Bases de Lenvironnement 23 Mai 2024

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ESPA/ GENIE DES PROCEDES CHIMIQUES ET INDUSTRIELS / BASES DE L’ENVIRONNEMENT

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR L’ENVIRONNEMENT, LES POLLUTIONS INUSTRIELLES, LES


CONSEQUENCES ET LEURS MESURES D’ETTENUATIONS

I. GENERALITES SUR L’ENVIRONNEMENT


I.1. Définitions de l’environnement
Il existe plusieurs définitions de l’environnement :
1. Selon la Charte de l’Environnement Malagasy (CEM), 1998
L’Environnement est l’ensemble des milieux naturels et artificiels y compris les milieux humains et les
facteurs sociaux, économiques et culturels qui intéressent le développement national.
2. Selon Vaillancourt, 1995
L’Environnement est un système organisé, dynamique et évolutif de facteurs naturels (physiques,
chimiques, biologiques) et humains (économiques, politiques et sociaux et culturels) où les organismes
vivants opèrent et ou les activités humaines ont lieu, et qui ont de façon directe ou indirecte,
immédiatement à long terme, un effet ou une influence sur ces êtres vivants ou sur les activités
humaines à un moment donné et dans une aire géographique définie.
3. Selon la collection BORDAS, 1987
L’Environnement est un milieu dans lequel un organisme fonctionne, incluant l’air, l’eau, la terre, les
ressources naturelles, la flore, la faune, les êtres humains et leurs interrelations.

I.2. L’intérêt de préserver l’environnement


I.2.1. Devoir des citoyens
La protection de l’environnement, la préservation des équilibres biologiques et la sauvegarde des
ressources naturelles contre toutes causes de dégradation ou d’altération par les pollutions industrielles
sont d’intérêt général.
Les principes généraux de droit environnemental imposent à chacun de participer à la
sauvegarde de l’environnement du cadre dans lequel il vit, notamment la lutte contre les pollutions
industrielles affectant le milieu.
Toute activité de fabrication ou de production à l’échelle industrielle, toute création ou travaux
de transformation, d’aménagement ou d’extension de ces activités portent atteinte à l’environnement soit
par le seul fait de l’occupation du sol, soit par l’utilisation des ressources naturelles, soit par l’usage
d’intrants ou de produits susceptibles de générer des effets polluants, soit encore par la production dans
l’atmosphère ou dans les eaux de rejet ou de nuisances.

Les activités de l’homme engendrent souvent une perturbation de l’équilibre de l’écosystème


et facilitent la dégradation de son environnement. Selon les termes du PNE (Programme National de
l’Environnement), « l’homme est l’auteur et la victime de la dégradation ». Donc une harmonisation de
ses activités avec son environnement s’impose afin d’atténuer voire éradiquer les impacts négatifs de ses
activités.
L’objectif principal est alors de concilier les activités industrielles et la préservation de
l’environnement en vue d’un développement durable.
En résumé, tout activité de l’homme rend à dégrader :
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• son milieu naturel ;


• son environnement économique et social.
I.2.2. Développement durable
Les objectifs du développement durable sont :
• Le maintien de l’intégrité écologique ;
• l’amélioration de l’efficacité économique ;
• l’amélioration de l’équité sociale.
Un projet ou une industrie réalisée dans la perspective du développement durable vise à l’équilibre
entre ces trois objectifs, pour le bien-être de la population actuelle et celui des générations futures.

Développement durable (développement harmonieux) :


Economie ∩ Social ∩ Environnement

I.3. Les dimensions spatiales de l’environnement

Niveau spatial Système de


(ou échelle) Echelle de référence référence Exemple pratique

Biotope, milieu de Environnement à échelle familiale,


Micro Individu vie, habitat, quartier. environnement d’un être vivant à
environnement l’intérieur d’une aire géographique
limitée.

Groupe d’intérêt Déforestation dans la forêt Amazone :


Méso culturel, social ou Ville, région, corridor, environnement d’une communauté
environnement économique, état. élargie d’animaux vivants à l’intérieur
d’un territoire national.

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communauté d’être
vivants.

Macro Humanité, société tout Continent, planète


environnement entière, espèce terre, vie humaine. Réchauffement de la terre.
d’intérêt mondial.

I.4. Les différentes composantes (ou éléments) de l’environnement


I.4.1. Les composants du milieu physique
• Sol, géologie, relief et pédologie
Le sol en surface, y compris les terrains de culture ou sol végétal, sous-sol, tout ce qui est sous la terre
végétale…
• Eau et cycle hydrologique
Les eaux de surface ruisselantes (rivières, fleuves...), stagnantes (lacs, étangs...), souterraines (nappes
aquifères ou phréatiques), aériennes (pluies, nuages,...), zones côtières et mer.
• Air, climat et conditions météorologiques
L’atmosphère, l’air que nous respirons, le vent, les cyclones et les tempêtes

I.4.2. Les composants êtres vivants : flore et faune


• La flore ou végétation
La flore ou végétation est l’ensemble des plantes qui poussent dans une région, elle est constituée de
forêts naturelles, de savanes, et de plantations de culture.
• Faune
La faune est l’ensemble des animaux qui comprennent les animaux sauvages : les lémuriens, les fusses,...
et es animaux domestiques : zébus, ...

I.4.3. Les composantes humaines


• Les éléments sociaux
Santé humaine, population, éducation, alimentation, accès à l’eau potable…..
• Les éléments économiques
Activités économiques, production, santé animale, revenu des ménages, emploi…
• Les éléments culturels
Les us et coutumes, les valeurs fondamentales, les croyances religieuses, les rites traditionnels, les
interdits.

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I.5. L’écologie
I.5.1. Définitions
• Ecologie : ( oîkos : habitat, logos : étude ou science ) c’est la science de la relation entre les êtres
vivants et leurs milieux.
• Biocénose : ( bios : vie ; koînos : ensemble) c’est l’ensemble des êtres vivants dans un milieu
donné. Elle comprend :
- La phytocénose : ensemble des plantes.
- La zoocénose : ensemble des animaux.
• Biotope : ( bios : vie , topos : emplacement ) c’est l’emplacement ou le milieu naturel dans lequel
s’installe la biocénose.
• Ecosystème : Biocénose + biotope
Les différents types d’écosystèmes sont : terrestres, aquatiques, marins, côtiers, zones humides,…

I.5.2 .Les facteurs écologiques


Les êtres vivants sont soumis, dans le milieu où ils vivent, aux actions simultanées de différents facteurs
abiotique et biotique.
• Les facteurs abiotiques qui comprennent :
- Les facteurs climatiques : la température, la lumière, la luminosité, la pluviosité,…
- Les facteurs non climatiques : caractéristiques du sol, composition chimiques de l’eau,…
• Les facteurs biotiques qui sont constitués de quelques relations telles que :
✓ Les relations de compétition
C’est la concurrence qui s’établit chaque fois que des organismes d’espèces différentes cherchent
activement une même ressource du milieu dans un espace limité.
✓ Les relations d’exploitation
L’exploitation caractérise un type de relation dans lequel l’une des espèces exploite l’autre, le plus souvent
pour se nourrir. Ce sont essentiellement de prédation et de parasitisme.
- La prédation ; dans son cas restreint, ce terme désigne tous les cas où un animal attaque
un autre animal vivant pour s’en nourrir (prédateur et proie).
- Le parasitisme ; dans ce cas, c’est la relation entre le parasite et son hôte.
Remarque : Le parasite est différent d’un prédateur, le parasite se fixe sur son hôte et y prélève sa
nourriture contrairement au prédateur, qui tue sa proie pour les manger. Le parasite ne tue généralement
pas son hôte, sauf si le nombre de parasites est trop important.
✓ Les relations de coopération
On entend par mutualisme ou symbiose s’il existe une coopération entre deux espèces, chaque fois que
l’association n’est défavorable pour chacun des partenaires et demeure favorable pour au moins l’un
d’entre eux.

II. LES POLLUTIONS : NUISANCES ET MENACES A L’ENVIRONNEMENT


II.1. Terminologie
• Pollution
Il existe différentes définitions selon leurs compréhensions de ce mot et aussi de leurs objectifs :

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a) Les biologistes ont défini le mot « pollution » comme étant une modification du milieu
naturel qui apparaît en totalité ou en partie comme un sous- produit de l’action humaine.
b) La pollution peut être définie comme un état préoccupant pour la santé et pour
l’environnement.
La présence de substances dangereuses dans un milieu donné, plus importante qu’à l’accoutumée, génère
des effets néfastes, immédiats, à moyen ou à long terme.
c) On dit qu’une action est polluante lorsque la quantité de déchet jetée est supérieure à
la normale c'est-à-dire les décomposeurs de ces déchets n’arrivent plus à les transformer.
• Différence entre « nuisances » et « pollutions »
Les nuisances disparaissent lorsque la source cesse d’agir (bruit, odeur, rayon X) alors que
les pollutions persistent (gaz nocifs dans l’air, matières dissoutes dans l’eau, sources radioactives…)

• Différence entre « danger » et « risque »


Un danger est un inconvénient réel tandis qu’un risque est un inconvénient possible et éventuel.
• Différence entre « effet » et « impact »
L'effet décrit une conséquence d'un projet sur l'environnement, indépendamment du territoire qui sera
affecté alors que l’impact est la transposition de cet évènement sur une échelle de valeur et peut être
défini comme le croisement entre l'effet et la sensibilité du territoire concerné.

Exemple : la construction d'une route nationale va engendrer des nuisances sonores à cause du trafic,
c'est un effet. L'impact peut être quasi nul s'il n'y a pas de riverains ou très important en zone urbaine ou
péri urbaine.

II.2. Pollution : nuisance et menace de dégradation de l’environnement

II.2.1. Pollutions et menaces de dégradation des eaux

• Eau douce

Exemple 1 : Pour illustrer ce type de pollution, nous allons prendre le cas de la station de Mandroseza. En
longeant la rivière et le fleuve, il est fort étonnant de constater que bon nombre d’usines s’implantent sur
les rives d’Ikopa, à savoir la tannerie d’Anjeva qui se trouve à une dizaine de kilomètres de la ville. La
rivière Ikopa traverse le village d’Anjeva qui, à un endroit bien précis, reçoit les déchets (ordures et eaux
usées) riche en produits chimiques après utilisation pour le traitement de cuire. Certes, ces produits sont
dangereux pour la santé.

En suivant toujours la rive, un peu plus bas, une centrale thermique alimente en électricité la
ville d’Antananarivo. Elle fonctionne aux combustibles lourds (fuel et gas-oil). Notons que les principaux
déchets polluants de cette centrale qui sont constitués par des eaux usées, sont aussi rejetés dans cette
rivière après lavage de différentes machines. Ces eaux sont riches en hydrocarbures et des résidus des
produits échappés par les moteurs. Après quelques traitements, elles sont déversées dans la rivière
d’Ikopa.

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En cours de route, avant d’arriver à Mandroseza, une autre usine non négligeable aussi se
situe juste à côté de cet écoulement ; c’est l’usine de fabrication de papier nommée PAPMAD qui est la
seule usine de fabrication de papier à Madagascar et même dans toute l’Afrique. Malheureusement, « les
créditeurs cherchent à produire à tout prix, sans se soucier de l’environnement », les canaux
d’évacuations des produits inutiles et surtout les eaux usées de cette usine après traitement sont déversés
dans la rivière.

Rappelons que l’eau de la JIRAMA qui alimente la ville d’Antananarivo a pour origine à
Mandroseza : une partie vient du lac et l’autre partie est pompée dans la rivière d’Ikopa.

Bref, il est indéniable que l’eau de la JIRAMA ne sera distribuée aux consommateurs qu’après
avoir passé des traitements. Mais la modification importante de la qualité de l’eau par contamination de
différentes sortes, et ce en amont même du point de captage de l’eau de la JIRAMA, génère une pollution
non négligeable. Cette situation est très inquiétante surtout que l’eau est notre source de vie. (Journal
trimestriel NY VINTSY édition N° 32, page 6)

Exemple 2 : La pollution de l'eau en Chine : Les cours d'eau chinois subissent une pollution croissante.
Ainsi, depuis le milieu des années 1980, le niveau de pollution du fleuve Jaune a été multiplié par deux.
Les usines polluantes des régions industrielles de l'est déversent des déchets toxiques. La pollution et la
croissance du trafic fluvial ont provoqué la disparition du Dauphin de Chine (aussi appelé Dauphin du Yang
Tsé). La pollution de l’eau serait à l'origine de 118 000 morts par cancer pour l'année 2004.

Avant 2011, les eaux usées de Lhassa étaient rejetées sans traitement dans les rivières. En juillet 2011,
une usine de traitement des eaux usées, conçue pour traiter 50 000 tonnes d'eaux usées par jour, a été
mise en service

• Eau de mer

Ce cas de pollution pourrait être illustré par la technique moderne de la pêche industrielle, qui provoque
des effets néfastes pour la population marine. On parle du gaspillage de pêche aux crevettes par exemple.
La revue Nationale Géographique a expliqué qu’au long du golfe de Mexique, pour obtenir un seul kilo de
crevettes, on sacrifie une dizaine de kilo d’espèces marines. Ces poissons et ces coquillages indésirables
constituent une sur pèche et qui sont à la leur tour déversés dans la mer après avoir mourir et subissent
quelques décompositions. La mer est donc polluée par les débris des pêches indésirables en
décomposition.

L’utilisation de la mer comme dépotoir des bateaux usés, déversoir des ordures et le naufrage involontaire
des bateaux pétroliers aussi risquent de tuer tous les êtres vivants marins. C’est une autre forme de
pollution marine qui se passe de temps en temps surtout pendant la saison cyclonique. A ce sujet, ils
existent plusieurs ratifications qui sont adoptées pour lutter contre certaines pratiques génératrices de
pollution, pour protéger certaines espèces animales et végétales ou pour promouvoir une meilleure
protection de l’environnement dans des régions géographiquement déterminées.
L’enjeu est de gérer les intérêts de la communauté internationale dans son ensemble, tout en tenant
compte des intérêts communs et différenciés de toutes les parties concernées

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Les trois conventions sur les déversements des hydrocarbures sont :


• La Convention (OPRC 90) : c’est une convention internationale en 1990 sur la préparation, la
lutte et la coopération en matières de pollution par les hydrocarbures ;
• La Convention (CLC 92) : C’est une convention internationale de 1992 sur la responsabilité
civile en cas de dommages par la pollution d’hydrocarbures par les navires ;
• La Convention (CLC 92) : C’est une convention internationale de 1992 portantes créations
d’un fonds d’indemnisations.

II.2.2. Pollutions et nuisances de l’air

a) Origine
Plusieurs émanations sont à l’origine des pollutions de l’air atmosphérique :
• Les gaz d’échappement de voitures ;
• Les industries dégageant de fumées riches en gaz toxique ;
• Les fumées de feu de brousse ;
• Le dégagement des mauvaises odeurs dû à la décomposition et à la respiration des déchets
ménagers et industriels,…
b) Les différentes formes de polluant

Il existe trois formes de polluants atmosphériques (gazeuse, poussière et odeur) mais la forme
gazeuse est la plus fréquente :

✓ Le dioxyde de soufre (SO2), l’oxyde d’azote (NO), l’oxyde de carbone (CO) et les métaux lourds
comme le plomb ;
✓ Le dioxyde de carbone (CO2) du feu de brousse ;
✓ L’oxyde d’azote (NO) et le soufre (S) dégagés par les déchets et ordures en décomposition.

