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Université Moulay Ismaı̈l

Département de Mathématiques - FST Errachidia


Filière : Tronc commun MIP

I
Polycopié de TD avec corrections

H
AL Module : M112
Algèbre 1 : Polynômes et espaces vectoriels

S -E
.
J S T Jawad SALHI

F
Année Universitaire : 2022-2023
Table des matières

H I
1

AL
INTRODUCTION

Rudiments de logique-Ensembles-Applications
3

S E
2 Polynômes et fractions rationnelles 15

-
3 Espaces vectoriels et applications linéaires 30

.
4 Matrices et systèmes linéaires 49

J S
5

6
T
Complément de cours : Structures algébriques

Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :


A.U. 2020/2021
60

67

F
7 Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2020/2021 (Session de rattrapage) 70

8 Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :


A.U. 2021/2022 73

9 Examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2021/2022 (Session de rattrapage) 76

2
Introduction

H I
AL
Ce recueil rassemble tous les exercices proposés dans le cours de première
année d’algèbre 1 pour la filière MIP.
Deux écueils sont à éviter. D’une part, il n’est pas nécessairement souhaitable
de faire énormément d’exercices au détriment de l’étude approfondie du cours.

E
Souvenez-vous que le cours n’est pas un prétexte pour faire des exercices et

S
passer des examens : au contraire, ce sont les exercices qui sont faits pour tester

-
et améliorer votre compréhension du cours. D’autre part, il est probablement
nuisible de se contenter de lire les corrections d’exercices que l’on n’a pas cherché

.
soi-même : l’impression, en lisant et en comprenant le corrigé, qu’on (( aurait su

T
faire l’exercice )) est en général mauvaise conseillère.

J S
Malgré la vigilance de l’auteur, ce manuscrit comporte sans aucun doute (en-
core) de multiples erreurs de tout ordre. De nombreux exercices mériteraient un
traitement plus élégant autant d’un point de vue mathématique que stylistique.
J’invite d’ailleurs tout lecteur à participer à son amélioration. Vous pouvez me
signaler toute erreur en envoyant un mail à l’adresse : [email protected]

F
Je serais également heureux de recevoir de nouvelles solutions aux exercices
proposés ou toutes autres suggestions. Bon courage !

3
CHAPITRE 1

H I Rudiments de logique-Ensembles-Applications

AL
Exercice 1 (Raisonnement par contraposée)

S E
1. Soit a ∈ R. Montrer que :

-

∀ε > 0, |a| ≤ ε ⇒ a = 0.

.
2. Soit a, b ∈ R. Montrer que :

T
 
∀ε > 0, a<b+ε ⇒ a≤b .

J S
3. Soit n ∈ N∗ . Montrer que
n2 − 1 n’est pas divisible par 8 ⇒ n est pair).


F
Solution :

1. Raisonnons par contraposée et montrons que :



a 6= 0 ⇒ ∃ε > 0, |a| > ε .
|a|
Supposons que a 6= 0. Posons ε = . Alors ε > 0 et on a bien |a| > ε.
2
2. Raisonnons par contraposition. Supposons a > b et montrons qu’il existe
ε > 0 vérifiant a ≥ b + ε. Ce que nous devons montrer maintenant, c’est
a−b
qu’il existe un ε > 0 vérifiant ε ≤ a − b. Choisissons ε = . On a alors
2
2b + a − b a+b a+b
b+ε = = , et comme a > b, on a bien a ≥ . Avec
2 2 2
ce choix de ε, on a donc bien a ≥ b + ε.
3. Raisonnons par contraposition. Supposons n est impair. Alors, ∃k ∈ N :
n = 2k + 1. Donc, n2 − 1 = 4k(k + 1). Or k(k + 1) est pair et donc ∃k 0 ∈ N
tel que k(k + 1) = 2k 0 . Ainsi : n2 − 1 = 8kk 0 et donc 8 divise n2 − 1. D’où
le résultat.

4
Chapitre 1 : Rudiments de logique-Ensembles-Applications

Exercice 2 (Raisonnement par l’absurde)


Soit n ∈ N∗ . On se donne n + 1 réels x0 , x1 , · · · , xn de [0, 1] vérifiant :

0 ≤ x0 ≤ x1 ≤ · · · ≤ xn ≤ 1.

Montrer que :
1
∃k ∈ J1, nK, xk − xk−1 ≤ .
n
Solution :

I
Raisonnons par l’absurde et supposons que :
1
∀k ∈ J1, nK, xk − xk−1 > .
n

L H
On écrit :

xn − x0 = (xn − xn−1 ) + (xn−1 − xn−2 ) + · · · + (x2 − x1 ) + (x1 − x0 )

=
Xn
(xk − xk−1 ).

A
k=1

Ainsi :

E
n
1 1

S
X
xn − x0 > = n × = 1.

-
n n
k=1

Contradiction !

.
J S T
Exercice 3 (Raisonnement par l’absurde)

1. Soit n ∈ N∗ et soient p1 , · · · , pn des nombres premiers. Soit N = 1 + p1 ·


p2 · · · pn . Montrer que, pour tout k ∈ J1, nK, pk ne divise pas N .
2. Montrer que l’ensemble des nombres premiers est infini.

F
Solution :

1. Raisonnons par l’absurde et supposons qu’il existe k ∈ J1, nK tel que pk


divise N . Alors, on aurait :
— pk divise p1 · p2 · · · pn .
— pk divise 1 + p1 · p2 · · · pn .
Ainsi pk divise 1 + p1 · p2 · · · pn − p1 · p2 · · · pn = 1 (On a utilisé le fait que
si d | a et d | b alors d | (a − b)). Donc pk = 1 ou − 1. Absurde car on
avait supposé pk premier (donc supérieure ou égale à 2). On cnclut que :
∀k ∈ J1, nK, pk ne divise pas N .
2. On raisonne une autre fois par l’absurde. Supposons que l’ensemble des
nombres premiers soit fini. On pourrait alors tous les énumérer : p1 , p2 , · · · , pn .
Considérons N = 1 + p1 · p2 · · · pn . Comme N ≥ 2, on sait que N pos-
sède un diviseur premier p qui ne peut être l’un des pk . L’hypothèse que
l’ensemble des nombres premiers soit fini est donc contradictoire, ce qui
prouve que cet ensemble est infini.

J. SALHI page 5 FST Errachidia


Chapitre 1 : Rudiments de logique-Ensembles-Applications

Exercice 4 (Raisonnement par analyse-synthèse)


Soit f une application de R dans R. Montrer qu’il existe un unique couple (f1 , f2 )
tel que l’on ait f = f1 + f2 avec f1 (resp. f2 ) fonction impaire (resp. paire) de
R dans R.
Solution :
Soit f une application de R dans R.
— Analyse : Supposons qu’il existe f1 : R −→ R, impaire, et f2 : R −→ R,
paire, telles que f = f1 + f2 c’est-à-dire

I
∀x ∈ R, f (x) = f1 (x) + f2 (x).

On en déduit immédiatement :

H
∀x ∈ R, f (−x) = −f1 (x) + f2 (x),

ce qui donne :

AL ∀x ∈ R, f1 (x) =
f (x) − f (−x)
2
et f1 (x) =
f (x) + f (−x)

Par suite il existe au plus un couple (f1 , f2 ) répondant au problème.


— Synthèse : Pour tout x ∈ R, posons :
2
.

S -E f1 (x) =
f (x) − f (−x)
2
et f1 (x) =
f (x) + f (−x)
2
.

.
Il est alors immédiat de vérifier que, pour tout x ∈ R :

T
f (x) = f1 (x) + f2 (x), f1 (−x) = −f1 (x) et f2 (−x) = f2 (x),

J S ce qui prouve que le couple (f1 , f2 ) répond au problème.

Exercice 5 (Raisonnement par analyse-synthèse)

F
Déterminer toutes les fonctions f : R → R dérivables et telles que, pour tout
(x, y) ∈ R2 ,
f (x + y) = f (x) + f (y).

Solution :

— Analyse : Soit f une telle fonction. Alors, en prenant x = y = 0, on trouve


f (0) = 0. Ensuite, en dérivant la relation par rapport à x, on obtient :

f 0 (x + y) = f 0 (x), ∀x, y ∈ R.

En pranant x = 0, on trouve

f 0 (y) = f 0 (0), ∀y ∈ R.

Comme f 0 est constante, on en déduit alors qu’il existe a, b ∈ R tel que

∀x ∈ R, f (x) = ax + b.

Or f (0) = 0 et donc f est linéaire de la forme x 7→ ax où a ∈ R.

J. SALHI page 6 FST Errachidia


Chapitre 1 : Rudiments de logique-Ensembles-Applications

— Synthèse : Pour tout x ∈ R, posons : f (x) = ax, où a ∈ R. Alors, il est


alors immédiat de vérifier que f est dérivable et, pour tout x, y ∈ R :

f (x + y) = a(x + y) = ax + ay = f (x) + f (y),

ce qui prouve que f vérifie bien l’équation fonctionnelle.


— Conclusion : On en déduit que l’ensemble des fonctions solution de l’équa-
tion est constitué par les fonctions linéaires.

Exercice 6 (Raisonnement par analyse-synthèse)

I
Soit E un ensemble et soit A, B ∈ P(E). Résoudre les équations
1. A ∩ X = B.
2. A ∪ X = B.

L H
Solution :
1. Si B * A, l’équation n’a pas de solution. En effet, l’existence de X ∈ P(A)
tel que A ∩ X = B implique que B ⊂ A.
Supposons B ⊂ A et raisonnons par Analyse-Synthèse.
— Analyse : Soit X une solution de l’équation. On peut écrire

A
X = (A ∩ X) ∪ (Ā ∩ X) = B ∪ C avec C = Ā ∩ X ⊂ Ā.

S E
— Synthèse : Soit X = B ∪ C avec C ⊂ Ā alors :

-
A ∩ X = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) = B.

.
— Conclusion :

T
S = {X = B ∪ C | C ⊂ Ā} = {X ∈ P(E) | B ⊂ X ⊂ B ∪ Ā}.

J S
2. Laissé au lecteur.

Exercice 7 (Raisonnement par analyse-synthèse)


Trouver toutes les fonctions f : R → R telles que :

F
1. ∀x, y ∈ R, |f (x) − f (y)| = |x − y|.
2. ∀x, y ∈ R, |f (x) + f (y)| = |x + y|.

Exercice 8 (Raisonnement par récurrence)


Soit θ ∈ R. Établir que :

∀n ∈ N, | sin(nθ)| ≤ n| sin(θ)|.

Solution :
On sait la formule

sin(a + b) = sin(a) cos(b) + sin(b) cos(a).

On en déduit

| sin(a + b)| ≤ | sin(a)| | cos(b)| +| sin(b)| | cos(a)| ≤ | sin(a)| + | sin(b)|.


| {z } | {z }
≤1 ≤1

On montre alors l’inégalité en raisonnant par récurrence sur n ∈ N.

J. SALHI page 7 FST Errachidia


Chapitre 1 : Rudiments de logique-Ensembles-Applications

— Initialisation : Pour n = 0, la propriété est immédiate car sin(0 · θ) = 0.


— Hérédité : Soit n ∈ N. Supposons la propriété vraie au rang n. Au rang
suivant, on a :
sin((n + 1)θ) = sin(nθ + θ)
donc

| sin((n+1)θ)| ≤ | sin(nθ)|+| sin(θ)| ≤ n| sin(θ)|+| sin(θ)| = (n+1)| sin(θ)|

La récurrence est établie.

H I
Exercice 9 (Raisonnement par récurrence)
Démontrer, en utilisant un raisonnement par récurrence sur n ∈ N, que tout
ensemble fini à n éléments vérifie card P(E) = 2n .
Solution :
Raisonnons par récurrence sur n = card E.

L
— Initialisation : Pour n = 0, E = ∅ et P(E) = {∅}. Donc card P(E) = 1 =
20 .
— Hérédité : Soit n ∈ N. Supposons le résultat acquis pour n et considérons

A
un ensemble E de cardinal n + 1. Soit x ∈ E fixé. On peut distinguer
deux catégories de parties de E :

E
— celles qui contiennent x : Cx = {A ⊂ E; x ∈ A}.

S
— celles qui ne contiennent pas x : P(E) \ Cx = P(E \ {x}).

-
Comme card E \ {x} = n, alors d’après l’hypothèse de récurrence :
card P(E \ {x}) = 2n . Par ailleurs, l’application

.
J S Test bijective de réciproque
α : Cx −→
A 7−→

β : P(E \ {x}) −→
P(E \ {x})
A \ {x}.

Cx

F
B 7−→ B ∪ {x}.

(On vérifie facilement que β ◦ α = IdCx et α ◦ β = IdP(E\{x}) ).


D’où card Cx = 2n . Finalement, comme

P(E) = Cx t P(E \ {x}) (réunion disjointe)

alors :

card P(E) = card Cx + card P(E \ {x})


= 2n + 2n = 2n+1 .

Exercice 10 (Raisonnement par récurrence)


Soit x, y ∈ R. Montrer que :
n
X  
∀n ∈ N, (x + y)n = Cnk xk y n−k Formule du binôme de Newton .
k=0

J. SALHI page 8 FST Errachidia


Chapitre 1 : Rudiments de logique-Ensembles-Applications

Exercice 11 (Raisonnement par récurrence forte)


Montrer par récurrence que, pour tout entier n ≥ 2 est divisible par au moins
un nombre premier.
Solution :
Montrons par récurrence que : ∀n ≥ 2, n est divisible par au moins un nombre
premier.
— Initialisation : 2 est divisible par 2 qui est un nombre premier. La pro-
priété à démontrer est donc vraie quand n = 2.
— Hérédité : Soit n ∈ N, n ≥ 2 et supposons que pour tout k ∈ J2, nK, il

I
existe au moins un nombre premier qui divise k. Montrons que le nombre
n + 1 admet au moins un diviseur premier. Il y a deux cas possibles :
1. Soit n + 1 est premier et donc (n + 1) | (n + 1) et n + 1 possède un

H
diviseur premier.
2. Soit n + 1 n’est pas premier. Dans ce cas, il existe un diviseur d de
n + 1, 1 < d < n + 1. Ainsi d ∈ J2, nK. Par hypothèse de récurrence,

L
il existe au moins un nombre premier p qui divise d. On a donc p | d
et d | (n + 1). Par la propriété de transitivité de la divisibilité, on en
déduit que p | (n + 1) et n + 1 possède un diviseur premier.

A
— Conclusion : Grâce au principe de récurrence forte, on peut conclure que
la propriété est vraie pour tout n ≥ 2.

S -E
Exercice 12 (Injectivité, surjectivité)
Soient E, F et G trois ensembles et soient f : E → F et g : F → G deux
applications.

.
1. Montrer que si g ◦ f est injective alors f est injective.

T
2. Montrer que si g ◦ f est surjective alors g est surjective.

J S
3. Montrer que si g ◦ f est injective et si f est surjective, alors g est injective.
4. Montrer que si g ◦f est surjective et si g est injective, alors f est surjective.

Solution :

F
1. Soient x, x0 dans E tels que f (x) = f (x0 ). Alors, en composant avec la
fonction g, on obtient : g ◦ f (x) = g ◦ f (x0 ). Or g ◦ f est injective et donc
x = x0 . D’où f est injective.
2. Soit z ∈ G. Il s’agit de montrer qu’il existe y ∈ F tel que z = g(y). Comme
z ∈ G et g ◦ f est surjective, alors il existe x ∈ E tel que z = g ◦ f (x) =
g(f (x)). Ainsi, en posant y = f (x) ∈ F , on a bien z = g(y). D’où g est
surjective.
3. Soient y, y 0 dans F tels que g(y) = g (y 0 ). Comme f est surjective, il existe
x, x0 dans E tels que y = f (x) et y 0 = f (x0 ), ce qui donne g ◦ f (x) =
g ◦ f (x0 ) et x = x0 puisque g ◦ f est injective, donc y = y 0 .
4. Soit y ∈ F . Comme g ◦ f est surjective, il existe x ∈ E tel que g(y) = (g ◦
f )(x) = g(f (x)). Comme g est injective alors : y = f (x). En conséquence,
f est surjective.

Exercice 13 (Image directe, image réciproque d’une partie)


Soit f une application d’un ensemble E dans un ensemble F . Pour A, B ⊂ E et
C, D ⊂ F , montrer que :

J. SALHI page 9 FST Errachidia


Chapitre 1 : Rudiments de logique-Ensembles-Applications

1. Si A ⊂ B alors f (A) ⊂ f (B). En déduire que f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B),


puis trouver un contre-exemple à l’inclusion : f (A) ∩ f (B) ⊂ f (A ∩ B).
2. f est injective si et seulement si pour toutes parties A, B de E : f (A∩B) =
f (A) ∩ f (B).
3. f (A ∪ B) = f (A) ∪ f (B).
4. f −1 (C ∪ D) = f −1 (C) ∪ f −1 (D) et f −1 (C ∩ D) = f −1 (C) ∩ f −1 (D).
5. A ⊂ f −1 (f (A)) avec égalité quand f est injective.
6. f (f −1 (C)) ⊂ C avec égalité quand f est surjective.

H I
Exercice 14 (Injectivité, surjectivité)
Soient E un ensemble et f : E −→ E une application. On suppose que f ◦f ◦f =
f . Montrer que f est injective si et seulement si elle est surjective.
Solution :

L
— Supposons f est injective. Soit y ∈ E. Posons w = f (y) et z = f ◦ f (y).
On a : f (z) = f ◦ f ◦ f (y) = f (y). Or f est injective. Donc z = y et donc :
f ◦ f (y) = y. Ainsi : f (w) = y. Donc f est surjective.

A
— Supposons f est surjective. Soit x, y ∈ E tel que f (x) = f (y). Puisque f
est surjective, il existe x0 , y 0 ∈ E tel que x = f (x0 ) et y = f (y 0 ). On a :

S E
f ◦ f (x) = f ◦ f ◦ f (x0 ) = f (x0 ) = x et f ◦ f (y) = f ◦ f ◦ f (y 0 ) = f (y 0 ) = y.

-
Or puisque f (x) = f (y) alors f ◦ f (x) = f ◦ f (y) et donc x = y. D’où f
est injective.

.
Exercice 15 (Injectivité, surjectivité)

T
Soit E un ensemble, et p : E −→ E telle que p ◦ p = p. Montrer que si p est

J S
surjective ou injective, alors p = IdE .
Solution :

— Supposons p injective. Soit x ∈ E. Par hypothèse, on a p(p(x)) = p(x).

F
Puisque p est injective, on en déduit que p(x) = x. Ainsi, pour tout
x ∈ E, p(x) = x et donc p = IdE .
— Supposons p surjective. On se ramène au cas précédent en montrant que
p est injective. Soit x et x0 deux éléments de E tels que p(x) = p(x0 ).
Puisque p est surjective, il existe deux éléments y et y 0 de E tels que
x = p(y) et x0 = p(y 0 ). Ainsi, p ◦ p(y) = p ◦ p(y 0 ) et par définition de p, on
obtient p(y) = p(y 0 ). Par suite x = y et p est injective. Donc : p = IdE .
Exercice 16 (Injectivité, surjectivité, bijectivité)
Soient E un ensemble et A une partie de E.
P(E) −→ P(E)
1. Soit uA |
X 7−→ X ∩ A.
(a) Montrer que si A 6= E, alors l’application uA n’est pas injective.
(b) Montrer que l’application uA est surjective si, et seulement si, A = E.
P(E) −→ P(A) × P(B)
2. On pose B = CE A. Montrer que u | est
X 7−→ (X ∩ A, X ∩ B)
bijective.

J. SALHI page 10 FST Errachidia


Chapitre 1 : Rudiments de logique-Ensembles-Applications

Solution :
1. (a) Supposons A 6= E. Comme uA (A) = A = uA (E), il est clair que uA
n’est pas injective.
(b) — Supposons A = E. Alors uA est l’identité de P(E) ; elle est donc
surjective.
— Supposons A 6= E. Alors, pour tout X ∈ P(E), on a u(X) ⊂ A
et donc u(X) 6= E. Ainsi E n’a pas d’antécédent par uA , et cette
application n’est pas surjective.

I
P(A) × P(B) −→ P(E)
2. Considérons v :
(Y, Z) 7−→ Y ∪ Z.
— Pour tout X ∈ P(E), on a :

H
v(u(X)) = v(X ∩ A, X ∩ B) = (X ∩ A) ∪ (X ∩ B) = X ∩ (A ∪ B) = X.

Comme v ◦ u est une application de P(E) dans lui-même, on a donc

L
v ◦ u = IdP(E) .
— Montrons u ◦ v = IdP(A)×P(B) c’est-à-dire :

A
∀(Y, Z) ∈ P(A) × P(B) u(v(Y, Z)) = (Y, Z).

E
Soit donc (Y, Z) ∈ P(A) × P(B). On a alors :

S -
v(Y, Z) ∩ A = (Y ∪ Z) ∩ A = (Y ∩ A) ∪ (Z ∩ A).

? Comme Z ⊂ B, on a Z ∩ A ⊂ (B ∩ A) = ∅.

.
J S T
? Comme Y ⊂ A, on a Y ∩ A = Y .
Ainsi v(Y, Z)∩A = Y . On prouve de même v(Y, Z)∩B = Z, ce qui donne :

u(v(Y, Z)) = (v(Y, Z) ∩ A, v(Y, Z) ∩ B) = (Y, Z).

Comme u ◦ v est une application de P(A) × P(B) dans lui-même, on en

F
déduit u◦v = IdP(A)×P(B) . Par suite u est bijective, et v est son application
réciproque.

Exercice 17 (Relations d’équivalence)


Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E. Pout tout x ∈ E, notons
cl(x) = {y ∈ E | xRy} la classe d’équivalence de x pour R.
Montrer que Gl’ensemble des classes d’équivalences de E forme une partition de
E (i.e. E = cl(x)).
x∈E
L’ensemble des classes d’équivalences de E pour R est appelé l’ensemble quotient
de E par R et souvent noté E/R.
Solution :
Soit R une relation d’équivalence sur E. Pour tout x ∈ E, notons cl(x) la classe
d’équivalence de x pour R. Pour tout x ∈ E : xRx par réflexivité, donc
x ∈ cl(x), donc cl(x) est non vide. Rappelons à cette occasion que cette condition
différencie les partitions des[
recouvrements disjoints.
— Clairement : E = cl(x) car x ∈ cl(x) pour tout x ∈ E.
x∈E

J. SALHI page 11 FST Errachidia


Chapitre 1 : Rudiments de logique-Ensembles-Applications

— Soient x, y ∈ E. Pour montrer que cl(x) et cl(y) sont égales ou disjointes,


supposons-les NON disjointes et montrons qu’elles sont égales. Par hypo-
thèse, nous pouvons nous donner un élément z commun à cl(x) et cl(y).
Par symétrie des rôles de x et y, il nous suffit de montrer que cl(x) ⊂ cl(y).
Soit t ∈ cl(x).
? D’abord : z ∈ cl(y), donc yRz.
? Ensuite : z ∈ cl(x), donc xRz, puis zRx.
? Enfin : t ∈ cl(x), donc xRt.

