Class Mineraux

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 45

La classification des minéraux

par Jacques Deferne

Cette petite classification des minéraux est une version révisée de celle
éditée en 1995 par le Muséum de Genève. Cette dernière est disponible en
version imprimée à la réception du Muséum.
2

Avertissement

Ce petit ouvrage est destiné aux amateurs de minéraux ainsi qu'aux étudiants en géologie. Il ne s'agit pas d'un ouvrage de minéralogie des-
criptive proprement dit, mais d'un guide qui résume les propriétés des quelques 300 espèces minérales qu'un bon amateur de minéraux ou un
étudiant en géologie devrait connaître. Les minéraux les plus importants sont en caractères pleins. D'autres, moins fréquents, sont en italiques.
La classification proposée ici est une version simplifiée, inspirée de celles décrites dans les ouvrages classiques de Strunz et Dana .
L'amateur de minéraux qui réussirait à réunir dans sa collection toutes les espèces décrites dans cet opuscule, aurait à sa disposition un éven-
tail tout à fait représentatif de la diversité du monde minéral.
Pour l'étudiant en géologie, cet ouvrage peut servir d'aide-mémoire des connaissances minéralogiques pratiques qui lui sont nécessaires pour
la reconnaissance des minéraux, pour la compréhension de la pétrographie et l'étude des gîtes métallifères.
Pour compléter ces descriptions, on peut consulter avec profit le Textbook of Mineralogy, par Dana & Ford, éd. John Wiley, New-York ainsi que
l'excellente Encyclopedia of Minerals, par Roberts, Campbell & Rapp, éd. Van Nostrand, New-York, 1990.
Les dessins de cristaux ont été effectués avec le programme "SHAPE" d'Eric Dowty, en s'inspirant pour certains d'entre eux des données ré-
unies par Ulrich Burchard. De nombreux sites internet dédiés aux minéraux peuvent aussi être consulté avec profit.

© Jacques Deferne, février 2007


3
La définition de l'espèce minérale 1
La notion d'espèce minérale n'est pas du tout comparable à celle d'espèce animale ou végétale. Elle repose sur deux entités complémentaires qui sont la
composition chimique d'une part, la structure cristalline d'autre part.
Cette définition n'est pas rigide et, d'un gisement à l'autre, les individus d'une même espèce minérale peuvent montrer une variabilité qui se marque soit
par une différence de morphologie ou de couleur, soit encore par une composition chimique légèrement différente. Il s'agit alors d'une variété. Ainsi l'amé-
thyste est une variété violette de quartz, l'émeraude une variété transparente verte de béryl, l'adulaire une variété d'orthose caractérisée par un habitus par-
ticulier.

Les atomes qui constituent l'écorce terrestre


On connaît bien la composition chimique moyenne de la croûte terrestre continentale, soit les trente kilomètres environ qui se trouvent sous nos pieds.
Une dizaine d'éléments constituent à eux seuls 99.3 % de cette partie de notre planète. Ce sont eux qui, par leurs diverses combinaisons, constituent les mi-
néraux des roches.
Les atomes ont des poids et des volumes très différents les uns des autres. Les résultats des statistiques changent selon qu'on exprime les proportions rela-
tives des éléments chimiques en poids, en volume ou en nombre d'atomes. Nous avons choisi dans cet ouvrage de comparer leur abondance en nombres
d'atomes (voir le tableau de la page 4).
On remarque immédiatement qu'il y a plus d'atomes d'oxygène que tous les autres atomes réunis. Nous verrons plus loin le rôle important que joue cet
élément dans la constitution des minéraux.

Arrangement des atomes à l'intérieur des minéraux


Dans les minéraux, les atomes s'assemblent en remplissant le mieux possible l'espace disponible. Les atomes les plus volumineux, en particulier les
anions, tendent donc à réaliser des assemblages compacts : ces gros atomes se disposent en couches dans lesquelles chaque atome est entouré de six autres,
comme dans les structures dites "en nids d'abeilles", puis les couches s'empilent les unes sur les autres de telle manière que chaque atome se place au-des-
sus de l'interstice situé entre trois atomes de la couche inférieure. Il existe deux possibilités d'empilement qui aboutissent à deux types d'assemblage com-
pact : l'assemblage hexagonal compact et l'assemblage cubique compact.

Assemblage compact d’oranges Empilement A-B-A (hexagonal) Empilement A-B-C-A (cubique)

1 voir dans la même série : Au coeur des minéraux.


© Jacques Deferne, février 2007
4
Abondance des principaux éléments de la croûte terrestre
% en nb.
Elément Symb. Caractères géochimiques
d'atomes
Elément le plus abondant de la croûte terrestre. C'est un atome volumineux, porteur de deux charges négatives.
Oxygène O 60.2 Associé à de petits atomes chargés positivement, il constitue les "groupes anioniques" qui caractérisent la plupart
des classes chimiques.

Deuxième en abondance, le silicium apparaît toujours associé à l'oxygène avec lequel il constitue le quartz ainsi
Silicium Si 20.3
que le groupe très important des silicates.

L'aluminium est un composant important qui joue un rôle double : il apparaît dans les minéraux comme cation
Aluminium Al 6.2 indépendant d'une part et peut aussi, d'autre part, remplacer partiellement le silicium dans certaines familles de
silicates.

C'est le plus léger de tous les atomes. On le trouve lié à l'oxygène sous la forme de groupes hydroxyles [OH] ou
Hydrogène H 2.9 sous forme d'eau H2O.

Abondant dans les feldspaths, il occupe une place importante dans les océans auxquels il confère leur salinité
Sodium Na 2.5
(NaCl).

Calcium Ca 1.9 Présent dans presque toutes les classes minérales : fluorures, carbonates, sulfates, phosphates, silicates.

Fer Fe 1.9 Omniprésent dans presque toutes les classes de minéraux.

Sous forme de carbonate et associé au calcium, il forme les roches dolomitiques. Mais c'est dans les silicates qu'il
Magnésium Mg 1.8
est abondant, comme son jumeau le fer, avec lequel il forme les silicates "ferro-magnésiens".

Potassium K 1.3 Atome volumineux qu'on trouve surtout dans les feldspaths et les micas.

Titane Ti 0.2 N'existe pratiquement que sous forme d'oxyde.

Autres 0.7 Ne jouent aucun rôle majeur dans la croûte terrestre.

En simplifiant à l'extrême, on peut considérer la croûte terrestre comme un immense assemblage compact de volumineux atomes d'oxy-
gène entre les interstices desquels prennent place tous les autres atomes !

© Jacques Deferne, février 2007


5
Formule chimique des minéraux
La formule chimique a pour but de présenter, sous une forme abrégée, les proportions, en nombres d'atomes, des différents éléments qui entrent dans la
composition du minéral. La convention veut qu'on aligne les symboles chimiques des éléments présents, affectés d'un nombre placé en indice qui indique
les proportions relatives de chacun d'eux. L'absence de nombre correspond à 1.
Dans l'exemple du quartz, la formule SiO2 indique qu'il y a deux fois plus d'atomes d'oxygène que de silicium. De même la formule de la calcite, CaCO3,
montre que pour cinq atomes, il y a un atome de calcium, un de carbone et trois d'oxygène :

Ca C O3
↓ ↓ ↓
1 atome de calcium ↓ 3 atomes d’oxygène
1 atome de carbone
Certains atomes métalliques (les cations) sont parfois inclus dans une parenthèse. Cette dernière correspond généralement à un site particulier dans la
structure cristalline, site où les atomes placés dans la parenthèse peuvent se remplacer mutuellement, souvent en toutes proportions. On place convention-
nellement ces atomes dans un ordre d'abondance décroissante. Le nombre total d'atomes correspond à l'indice dont est affectée la parenthèse.
Ainsi dans la formule de l'olivine (Mg,Fe)2SiO4, la parenthèse indique que Mg et Fe peuvent se substituer en toutes proportions dans le minéral, pour au-
tant qu'il y ait globalement deux atomes pour chaque tétraèdre SiO4. L'ordre des symboles dans la parenthèse indique que c'est le magnésium qui prédo-
mine sur le fer. Si on avait écrit (Fe,Mg)2, cela aurait signifié une prédominance du fer sur le magnésium.

Série isomorphe entre la forstérite et la fayalite


forstérite ------------------> olivine ----------------------------------------------------> fayalite
Mg2SiO4 ------------> (Mg,Fe) 2SiO 4 ------------> (Fe,Mg) 2SiO 4 -----------> Fe 2SiO 4
Le remplacement d'un élément par un autre dans un même site structural est à l'origine des cristaux
mixtes, issus de la cristallisation en toutes proportions d'un mélange de deux termes extrêmes. On
parle alors de série isomorphe.

Anions et groupes anioniques


Dans la nature, les atomes sont généralement ionisés. Cela signifie qu'ils sont porteurs d'une ou plusieurs charges électriques. On les appelle cations lors-
que ces charges sont positives, anions lorsqu'elles sont négatives. Il n'y a que peu d'atomes qui soient exclusivement des anions. Ce sont l'oxygène (O), le

© Jacques Deferne, février 2007


6
chlore (Cl), le fluor (F), le soufre (S), l'arsenic (As), l'antimoine (Sb), plus rarement l'iode (I), et le brome (Br). Parmi ces derniers, il faut noter que certains
d'entre eux, notamment le soufre et l'arsenic, peuvent figurer également comme cation dans certains édifices cristallins.

Na+ et Cl- NaCl Ti++++ et 2 O-- TiO2 2 Fe+++ et 3 O-- Fe2O3

Les corps composés comportent une partie anionique (négative) et une partie positive. Le bilan doit être neutre. Dans l’exemple choisi les anions
sont en rose, le cations en bleu. Le nombre de bras correspond à leur charge électrique.

L'oxygène tient une place très importante. En plus de son rôle d'anion simple dans la classe des oxydes, il se lie fortement à divers atomes métalliques
pour former des groupes anioniques1, sortes de "briques négatives" pourvues d'une configuration géométrique particulière.
Le groupe anionique [CO3], par exemple, est constitué d'un tout petit atome de carbone situé dans l'interstice laissé libre entre trois gros atomes d'oxygène.
Le groupe [SiO4] est formé d'un petit atome de silicium logé entre 4 atomes d'oxygène disposés d’une manière jointive aux 4 sommets d'un tétraèdre ima-
ginaire. On parle alors du "tétraèdre" [SiO4]. Le tétraèdre est un modèle fréquent et les groupes anioniques adoptent souvent cette configuration, tel le té-
traèdre [PO4] et [SO4]. La charge électrique négative d'un groupe anionique doit être compensée par des atomes chargés positivement, les cations, afin que
la charge globale du minéral soit nulle. On voit parfois les groupe anioniques affectés d'un indice négatif, [CO3]2-, [SiO4]4-, [PO4]3-. Il correspond au nom-
bre de charges électriques négatives dont il est porteur et qui devront être compensées par les charges positives des cations avec lesquels ces anions seront
associés. Les groupes anioniques, eux aussi, sont généralement placés entre parenthèses2 afin que le lecteur puisse plus faci-
lement identifier la classe chimique à laquelle appartient le minéral. Par exemple, [PO4] indique qu'il s'agit de la classe des
phosphates. Lorsque le groupe anionique est multiple, on préfère écrire [PO4]3 , indiquant qu'il y a trois fois le groupe [PO4],
plutôt que [P3O12]. Lorsqu'il n'y a aucune ambiguïté possible on peut supprimer la parenthèse.
On voit souvent apparaître les anions Cl, F ainsi que le groupe hydroxyle [OH] dans une même parenthèse : [OH,Cl,F]. Ces
termes peuvent se substituer les uns aux autres. Cette substitution est fréquente, car ils ont à peu près la même taille et sont
tous trois porteurs d'une seule charge électrique négative. Dans le cas de l'apatite, Ca5[PO4]3 [F,Cl,OH], on distingue les varié-
tés hydroxyle-apatite, fluor-apatite ou chlore-apatite suivant que [OH], [F] ou [Cl] prédomine sur les deux autres.
Groupe anionique [SO4]2-

1 Les cristallographes préfèrent le terme "radical anionique"


2 Par souci de clarté, nous plaçons les groupes anioniques entre parenthèses crochets.
© Jacques Deferne, février 2007
7

Anhydrite : Ca [SO4]
↓ ↓
calcium : brique anionique
atome métallique, porteuse de deux
porteur de deux charges négatives,
charges positives. indiquant qu'il
s'agit d'un sulfate.

