Boues Activées
Boues Activées
Boues Activées
traitement des eaux usées. C’est un mode d’épuration par cultures libres.
Dans une filière de traitement des eaux (i.e. les différentes phases
d’épuration pour une station donnée), le procédé à boues activées fait
partie des traitements secondaires.
Historique
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Ce procédé provient de l’étude réalisée à Manchester par Arden et
Lockett[1]. Ils mettront au point la technique d’abord dans un seul bassin,
puis par la suite l’amélioreront par l’ajout d’autres bassins et étapes.
Domaine d’application
La technique des boues activées est appropriée pour des eaux usées domestiques d’agglomérations à
partir d’environ 400 équivalent-habitants, jusqu’aux plus grandes villes. Elle existe néanmoins pour
des installations individuelles, quoique le procédé ne soit pas assez éprouvé. Les effluents industriels
ou agroalimentaires sont très variables, et peuvent selon les cas être traités par ce processus, avec
souvent une adaptation à leur nature et caractéristique
Un procédé à boues activées visant à éliminer les matières organiques (pollution carbonée, parfois
azotée et/ou phosphaté) comprend les éléments suivants :
Bassin d’aération : une à quatre phases sont réalisées dans ce bassin, selon le type et le niveau de
traitement souhaité :
Dans tous les cas, un bassin avec apport d’air (turbine ou diffusion de micro bulles) de manière à
obtenir une teneur en oxygène dissous suffisante pour l’activité biologique afin de permettre
l’élimination du carbone et, si besoin, la nitrification des composés azotés.
Dans le cas du traitement de l’azote, une ou deux étapes anoxiques permettant de dénitrifier les
composés azotés.
Dans le cas du traitement du phosphore par voie biologique, une étape anaérobique (généralement
en amont de tous les autres bassins).
Dans le cas du traitement de l’azote, une recirculation des boues mixtes du bassin aéré vers le 1 er
bassin anoxique.
Bassin de décantation secondaire (dit aussi clarificateur) : l’eau épurée est évacuée par « surverse »
dans le milieu naturel (sauf traitement tertiaire).
Les boues quant à elles, produites dans le premier bassin, décantent naturellement et sont
renvoyées en plus grande partie vers le bassin d’aération (recirculation), tandis que la partie
excédentaire est dirigée vers un circuit de déshydratation ou un stockage spécifique
La boue activée est composée essentiellement de microorganismes hétérotrophes qui ont dégradé
les matières organiques, et des produits de dégradation, dont les matières azotées, dégradées en
nitrates. L’introduction d’oxygène par aération est donc indispensable à leur action. Les
microorganismes sont maintenus en mélange intime avec l’eau à traiter et ainsi entrent
constamment en contact avec les polluants organiques des eaux résiduaires.
La dégradation éventuelle du nitrate (en diazote), appelée dénitrification, peut être provoquée en
plaçant les boues en conditions anoxiques (présence de nitrate, absence d’oxygène), soit par phase
dans le bassin d’aération (celle-ci étant interrompue) soit dans un bassin non aéré, nommé bassin
d’anoxie. Cette dégradation est faite par des bactéries spécifiques.
La reproduction des microorganismes intervient en conditions favorables, lorsque leur croissance est
importante et que les bactéries se mettent à se diviser. Les exopolymères qu’elles sécrètent leur
permettent de s’agglomérer en flocs décantables (c’est la floculation). Les conditions d’opération
choisies sont celles qui favorisent la décantation de ces flocs. Afin de maintenir une biomasse
bactérienne suffisante, la boue est recyclée par pompage dans le bassin de décantation secondaire
(la boue extraite est mise en re-circulation vers le bassin de traitement aérobie). Une part du travail
de gestion et de dimensionnement d’un système à boues activées consiste à gérer cette biomasse.
Celle-ci peut être rendue insuffisante par une recirculation trop faible, une intoxication des bactéries
par une pollution massive, une trop forte arrivée d’eau (phénomène de rinçage), ou bien à la mise ou
remise en service, qui implique une mise en charge progressive.