I
Conclusion : yRt par transitivité.
Par suite, les classes d’équivalence forment une partition de E.

H
Exercice 18 (Relations d’équivalence)
On définit sur R la relation suivante :
2 2
xRy ⇔ x − y = x − y.

L
1. Montrer que R est une relation d’équivalence.
2. Calculer la classe d’équivalence d’un élément x ∈ R. Combien y-a-t-il

A
d’éléments dans cette classe ?

E
Solution :

. S -
1. Il suffit de remarquer que xRy ⇔ x2 − x = y 2 − y ⇔ f (x) = f (y) avec
f : x 7→ x2 −x. II est alors aisé de vérifier en appliquant la définition que R
est une relation d’équivalence, c’est-à-dire qu’elle est réflexive, symétrique

T
et transitive.

J S
2. Soit x ∈ R. On cherche les éléments y de R tels que yRx. On doit donc
résoudre l’équation (en y) y 2 − x2 = y − x. Elle se factorise en

(y − x)(y + x) − (y − x) = 0 ⇐⇒ (y − x) × (y + x − 1) = 0.

F
Ses solutions sont y = x et y = 1 − x. La classe de x est donc égale à
{x, 1 − x}. Elle est constituée de deux éléments, sauf si x = 1 − x ⇐⇒ x =
1/2. Dans ce cas, elle est égale à {1/2}.

Exercice 19 (Théorème de Cantor)

1. Montrer qu’il existe une injection de E dans P(E).


2. Montrer qu’il n’existe pas de surjection ϕ de E sur P(E).
Indication : Considérer la partie A = {x ∈ E | x ∈
/ ϕ(x)}.

Solution :
1. L’application x 7→ {x} est évidemment injective de E dans P(E).
2. Soit ϕ : E −→ P(E) une application. On pose A = {x ∈ E | x ∈ / ϕ(x)}.
Il s’agit de montrer qu’il n’existe pas d’élément a ∈ E tel que ϕ(a) = A.
Raisonnons par l’absurde et supposons qu’il existe a ∈ E tel que ϕ(a) = A.
Alors on a deux possibilité :
— si a ∈ A : a ∈/ ϕ(a) = A, ce qui est absurde ;

J. SALHI page 12 FST Errachidia


Chapitre 1 : Rudiments de logique-Ensembles-Applications

— si a ∈ / A : a ∈ ϕ(a) = A, ce qui est absurde aussi.


Ainsi, on a montré par l’absurde que : ∀x ∈ E : ϕ(x) 6= A, donc A n’a pas
d’antécédent par ϕ. A fortiori, ϕ n’est pas surjective de E sur P(E).
Exercice 20 (Théorème de Knaster-Tarski)
Soit E un ensemble, P(E) l’ensemble de ses parties et ϕ : P(E) −→ P(E) une
application croissante, c’est-à-dire telle que A ⊂ B ⇒ ϕ(A) ⊂ ϕ(B).
On pose S le sous-ensemble de P(E) défini par :
S = {A ∈ P(E) | ϕ(A) ⊂ A} ,

I
\
et on définit M par : M = A.
A∈S
1. Justifier que S est non vide.

H
2. Montrer que ϕ(M ) ⊂ M .
3. Montrer que ϕ(M ) ∈ S et en déduire que ϕ(M ) = M .

L
Ainsi, toute application ϕ : P(E) −→ P(E) croissante admet un point fixe
M ∈ P(E).
Solution :

A
1. De toute évidence, E ∈ S, donc S =
6 ∅.
2. Par croissance de ϕ, pour tout A de S, M ⊂ A, donc ϕ(M ) ⊂ ϕ(A). Ainsi,

S E
\
ϕ(M ) ⊂ ϕ(A)

-
A∈S

.
Or, pour tout A de S, par définition de S, on a ϕ(A) ⊂ A. Ainsi,

T
\
ϕ(M ) ⊂ A=M

J S
A∈S

3. Puisque ϕ est croissante, on a alors ϕ(ϕ(M )) ⊂ ϕ(M ). Comme par défini-


tion de ϕ, ϕ(M ) ∈ P(E), on en déduit, par définition de S, que ϕ(M ) ∈ S.
Par principe de double inclusion, on a bien ϕ(M ) = M .

F
Exercice 21 (Recollement de bijections)
Soit E et F deux ensembles, et {E1 , E2 } une partition de E et {F1 , F2 } une
partition de F . Ainsi, E = E1 t E2 et F = F1 t F2 . On suppose qu’il existe
deux bijections f1 : E1 −→ F1 et f2 : E2 −→ F2 . À l’aide de f1 et f2 , construire
une bijection f : E −→ F (on ne se contentera pas de décrire la construction,
on s’appliquera également à prouver que la fonction f est bien bijective).
Exercice 22 (Théorème de Cantor-Bernstein)
Le but de cet exercice est de démontrer un célèbre théorème de Cantor et Bern-
stein : ”Si E et F sont des ensembles tel qu’il existe une injection de E dans F
et une injection de F dans E, alors il existe une bijection de E sur F ”. On se
donne donc deux ensembles E et F et deux applications injectives f : E −→ F
et g : F −→ E.
1. On définit ϕ : P(E) −→ P(E) par :
 
ϕ(A) = CE g CF f (A) ,

Montrer que ϕ admet un point fixe M ∈ P(E), qu’on se donne pour la


suite de cet exercice.

J. SALHI page 13 FST Errachidia


Chapitre 1 : Rudiments de logique-Ensembles-Applications

2. Montrer que f définit par restriction et corestriction une application f1 :


M −→ f (M ), et que f1 est bijective.
3. Soit N = CF f (M ).
(a) Décrire g(N).
(b) Montrer que g définit par restriction et corestriction une application
g1 : N −→ CE M , et que g1 est une bijection.
4. Construire à l’aide de f1 et g1 une bijection h : E −→ F .

H I
AL
S -E
.
J S T
F

J. SALHI page 14 FST Errachidia


CHAPITRE 2

H I Polynômes et fractions rationnelles

AL
Exercice 1 (Équations à inconnue polynomiale)

E
1. Déterminer les polynômes P de K[X] vérifiant : P (X 2 ) = (X 2 + 1) ×

S
P (?).

-
2. Déterminer les polynômes P de K[X] vérifiant : P ◦ P = P (??).

.
Solution :

T
1. Raisonnons par analyse-synthèse.

J S
— Analyse : Tout d’abord, remarquons que le polynôme nul verifie bien
(?). Supposons qu’il existe un polynôme non nul vérifiant (?). Alors, en
calculant le degré de chaque membre, on trouve : 2 deg P = 2 + deg P .
D’où : deg P = 2. Ainsi, s’il existe un polynôme non nul vérifant (?),

F
alors deg P = 2.
— Synthèse : Soit P = aX 2 + bX + c, avec a, b, c ∈ K et a 6= 0 (seuls
ces polynômes peuvent être solutions de (?)). Alors, P (X 2 ) = aX 4 +
bX 2 + c et (1 + X 2 ) × P = aX 4 + bX 3 + (c + a)X 2 + bX + c. Ainsi,

P vérifie (?) ⇔ aX 4 + bX 2 + c = aX 4 + bX 3 + (c + a)X 2 + bX + c


 
b =0 b =0
⇔ ⇔
c+a =b c = −a
⇔ P = aX 2 − a avec a 6= 0.

Conclusion : Les polynôme qui vérifient (?) sont les polynômes P = aX 2 −a


avec a ∈ K. (Il ne faut pas oublier que le polynôme nul est solution de
(?)).
2. Raisonnons par analyse-synthèse.
— Analyse : Tout d’abord, remarquons que le polynôme nul verifie bien
(??). Supposons qu’il existe un polynôme non nul vérifiant (??). Alors,
en calculant le degré de chaque membre, on trouve : deg(P )2 = deg P .
D’où : deg P = 1 ou 0.

15
Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

— Synthèse : Il est clair que les polynômes constants vérifient bien (??).
Soit P = aX + b alors,
P vérifie (??) ⇔ a2 X + ab + b = aX + b
 2 
a =a a = 1 ou 0
⇔ ⇔
ab = 0 ab = 0
Si a = 1, alors b = 0 et si a = 0, alors b peut être quelconque dans K.
Finalement, on trouve que les solutions sont les polynômes constants et le
polynôme P = X.

H I
Exercice 2 (Division euclidienne)
Soient P ∈ K[X] et a, b ∈ K avec a 6= b.
1. Déterminer le reste R de la division euclidienne de P par (X − a)(X − b)
en fonction de P (a) et de P (b).
2. Déterminer de deux manières le reste R de la division euclidienne de P

L
par (X − a)2 en fonction de P (a) et de P 0 (a).
Solution :
1. La division euclidienne de P par (X − a)(X − b) s’écrit :

A
P = (X − a)(X − b)Q + R

E
pour certains (Q, R) ∈ K[X]2 avec : deg(R) < 2 et s’écrit donc R(X) =

S -
αX + β. Évaluons la relation
P (X) = (X − a)(X − b)Q(X) + αX + β

.
en a et en b. On trouve le système

J S T
(
αa + β = P (a)
αb + β = P (b).
On en déduit alors facilement que

F
P (a) − P (b) aP (b) − bP (a)
α= et β = .
a−b a−b
2. — Première méthode : En effectuant la division euclidienne de P par
(X − a)2 , il existe Q ∈ K[X] et R = αX + β ∈ K1 [X] tels que P =
(X − a)2 Q + αX + β. On en déduit, après évaluation en a, que P (a) =
αa + β. De plus,
P 0 = 2(X − a)Q + (X − a)2 Q0 + α
et donc, après évaluation en a, on obtient : α = P 0 (a). D’où :
R = P 0 (a)X + P (a) − aP 0 (a) = P (a) + (X − a)P 0 (a).
— Deuxième méthode : D’après la formule de Taylor en a, pour n =
deg(P ) (on peut supposer n > 2 car sinon Q = 0 et R = P ) :
n n
X P (k) (a) X P (k) (a)
P = (X−a)k = P (a)+P 0 (a)(X−a)+(X−a)2 (X−a)k−2 .
k! k!
k=0 k=2

Par unicité dans la division euclidienne, on en déduit que R = P (a) +


P 0 (a)(X − a).

J. SALHI page 16 FST Errachidia


Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

Exercice 3 (Division euclidienne)


Pour n ∈ N, on pose Pn = X n − 1. Effectuer la division euclidienne de Pn par
Pm .
Solution :
Soit (m, n) ∈ N2 . La division euclidienne de n par m s’écrit n = qm + r où
(q, r) ∈ N2 et 0 ≤ r < m. Ainsi : X n − 1 = X qm+r − 1 et donc
 q 
X n − 1 = X qm+r − X r + X r − 1 = X r X m − 1 + X r − 1

I
 
= X r 1 + X m + (X m )2 + · · · + (X m )q−1 (X m − 1) + X r − 1.

Puisque deg(X r −1) ≤ r < m (si r ≥ 1 deg(X r −1) = r et si r = 0, deg(X



r
−1) =
−∞), la division euclidienne est achevée. Le quotient est Q = X r 1 + X m +

H

(X m )2 + · · · + (X m )q−1 et le reste est R = X r − 1.

L
Exercice 4 (Arithmétique des polynômes) Étant donné des polynômes non
constants A et B premiers entre eux, montrer qu’il existe un unique couple de
polynômes (U0 , V0 ) tel que :

A
AU0 + BV0 = 1 avec deg(U0 ) < deg(B) et deg(V0 ) < deg(A).

S E
Solution :

-
— Unicité : Si (U1 , V1 ) et (U2 , V2 ) sont deux tels couples, on a :
(U1 − U2 )A = (V2 − V1 )B.

. T
Le polynôme A divise donc (V2 − V1 )B, et comme A ∧ B = 1, le théorème
de Gauss entraı̂ne A | (V2 −V1 ). Or deg(V2 −V1 ) < deg A. Donc V2 −V1 =

J S
0. Ainsi V1 = V2 et par suite U1 = U2 puisque A 6= 0.
— Existence : Soit (U, V ) un couple de coefficients de Bézout pour A et B.
Notons Q le quotient de la division euclidienne de U par B. L’égalité
AU + BV = 1 nous donne A(U − QB) + B(V + QA) = 1, donc

F
AU0 + BV0 = 1 avec U0 = (U − QB) et V0 = (V + QA).
Comme U0 est le reste de la division euclidienne de U par B, on a
deg U0 < deg B. D’autre part, puisque B n’est pas constant, le polynôme
U0 ne peut pas être nul (sinon on aurait BV0 = 1) et donc deg(AU0 ) ≥ 1.
Alors :
deg(BV0 ) = deg(1 − AU0 ) = deg(AU0 ),
ce qui donne deg V0 = deg A + deg U0 − deg B < deg A.
Exercice 5 (Arithmétique des polynômes) Soient A, B ∈ K[X] non nuls. Mon-
trer que A et B sont premiers entre eux si, et seulement si, A + B et AB le
sont.
Solution : Si A ∧ B = 1 alors il existe U, V ∈ K[X] tels que AU + BV = 1. On a
alors A(U −V )+(A+B)V = 1 donc A∧(A+B) = 1. De même, B ∧(A+B) = 1
et, par produit, AB ∧ (A + B) = 1.
Réciproquement, si AB ∧ (A + B) = 1 alors, puisque pgcd(A, B) | AB et
pgcd(A, B) | A + B, on a pgcd(A, B) | 1 puis A ∧ B = 1.
Exercice 6 (Polynômes d’interpolation de Lagrange)

J. SALHI page 17 FST Errachidia


Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

1. Soit n ∈ N∗ . Soit x1 , x2 , . . . , xn des éléments de K distincts deux à deux.


Montrer que, pour tout i ∈ J1, nK, il existe un unique polynôme Li ∈ K[X]
tel que :

1 si i = j
deg Li = n−1 et ∀j ∈ J1, nK Li (xj ) = δij avec δij =
0 si i 6= j.

2. Soit f une fonction d’une partie de I de K à valeurs dans K. Soit n ∈


N∗ . Étant donné x1 , x2 , . . . , xn des éléments de I distincts deux à deux,

I
montrer qu’il existe un et un seul polynôme P ∈ Kn−1 [X] tel que :

∀i ∈ J1, nK P (xi ) = f (xi ) .

H
P est appelé polynôme d’interpolation de Lagrange de f associé à la famille
(xi )16i6n .

L
Solution :
1. Soit n ∈ N∗ . Le cas n = 1 est immédiat et on obtient alors le polynôme
constant égal à 1. On suppose donc maintenant n > 2. Soit i ∈ J1, nK.

A
Raisonnons par analyse-synthèse.
— Analyse : Supposons qu’il existe un polynôme Li ∈ K[X] de degré n−1

E
vérifiant :

S
∀j ∈ J1, nK Li (xj ) = δij .

-
Alors, pour tout j ∈ J1, nK tel que j =
6 i, xj est une racine de Li . Ainsi

.
Li s’écrit sous la forme

T
Y
Li = λ (X − xj )

J S
16j6n
j6=i

où λ est une constante déterminée par la valeur prise par Li en xi . En


effet, de la relation

F
Y
Li (xi ) = λ (xi − xj ) ,
16j6n
j6=i

1
on tire λ = Y . On en déduit que
(xi − xj )
16j6n
j6=i

Y X − xj
Li = .
16j6n
xi − xj
j6=i

Par suite il existe au plus un polynôme Li répondant au problème.


Y X − xj
— Synthèse : Le polynôme Li défini par Li = est tel que
16j6n
xi − xj
j6=i

Li (xi ) = 1 et Li (xj ) = 0 si j 6= i. Par ailleurs, il est de degré n − 1


comme produit de n − 1 polynômes de degré 1. Donc, le polynôme Li
ainsi défini répond au problème.

J. SALHI page 18 FST Errachidia


Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

2. — Unicité : Supposons qu’il existe P et Q de Kn−1 [X] tels que :

∀i ∈ J1, nK P (xi ) = f (xi ) et Q (xi ) = f (xi ).

Alors le polynôme P − Q est un polynôme de degré au plus n − 1 qui


admet pour racines les n éléments x1 , x2 , . . . , xn de K. Le polynôme
P − Q est donc nul. D’où l’unicité. Pn
— Existence : Notons P le polynôme de K[X] défini par P = j=1 f (xj )Lj .
Alors P en tant que somme de polynômes de Kn−1 [X] appartient à

I
Kn−1 [X]. Soit i ∈ J1, nK. On a :
n
X n
X
P (xi ) = f (xj )Lj (xi ) = f (xj )δij = f (xi ).

H
j=1 j=1

Donc, P convient.

L
Exercice 7 (Racines et arithmétique)
1. Quel est le reste de la division euclidienne du polynôme A = X n + X + b,
n ∈ N∗ par B = (X − a)2 où a, b ∈ R.

A
2. Trouver a et b réels tel que le polynôme P = X 3 + aX + b admette le
nombre z = 1 + i comme racine.

S E
3. Soit n ∈ N, n ≥ 2. On considère le polynôme P défini par P = αX n+1 +

-
βX n +1. Déterminer les réels α et β pour que P soit divisible par (X −1)2 .
4. Déterminer n ∈ N pour que le polynôme (X +1)2n+1 +X 2n+2 soit divisible

.
par le polynôme X 2 + X + 1.

T
5. Soient m, n et p ∈ N. Montrer que le polynôme X 3m + X 3n+1 + X 3p+2 est

J S
divisible par X 2 + X + 1.

Exercice 8 (Factorisation)
On pose : P = (X + 1)7 − X 7 − 1.

F
1. Déterminer le degré de P .
2. Montrer que P est divisible par (X − j)2 , où j est le nombre complexe
2iπ
e 3 .
3. Déterminer deux racines évidentes entières de P , en précisant leurs mul-
tiplicité.
4. En déduire la factorisation irréductible de P dans R[X].

Solution :
P7 k k
1. En appliquant la formule du Binôme, on obtient : P = k=0 C7 X −
7
P 6 k k
X − 1 = k=1 C7 X . P est donc de degré 6, de coefficient dominant égal
à C76 = 7.
2. On a P (j) = 0. De même, on vérifie que P 0 (j) = 0. Donc j est une racine
d’ordre au moins 2 de P . On en déduit que P est divisible par (X − j)2 .
Par ailleurs, P 00 (j) = 42 6= 0. Ainsi, le nombre complexe j est une racine
de P de multiplicité 2.
3. Les nombres 0 et −1 sont des racines simples évidentes de P .

J. SALHI page 19 FST Errachidia


Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

4. Puisque P ∈ R[X], j̄ = j 2 en est également une racine de multiplicité 2.


Le polynôme P est donc divisible par Q = X(X + 1)(X − j)2 (X − j 2 )2 =
X(X + 1)(X 2 + X + 1)2 . Puisque Q est unitaire de degré 6 et qu’il divisise
P , alors, dans R[X], on a : P = 7X(X + 1)(X 2 + X + 1)2 .

Exercice 9 (Factorisation)
On considère le polynôme P = X 5 − 1.
1. Décomposer P en facteurs irréductibles dans C[X].
2. En déduire les racines de Q = X 4 + X 3 + X 2 + X + 1 dans C.

I
3. Décomposer Q en facteurs irréductibles dans R[X].
4. En déduire la valeur de r1 = cos( 2π 4π
5 ) et r2 = cos( 5 ).

H
Solution :

L
1. Cherchons les racines de P dans C, c-à-d les nombres complexes z tels que
z 5 − 1 = 0. On a :

z5 − 1 = 0 ⇔ z5 = 1

A
2kπ
⇔ z = ei 5 , k ∈ {0, · · · , 4}.

S E
4

-
2kπ
Y
D’où, dans C[X] : P = (X − ei 5 ).
k=0

.
2. On a : X 5 − 1 = (X − 1)Q. De plus, d’après la question 1, on a :

T
4

J S
2kπ
Y
X 5 − 1 = (X − 1) (X − ei 5 ).
k=1

Ainsi, après simplification :

F
4
2kπ
Y
Q= (X − ei 5 ).
k=1

D’où, les racines de Q dans C sont :


2kπ
ei 5 , k ∈ {1, · · · , 4}.
Q4 2kπ 2π 8π
3. Dans C[X], on a : Q = k=1 (X − ei 5 ). Or ei 5 et ei 5 sont conjugués
4π 6π
ainsi que ei 5 et ei 5 . Donc, dans R[X], on a :
2π 8π 4π 6π
Q = (X − ei 5)(X − ei 5 )(X − ei 5 )(X − ei 5 )
2π 4π
= (X 2 − 2 cos( )X + 1)(X 2 − 2 cos( )X + 1).
5 5
I En général, pour trouver la factorisation d’un polynôme dans R[X] en
produit de polynômes irréductibles sur R à partir de sa factorisation en
produit de polynômes irréductibles sur C, on regroupe les racines non
réelles du polynôme par paires de conjugués (a, ā) afin d’obtenir un poly-
nôme à coefficients réels (X − a)(X − ā) = X 2 − 2Re(a)X + |a|2 .

J. SALHI page 20 FST Errachidia


Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

4. Posons r1 = cos( 2π 4π
5 ) et r2 = cos( 5 ). D’après la question précédente, on
a:

Q = (X 2 − 2r1 X + 1)(X 2 − 2r2 X + 1)


= X 4 + (−2r1 − 2r2 )X 3 + (2 + 4r1 r2 )X 2 + (−2r1 − 2r2 )X + 1.

Deux polynômes sont égaux si et seulement si ils ont les mêmes coefficients
et donc : ( (
−2r1 − 2r2 = 1 r1 + r2 = − 21 (♣)

I
2 + 4r1 r2 =1 r1 r2 = − 41 (♠).

(♣) donne : r2 = − 12 − r1 . Ensuite, en injectant l’expression de r2 dans


(♠), on trouve :

H
1 1
r12 + r1 − = 0.
2 4

L
Donc : √ √
−1 + 5 −1 − 5
r1 = ou r1 = .
4 4

π −1+ 5
Comme 0 < 2π 5√ < 2, alors r1 = cos( 2π
5 ) > 0. Donc r1 = et par

A
4
−1− 5
suite r2 = 4 .

