Cours Circuits Magnetiques Ibt - Rach
Cours Circuits Magnetiques Ibt - Rach
Cours Circuits Magnetiques Ibt - Rach
Cours et Exercices
Corrigés sur les
Circuits Magnétiques
CIRCUITS MAGNETIQUES
L'objectif de cette partie est d'étudier les relations, pour un milieu donné, entre le
courant dans les bobines inductrices (ou le courant équivalent si l'inducteur est un
aimant permanent) produisant le champ magnétique d'excitation et l'induction
magnétique induite et donc du flux canalisé dans le circuit magnétique afin de pouvoir
déterminer l'un quand l'autre est imposé et vice versa. Il est important de définir les
grandeurs magnétiques ainsi que les substances ferromagnétiques avant d'aborder les
lois sur les circuits magnétiques.
Le modèle de Maxwell est utilisé pour analyser la distribution des lignes d'induction
associées à un circuit magnétique. Ce modèle est caractérisé par des équations locales
aux dérivées partielles à l'échelle macroscopique.
Comme les sources de champ sont soit des courants parcourant des bobines soit des
aimants permanents, on va commencer par des généralités sur les équations du champ
électromagnétique.
I. 1. EQUATIONS DE MAXWELL
Un champ électromagnétique est une région de l'espace où s'exerce une force F (force
de Lorentz) sur une particule de charge (q) se déplaçant à la vitesse v :
F = q (E + v ^ B) *
div B = 0 ⎫
⎪
∂ B⎬ (I. 1)
rot E = -
∂ t ⎪⎭
Le champ électromagnétique "induit" par les sources est décrit par les deux vecteurs D
(induction électrique) et H (champ magnétique). Ces deux derniers vecteurs sont liés
aux sources par:
div D = ρ ⎫
⎪
∂ D⎬ (I. 2)
rot H = J +
∂ t ⎪⎭
∂ ρ
div J + =0
∂ t
Les deux équations (I. 2) constituent le deuxième groupe des équations de Maxwell
établies théoriquement en minimisant le Lagrangien du champ électromagnétique.
∂ D
James Clerk Maxwell (physicien écossais) a introduit (1873) le terme
∂ t
dans la deuxième équation (I. 2). Ces deux équations peuvent être établies
théoriquement en appliquant le principe de relativité et le principe de moindre action à
une particule chargée en mouvement dans un champ électromagnétique et subissant la
force de Lorentz.
Pour le passage de D à E et de H à B à l'intérieur d'un matériau, ce qui est un
problème très complexe, en technologie on se limite souvent aux expressions
suivantes:
* : L’utilisation du caractère gras italique indique ici une grandeur vectorielle.
B = µ H + Br
D=εE
J=σE
∂ D
rot H = J +
∂ t (Théorème d'Ampère généralisé)
∂ B
rot E = −
∂ t (Loi de Lenz-Faraday)
• Equations de conservation
div B = 0
div J = 0
div D = ρ
B = µ H + Br
D=εE
la longueur d'onde λ = c/f (c: vitesse de la lumière). Pour une fréquence de 106 Hz, la
longueur d'onde λ est de 300 m et ainsi le fait de négliger le courant de
∂ D
déplacement devant le courant de conduction (J = σE) dans l'étude des
∂ t
dispositifs électromagnétiques de dimensions usuelles est justifié. Par exemple
pour f = 106 Hz et σ = 106 (Ω.m)-1, nous avons un courant de
déplacement J = 2πfε/σ =5.10-16 A. D'autre part, les caractéristiques électriques du
matériau utilisé au niveau des machines électriques permettent à leur tour de négliger
les effets capacitifs des conducteurs. Pour les conducteurs où (ε/σ) est très faible, le
temps de relaxation est négligeable. Même s'il existe des charges électriques sur le
pourtour du conducteur, elles sont statiques et ne contribuent pas au phénomène
d'induction.
I. 1. 1. Formulations intégrales
Ce sont les premières formulations qui ont été établies expérimentalement pour décrire
le champ électromagnétique. A condition d'avoir une symétrie suffisante du système
étudié, ces formulations intégrales permettent de déterminer le champ
électromagnétique.
∫∫ B.dS = 0
S
I. 1. 1. 2. Loi de Lenz-Faraday
Il faut noter que le choix du sens de parcours positif sur C et de la normale positive d
S doivent être cohérents (selon la règle du tire-bouchon). En écrivant
e = - dΦ/dt
on a la loi de Lenz.
I. 1. 1. 3. Théorème d'Ampère
I
3
I
2
I
C 1
∫ H .dl = ∑I k
Circuit fer mé k
∫
dq 2 dq 3
H .dl = I1 + +
dt dt
Circuit fermé
où q2 et q3 désignent les charges des plateaux internes à la surface S. On voit que l'on
est ramené à la formule précédente si on choisit plus judicieusement une surface S' qui
ne passe pas par des condensateurs puisque :
dq 2 dq 3
I2 = et I3 =
dt dt
I. 1. 1. 4. Conditions de passage
Les trois groupes d'équations suscités sont valables dans un milieu continu dans
lequel les propriétés µ, ε et σ varient de manière continue dans l'espace. Les machines
électriques, par exemple, sont composées de milieux différents (fer, air, isolants,
conducteurs). Il faut définir donc les relations entre les grandeurs de deux milieux de
propriétés physiques différentes. On intègre ainsi les équations de Maxwell entre deux
points très proches de part et d'autre d'une surface séparant ces deux milieux ce qui
donne:
Bn1 = Bn 2
⎧ si les courants surfaciques existent
H t1 = H t 2 = J s ⎨
⎩0 si non
Et 1 = Et 2
⎧ si les c h arges surfa ciques existent
Dn1 = Dn 2 = σ ⎨
⎩0 si non
Les conditions aux limites doivent être définies sur les frontières du domaine afin
d'exprimer les connexions entre le dispositif électromagnétique et son environnement
qui s'étend en théorie jusqu'à l'infini où toutes les grandeurs physiques sont
considérées nulles.
