Memoire Miezi

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT FACULTAIRE DES SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA
COMMUNICATION
Faculté des Sciences de la Communication
Département de Communication Sociale
(IFASIC)

B.P :14.998
Kinshasa I

Lutte contre le tabagisme chez les jeunes


Approche de la Communication publique
du Programme National de lutte contre
la toxicomanie (PNLCT)

Mémoire présenté et défendu en vue de


l’obtention du grade de licencié en Sciences
de l’Information et de la Communication

Par

NZUZI MIEZI Stella

Directeur : Alexis MBIKAYI MUNDEKE


Professeur Ordinaire
Lecteur : Guillaume Kingh FAREL
Assistant

Septembre 2017
i

DEDICACE

A mon père Diyabanza Luzambu et A ma mère Denise


Mavila pour leurs conseils, soutiens et encadrement.

Nzuzi Miezi Stella


ii

REMERCIEMENTS

A l'issue de ce travail marquant la fin de notre deuxième cycle d'études


universitaires à l'Institut Facultaire des Sciences de l'information et de la
communication (IFASIC), nous nous faisons l'agréable devoir d'exprimer à travers
les lignes qui suivent toute notre gratitude à tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à son élaboration.

De prime abord, nous rendons grâce à Dieu Tout-Puissant, qui est le


créateur de l'univers, et à son fils Jésus-Christ pour sa miséricorde.

Nous remercions les autorités académiques et les corps Académiques et


Scientifique de l'IFASIC pour leur encadrement. Nous témoignons notre profonde
gratitude à notre Doyen, le Professeur Alexis Mbikayi Mundeke qui, en dépit de ses
multiples occupations a accepté de diriger notre étude avec rigueur, dévouement et
beaucoup de compréhension d’un maître vis-à-vis de son disciple. Notre lecteur,
l’Assistant Kingh Farhel a fait preuve de la même exigence de rigueur.

Nous exprimons également notre profonde reconnaissance aux


membres de notre famille Diyabanza pour leur amour et leur soutien. A tonton
Jacques Mampuya et Oscar, un merci spécial.

Nos remerciements s'adressent enfin à nos amis, connaissances et


compagnons de lutte avec qui nous avons partagé des moments heureux et difficiles.

Nzuzi Miezi Stella


1

INTRODUCTION GENERALE

1. Problématique

Notre sujet de recherche s’intitule« La lutte contre le


tabagisme chez les jeunes. Approche de la communication publique
du Programme National de lutte contre la toxicomanie (PNLCT) ».

La toxicomanie constitue un véritable chemin de la mort. En


effet, l’épidémie du tabagisme est responsable de plus de 6 millions
de morts chaque année dans le monde dont plus de 600 000 sont
victimes de la fumée des autres par le fait d’être régulièrement
exposés à la fumée des tiers (en milieu de travail, dans les lieux de
réunions ou de sport, dans les véhicules de transport en commun, au
foyer, etc.)1. Si rien n’est fait, ce chiffre passera à plus de 8 millions
dans les pays pauvres et à économie intermédiaire d’ici 2030.
Le 31 mai de chaque année est célébrée de par le monde
sur un thème particulièrement choisi la journée mondiale sans tabac.
Chaque pays est invité à réfléchir pour apporter des changements
souhaités au bénéfice de la santé publique par rapport au tabac.
La 27ème Journée Mondiale Sans Tabac organisée en RDC
avait comme thème : « augmenter les taxes sur le tabac » et elle
poursuivait comme objectif principal une tentative de dissuasion de la
consommation du tabac. Il a été tiré de l’article 6.1 de la Convention
Cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.

Selon cet article, les mesures financières et fiscales sont un


moyen efficace et important de réduire la consommation du tabac
pour diverses catégories de la population, en particulier les jeunes,
les femmes enceintes et les pauvres. Pour sa part, l’article 6.2 invite
les Parties à adopter une politique fiscale et des politiques de prix pour
réduire la consommation du tabac et d’interdire ou de restreindre la
vente ou l’importation par les voyageurs internationaux des produits
du tabac en franchise de droits et de taxes.
Si la RDC opte pour non seulement la promotion, mais
l’adoption d’une Loi favorable à la dissuasion, c’est parce que le but

1 Document, Présentation du PNLT, Kinshasa, 2015, p.2.


2

visé est de contribuer à la protection de la santé individuelle et


collective.
De ce fait, la communication publique joue un rôle important
pour faciliter la vulgarisation de cet article et la diminution de nombre
des consommateurs de ce produit qui nuit à la santé humaine.

Notre problème général de recherche réside dans


l’ignorance des moyens de communication publique mise en place par
les programmes publics pour des causes à intérêt général. Notre
étude s’inscrit dans le cadre de la recherche qualitative et a comme
axe de la recherche théorique.

Notre question générale de recherche est la suivante :


Comment un Programme qui milite dans le secteur de la santé,
organise sa communication publique dans le cadre de changement de
comportement ?

Dans son mémoire présenté en 2011 à l’IFASIC et intitulé


« Marketing social et stratégies de communication du PNMLS dans la
lutte contre le Sida », Anne Mafuta Bua2 pose la question de recherche
suivante : Quel marketing social et stratégies de communication sont
mis en œuvre par le PNLS dans la lutte contre le Sida ?

L’auteure a émis l’hypothèse selon laquelle le PNMLS utilise


la communication de grande masse du fait de l’hétérogénéité de la
cible de la communication qui est la population, la communication
nationale du fait qu’il opère dans une étendue nationale bien
déterminée, la RDC et la communication institutionnelle pour
rattacher son personnel aux objectifs poursuivis et de crédibiliser les
messages par rapport aux publics et pour soigner son image auprès
des partenaires externes dans le but de mobiliser les fonds auprès de
ces derniers.

Pour vérifier cette hypothèse, Anne Mafuta Bua a recouru à


la méthode descriptive appuyée par les techniques d’analyse
documentaire et d’enquête. En guise de conclusion, l’auteure a affirmé

2
MAFUTA Bua A., Marketing social et stratégies de communication du PNMLS dans la lutte contre le Sida,
mémoire de licence, Kinshasa, IFASIC, 2011.
3

que la stratégie de communication institutionnelle mise en œuvre par


le PNMLS était utilisée pour crédibiliser l’institution PNMLS vis-à-vis
des ses différents partenaires.

Une autre étude a été menée par Kulondi Malu intitulée


« stratégie de communication du Jardin zoologique de Kinshasa.
L’auteur est parti d’une série d’interrogations qui lui sert de question
de recherche, à savoir : Quelles sont les stratégies de communication
qu’utilise le jardin zoologique pour concrétiser sa politique
marketing ?3

Il a émis l’hypothèse selon laquelle, le jardin zoologique de


Kinshasa ne possède pas une politique de communication à moyen et
long terme dans la mesure où il réduit sa communication marketing à
la sensibilisation des écoles et les supports de communication utilisés
sont inadaptés aux différents partenaires de l’entreprise.

Pour mieux mener l’étude, l’auteur a utilisé la méthode


structuro-fonctionnaliste qui s’est appuyée sur les techniques
documentaires, d’observation et d’interview libre. Cela a permis de
présenter une structure fonctionnelle et organisationnelle du jardin
zoologique de Kinshasa sous examen, mais également de montrer
comment fonctionne le marketing.

La particularité notre étude par rapport aux précédentes


réside dans le fait que nous analysons la stratégie de communication
sociale du PNLCT dans la lutte contre le tabagisme chez les jeunes
dont l’âge varie entre 15 à 28 ans.

En République Démocratique du Congo(RDC), les 15-24 ans


représentent la moitié des nouveaux cas d'infections sexuellement
transmissibles. A la fin des années 80, la peur du Sida avait fait
reculer les infections sexuellement transmissibles grâce à l'utilisation
du préservatif. Mais depuis les années 2000, on constate un
relâchement de la prévention. Les adolescents et les jeunes adultes
représentent la moitié des cas d'infections sexuellement

3 KULONDI M., Stratégie de communication du jardin zoologique de Kinshasa, mémoire


licence, inédit, Kinshasa, IFASIC, 2009.
4

transmissibles (IST). Pour l'an 2012, 18,9 millions nouveaux cas de


maladies sexuellement transmissibles (MST) étaient enregistrés, dont
9,1 parmi ces jeunes personnes4.

La particularité de notre étude réside dans le fait qu’elle


concerne la communication publique dans la lutte contre toxicomanie
au pays.
Par ailleurs, le tabagisme est un problème de santé
publique. En effet, plusieurs raisons soutiennent cette approche. Non
seulement que le tabac est un produit de commerce de grandes
multinationales à la recherche permanente d’argent, il n’a aucun effet
bénéfique pour l’organisme humain. Par contre il entraîne une forte
dépendance et de nombreux problèmes de santé dus nombreuses
substances toxiques et cancérigènes qu’il contient, aux substances
nuisibles pour le cœur, les poumons et les vaisseaux sanguins, telles
que la nicotine, le monoxyde de carbone et tant d'autres, sans
compter que la fumée du tabac est fortement cancérogène.

Notre problème spécifique de recherche tient au fait que


nous ignorons la communication publique dans la lutte contre le tabac
chez les jeunes dont l’âge varie entre 13 à 18 ans.
Nous posons la question spécifique de recherche suivante : quelle
communication le PNLCT utilise pour sensibiliser les jeunes de 13 à
23 ans contre la toxicomanie ?

2. Hypothèse

En guise de réponse provisoire à notre question de départ,


nous postulons qu’un programme qui vise la sensibilisation du public
dans un contexte de la santé pour lutter contre la consommation du
tabac repose sur des stratégies et actions de communication publique
dans le but du changement de comportement.

4 Document, Op. Cit., p.4


5

3. Méthode et techniques

Pour conduire cette étude, nous avons recouru à la méthode


ethnographique. La méthode ethnographique, permet d’appréhender
les faits sociaux associés à notre étude. Elle facilite les recherches de
terrain et les études dites de communautés5. Cette méthode nous a
permis de décrire et d’observer systématiquement les éléments utiles
à notre recherche.

Cette méthode est appuyée par les techniques d’analyse


documentaire, d’entretien et d’observation directe.

L’analyse documentaire, nous avons fréquenté les


bibliothèques éparpillées à travers la ville de Kinshasa par la
consultation des ouvrages et autres documents relatifs au sujet choisi
afin de respecter les exigences d’un travail scientifique qui stimule
qu’on ne peut rien affirmer sans preuve.

4. Choix et intérêt du sujet

Raisons du choix de ce sujet :

Cette étude présente un triple intérêt personnel, pratique et


scientifique.
Sur le plan personnel, cette étude nous permet de mettre
en pratique les notions apprises en communication sociale,
particulièrement la communication publique.

Sur le plan pratique, les résultats de cette étude


permettront au PNLCT d’évaluer ses actions de communication
publique dans le cadre de la lutte contre la toxicomanie.

