et
plus englobant. Avec son évolution conceptuelle, on peut distinguer, de nos jours, de grands
ensembles de civilisations malgré leur grande variété. Nous pouvons citer entre autres : le
monde occidental, le monde islamique, le monde socialiste, le monde négro-africain.

Evaluation : Dissertation : la diversité des civilisations est-elles compatible avec la


mondialisation ?

Chapitre 1 : les civilisations négro-africaines :

Leçon 11 : le monde négro-africain : cadre géographique et étude historique :

Introduction :

La civilisation négro-africaine se caractérise par sa diversité, malgré une unité de son espace
géographique. Si le monde négro-africain a mis en place la première forme de civilisation, il
faut noter, qu’il a connu un parcours mouvementé.

C’est pourquoi, il importants dans les lignes qui suivent de bien délimiter ses cadres
géographiques et historiques.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
I) Le cadre géographique :

Le monde négro-africain, qui a connu dans son histoire plusieurs civilisations qui à leur tour
ont connu des grandeurs et des décadences, a évolué dans un cadre qui se manifeste par son
immensité et sa massivité.

Il est marqué par un climat tropical et équatorial caractérisé par la chaleur et l’humidité.

Son relief est dominé à l’est et au sud par des plateaux et des montagnes et à l’ouest par de
hautes terres presque plates et entrecoupées de vastes cuvettes.

Les sols sont variés, mais relativement, pauvres et fragiles.

On note aussi de nombreux cours d’eaux au régime irrégulier et parfois peu navigables.

Bref, par endroit ce cadre est contraignant et impose aux hommes à s’adapter en développant
une civilisation ou des civilisations différentes de celle développées ailleurs. Toutefois ce
monde n’a jamais été isolé complètement du reste du monde.

II) Le cadre historique :

Les différentes phases de l’évolution des civilisations humaines ont connu tout leur
développement dans le continent africain.

Et, la science a démontré sur la base scientifique que l’Afrique est le berceau de l’humanité.

Par ce fait, les premiers hommes y ont développé depuis le paléolithique une civilisation.

Par ailleurs, au néolithique le même constat est fait, les hommes ont apporté une touche
nouvelle qui par la suite se répand dans les autres continents surtout en Eurasie.

L’Antiquité du monde noir semble se souscrire, plus particulièrement, dans le nord-est du


continent, c'est-à-dire la civilisation de l’Egypte Antique, que des historiens, comme Cheikh
Anta DIOP, finissent de démontrer, son appartenance noire.

Au Moyen Age, de puissants empires et royaumes y sont développés, un peu partout. Ainsi, à
l’ouest, en dehors des progrès réalisés, le monde noir a eu des contacts fructueux sur les plans
culturels et commerciaux avec le nord ainsi que le monde arabe.

Les institutions politiques les plus brillantes, qui égalaient à tout point de vue à ce qui se
passaient ailleurs, ont été les empires du Ghana, du Mali et du Songhaï et au golfe de Guinée,
les royaumes du Bénin, Kanem-Bornou, les royaumes Mossi et les cités Yoruba et Haoussa.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
A l’est du continent, l’Ethiopie résiste face aux assauts des musulmans qui parviennent à
influencer cette partie orientale en donnant naissance à la civilisation Swahili et de grandes
villes marchandes comme Sofala, Zanzibar, Dar-Es-Salam.

Au sud, on voit le développement du royaume bantu du kongo et le Monomotapa.

Au XVIème siècle, l’Afrique entre en décadence parce que dévastée par la traite négrière avec
ses conséquences négatives dans de nombreux domaines.

Des états négriers se propulsent tandis que les anciennes institutions politiques périclitent, par
conséquent, le monde noir est affaibli et émietté.

A cette époque, se développent, malgré toutes les difficultés, de royaumes dont les chefs
tentent de réunifier les peuples noirs, ce sont entre autres les cas de EL hadj Omar, de
Ousmane Dan Fodio et de Chaka Zoulou.

La poussée impérialiste, vers 1870, vient perturber ces tentatives de réunification en faisant
face à des résistances qu’elle vaincra pour en fin balkaniser le continent.

Cette phase marque un brassage qui va beaucoup influencer le monde noir dans ses croyances,
son organisation, ses langues, ses religions…

Après la Deuxième Guerre, les mouvements de décolonisation naissent pour aboutir à


l’indépendance mais, l’influence occidentale reste présente.

