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⭐ L’éducation notre dénominateur commun ⭐

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❖ DISSERTATION Méthodologie

❖ LES COURANTS LITTERAIRES

➢ L’Humanisme (la Renaissance, la


Pléiade)
➢ Le Classicisme à Philosophie des
lumières (le Rationalisme)
➢ Le Préromantisme
➢ Le Romantisme
➢ Le Réalisme
➢ Le Naturalisme
➢ Le Parnasse
➢ Le Symbolisme
➢ Le Surréalisme

❖ ESTHETIQUE DES GENRES


⭐ L’éducation notre dénominateur commun ⭐
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➢ 1-LA POESIE
➢ 2-LE ROMAN
➢ 3-LE THEATRE
➢ 4-LE CONTE
➢ 5-LA NOUVELLE

❖ DISSERTATION décortiquée

❖ RESUME + DISCUSSION décortiquée

DISSERTATION Méthodologie
⭐ L’éducation notre dénominateur commun ⭐
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1. Analyser le sujet
Évidemment, il est nécessaire de lire la totalité
du sujet. Si plusieurs sujets vous sont proposés,
lisez-les tous attentivement et choisissez celui
qui vous semble le plus « facile » : c’est
certainement le sujet que vous avez le plus
préparé. Le travail préliminaire
• Étalez devant vous plusieurs feuilles de

brouillon, numérotez-les et n’écrivez qu’au


recto.
• Relisez souvent le sujet, ne le quittez pas des

yeux : ainsi, vous ne glisserez pas vers le hors-


sujet.
• Examinez attentivement les mots du sujet :

repérez ce qui constitue souvent le sujet de


dissertation :
• la présentation d’une opinion ; la question
posée ; les consignes.
• Après cette lecture attentive, soulignez les

mots qui vous semblent essentiels, et


commentez-les sur votre brouillon.
Problématiser
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Il s’agit de reformuler avec vos propres mots la


question qui vous est posée. Il convient, lors de
la problématisation du sujet, de se demander
constamment si vos propos sont en relation
directe avec le sujet de dissertation.
Rechercher des idées
Notez de manière ordonnée les idées qui vous
viennent à l’esprit au fur et à mesure : ainsi,
vous ne les oublierez pas. Faire un plan
Selon le sujet de dissertation qui vous est
proposé, un certain type de plan va s’imposer
: il peut s’agir du plan dialectique, du
plan analytique ou du plan
thématique.
Faire un plan en trois parties montre une
aptitude à penser de manière logique et
équilibrée. Cela
dit, il n’est pas obligatoire de faire un plan en
trois parties : vous pouvez très bien vous
contenter
de deux parties (par exemple dans le cadre
d’un sujet de dissertation comparatif) ou
proposer quatre parties…
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• Le plan dialectique (ou critique)


C’est le fameux plan « thèse, antithèse et
synthèse ». Il est couramment utilisé lorsque
l’opinion exprimée dans le sujet de dissertation
est discutable et qu’il est possible d’envisager
l’opinion inverse. Le plan analytique
Il s’agit d’analyser un problème qui mérite une
réflexion approfondie. Bien souvent, on décrit la
situation, on en analyse les causes et on
envisage les conséquences. Il existe une
variante du plan
analytique qui consiste à faire un plan «
explication / illustration / commentaire » : ce
type de plan peut par exemple être utilisé
lorsque le sujet de dissertation est une citation
qu’il faut commenter.
• Le plan thématique

C’est le plan qu’on utilise couramment dans le


cadre de questions générales, celles qui exigent
une réflexion progressive.
→ À noter qu’il est possible de combiner
plusieurs types de plans à l’intérieur de
chaque partie de la dissertation.
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2. Argumenter
L’analyse du sujet de la dissertation permet
de dégager deux ou trois thèses qui
constituent les parties de votre
développement.
Chaque argument est l’objet d’un
paragraphe. Le paragraphe doit présenter
une explication de l’argument, des
exemples précis et une phrase conclusive.
Afin d’emporter l’adhésion du lecteur, il est
judicieux de hiérarchiser vos arguments : en
effet,
ceux-ci n’ont sans doute pas la même valeur et
il est conseillé de présenter l’argument le moins
important d’abord et de présenter les autres
ensuite.
Il est impératif de ne pas juxtaposer vos
paragraphes : ils doivent s’enchaîner les uns
aux autres grâce à des liens logiques et à des
phrases conclusives qui annoncent les
paragraphes qui suivent.
3. L’introduction et la conclusion, les transitions
L’introduction
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• Elle permet de poser le sujet. Il s’agit


d’exposer clairement le problème.
• L’entrée en matière peut, par exemple, rappeler

un contexte littéraire. Il s’agit de faire preuve


d’un
peu d’originalité et d’éviter des entrées en
matière du type : « De tous le temps, les
hommes se sont intéressés à… ».
• Poser le problème : c’est une étape essentielle

car la problématique régit toute la dissertation.


Il s’agit de formuler le problème que pose le
sujet et d’exprimer toutes les questions issues
de l’analyse du sujet.
• Annoncer le plan : l’introduction de la

dissertation doit aussi annoncer le plan. Il est


déconseillé d’annoncer le plan de la manière
suivante : « Dans une première partie, nous…
puis, dans une deuxième partie, nous verrons
que… ». Il est préférable d’annoncer le plan de
manière fluide en ordonnant et en reformulant
les questions que pose le sujet. La conclusion
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• La conclusion, quant à elle, fait le bilan des


conclusions partielles, et prend position sur la
question posée.
• Il ne faut pas négliger la conclusion : elle

permet non seulement de laisser une bonne


impression au correcteur, mais aussi (et
surtout) de clore le débat en répondant aux
problèmes posés dans l’introduction.
• Il est nécessaire de reprendre les conclusions

partielles de votre devoir : il s’agit de


récapituler l’essentiel de votre devoir.
• Il est conseillé de procéder, si cela est possible,

à un élargissement du sujet : en situant le


sujet de la dissertation dans une perspective
plus vaste, vous montrerez que, même si vous
avez apporté des réponses à votre sujet, vous
n’avez pas tout résolu. Il s’agit en fait de
prolonger votre réflexion adroitement, sans
avoir recours à la pédanterie. Il est déconseillé
de terminer la dissertation par une question, par
une citation qui n’a rien à voir avec le sujet,
par des propos banals, etc.
Les transitions
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Chaque partie de la dissertation doit se


terminer par une conclusion partielle et par
l’annonce de la thèse suivante.

LES COURANTS LITTERAIRES

On appelle courant littéraire l’ensemble des


ressemblances (des convergences volontaires ou
fortuites) chez les écrivains dune génération
donnée quant à leur vision du monde, leur
manière de rendre le réel dans leurs œuvres. A
travers ces tendances on note les différentes
perceptions de l’art selon l’époque, les auteurs
etc.
Même sil n’est pas prudent de fixer une date
pour l’origine des courants littéraires, on peut
retenir que la mode ne s’installe véritablement
qu’au XIXe siècle. Toutefois on peut remonter
jusqu’au XVIe siècle avec l’humanisme si l’on
considère le courant littéraire comme étant à la
fois un ensemble idéologique et artistique.
Ainsi, au XVIe siècle, nous avons l’Humanisme,
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au XVIIe siècle le Classicisme, au XVIIIe siècle,


le Rationalisme et le Préromantisme, au XIXe
siècle, le Romantisme, le Réalisme, le
Naturalisme, le Parnasse, le Symbolisme et au
e
XX siècle le Surréalisme
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1-L’HUMANISME : XVIE SIECLE

e
Il correspond au XVI siècle et recommande que
l’on s’inspire des textes anciens de la tradition
grecque et latine. Le mot « humanitas »
désignant en latin « la culture », les écrivains de
cette époque appellent leur enseignement «
Lettres d’humanité » et on les nommera eux-
mêmes Humanistes.
Ce mouvement coïncide avec le besoin de
renaissance senti par la France. Elle consiste à
une rénovation littéraire, artistique et
scientifique sous l’impulsion de la culture
antique remise à l’honneur. Les écrivains vont
retourner aux sources anciennes et aux textes
religieux pour sortir la civilisation française de
sa torpeur. Les hommes de cette époque ont la
conviction de vivre un nouvel âge d’or, une «
renaissance ». Cette renaissance à pour origine
les voyages (découverte de nouveaux horizon)
et de l’apparition du livre (l’imprimerie, la
gravure). En outre, le contact avec l’Italie
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permit à la France de découvrir une société


élégante, une vie luxueuse et raffinée.
L’humanisme désigne par ailleurs une élégance
morale, la courtoisie, la politesse, en quelques
mots toutes les qualités inséparables de la
culture. Ainsi, le mouvement humaniste en
viendra à désigner un idéal de la sagesse en plus
de la formation à l’école de la pensée gréco-
latine. Les humanistes proposent un idéal de
faire et de sagesse humaine. Ils prônent selon la
belle formule de Michel de Montaigne (1533-
1592) : « de faire bien l’homme ». Les
humanistes rejettent le moyen âge et se tourne
vers la culture antique.
Les conséquences de l’Humanisme seront
beaucoup plus visibles sur le plan religieux avec
Erasme (1439 1536) et Calvin. Ce mouvement
appelé la réforme aboutit au protestantisme :
refus des cultes des Saints, rejet de l’autorité du
Pape, entrainant ainsi une rupture avec la
tradition biblique. Malgré les efforts de François
er
I pour encourager et contribuer à la naissance
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d’aspiration nouvelle, au niveau religieux les


contestations vont crescendo. L’affaire des
placards (contestation de la messe papale en
1534) active les événements. Le roi prit des
mesures de répressions. L’esprit de libre
examen et une lecture authentique de la bible
n’arrange pas les choses. Entre 1562 et 1598,
huit guerres séparées de trêves fragiles
ensanglantent la France dont on peut retenir le
Massacre de protestants à Wassy en 1562 et la
sévère répression du parti protestant à La Saint
Barthélemy à Paris dans la nuit 24 aout 1572.
L’arrivée d’Henri IV avec la promulgation de
l’Edit de Nantes (1598) qui donne un statut
légale à l’église réformée, apaise les tensions.
Ces guerres marquent profondément la vie
littéraire. Agrippa d’Aubigné(Les tragiques
1616), et Ronsard (Discours des misères de ce
temps, 1532) se positionne fortement dans leurs
œuvres. La littérature s’engage et devient une
arme de propagande. Dans ses Essais,
Montaigne affiche un scepticisme tolérant. Il
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refuse la confrontation et adopte une sagesse à


la taille de l’homme. Ce militantisme apparait
comme une première manifestation de la
littérature engagée. La poésie rend compte des
conflits et adopte un ton plus polémique. Dans
leur programme d’éducation, ils ne se limitent
pas au goût de l’éthique. François Rabelais
(1494-1553) montre que l’effort intellectuel doit
être complété par un entrainement physique
intense et varié.

LA PLEIADE : 1556
Elle tire son nom de la mythologie grecque et
désigne une constellation de sept étoiles. Le
mot réapparait au XVIe siècle pour désigner
un groupe de poètes rassemblé autour de
François Ronsard (1524-1585), le « prince des
poètes ». Leur mérite a surtout été de rivaliser
avec les poètes grecs et latins en montrant que
la langue française pourrait signifier autant
que les langues anciennes. Ils publient sous la
direction de Joachim Du Bellay, Défense et
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illustration de la langue française qui en fait


est le manifeste du groupe et se donne comme
objectif d’enrichir le français en retrouvant des
mots anciens, de défendre la langue française
du grec et du latin.
La pléiade rassemble en 1556 de jeunes poètes
comme Baïf, Belleau, Jodelle, Pelletier du
Mans, Pontus de Tyard, Du Bellay et Ronsard.

2-L’EPOQUE CLASSIQUE : LE XVII E

SIECLE

e
Le XVII siècle apparait sans conteste comme le
siècle du théâtre. Cependant, il est traversé par
plusieurs courants littéraires.

 LE BAROQUE

Défini négativement comme l’envers du


classicisme, le baroque est marqué par l’excès,
la démesure, tout ce qui est exagéré. Il
manifeste un goût excessif pour le mélange des
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genres. Ce refus de saisir la réalité cumule les


formes.
L’esprit baroque est présent chez Corneille (la
tragi-comédie), Agrippa d’Aubigné etc. En
poésie, on note l’usage d’images fortes et
d’antithèses.

 LA PRECIOSITE

A l’origine, on appelle « précieuse », les dames


du grand monde qui, selon le mot de ABBE DE
PURE, « se tirent du prix commun des autres »,
c'est-à-dire s’élèvent au dessus du vulgaire par
la dignité des mœurs, l’élégance de la tenue, la
pureté du langage. Cette attitude se caractérise
autour des années 1630 dans les salons
aristocratiques. L’esprit précieux se manifeste
dans les manières, les sentiments, le goût. Dans
le langage se sont des exagérations, des
périphrases, la pointe.
Molière et Malherbe s’élèvent contre la
préciosité. Le premier en donne une caricature
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justifiée par le refus du naturel et la recherche


de l’artifice dans les précieuses ridicules, le
second épure la langue et fonde le français
classique. Il annonce le classicisme

LE CLASSICISME : 1660-1685

Il correspond à l’avènement de Louis XIV avec


la monarchie absolue de 1660. C’est un courant
qui cherche l’idéal esthétique, la précision et la
nuance. Il a été inspiré par le désire d’ordonner,
de réglementer la production littéraire disparate
du XVIe siècle. Il se caractérise par un idéal
esthétique, un idéal humain et l’art de plaire.

L’idéal esthétique
Les références de l’Antiquité abondent dans
l’art classique : la connaissance de la
mythologie, la littérature grecque et latine. Cette
imitation est au contraire pour eux une garantie
de perfection. Car l’antiquité est un modèle. Les
anciens ont laissé des œuvres qui ont franchi les
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siècles. Cette capacité à durer, est aux yeux des


classiques la marque de l’excellence. Il faut
donc suivre les anciens pour construire des
œuvres qui puissent s’imposer à leur tour. C’est
ce qui explique l’existence dans leurs œuvres
d’un souci de l’universel, d’une autorité de la
raison, d’une bienséance et d’une
vraisemblance, mais surtout d’une volonté de
réglementation de la littérature.

Le souci de l’universel
e
La société du XVII siècle repose sur la
tradition. L’homme, pense-t-on est immuable.
Les œuvres classiques expriment cette
conception même lorsqu’elles parlent du
présent, elles dépassent le cadre historique pour
peindre, l’homme de 1660, l’homme éternel.
Plus que l’individu, c’est la nature humaine qui
intéresse les classiques.

L’autorité de la raison
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Les classiques entendent par le mot raison, le


bon sens, partagé par le plus grand nombre. Le
bon sens impose que l’on ne s’écarte pas de ce
qui peut être normalement accepté par l’esprit.
La raison impose aussi que l’on suive des
principes qui on déjà fait leur preuve. Les règles
sont la forme strictement codifiée de ces
principes. Elles s’imposent avec rigueur dans le
théâtre et représentent des contraintes.

La Bienséance et la Vraisemblance : les


conventions sociales

Le théâtre est un mode d’expression concret.


C’est également un art social. Il y est difficile
d’aller à l’encontre des conventions sociales. Il
convient de ne pas représenter des faits qui
pourraient paraître invraisemblables : les scènes
de torture, les propos indécents. On ne meurt
pas sur scène, on y mange pas, on ne s’y bat
pas. Nous avons au XVIIe siècle un théâtre de la
mesure et de la concentration.
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Au XVIIe siècle, la doctrine classique apparait


plus comme une série de rejet qu’un ensemble
de normes. Le seul but est de plaire. Elle se
ferme sur « la querelle des anciens et des
modernes qui annonce le siècle des lumières.

Le respect des règles d’écriture

Durant cette période, en art chaque genre a ses


règles. En théâtre on note les plus grandes
productions avec Jean Racine, Pierre Corneille
et Molière. Il repose sur un certain nombre
d’impératif: la règle des trois unités, la
bienséance et la vraisemblance, le sens de la
mesure. Les anciens du théâtre antique sont pris
comme modèles : Sophocle, Aristophane,
Euripide (imitation des anciens).

La règle des trois unités


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L’unité de temps : une limitation de la durée de


la fiction.
C’est une conséquence directe de la
concentration. S’il y a peu d’événement il ya
peu de temps occupé par ces événements. Le
spectateur vit un temps obligé. Donc, par souci
de vraisemblance, la durée de l’action ne doit
pas dépasser 24h (un jour).

L’unité de lieu : une seule scène, un seul lieu


fictif.
Au nom de la vraisemblance, le théâtre
classique choisit la coïncidence entre le lieu de
l’action et la scène.
Pour le spectateur le lieu est bien réel inscrit
dans un décor, sous ses yeux. Une seule scène,
un seul décor, un seul lieu, tel est l’impératif qui
s’affirme peu à peu.

L’unité d’action : une exigence de


concentration.
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L’action d’une pièce de théâtre doit être


concentrée. Au moment où elle est représentée,
elle a obligatoirement une dimension limitée. La
pièce doit être unifiée autour d’un sujet
principal.
Dans son art poétique, Nicolas Boileau résume
cette règle en ces termes : « en un jour, en un
lieu, un seul fait accompli ». A ces exigences
s’ajoute souvent l’unité de ton. Les dramaturges
refusent aussi le mélange des genres.
Dans la tragédie, l’action mêle intrigue
sentimentale et intrigue politique. Et met en
scène des personnages éminents (roi, prince,
princesse…) et le dénouement est tragique.
La comédie représente des gens de moyenne ou
de petite condition et se termine par un
dénouement heureux.

Un idéal humain

L’honnête homme
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Chaque société se donne comme idéal un


certain type humain. Au XVIIe siècle, c’est
l’honnête homme : l’homme cultivé avec une
intelligence ouverte (sans être pédant) distingué,
galant, courtois, élégant, au courant de toutes
les convenances mondaines.
L’honnête homme est aussi un homme ouvert,
curieux d’esprit, savant parfois mais sans faire
étalage de ses connaissances et au milieu où il
se trouve.

L’art de plaire

C’est à ce talent que l’on juge l’homme du


monde. Plaire, impose que l’on sache être
profond tout en divertissant. La Fontaine par
exemple instruit ses lecteurs, mais sa morale
passe par l’agrément de la fable.
On voit ici que les qualités humaines et la
morale rejoignent les ambitions artistiques et les
formes même de l’art. C’est que le classicisme
forme un tout. Ceci explique que le mot de «
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classique » est un emploi et une signification


très larges. En effet, bien que le classicisme soit
le reflet d’un état politique et social très précis,
il dépasse ces limites historiques et renvoie à
une valeur beaucoup plus générale. Dès le
XVIIe siècle, on désigne par « classique » ce qui
constituait par ses qualités une référence à
suivre. Est classique ce qui est « digne d’être
enseigné dans les classes », ce qui mérite d’être
« pris pour modèle ». Aujourd’hui, le mot
appliqué à toute sorte de domaine, sert à
qualifier un idéal d’ordre, de rigueur, de clarté
et de sobriété, et des œuvres capables de suivre
aux variations des modes.
Ainsi le classicisme était mû par le souci
d’améliorer la société en critiquant les défauts
provoqués par la nature humaine. Il s’attaque
aux mœurs jugées mauvaises et exalte une
conduite incarnée par « l’honnête l’homme ».
Confère : les comédies de Molière (Jean
baptiste Poquelin) : les caractères de la Bruyère
: les fables de Jean de la Fontaine : les Maximes
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de la Rochefoucauld : la princesse de Clèves de


madame de la Fayette. « L’honnête homme »
condamne les excès et prône le bon sens qui
s’efforce d’être claire et agréable.

E
3-LE SIECLE DES LUMIERES : LE XVIII
SIECLE

 LE RATIONALISME
PHILOSOPHIQUE OU PHILOSOPHIE
DES LUMIERES.

Au pluriel, « Lumières » signifie intelligence,


savoir, capacité intellectuelle. Les lumières
désignent un mouvement intellectuel européen.
C’est aussi le XVIIIe en tant que période
d’histoire de la culture européenne marquée par
le rationalisme philosophique et l’exaltation des
sciences. Ainsi, esprit critique, expérience et
raison deviennent les maîtres-mots.
Préparé par Montesquieu (L’esprit des rois),
Voltaire (Dictionnaire Philosophique), Diderot
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et Jean critiquent pour condamner les abus


politiques (la monarchie absolue), les injustices
sociales et religieuses (Tiers
Etats dans la misère), le fanatisme et
l’intolérance, le despotisme. Ils cherchent la
vérité derrière les ténèbres des préjugés à l’aide
de la raison. Il faut être utile à la collectivité en
organisant une nouvelle vision de l’univers. Le
centre de cette pensée n’est plus la religion mais
Lhomme considéré comme un être libre et
raisonnant. Cet élan se manifeste par le
militantisme des écrivains par le biais de la
littérature. La diffusion de cette littérature de
propagande s’attaque aux dogmes et ébranle en
même temps le système religieux. On s’attaque
à l’ordre social et à la hiérarchie religieuse.
C’est ainsi qu’une littérature qui diffuse des
idées nouvelles et prépare la révolution de 1789.
Elle a confiance en la raison et au progrès et
recherche le bonheur sur terre. La grande
œuvre des « lumière » est l’encyclopédie (1751-
1772). Des penseurs ou « philosophes », parce
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que intervenant dans des domaines variés, se


groupent pour publier une œuvre monumentale.
Cet ouvrage nouveau contribue à la révolution
française de 1789. Le 14 juillet 1789 un peuple
affamé, spolié, se dresse contre toutes les
injustices et prend la bastille symbole de la
dictature et du despotisme.

 LE PRE-ROMANTISME

Vers la fin du XVIIIe siècle une sensibilité se


développe. Elle va à l’encontre des disciplines
de l’époque. Diderot et Rousseau accordent une
place importante aux sentiments. Le sentiment
apparait comme un instinct plus vrai et plus sûr
que la raison. Le cœur l’emporte sur la raison.
Et il sera au cœur des œuvres de ces écrivains à
travers les hymnes à la nature.
L’inquiétude, le sentiment d’être victime de la
fatalité et l’impuissance à l’égard des passions
sont les thèmes que l’on retrouve dans presque
tous les romans de l’Abbé Prévost. L’histoire du
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chevalier des Grieux et de Manon L’Escaut.


Leur sensibilité conduit la plupart des écrivains
à exprimer leur moi, leur mélancolie, leur
nostalgie. Diderot réhabilite les passions. Il
souligne dans un article : « A mesure que
l’esprit acquière plus de lumières, le cœur
acquière plus de sensibilité. »
On retrouve chez Rousseau et ses
contemporains le goût de la confession, la fuite
au sein de la nature protectrice, les tourments de
l’absence, l’inquiétude face à la fuite du temps,
le désir d’éterniser l’amour par le souvenir.
Ainsi ces écrivains annoncent le romantisme.