Groupe anionique [SO4]2-

Parfois, un même élément peut apparaître deux fois dans une même formule chimique. C'est le cas de la muscovite, KAl2[AlSi3O10][OH]2. Cela signifie
que certains atomes d'Al se substituent aux atomes de Si à raison d'un atome sur quatre dans le groupe anionique [AlSi3O10] alors que l'autre Al participe à
l'édifice cristallin en qualité de cation dans un autre site structural.

Les structures cristallines : point de vue du chimiste


La structure intime des cristaux est conditionnée par la façon dont les atomes se lient les uns aux autres. Les chimistes
distinguent principalement trois types de liaison : ionique, covalente et métallique.
Dans les liaisons de type ionique, il y a échange d'électrons entre les anions et les cations. Les atomes s'empilent les
uns les autres formant des assemblages géométriques dans lesquels les anions grossissent en se chargeant des électrons
provenant des cations qui, eux, diminuent de taille. Les gros anions s'arrangent à occuper l'espace de la façon la plus
économique et les petits cations se logent dans les interstices laissés libres par les premiers.
Dans les liaisons covalentes, les atomes partagent équitablement leurs électrons. On ne parle plus d'anion ni de cation.
Ces arrangements sont caractérisés par des structures à l'intérieur desquelles les tétraèdres et les octaèdres jouent un
rôle important.
Dans les structures à liaisons métalliques, on observe une mise en commun aléatoire de tous les électrons. Les assem-
blages d'atomes sont alors assimilés à des empilements de sphères. Dans les métaux, les électrons peuvent se déplacer
sous l'influence d'une "pompe à électron" (batterie, dynamo ou alternateur) et constituer ainsi un courant électrique.

© Jacques Deferne, février 2007


8
Le principe de la classification des minéraux
Nous avons vu plus haut que la notion d'espèce minérale reposait sur deux entités complémentaires qui sont la composition chimique d'une part, la struc-
ture cristalline d'autre part. Toute classification doit donc prendre en considération ces deux critères.
Développée parallèlement par divers auteurs, la classification actuelle est fondée sur une première division en classes chimiques, puis sur des subdivisions
basées sur la proportion cations/anions ou sur des critères moins universels, comme des structures très semblables ou de grandes similitudes dans les pro-
priétés chimiques ou physiques.
Si le schéma des classes chimiques est à peu près universellement adopté par tous, des divergences subsistent encore au niveau des subdivisions et des
groupes. Les pays germaniques utilisent habituellement la classification dite Klockmann-Ramdohr-Strunz1 alors que les anglo-saxons préfèrent celle établie
par D. Dana (1837-1892) et ses successeurs Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel2 . Comme ce petit ouvrage ne s'adresse ni à des cristallographes, ni
à des minéralogistes professionnels, nous avons adopté une classification simplifiée, inspirée de celles citées plus haut.
Les grandes subdivisions sont établies à partir de la composition chimique, plus précisément sur le type d'anion ou de groupe anionique de la formule
chimique. Ainsi par exemple, la calcite, CaCO3, fait partie de la classe des carbonates caractérisée par le groupe anionique [CO3], alors que la barytine,
Ba,SO4, appartient à celle des sulfates caractérisée par le groupe [SO4].
Le second critère de classification est moins universel. Basé en partie sur des subdivisions chimiques et sur des affinités structurales, il permet d'établir des
groupes à l'intérieur des grandes classes chimiques. Par exemple, dans la classe des carbonates, on peut distinguer les carbonates rhomboédriques, les car-
bonates orthorhombiques ou encore les carbonates basiques, selon qu'ils cristallisent dans le système rhomboédrique, orthorhombique ou qu'ils renferment
le groupe anionique supplémentaire [OH].
Le tableau ci-dessous montre les grandes divisions de la classification universellement adoptée, avec les principaux groupes anioniques qui les caractérisent.
Quelques classes ne comptent que très peu d'espèces. On les associe habituellement à d'autres classes avec lesquelles elles présentent des affinités chimi-
ques ou structurales. Ainsi les molybdates, les wolframates et les chromates sont habituellement classés avec les sulfates, alors que les arsénates, les vana-
dates sont classés avec les phosphates, les nitrates avec les carbonates etc.
Classification systématique des minéraux
I. Minéraux dépourvus d'oxygène
Eléments natifs Minéraux constitués d'un seul élément.
Halogénures [Cl]1-, [F]1-, plus rarement [I]1- et [Br]1-.
Sulfures [S]2- , comprend aussi [As]3-, [Sb]3-, [Se]2-, [Te]2-.
Sulfosels [AsS3], [SbS3], [AsS4], [SbS4], [As4S13], etc..

1 Hugo Strunz : Mineralogische Tabellen, Akad. Verlag Geest & Portig, Leipzig.
2 Palache, Berman et Frondel : Danas's System of Mineralogy, John Wiley, New-York.
© Jacques Deferne, février 2007
9

II. Minéraux oxygénés, non silicatés


Oxydes & hydroxydes [O]2-, [OH1-, comprend aussi [Nb2O6]2-, [Ta2O6]2-, .
Carbonates [CO3]2-, comprend aussi [NO3]1-.
Borates [BO3]3-, [B2O5]4-, [B7O13]5-, etc..
Sulfates [SO4]2-, comprend aussi [CrO4]2-, [TeO3]2-, [SeO3]2-.
Tungstates * [WO4]2-, comprend aussi [MoO4]2-.
Phosphates [PO4]3-, comprend aussi [AsO4]3-, [VO4]3-, [SbO4]3-.
* souvent classés avec les sulfates

III. Silicates et alumino-silicates


Nésosilicates [SiO4]4-.
Sorosilicates [Si2O7]6-.
Cyclosilicates [Si3O9]6-, [Si4O12]8-, [Si6O18]12-.
Inosilicates [SiO3]2-, [Si4O11]6-.
Phyllosilicates [Si2O5]2-, [AlSi3O10]5-, [Al2Si2O10]6- .
Tectosilicates [AlSi3O8]1- , [Al2Si2O8]2-, [Al2Si3O10]2-, [Al2Si7O18]2-.

Le cas particulier des silicates


Les silicates sont les principaux constituants des roches éruptives et métamorphiques. A eux seuls ils constituent le 80% de la croûte terrestre. Si on ajoute
encore le quartz, il faut porter ce chiffre à 92%.
Le groupe anionique [SiO4] est constitué d'un petit atome de silicium entouré de quatre gros atomes d'oxygène qui occupent les sommets d'un tétraèdre
imaginaire. On l'appelle habituellement le tétraèdre SiO4. Ce groupe est très difficile à dissocier. En outre, il possède la particularité de pouvoir constituer
des polymères en mettant en commun certains atomes d'oxygène. En d'autres termes, ils peuvent s'associer soit en groupes de 2 tétraèdres, soit en anneaux
de 3, 4 ou 6 tétraèdres, soit encore en chaînes de longueur indéfinie, en couches et même en charpentes tridimensionnelles. La classification est donc basée
sur le degré de polymérisation des tétraèdres.

© Jacques Deferne, février 2007


10

Polymérisation des tétraèdres SiO4


1. nésosilicates : tétraèdres isolés les uns des autres. Dans les silicates fortement polymérisés (chaînes, couches, charpentes), les ato-
mes de silicium sont souvent partiellement remplacés par l'aluminium. On ren-
2. sorosilicates : groupes de 2 tétraèdres.
contre alors une certaine proportion de tétraèdres [AlO4] parmi les tétraèdres
3. cyclosilicates : anneaux de 3, 4 ou 6 tétraèdres. [SiO4]. On parle alors d'alumino-silicates.
4. inosilicates : polymérisation en chaînes.
5. phyllosilicates : polymérisation en couches.
6. tectosilicates : charpente à 3 dimensions.

Polymérisation des tétraèdres SiO4

Si2O7 Si3O9 Si4O12 Si6O18


Deux tétraèdres Anneaux de trois, quatre ou six tétraèdres

SiO3 Si4O11 AlSi3O10 ou Al2Si2O10


Chaîne simple Chaîne double Tétraèdres polymérisés en couche

© Jacques Deferne, février 2007


11
Abondance des minéraux dans la croûte terrestre
Il y a environ entre 3'500 à 4'000 espèces minérales reconnues. Sur ce nombre, on peut estimer que 200 espèces sont relativement fréquentes, 500 espèces
occasionnelles et que toutes les autres sont rares ou très rares. On réserve le terme de "variété" aux minéraux qui diffèrent de la description habituelle de
l'espèce par des propriétés physiques légèrement différentes (couleur, habitus) ou par une composition chimique faiblement modifiée dans le sens d'un
remplacement partiel d'un élément par un autre. Citons à nouveau comme exemples, l'améthyste, variété violette de quartz, l'émeraude, variété verte de
béryl, l'adulaire, variété d'orthose montrant un habitus particulier, la chiastolite, une variété d'andalousite à inclusions charbonneuses.
Si on examine comment ce nombre d'espèces minérales se répartit dans les diverses classes chimiques, on remarque que ce sont les silicates, les phospha-
tes, les oxydes, les sulfures et les sulfates qui dominent. Ces composés rassemblent à eux seuls près de 80% de la totalité des espèces minérales.
Nombre d'espèces minérales par classes chimiques Abondance des minéraux dans la nature (par classes)
silicates 25.8 % halogénures 5.8 silicates 79 % dont 55 % pour les feldspaths
phosphates 18.0 carbonates 4.5 oxydes 17 dont 12.6 % pour le quartz *
sulfures 13.3 éléments natifs 4.3 carbonates 1.7
oxydes et hydroxydes 12.7 borates 2.9 phosphates 0.7
sulfates 9.4 divers 3.3 chlorures et fluorures 0.5
sulfures et sulfates 0.4
éléments natifs 0.1
*si on classe le quartz parmi les silicates (au lieu des oxydes), ces derniers repré-
sentent alors plus de 90% de la croûte terrestre.
Considérée du point de vue de l'abondance des diverses classes dans la nature, la répartition se présente sous un aspect très différent. On remarque que
les silicates et le quartz entrent déjà pour plus de 90 % dans la composition de la croûte terrestre et constituent l'essentiel des roches, alors que les composés
chimiques tels que les phosphates, les sulfures, les sulfates ou les oxydes n'en constituent qu'une faible fraction. Il faut néanmoins souligner que ce sont
précisément ces derniers composés chimiques qui recèlent les richesses minérales dont l'homme a besoin pour faire fonctionner ses industries.
La liste des quelques 300 minéraux qui sont décrits dans les pages suivantes, a été établie dans le but de donner une vue générale de la classification cris-
tallochimique généralement adoptée aujourd'hui. Le choix est évidemment arbitraire. A quelques exceptions près, ces minéraux sont tous exposés dans les
galeries publiques du Muséum de Genève. Les schémas de classification, eux-aussi, ont été très simplifiés. Les minéraux les plus importants sont en carac-
tères pleins. Ce sont ceux que tout étudiant en géologie ou tout amateur avisé devrait connaître. D'autres, moins fréquents, sont en italiques. En regard des
quelques 4'000 espèces connues, la liste est incomplète et les descriptions sont sommaires. Pour une description plus détaillée, nous renvoyons le lecteur
aux nombreux ouvrages de minéralogie descriptive qu'on trouve dans le commerce ainsi qu’aux divers sites qu’on peut trouver sur internet.

© Jacques Deferne, février 2007


12
I. Eléments natifs
(≈ 1% de la croûte terrestre)

Une trentaine d'éléments ont été trouvés à l'état natif dans la croûte terrestre. En plus des gaz de l'atmosphère, on trouve le groupe des métaux nobles : Au,
Ag, Pt, Ru, Rh, Pd, Os, Ir, quelques métaux communs : Hg, Cu, Fe, Pb, ainsi que les semi-métaux As, Sb et Bi. Parmi les non-métaux ou métalloïdes, le car-
bone et le soufre occupent une place importante. Les métaux nobles ne sont presque jamais purs, mais constituent le plus souvent des cristaux mixtes (Pt-
Ir) ou (Au-Ag). Les métaux sont caractérisés par des liaisons métalliques, responsables de leur conductibilité électrique et thermique. Il sont opaques et
présentent un pouvoir réflecteur élevé qui leur confère un éclat métallique. Leur poids spécifique est élevé, leur dureté plutôt faible. On réunit sous le nom
de semi-métaux, As, Sb et Bi. Ils sont plutôt rares à l'état natif et ne donnent jamais lieu à des concentrations importantes. Parfois on peut trouver As et Sb
en combinaison intermétallique As-Sb.