Conclusion :

Continent hostile quelque part mais, l’Afrique a connu, à l’instar des autres continents, durant
toutes les phases de l’histoire, des civilisations brillantes et celles qui tentent de s’adapter au
contexte avec des civilisations qui se fondent souvent sur les activités agricoles et pastorales.
Toutefois, il est avéré que les civilisations islamiques et européennes ont beaucoup impacté
sur les civilisations africaines qui gardent malgré tout certains aspects de leur tradition.

Leçon 12 : Le monde négro-africain : l’organisation sociale, politique et économique :

Introduction :

Longtemps ignorée, la civilisation africaine peut être perçue dans l’organisation sociale
politique et économique de ses populations. Ainsi, les sociétés africaines présentent des
caractéristiques qui se fondent sur des bases communautaires et hiérarchiques. La vie
politique quant à elle est marquée par une complexité avec une certaine démocratie. Pour ce
qui concerne la vie économique, elle est principalement fondée sur les activités agricoles.

I) L’organisation sociale :
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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
1) Les sociétés pré-étatiques :

Ces sociétés s’organisent autour de la famille, du clan et de la tribu. Mais, la cellule de base
reste la famille élargie dirigée par le père de famille.

Dans le cadre du clan qui regroupe plusieurs familles élargies, les responsabilités sont
partagées et collectives, et il y a une communauté de culte ainsi des interdits communs
comme par exemple l’ordre totémique commun.

Les tribus regroupent plusieurs clans et, il y a une division du travail selon l’âge et le sexe.

A ces trois entités, s’ajoute le village, qui est un cadre spatial imposé par les nécessités du
travail agricole et de la défense. Il n’y a pas d’antagonismes de classes et le chef est aussi un
chef militaire et politique dont l’autorité est tempérée par le conseil des anciens.

Dans ces sociétés, il existe des classes d’âges et des pratiques d’initiation qui préparent pour
le passage à l’âge adulte avec des marques corporelles (cercle des contes, circoncision,
excision). On note des sociétés matrilinéaires et patrilinéaires, nomades et sédentaires.

2) Les sociétés étatiques :

Ici les sociétés sont fortement hiérarchisées et divisées en couches et classes sociales :
aristocratie, hommes libres, hommes « castés» et esclaves. Ces sociétés sont hermétiques et
héréditaires. En zone soudano-sahélienne, c’est l’aristocratie guerrière qui dirigeait, et en zone
forestière des grands royaumes ont été dirigés par des hommes de castes. Dans l’ensemble de
ces sociétés, la caractéristique principale réside dans le mode de production qui est
communautaire. Le développement de ces sociétés étatiques est lié à l’essor du commerce.

II) La diversité des formes politiques :

Certaines sociétés n’ont pas connu des organisations étatiques mais des chefferies très
marquées. Si les formes d’organisations politiques en Afrique sont diverses, le trait commun
reste fondamentalement l’association de l’ensemble des couches sociales à l’exercice du
pouvoir. La forme la plus répandue reste la monarchie constitutionnelle avec des traits
communs originaux spécifiques à l’Afrique.

Le roi était à la tête de l’Etat et avait un caractère sacré. Roi prêtre ou roi dieu, il détenait tout
le pouvoir religieux. En plus, il incarnait la justice, disposant du droit de vie et de mort sur les
sujets. Sur le plan économique, tous les biens du royaume lui appartenaient et il prélevait des
impôts et des redevances. Par ailleurs, il est le responsable de la guerre. Et, le système fiscal
était en nature ou en espèce et portait sur divers produits.

Toutefois, ces pouvoirs exorbitants ne faisaient pas de lui un autocrate, dans la mesure où son
élection contrôlée l’obligeait à consulter le conseil des grands électeurs dont les membres sont
36
Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
de souches populaires et qui limitaient son pouvoir, lui définissaient des attributs et pouvaient
le destituer. Le roi vivait dans une cour établie souvent à l’écart des sujets et était assisté par
des ministres et des gouverneurs dans l’exercice de ses fonctions. Par exemple sous
l’influence de l’islam des cadis étaient nommés pour rendre la justice.

III) La vie économique :

L’économie s’organise autour de la chasse, de la pêche, du ramassage, de l’élevage mais,


c’est l’agriculture qui est la principale activité et source de production. La terre est une
propriété collective et le travail s’investit souvent dans des formes collectives.

L’outillage est rudimentaire et les méthodes de cultures archaïques. On distingue une


agriculture intensive (riziculture diola et terroir sérère) mais, l’agriculture extensive est
beaucoup plus généralisée. Les plantes cultivées sont les céréales mais, au fur et à mesure
qu’on s’approche des zones forestières, les tubercules prennent une place importante. Au
total, il existe un équilibre entre les activités de l’homme et les conditions naturelles dans le
cadre de cette agriculture de subsistance.