4-LE XIXe SIECLE

e
Le XIX siècle est traversé par plusieurs
courants littéraires : le romantisme, le réalisme
et le symbolisme. Le naturalisme prolongera le
réalisme et l’école parnassienne marquera une
rupture dans la conception de l’art avant le
symbolisme. Plusieurs conceptions de l’art se
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développeront, mais chacun correspond à une


vision du monde et de l’homme. Mais en fait, ils
s’entremêlent de l’un à l’autre à des échanges
féconds.

LE ROMANTISME : 1820-1843

Généralement on fixe son avènement avec la


publication de Les Méditations Poétiques de
LAMARTINE en 1820.
Il est difficile de définir le romantisme dans sa
diversité. Préférant l’imagination et la
sensibilité à la raison classique, il se manifeste
d’abord par un magnifique épanouissement du
lyrisme personnel. Il consiste à l’éveil de la
sensibilité personnelle, l’exaltation du moi et la
communion avec la nature. La primauté de
l’émotion sur l’intellectualité est la première
caractéristique.
Au plan littéraire, il regroupe Victor Hugo et ses
contemporains autour de Cénacles.
Ils préconisent entre autres objectifs de :
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▪ Libérer l’art, c'est-à-dire abandonner les


règles classiques : réagir contre le principe
d’imitation : pas de sujet tabou.
▪ Adopter l’individualisme dans l’art : droit
pour l’écrivain de prendre ses propres
sentiments. ?
▪ Bouleverser les formes fixes.
Ainsi le romantisme est une réaction contre les
excès rationalisme classique. Il cherche à
réhabiliter le rêve d’autant plus que la réalité
sociale est marquée par la misère. Les écrivains
romantiques souffraient du vague de l’âme. Ils
étaient mélancoliques et avaient l’air malade,
pales, maigres.
En poésie, Hugo, Alfred de Musset et Alphonse
de Lamartine donnent libre cours au lyrisme
qu’accompagne une libération de l’art en
réaction contre la rigidité classique. Ils prennent
le contre-pied de l’esprit des lumières. Musset
s’écrie : « Il faut déraisonner ». Hugo propose
de « briser l’alexandrin ». Le poète romantique
se réfugie dans la nature qui lui apparait comme
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une confidente. Le romantisme découvre dans


la poésie la voie permettant d’approcher mieux
que la raison, l’essence du monde. En théâtre,
le romantisme précipite le déclin des anciens
genres dramatiques. Les dramaturges renoncent
à la règle des trois unités afin de dérouler une
intrigue historique. Ils rejettent comme
contraire à la vérité des unités de temps et de
lieu Cf. Cromwell de Hugo.
Le XIXe siècle coïncide avec l’essor prodigieux
du roman. Il se développe dans tous les sens et
adopte toutes les formes. On note le roman
historique, fantastique, d’analyse… A mesure
qu’avance le romantisme, la tendance réaliste
s’amplifie même si le genre de prédilection du
romantisme demeure la poésie.
La génération romantique développe les thèmes
de l’originalité d’un moment, d’un lieu, dune
sensation devant la fuite du temps, de l’amour
et de la nostalgie. Les animateurs étaient
d’esprit indépendant pour obéir à un mot
d’ordre. Le mouvement va connaitre des
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visages multiples. C’est pourquoi Hugo déclare


que « Le romantisme n’est que libéralisme en
littérature. »
Le romantisme tombe malheureusement dans un
certain excès qui lui fait oublier totalement le
réel au seul profit de l’imaginaire. Cela va
entrainer la réaction qui aboutit au réalisme.

 LE REALISME

Il s’impose à partir de 1850. C’est une réaction


de révolte contre le romantisme dans la mesure
où celui- ci après avoir proclamé sa volonté de
s’inscrire dans le réel s’égard dans le
mystérieux, le fantastique, l’imaginaire. Le
réalisme se donne comme objectif de reproduire
la réalité dans sa totalité, quelle soit belle ou
cruelle, il prône le respect des faits matériels et
proclame sa volonté d’étudier le comportement
des hommes dans leur milieu. Il tente d’associer
écriture et réalité. Le réalisme s’efforce d’être le
témoin du temps présent. Il affirme son rejet de
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tout ce qui touche à la métaphysique, à


l’imagination et au rêve. Le genre de
prédilection du réalisme serait le roman.
Cependant selon les autres réalistes considérés,
on relève des nuances plus ou moins
importantes dans leur conception. Pour Balzac
le roman équivaut à une histoire des mœurs. Il
prône l’enracinement dans le réel comme
Stendhal pour qui « le roman est un miroir que
l’on promène le long du chemin ». Il se propose
de faire l’inventaire du réel dans une série de
romans : La Comédie-Humaine (faire
concurrence à l’Etat-civil). Toutefois entre
Balzac et Stendhal on peut relever une
différence qui est chez le premier l’accent mis
sur ce qui est extérieur tandis que chez l’autre le
réalisme est surtout psychologique. Ces
écrivains associent au réalisme du cadre le
romantisme des caractères.
Chez Flaubert, le réalisme devient impersonnel.
C'est-à-dire que l’auteur doit être froid, placide
(ne faire apparaitre aucun sentiment). Pour lui,
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la peinture du monde extérieur ne peut être


réalisée par l’effacement du créateur, le
renoncement à la subjectivité, l’impartialité.
Mieux l’auteur doit s’effacer pour donner
l’impression de n’avoir jamais existé en vue de
rendre l’histoire racontée plus vraie : narration à
la 3eme personne, distanciation, focalisation où
le romancier ne serait qu’un simple historien.
La réalité est amputée de choses aussi
essentielles que des notions abstraites comme la
fidélité, la foi, l’émotion, étant entendu que le
réalisme se détourne de tout ce qui ne peut pas
être appréhendé par nos organes de sens. Si le
texte réaliste est présenté comme vrai, il n’en
est pas moins le produit dune récréation. Zola se
fait le champion du réalisme extrême qu’il
baptise « naturalisme ».

 LE NATURALISME : (1866-1880)

Ce n’est pas à proprement parlé une école


littéraire puisqu’il n’est qu’un développement,
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une évolution du réalisme vers les conceptions


plus audacieuses, extrémistes. Zola en fixe la
théorie entre 1866-1880. Les frères Goncourt en
avaient exposé les premiers éléments. Le
naturalisme avait réuni autour de Zola quelques
écrivains réalistes qui finiront par abandonner
les conceptions naturalistes. Il entend appliquer
à l’étude des réalités humaine la méthode des
sciences expérimentales. Selon cette
conception, la psychologie de l’individu est
déterminée par la physiologie. C’est pourquoi le
romancier naturaliste insistera sur tout
particulièrement sur les conditions dans
lesquelles évolue le personnage, condition qui
déterminent sa conception, son action, ses
pulsions. La conséquence dune telle conception
est que le naturalisme fait une peinture
physiologique qui accorde une très grande
importance aux instincts, « à la bête humaine ».
Il en résulte un climat de vulgarité matériel qui
choque même certains partisans du naturalisme
qui décident alors de publier une brochure
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intitulée « Manifeste des cinq » pour proclamer


leur rejet de cette tendance. De plus leur
prétention à faire des romans des expériences
sociologiques, tourne court. Le naturalisme perd
progressivement de son intérêt pour disparaitre
totalement avec la mort de Zola en 1902.
La littérature devient inapte devant sa volonté
d’adopter une démarche purement scientifique.

 LE PARNASSE : « L’ART POUR


L’ART »

Le parnasse est une réaction devant les excès


sentimentaux du romantisme. Il prône la
retenue, l’objectivité et l'impersonnalité, Il
rejette absolument l'engagement social et
politique de l'artiste et prône le culte de « l’art
pour l’art » théorisé par Théophile Gautier dans
la préface de son roman, Mademoiselle de
Maupin. Ce mouvement réhabilite aussi le
travail acharné et minutieux de l'artiste par
opposition à l'inspiration immédiate du
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romantisme. Le poète devient ainsi un artisan


des mots.
Pour les Parnassiens l'art n'a pas à être utile ou
vertueux et son seul but est la beauté. Théophile
Gautier écrira en ce sens : « Il n'y a de vraiment
beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce
qui est utile est laid ». C’est pourquoi, les
parnassiens recherchent pour leur poème une
forme pure pour réaliser la beauté qui est
éternelle. Le poète devient ainsi un artiste et son
poème tire sa beauté de sa réussite esthétique et
non de la morale ou de l’émotion du poète.
C’est d’ailleurs ce qui pousse Charles
Baudelaire à écrire : « la moralité d’une œuvre
d’art, c’est sa beauté ». Par rapport à la poésie,
il ajoutera : « la poésie n’a d’autre but qu’elle
même ; elle ne peut en avoir d’autre, et aucun
poème ne sera si grand, si noble, si
véritablement digne du nom de poème, que
celui qui aura été écrit pour le plaisir d’écrire un
poème. »
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Les Parnassiens privilégiaient l’innovation


formelle allant de pair avec la recherche de la
perfection formelle : le travail sur la
versification, le mètre, la strophe, la recherche
dune perfection technique. Ainsi, le poème doit
être raisonné, ces-à-dire écrit avec précision. Le
poète doit donc faire appelle à des images, un
vocabulaire riche et précieux, un rythme
oratoire qui respecte la forme et recherche la
rime. C’est dans ce sens que Théophile Gautier
propose au poète le travaille de l’artisan. Il note
en effet : « Sculpte, lime, cisèle ; / Que ton rêve
flottant / Se scelle / Dans le bloc résistant ! »
Parmi les auteurs parnassiens on peut citer :
Théophile Gautier ; Théodore de Banville.
Charles Marie René Leconte de Lisle, considéré
comme la tête de file du mouvement, Catulle
Mendès, Sully Prudhomme, José María de
Heredia, François Coppée, Léon
Dierx, Charles Baudelaire, Paul Verlaine,
Stéphane Mallarmé. À signaler aussi le rôle
passager d'Anatole France, qui écrivit de la
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poésie à ses débuts. Le Parnasse contemporain


initia Arthur Rimbaud à la poésie de son temps,
Francis Jammes, PaulJean Toulet.
La politique de l’art pour l’art ou de l’art pur ne
convient pas à tout le monde. Ainsi, beaucoup
d’écrivains vont critiquer ce mouvement et le
quitter ensuite. C’est le cas de Charles
Baudelaire, de Paul Verlaine et de Stéphane
Mallarmé. Pour Baudelaire, la beauté n’est pas
seulement la beauté apparente des formes, mais
aussi, la beauté mystique. Sensible pendant
quelques temps à ce mouvement, Verlaine va
s’opposer au parnasse parce que la poésie
parnassienne est descriptive, intellectuelle et ne
voit les choses que de l’extérieur. En plus, il
considère qu’il est impossible que le poète soit
impersonnel dans ses œuvres. Quant à
Mallarmé, sil prône la technique de la forme,
elle est orientée vers la mystique symboliste.

LE SYMBOLISME :
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Le symbolisme est un mouvement poétique,


littéraire et artistique qui s’est développé en
France à la fin du XIXe siècle. Il va s’imposer
véritablement vers les années 1880. Le
symbolisme est moins un mouvement littéraire
constitué qu’un courant de sensibilité,
caractérisé par une certaine inquiétude
métaphysique, par une croyance en l’existence
d’un monde suprasensible et en un pouvoir
révélateur de l’œuvre d’art, faisant ainsi du réel
un univers de signes à déchiffrer. Les
symbolistes accordent en outre une grande
importance au travail poétique et font de
l’harmonie entre le fond et la forme la valeur
première de toute création. Sur le plan
esthétique, ils s’opposent fortement aux
courants réaliste et naturaliste.
Lune des caractéristiques particulières du
symbolisme est l’utilisation du symbole (être ou
objet représentant une chose abstraite) dans la
création poétique. Pour les symbolistes, l’art
doit aller au-delà des apparences formelles pour
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découvrir l’âme des choses et les plaisirs des


sensations rares. Ils considèrent que le monde,
loin de se réduire à la matière est constitué des
représentations, des signes dont nous le
peuplons. C’est dans ce sens que Baudelaire
dira : « C’est cet immortel instinct du beau qui
nous fais considérer la terre et ses spectacles
comme un aperçu, comme une correspondance
du ciel ». Les poètes symbolistes vont conférer
au symbole une puissance mystique et vont en
faire un moyen d’accès au monde des essences,
au monde suprasensible. La poésie devient
ainsi, une connaissance du monde et de
l’homme comme le note encore Baudelaire
quand il écrit : « C’est à la fois par et à travers
la poésie, par et à travers la musique, que l’âme
entrevoie les splendeurs situées derrière le
tombeau ». A travers l’utilisation du symbole
donc, le symbolisme montre cette part du
monde sensible qui éveille l’âme au monde
spirituel. La poésie devient un lieu de passage et
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le symbole le talisman qui nous ouvre la porte


du monde invisible.
Sur le plan formel, les auteurs symbolistes, se
lanceront dans l'aventure du vers libre. Le
poème est appréhendé comme une forme
autonome, définissant, à chaque vers, son mètre,
sans respect de la rime, au profit de la
musicalité de la langue.
Au moment où Jean Moréas publie un manifeste
littéraire consacrant la naissance de l’école
symboliste, les grands poètes qualifiés du
symbolisme sont morts (Baudelaire,
Lautréamont) ou ont cessé de produire
(Rimbaud) ou encore ont donné essentielle de
leurs œuvres (Verlaine, Mallarmé).
Même sil est de courte durée, le symbolisme a
permis de montrer que la poésie ne doit plus
être un discours rationnel, une effusion
sentimentale, mais exprimer ce qui est
inaccessible à la science car dépasse l’art et le
simple.
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LE SURREALISME : XXE SIECLE

Le mouvement dada annonce le surréalisme.


Le dadaïsme est un mouvement artistique
animé par un esprit de révolte, de provocation
et de dérision contre l’art bourgeois et l’ordre
établi, lancé par Tristan TZARA au début du
XXe siècle. Il est à l’origine du surréalisme.
Pendant la première guerre mondiale, un
étudiant en médicine qui est souvent affecté
dans les centres neuropsychiatriques, s’intéresse
aux travaux du savant viennois Sigmund
FREUD. Il était déjà sensible à l’influence
poétique de Baudelaire et de Mallarmé. Il
découvre les possibilités immenses offertes à la
littérature, par une exploration systématique de
l’inconscient.
L’influence de ce médecin, André Breton, va
attirer d’autres intellectuels qui se joindront à
lui pour former le courant surréaliste à partir de
1919 : ce sont Philippe
SOUPAULT et Louis ARAGON.
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Né du refus de la civilisation actuelle, il se


propose de libérer le langage de toutes les
entraves de la morale ou de la conscience. Il
s’agit donc au départ dune révolte, d’un désir
de renverser l’art, la morale et la société. Les
artistes surréalistes (Breton, Eluard, Aragon…)
se donnent pour mission de saisir ce qui, en
l’homme, échappe à la conscience, tout ce qui
est non rationnel et pourtant bien réel dans
l’activité de l’esprit.
Pour sonder l’inconscient, le doute surréaliste
prône le recours à l’écriture automatique c'est-à-
dire une écriture sans contrôle de la raison. Au
départ, le succès de ce courant est spectaculaire,
car pour les écrivains, il ouvre des perspectives
illimitées notamment dans l’invention des
nouvelles images.
Mais ce courant finit dans une impasse tout
d’abord parce qu’il e une conception suicidaire
(destruction de la littérature et du langage chez
les dadaïstes). Mais encor il finit à ne plus faire
amuser le public qui cherche avant tout dans un
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livre à comprendre. Tout cela conduit les grands


auteurs surréalistes à évoluer vers des
conceptions individuelles de la littérature,
conceptions qui seront toutes marquées de
l’héritage surréaliste. On appelle ses écrivains
qui se détachent du surréalisme tout en
continuant d’être influencé par lui, des francs
tireurs.

1-LA POESIE
I / DEFINITION ET ESSENCE DE LA
POESIE

La poésie est un genre littéraire qui se veut un


langage spécial, un langage de la différence.
Elle est un code de communication harmonieux
par le son et harmonieux par le rythme,
indissociable du chant. Elle est définit dans le
Robert comme un « art du langage
généralement associé a la versification visant a
exprimer quelque chose au moyen de
combinaisons verbales ou le rythme, l’harmonie
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et l’image ont autant et parfois plus


d’importance que le contenu intelligible lui
même »,
Le vocable « poésie » provient du grec « poiein
» qui signifie «fabriquer, faire, créer ». Par,
conséquent la poésie est une invention, une
création. Son rôle est d’évoquer la réalité de
façon créatrice, d’interpréter le réel ou de faire
naître un univers qui lui est propre, à travers le
langage. Elle dispose pour cela de formes
spécifiques qui l’éloignent, ou parfois la
rapprochent de la prose. La poésie se donne la
double vocation de transcrire et de créer. C’est
grâce au langage que s’opère cette
transmutation. Elle s’apparente comme le disait
Du Bellay a une « alchimie » allant selon
Rimbaud jusqu'à inventer son propre langage.
Cependant, il faut noter que la poésie, comme
toute création, ne peut pas se contenir dans une
seule définition. Chaque poète ou chaque
groupe de poètes tente de donner sa propre
définition de la poésie, car, même si elle est
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partout présente, la poésie n’a ni le même objet,


ni la même finalité, ni la même forme.

II - GENRES POETIQUES ET UTILITE DE


LA POESIE

Selon qu’elle raconte, exprime des sentiments,


les met en scène ou réfléchit à leur sujet et,
selon la forme adoptée, la poésie se divise en
différents genres : épique, lyrique ou didactique.

II.1- La poésie épique

Elle se rencontre dans les épopées. L’épopée est


un genre héroïque. Son but est de sublimer, de
galvaniser les jeunes générations. Bref, c’est un
genre noble et patriotique. L’épopée la plus
ancienne est celle d’Homère, premier poète grec
(L’Iliade et L’Odyssée). L’épopée est restée une
tradition vivante à travers les siècles. On peut
citer par exemple La chanson de Rolland par
Chrétien de Troie qui chantait le règne de
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Charlemagne qui, par sa bravoure et son


courage empêcha l’islamisation de l’Europe ;
La Franciade de Ronsard, La Henriade de
Voltaire, La légende des siècles d’Hugo. La
poésie épique vaut par son souffle, c'est à-dire
sa force ; mais elle ne touche pas profondément
le lecteur qui reste, différemment du poète,
étranger à l’intrigue. En Afrique, ce poème de
nature élogieuse est encore déclamé par les
griots « mémoires des peuples, des rois et des
marabouts »

II.2- - La poésie lyrique

Dans la poésie lyrique, l’homme analyse ce


qu’il ressent. Les premiers poètes lyriques
furent les trouvères du moyen âge qui raconte
leurs aventures difficiles. Charles d’Orléans et
François Villon donnèrent à cette poésie une
dimension supérieure. Elle est le fruit de
l’expérience personnelle, mais le poète ne se
contente plus de se raconter ; il analyse ses
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sentiments et réfléchit sur la condition de


l’homme de sorte que le lecteur puisse être plus
profondément touché et ému. L’amour, la
nature, la fuite du temps, la nostalgie sont les
sujets d’inspirations les plus courants ; mais les
thèmes peuvent être plus philosophique, voire
métaphysique : Dieu, les mystères de l’âme
humaine, du monde etc.… Ronsard et Du
Bellay sont aussi de grands poètes lyriques.
Cependant, il faut noter que l’explosion
véritable du lyrisme en poésie s’est produite au
XIXe siècle avec l’avènement du romantisme.

II.3- - La poésie didactique

Son rôle essentiel est l’enseignement des


hommes à travers deux formes principales : la
fable et le satyre. Ces deux formes sont
d’origines anciennes, mais très peu répandues à
travers les siècles.
La fable : c’est un petit récit plaisant en vers,
caractérisé par des personnages bien définis,
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hommes ou animaux, correspondant à des types


humains, avec une moralité, une expression de
bon sens ou d’une sagesse sans prétention. Les
maîtres dans ce genre sont : Esope, La Fontaine,
Florian ; Juvénal, France Nohant…
Le satyre : comme la comédie, « elle châtie les
mœurs en riant ». Les personnages, en situation
dans ces pièces, fustigent le défaut ou les
ridicules de certains types humains qui sont ses
cibles de prédilection. Mais très peu de poètes
sont attirés par ce genre ou pourtant, la verve
(force), la finesse de l’observation, la fantaisie
et l’humour se déploient aisément. Comme
poètes satyriques nous pouvons citer : Oracle,
Boileau, Renier, etc.
La poésie est utile car elle procure un plaisir
physique (musique, envoûtement, joie,
euphorie, libération…) ou un plaisir de
l’imagination (évasion, fantaisie, mystère,
rêverie…) « La poésie est la musique de l’âme,
et surtout des âmes grandes et sensibles », écrira
VOLTAIRE. La poésie est aussi beauté
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(couleurs, formes, musique). MALLARME l’a


bien rendu dans cette phrase en affirmant : « il
n’y a que la beauté, et elle n’a qu’une
expression parfaite, la poésie ». La poésie peut
être utile pour les connaissances qu’elle donne.
La sensibilité y est un maître mot car la poésie
l’affine et l’enrichit, l’enflamme et l’incite à
l’action, console et apaise, permet la
communication entre les hommes. En fin, elle a
une valeur morale (purification des passions,
exaltation héroïque, nationale et sociale) et une
valeur civilisatrice, comme en témoigne son
importance dans les civilisations antiques.

III - LES MISSIONS DE LA POESIE

La poésie, plus que toute autre forme


d’expression littéraire, peut apparaître de nos
jours, gratuite voire inutile. Or, durant de
nombreux siècles et, jusqu'à nos jours, elle avait
et, a encore à bien des égards de hautes
missions :
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III.1- Connaissance du monde.

La poésie facilite notre connaissance du monde


en ce sens qu’en dévoilant ce qui était caché à
nos regards, obscurcit par l’habitude, le poète
contribue par là à une nouvelle approche du réel
de façon passive ou active. Cloderne écrit en ce
sens : « la poésie est connaissance du monde,
car le poète démiurge recrée le monde à sa
manière ». Eugène Guillevic dira aussi : « je
crois que la poésie est un moyen de
connaissance, un des moyens de comprendre le
monde ». Cette connaissance du monde se fera
par la description et la suggestion. C’est
l’exemple de Jean de la Fontaine avec Les
Fables et la poésie symboliste.

III.1.A- Connaissance de l’homme.

