Cameroun

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Intégrer population et dkvcloppern.ent. Cltaire Queielet 1990
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P Institut de Démorrraiihie-UCL, CIDEP. CEPED. Louvain-la-Neuve / Paris,
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Patrick GUBRY
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Louvain-la-Neuve, Belgique
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.. . . .... La niisc c n rcgarcl historique ou clironologiquc dcs faits dc popula-
. . tion ct des autres faits dc socidtd n'cst pas toujours aisdc ct a cn tout
.. . .. . _. cas été rarement tentde, surtout en Mi-ique, où les donndcs font gdndra-
. .
. . . . . . . .. I.
.Icnient ddfaut. Une tentative dc cet ordre pcut cepcndant &tre plcinc
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. I

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d'cnseignements quant à la pcrception des différcnts phéiionièncs dé-
*. . . . mographiques par les actcurs sociaux et éconorniques et quant a u s
.. évcntuelles rclations rdciproqucs entre population et économie dans le
domainc macro-écononiiquc, ainsi quc nous allons tcnter de le voir à
travers l'exemple du Cameroun dans les quarante dcrnibres annécs.
L'examen simultané des variables déiiiographiqucs ct dconomiqucs
" . . .. . .. . b .
ne va pas sans évoquer "l'intégration de la population et du dévcloppe-
ment", qui est un thème d'actualité, puisqu'il s'agit là notaniment du
. I ... principal objectif affiché des Unitds de Population mises progressive-
nient en place a u scin dcs différentes structures de planification des
. . ._ ... pays africains. Ce thème fait appel à divers concepts qu'il convient
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. . . . .. d'éclaircir quelque pcu.
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La population peut-elle nc pas être intégréc au dbvcloppcment ?
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1 .
Poser la question dc l'intdgration de la population e t du développe-
. . nient a quelque chose cle trivial. La population peut-clle récllenicnt ne
pas 6trc iiitégrdc au dbvcloppenicnt ? I1 est en cffct clair quc la popula-
L

642 r . . P. GUBRY et J.M. WAUTELET Population et processus de développement au Cameroun 643


b
. . .

tion est à la fois l'acteur et la finalité du développement : nul ne songe- Evolution de la population et transition démographique au
rait B appliquer le terme de développement à une région vide Cameroun
d'hommes ! E t qu'est-ce le développement, sinon une amélioration des
conditions de vie de la population ? Mais poser la question montre bien
que les choses ne sont sans doute pas toujours vues sous cet angle. Cela La population du Cameroun a plus que doublé entre 1950 et 1990,
implique que les différents concepts utilisés soient clarifiés. . passant d'environ 5 millions d'habitants A près de 12 millions. Cet ac-
Par population, on peut aussi bien entendre la population physique croissement s'inscrit dans u n schema de transition démographique,
que les indicateurs démographiques. P a r développement, on compren- qu'il n'a jusqu'A présent été possible de discuter que sur le plan théori-
dra tant6t "plan de dheloppement", tant& "croissance économique", ou que, par suite du manque de donnée$. Or, avec les données actuelle-
encore "amdlioration des conditions de vie", ce qui est assurement l'ac- ment disponibles et les dernières estimations des Nations-Unies, il est
ception la plus large. maintenant possible de se faire une idée plus precise de la transition
L'intBgration des variables démographiques dans les plans de déve- démographique en cours au Cameroun, sans pouvoir s'affranchir pour
loppement a déjja eté étudiée au Camerounl. Deux optiques sont com- autant des ajustements encore longtemps nécessaires4.
plémentaires :la prise en compte des variables démographiques en tant
que facteurs de l'dvolution économique et l'assignation d'objectifs démo- 'Evolution de la population du Cameroun (1950-1990)
graphiques au plan de développement. La conclusion a été d'une part
l'inégale prise en compte des variables démographiques selon le plan Population Accroissement naturel
considéré ;d'autre part, une intégration insuffisante, la démographie ne
donnant le plus souvent que l'occasion de rédiger un chapitre introductif
a u Plan, sans lien étroit avec le contenu ultérieur. Ceci est particuliè-
rement vrai pour les plans les plus anciens, où les Problemes de popula-
tion ne faisaient encore guère partie de l'actualité et où, au demeurant,
l2 I77: Accrdssement
10 .........................................................................
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on ne disposait que de données trEs fragmentaires. Plus récemment, si


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les projections demographiques sont en general bien prises en compte ............................................... 4:: .......................................................... ;
dans les perspectives sectorielles, les objectifs du Plan ne sont jamais
definis cn termes demographiques (par exemple en "densités de ../ /&Jlatlon
population", en "descendance finale" ou en "esperance de vie" A at- 1
teindre en fonction d'une politique définiel2.
Nous tentons ici une autre approche : l'examen de l'influence de
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I'holution de la population sur les décisions politiques et l'évolution
Bconomique d'une part, .l'examen de l'influence des d4cisions politiques
et de l'évolution Qconomique sur l'évolution de la population d'autre
part. Cette approche s'inscrit dans l'étude de la transition démogra-
phique et des processus de développement.

