Chapitre II - 2023

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CHAPITRE II

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Les premiers modèles atomiques expliquent de manière simple le spectre des


principales raies d’émission de l’atome d’hydrogène, cependant ils ne rendent pas
suffisamment compte des diverses propriétés des éléments et ne décrivent pas
complètement l’état énergétique de l’électron.

A) MODELE DE PERRIN – RUTHERFORD :


Rutherford ramena l’étude de l’atome d’hydrogène à celle du problème
classique du mouvement de deux particules en interaction.
L’électron de masse me tourne autour du noyau chargé positivement en
parcourant d’un mouvement uniforme une orbite circulaire de rayon r.
Calculons l’énergie totale du système (notée ET)

ET = Ec + Ep
Ec = énergie cinétique = ½ mv2
Ep = énergie potentielle due au champ électrique
Ep = dérive d’un champ de force

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Soit : Fe = - grad Ep (1)

e2 dEp
Fel = - et d’après l’équation (1) : Fe = -
4π ε o r 2
dr

e2
dEp = - F(r) dr = dr
4π ε o r 2

e2
Par intégration Ep = - + cte
4π ε o r

Ep (∞) = 0 → cte = 0

L’électron est soumis à deux forces opposées :



Fe : force centrifuge

Fel : force d’attraction coulombienne.

D’après la loi fondamentale de la dynamique.


 
Fel = Fc

e2 mv 2 e2
Soit = ⇒ mv 2 =
4π ε o r 2 r 4π ε o r

2
1 e
Ec = mv2 =
2 8π ε o r

e2 e2
ET = Ep + Ec = - +
4π ε o r 8π ε o r

e2
ET = -
8π ε o r

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Remarques:
1- L’énergie de l’électron varie de manière continue en fonction du rayon de la
trajectoire.

ET = f(r)
r
0
-0,2 0 5 10 15 20 25

-0,4
-0,6
-0,8
-1
-1,2
-1,4
-1,6

2- L’électron en mouvement devrait rayonner de l’énergie, sous forme d’ondes


électromagnétiques, ce qui est en contradiction avec les phénomènes observés.

B) ETUDE DU SPECTRE D’EMISSION DE


L’ATOME D’HYDROGENE:

Si on provoque une décharge électrique dans un tube de Geissler, contenant


de l’hydrogène sous faible pression, le tube devient incandescent et il y a émission de
rayonnements constitués de radiations monochromatiques. Le spectre d’émission de
l’hydrogène est discontinu. Il présente un grand nombre de raies dans l’ultra-violet, le
visible et l’infrarouge.
L’étude expérimentale des spectres d’émission de nombreux atomes a révélé
que les fréquences des raies obéissent à la relation suivante:
C  1 1 
Ʋ= = RHC  − 2 
λ 2
 n1 n2 

1  1 1 
σ= = RH  − 2  (pour l’hydrogène Ritz 1908)
λ 2
 n1 n2 

σ : nombre d’onde, RH = constante de Rydberg (pour l’hydrogène) = 109.677, 6 cm-1


n1 et n2 sont des nombres entiers (1,2,3 etc) tq n2 > n1

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L’ensemble des raies correspondant aux différents couples (n1, n2) avec n2 > n1
constitue une série.
n1 Région Série
1 U.V Lyman (1916)
2 Visible Balmer (1885)
3 IR Paschen (1908)
4 IR. Lointain Brackett (1922)
5 IR. Lointain Pfund (1924)

C) LE MODELE DE NIELS BOHR (1913):


L’atome de Bohr a été proposé pour supprimer les contradictions et expliquer
l’allure du spectre d’émission de l’hydrogène. Le modèle de Bohr est fondé sur la
théorie des quanta de Max Planck et Einstein qui stipule que les échanges d’énergie
entre la matière et le rayonnement se font par multiples entiers d’une quantité minimale
d’énergie, égale à un quantum.
1 quantum = ε = h Ʋ :
h : constante de Planck.
Ʋ : fréquence de rayonnement.

Bohr a émis les hypothèses suivantes:

1ère hypothèse : l’électron se déplace sur des orbites dites stationnaires et ne rayonne
pas d’énergie sous forme d’ondes électromagnétiques.
2ème hypothèse : Le moment de la quantité de mouvement d’un électron par rapport
au noyau est quantifié.
h
r.m.V = possède des valeurs entières et discrètes: r.m.v = n

n = nombre entier ≥ 1 (nombre entier), c’est le nombre quantique principal (indique le
numéro de la couche où se trouve l’électron.
Rappel:

1 e2 e2 mv 2 e2
a) =K 2 = d’où K = mv2
4π ε o r2 r r r

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1 e2
b) ET = -
8π ε o r
nh
c) mvr =

Calculons r (rayon), v (vitesses de l’électron) et ET.