Sur le plan scientifique, cette étude contribue aux


recherches menées dans le champ de la communication publique,
précisément la thématique de la communication pour le changement
de comportement.

BERGER, P., et LUCKMANN, T., La Construction Sociale de la Réalité, Paris, Méridiens, 1986. p.69.
5
6

5. Délimitation du travail

Chaque recherche exige une délimitation dans l’espace et


dans le temps.
Dans l’espace, nous avons choisi le PNLCT, dont le siège est
établi à Kinshasa, comme site de notre investigation.

Dans le temps, notre recherche couvre la période allant de


janvier à juin 2017, période de notre recherche.

6. Division du travail

Outre l’introduction et la conclusion générale, notre étude


comprend trois chapitres. Le premier chapitre porte sur le cadre
conceptuel et théorique, le deuxième chapitre présente le PNLCT. Le
troisième chapitre porte sur les résultats de l’étude.
7

CHAPITRE I-CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Ce chapitre définit les concepts clés de notre étude et


explique notre approche théorique. Il est divisé en deux sections, la
première porte sur le cadre conceptuel et la seconde sur l’approche
théorique.

Section I-Cadre conceptuel

Les concepts à définir sont les suivants : stratégie,


communication publique, sensibilisation, consommation et jeune.

I.1. Stratégie

Le mot stratégie du grec et est décomposé de la manière


suivante : « stratos » qui veut dire armée et « agos » qui signifie je
conduis6.
Ainsi le terme stratégie était d’abord défini par rapport aux
activités militaires. Dans l’art militaire, il s’agissait d’étudier la
manière de combiner les moyens de conduire une armée jusqu’en
présence de l’armée ennemie. C’est par extension qu’on est arrivé à
l’appliquer aux activités commerciales où l’armée qui attaque est
l’organisation et l’armée de l’ennemie serait la concurrence.

La stratégie peut être définie comme un ensemble cohérent


de décisions qu’on se propose de prendre face aux diverses
éventualités, qu’on est conduit à envisager, tant du fait des
circonstances portant sur le comportement d’autres agents intéressés
par de telles décisions7.

Il en découle de cette définition que la stratégie est au


départ une idée ou un ensemble de décisions ; c’est un plan d’action
dans le but d’apporter victoire ou satisfaction au concepteur de l’idée.

6POMBO, N, Stratégie pour une communication efficace d’une organisation, Kinshasa, IFASIC
édition, 2013, p.40.
7
Idem,
8

Le terme stratégie désigne toute planification d’opérations


d’une certaine envergure et on aboutit à une multiplicité de stratégies
formulées à différent niveaux de l’organigramme8. On peut alors
parler de stratégies financières, de stratégies industrielles, de
stratégies de Marketing, de stratégies de communication.

Pour Bussenault et Prefet, « la stratégie est un art plus


qu’une science et se concrétise par un ensemble de décisions
permettant à l’entreprise (organisation) de développer son efficacité
et sa réactivité. »9

Elaborer une stratégie dans un domaine donné consiste à


planifier les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs
fixés10.
Pour Levy 11 la stratégie tient compte de plusieurs
paramètres : les volontés d’avenir, les acquis sur lequel compter, le
territoire de légitimité actuelle, l’outil de production, les distributions,
des moyens disponibles, l’image et la confiance des clients. Ainsi, il
explique que ; il n’y a pas de stratégies sans communication, il n’y a
pas de stratégies sans vision définie, il n’y a pas de stratégies sans
exigence, il n’y a pas de stratégies sans durée, il n’y a pas de
stratégies sans action, il n‘y a pas de stratégies sans unité12.

Les objectifs fixés ou prévus : c’est la finalité ou but à


atteindre par l’organe ou l’entreprise.
Les voies, actions et moyens mis en œuvre : ce sont des
ressources en homme, en matériels, en argent, en nature pour
réaliser les objectifs.

Les cibles : c’est le public vers qui l’action est orientée ou


les personnes que l’on veut toucher par les messages, les récepteurs
ou les destinataires du message.

8 POMBO, N., Op. cit,


9BUSSENAULTE et PREFET, F., Organisation et gestion de l’entreprise, Paris, Vuibert, 1999, p.153.
10 POMBO, N., Op. Cit.
11 LEVY, M., Les 100 mots de la communication, Paris, Presse universitaire de France, 2006,

p114-117
12LEVY, M., p.117
9

C’est aussi un art de coordonner des actions, de manœuvre


habillement pour atteindre un but.13

Pour mieux définir cette notion, il importe de l’associer à un


domaine précis, c’est pourquoi nous parlons de stratégies d’entreprise
ou managériales, stratégies de vente, stratégies de communication,
stratégies électorale ou parlementaire.

I.2. Communication publique

Nous allons tout d’abord définir communication et ensuite


communication publique.

I.2.1. Communication

La communication est perçue d’abord comme une simple


transmission de l’information14, n’étant pas encore pris en compte par
les chercheurs. C’est Gregory Bateson qui a assuré le double aspect
que revêt la communication. Il soutient que toute approche
communicationnelle ne peut se limiter au seul aspect de transmission
d’information dit « indice » et si cette approche doit aussi se prolonger
à l’autre aspect coexistant dit « ordre » qui recèle la relation alitée,
cette dernière dimension concerne au premier chef, les partenaires
humains de la communication.15

Ce qui revient à appuyer Salem et Simon qui supposent que


l’acte communicationnel apparaît comme un effort de relation que
nous tentons avec les autres êtres que ceux-ci s’efforcent avec nous-
mêmes ou entre nous et eux.16

13 LUTTWAKA, L., Le paradoxe de la stratégie, Paris, Plon, 1998, p.71


14 BATESON, G., Information et codification, in revue de psychologie sociale textes
fondamentaux anglais et américains, Paris, Dunod, 1968, P186-192
15
Idem, p.193.
16 MUKAMBA, L., Théorie de la communication, Notes de cours destinés au G3 Journalisme,

ISTI, Kinshasa, 1996, inédit.


10

La communication c’est aussi geste, les mimiques, la voie,


le rythme.17
Par ailleurs, beaucoup d’autres ont défini le concept
« communication » en lui donnant un sens plus large ou acceptation
plus restreinte.
Cependant, le philosophe Jürgen Habermas qui, à travers sa
théorie de l’agir communicationnel, s’est penché clairement sur le
phénomène de communication, en qualifiant cet espace commun de
« société communicative ».
Dans cet ordre d’idée, la communication est perçue comme
une simple transmission de l’information.18

Par ailleurs, beaucoup d’auteurs ont défini le


concept « communication » en lui donnant un sens plus large ou une
acceptation plus restreinte.

Au sens strict, elle est définie comme l’échange des


informations, des idées, des attitudes entre une personne ou un point
de E de départ, appelé Emetteur vers une autre personne ou un point
R d’arrivé dit Récepteur, dans une interaction réciproque. 19

A cet effet la communication suppose un échange entre


deux personnes au moins qui doivent nécessairement partager une
information, une idée, une impression, un comportement.

Ekambo Jean-Chrétien renchérit en disant de cet acte qu’il


constitue l’échange de ce qui est commun ou tout ce qui est commun
à l’échange.20

Au sens large, tout est communication, dit l’école de Palo


Alto. Les mimiques, le silence, le Corps humain, le geste, la voie, le
rythme exprimant un contenu de message.21

17 BOUGNOUX, D., Sciences de l’information et de la communication, Paris, Larousse, 1995,


p.14.
18HABERMAS, J., L’agir communicationnel, Paris, Fayard, 1987, p 46
19 LUNKUNKU, V., Linguistique générale, cours inédit, Kinshasa, IFASIC, 2006
20 EKAMBO, J.C, Nouveaux médias et société, cours inédit, Kinshasa, IFASIC, 2010
21 BOUGNOUX, D, Science de l’information et de la communication, Paris Larousse,1995, p. 14
11

De ce qui précède, la définition la plus simple est la


suivante : la communication est l’échange des idées, l’acte de
transmission des contenus des messages de l’émetteur vers le
récepteur créant ainsi une dynamique relationnelle entre deux pôles.

Il s’agit d’une pratique de transmission des contenus des


messages de l’émetteur vers le récepteur créant ainsi une dynamique
relationnelle entre deux pôles. Il s’agit d’une pratique de transmission
de contenu d’un individu vers un autre, donnant ainsi lieu à des effets.
22

Il y a aussi quelques éléments qui englobent les processus


communicationnels que nous pouvons citer avec Lasswell : l’émetteur,
le récepteur, le message, le canal, et les effets. Avec une série de
questions ci-après de quoi, à qui, par quel canal et avec quel effet ?

1. Forme

- Selon le critère aspect, on aura23 :

 La communication verbale et non verbale (: la gestuelle, la


proxémique et la kinésique.)

- Pour les types : les critères sont : la structure, le degré


d’institutionnalisation, le mode de transmission, le mode de
transmission, le destinataire et les méthodes utilisées. Selon la
structure ou l’orientation : la communication ascendante, la
communication descendante, la communication latérale (ou
interactive) ;
 Selon le degré d’institutionnalisation : la communication
formelle, la communication informelle ;
 Selon le destinataire : les communications de masse, les
communications interpersonnelles, les communications
institutionnelles ;

22
MAYSON, R., communication dans l’entreprise et dans la vie, Bruxelles, et Boeck université, 1997
23
POMBO, N., Stratégie pour une communication efficace d’une organisation, Kinshasa, IFASIC, 2013, p.40.
12

 Selon les méthodes les codes ou les méthodes utilisées : les


communications écrites, les communications orales, les
communications audiovisuelles.

Il est à noter que les types de communication se distinguent


d’après les paramètres. Nous pouvons citer24:

a. La communication intérieure ou intra-personnelle

La communication intérieure est celle qui est intériorisée, le


sujet parle à lui-même, c’est celle qui est unilatérale. Il s’agit en
d’autres termes de l’introspection.

b. La communication interpersonnelle

La communication interpersonnelle concerne deux


personnes en situation de dialogue. Elle est bilatérale, relation entre
les deux individus.

c. La communication des masses

Celle-ci est utilisée par les hommes de médias pour diffuser


le message, pour atteindre un public large: La radio, la télévision, les
panneaux publicitaires, etc. font partie de cette communication.

d. La communication groupale

Cette autre communication porte sur l’échange des points


de vue entre membres d’un groupe.

2. Les différents types de communication

Il est aujourd'hui admis par tous que les entreprises doivent


communiquer. Il convient alors d'identifier, d'analyser et d'évaluer les
champs, les modalités et les stratégies de la communication de
l'entreprise, ses modes de communication, ses stratégies de
communication.