, . 1
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1. Voir FOICAM, J.M., et NGWX, Emmanuel, Integration des donnbcs démogra- 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 199(
phiques dans les plans'dc dbvcloppemcnt au Cameroun, i n Utilisation des stutistiqus Annees
ddniogrophiques uu Cameroun. Sdminairc sur l'utilisation des statistiques ddmogra-
phiqucs (MINPAT), Yaoundd (16-19 juillet 1984). Yaoundd : MinistEre du Plan et de
I'hmfnngcmcnt du Territoire, 1985,381 p., p. 83-120.
2. Au niveau de I'intbgration dcs variables d6mographiqucs dans la planification, 3. LANTUM NONI, Daniel, Demographic transition of Cameroon between 1900
il faut souligner les travaux r6alisbs sous la direction du MinistErc du Plan et de and 1982 with special reference t o natality and mortality, Communication aux
I'Am6nagcmcnt du Territoire au cours de la premiere moitié des annQes80 au moment deuxibmes jou'mees medicales (CUSS), Yaoundd (23-28janvier 1983), 47 p. multigr.
oh la conjoncture budg6tairc permettait à l'Etat de les financer. (Voir dans la biblio- '- 4. BYLL CATARIA, Joseph, RAZAFIMANDIMBY, Claude, et SIDIBE,
graphic les publications de ce ministere). I1 faut souligner dans le même sens la r6ali- Hamadou, SynthEse des enquêtes démographiques au Cameroun. Volumc II : RCsul-
sntion de l'enquête budgetrconsommation des mdnagcs de 1983/84, IC recensement tats. Etude de cas, IPORD, Yaound6, Les Annales de I'IFORD (Yaoundb), no 5 , tome
agricole d e 1984 et IC rcccnscmcnt dc la population de 1987. II, 1979, 148 p. multiW.
644 P. GUBRY et J.M. WAUTELET Population et processus de développement a u Cameroun 645

La transition ddmographique àu Cameroun (1960-1990) mortalité baisse régulièrement depuis trente ans, avec en moyenne un
"i

gain d'espérance de vie à la naissance de 0,59 a n par an, ce qui est une
Na[aIiiC/ Mor[ali[C (p. niille) norme courante dans les pays à niveau de mortalité comparable. L'ac-
50
Accroisscmenl _ . .. . croissement naturel continue donc à augmenter, bien qu'à un rythme
plus modéré. En 1987, on peut ainsi faire les estimations suivantes : na-
talité 41,6 %O, mortalité 15,6 %O, accroissement naturel 2,6 %, ce qui re-
présente un doublement de la population au bout de 27 ans.
L'accroissement naturel estimé au cours de la dernière période fait
apparaître une distorsion par rapport ?ì l'accroissement total calculé sur
l'évolution de la population (3 % par an>. La différence est due à l'aug-
mentation de l'immigration, dont les deux mouvements les plus impor-
tants ont été l'afflux des réfugiés tchadiens (1980) et le retour des émi-
grés a u Nigeria (1983). Les résultats du rcccnsement de 1987, toujours
offìciellcment attendus, permcttront d'affiner ces données.
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On peut se demander si cette croissance démographique, qui a connu
une forte accélération dans cette phase de transition, a eu une influence
sur les décisions politiques.

Population et d6cision politique


1960 1965 1970" 1Y75 1980 1985

Ariiit?es Même si les subtilités de la transition démographique restent un


sujet de discussion au sein d'un petit cercle de spécialistes, l'évolution
Le Cameroun a connu une croissance modérée de sa population de la population du Cameroun est, elle, maintenant bien connue. I1 se-
jusque vers le milieu des années soixante. Cette croissance était prati- rait sans doute quelque peu téméraire de vouloir établir une relation
quement due uniquement à l'accroissement naturel, car les migrations causale directe entre l'évolution de la population et les dhcisions poli-
internationales ont longtemps joué un rôle limité dans l'holution de la tiques. Cependant, nul doute que l'accélération de la croissance démo-
population du pays. Peu importantes en valeur absolue, l'immigration graphique a u Cameroun soit un puissant facteur d'affaiblissement des
et l'émigration se sont d'ailleurs compensées largement jusqu'au début thèses populationnistes. On est ainsi passé a u niveau des grandes
des annees quatre-vingts. Le taux d'accroissement naturel se situe au- lignes politiques d'un "natalisme nuancé vers un anti-natalisme mo-
tour de 1,5 % par an en 1964 (natalité 40 %O ; mortalité 25 %O>, avec une déré"5. Les principaux indicateurs de l'évolution démo-économique ont
population d'un peu plus de 6 millions d'habitants. été regroupés dans le schéma 1.
La natalité a longtemps été plus faible au Cameroun que dans Pour examiner l'jvolution des positions en matiere de fécondité,
d'autres régions d'Afrique, par suite de l'existence de vastes zones d'in- nous nous plaCons ici au niveau des pouvoirs publics, car la population
fkondité. Cette infécondité, provoquée surtout par la stérilité, a com- a toujours été et reste encore en grande majorité profondément natalis-
mencé h régresser grsce ?ì la pénétration de la médecine moderne dans te. Avant l'Indépendance, la "dénatalité" du Cameroun est déjà une des
des zones jusque là isolées. En même temps, la mortalité a poursuivi sa principales préoccupations des autorités en matière sociale6. Dans les
baisse grfice a u développement du système sanitaire, mais surtout années qui ont suivi l'Indépendance, le souci du gouvernement est de
grsce h une "ouverture sur l'extérieur'' généralisée et au développement peupler le pays, considéré comme sous-peuplé, afin d'en augmenter la
de I'éducation. La natalité a ainsi connu une phase d'augmentation jus-
qu'au milieu des années soixante-dix pour atteindre un niveau de
l'ordre de 45 %O au moment où la mortalité est estimbe ?ì 20,4 %O (19761, 5 . GUBRY, Patrick, Cameroun : D u n natalisme nuanc6 vers un anti-natalismc
soit un taux d'accroissement de 2,46 %. mod6ré ? in GUBRY, Patrick, et SALA DIAIWNDA, Mpembele, Ed., Politiques afri-
A partir de ce moment, natalité et mortalité baissent toutes deux, caines en matière de fécondit6. Paris : CEPED, 48 p., pp. 23-48. (Les Dossiers du
mais A un rythme plus rapide pour la mortalité. La natalité baisse sur- CEPED, no 2). Nouv. réf. : Cahiers des Sciences Humaines,Paris, vol. 24, no 2, 1988.
tout dans les grandes villes, où une descendance nombreuse est devenue pp. 185-198.
6. PICHON, François, RemEdes i la crise de dénatalit6 au Cameroun. hfarches
plus une charge immédiate qu'un investissement pour l'avenir. La Coloniaux du Moride, Palis, vol. 5 , no 190, 1949, pp. 1262-1263.
646 P. GUBRY et J.M. WAUTELET Popula.tion et processus de développement au Carneroun 647
i