Sur le plan commercial, il y a un commerce intérieur intense qui manipulait des produits aussi
divers que la cola et le sel. Le commerce extérieur s’est aussi développé grâce à l’existence
de nombreuses routes caravanières mais aussi, la présence européenne, le long des régions
côtières. L’usage de la monnaie n’était pas très courant et les transactions se faisaient sous
forme de troc et dans certains endroits par le sel ou l’or.

Conclusion :

Le monde négro-africain s’appuie sur une civilisation très ancienne, avec des bases qui ont
influencé la planète sur les plans sociaux, politiques et économiques.

Les sociétés africaines ont connu des occupations et des influences étrangères qui ont
fortement bouleversé ses structures.

Leçon 13 : Le monde négro-africain : les religions traditionnelles :

Introduction :

Les religions traditionnelles animent tous les aspects de la vie dans les civilisations africaines.
Elles y fondent une éthique, en tant que code de comportements, dans toutes les pratiques.
Elles reposent sur des bases historiques et spirituelles anciennes.

I) Une civilisation spirituelle :

Les religions traditionnelles reposent sur une croyance vivace en l’existence de deux mondes :
visible et invisible. Entre ces deux mondes, l’homme se présente comme le sujet central.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Pour l’africain, l’homme se compose de substance matérielle, le corps, et immatérielle, l’âme.

La mort est la séparation des deux substances, et n’est pas la fin de la vie, mais sa
continuation. Ainsi, les morts restent des membres de la société, et ils veillent sur les vivants.

II) Un code de comportements et une éthique :

Les religions interviennent dans tout le processus de la vie. Elles harmonisent les
contradictions sociales par la création d’un système de valeurs dont la base est la solidarité.

La religion permet à l’africain de se transcender et de socialiser par le culte commun des


ancêtres. Les sentiments des ancêtres sont transmis par le rêve.

Ainsi, la religion est, pour l’africain, une croyance pour la vie de tous les instants : à la
naissance, à l’initiation, au mariage, à la procréation, à la mort et même à la renaissance, etc.

III) La pratique religieuse :

Dans les religions traditionnelles africaines, Dieu est à la fois transcendant et immanent. Dieu,
puissance suprême lointaine, est difficilement accessible. L’africain passa toujours par des
intermédiaires : les esprits, les génies, les mânes des ancêtres.

Le langage de communication est ésotérique, mystique et symbolique. Tous les actes de la vie
sont précédés de rituels qui en autorisent l’accomplissement normal.

Les relations avec les divinités sont assurées par les prières, les offrandes, les sacrifices, la
consécration d’autels, la fabrication d’objets rituels : les masques, la musique, la danse, etc.

Conclusion :

En Afrique, toute forme d’expression sociale ou artistique est religieuse. L’extension de la


religion musulmane, encore moins, l’œuvre des missions chrétiennes n’ont pu détacher
totalement les africains de leurs cultes qui sont les fondements de leurs civilisations.
Néanmoins, les religions traditionnelles africaines sont, aujourd’hui, fortement influencées
par celles musulmanes et chrétiennes.

Leçon 14 : L’évolution du monde négro-africain : l’influence de l’islam, du christianisme et de la


colonisation :

Introduction :

Le monde négro-africain a connu au cours de son histoire une trajectoire tumultueuse du fait
de l’immixtion de forces venues d’ailleurs pour y imposer leur vue. Ainsi, l’introduction de
l’islam et la pénétration coloniale européenne ont beaucoup modifié les structures africaines
affectant ses civilisations aux plans économiques, politiques et socioculturels.

I) Les changements économiques :

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
L’islam de même que la colonisation ont apporté des bouleversements profonds dans le
domaine économique en Afrique.

La progression de l’islam a fait naître des courants commerciaux prospères et intenses. Dès
lors, dans les carrefours commerciaux, s’étaient créées de grandes villes marchandes telles
que : Aoudaghost, Walata… qui ont permis le développement de grands empires.

En s’installant en Afrique, les européens confisquent avant tout des meilleures terres et
bouleversent le mode d’appropriation qui devient privé et non plus communautaire.

Ils imposent leurs types de cultures. En effet, les cultures de rentes viennent substituer celles
vivrières, et ils imposent un système de monoculture contrôlé par leurs compagnies.

En plus, ils écartent les africains des principales activités commerciales. Ils accentuent, de
fait, la dépendance africaine en détruisant les anciens circuits commerciaux qui liaient
l’Afrique aux autres continents.

Les infrastructures ont été orientées pour l’exploitation des ressources africaines au détriment
de son développement.

