Corrigé Applis Les Institutions Financières Et Leur Rôle

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Chapitre 3

Les institutions financières et leur rôle

Réponses aux questions sur les documents

Mise en situation : les banques, à quoi servent-elles, p. 23

1. Pourquoi les banques jouent-elles un rôle important dans le financement de


l’économie ?
Les banques servent d’intermédiaires entre ceux qui souhaitent prêter de l’argent et ceux qui
désirent en emprunter. Elles permettent à l’offre de fonds des épargnants (ménages, entreprises)
de rencontrer la demande de fonds des emprunteurs (ménages, entreprises, État). Leur rôle est
important dans le financement de l’économie car, sans les banques, une partie de l’épargne ne
servirait pas à financer les agents à besoin de financement.
Un particulier, comme une entreprise, n’accepterait pas de prêter à quelqu’un qu’il ne connaît
pas. Il ne prendrait pas le risque de perdre une partie ou la totalité de la somme prêtée. C’est
alors qu’interviennent les banques : elles collectent l’épargne d’un grand nombre de ménages
et d’entreprises pour la prêter à d’autres ménages et entreprises qui ont des besoins de fonds
pour financer et acquérir un bien (une maison, une machine…).
Les banques ont un rôle essentiel dans le financement de l’économie.

2. Que signifie l’expression « la banque transforme du court terme en long terme » ?


Lorsque l’on place son argent, on souhaite avoir la possibilité de le récupérer rapidement. À
l’inverse, lorsque l’on fait un emprunt, on a généralement besoin qu’il soit de longue durée.
Pour réaliser son projet d’investissement (achat d’un logement, acquisition de machines ou de
bâtiments…), l’emprunteur doit mobiliser des fonds sur un horizon de temps plus long.
La banque va permettre de concilier le court terme de l’épargnant avec le long terme de
l’emprunteur. Les retraits de certains déposants seront en partie compensés par les dépôts des
autres. La banque pourra donc fonctionner en transformant une partie des ressources
collectées à court terme auprès des déposants en crédits octroyés à long terme à ses clients
emprunteurs.
Les banques jouent alors un rôle de transformateurs d’échéances, c’est-à-dire qu’elles
transforment l’épargne à court terme en prêts à long terme.

3. Pourquoi la confiance accordée par les déposants dans les banques est-elle
essentielle ?
Le mécanisme décrit ci-dessus fonctionne lorsque les déposants ont confiance dans les
banques, c’est-à-dire dans la restitution à tout moment de leurs dépôts. Mais si cette confiance
disparaît, les déposants vont vouloir récupérer leur argent. Or, comme les banques ont prêté à
long terme une partie des ressources à court terme, elles ne seront pas en mesure de
rembourser tous les déposants. Cette situation peut alors les conduire à faire faillite.
La confiance accordée par les déposants dans les banques est donc essentielle.

Partie 4  Chapitre 3 – Les institutions financières et leur rôle © Nathan.


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I. Qu’est-ce que l’intermédiation financière ?

Document 1. Définition, p. 24
Document 2. Le fonctionnement de l’intermédiation financière, p. 24
Document 3. La composition actuelle des institutions financières françaises, p. 24

1. Décrivez ce que l’on appelle « intermédiation financière ».


L’intermédiation financière est un système de financement dans lequel une institution
financière (généralement une banque) collecte des fonds auprès de ceux qui ont des excédents
(capacité de financement) et effectue des prêts au profit de ceux qui ont des déficits (besoin de
financement).

2. Qu’est-ce qui distingue l’intermédiation financière du financement par le marché


financier ?
L’intermédiation financière correspond à la finance indirecte (financement externe indirect ou
intermédié) alors que le financement par le marché financier correspond à la finance directe
(financement externe direct).
Deux grandes modalités de financement externe sont à distinguer selon que ce dernier fait ou
non intervenir des intermédiaires financiers :
− lorsque le financement est indirect ou intermédié, des intermédiaires financiers s’interposent
entre les agents à capacité de financement, auprès desquels ils collectent des fonds, et les
agents à besoin de financement, auxquels ils apportent leur concours financier. Le crédit
bancaire constitue la forme la plus emblématique du financement intermédié ;
− par « financement par le marché financier » ou « financement direct », on entend, le plus
souvent, le cas où les agents à besoin de financement émettent des titres (actions, obligations)
souscrits sur le marché par les agents à capacité de financement (on parle alors de
financement de marché).