S -E
Exercice 10 (Décomposition en éléments simples)
Décomposer en éléments simples dans C(X) les fractions rationnelles F sui-

.
vantes :

T
X5
1. X 4 −1 .

J S
X
2. (X 2 +X+1)(X+1)3 .

Solution :
1. — Recherche de la partie entière : Commençons par chercher la partie

F
5
entière de XX4 −1 , ce qui revient à chercher le quotient de la division
euclidienne de X 5 par X 4 − 1. Cette division s’écrit : X 5 = X(X 4 −
1) + X, donc X est la partie entière cherchée.
— Forme de la décomposition en éléments simples : Pour obtenir la forme
de la DES de la fraction F dans C(X), on commence par factoriser le
dénominateur X 4 − 1 en produit de facteurs irréductibles dans C[X].
Or, dans C[X], on a :

X 4 − 1 = (X − 1)(X + 1)(X − i)(X + i).


X5
Du coup, la décomposition en éléments simples de X 4 −1 est :

X5 X5 a b c d
= = X+ + + + , F
X4 − 1 (X − 1)(X + 1)(X − i)(X + i) X −1 X +1 X −i X +i

où a, b, c, d ∈ C sont à déterminer.

J. SALHI page 21 FST Errachidia


Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

— Prise en compte de l’imparité : On a :


h a b c d i
F (X) = −F (−X) = − − X + + + +
−X − 1 −X + 1 −X − i −X + i
a b c d
=X+ + + + .
X +1 X −1 X +i X −i
Ceci est une ”nouvelle” décomposition de F en éléments simples. Une
telle décomposition étant unique, nous obtenons par identification des
coefficients : b = a et c = d.

I
— Calcul de a : Multiplions F par X − 1 :

X5 h b c d i
= X(X − 1) + a + (X − 1) + + ,

H
(X + 1)(X 2 + 1) X +1 X −i X +i

puis évaluons en 1, pour obtenir : a = 14 .

L
— Calcul de c : Multiplions F par X − i :

X5 h a b d i
= X(X − i) + c + (X − i) + + ,
(X 2 − 1)(X + i) X −1 X +1 X +i

SA puis évaluons en i, pour obtenir : c = − 14 .

-E
— Conclusion : Finalement, on obtient :

X5
X4 − 1
= X +
1h 1
+
1

1

1 i
4 X −1 X +1 X −i X +i
.

. T
2. — Recherche de la partie entière : Comme deg F < 0, la partie entière

J S
est nulle.
— Forme de la décomposition en éléments simples : Pour obtenir la forme
de la DES de la fraction F dans C(X), on commence par factoriser le
dénominateur (X 2 +X +1)(X +1)3 en produit de facteurs irréductibles
dans C[X]. Or, dans C[X], on a :

F (X 2 + X + 1)(X + 1)3 = (X − j)(X − j 2 )(X + 1)3 .

Du coup, la décomposition cherchée s’écrit donc :


X
(X 2 + X + 1)(X + 1)3
=

=
X −j
+
X
(X − j)(X − j 2 )(X + 1)3
a b
X −j 2
+
c
(X + 1) 3
+
d
(X + 1) 2
+
e
X +1
, F

où a, b, c, d, e ∈ C sont à déterminer.


— Utilisation de la conjugaison : Conjuguons F :

ā b̄ c̄ d¯ ē
F (X) = F (X) = 2
+ + 3
+ 2
+
X −j X −j (X + 1) (X + 1) X +1

Ceci est une ”nouvelle” décomposition de F en éléments simples. Une


telle décomposition étant unique, nous obtenons par identification des
coefficients : b = ā.

J. SALHI page 22 FST Errachidia


Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

— Calcul de a : Multiplions F par X −j, puis évaluons en j pour obtenir :


j ij
a = (j−j 2 )(j+1)3 =

3
.
— Calcul de c : Multiplions F par (X + 1)3 , puis évaluons en −1, pour
obtenir : c = −1.
— Utilisation du comportement en ∞ : Pour calculer d et e, nous ne
pouvons plus multiplier par (X + 1)2 et (X + 1) respectivement puis
évaluer en −1, car le membre de gauche aura alors un pôle en −1. Pour
trouver des équations faisant intervenir d et e, une solution consiste à
multiplier par une puissance de X, à évaluer ensuite en x ∈ R quel-

I
conque, puis à faire tendre x vers ∞.
Ici, multiplions F par X :
X2 aX bX cX dX eX

H
= + + + + ,
(X 2 + X + 1)(X + 1)3 X − j X − j 2 (X + 1)3 (X + 1)2 X + 1
puis évaluons en x ∈ R \ {−1} :

AL 2
x2
(x + x + 1)(x + 1) 3
=
ax
+
bx
x−j x−j 2
+
cx
(x + 1) 3
+
dx
(x + 1) 2
+
ex
x+1
,

et enfin faisons tendre x vers +∞ pour obtenir : 0 = a + b + e. Par


conséquent : e = −a − b = −a − ā = −2Re(a) = 1.

E
I Remarque : Il n’est pas correct de ”faire tendre X vers ∞” car X

S -
est un polynôme et non un nombre.
— Calcul de d : Nous ne pouvons pas utiliser la technique précédente pour
calculer d, car nous devrions pour cela multiplier par X 2 , et certains

.
termes à droite auraient alors une limite infinie. Evaluons simplement

T
a
F en 0, pour obtenir : 0 = −j + −jb 2 + c + d + e. Ainsi, sachant que

J S
a = √ij3 : d = ( aj + jā2 ) − c − e = −c − e = 0.
— Conclusion : Finalement, on obtient :
X i  j j2  1 1
= √ − − + .

F
(X 2 + X + 1)(X + 1)3 3 X − j X − j 2 (X + 1) 3 X +1

Exercice 11 (Décomposition en éléments simples)


Décomposer en éléments simples dans R(X) les fractions rationnelles F sui-
vantes :
X+3
1. (X+1)2 (X+2) .

X4
2. (X+3)(X 2 +X+3) .
1
3. (X−1)2 (X 2 +4) .

Solution :
1. — Forme de la décomposition en éléments simples : La partie entière est
nulle, donc pour certains a, b, c ∈ R :
X +3 a b c
2
= 2
+ + F.
(X + 1) (X + 2) (X + 1) X +1 X +2

— Calcul de a : On multiplie F par (X + 1)2 puis on évalue en −1 pour


obtenir : a = 2.

J. SALHI page 23 FST Errachidia


Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

— Calcul de c : On recommence. On multiplie F par X + 2 puis on évalue


en −2 pour obtenir : c = 1.
— Calcul de b : On ne peut malheureusement pas reproduire le raisonne-
ment précédent pour calculer b. Multiplier F par X + 1 puis évaluer en
−1 nous conduirait en effet à diviser par 0 à cause du terme (X + 1)2 .
Cependant, plusieurs approches sont envisageables, AU CHOIX :
— On peut multiplier F par X puis passer à la limite en +∞ pour
obtenir : 0 = 0+b+c, donc : b = −c = −1. On obtient généralement
ainsi une équation simple et agréable.

I
— On peut évaluer F en un point, par exemple en 0 pour obtenir : 32 =
a + b + 2c , ce qui donne aussi : b = −1. Les équations qu’on obtient
en évaluant en un point sont souvent un peu plus compliquées que
celles qu’on obtient en passant à la limite en +∞.

H
— Conclusion : Finalement, on obtient :
X +3 2 1 1

L
= − + .
(X + 1)2 (X + 2) (X + 1)2 X +1 X +2

2. — Partie entière : La division euclidienne de X 4 par (X + 3)(X 2 + X + 3)


s’écrit :

SA E
X 4 = (X + 3)(X 2 + X + 3)(X − 4) + 10X 2 + 15X + 36,

donc la partie entière cherchée vaut X − 4.

-
— Forme de la décomposition en éléments simples : Pour certains a, b, c ∈
R:

.
X4 a bX + c

T
=X −4+ + .
(X + 3)(X 2 + X + 3) X + 3 X2 + X + 3

J S En tenant compte de la division euclidienne calculée juste avant, on


peut aussi dire que :
10X 2 + 15X + 36 a bX + c

F
= + F.
(X + 3)(X 2 + X + 3) X + 3 X2 + X + 3
I Il est toujours plus facile de calculer les coefficients d’une décompo-
sition en éléments simples quand la partie entière est nulle.
— Calcul de a : On multiplie F par X + 3 puis on évalue en −3 pour
obtenir : a = 9.
— Calcul de b : On multiplie F par X puis on passe à la limite en +∞
pour obtenir : 10 = a + b et donc b = 1.
— Calcul de c : On peut évaluer F par exemple en 0 pour obtenir :
4 = a3 + 3c et donc : c = 12 − a = 3.
— Conclusion : Finalement, on obtient :
X4 9 X +3
2
=X −4+ + 2 .
(X + 3)(X + X + 3) X +3 X +X +3
3. — Forme de la décomposition en éléments simples : La partie entière est
nulle, donc pour certains a, b, c ∈ R :
1 a b cX + d
= + + 2 F.
(X − 1)2 (X 2 + 4) (X − 1) 2 X −1 X +4

J. SALHI page 24 FST Errachidia


Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

— Calcul de a : On multiplie F par (X − 1)2 puis on évalue en 1 pour


obtenir : a = 15 .
— Calcul de c et d : Le polynôme X 2 + 4 admet 2i et −2i pour racines.
On multiplie F par X 2 + 4 puis on évalue en 2i pour obtenir : 2ic +
1 1 −3+4i
d = (2i−1) 2 = −3−4i = 25 . Or c et d sont des RÉELS, donc par
2 3
identification des parties réelles et imaginaires : c = 25 et d = − 25 .
— Calcul de b : On multiplie F par X puis on passe à la limite en +∞
2
pour obtenir : 0 = b + c et donc b = −c = − 25 .
— Conclusion : Finalement, on obtient :

H I 1
(X − 1)2 (X 2 + 4)
=
1
5(X − 1)2

Exercice 12 (Décomposition en éléments simples)


1
Soit F = (X 2 +1)(X 2 +X+1) .
2
+
2X − 3
25(X − 1) 25(X 2 + 4)
.

L
1. Montrer qu’il existe (α, β) ∈ C2 tels que :

1 α ᾱ β β̄
= + + +

A
(X 2 2
+ 1) (X + X + 1) X −i X +i X −j X − j2

E
2. Déterminer les valeurs de α et β.

S -
3. Donner alors la décomposition en éléments simples sur R de F .
4. Retrouver directement cette décomposition sur R (sans passer par celle

.
sur C).

T
Indication : on pourra multiplier par X 2 + 1 et substituer i à X, puis
multiplier par X 2 + X + 1 et substituer j = exp(2iπ/3) à X.

J S
Solution :
1. Remarquons que F ∈ R[X], que la partie entière vaut 0 et que les pôles
sont : i, −i, j et j 2 , tous d’ordre de multiplicité 1. On rappelle que 1 + j +

F
j 2 = 0, j 3 = 1 et j 2 = j̄. En vertu de ce qui précède, il existe alors des
complexes α et β tels que :

1 α ᾱ β β̄
= + + + .
(X 2 + 1) (X 2 + X + 1) X −i X +i X −j X − j2
1
2. On évalue (X − i)F (X) = (X 2 +X+1)(X+i) en i et on trouve α = − 21 .
1
Pour β, on évalue (X − j)F (X) = (X 2 +1)(X−j 2 ) en j. Le dénominateur

est alors :

j 2 + 1 j − j 2 = (−j)j(1 − j) = j 2 (j − 1) = 1 − j 2 .
 

1 1−j
On en déduit que β = 1−j 2 = 3 .
1 1 1−j 1−j 2
3. On a donc F = − 2(X−i) − 2(X+i) + 3(X−j) + 3(X−j 2 ) . En regroupant les
termes deux à deux conjugués, on obtient :
X X +1
F =− + .
X2 + 1 X2 + X + 1

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Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

4. La décomposition en éléments simples sur R de F s’écrit :


aX + b cX + d
F = 2
+ 2 avec (a, b, c, d) ∈ R4 .
X +1 X +X +1
En multipliant par X 2 + 1, on obtient :
1  cX + d
= aX + b + X 2 + 1 ,
X2 +X +1 X2 + X + 1

I
ce qui, en évaluant en i, donne ai + b = 1i = −i et donc a = −1 et b = 0
puisque a et b sont réels. De même, en multipliant par X 2 + X + 1, on
obtient :
1  aX + b
= cX + d + X 2 + X + 1

H
2
X +1 X2 + 1
et en évaluant en j, on obtient :

L
1 1
cj + d = = = −j 2 = j + 1.
j2 + 1 −j
Puisque j n’est pas réel, on en déduit c = 1 et d = 1.

SA
Exercice 13 (Décomposition en éléments simples)

-E
Soit P = X 8 + X 6 + 2X 5 + 2X 3 + X 2 + 1.
1. Vérifier que −1 et −j sont des racines de P . Déterminer leur ordre de
multiplicité.

.
2. Décomposer P en produit de facteurs irréductibles dans C[X] et R[X].

T
(X 2 −X+1)2
3. Soit G = . Décomposer G en éléments simples dans R(X).

J S
P

Solution :

1. On vérifie que P (−1) = P 0 (−1) = 0 et P 00 (−1) = 20 6= 0. Donc, −1 est une

F
racine de P de multiplicité égale à 2. De plus, on a : P (−j) = P 0 (−j) = 0
et P 00 (−j) = 2 + 18j 6= 0. Donc, −j est une racine de P de multiplicité
égale à 2.
2. D’après la question 1, on a P est divisible par (X +1)2 (X +j)2 . Or, comme
P ∈ R[X] et −j est une racine de P de multiplicité 2, alors −j 2 est aussi
racine de P de multiplicité 2. Ainsi, P est divisible par

Q := (X + 1)2 (X + j)2 (X + j 2 )2 = (X + 1)2 (X 2 − X + 1)2 = X 6 + 2X 3 + 1.

En effectuant la division euclidienne de P par Q, on obtient :

P = (X 2 + 1)(X 6 + 2X 3 + 1).

D’où, dans R[X] :

P = (X 2 + 1)(X + 1)2 (X 2 − X + 1)2

et dans C[X] :

P = (X + i)(X − i)(X + 1)2 (X + j)2 (X + j 2 )2 .

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Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

2 2
3. Soit G = (X −X+1)
P
1
= (X 2 +1)(X+1)2.

— Recherche de la partie entière : Comme deg G < 0, alors la partie


entière est nulle.
— Forme de la décomposition en éléments simple dans R(X) : La décom-
position cherchée s’écrit :
a b cX + d
G= + + (F)
(X + 1)2 X + 1 X2 + 1

I
où a, b, c, d ∈ R sont à déterminer.
— Calcul de a : On multiplie F par (X + 1)2 puis on évalue en −1, pour
obtenir : a = 21 .
— Calcul de c et d : Le polynôme X 2 + 1 admet i et −i pour racines. On

H
multiplie F par X 2 + 1 puis on évalue en i, pour obtenir : ci + d =
1 1 i
(i+1)2 = 2i = − 2 . Or, c et d sont des réels, donc par identification des
parties réelles et imaginaires : c = − 12 et d = 0.

L
— Calcul de b : On évalue par exemple F en 0 pour obtenir : a + b + d = 1
et par suite b = 12 .
— Conclusion : Dans R(X), on a :

A
1 1 1 1 1 X
G= + − .

E
2 (X + 1)2 2 X + 1 2 X2 + 1

. S -
Exercice 14 (Décomposition en éléments simples)
1. Soit n ∈ N, n ≥ 2. Décomposer en éléments simples dans C(X) la fraction
(mise sous forme irréductible) Fn = X nP−1 où P est un polynôme de degré

T
≤ n − 1.

J S
2. Application : Utiliser le résultat précédent pour décomposer dans C(X)
2
puis R(X) la fraction : G = XX3 −1 .

Solution :

F
1. Comme deg Fn < 0, la partie entière est nulle. Pour trouver la forme de la
décomposition en éléments simple de Fn dans C(X), on commence d’abord
par factoriser le dénominateur dans C[X]. Or, on sait que dans C[X] :
n−1
Y
Xn − 1 = (X − zk ),
k=0

2ikπ
où zk := e n . Donc : Fn = Qn−1P et la décomposition cherchée
(X−zk )
k=0
s’écrit donc :
n−1
X λk
Fn = ,
X − zk
k=0

où les λk ∈ C sont à déterminer. Posons Q = X n − 1. Alors, d’après le


cours, on a : λk = QP0(zk) P (zk ) 1
(zk ) = nz n−1 = n zk P (zk ). Donc :
k

n−1
1 X zk P (zk )
Fn = .
n X − zk
k=0

J. SALHI page 27 FST Errachidia


Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

2. Application : On a
2
X2 X λk
G= 3
= ,
X −1 X − zk
k=0

2ikπ
avec λk = 13 zk3 = 13 , où zk = e 3 , k ∈ {0, 1, 2}. D’où, dans C(X) :
2
X 1/3 1h 1 1 1 i
G= 2ikπ = + + .
3 X −1 X −j X − j2

I
k=0 X −e 3

Pour obtenir la décomposition en éléments simples dans R(X), on re-


groupe les fractions conjuguées que l’on réduit au même dénominateur,

H
pour obtenir finalement :
1 1 1 2X + 1
G= + .

L
3 X − 1 3 X2 + X + 1

Exercice 15 (Applications de la décomposition en éléments simples)

A
X
1. Décomposer en éléments simples dans R(X) la fraction : F = 1+X 2 +X 4 .
Pn
2. En déduire la somme : Sn = p=1 1+pp2 +p4 .

S -E
Solution :
1. — Calcul de la partie entière : Comme deg F < 0, la partie entière est

.
nulle.

T
— Factorisation irréductible dans R[X] du dénominateur : On a, dans
R[X] :

J S X 4 + X 2 + 1 = X 4 + 2X 2 + 1 − X 2
= (X 2 + 1)2 − X 2
= (X 2 + X + 1)(X 2 − X + 1).

F X
Donc F = (X 2 +X+1)(X 2 −X+1) .

— Forme de la décomposition en éléments simples dans R(X) : La dé-


composition cherchée s’écrit :

F =
X2
aX + b cX + d
+ 2
+X +1 X −X +1
F.

— On calcule a et b en multipliant F par X 2 + X + 1, puis en évaluons


en j. On obtient : a = 0 et b = − 21 .
— On calcule c et d en multipliant F par X 2 − X + 1, puis en évaluons
en −j. On obtient : c = 0 et d = 12 .
Finalement,
1 1 1 1
F =− 2
+ 2
.
2X +X +1 2X −X +1
2. D’après le résultat de la question précédente, on a :
p 1 1 1 1
2 4
= 2
− 2
.
1+p +p 2p −p+1 2p +p+1

J. SALHI page 28 FST Errachidia


Chapitre 2 : Polynômes et fractions rationnelles

Ainsi :
n n
1h X 1 X 1 i
Sn = 2
− 2
2 p=1 p − p + 1 p=1 p + p + 1
n−1 n
1h X 1 X 1 i
= 2
− 2
2 p=0 (p + 1) − (p + 1) + 1 p=1 p + p + 1
n−1 n
1h X 1 X 1 i
= −

I
2 p=0 p2 + p + 1 p=1 p2 + p + 1
n−1 n−1
1h X 1 X 1 1 i
= 1+ − −
2 p2 + p + 1 p=1 p2 + p + 1 n2 + n + 1

H
p=1

1 1 1 n2 + n
= (1 − 2 )= .
2 n +n+1 2 n2 + n + 1

AL
S -E
.
J S T
F

J. SALHI page 29 FST Errachidia


CHAPITRE 3

H I Espaces vectoriels et applications linéaires

AL
Exercice 1 (Opérations sur les sous-espaces vectoriels)

E
Soient F et G deux sous-espaces vectoriels d’un K-espace vectoriel E. Montrer

S
que F ∪G est un sous-espace vectoriel de E si, et seulement si, F ⊂ G ou G ⊂ F .

-
Solution :
Si par exemple F ⊂ G alors F ∪ G = G qui est un s.e.v. Réciproquement,

.
suppopsons que F ∪ G est un s.e.v de E et montrons que F ⊂ G ou G ⊂ F .

T
Raisonnons par l’absurde et supposons que F * G et G * F , de sorte qu’il

J S
existe x ∈ F , x ∈
/ G, et il existe y ∈ G, y ∈
/ F . Le vecteur x + y est dans le s.e.v
F ∪ G, donc x + y ∈ F ou x + y ∈ G. Supposons par exemple x + y ∈ F . Comme
F est un s.e.v et que x ∈ F , on a (x + y) − x ∈ F , c’est-à-dire y ∈ F , ce qui est
absurde. D’où le résultat.

F
Exercice 2 (Familles de vecteurs)
Soit (u1 , · · · , un , un+1 ) une famille de vecteurs d’un K-espace vectoriel E.
1. Établir que, si la famille (u1 , · · · , un ) est libre et que un+1 n’appartient
pas à Vect(u1 , · · · , un ), alors (u1 , · · · , un , un+1 ) est libre.
2. Établir que, si la famille (u1 , · · · , un , un+1 ) est génératrice de E et que
un+1 est élément de Vect(u1 , · · · , un ), alors (u1 , · · · , un ) est génératrice
de E.

Exercice 3 (Familles de vecteurs)


Soit (e1 , · · · , ep ) une famille libre de vecteurs d’un espace réel E.
Établir que pour tout a ∈ E \ Vect(e1 , · · · , ep ), la famille (e1 + a, · · · , ep + a) est
libre.
Solution :
Soit (λ1 , · · · , λp ) ∈ Rp . Supposons

λ1 (e1 + a) + · · · + λp (ep + a) = 0E .

30
Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

Alors, on a
λ1 e1 + · · · + λp ep = −(λ1 + · · · + λp )a (1)
λ1 e1 + · · · + λp ep
et donc nécessairement λ1 + · · · + λp = 0, (car sinon a = − ∈
λ1 + · · · + λp
Vect(e1 , · · · , ep ) ).
La relation (1) devient alors

λ1 e1 + · · · + λp ep = 0E .

I
On en déduit λ1 = · · · = λp = 0 car la famille (e1 , · · · , ep ) est libre.

Exercice 4 (Familles infinies de vecteurs)


Montrer que dans le R-e.v des fonctions continues de R dans R, les familles de

H
fonctions suivantes sont des familles libres :
1. (fλ )λ∈R où fλ : R → R x 7→ eλx .

