Romancier Et Poète Ivoirien: Jean-Marie Adiaffi

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Québec français

Jean-Marie Adiaffi
Romancier et poète ivoirien
Madeleine Borgomano

Numéro 64, décembre 1986

URI : https://id.erudit.org/iderudit/45383ac

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Éditeur(s)
Les Publications Québec français

ISSN
0316-2052 (imprimé)
1923-5119 (numérique)

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Citer cet article


Borgomano, M. (1986). Jean-Marie Adiaffi : romancier et poète ivoirien. Québec
français, (64), 20–22.

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cri.vai.ns de partout

JEAN-MARIE ADIAFFI
Jean-Marie Adiaffi est né en 1941, à Le titre du roman p r o g r a m m e aussi
Bettié, dans la région d ' A b e n g o u r o u , à madeleine borgomano son s y m b o l i s m e le plus clair: le« bout de
l'est de la Côte d'Ivoire. Après des études papier », signe imposé par un pouvoir
universitaires en France il est devenu étranger et répressif (à rapprocher, à la
professeur de philosophie. Il vit actuel- lettre, du fameux « s y m b o l e », marque
lement à Abidjan. d'infamie infligée dans les écoles fran-
Ce p r é a m b u l e b i o g r a p h i q u e n ' a n - Galerie infernale, dont l'écriture est çaises aux enfants surpris à parler leur
nonce pas une volonté de tenter l'éluci- antérieure à celle des premières p u b l i c a - langue maternelle), n'est absolument
d a t i o n des r a p p o r t s c o m p l e x e s entre tions. Un deuxième r o m a n , Silence, o n pas r e c o n n u c o m m e représentatif d'une
« l'homme et l'oeuvre ». Il ne s'agira ici développe, est terminé et doit sortir à la réelle identité. C'est pourtant sur cette
que des textes. Mais ces brèves indica- fin de l'année 1986. Adiaffi est aussi l'au- identité véritable que porte la quête,
tions se proposent de situer ces textes teur d'un conte illustré pour enfants, la c'est pour la retrouver que sont subies
en suggérant le contexte et en s o u l i - Légende de l'Êléphanteau. les épreuves: cette quête-là aboutit et
gnant la situation d'énonciation. l'identité finit par être r e c o n n u e , ou du
Ainsi la date de naissance montre U n r o m a n d e l'ère c o l o n i a l e m o i n s a d m i s e , m ê m e par l ' a u t o r i t é
qu'Adiaffi, qui a c o n n u dans sa jeunesse t y r a n n i q u e . En f o n c t i o n n a n t ainsi sur
l'ère coloniale, est surtout un c o n t e m p o - Le renom de l'oeuvre d'Adiaffi dépasse deux plans dont l'un est ouvertement
rain des « soleils des indépendances » largement les frontières de la Côte s y m b o l i q u e , le roman se c o n f o r m e aux
(« Soleil » signifie « saison » ou « épo- d'Ivoire. L'écrivain, invité à plusieurs modalités du récit oral traditionnel,
que ». Les Soleils des indépendances, foires internationales du livre, a été conte ou mythe, en A f r i q u e . Il s'inscrit
titre du roman d'un autre ivoirien, A m a - choisi pour participer à une expérience aussi dans un modèle narratif universel
d o u K o u r o u m a , désigne la période qui f r a n c o p h o n e et internationale d'écriture (quête et épreuve), c o m m e les récits ini-
s'ouvre dans les années 1960 par l'indé- collective et assistée par ordinateur, dé- tiatiques africains.
pendance des pays africains). Les autres nommée Marco Polo, qui a abouti à la Mais, en même temps, la Carte d'iden-
informations données sur Adiaffi mani- publication d'un roman expérimental à tité est un roman moderne, au moins
festent surtout son appartenance à une plusieurs mains. En Côte d'Ivoire, c'est la selon la définition de Lukacs: biographie
d o u b l e culture. Il puise une bonne part Carte d'identité qui paraît le plus appré- d'un « individu p r o b l é m a t i q u e » cher-
de son inspiration et de sa vision d u ciée, car les poèmes passent pour d i f f i - chant à se connaître dans un monde de
m o n d e dans la riche et complexe culture ciles, voire hermétiques, ce que certains valeurs dégradées. Rien de plus dégradé
a g n i , sa source et son origine (les Agnis, considèrent c o m m e un péché! que les cercles de Bettié que doit traver-
surtout représentés au Sud-Est et à l'Est Le titre du roman, la Carte d'identité, ser le prince m é c o n n u et d é c h u . La fin
de la Côte d'Ivoire, appartiennent au est p r o g r a m m a t i q u e à plusieurs égards. relativement optimiste de l'histoire ap-
g r o u p e Akan). Mais ses livres baignent Du point de vue narratif, il désigne l'objet p a r e n t e r a i t le t e x t e à l'épopée; mais
aussi dans la culture française, ne serait- d'une quête. Le roman se déroule à Bet- « l'épreuve glorifiante » et la reconnais-
ce que par l'adoption de la langue fran- tié, à l'époque coloniale; le prince Mélé- sance obtenue sont insatisfaisantes. Si
çaise c o m m e langue d'écriture. Ce d o u - d o u m a n (« Je n'ai pas de nom » ou « on a l'erreur est avouée, M é l é d o u m a n , meur-
ble e n r a c i n e m e n t , c o u r a n t d a n s la falsifié m o n nom ») est persécuté par le tri, est devenu aveugle. Qui le fera sortir
littérature africaine et toujours conflic- c o m m a n d a n t du cercle français parce de « ce monde de la nuit »?
tuel, trouve ici une expression originale qu'il a perdu sa carte d'identité. Le livre Synthèse de formes traditionnelles et
et parvient, grâce à l'écriture, à se résou- raconte sa recherche désespérée, au de f o r m e s modernes, le roman mêle
dre en une synthèse dynamique. long des sept jours d'une semaine aussi les genres. Plusieurs chapitres,
Adiaffi a publié toujours en 1980, un sacrée, à travers les «cercles « d é p l u s en entièrement dialogues, sont plus drama-
roman, la Carte d'identité et un long plus infernaux d'un Bettié de plus en tiques que romanesques; les person-
poème, D'éclairs et de foudre. En 1984, a plus fantastique, recherche dérisoire nages, stylisés (ou caricaturés) à grands
été édité un autre recueil poétique, la puisque la carte n'était pas perdue. traits, se rapprochent des personnages