Métaux densité Dur. Syst. Description sommaire et type de gisement


Cristaux rares, dendrites, pépites, paillettes. Filons hydrothermaux ou gîtes secondaires dans les allu-
Or Au 16 à 19 2.5 C
vions.
Grains informes, filaments et dendrites. Blanc métallique, recouvert d'enduit noir. Gîtes hydrothermaux
Argent Ag 10 à 11 2.5 C
de basse température ou zone d'oxydation des gîtes argentifères.
En feuillets ou dendrites brun-rouge. Malléable et ductile. Zone d'oxydation des gisements cuprifères ou
Cuivre Cu 8.9 2.5 C
inclusions dans des roches éruptives basiques.
Platine Pt 5 à 21 4.5 C Paillettes et pépites. Gris-blanc. Alluvions des roches ultra-basiques.
Mercure Hg 13.6  En fines gouttelettes. Produit d'émanations volcaniques.
Plomb Pb 11.4 1.5 C Extrêmement rare. Massif, dendrites, feuillets. Gris-blanc, éclat terne.
Fer Fe 7.3 à 7.8 4 à 5 C Constituant des météorites. Extrêmement rare dans l'écorce terrestre. En inclusions dans certains basaltes.

Semi-métaux densité Dur. Syst. Description sommaire et type de gisement


Arsenic Sb 5.7 3.5 R Masse granulaire grisâtre. Blanc métallique à la cassure. Gîtes hydrothermaux basse température.
Antimoine Sb 6.7 3.5 H Aspect et conditions de gisement identiques à ceux de l'arsenic.
Masse arborescente, feuilletée ou granulaire. Blanc métallique. Gîtes hydrothermaux de basse et de
Bismuth Bi 9.8 3.5 R
moyenne température.
Tellure Te 6.2 2.5 H Extrêmement rare. Gîtes hydrothermaux de basse température.

© Jacques Deferne, février 2007


13

Non métaux dens. Dur. Syst. Description sommaire et type de gisement


Octaèdres, cubes, dodécaèdres. Faces courbes. Clivage octaédrique. Minéral accessoire des kimberlites et
Diamant C 3.5 10 C
dans les alluvions qui en dérivent.
Cristaux tabulaires, masse foliacée. Gris acier. Tache les doigts. Roches éruptives et et roches métamorphi-
Graphite C 2.2 1 R
ques de haute température.
Soufre S 2.1 1à2 O Cristaux tabulaires épais. Masse ou enduit. Jaune, éclat résineux à adamantin. Dépôts sédimentaires.
Soufre β S 2.0  M Très rare. Cristaux fragiles tapissant les parois autour des fumerolles volcaniques.

Le diamant et le graphite constituent un bon exemple de po-


lymorphisme. Suivant les conditions régnant au moment de la
formation du minéral on aura :
- le diamant dont la formation requiert une pression
énorme,
- le graphite, lorsque la pression est moindre.

structure du diamant structure du graphite

© Jacques Deferne, février 2007


14
II. Halogénures
(≈ 0.5% de la croûte terrestre)
Cette classe comprend les combinaisons de divers métaux avec le chlore ou le fluor, plus rarement avec l'iode ou le brome. A part la fluorine qu'on trouve
dans les filons hydrothermaux et la cryolite qui existe dans quelques rares pegmatites, ce sont des évaporites. On les trouve donc dans les roches sédimen-
taires formées en milieu lagunaire sub-désertique. Ces minéraux sont caractérisés par un poids spécifique faible, une dureté peu élevée, un indice de réfrac-
tion très bas et présentent un solubilité souvent notable dans l'eau.

Chlorures Syst. dens. Dur. Réfr. Description sommaire et type de gisement


Cubes transparents ou masse à éclat terne. Gris, bleuâtre. Saveur salée. Dans les
Halite, NaCl C 2.2 2.5 1.54 évaporites.
Sylvine, KCl C 2.0 2 1.49 Masse informe souvent rubanée. Rougeâtre. Saveur piquante. Dans les évaporites.
Cérargyrite, AgCl C 5.5 2 2.07 Encroûtements brunâtres à éclat adamantin. Zone d'altération des gîtes d'argent.
Carnallite, KMgCl3.6H2O Q 1.60 2.5 1.48 Massive. Déliquescente dans l'air humide. Gisements fossiles d'évaporites.
Cristaux fibro-radiés vert foncé. Zone d'oxydation des gîtes de cuivre en zone dé-
Atacamite, Cu2Cl (OH)3 O 3.76 3.5 1.8- 1.9 sertique.

Boléite, Pb9Cu8Ag3Cl21(OH)16H2O Q 5.1 3 2.04 Pseudo-cubes bleus, éclat vitreux. Zone d'oxydation des gîtes Pb, Cu, Ag.

Fluorures Syst. dens. Dur. Réfr. Description sommaire et type de gisement


Cubes fréquents, octaèdres et dodécaèdres plus rares, remplissage massif de fissu-
Fluorine, CaF2 C 3.18 4 1.43
res. Dans les filons hydrothermaux et fissures des roches sédimentaires.
Villiaumite, NaF C 2.8 2 1.33 Très rare, en cubes, ou masse informe, mauve, rougeâtre. Dans les évaporites riches en Na.
Cryolite, AlNa3F6 M 3.76 2.5 1.34 Généralement en masse blanchâtre à éclat terne, dans quelques rares pegmatites.

Diverses formes de fluorine

© Jacques Deferne, février 2007


15
III. Sulfures et sulfosels
( 0.15 % de la croûte terrestre)
On groupe dans cette classe les combinaisons d'éléments métalliques avec le soufre, l'arsenic, l'antimoine, plus rarement avec le sélénium ou le tellure. Les
principaux métaux associés à ces anions sont Fe, Zn, Cu, Pb, Ag, Sb, Bi, Co, Ni, Mo et Hg. Bien que ne représentant que 0.15 % de l'écorce terrestre (dont
0.14 % pour la seule pyrite), ce groupe a une très grande importance économique, car c'est à partir des sulfures qu'on extrait la plupart des métaux non fer-
reux dont nous avons besoin pour nos industries.
Ces minéraux sont généralement opaques, leur éclat est métallique et ils possèdent un poids spécifique élevé. Ils sont souvent conducteurs de l'électricité.
Les rares sulfures transparents ont un indice de réfraction élevé qui leur confère un éclat adamantin.
Ces composés se concentrent dans les roches éruptives, plus particulièrement dans les gisements hydrothermaux. On les trouve parfois dans les roches sédi-
mentaires où ils se forment en milieu réducteur, en présence d'hydrogène sulfuré issu de la décomposition de déchets organiques.
Très voisins des sulfures auxquels ils ressemblent beaucoup, les sulfosels constituent un ensemble complexe au sein duquel le soufre et un semi-métal [As
ou Sb] se combinent avec le cuivre, l'argent et le plomb pour former de très nombreux sulfo-arséniures et sulfo-antimoniures. Les formules chimiques ont
été idéalisées. En effet elles sont parfois complexes et les remplacements partiels d'un élément par d'autres sont fréquents. Pour les mêmes raisons, le poids
spécifique peut s'écarter quelque peu des valeurs mentionnées.

Monosulfures d'éléments monovalents


Syst. Dens. Dur. Description sommaire
Dyscrase, Ag3Sb O 9.5 4 Rares cristaux pyramidaux. Masse grenue. Blanc à la cassure, éclat métallique. Se ternit en noir.
Argentite, Ag2S C 7.3 2.5 Cubes, octaèdres, masse compacte malléable grise. Eclat métallique à la cassure. Trait noir.
Hessite, Ag2Te C 8.4 3 Cristaux cubiques à aspect "arrondi", masse compacte ou grenue. Gris-bleu à éclat métallique.
Chalcosine Cu2S O 5.6 2.5 Prisme aplati, masse compacte. Gris noir à reflets bleutés, éclat métallique.
Dimorphe basse température de l'argentite. Prismes allongés, concrétions, stalactites. Noir, éclat métal-
Acanthite Ag2S O 7.2 2.5
lique.

Monosulfures d'éléments divalents


Galène, PbS C 7.5 2.5 Cristaux cubiques gris métallique : cube fréquent, octaèdre et dodécaèdre plus rares. Clivage cubique.
Blende, ZnS C 4.0 4 Masse ou cristaux tétraédriques jaune-miel à noir ± transparents. Eclat adamantin, trait brun.
Pentlandite, NiS C 4.8 4 Masse, agrégats grenus. Jaune bronze clair à éclat métallique. Dans les roches éruptives basiques.
Chalcopyrite, CuFeS2 Q 4.2 3.5 Pseudo-tétraèdres ou masse métallique jaune-verdâtre à éclat métallique. Parfois irisations.

© Jacques Deferne, février 2007


16

Stannite, Cu2FeSnS4 Q 4.4 4 Masse grenue compacte. Cristaux rares. Gris acier sombre à reflets verdâtres à la cassure.
Bornite, Cu5FeS4 Q 5.0 3 Masse brunâtre, concrétions, avec irisations bleues, rouge-cuivre à la cassure. Trait noir.
Reniérite, Cu3(Fe,Ge)S4 Q 4.3 4.5 Masse grenue à éclat métallique. Couleur bronze-rougeâtre.
Linnaeite, Co3S4 C 4.9 5.5 Cristaux octaédriques ou masses compactes ou granulaires. Gris acier. Ternit en rouge cuivré.
Carrolite, CuCo2S4 C 4.8 5 Octaèdres, cubes ou massive dans de petits filons. Gris-blanc à éclat métallique.
Wurtzite, ZnS H 4.1 4 Dimorphe de la blende. Se distingue de la blende par son anisotropie visible au microscope.
Greenockite, CdS H 4.9 3-3.5 Cristaux rares. Enduit ou encroûtement pulvérulent. Jaune à brun orangé. Eclat résineux à adamantin.
Pyrrhotine, FeS H 4.8 4 Massive ou cristaux trapus tabulaires, feuillets hexag. Jaune bronze à rougeâtre. Magnétique.
Nickeline, NiAs H 7.2 5.5 Massive, cassure irrégulière. Rares cristaux pyramidaux. Brun-rouge pâle, éclat métallique.
Breithauptite, NiSb H 7.6 5.5 Masse grenue, encroûtements. Couleur de cuivre rouge clair très pâle.
Millerite, NiS H 5.5 3 Très fines aiguilles en touffes flexibles. Gris-jaune avec éclat métallique.
Covelline, CuS H 4.7 1.5 Cristaux tabulaires hexagonaux, en agrégats, masse grenue ou en enduit. Bleu foncé avec irisations.
Cinabre, HgS R 8.1 2.5 Masse ou rares cristaux à éclat adamantin. Très reconnaissable à sa couleur rouge sombre.

© Jacques Deferne, février 2007


17
Disulfures d'éléments divalents

Syst. Dens. Dur. Description sommaire

Pyrite, FeS2 C 5.0 6.5 Cube à faces striées, octaèdre et dodécaèdre pentagonal fréquents. Jaune laiton, éclat métallique.
Hauerite, MnS2 C 3.5 4 Cubo-octaèdre souvent bien formé. Clivage cubique. Noir brunâtre à éclat métallique.

Cobaltine, CoAsS C 6.3 5.5 Dodécaèdre pentagonal, cube, octaèdre ou masse grenue. Blanc argent à reflets rosés. Eclat métallique.
Skutterudite, (Co,Ni)As3 C 6.7 6 Cubo-octaèdres, octaèdres ou masse grenue. Blanc d'étain, éclat métallique.
Smaltine, (Co,Ni)As2-3 C 6.5 5.5 Variété de skutterudite à déficit d'arsenic. Aspect identique.

Chloanthite, (Ni,Co)As3 C 6.5 5.5 Variété nickélifère de skutterudite.

Gersdorffite, NiAsS C 5.8 5.5 Masse lamellaire ou grenue, rares cristaux. Gris acier à blanc, altération verdâtre, éclat métallique.

Marcassite, FeS2 O 4.9 6.5 Cristaux trapus tabulaires, parfois prismatiques, masse fibro-radiée. Jaune laiton pâle.

Löllingite, FeAs2 O 7.2 5.5 Agrégat fibro-radié, masse grenue, cristaux rares. Gris à blanc, éclat métallique.

