Cours Sequestration CO2

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Technologies de séquestration CO2

Captage, stockage géologique et valorisation du CO2

Pr Marc PORT titulaire de la chaire « Industries chimiques et pharmaceutiques »


Principal gaz à effet de serre :
le dioxyde de carbone (CO2)

 Global Carbon Project 2023


 Depuis l’Accord de Paris (2015), les émissions mondiales dues à la combustion
des énergies fossiles ont augmenté de plus de 4 %
Principal gaz à effet de serre :
le dioxyde de carbone (CO2)

 Global Carbon Project 2023


 La concentration atmosphérique mondiale de CO2 devrait atteindre en moyenne 419,3
parties par million (ppm) en 2023. Un niveau 51 % au-dessus des niveaux préindustriels
 Seuil pour l’augmentation de 2°C : 450 ppm !
 https://www.globalcarbonproject.org/
Principal gaz à effet de serre :
le dioxyde de carbone (CO2)

 Majoritairement produit au cours des


combustions des énergies fossiles
(charbon, pétrole, gaz)
 Contribue à 66 % au forçage radiatif
induit par les GES
 Secteurs les plus émetteurs :
l’industrie (ciments), la production
énergétique et les transports
 Durée de vie dans l’atmosphère est
d’environ 100 ans
 Sources naturelles en Arctique
 Dégel du pergélisol : source
potentiellement catastrophique de CO2
 1 600 milliards de tonnes de carbone
sont stockées dans ces sols gelés, soit
deux fois plus que dans l’atmosphère !
Neutralité climatique et carbone

 Dans l’UE, la production et à la consommation d’énergie sont actuellement


responsables de plus de 75 % des émissions de gaz à effet de serre
 Green Deal européen : propose de réduire les émissions de gaz à effet de
serre en Europe d’au moins 55 % d’ici 2030, par rapport aux niveaux de
1990, afin d’atteindre l’objectif de neutralité climatique d’ici 2050
 Plan d’action destiné à:
 Promouvoir l’utilisation efficace des ressources en passant à une économie propre et
circulaire
 Restaurer la biodiversité et réduire la pollution
 https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/european-green-deal_fr
 « Neutralité climatique » est une initiative lancée en 2015 par l’ONU afin
d’atteindre l’objectif d’un monde neutre sur le plan climatique avant le milieu
du siècle, conformément à l’Accord de Paris
 https://unfccc.int/fr/action-climatique/neutralite-climatique-maintenant
Stockage du dioxyde de carbone (CO2)

 Stockage du CO2 et impact sur le


réchauffement climatique
 Toutes les trajectoires d’émissions
qui limitent le réchauffement
planétaire à 1,5 °C en 2100 prévoient
l’élimination cumulative d’environ 100
à 1 000 Gt de CO2 (Gt =109 t) au
cours du 21 °siècle*
 En 2022, # 45 millions de tonnes de
CO2 ont été stockées **
 Une dynamique de développement
très insuffisante
 Nécessité de caractériser, évaluer et
développer des milliers de sites de
stockage individuels. 30 à 60 sites de
stockage devront être développés
chaque année jusqu'en 2050 **
 Cela signifie un taux de déploiement
de stockage de plus du double de
celui de la croissance de l'industrie
pétrolière au cours du 20° siècle ** * Rapport : réchauffement planétaire de 1,5 °C, GIEC 2019
** Global Status Report of CCS 2022
Stockage du dioxyde de carbone (CO2)

 Stockage du CO2 et impact sur le réchauffement climatique


 L’Agence internationale de l’énergie estime, dans le scénario « Net Zero
Emission by 2050 » de 2022, que pour atteindre la neutralité carbone en 2050
 7.6 Gt de CO2 devront être captés par an à partir de 2050, soit 20 % des émissions
actuelles
 Objectif intermédiaire de 1 286 Gt à capter dès 2030
 Cette quantité passe à 4 Gt de CO2 en 2035, soit un facteur 100 à atteindre en moins
de 15 ans
 Pour atteindre l’objectif 2°C, d’après le scénario «développement durable» de
l’AIE :
 Plus de 100 milliards de tonnes de CO2 devraient être stockés
 Plusieurs milliers d’installations de captage de CO2 déployées d’ici 2050
 Aujourd’hui, 35 d'installations de grande taille sont opérationnelles, injectant de l’ordre
de 44 millions de tonnes (Mt) de CO2 par an
Principal gaz à effet de serre :
le dioxyde de carbone (CO2)