L
2. (fλ )λ∈R+ où fλ : R → R x 7→ cos(λx).
3. (fλ )λ∈R où fλ : R → R x 7→ |x − λ|.

Solution :

A
1. Supposons cette famille liée, de sorte qu’il existe (λi )1≤i≤n ∈ Rn et (µi ))1≤i≤n ∈
Pn

E
Rn tels que i=1 µi fλi = 0 avec les µi non tous nuls. Quitte à retirer des

S
termes, on peut supposer µi 6= 0 pour tout i. Quitte à réordonner des

-
termes, on peut même supposer λ1 > λ2 > · · · > λn . On a
n
! n

.
X X
lim e−λ1 x µi eλi x = lim µi e(λi −λ1 )x = µ1

T
x→+∞ x→+∞
i=1 i=1

J S
P
car pour i ≥ 2, λi − λ1 < 0. Or i µi fλi = 0, et cette limite est donc nulle,
donc µ1 = 0, ce qui est contradictoire.
Pn
2. Montrons par récurrence sur n ∈ N∗ que si i=1 µi fλi = 0 (avec les λi dis-
tincts dans R+ ), alors pour tout i, µi = 0. Pour n = 1 c’est évident. Suppo-

F
sons maintenant
Pn le résultat vrai jusqu’au rang n−1 et montrons le au rang
n. Si i=1 µi fλi P = 0 (∗), les (λi ) distincts dans R+ , par double dériva-
n
tion, on obtient i=1 µi −λ2i fλi = 0 (∗∗). En multipliant l’égalité (*)
Pn−1 
par λ2n et en l’ajoutant à (∗∗), on obtient i=1 µi λ2i − λ2n fλi = 0, donc 
d’après l’hypothèse de récurrence, pour tout 1 ≤ i ≤ n − 1, µi λ2i − λ2n =
0. Les λi étant positifs et distincts, on en déduit µi = 0 pour 1 ≤ i ≤ n−1.
Donc d’après (∗), µn fλn = 0, d’où µn = 0. Finalement on a montré µi = 0
pour 1 ≤ i ≤ n.
3. Supposons la famille (fλ )λ∈R liée. Alors il existe λ0 ∈ R tel que fλ0 s’écrive
comme une combinaison linéaire des (fλ )λ6=λ0 , autrement dit :
n
X

∃n ∈ N , ∃λ1 , . . . , λn ∈ R\ {λ0 } , ∃µ1 , . . . , µn ∈ R, fλ0 = µi fλi .
i=1

Or pour tout i ≥ 1, λi 6= λ0 donc fλi est dérivable au point λ0 (l’appli-


cation
Pn x 7→ |x − λ| est dérivable partout sauf en λ ), d’où on tire que
i=1 i fλi est dérivable en λ0 , ce qui est absurde car ceci égale fλ0 . D’où
µ
le résultat.

J. SALHI page 31 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

Exercice 5 (Dimension d’un espace)


Soit E l’ensemble des fonctions f : R → R telles qu’il existe a, b, c ∈ R pour
lesquels :
∀x ∈ R, f (x) = (ax2 + bx + c) cos(x).
1. Montrer que E est sous-espace vectoriel de F(R, R).
2. Déterminer une base de E et sa dimension.

Solution :

I
1. On peut percevoir E = Vect (f0 , f1 , f2 ) avec f0 (x) = cos(x), f1 (x) =
x cos(x) et f2 (x) = x2 cos(x). L’ensemble E est donc un sous-espace vec-
toriel et (f0 , f1 , f2 ) en est une famille génératrice.
2. Soit (α, β, γ) ∈ R3 . Supposons αf0 + βf1 + γf2 = 0. Pour tout x ∈ R,

H α + βx + γx2 cos(x) = 0.


L
Pour x = 2nπ, on obtient α + 2nπβ + 4n2 π 2 γ = 0 pour tout n ∈ N.
Par l’absurde, si γ 6= 0 alors α + 2nπβ + 4n2 π 2 γ −→ ±∞. C’est exclu.
n→+∞
Nécessairement γ = 0. On a alors α + 2nπβ = 0 pour tout n ∈ N. Pour

A
n = 0, puis n = 1, on obtient successivement α = 0 et β = 0. Finalement,
(f0 , f1 , f2 ) est une famille libre. C’est donc une base de E et dim E = 3.

S -E
Exercice 6 (Dimension d’un espace)
Soit E = F(R, R). Pour tout n ∈ N, on pose fn : x 7→ xn .

.
1. Montrer que la famille (f0 , · · · , fn ) est libre.

T
2. En déduire la dimension de E.

J S
Solution :
1. Supposons λ0 f0 + · · · + λn fn = 0. Pour tout x ∈ R,

λ0 + λ1 x + · · · + λn xn = 0.

F Si λn 6= 0 alors

λ0 + λ1 x + · · · + λn xn −→ ±∞.
x→+∞

C’est absurde. Nécessairement, λn = 0 puis, de même, λn−1 = . . . = λ0 =


0. Finalement, la famille (f0 , . . . , fn ) est libre.
2. Par suite, n + 1 ≤ dim E pour tout n ∈ N. L’espace E est de dimension
infinie.

Exercice 7 (Dimension d’un espace)


Soit E l’espace vectoriel des applications de R dans R. On considère F la partie
de E constituée des applications de la forme :

x 7→ P (x) sin(x) + Q(x) cos(x) avec P, Q ∈ Rn [X].

1. Montrer que F un sous-espace vectoriel de E.


2. Montrer que F est de dimension finie et déterminer dim F .

J. SALHI page 32 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

Solution :
1. F ⊂ E et la fonction nulle appartient à F (en prenant P = Q = 0 ∈
Rn [X]). Soient f, g ∈ F et λ ∈ R. On peut écrire f (x) = P (x) sin(x) +
Q(x) cos(x) et g(x) = P 0 (x) sin(x)+Q0 (x) cos(x) avec P, Q, P 0 , Q0 ∈ Rn [X].
On a alors λf + g = (λP + P 0 )(x) sin(x) + (λQ + Q0 )(x) cos(x) avec
λP + P 0 , λQ + Q0 ∈ Rn [X] donc λf + g ∈ F et finalement F est un
sous-espace vectoriel de E.
2. Posons fk (x) = xk sin(x) et gk (x) = xk cos(x) avec k ∈ 0, · · · , n. Les
fonctions f0 , · · · , fn , g0 , · · · , gn sont des fonctions de F formant clairement

I
une famille génératrice. Soit λ0 , · · · , λn ∈ R tels que
λ0 f0 + · · · + λn fn + µ0 g0 + · · · + µn gn = 0.

H
Pour tout x ∈ R, on a :
(λ0 + λ1 x + · · · + λn xn ) sin(x) + (µ0 + µ1 x + · · · + µn xn ) cos(x) = 0.

L
Pour x = π/2 + 2kπ avec k ∈ Z, on obtient une infinité de racine au
polynôme λ0 + λ1 X + · · · + λn X n . Cela permet d’affirmer
λ0 = λ1 = · · · = λn = 0.

SA Pour x = 2kπ avec k ∈ Z, on peut affirmer µ0 = µ1 = · · · = µn = 0. On

E
conclut que (f0 , · · · , fn , g0 , · · · , gn ) est libre et donc une base de F puis
dim F = 2(n + 1).

-
Exercice 8 (Lemme d’échange)

.
Soient (e1 , · · · , en ) et (1 , . . . , n ) deux bases d’un R-espace vectoriel E. Montrer

T
qu’il existe j ∈ {1, · · · , n} tel que la famille (e1 , · · · , en−1 , j ) soit encore une
base de E.

J S
Solution :
Raisonnons par l’absurde et supposons la famille (e1 , · · · , en−1 , j ) liée pour
chaque j ∈ {1, · · · , n}. Puisque la sous-famille (e1 , · · · , en−1 ) est libre, le vecteur
j est combinaison linéaire des vecteurs e1 , · · · , en−1 et donc

F
Cela entraı̂ne
∀j ∈ {1, · · · , n}, j ∈ Vect(e1 , · · · , en−1 ).

en ∈ E = Vect(1 , · · · , n ) ⊂ Vect(e1 , · · · , en−1 ),


ce qui est absurde.
Exercice 9 (Polynômes de degrés étagés)
Soit (Pn )n∈N une famille de polynômes de K[X] vérifiant deg(Pn ) = n pour tout
n ∈ N.
1. Soit n ∈ N. Montrer que (Pk )0≤k≤n est une base de Kn [X].
2. Établir que (Pn )n∈N est une base de K[X].
Exercice 10 (Polynômes de Lagrange)
Soient n ∈ N∗ , x1 , . . . , xn ∈ K deux à deux distincts. On note, pour tout i ∈
J1; nK :
Y X − xj
Li = .
16j6n
xi − xj
j6=i

J. SALHI page 33 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

1. Montrer que la famille L = (L1 , . . . , Ln ) est une base de Kn−1 [X].


2. Déterminer les coordonnées d’un polynôme P ∈ Kn−1 [X] dans cette base.

Solution :
1. — D’abord, il est clair que, pour tout i ∈ J1; nK, Li existe et Li ∈ Kn−1 [X].
n
Pn que L = (L1 , . . . , Ln ) est libre. Soit (λ1 , . . . , λn ) ∈ K tel
— Montrons
que i=1 λi Li = 0. Soit k ∈ J1; nK fixé. On a :
n
! n

I
X X
0= λi Li (xk ) = λi Li (xk ) .
i=1 i=1

Y X − xj

H
Or, pour tout i ∈ J1; nK, Li = , donc :
16j6n
xi − xj
j6=i

L

1 si i=k
∀i ∈ J1; nK, Li (xk ) =
0 si i 6= k

D’où :

A
n
X
0= λi Li (xk ) = λk .

E
i=1

S
Ceci montre que L est libre.

-
— Comme L est libre et Card(L) = n = dim (Kn−1 [X]), on conclut : L
est une base de Kn−1 [X].

.
2. Soit P ∈ Kn−1 [X] et cherchons a1 , · · · , an ∈ K tels que

J S T
n
X
P = ai Li .
i=1

Soit j ∈ J1; nK. En évaluant l’égalité ci-dessus en xj , on obtient

F
P (xj ) = aj ∀j ∈ J1; nK.
Pn
Ainsi, on a prouvé que pour tout P ∈ Kn−1 [X], on a P = i=1 P (xi )Li .

Exercice 11
Pour n ∈ N et k ∈ J0; nK, on pose Pk = X k (1 − X)n−k .
1. Montrer que la famille (P0 , · · · , Pn ) est une base de Rn [X].
2. Exprimer 1, X, · · · , X n dans la base précédente.

Solution :
1. Commençons par souligner que les polynômes Pk sont tous de degré n :
ils appartiennent bien à l’espace Rn [X]. De plus, ceux-ci sont au nombre
de n + 1 avec n + 1 égal à la dimension de Rn [X]. Il suffit donc d’établir
que la famille (P0 , . . . , Pn ) est libre pour conclure que c’est une base de
Rn [X]. Supposons λ0 P0 + · · · + λn Pn = 0 avec λ0 , . . . , λn réels, c’est-à-dire

λ0 (1 − X)n + λ1 X(1 − X)n−1 + · · · + λn X n = 0.

J. SALHI page 34 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

En évaluant en 0 cette identité polynomiale, on obtient immédiatement


λ0 = 0. La relation (1) peut alors être simplifiée par X ce qui donne

λ1 (1 − X)n−1 + λ2 X(1 − X)n−2 + · · · + λn X n−1 = 0 (?)

On évalue à nouveau (?) en 0 pour obtenir λ1 = 0 et encore simplifier par


X, etc. Ainsi, on obtient successivement λi = 0 pour tout indice i allant
de 0 jusqu’à n : on peut conclure que la famille (P0 , . . . , Pn ) est libre, c’est
donc une base de Rn [X].

I
2. Pour k ∈ J0; nK, on écrit

X k = X k (X + (1 − X))n−k
n−k n−k

H
X j
X j
k
=X Cn−k X j (1 n−k−j
− X) = Cn−k Pk+j
j=0 j=0

L
Exercice 12 (Bases en dimension finie)
Soient F et G les sous-espaces vectoriels de R4 définis par :

A
F = {(a, b, c, d) ∈ R4 | b − 2c + d = 0}
G = {(a, b, c, d) ∈ R4 | a = d et b = 2c}.

S E
Donner une base de F , de G et de F ∩ G. En déduire que F + G = R4 .

-
Solution :

.
— Commençons par chercher une famille génératrice de F . On a :

T
F = {(a, b, c, d) ∈ R4 | b = 2c − d}

J S
= {(a, 2c − d, c, d) | a, c, d ∈ R}
= {a(1, 0, 0, 0) + c(0, 2, 1, 0) + d(0, −1, 0, 1) | a, c, d ∈ R}
u u u
 z }|1 { z }|2 { z 3
}| {

F
= Vect (1, 0, 0, 0), (0, 2, 1, 0), (0, −1, 0, 1) .

La famille B = (u1 , u2 , u3 ) est donc une famille génératrice de F . On


vérifie aisément qu’elle est libre. C’est donc une base de F .
— Pour G, on a :

G = {(a, b, c, d) ∈ R4 | a = d et b = 2c}
= {(d, 2c, c, d) | c, d ∈ R}
= {c(0, 2, 1, 0) + d(1, 0, 0, 1) ∈ R4 | c, d ∈ R}
= Vect(u01 , u02 ),

où : u01 = (0, 2, 1, 0) et u02 = (1, 0, 0, 1). Donc, la famille B 0 = (u01 , u02 )
est donc une famille génératrice de G. Comme u01 et u02 ne sont pas
colinéaires, alors B 0 est libre. C’est donc une base de G.
— Pour F ∩ G, on écrit :

 a =d
(a, b, c, d) ∈ F ∩ G ⇔ b = 2c
d = −b + 2c = 0

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Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

Ainsi :

F ∩ G = {(a, b, c, d) ∈ R4 | a = d, b = 2c et d = 0}
= {(0, 2c, c, 0) | c ∈ R}
u
z }| {
= {c (0, 2, 1, 0) | c ∈ R}
= Vect(u).

Donc F ∩ G est engendré par le vecteur u. De plus, comme u 6= 0R4 , alors

I
la famille B 00 = (u) est libre. C’est donc une base de F ∩ G.
— Tout d’abord, on a : F + G ⊂ R4 . D’autre part, d’après la formule de
Grassmann, on a :

H
dim(F + G) = dim F + dim G − dim(F ∩ G) = 3 + 2 − 1 = 4 = dim R4 .
4

L
Ainsi : F + G = R .
Exercice 13 (Espaces supplémentaires)
On considère les deux ensembles suivants :

A
A = {(x + y, x − y, 2y) | (x, y) ∈ R2 };

E
B = {(x, y, z) ∈ R3 | 2x = y et y = 3z}.

. S -
1. Montrer que A et B sont des sous-espaces vectoriels de R3 .
2. Montrer que R3 = A ⊕ B.

T
Solution :

J S
1. On a :  
— A = Vect (1, 1, 0), (1, −1, 2) est un plan vectoriel.
   
— B = Vect ( 21 , 1, 13 ) = Vect (3, 6, 2) est une droite vectorielle.
2. Montrons maintenant que A et B sont supplémentaires :

F
— A ∩ B = {0R3 } car si on considère u ∈ A ∩ B, alors,

u ∈ A ⇔ ∃(x, y) ∈ R2 : u = (x + y, x − y, 2y)
 
2(x + y) = x − y, x + 3y = 0,
u∈B⇔ ⇔ ⇔x=y=0
x−y = 6y x − 7y =0

Donc u = (0, 0, 0).


— dim A + dim B = 2 + 1 = 3 = dim R3 .
Nous avons ainsi démontré que R3 = A ⊕ B.

Exercice 14
Soient F et G les sous-espaces vectoriels de R4 suivants :

F = {(x, y, z, t) ∈ R4 | x + y + z = 0 et 2x + y + z − t = 0}
 
G = Vect (1, −2, 1, 1), (1, 2, −3, 1), (5, −3, −2, 5) .

1. Calculer la dimension de F .
2. Montrer que G ⊂ F et conclure que G = F .

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Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

3. Déterminer un supplémentaire de F .

Solution :
1. On va déterminer une base de F . Pour cela, commençons par chercher une
famille génératrice de F :

F = {(x, y, z, t) ∈ R4 | x + y + z = 0 et 2x + y + z − t = 0}
= {(x, y, z, t) ∈ R4 | z = −x − y et t = x}
= {(x, y, −x − y, x) | x, y ∈ R}

I
u1 u2
z }| { z }| {
= {x (1, 0, −1, 1) +y (0, 1, −1, 0) | x, y ∈ R}
= Vect(u1 , u2 ).

L H
Ainsi : (u1 , u2 ) est une famille génératrice de F . De plus, comme u1 et u2
ne sont pas colinéaires, alors (u1 , u2 ) est libre. C’est donc une base de F
et on a : dim F = 2.
2. Comme : (1, −2, 1, 1), (1, 2, −3, 1), (5, −3, −2, 5) ∈ F , alors : G ⊂ F . Ainsi :
dim G ≤ dim F = 2. Or, les deux vecteurs (1, −2, 1, 1) et (1, 2, −3, 1) ne

A
sont pas colinéaires,
 alors : 2 ≤ dim G ≤ 2 et donc dim G = dim F = 2.
G ⊂ F et

E
En résumé : D’où : F = G.
dim G = dim F = 2.

S -
3. En utilisant le théorème de la base incomplète, on va trouver deux vecteurs
u3 et u4 de sorte que (u1 , u2 , u3 , u4 ) soit une base de R4 . Ensuite, par le

.
théorème de la base adaptée, H = Vect(u3 , u4 ) sera un supplémentaire
de F dans R4 . Pour cela, on peut choisir les vecteurs u3 et u4 parmi les

T
e1

J S
z }| {
vecteurs de la base canonique. On vérifie facilement ici que u3 = (1, 0, 0, 0)
e4
z }| {
et u4 = (0, 0, 0, 1) convient. Donc : H = Vect(e1 , e4 ) est un supplémentaire
de F dans R4 .

F
Exercice 15
Soient F et G les sous-espaces vectoriels de R3 suivants :

F = {(x, y, z) ∈ R3 | x − y − 2z = 0}
G = {(x, y, z) ∈ R3 | x = 2y = x + z}.

1. Déterminer la dimension de F , puis la dimension de G.


2. Calculer F ∩ G. En déduire que F et G sont supplémentaires.

Solution :
1. — Pour déterminer la dimension de F , commençons par chercher une base
de F . On a :

F = {(x, y, z) ∈ R3 | x = y + 2z}
= {(y + 2z, y, z) | y, z ∈ R}
= {y(1, 1, 0) + z(2, 0, 1) | y, z ∈ R}
= Vect(u1 , u2 ),

J. SALHI page 37 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

où : u1 = (1, 1, 0) et u2 = (2, 0, 1). Ainsi : (u1 , u2 ) est une famille


génératrice de F . De plus, comme u1 et u2 ne sont pas colinéaires,
alors : (u1 , u2 ) est libre. C’est donc une base de F et dim F = 2.
— Pour G, on a :

G = {(x, y, z) ∈ R3 | x = 2y = x + z}
= {(2y, y, 0) | y ∈ R}
= {y(2, 1, 0) | y ∈ R}

I
= Vect(u3 ),

où : u3 = (2, 1, 0). Ainsi : (u3 ) est une famille génératrice de G. De


plus, comme u3 6= 0R3 , alors : (u3 ) est libre. C’est donc une base de G

H
et dim G = 1.
2. Pour F ∩ G, on écrit :

L

 x − y − 2z =0
(x, y, z) ∈ F ∩ G ⇔ x = 2y ⇔ x = y = z = 0.
z =0

A
Ainsi : F ∩ G = {0R3 }. De plus, on a :

E
dim F + dim G = 2 + 1 = 3 = dim R3 .

. S -
D’où : F ⊕ G = R3 .

Exercice 16

T
Soit : F = {P ∈ R3 [X] | P (X + 1) = P (1 − X)}. Montrer que Vect(X, X 3 ) est

J S
un supplémentaire de F dans R3 [X].
Solution :
— Nous avons besoin d’abord d’une base de F . Soit P = aX 3 + bX 2 + cX +
d ∈ R3 [X]. On a :

F
P ∈ F ⇔ a(X + 1)3 + b(X + 1)2 + c(X + 1) + d = a(1 − X)3 + b(1 − X)2 + c(1 − X) + d


 a = −a
3a + b = 3a + b

⇔ ⇔ a = 0 et 2b + c = 0.

 3a + 2b + c = −3a − 2b − c
a+b+c+d =a+b+c+d

Ce calcul montre que (1, X 2 − 2X) engendre F . Cette famille étant libre,
c’est une base de F .
— Complétons-la en une base (1, X 2 −2X, X, X 3 ) de R3 [X]. Par le théorème
de la base adaptée, on en déduit que : Vect(X, X 3 ) est UN supplémentaire
de F dans R3 [X].
Exercice 17
E = R4 [X] et F = {P ∈ E | P (0) = P 0 (0) = P 0 (1) = 0}.
1. Montrer que F est un espace vectoriel, déterminer une base de F et préciser
sa dimension.
2. Montrer que G = Vect(1, X, 1 + X + X 2 ) est un supplémentaire de F dans
E.

J. SALHI page 38 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

Solution :
1. Soit P = aX 4 + bX 3 + cX 2 + dX + e ∈ R4 [X]. On a :

 e =0
P ∈ F ⇔ P (0) = P 0 (0) = P 0 (1) = 0 ⇔ d =0
4a + 3b + 2c + d = 0

1  3 
⇔ P = aX 4 + bX 3 − (4a + 3b)X 2 = a(X 4 − 2X 2 ) + b X 3 − X 2 .
2 2

I
 
Donc F = Vect X 4 − 2X 2 , X 3 − 32 X 2 . Cette écriture de F justifie le fait
 
que F est un espace vectoriel. De plus, la famille X 4 − 2X 2 , X 3 − 23 X 2
engendre F et comme elle est étagée en degrés, elle est libre. C’est donc

H
une base de F et on a : dim F = 2.
2. Montrons que R4 [X] = F ⊕G. Comme dim F +dim G = 5 = dim(R4 [X]), il

L
reste simplement à montrer que F ∩G = {0R[X] }. Soit P ∈ F ∩G. Comme :
P ∈ G alors, il existe a, b, c ∈ R tels que : P = a + bX + c(1 + X + X 2 ).
De plus, on a : P ∈ F et donc : P (0) = P 0 (0) = P 0 (1) = 0 et on trouve :
a = b = 0 et b + 3c = 0. Ainsi : P est nul. D’où le résultat.