"puissance", d'accroître le marché et de faire des économies d'échelle en


rentabilisant les investissements. Progressivement cependant, tout en
restant résolument natalistes, les déclarations gouvernementales pren-
i nent en compte les risques potentiels d'une croissance démographique
rqpide. C'est en 1980, au congrès du parti à Bafoussam, que le chef de
f. l'Etat se montre préoccupé par l'accroissement "impétueux" de la popu-
,
i.,
I. lation et souligne la nécessité de maitriser le phénomène. Une nouvelle
voie est tracée et la position officielle doit dès lors être qualifiée d'anti-
nataliste. La transmission du pouvoir entre les présidents Ahidjo et
* . i
Biya ne modifie pas la nouvelle orientation et le concept de "paternité
' I
responsable" avec le respect de la liberté individuelle, est mis en avant.
Canti-natalisme officiel reste cependant très modéré et n'entre qu'à pas
feutrés dans la pratique :modification de la législation, mise en place de
structures spécifiques, diffusion de l'information, définition d'une .poli-
tique officielle... Dix ans après la nouvelle orientation, on en est ainsi au
début de la mise en application d'une véritable planification familiale.
A côté de l'évolution proprement dite de la population, un autre fac-
teur du même ordre a pu jouer dans le changement d'orientation offi-
ciel : c'est la découverte brutale de la sous-estimation passée de la popu-
lation du Cameroun grgce aux résultats du premier recensement démo-
!
graphique de 1976. Les estimations officielles, que l'on peut encore re-
-3 trouver dans l'annuaire des Nations-Unies de 1977, donnent pour 1976
o3
une population totale de 6,5 millions d'habitants, alors que le recense-
ment donne un chiffre brut de 7,2 millions, ajusté h 7,7 millions, soit
respectivement 11% et 18 % en plus ...
Bien entendu, cette analyse ne doit pas occulter d'autres facteurs, où
l'évolution de la population n'est pas directement en cause, qui ont sans
doute été aussi déterminants. I1 en est ainsi d u n rapport du Futures
Group, résolument alarmiste7, ou encore de la pression des bailleurs de
fonds.
Si la décision politique est influencée par l'évolution de la popula-
tion, c'est la relation inverse qui est la plus connue et qui constitue les
politiques de population. Celles-ci comprennent la planification fami-
liale, la politique sanitaire et les politiques migratoires.
La planification familiale, encore balbutiante, a déjà été évoquée. La
politique sanitaire vise à améliorer l'état de santé en général et a par là
une action directe sur la mortalité. Différents indicateurs, ou ratios, fai-
sant intervenir l'effectif de population, sont utilisés, par exemple, les
ratios habitanWmédecin, habitantsflit d'hôpital, habitants/formation
sanitaire. La variable démographique intervient donc directement au
9
C
L. E
3
niveau de la prévision en matière de planification sanitaires.
3
9 O L'action sur les mouvements migratoires comprend d'une part les ac-
2.
9
' SY e
lD
7. THE FUTURES GROUP, Canterwn, The Interrelation o f P o p d a f i o n and De-
' oL,
velopment, Washington (D.C.), 33 p. + croquis.
8. D A C I W NGATCI-IOU, Richard, Croissance ddmographique et développe-
ment socio-dconomique au Cameroun, Communication au Colloque national sur le
hirii-@frrfnniilinl (IPPF, OMS. CUSS). Yaound6.4-(i a o û t 1987.25 p. multigr.
648 P. GUBRY et J.M. WAUTELET Population et processus de développement a.u Cameroun 649