 Réservoirs de CO2
 Atmosphère : CO2 gazeux
 Biosphère : matière organique issue
des êtres vivants dont la forêt
 Océan : CO2 dissous
 Sous-sol : roches, sédiments, calottes
glaciaires, combustibles fossiles
 Les flux de carbone entre ces
réservoirs constituent le cycle naturel
du carbone
 Déréglés par les émissions
anthropiques de CO2 qui modifient les
flux échangés ou en créent de
nouveaux : combustion des réserves
de carbone organique fossile
Technologies de séquestration CO2

 Objectif : captage et stockage à long terme du CO2


hors de l’atmosphère
 Processus le plus efficient : limiter la déforestation
 La forêt Amazonienne absorbe à elle seule 25% des
émissions annuelles de CO2 sur Terre
 En 2021, près de 11 millions d’hectares de forêts tropicales
ont disparu
 Séquestration « naturelle » : augmentation de la
consommation de CO2 via la photosynthèse de la
biomasse (photosynthèse = puit de CO2)
 Algues, végétaux, agroforesterie et forêts urbaines,
modification des cultures des sols (non labour, optimisation
Processus de libération et
de la gestion des prairies), enherbement vignes et vergers… recapture du CO2 par les sols
 A réaliser sans émissions augmentées d’effet de serre
(notamment dues aux engrais azotés : N2O)
 28-10-2022 : annonce de la plantation d'un milliard d'arbres
sur le territoire français d'ici dix ans, soit l'équivalent de 10 %
de notre forêt
 Plan stratégique de l’ONU pour les forêts
Technologies de séquestration CO2

 Objectif : captage et stockage à long terme


du CO2 hors de l’atmosphère
 Séquestration « artificielle » :
 Bio calcification
o Microorganismes calcifiants (cyanobactéries)
fixant le CO2 sous forme de biomasse et
carbonate de calcium. CaCO3 insoluble dans
l’eau, précipite et constitue un puit de CO2
o Cultivés en bioréacteur et couplés à des entités
industrielles à faibles et moyennes émissions de
gaz riches en CO2 (cimenteries, aciéries,
incinérateurs urbains)
 Biochar (charbon à usage agricole)
o Pyrolyse (450-650°C en l’absence d’O2) de la
biomasse (résidus agricoles)
o Amendement aux sols cultivables: rétention
d’eau et nutriments, rehausseur de pH des sols
o Puits de carbone : 1t de biochar permet de
séquestrer durablement 2,6t de CO2
o Start up carbon loop biochar
• https://carbonloop.energy/notre-innovation/
Technologies de séquestration CO2

 Objectif : captage et stockage à long terme du CO2 hors de l’atmosphère


 Séquestration « artificielle » :
 Capter, stocker ou valoriser le CO2
o Captage, à son point d'émission (fumées issues des centrales électriques à charbon,
cimenteries, aciéries …)
o Concentration et transport vers un site adéquat pour son stockage
o Stockage géologique, océanique ou minéral ou valorisation (réutilisation)
 Technologie existant depuis les années 1970 notamment pour la récupération assistée
du pétrole
 Le concept peut aller jusqu'à l’émission négative de CO2 :
o Bioénergie (biocarburant) avec captage et stockage du carbone : BECSC
Technologies de séquestration CO2

 Objectif : captage et stockage à long terme du CO2 hors de l’atmosphère


 Séquestration « artificielle » : terminologies
 Captage et Stockage de CO2 : Carbon Capture and Storage (CCS)
 Captage et valorisation après transformation chimique : Carbon Capture and
Utilization (CCU)
 Terme générique : Captage, stockage géologique et valorisation du CO2 : Carbon
Capture Utilization and Storage (CCUS)
Séquestration artificielle du CO2