Patience patience mes frères


Le jour vient bien après la nuit
Ça viendra, ça viendra

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épiques. Surtout, la poésie est partout (comme celles qui émaillent le récit des constituent aussi le thème et l'orienta-
présente: des chapitres entiers sont ver- divers procès pour viol), dans le récit tion des poèmes, qui se veulent une
sifiés, comme le chant-poème sur les volontiers épique (ainsi la marche dans épopée allégorique du peuple noir. Ce
malheurs de Mélédouman, ou l'épilogue, la pluie et la boue), la diatribe, l'exhorta- thème et ce projet les inscrivent parfai-
et le style est rythmé, lyrique et débor- tion ou la méditation angoissée sur tement dans la ligne principale de la litté-
dant d'images. l'identité. Registres divers et toujours rature africaine qui se veut, ou s'est vou-
Les codes culturels auxquels renvoie mêlés; les reprises et les répétitions lue, littérature engagée, littérature de
le roman manifestent un large syncré- rythment la prose, la changeant en combat et de libération.
tisme. Les figures, presque toujours poème; les mots se heurtent et se multi- Mais c'est parce que ce projet idéolo-
enracinées dans la tradition akan, sont plient, les adjectifs ne vont jamais seuls; gique ne devient pas un carcan, parce
très fortement surdéterminées. La se- les pages se hérissent de points d'ex- qu'ils se refusent la facilité d'être « décla-
maine sacrée akan, qui culmine, au clamation et d'interrogation. L'abstrac- ratifs » et préfèrent mettre en oeuvre la
cours du vendredi sacré, dans l'adora- tion, instable et passagère, se mue rapi- libération désirée au niveau du verbe
tion des chaises et la cérémonie de dement en images et figures qui con- même, que les poèmes d'Adiaffi, et tout
l'igname, se surcharge, en filigrane, de voquent les éléments et les objets du particulièrement D'éclairs et de foudre,
réminiscences bibliques et chrétiennes, monde, la terre, les arbres, désignés par sont des oeuvres si puissantes et si
devenant aussi genèse ou semaine sain- leurs beaux noms musicaux, les ani- originales.
te, pendant laquelle se déroule la « pas- maux, les hommes et les dieux. Le La Galerie infernale est un hymne brû-
sion » de Mélédouman; le personnage du monde évoqué, le monde de Bettié, est lant à la liberté, chant d'amour à une très
vieil homme rendu aveugle, guidé par volontiers déchaîné, en transes, comme féminine liberté: « Ma tendre liberté • je
une fillette et transportant sur son che- les danseuses nues, bariolées de kaolin connais ton visage... »
min un grand miroir, ouvre une large qui, « terribles avec leur cri de fauve Le poème se présente sous une forme
polysémie. blessé, de tigresses en rut », exécutent typographiquement recherchée: sa
Mais ce qui frappe le plus dans la Carte les danses purificatrices ou comme les « mise en espace » frappe les regards des
d'identité et relie le plus étroitement ce villageois envoûtés par le tambour sacré lecteurs. S'il ne s'agit pas tout à fait de
roman aux poèmes (l'ensemble étant autour du prêtre trépignant, possédé à calligrammes, certaines pages mettent
conçu comme une double trilogie sur le son tour par les génies. l'homme en croix, entre l'enfer et le
thème de la libération), c'est l'écriture. Tout au long du récit de ce calvaire paradis, sur d'autres, les vers se gonflent
initiatique, l'écriture danse et délire, en à l'image d'une bosse (« Je suis BOS-
Une écriture en liberté accord avec la folie et le dérèglement SU ») ou se disposent dans l'irrégularité
d'un univers où plus rien n'est normal, où d'une danse. Cette spatialisation semble
L'écriture d'Adiaffi est marquée par le l'on s'égare sans cesse sans retrouver sa privilégier l'aspect écrit de la poésie et la
débordement; « cruelle crue torrentiel- maison, mais en rencontrant sa propre rattacher assez étroitement à des cou-
le », elle poursuit son « cours tumul- mort. A la fin seulement, tout s'apaise un rants européens.
tueux » charriant tout ce qui « grouille et peu et Mélédouman peut chanter le D'éclairs et de foudre marque sur ce
fourmille », idées, émotions, rires et retour à la lumière « Après la traversée de point une évolution (un progrès vers
larmes, boue et violence. Ce n'est pas cette • douloureuse • affreuse • nuit». l'authenticité?). Le poème n'a pas
une écriture délicate, ciselée, sélective, renoncé aux ressources de la mise en
c'est un cri plutôt qu'un chuchotement. page qui fournit des repères dans un
Elle peut se faire précise et sèche quand Des poèmes de libération long texte (plus de cent pages) très
elle aborde, au passage, les grandes touffu. Se détachent le refrain et ses
questions sociales ou philosophiques, Ce passage de la nuit à la lumière, variantes, des strophes versifiées, des
mais sans jamais trop s'attarder. L'au- cette descente aux enfers, mais avec la mots en majuscules, dont la visibilité
teur se plaît davantage dans la descrip- perspective d'une libération et d'une criante souligne les thèmes principaux.
tion foisonnante et parfois truculente résurrection (clairement symboliques) La Terre et le Ciel, l'Eau, le Feu, les Vol-