II) Les transformations politiques :

L’islam et la colonisation ont eu des impacts sur l’organisation politique des africains.

Grâce à l’islam, certes on a constaté l’effondrement de quelques grands royaumes, mais


d’autres spécifiquement africains sont nés et se sont développés.

Cette religion a été une source d’inspiration et d’autorité aux souverains pour instaurer un
certain pouvoir. Dans certains Etats animistes comme le Ghana, les souverains bénéficiaient
de conseils d’érudits musulmans. Pour Ousmane Dan Fodio et EL Omar Tall, l’islam a été le
fondement de leurs conquêtes et de tentatives d’unification.

Mais, il faut noter que les religions traditionnelles ont toujours résisté à cette pénétration de
l’islam en se retranchant dans la zone forestière. En plus, ces Etats théocratiques sont entrés
en conflit avec les puissances coloniales.

La colonisation, quant à elle, a modifié les structures politiques du monde négro-africain en ce


sens où la perte d’indépendance et de souveraineté a affaibli les chefs traditionnels en leur
enlevant toute autorité.

Celle-ci a été déléguée à des fonctionnaires, parfois des indigènes, qui ont été les vecteurs des
mesures les plus répressives comme le travail forcé et le travail obligatoire.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
L’héritage est aujourd’hui lourd à porter avec des frontières artificielles qui ont empêché
l’émergence d’une conscience nationale et qui sont à l’origine de rapports conflictuels entre
Etats indépendants.

III) Les mutations socioculturelles :

La colonisation a bouleversé l’ordre social en Afrique Noire et a été à l’origine des


déséquilibres entre les villes et les campagnes entrainant l’exode rural.

Le système éducatif colonial a détruit les valeurs traditionnelles, et il léguait à l’Afrique une
élite aliénée utile à l’exploitation des territoires. Et, la monnaie modifie les relations.

La religion chrétienne a également rejeté les valeurs africaines. En effet, l’admission de


l’africain dans une église ne se faisait qu’après son baptême, le choix d’un autre nom et la
renonciation à ses cultures et traditions. Les éléments des civilisations noires comme la
musique, la danse, même leur histoire ont été méprisés, voire totalement rejetés.

La force de l’islam a été sa manière de s’infiltrer. L’islam a façonné d’importants éléments


des cultures négro-africaines. Il a surtout apporté l’écriture et animé une vie intellectuelle et
urbaine très intense. Le calendrier musulman a remplacé le cycle des fêtes et de nombreux
termes arabes ont enrichi les langues africaines : le Haoussa le Swahili et le Wolof.

Le mode d’héritage, la pratique du mariage, l’autorité familiale sont fortement influencés par
les mœurs islamiques. L’islam contribue à changer même le mode vestimentaire.

Conclusion

Le monde négro-africain présente un visage bigarré fait d’interpénétrations, des apports


musulmans et coloniaux sur un fond traditionnel. Si l’islam a joué un rôle majeur dans le
façonnement des sociétés noires actuelles, la colonisation, au contraire, a été une période
sombre, elle correspond à une croissance sans développement pendant laquelle l’Afrique a été
humiliée et paupérisée et impitoyablement exploitée.

Evaluation : Dissertation : peut-on parler, aujourd’hui, d’une véritable culture africaine avec
toutes les influences extérieures liées au christianisme, à l’islam et à la colonisation ?

Chapitre II : la civilisation musulmane :

Leçon 15 : la naissance de l’islam : l’Arabie préislamique-Muhammad (PSL) :

Introduction :

L’islam est la dernière religion monothéiste et est révélé au prophète Muhammad (PSL) dans
une Arabie désertique aux structures sociopolitiques encore marquées par l’archaïsme.

Son expansion et sa force sont liées à la grandeur de son prophète (PSL), la clarté de son
discours, la cohérence de ses paroles et la vérité qui soutenait sa démarche.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
I) L’Arabie préislamique :

L’Arabie, berceau de l’islam, est le pays des Arabes. Ce vaste plateau aride était un carrefour
entre la Méditerranée, l’Afrique et l’Extrême Orient.

Les habitants étaient, essentiellement, des Bédouins nomades mais autour de certaines oasis,
s’étaient concentrés des sédentaires qui avaient développé de grandes cités comme Yathrib, la
Mecque… Les villes marchandes comme la Mecque étaient des lieux de foire et de
communion religieuse.

L’activité principale de ces citadins était le commerce caravanier.

La religion des arabes, avant l’islam, était polythéiste. Elle restait liée aux traditions
sémitiques dans la crainte des démons, l’adoration des idoles et la vénération des pierres
sacrées parmi lesquelles la pierre noire de la Kaaba.