Un circuit magnétique est dit idéal ou parfait quand il ne présente aucune fuite pour
les lignes de champ d'induction magnétique (Figure I. 1). Celles-ci sont toutes
canalisées par le circuit. Le flux est constant quel que soit la section du tronçon de
circuit. Quand le circuit est constitué d'une seule substance ferromagnétique, il est dit
homogène.
Exemple de
Circuit magnétique idéal (parfait)
Figure I. 1
-- µ
+
+ Lignes d'induction dans l'air
µ -- o+
+
- +
e e: épaisseur de l'entrefer
Figure I. 2
Dans ce cas, l'épaisseur de l'entrefer relativement importante est telle que la dispersion
des lignes de champ ne peut être négligée (Figure I. 3). La trajectoire de ces lignes de
champ dispersées dans l'air est indéfinie ce qui rend leur calcul complexe. Pour le flux
de fuite, on verra par la suite qu'on introduit un coefficient particulier.
µ
e
Figure I. 3
Soit un circuit ferromagnétique en forme de tore, de section droite assez large pour
pouvoir négliger le flux de fuite (Figure I. 4), sur lequel est enroulée, sur une portion
donnée, une bobine de N spires parcourues par un courant I. On cherche à déterminer
le flux Φ à travers une section droite en n'importe quel endroit du circuit magnétique
en dehors du tronçon portant la bobine inductrice. Ce dernier tronçon est appelé
noyau.
Le champ magnétique, produit par la bobine de N spires alimentées par le courant I,
aimante le circuit ferromagnétique au niveau du noyau. Cette aimantation crée des
courants ampériens qui augmentent en même temps l'induction magnétique B et son
extension jusqu'à sa propagation à travers tout le circuit ferromagnétique.
ϑ
2
µ
I dS dl
P
N
ϑ
H 1
Figure I. 4
∫ ∫
2 2 dl
ϑ 1 −ϑ 2 = H .dl = B.dS (I. 3)
1 1 µ dS
Φ= ∫∫ B.dS = ϑ −ϑ 2 ∫∫ 1
∫
1 2
S S dl (I. 4)
1 µ dS
L'écriture du flux Φ est ici sous la forme:
ϑ = RΦ (I. 5)
qui est la loi d'Hopkinson (équivalent de la loi d'Ohm pour les circuits magnétiques).
Elle concerne les tronçons des circuits magnétiques non polarisés c'est à dire qui ne
portent pas de bobines inductrices ou en d'autres termes qui ne sont pas des noyaux.
La réluctance R est telle que:
2
∫ 1
∫∫ µdldS
R=
(I. 6)
1
S
soit :
R = l/(µS) [H-1] (I. 7)
rotH = J (I. 9)
∫ H .dl = ∑ NI = F (I.10)
ϑ = ∫ H .dl = Hl (I.11)
l
En utilisant:
B = µH (I. 12)
et
Φ = B.S (I. 13)
Φ=B.S
Σ Hl
ϑ=
Figure I. 5
R
Φ
ϑ ϑ
1 2
ϑ = ϑ1 - ϑ2 = RΦ (I. 14)
avec
ϑ = Hl (I. 15)
V1 - V2 = RI (I. 16)
R'
Φ Φ
ϑ N ϑ
2 1
I
Tronçon d'un circuit magnétique avec une partie portant
un bobinage inducteur
Figure I.7
où :
R' = Rt - R (I. 18)
avec Rt qui représente la réluctance totale [1/H] et R' qui représente la réluctance du
tronçon portant la bobine inductrice [1/H]. Soit:
F = Rt .Φ (I. 19)
A partir de la loi d'Hopkinson qui est l'équivalent évident de la loi d'Ohm pour les
circuits magnétiques (I. 5), une analogie entre les circuits magnétiques et électriques
peut être effectuée. Toutefois, des différences existent.
On a vu que le champ magnétique a un caractère rotationnel. Les lignes de force du
champ magnétique sont des lignes continues qui n'ont ni origine ni extrémités. Cela
correspond au fait que les charges magnétiques n'existent pas dans la nature alors que
dans le cas des lignes de force du champ électrostatique c'est différent. Ces lignes de
force du champ électrostatique ne sont jamais fermées sur elles-mêmes et prennent
naissance à partir de charges électriques. Le déplacement des charges électriques est
un courant mais comme les charges magnétiques n'existent pas, le courant magnétique
n'existe pas non plus.
Enfin, l'analogie que nous effectuons entre les circuits magnétiques et les circuits
électriques en électrocinétique est purement formelle. Les différences essentielles
entre ces deux types de circuits sont les suivantes :
Du point de vue disposition, comme dans le cas des circuits électriques, les différents
tronçons d'un circuit magnétique peuvent être disposés en série, en parallèle ou mixte.
Les lois de Kirchhoff (loi des mailles et loi des nœuds) relatives aux circuits
électriques peuvent être appliquées aux circuits magnétiques.
Les grandeurs et les quantités analogues des circuits électriques et
magnétiques sont résumées sur le tableau I. 1:
En chaque nœud d'un circuit magnétique, nous avons donc par analogie formelle avec
la loi des nœuds pour les circuits électriques:
ΣΦ i = 0 (I. 21)
Toujours par analogie formelle entre les deux types de circuits cités, nous avons pour i
branches d'une maille d'un circuit magnétique:
Ri: réluctance du tronçon du circuit magnétique non polarisé c'est à dire ne portant pas
de bobines inductrices au niveau de la ième branche [1/H]
Hi:champ magnétique au niveau de cette ième branche non polarisée [A/m]
li: longueur moyenne de cette ième branche non polarisée [m].
La réluctance (analogue à la résistance dans le cas des circuits électriques) ne peut être
définie que si la perméabilité est constante, ce qui n'est pas le cas dans les milieux
ferromagnétiques à cause de la saturation. On ne peut donc appliquer pour ce type de
circuits magnétiques le principe de superposition comme pour les circuits électriques.
Pour la résolution des problèmes posés au niveau des circuits magnétiques à
caractéristiques magnétiques non linéaires, on peut utiliser des méthodes de
résolutions numériques ou des méthodes graphiques comme celle dite des
caractéristiques partielles.
l
2 l
3
(1) (2)
Φ
ϑ =H l =R Φ
ϑ N (3) 3 3 3 3
1
I
R'
1
(4)
Tronçon (3) non polarisé
l comme d'ailleurs les tronçons
1
(2) et (4)
l
4
B (T)
3
H (A/m)
3
Φ=B S
3 3
ϑ =H l
3 3 3
Figure I. 8
ϑ1 = F - ϑ (I. 28)
où :
R'1 est la réluctance magnétique de la partie du tronçon (1) polarisé c'est à
dire sur lequel est enroulée la bobine inductrice.