Safflorite, (Co,Fe)As2 O 7.2 5 Masse compacte fibreuse ou lamellaire. Cristaux prismatiques rares. Blanc d'étain, éclat métallique.
Rammelsbergite, NiAs2 O 7.0 6 Masse fibro-radiée ou grenue. Blanc d'étain à reflets roses, éclat métallique.

Arsenopyrite, FeAsS O 6.0 5.5 Pseudo-octaèdres, prismes à sections losangiques. Faces courbes. Gris acier, éclat métallique

Glaucodot, (Co,Fe)AsS C 5.9 5 Prismes courts striés, masse compacte. Gris-blanc à rougeâtre. Eclat métallique.
Sylvanite, AgAuTe4 M 8.1 2 Cristaux tabulaires épais. Masse grenue ou lamellaire. Blanc argent à jaunâtre. Eclat métallique.

Calavérite, AuTe2 M 9.0 2.5 Cristaux lamellaires ou prismes striés, masse granulaire. Jaune bronze à blanc. Eclat métallique.

Krennérite, AuTe2 O 8.3 2.5 Prismes courts striés verticalement. Blanc argent à jaunâtre.
Molybdénite, MoS2 H 4.8 1 Cristaux tabulaires hexagonaux, lamelles flexibles. Clivage parfait. Gris de plomb. Trait gris sur papier.

© Jacques Deferne, février 2007


18

Sulfures de semi-métaux Syst. Dens. Dur. Description sommaire


Stibine, Sb2S3 O 4.6 2 Prismes allongés à aciculaires, souvent striés. Gris à éclat métallique, brillant.
Berthierite, FeSb2S4 O 4.0 2.5 Prismes striés verticalement, mouchets fibro-radiés, masse fibreuse. Gris foncé, éclat métallique.
Bismuthinite, Bi2S3 O 6.5 2 Agrégats lamellaires, masse clivable. Gris de plomb à blanc, éclat métallique, reflets jaunâtres.
Orpiment, As2S3 M 3.5 2 Prismes courts ou masse foliacée. Jaune orangé vif. Eclat résineux.
Prismes courts ou masse compacte. Rouge foncé à orangé. Eclat résineux à adamantin. S'altère à la
Réalgar, AsS M 3.5 2 lumière.

Sulfosels : sulfoarséniures et sulfoantimoniures


Cuivres gris Syst. Dens. Dur. Description sommaire
Tennantite, Cu12As4S13 C 4.5 3-4 Isomorphe de la tétraédrite. Tétraèdre ou masse compacte. Gris acier à éclat métallique.
Tétraédrite, Cu12Sb4S13 C 5.1 3-4 Isomorphe de la tennantite. Caractères identiques.
Enargite, Cu3AsS4 O 4.4 3 Masse lamellaire ou cristaux pyramidaux striés. Noir à gris acier. Eclat métallique à la cassure.

Argents rouges et noirs Syst. Dens. Dur. Description sommaire


Proustite, Ag3AsS3 R 5.6 2 Prismes, scalénoèdre ou masse compacte. Rouge sombre, éclat adamantin. Ternit en surface.
Pyrargyrite, Ag3SbS3 R 5.8 2 Cristaux prismatiques, scalénoèdre, masse compacte. Rouge sombre, éclat adamantin.
Stéphanite, Ag5SbS4 R 6.0 2 Prismes courts à tabulaires, avec stries obliques. Noir acier, éclat métallique.
Polybasite, Ag16Sb2S11 M 6.2 2 Cristaux tabulaires pseudo-hexagonaux avec stries entrecroisées, masse compacte. Noir acier à rougeâtre.

© Jacques Deferne, février 2007


19

Plombs complexes Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Bournonite, CuPbSbS3 O 5.8 2.5 Prismes trapus ou tabulaires, striés, masse granulaire. Gris acier à noir, éclat métallique.
Jamesonite, Pb4FeSb6S14 M 5.7 2.5 Cristaux aciculaires striés verticalement, agrégat massif ou fibreux. Gris-noir, éclat métallique.
Boulangérite, Pb5Sb4S11 M 6.0 3 Prismes longs à aciculaires striés vertical., masse fibreuse. Gris de plomb à bleuâtre, éclat métallique.
Semseyite, Pb9Sb8S21 M 5.9 2.5 Prismes tabulaires parfois tordus. Gris de plomb à noir, éclat métallique.
Cylindrite, Pb3Sn4Sb2S14 T 5.4 3 Masse de forme grossièrement cylindrique, rognons ou agrégats. Gris-noir, éclat métallique.
Jordanite, Pb14As6S23 M 6.0 3 Cristaux tabulaires pseudo-hexagonaux. Gris de plomb avec irisations. Eclat métallique.

© Jacques Deferne, février 2007


20
IV. Oxydes et hydroxydes
(≈ 17 % de la croûte terrestre, dont 12.5 % pour le quartz)

Cette classe comprend les composés des métaux - et de quelques métalloïdes - avec l'oxygène ou avec le groupe hydroxyle [OH]. Une quarantaine d'élé-
ments peuvent former avec l'oxygène des composés simples. Les principaux composés naturels décrits ici concernent les éléments H, Be, Mg, Al Si, Ti, Cr,
Mn, Fe, Cu, Zn, Sn, Nb, Ta, Th et U. La majeure partie des oxydes et hydroxydes se forme dans la partie superficielle de l'écorce terrestre, dans la zone
d'influence de l'atmosphère et des eaux de circulation. Certains trouvent leur origine dans les processus endogènes (magmatiques, pegmatitiques et hydro-
thermaux) comme le quartz, la cassitérite, le rutile, certains spinelles et oxydes de fer. Dans quelques cas ils sont liés aux phénomènes de métamorphisme :
corindon, spinelle.
Les propriétés physiques des oxydes sont caractérisées par une grande rigidité, une dureté élevée, une grande stabilité chimique et un point de fusion éle-
vé. Ces qualités font qu'on les retrouve facilement dans les produits d'altération des roches, en particulier comme minéraux lourds dans les alluvions.
Les hydroxydes sont souvent le produit du remplacement de l’oxygène par le groupe [OH]. Ainsi MgO ⇒ Mg(OH)2 et Al2O3 ⇒ 2Al (OH)3. Ces minéraux
sont souvent lamellaires. Leur résistance mécanique est un peu plus faible que celle des oxydes.

Oxydes simples Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Cuprite, Cu2O C 5.9 3.5 Cubes, octaèdres ou masse compacte. Rouge à brun, éclat adamantin. Zone d’altération des gîtes de cuivre.
Chalcotrichite, Cu2O - - - Variété capillaire de cuprite.
Glace, H2O H 0.92 1.5 Constituant de la neige et des glaciers.
Périclase, MgO C 3.58 5.5 Octaèdres, cubes ou grains arrondis. Transparent, incolore, éclat vitreux. Dans certains marbres.
Zincite, ZnO H 5.7 4.5 Pyramides souvent corrodées, masse aplatie. Rouge orangé, éclat adamantin. Zone d’oxydation des gîtes de zinc.
Ténorite, CuO T 6.5 3-4 Cristaux minces striés ou masse compacte. Gris à noir, éclat métallique. Zones d’oxydation des gîtes de cuivre.

Groupe du quartz Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Quartz, SiO2 R 2.65 7 Prismes et rhomboèdres caractéristiques. Massif dans filons. Transparent, incolore, éclat vitreux.
Tridymite, SiO2 R 2.30 6.5 Cristaux hexagonaux tabulaires très petits dans les cavités de certaines laves riches en silice.
Cristobalite, SiO2 Q 2.27 6.5 Cristaux octaédriques très petits, sphérules. Dans les cavités de certaines laves riches en silice.

© Jacques Deferne, février 2007


21

Oxydes tétravalents Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Cassitérite, SnO2 Q 6.9 7 Prismes courts et pyramides, grains informes. Macle en bec d'étain. Brun à noir. Eclat adamantin.
Rutile, TiO2 Q 4.2 6.5 Prismes courts maclés. Réseau hexagonal d'aiguilles. Noir à rouge, éclat "rutilant".
Pyrolusite, MnO2 Q 8.5 2 Prismes rares. Concrétions, stalactites, dendrites. Noir opaque, éclat terne. Tache les doigts.
Prismes et pyramides pseudo-quadratiques. Gris-bleu, brun-jaunâtre. Eclat adamantin. Roches méta-
Anatase, TiO2 R 3.9 5-6
morphiques.
Brookite, TiO2 R 4.9 5-6 Cristaux tabulaires striés. Brun clair, éclat adamantin. Roches métamorphiques.
Cubes, octaèdres, masse informe. Gris à noir. Opaque, éclat métallique. Pegmatites et filons hydrother-
Uraninite, UO2 C 10.9 5.5
maux.
Thorianite, ThO2 C 5.3 5 Cubes et octaèdres, grains informes. Gris à noir, éclat métallique. Pegmatites.

Sesquioxydes Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Prismes à faces rugueuses. Incolore, bleu (saphir), rouge (rubis). Dureté très élevée. Dans les roches mé-
Corindon, Al2O3 R 4.0 9
tamorphiques.
Hématite, Fe2O3 R 5.2 6 Cristaux tabulaires (roses de fer), rognons, masse. Gris à brun. Eclat métallique. Trait rouge-brun.
Ilménite, FeTiO3 R 4.5 5.5 Cristaux tabulaires épais. Masse lamellaire. Noir, éclat métallique. Roches éruptives et métamorphiques.
Braunite, (Mn,Si)2O3 Q 4.8 6 Cristaux pyramidaux striés, masse granulaire. Gris acier à noir. Zone d'oxydation des gîtes de Mn.
Bixbyite, (Mn,Fe)2O3 C 4.95 6.5 Cubes. Noir, éclat métallique. Dans certaines roches éruptives riches en silice.
Perovskite, CaTiO3 R 4.0 5.5 Pseudo-cubes striés. Brun foncé à noir. Eclat métallique. Roches éruptives et métamorphiques.
© Jacques Deferne, février 2007
22

Groupe des Spinelles Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement
Octaèdres fréquents, masse granulaire. Rouge, bleu, vert. Transparent, éclat vitreux. Dans les ro-
Spinelle, MgAl2O4 C 3.6 8
ches métamorphiques.
Hercynite, FeAl2O4 C 4.3 7.5-8 Très rare. En masse granulaire. Noir. Avec le corindon dans les roches de métamorphisme intense.
Octaèdres ou masse granulaire. Noir bleuâtre ou verdâtre. Eclat vitreux à gras. Pegmatites et roches méta-
Gahnite, ZnAl2O4 C 4.5 8
morphiques.
Magnétite, FeFe2O4 C 5.2 6 Octaèdres, dodécaèdres, masse compacte. Attirable à l'aimant. Noir à éclat métallique. Roches éruptives.
Franklinite, (Fe,Zn,Mn)(Fe,Mn)2O4 C 5.2 6 Octaèdres ou masse compacte. Noir à éclat métallique. Zone d'oxydation des gîtes de Zn et Mn.
Octaèdres, masse compacte ou nodules. Brun-noir, éclat métallique. Dans les roches éruptives ba-
Chromite, FeCr2O4 C 5.1 5.5
siques.
Prismes maclés en étoile pseudo-hexagonale. Vert jaunâtre, éclat vitreux. Pegmatites et roches mé-
Chrysobéryl, BeAl2O4 O 3.7 8.5
tamorphiques.
Pseudo-octaèdres, masse granulaire. Brun-noir, éclat sub-métallique. Filons hydrothermaux de haute tempé-
Hausmannite, MnMn2O4 Q 4.85 5
rature.
Minium, PbPb2O4  4.6 2-3 En masse terreuse pulvérulente. Rouge à brun-rouge. Zone d'oxydation des gîtes de plomb.
Hollandite, Ba(Mn4+,Mn2+)8O16 Q 4.7-5.0 4-6 Prismes trapus, masse fibreuse. Noir à gris argent, éclat métallique. Zone d'altération des gîtes de Mn.

© Jacques Deferne, février 2007


23

Oxydes de semi-métaux Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Octaèdres, masse granulaire, encroûtement. Incolore à gris blanc. Eclat résineux. Produit d’al-
Sénarmontite, Sb2O3 C 5.5 2.5
tération de la stibine.
Stibiconite, H2Sb2O5 C 3.3-5.5 3-7 Masse compacte, encroûtement. Blanc à jaune pâle. Produit d'altération de la stibine.