Remarque :

Une autre forme de pollution la plus dangereuse existe encore mais c’est un cas très rare même inexistant
sauf en période de guerre. C’est la pollution nucléaire, qui après la deuxième guerre mondiale, des essais
nucléaires a été fait à l’air libre. Les savants ont montré après ces essais les dangers des nuages de
poussières radioactives. Poussées par le vent, elles peuvent faire le tour de la terre et retomber un peu
partout. Elles empoisonnent les plantes dont se nourrissent les animaux et arrivent jusqu’à l’homme quand
il mange de la viande ou boit du lait. C’est pourquoi, à partir de 1960, on a fait des essais sous terre qui
sont moins polluants.

II.2.3. Pollution et menace de dégradation des sols et des eaux souterraines

a) Origine

La pollution du sol provient le plus souvent :

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• D’anciennes pratiques sommaires d’élimination des déchets (industriels et ménagers) ;


• De fuites ou d’épandage de produits chimiques (accidentels ou non).

La pollution du sol est une pollution concentrée : les teneurs en polluants sont souvent très élevées sur
une surface réduite.

b) Quelques exemples des sites à risques


• Anciennes usines à gaz ;
• Ateliers mécanique et traitement de surface ;
• Casses automobiles, garages automobiles ;
• Imprimerie ;
• Sites ayant abrité des dépôts d’hydrocarbures ou substances dangereuses, station-service ;
• Sites chimiques et pharmaceutiques.

c) Les principaux polluants du sol

Selon BASOL ou la BAse de données du SOL (qui recense les sites pollués par les activités industrielles),
les 10 principaux polluants constatés seuls ou en mélange sont (dans l’ordre décroissant en quantité) :

Hydrocarbures, HAP (Hydrocarbure Aromatique Phosphoré : huile moteur,…), Plomb, Zinc, Solvants
halogénés, Chrome, Cuivre, Arsénique, Nickel et Cadmium.

d) La biodégradation

1. Définitions

Définitions 1 – Un matériau est biodégradable, s’il est dégradé par les micro-organismes. Le résultat de
cette dégradation doit être de l’eau, du gaz carbonique et/ou du méthane avec éventuellement production
d’une nouvelle biomasse non toxique pour l’environnement.

Définitions 2 – La biodégradation se traduit chimiquement par un processus de simplification progressive


de la structure chimique d’un composé organique avec la minéralisation du carbone (sous forme de dioxyde
de carbone). L’obtention de métabolismes de plus faible poids moléculaires dès lors disponibles pour la
synthèse de constituants cellulaires (croissance du vivant).

Toutefois la capacité de l’écosystème à absorber les produits biodégradables est limitée, créant ainsi des
risques d’engorgement comme par exemple l’eutrophisation des étangs (pollution aux nitrates en raison
des excès de matières biodégradables azotées)

2. Les conditions de biodégradabilités

La biodégradation doit pouvoir s’effectuer dans le sol et influencer par la structure du sol, la température et
l’humidité. Voici quelques illustrations :

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• Dans le sable, un matériau biodégradable ne dégrade pratiquement pas par rapport à ce qui se
passe dans le sol d’une forêt. Le sable ne constitue pas un environnement idéal pour les micro-organismes.
Il n’y a pas de source de nourriture, l’humidité n’est pas retenue et les bactéries ne parviennent pas à se
fixer aux grains de sable.
• La porosité du sol peut aussi influencer la biodégradation. En effet, le processus de biodégradation
nécessite de l’oxygène. Quand les grains sont trop petits (argile et limon), les conditions sont anaérobiques.
C’est aussi pour cette raison que les échantillons sont enterrés dans le sol entre 5 et 30 cm de profondeur.
Au-dessous de 30 cm en effet, l’air ne peut plus passer et les conditions deviennent anaérobiques.
• La température et l’humidité sont des facteurs très importants dans la biodégradation. Le
compostage reproduit ainsi les conditions les plus favorables à la biodégradation aérobie. La température
y est de 60°C pour un taux d’humidité de près de 80%. Dans le sol, les conditions sont loin d’être aussi
favorables. Dans ce cas, des moisissures du sol chargent aussi de dégrader le matériau en plus des
bactéries. Le climat est donc important dans la biodégradation qui s’effectue plus facilement dans les pays
à climat tropical (chaud et humide) que dans les pays où la saison sèche est plus longue.

3. Temps de dégradation de quelques produits courants

Produit Temps de dégradation

Sac en amidon de maïs 3 semaines à 2 mois

Morceaux de papier 1 à 3 mois

Papier 2 à 5 mois

Corde 3 à 14 mois

Pelures d’orange ou trognon de pomme 1 mois

Chaussette en laine 1 à 5 ans

Mégot de cigarette 1 à 12 ans

Brique de lait (plastique et carton) 5 ans

Chaussure en cuire 25 à 40 ans

Tissu en nylon 30 à 40 ans

Chewing-gum 5 ans

Boîte de conserve 50 à 100 ans

Cannette en aluminium 400 ans

Sac en plastique 400 ans

Emballage plastique d’un pack de 6 bouteilles 400 ans

Bouteille en plastique 400 ans

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Bouteilles, verres 4000 ans

e) Les autres pollutions du sol

Les Polluants Organiques Persistants (P.O.Ps) sont largement utilisées dans l’agriculture et l’élevage comme
engrais et pesticides, ainsi que pour lutter contre les insectes vecteurs de la maladie comme paludisme et malaria
et les parasites ravageurs comme termite. Les douze produits chimiques réunis sous cette appellation P.O.Ps.
sont classés parmi les plus dangereux connus :

• Les pesticides : aldine, chlordane, DDT, dieldrine, endrine, heptachlore, hexachlorobenzène, mirex,
toxaphène.
• Les produits chimiques industriels : P.C.B. (biphényls polychlorés) et les sous-produits involontaires
tels que les furanes et dioxines.
Les effets dans la contamination des sols et les nappes phréatiques sont sérieux et se font sentir à long terme
par une réduction ou disparition de la population d’insectes, des microbes telluriques (microbe du sol) qui
fournissent une protection naturelle du sol contre l’érosion, des pullulations des végétaux qui y poussent.

f) Les conventions relatives à ces situations


• La convention de STOCKHOLM sur les Polluants Organiques Persistantes (P.O.Ps.).
• La convention de ROTTERDAME sur la procédure de consentement préalable en connaissance de
cause applicable dans le cas de certains produit chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet du
commerce international.
• La convention de BALE sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et leur
élimination.

II.2.4. Les pollutions sonores et nuisances

Le bruit, de tout temps, a été considéré comme lié à l’activité industrielle. Comme actuellement, il ne semble
pas que les industriels soient convaincus de la nécessité de limiter les niveaux sonores de leurs matériels,
en particulier pour ce qui est des matériels de grande diffusion, et que l’augmentation de la consommation
multiplie les sites industriels, le niveau sonore moyen a tendance à s’élever corrélativement avec le niveau
de vie.

Nous allons considérer le problème de bruit lié aux activités industrielles qui ne concerne pas seulement le
bruit des usines ou des ateliers mais aussi le bruit créé au voisinage ou dans les habitations par toute
machine en fonctionnement (cf norme admise sur l’intensité des bruits).

III. Les conséquences de la pollution

Dans ce chapitre, nous allons traiter seulement les conséquences de la pollution de l’air, bien
qu’ils existent d’autres conséquences néfastes dues aux pollutions de l’eau et du sol. Ce cas de pollution
mérite d’être abordé car il est devenu une préoccupation prioritaire à l’échelle internationale (macro
environnement). L’ampleur de ses impacts justifie la ratification de plusieurs conventions :
• La Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCCC) ;

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• La Convention sur la lutte contre la désertification ;


• La Convention de VIENNE pour la protection de la couche d’ozone ;
• Le Protocole de KYOTO sur la limitation des gaz à effet de serre (en cours de ratification, tous les
pays industrialisés ou en voie de développement ont déjà signé sauf les Etats-Unis).

III.1. L’ozone ou le trioxygène O3


III.1.1. Formations
a) Formation naturelle

L’ozone est un gaz bleuâtre composé de 3 atomes d’oxygène et que 90% se trouve dans la stratosphère
entre 15 à 35 km. Le rayonnement solaire ultraviolet provoque la formation d’une mince couche d’ozone
O3 suivant la réaction :


O2 2O O + O2 + M O3 + M
(M molécule et  photon des éclairs)
b) Synthèse artificielle
O2 décharge électrique silencieuse O3

III.1.2. Rôle dans l’atmosphère : couche protectrice

L’ozone joue le rôle de filtre, ainsi après la fissure de la couche protectrice, les rayonnements solaires
successibles d’effets nocifs sur la terre y pénètrent directement.

III.1.3. Destruction de la couche d’ozone


Plusieurs Substances Appauvrissent la couche d’Ozone (S.A.O.). Citons par exemple l’utilisation des
produits contenant :
• Les C.F.Cs (Chlorofluorocarbure) ou les « fréons » sont des dérivés mixtes chlorofluorés tels
que CCl3F, CCl2F2 que l’on utilise comme frigorigène pour le conditionnement de l’air et agent de

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gonflement de la mousse, comme solvant et comme agent propulseur dans l’industrie cosmétique
(bombe aérosol1) ;
• Le bromure de méthyle CH3Br dans l’agriculture et les halons qui sont utilisés dans la lutte contre
les incendies ;
• Les oxydes d’azote (NxOy) tels que l’oxyde d’azote (NO) et le soufre (S) dégagés par les déchets
et ordures en décomposition.
Désormais leur emploi est limité par la Convention de VIENNE, car ils pourraient détruire la couche
protectrice selon la réaction :
La réaction de destruction de la couche d’ozone, est une réaction de catalyse homogène
qui pourrait être résumée comme suit :
O3 + X O 2 + XO (1)
XO + O O 2 + X… (2)
----------------------------------------------------------------------------
Bilan (1) + (2) : O3 + O 2 O2
Avec X = Cl, NO ou OH
Cette convention n’autorise que les gaz R 134 pour la réfrigération.
Remarque : La restauration de la couche d’ozone est prévue vers les années 2050, si le protocole de
Montréal est entièrement mis en œuvre.
III.1.4. Les conséquences de la destruction de la couche d’ozone
La pénétration directe des U.V pourrait provoquer :
✓ Les différentes maladies comme le cancer de la peau, la cataracte,… ;
✓ La mutation des gènes, mal formation congénitale ;
✓ Le ralentissement de la croissance des plantes notamment le soja, le manioc,… ;

III.2. L’effet de serre


III.2.1. Quelques définitions
- serre : une serre est une enceinte close vitrée où l’on met les plantes, elle protège les plantes
du froid et de trop forte chaleur ; elle leur fournit aussi l’énergie dont elles ont besoin.
- l’effet de serre est alors le phénomène dû au sur échauffement de la terre provoqué par la
présence en excès de certains gaz (CO2, NO2…) jouant le rôle de « film ou serre » dans l’atmosphère.
III.2.2. Les gaz à effet de serre et leur origine
Les principaux gaz à effet de serre comme CO2, CH4, NxOy, O3, C.F.Cs, HFC
(hydrofluorocarbure), PFC (perfluorocarbure) et la vapeur d’eau (H2O) forment une couche
imperméable au rayonnement incident dans l’atmosphère. Rappelons que la terre constitue une surface
réfléchie aux différents rayonnements solaires (rayon , rayon x, …). Lesdits gaz ont pour origine :
• Au dégagement de CO2 et N2O des usines, des voitures mal entretenues et ou par utilisation des
essences avec plomb. (la convention en vigueur n’autorise que l’essence sans plomb 95) :
• Au dégagement de fumée après un important feu de brousse dévastateur :
• Le méthane CH4 qui n’est rien d’autre que le gaz de nos cuisinières dont l’origine est la
décomposition des matières organiques (fumiers, site de décharge de déchets…) ;
• Au dégagement de vapeur d’eau par évaporation de l’eau de la surface :

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Ce sont des suspensions dans l’air de gouttelettes ou de poussière, les émissions d’aérosols comprennent par
exemple les particules fines émises lors de la combustion de pétrole ou de charbon,
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• L’Ozone2 est un gaz de rejet industriel (il est très nocif pour la santé humaine : dangereux à respirer
par son odeur forte) ;
• C.F.Cs. (cf leur origine page 12).
III.2.3. Durée de séjour et répartition des contributions des gaz à effet de serre
Une estimation de la durée de séjour, c'est-à-dire du temps qui est nécessaire à ce que le gaz en surplus
disparaisse de l’atmosphère, pour les principaux d’entre eux, bien entendu cette durée de séjour n’est
valide que pour autant les conditions restent « égales par ailleurs ».

Durée de séjour approximative dans


Gaz
l’atmosphère Répartition des contributions à l’effet de serre
H2O Quelques heures 75%
CH4 12 ans
CO2 100 ans 20%
N2O 120 ans
CFCs 50.000 ans

Les gaz CH4 , NO2, CFCs occupent les 5%.


Remarque : Compte tenu de la faible durée de séjour de la vapeur d’eau dans l’atmosphère, bien qu’elle y
soit en quantité énorme (75%), son effet néfaste est négligeable.

III.2.4. Les conséquences de l’effet de serre


• Le sur échauffement de la terre (arrêt de la sortie de chaleur solaire par la couche de gaz à effet de
serre) entraîne la disparition de certaines espèces d’êtres vivants végétaux et animaux.
• L’inondation par fusion des glaces polaires (éventuelle disparition des îles notamment Maldives ou
Iles Fidji) au cas où des mesures concrètes et urgentes ne seraient pas prises.
• Les perturbations atmosphériques saisonnières (climat), risque d’intempéries : (températures élevées
ou froids intenses), inondations, sécheresses, chutes de grêles, pluies diluviennes, dépressions, cyclones.
• La pénétration directe des U.V. pourrait être cancérigène de la peau, provoque la mutation des gènes.
• La pollution de l’air très intense peut changer la composition des nuages en créant des pluies acides,
apparition d’autres maladies respiratoire et pulmonaire,…

2
Ozone : vient du nom grec ozein : sentir, c’est un gaz oxydant très agressif et donc que nos poumons n’aiment pas
beaucoup en respirer.
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Soleil
Rayons solaires : UV, RX, RƔ, T0 …

Couche d’ozone ou couche protectrice

Les gaz à effet de


Trou ou fissure de la
Température serre dus aux émanations
couche d’ozone dû aux industrielles :
CFCs(CCl3F,CCl2F2), CO2, CH4, NXOY, SF6, HFC,
CH3Br, NXOY . PFC(perfluorocarbure)

Usines, réfrigérateurs,
engrais, bombe aérosol
halons, déchets et ordures en
décomposition,...