tions tendant à canaliser les déplacements, d'autre part celles qui cher- Population et développement I
chent à augmenter la rétention de la population à la campagne.
La canalisation des mouvements migratoires vise surtout à détour- De manière générale, les études macro-économiques faisant interve-
ner les flux de population des grandes villes, où les problèmes sont les
plus graves, vers d'autres zones rurales e t vers les villes moyennes. Les nir l'évolution du PIB et celle de la population ou encore d'autres indi-
cateurs du niveau de vie arrivent à des conclusions mitigées, parfois
résultats des actions engagées sont mitigés. Les opérations de colonisa-
tion en zone rurale, comme par exemple l'opération Yabassi-Bafang ou opposées, la multiplicité des facteurs en jeu ne permettant pas détablir
le projct nord-est Bénoué, se sont avérées B la fois coQteuses et de peu de relation de cause B effet.
La situation n'est pas différente au Cameroun. Les deux graphiques
d'effet sur la population des zones de départ ; ces opérations doivent ci-après mettent en relation l'évolution de la population et celle du PIB
plut& être considérées comme des opérations de développement des en francs constants d'une part, et l'évolution de l'espérance de vie
zones d'arrivée. d'autre part. On ne saurait en tirer aucune conclusion quant à une
De manière générale, l'impact des migrations rurales-rurales sur les éventuelle relation entre les deux séries.
zones d'arrivée est très sous-estimés. C'est que l'on a trop tendance à Bien plus, si l'on considère les taux annuels moyens de croissance h
confondre "zone de faible densité" avec "zone inoccupée" qui a vocation B long terme de 1960 à 1988, celui du PIB (en francs constants) est de
accueillir des migrants, sans tenir compte des systèmes de production plus de 5 % pour 2,4 % pour la population.
en place. Cela revient à mcsurer la pression démographique par la den- Ecart remarquable, mais il nous faut tempérer cette comparaison
sité de population. Or, en réalité, la pression démographique est relati- étant donné la pauvreté de l'indicateur pour rendre compte de la ri-
vement indbpendante de la densité ; elle dépend autant du système de chesse de la nation. Ainsi il suffit de la mise en valeur de la ressource
production et du sentiment de la population sur sa propre situation. On pétrolière pour faire passer le PIBhabitant du Cameroun de 118 O00
peut donc trouver aussi bien des zones à forte densité et h faible pres- FCFA en 1978 h 396 O00 FCFA en 1986, alors que ce PIBhabitant pour
sion démographique que dcs zones h faible densité et à forte pression la Côte d'Ivoire passe de 234 O00 FCFA B 303 O00 FCFA durant la
dbmographique. Ainsi, un système extensif tel que l'élevage sahélien ou même période.
la culture itinérante en zone forestière, souvent remarquablement 11 est nécessaire toutefois de dépasser cette approche partielle pour
adapté au milieu écologique, est basé sur l'utilisation lache d'un espace intégrer la population íl l'étude du processus de développement. A ce
important. L'afflux de migrants dans ce contexte ne peut que modifier moment, la population n'apparatt plus seulement comme un objet dot6
totalement le système de production, sans parler des conflits latents d'inertie, mais aussi comme acteur de développement. L'intégration
entre autochtones et allogènes dans un tel contexte. nombre-acteur oblige à envisager autrement l'intégration population-
Le dbveloppement des villes secondaires, qui fait' partie de l'aména- développement. Le nombre est, en effet, relativisé par le contenu que
gement du territoire, est très difficile à obtenir, car les investissements donnent les acteurs à ce concept de développement, ce contenu étant fa-
sont généralement beaucoup plus rentables dans les grandes métro- çonné par les divers objectifs poursuivis par les acteurs.
poles. La politique d'exonération fiscale à travers le code des investis- Dans les deux points suivants, cette articulation nombre - acteur -
sements a sans doute QtQ trop timide jusque là. développement est analysée à travers les évolutions des politiques agri-
L'augmentation de la rétention de la population a la campagne doit coles et des politiques industrielles de l'Etat camerounais.
6tre rattachbe à l'ensemble des politiques de développement rural :
clans la mesure où l'exode rural est avant tout la recherche d'une vie
meilleure, le développement rural doit pouvoir freiner les départs vers Sédimentation de la main-d'œuvre agricole
la ville. Les effets des différentes mesures de développement rural sur
la retention effective de la population restent cependant encore mal De par le contenu de sa politique agricole, 1'Etat camerounais est au
connus et certaines de ces mesures peuvent elles-mêmes provoquer des cœur de la répartition du surplus agricole. Pour accélérer la diversi-
ddparts supplémentaires. Bien entendu, le concept même de dévelop- fication de la production nationale, il intervient aussi directement
pement est reposé ici. comme producteur (CAMSUCO-canne à sucre, SOCAPALM-palmier,
REVECAM-hévéa ...) ou comme principal actionnaire (SODERIM et
SEMRY-riz, SODECOTON-coton, SODEBLE-blé ...). Cette politique est
assez originale de par la diversité des formes institutionnelles10 mises
en place pour capter la formation et la répartition du surplus.
9. Voir I C s problEmcs pos6s par la forte migration dcs populations dc I'extrBmc-
nord vcrs IC Mayo Rey e t la B6nou6 (cl: cartes 3 c t 4)in BEAUVILAIN, Alain, Nord 10. COURADE, Georges, Dcs complexes qui coûtent cher. La priorit6 agro-indus-
Cameroun, Crises el Penplements, vol. 2, Coutances, 1989, p. 539. '
tiicllc dans l'agriculture camerounaise, Politiqne A[ricaine, Pans,juin 1984, p. 82.
PopuLa.tion et processus de développement au Cameroun 651