La poésie a aussi pour mission la transcription


du monde intérieur. Elle permet en effet au
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poète de mettre en forme les sentiments qu’il


éprouve comme la mort, le temps qui passe,
l’amour, la nature…En traduisant poétiquement
ses propres sentiments, le poète les dépasse
alors dans une sorte d’universalité des émotions
où chacun se retrouve. C’est dans ce sens que
Victor HUGO écrira dans la préface des
Contemplations : « Hélas ! Quand je vous parle
de moi, je vous parle de vous. Comment ne le
sentez-vous pas ? Ah ! Insensé, qui crois que je
ne suis pas toi ! ». La poésie dévoile cet univers
intérieur par le jeu des images, des
rapprochements, par les recherches sonores, par
l’harmonie et la musicalité. La poésie permet
donc la connaissance de l’homme à travers le
lyrisme (poésie humaniste et romantique).
Voltaire écrira en ce sens que « la poésie est la
musique de l’âme, et surtout des âmes grandes
et sensibles. »
Aussi, « Le poète est autant inspirateur
qu’inspiré » disait Paul ELUARD. Dire que le
poète nous inspire, c’est accepter qu’il nous
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communique son enthousiasme, sa puissance


visionnaire, sa sensibilité, par l’émotion
affective et esthétique. Il nous offre une
connaissance intuitive du cœur humain. Cette
connaissance de l’homme se fait à travers le
lyrisme. DU BELLAY disait à ce propos « je
me contenterais de simplement écrire ce que la
passion seulement me fait dire, sans chercher
ailleurs plus grave arguments ».

III.1.B- Connaissance de l’absolu.

Les poètes ont rêvé d’un au-delà d’idéal, d’une


perfection universaliste, d’un amour platonique,
d’une harmonie salvatrice faisant de leur poème
un sésame. Au monde logique, la poésie préfère
le domaine de l’irrationnel qu’elle seule peut
explorer, car l’état poétique est voisin de l’état
mystique. A ce propos RIMBAUD disait : « je
dis qu’il faut être voyant. Le poète se fait
voyant par un long immense et raisonné
dérèglement de tous les sens. » Et
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BAUDELAIRE affirmera que « c’est par la


poésie… et par la musique que l’âme entrevoit
les splendeurs situées derrière le tombeau ».
Cette création d’un monde inconnu fait du poète
un mage, un prophète divin, un Prométhée,
selon Rimbaud.

III.2- - Engagement

Une littérature est engagée lorsqu’elle exprime


des prises de position et dénonce ce que
l’écrivain considère comme des atteintes aux
droits des humains. Pendant longtemps, la
poésie a été didactique, messagère de leçon
d’éthique, morale et politique. Au XIXe siècle,
le poète se proclame prophète des temps futurs.
Dans Les Rayons et les Ombres, (1840) Victor
Hugo, écrit : « Peuple, écoutez le poète /
Ecoutez le rêveur sacré ! / Dans votre nuit, sans
lui incomplète / Lui seul a le front éclairé. » Au
XXe siècle, la poésie sera souvent engagée au
service d’une cause, d’un idéal, d’une politique
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: (Existentialisme, Négritude, Surréalisme).


Cette conception de la poésie en tant qu’élément
ou moyen de lutte pour le devenir de la cité est
quelque chose de très marquant à l’époque
moderne. C’est en ce sens que AIME CESAIRE
dira : «ma bouche sera la bouche des malheurs
qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de
celles qui s’affaissent au cachot du désespoir ».
De même PAUL ELUARD soutiendra : « le
temps est venu ou tous les poètes ont le droit et
le devoir de soutenir qu’ils sont profondément
enfoncés dans la vie des autres homme, dans la
vie commune. »

IV - LE POETE

Etre poète, ce n’est pas seulement savoir faire


des vers corrects. Le poète, par sa façon de voir
les choses et de les exprimer, suscite la
puissance de la poésie, la puissance du mot. A
travers les époques et les courants littéraires,
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diverses conceptions du poète s’opposent ou se


complètent. Ainsi le poète apparaît comme :
- Celui qui est inspiré, c’est-à-dire le « vastes

», le devin qui interprète auprès des hommes,


les puissances divines et les voix de la nature.
C’est aussi le favori des muses car il a le
pouvoir de déchaîner des passions.
- Un artiste comme les autres : Le poète est un

artiste, parce qu’il est soumis aux mêmes règles


de la raison et du goût que les autres. Il se
distingue de ceux-ci par ses dons naturels qui le
rendent apte à tel ou tel genre ; par les libertés et
par le langage particulier qui caractérisent la
poésie. Ce point de vue est celui des classiques
mais aussi des Parnassiens, pour qui, le poète
est non seulement l’artisan lucide, mais aussi le
maître des artifices du langage qui travaille sa
matière première, les mots. C’est ce qui fait de
lui « un magicien du verbe », un jongleur entre
mots et images. Dans ce cas précis, la pensée
claire est moins essentielle ; le poète a pour but
de créer la beauté. - Celui qui sent : Grâce à
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une sensibilité privilégiée, un moi qui est « un


écho sonore » et révèle les autres à eux même,
le poète a le pouvoir de faire indigner,
d’apaiser, de réjouir, d’aimer, de haïr,
d’admirer, d’étonner…
- Celui qui sait : Le poète est un prophète, un

mage, un penseur, un déchiffreur de symboles,


un voyant qui communique son savoir aux
autres hommes.
- Celui qui chante ses obsessions ou ses

rythmes intérieurs sans se préoccuper d’autres


missions en particulier à l’égard du public.
Par ailleurs dans la littérature, le personnage du
poète est vu sous différents aspects. Il apparaît
comme un courtisan, un rêveur, ami des plaisirs,
chantre de la beauté et de l’amour. Mais, c’est
aussi un être exceptionnel par sa nature,
supérieur au vulgaire, égal aux rois, maître de
conférer l’immortalité. C'est-à-dire, il peut
parfois être voué à la solitude, à
l’incompréhension, au sarcasme (« Albatros »),
à la pauvreté, à la malédiction, à la souffrance.
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Sensible, il est incapable de vivre dans notre


monde ; c’est pourquoi, on excuse sa
singularité, sa vie de bohème, ses passions,
pourvu qu’elles correspondent à son génie et à
sa mission.
L’utilité sociale du poète est aussi très contre
versée. Pour les uns, il est dangereux, c’est
pourquoi on doit le bannir car, il a trop de
puissance occulte pour figurer dans un ordre qui
doit être raisonnable (Platon, La République).
Pour d’autres, il est inutile pour l’Etat car, le
domaine de la poésie est autre que celui de la
politique (Parnasse). Mais pour beaucoup le
poète est utile car il est capable de susciter les
sentiments nationaux, de conseiller les rois, de
rappeler les grandes vérités utiles à l’humanité.
C’est aussi un « Prométhée » qui nous incite à
la révolte, un « prophète » et un « mage » qui
voit l’avenir et suscite les forces qui le créent.

CONCLUSION
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La poésie est donc un art du langage qui vient


s’opposer à la prose. Ainsi, Mallarmé
considérait cette dernière comme un simple
véhicule communicationnel. Les linguistes
reconnaissent à la poésie le souci du travail
verbal. Pour Jakobson, elle explore le signifiant
du mot (graphème) autant sinon davantage que
son signifié (sens). La poésie a cette capacité de
charger de sens l’ensemble des ressources
linguistiques et syntaxiques : rythme, sonorités,
image, lexique, typographie…
Citations : « La poésie est à la vie, ce que le feu
est au bois. Elle en émane et la transforme »
(Jacques REVERDY) ; « Les poètes nous
transposent dans un monde plus vaste ou plus
beau, plus ardent ou plus doux que celui nous
est donné, différent par là même et en pratique
presque inhabitable » (Marguerite
YOURCENAR)

2-LE ROMAN
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INTRODUCTION

Le roman a commencé à signifier au moyen


âge, un récit en prose ou en vers, en langue
vulgaire ou romane (et non le latin.)
A partir du 16e siècle, le roman se définit
comme une œuvre de fiction écrite en prose,
racontant les aventures et l’évolution d’un ou de
plusieurs personnages. En tant que œuvre de
fiction, le roman ne se souci pas tellement de la
vérité, mais, met en avant la vraisemblance. Il
diffère de la nouvelle par sa longueur et du
conte par son coté vraisemblable.
Le genre romanesque est caractérisé par sa
diversité, sa capacité à aborder tous les sujets.
Il comprend par exemple, les romans d’amours,
les romans policiers, les romans historiques, les
romans d’aventures, les romans
autobiographiques, les romans picaresques, les
romans de mœurs, les romans d’initiations

I- CARACTERISTIQUES DU ROMAN
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Le roman se caractérise par une structure bien


définie qui comprend :
L’intrigue : c’est l’ensemble des actions du
récit. Cette intrigue a souvent une structure
type - un état initial, une transformation, un
état final- appelée schéma narratif ;
Les personnages : le personnage est sans
doute l’élément le plus fondamentale dans le
roman. Les personnages en tant qu’être
(créatures fictives) ont chacun une identité et
un rôle dans le roman ;
L’espace : c’est le cadre de l’action (espace
géographique) et les lieux où se déroulent les
actions ;
Le temps : il faut distinguer le temps du récit
c’est à dire sa durée et le temps de l’histoire
c’est à dire la période où a lieu l’histoire
racontée par le narrateur. Le narrateur :
c’est un être fictif, différent de l’auteur, qui
raconte l’histoire. Il peut faire parti de
l’histoire, comme il peut être un simple
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observateur. C’est aussi par rapport au


narrateur qu’on définit le point de vue narratif
ou focalisation. Le narrateur peut adopter trois
positions par rapport à son récit :
• Si le narrateur à la troisième personne est

omniscient, c’est-à-dire qu’il connait le passé,


le présent, le future et même les pensées des
personnages, on parle de focalisation zéro ;
• Si le narrateur est extérieur à l’action, en

témoin et observateur neutre, et qu’il ne sait


pas ce qui se passe à l’intérieur de l’esprit de
ses personnages, on parle de focalisation
externe ;
• Si, enfin, le narrateur est à la première

personne et ne raconte que ce qu’il voit et ce


que voit les autres personnages, on parle de
focalisation interne.
Malgré son caractère fictif, le roman cherche à
reproduire le réel. Il prétend exprimer une
certaine vérité, la vraisemblance ou vérité
artistique. C’est en tout cas ce qu’affirme divers
romanciers du XIXe et XXe siècle parmi
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lesquels on peut citer Stendhal qui écrit : « On


ne peut plus atteindre au vrai que dans le
roman(…) un roman est un miroir qu’on
promène le long d’un chemin. » Autrement dit
que le roman est un reflet de la réalité sociale.
Ainsi, le roman semble restituer les faits et les
gens comme si nous en étions contemporains
(vérité historique) et nous fait mieux
comprendre le sens de cette réalité (vérité
psychologique). Claude Roy note en ce sens : «
Ce que ces histoires imaginaires nous donnent
peut-être, c’est la véritable histoire de la vie
réelle ».
Par ailleurs, le roman présente la particularité
de ne pouvoir se réduire à l’histoire qu’il
raconte, il faut tenir compte aussi du style, du
langage, du rythme, de la construction, qui sont
les siens.

II- LES FONCTIONS DU ROMAN


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La plus grande partie de la production


romanesque n’a guère d’autre but que de
divertir. En effet, le roman permet au lecteur de
s’évader, de se distraire à travers le d’histoires
drôles captivantes.
Cette fonction ludique se retrouve dans tous les
romans en général, mais en particuliers dans les
romans d’amour, les romans d’aventure, les
romans picaresques…
Souvent, l’écrivain cherche une autre
justification à son écriture. C’est le cas de
l’Abbé Prévost, auteur du roman L’histoire du
chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, qui
écrit :
« l’œuvre romanesque peut servir dans
l’instruction de la vertu parce que chaque fait
qu’on y rapporte est un degré de lumière ». Le
roman est donc éducatif, instructif et constitue
ainsi un excellent moyen d’acquisition de
connaissances et du savoir. Cette fonction
didactique se retrouve dans l’ensemble des
romans.
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Le roman essaie aussi de faire prendre


conscience, de permettre l’engagement, de
permettre l’action pour changer ou transformer
la société. Victor Hugo ne pensait pas autre
chose lorsqu’il écrit : « Tant qu’il y aura une
damnation du fait des lois, des problèmes sur la
dignité humaine, la déchéance de la femme, de
l’enfant, des livres comme Les Misérables
peuvent être utiles ». Dans cette tentative de
conscientisation, le roman se veut réaliste en
transcrivant la réalité dans sa totalité et en
dénonçant aussi les injustices sociales,
politiques ou religieuses. C’est l’exemple des
romans réalistes, naturalistes, négro-africains
ente autre.
Le romancier peut aussi être perçu comme un
enchanteur du fait qu’il capte, retient, fixe le
réel, mais surtout modifie notre perception du
monde, des faits et des hommes.

III- LE ROMAN : ENTRE FICTION ET


REALITE
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Malgré sa tentative de recréer le réel, le roman


est loin de la vérité. Même si souvent, il tire ses
éléments constitutifs de la réalité, il est
nécessaire de comprendre que c’est une réalité
vue à travers les yeux d’un seul individu. La
perception est par conséquent subjective. Ecrire
un roman, c’est prendre position. Le romancier
s’adjuge le droit de refaire la vie, de l’imaginer.
François Mauriac dit en ce sens « le redoutable
don de créer » fait de lui « le singe de Dieu».
D’ailleurs, Balzac ne prétend pas copier le réel
mais il en dégage le sens.
Il faut noter aussi que cette prétention de
transcrire la réalité dans sa totalité n’est
qu’imposture car le roman est plutôt selon
l’expression d’Aragon, « un mentir-vrai »
; il falsifie la vie, car comme tout art, il choisit
dans le réel et le recrée. A ce propos, Guy de
Maupassant n’écrivit-il pas que « Faire vrai,
consiste donc à donner l’illusion complète du
vrai, suivant la logique ordinaire des faits.» Ce
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faisant, le roman, comme le note Michel Butor,


« est un des constituants essentiels de notre
appréhension de la réalité».
En plus, en donnant des attributs fonctionnels à
ses personnages, le romancier choisit dans les
éléments que lui offre le réel. Ainsi ces êtres
deviennent imaginaires car provenant de son
seul pouvoir de création et ne peuvent exister
dans la réalité. Donner l’illusion du vrai, n’est
pas forcément dire vrai. En réalité, tout dans le
roman : les personnages, les lieux, les actions,
l’histoire… demeurent du papier. Cependant,
certains écrivains, pour donner l’illusion du
vrai tentent de raconter leur propre vie. Cette
entreprise n’est pas objective dans la mesure où
l’individu ne fera part au lecteur que de
réminiscence. Or, sachant que la mémoire est
sujette à l’oubli, on peut noter avec Jean
Jacques Rousseau que « le romancier ne fait
que sa propre apologie car ne montrant au
lecteur que la partie de sa vie digne de l’être ».
C’est aussi dans ce même sens que Claude
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Simon affirme : « De même que la seule réalité


d’un tableau est la peinture, la seule réalité
d’un roman est celle de la chose écrite.
L’écriture étant de part sa nature même
incapable de reproduire le réel, toute prétention
au réalisme de la part d’un romancier ne peut
être que le fait de l’irréflexion ou d’une volonté
de tromperie ».

CONCLUSION

Le roman est un genre protéiforme qui véhicule


tous les courants d’idées, exprime tous les
modes de sensibilités, se plie à toutes les
circonstances. C’est pour cette raison, qu’il est
devenu le genre-roi et tend irrésistiblement à
l’universel, à l’absolu puisqu’il n’ya rien dont il
ne puisse traiter.

3-LE THEÂTRE
DEFINITION
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Dans son sens originel, le théâtre est un point


de vue sur un événement. On peut le définir
aujourd’hui comme un art visant à représenter
devant un public une suite d’évènement où sont
engagés des êtres humains agissant et parlant.
La pièce de théâtre quant à elle est un texte
littéraire qui expose une action dramatique,
généralement sous une forme de dialogue entre
des personnages. Il se caractérise et singularise
donc par le dialogue et le jeu des personnages
fictifs incarnés par des comédiens.
En France, le théâtre a une origine chrétienne :
il prolongeait le culte par des représentations de
drames liturgiques à l’intérieur des églises dès
le Xe siècle. Au XVIIe siècle le théâtre français
atteint une perfection jamais égalée avec Jean
Racine, Pierre Corneille et Molière. On en cru
ainsi que l’homme devait trouver l’image de son
destin dans la tragédie et dans la comédie le
miroir de ses défauts.
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I - LES CARACTERISTIQUES DU
THEÂTRE

A la différence du roman qui se consomme et


se consume dans le creuset d’une lecture
individuelle, le théâtre exige pour exister
pleinement, de la collaboration du dramaturge,
des comédiens, du metteur en scène et du
public. Tout théâtre repose donc sur la relation
triangulaire entre l’auteur et son texte, l’acteur
et son jeu, le spectateur et son plaisir. C’est
pourquoi tout dramaturge élabore son texte en
fonction du jeu théâtral parce qu’il rêve de voir
son œuvre représentée sur scène. Le genre
théâtral se caractérise par son écriture, son
action et l’illusion.
1 - L’écriture dramatique

Tout texte dramatique présente un certain


nombre de caractéristiques formelles qui sont :
▪ Le dialogue : c’est des échanges de
répliques entre les personnages. Quand c’est
une seule personne qui parle et s’adresse à lui-
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même ou au spectateur et qui permet à ces


derniers de pénétrer l’intériorité du personnage,
on parle de monologue. Nous avons aussi
l’aparté qui est une réplique que seul le
spectateur est censé entendre.
▪ Des indications scéniques ou didascalies :
elles permettent de décrire les éléments de la
mise en scène comme les costumes, les gestes,
les intonations des personnages, le décor,
l’éclairage et le son…
▪ Le découpage en actes et en scènes : Une
pièce de théâtre est découpée en acte et en
scène. Les actes correspondent à la durée d’une
séquence, les scènes à la sortie ou à l’entré d’un
personnage.
2 - L’action dramatique

Dans une pièce, l’action est le plus souvent


organisée autour d’un conflit, d’une quête ou
tout simplement d’un événement social. C’est
ce qui explique que la structure d’une pièce de
théâtre comprend nécessairement l’exposition,
le déroulement de l’action et le dénouement.
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Ainsi, le dramaturge en observateur averti,


participe à sa manière à l’éducation de ses
contemporains.
3- Le théâtre : un art de l’illusion
Le théâtre occidental est fondé sur ce que
Platon et Aristote appelaient la mimésis, c'est-à-
dire l’imitation de la réalité. Le théâtre pose
donc, inévitablement le problème du réalisme,
mais aussi celui de la vérité. C’est ce qui fait
dire Victor Hugo que le théâtre « n’est pas le
pays réel : il y a des arbres de carton, des palais
de toile, un ciel de haillons, des diamants de
verre, de l’or de clinquant, … un soleil qui sort
de dessous terre. C’est le pays du vrai : il y a
des cœurs humains sur la scène, des cœurs
humains dans les coulisses, des cœurs humains
dans la salle ».
Le vrai correspond à la réalité mais pas toujours
à la vraisemblance. La difficulté du théâtre est
de faire en sorte que vérité et réalité se
rejoignent pour tendre vers la vraisemblance.
Par exemple, le spectateur feint d’être dupé par
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l’illusion de réalité que lui offrent les


comédiens et le décor. De son côté, le
comédien doit faire semblant d’éprouver des
émotions qu’il ne ressent pas. Pour Diderot, le
comédien ne doit pas s’identifier à son
personnage, il doit opérer une certaine
distanciation.