Surface de la terre

Mécanisme de destruction de la couche d'ozone et origine de l'effet de serre

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IV. NUISANCES, POLLUTIONS INDUSTRIELLES ET MESURES D’ATTENUATION

Le développement économique de notre époque, accompagné du progrès social (par la


recherche du confort) et de l’élévation du niveau de vie (par l’accroissement et la diversification de la
consommation) ont augmenté considérablement le nombre et l’importance des sources de pollution,
aggravant ainsi les risques de perturbations de l’équilibre physiologique des humains.
Cette partie s’intéresse alors aux seules pollutions d’origine industrielles et à leurs
répercussions sur le voisinage, étant rappelé que les pollutions peuvent présenter bien d’autres aspects
préjudiciables, notamment sur la santé des travailleurs, et, accessoirement, sur l’intégralité des
constructions et des équipements.
La lutte contre les pollutions nécessite la connaissance de :
✓ la présence et l’origine des pollutions ;
✓ la nature des contaminants (détection qualitative) ;
✓ l’importance des contaminants (détection quantitative).
Tout un arsenal de moyens (appareils scientifiques, moyens de mesure et d’analyse,
détecteurs, bilans matières, etc.) peut et doit être utilisé pour compenser ces insuffisances et permettre
d’acquérir des connaissances exactes et complètes sur les points évoqués. Il est par ailleurs
indispensable :
• De connaître les effets et les risques des pollutions relevées, des normes de concentration
maximale admissible des polluants considérés dans le milieu donné (eau, air …, environnement,
atelier, habitation, etc.), des niveaux sonores dangereux ;
• De connaître les textes : les obligations légales, les réglementations préventives, répressives et
éventuellement incitatrices, les jurisprudences, etc. ;
• D’avoir une idée exacte des différents types de solutions possibles ;
• D’examiner les possibilités de récupérations (recyclage ou vente) des sous-produits (économies
à réaliser).
IV.1. Les principaux polluants, leurs sources et leurs effets respectifs
IV.1.1. Les polluants de l’eau
a) Les principales sources
Ce sont essentiellement (du point de vue qui nous préoccupe dans le cadre de la présente partie) les rejets
industriels qu’il s’agisse de résidus normaux de production, permanents (lavage continu, etc.) ou
périodiques (bains épuisés etc.), ou de déversements accidentels (rupture de canalisation, fausse
manœuvre etc.).

b) Les principaux polluants et leurs effets


PRINCIPAUX POLLUANTS EFFETS MARQUANTS

— Acides ou alcalins (pH) Le maintien du pH dans une fourchette avoisinant la zone de


neutralité est nécessaire, pour la survie végétale et animale.
Corrosion des canalisations.

— Produits flottants Huiles, graisses, émulsion, Nuisent à l'aération des cours d'eau, détruisent la végétation
détergents. hydrocarbures... et la vie aquatique, présentent des risques d'incendie dans
le cas de grandes quantités.

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— Matières en suspension : Matières insolubles Se déposant lentement si le dépôt est dense, elles nuisent
minérales au développement des microorganismes.

— Matières organiques : caractérisées par Progressivement détruites par l'oxygène dissous en


demande biochimique en oxygène (DBO) dégageant des gaz nocifs et malodorants.

— Impuretés dissoutes Acides, bases, sels de Détruisent la vie aquatique, les matières organiques
métaux lourds (Zn, Al, Fe, Cu, Cr). Phénols, abaissent la quantité d'oxygène dissous dans le milieu.
insecticides, Cyanure et autres matières
toxiques (sels de Cd, As. Pb. produits fluorés...)

— Matières azotées ou phosphorées. Prolifération des algues dans les milieux récepteurs.

— Gaz nocifs ou toxiques dissous. Nuisibles à la vie aquatique.

— Effluents chauds. Une élévation de température diminue la quantité d'oxygène


(O2) dissout et nuit à la vie aquatique surtout si le débit est
lent.
— Produits colorants. Retardent la transmission des rayons solaires
(indépendamment de l'esthétique).

— Substances malodorantes ou altérant le goût. Polluent l'air environnant sont un critère de présence
d'impuretés.
— Substances radioactives. A contrôler sérieusement. (Rejet des déchets radioactifs
nocifs).

IV.1.2. Les polluants de l’air

POLLUANTS PRINCIPALES SOURCES EFFETS MARQUANTS


Anhydride sulfureux Foyers de combustion + Procédés Irritation des voies respiratoires et des yeux +
(SO2) industriels dommage a la végétation + corrosion + troubles
Anhydride physiologiques (peuvent causer la mort)
sulfurique (SO3)
Oxydes d'azote (N0, Combustion de fuel! + Procédés Réduction de visibilité, dommages à la
NO2) industriels végétation + irritation pulmonaire, dues aux
réactions photochimiques entre les oxydes
d'azote et des hydrocarbures,

Hydrocarbures Ethylène est nuisible aux plantes


gazeux

Oxyde de carbone Véhicules à moteur à essence + foyers Réduction de la capacité d'apport d'oxygène
(CO) de combustion + procédés industriels par !e sang - oxycarboné-mie + maux de tête
+ nausées,

Formaldéhyde et Combustion de fuel + incinération des Irritation des yeux + dommages à la


acroléine déchets + réactions photochimiques végétation + réduction de visibilité + troubles
atmosphériques physiologiques.

Anhydride carboni- Foyers de combustion Indice de la pollution par la combustion,


que (CO2]

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Hydrogène sulfuré Cokeries + raffineries de pétrole et de Odeurs repoussantes + troubles


(H2S) gaz naturel, fabrication de viscose + physiologiques (peut causer la mort)
certains procédés chimiques

Acide fluorhydrique Chauffage à haute température des Dommage à la végétation + dommage à la


(HF) minerais fluorés + usines d'aluminium, dentition + dommage au système osseux du
de céramique ou de superphosphate bétail
[engrais]

Plomb Combustion interne des moteurs + Intoxication chronique aigus + symptômes


émissions industrielles aigus sérieux

Poussières et Foyers de combustion + procédés Réduction de visibilité + rétention alvéolaire


particules en industriels (minerai, charbon, des particules (1μ) leur accumulation par
suspensions ciment…) sources naturelles dépôt ou par dissolution peut atteindre des
concentrations toxique + salissures,,,

Gaz malodorants Certains procédés industriels. Fer- Maux de tête et nausées


(H2S, mercaptan. mentation et putréfaction de matières
etc.) organiques

IV.1.3. Les polluants du sol

Voir page précédente

IV.1.4. Les sources de nuisances

a) Les bruits

Les principales sources sont : compresseurs, engins de chantier, marteaux piqueurs, gaines de ventilation,
machines-outils, transmissions, chaudronnerie, moyens de transport, etc...

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La progression du bruit (Swetchine, Nuis et,Env, avril 1971)

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b) Les rayonnements ionisants


Les principales sources sont :

• Les générateurs électriques de rayons X, à usage médical ou industriel,

• Les sources de radioéléments naturels et artificiels, à usage industriel et, de plus en plus souvent, à usage médical
de diagnostic ou de thérapie.

• Les réacteurs et installations nucléaires.

c) Les vibrations et trépidations


Elles sont souvent associées au bruit.
Citons pour ordre les ultrasons.

NOTA : Ce chapitre ne traite que le bruit, la liste des nuisances n’est pas exhaustive.

IV.2. Les mesures d’atténuation

Nous donnons ici à titre d’exemple quelques mesures d‘atténuations possibles. Au vu de la spécificité de chaque projet,
la liste est loin d’être exhaustive et pourrait être adaptée suivant le cas, l’intensité ou l’ampleur des impacts et surtout
des moyens disponibles et ce tout en gardant l’objectif de réduire les impacts.

1. Atténuations de la pollution du sol


• Limitation de défrichement aux aires nécessaires à la construction
• Stabilisation de sol exposé par engazonnement ou autre
• Réhabilitation des installations après la période de construction et ou d’exploitation
• Reboisement de la zone défrichée et non utilisée par le projet
• Interdiction d’épandage des effluents solides et de décharge des effluents liquides sur des terrains
agricoles et ou vers des réseaux d’eau.
• Assurer une bonne gestion des déchets solides et liquides : triage, collecte et mise en décharge
appropriée.
• Trier les déchets à la source.
• Chercher à recycle et/ou à valoriser autrement les déchets importants en quantité.
• Suivre les dispositions réglementaires en matière de conditionnement, transport, élimination de
déchets (surtout pour les déchets dangereux)
2. Atténuations de la pollution des eaux.
• Traiter les eaux usées afin de minimiser leurs impacts négatifs.
• Chercher des moyens pour réduire le volume des rejets aqueux (eau de lavage, eau de
refroidissement, eau de procédé)
• Aménager un système séparatif de collecte des eaux afin de préserver la contamination des eaux
de pluie.
• Prendre des mesures pour minimiser la pollution accidentelle par des fuites au niveau de la
fabrication ou par des infiltrations au niveau de stockage (contrôle de la fiabilité des matériels de
production, étanchéité des cuves, cuvettes, bacs, sacs et réservoir de stockages)
• Prendre en compte les doléances des paysans utilisateurs de l’eau.

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• Conduire une auto surveillance des effluents liquides : analyse périodiquement les paramètres
physiquement des eaux rejetées après traitement, pris en compte des plaintes des riverains
• Surveiller le milieu récepteur
• Coordiner avec les autres activités pour optimiser l’usage de l’eau.
• Recyclage des eaux usées si leur quantité est très élevée.
3. Atténuations des pollutions de l’air
• Interdire l’incinération à l’air libre des déchets solides et des boues d’épuration
• Choisir des procédés ou des combustibles limitant des émissions atmosphériques.
• Mettre en place des systèmes pour assurer une bonne diffusion de l’émission (élever la hauteur,
diamètre et inclinaison des cheminées).
• Installer un dépoussiéreur ou un système d’épuration des émissions.
• Mettre en place un système permettant de réduire/éliminer les mauvais odeurs (choix des matières
à utiliser, traitement anti-putréfaction, conditions de stockage, utilisation de déodorant,…)
• Suivre un itinéraire et un horaire permettant la réduction des nuisances et des risques.
4. Atténuations des nuisances auditives
• Insonoriser les machines : capotage, socle antivibratoire, écran ou mur antibruit etc.
• Choisir des horaires de fonctionnements pour les machines trop bruyantes,…
5. Atténuations de la dégradation des milieux socio-économique et culturel
Pour remédier la détérioration de la qualité de la vie (cadre de vie, état de santé, pertes de jouissance) de la
population riveraine et des employés, les mesures ci-après sont respectivement nécessaires :

• Concerter avec la population locale lors de l’élaboration du projet


• Suivre l’état de santé de employés par des visites régulières
• Fonder la stratégie d’insertion sur la participation : information / communication sur le projet,
participation à des œuvre sociales ou de bienfaisances
• Recruter autant que faire se peut des riverains
• Prendre des mesures pour contribuer à la protection des milieux humains, social et culturel et des
milieux naturels
• Dialoguer avec la population locale pour la prise en compte des lieux à usage coutumier, religieux,…

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CHAPITRE 2 : LA LEGISLATION ENVIRONNEMENTALE

L’adhésion de Madagascar aux différentes Conventions Internationales ayant trait à l’environnement est
inscrite dans la politique environnementale et les stratégies y afférentes, pour lequel le Gouvernement par l’intermédiaire
du Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts s’est attelé à leurs mises en œuvre.

I. HIERARCHIE DES TEXTES


I.1. Définitions
Voici les différents textes suivant leur hiérarchie :
1°) Convention : un accord ou pacte international qui est voté et ratifié par tous les pays
adhérents ;
2°) Constitution : loi constitutionnelle d’un Etat, elle est votée par le peuple (référendum) ;
3°) Charte : loi constitutionnelle d’un Etat, règles fondamentales ;
4°) Loi : règle ou ensemble de règles établies par une autorité souveraine, elle est votée
par le parlement (Député, Sénateur) ;
5°) Décret : décision du pouvoir gouvernemental qui est publié par le conseil de ministre et/ou
du conseil du gouvernement ;
6°) Arrêté : décision écrite d’une autorité administrative, il est publié par le ministère
7°) Note de service : directive publiée par une direction ministérielle

Remarque
Ordonnance : Lois appliquées sans être votées par le parlement qui seront l’objet d’une régularisation
(Les textes d’hiérarchie supérieure peuvent abroger ceux d’hiérarchie inférieure mais la réciproque n’est pas vraie.)

I.2. Les Conventions Internationales


En tenant compte des intérêts communs et différenciés de toutes les parties concernées, à l’instar des
autres pays, Madagascar adhère à des conventions internationales, entre autres celles relatives à l’environnement,
dont plusieurs sont gérées par le Ministère et les organismes qui lui sont rattachés :
Les Conventions Internationales sont un instrument juridique international jouant un rôle significatif dans le
domaine de la protection de l’environnement.
Elles sont adoptées pour lutter contre certaines pratiques génératrices de pollution, pour protéger certaines
espèces animales et végétales ou pour promouvoir une meilleure protection de l’environnement dans des régions
géographiquement déterminées.

L’enjeu est de gérer les intérêts de la communauté internationale dans son ensemble, tout en tenant compte des intérêts
communs et différenciés de toutes les parties concernées.

I.3. Les différentes conventions internationales déjà ratifiées par Madagascar


1. La Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCCC).
2. La Convention sur la lutte contre la désertification.
3. La Convention de VIENNE pour la protection de la couche d’ozone.
4. La Convention sur la Biodiversité.

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5. La Convention de NAIROBI pour la protection, la gestion et la mise en valeur du milieu marin et des zones
côtières de la région de l’Afrique Orientale.
6. La Convention de STOCKHOLM sur les Polluants Organiques Persistantes (POP).
7. La Convention de ROTTERDAM sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause
applicable dans le cas de certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet du commerce
international.
8. La Convention de BALE sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et leur élimination.
9. Les trois Conventions sur les déversements des hydrocarbures :
• La Convention (OPRC 90): C’est une convention internationale en 1990 sur la préparation, la lutte et la
coopération en matière de pollution par les hydrocarbures.
• La Convention (CLC 92) : C’est une convention internationale de 1992 sur la responsabilité civile en cas
de dommages par la pollution d’hydrocarbures par les navires.
• La Convention (CLC 92) : C’est une convention internationale de 1992 portant création d’un fonds
internationale d’indemnisation.
10. La Convention d’ALGER : C’est une convention Africaine de 1968 sur la conservation de la nature et des
ressources naturelles.
11. La Convention CITES sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées
d’extinction.
12. La Convention de RAMSAR : C’est une convention relative aux zones d’importance internationale,
particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau ou convention sur les zones humides.
13. Le protocole de KYOTO qui limite l’émission des gaz à effet de serre, elle est en cours de ratification. Tous les
pays l’ont déjà ratifié sauf les Etats-Unis qui hésitent à appliquer le principe pollueur payeur, du fait que 25%
de l’émission totale des gaz à effet de serre leur appartient.

II. LA CONSTITUTION MALAGASY (votée par référendum du 04 Avril 2007)


La constitution Malagasy érige en principe fondamental la protection de l’environnement. Elle confie à l’Etat la
garantie de la liberté d’entreprise mais dans la limite du respect de l’intérêt général de l’ordre public et de
l’environnement. Elle prévoit l’obligation individuelle de respecter l’environnement et l’Etat de sa protection. (cf. ci-
joint en annexe l’extrait de la Constitution)

III. LA CHARTE DE L’ENVIRONNEMENT MALAGASY (CEM) : loi 90.033 du 21 Décembre 1990 et ses modificatifs
par les lois 97.012 du 06/06/97 et 2004-015

La Charte de l'Environnement (CEM) fait la promotion d'un développement durable par une meilleure gestion des
ressources naturelles un objectif essentiel du Plan d'Action Environnemental (PAE). Elle dispose que la gestion de
l'environnement, dont les outils doivent être constamment améliorés, est assurée conjointement par l'Etat, avec les
Collectivités Territoriales Décentralisées, les Organisations Non Gouvernementales légalement constituées, les
opérateurs économiques ainsi que tous les citoyens.

La Charte de l'Environnement (CEM) institue une structure nationale appelée à gérer et à protéger
l'environnement. En particulier, elle contribue à la lutte contre les pollutions industrielles. Elle est constituée par :

1. Le Conseil National pour l'Environnement, organisme indépendant, à vocation consultative chargée de veiller
à l'orientation générale en matière d'environnement ;
2. Le Comité Interministériel de l'Environnement, garant de l'intégration réelle et effective des impératifs de la
gestion de l'environnement pour un développement durable ;
3. Le Ministère chargé de l'Environnement :
4. L'Office National pour l'Environnement.