SA
Exercice 18

-E
Soit E = F(R, R) l’espace vectoriel des fonctions de R dans R. On note F le
sous-espace vectoriel des fonctions paires (i.e. f (−x) = f (x) pour tout x ∈ R) et
G le sous-espace vectoriel des fonctions impaires (i.e. f (−x) = −f (x) pour tout
x ∈ R). Montrer que F et G sont deux sous-espaces vectoriels supplémentaires

.
de E.

J S T
Solution :
Tout d’abord, remarquons que F ∩ G = {0E }. En effet, soit f ∈ F ∩ G. Alors,

∀x ∈ R : f (−x) = f (x) et f (−x) = −f (x).

F
Donc :
∀x ∈ R : f (x) = 0.
Ainsi : F ∩ G ⊂ {0E } et donc F ∩ G = {0E }. D’autre part, soit f ∈ E. Alors,
en posant pour tout x ∈ R :

f (x) + f (−x)
p(x) = et
2
f (x) − f (−x)
i(x) =
2
on vérifie facilement que :
— f = p + i;
— p ∈ F et i ∈ G.
Ainsi, on a bien : E = F + G. Conclusion : E = F ⊕ G.

Exercice 19
On note E = RR le R-espace vectoriel de toutes les applications de R dans R
et :
F = {f ∈ E | f (0) = 0}, A = CFE = {g ∈ E | g(0) 6= 0}.

J. SALHI page 39 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

1. Vérifier que F est un sous-espace vectoriel de E. Est-ce que A est un


sous-espace vectoriel de E ?
2. Montrer que, pour toute g ∈ A, la droite vectorielle Rg est un supplémen-
taire de F dans E.

Solution :
1. — Il est clair que F ⊂ E et que 0E ∈ F (où on a noté 0E l’application
constante nulle de R dans R).
— Soient f, h ∈ F et λ ∈ R. On a : (λf +h)(0) = λf (0)+h(0) = λ·0+0 =

I
0, donc : λf + h ∈ F . On conclut que F est sous-espace vectoriel de E.
D’autre part, il est immédiat que A n’est pas un sous-espace vectoriel de
E, car 0E ∈
/ A.

H
2. Soit g ∈ A fixée.
— Commençons par montrer que F ∩ Rg = {0E }, ou encore : F ∩ Rg ⊂
{0E }. Soit ϕ ∈ F ∩ Rg. Alors, ϕ(0) = 0 et il existe α ∈ R tel que

L
ϕ = αg. Ainsi, αg(0) = ϕ(0) = 0 et comme g(0) 6= 0 alors : α = 0 et
donc : ϕ = αg = 0E . Ceci montre que : F ∩ Rg = {0E }.
— On veut montrer que E = F +Rg. Soit ϕ ∈ E. Il s’agit donc de montrer

A
que ϕ se décompose linéairement sur F et Rg, c-à-d qu’il existe f ∈ F
et α ∈ R telles que : ϕ = f + αg. Raisonnons par analyse-synthèse.

E
— Analyse : Supposons qu’une telle décomposition existe, c-à-d qu’il

S
existe f ∈ F et α ∈ R telles que : ϕ = f + αg. Alors : ϕ(0) =

-
f (0)+αg(0) = αg(0), donc : α = ϕ(0) ϕ(0)
g(0) , puis f = ϕ−αg = ϕ− g(0) g.
— Synthèse : Réciproquement, montrons que le couple (f, α) précé-

.
dement trouvé convient. Notons donc α = ϕ(0) ϕ(0)
g(0) et f = ϕ − g(0) g.

T
Alors, on a bien : ϕ = f + αg avec f (0) = ϕ(0) − ϕ(0)
g(0) g(0) = 0 et

J S
donc f ∈ F . Ceci montre que le couple (f, α) convient.
On a ainsi montré que : E = F + Rg.
Finalement : F et Rg sont deux sous-epaces vectoriels supplémentaires
dans E, ou encore : Rg est un supplémentaire de F dans E.

F
Exercice 20 (Image d’une famille de vecteurs)
Soient u une application linéaire d’un K-espace vectoriel E vers un K-espace
vectoriel E 0 et (e1 , · · · , en ) une famille de vecteurs de E.
1. Montrer que : u(Vect(e1 , · · · , en )) = Vect(u(e1 ), · · · , u(en )).
2. On suppose la famille (e1 , · · · , en ) génératrice de E et l’application linéaire
u surjective. Que dire de la famille image (u(e1 ), · · · , u(en )) ?
3. On suppose la famille (e1 , · · · , en ) libre et l’application linéaire u injective.
Montrer que la famille image (u(e1 ), · · · , u(en )) est libre.

Exercice 21 (Application linéaire donnée par l’image d’une base)


Soit E = R3 . On note B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de E et u l’endomor-
phisme de E défini par :

u(e1 ) = −2e1 + 2e3 , u(e2 ) = 3e2 et u(e3 ) = −4e1 + 4e3 .

1. Soit (x, y, z) un vecteur de E. Calculer u(x, y, z).


2. Déterminer une base de Ker u.

J. SALHI page 40 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

3. Déterminer une base de Im u.


4. Montrer que E = Ker u ⊕ Im u.

Solution :
1. Soit (x, y, z) ∈ E. On a : (x, y, z) = xe1 + ye2 + ze3 et donc par linéarité
de u, on obtient :

u(x, y, z) = u(xe1 + ye2 + ze3 ) = xu(e1 ) + yu(e2 ) + zu(e3 )


= x(−2e1 + 2e3 ) + 3ye2 + z(−4e1 + 4e3 )

I
= (−2x − 4z, 3y, 2x + 4z).

2. On a :

H
Ker u = {(x, y, z) ∈ E | u(x, y, z) = 0E }
= {(x, y, z) ∈ E | −2x − 4z = 0, 3y = 0 et 2x + 4z = 0}

L
= {(x, y, z) ∈ E | x = −2z et y = 0}
= {(−2z, 0, z) | z ∈ R}
w

A
 z }| { 
= Vect (−2, 0, 1) .

S E
Donc la famille (w) engendre Ker u. De plus, comme w 6= 0E , alors la

-
famille (w) est libre. C’est donc une base de Ker u.
Remarque : Ker u n’est pas réduit à {0E } et donc l’endomorphisme u

.
n’est pas injectif. Par ailleurs, comme u est un endomorphisme de l’espace

T
vectoriel de dimenion finie E = R3 , il n’est pas non plus surjectif.

J S
   
3. On a Im u = Vect u(e1 ), u(e2 ), u(e3 ) . Ainsi, la famille G = u(e1 ), u(e2 ), u(e3 )
engendre Im u. Or, d’après le théorème du rang, on sait que dim Im u =
3 − 1 = 2. Du coup, il suffit d’extrairede G une famille
 libre à deux élé-
ments. On vérifie immédiatement que u(e1 ), u(e2 ) est une telle famille.

F
C’est donc une base de Im u.
4. Par le théorème de la base adaptée, il suffit de montrer que la famille
obtenue par concaténation d’une base de Ker u et d’une base de Im  u
constitue une base de E. Soit alors B = (−2, 0, 1), (−2, 0, 2), (0, 3, 0)
une telle famille. On vérifie facilement que c’est une famille libre et donc
une base de E. D’où : E = Ker u ⊕ Im u.

Exercice 22 (Applications linéaires dans un espace de polynômes)


Soit E = R3 [X]. Soit u l’application de E dans E définie par :

u(P ) = P + (1 − X)P 0 .

1. Montrer que u est un endomorphisme de E.


2. Déterminer une base de Im u.
3. Déterminer une base de Ker u.
4. Montrer que E = Ker u ⊕ Im u.

Solution :

J. SALHI page 41 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

1. Remarquons d’abord que si P ∈ E, u(P ) est bien un polynôme de degré


inférieur ou égal à 3, et donc u envoie bien E dans E. Montrons ensuite
que u est linéaire. Soit P, Q ∈ E et λ ∈ R, on a :

u(λP + Q) = (λP + Q) + (1 − X)(λP + Q)0


= λP + Q + (1 − X)(λP 0 + Q0 )
   
= λ P + (1 − X)P 0 + Q + (1 − X)Q0
= λu(P ) + u(Q).

H I
u est donc bien linéaire.
2. Puisque (1, X, X 2 , X 3 ) est une base de E, alors on sait que :

Im(u) = Vect u(1), u(X), u(X 2 ), u(X 3 ) .


L
Comme : u(1) = 1, u(X) = 1, u(X 2 ) = −X 2 +2X, u(X 3 ) = −2X 3 +3X 2 ,
alors :
   
Vect u(1), u(X), u(X 2 ), u(X 3 ) = Vect u(1), u(X 2 ), u(X 3 ) ,

SA -E
 
c-à-d que u(1), u(X 2 ), u(X 3 ) est une famille génératrice de Im(u). De
plus, c’est une famille qui est échelonnée en degré et donc c’est une famille
libre.  
Ceci montre que u(1), u(X 2 ), u(X 3 ) est une base de Im(u).

.
J S T
3. Soit P = aX 3 + bX 2 + cX + d ∈ E. On a :

Ainsi :
u(P ) = −2aX 3 + (3a − b)X 2 + 2bX + c + d.


−2a = 0

a = 0

F

 

3a − b = 0 b = 0
 
u(P ) = 0 ⇐⇒ ⇐⇒

 2b = 0 
 c = c
c+d = 0 d = −c
 

Donc,

Ker(u) = {P = aX 3 + bX 2 + cX + d ∈ E | u(P ) = 0E }
= {c(X − 1) | c ∈ R}
= Vect(X − 1).

Ainsi, la famille (X − 1) engendre Ker(u). On en déduit donc que (X − 1)


est une base de Ker(u).
4. La concaténation des bases de Im(u) et Ker(u) trouvées précédemment
est (1, −X 2 + 2X, −2X 3 + 3X 2 , X − 1). Ces polynômes sont tous de degrés
différents. Ils forment donc une base de E. Ceci montre que : E = Ker u ⊕
Im u.

J. SALHI page 42 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

Exercice 23 (Autour des endomorphismes nilpotents)


Soit E de dimension finie n ∈ N∗ . On dit qu’un endomorphisme f ∈ L(E) est
nilpotent s’il existe p ≥ 1 tel que :

f p = 0L(E) et f p−1 6= 0L(E) .

L’entier p s’appelle alors l’indice de nilpotence de f .


On suppose dans la suite que f est un endomorphisme nilpotent d’indice p.
1. (a) f peut-il être bijectif ?

I
(b) Justifier qu’il existe x0 ∈ E tel que f p−1 (x0 ) 6= 0E .

(c) Montrer que la famille x0 , f (x0 ) , . . . , f p−1 (x0 ) est libre.
(d) En déduire que f n = 0.

H
2. On suppose dans cette question que p = n. Déterminer le rang de f .
3. Montrer que IdE − f est inversible et exprimer son inverse en fonction de

L
f.

Solution :

A
1. (a) Supposons f bijective. Par composition d’applications bijectives, on

E
aurait alors 0L(E) = f p qui serait bijective. Or ce n’est pas le cas,

S
l’application nulle n’étant pas bijective lorsque dim(E) = n > 0.

-
Ainsi, f n’est pas bijective.
(b) Puisque f p−1 6= 0L(E) , alors il existe x0 ∈ E tel que f p−1 (x0 ) 6= 0E .

.
 

T
(c) Montrons que la famille x0 , f (x0 ), · · · , f p−1 (x0 ) est libre. Pour cela,

J S
 
raisonnons par l’absurde et supposons que la famille x0 , f (x0 ), · · · , f p−1 (x0 )
est liée. Ainsi, ils existent λ0 , · · · , λp−1 non tous nuls tels que

λ0 x0 + · · · + λp−1 f p−1 (x0 ) = 0 ().

F
Soit q = min{0 ≤ k ≤ p − 1 | λk 6= 0}. En composant  par f p−1−q ,
on obtient :
 
f p−1−q λq f q (x0 )+· · ·+λp−1 f p−1 (x0 ) = λq f p−1 (x) = 0, car f j = 0, ∀j ≥ p.

Comme f p−1 (x0 ) 6= 0, on en déduit alors que : λq = 0. Contradiction.


 
D’où, la famille x0 , f (x0 ), · · · , f p−1 (x0 ) est libre.

(d) La famille x0 , f (x0 ) , . . . , f p−1 (x0 ) étant libre, son cardinal est in-
férieur ou égal à la dimension de l’espace, soit p ≤ dim(E) = n. On
en déduit que l’indice de nilpotence est inférieur à la dimension, et
donc que f n = 0.

2. On a f i (x0 ) ∈ Im(f ) pour tout 1 ≤ i ≤ n−1. Donc f (x0 ) , . . . , f n−1 (x0 )
est une famille de n − 1 vecteurs de Im(f ), libre d’après la question 1.(c).
Donc on a rg(f ) = dim(Im(f )) ≥ n − 1. D’autre part, f n’est pas bijective
d’après la question 1.(a), donc rg(f ) ≤ n − 1. On peut donc conclure avec
ces deux inégalités que rg(f ) = n − 1.

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Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

3. Puisque les endomorphismes IdE et f commutent, la formule de factori-


sation géométrique donne

IdE = IdnE − f n = (IdE − f )(IdE + f + . . . + f n−1 ).

On en déduit que l’endomorphisme (IdE − f ) est bien un inversible et on


Pn−1
a : (IdE − f )−1 = k=0 f k .

Exercice 24 (Rang d’une application linéaire)


Soient E et F deux K-espaces vectoriels de dimensions finies et u et v deux

I
applications linéaires de E dans F . Montrer que : | rg u − rg v| ≤ rg(u + v) ≤
rg u + rg v.
Solution :

H
Par définition, on a : rg(u + v) = dim Im(u + v). Or :

Im(u + v) = {u(x) + v(x), x ∈ E} ⊂ {u(x) + v(x0 ), (x, x0 ) ∈ E 2 } = Im u + Im v.

AL
Donc :

rg(u + v) ≤ dim(Im u + Im v)
= dim(Im u) + dim(Im v) − dim(Im u ∩ Im v) (formule de Grassmann)

E
≤ dim(Im u) + dim(Im v)

S -
= rg u + rg v.

D’où :

.
∀u, v ∈ L(E, F ) : rg(u + v) ≤ rg u + rg v.

T
D’autre part, puisque Im(−v) = Im v, on a :

J S rg u = rg(u + v − v) ≤ rg(u + v) + rg(−v) = rg(u + v) + rg v,

et donc rg u − rg v ≤ rg(u + v). En échangeant les rôles de u et v, on a aussi :


rg v − rg u ≤ rg(u + v) et finalement :

F
On conclut que :

Exercice 25
∀u, v ∈ L(E, F ) : | rg u − rg v| ≤ rg(u + v).

∀u, v ∈ L(E, F ) : | rg u − rg v| ≤ rg(u + v) ≤ rg u + rg v.

Soit f un endomorphisme d’un K-espace vectoriel E de dimension finie vérifiant :


rg(f 2 ) = rg f .
1. Établir que : Im(f 2 ) = Im f et Ker(f 2 ) = Ker f .
2. Montrer que les espaces Im f et Ker f sont supplémentaires dans E.

Solution :

1. Tout d’abord, on va montrer que Im(f 2 ) ⊂ Im f et Ker f ⊂ Ker(f 2 ) et


on conclut en transformant ces inclusions en égalités par un argument de
dimension.

J. SALHI page 44 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

2 2
— Soit y ∈ Im(f  ). Alors, il existe x ∈ E tel que y = f (x). Ainsi :
y = f f (x) = f (a) avec a = f (x) ∈ E et par suite y ∈ Im f . D’où
l’inclusion Im(f 2 ) ⊂ Im f . De plus, l’hypothèse rg(f 2 ) = rg f fournit
l’égalité des dimensions et donc : Im(f 2 ) = Im f .
— Soit x ∈ Ker f . Alors : f (x) = 0E et donc : f 2 (x) = f (0E ) = 0E . Ainsi,
x ∈ Ker(f 2 ) et on obtient l’inclusion : Ker f ⊂ Ker(f 2 ). De plus, la
formule du rang appliquée à f et f 2 donne :
dim E = dim Ker f + rg f et

I
dim E = dim Ker(f ) + rg(f 2 ).
2

Comme rg(f 2 ) = rg f , on en déduit que : dim Ker f = dim Ker(f 2 ).


On conclut que : Ker f = Ker(f 2 ).

H
2. Il suffit de vérifier que Im f et Ker f sont en somme directe et conclure
avec un argument de dimension. Soit x ∈ Ker f ∩ Im f . Comme x ∈ Ker f ,
alors f (x) = 0E . De plus, ona x ∈ Im f et il existe donc a ∈ E tel que

L
x = f (a). On a alors : f f (a) = f (x) = 0E et donc a ∈ Ker(f 2 ) = Ker f .
Donc : x = f (a) = 0E . Ainsi, les espaces Im f et Ker f sont en somme
directe. De plus, la formule du rang donne :

A
dim E = dim Ker f + dim Im f.

E
Ce qui permet de conclure que les espaces Im f et Ker f sont supplémen-

S
taires dans E.

-
Exercice 26

.
Soit f un endomorphisme d’un K-espace vectoriel E de dimension finie. Montrer
que :

T
 
Ker f = Im f ⇔ f 2 = 0 et dim E = 2 rg f .

J S
Solution :
On raisonne par double implication.
(⇒) Supposons Kerf = Im f . Pour tout x ∈ E, f (x) ∈ Im f = Ker f et par

F
conséquent : f f (x) = 0E . Ainsi f 2 = 0. D’autre part, la formule du rang nous
donne :
dim E = dim Ker f + rg f = 2 rg f.
(⇐) Supposons f 2 = 0 et dim E = 2 rg f . D’une part, on a Im f ⊂ Ker f . En
effet,  y ∈ Im f . Il existe alors x ∈ E tel que y = f (x) et donc f (y) =
 soit
f f (x) = 0E . D’où y ∈ Ker f . D’autre part, la formule du rang nous donne :
2 rg f = dim E = dim Ker f + rg f et donc : dim Im f = dim Ker f . Par inculsion
et égalité des dimensions, on peut conclure que : Im f = Ker f .

Exercice 27 (Forme géométrique du théorème du rang)


Soient E et F deux K-espaces vectoriels et f ∈ L(E, F ). Soit G un supplémen-
taire de Ker f dans E. Montrer que G et Im f sont isomorphes.

Solution :
On définit l’application :
g = f|G : G −→ Im f
x 7−→ g(x) = f (x).

J. SALHI page 45 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

Alors :
— g est linéaire de G dans Im f . c’est une conséquence directe du fait que
f est linéaire.
— g est injective. En effet, on a

Ker g = {x ∈ G | g(x) = f (x) = 0F } = G ∩ Ker f.

Comme G et Ker f sont en somme directe, on a : G ∩ Ker f = {0E }. D’où


Ker g = {0E } et g est injective.

I
— g est surjective. En effet, soit y ∈ Im f , disons : y = f (x) pour un certain
x ∈ E. Comme E = G + Ker f , alors : x = u + v pour certains u ∈ G
et v ∈ Ker f , donc : y = f (x) = f (u) + f (v) = f (u) + 0F = f (u) = g(u)
avec u ∈ G, ce qui prouve bien que g est surjective.

H
Ainsi, g définit un isomorphisme de G sur Im f .
Exercice 28

L
Soit E un K-espaces vectoriel. Montrer qu’une forme linéaire ϕ sur E non iden-
tiquement nulle est surjective.
Solution :

A
Dire que ϕ 6= 0 signifie qu’il existe un vecteur x0 ∈ E tel que λ = ϕ(x0 ) 6= 0.
Pour tout réel y, on peut alors écrire :

E
y y y 

S
y= λ = ϕ(x0 ) = ϕ x0 .

-
λ λ λ
y
Ainsi y = ϕ(x) avec x = x0 ∈ E, ce qui signifie que ϕ est surjective.

.
λ

T
Exercice 29

J S
Montrer que si ϕ est une forme linéaire non nulle sur E, alors il existe un vecteur
non nul a dans E tel que :

E = ker(ϕ) ⊕ Ra.

F
Solution :

La forme linéaire ϕ étant non nulle, on peut trouver un vecteur a dans E


tel que ϕ(a) 6= 0. Ce vecteur a est nécessairement non nul. Pour tout vecteur
x dans E, le vecteur h = x − ϕ(x)ϕ(a) a est dans le noyau de ϕ et en écrivant que
x = h + ϕ(x)
ϕ(a) a on déduit que E = ker(ϕ) + Ra. Si x est dans ker(ϕ) ∩ Ra on a
alors x = λa et λϕ(a) = ϕ(x) = 0 avec ϕ(a) 6= 0 ce qui entraı̂ne λ = 0 et x = 0.
On a donc ker(ϕ) ∩ Ra = {0} et E = ker(ϕ) ⊕ Ra.

Exercice 30 (Quand le noyau et l’image sont supplémentaires )


Soit f un endomorphisme d’un espace vectoriel E de dimension finie n.
1. Démontrer que : E = Im f ⊕ Ker f ⇒ Im f = Im f 2 .
2. (a) Démontrer que : Im f = Im f 2 ⇔ Ker f = Ker f 2 .
(b) Démontrer que : Im f = Im f 2 ⇒ E = Im f ⊕ Ker f.

Solution :

J. SALHI page 46 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

1. Supposons E = Im f ⊕ Ker f . Indépendamment de l’hypothèse, on peut


affirmer que Im f 2 ⊂ Im f (?). Montrons que Im f ⊂ Im f 2 . Soit y ∈
Im f . Alors, ∃x ∈ E tel que y = f (x). Or E = Im f ⊕ Ker f , donc ∃(a, b) ∈
E × Ker f tel que x = f (a) + b. On a alors y = f 2 (a) ∈ Im f 2 . Ainsi
Im f ⊂ Im f 2 (??). D’après (?) et (??), Im f = Im f 2 .
2. (a) On a Im f 2 ⊂ Im f et Ker f ⊂ Ker f 2 . On en déduit que Im f =
Im f 2 ⇐⇒ rg f = rg f 2 et Ker f = Ker f 2 ⇐⇒ dim Ker f = dim Ker f 2 .
Alors, en utilisant le théorème du rang, on a : Im f = Im f 2 ⇔ rg f =
rg f 2 ⇔ dim Ker f = dim Ker f 2 ⇔ Ker f = Ker f 2 .