II - LES FONCTIONS DU THEATRE

De l’antiquité à nos jours, le théâtre a joué un


rôle social éminent. Il a bien reçu des
missions à assumer. 1 - Divertissement
La fonction naturelle du théâtre demeure le
divertissement. En effet, confronté aux tracas,
aux tourments de la vie quotidienne, l’homme
éprouve souvent le besoin de trouver une issue
compensatoire. Le spectacle qui est un
enchantement de l’esprit et des sens lui offre
cette opportunité de rompre avec la monotonie
quotidienne et de s’oublier le temps d’une
représentation. C’est d’ailleurs ce que pense
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Jean Giraudoux qui fait dire à un de ses


personnages dans L’impromptu : « le mot
comprendre n’existe pas au théâtre ; le vrai
public ne comprend pas, il ressent. Ceux qui
veulent comprendre au théâtre sont ceux qui ne
comprennent pas le théâtre. Le théâtre n’est
pas un théorème, mais un spectacle ». C’est
d’ailleurs ce que pense Marcel Pagnol qui
estime que si le théâtre n’a plus de succès, c’est
qu’il est détourné de sa mission première qui
est celle de divertir.
Ce cachet divertissant du théâtre se retrouve
aussi dans les émotions qu’il suscite au lecteur
ou au spectateur et fait intervenir la fonction
cathartique. Catharsis est un mot d’Aristote qui
veut dire purgation des passions. Cette fonction
est surtout visible dans la tragédie qui purifie à
travers la crainte, la terreur ou la pitié
qu’éprouve le public devant le spectacle d’une
destinée tragique. Il se libère ainsi de ses
passions.
2 - Mission didactique
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Beaucoup de dramaturges ont assigné à leur art


une mission didactique. Déjà au
XVIIème siècle, la devise du théâtre était : «
instruire et plaire ». Il s’agissait pour eux de
corriger les mœurs en dénonçant les travers de
la société. En effet, en tant qu’acteur social, le
dramaturge, est un observateur qui jette un
regard critique sur les mœurs, les
comportements et les caractères des hommes. Il
s’érige en médecin qui veut guérir les maux qui
gangrènent la société, les défauts des hommes.
C’est dans cette logique que s’inscrit Molière
qui, à travers sa formule « castigare ridendo
mores
» qui signifie « châtier les mœurs en riant»,
entreprend leur correction par la dénonciation
des travers de la société dans ses comédies.
C’est l’exemple de Tartuffe, le Misanthrope,
Harpagon, les précieuses ridicules, où le
dramaturge s’attache surtout à l’analyse précise
des défauts qui ont pour nom hypocrisie,
misanthropie, avarice, pédanterie, jalousie... Le
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dramaturge offre ces personnages repoussoirs


(négatifs), pour inciter le lecteur ou le
spectateur à s’éloigner de leurs tares. La portée
du théâtre ici est moralisatrice.
3- Miroir de la société
Le théâtre est un miroir de la société car il
reflète non seulement les réalités sociales, mais
aussi donne une peinture réaliste de notre vie
au quotidien. L’un des plus grands dramaturges
de tous les temps, William Shakespeare
n’affirme pas autre chose. Dans sa pièce
Hamlet, il prête au héros ces propos : « l’objet
du théâtre a été dès l’origine, et demeure
encore, de présenter pour ainsi dire un miroir à
la nature et montrer à la vertu son portrait, à la
niaiserie son visage, et au siècle même et à la
société de ce temps quels sont leurs aspects et
leurs caractères ».
Victor Hugo ne dit pas autre chose car pour lui,
« le théâtre est un point d’optique. Tout ce qui
existe dans le monde, dans l’histoire, dans la
vie, dans l’homme, tout doit et peut s’y
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réfléchir, mais sous la baguette magique de l’art


».
4 - Engagement Le théâtre, dans une logique

satirique, peut prendre la forme d’une


contestation des pouvoirs en place. Il est par
conséquent une arme de combat.
L’expression théâtrale a été utilisée par
certains dramaturges négro-africains pour
dresser un réquisitoire acerbe contre la gestion
des indépendances africaine. L’œuvre
dramatique d’Aimé Césaire en est une
illustration. Dans La tragédie du roi Christophe
et Une saison au Congo, Césaire s’attaque aux
dérives des nouveaux maîtres qui se révèlent
pires que les anciens avec des pratiques
avilissantes : culte de la personnalité,
corruption, détournements de deniers publics,
emprisonnements, torture, meurtres etc.
Ils ont aussi, grâce à l’expression théâtrale,
interrogé l’histoire africaine pour rétablir la
vérité sur le passé africain déformé par
l’idéologie coloniale. Dénonçant les mensonges
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du colonialisme, les dramaturges comme


Cheikh Aliou Ndao, dans l’Exil d’Alboury,
Seydou Badian dans La mort de Chaka,
Amadou Cissé Dia dans Lat Dior ou le chemin
de l’honneur, ont exhumé le passé africain en
réhabilitant les grandes figures africaines pour
lui donner des préoccupations modernes : offrir
aux jeunes des repères et des recours. C’est ce
que dit en substance Cheikh Aliou Ndao quad il
écrit : « Mon but, est d’aider à la création de
mythe qui galvanisent le peuple et portent en
avant ; dussé-je y parvenir en rendant l’histoire
plus historique ».
Cet engagement politique du dramaturge se note
aussi dans le théâtre occidental. Les mains sales
de Jean Paul Sartre par exemple, s’inscrivent
dans une logique de l’occupation allemande. De
même, Jean Anouilh, en reprenant le mythe de
Antigone dans sa pièce de même nom, fait de ce
personnage, le symbole de la résistance, de la
force morale qui refuse les compromis faciles,
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la soumission aveugle à l’idéologie, à la


dictature…
Il importe de souligner qu’on n’a pas fait le tour
d’horizon de toute les fonctions du théâtre, il va
s’en dire que ces diverses fonctions ne sont
nullement exclusives l’une de l’autre. Elles sont
logiquement complémentaires.
CONCLUSION
Le théâtre est donc un événement social, une
représentation donnée pour un public. Nul
genre n’est aussi dépendant de la réalité sociale
qui le suscite et de l’état de sa technique. Jean
Louis Barrault évoquant l’aspect thérapeutique
du théâtre écrit : « le théâtre est le premier
sérum que l’homme ait inventé pour se protéger
de la maladie de l’angoisse. »

4-LE CONTE
INTRODUCTION
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Le conte est une forme très ancienne qui


semble contemporain à l’homme. C’est un
genre universel qui se caractérise par une
structure simple, des thèmes permanents et par
son schéma narratif. A travers les thèmes
traités, on distingue trois types de conte : Les
contes merveilleux qui mettent l’accent sur les
êtres surnaturels, les contes de mœurs qui
visent à renforcer la cohésion du groupe sociale
en dénonçant les défauts et les contes sur les
animaux qui exposent les attitudes sociales
souhaitable ou qui sont à rejeter.

I-DEFINITION ET CARACTERISTIQUES

Le conte est un genre oral qui a pour objectif


principal d’éduquer et de divertir. Ainsi, il
prend en charge les aspirations et les
préoccupations de la société.
Comme tout genre, le conte est régi par des
règles. Ainsi, dans la tradition, le conte se dit la
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nuit de préférence en saison sèche. En général,


ce sont les femmes (mère ou grand-mère) qui
disent les contes pour leurs enfants. Le conte
possède aussi des éléments qui le caractérise
(formule d’introduction et de conclusion) et des
techniques de spectacle (gestes, intonations,
chants…). L’auditoire participe aussi à la
réalisation du conte par son opinion (rires,
silences, applaudissements, interrogations…).

II-LES FONCTIONS DU CONTE

Le conte est avant tout un récit éducatif. Il essai


de fermer les membres de la société à une
meilleur vision du monde et à la sagesse
antique. C’est la raison pour laquelle, le conte
qui est une parole transmise est aussi une
parole à transmettre. Le conte est aussi un
moyen d’unité, de cohésion mais surtout un
moyen d’identification social. C’est ce qui
explique son utilité. On peut résumer les
fonctions du conte avec cette phrase d’Amadou
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Hampathé Bâ qui écrit dans Kaydara « le conte


est futile, utile et instructif ».

III-MORPHOLOGIE DU CONTE

Selon Vladimir Propp, le conte qui est avant


tout en récit à un schéma narratif type dont les
différentes étapes sont :
1- une situation initiale,
2- la présentation des protagonistes dont le héros
et l’espace temps,
3- une situation de manque due aux activités
d’un « traitre » survient
4- un personnage (le héro) est sollicité pour
combler le manque
5- il rencontre un bienfaiteur qui le sommet à
des épreuves et selon qu’ils répondent
positivement ou négativement, il reçoit une
aide ou non
6- grâce à l’intervention de ce bienfaiteur, le
héro pourra vaincre le traitre et la situation de
manque se trouve combler
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7-le héros rentrera triomphant et sera


récompensé.
Parfois il ya rebondissement et le conte entre
dans une seconde phase avec répétition des
fonctions précédentes (nouvelle quête du héro,
autre épreuve difficile à surmonter, nouvelle
victoire et en fin récompense).

CONCLUSION

Parler du conte aujourd’hui, revient à montrer


le rapport entre l’oralité et l’écriture. Le conte,
genre orale par excellence pour se moderniser
et s’éterniser à besoin du support écrit. Mais il
garde toujours ses éléments oraux qui le
caractérisent.
Seulement au lieu d’être dit, il est lu ; Au lieu
d’unir les gens, de les regrouper, d’être un lieu
de partage et de communion, le conte écrit
pousse plutôt vers l’individualisme.

5-LA NOUVELLE
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INTRODUCTION

La nouvelle est un genre littéraire qui a fait son


apparition à la renaissance. Le premier recueil
de nouvelle connu est celui de l’auteur italienne
Boccace ; le Décameron. En France l’œuvre
majeure en ce qui concerne la nouvelle sera
l’Heptaméron de Marguerite de Navarre qui est
une imitation des nouvelles italiennes. En
Afrique le genre fera son apparition au XX
siècle et sera utilisé pour combattre les
injustices. Ainsi la nouvelle devient un genre
universel et populaire.

I-DEFINITION ET CARACTERISTIQUES

Définir la nouvelle n’est pas facile. Comme le


dit Etiemble « la nouvelle est partout présente,
mais insaisissable, existe mais sans essence. »
Le Robert, dictionnaire de langue française,
définit la nouvelle comme « un récit
généralement bref, de construction dramatique
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et présentant des personnages peu nombreux.


» Pour William Faulkner « une nouvelle,
c’est la cristallisation d’un instant
arbitrairement choisi, ou un personnage est en
conflit avec un autre personnage avec son
milieu ou avec lui-même.
Ces définitions ne prennent pas totalement en
compte la richesse de la nouvelle. Comme
l’affirme Maurice Brion, la nouvelle reste « une
œuvre d’art totale en ellemême, constatée, mais
enrichie par ses limites et obéissant en une
technique qui exige autant d’application que de
spontanéité.»
La nouvelle se caractérise par les éléments
suivants :
 la nouvelle est un récit bref. En quelque page
tout est dit, tout est épuisé. C’est pourquoi le
nouvelliste manipule avec expertise les
digressions, les explications, les
commentaires et les descriptions.
 Le sujet de la nouvelle est restreint et parfois
même unique. Il peut être une aventure, un
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souvenir, un épisode, une anecdote ou un


instant de vie.
 Les personnages de la nouvelle sont très peu
nombreux et quelques fois nous en avons
qu’un seul autour de qui gravite des
personnages secondaires - Le style de la
nouvelle est simple et précis

II-NOUVELLE ET CONTE

La nouvelle, issue de l’oralité ressemble parfois


au conte. Mais il faut reconnaitre que même si
conte et nouvelle sont tous les deux des récits,
le conte représente des aventures imaginaires
tan disque la nouvelle renvoie à des récits tirés
du réel. Aussi quand le conteur recherche
l’extraordinaire, le nouvelliste essaie d’exprimer
la réalité plus simplement. En plus le conte
contient une morale dont se passe la nouvelle.
Si le conte s’inspire du passé, la nouvelle se
base sur l’actualité.
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Nous remarquons donc une nette différence


entre ces deux genres même-ci la nouvelle
utilise quelque fois le schéma traditionnel du
conte pour véhiculer son message.

CONCLUSION

La nouvelle, se contente tout simplement de


signaler l’existence d’un cas ou d’un
phénomène, de poser un problème, de constater
un fait mais sans pour autant chercher à trouver
ou à donner une solution. Dans la nouvelle,
l’auteur braque son projecteur sur un aspect de
la réalité sociale.

Dissertation

Sujet 1
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Certains lecteurs ont pu voir dans la littérature

africaine francophone « une province exotique

» de la littérature française. En vous appuyant

sur des exemples précis empruntés à vos

lectures, vous expliquerez ce point de vue puis,

si vous le jugez bon, vous le contesterez et

enfin, vous exprimerez votre opinion

personnelle sur la question.

Corrigé
Thème abordé : Littérature africaine
d’expression française.
Page 91 sur 285

Problématique : Le sujet pose le débat sur

l’originalité de la littérature africaine

francophone.

La littérature africaine d’expression française

est-elle une pâle copie de la littérature française

Plan de développement : Plan dialectique


Thèse : ressemblances ou similitudes entre la

littérature africaine francophone et la littérature

française.

• Même outil d’expression : le français


• Même canevas esthétiques : au niveau des
genres, et parfois même des courants
littéraires.
Page 92 sur 285

• Les débuts de cette littérature : marquée par


une littérature d’assimilation Antithèse :
Originalité de la littérature noire.
• Au plan thématique : volonté d’exprimer un
vécu propre à l’Afrique.
• Au plan formel :
• volonté de s’approprier la langue française

pour forger une littérature originale

s’exprimant dans un style proche de la

structure des langues africaines

• rupture d’avec la versification traditionnelle


Possibilité d’élargir la réflexion
Le véritable obstacle à l’émergence d’une

littérature africaine originale n’est-il pas

l’utilisation du français ?
Page 93 sur 285

• Peut-on s’adresser à un peuple à travers une


langue étrangère

Sujet 2

Etudier une œuvre littéraire n’est « qu’une

tentative de déchiffrement assez minutieux

peut-être, mais sans plus ».

Expliquez et discutez cette réflexion en vous


fondant sur des exemples précis.

Corrigé
Thème abordé : critique littéraire.
Problématique : relativité de l’interprétation du

texte littéraire Plan du développement :

dialectique.
Page 94 sur 285

Thèse : subjectivité de

l’interprétation du texte littéraire - La

part du lecteur dans la construction

du sens.

• la pluralité des sens du message littéraire.


Antithèse : Possibilité voire nécessité de

l’objectivité dans l’interprétation du texte

littéraire.

• Evidence du message dans certaines œuvres

littéraires. - Le souci de la rigueur scientifique

dans l’analyse.

Sujet 3
Page 95 sur 285

« J’écris pour essayer d’entendre la langue

française ; c’est une tâche sans fin, presque

désespérée. II arrive que des écrivains

d’expression française, venus d’ailleurs, me la

fassent entendre un peu par le jeu subtil de la

différence : je ne crois pourtant pas à une

pluralité de langues françaises mais à maints

particularismes venant nourrir parfois

sauvagement et heureusement un tronc

commun, un fleuve dérobé aux sabirs et aux

Académiciens. »
Page 96 sur 285

Commentez cette réflexion de Richard

MILLET, en vous appuyant sur les œuvres de

la littérature africaine que vous connaissez.

Corrigé
Thème abordé : l’écriture en langue française
Problématique : le français est-il une langue
unique avec des particularismes ?
Plan de développement : plan descriptif
1re partie : Le français : langue universelle
Ses zones d’usage débordent largement le

territoire français
• Existence d’une littérature francophone dans
tous les continents
• Les cultures étrangères francophones se sont
appropriées la langue française 2e partie
Page 97 sur 285

Il n’existe cependant qu’une seule langue


française
•Diversité francophone : source
d’enrichissement du français
• Dans un contexte de mondialisation, les

particularismes s’effacent au profit d’une

langue uniformisée

• Langue française : médium riche pouvant


exprimer la diversité culturelle

Sujet 4
Selon Léopold Sédar SENGHOR, « L’aventure

des écrivains nègres n’a pas été une entreprise

littéraire. Ce fut une passion (politique) ! ».


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Commentez cette affirmation en vous référant

aux thèmes majeurs de la littérature négro-

africaine.

Corrigé
• Thème abordé : Littérature africaine.
• Problématique : Il s’agit de réfléchir sur l’objet

de la littérature africaine ; sa finalité politique

ou esthétique ?

• Plan du développement : plan thématique

inspiré de l’évolution chronologique de la

littérature africaine.

1re partie : le mouvement de la négritude (les


années 30).
Page 99 sur 285

• Rappel du contexte historique : colonisation,

racisme, mépris du nègre. Libération culturelle

conditionnée par la libération politique.

2e partie : procès du colonialisme.


contexte politique : démystification du blanc

consécutive à la participation des noirs à la

seconde guerre mondiale.

• Velléité de libération des peuples noirs.


• Rôle des intellectuels, et des écrivains noirs à
travers leur militantisme politique.
3e partie : Critique des indépendances.
regard critique des écrivains sur les nouveaux

dirigeants africains - critique du

néocolonialisme.
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Sujet 5
« Un grand écrivain, un grand artiste est

essentiellement anticonformiste. Il navigue à

contre - courant »

A l’aide d’exemple précis, vous expliquerez et

discuterez ce propos d’André Gide. Corrigé

Epreuve 2003 : L’écrivain, l’artiste

Corrigé
• Thème abordé : L’artiste et l’écrivain dans la
société
• Problématique : qu’est-ce qui définit un «
grand écrivain », « un grand artiste » ?
• Plan du développement : plan dialectique
Page 101 sur 285

Thèse : un grand « artiste-écrivain » doit être


anticonformiste -
Rupture dans le regard qu’il pose sur la société.
Rupture dans la manière d’écrire (innovation-

esthétique)
• Rupture dans la manière d’être
Antithèse : des écrivains de renommés ont
choisi la voie de la normalité.
à l’écoute de la société

• être anticonformiste n’est pas synonyme de «


grandeur »
• être anticonformiste n’est pas toujours
synonyme de « grandeur », il faut du talent.

Sujet 6
Dans les Mémoires d’outre-tombe dont la
publication a commencé en février 1848,
Chateaubriand exprimait cette inquiétude :
Page 102 sur 285

« Quelle sera la société nouvelle ?

Vraisemblablement, l’espèce humaine

s’agrandira ; mais il est à craindre que l’homme

ne diminue, que quelques facultés éminentes du

génie ne se perdent, que l’imagination, la poésie,

les arts, ne meurent dans les trous d’une société

ruche où chaque individu ne sera plus qu’une

abeille, une roue dans une machine, un atome

dans la matière organisée ».

Dans quelle mesure la civilisation de masse

actuelle permet-elle de vérifier cette prédiction

?
Page 103 sur 285

Justifiez vos craintes ou vos espoirs pour

l’avenir sous la forme d’un développement

argumenté.

Corrigé
Thème abordé : La société de masse et
l’homme
• Problématique : L’intense activité de l’homme

dans la société l’a-t-elle détourné de ses

facultés éminentes ?

Plan de développement : Analytique ; justifier


les craintes
•Causes
• augmentation de la population
• chômage
Page 104 sur 285

• monde de vitesse et d’automatisme : culte du


travail et de la production.
• Coût prohibitif des biens de consommation
• Développement d’une logique de survie, perte
de repères culturels et religieux
• Conséquences
• perte de la sensibilité, de la sensualité
• promotion du concret, du justifiable
• éthique est un vieux mot : tous les moyens sont
bons pour arriver à ses fins
• c’est par le travail que l’homme se valorise et

non par ses qualités intrinsèques - primat de

l’utilitarisme qui déshumanise l’homme au

profit du matérialisme.

Sujet 7
Page 105 sur 285

Le but de la littérature est de faire oublier les

soucis de la vie, de faire rêver. Commenter et

discutez cette opinion en vous appuyant sur des

exemples littéraires précis.

Corrigé
Thème: le but de la littérature.
Problématique : La littérature a-t-elle
uniquement des vertus dilettante et évasive ?
Plan dialectique
1ère partie : Thèse : La littérature divertit et fait
rêver.
• Elle exprime les aspirations du poète ou du
lecteur.
• Elle procure l’émotion esthétique, grise :
poème= bijou qui enchante, envoute…
Page 106 sur 285

2ème partie: Antithèse : La littérature peut


poursuivre d’autres objectifs :
• Moraliser la société, la débarrasser de ses tares
(fonction didactique)
• Faire réfléchir (Fonction interrogative),
• Permettre d’exprimer certains sentiments :

souffrance, mélancolie, solitude (cf. lyrisme.)


ème
3 partie : Synthèse
• Multiplicité et diversité des buts de la

littérature .Toutefois toutes les œuvres

littéraires répondent à des attentes et

concourent à une meilleure connaissance de

l’homme et du monde.

Sujet 8
Page 107 sur 285

« Dans un monde qui souffre, à quoi sert-il

d’écrire ? » se demande un auteur

contemporain. Vous donnerez votre réponse à

cette interrogation en vous appuyant sur des

exemples précis tirés de vos lectures.

Corrigé
Thème : la littérature
Problématique : rôle de la littérature dans un
monde en difficulté?
Plan : Dissertation à orientation synthétique :

inventaire des différentes fonctions de la

littérature

• didactique
• documentaire,
Page 108 sur 285

• interrogative, cathartique, esthétique.

Sujet 9
L'écriture est considérée comme une thérapie
contre la souffrance humaine.
Pensezvous que cela soit la seule vocation de la
littérature ?
Vous donnerez votre avis en vous appuyant sur

des exemples littéraires précis. Corrigé épreuve

2011: La littérature écrite : roman, poésie,

théâtre, fonction de la littérature.

Corrigé
Thème : La littérature écrite : roman, poésie,

théâtre, fonction de la littérature. Problématique

: Pourquoi lui accorde-t-on une fonction


Page 109 sur 285

thérapeutique ? Quelle autre fonction peut- on

lui assigner ?

Plan : dialectique. DOC


Thèse : La littérature thérapie contre la
souffrance humaine.
+Par elle, l’écrivain se délivre d un mal qui le
ronge, exorcisme.
+En témoignant de la souffrance humaine en

général, elle blesse, heurte les consciences et

contribue à améliorer l’existence.

+Certains genres comme le theatre.la fable

privilégient les fonctions didactiques, catharsis.


Page 110 sur 285

+La littérature militante (« lumières »,

Négritude). Antithèse : Les autres

fonctions de la littérature :

+Parfois, elle devient un instrument de

propagande > perversion qui accroit le mal.

+Elle peut divertir, chercher l’évasion du

lecteur, +Procurer au lecteur l’émotion

esthétique.

Synthèse : frontière très ténue (mince) entre les

différentes fonctions qui se superposent très

souvent dans les œuvres littéraires.

Sujet10
Page 111 sur 285

Dans « Qu’est ce que la littérature ? », Jean

Paul SARTE écrit que la poésie ne se sert pas

des mots de la même manière que la prose : «

Et même, elle ne s’en sert pas du tout…Le

poète s’est retiré d’un seul coup du langage

instrument ; il a choisi une fois pour toute

l’attitude poétique qui considère les mots

comme des choses et non comme des signes. »

Commentez ces observations à l’aide

d’arguments appuyés par des exemples tirés de

vos lectures.
Page 112 sur 285

Corrigé
Thème abordé : la poésie
Problématique : quelles finalités

pour la poésie ? Plan de

développement : plan descriptif

1re partie : fonction esthétique.

• La poésie sert les mots mais ne sert pas des

mots : l’objectif n’est pas de communiquer

mais de suggérer.

• La poésie enrichit les mots en jouant sur leur


polysémie, sur leur connotation.
• La puissance évocatrice des mots prime sur
leur valeur sémantique.
2e partie : Conséquences :
Page 113 sur 285

• Hermétisme de la poésie réservée à une élite -

L’harmonie formelle et le plaisir esthétique.

Sujet11
Parlant de la poésie noire, dans sa célèbre

préface Orphée Noir, Jean Paul SARTRE

écrivait : « Cette poésie qui paraît d’abord

raciale est finalement un chant de tous et pour

tous ».

En vous appuyant sur les textes poétiques des

écrivains noirs que vous connaissez, expliquez

et au besoin discutez cette assertion.

Corrigé
Page 114 sur 285

Thème abordé : La poésie nègre


Problématique :A-t-elle transcendé la notion de
race? Est-elle raciste?
Plan de développement : Plan descriptif
(inventaire) 1re partie :
Une poésie d’abord raciale - dans sa thématique
:
• cf. projet de la négritude : défense cf.

illustrations des valeurs nègres • référence à

une seule race (souffrance du noir) - dans

son esthétique :

Recherche d’originalité des poètes noirs qui

n’imitent pas les canons esthétiques

occidentaux : néologismes, africanismes,

syntaxe particulière etc.


Page 115 sur 285

Les adversaires de la négritude ont vite fait de

l’accuser de racisme parce qu’elle ne fait

référence qu’à une seule race

2e partie : La poésie nègre : un chant de tous et


pour tous
Prise en compte de tous les opprimés par les
-

poètes noirs Cf. Césaire (Cahier d’un retour au

Pays Natal) : "je serai un homme juif…hindou

…etc. [« Ce n’est pas par haine des autres

races… »]

- Invite au métissage (cf. Senghor)


- Poésie nègre : humanism

Sujet12
Page 116 sur 285

« La poésie, c’est beaucoup plus qu’une forme

littéraire, c’est la traduction anoblie de nos

émotions, de nos rêves, de nos peines, de nos

désirs.

A travers le langage soudain magnifié, nous

atteignons à la source de ce qui nous fait agir,

penser et croire ».

Commentez et discutez cette réflexion de

Jeanne Bourin (Les plus belles pages de la

poésie française) en vous appuyant de façon

précise sur des œuvres que vous connaissez.