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La Charte de l'Environnement (CEM) soumet tout projet d'investissement public ou privé susceptible de porter
atteinte à l'environnement à une étude d'impact environnemental (EIE). (cf. ci-joint en annexe l’extrait
de la CEM)

IV. LOI N° 99 021 SUR LA POLITIQUE DE GESTION ET DE CONTROLE DES POLLUTIONS INDUSTRIELLES
Conformément aux principes énoncés dans la Charte de l’Environnement (CEM), la loi N°99.021 définit le cadre
général d'une politique de gestion rationnelle et de contrôle des pollutions industrielles.

Elle souligne que toute activité de fabrication ou de production à l'échelle industrielle, toute création ou travaux
de transformation, d'aménagement ou d'extension de ces activités portent atteinte à l'environnement soit par le
seul fait de l'occupation du sol, soit par l'utilisation de ressources naturelles, soit par l'usage d'Intrants ou de produits
susceptibles de générer des effets polluants, soit encore par la production dans ['atmosphère ou dans les eaux de rejets
ou de nuisances.

V. LOI 89.027 MODIFIEE ET COMPLETEE PAR LA LOI 91.020 RELATIVE AU REGIME DE ZONE FRANCHE

Dans son article 6, prévoit que les Entreprises sont tenues de respecter la réglementation en vigueur sur l’hygiène et
la salubrité, l’ordre public, l’Environnement

VI. DECRET N°2004-167 du 03 février 2004 modifiant certaines du décret N° 99-954 du 15 Décembre 1999 relatif
à LA MISE EN COMPACTIBILITE DES INVESTISSEMENTS AVEC L’ENVIRONNEMENT ( DECRET MECIE)
Dans son article 3 (nouveau), le Décret MECIE recommande que les projets d’investissement publics ou privés, qu’ils
soient soumis ou non à l’autorisation ou à approbation d’une autorité administrative, ou qu’ils soient susceptibles de
porter atteinte à l’environnement doivent faire l’objet d’une Etude d’Impact Environnemental (EIE). (cf. ci-
joint en annexe l’extrait du Décret MECIE)

VII. DECRET N°2003/464 DU 15/04/03 PORTANT CLASSIFICATION DES EAUX DE SURFACE ET


REGLEMENTATION DES REJETS D’EFFLUENTS LIQUIDES

Ce décret porte sur la classification des eaux de surface et sur les normes de rejets d’effluents aqueux dans le
milieu naturel, ces normes sont appelées également Concentration Maximale Admise (CMA). (cf ci-joint en annexe
les normes)

VIII. ARRETE N° 4355/-97 du 13/05/97 portant définition des zones sensibles

_____________________________________________________________________

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ANNEXE

EXTRAIT DE LA CONSTITUTION MALAGASY


(Votée par référendum le 04 avril 2007)

PREAMBULE

Le Peuple Malagasy souverain.


Résolu à promouvoir et à développer son héritage de société pluraliste et respectueuse de la diversité, de la richesse
et du dynamisme de ses valeurs éthico-spirituelles et socioculturelles, notamment, le « fihavanana » et les croyances
au Dieu Créateur ;
……………………………………………………………………………………………………………

Conscient de l'importance exceptionnelle des richesses de la faune, de la flore et des ressources minières à fortes
spécificités dont la nature a doté Madagascar et qu’il importe de préserver pour les générations futures;
……………………………………………………………………………………………………………
Considérant que l'épanouissement de la personnalité et de l'identité de tout Malagasy, est le facteur essentiel du
développement durable et intégré dont tes conditions sont reconnues comme étant :
………………………………………………………………………………………… …………………………….
- la gestion rationnelle et équitable des ressources naturelles pour les besoins du développement de l'être
humain…………………………………………………………………………

Article 37 – L’Etal garantit la liberté d’entreprendre dans la limite du respect de l’intérêt général, de l’ordre public, des
bonnes mœurs et de l’environnement.

Article 38 – L’Etat garantit la sécurité des capitaux et des investissements.

Article 39 - Toute personne a l'obligation de respecter les valeurs culturelles, les biens publics et l'environnement.
L’Etat et les Collectivités territoriales décentralisées assurent la protection, la conservation et la valorisation de
l'environnement par des mesures appropriées.

EXTRAIT DE LA LOI N° 90. 033 RELATIVE A LA CHARTE DE L'ENVIRONNEMENT MALAGASY


L'Assemblée nationale populaire a adopté.
Le Président de la République de Madagascar
Promulgue la loi dont la teneur suit :

TITRE PREMIER
GÉNÉRALITÉS

Article premier. - La présente loi et son annexe constituent la Charte de l'Environnement malagasy. Elle fixe le cadre
général d'exécution de la politique de l'environnement dont les modalités seront définies par des textes réglementaires
d'application.
Art. 2. - On entend par environnement l'ensemble des milieux naturels et artificiels y compris les milieux humains et les
facteurs sociaux et culturels qui intéressent le développement national.
TITRE II
/
PRINCIPES FONDAMENTAUX

Art. 3. - L'environnement constitue une préoccupation prioritaire de l'État.


Art. 4. - La protection et le respect de l'environnement sont d'intérêt général. Il est du devoir de chacun de veiller à la
sauvegarde du cadre dans lequel il vit.

A cet effet, toute personne physique ou morale doit être en mesure d'être informée sur les décisions susceptibles
d'exercer quelque influence sur l'environnement et ce directement ou par l'intermédiaire de groupements ou
d'associations.

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Elle a également la faculté de participer à des décisions.

TITRE III
MISE EN ŒUVRE

Art. 5 - Le pian d'action environnementale, traduction de la politique nationale de l'environnement, constitue le


fondement de toute action dans le domaine de l'environnement.

Art. 6 - L'objectif essentiel est de réconcilier la population avec son environnement en vue d'un développement durable.

A cet effet, le plan se donne les objectifs suivants :

• développer les ressources humaines :

• promouvoir un développement durable en gérant mieux les ressources naturelles :

• réhabiliter, conserver et gérer le patrimoine malagasy de biodiversité ;

• améliorer le cadre de vie des populations rurales et urbaines ;

• maintenir l'équilibre entre croissance de la population et développement des ressources ;

• améliorer les outils de gestion de l'environnement ;

• aider à la résolution des problèmes fonciers.


Art. 7.- La gestion de l'environnement est assurée conjointement par l'État, les Collectivités décentralisées, les organisa-
tions non gouvernementales régulièrement constituées, les opérateurs économiques, ainsi que tous les citoyens.

Art-8.- Il appartient notamment à l'État :

• de définir la politique environnementale ;

• d'organiser des campagnes de sensibilisation en collaboration avec les Collectivités décentralisées et les
organisations non gouvernementales concernées ;

• de faire participer les partenaires ci-dessus évoqués aux décisions en matière de gestion de l'environnement
;

• de coordonner les actions environnementales ;

• de procéder ou faire procéder à un suivi et à une évaluation des actions menées dans le domaine de
l'environnement ;

• de veiller à la compatibilité des investissements avec l'environnement.


Art. 9. La gestion de l'environnement repose sur une Structure nationale comprenant :

• une instance de conception chargée notamment de l'élaboration de la politique environnementale nationale ;


• un organe de gestion, de coordination, de suivi et d'appui aux programmes et actions environnementaux publics
et privés. Celle Instance doit être consultée pour toute question relative à l'environnement.
Art. 10.- Les projets d'investissements publics ou privés susceptibles de porter atteinte à l'environnement doivent faire
l'objet d'une étude d'impact, compte tenu de la nature technique de l'ampleur desdits projets ainsi que de la sensibilité
du milieu d'implantation.
Les projets d'investissement soumis à autorisation ou à approbation d'une autorité administrative font également
l'objet d'une étude d'impact dans les mêmes conditions que les autres projets.
Un décret précisera les modalités des études d'impact, la procédure applicable en la matière, et l'organe habilité à la
mise en œuvre de ces études et procédures.

TITRE IV
DISPOSITIONS DIVERSES
Art. 11-- Les opérateurs exerçant des activités engendrant des effets néfastes sur l'environnement seront soumis :
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• soit à des obligations compensatrices,
• soit au paiement de pénalités au profil de l'État et dont les taux et les modalités de perception seront déterminés
ultérieurement.

Art. 12.- Toutes dispositions contraires à celles de la présente loi sont abrogées.
Art. 13.- La présente loi sera publiée au journal officiel de la République.

Elle sera exécutée comme loi de l'État.

Promulguée à Antananarivo, le 21 décembre 1990.

_________________________________________________________________________
REPOBLIKAN'I MADAGASCAR
Tanindrazana - Fahafahana - Fandrosoana

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

LOI N° 99 021 SUR LA POLITIQUE DE GESTION ET DE CONTROLE DES POLLUTIONS INDUSTRIELLES

L'assemblée Nationale a adopté en séance du 28 juillet 1999,

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
- Vu la constitution,
- Vu la décision de la Haute Constitutionnelle n° 21 - HCC/D3 du 18 Août 1999

Promulgue la loi dont la teneur suit :

TITRE l : DISPOSITIONS GENERALES

Chapitre 1 : Principes généraux et objet :

Article 1er: Conformément aux principes énoncés dans la loi n° 90.033 du 21 décembre 1990 portant Charte de
l'Environnement, notamment dans ses dispositions concernant les objectifs du Programme d'Action Environnemental
ainsi que l'impact des projets d'Investissement et des actions di développement, la présente Loi définit le cadre général
d'une politique de gestion rationnelle et du contrôle des pollutions Industrielles.

Art.2 : Toute activité de fabrication ou de production à l'échelle Industrielle, toute création ou travaux de transformation,
d'aménagement ou d'extension de ces activités portent atteinte à l'environnement soit par le seul fait de l'occupation du
sol, soit par l'utilisation de ressources naturelles, soit par l'usage d'intrant ou de produits susceptibles de générer des
effets polluants, soit encore par la production dans l’atmosphère ou dans les eaux de rejets ou de nuisances.

Art. 3 : L'environnement est l'ensemble des milieux naturels ou façonnés par l'homme, y compris les milieux humains
et les facteurs sociaux et culturels qui les déterminent ainsi que les éléments biotiques et abiotiques de la nature.
La protection de l'environnement, la préservation des équilibres biologiques et la sauvegarde des ressources naturelles
contre toutes causes de dégradation ou d'altération par les pollutions industrielle sont d'Intérêt général,
La Constitution et les principes généraux de Droit environnemental imposent à chacun de participer à Ia sauvegarde de
l'environnement du cadre dans lequel il vit, et notamment à la lutte contre les pollutions industrielles affectant le milieu
dans lequel il vit. L'Etat et ses démembrements doivent également si soumettre à la même exigence.

Art.4 : II y a pollution industrielle lorsque l'environnement est altéré dans sa composition par la présence d’une
substance polluante ayant comme origine une activité Industrielle qui lui fait subir des modifications quantitatives et
qualitatives.
Les pollutions industrielles résultent des déchets, des rejets, des «émanations et des nuisances de toutes sortes
générées directement ou Indirectement par des activités industrielles».

Art.5 : Les substances polluantes, par leur nature et leur degré de concentration, peuvent déséquilibrer le milieu
récepteur (air. sol, eaux) et créer des dangers ou des Inconvénients, des troubles de toute nature soit pour la commodité
de voisinage, soit pour la santé, la sécurité, l'hygiène et la salubrité publique, soit pour les cultures ou forêts, plus

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généralement pour les activités agricoles ou d'élevage, soit pour la préservation des éléments du patrimoine national y
compris les sites et les monuments.

Art.6 : Le milieu est une partie intégrante de l'environnement avec laquelle des organismes vivants et des substances
sont en contact. Dès lors qu'une substance polluante s'introduit dans un milieu qui la reçoit (milieu récepteur) II y a
altération et dégradation de ce milieu.
On distingue plusieurs catégories selon qu'il y ait prédominance de l'eau, d'éléments terrestres ou atmosphériques,

Art.7 : Les effets nocifs des pollutions produites par lesdites activités ainsi que les dangers, risques et inconvénients
qu'elles présentent font l'objet de mesures appropriées et action de prévention el d'altération, de maîtrise procédant
d'une gestion globale de l'environnement industriel et d'un contrôle rationnellement conçu tenant compte de l'altération
subie par l'environnement, de l'Importance des dommages causés et du degré de gravité des risques et dangers
encourus ou prévisibles.

Art.8 : La présente Loi énumère les mesures qui peuvent ainsi être prises, détermine les procédures à suivre et prévoit
les sanctions administratives ou pénales selon les conditions dans lesquelles les faits dommageables se sont produits
et ce, sans préjudice de l'application du Droit Commun en toutes matières.

Art.9 : tout exploitant industriel a l'obligation de sauvegarder l'environnement par une production plus propre et une
réduction, valorisation, traitement et élimination de ses déchets.

Art.10 : Eu égard aux circonstances, au contexte socio - économique et à la nature des activités industrielles à l'origine
des pollutions et nuisances, il peut être tenu compte du coût économiquement acceptable des mesures de gestion et
de contrôle mises en œuvre.

Chapitre II : Champ d'application.

Art.11 : La gestion et le contrôle des pollutions industrielles comportent un ensemble de mesures relatives :
1) Aux activités industrielles ou le cas échéant, artisanales, et aux établissements, installations ou exploitations de
caractère Industriel présentant des causes de dangers, des inconvénients ou de risques de toute nature :
2) Au cadre Institutionnel et juridique de la politique de gestion ;
3) A l'identification des polluants majeurs, à la suppression ou à l'atténuation de leurs effets ;
4) Aux pollutions générées par les activités industrielles et à l'égard desquelles les modes de protection sont définis
par priorité,
5) Aux obligations respectives de la puissance publique, des collectivités territoriales décentralisées et du secteur
privé ;
6) Aux droits et devoirs de l'exploitant ;
7) A l'information environnementale, à la sensibilisation et à la mobilisation de l'opinion publique et au Droit à
l'information ;
8) Aux modalités de prévention, de contrôle, de réparation et de répression ;
9} A l'instauration progressive d'un système normatif,

Art.12 : Les installations artisanales génératrices de pollutions sont également soumises aux dispositions de la présente
Loi.

TITRE II : LE CADRE INSTITUTIONNEL, LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE

Chapitre I : Principes constitutionnels et Charte de l'Environnement.

Art.13 : La Constitution érige en principe fondamental la protection de l'environnement. Elle confie à l'Etat la garantie
de la liberté d'entreprise mais dans la limite du respect de l'intérêt général, de l'ordre public et de l'environnement. Elle
prévoit l'obligation individuelle de respecter l'environnement et charge l'Etat de sa protection.

Art.14 : La Charte de l'environnement fait la promotion d'un développement durable par une meilleure gestion des
ressources naturelles un objectif essentiel du Plan d'Action environnemental. Elle dispose que la gestion de
l'environnement, dont les outils doivent être constamment améliorés, est assurée conjointement par l'Etat, avec les
Collectivités Territoriales Décentralisées, les Organisations Non Gouvernementales légalement constituées, les
opérateurs économiques ainsi que tous les citoyens.

Art.15 : La Charte de t'Environnement institue une structure nationale appelée à gérer et à protéger l'environnement.
En particulier, elle contribue à la lutte contre les pollutions industrielles. Elle est constituée par :

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• Le Conseil National pour l'Environnement, organisme indépendant, à vocation consultative chargée
de veiller à l'orientation générale en matière d'environnement :
• Le Comité Interministériel de l'Environnement, garant de l'Intégration réelle et effective des impératifs de la
gestion de l'environnement pour un développement durable ;
• Le Ministère chargé de l'Environnement :
• L'Office National pour l'Environnement.