 Captage CO2 : système technologique nécessitant


 Un captage du CO2 issu du procédé industriel
 Une séparation / enrichissement du CO2
 Le CO2 est séparé des autres gaz produits lors de l’utilisation des combustibles
fossiles pour la production d’électricité et d’autres procédés industriels
 La concentration du CO2 dans le flux à traiter est relativement faible, variant le plus
souvent entre 5 et 15 %
 Une compression du CO2 avant stockage ou valorisation
 Un système de transport du CO2
 Un système de stockage ou de valorisation du CO2
Séquestration artificielle du CO2

 Procédés de captage
 Nécessitent de séparer le CO2 des autres éléments constitutifs des fumées
industrielles (azote, oxygène résiduel, vapeur d’eau et autres gaz résiduels)
 Réduction des volumes à transporter et donc des coûts (les fumées de combustion
contiennent en moyenne entre 3 et 20 % de CO2)
 Technologies de séparation :
 Lavage acido basique du CO2 par des amines (monoéthanolamine, diéthanolamine,
méthyldiéthanolamine), des liquides ioniques ou l’ammoniaque réfrigéré
 Adsorption sur solide afin pour le CO2 (charbon actif, alumine, Metallic Organic
Framework)
 Cycle calcium : le CO2 est capté par de l’oxyde ce calcium CaO (chaux) pour donner
du carbonate de calcium (CaCO3). Le CaCO3 est ensuite chauffé, ce qui libère le CO2
et CaO
 Voie cryogénique (ou antisublimation) : solidification du CO2 par givrage et dégivrage
 Séparation membranaire : séparation physique du CO2 avec des membranes
poreuses sélectives
Séquestration artificielle du CO2

 Système de séparation / enrichissement du CO2


 Séparation du CO2 par lavage acido basique par des amines : procédé DMX
 Solvant à très grande capacité cyclique qui décante en deux phases, et dont seule la
phase la plus riche en CO2 est envoyée à la régénération
 Démonstration à l’échelle du pilote industriel sur du gaz sidérurgique (Dunkerque) en
cours de réalisation dans le cadre du projet européen 3D (DMX™) coordonné par
IFPEN et lancé en 2019
 L’extension du champ d’application de DMX™ à d’autres types d’émetteurs est étudiée
dans le cadre du projet Ademe Dinamx « Démonstration et applications innovantes du
DMX™» lancé en 2020

Le CO2 est mis en contact avec le solvant dans l'absorbeur. Le mélange passe par un décanteur qui ne garde que la part la plus
riche en CO2 pour l'envoyer dans le régénérateur (stripper) où le solvant et le gaz sont séparés sous une pression de 5 bars et
des conditions optimum de chaleur
Séquestration artificielle du CO2

 Procédés de captage
 3 types de procédés industriels de captage en fonction de la nature des fumées
à traiter (composition, température, pression)
Séquestration artificielle du CO2

 Procédés de post–combustion : extraire le CO2 dilué dans les fumées de combustion


 Combustion (charbon, gaz naturel, fioul) avec comburant air induit la production de vapeur
sous pression qui entraîne une turbine générant de l’électricité. Les fumées issues de la
combustion sont envoyées vers le procédé de captage qui permet de séparer le CO2 du
reste des fumées
 Adaptées aux installations existantes sans modification du procédé
 Fonctionne avec de grands volumes de fumées à basse pression et faible concentration de
CO2
Séquestration artificielle du CO2

 Procédés d’oxycombustion (combustion à l'oxygène) : production d’une fumée


concentrée en CO2 en modifiant le procédé de combustion
 Utilisation d’oxygène pur (séparation cryogénique air /O2) et non pas d’air en tant que
comburant principal de l’installation industrielle. Production de fumées très concentrées en
CO2 (de 80 à 95 % en volume)
 Nécessite une reconfiguration des installations industrielles existantes
 Obtention de l’oxygène pur issu de l’air, obtenue par voie cryogénique : coûteuse et
consommatrice d’énergie
 Alternative : combustion en boucle chimique (CLC - chemical looping combustion). Consiste à fixer
l’oxygène de l’air sur un support métallique ensuite utilisé dans le procédé de combustion
Séquestration artificielle du CO2