24
BOUGNOUX,D., Introduction aux sciences de la communication, Paris, La découverte,2001,p.95
13

Au-delà des techniques qui leur sont communes, les


grandes distinctions entre les différentes catégories de
communication d'entreprise se font selon le public qu'elles visent et
selon l'objet qui est le leur25 :

- la communication interne a pour cible l'entreprise elle-même,


ses cadres, ses salariés, ses employés...
- la communication externe comprend l'ensemble des messages
et actions destinés à des publics extérieurs à l'entreprise.

La communication externe peut à son tour se décomposer


en fonction de son objet :

- la communication institutionnelle (également appelée


communication corporate) est une communication de
l'entreprise sur elle-même. Elle permet à l'entreprise de
valoriser son identité et son image auprès des différents publics
qui l'intéressent.
- La communication marketing parle des marques, des produits et
des services ; son objectif est de convaincre les cibles
sélectionnées d'acheter ou de racheter.

4. Moyens de communication

En nous référant aux formes de la communication, nous


distinguons eux groupes de moyens de communication, à savoir : les
moyens verbaux et non verbaux.

Les moyens verbaux de communication sont les canaux


oratifs à travers quels les informations sont véhiculées : l’oralité.

25
BOUGNOUX,D, Op. Cit., p.98.
14

I.2.2. Communication publique

1. Nature de la communication publique

La communication publique est un nouveau sous champ né


au sein du vaste champ de la communication. Pour bien appréhender
ce concept, nous allons voir comment il a vu le jour et la manière dont
il s’est développé ces dernières années. Nous examinerons également
ses spécificités par rapport à d’autres sous champs, comme la
communication institutionnelle.

Cela étant dit, il nous parait utile de rappeler que le


« concept de communication publique désigne une des multiples
formes de la communication sociale. Cette dernière, quant à elle, est
définie comme une interaction, médiatisée par des signes verbaux et
non verbaux, au travers de laquelle les interactants (les émetteurs –
récepteurs) établissent et définissent entre eux un type particulier de
relation sociale »26.En d’autres termes, la « communication sociale »
est considérée également comme l’ensemble de codes et des règles
qui rendent possibles et maintiennent dans la régularité et les
prévisibilités des interactions et des relations entre les membres
d’une même culture27.

Reposant sur l’action des individus, la communication


sociale est permanente. Il s’agit d’un phénomène inhérent à la
société. Ces deux définitions font ressortir un élément important ; il
s’agit de l’interaction. Soulignons que cette dernière est constituée
des actions réciproques modifiant le comportement ou la nature des
éléments, corps, objets, phénomènes en présence ou en influencé28.

Parlant de la communication sociale au cours d’un colloque


international sur la persuasion sociale tenu à Paris du 10 au 11
décembre 1981, jacques Ellul a affirmé qu’elle est un passage obligé

26
MUKENDI, M., La communication en Afrique : une approche programme, Bruxelles, Louvain–
la – Neuve, CIACO, 1990,p.15.
27 SFEZ, L., Dictionnaire critique de la communication, Tome I , Paris, PUF , 1993,p.147.
28 MORIN, E., : la méthode : 1. La Nature, Paris, Seuil, 1977,p.51
15

pour maintenir la cohésion de la société dans une adaptation


constante au changement. 29

Pour lui, dans les sociétés traditionnelles, la cohésion sociale


est maintenue par un corps de croyances reçues dans les mythes. Le
mythe est le facteur essentiel de justification de la société en
question. Il relève au sujet justement du mythe que « on y croit
comme à l’expression de la vérité existentielle la plus décisive et on
ne peut y déroger »30.

Il affirme également qu’il ne s’agit pas d’une adhésion


spontanée ; il n’existe ni distance ni esprit critique à l’égard du mythe
car l’acculturation et la transmission du mythe sont fortement
intégrées dans la société moderne, il souligne que nous vivons
désormais dans une société moderne, tout en précisant que
désormais dans une société il n y’a plus rien de commun avec les
sociétés traditionnelles sur le plan du processus de la construction de
la cohésion de la société.

Ellul affirme que les changements intellectuels et


scientifiques ont détruit les croyances fondamentales ; ce qui
légitimait le .groupe pour chacun de ses membres et les bases d’une
adhésion que l’on pouvait qualifier de spontanée malgré les processus
d’acculturation. Il précise encore que l’évidence de l’appartenance au
groupe a disparu ; le groupe social moderne ne peut vivre que s’il y a
une action volontaire d’intégration de l’individu.

Pour Jacques Ellul31, cette intégration est encore plus


nécessaire dans la mesure où nous vivons dans une société en
changement rapide et que l’individu doit être sans cesse adopté,
réadapté à de nouvelles conditions de vie, de travail, de
consommation, de participation, de civisme, etc.

29
JACQUES, E., « La conformisation aux données fondamentales de notre société par la persuasion » in colloque
International sur la persuasion sociale, Paris, Ed. Anciens ENPC, 1981, pp 283 – 292.
30
Idem, p.292-300
31 Ellul, Jacques cité par Morin, Op. cit. p.96.
16

Ce nouveau mode de vie ne peut se faire spontanément ni


en recourant aux anciens modèles. Il nécessite une action volontaire,
préconçue, organisée et méthodique pour obtenir le comportement
exigé par le changement lié à la transformation de la société.
Cette analyse fait ressortir l’importance de la
communication publique dans la société moderne.

Il sied de remarquer que la communication publique se


définit par la légitimité de l’intérêt général. Et cette dernière confère
à la communication publique son importance. Ainsi donc, elle
appartenait au domaine public ou foisonne une diversité d’acteurs.
Les règles concernant l’exercice des activités du domaine public sont
fixées par loi et les dispositions réglementaires inhérentes à
l’existence d’un Etat de droit. Elles visent l’intérêt général et sont
opposables à tous.

En ce qui concerne les messages de la communication


publique, ceux-ci sont, dans leur principe, émis, reçus, traités par les
institutions publiques « au nom du peuple », comme sont votées les
lois ou prononcées les jugements. De ce qui précède, il apparaît
clairement que la communication publique se déroule sur la place
publique et ses messages sont, de manière générale, du domaine
public.

2. Définitions

Diverses définitions sont proposées au sujet de la


communication publique. Celles-ci vont toutes presque dans le même
sens quant au fond. Nous allons passer en revue celles qui paraissent
significatives.

Entretemps, nous aurons toujours en tête la définition de la


communication publique selon laquelle cette dernière est l’ensemble
des activités de communication visant l’intérêt général, organisées à
l’initiative de l’Etat ou, du moins, sous sa responsabilité et, dans
certaines circonstances, par d’autres forces sociales, dans le but de
mobiliser les populations à prendre une part active dans la réalisation
17

des objectifs de promotion du bien-être général en luttant contre les


maux qui rongent ou qui menacent la société.

Cela dit, la quête du bien-être général passe par le combat


contre différents maux qui menacent ou rongent nos sociétés. Nous
pouvons, à titre indicatif, citer : les maux sociaux : l’alcoolisme, le
tabagisme, la délinquance juvénile (exemple : les enfants de rue) ; la
drogue, etc. ; les maux liés à la santé publique : manque d’hygiène
du milieu, insalubrité publique, absence de prévention dans le
domaine sanitaire, etc.

Pierre Zémor, en sa qualité de président de l’association


communication publique créée en 1989, présente la communication
publique comme « la communication formelle qui tend à l’échange et
au partage d’informations d’utilité publique, ainsi qu’au maintien du
lien social, et dont la responsabilité incombe à des institutions
publiques ou à des organisations investies de mission d’intérêt
collectif »32
D’après lui, le rôle de la communication publique, consiste
à informer, faire savoir, rendre compte et faire valoir, à écouter les
interrogations et les apports du débat public, à contribuer à mesurer
la relation sociale (sentiment d’appartenance collectif) et à
accompagner les changements tant comportementaux que de
l’organisation sociale.

Il conclut sur ce point précis en soulignant qu’une


communication publique contribue « à identifier l’utilité publique,
nourrir la connaissance civique, faciliter l’action publique »33.

Dominique Wolton relève que la communication publique est


celle de l’Etat et des institutions à destinations de la société. Elle vise
l’intérêt général. Denis Requillart, qui a également travaillé dans ce

32 ZEMOR, P., La communication publique, Paris, PUF, 2005, p.5.


33 WOLTON, D., « les contractions de la communication politique », in la communication : Etat
des savoirs, Paris, Sciences Humaines, 1998, p.69
18

domaine, entend par la communication publique, au sens restreint,


celle qui est initiée par l’Etat.34

Pour Mbahia Kouassi35, la communication publique pourrait


être définie comme un ensemble de moyens, de méthodes et de
techniques au service de l’Etat pour la gestion de ses relations avec
le citoyen, avec pour objectifs fondamentaux la lutte contre les maux
sociaux et économiques, la promotion des valeurs sociales et
patrimoniales, le développement de nouvelles normes, de civisme, de
production de vie communautaire, d’hygiène, de santé et de
participation à la construction de la cohésion et du progrès de la
société ». Il convient de relever que, selon cet auteur, de nombreux
projets, mêmes vitaux, ont eu du mal à se réaliser sur terrain, à cause
surtout de la résistance au changement des populations ivoiriennes.
Par ailleurs, il attribue à l’information les vertus suivantes :

- Le fait de s’intéresser au citoyen, l’entretien des faits et des


projets, lui rendre compte, solliciter son avis, demeuré pour la
personne, la marque la plus noble du respect qu’on lui doit.
- La vertu d’intéresser le citoyen aux prises de décision, sa
participation à l’élaboration des choix qui gouvernent la cité est
un impératif fonctionnel…L’homme majeur entend qu’on le
consulte en permanence.

Ainsi, la communication valorise l’individu et rend la décision


applicable36. En ce qui concerne les finalités, Bernard Miège retient
quatre objectifs poursuivis par la communication publique :
moderniser le fonctionnement des administrations ; aboutir à des
changements de comportement ; diffuser une image modernisée de
l’administration ; rechercher l’adhésion des citoyens.

34 REQUILART, D., Les enjeux de la communication publique dans la lutte contre le Sida en
France (1987-1997), Thèse de doctorat en communication, Paris, Université de Grenoble,
1999, p.5
35 MBAHIA,K., Les campagnes de communication publique en Côte d’Ivoire, Thèse de doctorat

en sciences de l’information et de la communication, Université Grenoble, Paris,


1991,pp.10-11
36
MICHEL, Le NET, Communication publique : pratique des campagnes d’information, Paris,
Documentation française, Paris, PUF, p.45
19

I.3. Sensibilisation

I.3.1. Définition

La sensibilisation est l’action de sensibiliser,


de conscientiser, de rendre sensible, réceptif, attentif à quelque chose
pour lequel on ne manifestait pas d’intérêt auparavant37.

Selon l’Encyclopédie universelle, la sensibilisation est


l’action de sensibiliser, soit de conscientiser, de rendre sensible,
réceptif, attentif à quelque chose38.