Art.16 : La Charte de l'Environnement soumet tout projet d'investissement public ou privé susceptible de porter atteinte
à l'environnement à une étude d'Impact.
Chapitre II : Cadre institutionnel
Art.17 : La gestion et le contrôle des pollutions industrielles relèvent en priorité du Ministère chargé de l'Industrie en
collaboration avec le Ministère chargé de l'Environnement ; les ministères techniques concernés, les organismes
publics, les démembrements de l'Etat, et les services déconcentrés ainsi que les collectivités territoriales décentralisées
participent conjointement ou chacun en ce qui le concerne et selon les domaines qui relèvent de leurs compétences
respectives, à la mise en œuvre de cette politique de gestion et de contrôle des pollutions industrielles.
Le secteur privé, les composantes concernées de la Société Civile ainsi que chaque citoyen, participent également à
la mise en œuvre, à leur niveau respectif, de cette politique. Ils ont le droit et le devoir de s'informer sur tout problème
environnemental créé par les activités industrielles, notamment lorsque celles-ci comportent des risques et dangers
potentiels.

Art.18 : Assurant à titre principal et selon la Constitution, la protection de l'environnement, l'Etat, et plus particulièrement
le Ministère chargé de l'Industrie en étroite collaboration avec les autorités environnementales compétentes, assume
les responsabilités suivantes :

1. La cohésion, la cohérence et la coordination de la législation sur l'environnement industriel applicable sur l'ensemble
du Territoire national. Il peut cependant être tenu compte des spécificités propres
à………………………………………………………………………………..
REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA
Tanindrazana - Fahafahana – Fandrosoana
MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT DES EAUX ET FORETS

DECRET 2004- 167


Modifiant certaines dispositions du décret n° 99-954 du 15 décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité
des investissements avec l'environnement
LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT,

o Vu la Constitution ;
o Vu la Loi n° 90-033 du 21 décembre 1990 portant Charte de l'Environnement et ses modificatifs ;
o Vu le Décret n° 95-607 du 10 décembre 1995 portant création et organisation de l'Office National de l'Environnement
et ses modificatifs ;
o Vu le Décret n° 99-954 du 15 décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec
l'environnement :
o Vu le Décret n° 2003-007 du 12 janvier 2003 portant nomination du Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
o Vu le Décret n° 2003-008 du 16 janvier 2003 modifié par te Décret n° 2004-001 du 05 janvier 2004 portant
remaniement de la composition des Membres du Gouvernement ;
o Vu le Décret n° 2003-100 du 11 février 2003 fixant les attributions du Ministre de l'Environnement, des Eaux et
Forêts, ainsi que l'organisation générale de son Ministère,
o Vu le Décret n° 2003-439 du 27 mars 2003 instituant une Cellule environnementale au sein de chaque Ministère
Sur proposition du Ministre de l'Environnement, des Eaux et Forêts,

En Conseil de Gouvernement.

DECRETE :

Article premier.- Le présent Décret a pour objet de modifier certaines dispositions du Décret
n° 99-954 du 15 Décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l'environnement, notamment
en ses articles 2. 3, 4, 5, 6, 7, 8, 11, 12. 13, 14. 15, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 30, 32, 33, 35, 36, 38, 39, 40, 41, et à l'Annexe
III…………………………………...

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Permis Environnemental : l'Acte administratif délivré par l'Office National de l'Environnement sur délégation
permanente du Ministre chargé de l'Environnement, et à la suite d'une évaluation favorable de l'EIE par le CTE.

PGEP : le Plan de Gestion Environnementale du Projet qui constitue le cahier de charges environnemental dudit Projet
et consiste en un programme de mise en œuvre et de suivi des mesures envisagées par l'EIE pour supprimer, réduire
et éventuellement compenser les conséquences dommageables du projet sur l'environnement.

PREE ou Programme d'Engagement Environnemental : un programme géré directement par la Cellule


Environnementale du Ministère sectoriel dont relève la tutelle de l'activité, qui consiste en l'engagement du promoteur
de prendre certaines mesures d'atténuation des impacts de son activité sur l'environnement, ainsi que des mesures
éventuelles de réhabilitation du lieu d'implantation. '

Promoteur ou investisseur : le maître d'ouvrage du projet.

Quitus environnemental : l'Acte administratif d'approbation par lequel l'organe compétent qui avait accordé le permis
environnemental reconnaît l'achèvement, la régularité et l'exactitude des travaux de réhabilitation entrepris par le
promoteur et le dégage de sa responsabilité environnementale envers l'Etat,

TDR : les Termes de Référence par lesquels est fixé le cadre du contenu et de l'étendue d'une EIE (cf. article 12).

Article 3 (nouveau) :
Conformément aux dispositions de l'article 10 de la Loi n° 90-033 du 21 Décembre 1990 portant Charte de
l'Environnement, les projets d'investissements publics ou privés, qu'ils soient soumis ou non à autorisation ou à
approbation d'une autorité administrative, ou qu'ils soient susceptibles de porter atteinte à l'environnement doivent faire
l'objet d'une étude d'Impact.
Ces études d'impact prennent la forme soit d'une étude d'impact environnemental (EIE), soit d'un Programme
d'Engagement Environnemental (PREE), selon que les projets relèvent des dispositions des articles 4 ou 5 suivants.
Dans tous les cas, il est tenu compte de la nature technique, de l'ampleur desdits projets ainsi que la sensibilité du
milieu d'implantation. L'ONE est le seul habilité à établir ou à valider un "screening" sur la base du descriptif succinct
du projet et de son milieu d'implantation.

Article 4 (nouveau) :
Les projets suivants, qu'ils soient publics ou privés, ou qu'ils s'agissent d'Investissements soumis au Droit
Commun ou régis par des règles particulières d'autorisation, d'approbation ou d'agrément, sont soumis aux
prescriptions ci-après :
a) la réalisation d'une étude d'impact environnemental (EIE),
b) l'obtention d'un permis environnemental délivré à la suite d'une évaluation favorable de l'EIE
c) la délivrance d'un Plan de Gestion Environnementale du Projet (PGEP) constituant le cahier des charges
environnemental du projet concerné.

1. Toutes implantations ou modifications d'aménagements, ouvrages et travaux situés dans les zones sensibles prévues
par l'Arrêté n° 4355/97 du 13 Mai 1997 portant désignation des zones sensibles.
La modification de cet arrêté peut être initiée, en tant que de besoin, par le Ministre chargé de l'Environnement, en
concertation avec les Ministères sectoriels concernés, sur proposition de l'ONE.

2. Les types d'investissements figurant dans l'Annexe l du présent Décret.

3. Toutes implantations ou modifications des aménagements, ouvrages et travaux susceptibles, de par leur nature
technique, leur contiguïté, l'importance de leurs dimensions ou de la sensibilité du milieu d'implantation, d'avoir des
conséquences dommageables sur l'environnement, non visées par l'article 4.1 ou par l'annexe 1 du présent Décret et
pour lesquelles l'ONE, dûment saisi ou non par le promoteur, et après consultation de la Cellule Environnementale du
secteur concerné, notifie au promoteur qu'une EIE est nécessaire.

Article 5 (nouveau) :
Les projets d'investissements, publics ou privés, figurant dans l'Annexe 11 du présent Décret sont soumis aux
prescriptions ci-après, suivant les résultats d'un "screening" préalable établi par l'ONE sur la base d'un descriptif
succinct du projet présenté par le promoteur :

• la production par l'investisseur d'un Programme d'Engagement Environnemental (PREE) dont le contenu, les
conditions de recevabilité et les modalités d'application sont définies par voie réglementaire et par les dispositions
transitoires du présent Décret.
• une évaluation du PREE par la Cellule Environnementale du Ministère sectoriel directement concerné, qui établira
et enverra les rapports y afférents au Ministère chargé de l'environnement et à l'ONE.

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Toutefois, en cas de modification d'une activité prévue à l'Annexe II tendant à accroître les conséquences
dommageables sur l'environnement, une EIE peut être requise, conformément aux dispositions de l'article 4.3, avant
l'exécution des travaux de modification.

Article 6 (nouveau} :
Pour les investissements publics ou privés, visés à l'article 4, te permis environnemental constitue un préalable
obligatoire à tout commencement des travaux. Le permis environnemental est délivré par l'ONE, à l'issue d'une
évaluation environnementale favorable de l'EIE, sur la base des avis techniques du CTE faisant suite à l'évaluation de
l'EIE du projet et des résultats de l'évaluation par le public.
Pour les investissements, publics ou privés, visés à l'article 5, l'approbation du PREE constitue un préalable obligatoire
à tout commencement des travaux. L'approbation du PREE relève du ministère sectoriel concerné, sur la base de l'avis
technique de sa Cellule Environnementale.
Le Directeur Général de l'ONE reçoit du Ministère chargé de l'environnement, délégation permanente pour délivrer des
permis environnementaux.
Il n'a pas de pouvoir de subdélégation.

Article 7 (nouveau) :
L'EIE consiste en 'examen préalable des impacts potentiels prévisibles d'une activité donnée sur l'environnement; elle
devra mettre en œuvre toutes les connaissances scientifiques pour prévoir ces impacts et les ramener à un niveau
acceptable pour assurer l'intégrité de l'environnement dans les limites des meilleures technologies disponibles à un coût
économiquement viable. Le niveau d'acceptabilité est apprécié en particulier sur la base des politiques
environnementales, des normes légales, des valeurs limites de rejets, des coûts sociaux, culturels et économiques, et
des pertes en patrimoines.
____________________________________________________________________________

REPUBLIQUE DE MADAGASCAR
Tanindrazana - Fahafahana - Fandrosoana

MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT

Décret n° 2003/464 du 15/04/03 PORTANT CLASSIFICATION DES EAUX DE SURFACE ET REGLEMENTATION


DES REJETS D'EFFLUENTS LIQUIDES

Le Ministre de l'Environnement,

Vu la Constitution,
Vu la loi n"90.033 du 21 Décembre 1990 relative à la Charte de l'Environnement Malagasy et ses modificatifs
Vu la loi 98.029 du 20 janvier 1999 portant Code de l'Eau
Vu la loi 99.021 du 19 août 1999 portant politique de gestion et de contrôle des pollutions d'origine industrielle
Vu le décret 2002-450 du 16 Juin portant nomination du Premier Ministre. Chef du Gouvernement
Vu les Décrets n" 2002-451 du 18 Juin 2002 modifié par le décret n° 2002-496 du 02 Juillet 2002 et le décret n° 2002-
493 du 24 Juin 2002 portant nomination des Membres du Gouvernement
Vu le Décret n° 2002-433 du 24 Juin 2002 modifié par le Décret n° 2002-8 W du 07 Août 2002 fixant tes attributions du
Ministre de l'Environnement ainsi que l'organisation générale de son Ministère.

Sur proposition du Ministre de l'Environnement

En conseil du Gouvernement,

DECRETE :

Article 1: Le présent texte porte sur la classification des eaux de surface et sur les normes de rejet d'effluents aqueux
dans le milieu naturel.

Article 2 : Le présent texte est applicable à tous les établissements (publics ou privés) et à tous les secteurs d'activités
économiques.

Article 3 : Les eaux de surface (cours d'eau, lacs et tous plans d'eau) sont classées de la manière suivante:
Classe A: bonne qualité, usages multiples possibles
Classe B: qualité moyenne, loisirs possibles, baignade pouvant être interdite
Classe C: qualité médiocre, baignade interdite

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HC : Hors classe, contamination excessive, aucun usage possible à part la navigation. La présence de germes
pathogènes désigne directement une catégorie hors classes.
C'est le paramètre le plus mauvais qui déterminera la classe d'une eau donnée.

PARAMETRES CLASSE A CLASSE B CLASSE C HORS CLASSES

FACTEURS BIOLOGIQUES

Oxygène dissous 5≤OD 3<OD<5 2<OD≤3 OD≤2


(mq/l)
DB05 (mg/l) DBO≤5 5<DBO≤20 20<DBO≤70 70<DBO
DGO (mg/l) DCO≤20 20<DCO≤50 50<DCO≤100 100<DCO
Présence de germes Non Non Non Oui
pathogènes

FACTEURS PHYSIQUES ET CHIMIQUES

Couleur (échelle Pt-Co) coul<20 20≤ coul ≤30 30<coul

Température (°C) θ <25 25< θ <30 30< θ <:35 35< θ

PH 6,0 ≤pH≤8,5 5,5<pH<6,0 ou pH≤5,5 ou 9,5≤pH


8,5<pH<9,5
MES (mg/l) MES<30 30≤MES<60 60≤MES<100 100<MES

Conductivité (μS/cm) Χ ≤ 250 250 < Χ <500 500< Χ <3OOO 3000< Χ

Article 4 : Sont notamment considérés comme des rejets liquides polluants:


Les eaux usées provenant des infrastructures hôtelières;
Les effluents industriels provenant de tous types d'activités de production manufacturière ou de transformation;
Les eaux de vidange provenant des activités touchant les hydrocarbures (station de service, eaux de lavage de
véhicules, garages de réparation de véhicules, unités de stockage).
Article 5 : Afin de préserver les ressources en eau (objectifs de qualité), les rejets d'eaux usées doivent être incolores,
inodores et respecter la qualité suivante:
PARAMETRES UNITE NORMES

FACTEURS ORGANOLEPTIQUES ET PHYSIQUES


PH 6,0 - 9,0
Conductivité us/cm 200
Matières en suspension mg/1 60
Température °C 30
Couleur échelle Pt/Co 20
Turbidité NTU 25.
FACTEURS CHIMIQUES
Dureté totale comme CaCO3 mg/1 180,0
Azote ammoniacal mg/1 15,0
Nitrates mg/1 20,0
Nitrites mg/1 0,2
NTK (azote total Kjeldahl) Phosphates comme PO4 mg/l-N mg/1 20,0 10,0 -
Sulfates comme S04-- mg/1 250
Sulfures comme S-- mg/1 1,0
Huiles et graisses mg/1 10,0
Phénols et crésols mg/1 1,0
Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) mg/1 1,0
Agents de surface (ioniques ou non) mg/1 20
Chlore libre mg/1 1,0
Chlorures mg/1 250
FACTEURS BIOLOGIQUES

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Demande chimique en oxygène (DCO) mg/1 -150


Demande biochimique en oxygène (DBO5) mq/1 50
FACTEURS INDESIRABLES
METAUX
Aluminium mg/1 5,0
Arsenic mg/1 0,5
Cadmium mg/1 0,02
Chrome hexavalent mg/1 0.2
Chrome total mg/1 2,0
Fer mg/1 10.0
Nickel mg/1 2,0
Plomb mg/1 0,2
Etain mg/1 10,0
Zinc mg/1 0,5
Manganèse mg/1 5,0
Mercure mg/1 0,005
Sélénium mg/1 0,02
PARAMÈTRES UNITE NORMES
AUTRES SUBSTANCES
Cyanures mg/1 0,2
Aldéhydes mg/1 1,0
Solvants aromatiques mg/1 0,2
Solvants azotés mg/i 0,1
Solvants chlorés mg/1 1,0
Pesticides organochlorés mg/1 0,05
Pesticides organophosphorés mg/1 0,1
Pyréthrinoides mg/1 0,1
Phénylpyrrazoles mg/1 0:05
Pesticides totaux mg/1 1,0
Antibiotiques mg/1 0,1
Polychlorobiphényles mg/1 0,006
RADIOACTIVITÉ Bq 20

FACTEURS MICROBIOLOGIQUES

Coliformes totaux Colonies 500


Eschenscia coli 100
Streptocoques fécaux 100
Clostridium suIfito-réducteurs 100
Les paramètres de base pour chaque secteur d'activité seront extraits de ce tableau en fonction des besoins de la
situation Article^ : Aucun effluent ne doit causer des nuisances olfactives à une distance de 10 mètres de la source.