Le tracé de Φ = f (ϑ), sur un même graphe avec les mêmes échelles, en exploitant
les deux expressions (I. 27) et (I. 28) permet de déterminer avec plus ou moins de
précision le flux Φ (Figure I. 9).
Φ(Wb)
Φ =f(R'Φ)
ϑ (A)
0
F- ϑ F
Figure I. 9
Dans ce cas, on trace sur un même graphe avec les mêmes échelles pour les ordonnées
(Φi) et les mêmes échelles pour les abscisses (ϑi) les caractéristiques partielles pour
chaque tronçon de circuit magnétique homogène (i).
A titre d'exemple, reprenons le circuit magnétique de la Figure I. 8 qui est constitué
de 04 tronçons homogènes dont le premier porte un bobinage inducteur. Supposons
que l'on connaisse les caractéristiques magnétiques B(H) pour chaque tronçon ainsi
que leurs dimensions géométriques et la force magnétomotrice F = NI. Le problème
posé consiste à déterminer le flux commun Φ à tous ces 04 tronçons. Il suffit pour
cela d'appliquer ce qui est énoncé ci-dessus d'où la construction de la Figure I. 10 qui
permet l'obtention graphique du flux Φ recherché.
Φ (Wb)
Φ =f(R' Φ)
3
Φ =f(R' Φ) Φ =f(R' Φ)
4 1
Φ =f(R' Φ)
2
Φ =f(R' Φ )
Φ totale
ϑ (A)
0
R' Φ F-ϑ R' Φ F R' Φ
4 2 totale
R' Φ
3
Figure I. 10
Dans ce cas également, on trace sur un même graphe avec les mêmes échelles pour les
ordonnées (Φi) et les mêmes échelles pour les abscisses (ϑi) les caractéristiques
partielles pour chaque tronçon de circuit magnétique homogène (i).
l
2
Φ (2)
2
Φ
total
(1)
Φ
1 l
1
Figure I. 11
Φ(Wb)
Φ =Φ +Φ Φ =f(R' Φ)
total 1 2 total
Φ Φ =f(R' Φ)
2 2
Φ Φ =f(R' Φ)
1 1
ϑ (A)
ϑ
Figure I. 12
Jusqu'à présent nous n'avons utilisé que des circuits magnétiques avec des tronçons
homogènes. Dans un tronçon de circuit magnétique homogène, il n'y a pas de flux de
fuite. L'induction et le champ magnétique ont la même valeur en tout point du tronçon.
Ce sont les longueurs moyennes qui sont considérées dans les calculs.
La présence d'un entrefer, dont la perméabilité est égale à µo, est utile dans les
dispositifs électromagnétiques comportant une armature mobile. L'entrefer est mis en
série avec des pièces ferromagnétiques. Le flux magnétique dans l'entrefer, dit flux
utile, est égal au rapport de la force magnétomotrice NI sur la somme des réluctances
du noyau ferromagnétique et de l'entrefer.
Soit le circuit magnétique de la Figure I. 13, où l'on néglige le flux de fuite.
l
fer
R
fer
N/2
µ
o e
µ
N/2
I
Figure I. 13
avec
Rentrefer = e/(µo.Sentrefer) (I. 34)
et
Rfer = lfer/µ.Sfer (I. 35)
nous avons :
Rentrefer << Rfer (I. 36)
on peut écrire :
Donc avec une certaine approximation, il est clair que la plus grande partie de la
force magnétomotrice se retrouve au niveau de l'entrefer.
Nous pouvons le voir en ce qui concerne le flux (avec le flux de fuite négligé). Sa
conservation (divB = 0) telle que le flux de B doit être constant à travers toute section
droite (Si) du circuit magnétique, permet d'écrire:
Cette expression (I. 38) associée au théorème d'Ampère (expression (I. 33) permet de
déterminer le flux Φ tel que:
NI NIµ o .S entrefer NI F
Φ = B entrefer .S entrefer = ≅ = =
l fer e e Rentrefer Rentrefer
+
µ S fer µ o .S entrefer
En négligeant le flux de fuite, le flux utile (Φu) c'est à dire le flux d'entrefer est égal au
flux dans le noyau (Φu) et à celui dans tout le circuit magnétique (Φ):
Φu = Φt = Φ (I. 39)
soit :
Φt/ Φu = 1 (I. 40)
Sur la Fig. I. 13 avec le flux de fuite négligé, et en considérant que la section droite de
l'entrefer est la même que celle du fer, nous aurons d'après (II. 38):
On constate que l'énergie dans l'entrefer est µr fois plus importante que l'énergie
dans le fer. Donc l'énergie magnétique d'un circuit magnétique avec entrefer est en
majeur partie associée à celle de cet entrefer et ainsi, au niveau des dispositifs de
conversion d'énergie électromécanique et plus particulièrement au niveau des
machines électriques, on utilise souvent le terme d'énergie d'entrefer (l'entrefer
étant la zone de conversion de cette énergie). Pour dimensionner et pour déterminer
les efforts globaux (forces et couples) ainsi que le flux et les inductances, on calcule
donc cette énergie dans l'entrefer dans le cas des machines électriques.
II. 6. 2. Sans négliger le flux de fuite au niveau de l'entrefer
Une dispersion des lignes d'induction plus ou moins importante y est perçue au niveau
de la zone d'entrefer. Le flux de fuite ne peut être calculé avec précision. Si on se
réfère au cas du circuit magnétique de la Figure I. 13, le prolongement dans l'entrefer
du circuit ne constitue plus un tube d'induction avec une présence de flux de fuite.
Ainsi, le flux total (Φt) au niveau du fer se répartit au niveau de l'entrefer en deux
autres flux (Figure I. 14):
1. Un flux utile (Φu) qui traverse entièrement l'entrefer proprement dit d'épaisseur
(e) et qui participe à la production d'énergie magnétique dans cette zone.