3. Les banques sont-elles les seuls intermédiaires financiers ? Expliquez.


L’intermédiation financière n’est pas le seul fait des banques. Outre ces dernières, qui se
présentent sous différents modèles avec les banques commerciales et les banques mutualistes,
d’autres institutions financières apparaissent : les sociétés financières (sociétés de crédit-bail
et institutions financières spécialisées), la Caisse des dépôts et consignations, les OPCVM
(Organismes de placement collectif en valeurs mobilières) et des FCP (Fonds communs de
placement).

Partie 4  Chapitre 3 – Les institutions financières et leur rôle © Nathan.


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II. Les modalités du financement intermédié

A. Le financement non monétaire


Document 4. La transformation de l’épargne par les institutions financières, p. 25
Document 5. La banque : l’équilibre entre dépôts et crédits, p. 25

1. À quoi la transformation de l’épargne, ou transformation financière, correspond-


elle ?
L’horizon préféré de ceux qui peuvent prêter de l’argent (le court terme) coïncide rarement
avec celui de ceux qui souhaitent en emprunter (le long terme). Les banques résolvent cette
difficulté en pratiquant la transformation de l’épargne.
La transformation de l’épargne (ou transformation financière) s’effectue lorsque les
institutions financières utilisent les dépôts pour accorder des crédits dont les échéances sont
différentes (exemple : octroi de prêts à long terme à partir de dépôts à court terme ou à vue).
Les banques jouent alors un rôle de transformation d’échéances (ou transformation des
maturités).

2. Pourquoi fait-on appel à des institutions financières pour financer des opérations à
long terme (achat d’une maison, investissement lourd) ?
On recourt aux institutions financières pour le financement des opérations à long terme, car il
est peu probable qu’un particulier accepte de prêter une somme importante sur une durée très
longue (25 ou 30 ans).
De plus, l’intermédiation financière permet de diminuer le risque d’insolvabilité couru par le
prêteur de capitaux. L’intermédiaire est mieux à même d’apprécier ces risques (c’est son
métier) et, dans la mesure où il a de nombreux débiteurs, il peut compenser plus facilement
l’insolvabilité de l’un d’eux.

3. Montrez la difficulté pour une banque de concilier les exigences des déposants et des
emprunteurs.
Comme nous l’avons vu (question 1), l’horizon préféré d’un prêteur demeure le court terme.
Face à lui, l’emprunteur a besoin de fonds sur un horizon beaucoup plus long. La difficulté
qui se pose alors à la banque est de concilier les exigences des déposants qui souhaitent
utiliser à tout moment leurs dépôts et celles des emprunteurs qui veulent financer leurs
investissements qui se situent dans une perspective de long terme.
La banque est capable de réaliser la transformation des échéances car elle réunit les dépôts
pour accorder des prêts. Or, tous les déposants ne retirent pas leur argent en même temps et
d’autres dépôts viennent compenser les retraits. La conciliation entre les exigences des
déposants et des emprunteurs est possible tant que les premiers ont confiance dans la capacité
de la banque à leur restituer leurs dépôts. Lorsque cette confiance disparaît, les déposants
veulent tous retirer leur argent en même temps, mais la banque ayant prêté à long terme une
partie de ses ressources, elle ne sera pas en mesure de tous les rembourser.
La banque doit donc faire face au risque d’illiquidité, c’est-à-dire assurer l’équilibre entre les
dépôts et les crédits. Pour cela, il lui faut concilier les exigences des déposants et des
emprunteurs (faire face à tout moment aux demandes de retrait et assurer le financement des
emprunts).

Partie 4  Chapitre 3 – Les institutions financières et leur rôle © Nathan.


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B. La spécificité des banques : le financement monétaire
Document 6. La banque, un intermédiaire financier spécifique, p. 26

4. Quel est l’intérêt, pour le financement de l’économie, du pouvoir de création


monétaire des banques ?
L’intérêt du pouvoir de création monétaire des banques est que le financement de l’économie
n’est pas soumis à une épargne préalable. Les banques n’ont pas besoin de ressources
préalablement collectées pour assurer le financement de nouveaux projets d’investissement,
elles ont un pouvoir de création monétaire. Les banques ne prêtent plus à partir d’un montant
minimum de dépôts préalables, elles créent de la monnaie en accordant des crédits et ce sont
ces crédits qui entraînent les dépôts dans les banques. « Les crédits font les dépôts » et non
l’inverse. Les banques assurent le financement de l’économie en accordant des crédits qui
résultent de la création monétaire.

Document 7. Les limites à la création monétaire par les banques : la réglementation


prudentielle, p. 26.