I
(b) Supposons Im f = Im f 2 . Soit x ∈ Im f ∩ Ker f . ∃a ∈ E tel que
x = f (a) et f (x) = 0E . On en déduit que f 2 (a) = 0E c’est-à-dire a ∈
Ker f 2 . Or, d’après l’hypothèse et la question précédente, Ker f 2 =

H
Ker f donc a ∈ Ker f c’est-à-dire f (a) = 0E . C’est-à-dire x = 0E .
Ainsi Im f ∩ Kerf = {0E } (? ? ?). De plus, d’après le théorème du
rang, dim Im f + dim Ker f = dim E (? ? ??). Donc, d’après (? ? ?)

L
et (? ? ??), E = Im f ⊕ Ker f .

Exercice 31
Soit E un K-espaces vectoriel.

A
Soient f et g deux endomorphismes de E tels que f ◦ g = IdE .

E
1. Démontrer que Ker(g ◦ f ) = Ker f .

S
2. Démontrer que Im(g ◦ f ) = Im g.

-
3. Démontrer que E = Ker f ⊕ Im g.

.
Solution :

T
1. Montrons que Ker(g ◦ f ) = Ker f .

J S
— Ker f ⊂ Ker(g ◦ f ) est triviale.
— Réciproquement, soit x ∈ Ker(g◦f ). On a g(f (x)) = 0 donc f (g(f (x)) =
0 or f ◦ g = IdE donc f (x) = 0 et par suite x ∈ Ker f .
2. Montrons que Im(g ◦ f ) = Im g.
— Im(g ◦ f ) ⊂ Im g est triviale.

F
— Réciproquement, soit y ∈ Im g. ∃u ∈ E, y = g(u). or f ◦ g = IdE donc
u = f (g(u)) et par suite y = g(f (g(u))) = g ◦ f (g(u)) c’est à dire
y ∈ Im(g ◦ f ).
3. Montrons que Ker f et Im g sont supplémentaires dans E.
— Soit x ∈ Ker f ∩ Im f , on a f (x) = 0 et ∃u ∈ E, x = g(u) donc u = 0
et ainsi x = 0.
— En pensant à la quastion 1, on tente x = x − g ◦ f (x) + g ◦ f (x) avec
x quelconque dans E. Comme Im(g ◦ f ) = Im g, on a g ◦ f ∈ Im g.
Calculons f (x − g ◦ f (x)) = 0. Bilan : E = Ker f + Im g.

Exercice 32
Soient a1 , a2 , a3 trois scalaires distincts donnés de K.
1. Montrer que
Φ: K2 [X] −→ K3
P 7−→ (P (a1 ) , P (a2 ) , P (a3 ))
est un isomorphisme d’espaces vectoriels.

J. SALHI page 47 FST Errachidia


Chapitre 3 : Espaces vectoriels et applications linéaires

2. On note (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de K3 et on pose ∀k ∈ {1, 2, 3}, Lk =


Φ−1 (ek ).
(a) Justifier que (L1 , L2 , L3 ) est une base de K2 [X].
(b) Exprimer les polynomes L1 , L2 et L3 en fonction de a1 , a2 et a3 .
3. Soit P ∈ K2 [X]. Déterminer les coordonnées de P dans la base (L1 , L2 , L3 ).
4. Application : On se place dans R2 muni d’un repère orthonormé et on
considère les trois points A(0, 1), B(1, 3), C(2, 1). Déterminer une fonction
polynomiale de degré 2 dont la courbe passe par les points A, B et C.

Solution :

H I
1. Par linéarité de l’évaluation, P 7→ P (a) (où a est un scalaire fixé), Φ est
linéaire. Soit P ∈ K2 [X] tel que Φ(P ) = 0. Alors P (a1 ) = P (a2 ) =
P (a3 ) = 0, donc P admet trois racines distinctes. Or P est de degré

L
inférieur ou égal à 2 ; donc P est nul. Ainsi, Ker(Φ) = {0} i.e. Φ est
injective. Enfin, dim (K2 [X]) = dim K3 = 3 donc Φ est bijective. Par
conséquent, Φ est un isomorphisme d’espaces vectoriels de K2 [X] dans
K3 .

A
2. (a) Φ est un isomorphisme donc l’image réciproque d’une base est une

E
base. Ainsi, (L1 , L2 , L3 ) est une base de K2 [X].

S
(b) L1 ∈ R2 [X] et vérifie Φ (L1 ) = (1, 0, 0) i.e. (L1 (a1 ) , L1 (a2 ) , L1 (a3 )) =

-
(1, 0, 0). Donc, comme a2 et a3 sont distincts, (X − a2 ) (X − a3 ) | L1 .
Or deg L1 6 2, donc ∃k ∈ K tel que L1 = k (X − a2 ) (X − a3 ). La va-

.
1 (X − a2 ) (X − a3 )

T
leur L1 (a1 ) = 1 donne k = (a1 −a2 )(a 1 −a3 )
. Donc L1 = .
(a1 − a2 ) (a1 − a3 )

J S
(X − a1 ) (X − a3 )
Un raisonnement analogue donne L2 = et L3 =
(a2 − a1 ) (a2 − a3 )
(X − a1 ) (X − a2 )
.
(a3 − a1 ) (a3 − a2 )

F
3. (L1 , L2 , L3 ) base de K2 [X] donc ∃ (λ1 , λ2 , λ3 ) ∈ K3 tel que P = λ1 L1 +
λ2 L2 + λ3 L3 . Par construction, ∀(i, j) ∈ {1, 2, 3}2 , Li (aj ) = δij donc
P (aj ) = λj . Ainsi, P = P (a1 ) L1 + P (a2 ) L2 + P (a3 ) L3 .
4. On pose a1 = 0, a2 = 1 et a3 = 2. Ces trois réels sont bien distincts.
On cherche P ∈ R2 [X] tel que (P (a1 ) , P (a2 ) , P (a3 )) = (1, 3, 1). Par
bijectivité de Φ et d’après la question précédente, l’unique solution est le
polynôme P = 1×L1 +3×L2 +1×L3 . On a L1 = (X−1)(X−2) 2 , L2 = X(X−2)
−1
X(X−1)
et L3 = 2 . Donc P = −2X 2 + 4X + 1.

J. SALHI page 48 FST Errachidia


CHAPITRE 4

H I Matrices et systèmes linéaires

AL
Exercice 1

E
On considère le système suivant :

S

x + y + mz = m

-

(S) x + my − z = 1 (m ∈ R)

.

x+y−z =1

T
Préciser pour quelle(s) valeur(s) du réel m le système précédent est de Cramer.

J S
Déterminer alors son unique solution en fonction de m.
Solution :
 
x + y + mz = m
 L2 ←L2 −L1 
 x + y + mz = m
L3 ←L3 −L1
x + my − z = 1 ⇐⇒ (m − 1)y − (m + 1)z = 1 − m

F
 
x+y−z =1 −(m + 1)z = 1 − m
 

— Si m = −1, la dernière ligne montre que (S) n’admet pas de solution.


— Si m 6= −1, on a z = m−1
m+1 et (m − 1)y = 0. Il faut donc distinguer deux
cas.
2m
— Si m 6= 1, y = 0 puis x = m(1 − z) = m+1 . Le système est de Cramer
 
et admet pour unique solution le triplet m+1 2m
, 0, m−1
m+1
— Si m = 1, on trouve x = 1 − y et z = 0. Le système admet une infinité
de solutions de la forme (1 − y, y, 0).
Exercice 2 (Produit non commutatif )
Déterminer deux éléments A B de M2 (R) tels que : AB = 0 et BA 6= 0.
   
0 1 0 1
Solution : Les matrices A = et B = conviennent.
0 0 0 0
Exercice 3
Soient A ∈ Mn,p (K) et B ∈ Mp,n (K). Établir que tr(AB) = tr(BA).

Exercice 4

49
Chapitre 4 : Matrices et systèmes linéaires

1. Existe-t-il des matrices A, B ∈ Mn (K) telles que AB − BA = In ?


2. On suppose que A, B ∈ Mn (K) vérifient (AB−BA)2 = AB−BA. Montrer
que A et B commutent.

Exercice 5 (Matrices symétriques et anti-symétriques)


Montrer que l’ensemble Sn (K) des matrices symétriques et l’ensemble An (K)
des matrices antisymétriques de Mn (K) sont supplémentaires dans Mn (K).
Solution : Il est d’abord clair que ces deux ensembles sont des sous-espaces
vectoriels. Soit M ∈ Mn (K). Nous voulons montrer ceci :

I ∃!(S, A) ∈ Sn (K) × An (K),

Pour cela nous raisonnons par analyse-synthèse.

H
M = S + A.

— Analyse : Soient S ∈ Sn (K) et A ∈ An (K). On suppose que : M = S + A.


Alors : M > = S > +A> = S−A, donc par demi-somme et demi-différence :
>
et A = M −M
>

L
S = M +M2 2 .
> >
— Synthèse : Posons : S = M +M2 et A = M −M 2 . Alors : M = S+A, et
 >
> >
S est symétrique et A antisymétrique car : S > = M +M 2 = M 2+M =

A
 >
> >
S et A> = M −M 2 = M 2−M = −A.

S E
Exercice 6 (Rang de matrices)

-
Déterminer le rang des matrices suivantes :
     

.
1 2 3 1 1 1 1 2 3 2
A =  2 3 4  , B =  1 2 4  et C =  2 3 4 2 .

T
3 4 5 1 3 9 3 4 5 2

J S
Solution : On utilise la méthode du pivot de Gauss pour mettre la matrice sous
forme échelonnée.
1. On a :

F
 
L2 ←L2 −2L1 1 2 3
L3 ←L3 −3L1
rg(A) = rg  0 −1 −2 
0 −2 −4
 
1 2 3
L3 ←L3 −2L2
= rg  0 −1 −2  .
0 0 0

Le rang de la matrice est donc égal à 2.


2. On a :
 
L2 ←L2 −L1 1 1 1
L3 ←L3 −L1
rg(B) = rg  0 1 3 
0 2 8
 
1 1 1
L3 ←L3 −2L2
= rg  0 1 3 .
0 0 2

Le rang de la matrice est donc égal à 3.

J. SALHI page 50 FST Errachidia


Chapitre 4 : Matrices et systèmes linéaires

3. On a :
 
L2 ←L2 −2L1 1 2 3 2
L3 ←L3 −3L1
rg(C) = rg  0 −1 −2 −2 
0 −2 −4 −4
 
1 2 3 2
L3 ←L3 −2L2
= rg  0 −1 −2 −2  .
0 0 0 0

I
Le rang de cette matrice est donc égal à 2.

Exercice 7 (Problèmes de commutation)


Soit A, B ∈ Mn (K) deux matrices qui commutent.

H
1. On suppose que A est inversible. Justifier que les matrices A−1 et B com-
mutent.
2. On suppose que A et B sont inversibles. En déduire que les matrices A−1

L
et B −1 commutent.

Solution :

A
1. Il suffit d’écrire

E
A−1 B = A−1 (BA)A−1 = A−1 (AB)A−1 = BA−1 .

. S -
2. Les matrices A et B jouant des rôles symétriques, d’après la question pré-
cédente on peut également conclure que les matrices A et B −1 commutent.
Ainsi :

J S T A−1 B −1 = A−1 (B −1 A)A−1 = A−1 (AB −1 )A−1 = B −1 A−1 .

Exercice 8 (Problèmes de commutation)


Soient A, B ∈ Mn (K) vérifiant AB = A + B. Montrer que A et B commutent.

F
Solution :
On commence par l’observation suivante : (In −A)(In −B) = In −A−B +AB =
In . Il en découle que les matrices In − A et In − B sont inverses l’une de l’autre.
En particulier : (In − B)(In − A) = In , i.e. après développement : A + B = BA,
et voilà : AB = BA.
Exercice 9 (Matrices de rotation)  
cos θ − sin θ
Pour tout θ ∈ R, on considère la matrice R(θ) = .
sin θ cos θ
1. Calculer R(θ)R(ϕ).
2. Montrer que R(θ) est inversible pour tout θ ∈ R et calculer son inverse.

Solution :
1. On trouve à l’aide des formules trigonométriques R(θ)R(ϕ) = R(θ + ϕ).
REMARQUE : Ceci n’est pas une surprise, multiplier des matrices de
rotations revient à composer les rotations planes correspondantes, donc à
additionner les angles.

J. SALHI page 51 FST Errachidia


Chapitre 4 : Matrices et systèmes linéaires

2. On trouve det(R(θ)) = cos2 (θ) + sin2 (θ) = 1 6= 0, puis


 
cos θ sin θ
R(θ)−1 = = R(−θ).
− sin θ cos θ

REMARQUE : Là encore, le point de vue géométrique est primordial. La


bijection réciproque d’une rotation est une rotation d’angle opposé.

Exercice 10
Soit A ∈ Mn (K) telle que la matrice In + A soit inversible. On pose

I B = (In − A)(In + A)−1 .

1. Montrer que B = (In + A)−1 (In − A).

H
2. Montrer que In + B est inversible et exprimer A en fonction de B.

L
Solution :
1. Comme (In + A)(In − A) = (In − A)(In + A), en multipliant à droite et à
gauche par (In + A)−1 , on obtient la relation

A
(In − A)(In + A)−1 = (In + A)−1 (In − A).

S E
2. On a :

-
(In + A)(In + B) = (In + A) + (In − A) = 2In ,
donc In + B est inversible et

. T
1
(In + B)−1 = (In + A)
2

J S puis
(In − B)(In + B)−1 =
1
2
(In + A − (In − A)) = A.

F
Exercice 11 (Matrice à diagonale strictement dominante) P
n
Soit A = (ai,j )16i,j6n ∈ Mn (R) telle que ∀i ∈ J1, nK, |ai,i | > j=1 |ai,j |.
j6=i
Soit X ∈ Mn,1 (R) tel que AX = 0, et soit i0 ∈ J1, nK tel que |xi0 | = max |xi | .
i∈J1,nK
Montrer que xi0 = 0, et en déduire que A est inversible.
 
x1
Solution : Soit X =  ...  un vecteur de Rn tel que AX = 0. Il s’agit de
 

xn
montrer que X = 0. Pour cela, raisonnons par l’absurde et supposons X 6= 0.
Soit i0 est un indice tel que |xi0 | = Max {|xi | , i ∈ J1, nK}. On a |xi0 | > 0. Mais
alors,
n
X
AX = 0 ⇒ ∀i ∈ J1, nK, ai,j xj = 0
j=1

X X X
⇒ |ai0 ,i0 xi0 | = − ai0 ,j xj 6 |ai0 ,j | × |xj | 6 |xi0 | |ai0 ,j | .
j6=i0 j6=i0 j6=i0

J. SALHI page 52 FST Errachidia


Chapitre 4 : Matrices et systèmes linéaires

P
Puisque |xi0 | > 0, on obtient |ai0 ,i0 | 6 j6=i0 |ai0 ,j | contredisant les hypothèses
de l’énoncé. Donc, X = 0. On en déduit que A est inversible.
Exercice 12
Soit M ∈ Mn (R). On rappelle que :
— M est dite nilpotente s’il existe un entier k ∈ N∗ tel que M k = 0.
— Si M est nilpotente, l’indice de nilpotence de M est le plus petit p ∈ N∗
tel que M p = 0.
Soient deux matrices A et B de Mn (R) nilpotentes et qui commutent. On
note p l’indice de nilpotence de A et q l’indice de nilpotence de B.

I
1. En calculant (A + B)p+q−1 , montrer que A + B est nilpotente d’indice
inférieur ou égal à p + q − 1.
2. Montrer que pour tout k ∈ N : (AB)k = Ak B k .

H
3. En déduire que AB est également nilpotente d’indice inférieur ou égal à
min (p, q).

L
4. Montrer que le produit d’une matrice carrée et d’une matrice nilpotente
de même taille et qui commutent est une matrice nilpotente.
5. Montrer que In − A est inversible et donner son inverse.

A
6. On pose C = In − A. Montrer que In − C −1 est nilpotente.

E
7. Soient M, N ∈ Mn (R). Montrer que si M N est nilpotente alors N M l’est

S
également.

-
Exercice 13 (Puissance d’une matrice à l’aide d’un polynôme annulateur)

.
1. Montrer que toute matrice A ∈ Mn (K) admet un polynôme annulateur
2

T
non nul. (On peut considérer la famille In , A, · · · , An .)

J S
2. Soit A ∈ Mn (K) la matrice ne comportant que des 1.
(a) Déterminer un polynôme annulateur pour A.
(b) En déduire la valeur de Ak pour tout k ≥ 2.

F
Solution :
1. Soit A une matrice de Mn (K). Le K-espace vectoriel Mn (K) est de di-
mension n2 . Par suite, toute famille de n2 + 1 matrices de Mn (K) est liée ;
2
c’est le cas en particulier de la famille In , A, · · · , An . Il existe donc des
scalaires a0 , · · · , an2 non tous nuls, tels que
2
a0 In + a1 A + · · · + an2 An = 0.
2
Le polynome P = a0 + a1 X + · · · + an2 X n est ainsi non nul et annulateur
de la matrice A.
2. (a) On vérifie facilement que A2 = nA et donc P = X 2 − nX est un
polynôme annulateur pour A.
(b) Effectuons ensuite la division euclidienne de X k par P . Puisque P est
de degré 2, il existe Q ∈ R[X] et a, b ∈ R tels que

X k = P (X)Q(X) + aX + b.

On évalue cette égalité en les racines de P , à savoir 0 et n. L’éva-


luation en 0 donne b = 0 et l’évalution en n donne a = nk−1 . On a

J. SALHI page 53 FST Errachidia


Chapitre 4 : Matrices et systèmes linéaires

donc X k = P (X)Q(X) + nk−1 X. On en déduit que Ak = nk−1 A,


relation que l’on aurait tout aussi bien pu prouver assez simplement
par récurrence !

Exercice 14 (Puissance nième avec la 


formule 
du binôme) 
a 0 0 0 1 0
Pour a ∈ R, soient A =  0 a 0  , N =  0 0 1  et B = A + N .
0 0 a 0 0 0
3
1. Vérifier que AN = N A et N = 0.

I
2. Calculer B n pour tout entier n > 2.
3. Pour quelles valeurs de a la matrice B est-elle inversible ? Calculer B −1
pour ces valeurs de a.

H
Solution :  
0 a 0
1. AN = N A =  0 0 a  et N 3 = 0.

L
0 0 0
2. Comme les matrices A et N commutent, on peut utiliser la formule du
binome de Newton et on obtient :

A
n  
n n
X n
B = (A + N ) = N k An−k

E
k

S
k=0

-
     
n n n n−1 n
= A + NA + N 2 An−2
0 1 2

.
puisque
n > 2 (sinon, 
il y aurait moins
 de termes
 dans la somme). Comme

T
ak 0 0 0 0 1
Ak =  0 ak 0  et N 2 =  0 0 0 , on trouve pour n > 2,

J S
0 0 ak 0 0 0
 n
0 an−1 0 0 an−2
    
a 0 0 0
n(n − 1) 
B n =  0 an 0  + n  0 0 an−1  + 0 0 0 
2

F
n
0 0 a 0 0 0 0 0 0
n(n−1)
 
a2 na 2
= an−2  0 a2 na  .
0 0 a2
3. La matrice B est triangulaire supérieure, elle est inversible si et seulement
si tous ses coefficients diagonaux sont nont nuls (le déterminant est ici le
produit des coefficients diagonaux), c’est-à-dire si et seulement si a est non
nul. Pour inverser B, on procède par pivot de Gauss :
     
a 1 0 x1 y1  ax1 + x2 = y1
BX = Y ⇔  0 a 1   x2  =  y2  ⇐⇒ ax2 + x3 = y2
0 0 a x3 y3 ax3 = y3

 1 1 1
 x1 = a y1 − a2 y2 + a3 y3
⇔ x2 = a1 y2 − a12 y3
x3 = a1 y3

  1
− a12 1
  
x1 a a y1
⇔  x2  =  0 1
a − a12   y2  ⇐⇒ X = B −1 Y.
1
x3 0 0 a
y3

J. SALHI page 54 FST Errachidia


Chapitre 4 : Matrices et systèmes linéaires

Exercice 15 (Calcul des puissances d’une matrice carrée)


Soient les matrices
   
6 8 6 0 0 0
1  1
M= 3 4 3  et D =  0 12 0 .
12
3 0 3 0 0 1

1. a) Trouver l’unique vecteur colonne X1 dont la première coordonnée vaut


1 tel que M X1 = 0.

I
b) Trouver l’unique vecteur colonne X2 dont la deuxième coordonnée vaut
1
1 tel que M X2 = 12 X2 .
c) Trouver l’unique vecteur colonne X3 dont la dernière coordonnée vaut

H
2 tel que M X3 = X3 .
2. On note P la matrice dont les vecteurs colonnes sont (dans l’ordre) X1 ,
X2 et X3 . Montrer que la matrice P est inversible et calculer sa matrice

L
inverse.
3. Montrer que la matrice P −1 M P est diagonale et égale à D. Déterminer
Dn pour tout entier n > 1.

A
4. Montrer par récurrence que, pour tout entier n > 1 : M n = P Dn P −1 .
5. En déduire que, pour tout entier naturel non nul n:

S -E 1 n 1 n 1 n
    
6 − 6 × 12 6 + 16 × 12 6−6× 12 n
1  1 n 1 n
Mn = 1
 
3 − 3 × 12 3 + 8 × 12 3−3× 12 n
.
11 1
 n 1 n
 1

.
2 + 9 × 12 2 − 24 × 12 2+9× 12

J S
1.

2.
T
Solution : 
1

−1
 
2

On trouve X1 =  0  , X2 =  1  et X3 =  3 .
−3
 
6

2
On pourrait calculer le déterminant de P mais le fait qu’on puisse inverser

F
P à l’aide 
de la méthode du pivot
 suffit à justifier l’inversibilité. On trouve
11 −22 0
P −1 = 11 1 
−3 8 −3 .
1 1 1
 
0 0 0
3. On a bien D = P −1 M P et Dn =  0 121n 0  pour n > 1.
0 0 1
4. Classique, c’est du cours !
5. Il suffit de calculer explicitement P Dn P −1 avec les expressions de P −1 et
Dn données précédemment.

Exercice 16 (Matriceset suites)


1 −1
Soit A = .
−1 1
1. Déterminer An pour tout n ∈ N∗ . On pourra commencer par calculer
A2 , A3 , . . .