Groupe de la Columbo-tantalite
Columbite, (Fe,Mn)Nb2O6 Constituent des cristaux mixtes. Cristaux tabulaires épais. Brun à noir, opaque, éclat sub-
R 5.2 6
métallique. La densité augmente proportionnellement avec la teneur en Ta2O6. Dans les
Tantalite, (Fe,Mn)Ta2O6 R 8.2 6.5 pegmatites et les filons hydrothermaux de haute température.
Pyrochlore, (Na,Ca)2Nb2O6(OH,F) C 4.4 5.5 Octaèdres ou grains informes. Jaune-brun, éclat résineux. Carbonatites et pegmatites.

Microlite, (Ca,Na,Fe)2(Nb,Ta)2O6(OH,F) C 5.5 5.5 Octaèdres ou grains informes. Jaune pâle à brun, éclat résineux. Dans les pegmatites.
Samarskite, (Fe,Y,U)2(Nb,Ta)2O6(OH,F) R 5.7 5-6 Prismes à section rectangulaire, masse compacte. Noir brunâtre, éclat résineux. Pegmatites.

© Jacques Deferne, février 2007


24

Hydroxydes Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Diaspore, AlO(OH) R 3.5 6.5 Rares prismes transparents, striés. Masse feuilletée. Jaune verdâtre. Eclat vitreux à résineux.
Prismes striés, masse fibroradiée, concrétions. Brun-noir, éclat adamantin à terreux. Zone
Goethite, FeO(OH) R 4.4 5
d’altération superficielle.
Prismes striés verticalement, concrétions. Noir, éclat métallique à terreux. Filons hydrother-
Manganite, MnO(OH) R 4.3 4
maux de basses température.
Limonite, hydroxydes de fer  3.8 5 Mélange de divers hydroxydes de fer. Brun jaune, pulvérulent. Produit d’altération.
Cristaux tabulaires, en feuillets. Blanc à vert pâle. Transparent à éclat résineux. Roches de
Brucite, Mg(OH)2 R 2.3 2.5
faible métamorphisme.
Cristaux tabulaires pseudo hexagonaux. Masse à aspect opalin, encroûtement. Blanc à verdâ-
Gibbsite, Al(OH) 3 M 2.5 3
tre, éclat vitreux.
Masse compacte, concrétions, stalactites. Noir, éclat submétallique à terreux. Zone d’altera-
Romanéchite, BaMn2+Mn4+8O16(OH) M 6.4 5-6
tion des gîtes de Mn.
Psilomélane Terme général qui désigne les oxydes de manganèse massifs : romanéchite, cryptomélane.

© Jacques Deferne, février 2007


25
V. Carbonates
(≈ 1.7 % de la croûte terrestre)
Cette classe comporte les combinaisons d'un petit nombre d'éléments métalliques avec le groupe anionique [CO3]2-. Ce sont des cations bivalents de
moyens et grands rayons ioniques : Mg, Fe, Zn, Ca, Mn, Sr, Pb, et Ba. Le cuivre participe également à cette classe, mais toujours accompagné de l'anion
[OH]1-. Le zinc apparaît dans les mêmes conditions. On trouve les carbonates dans les roches sédimentaires, dans les roches métamorphiques qui en déri-
vent et dans les filons hydrothermaux où ils constituent souvent la gangue des minerais métalliques. Ces minéraux sont caractérisés par une dureté assez
faible, une solubilité notable vis à vis de l'eau et une très forte biréfringence. Ils sont assez facilement solubles dans les acides avec un dégagement gazeux
effervescent de CO2.
On associe aux carbonates les quelques nitrates, caractérisés par le groupe anionique [NO3]1-. L'azote est d'origine atmosphérique. Les nitrates sont donc
des dépôts superficiels d'origine généralement bactérienne. Ils n'existent que dans les régions désertiques chaudes.

Série rhomboédrique Syst. dens. Dur. Réfr. Description sommaire et type de gisement
Calcite, CaCO3 R 2.7 3 1.49-1.66 Formes cristallines très variées, clivage rhomboédrique. Effervescence à froid avec HCl.
Magnésite, MgCO3 R 3.0 4 1.51-1.70 Masse compacte blanche. Effervescence à chaud avec HCl.
Sidérite, FeCO3 R 3.9 3.5 1.64-1.87 Rhomboèdres gris à brun foncé. Dans les filons hydrothermaux.
Cristaux rares, encroûtements. Rose à violet. Filons hydrothermaux et zone d’altération
Rhodochrosite, MnCO3 R 3.5 4 1.60-181
superficielle.
Smithsonite, ZnCO3 R 4.5 4.5 1.62-1.85 Rarement cristallisée, en croûtes jaune-brunâtre. Zone d'altération des gîtes de zinc.
Sphérocobaltine, CoCO3 R 4.1 4 1.60-1.85 Très rare. En rognons rose vif à bleu-noir. Zone d'oxydation des gîtes de cobalt.
Dolomite, CaMg(CO3)2 R 2.9 4 1.50-1.68 Rhomboèdres fréquents. Incolore à gris. Effervescence à chaud avec HCl.
Ankérite, Ca(Fe,Mg)(CO3)2 R 3.0 4 1.53-1.72 Ressemble à la dolomite. Conditions de gisement identiques, dans les zones riches en fer.

© Jacques Deferne, février 2007


26
Série orthorhombique Syst. dens. Dur. Réfr. Description sommaire et type de gisement
Aragonite, CaCO3 O 2.9 3.5 1.53-1.68 Souvent en prismes rhombiques mâclés en pseudo-prisme hexagonal. Blanc à brunâtre.
Cristaux aciculaires rares, teinte variable. En concrétions dans des géodes et dans des
Strontianite, SrCO3 O 3.7 5 1.52-1.67
roches sédimentaires.
Whitérite, BaCO3 O 4.3 3.5 1.53-1.68 Cristaux pseudo-hexagonaux, faces rugueuses. Filons hydrothermaux de basse température.
Cérusite, PbCO3 O 6.5 3 1.87-2.08 Cristaux blancs ou incolores, éclat adamantin. Macles fréquentes en réseau triangulaire.
Phosgénite, Pb2CO3Cl2 Q 6.1 2-3 2.12-2.14 Prismes courts. Blanc à brunâtre, éclat adamantin. Zone d’altération des gîtes de plomb.

Nitrates Syst. dens. Dur. Réfr. Description sommaire et type de gisement


Nitratine, NaNO3 R 2.2 1.5 1.34-1.58 Cristaux rares. Masse blanchâtre ou efflorescences. Soluble dans l'eau. Régions arides.
Efflorescences blanchâtres dans les régions arides. En relation avec une activité bacté-
Salpêtre, KNO3 O 2 2 1.33-1.50
rienne.

Carbonates basiques Syst. dens. Dur. Réfr. Description sommaire et type de gisement
Malachite, Cu2(CO3)(OH)2 M 4.0 4 1.65-1.91 Cristaux rares. Encroûtements mamelonnés verts. Zone d’oxydation des gîtes de cuivre.
Azurite, Cu3(CO3)2(OH)2 M 3.9 3.5 1.73-1.83 Cristaux prismatiques aplatis, bleu foncé brillant. Zone d’altération des gîtes de cuivre.
Hydrozincite, Zn5(CO3)2(OH)6 M 3.7 2.5 1.64-1.75 Masse concrétionnée incolore à éclat terreux ou nacré. Zone d’altération des gîtes de zinc.
Aurichalcite, (Cu,Zn)5(CO3)2(OH) M 3.6 2 1.66-1.75 Prismes aciculaires en touffes bleu-clair. Zone d’altération des gîtes de cuivre et de zinc.
Natron, Na2CO3.10H2O M 1.4 1.5 1.41-1.44 Dans les évaporites autour de lacs riches en Na. Efflorescences. Soluble dans l'eau.

© Jacques Deferne, février 2007


27
VI. Borates
Ils ne constituent qu'une infime partie de la croûte terrestre. On les rencontre dans les dépôts dus à l'évaporation de lacs salés, auprès de certaines sources
chaudes et autour des dépôts fumeroliens des volcans. Ils sont caractérisés par les groupes anioniques [BO3]3- ou [BO4]5-, souvent liés entre eux, formant
des structures en chaînes ou en feuillets. Ils forment des minéraux généralement blancs. Leur indice de réfraction peu élevé leur confère un éclat vitreux et
leur dureté est faible.

Syst. Dens. Dur. Description sommaire


Boracite, Mg3B7O13Cl O 2.9 7 Pseudo-odécaèdres. Incolore à grisâtre. Eclat vitreux.
Colemanite, Ca2B6O1115H2O M 2.4 4.5 Beaux cristaux lenticulaires. Incolore à blanc. Translucide à transparent, éclat vitreux.
Tincalconite, Na2B4O5(OH)4.3H2O H 1.9 -- Produit d'hydratation ou de déshydratation sous forme d'enduits blancs sur d'autre borates.
Borax, Na2B4O6(OH)2.3H2O M 1.7 2.5 Cristaux massifs, tabulaires, lits massifs ou efflorescences autour des sources chaudes.
Masse clivable avec structure fibreuse. Incolore et transparent à aspect soyeux. Souvent recou-
Kernite, Na2B4O6(OH)2.3H2O M 1.91 2.5
vert d'un enduit blanc opaque de tincalconite.
Ulexite, NaCaB5O6(OH)6.5H2O M 1.65 1 Masse noduleuse, cotonneuse ou veines avec cristaux aciculaires très fins. Aspect parfois soyeux.
Inderite , Mg2B6O11(OH)5.5H2O M 1.77 2.5 Longs cristaux prismatiques à section rectangulaire. Incolore à blanc. Eclat vitreux.
Kurnakovite, Mg2B6O11(OH)5.5H2O T 1.77 3 Grands cristaux ou masse clivable. Incolore mais recouvert d'un enduit blanc.

© Jacques Deferne, février 2007


28
VII. Sulfates
(≈ 0.2 % de la croûte terrestre)
Ici le soufre ne se trouve plus comme anion, mais il constitue, en qualité de cation S6+, un groupe anionique avec 4 atomes d'oxygène : [SO4]2-. Cette combi-
naison n'existe qu'en milieu oxydant et c'est donc près de la surface de la croûte terrestre qu'on trouve les sulfates, dans la zone oxydée des gisements mé-
talliques ou dans les filons hydrothermaux. Ce groupe anionique est de grande taille et ne peut former de composés stables qu'avec des cations eux aussi de
grande taille : Ba, Sr, Pb, par exemple. Les cations plus petits ne peuvent entrer dans des combinaisons sulfatées que si elles sont hydratées. On place aussi
dans cette classe les quelques rares tellurates [TeO3]2- et sélénates [SeO3]2-. Les propriétés physiques des minéraux sont marquées par une dureté faible,
une biréfringence beaucoup moins élevée que celle des carbonates. Certains sont facilement solubles dans l'eau. A l'exception de la barytine et de la céles-
tine qui forment souvent la gangue de certains filons hydrothermaux, on rencontre les sulfates dans les roches sédimentaires d'origine lagunaire et dans la
zone d'oxydation des gisements métallifères.

Sulfates anhydres Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Anhydrite, CaSO4 O 2.9 3 Généralement massive. Cristaux tabulaires rares. Incolore, blanc, rose, mauve.
Barytine, BaSO4 O 4.5 3 Prismes aplatis, souvent associés en feuillets épais. Incolore, blanc ou brunâtre. Eclat vitreux.
Célestine, SrSO4 O 3.9 3.5 Cristaux prismatiques ou tabulaires. Incolore à blanc. Eclat vitreux. Parfois en veines fibreuses.
Prismes tabulaires. Incolore à blanc ou jaunâtre. Eclat résineux à adamantin. Zone d’oxydation
Anglésite, PbSO4 O 6.3 3
des.gîtes de Pb.

© Jacques Deferne, février 2007


29

Sulfates hydratés Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Cristaux tabulaires incolores, transparents. Macle en "fer de lance". Aussi en masse blanche, parfois
Gypse, CaSO4.2H2O M 2.3 1.5 habitus fibreux à éclat nacré. En feuillets jaune-brun dits "rose des sables".
Beaux cristaux bleus foncés, solubles dans l'eau. Zone d'altération des gîtes de cuivre en régions dé-
Chalcanthite, CuSO4.5H2O T 2.2 2.5 sertiques.
Croûtes, efflorescences, cristaux rares. Vert pâle à vert-bleu. Translucide. Produit d'altération de la py-
Mélantérite, FeSO4.7H2O M 1.9 2 rite.
Epsomite, MgSO4.7H2O O 1.75 2.5 Croûtes, efflorescences, stalactites. Blanc à rose. Translucide, éclat vitreux. Autour des sources thermales.
Picromerite, K2Mg(SO4)2.6H2O M 2.0 2.5 Croûte ou masse blanchâtre, rares cristaux trapus. Incolore, éclat vitreux. Goût amer.
Leonite, K2Mg(SO4)2.4H2O M 2.2 2.5 Cristaux tabulaires allongés. Incolore à jaunâtre, transparent à éclat vitreux. Saveur amère.
Bloedite, Na2Mg(SO4)2.4H2O M 2.3 2.5 Cristaux prismatiques courts, riches en formes variées, masse compacte. Transparent. Saveur salée.