Selon Makayabu, il n’existe pas une problématique générale


de la sensibilisation, Les raisons justifiant une action de sensibilisation
dépendant de l’objet. Cependant, la sensibilisation peut être définie
comme l’action d’inciter ou d’intéresser la population à la nécessité
d’acquérir un ensemble des connaissances sur un sujet, un objet au
moyen de la communication39.

Ainsi, la sensibilisation implique l’action d’inciter ou


d’intéresser le public au sujet d’une situation bienfaitrice ou d’un
danger pour que celui-ci porte son attention sur ce que l’on veut lui
faire comprendre au moyen bien attendu d’un message ou d’une
communication.

I.4. Consommation

La consommation est l'utilisation de biens et de ressources


dont on ne peut se servir qu'en les détruisant ou en les
transformant40:

- pour la satisfaction des besoins ou des désirs de l'homme. C'est la


consommation finale (Ex : la consommation d'eau, de nourriture)

37MICHEL, Le NET, Op. Cit., p.1005.


38Idem,
39 MAKAYABU, F., L’information dans les entreprises et organisation, IFASIC, Kinshasa, TFC,
1990, p3.
40 KOTLER, P et les autres, Marketing management, Paris, Publiunion, 2012, p.126
20

- pour la réalisation d'autres produits ou services dans les


entreprises. C'est la consommation intermédiaire (Ex : la
consommation de matières premières, l'énergie...).

La consommation se distingue de l'investissement qui a une


pérennité et une finalité de production. Pour les ménages, la
comptabilité nationale ne compte en investissement que l'achat d'un
logement et son entretien. Les biens durables, comme un téléviseur,
un meuble ou un vêtement, sont considérés comme consommés.

Devant l'impossibilité de mesurer leur utilisation effective


par les particuliers, c'est l'achat des biens et services qui est pris en
compte pour mesurer la consommation dans les analyses
économiques. Son évolution dans le temps est considérée comme l'un
des facteurs majeurs de la conjoncture économique. Par extension, la
consommation désigne la part des revenus des ménages qui n'est pas
épargnée (la propension à consommer).

Pour l'économiste John Maynard Keynes (1883-1946)41, la


propension à consommer diminue au fur et à mesure que les revenus
augmentent (augmentation du taux d'épargne). Il en déduit la
nécessité d'une redistribution de ressources en faveur des catégories
sociaux-économiques à faible revenu qui ont une forte propension à
consommer, seules capables d'engendrer la relance économique par
leur consommation.

I.5. Jeune

I.5.1. Définition

Denis Monneuse considère un jeune comme une classe


d'âge. Elle réunit une population mineure, généralement de moins de
18 ans, et majeure. Généralement, y sont inclus les personnes allant
de quinze à vingt-quatre ans, notamment les étudiants et les jeunes
en difficulté d'insertion42.

41
KOTLER, P., et les autres, op cit, p.127.
42
MONNEUSE, D., Les jeunes expliqués aux vieux, Paris, L'Harmattan, 2012, p.69.
21

Le terme jeune désigne l'aspect corporel du corps. La


puberté marque l'étape physiologique à laquelle l'individu est capable
de procréer. Ce passage à la puberté chez les animaux est le passage
à l'âge adulte, chez les humains celui de l'enfance à l'adolescence. La
puberté est marquée par des changements corporels importants liés
à la maturité sexuelle.

Il désigne aussi l'état optimal des facultés physiques et


intellectuelles d'une personne, incluant sa maturité, par opposition à
la sénescence durant laquelle les activités et les performances
déclinent en raison du vieillissement.

Pour la sociologie, le terme jeunesse fait référence au


temps entre l'enfance et l'âge adulte. Ce temps s'allonge de plus en
plus.43

I.2. Cadre théorique

Pour bien analyser notre problématique, nous avons choisi


les théories de la persuasion. Cette section consiste à présenter les
différents contours de cette approche précitée afin de mieux
appréhender l’objet de notre recherche.

Le cadre théorique est une référence aux méthodes de


réflexion suivies par des scientifiques et des chercheurs expérimentés
dans le cadre de leurs travaux antérieurs44. Dans le cadre de notre
recherche, nous allons recourir à la communication persuasive et à la
théorie de la communication pour le changement de comportement.

I.2.1. Communication persuasive

J.N. Kapferer45 considère la persuasion comme « une suite


d’opérations effectuées sur l’information à laquelle une personne se

43
MONNEUSE,D., Op. Cit., p.70.
44 BASSILWA,A., Guide pratique de la rédaction du travail scientifique de fin d’études,
Kinshasa, IFASIC,2013,p.65
45 KAPFERER, J.N., Les chemins de la persuasion le monde d’influence, Paris, Bordas, 1990,

p.49.
22

sera exposée ».46Il soutient que le but principal « est de modifier les
attitudes et les comportements grâce à l’exposition aux messages ».47

I.21.1. Caractéristiques

Cette théorie a pour intention principale de persuader


l’interlocuteur, comporte des caractéristiques particulières lesquelles
se ramènent bien souvent non seulement à susciter l’attention du
récepteur mais aussi et surtout à susciter chez lui un changement
d’attitude dans le sens souhaité.

Dans cet ordre d’idées, au-delà du fond, la forme est


presque aussi importante, car il s’agit de rencontrer les mobiles plus
ou moins conscients du récepteur.

II.2. Processus de persuasion

J.N. Kapferer a tenté de schématiser le processus de


persuasion en considérant six phases essentielles : la phase
d’exposition au message, la phase de compréhension du message, la
phase d’acceptation ou de rejet du message, la phase de persistance
dans le changement de position, et enfin, la phase de modification du
comportement48.

a. La phase d’exposition au message

C’est au cours de cette phase que le récepteur entre en


contact avec le message. C’est à partir du moment où le message est
exposé aux sens du récepteur qu’on peut évaluer le processus de
persuasion.

Cette phase n’est pas suffisante à elle seule. Un contact,


c’est-à-dire une proximité physique, entre le récepteur et le message
n’est qu’une occasion de voir ou d’entendre un message ne conduit
pas ipso facto jusqu’au changement d’attitude et de comportement.

46KAPFERER, J.N., Op. Cit., p.49


47Idem, p.50
48 Ibidem.
23

L’issue du processus dépend de toutes les phases qui suivent


l’exposition.

b. La phase d’attention au message

Au cours de cette phase, on doit mettre en évidence


l’essentiel du message pour amener le consommateur potentiel à en
saisir la substance. L’attention au message a pour tâche l’organisation
de l’environnement en unité primitive et la sélection des événements
importants survenant à la périphérie du champ de perception 49.

C’est ce système pré-attentif qui nous détermine à regarder


plus attentivement telle image de la télévision, à nous arrêter sur un
article de presse ou à parcourir une affiche.

c. La phase de compréhension

Ici, au-delà de l’attention, l’esprit humain est appelé à


accorder une attention particulière à certains signes visuels ou
auditifs. La compréhension d’un message est fonction de la vitesse de
présentation, des médias retenus (auditifs, visuels, audiovisuels), de
la simplicité des arguments et de leur nombre et de la redondance du
message.

La compréhension est aussi favorisée quand le


communicateur fait usage de signes familiers à l’audience : il importe
que ces signes appartiennent à son univers culturel. Celui-ci varie
l’âge, le niveau d’intelligence, la profession, la classe sociale, les
intérêts, le style de vie, les pays, les races, etc.

d. La phase d’acceptation ou de rejet des messages

Le message ayant été suffisamment perçu et compris, il


doit susciter selon le cas, acceptation ou rejet. Il y a une différence
entre connaître un message et l’accepter.

49KAPFERER, J.N., Op Cit, p.59


24

La conception selon laquelle un message entraine une


réponse automatique d’adhésion, est une vue de l’esprit. Après avoir
été décodé du point de vue de la compréhension, le message doit être
d’une façon ou d’une autre décodé, mais cette fois du point de vue de
l’acceptation ou du rejet.

Lorsqu’une personne reçoit une communication persuasive,


elle doit soit en accepter, soit en refuser les recommandations. Il est
illusoire de supposer, comme dans le modèle courant de la
persuasion, qu’elle adopte une attitude d’apprentissage passif du
message. Cette personne arrive dans la situation de communication
avec une structure cognitive, c’est-à-dire avec un ensemble structuré
de ses croyances, opinions, évacuations, attentes relatives de près ou
de loin au sujet de communication.

Quand elle reçoit une communication, elle va tout


naturellement la confronter à sa structure cognitive et évaluation
préexistante. Elle va réagir à la communauté en produisant un
ensemble de cognitions ou réponses cognitives liées à l’objet de la
communication. Ce sont ces réponses cognitives qui déterminent si le
message est ou n’est pas accepté.

e. Phase de persistance dans le changement de position

Ici, la personne parvient à faire un choix en acceptant


d’adhérer à l’opinion qui lui a été présentée. C’est aussi à ce niveau
qu’elle peut soit changer ou maintenir sa position initiale.

f. Phase de modification de comportement

C’est la phase où l’individu agit sur base de sa nouvelle


opinion. C’est à ce niveau que le récepteur passe au processus de la
décision déjà prise.
Bien entendu, dans la réalité, les six phases peuvent se faire
de manière quasi instantanée ou prendre un certain temps, le tout
dépendant de contingences particulières qui tiennent à la fois au
récepteur ou à l’environnement.
25

« La communication pour le changement de comportement


encourage les comportements bénéfiques et cherche à induire des
changements de comportement durables au niveau de l’individu, de
la communauté ou de la société toute entière ; car la communication
pour le changement de comportement permet »50 :

- Une amélioration des connaissances ;


- Une stimulation du dialogue au sein des communautés ;
- Une promotion des changements d’attitude, indispensables ;
- Une diminution de la stigmatisation et de rumeur ;
- Une sensibilisation de pouvoir public à la nécessité de politique et
de réglementation adaptée ;
- Une promotion de service de prévention, de soin et d’assistance ;
- Maintenir le bon comportement ;
- Rendre l’individu maître de ses décisions.

Dans tous les cas, les trois premières phases correspondent


au processus de réception technique et sémantique du message.
Tandis que les trois suivantes relèvent du processus général
d’acceptation. Nous constatons que les clients fidèles sont des
personnes qui ont été exposées à un message, ils l’ont compris et sont
décidés de passer à l’étape suivante.

L’observation de la vie quotidienne indique que, dans de


nombreux cas, les intentions donnent effectivement lieu à l’action.
Mais, ce n’est pas toujours le cas comme en témoignent certaines
expériences.

Ainsi donc, la décision d’entreprendre une action dépend de


l’influence de facteurs spécifiques à la situation, tel est le message
diffusé par le PNLCT dans le cadre de mobilisation et sensibilisation,
et l’on s’accorde aujourd’hui à reconnaître le rôle des situations
comme déterminant des comportements.