Ce contenu ne passe pas par la distinction classique produits d'expor-


tatiodproduits pour le marché intérieur (schéma 2). I1 s'articule princi-
---- palement sur l'état des systèmes productifs a u moment de l'indé-
A 230
230 I- - .
pendance. L'Etat ne cherchera pas B étendre ses plantations dans les

1-I
210 ..................................................................................................
. * 21o zones densément peuplées de l'ouestll, par contre B l'extrême-nord, il
poursuit une politique de mobilisation de la paysannerie sur les cul-
190 ............................. :...................................... :.....J ..........:..:.. '1 90 tures commerciales (coton et riz) encourageant les populations des
170
Mandara B descendre en plaine (voir carte 1, la répartition des densi-
170 tés). Ainsi les cultures du cacao et du café restent largement soumises
aux décisions du paysan, alors que les productions d'huile de palme, de
150
thé e t de caoutchouc se font de plus en plus sur base d'une main-
130 . . . . . . . . . . . . . . 130 d'œuvre salariée. Le maïs (en partie), le blé (société dissoute en 19881,
et le sucre deviennent des cultures industrielles, tandis que la rizicul-
110 ........................... 110 ture est presque totalement soumise à des sociétés d'encadrement
comme le tabac et le coton dès la période coloniale.
............................. 90

70 Schdma 2. Répartition ProductcursMarch6 dans l'agriculture.


. .
50 --1.-1.-L--l-.I..~..__L-l--L I _L1_1-._J.-I.--LLI-J__I-LL-. 50
producteurs
1965 1970 1975 1980 1985 ,

Anndes pro duits


agro-industrie paysannerie paysannerie
'
.Population et cspdrancc de v i e contractuelle traditionnelle
Cameroun (1950-1990)
Esperance de vie
11 .Population .. -51
'
d'exportation th6 cacao
caoutchouc café
bananc
10 - ...............
marché intérieur (blb) riz mils
. . (maïs) tabac tubercules
canne à sucre maïs
lfgumcs
arachide
8 -. . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............... fruits

mixte palmier àhuile coton huile de maïs


7 -.....................

I .

33
1952 1957 1962 '. 1967 ' 1972 1977 1982 1987
Annbcs
11. ICONINGS, P., et BUI'ITENHUIS, R., L'état, l'agro-industrie et la paysnnnc-
lie au Camcroun (traduction), Polilic~ue~fricair¿e,
Paris, 1986, no 22, pp. 122-126.
a

652 P. GUBRY et J.M. W A U T E L E T Population et processus de développement a.u Cameroun 653

cj?loins de 12 hab./km2
cjDe 12 < 50 heS./km2
8
'

w.
Carte 1: Densit6 de la population en 1987

.........
.....
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........:.
..........
........A. ....
.....
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......
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Carte 2 : Superficie cultivhe sur superficie totale en 1984 (%)

200
654 P. GUBRY et J.M. WAUTELET Population et processus de développement au Carneroun 655

Carte 3 : Taux de croissance de la popdation totale 1976/1987 Carte 4 : Taux de croissance de la population rurale 197611987

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656 P. GUBRY et J.M. WAUTELET Population et processus de développement a.u Carneroun 657