 Procédés de captage en pré-combustion : capter le CO2 avant la phase de


combustion
 Gazéification de la source carbonée (charbon, biomasse…) en gaz de synthèse (H2 + CO)
 Réaction du gaz à l’eau (water gas shift) : conversion du CO en CO2 en présence d’eau
(CO + H2O→ CO2+ H2)
 Séparation du CO2 par lavage au solvant ou adsorption et utilisation du H2 pour produire de
l’énergie (turbine à hydrogène)
Séquestration artificielle du CO2

 Amélioration nécessaire des


procédés de captage et séparation
 Réduction des coûts : problématique
énergétique
 L’ajout d’une technologie de captage
à un émetteur industriel induit un coût
énergétique pour assurer l’opération
du procédé
 Amélioration des performances
 Postcombusion : amélioration des
agents de séparation (solvants,
membranes) en termes de stabilité,
sélectivité et capacité de régénération
 Oxycombustion/CLC : recherche
d’agents de transfert de l’oxygène
efficaces (oxydes métalliques)
 Précombustion : mise au point de
turbines à hydrogène de grande taille
Séquestration artificielle du CO2

 Transport du CO2
 En phase supercritique via gazoduc terrestre ou sous-
marin
 Gaz inerte déjà transporté par gazoduc pour des activités
de récupération assistée de pétrole
 Nécessite des re-compressions intermédiaires, selon la
distance
 4 000 km de gazoduc aux États-Unis
 En phase liquide : navires (méthanier), camions
citernes ou wagons-citernes à 7 bar et -50°C environ
 Enjeux du transport
 Réduction des couts
 Impact environnemental
 Technologique
 Corrosion des contenants, provoquée par la présence de
trace d’eau
 Formation d’hydrates de gaz induisant des bouchages
Séquestration artificielle du CO2

 Les fluides supercritiques


 La courbe d’équilibre entre le
liquide et le gaz se termine en un
point appelé point critique
 Point critique caractérisé par
 Une température critique Tc
 Une pression critique Pc
 sCO2 Tc : 31,1°C et Pc : 73,8 bar
 Au-delà du point critique, ie à une
P>Pc & T>Tc : existence d’une
seule phase : le fluide se trouve
dans un état supercritique
 Le fluide supercritique possède
 La densité d’un liquide : pouvoir de
dissolution élevé
 Une viscosité faible (proche de
l'état gazeux) facilitant le transfert
de masse
Séquestration artificielle du CO2

 Stockage dans des formations


géologiques
 Estimation : capacité de stockage de
10000 milliards de tonnes de CO2.
Représente 300 ans de stockage si les
émissions de CO2 restaient au niveau
actuel
 Nappe aquifère saline (plus grande
capacité de stockage : 400 à 10 000 Gt)
 Anciens gisements de pétrole et de gaz
 Gisements houillers non exploitables
(veines de charbon)
 Critères : étanchéité, volume disponible,
accessibilité, propriétés physiques et géo
mécaniques
 Stockage au fond des océans
 Stockage minéral
Séquestration artificielle du CO2

 Stockage dans des anciens gisements de pétrole et de gaz et en nappe


aquifère saline
 Injection du CO2 sous forme liquide ou supercritique via un forage existant et
d’étanchéité connu (présence d'une couverture imperméable d'argile ou de sel)
 Le CO2 remplit les poches vides (ou déplace le pétrole ou gaz naturel résiduel). Le
CO2 doit être injecté à une profondeur suffisante dans le sous-sol afin d'atteindre les
conditions de pression et de température de l'état supercritique : sCO2 occupe moins
de volume
o La profondeur nécessaire pour atteindre l'état supercritique dépend de la température locale
en profondeur ; elle se situe à au moins 800 mètres
o Peut être combiné à la technologie : CO2-EOR (Enhanced Oil Recovery) : participe à la
rentabilisation du procédé
 Piégeage du CO2 physique
 Via les forces capillaires retenant le gaz dans les interstices de la formation
géologique
 Par adsorption sur le charbon ou des schistes
o Peut être combiné à la récupération assisté du méthane (ECBM) : les veines de charbon
contiennent du méthane piégé
 Par solubilisation dans l’eau
Séquestration artificielle du CO2