Jusqu’au VIIème siècle, les arabes n’avaient joué aucun grand rôle dans l’histoire de la région.
Leur organisation sociopolitique ne dépassait pas le stade tribal.

Il n’existait aucune organisation étatique pouvant attirer la convoitise des deux puissances qui
rivalisaient pour la suprématie dans la région : Byzance et Perse.

Par leurs activités commerciales, les arabes étaient en contact avec les autres religions
révélées : le judaïsme et le christianisme.

Le malaise social était persistant au milieu du VIème siècle et les coutumes et croyances
ancestrales n’arrivaient pas à le résoudre. C’est dans ce contexte que le prophète Muhammad
a reçu la révélation.

II) Muhammad (PSL), prophète de l’islam :

Le prophète Muhammad (PSL) est né à la Mecque vers 570. Il connut une enfance difficile et
solitaire avant de devenir caravanier au profit de Khadîdja qui deviendra son épouse.

Il reçut la révélation en 610 comme le dernier et le plus grand des prophètes.

Sa prédication remettait en cause les anciennes pratiques païennes. Il recommandait la


soumission (islam) au Dieu unique (Allah). Sa remise en cause du pèlerinage comme foire et
donc, source de profits, lui attire l’hostilité de la riche aristocratie mecquoise. Le message est
pourtant bien accueilli par le petit peuple et les esclaves mais, aussi un petit groupe de riches.

Il se présente comme le dernier des prophètes envoyé par Dieu pour rétablir la vérité altérée
par les juifs et les chrétiens.

Persécuté avec ses fidèles, Muhammad (PSL) quitte la Mecque en 622 pour Yathrib qui
devient Médine : c’est l’hégire qui marque le début de l’ère musulmane.

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Année scolaire 2014-2015
A Médine, Muhammad (PSL) organise sa communauté (la ummah) dont il devient, à la fois,
le chef politique et religieux, dans un Etat théocratique.

Le séjour à Médine est marqué par des relations tendues avec la Mecque et les juifs de la ville.

Après plusieurs batailles (Badr, Uhut…), les musulmans s’emparent de la Mecque en 630. Le
prophète détruit les idoles et effectue le pèlerinage en fixant de manière définitive les
nouvelles règles. La Kaaba devient le centre spirituel de l’islam.

A la mort de Muhammad (PSL) en 632, il a laissé à la Ummah une religion révélée dans sa
forme parfaite et définitive. Toutes les tribus arabes étaient converties à l’islam.

Conclusion :

L’islam a permis aux arabes d’entrer dans l’histoire. Cette religion révélée est à la base d’une
des plus grandes civilisations de l’humanité par la rapidité de la diffusion, l’espace et
l’enracinement. Aujourd’hui, étant l’une des religions les plus dynamiques, elle doit faire face
à des tentatives de déstabilisation.

Leçon 16 : le Coran et les fondements de l’islam :

Introduction :

Etre musulman suppose le respect de certaines normes dont une simple contestation exclurait
l’individu de la Ummah. Parmi ces règles, il y a les fondements qui tirent leur source dans le
Coran qui est un livre révélé par Dieu à Muhammad (PSL) sur une durée de 23 ans.

I) Le Coran, la principale source musulmane :

Le Coran est le livre saint et sacré du musulman et commande sa vie matérielle et religieuse.

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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Il émane de la révélation divine considérée comme la descente de la parole de Dieu sur son
prophète Muhammad (PSL) par l’intermédiaire de l’ange Gabriel (Djibril).

Il était manuscrit d’une manière dispersée sur des peaux d’animaux lors de chaque révélation.
Sous le califat d’Ousmane, il a été rassemblé.

Il se compose de quatre principales rubriques qui sont : un rappel historique, une charte
morale, un code juridique et des prescriptions qui s’imposent aux fidèles.

Tout au long de ce livre, il est affirmé en substance l’unicité de Dieu ; ce qui donne au
monothéisme musulman un caractère intransigeant dans la mesure où le fidèle ne doit associer
à Dieu ni rien, ni personne dans le culte et dans la foi.

Toutefois, ce Coran se complète de la sunna qui est le recueil des Hadiths qui sont les actes et
les paroles du prophète Muhammad (PSL) en dehors de la révélation et qui sont rassemblés
grâce aux témoignages de ses compagnons.