Cette diversité fait se superposer des couches de producteurs entre industrielles, les travailleurs sont soumis à une paupérisation très
lesquelles il existe peu de passerelles à l'exception (encore peu dévelop- forte : salaires faibles et conditions de vie très difficilelz.
pée) du secteur des palmeraies. D'une couche à l'autre, on assiste au
passage d'une agriculture où le temps de travail, la gestion du foncier,
les investissements en moyens de production et l'utilisation de la pro- Source de devises
duction sont aux mains des paysans, à un développement agricole où les
organismes d'Etat ma€trisent entièrement les moyens de production e t Le peu d'incitants à la production de biens d'exportation par la pay-
de commercialisation, c'est-à-dire où se trouve posée de manière moins sannerie traditionnelle entrafne un ralentissement de la croissance des
directe la question de la distribution des revenus entre acteurs. volumes exportés13 qui va peser sur les revenus d'exportation du pays,
Au-delà de la sédimentation, on peut donc parler de choix tendant à dans la mesure où, l'effort de diversification obtenant peu de résultats,
une segmentation de la main-d'auvre agricole entre systèmes d'exploi- le cacao et le café restent les principaux produits agricoles exportés (ta-
tation, segmentation qui vient se superposer à une division du travail bleau l).
entre sexes a u sein de l'agriculture paysanne.
Cette politique agricole est assez originale dans la mesure où elle en- Tableau 1. Structure des exportations du secteur agricole (en %I
courage la polarisation, tout en ne remettant pas en cause la parcellisa-
tion existantc. Les principaux produits d'exportation (cacao, caf6 et co- Produits 1960 1971 1978 1986
ton), de même que la majorité des cultures vivrières, dépendent d'une
agriculture où la taille des exploitations est restreinte : en moyenne 1,7
ha (dont 50 il 70 % en zone cacaoyère sont consacres à la culture de I. produits bruts
rcntc, 20 à 50 % en zone caféièrc). Le rapport actif agricoleha n'évo- a) cacao 65,s 67,2 69,8 71,4
luant que très peu (1,7 actif par h a en 1972,1,8 actif par ha en 1984), la b) bananes 13,s 8,3 67 5,4
croissance de la population se traduit par une hausse du rapport super- II. produits semi-bruts 16,5 11,5 5,7 69
ficie cultiv6e/superficie totale (carte 2) qui dans certaines zones atteint III. produits transform& 4,5 12,8 17,6 9,8
d6jA un seuil critique.
IV. divers ... 092 0,2 0,5
Quels sont les effets de cette politique sur l'articulation développe-
ment-population en partant des principales fonctions de l'agriculture Part du secteur agrJ
comme source de revenus, source de devises, absorption de main- exportations totales 71,8 71,6 69,6 36,O
d'auvre, alimentation des producteurs et approvisionnement des villes (WO?
en produits vivriers ?
Sources :Bilan diagnostic du secleur agricole 1960-1980, Minagri 1980,
Source de revenus annexe 3.Annuaire dc statistique du Cameroun, 1983. Note annuelle de
statistique 1987.
La répartition des revenus va se caractériser par une ponction de * p6trolc exclu
plus en plus grande de l'Etat, soit directement, soit par le biais des of-
fices de commercialisation. Le prix au producteur va représenter une On peut mesurer ce manque d'incitants si l'on considère la structure
part de plus en plus faible du prix à l'exportation (FOB) descendant en par 5ge de la superficie des plantations (tableau 2). Cette structure est
1976/77 jusqu'h 22 % pour le cacao, 23 % pour l'arabica et 29 % pour le à rapprocher de celle du vieillissement de la main-d'œuvre masculine.
robusta. Pendant une courte période de 1978 à 1982, le relèvement des Dans de nombreux cas, la plantation revient davantage pour son pro-
prix a u producteur va am6liorer sensiblement le pouvoir d'achat des priétaire à marquer le droit d'usage du sol qu'à maintenir un matériel
paysans. A la fin des années 80, par contre, les revenus tirés des pro-
duits destines au march6 international s'effondrent.
I1 faut souligner le caractère erratique de ces revenus, malgré l'exis- 12. Voir l a description de ce phénomène dans BARBIER, Jean-Claude.
tcnce d'une caisse de stabilisation. A l'instabilité des prix agricoles due COURADE, Georges, et TISSANDIER, Jean, Complexes agro-industriels au
aux conditions climatiques, viennent s'ajouter les besoins du budget de Cameroun, Travaux e.! Documsnls, no 118, Paris, ORSTOM, 1981, 281 p. et OMBE
1'Etat et la concurrence sur les marchés internationaux pour des pro- NDZANA, V., Agriculture, pétrole et politique a u Cameroun, Paris, L'Harmattan,
duits dont l'offre est peu sujette aux barrières à l'entrée, et dont d'élas- 1987,167 p.
13. WAUTELET, Jean-Marie, Cameroun, accumulation et dbveloppcmcnt, 1960-
ticité de la demande au revenu est faible. Au sein des plantations agro-
1990, 28 p., Mondes en Dkueloppentent , Tome 18, no 69, Tableaux 1et 3.
s

658 Population et processus de d6ue¿opperne~zt


au Cameroun 6 59
P. GUBRY et J.M. WAUTELET'