Corrigé
Page 117 sur 285

Thème abordé : La poésie


Problématique : Les fonctions de la poésie ?
Plan de développement
Thèse : La poésie : Traduction anoblie de nos

émotions, de nos rêves, de nos peines, de nos

désirs…Expression de la réalité humaine, de sa

diversité

• Poésie lyrique : Le poète chante ses émotions

parce qu’il sait que chacun peut les partager. «

Ô insensé qui crois que je ne suis pas toi » dit

Hugo à son lecteur -

Expression des aspirations (désirs et rêves) et


des souffrances de l’humanité
Page 118 sur 285

• Poésie militante, engagée : le poète met son art

au service des valeurs qui éclairent son œuvre

et sa vie : justice, vérité, humanité.

Antithèse : La poésie : forme littéraire


….fonction esthétique
Le poète séduit par sa façon de jouer, avec les

sons, les vers, les thèmes. La poésie diffère de

la langue ordinaire

• La poésie se définit avant tout par le travail

créatif que l’auteur pratique sur le langage :

Musique, polysémie, rythme des vers ou des


phrases, figures poétiques
Le poème devient avec les parnassiens

l’équivalent d’un bijou ciselé par un orfèvre ou


Page 119 sur 285

un joaillier, ou d’une statue de marbre taillée

par un sculpteur.

Sujet13
La poésie ne doit nullement être assujettie à des
convictions politiques ou religieuses.
Elle est avant tout l’exaltation des pouvoirs du
Verbe.
Vous analyserez ces propos en vous fondant sur
ce que vous savez de la poésie

Corrigé
Thème abordé : La poésie
Problématique : Quelle est l’essence de la
poésie ? Quelles sont ses finalités ?
Plan de développement : Dialectique
Thèse : Poésie : exaltation du pouvoir du verbe,
c’est l’importance de la forme
Le poète cherche à émouvoir, à toucher le cœur

Page 120 sur 285

• L’étymologie du mot « poesis » suppose la


création, l’invention, l’alchimie du verbe -
En référence aux textes sacrés la poésie
pourrait renvoyer au verbe créateur (cf.
Bible, le Coran)
• Pour le poète, la poésie est d’abord objet de

contemplation avant d’être moyen de

communication

Antithèse : Autres finalités de la poésie


La poésie comme moyen d’expression de la

réalité sociale
• La poésie, instrument de propagande
idéologique
• La poésie pourrait dévoiler le réel (la vérité
cachée…)

Sujet14
Page 121 sur 285

Gilles Vigneault, poète et chansonnier

québécois affirmait dans un entretien avec un

journaliste :

«Tous les poètes sont engagés ; ils doivent être

des révolutionnaires, non pas en maniant des

bombes, mais par leur désir de changer le

monde, de l’améliorer.» En vous appuyant sur

des exemples précis, vous expliquerez puis

discuterez cette affirmation.

Corrigé
Thème : rôle de la poésie, fonction du poète
Problématique : Qu’est ce qui fonde

l’indispensable engagement des poètes défendu


Page 122 sur 285

par Vigneault ? Quels autres rôles les poètes

peuvent-ils s’assigner ? Plan : D.O.C.

Thèse : fondements de la poésie militante,


engagée :
Responsabilité de l écrivain, du poète pour ce
qui se passe en son temps.
Sa culture, sa perspicacité lui impose de se

poser en guide (cf. Fonction du poète, Hugo in

les rayons et les ombres).

• La parole humaine, la conscience morale

sublimée par l’écriture poétique peuvent

influencer les destinées du monde’

Antithèse : Les autres rôles des poètes :


Page 123 sur 285

• Susciter L’évasion : le poète insatisfait face au

monde réel se refugie dans un univers

imaginaire. Quête d’un monde idéal.

• Susciter l’émotion par :


-l’évocation de sa souffrance propre ou

de celle des autres, -La perfection

formelle de son texte.

Synthèse : Utilité de la poésie quelle que soit


son orientation.

Sujet15
Certains lecteurs ont pu voir dans la littérature

africaine francophone « une province exotique

» de la littérature française. En vous appuyant


Page 124 sur 285

sur des exemples précis empruntés à vos

lectures, vous expliquerez ce point de vue puis,

si vous le jugez bon, vous le contesterez et

enfin, vous exprimerez votre opinion

personnelle sur la question.

Corrigé

Thème abordé : Littérature africaine


d’expression française.
Problématique :
Le sujet pose le débat sur l’originalité de la

littérature africaine francophone. La

littérature africaine d’expression française


Page 125 sur 285

est-elle une pâle copie de la littérature

française ?

Plan de développement : Plan dialectique


Thèse: ressemblances ou similitudes entre la

littérature africaine francophone et la

littérature française.

Sujet16
Etudier une œuvre littéraire n’est « qu’une

tentative de déchiffrement assez minutieux

peut-être, mais sans plus ».

Expliquez et discutez cette réflexion en vous


fondant sur des exemples précis.

Corrigé
Page 126 sur 285

Thème abordé : critique littéraire.


Problématique : relativité de l’interprétation du

texte littéraire Plan du développement :

dialectique.

Thèse : subjectivité de l’interprétation

du texte littéraire La part du lecteur

dans la construction du sens.

• la pluralité des sens du message littéraire.


Antithèse : Possibilité voire nécessité de

l’objectivité dans l’interprétation du texte

littéraire.
Page 127 sur 285

• Evidence du message dans certaines œuvres

littéraires. Le souci de la rigueur scientifique

dans l’analyse.

Sujet 17
En vous appuyant sur des œuvres littéraires

que vous connaissez, commentez ce jugement

de Pierre -Aimé Touchard :

« Le roman et le théâtre, en nous présentant les

personnages assez voisins de nous pour que

nous les comprenions, assez loin de nous pour

que nous n’ayons pas peur en les condamnant,

de nous condamner nous-mêmes, nous rendent


Page 128 sur 285

notre objectivité de spectateurs, nous rendent

notre liberté ».

Corrigé
Thème abordé : Impact du personnage de
roman et de théâtre sur le spectateur
Problématique :
-Comment pouvons-nous être objectifs et libres

dans la manière dont le roman et le théâtre

nous présentent les personnages ?

- Comment la manière dont le roman et le théâtre

nous présente les personnages, nous rend notre

objectivité et notre liberté ? Plan de

développement
Page 129 sur 285

1re partie : Personnages « alter ego »


Dans leur fonction miroir, le réalisme et
-

l’objectivité du roman et du théâtre offrent une

image révélatrice du monde tel qu’il est, ou tel

qu’il était (social, historique

- Le théâtre et le roman nous révèlent une part de


notre être à travers des personnages
« alter ego », caractérisés de telle sorte qu’ils

sont des projections de notre moi - Roman et

théâtre proposent à travers les personnages des

éléments de connaissance et de formation qui se

révèlent comme des expériences libératrices

pour le lecteur ou le spectateur


Page 130 sur 285

2e partie : Personnages « mirages »


Les personnages ne sont pas des répliques
-

exactes de nous-mêmes. Ce sont des êtres de

papier

- La vérité et l’efficacité du théâtre et du roman

résultent de l’écart voulu entre le réel et ce qui

est représenté : distanciation, catharsis

- Le « mentir vrai » du roman et le « miroir


déformant du théâtre.

Sujet18
Sembene Ousmane a écrit : « Le roman n’est

pas seulement pour moi témoignage,

description, mais action, une action au service


Page 131 sur 285

de l’homme, une contribution à la marche en

avant de l’humanité. »

Vous expliquerez puis discuterez cette

conception du roman, que vous étendrez à

l’œuvre littéraire en général, en vous appuyant

sur des exemples précis tirés de vos lectures.

Corrigé
Thème : Fonction du roman, de la littérature
Problématique : Pourquoi doit-elle par son

réalisme, contribuer au progrès de

l’humanité? Quelles autres fonctions peut-

elle s’assigner ? Type : Plan dialectique

(dissertation à orientation critique)


Page 132 sur 285

Thèse : Par l’évocation de la réalité sociale, elle

peut contribuer au progrès de l’humanité

• Elle décrit les « plaies sociales » (Zola) pour


heurter les consciences
• Elle offre une image plus probante, plus
intelligible der la réalité
• Antithèse : Elle peut par la fiction poursuivre

une visée humaniste et en même temps

chercher l’évasion, le divertissement du

lecteur.

• Par la fable, le conte et l’utopie, l’œuvre

littéraire peut avoir une fonction à la fois utile

et divertissante
Page 133 sur 285

Synthèse : Ces fonctions, loin d’être

antinomiques, se complètent notamment dans

les chefs- d’œuvres.

Réalisme (réalité) et fiction,


Pluralité des fonctions de la littérature ???????

Sujet19
Dans la préface de Pierre et Jean, Maupassant

disait : « Le but du roman n’est pas de nous

raconter une histoire, de nous amuser et de nous

attendrir mais de nous forcer à penser, à

comprendre le sens profond et caché des

événements.» Partagez-vous cette opinion?


Page 134 sur 285

Corrigé
Thème : le roman
Problème pose : But, finalité du roman ?
Problématique : Est-il uniquement un moyen de

décoder les symboles du monde sensibles ?

Thèse : le roman permet de mieux appréhender


le réel. Elle peut instruire éclairer.
• Le romancier, observateur privilégie, ouvre les
yeux du lecteur sur la vie.
• Mise à distance du réel qui permet le recul
nécessaire pour l apprécier.
• Par ses fonctions didactique et interrogative,
elle donne des leçons, invite à réfléchir
(retour reflex.
Antithèse : le roman peut aussi divertir
émouvoir le lecteur.
• Divertir et faire rêver : fonction traditionnelle,
la plus ancienne du roman.
Page 135 sur 285

• Satisfaire le goût du lecteur pour l’imaginaire.

Procurer au lecteur l’émotion esthétique

moyen d’exprimer des sentiments.

Sujet20
Faisant la théorie du théâtre africain et en
dessinant les tendances actuelles Bakary
TRAORE écrit dans « Présence Africaine », N°

75, 1970 :« Le théâtre africain moderne doit

chercher dans les conditions où il se trouve sa

propre création artistique... Tout grand théâtre

est politique même quand il refuse la

politique... Le théâtre africain doit correspondre

à une nouvelle ère, celle des responsabilités. Le


Page 136 sur 285

théâtre, c’est la vie qui s’analyse elle-même.

L’Afrique éprouve non seulement le besoin de

vivre mais de se regarder. Le théâtre fait office

de miroir. Il facilite une prise de conscience.

Cette forme d’art atteint le grand public, le met

en contact direct, le frappe et permettra aux

peuples de couleur de prendre conscience de

leurs problèmes »

Commentez cette déclaration en vous appuyant

sur des ouvrages précis appartenant au théâtre

africain contemporain.

Corrigé
Page 137 sur 285

Thème abordé : théâtre africain (restriction du

champ de réflexion au théâtre africain moderne)

Problématique : Les nouvelles fonctions du

théâtre africain au lendemain des

indépendances.

Plan de développement : le plan inventaire qui

suit les différentes missions du théâtre

énumérées dans la citation.

- Fonction politique : théâtre engagé. Ex :


Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire.
- Fonction miroir : Théâtre de la réalité sociale,
l’introspection, la prise de conscience.
Ex : Trois prétendants, un mari de Guillaume
Oyono MBIA.
Page 138 sur 285

- Dans la conclusion, possibilité d’élargir en

s’interrogeant sur la fonction ludique du

théâtre.

Résumé

Résumé 1
De toute la volonté de servir l’idéal, éparse

dans l’humanité, seulement une part minime

parvient à se manifester dans une action menée

à bonne fin. La majeure partie de cette force qui

aspire à faire le bien doit se contenter de

réalisations obscures et imparfaites. La somme


Page 139 sur 285

de ces élans possède cependant une valeur mille

fois supérieure à celle de l’activité égoïste qui

se déploie brusquement dans le monde. Celle-ci

comparée à celle-là n’est que 1 ’écume à la

surface d’une mer profonde. Les forces du bien

qui agissent obscurément s’incarnent dans ceux

qui, ne pouvant consacrer toute leur existence

au service personnel direct, en font une tâche

annexe. Le sort de la plupart d’entre eux est

d’exercer un métier pour gagner leur vie et

s’assurer leur place dans la société, métier

souvent banal, sinon pénible et qui ligote peu à


Page 140 sur 285

peu les forces vives de l’âme. Il n’existe

pourtant pas de situation qui ne permette de se

dévouer en tant qu’être humain. Le problème

créé par la spécialisation et la mécanisation

progressives du travail ne sera toujours résolu

qu’en partie par les concessions que la société

pourra faire sur le plan matériel. L’essentiel est

ailleurs : c’est que les individus eux-mêmes ne

subissent pas passivement leur sort, mais

essaient, de toute leur énergie, d’affirmer leur

personnalité humaine par une activité

spirituelle, même dans les circonstances


Page 141 sur 285

défavorables ou ils se trouvent. On peut sauver

sa vie d’homme à côté de son existence

professionnelle si l’on recherche toutes

occasions, si humbles soient-elles d’agir

humainement envers des hommes qui ont

besoin de l’aide d’un homme. On s’enrôle ainsi

au service du spirituel et du Bien. Aucune

destinée ne peut empêcher un être de rendre ce

service humain direct en marge de son métier.

Trop d’occasions n’ont pas été saisies dans ce

domaine, et tous nous en avens laissé passer.

Que chacun s’efforce dans le milieu où il se


Page 142 sur 285

trouve de témoigner à d’autres une véritable

humanité. C’est de cela que dépend l’avenir de

ce monde.

Des valeurs considérables se perdent à tout

instant du fait d’occasions manquées, mais ce

qui en reste, et qui se mue en volonté et en

actes, constitue une richesse qu’il ne faut pas

sous-estimer. Notre humanité n’est nullement

aussi matérialiste qu’on l’assure avec trop de

complaisance.

Albert SCHWEITZER, Culture et Ethique


Page 143 sur 285

1) - Faites le résumé de ce texte en 120 mots

environ, il est toléré un écart de 10% en plus ou

en moins.

2) - Expliquez et discutez : « Notre humanité

n’est nullement aussi matérialiste qu’on

l’assure avec trop de complaisance"

Corrigé
• Proportions : entre 108 - 132 mots
• Analyse de texte
Idée générale
Dans ce texte, l’auteur (Albert Schweitzer)

constate le caractère inhumain du monde en


Page 144 sur 285

soutenant qu’on peut modestement faire le

bien autour de soi.

Plan détaillé
1 -Début….mer profonde _ Constat : contraste

entre l’immensité des efforts fournis par le bien

et la modicité des résultats obtenus.

2 -« les forces du bien… avenir de ce monde » :


argumentation
• Les raisons de cet « échec » : pris par le train-

train quotidien, la plupart des hommes n’ont

plus conscience de leur capacité de contribuer

au bonheur humain.
Page 145 sur 285

• Pourtant, la multiplicité des opportunités de

faire du bien, à condition d’accepter les

sacrifices matériels

• L’important c’est de refuser l’immobilisme et


se rendre humainement utile.
• Aucun alibi ne doit soustraire l’homme à cette
œuvre.
3- « Des valeurs…la fin »
Il n’y a pas de raisons d’être pessimiste : notre

monde n’est pas aussi inhumain qu’on le

prétend.

Sujet Discussion
Page 146 sur 285

« Notre humanité n’est nullement aussi

matérialiste qu’on l’assure avec trop de

complaisance. ».

• Thème abordé : Jugement sur l’humanité.


• Problématique : Le sujet invite à réfléchir sur

l’importance du matérialisme dans le monde.

Le matérialisme a-t-il rendu le monde

inhumain ?

• Plan de développement :
En plus de la consigne, le caractère péremptoire

de l’affirmation invite à un plan dialectique.

Thèse : permanence des valeurs humaines.


Page 147 sur 285

• les progrès scientifiques et techniques n’ont pas

rendu l’homme inhumain - Sur le plan social,

des organisations s’activent autour de la

défense des droits de l’homme, des libertés…..

• Sur le plan religieux : vitalité des religions qui

recommandent la tolérance, la solidarité,

l’amour du prochain…

• Sur le plan politique : l’aspiration des peuples à

plus de démocratie, de liberté, de justice s’est

traduite par des avancées considérables dans le

domaine par exemple de la bonne

gouvernance…
Page 148 sur 285

Antithèse : Le matérialisme ambiant contribue à


l’inhumanité du monde...
•Les dérives scientifiques et techniques

conduisent des comportements inhumains : (le

clonage, trafic d’organes humains) course aux

armements, états belliqueux …« science sans

conscience n’est que ruine de l’âme » de

Rabelais

• Sur le plan social : Développements des

inégalités, l’accroissement des besoins, société

de consommation, accroissement de la

criminalité.
Page 149 sur 285

• Sur le plan religieux : exploitation des

préceptes religieux à des fins matérialistes ;

prolifération des sectes….

• Sur le plan politique : Pour des intérêts

matériels, les états entent en conflit armé,

l’absence d’éthique en politique et dans les

relations internationales…..

Résumé2
Pendant un très long temps, l’idée ne pouvait

même venir à l’homme qu’il eût à user de

ménagements envers la nature, tant celle-ci lui

apparaissait hors de proportion avec les effets


Page 150 sur 285

qu’il était capable d’exercer sur elle. Mais voilà

que, depuis quelques décennies, la situation se

retourne... Par suite de la prolifération effrénée

des êtres humains, par suite de l’extension des

besoins et des appétits qu’entraîne cette

surpopulation, par suite de l’énormité des

.pouvoirs qui découlent du progrès des sciences

et des techniques, l’homme est en passe de

devenir, pour la géante nature, un adversaire

qui n’est rien moins que négligeable, soit qu’il

menace d’en épuiser les ressources, soit qu’il

introduise en elle des causes de détérioration et


Page 151 sur 285

de déséquilibre. Désormais l’homme s’avise

que, dans son propre intérêt, bien entendu il lui

faut surveiller, contrôler sa conduite envers la

nature, et souvent protéger celle-ci contre

luimême.

Ce souci, ce devoir de sauvegarder la nature, on

en parle beaucoup à l’heure présente ; et ce ne

sont plus seulement les naturalistes qui en

rappellent la nécessité ; il s’impose à l’attention

des hygiénistes, des médecins, des sociologues,

des économistes, des spécialistes de la

prospective, et plus généralement de tous ceux


Page 152 sur 285

qui s’intéressent à l’avenir de la condition

humaine...

Multiples sont, de vrai, les motifs que nous


avons de protéger la nature.
Et d’abord, en défendant la nature, l’homme

défend l’homme ; il satisfait à l’instinct de

conservation de l’espèce. Les innombrables

agressions dont il se rend coupable envers le

milieu naturel -envers « l’environnement »,

comme on prend coutume de dire - ne vont pas

sans avoir des conséquences funestes pour sa

santé et pour l’intégrité de son patrimoine

héréditaire.
Page 153 sur 285

Protéger la nature, c’est donc, en premier lieu,

accomplir une tâche d’hygiène planétaire. Mais

il y a, en outre, le point de vue, plus intellectuel

mais fort estimable, des biologistes qui,

soucieux de la nature pour elle-même,

n’admettent pas que tant d’espèces vivantes

irremplaçable objet d’études - s’effacent de la

faune et de la flore terrestre, et qu’ainsi, peu à

peu, s’appauvrisse, par la faute de l’homme, le

somptueux et fascinant Musée que la planète

offrait à nos curiosités. Enfin, il y a ceux-là - et

ce sont les artistes , les poètes , et donc un peu


Page 154 sur 285

tout le monde - qui, simples amoureux de la

nature, entendent la conserver parce qu’ils y

voient un décor vivant, vivifiant, un lien

maintenu avec la plénitude originelle, un refuge

de paix et de vérité – « l’asile vert cherché par

tous les cœurs déçus » - parce que, dans un

monde envahi par la pierraille et la ferraille, ils

prennent le parti de l’arbre contre le béton, et ne

se résignent pas à voir les printemps

silencieux...

Certes, défendre la nature sur tous les fronts

est chose malaisée, car on se heurte à


Page 155 sur 285

l’indifférence, à l’ignorance, au scepticisme ;

et surtout l’on a contre soi, plus ou moins

ouvertement, tous ceux qui donnent aux

convoitises personnelles le pas sur l’intérêt

commun, tous ceux qui, prêts à compromettre

le futur pour un avantage immédiat, ne font

pas objection au déluge pourvu qu’ils ne

soient plus là pour y assister. Edouard

BONNEFOUS, L’Homme ou la nature ? (1974)


Résumez le texte en 140 mots ; une tolérance
1)

de 10 % en plus ou en moins est admise.

Vous préciserez le nombre de mots utilisés,


En vous appuyant sur des exemples précis,
2)

justifiez cette affirmation d’Edouard


Page 156 sur 285

BONNEFOUS « Et d’abord, en défendant la

nature, l’homme défend l’homme ». S’agit-il

vraiment d’une priorité vitale pour l’espèce

humaine ? La protection de l’ordre naturel ne

peut-elle être compatible avec la notion de

progrès ? Faites, éventuellement à partir de

votre expérience personnelle, des propositions

concrètes pour maintenir l’équilibre entre

1’homme et son environnement

Corrigé
Proportions : entre 126…….154
Analyse du texte
Page 157 sur 285

• Idée générale : Le texte pose le problème des

menaces qui pèsent sur la nature du fait des

agressions de l’homme

• Plan détaillé
1 « début……l’avenir de la condition humaine

» : historique des relations de l’homme et de la

nature :

• insouciance de l’homme qui pendant

longtemps ne s’imaginait pas constituer

une menace pour la nature

• prise de conscience de sa capacité de

détruire - nécessité de protéger la nature.


Page 158 sur 285

2 « Multiples sont…….les printemps

silencieux » : les raisons de protéger la nature.

- « Instinct de conservation » : ces agressions

ont des conséquences funestes sur l’homme et

son environnement

- raisons scientifiques : les spécialistes de la

nature s’insurgent contre la perte des ressources

naturelles du fait des mauvais comportements

de l’homme. - Raisons esthétiques : la nature

est un lieu de réconfort qu’il faut préserver

3- « Certes…….y assister » difficultés


rencontrées par les protecteurs de la nature
- Inconscience des enjeux liées à la protection
de la nature. (par les uns)
Page 159 sur 285

La vénalité – ( par les autres).

Sujet Discussion
En vous appuyant sur des exemples précis,

justifiez cette affirmation de Bonne fous : « Et

d’abord, en défendant la nature, l’homme

défend l’homme ». S’agit-il vraiment d’une

priorité vitale pour l’espèce humaine ? La

protection de l’ordre naturel ne peutelle être

compatible avec la notion de progrès ? Faites,

éventuellement à partir de votre expérience

personnelle, des propositions concrètes pour


Page 160 sur 285

maintenir l’équilibre entre 1’homme et son

environnement.