2. Un flux de fuites (Φf) qui contourne l'entrefer d'épaisseur (e) et qui ne participe
donc pas à la production d'énergie dans cet entrefer.
µ Φ
t
Fer
µ
Φ o
u
entrefer (e)
Φ
f Fer
Φ
t
µ
Figure I. 14
Φt = Φu + Φf (I. 45 )
En général au niveau des calculs des circuits magnétiques comportant des flux de
fuites au niveau de l'entrefer, la donnée principale est soit l'induction utile (Βe) ou le
flux utile (Φu). Afin d'évaluer le flux total (Φt), on utilise souvent un coefficient
empirique (υ) (déterminé par l'expérience), appelé coefficient d'Hopkinson et dont la
valeur est comprise entre:
1,01 < υ < 1,30 (I. 46)
Le coefficient (υ) est l'inverse du rendement (υ > 1). C'est le rapport du flux total (Φt)
au flux utile (Φu) tel que:
1. Il faut tout de même signaler que pour obtenir la même induction dans l'entrefer
où il y a un flux de fuites, il faut une force magnétomotrice F supérieure à celle
correspondante au cas où ces fuites seraient négligeables.
Les sources du champ inducteur peuvent être dues aux enroulements inducteurs,
enroulés autour de noyaux ferromagnétiques et parcourus par un courant, en
particuliers pour des dispositifs électromécaniques de puissance relativement élevée,
ou à des aimants permanents dans le cas des puissances plus faibles et lorsqu'on
recherche un minimum d'encombrement.
Pour produire un flux (Φ) au niveau d'un circuit magnétique de réluctance R donnée,
il faut une force magnétomotrice F telle que:
F = RΦ = NI (I. 48)
Plusieurs problèmes peuvent être posés en fonction des données et des grandeurs
imposées.
a) Si l'on considère par exemple comme donnés les paramètres suivants: F,
S, V, et lm qui sont respectivement la force magnétomotrice, la section droite totale du
bobinage inducteur, sa tension d'alimentation et la longueur moyenne d'une spire, on
peut évaluer le nombre de spires de l'enroulement, après avoir effectuer le choix
d'un coefficient de remplissage k (k < 1). C'est généralement le cuivre qui est utilisé
comme matériau conducteur pour les enroulements inducteurs (de résistivité ρ
donnée).
En effet, soit s la section du fil telle que:
A partir des expressions (I. 50 ) et (I. 51), on tire la nouvelle expression de s, soit:
La puissance perdue par effet Joule PJ [W] dans l'enroulement inducteur est exprimée
par:
PJ = r.I2
soit, avec F= NI:
PJ = (r.F2)/N2 = (ρlmF2)/(Ns)
N. b.: Il y a lieu de noter que les expressions (I. 54) et (I. 58) sont les mêmes en y
introduisant le coefficient de remplissage k.
Les aimants permanents, sont des matériaux ferromagnétiques durs qui fournissent un
champ d'induction grâce à leurs propriétés de rémanence.
Un véritable aimant permanent possède une aimantation M rigide, difficilement
variable sous l'action d'un champ extérieur. Toutefois, il y a lieu de signaler qu'un
aimant permanent a un point de Curie qui représente la température à partir de laquelle
il perd ses propriétés magnétiques (l'aimant performant de type Néodyme-Fer-bore a le
défaut de perdre ses propriétés à partir d'une température d'environ 140 °C).
L'aimantation des matériaux pour aimants permanents est obtenue par application d'un
champ beaucoup plus important que le champ coercitif (Hc). Une décharge de
condensateur peut être utilisée pour effectuer cette opération.
Les circuits magnétiques excités par des aimants permanents comportent
nécessairement un entrefer où l'induction est utilisée. Le meilleur des aimants est,
évidemment, celui qui possède l'induction rémanente la plus élevée et un champ
coercitif le plus important afin de mieux résister aux champs de démagnétisation
externes et que l'aimant puisse être utilisé avec des dimensions minimales (en
particulier sa longueur). Si ces deux conditions sont obtenues, l'aimant a donc la
densité d'énergie (liée à - (B.H)max) la plus importante.
Les aimants permanents trouvent actuellement leur applications dans plusieurs
domaines allant de l'électronique "grand public" en passant par les accessoires
automobile jusqu'aux applications au niveau de la technologie de pointe telles que
l'aérospatiale et l'aéronautique.
La caractéristique magnétique d'un aimant est dite "caractéristique de désaimantation".
Elle est située dans le deuxième quadrant de B(H) (Figure I. 15) (car dans l'expression
B = µoH + M, c'est M qui est prépondérant). P est le point dit de fonctionnement
statique de l'aimant (suivant l'exemple du circuit magnétique de la même Figure I.
15).
R
fer B : Induction dans le fer doux
fer
S
H H : Champ dans le fer doux
a fer
B : Induction au niveau de l'aimant
l H B a
fer fer a
N H : Champ au niveau de l'aimant
a
B H
Aimants e e e B : Induction dans l'entrefer
µ e
B o
fer S H : Champ dans l'entrefer
e
H
Pièce B a N : Pôle Nord d'un aimant
a
polaire S : Pôle Sud d'un aimant
N µ ~µ µ : Perméabilité de l'aimant
a o a
Fer doux e : Epaisseur de l'entrefer
µ
Figure I. 16
N. b. : Sur la Figure I. 16, les dimensions des aimants sont exagérées pour plus de
clarté.
Sur la Figure I. 16, suivant leurs polarités (Nord (N) ou Sud (S)), les extrémités des
aimants agissent comme des sources ou comme des puits de champ (Ha). Par
exemple, l'extrémité inférieure de l'aimant placé au-dessus joue le rôle d'une source de
champ (Ha), c'est un pôle Nord, alors que son extrémité supérieure joue le rôle d'un
puits du même champ (Ha), c'est un pôle Sud.