Article 7: Les prélèvements seront effectués de manière à assurer une représentativité des effluents au(x) points de
rejet: soit un minimum de 8 échantillonnages primaires par point de rejet et répartis sur une journée (conforme au rythme
de travail de l'unité) avec lesquels un échantillon moyen sera obtenu. Un échantillonnage continu avec un appareillage
adéquat constitue l'idéal. Si le débit et/ou la nature des rejets change(nt) en fonction de la nature des différentes
opérations unitaires effectuées quotidiennement, un échantillon moyen pondéré (débit instantané et durée) sera à
obtenir.
Article 8: Les valeurs limites de rejet seront définies par d'autres textes qui peuvent prendre un caractère sectoriel
suivant leurs spécificités; elles tiendront compte de la qualité des milieux récepteurs.

Article 9; Les effluents ne doivent présenter aucun risque microbiologique pour les riverains.

Article 10: a) Les épandages de boues issues de traitement d'eaux usées ne peuvent se faire que dans les conditions
suivantes:

Elément Concentration maximale dans la boue Apport maximal en kg/ha/10 ans


(mg/kg de matières sèches)
Cd 40 1.5
Cr 2.000 45
Cu 2.000 120
32
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Hg 20 1
NI 400 30
Se 200 1
Zn 6.000 300
Cr+Cu+NI+Zn 8.000 120
Toutefois, aucun épandage ne pourra plus être effectué sur un sol dont la concentration en éléments de traces atteint
déjà les seuils suivants:

Elément Concentration dans le sol (mg/kg de matières sèches)

Cd 3
Cg 200
Cu 140
Hg 1,5
Ni 75
Pb 300
Se 10
Zn 300

b) Après épandage de boues, le pH du sol ne doit pas être inférieur à 6.

Article 11: En période d'épidémie, les autorités compétentes peuvent instituer d'autres analyses bactériologiques
particulières.

Article 12: Le présent décret sera publié dans le journal officiel de la République et diffusé et communiqué partout où
besoin sera. En collaboration avec les autres Ministères techniques, le Ministère chargé de l'Environnement sera chargé
de l'application du présent décret.

Antananarivo le 15 avril 2003

33
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TRAVAUX DIRIGES

ACTIVITE D'APPRENTISSAGE 1

1. Intitulé de l’activité
Les principales interactions en écologie.
2. Prérequis
• Les définitions des types de relation interspécifique en écologie.
• Les terminologies en écologie.
3. Objectifs
L’apprenant doit être capable de spécifier les relations interspécifiques en écologie.
4. Enoncé et déroulement de l’activité

Compétition Prédation Parasitisme Coopération

Arbre / orchidée x x x
Lion / renard
Abeille / plante
Oiseau / insecte
Arbre / champignon
Truite / carpe
Âne / gazelle
Puce / punaise
Riz / mauvaise herbe
Baleine / requin
Eucalyptus / liane
Homme / dauphin
Homme / requin
Ruminant / ver
intestinal
Arbre / sous-bois

4.1. Trouver la ou les interrelation(s) possible(s) entre les deux espèces séparées par le slash
puis cocher la ou les case(s) correspondante(s).

4.2. Justifier votre réponse.

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ACTIVITE D'APPRENTISSAGE 2
1. Intitulé de l’activité
La pollution du sol
2. Prérequis
Les terminologies en pollution
Les causes de la pollution du sol
3. Objectifs
Identifier les origines et les différents types de pollution du sol.
4. Enoncé et déroulement de l’activité
L’agriculture est devenue une cause importante de la pollution des sols par suite de l’usage
systématique des engrais chimiques et des pesticides, certains étant toxique.
Les pollutions agricoles présentent l’inconvénient d’être diffuses, les engrais et les pesticides étant
répandus sur des vastes surfaces.
Les déchets et ses infiltrations sont aussi des polluants qui ne font que dégrader la qualité du sol.
La pollution de l’air conduit aussi à la pollution du sol : l’air pollué amène avec lui des poussières,
des bactéries et des fumées qui polluent la terre et surtout les herbes.

Document 1
Questions :
En exploitant les documents ci-dessus :
1- Donner un titre aux paragraphes au-dessus du document 1 (en 3 mots avec les articles)
2- Citer le nom de la convention internationale relative à l’utilisation des pesticides toxiques
en agriculture ? Justifier votre réponse.
3- Les déchets font partie des polluants du sol. Quelle est donc la caractéristique des
pollutions du sol ?
4- Définir le mot polluant puis citer les polluants de l’air du document 1.
5- Cocher la ou les bonne(s) réponse(s) :
o La pollution de l’air est l’origine de la pollution du sol.
o La pollution de l’air est la conséquence de la pollution du sol.

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ACTIVITE D'APPRENTISSAGE 3

1. Intitulé de l’activité
Les taxes carbone des principaux GES
2. Prérequis
- Les principaux GES ;
- Le principe de Pollueur-Payeur.
3. Objectifs
- Evaluer les équivalents carbone des principaux GES.
- Evaluer les PRG relatifs (Pouvoir de Réchauffement Global) desdits gaz.
4. Enoncé et déroulement de l’activité

Par définition, 1 kg de CO2 vaut 0,273 kg d'équivalent carbone, c'est-à-dire le poids du carbone
seul dans le composé "gaz carbonique ou CO2.
Pour les autres gaz, l'équivalent carbone vaut :
équivalent carbone = PRG relatif x 0,273
(Pouvoir de Réchauffement Global)
En effet, cette convention permet de savoir combien d'équivalent carbone nous obtiendrons dans
le CO2 résultant de la combustion d'un hydrocarbure donné. Il suffit de mesurer le poids de
carbone par kg d'hydrocarbure brûlé, et cela donnera l'équivalent carbone du CO 2 émis
(l'hydrogène donne de l'eau, qui ne compte pas).

Equivalent PRG relatif 1) Prix d’une


Gaz à effet de serre (GES) Formule carbone par kg par kg tonne (€ )
émis ( en kg) émis
Dioxyde de carbone CO2 0,273 1 273
Méthane CH4 6.270
Protoxyde d'azote N2O 81.270
Chlorodifluorocarbone HCFC-22 436.600
Perfluorométhane CF4 1.723.000
Dichlorodifluorocarbone CFC-12 2.318.000
Hexafluorure de soufre SF6 6.518.200

La "taxe carbone", envisagée par les états pour décourager l'émission de gaz à effet de serre,
utiliserait l'équivalent carbone pour fixer le niveau de la taxe selon les gaz.
Si la tonne équivalent carbone vaut 1.000 euros, alors l'émission d'une tonne de gaz carbonique
sera taxée 273 euros, l'émission d'une tonne de méthane 6.270 euros, l'émission d'une tonne de
protoxyde d'azote 81.270 euros, l’émission d’une tonne d’hexafluorure de soufre 6.518.200.
1. Calculer les équivalents carbones par kilogramme émis pour les principaux gaz à effet de serre
(GES) : CH4, N2O, HCFC-22, CF4, CFC-12, SF6,… puis compléter le tableau.
2. Calculer les PRG relatif du CH4, N2O, HCFC-22, CF4, CFC-12, SF6 , puis compléter le tableau.
3. Le marché carbone regroupe l'ensemble des mécanismes d'échanges et de transactions des
crédits de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Son but ? Pour les entreprises
respectant déjà leur quota d'émission de gaz à effet de serre (quota dépendant des pays). Un
crédit-carbone est une unité correspondant à une tonne d'équivalent CO 2 sur les marchés du
carbone. Sachant qu’un Malgache émet en moyenne 1 tonne d'équivalent C02 par an et que la
tonne équivalent de CO2 coûte 1000 €.
Calculer le crédit-carbone de Madagascar sur les marchés du carbone ?
(On donne : Population malgache 22 millions d’habitants ;
Émission de CO2 de Madagascar/an =18 millions tonnes)

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ACTIVITE D'APPRENTISSAGE 4

1. Intitulé de l’activité
Le problème de pollution d’une industrie
2. Prérequis
• Les éléments de l’environnement (physico-chimiques, flore, faune et êtres humains)
• Les pollutions
• Les conséquences de la pollution
• Les mesures d’atténuation
3. Objectifs
Identifier les mesures d’atténuation adéquates à chaque type de pollution
4. Enoncé et déroulement de l’activité
Compléter le tableau suivant (voir tableau ci-dessous)

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POLLUTION SUR LES MILIEUX EFFETS MARQUANTS MESURES D’ATTENUATION


Milieu physico-chimique : ELECTRICITE ET EAU
Conflits d’utilisation des ressources en énergie et eau :
- Electricité - -
- -
- Eau

Altération de la qualité des eaux :


- MES - -
- -
- DBO et DCO - -

- Eléments toxiques

Milieu physico-chimique : AIR


Dégradation de la qualité de l’air par la présence de :
- Cl2 - -
- -
- CO2 - -

- Nuisances olfactives
Nuisances par les:
- Bruits - -
- -
- Vibrations et trépidations - -

- Rayonnements ionisants
Milieu physico-chimique : SOL
Pollution par les déchets solides :
- Ordures ménagères - -
- -
- Déchets spéciaux riches en Pb, Co…

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Contamination des sols par les effluents liquides :
- Huiles usagées - -
- -
- Eaux usées

Milieu biologique
Pertes des espèces terrestres : - -
- -
- Faune - -
- -

- Flore

Pertes des espèces aquatiques :

- Animaux

- Végétaux

Milieu socio-économique
Altération de la qualité de la vie de la population :
- -
- Cadre de vie - -
- -

- Etat de santé

- Dégradation du paysage

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Chapitre 3 : TYPOLOGIE ET GENERALITES SUR LES DECHETS

I. CONTEXTE GENERAL ET PROBLEMATIQUE LIES AUX DECHETS INDUSTRIELS


Les problématiques liées à la gestion des déchets sont multiples :

Certaines sont liées aux mauvaises habitudes des industriels, d’autres à l’insuffisance
d’infrastructures adéquates et des moyens suite à la non inclusion du coût de traitement des déchets
dans le prix des produits manufacturés ou des services.

Pour les entreprises de services et du secteur manufacturier, les promoteurs (industriels, hôteliers,)
reconnaissent de plus en plus leurs responsabilités en termes de protection de l’environnement.
Pour ce faire, ils prennent en compte davantage les différents facteurs économiques affectés par
leurs activités.

Il est actuellement difficile de chiffrer toutes les conséquences des activités anthropiques pour
qu’elles puissent être intégrées par les promoteurs dans ses calculs économiques mais, une chose
est sûre ; les coûts de traitement des divers rejets/déchets sont directement identifiables. Ces coûts,
habituellement élevés, incitent à accroître les recherches sur les possibilités de valorisation (vente
de sous-produits valorisables, récupération de chaleur à partir de certains déchets,) et sur les
technologies de transformation des déchets à haute/basse température.

Dans tous les cas, d’une façon générale, les fabricants et les consommateurs acceptent entre mal
l’idée que le coût de traitement des déchets soit inclus dans le prix des produits manufacturés ou
des services. Cependant, en devenant plus contraignante, la réglementation sur les déchets
amènera les investisseurs à prendre en compte (sous forme plus contraignante de traitement ou de
redevances par exemple).

Le principe d’obligation ou de sanction le plus généralement admis est celui du pollueur-payeur,


pour être applicable, il exige cependant une bonne adéquation entre le coût du traitement ou la taxe
de dépôt et la structure de tarification (que ce soit pour l’industrie ou les services). Pour le cas des
industriels, ils doivent analyser de façon exhaustive leurs procédés de fabrication afin de réduire
l’impact du coût de gestion (tri, collecte, stockage intermédiaire, transport, traitement ou mise en
dépôt) de leurs déchets sur leurs prix de revient.
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II. GENERALITES SUR LES DECHETS
Quelques considérations de base sont nécessaires afin d’uniformiser la compréhension de ce mot.

II.1. Définition de base


La définition de déchets varie selon :

• Les réglementations adoptées par les pays ;


• L’approche mise en considération.

II.1.1. Définition de déchets adoptée par la réglementation malagasy

D’une façon générale : « un déchet peut être défini comme étant tout résidu d’un processus de
production, de transformation ou d’utilisation, ou toute substance, matériau, produit ou plus
généralement, tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destiné à l’abandon soit parce-
que sa valeur économique trop faible, soit parce qu’il est en quantité trop faible pour justifier un
investissement ».

En somme, c’est un article, un sous-produit ou un produit qui ne peut plus être utilisé pour différentes
causes.

Bref, certaines définitions relatives à la gestion des déchets révèlent de considérations


opérationnelles, d’autres ont des origines plutôt techniques ou scientifiques. Ainsi les déchets
comprennent les ordures que les ménages individuels déposent dans les sacs poubelles ou dans
les bacs de collecte ainsi que les déchets de l’industrie et de l’artisanat.

II.1.2. Définition de déchets adoptée par la loi française

La loi française du 15 juillet 1975 définit le déchet comme « tout résidu d’un processus de
production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus
généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destiné à l’abandon ». Il apparaît
clair que pour le législateur Français, c’est l’intention qui fait le déchet puisque la notion d’abandon
ou d’intention d’abandon est au centre de la définition.

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Cette notion d’abandon étant très subjective, elle se traduit par des litiges, notamment dans le cas de
stockage interne de déchets dont le producteur peut prétendre ne pas souhaiter s’en défaire.

II.1.3. Définition de déchets selon l’approche réglementaire

C’est en partie, à cause de la définition élargie du terme « déchets » que les quantités qu’ils représentent
sont si considérables. Cette complexité de fait rend malaisée toute approche quantitative et toute opération
de stockage. De plus, comme la réglementation s’intensifie, cela pose de problème épineux de l’identification
de substances contenues, qui par leur nature, détermineront les technologies à employer pour leur
valorisation, voir leur élimination.

En outre, la problématique économique actuelle tend de plus en plus à obliger les entreprises à intégrer le
coût de l’élimination ou de traitement des déchets en tant qu’élément à part entière de leur chaîne de
production.

Pour le législateur, il s’agissait avant tout de réglementer le traitement des déchets en interdisant le rejet
dans l’environnement ou la revente en vue d’échapper aux obligations légales, il fallait donc pouvoir définir
de manière exacte ce qui entrait dans le cadre de la loi.

II.1.4. Approche environnementale


Du point de vue environnement : « un déchet constitue une menace à partir du moment où l’on
envisage un contact avec l’environnement ». Ce contact peut être direct ou le résultat d’un
traitement.

Historiquement, du fait de la prédominance de la filière enfouissement durant de nombreuses


années, en considérant ce contact comme inéluctable. Plusieurs définitions mettent ainsi en avant
la composition du déchet comme critère d’identification. Cette approche peut conduire à considérer
des sous-produits de nature dangereuse ou contenant des polluants comme des déchets
indépendamment de leur valeur ou de leur possibilité de réutilisation.

II.1.5. Approche économique

Sur le plan économique : « Un déchet est une matière ou un objet dont la valeur économique
est nulle ou négative pour son détenteur à un moment et dans un lieu donné ». Cette définition
inclut une bonne part des déchets recyclables, qui possèdent une valeur économique, même faible.
Certaines entreprises peuvent ainsi être tentées de passer certains déchets pour des sous-produits
pour les soustraire à la loi.
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1I.1.6. Approche fonctionnelle

Enfin, on peut choisir d’adopter pour le déchet une approche plus « fonctionnelle ». Dans ce
cadre : « le déchet est considéré comme un flux de matière issu d’une unité fonctionnelle, celle-ci
présente une activité ou un ensemble d’activités ».

• En entrée de l’unité fonctionnelle, on peut identifier plusieurs flux : matières premières,


énergies et éléments de l’environnement : eau, air et sol.
• Les flux en sortie sont constitués par les produits et les résidus.