Sulfates basiques Syst. Dens. Dur. Description sommaire


Antlérite, Cu3SO4(OH)4 O 3.88 3.5 Cristaux tabulaires ou prismes courts, agrégats fibreux ou aciculaires. Vert émeraude, éclat vitreux.
Brochantite, CuSO4(OH)6 M 3.97 4 Cristaux prismatiques à aciculaires, agrégat de cristaux. Vert clair à foncé, éclat vitreux.
Linarite, PbCuSO4(OH)2 M 5.31 2.5 Prismes lamellaires, agrégat aciculaire. Bleu foncé, éclat vitreux à adamantin.
Jarosite, KFe3(SO4)2(OH)6 R 3.1 3 Cristaux très petits, tabulaires ou pseudo-cubiques, masse fibreuse. Jaunâtre à brun. Eclat résineux.

Alunite, KAl3(SO4)2(OH)6 Cristaux pseudo-cubiques, parfois tabulaires, masses compactes ou fibreuses. Incolore à jaunâtre. Eclat vi-
R 2.7 3.5
treux.

© Jacques Deferne, février 2007


30
VIII. Wolframates, molybdates, chromates
(< 0.01 % de la croûte terrestre)
Parfois associés aux sulfates, les wolframates, caractérisés par le groupe [WO4]2-, ne forment de composés stables qu'avec le fer, le manganèse et le cal-
cium. Ce sont des minéraux qui cristallisent à haute température, à la périphérie des massifs granitiques, dans les pegmatites et les filons hydrothermaux.
Par analogie structurale on joint à cette classe les molybdates qui ne constituent que quelques rares espèces qu'on peut rencontrer dans la zone d'oxydation
des gîtes de molybdène, et un rare chromate : la crocoïse.

Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Hubnerite, MnWO 4 M 4.8 4 Mêmes formes que la wolframite. Brun à rougeâtre, parfois irisations, translucide. Trait rouge-brun.
Prismes trapus ou tabulaires. Stries dans la direction d'allongement. Gris noir, opaque, éclat submétal-
Wolframite, (Fe,Mn)WO 4 M 7.3 4.5
lique.
Ferberite, FeWO 4 M 7.2 5.5 Comme la wolframite.
Crocoïse, PbCrO 4 M 6.0 2.5 Prismes allongés. Orange, éclat adamantin. Zone d’altération des gîtes de chrome.
Bipyramides avec parfois des stries obliques. Blanc à jaune-orange, éclat résineux. Fluorescence bleue
Scheelite, CaWO 4 Q 6.1 5
aux UV.
Wulfénite, PbMoO 4 Q 7.0 2.5 Tables à section carrée. Jaune-orange à brun. Eclat résineux à adamantin.
Powellite, CaMoO 4 Q 4.35 3.5 Bipyramides quadratiques. Faces parfois striées. Gris jaunâtre, ou bleuâtre. Transparent, éclat adamantin.

© Jacques Deferne, février 2007


31
IX. Phosphates, arséniates et vanadates
(≈ 0.7 % de la croûte terrestre)
Cette classe est caractérisée par la présence des groupes anioniques volumineux [PO4]3-, [AsO4]3- ou [VO4]3-. Les minéraux phosphatés sont nombreux
mais globalement ils ne représentent qu'une faible part de la croûte terrestre. La grande taille du groupe [PO4] ne permet des combinaisons stables anhy-
dres qu'en présence de gros cations [Pb, Y]. Les cations plus petits impliquent un complément de remplissage de la structure par des molécules H2O. Les
propriétés physiques de ces minéraux sont assez diverses et il est difficile de leur trouver des points communs.
A part l'apatite qu'on trouve dans les roches magmatiques, la plupart des phosphates, arséniates et vanadates, se trouvent dans la zone d'oxydation de la
croûte terrestre et dans les stades terminaux des processus magmatiques (pegmatites, filons hydrothermaux).

Phosphates anhydres Syst. Dens. Dur. Description sommaire


Monazite, (Ca,La,Y,Th)PO4 M 4.9-5-5 5 Formes diverses. Habitus tabulaire ou prismatique. Brun-rouge. Eclat résineux à adamantin.
Xénotime, YPO4 Q 4.5 4-5 Prismes et bipyramides. Jaune-brun à brun-rouge. Opaque à translucide, éclat résineux.
Apatite, Ca5(PO4)3(F,Cl,OH) H 3.2 5 Prismes hexagonaux. Incolore à bleu-vert. Transparent à opaque, éclat vitreux à résineux.
Pyromorphite, Pb5Cl(PO4)3 H 6.7-7.1 4 Prismes trapus en forme de tonneau. Brun-orange à jaunâtre. Eclat résineux à subadamantin.
Mimétite, Pb5Cl(AsO4)3 H 7.1 3.5 Cristaux aciculaires, masses globulaires. Jaune à brun-orange. Eclat résineux à subadamantin.
Prismes ± allongés. Formes parfois squelettiques. Orange brillant à brun-rouge, éclat
Vanadinite, Pb5Cl(VO4)3 H 6.7-7.1 3
adamantin.
Amblygonite, LiAlF(PO4) T 3.0 6 Prismes courts à faces rugueuses. Blanc à jaunâtre. Eclat vitreux à gras.
Purpurite, (Mn,Fe)(PO4) O 3.7 4.5 Généralement massive. Rose à rouge pourpre. Opaque, éclat satiné.

Phosphates hydratés Syst. Dens. Dur. Description sommaire


Prismes aplatis avec clivage {010} parfait. Vert-bleuâtre à vert foncé. Transparent, éclat
Vivianite, Fe3(PO4)2.H2O M 2.6 2
vitreux.
Prismatique à aciculaire. Transparent à translucide. Rose à violet foncé. Eclat vitreux à
Erythrine, Co3(AsO4)2.8H2O M 2.95 2
subadamantin.
Annabergite, Ni3(AsO4)2.8H2O M 3 3 Prismes souvent striés. Gris-blanc à vert. Transparent à translucide. Eclat gras à subadamantin.
Variscite, Al(PO4).2H2O O 2.5 4 Généralement massive, ressemblant à la turquoise. Vert pâle à vert émeraude.

© Jacques Deferne, février 2007


32
Phosphates basiques [OH] Syst. Dens. Dur. Description sommaire
Adamite, Zn2AsO4(OH) O 4.3 3.5 Cristaux souvent allongés, agrégats fibroradiés. Jaune verdâtre. Transparent, éclat vitreux.
Prismes courts à aciculaires. Vert olive à vert-brun. Transparent à translucide. Eclat vi-
Olivénite, Cu2AsO4(OH) O 4.1-4.4 3
treux à adamantin.
Agrégats sphérolitiques fibroradiés, encroûtements, stalactites. Jaune pâle à verdâtre,
Wavellite, Al3(PO4)2(OH)3.5H2O O 2.3 3.5-4
Eclat résineux.
Libethénite, Cu2PO4(OH) O 3.7 4 Cristaux trapus transparents à translucide. Vert foncé à vert pâle. Eclat vitreux.
Lazulite, (Mg,Fe)Al2(PO4)2(OH) 2 M 3.1 5-6 Pyramides aiguës, masse compacte ou granulaire. Bleu clair à foncé. Eclat vitreux.
Brazilianite, NaAl3(PO4)2(OH)4 M 3.0 5.5 Prismes courts, faces striées. Jaune pâle à vert-jaune. Transparent. Eclat vitreux.
Turquoise, CuAl6(PO4)4(OH)8.5H2O T 2.7 5.5 Masses cryptocristallines, concrétions. Bleu-vert pâle à foncé. Eclat terreux à gras.

Uranophosphates Syst. Dens. Dur. Description sommaire


Torbernite, Cu(UO2)2(PO4)2.12H2O Q 3-6 2 Plaquettes rectangulaires fines. Vert émeraude. Eclat vitreux à adamantin. Radioactif.
Autunite, Ca(UO2)2(PO4)2.8H2O Q 3.1 2 Plaquettes fines, agrégats feuilletés. Jaune à jaune verdâtre. Transparent, éclat cireux. Radioactif.
Carnotite, K2(UO2)2(VO4)2.3H2O M 4.5 2 Agrégats microcristallins, encroûtements. Jaune vif à jaune verdâtre. Aspect terreux. Radioactif.

© Jacques Deferne, février 2007


33
X. Nésosilicates ou silicates en îlots
(Environ 2 % de la croûte terrestre)
La structure des minéraux de cette classe est caractérisée par des tétraèdres [SiO4]4- toujours isolés les uns des autres. Les minéraux sont généralement
compacts, durs et transparents comme la plupart des silicates. Les représentant les plus abondants, sont l'olivine, un des constituants des basaltes, les silica-
tes d'alumine et les grenats qu'on trouve dans les roches métamorphiques riches en alumine et en calcium.

Groupe du zircon Syst. Dens. Dur. Description sommaire


Zircon, ZrSiO4 Q 4.5 7.5 Prismes quadratiques terminés par des pyramides. Incolore à brun. Eclat résineux à adamantin.
Thorite, ThSiO4 Q 5.2 5 Prismes terminés par des pyramides. Parfois massive. Brun jaune à orangé. Eclat résineux.

Groupe de l'olivine Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Forstérite, Mg2SiO4 O 3.3 6.5 Cristaux tabulaires épais, grains irréguliers. Jaune-vert, éclat vitreux. Dans les roches éruptives basiques.
Olivine, (Mg,Fe)2SiO4 O 3.5 6.5 Cristaux très rares. Grains informes, vert-jaunâtre, éclat vitreux. Dans les roches basiques.
Fayalite, Fe2SiO4 O 4.3 6.5 Cristaux tabulaires épais, grains irréguliers. Vert jaune à brun, éclat vitreux. Dans les roches éruptives.
Téphroïte, Mn2SiO4 O 4.1 6 Cristaux tabulaires épais, grains irréguliers. Vert olive à brun. Eclat vitreux. Dans les gîtes de Mn.

Groupe de la phénacite Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Prismes courts à allongés. Incolore à jaune, brun. Transparent, éclat vitreux. Dans les pegmatites. et les
Phénacite, Be2SiO4 R 3.0 8
filons hydrothermaux.
Cristaux prismatiques, masse compacte ou fibreuse. Incolore à brun. Fluorescent aux rayons UV. Gîtes
Willémite, Zn2SiO4 R 4.1 5.5
de Zn.

© Jacques Deferne, février 2007


34
Groupe des silicates d'alumine Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement
Prismes allongés. Gris à brun-rose. Eclat vitreux. Dans roches les métamorphiques riches en alu-
Andalousite, Al2OSiO4 O 3.15 7.5
mine.
Prismes allongés striés verticalement. Massive ou fibreuse. Incolore, éclat soyeux. Roches mé-
Sillimanite, Al2OSiO4 O 3.3 6-7
tamorphiques
Prismes lamellaires. Clivage {100} parfait. Bleu pâle, éclat nacré. Transparent à translucide.
Disthène, Al2OSiO4 T 3.6 4.5-7
Dans les roches métamorphiques de haute pression riches en alumine.
Prismes courts. Macle "en croix". Brun foncé, opaque, éclat résineux. Dans les schistes méta-
Staurotide, Fe2Al9O7(SiO4)4(OH)4 O 3.7 7
morphiques.
Cristaux prismatiques. Clivage {001}. Transparent, incolore, bleu, jaune, brun. Eclat vitreux.
Topaze, Al2SiO4(F,OH)2 O 3.6 8
Dans les pegmatites.