5. Pourquoi la création monétaire par les banques est-elle limitée ?


Les banques ne peuvent créer autant de monnaie qu’elles veulent car elles pourraient
connaître la faillite (de plus, des risques d’inflation élevée existent). Or les banques se prêtent
les unes aux autres et sont liées entre elles. Si une banque connaît la faillite, celle-ci peut se
transmettre à l’ensemble du système bancaire et affecter gravement le financement de toute
l’économie. Pour éviter de connaître de graves difficultés, les banques mettent en place un
contrôle interne qui doit leur permettre d’apprécier la capacité de remboursement des
demandeurs de crédit et de limiter ainsi les risques de défaut de paiement.

6. Par quel moyen la création monétaire par les banques est-elle limitée ?
Les banques se doivent d’être d’une grande solidité financière compte tenu des effets d’une
faillite éventuelle de l’une d’entre elles sur la stabilité de tout le système financier et, au-delà,
de l’économie tout entière.
Cette solidité financière est essentiellement mesurée par le montant de leurs fonds propres,
qui détermine leur capacité à faire face aux risques éventuels liés à leurs activités (non-
remboursement de crédits distribués).

Pour aller plus loin : les banques devant être en permanence solvables (c’est-à-dire capables
de faire face à leurs engagements), leur capacité de création monétaire est limitée par la
réglementation prudentielle. La Banque des règlements internationaux (BRI), dont le siège est
à Bâle, a établi un ratio de solvabilité que toutes les banques doivent respecter. Ce dernier
correspond au rapport entre le total de leurs fonds propres et leurs engagements, qui doit être
au moins égal à 8 %.

Document 8. Crédits bancaires et création monétaire, p. 26.

7. Tous les crédits bancaires correspondent-ils à de la création monétaire ? Justifiez.


Si le financement monétaire est uniquement réalisé par les banques (et le Trésor public),
toutes les institutions financières assurent un financement. Les banques assurent un
financement non monétaire lorsqu’elles prêtent des fonds qu’elles ont préalablement collectés,
au même titre que les institutions financières non bancaires.

Partie 4  Chapitre 3 – Les institutions financières et leur rôle © Nathan.


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III. L’intervention croissante des banques sur les marchés
de capitaux

Document 9. Les banques, intermédiaires sur les marchés de capitaux, p. 27


Document 10. La redéfinition de l’activité bancaire, p. 27

1. Qu’appelle-t-on l’intermédiation ?
L’intermédiation est la fonction de toutes les institutions financières qui établissent un lien
entre les capacités de financement de certains agents et les besoins de financement d’autres
agents.
Pour mesurer cette intermédiation financière, on utilise le taux d’intermédiation financière au
sens strict, qui correspond à la part des crédits octroyés par les institutions financières dans le
total des financements externes destinés aux agents non financiers (entreprises, ménages,
administrations publiques).

2. Distinguez intermédiation traditionnelle et intermédiation de marché.


L’intermédiation traditionnelle (on parle également d’intermédiation au sens strict)
correspond à un mode de financement dans lequel les banques jouent un rôle d’intermédiaire
en collectant des dépôts et en accordant des prêts.
L’intermédiation de marché correspond au fait que les banques ont accentué leur intervention
sur les marchés de capitaux. Le financement s’opère toujours par le marché financier, mais
avec une intervention des banques en tant qu’intermédiaires entre les agents économiques et
le marché financier.

3. Pourquoi et comment les banques interviennent-elles de plus en plus sur les marchés
de capitaux ?
Pour compenser l’érosion des ressources que leur fournissent les agents non financiers, les
banques ont développé leur activité sur les marchés de capitaux en assurant une intermédiation
de marché. Elles servent d’intermédiaires entre les agents économiques et les marchés
financiers, et entre les agents économiques entre eux. La diminution des ressources
traditionnelles des banques (dépôts à vue ou sur livret) les a conduites à se procurer de plus en
plus de ressources sur les marchés, ce qui les amène à développer des activités de services
comme la gestion des actifs financiers.

IV. Les avantages de l’intermédiation financière

A. La réduction des coûts de transaction


Document 11. La réduction des coûts de transaction par les institutions financières, p. 28

1. À quoi correspondent les coûts de transaction ?


Les coûts de transaction représentent l’ensemble des coûts que doivent supporter les acteurs
économiques lorsqu’ils souhaitent échanger un bien ou un service (recherche du partenaire de
l’échange, recherche d’informations sur les prix et la qualité, négociation du contrat…).
Dans le cas présent, les coûts de transaction représentent le temps et l’argent dépensés pour
réaliser les transactions financières.

Partie 4  Chapitre 3 – Les institutions financières et leur rôle © Nathan.