Les produits correspondent, de la manière la plus générale au résultat recherché dans le cadre de
l’unité fonctionnelle. Il peut s’agir d’un résultat matériel (objet, matière, énergie) ou immatériel
(déplacement, information, alimentation, loisir, …). Les résidus sont composés par les résultats non
recherché. Certains auteurs parlent de « produits désirables » (désirable outputs) et
« indésirables » (indésirable outputs).

Parmi les résultats non désirés, on retrouve les éléments du milieu naturel transformés par l’activité ;
on parle alors d’effluents, de nuisances (bruits), de l’énergie (pertes énergétiques) et des déchets
qui correspondent à l’ensemble des éléments matériels non assimilables directement avec les
éléments du milieu naturel.

Cependant, un effluent peut se transformer en déchet à l’issu d’une décision de traitement.


Inversement, le traitement d’un déchet se traduit presque toujours par le rejet d’un effluent qui
constitue en fait une partie du déchet initial.

II.2. Autres définitions de base

Récupération : Séparation de certains produits ou matériau de déchets à des fins de réemploi, de


réutilisation ou de recyclage.

Réemploi : Nouvel emploi, en l’état, d’un produit ou d’un matériau récupéré pour usage analogue
à son premier emploi (exemple : emballage consigné).

Réutilisation : Introduction d’un matériau récupéré dans le cycle de production dont il est issu
(exemple : recyclage des bris de verre dans la fabrication de verre)

Valorisation : Tout traitement ou utilisation de déchets qui permet de leur trouver un débouché
ayant une valeur économique positive. Le terme « valorisation » englobe réemploi, recyclage et
réutilisation.

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Elimination : Toute opération ou traitement qui aboutit à des substances qui peuvent être soit
restituées sans effet nocif au milieu naturel (air, eau et sol) soit réinsérées dans les circuits
économiques à des fins de valorisation (cas des déchets solides).

Déchets dangereux : Un déchet est dit dangereux quand il possède au moins l’une des propriétés
suivantes : corrosif, toxique, caustique, explosif, oxydant, infectieux, radioactif, cancérigène ou
tératogène.

III. TYPOLOGIE ET GESTION DES DECHETS INDUSTRIELS SOLIDES


III.1. Typologie

Les déchets industriels que ce soit liquide, solide ou gazeux peuvent être classés en deux
catégories : Déchets Industriels Banales (DIB) et Déchets Industriels Spéciaux (DIS).

Les déchets industriels banals

Les déchets industriels banals semblables et assimilables aux ordures ménagères et qui ne
présentent pas de risques pour la santé humaine et l’environnement.

Parmi ces déchets banals, on distingue :

• Les déchets industriels ou hospitaliers assimilable aux ordures ménagères (DAOM) ;


• Les vieux papiers et carton ;
• Les débris de tissu, morceaux de bois ;
• La ferraille industrielle ;
• Les matières plastiques ;
• Les particules fines ou grossières ;
• Autres types de déchets qui ne présentent pas de risques particuliers pour la santé et pour
l’environnement.

Les déchets industriels spéciaux

Les déchets spéciaux doivent être distingués à raison de leurs propriétés ou de leurs toxicités. Ils
sont susceptibles de causer des effets négatifs significatifs chez l’Homme ou sur l’environnement.
Ainsi, ils sont corrosifs, caustiques, toxiques, cancérigènes, tératogènes, explosifs, inflammables
ou portent des germes pathogènes.

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Parmi les déchets spéciaux, on distingue :

• Les déchets inorganiques : acides et alcalis, déchets cyanurés, bous de traitement


contenant des métaux lourds ou solutions, déchets d’amiante ou de matériau pyrogènes,
cendres volantes, résidus d’incinération, ….
• Les déchets organiques : huiles usagées, lubrifiants usagées, boues de pétrole, solvants
halogénés, déchets phénoliques, déchets contenant des PCBs, dioxines, furanes, déchets
de peinture, résines ou de vernis, pesticides usés ou déchets contaminés par des pesticides,
résidus des produits organiques de laboratoire ou de produits organiques industriels,
déchets de tannerie, pneumatiques usés, …
• Les déchets hospitaliers : déchets anatomiques, déchets de laboratoire, médicaments
périmés, …
• Déchets radioactifs : miniers ou autres
• Déchets explosifs
III.2. Gestion des déchets industriels
III.2.1. Règle de gestion
La gestion des déchets inclut plusieurs étapes principales : Pré-collecte et collecte, stockage,
transport (avec ou sans dépôt intermédiaire-station de transfert) et élimination.

Toutes ces opérations nécessitent des bases légales dont les pratiques sont réglementées
conformément aux directives liées aux opérations suivantes :

• Brûlage : dans quels cas peut-on éliminer les déchets par brûlage ? quelles devront être les
caractéristiques et les performances d’installations ? etc.
• Compostage : quoi composter ? comment ? où ?
• Incinération : quoi ? comment ? etc.
• Inertage chimique : quoi ? comment ? etc.
• Mise en décharge (enfouissement technique) : quoi ? comment ? critères de choix des
sites ? exploitations ? fermetures ? etc.

Pour finir, rappelons que la gestion des déchets comprend leur valorisation ou leur stockage définitif
ainsi que les étapes préalables que sont la collecte, le transport, le stockage provisoire et les
traitements. Par conséquent, la quantité de déchets dépend du comportement des consommateurs
et, indirectement de la situation économique.

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III.2.3. Pré-collecte, collecte, stockage, transport et élimination des déchets industriels

• Pré-collecte : La pré-collecte consiste au trajet qui va de la source vers le bac le plus près.

• La collecte : Les entreprises manufacturières sont responsables de leurs déchets jusqu’à


leur élimination finale : tri, collecte, transport, valorisation, élimination des déchets ultimes.

Au niveau de l’entreprise, la séparation des déchets à la source est impérative : Séparer les déchets
le plus tôt possible permet tout d’abord d’éviter la formation de mélange qui peut s’avérer
dangereux. Ainsi est-il plus aisé de choisir pour chaque déchet un type de traitement spécifique et
donc un coût de traitement optimal et de faciliter une valorisation possible.

Une caractérisation complète des déchets permet d’éviter de mettre en contact des déchets dont le
mélange peut se révéler dangereux. Elle permettra aussi d’orienter le déchet vers les filières
d’élimination ou de valorisation appropriées.

• Le stockage

Conditionner les déchets, c’est prendre différentes mesures afin de limiter l’impact sur
l’environnement dans l’attente d’une élimination ou d’éventuels traitements.

Le type de conditionnement choisi dépend de :

✓ La nature de déchets (liquide/solide ; dangereux ou non)


✓ La durée de stockage
✓ Du traitement ultérieur

Les déchets solides seront entreposés dans un endroit étanche afin d’éviter tout éparpillement
causé par les eaux de pluie. Les déchets liquides seront stockés dans des conteneurs clos afin
d’éviter tout échappement gazeux (si le risque est présent).

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En fait, la sophistication du matériel dépend essentiellement de la durée du stockage. En effet, si


les déchets sont prélevés rapidement, les risques sont réduits.

• Le transport
La responsabilité du producteur de déchet ne s’arrête pas à la sortie de l’entreprise, le choix d’un
transporteur et d’une filière de traitement est encore à sa charge.

En effet, le producteur est responsable de ses déchets jusqu’à leur élimination final. Dans le cas de
déchets spéciaux, le producteur doit émettre un bordereau de suivi du déchet.

Si le transport de déchets banals ne demande pas de précautions particulières, le conditionnement


et le transport de déchets dangereux nécessitent des mesures particulières qui seront définies au
cas par cas par l’Office National pour l’Environnement (ONE), le ministère tutelle (industrie ou
commune) et le Ministère chargé de l’Environnement.

QUI S’OCCUPE DU TRANSPORT ?

- Privé (contrat avec la municipalité concernée, contrats entre privés) ;


- La municipalité ;
- ONG

• L’élimination : Elimination c’est l’action de mise en décharge finale dans un site aménagé
et approprié.

III.3. Solution « END-OF-PIPE » pour l’élimination des déchets solides

Quand la quantité d’un déchet donné est trop faible pour justifier une valorisation quelconque ou
quand le déchet lui-même n’est pas/plus susceptible d’être valorisé, on parle de « déchets
ultimes ». Ces derniers peuvent être éliminés de diverses manières.

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✓ La mise en décharge
Une décharge est un endroit spécialement aménagé pour recevoir des déchets solides. Il faut
remarquer que les déchets dits ultimes devraient être mis en décharge, et cela pour plusieurs
raisons dont :

• Réduction des quantités à transporter et à déposer ;


• Augmentation de la durée de vie du site de dépotage, etc.
La tendance mondiale va actuellement vers la minimisation de la mise en décharge. Elle n’est donc
plus de mise aujourd’hui dans le cadre de la gestion des déchets mais reste pourtant encore le
moyen le plus exploité à Madagascar avec 50 à 70% des déchets. L’objectif spécifique est ainsi de
réserver les décharges aux déchets ultimes.

✓ Les différents types de décharges


Au sens du présent document, nous ne distinguerons que deux types de site de décharges :
sauvage et contrôlée.

Une décharge est « sauvage » (dumping site) quand le site ne satisfait pas aux exigences d’une
décharge contrôlée ou réglementaire ci-dessous.

Une décharge est dite « contrôlée » quand les conditions suivantes sont remplies :

• Le site fait l’objet d’aménagements spéciaux : aménagement des cellules pour recevoir les
déchets, étanchéification des fonds et des parois latérales, l’entrée et la sortie des déchets
sont contrôlées ;
• Durant l’exploitation du site, une équipe est chargée de sa gestion ;
• La fermeture du site fait l’objet d’un cahier de charges environnementales bien précis.

La décharge contrôlée ou réglementaire subdivise en plusieurs classe : I, II et III.

✓ Les risques de pollution dus à une décharge


- Lixiviats : le lixiviat est l’effluant liquide obtenu après percolation du massif des
déchets et décomposition de celui-ci.


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• Production de gaz : Le biogaz est un mélange gazeux hétérogène produit par la décomposition
de la matière organique. Ses principaux constituants sont le méthane, les oxydes de carbone
et l’hydrogène sulfuré.

• Lutte contre les vecteurs : Certains vecteurs comme les rats, les mouches, etc. sont attirés
par les dépôts d’ordures. Il est d’usage de mettre des pesticides autour du site.

• Nuisances : A part les aspects inesthétiques d’un dépotoir non aménagé, les odeurs
constituent la principale nuisance. Une couverture régulière du site y paie efficacement. En
outre, une telle opération permet d’accentuer la lutte contre les vecteurs.

Tout cela explique la nécessité de définir des exigences minimales afin de limiter les risques
environnementaux.

✓ Les exigences minimales pour les sites de décharge


Les exigences minimales précisent les normes auxquelles les sites de décharge doivent satisfaire
afin de les différencier des pratiques qui ne sont pas acceptables du point de vue environnemental
et compte tenu des principes du développement durable.

Les objectifs de ces exigences minimales sont les suivants :

• Améliorer le système d’élimination finale des déchets à Madagascar ;


• Mettre à la disposition des parties prenantes des normes de référence pour les différents types
de diverses tailles de décharge ;
• Elles donnent alors des critères minima pour la classification, la prospection, la conception,
l’aménagement, l’exploitation, la fermeture et la surveillance des sites de décharge.

Elle se concentre plutôt sur les principes de base que sur les détails qui peuvent, à terme, faire
l’objet d’autres dispositions réglementaires.

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✓ Classification des sites de décharge


La classification tient compte de plusieurs facteurs, notamment la faisabilité. En effet, il serait
irrationnel de vouloir demander les mêmes standards de référence pour un village de 500 habitants
et pour une ville de 50.000 habitants.

La classification se base ainsi sur les considérations suivantes :

• Type de déchets ;
• Flux de déchets ;
• Prévision de génération de lixiviat et besoin de surveillance y afférents.

✓ Conditions pour une mise en décharge (enfouissement technique)


Un site de décharge doit être choisi conformément aux critères suivants :

• Ne doit pas être situé dans un marécage, dans des terres inondables, dans un habitat critique
ou dans la zone de recharge de l’eau potable ;
• Ne doit pas affecter la qualité de l’eau de surface ;
• Des émissions de l’air contrôlées (ne permet pas de brûler certains déchets) ;
• Les concentrations de pesticides et de pathogènes doivent être contrôlées ;
• La santé publique doit être protégée des vecteurs d’épidémie ;
• Ne doit pas poser de problèmes de sécurité (explosion, feux, etc.).

III.4. Elimination des déchets spéciaux

Les déchets spéciaux sont éliminés de différentes façons selon leur nature.

III.4.1. Cas des déchets industriels spéciaux en général

Souvent, les déchets organiques spéciaux sont incinérés tandis que ceux minéraux sont stabilisés
pour être stockés dans des centres de stockage de déchets ultimes. Dans tout le cas, on cherchera
à diminuer, autant que faire se put, leur potentiel polluant.

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Les déchets spéciaux sont ceux dont l’élimination doit être dans un site surveillé et contrôlé. En
effet, ces déchets ne peuvent causer des problèmes en termes de toxicité et d’émanation.

Les déchets spéciaux peuvent être aussi divers : piles, batteries, solvants, réactifs de photographie
et vieux médicaments.

Certains déchets spéciaux peuvent être stabilisés dans la sciure de bois et utilisés comme
combustibles pour les cimenteries.

Ainsi, il est préférable de voir les déchets spéciaux comme des produits à forte valeur ajoutée qu’il
est raisonnable de traiter en tant qu’on dispose d’un approvisionnement régulier. Le législateur doit
s’assurer de faire respecter le transport et le traitement des déchets spéciaux pour éviter que ces
derniers ne se perdent dans la nature et causent des dommages environnementaux.

Il est préférable d’établir des centres de tris des déchets spéciaux dans chaque localité d’envergure
pour ensuite les porter au centre de traitement le plus près possible de ses clients potentiels :
cimenteries, acheteurs de piles et de solvants retraités, etc.

III.4.2. Cas particulier des déchets radioactifs

Déchets miniers : Réintroduction dans le site d’excavation et recouvrement (remise en état du site)
avec contrôle de l’activité, les radiations en surface ne doivent pas être supérieures aux limites
spécifiques par la réglementation en vigueur.

Déchets industriels radioactifs : Fiche spécifique et dispositions spécifiques. Ils sont rapatriés
chez le fournisseur des équipements y afférents.

Au minimum, la fiche doit contenir les renseignements suivants :

- Nom du détenteur
- Nom du fournisseur
- Accord du fournisseur (déjà prévu par les dispositions réglementaires actuelles)
- Disposition pour le transport
- Disposition pour l’élimination

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III.4.3. Normes d’enfouissement techniques de DIS

Cas des déchets spéciaux secs en petite quantité, espace confiné avec :

✓ Couche d’argile ou de matériau imperméable de 20 à 50cm (souvent multicouches).


✓ Couche de béton de 20 à 30cm avec une chape d’étanchéité d’au moins 5cm.

Cas des déchets spéciaux secs en grande quantité, espace confiné avec :

✓ Couche d’argile ou de matériau imperméable au moins 50 à 75cm.


✓ Couche de béton de 20 à 30cm avec une chape d’étanchéité d’au moins 5cm.

Cas des déchets spéciaux avec une humidité supérieure à 20% avec :

✓ Mêmes conditions que ci-dessus.


✓ Sable, gravillon et charbon sur les bouches de sortie des lixiviats.

III.4.3. Exploitation d’un site de décharge

• Recouvrement et compaction réguliers avec de la terre (au moins 20cm d’épaisseur) ;


• Surveillance des rongeurs ;
• Surveillance des insectes nuisibles.