50 MBUYI, J., Communication communautaire, cours inédit, G3, Kinshasa, UCC, 2011 - 2012
26

Il est normal que la relation entre l’intention et l’action soit


perturbée, parce que la situation communication qui sert à la
formation de l’intention à suivre les recommandations est différente
de la situation entourant l’occasion d’action, pour que les individus
puissent accepter et changer leur comportement

Pour analyser ce phénomène sous étude, nous avons inscrit


notre recherche dans la théorie de la persuasion de Jean Noël Kapferer
par ce qu’il décrit le processus permettent de modifier les attitudes et
les comportements grâce à l’exposition aux messages des différentes
campagnes de sensibilisation dans le but le lutter contre la
toxicomanie en général et du tabagisme en particulier.

II.2. Communication pour le changement de comportement (ccc)

La CCC est définie par Awaseck51comme un processus


intégré dans un programme global qui fait appel à la participation de
la communauté, qui produit des messages et des approches
personnalisés utilisant une variété de moyens de communication et
qui définit des comportements positifs favorisant un changement
durable de comportement.

Ce programme multimédia sollicite à un très haut degré


l’intellect car il s’agit de doter les destinataires d’une nouvelle
cognition. Cependant, on ne peut espérer arriver aux résultats
escomptés que si l’on réussit une adéquation entre les arguments mis
en jeu et les réalités vécues par la personne.

« La CCC est l’ensemble des interactions participatives


entre les individus au sein des groupes ou communautés ainsi que des
actions de communication dirigées vers eux en vue d’opérer un
changement volontaire du comportement individuels et des normes

51
AWASECK, Module de formation en communication pour le changement de comportement (CCC). Manuel de
l’animateur ou de l’animatrice, Mediaspaul, 2000
27

sociales s’il y a lieu, dans le but d’améliorer le bienêtre de l’individu,


de la communauté enfin de la société toute entière »52.

Le terme de la communication pour le changement de


comportement se rapporte à la communication en appui aux
programmes (CAP) qui est une communication qui vise les individus,
encore appelés les participants au programme.

« C’est un processus dialogique basé sur la recherche pour


résoudre les problèmes de connaissances, des attitudes et pratiques
liées aux comportements des groupes cibles, en vue de changer ou
de développer certains de leurs comportements ayant un impact sur
l’objectif de développement »53.

« La communication pour le changement de comportement


encourage les comportements bénéfiques et cherche à induire des
changements de comportement durables au niveau de l’individu, de
la communauté ou de la société toute entière ; car la communication
pour le changement de comportement permet »54 :

- Une amélioration des connaissances ;


- Une stimulation du dialogue au sein des communautés ;
- Une promotion des changements d’attitude, indispensables ;
- Une diminution de la stigmatisation et de rumeur ;
- Une sensibilisation de pouvoir public à la nécessité de politique et
de réglementation adaptée ;
- Une promotion de service de prévention, de soin et d’assistance ;
- Maintenir le bon comportement ;
- Rendre l’individu maître de ses décisions.
La communication pour le changement de comportement
intervient dans le domaine de :

52 BAAMBE, J., Changement de comportement et conscientisation, cours inédit, L2 C.S, , Kinshasa,


IFASIC, 2015
53 Ibidem
54 MBUYI, J., Communication communautaire, cours inédit, G3, Kinshasa, UCC, 2011 - 2012
28

- La santé ;
- Le Planning familial
- l’environnement ;
- La promotion de la paix, de la démocratie…

« Le savoir-faire et les techniques du marketing ne se


limitent pas aux entreprises, ils peuvent également s’étendre au
domaine social, il vise à influencer un public cible afin qu’il accepte,
rejette, modifie ou abandonne volontairement un comportement
bénéficiant à un individu, à un groupe ou à la société dans son
ensemble »55.
Pendant longtemps on a cru qu’il suffisait d’agir sur les
connaissances pour que les individus modifient leur comportement en
conséquence. Mais les expériences enseignant l’inefficacité de cette
hypothèse. Tout irait bien si les gens réagissent aux messages en
faisant ce qu’on leur conseille, mais beaucoup ne le font pas.

Il est vrai que le comportement est choisi par l’individu,


mais il se trouve généralement soumis à plusieurs pressions d’ordre
socioculturel et économique56 et autres.

Se comporter, c’est agir d’une certaine façon, c’est adopter


une certaine attitude. De façon générale, le changement de
comportement est défini par le fait de changer ou par le passage d’un
état à l’autre, il est synonyme de transformation et de modification57.
Le changement de comportement peut parfois paraître
simple et être perçu comme un phénomène suivant une progression
linéaire, mais en réalité, il s’avère un processus cyclique (en forme de
spirale) complexe au cours duquel plusieurs personnes rencontrent
des difficultés d’adaptation.

Le changement de comportement d’un individu est donc


caractérisé par la modification d’une action. Lorsqu’on s’intéresse au

55 BENOIT, A., MUCCHIELLI, A., et al, La communication persuasive, Paris, ESKA, 2006, p.18.
56 BAAMBE, J., Théories du changement social, Kinshasa, IFASIC, 2013-2014, p.21.
57 HUART, A. et al, La voix du Congo profond, Kinshasa, Secrétariat Général du Ministère de l’Agriculture, Pêche

et Elevage, 2010, p.54.


29

changement de comportement d’un individu, on observe surtout la


démarche avec laquelle celui – ci modifie ses actions, en regardant
les étapes qu’il suit pour arriver à son but.

2. Principes de base de la CCC

Pour qu’une CCC puisse donne du fruit, il faut qu’elle repose


sur les principes de base qui suivent :

- Etre faite par un travail de proximité ;


- Cibler des périodes bien définies qui soient propices pour joindre
les groupes cibles, qui soient liées aux facteurs de risque et/ou
qui incitent à changer de comportement ;
- Faire en sorte que chaque intervention doive avoir des objectifs
spécifiques bien définis ;
- Etre menée par les pairs pour favoriser une meilleure
participation au sujet des discussions au sein des groupes
homogènes ;
- Faire appel à la participation active des groupes cibles et des
personnes influentes de la communauté en général (usage de la
star ; la rechute est à prévoir.

3. Rôles de la CCC

Parmi les différents rôles que peut jouer une CCC, nous
distinguons :
- Accompagner les personnes et les groupes vulnérables en vue
d’aboutir à une mobilisation de comportement ;
- Susciter un changement de comportement et le maintenir ;
- Créer une demande pour l’information et des services ;
- Sensibiliser les groupes cibles ;
- Accroître les connaissances chez les groupes cibles ;
- Favoriser et/ou améliorer des services de prévention et des soins.
30

4. Techniques de CCC58

Technique Principaux Principaux Utilisation


s avantages inconvénients
Causerie Courte durée Ne s’adapte pas aux S’exercer avant
éducative Interactive grands groupes la causerie
Evaluation des Demande beaucoup Faire une bonne
messages facile à de préparation préparation du
faire Nécessite la maîtrise lieu de causerie
Groupe restreint de la langue locale et Choisir un lieu
Porte sur thème des connaissances loin des bruits et
spécifique socioculturelles du bien aéré…
milieu
Exige une
connaissance de la
technique de
causerie
Discussions Etablissement d’une Certains membres Doit être utilisée
de groupe conscience de risquent de dominer. avec un public
groupe en Parfois il est difficile intéressé pour
permettant aux de contrôler ou de parler d’un
membres du groupe rester centré sur la problème bien
de comprendre la question principale. défini
position de chacun Il faut disposer de Devrait toujours
ou de chacune face beaucoup être informelle
à la question d’animateurs… et souple
discutée. Ceci Il faudrait
permet d’échanger récapituler à la
les opinions et de fin de la
renforcer la discussion
tolérance et la Ce sont les
compréhension membres du
groupe qui
devraient
décider de la

BAAMBE, J., Cours du changement social, Kinshasa, IFASIC, 2015.


58
31

position qu’ils
veulent prendre
face à la
question
Exige le choix
d’un bon
président

Visite à Etablissement de Généralement, Etablir une fiche


domicile bonnes relations l’agent de terrain ne de visite à
personnelles entre peut pas rendre domicile
les agents de visite à chaque Garder des
terrain et les membre de la dossiers des
groupes concernés communauté, seules communautés
Peut fournir des les communautés visitées
informations sur les situées aux endroits Etablir un
familles ne pouvant accessibles peuvent calendrier des
pas être obtenues être visitées visites à
autrement Requiert une bonne domicile pour
Encourage les préparation prévoir du temps
groupes cibles à de travail de
participer aux terrain
fonctions publiques Distribuer la
et aux activités de documentation
groupe aux
communautés
visitées
Développer la
discrétion des
agents
Démonstrati Les participants Demande une longue Il faut répéter à
on avec un peuvent être actifs préparation et un l’avance la
petit groupe Le public est choix adéquat du démonstration
convaincu que les thème Le public cible
choses peuvent être Des facteurs devrait
faites facilement externes peuvent
32

Faire confiance aux influencer les participer à la


capacités de l’agent résultats de la démonstration
de terrain démonstration et par Le matériel
Le matériel est conséquent la éducatif devrait
adapté et connu du confiance qu’on a en être distribué
public cible l’agent de terrain aux participants
Evaluation des Mobilisation des à la fin de la
connaissances facile ressources démonstration
à faire spécifiques…
Entretien Durée de contact en Utilisation d’un guide Le moment doit
individuel fonction de l’état de d’entretien ou un être bien choisi
(counseling) santé et des questionnaire Respecter les
connaissances de la Existence des biais étapes de la
personne cliente Nécessité de la technique
Intimité de maîtrise de la d’entretien
l’entretien (lieu) technique d’entretien
L’agent a de
l’empathie pour la
personne
rencontrée
Vidéo/ciné Possibilité de La salle doit être Il faut une bonne
suivis de combiner l’écoute et suffisamment disposition de
débats la vue aménagée l’auditoire
(projection Commentaires des Requiert des moyens Maîtrise de
des films) séquences possibles techniques chers l’utilisation de
Possibilité de (TV, vidéo, l’audiovisuel
recueillir les cassettes, sources Monitoring du
réactions du groupe d’énergie…) matériel avant la
Possibilité d’arrêt séance
sur image
Possibilité de faire
des
recommandations
33