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2. Donnez des exemples de réduction des coûts de transaction par les intermédiaires
financiers comme, par exemple, les banques.
Le recours aux institutions financières, et tout particulièrement les banques, permet de réduire
les coûts de transaction, notamment par :
– la réalisation d’économies d’échelle du fait d’une plus grande production de services
financiers grâce à des contrats standardisés ;
– l’utilisation de chèques et de cartes bancaires qui permettent de payer les factures de
manière commode, et donc facilitent les transactions ;
– une meilleure diversification des risques avec un volume important d’opérations ;
– une réduction du nombre de coûts des opérations financières (coûts de recherche de la
contrepartie de la transaction financière, coûts de négociation des conditions financières, coûts
de l’information sur le débiteur, coûts de contrôle des échanges…).

B. La réduction de l’asymétrie d’information


Document 12. Le traitement des problèmes d’asymétrie d’information, p. 28
Document 13. Avis sur l’action Danone, p. 29

3. À quoi une asymétrie d’information correspond-elle lors d’un financement ?


Il y a asymétrie d’information sur le marché financier lorsqu’un des échangistes possède une
information que l’autre ignore. Par exemple, un investisseur connaît son projet ; il peut donc
apprécier ses chances de succès. Par contre, le prêteur qui n’a pas une information complète
devra être convaincu par l’emprunteur pour accepter de financer le projet.

4. Comment les banques peuvent-elles résoudre le problème posé au marché financier en


cas d’asymétrie d’information ?
Pour résoudre le problème posé au marché financier en cas d’asymétrie d’information, les
banques vont produire des informations pour éclairer les choix des prêteurs. Ces informations
vont être diffusées auprès d’une grande quantité d’emprunteurs, ce qui va permettre d’en
réduire le coût et de résoudre les asymétries d’information.
Les banques, en s’interposant entre vendeurs (épargnants-prêteurs) et acheteurs (investisseurs-
emprunteurs), vont résoudre le problème d’asymétrie d’information posé au marché financier.
Du fait de leur connaissance et de leur expertise, d’une part, elles vont accroître l’information
des épargnants (l’asymétrie d’information sera alors réduite) et, d’autre part, elles seront
mieux à même d’apprécier la qualité des projets des investisseurs, ce qui va faciliter leur
financement.

5. Dans quelle mesure l’information financière permet-elle de réduire l’asymétrie


d’information entre l’acheteur potentiel d’actions Danone et la société Danone ?
Grâce à sa connaissance de la société Danone et aux informations qu’elle détient, la banque
réduit le risque lié au manque d’information pour les acheteurs potentiels de titres. Cette
connaissance mise à la disposition des acheteurs permet de réduire l’asymétrie d’information
entre l’acheteur potentiel d’actions Danone et la société Danone.

Partie 4  Chapitre 3 – Les institutions financières et leur rôle © Nathan.


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C. La réduction des risques

Document 14. L’appréciation des risques par l’intermédiaire financier, p. 29

6. Quels risques sont réduits, pour le prêteur de capitaux, du fait de l’intervention d’un
intermédiaire financier ?
Un intermédiaire financier limite le risque d’insolvabilité couru par le prêteur de capitaux. La
multiplicité de ses débiteurs fait que les défaillances des uns sont compensées par les
remboursements des autres. La répartition des actifs entraîne donc une compensation des
risques.
De plus, du fait qu’il sélectionne les emprunteurs et grâce à ses procédures de contrôle,
l’intermédiaire financier limite les problèmes d’information relatifs à la qualité des projets à
financer.

7. Pourquoi une banque connaît-elle un risque réduit par rapport à un autre agent
économique dans les opérations de prêt ?
Une banque connaît un risque réduit par rapport à un autre agent économique dans les
opérations de prêt pour plusieurs raisons :
– elle assume mieux les risques d’insolvabilité dans la mesure où elle a de nombreux
débiteurs et peut compenser relativement facilement l’insolvabilité de l’un d’entre eux ;
– du fait de sa connaissance des emprunteurs, elle réduit le risque d’en sélectionner de
potentiellement défaillants ;
– elle connaît mieux la qualité des projets d’investissement à financer ;
– elle met en œuvre une procédure de contrôle et de suivi des emprunteurs jusqu’au
remboursement complet des prêts.

Partie 4  Chapitre 3 – Les institutions financières et leur rôle © Nathan.