Depuis que vous attendez. Une nuit de plus ou de moins.

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tion poétique et non au message, com-
me il arrive très souvent dans la littéra-
ture et la poésie africaines. Le « messa-
ge », bien sûr, n'est pas absent, non plus
que « l'engagement »: mais il s'agit de
défendre une cause, celle de la liberté,
qui reste une cause ouverte. Pas de doc-
trine, pas de vision binaire et simplifiée
V* du monde. Le poème questionne le
s* monde, bien plus qu'il n'offre des
réponses. Il cherche à construire, au
« * > moins au niveau verbal, une identité,
bien plus qu'à l'affirmer. Pour ce faire, il
s'appuie sur la culture akan. Ainsi
s'ouvre-t-il sur une invocation du Ciel et
de la Terre, comme par une libation
rituelle. Il se place sous le signe et sous
cans forment les actants cosmiques, le rence. Il est narratif, parfois, à la manière la protection des éléments et la parole
Peuple, le Vieux Nègre, puis le Roi, les de l'épopée, dont il adopte le ton et le poétique devient « pont séculaire de
Notables et les Dignitaires, acteurs symbolisme. Mais la trame narrative est lianes », « étreinte luxurieuse », « vol-
humains, dansent un ballet de vie et de lâche et fragmentaire. On reconnaît can ». Il fait appel aux figures des contes
mort, de Rêves et de Réveils, d'Amour et pourtant des traces d'histoire, une his- et des mythes, Anazé, Akissi, et, plus
de Guerre, que la Commune rapproche toire qui se veut celle du peuple noir, ici profondément encore et de façon plus
d'une autre Histoire. Thèmes d'une figuré par le vieux nègre qui rêvait implicite, à une conception extrême-
grande simplicité. d'amour et de fraternité et qui fut pendu ment complexe de l'homme, de ses rap-
à l'orée du village, « pendu sur la corde ports avec les autres hommes et avec le
Des sons africains de ses rêves ». Mais de son cadavre sort monde. Mais, en même temps, il utilise
miraculeusement de l'or et surgit son avec brio la langue française, comme sa
Mais le poème n'est pas structuré seu- fils, « guérillero » porteur d'espoir, roi propre langue, joue avec elle en liberté,
lement par ces formes visibles de poésie futur. Le vieux nègre pendu se nomme bousculant ses sonorités, la chargeant
écrite. Il se construit bien davantage par Anazé (l'araignée des contes akan); il est d'images « exotiques » avec pourtant une
le rythme qui le relie étroitement à la veillé par la folle Akissi qui proclame connaissance approfondie et un respect
poésie orale. La graphie est devenue l'avènement du fils d'Anazé et l'impose filial. Ainsi, l'écriture poétique se veut-
l'adjuvant du rythme: le poème peut se au village. elle expérience et essai, ouverture vers
lire, se réciter. Le refrain, qui ouvre le Vers la fin, avec l'arrivée du fils une culture nouvelle et un monde nou-
discours et le scande, de façon irrégu- d'Anazé, le poème devient dramatique: il veau, que le texte ne cherche nullement
lière et sans cesse déformée, comme il met en scène, avec la médiation rituelle à définir, ce qui le rendrait déclaratif et