e2 2 2
mr 2
K = mv = mv x
r mr 2
e2 (mvr ) 2 n2 h2
K = =
r mr 2 4π 2 mr 2
e2 n2 h2 n2 h2
K = ⇒ K e 2 =
r 4π 2 mr 2 4π 2 mr
n2 h2 1
(Ke2) (4π2 mr) = n2h2 ⇒ r = x
4π me
2 2
K

n2 h2 1 n2 h2 ε o
r= x ⇒ r dépend de n d’où rn =
4π me
2 2
K π me2

nh 1 nh π me 2
v= x = x
2π 2
mr 2πm n 2 h 2 ε o

h e2 e2 1
v= ⇒ x
2n ε o h 2 v=
2ε oh n
1 e2 1 e 2 x π me 2
ET = - x =− x
8π ε o r 8π ε o (n 2 h 2ε o)

me 4 1
ET = - x
8ε o2 h 2 n 2

Dans cette formule l’énergie En est une fonction du nombre entier (n). Elle est
donc quantifiée.

me 4 1
En = - 2 2 x 2
8ε o h n

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1
εo = 8,854.10-12S I ou εo = 9 ; m = 0,9108.10
-30 kg
36π . 10
e = 1,602.10-19 C ; h = 6,625.10-34 J.s
Pour l’atome d’hydrogène (on trouve) n = 1

r1 = 5,29.10-11m = 0,529Å ≡ 0,53Å


me 4
E1 = - = - 21,8.10-19 J
8ε o h
2 2

1eV = 1,602 . 10-19 J E1 = -13,6 eV

La formule de Bohr s’écrit :


13,6 en eV
En = -
n2

Les valeurs de n > 1, correspondent aux différents états excités de l’atome.


13,6
n = 2, l’énergie du niveau = E2 = - = -3,40 eV
4
13,6
n = 3, E3 = - = -1,51 eV
(3) 2
13,6
n = 4, E4 = - = -0,85 eV
(4) 2
3ème hypothèse de Bohr :
Lorsqu’un électron passe d’une orbite circulaire (d’énergie E1) à une autre orbite
stationnaire E2, il absorbe ou émet un photon dont l’énergie est égale à la différence
C
de deux niveaux : ∆E = E2 – E1 = hv = h
λ
La figure ci-dessous représente les orbites circulaires de Bohr.
Le modèle Bohr permet d’expliquer aisément le spectre d’émission ou
d’absorption de l’atome d’hydrogène :
- quand l’électron passe d’un niveau d’énergie En1 à un niveau d’énergie
supérieur En2 > En1, l’atome absorbe de l’énergie électromagnétique.
- quand l’électron passe d’un niveau d’énergie En2 à un niveau d’énergie
En1 < En2, l’atome émet de l’énergie électromagnétique.

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Diagramme énergétique de l’atome d’hydrogène

Quand l’atome émet un photon, la conservation de l’énergie s’écrit:

me 4 1 1
∆E = hv = En2 – En1 = ( 2 − 2)
8 ε o h n 1 n2
2 2

v=C/λ

hC me 4 1 1
∆E = =− 2 2 ( − )
λ 8 εo h n 21 n 22

1 me 4 1 1 1 1
= ( − ) = RH ( − )
λ 8 ε o2 h3C n 21 n 22 n 21 n 22

Avec RH = 10967776 m-1

Cette expression est identique à la relation expérimentale de Ritz.

Pour n1 = 2, 3, 4, 5 on retrouve les séries de Balmer, Paschen etc.

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Remarque 1: Extension aux spectres des hydrogénoïdes.
+
Le noyau des ions H e (Z=2), Li2+ (Z=3), Be3+ (Z=4) renferme (+Ze) charges

positives autour duquel gravite un électron: ce sont des hydrogénoïdes.


La théorie de Bohr peut être appliquée aux ions hydrogénoïdes. Il suffit de
considérer que le noyau de la particule porte la charge (+Ze). D’où
𝒆𝒆𝟐𝟐
𝑭𝑭é𝒍𝒍 = K.Z.
𝒓𝒓𝟐𝟐
La théorie de Bohr peut être appliquée aux ions hydrogénoïdes.
𝟎𝟎,𝟓𝟓𝟓𝟓 2 13,6 𝒁𝒁𝟐𝟐
r n= n (Å) En= - (eV)
𝒁𝒁 n2

m Z 2e 4
1 1 1
On a alors: = ( 2 − 2)
λ 8 ε o h C n 1 n2
2 3

1 1 1
= Z2RH ( 2 − 2 )
λ n 1 n2

Remarque 2: Cas des atomes polyélectroniques.