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Réponses aux questions sur le cas pratique
« L’évolution du rôle des banques »
Annexe 1. Pourquoi des banques ?, p. 30
Annexe 2. Les métiers bancaires se sont transformés, p. 30
Annexe 3. Les banques, toujours au cœur du système financier, p. 31
Annexe 4. Finance de marché - finance bancaire, une frontière dépassée, p. 31

1. Vous caractériserez le rôle des banques dans le financement de l’économie.


Dans le financement intermédié – ou financement externe indirect –, les emprunteurs (agents
à besoin de financement) obtiennent des fonds en s’adressant à des intermédiaires financiers,
en particulier les banques, qui leur accordent des prêts. Les agents à capacité de financement
prêtent leur argent, sous la forme de dépôts, non pas directement aux agents à besoin de
financement, mais à des institutions financières, dont les banques, qui servent
d’intermédiaires.
Parmi les institutions financières, les banques ont une spécificité : elles peuvent assurer un
financement monétaire de l’économie. Une banque crée de la monnaie en accordant des
crédits. Le financement monétaire de l’économie présente l’avantage de ne pas nécessiter
d’épargne préalable. Il n’y a pas, de la part des banques, de recyclage de ressources déjà
existantes. Les banques assurent le financement de l’économie en accordant des crédits qui
résultent de la création monétaire. Avec le financement monétaire, une contrainte majeure sur
le financement de l’investissement est donc levée, car la formation d’une épargne préalable
n’est plus nécessaire. Les banques assurent également des financements non monétaires à
partir de leurs ressources existantes.

2. Vous relèverez les raisons pour lesquelles les banques ont été amenées à intervenir de
façon plus active sur le marché financier.
Les banques ont été amenées à intervenir plus activement sur les marchés financiers pour
plusieurs raisons :
– la concurrence croissante des marchés financiers et la présence de nouveaux intermédiaires
financiers a porté atteinte à leur activité traditionnelle (collecte de dépôts et octroi de crédits) ;
– la concurrence des marchés a amoindri les marges réalisées sur des crédits distribués, qui
ont diminué ;
– une finance réellement directe, sans aucun intermédiaire, ne peut exister, d’où la nécessité
de l’intervention des banques sur le marché financier ;
– la marge d’intermédiation des banques a connu une diminution relative du fait du recentrage
des banques sur leurs activités traditionnelles de banque de détail.
C’est pourquoi les banques ont été amenées à développer de nouvelles activités en étendant la
palette de services proposés aux clients, comme les investissements en titres ou le conseil
financier.
Les activités de marché l’emportent désormais sur les opérations traditionnelles, comme la
collecte de fonds ou l’octroi de crédits. Les commissions liées aux interventions sur les
marchés financiers sont ainsi devenues majoritaires dans la structure des bilans des banques
françaises.

Partie 4  Chapitre 3 – Les institutions financières et leur rôle © Nathan.


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3. Vous présenterez les relations de complémentarité qui existent entre banques et
marché financier.
Pour faire face à la diminution de leurs marges réalisées sur les crédits distribués due à la
concurrence des marchés financiers, les institutions financières se sont réorientées vers les
activités de marché. L’évolution de la structure des bilans des établissements de crédit montre
en effet une diminution régulière du financement bancaire traditionnel entre 1980-1985, en
1997, 2014 et 2016, au profit des opérations sur les marchés financiers (titres).
Après que la montée en puissance des marchés a porté atteinte à leurs activités traditionnelles,
les institutions financières ont développé des activités nouvelles, comme les investissements
en titres ou le conseil financier. L’essor des marchés financiers n’a pas entraîné le déclin de
l’intermédiation mais son adaptation. L’intermédiation aurait suivi le processus suivant :
« désintermédiation de bilan ou traditionnelle » puis « ré-intermédiation de marché ».
L’expansion des marchés financiers n’exclut pas les intermédiaires financiers. Les interventions
des institutions financières se sont multipliées, avec la gestion de portefeuilles de valeurs ou la
transformation de crédits en titres financiers (titrisation). Les institutions financières sont donc
de plus en plus présentes sur les marchés financiers. On observe une mobiliérisation des
bilans bancaires. La part des titres détenus à l’actif des banques progresse, au détriment des
prêts à la clientèle. Au passif, la part des titres émis augmente quand celle des dépôts diminue.
Les institutions financières s’orientent vers une intermédiation de marché, c’est-à-dire une
mixité qui associe l’intermédiation et le marché.
Loin de l’opposition entre les systèmes « orientés banques » et ceux « orientés marché », les
systèmes financiers sont fondamentalement mixtes : le développement des marchés est
indissociable de celui de l’intermédiation bancaire et financière. La coexistence des marchés
et des institutions financières se justifie par leur complémentarité.

Partie 4  Chapitre 3 – Les institutions financières et leur rôle © Nathan.


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