II) Les principes fondamentaux de l’islam :

L’un des points fondamentaux de la prédication de Muhammad (PSL) commencée, à la


Mecque vers 610, est la stricte obéissance et la soumission à la volonté de Dieu. Ainsi, le
musulman doit accepter avant tout certaines vérités absolues telles que : l’unicité de Dieu, la
croyance aux anges, à la mission des prophètes dont Muhammad (PSL) est le sceau, aux livres
révélés, à la résurrection et au jugement dernier.

En plus, la vie religieuse consiste essentiellement pour le musulman dans l’accomplissement


de cinq obligations rituelles déterminées par la loi et appelées les piliers de la religion :

- La profession de foi « il n’y a d’autre divinité qu’Allah et Muhammad (PSL) est son
prophète »

- La prière : le nombre de prières quotidiennes est fixé à cinq dans la journée. Ensemble de
gestes et de paroles rigoureusement fixé, c’est un acte de louange et d’adoration. La prière en
commun est prescrite le vendredi à la mosquée.

- Le jeûne : il consiste à s’abstenir complètement de manger, de boire, de fumer, d’avoir des


relations sexuelles du lever du jour au coucher du soleil. Cette pratique communautaire
renforce la cohésion, la compassion et la solidarité des musulmans.

- La Zakat ou l’aumône : elle est destinée à purifier les biens de ce monde en restituant une
partie à Allah. De la charité à l’origine, elle s’est transformée en aumône légale, simple impôt
représentant la contribution du croyant aux dépenses de la communauté.

- Le pèlerinage : « Faire le pèlerinage est un devoir envers Dieu pour quiconque est en état de
le faire ». Il se fait à la Mecque dont l’ensemble du territoire est sacré et les pèlerins, pour y
accéder, revêtent le costume de sacralisation. Importante cérémonie religieuse, le pèlerinage,
en rassemblant des musulmans dispersés dans le monde, contribue à unir la communauté.
43
Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Conclusion

La Ummah islamique trouve sa force et sa cohésion dans les principes édictés par le Coran et
dans l’exemple du prophète à travers sa tradition. Cette religion porteuse d’un projet de
société a connu une expansion fulgurante vers tous les continents.

Leçon 17 : La constitution du monde musulman : expansion et organisation:

Introduction :

Muhammad (PSL), après la soumission de la Mecque, réussit à répandre l’islam sur une
grande partie de l’Arabie. Il y a aussi le besoin d’expansion de l’islam qui s’accentue aux
cours des siècles suivants et explique son étendue actuelle. On distingue trois grandes étapes
dans l’expansion de l’islam à travers des conquêtes militaires ou une diffusion pacifique.

I) Une expansion triomphale jusqu’en 750 :

Un siècle après la mort du prophète Muhammad(PSL), la domination musulmane impulsée


depuis longtemps par les khalifes rachidounes (Abou Bakri, Oumar, Ousmane et Ali), s’étend
sur d’immenses territoires qui vont des confins de la Chine à l’océan Atlantique.

En ce temps, l’empire unifié et dirigé par les Omayyades (660-750), siégeait à Damas.

Pour expliquer cette extraordinaire expansion, il noter la ferveur religieuse des premières
armées arabes. « La guerre sainte » est assumée par des fidèles contre les peuples infidèles.

Il existe d’autres raisons à ce succès : l’épuisement des deux grands empires attaqués par les
musulmans : Byzance et la Perce, la mobilité des armées arabes et la soif du butin.

II) Les aléas de la conquête du VIIIe au XIVe siècle :

La diffusion de l’islam, à cette époque, réalisée par les abbasides (750-1258), est surtout
pacifique à travers des succès et des échecs. Parmi ces succès on peut noter : l’expansion
dans le nord de l’Inde, au nord ouest de Madagascar, sur la Mer Rouge et en Afrique Noire.

Cette expansion se heurte à la reconquête chrétienne en Espagne, en Sicile et au Proche Orient


où les croisés se maintiennent du XIe au XIIIe siècle dans les principautés indépendantes.

Les armées islamiques ne sont plus des armées de la foi, mais des armées de métier où la soif
de domination politique, économique et stratégique l’emporte sur les motifs religieux.

III) La reprise de l’expansion musulmane aux XVe - XVIe siècles :

L’expansion se fait vers l’est en Inde avec les mogholes, en Malaisie avec les commerçants.

Les grands conquérants sont les turcs qui mettent fin à l’empire byzantin en prenant
Constantinople (1453), arrivent dans les Balkans, le nord de l’Afrique, l’Arabie, etc.
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Compilation de résumés de leçons HG
Année scolaire 2014-2015
Conclusion :

Le bilan de la diffusion de l’islam durant douze siècles reste globalement positif. Elle a pris
deux formes : d’une part elle est animée par des combattants galvanisés par la ferveur
religieuse et enfin par une armée de métier ; d’autres parts cette diffusion est essentiellement
pacifique, ce qui permet à l’islam de pénétrer dans beaucoup d’espace en y laissant sa culture.