Au niveau du circuit magnétique représenté sur la Figure I. 16 il n'y a pas de courants
libres ni de courant de déplacement tout le long de ce circuit magnétique, on a alors:
∫ H .dl = 0
C (I. 60)
ainsi :
Hfer.lfer + He.e - Ha.la = 0 (I. 61)
soit :
Ha.la = Hfer.lfer + He.e (I. 62)
D'autre part, comme nous avons considéré que le flux de fuite est négligeable, le flux
Φ recherché est donc le même à travers toute section droite du circuit magnétique
considéré, ainsi:
Sfer.Bfer = Se.Be = Sa.Ba (I. 64)
et donc :
H a .l a H a .l a
Φ= ≅
l fer e Rentrefer (I. 65)
+
µ S fer µ o .S e
avec
Rentrefer = e/(µo.Se) (I. 66)
Cette expression du flux est identique à celle de l'expression (I. 39) dans le cas d'une
excitation par enroulement inducteur pour un circuit identique (Figure I. 13). La force
magnétomotrice F = NI est remplacée dans le cas d'une excitation par des aimants
permanents par le produit Ha.la.
Le calcul aurait été plus complexe sans les hypothèses relatives au fait d'avoir négliger
le flux de fuite et la réluctance bien que dans le cas des aimants permanents modernes,
la caractéristique de démagnétisation soit linéaire ce qui est avantageux.
Reprenons les expressions (I. 64) et (I. 63) (introduisons dans cette dernière le signe (-
) pour (He) afin de montrer qu'il est de sens opposé à (Ha)) et effectuons le rapport
membre à membre de la première expression sur la seconde, soit:
Ba ⎛B ⎞ S .l
= −⎜⎜ ⎟⎟. e a
e
(I. 67)
Ha ⎝ He ⎠ S a .e
En faisant le produit, membre à membre, des expressions (I. 63) et (I. 64), on obtient,
au point de fonctionnement statique P, l'expression suivante:
Nous savons que le but d'un circuit magnétique excité par des aimants est de produire
un champ magnétique dans l'entrefer et par conséquent, l'énergie magnétique
nécessaire doit faire intervenir le volume d'entrefer Ve et la densité d'énergie
magnétique d'entrefer sous la forme (Be2/µo). C'est par leur produit que ces deux
grandeurs interviennent.
⎛ B2 ⎞ S e .e
S a .l a = −⎜⎜ ⎟.
e
⎝ µo (
⎟ B .H
⎠ a a max ) (I. 73)
et
la Br e
= . (I. 74)
Sa H c µ o .S e
L'expression (I. 74) est obtenue en utilisant les expressions (I. 69), (I. 63), et (I. 64) en
sachant que
II. 7. 3. Electroaimants
Il y a lieu de préciser tout d'abord que les inducteurs des machines électriques
tournantes constituent des exemples d'électroaimants et par conséquent des circuits
magnétiques destinés à la conversion de l'énergie.
Les électroaimants, qui comportent des bobinages inducteurs et qui ne produisent des
inductions magnétiques que dans le cas où ces bobinages sont parcourus par un
courant, peuvent être considérés comme des aimants temporaires. L'aimantation
rémanente (Br) d'un électroaimant, dont le circuit magnétique est constitué par des
matériaux ferromagnétiques doux, est en effet négligeable.
Ressort de
N rappel
I
Noyau plongeur
I I
Figure I. 17
Bobine inductrice
Section Section
S S
2 Noyau 2
Central
de section
S =2S
1 2
S N S
Bobines inductrices
Noyaux
S N
Pôles
b) Electroaimant en U
Figure I. 18
p=1
e(t)
n(tr/s) n=f θ =θ
e
B
N B S B
p=1
ω T=2 π
p=2
f = 2n θ =2 θ
e
axe polaire n(tr/s)
e(t)
ligne neutre ligne neutre
magnétiqueN°2 S magnétique N°1
3T/2
B B
T/4 T/2 T
axe polaire N N 0
B B
ω T=2 π
S
C'est dans le cadre des régimes forcés que nous effectuons ces rappels. En effet, le
réseau Sonelgaz peut être considéré comme un générateur de tension idéal qui délivre
une f. e. m. supposée être une fonction parfaitement sinusoïdale du temps. Nous
considérons les circuits d'utilisation de type linéaires c'est à dire qu'en dehors des
sources supposées indépendantes de la valeur des intensités des courants, ces circuits
ne comportent que des éléments de type passifs donc de caractéristiques définies (R, L
et C). Ces circuits, immédiatement après leurs mises sous tension, sont le siège d'un
régime transitoire dont l'amplitude s'éteint, en principe rapidement, et d'un régime
permanent (régime forcé que nous rappelons) pendant lequel la source impose sa
fréquence aux courants et aux tensions de ces circuits.
O'
t=0
θ
N S
O
Fig. I. 20
Au temps t différent de 0, le cadre tourne d'un angle θ (où θ = ωt) tel que:
Pour simplifier, prenons Z = R c'est à dire que l'impédance est une résistance pure, on
obtient ainsi le courant induit tel que:
e( t ) E max
i( t )= = sin ω t = I max sin ω t
R R (I. 80)
On obtient donc, par le procédé décrit (qui est la forme la plus simple d'un générateur
alternatif monophasé) un courant sinusoïdale. Certes le fait que l'impédance soit une
résistance pure implique que ce courant est en phase avec la f. e. m. e(t) qui accuse un
retard de π/2 par rapport au flux Φ(t).