J. SALHI page 55 FST Errachidia


Chapitre 4 : Matrices et systèmes linéaires


 x0 , y0 ∈ R
2. Soient (xn )n∈N et (yn )n∈N les suites définies par : xn+1 = xn − yn
yn+1 = −xn + yn

 
xn
a) On pose Xn = . Établir une relation entre Xn+1 , A et Xn .
yn
b) Montrer alors que Xn = An X0 .
c) En déduire une expression de xn et yn en fonction de x0 , y0 et n pour
tout n ∈ N∗ .

I
Solution :      
1 −1 2 −2 4 −4
1. On s’aperçoit que A = , A2 = , A3 =
−1 1 −2 2 −4 4

H
 
4 8 −8
et A = . On peut dès lors conjecturer que :
−8 8

L
 
1 −1
∀n > 1 An = 2n−1 = 2n−1 A
−1 1

Démontrons ce résultat par récurrence, sachant qu’il est évidemment vrai

A
pour n = 1.

E
An+1 = An A = 2n−1 A × A = 2n−1 A2 = 2n A.

. S -
D’après le principe de récurrence, le résultat est vrai quel que soit n > 1.
2. a) On a Xn+1 = AXn .
b) Par récurrence, Xn = AXn−1 = A×AXn−2 = A2 X n−2 = . . . = An X0 .

T
c) Ainsi,

J S
 
xn
Xn = = An X0
yn
  
1 −1 x0

F
n−1
=2
−1 1 y0
 n−1 n−1

2 x0 − 2 y0
= .
−2n−1 x0 + 2n−1 y0

Par identification, pour tout n > 1,

xn = 2n−1 x0 − 2n−1 y0 et yn = −2n−1 x0 + 2n−1 y0 .

Exercice 17 (Quelques applications


 du calculmatriciel)  
−1 2 1 0
On considère les matrices A = , D = , P =
  −4 5 0 3
1 1
.
1 2
1. Montrer que P est inversible et déterminer P −1 .
2. Vérifier que A = P · D · P −1 .
3. Montrer que An = P · Dn · P −1 pour tout n ∈ N.

J. SALHI page 56 FST Errachidia


Chapitre 4 : Matrices et systèmes linéaires

4. On considère les suites (un ) et (vn ) définies par u0 , v0 ∈ R et :



un+1 = −un + 2vn
∀n ∈ N,
vn+1 = −4un + 5vn
 
un
On pose pour tout n ∈ N, Xn = .
vn
(a) Montrer que pour tout n ∈ N, Xn+1 = AXn .
(b) En déduire, pour tout n ∈ N, un et vn en fonction de u0 et v0 et de n.

I
(c) Etudier la convergence de ces deux suites.
5. On considère deux fonction x et y définies sur R, à valeurs réelles et dé-
rivables sur R. On suppose que x et y vérifient le système différentiel
suivant :

H
 0
x = −x + 2y
y 0 = −4x + 5y.

L
   0 
x x
On pose X = et X 0 = , c’est à dire :
y y0
   0 
x(t) x (t)
∀t ∈ R, X(t) = et X 0 (t) = .

A
y(t) y 0 (t)

E
 
x1
On définit deux fonctions x1 , y1 : R → R par X1 =

S
et X1 =
y1

-
P −1 · X.  0 
0 x1
On pose X1 = .

.
y10

T
(a) Montrer que X10 = D · X1 .

J S
(b) En déduire deux équations différentielles vérifiées par x1 et y1 .
(c) Déterminer les fonctions x1 et y1 , et en déduire les solutions x et y du
système de départ.
Solution :

F
1. La matrice P est une matrice 2 × 2. On peut donc appliqué le critère du
cours : on a ad − bc = 1 × 2 − 1 × 1 = 1 6= 0. La matrice P est donc
inversible, et son inverse est :
   
1 d −b 2 −1
P −1 = = .
ad − bc −c a −1 1
2. Il suffit de faire le produit !
3. Pour n = 0, on a A0 = In et P D0 P −1 = P In P −1 = P P −1 = In . Soit à
présent n ≥ 1, on a :
An = A × A × · · · × A
| {z }
n fois
= P DP −1 × P DP −1 × · · · × P DP −1 × P DP −1
   

= P × D × P −1 P × D × · · · × D × P −1 P × D × P −1
 

= P × D × D × · · · × D ×P −1
| {z }
n fois
= P Dn P −1 .

J. SALHI page 57 FST Errachidia


Chapitre 4 : Matrices et systèmes linéaires

 
n 1 0
Notons de plus que D = .
0 3n
   
−un + 2vn un+1
4. (a) On a : AXn = = = Xn+1 .
−4un + 5vn vn+1
(b) On a donc en itérant le résultat précédent

Xn = AXn−1 = A2 Xn−2 = · · · = An X0 pour tout n ∈ N.


   
1 1 1 0 2 −1
De plus, on a : An = P Dn P −1 =

I
=
1 2 0 3n −1 1
2 − 3n −1 + 3n
 
n . On en déduit, pour tout n ∈ N :
2−2×3 −1 + 2 × 3n

H
2 − 3n −1 + 3n (2 − 3n ) u0 + (−1 + 3n ) v0
      
un u0
= = .
vn 2 − 2 × 3n −1 + 2 × 3n v0 (2 − 2 × 3n ) u0 + (−1 + 2 × 3n ) v0

L
Ainsi, on a pour tout n ∈ N :

un = (2u0 − v0 )+3n (v0 − u0 ) et vn = (2u0 − v0 )+3n (2v0 − 2u0 ) .

SA(c) On a trois cas poesibles :

-E
— si u0 = v0 , les suites (un ) et (vn ) sont constantes égales à 2u0 −v0 ;
— si u0 < v0 , les suites (un ) et (vn ) divergent vers +∞ ;
— si u0 > v0 , les suites (un ) et (vn ) divergent vers −∞ ;
5. (a) On a d’après l’énoncé :

.
J S T
X 0 = AX = AP X1 .

De plus on a X = P X1 , soit
équations, on obtient :

x = x1 + y1
y = x1 + 2y1
. En dérivant ces deux

F
 0
x = x01 + y10
y 0 = x01 + 2y10

Ainsi on a X 0 = P X10 . On obtient en remplaçant dans l’égalité pré-


cédente :

P X10 = AP X1 ⇔ X10 = P −1 AP X1 = DX1

car A = P DP −1 .
(b) On a alors en écrivant ce produit matriciel :
 0      
x1 1 0 x1 x1
= = .
y10 0 3 y1 3y1

Ainsi x1 et y1 satisfont les deux équations différentielles linéaires du


premier ordre à coefficients constants suivantes :

x01 = x1 et y10 = 3y1 .

J. SALHI page 58 FST Errachidia


Chapitre 4 : Matrices et systèmes linéaires

(c) On en déduit que pour tout t ∈ R, x1 (t) = λet et y1 (t) = µe3t avec
λ, µ ∈ R. On obtient alors x et y avec la relation X = P · X1 : pour
tout t ∈ R,

λet λet + µe3t


      
x(t) 1 1
= =
y(t) 1 2 µe3t λet + 2µe3t

Les solutions x et y du système de départ sont donc :

x(t) = λet + µe3t et y(t) = λet + 2µe3t avec λ, µ ∈ R.

H I
AL
S -E
.
J S T
F

J. SALHI page 59 FST Errachidia


CHAPITRE 5

H I Complément de cours : Structures algébriques

AL
Exercice 1
Soit G un groupe d’élément neutre e tel que ∀x ∈ G, x2 = e. Montrer que G est

S E
abélien.

-
Solution :
Suppposons que tout carré soit égal à l’élément neutre. Alors

.
J S T
xy = y 2 xyx2 = y(yxyx)x = y(yx)2 x = yex = yx.

Autre méthode : Soit x, y ∈ G. En utilisant le fait que pour tout z ∈ G on a


z 2 = 1, i.e. z = z −1 , on en déduit que

xy = (xy)−1 = y −1 x−1 = yx

F
et G est abélien.

Exercice 2
Soient (G, ?) un groupe et H1 , H2 deux sous-groupes de G. On suppose que
H1 ∪ H2 est un sous-groupe de G. Montrer que H1 ⊂ H2 ou H2 ⊂ H1 .

Solution :
Raisonnons par l’absurde et supposons que H1 * H2 et H2 * H1 . Alors, il existe
x1 ∈ H1 , x1 ∈ / H2 et il existe x2 ∈ H2 , x2 ∈
/ H1 . Comme H1 ∪ H2 est un sous-
groupe, x1 ? x2 ∈ H1 ∪ H2 . Si x1 ? x2 ∈ H1 , alors x2 = x01 ? (x1 ? x2 ) ∈ H1 , ce qui
est absurde. De même, on parvient à une absurdité en supposant x1 ? x2 ∈ H2 .
D’où le résultat.
Exercice 3 Soit G un groupe. Montrer que les parties suivantes sont des sous-
groupes de G :
1. Z(G) = {x ∈ G | ∀y ∈ G, xy = yx} (Z(G) s’appelle le centre de G).
2. aHa−1 = {aha−1 | h ∈ H} où a ∈ G et H est un sous-groupe de G.

60
Chapitre 5 : Complément de cours : Structures algébriques

Solution :

1. 1G est élément de Z(G) car 1G y = y1G = y pour tout y ∈ G. Soient


x1 , x2 ∈ Z(G). Alors, pour tout y ∈ G, on a x1 x2 y = x1 (x2 y) = (x1 y) x2 =
yx1 x2 et donc x1 x2 ∈ Z(G). Enfin, si x ∈ Z(G), alors pour tout y ∈ G,

xy = yx =⇒ xyx−1 = y =⇒ yx−1 = x−1 y.

On en déduit que x−1 ∈ Z(G) qui est donc un sous-groupe de G.

I
2. Puisque H est un sous-groupe de G, 1G ∈ H et donc a1G a−1 ∈ aHa−1 .
Mais a1G a−1 = 1G et donc 1G ∈ aHa−1 . soient x = aha−1 et y =
ah0 a−1 deux éléments de aHa−1 avec donc h, h0 ∈ H. On a xy −1 =
−1

H
aha−1 ah0 a−1 = aha−1 ah0−1 a−1 = ahh0−1 a−1 ∈ aHa−1 puisque


hh0−1 ∈ H. aHa−1 est donc bien un sous-groupe de G.

L
Exercice 4
Soit (G, ·) un groupe fini et A, B deux sous-groupes de G. On note AB =
{ab; a ∈ A, b ∈ B}. Montrer que AB est un sous-groupe de G si et seulement si
AB = BA.

A
Solution :

E
(⇒) Supposons que AB est un sous-groupe de G et montrons que AB = BA.

S
Soit x ∈ AB. Alors x−1 ∈ AB et donc x−1 = ab pour certains a ∈ A et b ∈ B.

-
Par passage à l’inverse, on obtient : x = b−1 a−1 ∈ BA.
De même, si y = ba ∈ BA, alors y −1 = a−1 b−1 ∈ AB et donc y = (y −1 )−1 ∈ AB.

.
(⇐) Supposons que AB = BA et montrons que AB est un sous-groupe de G.

T
— Puisque A et B sont deux sous-groupes de G, alors 1G ∈ A et 1G ∈ B et

J S
donc 1G = 1G 1G ∈ AB.
— Soit x = ab ∈ AB et y = a0 b0 ∈ AB. Alors, xy = aba0 b0 . Or, ba0 ∈ BA =
AB et donc ba0 = a00 b00 avec a00 ∈ A et b00 ∈ B. On en déduit que :
xy = aa00 b00 b0 ∈ AB.
— Soit x = ab ∈ AB. Alors, x−1 = b−1 a−1 ∈ BA = AB.

F
Exercice 5
G −→ G
Soit G un groupe multiplicatif et f | une application.
x 7−→ x−1
Montrer que f est un morphisme de groupes si et seulement si G est abélien.
Solution :
(⇒) Supposons que f est un morphisme de groupes. Pour tous x, y ∈ G, on a

xy = f (x−1 )f (y −1 ) = f (x−1 y −1 ) = (x−1 y −1 )−1 = yx

et G est abélien.
(⇐) Réciproquement, supposons que G est abélien. Soit x, y ∈ G. On a

f (xy) = (xy)−1 = y −1 x−1 = x−1 y −1 = f (x)f (y)

et donc f est un morphisme de groupes.


Exercice 6 (Groupe des automorphismes intérieurs)
G −→ G
Soit (G, ?) un groupe et a ∈ G. On note ϕa | .
x 7−→ a ? x ? a−1

J. SALHI page 61 FST Errachidia


Chapitre 5 : Complément de cours : Structures algébriques

1. Montrer que ϕa est un morphisme de groupes.


−1
2. Montrer que ϕa est bijectif et déterminer (ϕa ) .
L’ensemble A = {ϕa , a ∈ G}, muni de la loi de composition, est un groupe (on
a d’ailleurs ϕa ◦ ϕb = ϕab ), appelé groupe des automorphismes intérieurs de G.

Exercice 7
Trouver tous les morphismes de groupes de (Q, +) dans (Z, +).
Solution :

I
Soit f un morphisme de groupes de (Q, +) dans (Z, +). Im(f ) est un sous-groupe
de Z et donc Im(f ) = nZ pour un certain n ∈ N. Supposons que n ≥ 1. Soit x un
antécédant de n. On obtient alors : 2f ( x2 ) = f (x) = n et donc n2 = f ( x2 ) ∈ nZ,

H
ce qui est absurde. On a donc n = 0 et f est nul.
Exercice 8 (Congruence modulo un sous-groupe et théorème de Lagrange)
Soient G un groupe et H un sous-groupe de G. On appelle relation de congruence

L
à droite modulo H sur G la relation définie pour tous x, y ∈ H par :

xRy ⇐⇒ xy −1 ∈ H.

A
1. Montrer que la relation R est une relation d’équivalence sur G. On note

E
H\G l’ensemble quotient associé, et on l’appelle l’ensemble des classes à

S
droites modulo H.

-
2. Montrer que H\G = {Hx | x ∈ G}.
3. Montrer que Card(Hx) = Card(H). (On rappelle que deux ensembles A

.
et B ont le même cardinal s’il existe une bijection f : A → B).

T
4. Supposons que G est fini. En déduire que le cardinal de H divise le cardinal

J S
de G.

Solution :
1. — xRx car xx−1 = 1G ∈ H.

F
— Si xRy, alors xy −1 ∈ H, d’où (xy −1 )−1 = yx−1 ∈ H, donc yRx.
— Si xRy et yRz, alors xz −1 = (xy −1 )(yz −1 ) ∈ H, donc xRz.
2. Montrons que H\G = {Hx | x ∈ G}, où l’on a noté H\G l’ensemble
quotient : G/R = {x̄|x ∈ G}. Soit x ∈ G. Pour tout y ∈ G, on a :

y ∈ x̄ ⇔ xRy ⇔ xy −1 ∈ H
⇔ ∃h ∈ H : xy −1 = h
⇔ ∃h ∈ H : y −1 = x−1 h
⇔ ∃h ∈ H : y = h−1 x
⇔ y ∈ Hx

Donc : H\G = {x̄|x ∈ G} = {Hx | x ∈ G}.


3. Montrons que Card(Hx) = Card(H). Soit x ∈ G et considérons l’applica-
ϕ : H −→ Hx
tion x
h 7−→ hx.
— ϕx est injective : Soit h1 , h2 ∈ H tel que ϕx (h1 ) = ϕx (h2 ). alors h1 x =
h2 x et en multipliant à droite par x−1 , on obtient : h1 = h2 .

J. SALHI page 62 FST Errachidia


Chapitre 5 : Complément de cours : Structures algébriques

— ϕx est surjective : Soit y ∈ Hx. Par définition de Hx, il existe h ∈ H


tel que y = hx = ϕx (h). D’où ϕx est bijective et donc Card(Hx) =
Card(H).
4. Supposons que G est fini. Montrons que Card(H) divise Card(G). Les
classes d’équivalences forment une partition de G, donc s’il y a k classes,
alors Card(G) = k Card(H). En effet,
X X
Card(G) = Card(x̄) = Card(Hx)
x̄∈G/R x̄∈G/R

I
X
= Card(H)
x̄∈G/R
X

H
= Card(H) 1
x̄∈G/R

= Card(H) Card(G/R).

ALD’où le résultat.

Exercice 9 (Anneau de Boole)


Soit A un anneau tel que tout élément de A soit idempotent (i.e. ∀x ∈ A, x2 = x).

E
1. Si x ∈ A montrer que 2x = 0. Montrer que A est commutatif.

S -
2. Montrer que si x, y ∈ A alors xy(x + y) = 0. Que dire si A est intègre ?

Solution :

.
1. Soit x ∈ A. Alors (2x)2 = 2x donc 4x2 = 2x, ce qui entraine 4x = 2x et

T
donc 2x = 0. Ce qui s’écrit encore x = −x.

J S
Montrons que A est commutatif. Soit x, y ∈ A, alors x + y ∈ A. Ainsi, par
définition de A, on obtient (x + y)2 = x + y et donc x2 + xy + yx + y 2 =
x + y = x2 + y 2 . D’où, xy + yx = 0 et donc xy = −yx = yx. Ce qui montre
que A est commutatif.

F
2. Soit x, y ∈ A, alors xy(x + y) = xyx + xy 2 = x2 y + xy 2 = 2xy = 0.
Sopposons que A est intègre. Alors A a au plus deux éléments. En effet,
sinon il existe x, y ∈ A distincts et différents de 0. Donc (x + y) 6= 0 (car
sinon x = −y = y) et A étant intègre xy(x + y) 6= 0, absurde.

Exercice 10 (Eléments nilpotents d’un anneau)


Soit A un anneau. Un élément a de A est dit nilpotent si et seulement s’il existe
n ∈ N∗ tel que an = 0.
1. Soit (a, b) ∈ A2 . Montrer que, si a est nilpotent et si ab = ba, alors ab est
nilpotent.
2. Soit a ∈ A nilpotent. Montrer que 1 − a est inversible dans A et exprimer
(1 − a)−1 .
3. Soit (a, b) ∈ A2 . Montrer que, si a et b sont nilpotents et ab = ba, alors
a + b est nilpotent.

Exercice 11 (Anneau des entiers de Gauss)


On pose Z[i] = {a + ib | a, b ∈ Z}.

J. SALHI page 63 FST Errachidia


Chapitre 5 : Complément de cours : Structures algébriques

1. Montrer que Z[i] est un sous-anneau de (C, +, ×).


2. Donner ses éléments inversibles.
Z[i] est appelé l’anneau des entiers de Gauss.
Solution :

1. On a 1 = 1+0×i donc 1 ∈ Z[i]. Soient z1 et z2 dans Z[i]. Il existe a1 , b1 , a2


et b2 dans Z tels que z1 = a1 + ib1 et z2 = a2 + ib2 . On a alors

z1 − z2 = (a1 − a2 ) + i(b1 − b2 ) et z1 z2 = (a1 a2 − b1 b2 ) + i(a1 b2 + a2 b1 )

H I
et comme a1 − a2 , b1 − b2 , a1 a2 − b1 b2 et a1 b2 + a2 b1 appartiennent à Z,
z1 − z2 ∈ Z[i] et z1 z2 ∈ Z[i].
2. Soit z = a + ib ∈ Z[i]× , où a, b ∈ Z. Alors, il existe z 0 = a0 + ib0 ∈ Z[i] tel
que zz 0 = 1. Donc |z|2 |z 0 |2 = 1. Or, comme z, z 0 ∈ Z[i], alors |z|2 , |z 0 |2 ∈ N.
Ainsi : |z|2 = |z 0 |2 = 1. Donc a2 + b2 = 1 et puisque a, b ∈ Z, alors

L

2 2
 a = 1 et b = 0

ou

A

a2 = 0 et b2 = 1

E
et donc z ∈ {−1, 1, i, −i}. D’où Z[i]× ⊂ {−1, 1, i, −i}.

S
Inversement, il est facile de vérifier que {−1, 1, i, −i} ⊂ Z[i]× . D’où l’éga-

-
lité Z[i]× = {−1, 1, i, −i}.

.
Exercice 12

T
Soient (K, +, ·) et (L, +, ·) deux corps et soit f : K → L un morphisme d’an-
neaux.

J S
1. Montrer que si x ∈ K \ {0K }, alors f (x) est inversible et déterminer son
inverse.
2. En déduire qu’un morphisme de corps est injectif.

F
Solution :
1. Soit x ∈ K \ {0K }. Alors on a x · x−1 = 1K . On applique f à cette
identité, et en
 utilisant que f est un morphisme d’anneaux, on trouve
f (x) · f x−1 = 1L . Ainsi, f (x) est inversible, d’inverse f x−1 .
2. II suffit de démontrer que le noyau de f est réduit à 0K . Mais si f (x) = 0,
alors x ∈/ K \ {0K } d’après la question précédente, et donc x = 0.

Exercice 13
Montrer que tout anneau intègre et fini est un corps.
Solution :
A −→ A
Soit a ∈ A non nul. L’application fa | est injective. En effet,
x 7−→ ax
puisque A est un anneau intègre et a est non nul, pour tous x, y ∈ A, on a

fa (x) = fa (y) =⇒ ax = ay =⇒ ax − ay = 0 =⇒ a(x − y) = 0 =⇒ x = y.

Et comme A est un ensemble fini, toute injection de A dans A est une bijection.
Ainsi fa est bijective. Soit b ∈ A l’antécédent de 1 par fa . Alors : ab = fa (b) = 1.

J. SALHI page 64 FST Errachidia


Chapitre 5 : Complément de cours : Structures algébriques

On a montré que pout tout a ∈ A non nul, ∃b ∈ A tel que ab = 1. De plus,


comme A est intègre, alors on aussi ba = 1 et donc b est l’inverse de a. En effet,
puisque ab = 1, alors : a(ba − 1) = a(ba) − a = (ab)a − a = 1 × a − a = a − a = 0.
Or a 6= 0 et A est intègre, donc ba − 1 = 0, i.e, ba = 1. D’où le résultat.
Exercice 14 √
Soit d ∈ N tel que d ∈
/ Q. On note :
√ √
Q[ d] = {a + b d | (a, b) ∈ Q2 }.

I
Montrer que (Q[ d], +, ×) est un corps.
Solution :
On va √montrer qu’il s’agit d’un √ sous-corps de (R,√+, ×). Remarquons d’abord√

H
que Q[ d] ⊂ √ R et que 1 ∈ Q[ d]. soient x, y ∈ Q[ d]. On les écrit x = a + b d
et y = a0 + b0 d avec a, a0 , b, b0 ∈ Q. Alors :

L
x − y = (a − a0 ) + (b − b0 ) d

xy = (aa0 + dbb0 ) + (ab0 + a0 b) d

A
ce qui prouve que x−y et xy ∈ Q[ d]. D’autre part, si x 6= 0,√on peut multiplier
numérateur et dénominateur par la quantité conjugée a − b d et l’on obtient

S E

a−b d √ √

-
1 1 a b
= √ = 2 2
= 2 2
− 2 2
d ∈ Q[ d]
x a+b d a −b d a −b d a −b d

.

et donc x1 ∈ Q[ d]. Remarquons qu’il était possible de multiplier par la quantité

T

conjuguée qui est non nulle car d ∈ / Q. D’où le résultat.