5. Démarche d’élaboration d’un plan d’action de CCC


Etapes Contenu
1 Analyse de la situation (diagnostic éducatif). Il s’agit de cerner
l’ensemble des problèmes qui se posent à la communauté ou à
un auditoire cible et de procéder à la sélection du problème
prioritaire. Les problèmes peuvent être identifiés à partir soit
des enquêtes CAP (connaissances, aptitudes, pratiques), soit à
partir des focus ou des statistiques des services techniques
des ministères concernés.
2 Définition des buts du programme ou du projet de CCC.
3 Sélection des comportements souhaités à partir des problèmes
identifiés auprès des groupes cibles.
4 Identification des auditoires cibles (primaires ou secondaires)
que le programme fixe de rejoindre. Ces groupes cibles
doivent être bien segmentés pour permettre une sélection
pertinente des messages à transmettre, des canaux et
techniques d’animation.
5 Détermination des objectifs de changement de comportement.
6 Conception, élaboration et pré-test des produits et activités de
CCC : messages qui tiennent compte des comportements et
des attitudes souhaités et des arguments qui incitent au
changement de comportement ; matériel de sensibilisation…
7 Définition des canaux de communication qui permettent de
toucher le public cible.
8 Choix des activités éducatives qui permettent le changement
de comportement. Les activités étant sélectionnées, il faut
procéder à leur programmation en tenant compte des
ressources (humaines, matérielles et financières), du temps
imparti de la localisation (lieu) des interventions. Plan de
suivi/évaluation : il faut bâtir un plan de suivi dont l’exécution
se fait de façon régulière et donne une idée de l’état
d’avancement du projet.
9 En outre, un plan d’évaluation doit être élaboré et mis en
exécution pour voir si le projet a fonctionné auprès du public
cible et, de ce fait, identifier les points faibles du plan de
communication. Ce plan d’évaluation doit aussi mesurer
34

l’impact du programme, c’est-à-dire le niveau de changement


de comportement du groupe cible.
Ainsi donc, la décision d’entreprendre une action dépend de
l’influence des facteurs spécifiques à la situation. Elle est fonction des
comportements adoptés.
35

CHAPITRE II : PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA


TOXICOMANIE EN RDC

Le contexte comprend la présentation du PNLCT et de la


prévalence de la toxicomanie en RDC59.

II.1. LE PNLCT

Le Programme National de Lutte contre les Toxicomanies


et les Substances Toxiques (PNLCT) est créé, comme service
spécialisé du Ministère de la Santé le 03 mai 2003 par Arrêté
ministériel n° 025/PK/2003. Il a son siège au Pavillon 5, locaux 1, 2
et 3, de l’Hôpital de Kintambo, à Kinshasa.

II.1.1. Mandat

Il est de prévenir, traiter et assurer la prise en charge


médicale, et psychosociale des victimes de toxicomanies (tabac,
alcool, drogue) et des substances toxiques. Son objectif est de réduire
la morbidité et la mortalité dues à ces produits.

II.1.2. Mission

La mission assignée au PNLCT découle des objectifs lui


assignés par les pouvoirs publics. Il s’agit de :

1. assurer la prévention des dangers de la toxicomanie liée à la


consommation du tabac, d’alcool, de la drogue, des
médicaments, des produits de dopages et d’autres produits
psycho actifs d’origine chimique ou à base de plante ;
2. assurer la prise en charge médicales et psychosociale des
victimes de la toxicomanie en vue de leur sevrage, de leur
postcure ainsi que de leur réinsertion dans la société et dans
leur famille ;

59 ENGYAM, E., PNLCT, Ministère de la santé publique, Kinshasa, Elsevier Masson SAS, 2014, p.2.
36

3. coordonner, organiser, évaluer et assurer le suivi des activités


de lutte contre toutes les formes de toxicomanies en République
Démocratique du Congo ;
4. assurer la prévention de l’intoxication contre les substances
chimiques, les recherches toxicologiques et le suivi.

II.1.3. Des attributions

Elles consistent à :

1. Coordonner, organiser et évaluer les activités de prévention, de


traitement et de prise en charge des victimes de toxicomanie et
des substances toxiques ;
2. Elaborer et veiller à l’exécution de la politique nationale de lutte
contre les toxicomanies et les substances toxiques.
3. Préparer les normes et les textes législatifs et réglementaires
relatifs à sa mission en concertation permanente avec d’autres
services compétents;
4. Assurer la surveillance de la publicité, la promotion et le
parrainage des produits de tabac, alcool et autres produits ayant
des effets similaires,
5. Assurer les relations avec les organes et les agences de contrôle
et de lutte contre l’abus et le trafic illicite de drogue, tabac et
alcool;
6. Organiser ou mener des études prospectives pour déterminer
l’ampleur des problèmes de toxicomanie et proposer des
solutions appropriées ;
7. Assurer la formation, l’information, et la sensibilisation en
matière de toxicomanie ;
8. Produire le matériel de promotion et de sensibilisation ;
9. Produire des manuels et matériels didactiques.
II.1.4. Objectifs
Objectif général :
Cet objectif consiste à réduire la morbidité et la mortalité
due à la toxicomanie engendrée par le tabac, l’alcool, la drogue et
37

d’autres substances psycho actives ainsi par des intoxications


provoquées par des substances toxiques.

Objectifs spécifiques

1. Impliquer les communautés dans la lutte contre le tabagisme ;


2. Faire respecter la convention cadre de l’OMS pour la lutte
antitabac, (la RDC l’a ratifié en 2005 et a participé à la première
session de la conférence des parties, organe chargé de
l’application en février 2006 et à d’autres rencontres
internationales).
3. Appliquer la légalisation et les stratégies commerciales,
particulièrement efficaces pour lutter contre le tabac.
4. Donner la priorité à la prévention primaire des maladies non
transmissibles en s’attaquant aux facteurs de risque tels que la
consommation d’alcool et de tabac ;
5. Elaborer une loi nationale en matière de lutte antitabac.

II.1.5.Méthodes et résultats attendus

Les exposés d’orientation, de recherche et d’information, les


travaux de groupes, les présentations en plénière et les discussions,
constituent les approches retenues par le PNLCT pour accomplir sa
mission.

L’inscription de la lutte contre les toxicomanies au plan


sanitaire du gouvernement pour être combattue comme toute autre
priorité, l’appui des partenaires à la lutte contre les toxicomanies, la
promulgation du décret antitabac par le chef de l’État, l’allocation d’un
budget de l’Etat conséquent pour le fonctionnement de programme,
composent les résultats attendus. Ils doivent absolument être
satisfaits parce que si, pour le PNLCT, le VIH/Sida est un lit de
maladie, la toxicomanie est pour sa part le’ autoroute de la mort.

II.1.6. Domaines d’activités

Les divers domaines relèvent de la multiministérialité du


fait qu’ils couvrent :
38

1. La prévention et sensibilisation (communication et adoption des


comportements favorables à la promotion de la lutte contre la
toxicomanie) ;
2. La surveillance épidémiologique (ministère de la santé) ;
3. La supervision (plurisciplinarité) ;
4. La prise en charge médicale et psychosociale (affaires sociales) ;
5. La politique, normalisation et réglementation (Assemblée
nationale, Plan Budget et Finances) ;
6. Coordination des activités et suivi (Santé).

II.1.7. Stratégies

Les principales stratégies du PNLCT sont :

1. La Coordination
2. Les études, projets et enquêtes ;
3. La formation, l’information, l’échange d’information et la
sensibilisation ;
4. La supervision, l’évaluation et le suivi ;
5. La mobilisation des ressources nécessaires ;
6. Le partenariat (Institutions et ONGs).

II.1.8. De l’organisation

Au niveau central

1. Une Direction avec un Directeur + Directeur Adjoint ;


2. Six Divisions et 23 bureaux qui sont la Division de :
- Prévention, formation et partenariat (3 bureaux) ;
- Prise en charge médicale et psychosociale (3 bureaux) ;
- Laboratoire de chimie et de toxicologie (3 bureaux) ;
- Etudes, planification et recherche (4 bureaux) + la commission
des experts avec 4 bureaux spécialisés (B. alcool, B. tabac, B.
drogues et B. substances toxiques);
- Exploitation (3 bureaux);
- Administration et finances (3 bureaux).
39

Au niveau provincial et périphérique

- Coordination provinciale ;
- Antenne au niveau des districts de santé ;
- Cellule au niveau des zones de santé ;
- Sous-cellule au niveau des centres de santé ;
- Poste au niveau des postes de santé s’il existe (à travers les
secteurs, groupements, villages/localités/rues).

Seules les provinces de Bandundu, du Katanga, la Province


Orientale, du Kasaï Oriental et du Kassaï Occidental disposent
actuellement d’une coordination.

II.1.9. Activités réalisées de mai 2013 à mai 2014

Les activités sont d’ordres suivants :

1. Atelier à Johannesburg en sur la collaboration MSP-OMS-SCIETE


CIVILE pour la mise en œuvre de la convention ;
2. Atelier de décembre 2014 à Kinshasa pour relecture et
réactualisation du projet de loi antitabac soumis au
gouvernement depuis 2006 ;
3. Réunions pour l’élaboration et l’adoption d’une feuille de route
pour accélérer le processus d’examen et d’adoption d’une
proposition de loi antitabac par le Parlement ;
4. Réunions pour la constitution d’un mécanisme de surveillance
l’Industrie du tabac vu son interférence.

II.1.10. Activités réalisées de mai 2013 à mai 2014

Il s’agit de :

1. Atelier de Zongo (Bas-Congo) de formation de capacités en


plaidoyer en faveur de la loi antitabac.
2. Mission d’enquête à Kinshasa de l’Office des Nations Unies pour
la drogue et le crime organisé en matière de prise en charge des
usagers de la drogue.
40

3. Réunions du Groupe de Travail pour la réduction des accidents


de circulation routière dus à l’usage nocive de l’alcool et à a
consommation des drogues.
4. Organisation de plusieurs missions de sensibilisation sur la
toxicomanie et le tabac.

II.1.11. Autres informations spécifiques au programme

Certaines activités pas de moindre importance sont inscrites


au Plan Annuel Opérationnel 2014. Il s’agit de projets :

1. De décret portant réglementation de l’importation, vente,


consommation et publicité du tabac, des produits de tabac et de
ses dérives en République Démocratique du Congo en matière
de tabagisme (déjà élaboré, à soumettre à la signature) ;
2. De taxes à l’initiative du Ministère de la Santé en matière de
Toxicomanie (A finaliser) ;
3. de Décret portant réglementation de l’alcool et les boissons
alcoolisées en République Démocratique du Congo. (A finaliser) ;
4. de Décret portant réglementation des précurseurs chimiques en
République Démocratique du Congo (A finaliser) ;
5. de la politique nationale sur les toxicomanies et les substances
toxiques en République Démocratique du Congo (A finaliser).

Il est à parier que leur mise en œuvre est tributaire des


allocations budgétaires allouées au Programme. Cela pour permettre
au personnel de travailler dans les conditions requises et idéales.