Leçon 18 : la culture musulmane :

Introduction :

Comme toute expansion, celle de l’islam ne se limite pas uniquement à imposer un idéal
religieux. Ainsi la civilisation musulmane a surtout brillé par l’intensité de sa vie culturelle et
artistique à toutes les époques.

I) L’organisation sociale :

Dans la société musulmane, l’appartenance ou non à la religion détermine la position


hiérarchique. Ensuite, d’autres facteurs économiques ou juridiques y interviennent.

Les arabes constituaient les privilégiés parmi les musulmans.

Les non arabes ont pendant longtemps souffert d’une discrimination.

La société musulmane protège les gens du livre, dont les pratiques religieuses sont tolérées.

Les esclaves, qui ne pouvaient pas être musulmans, étaient au bas de l’échelle sociale. Leur
affranchissement était recommandé par l’islam.

La société, essentiellement rurale à l’origine, s’est progressivement transformée sous


l’influence des villes devenues pôles d’activités du monde musulman.

La ville musulmane est toujours bâtie autour de la mosquée qui est, à la fois, lieu de prières,
d’éducation et de commerce.

II) La vie intellectuelle et artistique

Le monde musulman a connu un développement intellectuel intense et une vie artistique de


grande ampleur entre les VIIe et XIVe siècles.

La vie intellectuelle se mesure à l’intérêt que les savants musulmans ont porté à tous les
domaines des sciences de l’époque.

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Année scolaire 2014-2015
Ils ont excellé notamment dans la chimie et l’optique. Ils ont fait preuve d’esprit créateur dans
les mathématiques, la sociologie, etc. Ils ont exploré dans les sciences de l’Antiquité et de tout
le Moyen Age : sciences exactes, humaines et religieuses.

La soif de connaitre, la collecte et la traduction de nombreux manuscrits en arabe, le mécénat


des grands khalifes sont autant de facteurs favorables au développement intellectuel qui
atteint son apogée sous les abbasides.

L’art musulman est l’une des plus belles réussites de la civilisation islamique. Son originalité
vient de la fusion des traditions héritées de l’Antiquité et des exigences propres à l’islam.

L’islam interdit la représentation humaine et animale. L’architecture musulmane est l’un des
aspects de cette réussite à travers les mosquées et les palais.

L’originalité tenait à la décoration faite de mosaïques, de peinture et de plâtre. La technique


fut importée de Byzance, à travers la coupole, et de la Perse, avec les arcs en fer de cheval.

Dans les arts mineurs, les musulmans ont maîtrisé les techniques les plus complexes qui
exigeaient de la minutie et de la précision. Ils ont pratiqué l’enluminure à base d’arabesques
rehaussées d’or et d’argent. La beauté des minbars prouve la qualité du travail du bois.

La dextérité des artistes musulmans s’est également illustrée par la verrerie, l’étoffe, les tapis
et la soierie réputés pour leur beauté et leur qualité.

Conclusion

Jusqu’au XIVe siècle, le monde musulman apparait comme l’héritier des plus brillantes
civilisations orientales et méditerranéennes. Ainsi, la civilisation musulmane a-t-elle constitué
le relais précieux entre l’Antiquité et la Renaissance européenne.

Leçon 19 : Unité et diversité du monde musulman :

Introduction :

La communauté musulmane actuelle connait des clivages importants dont les origines
remontent depuis l’apparition de divergences autour de la succession du prophète. En plus,
l’expansion géographique de cette religion fait apparaitre certaines spécificités qui se
rassemblent pourtant dans un cadre unitaire fondé sur la religion malgré sa diversité.

I) Unité du monde musulman :

Le point commun, qui réunit les musulmans, reste la foi en une révélation divine. Il s’agit
entre autres du Coran qui est la source fondamentale du dogme, la référence première des
musulmans, et la sunna qui est la deuxième source du dogme.
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Compilation de résumés de leçons HG
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Par ailleurs, les cinq piliers font leur unanimité dans toutes les branches islamiques.

De même, la langue arabe est le moyen linguistique par lequel Dieu s’est exprimé : ce qui lui
donne un caractère sacré et religieux.

Enfin, la Ummah, fondée par le prophète à Médine, est une communauté dépassant le cadre
tribal et clanique des arabes, dont le but est de sceller l’unité des fidèles d’origines diverses.