gdnétique performant. Avec 54,2 % d'entre eux Agés de plus de 45 ans Absorption de main-d'œuvre
en 1984, le vieillissement des chefs d'exploitation s'accroft entre 197214
et 1984. Notons que ce vieillissement s'accompagne d'une féminisation Cette stagnation des revenus du secteur agricole d'exportation crée
de ce rôle. En 1984, 16,196 des chefs d'exploitation sont desexe féminin un goulot d'étranglement du point de vue social : l'exode rural entraîne
(8,7 % en 19721,mais 71,5 % d'entre elles ont plus de 45 ans. les jeunes actifs en dehors du circuit de production agricole, et provoque
une dégradation des infrastructures villageoises (pistes de collecte,
Tableau 2. Supcrficic des cacaoyhrcs et dcs caféibrcs vieillissement des plantations, niveau sanitaire...). 11 accélère la crois-
rdpartics sclon läge (%) pour 1972 ct 1984 sance démographique dans les villes e t pose le problème du type d'in-
dustrialisation 8 mettre en place.
Le Probleme de l'emploi va devenir ainsi une des préoccupations ma-
cacao café robusta café arabica jeures des autorités. Comme il a déjà été souligné précédemment dans
5gC le point sur la décision politique, l'accent est surtout placé sur l'exode
rural, c'est-à-dire l'incapacité d'absorption de la main-d'œuvre par le
1972 1984 1972 1984 1972 1984
secteur agricole (accent déjà présent dans le deuxième plan quinquen-
nal, appelé plan paysan, accent réaffirmé par le lancement de la Révo-
lution Verte aux Comices agricoles de Buéa en 1973).
Or étant donné le taux de croissance de la population active totale
(+2,2%) entre 1976 et 1987, et la part relative de la population active
moins de 5 ans 12,O 13,8 19.7 12,l 18,7 9,4 agricole (70 %), il faudrait que l'emploi dans le secteur agricole s'ac-
5 h 10 ans 17,9 15.1 25'5 26,5 25,6 ' 22,l croisse de 3,1% par an pour absorber le total des nouveaux emplois.
Par contre, si l'on considère le différentiel de croissance entre popu-
11 à 20 ans 31,8 26,3 33,3 28,9 24,3 31,4
'
lation active agricole (+1,7 %) et non agricole (+3,3 %I, la baisse de la
plus dc20 ans 38,4 44,8 21,5 32,5 31,5 37,l part relative du secteur agricole devrait être assez lente, cette part at-
teignant les 66 % en l'an 2000.Toutefois la population active ne répond
Sourcc : 1,'agriculturc camcrounaisc cn chiKrCs, MINAGRI, d6combrc 1986,
qu'avec retard aux changements démographiques et cette baisse sera
...,
cil0 in \VAUTELET, J.hI., Camcroun, accumulation opcil., 1990.
plus forte si l'on considère qu'entre 1976 et 1987, le différentiel entre les
taux de croissance urbain-rural est de 3,95 % (5,58 moins 1,631.
Pour l'agriculture contractuelle, l'évolution est quelque peu diffé-
rente. Dans un souci de parachever, au niveau spatial, la mobilisation Alimentation des producteurs
d'une force de travail tournée vers la production pour l'extérieur, la
production de coton est encouragée dans l'extrême-nord dès le début des Même si près de 80 % des exploitants vendent une partie de leur
anndes 50. Elle va atteindre 90.000 t en 1970 avant que des difficultés production, l'objectif de l'activité agricole reste, dans la majorité des cas,
lides aux conditions climatiques, à Ia fertilité des sols et à la mobilisa- l'autosubsistance des membres de l'exploitation :
tion de la main-d'œuvre n'entraînent une régression (45.977 t) en - 96,6% des exploitants ont des cultures vivrières ;
1976/77 e t un déplacement de la production et... de la population vers le - seulement 13 % des producteurs de mil-sorgho vendent une partie de
sud dans le cadre des projets Bénoué (carte 4). I1 faudra attendre leur production, environ 30 % dans le cas des tuberculesl5.
1983184 pour atteindre 8 nouveau les 90.000 t. La "dépense" alimentaire repose sur l'autoconsommation16 :
Au niveau des plantations, malgré les capitaux investis, avec le sou-
tien de partenaires bi- et multilatéraux, la production reste marginale
(16 % de la production agricole totale et 3 % des recettes d'exportation 15. CAMEROUN : MINISTERE DE L'AGRICULTURE, Recensemenl agricole,
dans les dix dernières années). 1984,Vol. IA, 1987,pp. 14 ct 67.
16. CAMEROUN : MINISTERE DU PLAN ET DE L'AMENAGEMENT DU TER
RITOIRE, Enquête nationale budget-consommation des mhnages, 1983184,vol. I, oc-
14. En 1972, 36,5 %'des chefs d'cxploitation étaicnt âgés de plus dc 50 ans, in tobre 1989, p. 29 cite in YANA, Simon David, WAUTELET, Jean-Marie, ct
COURADE,Gcorgcs, La sdcuiitd alimentaire implicite : les fcmmcs hors développe- ICELODJOUE, Samuel, Pression démographique et production alimcntairc : l'cxcmplc
ment au Cameroun, Fenimes el poliliques alintentaires, Paris, ORSTOM, 1418janvier dc trois rdrrions du Cameroun, in GENDREAU, Francis, Ed., Les specfres de Malthus.
1985,p. 381 ; en 1984,on pcut estimer à 42,4% lcs chefs d'cxploitation âgés de plus de D&s&quilibresalintentaires, d&s&quilibresdénzographiques, Communication au colloquc
50 ans. intcrnational Déséquilibrcs alimcntaircs, désdquilibrcs ddmographiqucs, CNRS.
o
660 P. GUBRY et J.M. WAUTELET Population et processus de développement au Cameroun 661