II.1.12. Problèmes rencontrés

Ils concernent particulièrement sur :

1. Le lourd processus du dépôt du Projet de loi antitabac au


Parlement pour examen et adoption ;
2. Le non allocation du Budget sollicité, mais non accordé ;
3. Projet de décret portant mise en œuvre harmonisée de la
Convention et des mesures gouvernementales non signé.
41

4. DuProjet d’arrêté interministériel portant création des actes


générateurs d’environ 183 millions de USD dans le domaine de
la toxicomanie sur le tabac à l’initiative du Ministère de la Santé
non signé depuis 2008.

II.1.13. Priorités pour 2014-2016

Les priorités pour la biennale 2014-2016 sont :


1. L’obtention de la loi antitabac sur le contrôle et la
réglementation du tabac en excluant toute pression de
l’industrie ;
2. L’obtention du décret autorisant la création d’une commission
intersectorielle pour la réduction des accidents de circulation
routière dus à la consommation nocive de l’alcool et à la
consommation des drogues ;
3. L’intégration de la toxicomanie dans les zones de santé ;
4. L’obtention de l’inscription de la toxicomanie dans les plans
nationaux de développement pour bénéficier de l’appui des
partenaires ;
5. l’organisation de la table ronde sur la toxicomanie et de la
conférence régionale sur la toxicomanie en Afrique
respectivement en 2015 et en 2016.
6. La dotation du PNLCT d’un budget approprié en 2015.
7. l’élaboration d’un partenariat avec les médias ;
8. mise à disposition des structures de prise en charge des
victimes de toxicomanies ;
9. organiser des missions de contrôle et d’inspection pour
s’assurer du niveau de respect des mesures prises ;
10. création de nouvelles coordinations provinciales du
PNLCT.

II.1.14. Recommandations pour l’exercice 2014

Pour le PNLCT, il est nécessaire pour la RDC de rendre


efficace l’application de la CCLAT en :

1. Promulguant la loi antitabac d’ici décembre 2014 contenant de


dispositions sur l’augmentation des prix de tabac.
42

2. Signant l’Arrêté interministériel entre la Santé et les Finances


qui fixe le taux des taxes à percevoir sur l’application de l’arrêté
010 et 020 du Ministère de la Santé afin de rendre
contraignantes ces mesures. Et qu’une partie (%) de ces
revenus soit rétrocédée au système de santé pour appuyer les
structures chargées de la prévention et de la lutte contre les
MNT provoquées par le tabagisme.

En invitant les pays à augmenter les prix des produits,


l’OMS veut inviter les gouvernements à porter les taxes à des niveaux
qui réduisent l’accessibilité économique au tabac et delà, sa
consommation. Tel est l’objet de la JMST 2014. Augmenter les taxes,
d’accord. Est-ce prévu dans une loi ou autre disposition
réglementaire?

II.1.15. Ressources humaines

Le PNLCT utilise les catégories professionnelles suivantes :

1. Professionnels de santé

- Pharmaciens 2
- Biologiste 1

2. Personnels Techniques

- Chimistes 2
- Sociologues 2
- Juristes 1

3. Personnels Administratifs

- Administratifs 6

Total : 14
43

CHAPITRE III- RESULTATS EMPIRIQUES

Ce chapitre qui valide notre hypothèse de recherche est


subdivisé en trois sections. La première section porte sur le protocole
méthodologique. La deuxième section consiste en la présentation des
résultats de notre investigation. La troisième section interprète ces
résultats.

Section I : Protocole méthodologique

Notre étude porte sur la lutte contre le tabagisme chez les


jeunes. Approche de la communication publique du Programme
National de lutte contre la toxicomanie (PNLCT).

Pour mener cette étude nous avons posé notre question


spécifique de recherche de la manière suivante : quelle
communication que le PNLCT utilise pour sensibiliser les jeunes de 13
à 23 ans contre la toxicomanie ? A cette question nous avons répondu
à titre d’hypothèse que la sensibilisation du public dans un contexte
de la santé pour lutter contre la consommation du tabac devrait
reposer sur des stratégies et actions de communication publique dans
le but du changement de comportement.

Pour vérifier notre hypothèse, nous avons opté pour


l’entretien comme technique d’investigation, précisément l’entretien
semi-directif.

Selon Guibert et Jumel,60 l’entretien semi-directif est une


méthode qui consiste à faciliter l’expression de l’interviewé en
orientant vers des thèmes jugés prioritaires pour l’étude tout en lui
laissant une certaine autonomie.

Pour ces deux auteurs, « l’entretien semi-directif introduit


un niveau intermédiaire entre l’attitude non directive qui donne
priorité à la liberté, l’autonomie, l’expression de l’interlocuteur et

60
GUIBERT,J., et JUMEL,G., Méthodologie des pratiques de terrain en science humaines et sociales, Paris,
Armand Colin, 1997, p 103.
44

l’attitude directive qui vise à obtenir des réponses à une série des
questions dont l’ordre et la formulation sont conçus par
anticipation ».61
L’entretien semi-directif suppose la préparation d’une grille
de thèmes, d’un cadre de référence qu’on désigne le plus souvent par
guide d’entretien et qui facilitera en particulier l’expression de
l’interviewé.

A ce sujet, nous avons élaboré un guide d’entretien


contenant les thèmes suivants :
1. La mise en place (démarche) de la communication publique de
PNLCT
2. Les objectifs de la communication publique,
3. Les types de campagnes menées,
4. Les cibles de la communication publique,
5. Les moyens et les techniques de communication publique,
6. Le(s) message(s) destiné(s) aux différentes cibles,
7. Les sources de financement de la communication publique,
8. L’évaluation des actions de communication publique.

Section II Présentation des résultats

Traditionnellement, la présentation des données


qualitatives prend la forme d’un texte narratif, comme un compte
rendu d’étude de cas ou recherche ethnographique. Le chercheur
peut, par exemple, décider d’organiser son compte rendu
chronologiquement (retraçant ainsi le cours des événements étudiés),
ou autour de thèmes qu’il développera pour construire un
argumentaire.62

Dans cette partie nous reprenons les données fournies par


Patrice Milambo Kapia, chef de division chargé d’études et
planification au sein de PNLCT.

61
GUIBERT,J., et JUMEL,G., Op. Cit., p.104.
62
BONNEVILLE,L, GROSJEAN,S, et LAGACE,M, op.cit. p.201.
45

II.1. La mise en place (démarche) de la communication publique

La communication émise par le PNLCT contribue à


l’amélioration de la santé de la population par la réduction de la
morbidité et de la mortalité liées au tabagisme et à l’exposition à la
fumée du tabac.

Bref, lutter contre l’usage du tabac et ses conséquences en


République Démocratique du Congo.
Le PNLCT organise des réunions pour préciser les axes
prioritaires du programme et les différentes interventions.

Dans le but de faciliter :

- Protection des populations contre la fumée du tabac


- Interdiction de la publicité en faveur du tabac, de la promotion
et du parrainage
- Augmentation des taxes sur les produits de tabac et élimination
du commerce illicite
- Mises en garde sanitaires contre les dangers du tabagisme
- Aide à ceux qui veulent arrêter le tabac,
- Enquêtes, études et recherches sur le tabac
- Renforcement de la coordination de lutte antitabac.

Les démarches :

a. Faire les plaidoiries pour l’adoption et la proposition de loi


antitabac,
b. Plaidoiries pour faciliter la promulgation de la loi antitabac
c. Elaboration d’une réglementation de produits de tabac
d. Faciliter l’application de la loi antitabac
e. Faciliter l’application formelle des mesures d’interdiction de la
vente aux mineurs des produits du tabac
f. Promotion counselling;
g. Eduquer les personnes qui fument ;
h. Réduire la demande des produits de tabac.
46

II.2. Les objectifs de la communication publique

Les objectifs de la communication publique de PNLCT sont


les suivants et vise :

- Protection des politiques de santé publique en matière de lutte


antitabac face aux intérêts commerciaux et autres de l’industrie
du tabac d’ici 2020,
- Application efficace de mesures de taxation, notamment une
réforme des structures fiscales, le cas échéant, et augmentation
régulière des taxes, afin d’engendrer une hausse ?
- Réglementation de la composition des produits de tabac et
fixation de la liste des composants à analyser,
- Emballage et étiquetage précis et visibles des produits du tabac
comprenant des mises en gardes sanitaires d’ici 2018.

Il est à noter que la communication de PNLCT contribue à


l’amélioration de la santé de la population par la réduction de la
morbidité chez les jeunes à cause du tabac.

Ces informations permettent au public de comprendre le


plan stratégique antitabac et propose les messages sur la vision de la
RDC sur ce fléau. Et organise par exemple, de colloque, comme celui
lié sur la proposition sur l’augmentation des taxes sur les produits de
tabac et élimination du commerce illicite. Un document est rendu
possible, par exemple le document intitulé : « Plan stratégique
national de lutte antitabac en RDC (PSN 2016-2020).
Dans ce document il y a les stratégies nationales sur la lutte
contre le tabagisme. Proposition des stratégies de lutte.

L’objectif de la communication publique est de protéger les


populations contre au développement des communautés.

Cette communication publique contribue à cet effet :

- A protéger les populations contre la fumée ;


- Offrir une aide à ceux qui veulent arrêter le tabac ;
- Mettre en garde contre les dangers du tabagisme ;
47

- Faire respecter l’interdiction de la publicité en faveur du tabac,


de la promotion et du parrainage ;
- Augmenter les taxes sur les produits du tabac ;
- Et surveiller la consommation du tabac.

De ce fait, nous avons relevé quelques besoins :

- La RDC n’a pas de loi de lutte antitabac mais une proposition de


loi soumise au parlement non encore adoptée ;
- La RDC ne dispose pas d’un mécanisme multisectoriel élargi de
coordination nationale de lutte antitabac.
- Une loi interdisant la publicité sur le tabagisme.

Le PNLCT Lance et mène des campagnes efficaces de


sensibilisation du public en vue de :

 favoriser la majoration des taux de taxation à intervalles


réguliers de façon à tenir compte à la fois de
l’augmentation des prix à la consommation et de hausse
des revenus des ménages;
 Renforcer l’application de la mesure et de restreindre
davantage la vente aux voyageurs internationaux, et/ou
l’importation par eux, de produits du tabac en franchise de
droits de taxes,
 Appliquer une interdiction totale au pays de l’exposition à
la fumée du tabac dans tous les lieux publics
 Faciliter l’interdiction de vente des cigarettes chez les
jeunes qui ont moins de 18 ;
 Offrir des services de diagnostiques et de traitement de la
dépendance à l’égard du tabac ;
 Ratifier au plus vite le Protocole éliminé le commerce
illicite des produits de tabac et contribuer à son entrée en
vigueur,
 Veiller à ce que le Ministère de la Santé Publique, en
étroite collaboration avec le Ministère de l’Intérieur et
d’autres organismes interdisant les distributeurs
automatiques de produits du tabac dans le pas.
48

 Promouvoir une perception positive des personnes


handicapées et une conscience sociale plus poussée à leur
égard;
 Promouvoir la reconnaissance des compétences, mérites
et aptitudes des personnes handicapées et de leurs
contributions dans leur milieu de travail et sur le marché
du travail :

- Encourager à tous les niveaux du système éducatif, notamment


chez tous les enfants dès leur plus jeune âge, une attitude contre
le tabagisme, d’où l’apport des écoles et des parents pour la
sensibilisation
- Encourager les médias à n’est pas diffuser la publicité sur le
tabac
- Utiliser du temps d’antenne gratuit à la radio et à la télévision
nationale pour des messages visant à vulgariser la loi antitabac,
des messages de prévention du tabagisme.