θe = p. θ (I. 81)
et
f = p.n (I. 82)
Généralement, on définit la valeur efficace d'une grandeur périodique y(t) telle que
y(t) = y(t + T) par la racine carrée de son carré moyen:
2
y efficace = y moy =
T 0
∫
1 T2
y ( t ) .dt (I. 83)
p=1
e(t)
n(tr/s) n=f θ =θ
e
B
N B S B
p=1
ωT=2 π
p=2
f = 2n θ = 2θ
e
axe polaire n(tr/s)
e(t)
ligne neutre ligne neutre
magnétiqueN°2 S magnétique N°1
3T/2
B B
T/4 T/2 T
axe polaire N N 0
B B
ωT=2 π
S
i(t) = I sin ωt
max
R
u(t)
Fig. I. 23
Soit dQ la quantité de chaleur [J] produit durant l'intervalle dt dans cette résistance R
tel que:
2
dQ = Ri ( t ) .dt (I. 84)
∫ sin
T
2 2
Q = RI max ω t .dt (I. 85)
0
avec
ω = 2π/T (I. 86)
2
RI max .T
Q= (I. 87)
2
En considérant l'énergie dissipée par effet Joule en l'unité de temps, telle que Q/T en
[J/s], soit:
2
Q RI max 2 2
= = RI = R I c (I. 88)
T 2
ainsi
I max
I = I efficace = (I. 89)
2
2
p( t ) = u( t ).i( t ) = U max .I max sin ω t (I. 90)
et
2
p ( t ).dt = U max .I max sin ωt.dt = dW (I. 91)
soit
∫
T U max I max
2
W = U max I max . sin ωt .dt = .T (I. 92)
0 2
d'où la puissance moyenne, Pmoy, telle que:
2 2 2
W U max .I max U U Uc
max
Pmoy = = = = = (I. 93)
T 2 2R R R
et finalement
U max
U = U efficace = (I. 94)
2
2
p(t)=Ri (t)
U
max
I
max
t
i(t)
u(t)
Fig. I. 24
Sur une période, la valeur moyenne d'une grandeur alternative sinusoïdale est nulle,
mais en pratique, on définit la valeur moyenne d'une grandeur alternative redressée.
Par définition mathématique:
T
y moy =
1
T
∫ y( t) dt (I. 95)
0
les valeurs moyennes d'une tension et d'un courant sinusoïdaux sont telles que:
et() Emax
it()= = sinωt=Imaxsinωt (I. 96)
R R
et
2
I moyen = I max (I. 97)
π
N.B. : Par exemple, la valeur efficace d'une tension est mesurée, dans le cas des
appareils à cadre mobile, à l'aide d'un voltmètre ferromagnétique tandis que sa valeur
III. 1. 5. Déphasage ϕ
+ϕ
AR i (sortant) ϕ ϕ
Circuit inductif ( ϕ > 0)
dipôle
u(t)
I
b)
i(t)
a) ωt
0 π/2
Fig. III. 25
Un dipôle, tel que celui schématisé sur la Fig. I. 25.b, est un élément électrique
capable de recevoir ou de fournir de l'énergie. Le courant entrant dans un dipôle est
égal au courant qui en sort. Les dipôles R, L, et C sont des dipôles passifs.
b) Impédance et Admittance :
jωt
u( t )= ϑ e (I. 98)
et
jωt
i ( t )= Je (I. 99)
ainsi le rapport
u(t) ϑ
= (I. 100)
i( t ) J
2 2
Z= R +X (I. 103)
représente l'admittance de cette branche. C'est aussi une grandeur complexe, tel que:
jψ ψ
Y = G + jB = Ye = Y /_ _ (I. 105)
1 1 R − jX
Y = G + jB = = =
Z R + jX R +X
2 2
(I. 106)
soit:
1 1
Y = G + jB = Z = R + jX =
Z Y
R G
G= 2 2
R= 2 2
R +X G +B
−X −B
B= 2 2
X= 2 2
R +X G +B
ψ = -ϕ ϕ=−ψ
Pour le calcul des impédances d'un dipôle en régime sinusoïdal, il serait judicieux de
prendre le courant comme référence si les éléments sont disposés en série et la tension
comme référence si ces éléments sont disposés en parallèle.
Généralement, on prend par convention la puissance positive quand elle est reçue par
le dipôle et négative dans le cas où elle est fournie au dipôle.
N.B.: Ces deux expressions de u(t) et de i(t), nous allons les garder pour tout le
paragraphe.
et sachant que:
cosωtcos(ωt - ϕ) = (1/2). [cos(2ωt - ϕ) +cosϕ]
on a:
p(t) = Umax.Imaxcosωtcos(ωt - ϕ) = (1/2).(Umax.Imax[cos(2ωt - ϕ) +cosϕ])
Elle s'exprime en [W]. Physiquement elle est associée aux pertes par effet Joule
(chaleur) c'est à dire à l'énergie électrique transformée en énergie calorifique dans le
cas de dipôles passifs et en efforts mécaniques (plus les pertes) dans le cas d'un dipôle
actif récepteur. Le symbole utilisé est la lettre P. On définit la puissance active comme
la valeur moyenne de la puissance instantanée p(t) (utilisons (I. 108),telle que:
T T T
P=
T
1
∫ u( t).i(t)dt = T ∫ U
1
max .I max cos( ωt ) cos( ωt − ϕ) dt =
U.I
T
∫ [ cos( ϕ) + cos( 2ωt − ϕ)] dt
0 0 0
avec
T = 2π/ω
on obtient finalement:
P = UI cosϕ (I. 109)
Jm
axe des imaginaires
_
U
Icosϕ Ree
0
ϕ
axe des réels
_
I
Fig. I. 26
Elle s'exprime en VA. C'est le second terme de la puissance instantanée, qui varie à la
pulsation 2ω, soit:
Pf = UI cos( 2ωt − ϕ) (I. 110)
p(t)
U
max
I
max
t
i(t)
u(t)
p (t)
U u(t)
max
I i(t)
max t
u(t)
U
max
I i(t) p (t)
max f
ϕ =π/2
Fig. I. 27
u(t) = Umaxejωt
et
i(t) = Imaxej(ωt-ϕ)
Sachant que le module d'un complexe peut être écrit tel que:
1
S = U (t ).i * (t )
2
S = S = UI [ VA]
(I. 112)
Jm
axe des imaginaires
_
S UI.sin ϕ
ϕ
axe des réels Ree
0
UI.cos ϕ
Fig. I. 28
cas d'un dipôle capacitif entre la source et le récepteur. Ces échanges d'énergie ont lieu
sans dépense d'énergie en moyenne mais provoquent des modifications au niveau des
valeurs instantanées des intensités des courants principalement par leur déphasage sur
la tension appliquée.
Sur la Fig. I. 28, on constate qu'une augmentation de ϕ dans le cas d'un dipôle
inductif, sous une tension U fixée, peut être obtenue avec UIcosϕ constant mais avec
UIsinϕ qui augmente c'est à dire que le courant réactif (Ir = Isinϕ) et par suite le
courant I total augmente alors que le courant actif (Ia = Icosϕ), lié à la puissance
active consommée, reste le même. Le vendeur d'énergie électrique, qui facture la
puissance active, est désavantagé. C'est en ce sens que les distributeurs d'énergie
électrique imposent une valeur de ϕ au-dessus de laquelle, les grands consommateurs
sont obligé de prévoir des compensateurs d'énergie réactive ou ils sont pénalisés
financièrement par l'installation d'un compteur d'énergie réactive.