J S
Exercice 15 (Endomorphisme du corps R)
On veut montrer que le seul endomorphisme du corps R est l’identité. Soit
f : R → R un morphisme de corps (ou d’anneaux).

F
1. Montrer que pour tout x ∈ Q, on a f (x) = x.
2. Montrer que pour tout x ∈ R+ , on a f (x) ∈ R+ .
3. Montrer que f est croissante.
4. Conclure.

Solution :
1. Puisque f est un morphisme d’anneaux, alors f(1)=1 et ∀n ∈ Z, f (n) =
f (n.1) = nf (1) = n.
Soit x = pq ∈ Q, où p ∈ Z et q ∈ N∗ . D’après ce qui précède, on a :
p = f (p) = f (qx) = qf (x). Donc f (x) = pq = x.
√ √
2. Soit x ∈ R+ . On a f (x) = f (( x)2 ) = (f ( x))2 ∈ R+ .
3. soit x, y ∈ R tel que x ≤ y. Comme y − x ≥ 0, alors d’après la question
(2) on a : f (y − x) = f (y) − f (x) ≥ 0. Donc f (x) ≤ f (y). Ce qui montre
que f est croissante.

J. SALHI page 65 FST Errachidia


Chapitre 5 : Complément de cours : Structures algébriques

4. Soit x ∈ R. Il existe deux suites (rn )n∈N , (sn )n∈N ∈ QN convergentes vers
x telles que :

E(10n x) E(10n x) 1
∀n ∈ N, rn := n
≤ x < sn := + n,
10 10n 10
où E(·) désigne la fonction partie entière.
En utilisant le fait que f est croissante, alors : ∀n ∈ N, f (rn ) = rn ≤
f (x) ≤ f (sn ) = sn . Les suites extrémités convergent vers x et donc f (x) =
x. Ainsi le seul endomorphisme d’anneaux de R dans R est l’identité.

H I
AL
S -E
.
J S T
F

J. SALHI page 66 FST Errachidia


CHAPITRE 6

H I
Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2020/2021

AL
E
Exercice 1 : (5 points)

S
G −→ G

-
Soit G un groupe multiplicatif et f | une application.
x 7−→ x−1
Montrer que f est un morphisme de groupes si et seulement si G est abélien.

.
J S T
Solution :
(⇒) Supposons que f est un morphisme de groupes. Pour tous x, y ∈ G, on a
xy = f (x−1 )f (y −1 ) = f (x−1 y −1 ) = (x−1 y −1 )−1 = yx
et G est abélien.

F
(⇐) Réciproquement, supposons que G est abélien. Soit x, y ∈ G. On a
f (xy) = (xy)−1 = y −1 x−1 = x−1 y −1 = f (x)f (y)
et donc f est un morphisme de groupes.

Exercice 2 : (5 points)
1. Déterminer la décomposition en produit de facteurs irréductibles sur R du
polynôme
P = X 7 − 1.
1
2. Décomposer en éléments simples dans R(X) la fraction rationnelle .
X(X + 1)(X + 2)
Solution :
1. Cherchons les racines de P dans C, c-à-d les nombres complexes z tels que
z 7 − 1 = 0. On a :
z7 − 1 = 0 ⇔ z7 = 1
2kπ
⇔ z = ei 7 , k ∈ {0, · · · , 6}.

67
Chapitre 6 : Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2020/2021

D’où, dans C[X] :


6
2kπ
Y
P = (X − ei 7 ).
k=0
2π 12π 4π 10π 6π
Or ei 7 et ei 7 sont conjugués, ei 7 et ei 7 sont conjugués ainsi que ei 7

et ei 7 . Donc, par regroupement des racines non réelles du polynôme P
par paires de conjugués, dans R[X], on a :
2π 12π 4π 10π 6π 8π
P = (X − 1)(X − ei )(X − ei 7 )(X − ei 7 )(X − ei 7 )(X − ei 7 )(X − ei 7 )
7

I
2π 4π 6π
= (X − 1)(X 2 − 2 cos( )X + 1)(X 2 − 2 cos( )X + 1)(X 2 − 2 cos( )X + 1).
7 7 7
1

H
2. Soit F = .
X(X + 1)(X + 2)
— Recherche de la partie entière : Comme deg F < 0, alors la partie

L
entière est nulle.
— Forme de la décomposition en éléments simple dans R(X) : La décom-
position cherchée s’écrit :

A
a b c
F = + + (F)
X X +1 X +2

S E
où a, b, c ∈ R sont à déterminer.

-
— Calcul de a : On multiplie F par X puis on évalue en 0, pour obtenir :
a = 12 .

.
— Calcul de b : On multiplie F par X + 1 puis on évalue en −1, pour

T
obtenir : b = −1.
— Calcul de c : On multiplie F par X + 2 puis on évalue en −2, pour

J S
obtenir : c = 21 .
— Conclusion : Dans R(X), on a :
1 1
2 1
F = − + 2 .

F
X X +1 X +2

Exercice 3 : (10 points)


Soit E = R3 . On note B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de E et u l’endomor-
phisme de E défini par :

u(e1 ) = −2e1 + 2e3 , u(e2 ) = 3e2 et u(e3 ) = −4e1 + 4e3 .

1. Soit (x, y, z) un vecteur de E. Montrer que u(x, y, z) = (−2x − 4z, 3y, 2x +


4z).
2. Déterminer une base de Ker u.
3. En déduire le rang de u.
4. Étudier l’injectivité et la surjectivité de u.
5. Déterminer une base de Im u.
6. Montrer que E = Ker u ⊕ Im u.

Solution :

J. SALHI page 68 FST Errachidia


Chapitre 6 : Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2020/2021

1. Soit (x, y, z) ∈ E. On a : (x, y, z) = xe1 + ye2 + ze3 et donc par linéarité


de u, on obtient :

u(x, y, z) = u(xe1 + ye2 + ze3 ) = xu(e1 ) + yu(e2 ) + zu(e3 )


= x(−2e1 + 2e3 ) + 3ye2 + z(−4e1 + 4e3 )
= (−2x − 4z, 3y, 2x + 4z).

2. On a :

I
Ker u = {(x, y, z) ∈ E | u(x, y, z) = 0E }
= {(x, y, z) ∈ E | −2x − 4z = 0, 3y = 0 et 2x + 4z = 0}
= {(x, y, z) ∈ E | x = −2z et y = 0}

H
= {(−2z, 0, z) | z ∈ R}
w
 z }| { 

L
= Vect (−2, 0, 1) .

Donc la famille (w) engendre Ker u. De plus, comme w 6= 0E , alors la


famille (w) est libre. C’est donc une base de Ker u.

A
3. D’après le théorème du rang, on a :

S E
dim E = dim ker u + rg u.

. -
Or, d’après la question précédente, on sait que dim ker u = 1 et donc :
rg u = 3 − 1 = 2.

T
4. Comme Ker u n’est pas réduit à {0E } alors l’endomorphisme u n’est pas

J S
injectif. Par ailleurs, comme u est un endomorphisme de l’espace vectoriel
de dimenion finie E = R3 , il n’est pas non plus surjectif.
 
5. On a Im u = Vect u(e1 ), u(e2 ), u(e3 ) . De plus, on remarque que u(e3 ) =
   
2u(e1 ). Du coup, Im u = Vect u(e1 ), u(e2 ) . Ainsi la famille C := u(e1 ), u(e2 )

F
engendre Im u et de plus on a Card C = 2 = dim Im u. C’est donc une base
de Im u.
6. Par le théorème de la base adaptée, il suffit de montrer que la famille
obtenue par concaténation d’une base de Ker u et d’une base de Im  u
0
constitue une base de E. Soit alors B = (−2, 0, 1), (−2, 0, 2), (0, 3, 0)
une telle famille. On vérifie facilement que c’est une famille libre et donc
une base de E. D’où : E = Ker u ⊕ Im u.

J. SALHI page 69 FST Errachidia


CHAPITRE 7

H I
Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2020/2021 (Session de rattrapage)

AL
E
Exercice 1 : (6 points)

S
Soit G un groupe noté multiplicativement. Pour a ∈ G, on note τa l’application

-
de G vers G définie par : τa (x) = axa−1 .
1. Montrer que τa est un morphisme du groupe G vers lui même.

. T
2. Vérifier que τa ◦ τb = τab pour tous a et b dans G.

J S
3. Montrer que τa est bijective et exprimer son application réciproque.

Solution :
1. Soit x, y ∈ G. On a par associativité :

F
τa (x)τa (y) = (axa−1 )(aya−1 ) = ax(a−1 a)ya−1 = axya−1 = τa (xy).

L’application τa est donc un morphisme du groupe G vers lui-même.


2. On vérifie l’égalité de deux applications en constatant celle-ci en tout
point. Pour tout x ∈ G, on a :

(τa ◦ τb )(x) = τa (bxb−1 ) = a(bxb−1 )a−1 = (ab)x(ab)−1 = τab (x).

On a donc : τa ◦ τb = τab .
3. On peut montrer que τa est bijective en étudiant injectivité et surjectivité,
ou en résolvant l’équation τa (x) = y d’inconnue x. Ici, il est plus à propos
de proposer un candidat pour l’application réciproque de τa . Pour cela, il
suffit de remarquer que :

(τa ◦ τa−1 ) = τ1 = IdG et (τa−1 ◦ τa ) = τ1 = IdG .

On en déduit que τa est bijective et (τa )−1 = τa−1 .

Exercice 2 : (6 points)

70
Chapitre 7 : Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2020/2021 (Session de rattrapage)

1. Décomposer en produit de facteurs irréductibles dans R[X] le polynôme :

P = (X 2 − X + 1)2 + 1.

1
2. Décomposer en éléments simples dans R(X) la fraction rationnelle .
X(X + 1)(X + 2)
n
X 1
3. En déduire la limite de la suite (Sn )n≥1 définie par : Sn = .
k(k + 1)(k + 2)
k=1

I
Solution :
1. On a : P = (X 2 − X + 1 + i)(X 2 − X + 1 − i). Le discriminant ∆ de Q
| {z } | {z }
noté Q noté R

H
est :
∆ = 1 − 4(1 + i) = −3 − 4i = (1 − 2i)2 .

L
Donc les zéros de Q dans C sont :

1 + (1 − 2i) 1 − (1 − 2i)
=1−i et = i.
2 2

A
D’où :

E
Q = (X − (1 − i))(X − i).

S -
De même (ou par conjugaison) :

R = (X − (1 + i))(X + i).

.
J S T
D’où :

P = (X − 1 + i)(X − i)(X − 1 − i)(X + i)


= (X − 1 + i)(X − 1 − i)(X − i)(X + i)
 
= (X − 1)2 + 1 (X 2 + 1) = (X 2 − 2X + 2)(X 2 + 1)

F et les deux trinômes obtenus sont irréductibles dans R[X].


2. Dans R(X), on a :
F =
1
2
X

1 1
+ 2 .
X +1 X +2
3. En utilisant la décomposition en éléments simples précédente, on trouve :

Sn =
n
X 1/2

n
X 1
+
X 1/2 n

k k+1 k+2
k=1 k=1 k=1
n n+1 n+2
X 1/2 X 1 X 1/2
= − +
k k k
k=1 k=2 k=3
1 1 1 1 1/2 1/2
= + − − + + .
2 4 2 n+1 n+1 n+2

On en déduit immédiatement que (Sn )n converge vers 41 .

J. SALHI page 71 FST Errachidia


Chapitre 7 : Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2020/2021 (Session de rattrapage)

Exercice 3 : (8 points)
Soit E = R3 . On note B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de E et f l’endomor-
phisme de E défini par :

f (x, y, z) = (3z, −x + y + 3z, z).

1. Montrer que f ◦ f = f .
2. Déterminer une base de Ker f et de Im f .
3. Vérifier que Ker f ∩ Im f = {0E }.

I
4. En déduire que E = Ker f ⊕ Im f .

Solution :

H
1. Soit (x, y, z) ∈ E. On a :
 

L
(f ◦ f )(x, y, z) = f f (x, y, z)
= f (3z, −x + y + 3z, z)
 
= 3z, −3z + (−x + y + 3z) + 3z, z

SA E
= (3z, −x + y + 3z, z) = f (x, y, z).

Ainsi : ∀(x, y, z) ∈ E : (f ◦ f )(x, y, z) = f (x, y, z). D’où f ◦ f = f . (On

-
dit que f est un projecteur).

.
2. On résout
 f (x,y, z) = (0, 0, 0) et on trouve Ker(f ) = Vect((1, 1, 0)). Ainsi

T
B1 := (1, 1, 0) engendre Ker(f ). Comme (1, 1, 0) 6= 0E , alors B1 est libre.

J S
C’est donc une base de Ker(f ). De plus,
 Im(f ) = Vect (f(e1 ) , f (e2 ) , f (e3 )) =
Vect((0, 1, 0), (3, 3, 1)). Ainsi B2 := (0, 1, 0), (3, 3, 1) engendre Im(f ).
Comme (0, 1, 0) et (3, 3, 1) ne sont pas colinéaires, alors B2 est libre. C’est
donc une base de Im(f ).

F
3. Soit u ∈ Ker f ∩ Im f . Alors f (u) = 0E et il existe v ∈ E tel que u = f (v).
Ainsi, f (u) = 0E = f (f (v)) = f 2 (v) = f (v) = u donc u est bien nul.
f proj.
4. D’après ce qui précède, on a :

Ker(f ) ∩ Im f = {0E } et
dim(E) = dim(Ker f ) + dim(Im f ).

D’où le résultat d’après la caractérisation de la supplémentarité en dimen-


sion finie.

J. SALHI page 72 FST Errachidia


CHAPITRE 8

H I
Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2021/2022

AL
E
Exercice 1 : (4 points)

S -
1. Déterminer deux réels a et b pour que 1 soit une racine au moins double
du polynôme P = X 5 + aX 2 + bX et factoriser alors ce polynôme dans

.
R[X].

T
2. Soit P ∈ C[X] non constant de degré n. Montrer qu’il existe des nombres
n

J S
Y
complexes a1 , · · · , an , λ tels que P = λ (X −ak ). (Indication : raisonner
k=1
par récurrence sur le degré n et utiliser le théorème de d’Alembert-Gauss).

Solution :

F
1. On a : 1 est racine au moins double de P = X 5 + aX 2 + bX ⇔ P (1) =
P 0 (1) = 0 
1+a+b=0
⇐⇒
5 + 2a + b = 0
⇔ a = −4 et b = 3.

On obtient X − 4X + 3X = X(X − 1)2 X 2 + 2X + 3 et c’est la fac-
5 2

torisation cherchée car le discriminant de X 2 + 2X + 3 est strictement


négatif.
2. Il s’agit d’un résultat important du cours qui affirme que ”tout polynôme
non constant de C[X] est scindé sur C”. Prouvons la propriété par récur-
rence sur n ≥ 1. Le résultat est clair au rang 1. Supposons le résultat
acquis au rang n ≥ 1 et considérons un polynôme P de degré n + 1.
D’après le théorème de d’Alembert-Gauss, P admet une racine que l’on
note an+1 ∈ C. Ainsi, il existe Q ∈ C[X] tel que P = (X −an+1 )Q. Comme
deg(Q) = n, on déduit de l’hypothèse au rang n, l’existence de a1 , · · · , an

73
Chapitre 8 : Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2021/2022

Qn
et λ dans C tels que : Q = λ k=1 (X − ak ). D’où :
n+1
Y
P =λ (X − ak ).
k=1

L’hypothèse est donc vraie au rang n + 1. On déduit du principe de récur-


rence que la propriété est vraie pour tout entier naturel non nul n.

Exercice 2 : (3 points)

I
P
1. Soient F = ∈ C(X) irréductible et a ∈ C. On suppose que a est un
Q
λ
pôle simple de F de partie polaire associée avec λ ∈ C. Montrer

H
X −a
P (a)
que λ = 0 .
Q (a)

L
1
2. Soit n ∈ N∗ . Décomposer Fn = n en éléments simples dans C(X).
X −1
Solution :

A
1. Comme a est pôle simple de F , alors : Q = (X − a)Q1 pour un certain
λ
Q1 ∈ K[X] avec Q1 (a) 6= 0 et F s’écrit : F = X−a + F0 pour une certaine

S E
P
fraction F0 ∈ C(X) n’admettant pas a pour pôle. Ainsi : = (X −a)F =

-
Q1
P (a)
λ + (X − a)F0 , donc en évaluant en a : λ = , mais par ailleurs

.
Q1 (a)
P (a) P (a)

T
Q0 = Q1 + (X − a)Q01 , donc Q0 (a) = Q1 (a), donc : λ = = 0 .
Q1 (a) Q (a)

J S
2. Posons P = 1 et Q = X n − 1. La partie entière de Fn est nulle et les
Qn−1
pôles de F sont simples. De plus, Q = k=0 (X − ωk ) où ωk = e2ikπ/n .
Pn−1 λk
Donc, F = k=0 X−ω k
. D’après la question précédente, on a pour tout
k ∈ J0, n − 1K,

F Ainsi,
λk =
P (ωk )
Q0 (ωk )

∀n ∈ N∗ , Fn =
=
1
nωk

n
n−1

k=0
ωk
k

1 X e2ikπ/n
ωk
n−1 = nω n = n .

X − e2ikπ/n
.

Exercice 3 : (8 points)
Soit E = R3 . On note B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de E et f l’endomor-
phisme de E défini par :

f (e1 ) = e1 + 2e2 + 3e3 , f (e2 ) = e1 + 3e2 + 5e3 et f (e3 ) = e2 + 2e3 .

1. Soit (x, y, z) ∈ E. Montrer que f (x, y, z) = (x+y, 2x+3y +z, 3x+5y +2z).
2. Déterminer une base de Ker f ainsi que sa dimension.
3. On pose : e01 = (1, 2, 3), e02 = (0, 1, 2), e03 = (1, −1, 1) et on note C la
famille (e01 , e02 , e03 ).

J. SALHI page 74 FST Errachidia


Chapitre 8 : Des éléments de correction de l’examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2021/2022

(a) Montrer que C est une base de R3 .


(b) Montrer que (e01 , e02 ) est une base de Im f .
(c) En déduire que Im f et Ker f sont supplémentaires.
Solution :

1. Soit (x, y, z) ∈ E. On a : (x, y, z) = xe1 + ye2 + ze3 et donc par linéarité


de f , on obtient :

I
f (x, y, z) = f (xe1 + ye2 + ze3 ) = xf (e1 ) + yf (e2 ) + zf (e3 )
= x(e1 + 2e2 + 3e3 ) + y(e1 + 3e2 + 5e3 ) + z(e2 + 2e3 )
= (x + y, 2x + 3y + z, 3x + 5y + 2z).

H
2. On a :
Ker f = {(x, y, z) ∈ E | f (x, y, z) = 0E }

L
= {(x, y, z) ∈ E | x + y = 0, 2x + 3y + z = 0 et 3x + 5y + 2z = 0}
..
.

A
= {(x, −x, x) | x ∈ R}
e0

E
 z }|3 { 

S
= Vect (1, −1, 1) .

. -
Donc la famille B1 := (e03 ) engendre Ker f . De plus, comme e03 6= 0E , alors
la famille B1 est libre. C’est donc une base de Ker f et on a : dim Ker f =

T
Card(B1 ) = 1.

J S
3. (a) On a Card C = dim R3 = 3. Ainsi, il suffit de montrer que C est libre.
Pour cela, on procède par définition . . ..
   
(b) On a Im f = Vect f (e1 ), f (e2 ), f (e3 ) = Vect e01 , f (e2 ), e02 . De
 
plus, on remarque que f (e2 ) = e01 +e02 . Du coup, Im f = Vect e01 , e02 .

F
 
Ainsi la famille e01 , e02 engendre Im f . De plus, comme e01 et e02 ne
 
sont pas colinéaires, alors la famile e01 , e02 est libre. C’est donc une
base de Im f .
(c) On a C est une famille obtenue par concaténation d’une base de Ker f
et d’une base de Im f . De plus, d’après la question 3.a), C constitue
une base de E. On en déduit par le théorème de la base adaptée que :
E = Ker f ⊕ Im f .
Exercice 4 : (5 points)    
a 0 0 0 1 0
Pour a ∈ R, soient A =  0 a 0 , N =  0 0 1  et B = A + N .
0 0 a 0 0 0
1. Vérifier que AN = N A et N 3 = 0.
2. Calculer B n pour tout entier n > 2.
3. Pour quelles valeurs de a la matrice B est-elle inversible ? Calculer B −1
pour ces valeurs de a.

J. SALHI page 75 FST Errachidia


CHAPITRE 9

H I Examen d’Algèbre 1 :
A.U. 2021/2022 (Session de rattrapage)

AL
E
Exercice 1 : (6 points)

S
On pose : P = (X + 1)5 − X 5 − 1.

-
1. Déterminer le degré de P .

.
2iπ
2. Montrer que P est divisible par X − j, où j est le nombre complexe e 3 .

T
3. Donner deux racines évidentes de P , en précisant leurs multiplicité.

J S
4. En déduire la décomposition de P en facteurs irréductibles, dans C[X] et
puis dans R[X].

Exercice 2 : (8 points)
Soit F = {P ∈ R3 [X] | P (1) = P 0 (1) = 0} un sous-ensemble de R3 [X].

F
1. Montrer que F est un sous-espace vectoriel de R3 [X].

2. Montrer que F = (aX + b)(X − 1)2 | a, b ∈ R . En déduire P1 , P2 ∈
R[X] tels que F = Vect (P1 , P2 ).
3. Donner une base de F .
4. Déterminer un supplémentaire de F dans R3 [X].

Exercice 3 : (6 points)
Soit N ∈ Mn (R) une matrice nilpotente d’indice q (i. e. q est le plus petit entier
naturel vérifiant N q = 0). On désigne par In la matrice identité d’ordre n.
1. Montrer que la matrice In − N est inversible et donner son inverse.
2. On pose A = In − N . Montrer que In − A−1 est nilpotente.
3. On suppose q = 2. Pour tout p ∈ N∗ , calculer (In + N )p en fonction de p,
N et In .

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