 Stockage dans des anciens


gisements de pétrole et de gaz et
en nappe aquifère saline
 Potentiel de stockage mondial
total estimé à 10 000 milliards de
tonnes de CO2
Séquestration artificielle du CO2

 Stockage dans des anciens gisements de pétrole et de gaz et en nappe


aquifère saline
 Enjeux : sécurité et intégrité des sites de stockage : maîtriser les remontées de
CO2 vers la surface, tout en limitant les perturbations du milieu souterrain
 Modélisation numérique des sites pour prédire le comportement du gaz, identifier ses
chemins potentiels de migration
 Outils de surveillance et de mesure nécessaires pour prévenir les rejets (lents ou
massifs) de CO2
o Surveillance des eaux souterraines : risques de contamination (traceurs)
o Suivi des pressions de CO2 et de la géologie environnante (imagerie sismique)
Séquestration artificielle du CO2

 Stockage au fond des océans


 Injection directe au fond des océans du CO2
acheminé par gazoduc ou par navire
Dissolution du CO2 dans l’eau et équilibre
 Dissolution du CO2 dans l’eau de mer correspondant
 Formation d’hydrates de gaz solides suivant les
conditions de pression et de température
(dépendantes de la profondeur d’injection dans
la mer)
 Incertitudes sur l’impact environnemental
 Augmentation du pH : solubilisation de minéraux
et impact sur l’écosystème marin (eau de mer
plus corrosive pour les coraux ou mollusques qui
fabriquent un squelette ou une coquille calcifiée)
 Libération soudaine et massive dans
l’atmosphère de CO2 du fait de changement de
conditions océaniques locales
 Le stockage au fonds des océans, a été
abandonné à l’exception du Japon
Séquestration artificielle du CO2

 Hydrates de gaz
 Structures solides cristallines dans
lesquelles des molécules d’eau
forment des cavités (stabilisées par
liaison hydrogène) où le CO2 est piégé
 CO2, nH2O
 Se forment naturellement sous le
pergélisol et dans les sédiments sous-
marins où les pressions et les
températures permettent leur stabilité
thermodynamique
 Diagramme de phase
 La fraction massique maximale piégée
par l’eau dans un hydrate est de 0,31
gCO2 / gH2O
Q : point quadruple pour le mélange eau-CO2 où
existent quatre phases : CO2 en phase liquide,
gazeuse et hydratée et phase aqueuse
Séquestration artificielle du CO2

 Stockage minéral : minéralisation du CO2 sous forme de carbonates


 Fixation du CO2 au moyen d’oxydes alcalins de magnésium (MgO) ou de calcium
(CaO) constituants majeurs des roches silicatées. Formation de carbonates
(CaCO3 ou MgCO3) stables (carbonatation)
 Processus limités par la cinétique lente de la réaction de carbonatation
 Séquestration ex-situ : utilise les minéraux alcalins naturels (serpentine, olivine). Les
minéraux doivent être et broyés avant d'être utilisés et transportés à proximité des
usines émettrices de CO2 ou du littoral (pour désacidifier les océans)
o Technologie Carbone impact : https://fr.carbon-impact.rocks/
 Séquestration in-situ : utilise les sous-produits alcalins (boues rouges, scories,
poussières de four, cendres volantes) issus des activités industrielles (alumineries,
aciéries, cimenteries). Limite les coûts de transport
Séquestration artificielle du CO2

 Les problématiques à résoudre


 La maturité technologique des capacités de stockage massif de CO2 (et le temps de
développement face à l’urgence climatique)
 Les couts des procédés de séquestration par rapport au coût des taxes carbone
 Le bilan environnemental et énergétique des procédés
 La sécurité et la pérennité du stockage sut le long terme 100 à 1000 ans
Séquestration artificielle du CO2