Dans le cas d'un dipôle constitué d'une inductance L (X = Lw), la puissance réactive
est:
Q = XI2 = U2/X = LωI2 = U2/Lω (I. 113)
Dans le cas d'un dipôle constitué d'une capacité C (X = -1/Cω), la puissance réactive
est:
Q = XI2 = U2/X = -I2/(Cω) = -CωU2 (I. 114)
Une bobine de N spires, dans l'air ou enroulée autour d'un noyau non ferromagnétique
de perméabilité µo, et alimentée sous une tension alternative sinusoïdale, équivaut
(Fig. I. 29) à la mise en série de la résistance totale r (considérée constante) du
conducteur la composant avec son inductance propre, considérée constante (dans l'air).
r.i(t) e(t)
i(t) i(t) r L i(t)
u(t)
u(t) u(t)
Fig. I. 29
avec
e(t) = - NdΦ(t)/dt = -Ldi(t)/dt (I. 118)
Sachant que:
F = RΦ = Ni (I. 120)
donc
Φ = Ni/R (I. 121)
on peut établir que:
Ldi(t))dt =(N2/R)di(t)/dt (I. 122)
et, sachant que pour l'air ou n'importe qu'elle autre matériau amagnétique non
ferromagnétique sur lequel est placée la bobine, sa réluctance R est:
Evidemment, comme nous l'avons annoncé dés le début, c'est une constante.
Soit u(t) sinusoïdale tel que
u(t) = Umaxcosωt (I. 125)
Elle produit donc dans la bobine sans noyau ferromagnétique un courant sinusoïdal tel
que
i(t) = Imaxcos(ωt -ϕ) (I. 126)
ϕ
_ _
I
r I
_
Φ
En valeur efficace Ia = Icosϕ (la composante active du courant I) est lié à la puissance
active dissipée par effet Joule dans la bobine (dans sa résistance r) telle que P =
UIcosϕ = rΙ2 tandis que Ir = Isinϕ = Ιm ( la composante réactive de I c'est à dire le
courant magnétisant lié à l'entretien du flux Φ) est lié à la puissance magnétisante telle
que Q = UIsinϕ = LωI2.
Cette bobine parfaite, qui n'existe pas dans la réalité, est supposée avoir une résistance
r nulle et ne pas avoir d'inductance de fuite qu'on notera dorénavant par lf c'est à dire
qu'il n'y a pas de flux de fuite Φf. Ainsi, l'expression (I. 119) devient:
avec
Φmax = (Umax)/(Nω) (I. 133)
donc
soit
E = 21/2πfNΦmax (I. 136)
ou
E ≈ 4,44 Nf Φmax (I. 137)
L'expression (I. 131), avec jω = d/dt, peut être écrite sous forme complexe telle que:
V = − E = j ω NΦ (I. 138)
_ _
I =0
E a U
_ _
I =I
r
_
B
_
Φ
Pour se placer dans les conditions d'un circuit magnétique parfait, on adopte les
hypothèses suivantes:
5. Les courants de Foucault sont également négligés ce qui signifie que le circuit
magnétique est constitué de tôles minces feuilletées avec une bonne isolation
entre elles. Evidemment, il n'y a pas de pertes par courants de Foucault.
Les hypothèses (1), (3) et (5) signifient que la bobine parfaite ne consomme aucune
puissance active P. D'autre part, les hypothèses (2) et (4) que l'inductance propre de la
bobine est constante (L = N2/R avec R = l/(µS)). On se retrouve dans le même cas que
la bobine sans noyau ferromagnétique (à la différence de µ au lieu de µo). Le
diagramme vectoriel est le même dans les deux cas (Fig. I. 31).
b = µh
et en vertu du théorème d'Ampère:
sait (§. I. 4. 1) qu'une partie de l'énergie fournie par la source est dépensée en chaleur
par le réseau des moments magnétiques. Cette source fournit:
soit l'expression de l'énergie W [J/m3] par unité de volume v, suivante (§. I. 4. 1.):
• A ces pertes par hystérésis, il y a lieu d'ajouter les pertes par courants de Foucault
(§. 1. 4. 2 ).
est indéfinie vu que µ est indéfinie. La tension u(t) est telle que:
d
u( t ) = − e( t ) = ( L(i).i( t )) (I. 145)
dt
Avec une tension u(t) sinusoïdale, la f. e. m. e(t) est sinusoïdale ainsi que le flux Φ(t)
et l'induction b(t). Toutefois, en régime saturé l'induction B n'est pus proportionnelle à
H. Pour chaque H, l'induction B est dédoublée sur la caractéristique B(H) (Fig. I. 17).
Il s'ensuit que le champ h(t) n'est pas sinusoïdal et donc le courant i(t) qui lui est
Afin de déterminer l'allure de h(t) et par conséquent celle de i(t), construisons avec les
mêmes échelles respectives pour les grandeurs maximales de B et de H, la Fig. I. 32.
N.B.: Pour un meilleur tracé, il est recommandé de prendre du papier millimétré, un
maximum de points, de respecter les échelles pour chacune des grandeurs maximales
de B et H, de respecter les sens de B et de H (les mêmes) et de respecter les symétries.
B B
B
max
B
r
ωt
0 -H -H H
max c 0
π/2 H
3π/2 c H
max
-B
r
-B
max
0
0 H
π/2
ωt
ωt
Fig. I. 32
Graphiquement, on obtient donc pour h(t), une variation alternative périodique mais
non sinusoïdale, il en est de même pour le courant i(t). La symétrie de h(t) et donc de
i(t) par rapport à l'axe des abscisses implique son développement en série
d'harmoniques supérieurs d'ordre impair.
calorifique, ce courant sera purement réactif. Il est dit courant magnétisant car dans ce
cas la seule énergie nécessaire est celle qui entretient le flux au niveau du circuit
magnétique). Plus la saturation est importante, plus le cycle d'hystérésis est large et
plus ce courant de magnétisation est entaché d'harmoniques de rang supérieurs impairs
et plus les pertes fer seront plus élevées. Nous avions précisé au §. I. 3 que les
pertes fer d'un matériau ferromagnétique donné sont fonction de la largeur du cycle.