Groupe des grenats Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement
Pyrope Mg 3Al 2(SiO 4) 3 C 3.51 7
Almandin Fe 3Al 2(SiO 4) 3 C 4.25 7 Les formes usuelles des grenats sont le dodécaèdre rhomboïdal, le trapézoèdre, plus rarement
l'hexakisoctaèdre. On observe souvent diverses combinaisons de ces formes simples. Le pyrope
Spessartine Mn 3Al 2(SiO 4) 3 C 4.18 7 est généralement rouge foncé à noir, l'almandin brun-rouge, la spessartine rouge foncé à brun, le
Grossulaire Ca3Al 2(SiO 4) 3 C 3.53 6.5 grossulaire rose orange à brun-rose, l'ouvarovite vert, et l'andradite jaune-vert à brun. Ce sont
des minéraux des roches métamorphiques. Les grenats calciques apparaissent plus particulière-
Ouvarovite Ca3Cr 2(SiO 4) 3 C 3.76 7
ment dans les calcaires métamorphiques. Certains apparaissent aussi dans les roches éruptives.
Andradite Ca3Fe 2(SiO 4) 3 C 3.75 7
Vésuvianite Ca3Al2(SiO4)2(OH)4 Q 3.4 6.5 Prismes courts à section carrée, avec pyramides. Vert-brun à noir. Eclat vitreux à résineux.

© Jacques Deferne, février 2007


35
Groupe des titano-silicates Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement
Prismes aplatis. Incolore à jaune-vert ou brun. Macle sur {100}. Eclat résineux à adamantin. Dans
Sphène, CaTiSiO5 M 3.4 5.5
les syénites et les pegmatites liées aux syénites. Dans les roches métamorphiques alpines
Astrophyllite, (Na,K)4(Fe,Mn)4 Ti(SiO4)4 Longs prismes aplatis en assemblages rayonnant. Brun doré. Eclat submétallique. Dans les roches érupti-
O 3.3 3
ves basiques.

Groupe de la datolite
Datolite, CaBSiO4(OH) M 2.9 5.5 Prismes courts, masse granulaire. Incolore à jaune pâle. Transparent à translucide, éclat vitreux.
Euclase, AlBeSiO4(OH) M 3.1 7.5 Prismes ± allongés. Incolore à vert pâle. Transparent, éclat vitreux.
Cristaux tabulaires à clivage basal parfait (comme les micas). Vert foncé. Dans les schistes cristal-
Chloritoïde1, Fe2Al2(Al2Si2O10)(OH)4 M 3.6 6.5
lins et dans certaines roches de métamorphisme de contact.
1 parfois classé parmi les phyllosilicates auxquels il ressemble beaucoup.

Groupe de la chondrodite
Formes variées, massives, lamellaires. Macle sur {001}. Jaune-brun. Eclat vitreux Roches métamorphiques
Chondrodite, Mg5(SiO4)2(OH,F)2 M 3.2 6.5
de contact. ans les roches métamorphiques de contact avec Mg.
Humite, Mg7(SiO4)3(OH,F)2 M 3.2 6 Comme la chondrodite. Dans les roches métamorphiques de contact avec Mg.

© Jacques Deferne, février 2007


36
XI. Sorosilicates et cyclosilicates
(Environ 1 % de la croûte terrestre)
Les sorosilicates sont caractérisés par la présence, dans leur structure, de l'association de deux tétraèdres SiO4, formant le groupe anioniques [Si2O7]6-. Il
n'y a que peu d'espèces minérales qui présentent ce type de structure. Mentionnons l'importante famille des épidotes qu'on rencontre dans les roches mé-
tamorphiques.
Les cyclosilicates sont caractérisés par des anneaux de 3, 4 ou 6 tétraèdres SiO4 composant les groupes anioniques [Si3O9]6-, [Si4O12]8- ou [Si6O18]12-. Les
minéraux sont généralement prismatiques avec une symétrie rhomboédrique ou hexagonale. Les exemples les plus représentatifs sont la tourmaline et le
béryl. Ce sont des minéraux occasionnels des roches éruptives et métamorphiques.
S o r o s i l i c a t e s , [ S i 2O 7]
Groupe de l'hémimorphite Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement
Cristaux tabulaires striés verticalement. Incolore, transparent, éclat soyeux. Zone
Hémimorphite Zn4(Si2O7)(OH)2.H2O O 3.4 4.5
d’oxydation des gîtes de Zn.
Lawsonite CaAl2(Si2O7)(OH)2.H2O O 3.1 8 Prismes aplatis. Incolore à gris. Translucide. Eclat gras. Roches de faible métamorphisme.
Prismes striés verticalement. Opaque, noir. Métamorphisme de contact, zone d’al-
Ilvaïte CaFe2(Si2O7)(OH) O 3.8-4.1 5.5
tération des gîtes de Fe.

Groupe de l'épidote Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Prismes longs. Vert jaune à vert foncé, noir. Eclat vitreux, brillant. Dans les roches
Epidote Ca2 (Al,Fe)Al2O(SiO4)(Si2O7)(OH) O 3.4 6.5
métamorphiques.
Piémontite Ca2(Al,Fe,Mn)Al2O(SiO4)(Si2O7)(OH) O 3.4 6 Comme l'épidote. Brun rouge à violet.
Zoïsite Ca2Al3O(SiO4) (Si2O7)(OH) O 3.4 6.5 Prismes striés. Gris à vert, rose, rarement bleu (var. tanzanite). Eclat vitreux.
Clinozoïsite Ca2Al3O(SiO4)(Si2O7)(OH) M 3.3 6.5 Prismes striés. Incolore à vert, rose. Eclat vitreux. Dans roches métamorphiques.

© Jacques Deferne, février 2007


37

Cyclosilicates, [Si3O9], [Si4O12], [Si6O18]


Syst. Dens Dur. Description sommaire et type de gisement
Bénitoïde BaTiSi3O9 H 3.7 6.5 Prismes aplatis d'apparence triangulaire . Bleu à incolore. Eclat vitreux
Cristaux tabulaires avec arêtes aiguës. Incolore à brun-violet. Métamorphisme
Axinite Ca2(Fe,Mn)Al2O(BO3)(Si4O12)(OH) T 3.3 6.5-7
de contact.
Prismes hexagonaux, incolore, vert (émeraude), rose (morganite). bleu (aigue-
Béryl Be3Al2OSi6O18 H 2.7 7.5-8
marine). Dans les pegmatites.
Prismes striés à section ditrigonale. Couleurs variées. Dans les pegmatites et
Tourmaline* (Ca,Na)2(Al,Fe,Li,Mg)3Al6(BO3)3(Si6O18)(OH)4 R 3-3.2 7
les roches métamorphiques.
Prismes courts, massive. Bleu-violet à jaune, fort dichroïsme. Vitreux. Dans les
Cordiérite Mg2Al3(AlSi5O18) O 2.6 7-7.5
roches métamorphiques.
Prismes courts terminés par un rhomboèdre. Vert intense. Zone oxydation des
Dioptase Cu6(Si6O18).6H2O R 3.3 5
gîtes de Cu.
Encroûtements, agrégats. Aspect botryoïdal. Bleu-vert. Zone d’oxydation des
Chrysocolle CuSiO3.nH2O − 2-2.4 2-4
gîtes de Cu.
* La tourmaline a une composition chimique très variable. On peut la considérer comme un groupe réunissant le schorl noir, l'elbaïte rose, l'indicolite vert-bleu, etc..

© Jacques Deferne, février 2007


38
XII. Inosilicates ou silicates en chaînes
(≈ 12 % de la croûte terrestre)
Les tétraèdres SiO4 se lient entre eux pour former des chaînes simples ou doubles. Les proportions d'atomes d'oxygène et de silicium deviennent [SiO3]2- pour les
premières, [Si4O11]6- pour les secondes. Ces deux types de chaîne correspondent à deux grandes familles : les pyroxènes et les amphiboles. Les minéraux sont ca-
ractérisés par un poids spécifique plutôt faible, une dureté moyenne, une tendance aux formes prismatiques avec deux directions de clivages parallèles à l'axe du
prisme {110}. L'angle entre ces deux directions de clivage est d’environ 90° pour les pyroxènes, 120° pour les amphiboles.
Les pyroxènes sont communs dans les roches éruptives basiques et diverses roches métamorphiques. On les trouve aussi dans les météorites pierreuses. Un peu
plus riches en silice que les pyroxènes, les amphiboles apparaissent dans les roches moyennement basiques, dans les syénites et parfois même dans les granites.
Groupe des pyroxènes
Orthopyroxènes Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement

Enstatite, Mg2 (Si2O6) O 3.1-3.5 5-6 Série isomorphe donnant des minéraux massifs, fibreux, parfois prismatiques. Vert foncé à
Hyperstène, (Mg,Fe)2 (Si2O6) O 3.3-3.6 5-6 noir, éclat vitreux à résineux. Minéraux fréquents dans les météorites pierreuses.

Clinopyroxènes Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement

Diopside, CaMg (Si2O6) M 3,3 6 Prismes courts avec clivages {110} à 90° l'un de l'autre. Le diopside est incolore à vert-brun,
l'augite brun-foncé à noir, l'hédenbergite brun-vert à noir. L'augite est un des principaux
Hédenbergite, CaFe ( Si2O6) M 3.6 6
constituants des roches éruptives basiques.
Augite, Ca(Fe,Mg,Al) [(Si,Al)2O6] M 3.3-3.5 5.5 Le diopside et l'hédenbergite apparaissent dans les roches métamorphiques.

© Jacques Deferne, février 2007


39

Pyroxènes alcalins Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Spodumène, LiAl (Si2O6) M 3.0-3.2 7 Prisme avec clivage {110} parfait. Incolore, rose (kunzite), vert (hiddenite). Dans les pegmatites.
Jadéite1, NaA (Si2O6) M 3.2 6.5 Masses cryptocristallines (jade). Vert à brun. Dans quelques rares serpentines.
Aegyrine, NaFe (Si2O6) M 3.6 6 Prismes allongés. Clivage{110} parfait. Vert foncé à noir. Dans les syénites riches en Na.
1 On réserve le terme de jade est une roche faite d'un agrégat extrêmement tenace de cristaux de jadéite ou de néphrite, une variété de trémolite.

Pyroxénoïdes Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Wollastonite, Ca3(Si3O9) T 2.9 5 Masse fibreuse ou compacte. Blanc à gris, éclat soyeux. Dans calcaires métamorphisés.
Pectolite, Ca2NaH (Si3O9) T 2.8 5 Cristaux aciculaires. Blanc, éclat soyeux. Gîtes hydrothermaux dans cavités des basaltes.
Cristaux rares, encroûtements. Rose à mauve. Dépôts hydrothermaux. roches métamorphiques liées
Rhodonite, Mn3(Si3O9) T 3.6-3.7 6
à des gîtes de Mn.

© Jacques Deferne, février 2007


40

Groupe des amphiboles


Série de l'antophyllite Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement
Anthophyllite (Fe,Mg)7(Si4O11)2(OH)2 O 3.1-3.5 6 Minéraux très semblables. Cristaux rares. Agrégats de prismes, lamelles. Aspect
Gedrite (Fe,Mg,Al)7[(Si,Al)4O 11]2(OH)2 O 3.2-3.5 6 fibro-radié. Brun-gris à vert. Eclat vitreux à nacré.

Série trémolite-actinote Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Trémolite Ca2Mg5 (Si4O11)2 (OH)2 M 2.9-3.2 5-6 Cristaux lamellaires aciculaires ou columnaires, blanchâtres. Eclat nacré.
Actinote2 Ca2(Mg,Fe)5 (Si4O11)2 (OH)2 M 3.1-3.4 5-6 Longs prismes vert-foncé en agrégats parallèles ou rayonnants.

Série de la hornblende Syst. Dens. Dur. Description sommaire et type de gisement


Hornblende NaCa2(Mg,Fe,Al)5 [(Si,Al)4O11]2(OH)2 M 3.0-3.5 5-6 Prismes courts. Vert foncé à noir, éclat vitreux à résineux.
Riébeckite2 Na2(Fe",Fe"')5 (Si4O11)2 (OH)2 M 3.4-3.8 5 Forme le plus souvent une asbeste bleue, connue sous le nom de crocidolite.
Glaucophane Na2Mg3 Al2(Si4O11)2 (OH)2 M 3.1 6 Grains allongés, agrégat bacillaire. Bleu vif à grisâtre. Dans les schistes de faible
métamorphisme
2 L’asbeste (ou amiante) réunit les variétés fibreuses d’actinote, de chrysotile et de riébeckite

© Jacques Deferne, février 2007


41

XIII. Phyllosilicates ou silicates en couches


(≈ 5 % de la croûte terrestre)
Les tétraèdres SiO4 sont polymérisés dans deux directions d'extension, formant des couches chargées négativement. La proportion d'atomes d'oxygène et
de silicium est [Si2O5]2-; toutefois la substitution d'une partie des atomes de silicium par de l'aluminium au sein du tétraèdre SiO4, détermine, pour cer-
tains, un groupe anionique [AlSi3O10]5-. La disposition structurale en couches se répercute sur les propriétés physiques des minéraux : habitus en feuillets,
clivage basal parfait, cohésion et dureté faibles, poids spécifique peu élevé. Presque tous sont monocliniques (pseudo-hexagonaux).