 Stockage du CO2 et impact sur le réchauffement climatique


 L’Agence internationale de l’énergie : scénario Net Zero Emission by 2050 de
pour atteindre la neutralité carbone en 2050
 7.6 Gt de CO2 devront être captés par an à partir de 2050, soit 20 % des émissions
actuelles
 35 projets sont actuellement opérationnels, permettant de capter et stocker 45 Mt de
CO2 par an
 D’énormes mises en capacité sont nécessaires !
o https://www.iea.org/fuels-and-technologies/carbon-capture-utilisation-and-storage
Technologies de séquestration CO2

 Objectif : captage et stockage à long terme du CO2 hors de l’atmosphère


 Séquestration « artificielle » :
 Capter, stocker ou valoriser le CO2 : DAC (Direct Air Capture) : capter directement le
CO2 dans l’atmosphère
o CO2 beaucoup plus dilué 0.04% dans l’air : un surcoût important
o Ventilateurs qui aspirent l’air (nécessite une énergie décartonnée)
o Technologie d’absorption du CO2 : filtre adsorbant ou voie chimique (carbonates) qui chauffé
restituent un CO2 concentré

Direct air capture: process technology, techno-economic and socio-political challenges Energy Environ. Sci., 2022, 15, 1360
Technologies de séquestration CO2

 Objectif : captage et stockage à long terme du CO2 hors de l’atmosphère


 Séquestration « artificielle » :
 Capter, stocker ou valoriser le CO2 : DAC (Direct Air Capture) : capter directement le CO2 dans
l’atmosphère
 18 installations de captage direct de l'air : puissance de capatage très faible (5.5 Mt CO2 en 2030)
o La plus grande installation en Islande : Orca (Climeworks) capte et stocke dans une mine de basalte à 1
kilomètre de profondeur environ 4 000 tonnes de dioxyde de carbone par an. Cela représente une quantité
infime, équivalente au retrait de 870 voitures de la circulation
o Une usine de captage de 1Mt CO2/an est en développement avancé aux États-Unis (Carbon Engineering)
o https://www.iea.org/reports/direct-air-capture
Valorisation du CO2

 Captage et l’utilisation du carbone


(Carbon Capture and Utilisation, CCU)
 Au lieu de stocker, on utilise le CO2
 Ne concerne que 0,5 % des émissions
de CO2 anthropiques mondiales
annuelles
 Selon les estimations de l’AIE, la
valorisation du CO2 ne représente que
8 % du potentiel de réduction attribué
au CCUS sur la période 2020-2070
 La valorisation ne se substitue pas au
stockage du CO2, car selon les
applications le CO2 est réémis dans
l’atmosphère après son utilisation; c’est
un stockage temporaire
 En utilisant le CO2 capté, on évite de
le produire spécifiquement pour les
activités qui nécessitent son utilisation
Valorisation du CO2

 Captage et l’utilisation du carbone


(Carbon Capture and Utilisation,
CCU)
 Utilisations industrielles
 Récupération assistée de pétrole
EOR (Enhanced Oil Recovery) :
utilisation de CO2 pour drainer les
hydrocarbures et augmenter la
productivité des puits de 7 à 15 %
 Utilisation technologique directe du
CO2, dans les boissons non
alcoolisées ou les extincteurs
 Technologie au sCO2 (extraction)
Valorisation du CO2

 Captage et l’utilisation du carbone (Carbon


Capture and Utilisation, CCU)
 Produits chimiques et à valeurs énergétique
 Conversion chimique en produits à valeur ajoutée :
méthanol, carbonates, urée, acide salicylique,
plastiques (polycarbonates)

 Méthanation pour stocker l’électricité intermittente


o Sous forme de H2 (via l’électrolyse de l’eau)
o Puis CH4 (stockable et transportable par gazoduc)
Valorisation du CO2

 Captage et l’utilisation du carbone (Carbon Capture and Utilisation, CCU)


 Production de microalgues : biofixation du CO2 sous forme gaz ou de carbone
inorganique NaHCO3, Na2CO3)
 Besoin de lumière, eau et CO2

 Fabrication d’algocarburants (biocarburants de 3G) ou de produits chimiques


o Voir start up carbonworks : https://carbonworks.bio/
Valorisation du CO2

 Captage et l’utilisation du carbone (Carbon Capture and Utilisation, CCU)