On considère donc que r n'est plus négligeable donc la chute de tension résistive r.i(t)
n'est plus négligeable devant NdΦ/dt. Quand i(t) n'est pas sinusoïdal, r.i(t) ne l'est pas
également même si la tension d'alimentation:
Plus r.i(t) est importante par rapport à e(t), plus cette f. e. m. sera moins sinusoïdale
(entachée d'harmoniques de rang supérieur) et par conséquent le flux Φ(t) et
l'induction b(t) s'éloigneront de plus en plus d'une variation sinusoïdale car
e = - NdΦ/dt
et
Φ(t) = -NSdb(t)/dt
2 2 2 2
I = I 1 + I 3 + I 5 +...+ I 2 k +1 avec k=0, 1,2,3,...,n
où les courants, I1, I2, I5, ...,I2k+1 sont les courants de pulsation ω, 3ω,
5ω,...,(2k+1)ω.
Là, il y a un problème pour les Ingénieurs en Génie Electrique car les machines
électriques, par exemple, comportent des bobinages enroulés sur des circuits
ferromagnétiques saturables. Cependant, l'Ingénieur qui s'intéresse aux effets produits
résout le problème en remplaçant le courant périodique i(t) = i(t +T) qui traverse
réellement la bobine par un courant sinusoïdal équivalent tel que:
• Ces deux courants doivent avoir la même valeur efficace afin que les pertes par
effet Joule soient conservées.
ces deux bobines ont donc la même section droite pour leurs noyaux
ferromagnétiques, le même nombre de spires et que les diverses grandeurs
magnétiques et électriques ont la même fréquence.
• Les pertes fer à savoir les pertes par hystérésis et par courant de Foucault sont les
mêmes dans le cas de la bobine fictive équivalente et dans le cas de la bobine
réelle.
Cet angle αh est parfois appelé angle d'avance hystérétique. Les pertes par courants de
Foucault ont pour effet d'accentuer légèrement cet angle αh tel que α = αh + αc. En
pratique, l'angle α est faible, il est inférieur ou au plus égale à 15°. L'augmentation de
αh par αc se répercute par une diminution de ϕh par αc tel que ϕh - αc =
ϕ (Fig. I. 33).
I
E a U
I
r I
Φ H
α +α = α
h cf
B
Fig. I. 33
Au lieu de localiser les pertes fer au niveau du circuit magnétique, on suppose qu'elles
sont liées à une résistance fictive Rf qui est placée en parallèle avec l'inductance L de
la bobine. Cette résistance Rf est parcourue par le courant Ia tandis que la réactance
Lω est parcourue par le courant Ir, qui est le courant de magnétisation. Généralement,
on note Lω par Xm qu'on appelle réactance de magnétisation.
En tenant compte du flux de fuite Φf et en notant Φu = Φ tel que:
Φt = Φu + Φf (I. 150)
la f. e. m. e(t) s'écrit
e(t) = -N(dΦ/dt + dΦf /dt) (I. 151)
U = − E + rI + jl f ω I (I. 153)
avec:
E = − jLωI = − jN ωΦ (I. 154)
-
I r jl ω
f
Lω =X
I I m
a r
- I =I(courant de magnétisation)
U - r m
E R jL ω
f 2 2 1/2
I=( I + I )
a r
- - -
E=-jN ωΦ=−jLω I
- - -
Φ =Φ + Φ
t f
N I =Hl = R Φ
r
b) Schéma équivalent de la bobine à noyau ferromagnétique - -
l .I = NΦ
f f
- - - -
U=rI+(-E)+ jl ω I
f
l ω =x
f f
- 2
- I U P =R I
E a - fer f a
jx I 2
- f Q =X I
-E m m m
-
ϕ rI 2
I - P=UIcos ϕ =P +rI
r I fer
2
Q=UIsin ϕ= Q +x I
- m f
Φ
-
Φ
- t a) Résumé des expressions liées à
Φ
f la bobine à noyau ferromagnétique
Fig. I. 34
Dans certaines applications telles que les amplificateurs à courant continu et les
interrupteurs sans étincelles, on retrouve ce type de circuit.
Dans le premier type d'application, on couple des bobines à courant alternatif avec
des redresseurs (voir le cours d'Electronique de puissance) afin d'obtenir un courant
unidirectionnel dont l'amplitude varie proportionnellement avec le courant continu dit
de "commande" I= . Suivant le rapport des spires N= alimentées en courant continu à
celles N~ parcourues par le courant alternatif , on obtient des courants redressés
d'amplitude importantes.
I= N=
= =A (I. 155)
I N ~ ~
Le rapport d'amplification A du système peut atteindre 100.
Dans le second type d'application, sur le même circuit magnétique, sont enroulées
deux bobinages. L'un, de N= spires, est alimenté en courant I= l'autre de N~ spires est
I Z
= c
= N
=
N
~ I
~
~
Fig. I. 35
P
∆B
∆H
H(A/m)
O
Fc-F Fcontinu Fc+F
Fig. I. 36
REFERENCES
1. Parties Principales du Programme (le programme plus détaillé est distribué en cours ou est à demander
au Département)
Circuits magnétiques
Transformateurs
Machines à courant continu
2. Gestion de la matière
Cours-TD-TP
Les parties principales du cours sont illustrées par utilisation de logiciels (data show)
3. Examens
3 emd (1h30) (01 à chaque fin de partie principale du programme) + la synthèse obligatoire (3h). Les notes
de TP et d’interrogations sont également incluses dans le calcul de la moyenne générale.
4. Quelques Références
http://www.ieee.org
http://scitex.uwichill.edu
http://members.lycos.fr/electrotechcity
http://perso.wanadoo.fr/navyc/navyc-ge
http://web.lycee-hainant.org/pedag/techno/ge_sti
www.ulaval.ca
www.supelec.fr
www.wempec.wisc.edu