Mécaniques rapides. Les systèmes mécaniques rapides sont peu utilisés en stations municipales car
peu efficaces en termes de rendement énergétique. Les systèmes lents comprennent les aérateurs à
arbres verticaux (aussi appelées turbines lentes) et les aérateurs à arbres horizontaux (appelés
brosse). Pour de très petits bassins, ces brosses ont l’avantage de bien propulser l’eau, par contre
leur rendement est +/-10 % inférieur aux turbines lentes de grand diamètre.
De tous les systèmes d’aération de surface, les aérateurs lents à arbres verticaux sont les plus utilisés
car ils ont le meilleur rendement d’oxygénation, la plus haute capacité d’oxygénation par unité et la
meilleure capacité de brassage pour de grands bassins.
Les systèmes immergées comprennent de nombreux systèmes mais le plus utilisés sont à fines bulles.
Il est intéressant de noter que de nouveaux systèmes par diffusion d’air (par opposition aux bullage
classique) promettent d’excellents rendements énergétiques.
En comparant les systèmes les plus couramment utilisés, à savoir turbines lentes et fines bulles, les
aérateurs de surface à arbres verticaux de type lent (turbines lentes) ont de multiples avantages.
Leur maintenance est négligeable alors que les aérateurs à fines bulles doivent impérativement être
nettoyés. La durée de vie des turbines lentes est nettement plus élevée et leur fiabilité largement
supérieure. Par contre, leur rendement mesuré suivant la norme EN 12255-15 donne de meilleurs
résultats pour les fines bulles. Cette norme permet de mesurer et donc de comparer l’efficacité des
systèmes en conditions standard donc à 20 °C, 1013 mbar et avec de l’eau clair (potable). Pour avoir
une bonne image de la facture énergétique, il faut intégrer le facteur alpha. Ce facteur est le rapport
entre le Kla (coefficient de transfert d’oxygène) en eaux usées et le Kla en eaux claires. Ce facteur
alpha qui dépend de l’eau est très différent quand on aère en surface ou sous l’eau. Il est nettement
favorable aux aérateurs de surface (de l’ordre de 0,9 pour les aérateurs de surface) alors qu’il n’est
que de ± 0,6 pour les systèmes fines bulles (valeur pour des eaux usées urbaines). De plus, les
aérateurs de surface ne nécessitent généralement pas de mélangeur alors que le rendement
énergétique d’un système d’aération doit reprendre tous les accessoires utilisés pour l’aération. Sur
des périodes d’exploitation données, on peut constater que la consommation énergétique des
aérateurs de surface de type lent (grand diamètre) est similaire aux fines bulles toute autre chose
étant égale par ailleurs. Cela a été mis en évidence notamment aux Pays-Bas où les deux systèmes
sont installés sur des compteurs d’énergie de manière systématique. D’autres critères sont
également importants à prendre en considération tels que le bruit, les aérosols et les accessoires
indispensables à un système d’aération. Les aérateurs de surface de type lent peuvent être
entièrement recouverts de manière à supprimer toute nuisance. Pour les fines bulles, c’est le
suppresseur qui doit être capoté et mis dans un bâtiment avec éventuellement des filtres à air.
L’aération de surface requiert moins de bâtiment et nettement moins de travaux sur chantier ce qui
limite l’énergie grise. À noter également que des sociétés mettent sur le marché des aérateurs
solaires sans connexion au réseau électrique et sans batterie. Ces machines sont destinées aux
lagunes et c’est alors la lagune qui fait office de stockage court terme d’énergie sous forme de
d’oxygène dissous.
Note de référence
(en) M. R. Beychok, Aqueous wastes from petroleum and petrochemical plants., 1967
http://www.irstea.fr/lespace-jeunesse/approfondir/lepuration-des-eaux-usees-les-avancees/des-
maths-pour-des-stations [archive]
NICOLAU, A., LIMA, N., MOTA, M., MADONI, P. (1997) Os Protozoários como Indicadores da
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