 Biocatalyse (utilisation enzymes) pour convertir le CO2 en molécules réduites
Valorisation du CO2

 Captage et l’utilisation du carbone (Carbon Capture and Utilisation, CCU)


 Produits chimiques et à valeurs énergétique
Valorisation du CO2

 Captage et l’utilisation du carbone


(Carbon Capture and Utilisation,
CCU)
 Produits chimiques et à valeurs
énergétique
 TLR : technology readiness level
= niveau de maturité
technologique
Bibliographie : pour aller plus loin

 Potentialités de stockage de carbone dans les sols. P.Barré, L.Cecillon. Techniques de


l’Ingénieur, 2019; GE1061V1
 CO2 (dioxyde de carbone). P. Le Cloirec. Techniques de l’Ingénieur, 2017. G1815V2
 Separation and sequestration of CO2 in geological formations. V. Arora, R.K. Saran, R. Kumar,
S. Yadav. Materials Science for Energy Technologies 2, 2019, 647–656
 Calcifying cyanobacteria-the potential of biomineralization for carbon capture and storage. C.
Jansson, T. Northen. Curr Opin Biotechnol. 2010;21(3):365-71
 Global Status Report of CCS 2022. https://www.globalccsinstitute.com/resources/global-status-
of-ccs-2022/
 Global Carbon Budget 2023 https://globalcarbonbudget.org/carbonbudget2023/
 Captage et stockage du CO2 dans le contexte de la transition énergétique. L. Raynal, S.
Tebianian. Techniques de l’Ingénieur, 2020; BE8091 V1
 Captage du CO2. Technologie pour la transition énergétique. L. Raynal, S. Tebianian.
Techniques de l’Ingénieur, 2020; BE8092 V1
 Biofixation du CO2 par microalgues. J; Pruvost, B. legouic , JF. Cornet, C. Lombard.
Techniques de l’Ingénieur, 2023; CHV7005 V1
 Club CO2. https://www.club-co2.fr/fr
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Ressources complémentaires
Séquestration artificielle du CO2

 Stockage dans des anciens gisements de pétrole et de gaz et en nappe aquifère


saline
Séquestration artificielle du CO2

 Stockage dans des anciens gisements de


pétrole ou gaz et en nappe aquifère saline
 Adapté à des émissions importantes de
CO2 (gros site industriel)
 Solution développée pour de petits
émetteurs industriels (10 000 à 150 000
tonnes de CO2 par an)
 Couplage du stockage de CO2 sous forme
dissoute et géothermie
o CO2 injecté sous forme dissoute dans des
aquifères profonds salés à proximité
immédiate de la source industrielle
o La récupération et la réinjection d’eau
chargée en CO2 dissous s’effectue grâce à
un système de doubles puits
o Possibilité d’associer au stockage la
récupération d’énergie géothermique
o https://www.brgm.fr/actualite/couplage-
stockage-co2-geothermie-resultats-projet-
co2-dissolved
CCU

 Exemple CCU : Projet européen E2C : conversion directe du CO2 en


diméthyle éther (DME) : CH3-O-CH3
 https://www.voltachem.com/e2c
 DME : carburant oxygéné à indice de cétane élevé
 Carburant plus « propre » que le gasoil : taux zéro de soufre, faible production de
particules et d’oxydes d’azote
 Les constructeurs automobiles Shanghai Diesel Co, AB Volvo, Isuzu Trucks et
Nissan Diesel développent des véhicules utilitaires lourds alimentés au DME
 DME produit directement par catalyse à partir de CO2 et de H2
 H2 produit par électrolyse de l’eau avec de l’électricité renouvelable
o Verrous technologiques : efficacité, durabilité et rendement des électrolyseurs
 Production DME en 2 étapes catalytiques
o Étape 1 : Hydrogénation du CO2 : CO2 + 3H2 -> CH3OH + H2O
o Étape 2 : Déshydratation du méthanol : 2CH3OH -> CH3OCH3 + H2O
o Mise au point de catalyseurs hybrides cuivre-zéolites (pour absorber l’eau) catalysant
simultanément les 2 réactions. Pilote industriel en cours

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