Considérons l’atome de lithium (Z = 3):
L’électron célibataire responsable de l’émission du spectre optique de raies est
séparé du noyau par deux électrons.
On dit qu’ils exercent un effet d’écran.

 e2
La force d’attraction coulombienne sera plus faible: F el = K (Z - σ) 2
r
σ : caractérise l’effet d’écran.
La théorie de Bohr peut être appliquée aux atomes polyélectroniques.
𝟐𝟐
𝟎𝟎,𝟓𝟓𝟓𝟓 2 13,6.(Z - σ)
On a rn = n (Å) et En= - (eV)
(Z -σ) n2
𝟐𝟐
1 me4.(Z - σ) 1 1
On a alors = ( − )
λ 8ᴨ𝜀𝜀0 2 h3C n21 n22

1 1 1
D’où (
= RH 2 − ) (Z - σ)2
λ n 1 n 22

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D) ENERGIE D’IONISATION – POTENTIEL D’IONISATION
* Energie d’ionisation
L’énergie d’ionisation est l’énergie minimale nécessaire pour extraire l’électron le plus
faiblement lié d’un atome (1ère ionisation). On distingue ensuite l’énergie de 2e, 3e
ionisation correspondant à l’enlèvement de 2 et 3 électrons respectivement.
Eionisation : = Ei = E∞ - En (fondamental)

m ( Z − σ )2 e4 1
E∞ → 0 Ei = -Enf = x
8 ε o2 h 2 n2
m e4
Pour l’atome d’hydrogène : Ei = = 13,56 eV
8 ε o2 h 2
* Potentiel d’ionisation
Ei
Ei = qUi = eUi ⇒ Ui =
e
Pour l’atome d’hydrogène :
Ei 13,66 eV
Ui = = = 13,56 V
e e
E) INSUFFISANCES DU MODELE DE BOHR – Les nombres
quantiques
La théorie de Bohr est très simple et explique mal la structure des atomes
polyélectroniques. De plus le développement de la spectroscopie optique a montré
que chaque raie était composée en fait de plusieurs raies très serrées, fines.
Pour expliquer ce phénomène, Sommerfeld proposa les corrections suivantes :
- L’électron tourne autour du centre de gravité noyau – électron.
- La plupart des orbites sont elliptiques
- La masse de l’électron doit subir la correction de la relativité.
me
me = v = vitesse (e-) ; c = célérité de la lumière
1− v / c
2 2

Selon Sommerfeld les niveaux ou couches électroniques sont divisées en sous-


couches de types s, p, d, f.
Le modèle de Bohr-Sommerfeld n’est pas généralisable au cas des atomes
polyélectroniques et est en contradiction avec le principe d’incertitude de Heisenberg

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‘‘il n’est pas possible de considérer l’électron autour du noyau comme une
particule dont la position et la vitesse peuvent être connues à tout instant’’.
C’est pourquoi il faut s’intéresser à la probabilité de présence de l’électron autour du
noyau et être capable de définir une région de l’espace où cette probabilité sera
maximale.
Cette région est définie par 3 nombres quantiques: n, l, m :

- Le nombre quantique (n) indique le numéro de la couche à laquelle appartient


l’électron.
- Le nombre quantique secondaire ou azimutal (l) indique le type de sous-
couche où se meut l’électron ainsi que son excentricité. Il est lié à la quantification du
module du moment cinétique orbitale (moment de la quantité de mouvement de
l’électron par rapport au noyau).
- Le nombre quantique magnétique (ml) indique la multiplicité de la sous couche
ou le nombre de cases quantiques:

n, entier (numéro de la couche)


l, entier ≥ 0 tel que 0≤l≤n–1
ml, entier positif, négatif ou nul tel que –l ≤ m < +l

Exemple:
Pour n = 4

⎧ 𝑙𝑙 = 0 → 0 ≤ ml ≤ 0 alors ml = 0: 1 𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣 𝑑𝑑𝑑𝑑 ml 𝑑𝑑 ′ 𝑜𝑜ù 1𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐


⎪𝑙𝑙 = 1→ -1 ≤ ml ≤ +1 →ml = 0, ±1: 3 𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣 𝑑𝑑𝑑𝑑 ml 𝑑𝑑 ′ 𝑜𝑜ù 3𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐
⎨ 𝑙𝑙 = 2→ -2 ≤ ml ≤ +2→ml = 0, ± 1, ±2: 5 𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣 𝑑𝑑𝑑𝑑 ml 𝑑𝑑 ′ 𝑜𝑜ù 5𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐

⎩ 𝑙𝑙 = 3→ -3 ≤ ml ≤ +3 →ml = 0, ± 1, ±2, ±3: 7𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣 𝑑𝑑𝑑𝑑 ml 𝑑𝑑 ′ 𝑜𝑜ù 7𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐

Un 4ème nombre quantique est introduit pour tenir compte du fait que l’électron se
comporte en particule pouvant tourner sur elle-même dans un sens ou dans un autre,
d’où son nom : nombre quantique de spin s.
Il indique le sens de rotation de l’électron sur lui-même.
Quand l’électron tourne dans le sens des aiguilles d’une montre: s = +1/2
Quand l’électron tourne dans le sens contraire des aiguilles d’une montre: s = -1/2

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