sied à un chant de trouble et de violence, du griot (figure du poète) le dialogue dogmatique, tout autant qu'éphémère,
à un monde dont l'harmonie a été tendu entre le village, le roi (« notables mais tend à mettre en acte à son niveau:
détruite, fortement rythmé par le heurt pourris rois gâteux ») la folle Akissi,
des consonnes, évoque la musique « folle de vérité », dénonciatrice et accu- « ÉTRANGER
africaine: « Frappe-moi ça balafon • satrice, et le fils d'Anazé. Théâtre On sait que ce mot n'est pas africain
Frappe-moi ça cora • Frappe-moi ça momentané, qui cède de nouveau la Soulève le corsage de ton rêve et tu ver-
tam-tam • Parole de pierre • Parole place au discours lyrique dont on ne sait ras une herbe miraculeuse des champs
d'épine • Parole de fleuve • Parole de plus s'il est celui du griot, du fils d'Anazé délaissés des mains du Soleil...
lion • Frappe-moi ça tam-tam ». ou du poète lui-même. Une herbe au parfum tenace qui em-
Malgré la présence mélodieuse du Tenterainsi d'analyser le poème, voire baume le séjour malaisé des forêts... »
balafon et de la cora, c'est bien ici le de le« raconter», souligne son caractère Cette tentative, déroutante, pour bien
battement du tam-tam qui l'emporte. Le après tout fort « lisible », mais le réduit des lecteurs africains, cette synthèse,
tam-tam qui, sous le nom d'Attoungblan excessivement, le simplifie et trahit son qui accepte de rester problématique,
(nom lui-même étonnamment sonore) foisonnement, son débordement verbal. apparaissent bien comme une authenti-
devient sacré et parleur, « à la voix funè- Il importe pourtant de mettre l'accent sur que et audacieuse aventure poétique. Et
bre de mort », ou à la voix de victoire. Le le caractère contrôlé de ce délire verbal, Jean-Marie Adiaffi, se détachant du
rythme l'emporte nettement sur la mélo- qui repose sur de solides armatures, tant nombre des « écrivants », apparaît bien
die: D'éclairs et de foudre est un «Chant narratives et dramatiques, musicales et comme un véritable « écrivain ».
de braise pour une liberté en flammes ». rythmiques, qu'historiques et idéolo-
Autant que le roman, le poème mêle giques.
allègrement les genres, se fraie à travers
leurs frontières une voie torrentueuse. Il BIBLIOGRAPHIE:
est lyrique d'abord, à condition de l'en- Le poème questionne le monde J. M. ADIAFFI, La Carte d'identité, roman,
tendre littéralement, et non comme Abidjan, Éd. Céda, 1980. (Coll. Monde noir
poche). D'éclairs et de foudre, Abidjan, Éd.
épanchement d'émotions individuelles, Mais la qualité de cette parole poéti- Céda, 1980. La Légende de l'Êléphanteau,
et de changer l'univers musical de réfé- que, c'est de donner la priorité à la fonc- Paris, Éditions de l'Amitié, G.-T. Rageot,
1983. Galerie infernale, Abidjan, Éd. Céda,
1984.
(en préparation: novembre 1986)
Les siècles ça nous connaît mes frères Silence, on développe (roman), Paris - Abid-
jan, Éd. Hatier - Céda.
Aucune étude critique n'est encore parue. La
revue Notre librairie, Paris, Éditions Clef, a, en
préparation, un numéro spécial sur la littéra-
ture ivoirienne (octobre 1986).

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