Thème abordé : La défense de la nature.


Problématique : le caractère contraignant du

verbe de la consigne « justifiez » oblige à se

conformer au plan suggéré dans le libellé.

Plan de développement.
1re partie : - la défense de la nature : une
priorité
les conséquences néfastes sur son
-

environnement
- les répercussions sur sa santé
- risques d’anéantissement total
2e partie : Progrès et défense de la nature
Exploitation judicieuse des ressources
-

naturelles.
Page 161 sur 285

- Equilibre des besoins par rapport aux

ressources disponibles (penser à la régénération

de la nature)

- La dimension éthique dans les applications


scientifiques.

Résumé3
En prose le courant qui correspondrait le mieux

à la poésie lyrique est sans doute

l’autobiographie ou encore le roman

psychologique. Or, ce denier ne se développe

pas encore en Afrique francophone, tandis que

le roman autobiographique, si abondant entre

1948 et 1960, se raréfie maintenant de plus en


Page 162 sur 285

plus. A part en Afrique du sud où, à la suite

d’Abrahams, Mphalele et Hutchinson écrivent

leur propre histoire, la dernière autobiographie

valable depuis les indépendances est sans doute

celle de Nkrumah qui est d’avantage un traité

de politique qu’un roman. Et ceci peut être

interprété comme un signe des temps. Le

prosateur africain est aujourd’hui requis par une

société qui le passionne peut- être trop pour

qu’il songe à parler exclusivement de lui-

même. De plus, il s’agit moins de témoigner de

son être que niait la société coloniale que de


Page 163 sur 285

résoudre les problèmes très concrets que pose

aujourd’hui la société en voie de

décolonisation. Le courant « engagé » est donc

en prose, plus vivace que jamais. Mais non tant

revendicatif contre le blanc (ici même

exception pour les romanciers des pays non

colonisés et des Etats-Unis) qu’affrontant la vie

actuelle des Noirs : les sujets des romans,

pièces de théâtre, nouvelles, tournent autour des

mille problèmes de la vie sociale Africaine : le

chômage, la dot…, l’émancipation des femmes,

le mariage forcé, la corruption des


Page 164 sur 285

fonctionnaires…, les méfaits de l’alcoolisme,

les conflits et malentendus entre générations,

entre chefferie et préfecture, entre médecine et

sorcellerie, entre religions africaines et

européennes…,entre ville et campagne, entre

riches et pauvres. Ces thèmes expriment

parfaitement le choc des deux civilisations qui

se heurtent et se disputent l’âme des Africains

d’aujourd’hui. Et les hésitations, les angoisses,

les choix successifs soit pour la tradition, soit

pour le « modernisme », les tentatives de

synthèse plus ou moins satisfaisantes, toutes ces


Page 165 sur 285

attitudes qu’on trouve dans les romans nègres

actuels traduisent exactement la situation de

l’Africain d’aujourd’hui, à la recherche d’un

difficile équilibre. Cependant plusieurs

écrivains ont tendance à « dédramatiser » cette

situation soit en l’analysant minutieusement,

soit en la traitant de façon humoristique. Ainsi

un sujet comme la dot peut fournir soit un

roman tragique comme Sola ma chérie de

Philombe, soit une comédie comme Les trois

prétendants, un mari de
Page 166 sur 285

Guillaume Oyono . La façon dont Seydou

Badian traite le conflit de générations dans

Sous l’orage n’est ni tragique ni comique, mais

objective et le roman se termine par un

compromis qui doit arranger les vieux comme

les jeunes. Pourquoi ces variations de tons

devant le même problème ? Parce que, malgré

tout, l’avenir de l’Africain paraît moins sombre

que jadis. L’essence de la tragédie est le conflit

de l’homme contre le Destin, ce dernier étant

vainqueur de l’homme écrasé. Rappelons-nous

Œdipe-Roi, Antigone, les tragédies de Racine


Page 167 sur 285

et, dans la littérature africaine, celles de Césaire

: Et les chiens se taisaient comme Le roi

Christophe se terminent par la mort du héros.

Mais pour l’Afrique décolonisée, même si elle

est souvent « mal partie »comme le disait René

Dumont, elle peut encore espérer de bien

arriver. Elle peut rectifier son chemin, en

trouver d’autres, inventer des solutions

nouvelles. Elle a l’initiative enfin, la liberté de

se sauver ou de se perdre. Et c’est cela que

sentent confusément les écrivains noirs : le

Destin n’est plus inéluctable. Il n’est plus tracé


Page 168 sur 285

d’avance. Il n’y a plus de Destin mais l’homme

libre qui tient son avenir entre ses mains.

Lilyan Kesteloot, Anthologie négro-africaine


Marabout Université 1976 p.248 et 249
Belgique.
1)Résumez ce texte au quart de sa longueur,

soit environ 149 mots. Une marge de différence

de plus ou moins 10 % est tolérée.

2) - « L’essence de la tragédie », dit Kesteloot, «

est le conflit de l’homme contre le destin, ce

dernier étant vainqueur de l’homme écrasé ».


Page 169 sur 285

Appréciez cette définition en examinant

quelques situations tragiques dont la littérature

et l’histoire nous offrent des exemples.

Corrigé
- Proportions : 149 mots (134 minimum, 164
maximum)
- Analyse de texte Idée générale :
Lilyan Kesteloot pose un regard critique sur la

situation de la littérature négroafricaine

confrontée à de nouvelles réalités consécutives

à l’accession de beaucoup de pays à

l’indépendance.

Plan détaillé
Page 170 sur 285

1- « En prose...entre riches et pauvres » :

littérature africaine et la thématique sociale. -

Signe révélateur que la veine psychologique et

autobiographique ne prospère pas dans la prose

africaine.

- Le romancier africain est plus interpellé par la

nouvelle demande sociale exprimée par ses

pairs que de s’occuper de questions

personnelles.

- L’engagement est toujours intact mais

s’oriente plus dans la résolution des problèmes

de la vie actuelle.
Page 171 sur 285

2- « Ces thèmes expriment…comme les jeunes

» : Littérature africaine et tiraillement culturel.

- Les thèmes abordés reflètent l’image des

populations africaines qui vivent le dilemme du

déchirement culturel.

- Cependant cette situation est surmontée grâce

à un traitement particulier qui instaure

l’équilibre.

3- « Pourquoi… la fin ? » Espoir dans le


devenir africain.
L’avenir de l’Afrique n’est pas compromis,
-

même si le scepticisme a marqué ses débuts.


Page 172 sur 285

- Ayant désormais son destin entre ses mains,

l’Afrique a l’initiative de son développement.

- Plus question de fatalité, mais de volonté de


réussir.
Sujet Discussion
- « L’essence de la tragédie », dit Kesteloot, «

est le conflit de l’homme contre le destin, ce

dernier étant vainqueur de l’homme écrasé ».

Appréciez cette définition en examinant

quelques situations tragiques dont la littérature

et l’histoire nous offrent des exemples.

- Thème abordé : destin et liberté chez l’homme.


Page 173 sur 285

- Problématique : La vie de l’homme est-elle le

fruit d’un destin tracé d’avance ou la résultante

d’une volonté ?

Plan de développement :
Thèse : La fatalité du Destin
-la condition mortelle de l’homme rend

naturellement non existence tragique

impression d’une force mystérieuse antagoniste

qui se dresse contre toute velléité de liberté de

l’homme

-les évènements, les situations se présentent

souvent comme des obstacles devant l’homme

très souvent désarmé ou puissant


Page 174 sur 285

-l’homme est en perpétuel combat pour une

existence meilleure, mais se heurte à l’obstacle

du Destin

Antithèse : La force de la volonté


-la croyance au destin n’exclut pas de « cultiver
son jardin »
-le pouvoir de la volonté permet de tracer son
Destin
-la volonté peut influer sur un destin à priori
défavorable

Résumé4
L’art est en train de remplacer la Religion. Je ne

préconise pas ce changement : je le constate. Il

est naturel que, dans une Europe qui se

déchristianise à pas de géant, en partie, parce la


Page 175 sur 285

religion a cessé d’être une œuvre d’art, les

hommes se tournent vers l’art. C’est que celui-

ci est resté le suprême recours. Nous élevant au

dessus de notre condition humaine, l’art nous

met en relation directe, en communion avec

l’univers et, au centre de celui-ci avec l’être,

pour parler comme Martin Heidegger. Qu’on

l’appelle Dieu ou d’un autre nom, peu importe.

Ce qui importe. Ce qui importe, c’est que cette

connaissance-communion, qui nous unit à

l’Etre intégral, engage, tout notre moi : nos

deux raisons, l’intuitive comme la discursive.


Page 176 sur 285

mais encore notre sentir et notre vouloir, bref,

notre corps et notre âme, tous deux confondus.

La Civilisation des Loisirs provoquera la

révolution qu’on annonçait déjà, au milieu du

siècle, pour l’an 2001. Les micro-ordinateurs et

les machines-outils, dont les robots, auront été

poussés à leur perfection, allongeront les loisirs,

même pour les travailleurs ruraux. C’est dire

que vous autres, ingénieurs et autres

techniciens, ne serez pas au bout de votre peine

: de votre fonction d’inventeurs. Il vous faudra

révolutionner, non peut-être pas l’art mais les


Page 177 sur 285

conditions de la création artistique et de la

participation à la vie de l’œuvre d’art, comme

le faisaient les Chrétiens, autrefois, à la

célébration des cérémonies religieuses. Je songe

à la révolution des musées, des théâtres, des

salles de musique et de danse : à la révolution

de leur architecture. et de leur fonctionnement.

Je pense que toute notre vie sera une œuvre

d’art : jusqu’aux repas, aux vêtements, à la vie

familiale dans les maisons, jusqu’aux, sports,

au tourisme, à la simple promenade dans un

jardin public, sur un trottoir. Songez qu’il y a,


Page 178 sur 285

aujourd’hui, des professeurs, et donc des

ingénieurs, du design. C’est un bien vilain mot

pour désigner une belle chose. Si j’en crois

Jocelyn de Noblet d’Anglure, professeur de

design à l’Université de Metz, c’est un «

dessein », c’est dire un « projet », et un « dessin

» , c’est à dire un « modèle ». Il s’agit, d’un

mot et dans le domaine industriel, d’une science

spécialisée, d’un ensemble, de techniques qui

permettent, dans la construction d’une usine,

d’une machine, d’un instrument de travail, de

joindre l’efficacité à la beauté, l’ingéniosité à


Page 179 sur 285

l’art. C’est dire qu’ici l’ingénieur revient aux

nobles sources de sa fonction : il redevient un

artisan habile, un savant et un artiste. d’un mot,

un créateur, je dis, une fois de plus : un poète.

Léopold Sédar SENGHOR Liberté 5 - PP. 126-


127
Vous résumerez ce texte en 130 mots (plus

ou moins 10 %). Puis vous discuterez cette

affirmation :

« II est naturel que, dans une Europe qui se

déchristianise à pas de géant, en partie, parce

que la religion a cessé d’être une œuvre d’art,

les hommes se tournent vers l’Art ».


Page 180 sur 285

Corrigé
Proportions : entre 117 et 143
Analyse du texte
Idée générale : pour Senghor, tout comme le

poète, l’ingénieur doit se préoccuper de la

dimension esthétique de ses œuvres.

Plan du texte
1- « Début…….confondus » : les raisons de la
substitution de l’art à la religion
Constat : l’art est en train de remplacer la
-

religion
- Causes : la déchristianisation
- L’art, moyen de « connaissance- communion
Page 181 sur 285

2- « La civilisation……..fin » : nécessité de la

prise en compte de la dimension artistique dans

la future société de loisirs.

- Futur triomphe des loisirs


- Rôle désormais dévolu aux hommes de

sciences : « révolutionner …..les conditions de

la création artistique et de la participation à la

vie de l’œuvre d’art »

- Place centrale de l’art dans cette nouvelle vie


- Désormais, il est nécessaire en tout d’associer
l’utile à l’artistique

Sujet Discussion
Page 182 sur 285

« II est naturel que, dans une Europe qui se

déchristianise à pas de géant, en partie, parce

que la religion a cessé d’être une œuvre d’art,

les hommes se tournent vers l’Art

».
Thème abordé : Renaissance de l’art (Europe)
Problématique : analyse d’une redécouverte de

l’Art dans la société moderne européenne.

• Qu’est- ce qui explique ce retour inéluctable


vers l’art ?
• A quoi tient l’importance grandissante de l’Art
dans la vie d’aujourd’hui ?
Plan de développement.
Thèse : Déchristianisation entraînant le retour
vers l’Art
Page 183 sur 285

- Prise de conscience d’une société trop

matérialiste - Constat d’une civilisation trop

brute (sans artifice)

- Besoin de rêve et d’évasion dans une société


trop utilitaire
- Capacité à élever l’homme vers une forme de
spiritualité perdue.
- Remédiation à la soif de redécouverte de
l’essence humaine
- Retour à un Ici moins assujetti à un
matérialisme scientifique
Antithèse : Déchristianisation ne consacre pas
forcément un retour vers l’Art. -
Déliquescence des valeurs
-Attrait de la science comme recours aux

problèmes quotidiens de l’humanité -


Page 184 sur 285

Engouement pour l’Art ne procède pas

forcément d’une déchristianisation mais plutôt

de l’amélioration sensible des conditions de

vie.

Proposition de modèle de corrigé : texte de L.S.


Senghor intitulé « Ingénieur et poète
», Bac 1996.
L’art supplante la religion. C’est un fait.

Naturellement, en Occident où le

Christiannisme fascine de moins en moins, les

hommes s’orientent vers l’art. Ce dernier

constitue un refuge sûr qui permet la

communion avec l’univers et avec Dieu :


Page 185 sur 285

l’Être suprême. L’ère des loisirs induira une

démocratisation des divertissements même pour

les campagnards. Aussi vous autres

scientifiques devrez repenser les conditions de

la production artistique et de l’usage de ses

œuvres.

L’art occupera une place centrale dans notre

existence. Aujourd’hui, il existe des spécialistes

du design. Ce mot désigne une science qui dans

tout processus de production industrielle

cherche à allier la fonctionnalité à la beauté.


Page 186 sur 285

L’ingénieur retrouve alors son statut d’esthète,

d’inventeur.

Texte reformulé en 125 mots.


Résumé 5
Beaucoup d’éducateurs, et aussi de parents, ont

aujourd’hui le sentiment qu’il leur faudrait

réagir d’une façon quelconque contre

l’influence que les films exercent sur les

enfants, et qu’ils jugent souvent dangereuse. La

plupart d’entre eux envisagent, semblet-il, une

intervention ou une ingérence de l’éducateur

dans le domaine du cinéma. Les films

n’expriment pas d’ordinaire ouvertement les


Page 187 sur 285

idées et les opinions contraires à la morale, et

ils ne prennent pas parti de façon manifeste en

faveur des gangsters et autres mauvais garçons ;

mais bien des gens, et en particulier beaucoup

d’éducateurs, pensent qu’ils peuvent créer un «

climat » affectif et intellectuel nocif pour les

spectateurs n’ayant pas une maturité d’esprit

suffisante.

En effet le monde que nous dépeint le cinéma

est rarement une image fidèle de la réalité. La

vie de famille, de travail, la culture et la

religion par exemple, ne semblent guère y


Page 188 sur 285

avoir d’importance. Il n’est donc pas exagéré

de dire que beaucoup de films risquent de

donner au spectateur sans expérience ni esprit

critique l’impression que le crime et la

sexualité exercent une influence prédominante

dans le monde. Si, comme certains le

prétendent, il est impossible de prévenir ou de

pallier ces dangers latents par des mesures

purement négatives, comme la censure, il faut

donc entreprendre une action positive. Or les

initiatives considérées comme telles ont

jusqu’ici gardé en fait bien souvent un


Page 189 sur 285

caractère plutôt négatif. Selon le professeur

Blumer, il faut inciter les jeunes spectateurs à

ne pas se laisser « prendre » trop profondément

par l’action du film et ne pas s’identifier trop

étroitement aux héros, afin de conserver leur

liberté d’esprit et de jugement. Selon, cette

théorie, les jeunes gens doivent acquérir

graduellement le détachement propre aux

adultes, et arriver à rester des spectateurs

conscients, au lieu de se laisser obnubiler par

l’intérêt qu’i1s portent à l’histoire.


Page 190 sur 285

On comprend mieux aujourd’hui qu’il est

possible d’adopter une attitude critique envers

les films sans pour autant s’en abstraire au point

de perdre tout ce qu’un film peut apporter au

spectateur qui s’y absorbe tout entier. L’esprit

critique doit essentiellement nous permettre de

juger et d’apprécier. S’il doit être cultivé, c’est

donc à des fins « d’immunisation » pour ainsi

dire.

Nous aboutissons ainsi à la conclusion suivante

: quand un film a de la valeur, il est hors de

doute qu’il faut que le spectateur le vive


Page 191 sur 285

intensément. Protéger le jeune spectateur contre

des séductions de mauvais aloi est l’aspect

négatif de l’éducation cinématographique ; lui

permettre de juger à bon escient, d’assimiler ce

qui mérite de l’être en sera l’aspect positif.

J.M.L PETEES : L’éducation


cinématographique.
Vous résumerez ce texte en 110 mots (avec plus

ou moins 10 %) et vous vous demanderez si la

censure des films est le meilleur moyen pour

protéger le jeune spectateur contre l’influence

néfaste du cinéma.

Corrigé
Page 192 sur 285

Proportions : entre 99 et 121


Analyse du texte
Idée générale : Les effets nocifs du cinéma sur
l’éducation des jeunes
Plan détaillé
1- « Début ----dans le monde » : Influences
négatives du cinéma
Nécessité de réagir contre les mauvaises
-

influences des problèmes


- Et cela malgré une prise de position du cinéma

pour une société moins exposée aux agressions

- Le cinéma est le plus souvent le reflet d’une

fausse image de la société où l’essentiel est

occulte

- Conséquence : un esprit immature ne retiendra


que le coté pervers mis en avant.
Page 193 sur 285

2- « Si----à la fin » : Possibilité d’avoir un


cinéma constructif
- Pour certains la censure n’est pas un remède

(contre les effets nocifs du cinéma)


- Ce qu’il faut :
• Faire prendre du recul pour plus de liberté de
jugement
• Pour une acquisition progressive d’un esprit de

discernement. « L’attitude critique » est

possible et doit surtout permettre de protéger le

spectateur

- Donc, il faut préparer les jeunes spectateurs à

distinguer les bons et les mauvais

enseignements du cinéma.
Page 194 sur 285

Sujet Discussion
Vous vous demanderez si la censure des films

est le meilleur moyen pour protéger le jeune

spectateur contre l’influence néfaste du cinéma.

Thème abordé : le cinéma et l’éducation


Problématique : quels moyens pour se protéger

contre les effets pervers du cinéma ? La censure

est –elle le meilleur moyen de prémunir le

jeune contre les effets pervers du cinéma ?

Plan de développement : dialectique


Thèse : la censure protège des effets nocifs du
cinéma
Protège la société contre certaines dérives
-

morales surtout la jeunesse


Page 195 sur 285

- Protège la société contre la violence dans les


films
- Permet de préserver une certaine forme

d’innocence, de lutter contre la corruption des

consciences.

Antithèse : la censure a ses limites


Elle n’est pas efficace car facilement
-

contournable avec les moyens de

communications modernes

- Elle peut constituer une dérive avec la

privation des libertés - L’interdit de la censure

peut susciter la curiosité

Résumé6
Page 196 sur 285

En réalité, la théorie qui place la raison à la

source de la connaissance est, en Grèce, une

théorie parmi d’autres. Certains penseurs, au

contraire, valorisaient les sens comme on l’a vu

avec Protagoras. D’autre part, il convient de

rappeler la complexité de la raison des

Grecs, sur laquelle d’ailleurs Senghor attire

l’attention. Ajoutons qu’excepté les sophistes,

ces intellectuels plutôt « hérétiques », et

Démocrite, le théoricien de l’atomisme, tous les

penseurs grecs divinisent la nature, le divin

étant tout ce qui n’est pas humain, tout ce qui


Page 197 sur 285

échappe au pouvoir de l’homme : donc les

conditions atmosphériques, l’air, les vents, le

soleil, l’eau. D’une manière générale, les Grecs

n’ont pas opposé la foi et la raison.

Par ailleurs, la tragédie grecque a connu son

développement prodigieux au 5e siècle avant

Jésus-Christ parce qu’il fallait procurer aux

Athéniens de l’émotion : on allait voir les

pièces de tragédies pour s’émouvoir au destin

tragique des héros, ces surhommes accablés par

un destin implacable et au crépuscule de leur

glorieuse vie ! Pour en revenir aux Nègres,


Page 198 sur 285

c’est une raison pratique qu’ils ont développée,

juste ce qu’il fallait de raison pour diriger et

organiser leur société humaine. Senghor a

observé leur « mépris de la raison et des

spéculations morales », en précisant qu’ils ne

méprisent pas, en revanche, la morale pratique.

Cheikh Anta DIOP, dans Civilisation ou

Barbarie, limite à peu près à la même portée la

raison nègre.

Senghor, tout révolté qu’il est contre la superbe

occidentale, n’en semble pas moins avoir admis

une critique que les Blancs ont dû susurrer


Page 199 sur 285

maintes fois : les Nègres sont plus riches de «

dons » (il s’agit des dons naturels) que

d’"œuvres (entendez que de réalisations

scientifiques et matérielles).

Senghor se met en effet à nomenclature les

valeurs des Nègres : celles-là que l’Homme

Noir détient face au monde dominant qui, en

début de siècle, réclamait justement autre chose

que la seule raison. Bergson, dans les Deux

sources de la morale et de la Religion, réclame

un « supplément d’âme ». Les valeurs nègres

ont nom la foi, l’humanité, l’intuition, l’amour,


Page 200 sur 285

l’ouverture à l’autre et au Cosmos, que l’on

rapprochera de « 1’accueil universel » de Gide,

la sensualité, la puissance d’émotion. Le monde

occidental a besoin de ces valeurs humaines

qu’il a perdues. Et voilà que ce sont les Noirs

qui peuvent les lui apporter : les Noirs ont donc

bien un rôle historique à jouer au sein de

l’humanité. Un rôle même messianique. Ainsi,

dans « ce que l’Homme noir apporte », on lit :

"Le service nègre aura été de contribuer, avec

d’autres peuples, à refaire l’unité de l’Homme


Page 201 sur 285

et du Monde, à lier la chair à l’esprit, l’homme

à son semblable, le caillou à Dieu.