IV. VALORISATION DES DECHETS INDUSTRIELS


IV.1. Réduction - Réutilisation et Recyclage

Ces trois R (Réduction - Réutilisation et Recyclage) étudiés, une gestion des déchets cohérente
implique aussi l’amélioration des processus d’élimination des déchets qui ne peuvent trouver
preneur dans l’approche des 3R, de valorisation à la source. Ces processus d’élimination
concernent :

• Le traitement des déchets spéciaux ;


• L’enfouissement par décharge contrôlée ;
• L’incinération ;
• Le compostage.

IV.1.1. Réduction

Ainsi, toute gestion de déchets, pour une municipalité, une entreprise ou une entité régionale,
implique d’abord d’une volonté d’éviter les déchets à la source.
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La première partie de cette volonté consiste d’éviter les déchets ou de réduire au maximum.

Elle se manifeste en :

• L’adaptation de procédés industriels en technologies plus propres, dont la récupération


galvanique ou la ségrégation des procédés pour identifier les polluants ou dont les sous-produits
peuvent constituer un marché. Un déchet potentiel pour l’un peut être un produit achetable pour
certains élevages d’animaux.

• La réduction des emballages superflus. Par exemple, les boîtes de chocolats à double ou triple
compartiments : « on ne sait jamais sur quelle saveur on va trouver, mais on est certain de
froisser plusieurs épaisseurs de papier ».

IV.1.2. Réutilisation

La réutilisation est une approche intéressante notamment pour le verre. Elle est couramment utilisée
dans les pays en guerre ou en pénurie et fréquemment oubliée en temps de prospérité.

Autre exemple : utilise des vieux pneus pour en faire des semelles de sandales est une solution
écologiquement et économiquement astucieuse.

IV.1.3. Recyclage

Le recyclage ou valorisation est théoriquement la dernière approche après avoir fait les efforts de
réduction et de réutilisation. Elle est pratiquement la première approche utilisée par les industriels.
Elle implique cependant des conditions économiques spéciales.

• Un partenariat entre les entités politiques et les entreprises de recyclage.

• Un mode de collecte constant et efficace, ciblé selon chaque matière : collecte sélective ou
taxes de recyclage avec points de collecte dans les magasins.

• Des études bénéfices-coûts couplées une caractérisation sérieuse des déchets que l’on veut
recycler. Ces études doivent inclure les coûts des alternatives au recyclage, que ce soit
l’enfouissement ou l’incinération.

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Ces trois aspects doivent avoir été réglés avant de se lancer dans un programma de recyclage
pour permettre aux décideurs politiques et économiques de s’y engager et de le poursuivre avec
succès. Ces trois aspects permettent aussi d’évaluer la réelle rentabilité des infrastructures de
recyclage.

a) Les principales difficultés et préalables au recyclage


• Coût du recyclage : quoique le recyclage présente généralement des bénéfices pour
l’environnement, il est limité par les coûts dus à la collecte, au transport, au travail et à
l’énergie nécessaire.

• Marché pour les produits recyclés : La composante essentielle à prendre en compte


dans le recyclage est l’existence d’un marché pour les produits recyclés.

• Mise en œuvre d’un système de séparation efficace difficile : La nécessité d’un


système de séparation efficace à la source (exemple : au niveau des ménages pour les
ordures ménagères, …) constitue aussi une barrière principale pour le développement
des recyclages.
b) Identification des incitations financières et les opportunités pour le recyclage
Législation : dans certains pays, les industriels sont requis à mettre en place des systèmes de
collecte d’une partie des emballages de leurs produits.

• Subventions directes pour les entreprises qui recyclent ;


• Subventions pour les programmes de recyclage ;
• Crédits alloués aux entreprises qui se consacrent au recyclage et/ou à la réutilisation ;
• Taxes sur la mise en décharge ;
• Taxes sur les pollutions : plus on pollue, plus on paie ;
• Impôts sur les matières premières vierges.

Pour le moment, les dispositions réglementaires malagasy ne prévoient qu’un abattement sur le
TVA sur les produits recyclés.

Au vu de leur volume et de leurs valeurs marchandes ci-après, une liste indicative des principales matières
recyclables pour les 15 prochaines années : verre, plastique, huiles

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lubrifiantes usagées, ferraille, canette et certains déchets industriels tels que phosphogypse,
boues de pétrole, …

IV.2. Compostage

Le compostage est un processus de décomposition biologique des matières organiques en


présence d’air (aérobiose).

Un tel phénomène résulte d’un processus naturel mais qui, sous cette forme, possède une vitesse
trop lente qui a donc besoin d’être amplifiée artificiellement par des techniques manuelles ou
mécanisées ; ainsi aère-t-on le lot à composter.

D’une autre façon, Zacconi et Bertoli, 1987 ont défini le compostage comme étant un procédé bio
contrôlé qui :

• Inclut un substrat organique hétérogène à l’état solide ;


• Se transforme en passant par une phase thermophile en émettant temporairement une
phytotoxine ;
• Mène à une production de dioxyde de carbone et de matière organiques stabilisées.

Le produit obtenu (compost) s’apparente à de la terre très riche en humus qui est connu pour ses
bons effets sur la fertilité des sols et leur conservation. En outre, les récoltes ainsi obtenues sont
qualifiées de biologiques.

A ne pas oublier que le compost réduit aussi le risque lié aux maladies pathogéniques des plantes
et tamponne le milieu, le protégeant ainsi des variations parfois imprévisibles du pH.

Par ailleurs, le compostage doit être considéré comme un moyen de recycler la matière organique
et non comme une méthode d’élimination des déchets. Il donne en plus l’avantage de réduire les
quantités à déposer dans les décharges, ce qui en augmente la durée de vie.

Voilà pourquoi le compostage figure en haut de la hiérarchie dans de gestion intégrée des déchets
solides de beaucoup de pays.

Les matières composables sont les épluchures, les bouses de vache, les fientes de volailles, les
boues d’épuration biologique, les déchets cartons et vieux papier, les tissus de coton, les déchets
verts, les feuilles, la paille, les excrétas humains, etc.

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Habituellement, on exclut les os, les morceaux de viande, …afin de ne pas attirer les chiens, les
chats et les diverses espèces de rongeur.

Les produits suivants peuvent être ajoutés aux matières premières à composter :

✓ Boues d’épuration (si la teneur en métaux lourds est inférieure aux exigences des normes).
✓ Terres argileuses (elles contribuent à la diminution des pertes en azote).
✓ Sciure ou écorces de bois finement broyées.
✓ Pulpe de raisin et autres.
✓ Excrétas.

Le pourcentage de ces différentes matières peut varier de 5 à 10%.

Pour conclure, les déchets sont une ressource, quand on sait les utiliser. Les déchets sont une
calamité, quand on ne les gère pas efficacement.

IV.3. Traitements thermiques avec / sans récupération d’énergie ou de matière

IV 3.1. Principes de l’incinération

Il se résume au contrôle de trois facteurs :

- La température ;
- Le temps de séjour ;
- La turbulence.
C’est la règle de 3T.

a) La température
Pour un déchet hydrocarboné (CnHm), la réaction d’incinération est :

CnHm + (m/4+n) O2 → nCO2 + (m/2) H2O + Q cal

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Où Q cal / PM (CnHm) = PCi de CnHm en kcal/kg de CnHm

PCi = Pouvoir Calorifique inferieur

PM = Poids Moléculaire

La plupart des équilibres thermiques de la combustion sont favorisés par les hautes températures
du milieu réactionnel. La connaissance du PCi est donc un paramètre important de la conduite d’un
incinérateur comme le montre les données ci-dessous :

➢ Combustion facile sans appoint :


o Déchets solides de PCi supérieur à 4000 th/t
o Déchets liquides de PCi supérieur à 6000 th/t
o Déchets gazeux de PCi supérieur à 5000 th/t
➢ Combustion facile avec appoint :
o Déchets solides de PCi compris entre 2000 et 4000 th/t
o Déchets liquides de PCi compris entre 2000 et 6000 th/t
o Déchets gazeux de PCi compris entre 1000 et 5000 th/t
➢ Combustion difficile :
o Déchets solides de PCi inférieur à 2000th/t
o Déchets gazeux de PCi inférieur à 1000th/t

Ainsi, l’incinération sera plus ou moins facile suivant le type de déchets. La température de
combustion est donc importante et sera plus ou moins élevée. Elle est en tout cas limitée par la
tenue des matériaux constituants la chambre de combustion.

Elle sera de l’ordre de 500 à 600°C pour les « gaz faciles » et de l’ordre de 1400°C pour les
« composées difficiles » comme les composés lourds chlorés.

b) Le temps de séjour
Il s’agit du temps nécessaire pour que les molécules soient exposées aux hautes températures de
la chambre de combustion.

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Si V le volume de la chambre de combustion et Q le débit de gaz produit par la charge incinérée, le


temps de séjour nous est donné par : V/Q

Le bon fonctionnement de la chambre de combustion est donc très important pour la qualité de
celle-ci.

Les temps de séjour moyen sont évidemment très différents suivant le type de déchet. Ainsi, il est
de 60mn pour les déchets solides et de l’ordre de 1 à 2s pour les gaz et fumées et il dépend bien
sûr de la température de combustion.

c) La turbulence
Elle permet le mélange intime des combustibles et de l’air comburant. Elle est réalisée soit
directement dans les brûleurs soit dans les fours.

Mise à part la règle de 3T, d’autre éléments sont à prendre en compte comme le point d’éclair, la
teneur en halogènes, en métaux lourds, en alcalins, en résidus de calcination.

d) Une mise en place difficile


Les règles pour obtenir une bonne incinération sont donc contraignantes tant au niveau législatif
qu’au niveau thermique. Le choix de cette méthode n’est donc justifiable que pour une entreprise
ou une localité produisant un volume important de déchets incinérables.

IV.3.2. Incinération sans récupération d’énergie

Le brûlage de certaines matières peut être très risqué pour les différents milieux. Par exemple, la
combustion de certaines matériaux polymériques (bouteille en PVC de 1.5l) peut ainsi produire
jusqu’à 30mg de dioxines et de furanes.

Dans l’industrie, l’incinération est particulièrement employée, et il est logique que l’industriel cherche
à réduire les coûts quant aux déchets qu’il produit malgré lui.

Par l’incinération, il réduit les opérations d’enlèvement et d’élimination par une entreprise
spécialisée.

En fait, le feu peut tout ou pratiquement tout purifier à condition que l’installation soit conçue pour
satisfaire aux normes.

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Le lavage des gaz et soumis aux mêmes restrictions que pour les cas de l’incinération avec
récupération d’énergie/matières.

IV.3.3. Incinération avec récupération d’énergie ou de matière

En adoptant cette méthode, une entreprise ou une municipalité peut réduire la quantité de déchets
à mettre en décharge et peut en plus améliorer sa facture énergétique. Les déchets à bon PCi sont
ainsi facilement valorisés.

L’incinération se fait habituellement à des températures supérieures à 900°C et avec un excès d’air.

Exemple du papier (cellulose)

(C6H10O5)n + 6n O2 → 6n CO2 + 5n H2O

Cellulose gaz chauds

La chaleur sensible des gaz chauds est alors récupérée dans une chaudière à vapeur par exemple.
Les déchets peuvent être utilisés seul ou en mélange avec d’autres combustibles conventionnels.

Dans le cas où la combustion entraîne la formation d’autres substances que le dioxyde de carbone
et de l’eau, un lavage subséquent des gaz de combustion sera nécessaire : les normes d’émission.

Néanmoins, certains déchets agricoles comme la bagasse peuvent être introduits directement dans
les foyers des chaudières sans précautions particulières.

Ce procédé concerne les traitements thermiques de certains matériaux afin d’en récupérer d’autre
matières. La pyrolyse de 500à 600°C, en absence d’oxygène entraîne une dégradation thermique,
une dépolymérisation, un craquage et, éventuellement, une combustion incomplète. C’est un
phénomène endothermique. Il peut en résulter des gaz, des liquides ou des solides résiduaires :

• Les gaz sont essentiellement de CO2, H2, CO2, CH4, C2H2, H20 (V), etc.


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• Les liquides peuvent être constitués par des composés organiques (huiles pyrroliques)
susceptibles d’être séparés et pouvant être utilisées comme combustible.

• Les solides sont généralement des produits charbonneux utilisables comme matières
premières combustibles ou comme matières premières de substitution (filtration, charges
minérales…)

IV.3.4. Lavage des fumées d’incinération

Les substances formées à partir des procédés thermiques sont très diversifiées : cendre, P202, SO2,
sel divers, HCl, autres. Parfois même, des substances très toxiques comme les dioxines, les furanes
et les PCBs peuvent apparaître en fonction des charges et des paramètres de combustion.

Compte tenu de la complexité des produits incinérés, un simple lavage des fumées produites
s’avère souvent inefficace.

Suivant la nature chimique des fumées, plusieurs types de lavage seront nécessaires. La
concentration de chaque polluant émis devra être conforme aux exigences es normes d’émission
et/ou des valeurs limites réglementaires.

Le lavage des gaz de combustion est aussi applicable pour les procédés sans récupération
d’énergie ni de matières.

V EXEMPLE DE GESTION, TRAITEMENT ET VALORISATION DES DECHETS

1. Les effluents liquides


• Gestion, traitement et valorisation des eaux usées et boue d’épuration
• Gestion et valorisation des huiles lubrifiantes usagées
• Valorisation des produits pétroliers et ses dérivées (boue de pétrole)
2. Les déchets solides
• Gestion, traitement et valorisation des ordures ménagères :
✓ Avec récupération des matières : compostage
✓ Avec récupération d’énergie : biogaz
• Recyclage des emballages et papiers

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TRAVAUX DIRIGES : TYPOLOGIE ET GESTION DES DECHETS

Exercice I : CONTEXTE GENERAL ET PROBLEMATIQUE LIES AUX GESTIONS DES DECHETS


INDUSTRIELS

1. Quels sont les problématiques liées à la gestion des déchets. Expliquer pourquoi ?
2. Proposer quelques solutions pour éviter ces problèmes.
3. Pourquoi les promoteurs cherchent à valoriser les déchets ?
4. Le principe de Pollueur-Payeur est un principe d’obligation ou de sanction :
4.1. Expliquer brièvement ce principe.
4.2. Quelles sont donc les obligations des promoteurs devant ce principe et pourquoi ?

Exercice II : VALORISATION DES DECHETS

1. Le compostage doit-être considéré comme un moyen de recycler les matières organiques. Expliquer
pourquoi ?
2. Dans quels cas on pratique les incinérations suivantes :
2.1. Combustion sans récupération de l’énergie ni de la matière.
2.2. Combustion avec récupération de l’énergie.
2.3. Combustion avec récupération de la matière.

3. Quelles sont les différences entre la réaction de combustion et la réaction de pyrolyse ?

4. Résumer à l’aide d’un schéma simple la définition des déchets selon l’approche fonctionnelle.
5.
6. A partir des figures 3 et 4 de la page 11 « Norme technique de fermeture d’un site de décharge
sauvage », quels sont les rôles de :
6.1. La conduite de biogaz ?
6.2. La couverture végétale ?
6.3. Du topsol ?
6.4. La couche intermédiaire formée de terre compacte ?
6.5. La couche imperméable ?
6.6. L’angle Ɵ ˃ 20° et les canaux collecteurs d’eau de pluie ?

7. Le recyclage ou valorisation est théoriquement la dernière approche après avoir fait les efforts de
réduction et de réutilisation. Il est pratiquement la première approche utilisée par les industriels.
Expliquer pourquoi ? (15 lignes au min)

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