La ummah demeure un fondement de l’unité des musulmans. Et, à cela, s’ajoutent les
nouvelles formes d’organisation comme la Ligue Arabe, l’OCI, la conférence des Oulémas de
la ummah. Ces types d’organisation englobent toutes les races et les branches religieuses.

Ce qui est déterminant pour eux, est simplement les tentatives de regroupement des
musulmans là où ils se trouvent dans le monde. Longtemps considérée comme un facteur
négligeable, la religion et surtout l’islam reste un facteur diplomatique de grande importance.

En dehors de ces coopérations multilatérales scellées au nom de l’islam, on note aussi des
coopérations bilatérales qui ont pour base l’islam : c’est le cas du Maroc avec le Sénégal.

II) Diversité du monde musulman :

1) Les tendances historiques :

Le prophète Muhammad (PSL) n’ayant pas laissé d’héritier mâle, ni désigné de successeur, un
problème s’est posé après sa mort.

Son gendre et neveu Ali, revendique la succession. D’abord écarté par les compagnons du
prophète, il est élu khalife en 656. Mais Moawiya refuse de le reconnaitre. Après la bataille de
Siffin en 658, des branches différentes, sur les plans politique et religieux voient le jour.

a) Les sunnites ou orthodoxes

Sa foi s’adresse à Dieu seul, avec une fidélité absolue au Coran. Leur principale divergence
avec les chiites, reste le principe de l’imamat. Les sunnites représentent 90% des musulmans,
et sont divisés en quatre grandes écoles ou rites du fait des interprétations différentes du fiqh :
le malikisme, (Malik ibn Anas, mort en 796), le hanafisme (Abu Hanifa, mort en 767), le
chafiisme (Mohammad al-Chafii, mort en 820), le hanbalisme (Ahmad ibn Hanbal).

Ces écoles se sont combattues, jusqu’à ce qu’elles se reconnaissent progressivement comme


autant d’expressions de l’islam. Et, chacune a été prédominante dans une région précise.

b) Les kharijites

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Les kharijites affirment que le chef de la communauté (le calife ou l’imam), doit être le plus
pieux et le plus digne des musulmans, quelles que soient son origine et son ascendance.

Les kharijites sont rigoristes. Ils condamnent ainsi le luxe, le tabac, les jeux, la musique.

c) Les chiites

Dès la mort du Prophète Muhammad (PSL), Abu Bakr est nommé calife, et apparaît le
premier désaccord. Ali invoquait sa qualité d’héritier légitime (cousin et gendre du Prophète
Muhammad (PSL)). En 644, à la mort du deuxième calife Omar, Othman est préféré à Ali. Le
jour même de l’assassinat d’Othman, en juin 656, Ali est proclamé quatrième calife à Médine.

Le chiisme, « partisans d’Ali », ne reconnaisse qu’Ali et sa descendance comme successeurs


de Muhammad (PSL). Aujourd’hui, les chiites représentent environ 10% du monde
musulman, et sont majoritaires en Iran, en Irak et au Bahreïn. Le chiisme est doté d’un clergé,
très hiérarchisé. Ils se subdivisent groupes : les ismaïliens, les Zaydites, les imamites, etc.

2) Les tendances actuelles

Plusieurs courants sont actuellement identifiés:

Le courant moderniste laïcisant est favorable à la culture occidentale. C’est le cas de la


Turquie qui propose une république laïque et en Tunisie avec Bourguiba.

Un courant intégriste est, aujourd’hui, noté. On peut citer les frères musulmans en Egypte.

Les traditions religieuses musulmanes se sont partout adaptées aux cultures des populations
locales. Par exemple en Afrique Noire, on parle de l’islam maraboutique ou confrérique. On
distingue par exemple au Sénégal : la Qadriyya, le Tijania et le Mouridisme.

Leçon 1 : Le système-monde : des espaces interdépendants :


Introduction :
Un système est un ensemble d'éléments divers, formant un tout dont toutes les parties sont
liées. Les relations sont faites de sorte que, si un élément se modifie, la totalité de l’ensemble
est affectée. De plus en plus, on constate qu’un évènement économique, politique, culturel
et/ou social survenu quelque part dans le monde, peut avoir des répercussions dans la planète
entière. Analyser le monde comme un système revient donc à montrer les liens qui existent
entre ses différentes composantes et à étudier l’interdépendance entre les espaces.
I) Un monde multipolaire mais, hiérarchisé :
L’observation, des relations économiques entre les différents Etats, montre qu’il existe une
interdépendance entre eux, mais quand même, ils ne pèsent pas tous le même poids.
1) L’existence de plusieurs espaces :
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