Madame Marne SOW DIOUF,


Communication au Colloque senghorien de

Dakar, 10-11 Octobre 1996. Après avoir

résumé ce texte de 480 mots au tiers de sa

longueur initiale, vous discuterez cette

affirmation de l’auteur : « Le monde

occidental a besoin de ces valeurs humaines

qu’il a perdues. Et voilà que ce sont les Noirs

qui peuvent les lui apporter. »

Corrigé
Page 202 sur 285

Proportions : 480 mots au 1/3 = 144 c’est à dire


entre 160 et 176
Analyse de texte
Idée générale : L’apport du Nègre à la
civilisation occidentale
Plan détaillé
1°) Les éléments constitutifs de la connaissance

chez les occidentaux (1er paragraphe) - Théorie

selon laquelle la raison est la source de la

connaissance pas unanimement partagée en

Grèce ancienne : beaucoup de penseurs

accordent une place importante à l’émotion.

- Ils considèrent que la nature participe du sacré

et ne font pas de distinction entre religion et

raison…
Page 203 sur 285

- Preuve : la place de l’émotion dans la tragédie


grecque
2°) Le cas des nègres (2e paragraphe…fin)
-La raison ne commande pas tout : l’émotion
joue un rôle important
- Prééminence des valeurs morales qui
justement font défaut à l’occident
- L’apport des noirs peut être judicieux dans la
quête d’un monde plus humain
Sujet Discussion
« Le monde occidental a besoin de ces valeurs

humaines qu’il a perdues. Et voilà que ce sont

les noirs qui peuvent les lui apporter »

• Thème abordé : apport du nègre à la


civilisation occidentale
Page 204 sur 285

- Problématique : le cartésianisme suffit-il à

l’Europe ? Ne peut-elle pas profiter de

l’humanisme nègre ?

• Plan de développement : dialectique


Opposition des concepts : mythe (opinion

généralement admise) et réalité (ce qu’il en est

réellement)

Première partie : le mythe


La prétendue supériorité du monde occidental.
-

- Esprit cartésien, science et technique


- Retard des Africains dans ces domaines
Page 205 sur 285

- Européocentrisme – nombrilisme des

Européens qui considèrent leur civilisation

comme la meilleure

- Mépris des autres civilisations, théorie de la


table rase etc.
Deuxième partie : la réalité
Supériorité occidentale à relativiser
-

- Retard dans le domaine des valeurs humaines


- Cf. Rabelais : « Science sans conscience….. »
- Cf. Einstein : « Etrange époque, où il est plus

facile de vaincre l’atome que de combattre un

préjugé »

- L’occident peut s’inspirer des valeurs morales


en vigueur chez les « nègres »
Page 206 sur 285

Résumé7
« Ces nouveaux poèmes plastiques nous

transportent en trois secondes des bords boisés

d’un fleuve que traversent des éléphants dans

un long sillage d’écume, au cœur de montagnes

farouches où de lointains cavaliers se

poursuivent dans la fumée des coups de feu, au

glauque demi-jour des eaux sous-marines où

des poissons circulent dans des grottes de

corail...
Page 207 sur 285

Et des paysages charmants, ou tragiques, ou

prodigieux, entrent dans la symphonie

mouvante pour accroître son sens humain ou

bien y introduire à la manière d’un ciel d’orage

chez Delacroix ou d’une mer d’argent chez

Véronèse , son sens surnaturel. Le cinéma

incorpore le temps à l’espace. Mieux, le temps,

par lui, devient réellement une dimension de

l’espace. Nous pourrons voir mille ans après

qu’elle aura jailli de la route sous le galop d’un

cheval, une poussière se lever, se déployer, se

dissiper, la fumée d’une cigarette se condenser


Page 208 sur 285

puis rentrer dans l’éther, et cela dans un cadre

d’espace que nous aurons sous les yeux. Nous

pourrons comprendre pourquoi les habitants

d’une étoile lointaine, s’ils peuvent voir sur

terre avec de puissants télescopes sont

réellement les contemporains de Jésus,

puisqu’ils assistent, au moment où j’écris ces

lignes, à sa mise en croix dont ils prennent

peut-être, des épreuves photographiques même

cinématographiques, la lumière qui nous éclaire

mettant dix-neuf ou vingt parvenir jusqu’à eux.

Nous pouvons imaginer même, et cela risque de


Page 209 sur 285

modifier sensiblement encore notre idée de la

durée, que nous verrons un jour ce film, soit

qu’on nous l’expédie dans un projectile

quelconque soit qu’un système de projection

interplanétaire le renvoie sur nos écrans. Ceci,

qui n’est pas scientifiquement impossible, nous

rendrait contemporains d’événements qui se

seraient passés, dix ou cent siècles avant nous,

dans l’espace même ou nous vivons...

Vous connaissez ces dessins animés, encore

bien secs, bien maigres, bien raides qu’on

projette sur l’écran et qui sont, si vous le voulez


Page 210 sur 285

bien, aux formes que j’imagine ce que des

graffiti tracés par un enfant à la craie sur un

tableau noir sont aux fresques de Tintoret ou

aux toiles de Rembrandt . Supposez en effet

trois ou quatre générations attelées au problème

d’animer en profondeur, non par les surfaces et

par les lignes mais par les épaisseurs et les

volumes ces images, de modeler, par les valeurs

et les demiteintes, une série de mouvements

successifs qu’un long entraînement ferait entrer

peu à peu dans l’habitude et jusque dans le

réflexe au point que l’artiste parvienne a s’en


Page 211 sur 285

servir à son gré, pour le drame ou l’idylle, ou la

comédie, ou l’épopée dans la lumière, l’ombre,

la forêt, la ville, le désert. Supposez à un artiste

ainsi armé le cœur de Delacroix, la puissance

de réalisation de Rubens , la passion de Goya et

la force de Michel-Ange : il vous jettera sur

l’écran une tragédie cinéplastique tout entière

sortie de lui, une sorte de symphonie visuelle

aussi riche, aussi complexe, ouvrant par sa

précipitation dans le temps, des perspectives

d’infini et d’absolu la fois exaltantes par leur

mystère et plus émouvantes par leur réalité


Page 212 sur 285

sensible que les symphonies sonores du plus

grand des musiciens. »

Elie FAURE. Fonction du cinéma. Pauvert,


1953.
Résumez ce texte au tiers de sa longueur.
1)

2) commentez la réflexion de l’auteur : « Le


cinéma incorpore le temps à l’espace. »
Notes :
1. Delacroix : peintre « romantique » français
2. Véronèse : peintre vénitien du 16e siècle
3. Tintoret : peintre vénitien du 16e siècle
4. Rembrandt : peintre hollandais du 17e siècle
qui a réagi contre l’influence italienne
5. Rubens : peintre flamand fin 16e siècle, début
17e siècle
6. Goya : peintre espagnol du 19e siècle
Page 213 sur 285

7. Michel -Ange : l’un des plus grands artistes de


la Renaissance italienne

Corrigé
Proportions : 186 mots (168 minimum, 204
maximum)
Analyse du texte
Idée générale : Elie Faure s’émerveille devant
les possibilités offertes par le cinéma
Plan détaillé
1. / Les films, moyen d’évasion (« ces
nouveaux poèmes ……..surnaturel »
Ils nous font voyager, en un rien de temps,
-

dans des endroits féeriques


- Des paysages réalistes et parfois surréalistes
2. /Le cinéma fait synchroniser temps et espace

(« le cinéma incorpore le temps……….l’espace

même où nous vivrons »)


Page 214 sur 285

- Il offre la possibilité de vivre par la magie de

l’image, des événements qui se sont déroulés il

y a longtemps

3. /Le cinéma, synthèse des arts plastiques («


Vous connaissez ….musiciens »)
- Auparavant les artistes peinaient à produire
l’animation de leurs créations
- Mais aujourd’hui un cinéaste artistiquement
doué peut produire des films sublimes
Sujet Discussion
Commentez la réflexion de l’auteur « le
cinéma incorpore le temps et l’espace »
Thème abordé : Le cinéma
Problématique : Par quels moyens le cinéma
intègre t-il le temps et l’espace ?
Plan de développement : Plan explicatif
L’illusion cinématographique
1-
Page 215 sur 285

2- Le cinéma nous rend contemporains des


événements passés
3- Parle cinéma, nous sommes transportés en

quelques fractions de secondes dans plusieurs

endroits différents

Conclusion : il faut toutefois souligner les

problèmes liés au réalisme de la reconstitution

cinématographique toujours incomplète et très

arbitraire

Résumé8
Mon intention ici n’est pas de revenir à la

problématique devenue classique de la

revalorisation des langues africaines conçue et


Page 216 sur 285

perçue comme l’unique condition de notre

libération réelle. Cette problématique se justifie

bien entendu dans la conjoncture actuelle où

l’Afrique semble s’engager résolument clans la

recherche des voies et moyens pour assurer sa

survie dans ce monde où la tendance dominante

est à l’uniformisation et au nivellement, c’est-à-

dire au mimétisme à partir des modèles

culturels euro-américains.

Cependant je me demande si la problématique

des langues africaines telle qu’elle est posée

aujourd’hui n’entraîne pas l’occultation d’une


Page 217 sur 285

réalité beaucoup plus complexe qu’on ne pense

et qui comporte une part de refus, sans doute

inconscient, de la part des élites africaines, de

couper le cordon ombilical qui les relie à

l’Occident, en déployant un discours sécurisant

et pseudo critique à propos de ces langues. Car

bien souvent la revendication de

l’indépendance linguistique exprimée par les

élites africaines ne va guère au-delà du terrain

académique pour se transmuer en une force

agissante transformatrice, des mentalités. Pour

ma part dans le contexte sociopolitique et


Page 218 sur 285

économique actuel, tout en continuant de

réfléchir sur les conditions et modalités de faire

jouer aux langues africaines leur véritable rôle

dans les secteurs de la vie moderne, le plus

urgent serait de déplacer le débat ou plutôt de le

situer ailleurs, c’est-à-dire au niveau du langage

en tant que système symbolique qui permet la

nomination, l’appropriation et la représentation

du monde. C’est à ce niveau, et à ce niveau

seulement, que pourraient se traduire quelle que

soit la langue utilisée, notre rapport à une

spatialité et une temporalité données qui sont


Page 219 sur 285

les nôtres et que nous assumerions, ou alors

notre degré d’aliénation dans la mesure où

apparaîtrait une quelconque rupture avec notre

espace-temps originel.

La réponse à cette question revient certes aux

élites africaines, mais singulièrement aux

dirigeants politiques. Car comment libérer notre

discours de normes occidentales érigées en

principes absolus et universels ? Comment

amener ce discours à signifier, en leur totalité et

en leur diversité, notre condition historique et

notre environnement naturel et mythique, alors


Page 220 sur 285

que les appareils idéologiques (enseignement,

mass média, structures administratives et

institutions culturelles, etc.) qui le sécrètent et

le portent, et dont nous assurons la permanence

sur le continent africain, continuent de

perpétuer parce que hérités de la colonisation -

l’emprise de l’Occident sur nous ?

C’est dans ce contexte précis hérissé

d’interrogations que j’entends - pour conclure

cette brève réflexion - situer le rapport de

l’écrivain africain des vingt dernières années à

la langue de création, en l’occurrence le


Page 221 sur 285

français. Tout conflit au plan linguistique et

partant des valeurs se trouve chez lui comme

définitivement résorbé. En effet se refusant à

toute vision « néo-humboldtienne » de la

langue, et considérant le français dans son

aspect instrumental, l’écrivain africain le prend

à bras-le-corps pour non seulement l’immerger

dans les profondeurs abyssales de sa culture

mais aussi l’amener à rendre avec le maximum

d’intensité les expressions, les rythmes, les

structures, les images, les odeurs de son

paysage originel. Les recherches stylistiques


Page 222 sur 285

intégrant le matériau de l’Oralité en vue d’un

grand approfondissement du rapport de

l’écrivain au réel, et le constant désir d’affirmer

le lieu d’où il parle, marquent profondément en

Afrique le paysage poétique. Le travail

d’appropriation, dans les œuvres de Yambo

Ouologuem, d’Ahmadou Kourouma, de Sony

Labou Tansi, de Tchicaya U Tam’Si, d’Henri

Lopes ou de Modibo Sounkalo Keïta pour ne

citer que ceux-là, montre à l’évidence que la

langue- quelle qu’elle soit - n’est pas seulement

ce par quoi s’organise et s’anime le monde mais


Page 223 sur 285

encore- lorsqu’elle est pleinement assumée- le

lieu d’enracinement, de réconciliation de

l’homme avec lui-même, et d’affirmation de

toute culture. Telle est la grande leçon que

donne l’écrivain africain - et qu’il nous faut

retenir- en faisant du français, langue de

l’Ancien Maître, le lieu d’assomption de sa

propre identité. Mukala Kadima NZUJI - Revue

du Salon du Livre. Paris (Mars 1989) 1) - Vous

résumerez ce texte au quart de la longueur.

2) - Commentez et discutez : « Que la langue

quelle qu’elle soit n’est pas seulement ce par


Page 224 sur 285

quoi s’organise et s’anime le monde mais

encore lorsqu’elle est pleinement assumée le

lieu d’enracinement, de réconciliation de

l’homme avec lui-même, et d’affirmation de

toute culture. »

Corrigé
Proportion requise 170 mots c’est à dire entre
153 et187
Analyse du texte
- Idée générale : Problématique de la langue

dans le processus d’émancipation de l’homme

noir

Plan détaillé
Page 225 sur 285

1/ « Mon intention…une force agissante


transformatrice des mentalités »
- Acuité de la revalorisation des langues

africaines dans ce contexte de globalisation -

Toutefois la manière dont le problème est posé

ne cache t-elle pas une crainte de s’émanciper

de l’occident

2/ « Pour ma part …l’emprise de l’occident sur


nous » : Le point de vue de Mukala K.
NZUJI
- Aujourd’hui, l’urgence, c’est de considérer la

langue en tant qu’instrument d’expression et de

communication de nos valeurs ; peu importe la

langue utilisée -
Page 226 sur 285

Responsabilité des hommes politiques qui


définissent les politiques
3/ « C’est dans ce contexte…sa propre identité

» : Rapport de l’écrivain africain des vingt

dernières années à la langue de création : le

français

- Appropriation et domestication de cette

langue par l’écrivain noir pour exprimer son

identité

- Langue : instrument d’organisation du monde

mais aussi d’expression de notre propre culture

quelle qu’elle soit


Page 227 sur 285

Sujet Discussion
Commentez et discutez : « Que la langue quelle

qu’elle soit n’est pas seulement ce par quoi

s’organise et s’anime le monde mais encore

lorsqu’elle est pleinement assumée- le lieu

d’enracinement, de réconciliation de l’homme

avec luimême, et d’affirmation de toute culture.

» • Thème abordé : Statut de la langue

• Problématique : Fonctions de la langue


Plan de développement : La formulation du

sujet et le rétrécissement du champ de réflexion

impose un plan inventaire, descriptif


Page 228 sur 285

1- Langue : Instrument d’enracinement, de

réconciliation de l’homme avec lui-même et

d’affirmation de toute culture

- Maîtrisée, la langue permet d’être au plus prés

de sa pensée, d’exprimer ses valeurs sans les

trahir ou les réduire.

- La langue permet d’accéder à travers les mots

et la cohérence d’une expression maîtrisée à ce

que l’esprit ne possède qu’à l’état de rudiment,

d’ébauche et qu’il faut explorer, développer et

consolider

- La langue est un trait distinctif essentiel de


l’homme
Page 229 sur 285

2- Langue : Moyen d’organisation et


d’animation du monde
La parole libère la pensée et épanouit celui qui
-

en use avec efficacité et précision


- Pouvoir de nomination du monde et d’action
sur les autres
- L’expression claire de la pensée, de nos

sentiments et projets permet de définir des

lignes de conduite dans l’existence.

Résumé 10
La revendication de liberté pour l’écrivain est

légitime ; s’il ne s’agit nullement de lui imposer

une sorte de dictature qui serait une forme

pernicieuse de censure, encore faut-il qu’il


Page 230 sur 285

sache quel usage faire de sa liberté. L’écrivain

doit accepter d’assumer entièrement son texte,

y compris les errements probables, accepté que

la lecture en soit pluri perspectiviste, accepter

l’irresponsabilité au sens juridique du terme.

L’écrivain n’est pas comptable des lectures qui

sont faites de son texte. Mais il y a une

exigence éthique irréductible : l’entière liberté

de conscience qui demeure encore « une idée

neuve en Afrique ».

Là gît la véritable liberté qui ne saurait

s’accommoder de grilles prétendues objectives,


Page 231 sur 285

de règles impérieuses, ni des compromissions,

compositions, conformismes de toutes sortes.

L’écrivain en son geste inaugural est d’abord

quelqu’un qui dit, qui sait dire NON. Non aux

classifications arbitraires, aux ghettos

composés, non aux modes, à la récupération,

non aux catalogues, aux casiers, décidés ici ou

ailleurs. Bien plus souvent ailleurs qu’ici.

Alors faut-il révoquer en doute la critique

occidentale ? Là est le vrai problème. En effet

de quel lieu le critique occidental parle-t-il ? De

quel droit « légifère-t-il » ? Saitil de quoi il


Page 232 sur 285

parle quand ce qui est dit est adossé à des

valeurs implicites qu’il ne connaît pas toujours

? Quand ce qui est dit est fortement lié à

l’oralité qui en quelque sorte entre dans la

littérature écrite par effraction ? On sait la

mésaventure arrivée aux Soleils des

Indépendances de Ahmadou Kourouma.

Prenons un autre exemple :

l’engagement. C’est paraît-il dépassé ! On lui

reproche ici et là, d’un air dédaigneux, de ne

point relever de la modernité ! En cette matière

je suis, j’ose le dire, résolument archaïque. La


Page 233 sur 285

littérature négro-africaine doit être engagée

pour des raisons essentielles liées au statut

même de l’écrivain négro-africain. Certes les

formes de l’engagement ont changé. Mais

imaginerait-on un écrivain négro-africain

décrivant sur une centaine de pages, même avec

brio décrit, une porte qui se ferme !

Il faut s’entendre : toute littérature a besoin de

critique comme « le levain la farine blanche ».

La critique est libre, elle est nécessaire ! Mais

qu’est-ce qu’une critique littéraire sinon le

parcours subjectif d’une œuvre ? Certes « le fait


Page 234 sur 285

de pondre des œufs ne permet pas à la poule

d’apprécier la qualité d’une omelette ». Donc

mon refus ici et je le dis clairement, c’est

l’expression d’une subjectivité érigée en règle,

d’un regard transformé en norme. Je peux aimer

Henri Lopès, Sassine, Boris, j’admets aussi que

d’autres ne les aiment pas. Je réclame

simplement l’humilité, car enfin, de quel droit

ferais-je de ma lecture, la seule valable ?

Par contre l’écrivain négro-africain doit être

particulièrement vigilant par rapport à un

double danger bien réel celui-là contre lequel


Page 235 sur 285

David DIOP, il y a trois décennies, nous avait

mis en garde. Etonnante modernité. Ces

dangers sont l’africanisme facile ou

l’assimilation à tout prix ! Hamidou DIA

« Créations et Liberté » in les Actes de la


Biennale des Lettres 1990.
1.Résumez ce texte d’environ 520 mots au

quart de sa longueur. (Une marge plus au moins

de 10 % est tolérée).

2. Discutez cette affirmation de l’auteur : « La

littérature négro-africaine doit être engagée

pour des raisons essentielles liées au statut

même de l’écrivain négro-africain ».


Page 236 sur 285

Corrigé
Proportions : entre 117-143
Analyse du texte
Idée générale : L’expression de la liberté dans
la création littéraire noire
Plan détaillé
1/ « Début … ailleurs qu’ici » : Ecrivain et
liberté
-La liberté est nécessaire à l’écrivain mais il doit
l’utiliser à bon escient
- L’écrivain doit assumer la paternité de ses

productions mais également une réception

plurielle

- L’écrivain doit refuser de se faire enfermer

dans des « classifications arbitraires » 2/ «

Alors faut-il … résolument archaïque » :


Page 237 sur 285

Remise en cause de la critique occidentale - La

critique occidentale peut-elle se prononcer sur

des questions reposant sur des valeurs qu’elle

ne maîtrise pas ?

3 « La littérature négro-africaine …la fin » :

plaidoyer pour l’engagement de la littérature

africaine

- Engagement nécessaire car lié au « statut » de


l’écrivain noir
- Nécessité de la critique mais elle doit être
relativisée car subjective
- L’écrivain africain doit éviter 2 dangers :
l’abus d’africanisme et « l’assimilation »
Sujet Discussion
Page 238 sur 285

Discutez cette affirmation de l’auteur : « La

littérature négroafricaine doit être engagée pour

des raisons essentielles liées au statut même de

l’écrivain négro-africain

».
Thème abordé : Engagement et littérature
-

négro-africaine
- Problématique : La littérature négro-africaine
doit-elle nécessairement être engagée ?
Plan de développement: dialectique
Thèse : Nécessité de l’engagement
Statut de l’écrivain noir : vivant dans un

contexte assez spécifique. « Le droit de

s’abstenir des affaires de son peuple lui est

refusé » Jacques Rabémananjara


Page 239 sur 285

• Littérature militante compte tenue du contexte


colonial
• La conception fonctionnelle de l’art chez le
négro-africain
• …
Antithèse : La littérature négro-africaine peut
ne pas être engagée
La liberté de l’écrivain

• Le contexte changeant, l’écrivain noir doit


évoluer
• Les besoins des lecteurs ne sont plus

nécessairement de cet ordre

(révolte,dénonciation…)

Résumé11
Page 240 sur 285

Dans son engagement au service de la société,

le conte œuvre à maintenir les assises de la

pensée culturelle et religieuse. Mieux, il tend à

une sorte d’uniformisation de cette pensée dans

laquelle les sociétés traditionnelles ont dû voir

un facteur de permanence. Ainsi, sont

prévenues les « déviations » de pensée

susceptibles d’attenter à l’harmonie du groupe.

De là vient de même sinon l’immobilisme du

moins la lenteur des progrès enregistrés dans

les sociétés. Il faut des évènements

particulièrement importants – par exemple, sur


Page 241 sur 285

la pression d’évènements historiques ou à la

suite d’un cataclysme entraînant un

bouleversement du mode de vie – pour que ces

sociétés procèdent, pour faire face à la situation

nouvelle, à une remise en question de leurs

valeurs culturelles et religieuses.

Les fonctions religieuses du conte recoupent

dans une large mesure ses fonctions

intellectuelles. Du fait même de l’engagement

de la littérature dans la vie, dans la survie de la

société, toute formation intellectuelle ne peut

être que d’ordre moral ou religieux. Nombreux


Page 242 sur 285

sont les contes qui font place à l’enseignement

religieux. Il faut d’abord citer ceux qui relatent

les légendes cosmogoniques qui sont à l’origine

même de la religion, qui en donnent ainsi un

point de départ et une justification. Viennent

ensuite les contes qui illustrent tel ou tel aspect

des légendes religieuses. Enfin il existe de

nombreux contes composés de toute évidence

pour renforcer les sentiments religieux des

auditeurs.