Pour accomplir cette mission, le gouvernement devrait


s’impliquer pour la concrétisation de ce programme.

II.3. Les type de communication publique menés

Le PNLCT organise plusieurs campagnes

- campagnes de masse ;
- campagnes qui se font dans les médias ;
- campagnes qui se font dans les écoles ;
- campagnes qui se font dans les églises ;
- campagnes qui se font dans les entreprises.

Ces types des campagnes visent :

- la sensibilisation des communautés sur la lutte contre le


tabagisme chez les jeunes,
- Interdire les activités de responsabilité sociale des entreprises
et la publicité aux points de vente, y compris la présentation
des produits du tabac,
49

- Faciliter la réglementation de produits de tabac ;


- Appliquer formellement des mesures d’interdiction de la vente
aux mineurs et par les mineurs des produits du tabac.
- De mener des plaidoyers et lobbying,
- Faire respecter la loi antitabac.

II.4. Les cibles de la communication publique

La cible de la communication publique du PNLCT, est la


population congolaise en générale, les jeunes dont l’âge varie entre
18 à 25 ans, et plus, les familles, les communautés publiques et
religieuses, bref ; toute la population congolaise. Donc, les jeunes, les
adultes et les vieux. Mais la cible privilégié est les jeunes et
adolescents.

II.5. Les moyens et les techniques de communication publiques

Pour mieux organiser ses campagnes de communication


publiques, le PNLCT utilise la communication médias et hors médias
ainsi que la communication interpersonnelle à travers les agents
chargés de la sensibilisation lors des entretiens directs avec les cibles.

Pour les moyens hors médias par exemple ; après chaque


réunion ou une activité ; des rapports, des mémorandums sont
rédigés pour faciliter la vulgarisation de l’information.

Il y a eu par exemple, l’élaboration du plan stratégique


national de lutte antitabac en République Démocratique du Congo.
Dans ce document, nous retrouvons les problèmes réels et difficultés
qu’éprouvent le programme dans ces différentes stratégies, des
solutions à apporter aux problèmes de santé, les attentes de PNLCT.

Après entretien avec ces cibles, le PNLCT informe par le


canal des Médias (la radio, la télévision, les journaux, l’Internet) pour
véhiculer le message de sensibilisation.

Les techniques de communication publique de la PNLCT :


50

- La mobilisation sociale,
- le plaidoyer,
- C.C.C. (communication pour le changement de comportement)

II.6. Les messages destinés aux différentes cibles

Sur la lutte contre le tabagisme chez les jeunes et souvent


organisés lors des journées internationales de la lutte contre le
tabagisme.
Les messages souvent sont utilisés :

- « le tabac, une menace pour le développement »,


- « conditionnement du produit du tabac »,
- « méfaits du tabagisme chez les jeunes »,
- « Les méfaits de la toxicomanie »,

II.7. Les sources de financement de la communication

Les sources de financement de la communication publique


est le gouvernement proviennent de ses partenaires suivants :
- PNUD ;
- OMS

II.8. la planification (calendrier) de la communication

La planification de la communication publique du PNLCT se


résume en ceci : PAO = plan d’action opérationnelle ce dernier
s’élabore au début de chaque année.

Pendant toute cette période, le PNLCT vise :

a) Renforcement des activités de prévention orientée spécifiquement


en direction de groupes à risque (les jeunes, les adolescents, les
prisonniers, les toxicomanes,…)
b) Promotion de l’approche syndromique dans la prise en charge des
personnes toxicomanes,
c) Appliquer formellement des mesures d’interdiction de la vente aux
mineurs et par les mineurs des produits du tabac,
51

d) Financer le programme national pour la sensibilisation, la


prévention sur la toxicomanie chez les jeunes,

II.9. L’évaluation des actions de communication publique

Le PNLCT fait l’évaluation des activités de communication


publique après trois mois (trimestrielle).

Section III. Interprétation des résultats

Les résultats de notre entretien avec le chef de Division et


chargé d’études et planification nous amène aux considérations
suivantes :

- Les démarches de la communication publique se résument à la


promotion counselling
- L’objectif primordial de la communication publique est de
contribuer au développement de public, et à la protection des
individus.
- Les types de campagne organisée par le PNLCT visent à rendre
disponible l’information sur la lutte contre le tabagisme. Elles
visent à cet effet ; la sensibilisation, le counselling,
conscientisation facilités à l’accès traitements.
- La cible de la communication publique de PNLCT est composée
des familles, les communautés publiques et religieuses, bref ;
toute la population congolaise.
- le PNLCT informe utilise pour ses campagnes, les médias (la
radio, la télévision, les journaux, l’Internet et la presse écrite)
pour véhiculer le message de sensibilisation. S’agissant des
techniques de communication publique de PNLCT elles se
résument à la mobilisation sociale, au plaidoyer et la
communication pour le changement de comportement.
- Les messages destinés sont résumés en ce terme, à la
sensibilisation du public et du gouvernement pour limiter le
nombre des consommateurs de tabac..
52

Les messages ce résume en ceci : sensibiliser, protéger


et vulgariser.

- Pour les sources de financement de la communication publique


du PNLCT, nous avons relevé qu’elles proviennent des ses
partenaires dont l’OMS, PNUD et gouvernement.
- Pour la planification de la communication publique celle-ci se
résume en PAO qui est le plan d’action opérationnelle, qui
s’élabore au début de chaque année.
- Concernant l’évaluation des activités de communication sociale
du PNLS ceux-ci se font après trois mois (trimestriels).
53

CONCLUSION GENERALE

Notre étude a porté sur la lutte contre le tabagisme chez les


jeunes. Approche de la communication publique du Programme
National de lutte contre la toxicomanie (PNLCT).
Pour mener cette étude nous avons posé notre question
spécifique de recherche de la manière suivante : quelle
communication le PNLCT utilise pour sensibiliser les jeunes de 13 à
23 ans contre la toxicomanie ? A cette question nous avons répondu
à titre d’hypothèse que la sensibilisation du public dans un contexte
de la santé pour lutter contre la consommation du tabac devrait
reposer sur des stratégies et actions de communication publique dans
le but du changement de comportement.

Pour vérifier notre hypothèse, nous avons opté pour


l’entretien comme technique d’investigation, précisément l’entretien
semi-directif.
Nous avons divisé notre travail en trois chapitres. Le
premier chapitre a porté sur le cadre conceptuel et théorique. Le
deuxième chapitre a contextualisé notre travail.

Notre investigation a démontré que le PNLCT utilise


diverses stratégies de communication publique notamment ; les
techniques de communication publique de PNLCT, qui se résument à
la mobilisation sociale, au plaidoyer et la communication pour le
changement de comportement. Les résultats nous ont permis de
valider notre hypothèse.
54

BIBLIOGRAPHIE

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Elevage, 2010.
57

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ................................................................................. i
REMERCIEMENTS ...................................................................... ii
INTRODUCTION GENERALE ........................................................ 1
2. Hypothèse.......................................................................... 4
3. Méthode et techniques ......................................................... 5
4. Choix et intérêt du sujet ...................................................... 5
5. Délimitation du travail ......................................................... 6
6. Division du travail ............................................................... 6

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE ....................... 7


Section I Cadre conceptuel ...................................................... 7
I.1. Stratégie ....................................................................... 7
I.2. Communication publique.................................................... 9
I.2.1. Communication ........................................................... 9
1. Forme ........................................................................... 11
2. Les différents types de communication .............................. 12
4. Moyens de communication ............................................... 13
I.2.2. Communication publique ............................................ 14
1. Nature de la communication publique ................................ 14
2. Définitions ..................................................................... 16
I.3. Sensibilisation .............................................................. 19
I.3.1. Définition .................................................................. 19
I.4. Consommation ............................................................... 19
I.5. Jeune ............................................................................ 20
I.5.1. Définition .................................................................. 20
I.2. Cadre théorique .............................................................. 21
I.2.1. Communication persuasive ......................................... 21
I.21.1. Caractéristiques ....................................................... 22
58

II.2. Processus de persuasion .............................................. 22


II.2. Communication pour le changement de comportement (ccc)
........................................................................................ 26
2. Principes de base de la CCC ............................................. 29
3. Rôles de la CCC .............................................................. 29
4. Techniques de CCC ......................................................... 30
5. Démarche d’élaboration d’un plan d’action de CCC .............. 33

CHAPITRE II : PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA


TOXICOMANIE EN RDC ............................................................ 35
II.1. LE PNLCT ...................................................................... 35
II.1.1. Mandat.................................................................... 35
II.1.2. Mission .................................................................... 35
II.1.3. Des attributions........................................................ 36
II.1.4. Objectifs .................................................................. 36
Objectif général : ............................................................... 36
Objectifs spécifiques ........................................................... 37
II.1.5. Méthodes et résultats attendus .................................. 37
II.1.6. Domaines d’activités ................................................. 37
II.1.7. Stratégies ................................................................ 38
II.1.8. De l’organisation ...................................................... 38
II.1.9. Activités réalisées de mai 2013 à mai 2014 ................. 39
II.1.10. Activités réalisées de mai 2013 à mai 2014 ................ 39
II.1.11. Autres informations spécifiques au programme ........... 40
II.1.12. Problèmes rencontrés .............................................. 40
II.1.13. Priorités pour 2014-2016 ......................................... 41
II.1.14. Recommandations pour l’exercice 2014 ..................... 41
II.1.15. Ressources humaines .............................................. 42
CHAPITRE III- RESULTATS EMPIRIQUES .................................... 43
Section I : Protocole méthodologique ...................................... 43
59

Section II Présentation des résultats ....................................... 44


II.1. La mise en place (démarche) de la communication publique
........................................................................................ 45
II.2. Les objectifs de la communication publique .................... 46
II.3. Les type de communication publique menés ................... 48
II.4. Les cibles de la communication publique ........................ 49
II.5. Les moyens et les techniques de communication sociale .. 49
II.6. Les messages destinés aux différentes cibles .................. 50
II.7. Les sources de financement de la communication ............ 50
II.8. la planification (calendrier) de la communication ............. 50
II.9. L’évaluation des actions de communication publique ........ 51
Section III. Interprétation des résultats ................................... 51
CONCLUSION GENERALE ......................................................... 53
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................... 54

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