Les phyllosilicates sont caractérisés par une faible cohésion des


couches entre elles, favorisant la présence d’un clivage très facile.

clivage de la muscovite
structure de la muscovite

Groupe de la kaolinite Dens Dur. Description sommaire et type de gisement

Kaolinite Al4(Si4O10)(OH)8 La structure est caractérisée par des couches liées entre elles par des forces très faibles.
2-2.5 2.5
Halloysite Al4(Si4O10)(OH)8.4H2O Les rares cristaux visibles forment des lamelles ou des écailles incolores à éclat nacré. Ce
2-2.2 2.5
sont des masses plus ou moins terreuses. La kaolinite est la plus fréquente. Elle se pré-
Nontronite Fe2(Si4O10)(OH)2.nH2O 2-3 1-2
sente le plus souvent en masse blanchâtre qui s'effrite sous les doigts. Elle absorbe l'eau
Montmorillonite Al2(Si4O10)(OH)2.nH2O 2-3 1-2
en donnant une pâte plastique. Provient de l'altération des feldspaths.

Groupe de la serpentine Dens Dur. Description sommaire et type de gisement

Minéraux indiscernables l'un de l'autre. Masse verdâtre compacte ou feuilletée, par-


Antigorite Mg3(Si2O5)(OH)4 2.6 3 fois fibreuse (chrysotile/asbeste). Vert foncé à brun. Toucher onctueux. Produit
Chrysotile Mg3(Si2O5)(OH)4 2.6 3 d’altération.de l'olivine.

© Jacques Deferne, février 2007


42
Groupe du talc Dens Dur. Description sommaire et type de gisement

Talc, Mg3(Si4O10)(OH)2 2.7-2.8 1 Minéraux très voisins, indiscernables l'un de l'autre. Masse compacte (saponite) ou
feuilletée. Vert pâle. Toucher onctueux. Produit d'altération par hydratation des roches
Pyrophyllite, Al2(Si4O10)(OH)2 2.7-2.9 1-2 ultra-basiques.

Groupe des micas Dens Dur. Description sommaire et type de gisement


Muscovite KAl2(AlSi3O10)(OH)2 2.8 2.5 Les micas forment des cristaux tabulaires aplatis, caractérisés par un clivage basal

Phlogopite KMg3 (AlSi3O10)(OH)2 2.8-2.9 2 - 2.5  très facile qui permet un débit en feuillets extrêmement minces. On trouve plus ra-
 rement des cristaux à faces prismatiques bien développées. Muscovite et phlogopite
Biotite K(Mg,Fe)3(AlSi3O10)(OH)2 2.8-3.2 2.5 - 3
 sont incolores, la biotite est noire, la lépidolite mauve. Ce sont tous des minéraux
Lépidolite K(Li,Al)3 (AlSi3O10)(OH, F)2 2.8-3.2 2.5 - 3  des roches éruptives et métamorphiques.

Groupe des hydromicas Dens Dur. Description sommaire et type de gisement


Même aspect que les micas. Jaune à brun. Produit d'altération de la biotite et de la
Vermiculite (Mg,Fe,Al)3(AlSi3O10)(OH)2.4H2O 2.4 1.5
muscovite.
Chloritoïde (Fe, Mg, Mn)2Al2(Al2Si2O10)(OH)4 3.6 6.5 Masses feuilletées à lamelles cassantes. Plus dure que les micas et la chlorite .

Groupe des chlorites Dens Dur. Description sommaire et type de gisement


Clinochlore (Mg,Fe",Al)5(AlSi3O10)(OH)8 2.6-3.0 2 - 2.5  Les chlorites diffèrent des micas par leur structure. Lamelles flexibles non élastiques.
Vert bouteille. La pennine forme souvent des empilements de lamelles vert-foncé. Le
Pennine var. magnésienne de clinochlore 2.6-2.8 2 - 2.5 
clinochlore est vert plus clair, formant des tablettes avec macles polysynthétiques. La
Kämmererite (MgCr)6(AlSi3O10)(OH)8 2.6 2 - 2.5  kämmererite est mauve.

Autres phyllosilicates Dens Dur. Description sommaire et type de gisement


Prismes et pyramides quadratiques striés verticalement. Clivage basal parfait. Inco-
Apophyllite1 KCa4 (Si4O10)2 F. 8 H2O 2.35 5
lore à vert. Origine hydrothermale
Cristaux prismatiques ou tabulaires, concrétions. Jaune-vert pâle, éclat vitreux. Filons
Prehnite 2 Ca2Al(AlSi3O10)(OH)2 2.8-3.0 6.5
hydrothermaux et roches métamorphiques.

1 souvent appelée "fausse zéolite" à cause de son comportement vis à vis de l'eau et de son affinité avec les zéolites.
2 structure encore mal connue, probablement intermédiaire entre les phyllosilicates et les inosilicates

Biotite Pennine Apophyllite

© Jacques Deferne, février 2007


43

XIV. Tectosilicates ou silicates en charpente


(Plus de 60 % de la croûte terrestre)
Les tétraèdres SiO4 se lient entre eux dans toutes les directions constituant une charpente tridimentionnelle. On observe toujours une substitution partielle
du silicium par l'aluminium pouvant atteindre 50 %. Dans le cas des feldspaths, les groupes anioniques deviennent alors [AlSi3O8]1- ou [Al2Si2O8]2-.
Les charges négatives sont compensées par le potassium K1+, le sodium Na1+ ou le calcium Ca2+ qui prennent place à l'intérieur de la charpente, consti-
tuant ainsi les importantes familles des feldspaths, des feldspathoïdes et des zéolites.
Ces minéraux présentent des caractères communs : couleur blanc à gris, parfois rose à brun clair, un poids spécifique faible, compris entre 2.2 et 2.7, une
dureté constante de 6 pour les feldspaths et les feldspathoïdes, un peu plus faible pour les zéolites (4 à 5.5). Les tectosilicates constituent des familles bien
individualisées, en particulier les feldspaths qui sont les principaux constituants des roches éruptives. Les feldspathoïdes sont beaucoup plus rares et n'ap-
paraissent que dans les roches alcalines à déficit de silice. Les zéolites sont formées par circulation de solutions hydrothermales de basse température dans
les anfractuosités des roches.

Feldspaths alcalins Syst. Dens. Description sommaire et type de gisement


Orthose K(AlSi3O8) M L'orthose se présente souvent en prismes trapus à section carrée, blanc laiteux. Macles simples et
2.57  clivages visibles. L'adulaire est une variété d'orthose d'origine hydrothermale, aux faces losangi-
Microcline K(AlSi3O8) T 2.57 
 ques bien développées, parfois transparentes. Le microcline est indiscernable à vue de l'orthose.
Sanidine K(AlSi3O8) M 2.57  L'amazonite est une variété de microcline de couleur bleu-vert. La sanidine est la forme haute tem-
 pérature du feldspath potassique. Elle apparaît dans les roches volcaniques riches en silice. Cris-
Albite Na(AlSi3O8) T 2.62 taux tabulaires blancs. La cleavelandite est une variété d'albite à habitus lamellaire.

Feldspaths calco-sodiques ou plagioclases


Ce sont des minéraux isomorphes tricliniques qui peuvent cristalliser dans n'importe quelle proportion d'un mélange d'albite, Na(AlSi3O8), et d'anorthite,
Ca(Al2Si2O8), symbolisées ci-dessous par Ab et An. L'identification précise d'un plagioclase est importante pour la classification des roches éruptives.

Albite (Ab) An 0-10 - Ab90-100 T 2.62 Les plagioclases sont des minéraux constitutifs des roches éruptives. La classification de ces derniè-
Oligoclase An10-30 - Ab70-90 T 2.65  res et basée sur leur composition chimique. Les plagioclases proches de l'albite se rencontrent dans
 les roches riches en silice (granites, diorites, gneiss); les termes proches de l'anorthite sont dans les
Andésine An30-50 - Ab50-70 T 2.68  roches pauvres en Si et riches en Ca, Fe et Mg (gabbros, basaltes, péridotites). Ce sont des cristaux
Labrador An50-70 - Ab30-50 T 2.71  rarement bien formés. On rencontre parfois des prismes tabulaires, blanc laiteux à gris. On les

Bytownite An 70-90 - Ab10-30 T 2.73  trouve aussi dans les roches métamorphiques, en particulier l'albite dont les cristaux sont parfois
 bien développés dans les fissures des roches. Le labrador forme parfois des masses lamellaires à
Anorthite (An) An90-100 - Ab0-10 T 2.76
reflets internes multicolores.

© Jacques Deferne, février 2007


44

Feldspathoïdes Syst. Dens. Description sommaire et type de gisement


Beaux trapézoèdres blanc laiteux. Eclat terne. Dans certaines laves pauvres en silice et riches en potas-
Leucite K(AlSi2O6) Q 2.4
sium.
Néphéline KNa3 (AlSiO4)4 H 2.6 Rares cristaux hexagonaux, masses grenues. Incolore, transparent, éclat vitreux. Ressemble au quartz.
Sodalite Na4(AlSiO4)3Cl C 2.2 Rares cristaux dodécaédriques, masses grenues. Incolore, éclat vitreux.
Lazurite* Na3Ca(AlSiO4)3(S,SO4) C 2.4 Cristaux dodécaédriques rares, massif, grenu. Bleu profond à bleu clair.
* On réserve le terme de Lapis-Lazuli à un agrégat massif constitué essentiellement de lazurite associée à divers minéraux, en particulier la pyrite.

Scapolites Syst. Dens. Description sommaire et type de gisement


Prismes quadratiques, agrégats grenus. Incolore, blanc à gris. Eclat vitreux à résineux. Roches métamorphiques
Marialite Na3(AlSi3O8)3NaCl Q 2.6
de contact.
Meionite Ca(Al2Si22O8)3CaCO3 Q 2.7 Identique à la marialite avec laquelle elle forme une série isomorphe.

© Jacques Deferne, février 2007


45

Zéolites Syst. Dens. Dureté Description sommaire et type de gisement


Analcime, Na(AlSi2O6).H2O C 2.7 3-4 Trapézoèdres blancs. Transparent à translucide, éclat vitreux. Dans certaines laves riches en Na.
Rhomboèdres proches du cube. Macles fréquentes. Incolore à blanc, jaunâtre, verdâtre. Eclat
Chabasie, Ca(Al2Si4O12).6H2O R 2.1 4-5
vitreux.
Natrolite, Na2(Al2Si3O10).2H2O O 2.25 5.5 Prismes aciculaires striés verticalement, fibro-radiés. Incolore à blanc, éclat vitreux.
Mésolite, Na2Ca2(Al2Si3O10)3.8H2O M 2.25 5 Cristaux aciculaires en touffes fibro-radiées. Incolore à blanc, éclat vitreux, parfois soyeux.
Prismes aciculaires striés verticalement, en masses radiées. Blanc à incolore, éclat vitreux à
Scolecite, Ca(Al2Si3O10).3H2O M 2.3 5.5
soyeux.
Cristaux trapézoïdaux, souvent tabulaires, agrégats parallèles. Incolores à blanc, éclat vi-
Heulandite, Ca(Al2Si7O18).6H2O M 2.2 4
treux à soyeux.
Harmotome, (Ba,K)(AlSi3O8)2.6H2O M 2.4 4.5 Cristaux complexes d'aspect orthorombique avec macles par pénétration. Incolore à blanc.
Cristaux prismatiques de section rhombique disposés en gerbes. Blanc, jaunâtre, éclat vi-
Stilbite, Ca(Al2Si7O18).7H2O M 2.25 4
treux.
Prismes à base carrée, masses columnaires fibro-radiées. Eclat vitreux. Recouvrement pou-
Laumontite, Ca(Al2Si4O12).4H2O M 2.4 3-4
dreux.

© Jacques Deferne, février 2007

Vous aimerez peut-être aussi