Tel conte met en scène un personnage jouissant

de la faveur des puissances supérieures en


Page 243 sur 285

récompense de sa piété, tel autre conte relatera

le châtiment exemplaire d’un mécréant auquel

il sera offert ou de se soumettre aux croyances

ancestrales ou de périr. Ici le conte constitue

une sorte de moyen de rappel, l’enseignement

religieux étant dispensé ailleurs.

L’une des fonctions les plus importantes du

conte, que l’on sacrifie souvent un peu trop

rapidement aux précédentes, se trouve être

d’ordre social. Le premier intérêt du conte dans

une société rurale est de permettre à ceux que

leurs occupations ont séparés pendant la


Page 244 sur 285

journée de se retrouver pour s’instruire à

l’occasion et se réjouir ensemble. Ils se

réunissent pour se connaître et mieux se

comprendre. Ils se retrouvent et s’inquiètent des

problèmes des uns et des autres. Il en naît ainsi

un certain renforcement de leurs relations. Ce

sont les contes qui permettent de dégager les

leçons de conduite à adopter dans la vie de tous

les jours, les enseignements propres à faciliter

les rapports à l’intérieur du groupe. Ils

rappellent en outre à l’enfant le respect dû aux

anciens à la femme ses devoirs domestiques à


Page 245 sur 285

l’adulte ses responsabilités envers sa famille et

la communauté au sein de laquelle il vit. Il se

crée ainsi, de façon tacite, une sorte d’étiquette,

un code de bonne vie valable pour tous.

Mohamadou KANE : Les Contes d’Amadou

Coumba du conte traditionnel au conte moderne

d’expression française, Dakar, 1968, PP. 31 à

36

1) Résumez le texte ci-dessus au quart de sa

longueur, soit environ 120 mots. (Une marge

de 10 % en plus ou en moins est admise).

2) Discussion : Discutez le point de vue selon


lequel, dans la société traditionnelle :
Page 246 sur 285

« toute formation intellectuelle ne peut être que


d’ordre moral ou religieux ».

Corrigé

Proportions : entre 108 et 132

Analyse du texte

• Idée générale : Rôles et fonction du conte


africain.
• Plan détaillé
1. « Début…religieuse » : fonction de

stabilisateur de la société ou fonction

idéologique.

- le conte sauvegarde la pensée culturelle et


religieuse.
- Création de garde-fou contre les dérives.
Page 247 sur 285

- Conséquences : lenteur de l’évolution dans ces


sociétés.
2. « Les fonctions religieuses...dispensé ailleurs
» : les fonctions religieuses
Corrélation entre les fonctions religieuses et
-

intellectuelles
- Multiplicité et diversité des contes véhiculant

un enseignement religieux (d’abord…,

ensuite…, enfin …)

- le conte : appoint à l’enseignement religieux


dispensé dans d’autres structures.
3. « L’une des fonctions…….un code de bonne

vie valable pour tous » : fonction sociale du

conte.

- Importance de la fonction sociale souvent


négligée.
Page 248 sur 285

- Multiples intérêts du conte : retrouvaille,

communion. - Invention des règles de conduite

- Définition d’un code moral.

Sujet Discussion : Discutez le point de vue


selon lequel, dans la société traditionnelle :
« toute formation intellectuelle ne peut être que
d’ordre moral ou religieux ».
Thème abordé : Formation de l’intellectuel.
(Société traditionnelle)
Problématique : Quelle est la finalité de la
formation intellectuelle ?
Plan du développement : plan dialectique.
Thèse : Place centrale (dans la société

traditionnelle) de la morale et de la religion

dans la formation intellectuelle.

- Place du sacré dans la société traditionnelle.


Page 249 sur 285

- Importance des vertus dans la cohésion sociale.


- Finalité de l’éducation traditionnelle : insertion
dans le groupe.
Antithèse : Limites d’une formation

uniquement axée sur la morale et la religion

dans la société traditionnelle.

- Absence d’innovation pour le progrès social


- Inhibition du potentiel individuel liée à

l’organisation communautaire. - Valorisation

du talent individuel par une éducation

diversifiée.

Résumé11
Pour une adolescence épanouie.
Page 250 sur 285

L’adolescence ne remplira pleinement sa

mission qu’à deux conditions : il faut d’une part

qu’elle se réalise et s’épanouisse chez tous ;

d’autre part, qu’elle se situe par rapport à

l’ensemble de la vie humaine. Nous avons vu, à

propos de chaque fait important de leur vie bio-

psychologique, comment l’éducation pouvait

aider les jeunes gens dans leur croissance. Je

n’y reviendrai pas. Mais une grave difficulté

surgit du fait que beaucoup d’entre eux, ceux

qui sont obligés très tôt de gagner leur vie,

n’ont pas le temps, si je puis dire, d’être


Page 251 sur 285

adolescents. A la ferme et surtout à l’atelier, le

contact incessant des adultes, les expériences

prématurées, les exposent à mûrir vite, trop

vite. Ils sautent de l’enfance à l’âge adulte sans

avoir eu le temps de se reconnaître et de se

repérer en tant que personnes. Si la jeunesse est

réellement une valeur, il faut que tous les

jeunes travailleurs aient la possibilité de goûter

aux joies de la vie juvénile. Avec eux, il

convient de protéger ce répit trop bref d’une

adolescence tronquée, de l’allonger si possible

et de leur permettre de s’épanouir dans des


Page 252 sur 285

organisations souples et variées : Mouvements

de jeunesse, Maisons de jeunes, Auberges de la

jeunesse, etc. La difficulté est tout autre en face

des étudiants. On n’a pas à craindre ici une

adolescence écourtée, mais au contraire une

adolescence trop prolongée. Il faut donc

s’attacher à donner à ces jeunes gens le goût

des activités vraies, leur éviter de se replier trop

longtemps sur eux-mêmes et de perdre contact

avec la vie sociale. Ainsi, freinant l’une,

poussant l’autre, on pourra donner plus de

cohésion et d’unité aux deux courants de la


Page 253 sur 285

jeunesse, tout en lui permettant de se réaliser

d’une façon harmonieuse.

Vous voyez ce qu’il faut entendre par la

formation de la jeunesse : non sa confiscation

au profit d’un parti ou d’une idéologie, mais

son épanouissement propre ; non sa

domestication en vue d’un conformisme

étouffant, mais l’entraînement progressif à

l’action personnelle. L’éducateur qui veut

réaliser cette tâche délicate a besoin d’un esprit

compréhensif et d’une sympathie profonde pour

les jeunes gens. Il doit à la fois favoriser l’éveil


Page 254 sur 285

des forces vives de l’adolescent et

l’actualisation de tout son potentiel, et le garder

en même temps des excès qui sont la rançon de

sa nature. C’està-dire éviter que l’imitation

tourne à l’agitation, que la ferveur dégénère en

fanatisme, que l’esprit d’indépendance se

stérilise dans l’insubordination. Pour former la

jeunesse, il faut exalter et discipliner toutes ses

possibilités. C’est à cette double condition

seulement qu’elle pourra accomplir sa mission.

Maurice DEBESS

L’adolescence, PUF, 20e Edition 1997. PP 120-


122.
Page 255 sur 285

Après avoir résumé ce texte en un nombre de

mots équivalant au quart de sa longueur (Soit

environ 115 mots ; on tolérera une marge de

plus ou moins 10 %), vous discuterez cette

réflexion de l’auteur : « II faut donc s’attacher à

donner à ces jeunes gens le goût des activités

vraies, leur éviter de se replier trop longtemps

sur euxmêmes et de perdre contact avec la vie

sociale ».

Corrigé
Proportions : entre 103 et 127 mots
•Analyse du texte
Page 256 sur 285

• Idée générale : Plaidoyer pour la jeunesse.

Comment faire pour avoir une jeunesse

épanouie et consciente ?

• Plan détaillé
1. « L’adolescence...vie humaine » : Les

conditions d’accomplissement d’une jeunesse

accomplie

- Condition sine qua non pour une adolescence

épanouie : les jeunes doivent vivre pleinement

leur jeunesse et s’insérer dans le tissu social

2. « Nous avons vu …d’une façon harmonieuse

» : le cas des jeunes travailleurs et des étudiants


Page 257 sur 285

– L’adolescence est volée aux jeunes qui sont

obligés de travailler pour gagner leur vie au lieu

d’aller à l’école

– La cohabitation avec les adultes dans les lieux

de travail fait que les jeunes mûrissent trop vite

et ne goûtent pas aux plaisirs de la jeunesse

– Il est essentiel d’encadrer les jeunes

travailleurs dans des associations où ils

pourront s’épanouir

– Quant aux étudiants la crainte n’est pas de les

voir écourter leur jeunesse mais plutôt de


Page 258 sur 285

s’ancrer dans une « adolescence trop prolongée

3. « Vous voyez …fin » : Le rôle des


éducateurs
- Rôle de l’éducateur n’est pas d’influencer le

jeune sur le plan politique ou idéologique, mais

de contribuer à son épanouissement et à

l’affirmation de sa personnalité en le protégeant

des errements dus à son âge.

Sujet Discussion : « II faut donc s’attacher à

donner à ces jeunes gens le goût des activités

vraies, leur éviter de se replier trop longtemps


Page 259 sur 285

sur eux-mêmes et de perdre contact avec la vie

sociale ».

Thème abordé : La formation des jeunes


(l’éducation)
Problématique : Faut-il laisser les jeunes (les

étudiants dans le texte) vivre leur jeunesse à

l’écart, ou au contraire les insérer dans le tissu

social ?

Plan du développement : Dialectique


Thèse : Donner aux jeunes « le goût des

activités vraies », les insérer dans le tissu social

- Contrairement aux jeunes obligés de travailler

pour vivre, les étudiants ont tendance à


Page 260 sur 285

prolonger l’adolescence [ils restent jeunes trop

longtemps], se coupant ainsi des réalités

sociales

- Nécessité de corriger ce travers en les orientant

vers des associations où ils pourront se rendre

utiles

Antithèse : Les dangers de la responsabilisation


précoce des jeunes
N’y a-t-il pas risque de leur voler leur jeunesse
-

en les responsabilisant
- Laisser le temps faire son œuvre : l’âge de la

maturité viendra. Il faut que jeunesse se

fasse….
Page 261 sur 285

- Leur immaturité pourrait conduire à des


catastrophes

Résumé12

Les enfants de la publicité.


Que peuvent les parents, les professeurs ou les

écrivains face à Publicis ou Havas ? Que

peuvent-ils surtout lorsqu’il s’agit d’éduquer

des enfants ? Car c’est la jeunesse, dès son âge

le plus tendre, qui est devenue la cible favorite

des publicitaires : séduire le fils pour gagner la

mère. Et les professionnels de la vente en

savent beaucoup plus long que les enseignants

sur la mentalité enfantine. S’ils ne savent pas


Page 262 sur 285

comment apprendre l’histoire - mais ils ne s’en

soucient pas - ils savent en revanche comment

faire passer une idée simple et forte. Sur ce

terrain, ils disposent de la compétence et des

moyens. L’esprit des enfants leur appartient. Il

n’est que de voir l’intérêt passionné des très

jeunes téléspectateurs pour les spots de

publicité. A coup sûr ces messages, brefs,

simples et distrayants sont exactement adaptés

au public enfantin. Nous ne savons plus dans

quelle société nous vivons, ou plus exactement

quelle société découvrent nos enfants. Si nous


Page 263 sur 285

croyons toujours que nous transmettons un

certain acquis culturel à travers les canaux

traditionnels, nous nous trompons. Le jeune

esprit qui s’éveille dans le monde occidental est

d’abord impressionné par les informations de

l’environnement matériel et commercial. Il est

instruit par les objets, les vitrines, les affiches,

les annonces, les spots publicitaires bien plus

que par les discours de ses parents ou des ses

maîtres. Or ces supports disent tous la même

chose, ils répètent à l’envi que nous vivons


Page 264 sur 285

dans une société d’abondance, et que l’essentiel

est de posséder les objets manufacturés.

La publicité, au sens le plus large, donne à

croire que le seul problème est de choisir entre

les biens trop nombreux qui sont offerts.

Chacun étant supposé avoir les moyens

d’acheter, il suffit d’éclairer son choix. Tout

naturellement l’enfant en déduit que le bienêtre

est donné, qu’il existe comme l’air et le soleil et

que point n’est besoin de le gagner.

L’adolescent vit dans un monde d’assistance

technique gratuite. Il attend de la société, ou


Page 265 sur 285

plutôt de ses parents, qu’ils lui fournissent sa

part d’assistance. Toute limitation dans ses

désirs sera ressentie comme une brimade.

Pourquoi lui refuser ce que tout le monde

possède ? Pourquoi lutter pour se procurer ce

qui est offert ?

Les adultes s’étonnent que les jeunes prétendent

tout à la fois dépendre de leurs parents sur le plan

matériel et s’en affranchir sur le plan moral.

Mais quoi de plus naturel ? Ils ne font que se

conformer au conditionnement culturel reçu dès

l’enfance. On imagine aisément la somme de


Page 266 sur 285

frustrations, de désillusions qu’ils ressentent

quand ils découvrent que l’abondance des

vitrines n’est qu’une illusion et qu’ils devront

travailler constamment pour en jouir. Mais il

sera trop tard pour rejeter le système. Habitués à

l’assistance technique, appauvris sur le plan

personnel, ils devront à leur tour, consacrer toute

leur vie à poursuivre ce plaisir des choses qui fuit

au fur et à mesure qu’on s’en approche.

Ainsi la publiculture est le ferment nourricier

de l’illusion technique. Elle détourne l’homme

de ses ressources intérieures pour le fixer sur


Page 267 sur 285

les ressources matérielles, elle fait admettre la

priorité des moyens sur les fins, la

prédominance de l’avoir sur l’être.

François de Closets, Le bonheur en plus, Ed.


Denoël, l974
1)RESUME : Résumez ce texte de 560 mots au

1/4 de sa longueur. (Avec une tolérance de + ou

- 10%).

2) DISCUSSION : « La publiculture détourne

l’homme de ses ressources intérieures pour le

fixer sur les ressources matérielles, elle fait

admettre la priorité des moyens sur les fins, la


Page 268 sur 285

prédominance de l’avoir sur l’être. »

Commentez et discutez ce point de vue.

Corrigé
Proportions : entre 126 et 154 mots
• Analyse du texte
• Idée générale : L’impact de la publicité chez
les jeunes
• Plan détaillé
1- Début…manufacturés » : La publicité : frein
à l’éducation
Incapacité à éduquer les enfants car les enfants
-

sont des cibles privilégiées des publicitaires qui

les connaissent mieux au grand désarroi des

parents
Page 269 sur 285

- Engouement des jeunes pour les spots


publicitaires
- Emergence d’une nouvelle société avec

l’obsolescence des canaux traditionnels de

transmission de la culture

- L’instruction passe aujourd’hui par d’autres


canaux
- Or il y a une similitude dans le discours

publicitaire (primat à la consommation des

produits)

- La publicité trompe en ce qu’elle fait penser

qu’il y a un trop plein de produits gratuits.

L’objectif est d’aiguillonner le consommateur


Page 270 sur 285

- Mirage chez l’enfant ; il devient paresseux à


cause de cette publicité mensongère
2- « La publicité…la fin » : Les conséquences
de la publicité mensongère
Mentalité d’assisté chez l’adolescent
-

- Rébellion contre toute privation qui entraîne


une boulimie de désir
- Refus de dépendance morale vis-à-vis des
parents
- A la découverte de la supercherie, c’est la
grande désillusion
- Mais retard dans cette découverte entraînant
l’aliénation et la frustration
- En conséquence, la technique vit de la publicité
qui prône le matérialisme
Sujet Discussion : « La publiculture détourne

l’homme de ses ressources intérieures pour le


Page 271 sur 285

fixer sur les ressources matérielles, elle fait

admettre la priorité des moyens sur les fins, la

prédominance de l’avoir sur l’être. »

Commentez et discutez ce point de vue.

Thème abordé : Publicité et adolescence


Problématique : La publicité a-t-elle toujours un
impact négatif sur la société ?
Plan du développement
Thèse : Les inconvénients de la publicité
-Promotion d’une consommation sans limite
- Imposer le matérialisme exacerbé au détriment
des qualités humaines
- Illusion : impression de rêver la vie au lieu de
la vivre
Antithèse : La publicité n’est pas toujours
négative
Page 272 sur 285

- Effet de concurrence favorise la qualité de la


consommation
- Le message peut avoir d’autres fonctions

positives morales (la sexualité responsable),

sociales (le danger que représentent les armes),

comportementales (le tabac,


⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

l’alcool…) - Malgré les reproches sur son

penchant matérialiste, la pub a des apports dans

l’économie d’un pays

Résumé13
Rendre le savoir accessible à tous
« Si nous prenons les mesures nécessaires, tous

les habitants de la planète pourront bientôt

édifier ensemble une nouvelle société de

l’information fondée sur les savoirs partagés,

sur une solidarité mondiale et sur une meilleure

compréhension mutuelle entre les peuples et les

nations. Nous ne doutons pas que ces mesures


⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

ouvrent la voie à l’édification d’une véritable

société .du savoir. » Ainsi se termine la

Déclaration de principes adoptée par les

représentants de 175 pays, dont près de 50

chefs d’Etat et de gouvernement et plus de 100

ministres, le 12 décembre 2003, à l’issue de la

première phase du Sommet Mondial sur la

Société de l’Information (SMSI, ou WSIS en

anglais), qui se tenait à Genève dans la droite

ligne des grandes conférences de l’ONU sur les

thèmes d’avenir, depuis le Sommet de Rio de


⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

Janeiro en 1992 sur l’environnement et le

développement [...].

La Déclaration de principes adoptée à Genève

assimile la révolution numérique à une

troisième révolution industrielle qui préfigure

l’avènement, en ce début du XXIe siècle, d’une

nouvelle société de l’information.

L’enjeu principal du SMSI ? Tirer parti des


Technologies de l’Information et de la
Communication (TIC) pour promouvoir les

objectifs du Millénaire ratifiés à New York en

2000 : réduire la faim et l’extrême pauvreté,

assurer l’éducation primaire pour tous,


⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

promouvoir l’égalité des sexes, réduire la

mortalité infantile, améliorer la santé

maternelle, combattre le VIH/SIDA et le

paludisme, assurer un environnement durable et

mettre en place un partenariat mondial pour le

développement. Force est de constater que

l’accès aux TIC est inégalement réparti sur la

planète, ne serait-ce qu’au sein des nations

riches elles-mêmes : seuls 68% des Américains

utilisent régulièrement Internet à ce jour. A

l’échelle internationale, selon les chiffres de

l’Union Internationale de Télécommunication


⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

(UIT), les habitants des pays développés

utilisent cinq fois plus le téléphone que les

habitants des pays pauvres. Cette « fracture

numérique » est en partie une question d’accès

aux infrastructures, relève l’UNESCO dans son

rapport intitulé « Vers les sociétés du savoir »

publié à la veille du SMSI de Tunis pour servir

de base aux réflexions des participants. Mais

c’est aussi une question de développement des

capacités : « Les succès obtenus par un certain

nombre de pays d’Asie dans la lutte contre la

pauvreté s’expliquent en grande partie par les


⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

investissements massifs qu’ils ont consentis,

durant plusieurs décennies, en matière

d’éducation, de recherche et de développement.

» D’après Abdelaziz

Barrouhi, Jeune Afrique / l’Intelligent.


N° 2340, du 13 au 19 novembre 2005, pages
58-59.
Vous résumerez ce texte de 400 mots au quart

de sa longueur (une marge de 10% en plus ou

moins est admise)

Discussion Vous discuterez l’idée selon

laquelle « tous les habitants de la planète

pourront bientôt ensemble édifier une nouvelle


⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

société de l’information fondée sur les savoirs

partagés, sur une solidarité mondiale et sur une

meilleure compréhension mutuelle entre les

peuples. »

Corrigé

Proportions : entre 90 et 110 mots


• Idée Générale : Des mesures à prendre pour
rendre le savoir accessible à tous
Plan détaillé
« Début …société de l’information » : Rappel
1.

des conclusions du SMSI - Les conditions pour

une société du savoir sont : la démocratisation


⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

du savoir, l’émergence d’une nouvelle société

fondée sur la solidarité et l’entente, la foi en la

révolution numérique assimilée à une

troisième révolution industrielle.

2. « L’enjeu pour le développement » : Objectifs


du SMSI ?
- La réalisation des O.M.S passe par les T.I.C
[Mais]
3. « force est… à la fin » : Obstacles pour la
réalisation des objectifs du SMSI
-Accès inégal aux Tic même dans les pays
riches
- Cette « fracture » est inhérente au déficit

d’infrastructures d’une part, mais aussi à une

mauvaise gestion des ressources humaines


⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

[Aussi]
-Les pays d’Asie ayant compris cet enjeu ont

investi lourdement dans ces secteurs afin

d’éradiquer la pauvreté.

Sujet Discussion : Vous discuterez l’idée selon

laquelle « tous les habitants de la planète

pourront bientôt ensemble édifier une nouvelle

société de l’information fondée sur les savoirs

partagés, sur une solidarité mondiale et sur une

meilleure compréhension mutuelle entre les

peuples. »

• Thème abordé : Le partage du savoir dans le


monde
⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

• Problématique : y a-t-il suffisamment partage

du savoir pour l’avènement d’une société de

l’information ?

Plan du développement : Dialectique


Thèse : Emergence société de l’information
Promouvoir les TIC jusque dans les coins les
-

plus reculés pour permettre à tout le monde

d’être au même niveau d’information

- Solidarité numérique des pays riches envers les

pays pauvres qui passe par un transfert de

technologie

- Investissements lourds dans les infrastructures


et dans l’éducation et la formation
⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

Antithèse : Limites pour l’avènement d’une


société de l’information
La pauvreté, frein à l’accès aux Tic dans les
-

pays du Tiers monde : la priorité est plus

accordée à la satisfaction des besoins naturels

et nécessaires

- Fracture numérique entre pays riches et pays

pauvres : Les niveaux de développement ne

sont pas les mêmes (le retard économique est si

grand qu’il sera difficile de niveler les

informations)

- Ostracisme de certains pays riches (filtre dans

les informations diffusées, des informations


⭐L’éducation notre dénominateur commun ⭐

tendancieuses peuvent également être distillées

et semer la discorde) - La vraie solidarité entre

Nord et Sud n’existe pas : L’Afrique pèse

moins de 1% dans le commerce mondial.

Comment pourra-t-elle se développer pour

investir dans les infrastructures ?

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