- h 88 % pour les féculents et tubercules, 84 % pour les légumes et plantain de 100 à 28318. Le maintien d'une pareille politique des prix
fruits, e t 76 % pour les légumineuses
..
et les huiles dans la zone fores- pour les céréales oblige par ailleurs 1'Etat à intervenir pour soutenir la
tibre ; production locale de riz (principalement projets SEMRY le long du
- h 81 96 pour les féculents et tubercules, 71 % pour les légumineuses, Logone-Chari à l'extrême-nord). En 1982-1983, la filière SEMRY aurait
48 % pour les cQrQalesdans la zone des I-Iauts Plateaux ; ainsi coûté à l'Etat 1,5 milliard FCFA19, situation difficile A maintenir
- à 60 % pour les céréales, 83 % pour les légumineuses dans la zone en cas de crise budgétaire. L'impact de l'extension du marché urbain est
savanes-steppes. important pour la formation des revenus en milieu rural. Le commerce
Trois observations "démographiques" sont à faire sur cet équilibre des produits vivriers devient une activité régulière et représente 4 3 3 %
production - consommation alimentaire des ménages : des revenus bruts de l'agriculture paysanne camerounaise. I1 s'accom-
- la culture et les pr6parations culinaires des produits vivriers reposent pagne d'une spécialisation de la production suivant les régions.
sur la main-d'œuvre féminine en sus des autres charges familiales,
mais il serait nécessaire de multiplier les études sur la relation temps
de travail de la femme au champ et ouverture de l'exploitation au Modernisation et absorption de main-d'œuvre
march8, pour suivre l'évolution de cette mobilisation.de la force de
travail dans une période où le cqmmerce des vivres locaux,prend de L'articulation emploilindustrialisation est ambiguë et reste étroite-
plus en plus d'importance ; ment dépendante de l'évolution du secteur agricole par le biais des re-
- l'bquilibre alimentaire (nécessaire à la rétention de la population en cettes de l'Etat, même si le pétrole joue un rôlc-tampon depuis 1978. De
milieu rural) n'est pas seulement tributaire de la production agricole, 1976 à 1986, on estime que 140.000 nouveaux emplois ont Qt6 cr66s
mais aussi de l'accès à ,des revenus non agricoles, point presque tou- dans le secteur moderne (privé et public), grfice aux recettes tirées
jours ignoré dans les projets agricoles ; d'une forte hausse des prix du cacao et du café dans un premier temps,
- h la Iégbre augmentation du nombre d'actifs par ha, correspond un ac- du soutien des revenus pétroliers dans un second temps. Toutefois, dans
croissement du nombre de dépendants à l'intérieur de l'exploitation. les grandes entreprises industrielles, l'emploi s'accroît de 7.000 unités
entre 1978 et 1980, stagne jusqu'en 1986, et revient ensuite en 3 ans au
Approvisionnement des villes en produits vivriers niveau de 1978. Par contre pour la même période, l'emploi dans les pe-
tites et moyennes entreprises semble en progression assez rapide. Le
L'accroissement de la population urbaine pose de plus en plus le taux de croissance de l'accumulation du capital n'est pas contrebalancé
problbme de son approvisionnement en vivres. L'Etat poursuit ici une à court terme par le taux de croissance de la productivité ou par une
politique de protection des masses urbaines en favorisant les importa- surcapacité de l'outil installé.
tions dc blé ct de riz. Celles-ci vont doubler au cours de la décennie Même si l'on parle de 40.000 entreprises recensées en 1984, on ne
soixante-dix avant de connaltre une nouvelle accélération après 1983. peut guère encore parler d'industrialisation au sens d'une constitution
Malgr6 de nombreuses tentatives (la plus importante est celle de la de filibres et d'articulation entre celles-ci. L'expansion de ce secteur est
MIDEVIV), 1'Etat ne peut par contre contrôler la commercialisation des fortement soumise à la demande finale, c'est-8-dire a u niveau des ré-
produits vivriers traditionnels. A l'exception du Nord (alimentation ba- munérations. Dans le cadre de la crise, ce secteur devient d'autant plus
s&. sur le mil-sorgho), les féculents (manioc, igname, taro, macabo, pa- prQcaireque sa croissance est récente. Au moment de la crise (19851861,
tate douce et banane plantain) occupent une place importante dans entre 45 à 50 % des PME ont cinq ans ou moins20.
l'alimentation. Dans les deux plus grandes villes (Yaoundé et Douala),
les féculents et les tubercules représentent 16 % de la dépense alimen-
taire pour Il % aux cBrBales17. Toutefois la formation des prix des fécu-
lents et des céréales est relativement différente et se fait en défaveur
des productions locales. Sur le marché de Yaoundé, le prix du riz passe
de 100 h 147, celui du pain de 100 à 159, alors que le prix du manioc
passe de 100 A 169, celui de l'igname de 100 à 256, celui de la banane 18. CAMEROUN : MINISTERE DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE, Organi-
sation & la comniercialìsalwn du riz a u Canteroun, SCET-Cameroun, avril 1984.
19. Ibid. p. 46.
ORSTOM, CEPED, Paris 14-16 mars 1990, Paris, EDI, Etudes et Documentation In- 20. Enquetes de l'OIT et de COURLET, C., ct TIBERGHIEN, R., E"q!RCe et dd-
tcrnntionnlcs, ORSTOM, CEPED, p. 20. veloppement des petites entreprises en Afrique a u Sud du Sahara, Univcrsitf des
17. EnquiXe nationale, op. cil., p. 28. Scicnccs Sociales de Grenoble, avril 1985, pp. 4 et 6 .
662 P. GUBRY et J.M. WAUTELET Population et processus d e développement au Cameroun 663

Tableau 3, Progression de l'emploi sur un dchantillon de 16 PME ser aux pouvoirs publics pour que les "jeunes restent en plus grand
selon la date de création nombre a u village". N y a-t-il pas une relation directe entre les réponses
données à une question de cet ordre et le développement ?
1970-75 1975-80 1980-85 Les deux régions retenues pour cette enquête ont toutes deux des
densités élevées et des systèmes de production intensifs. Mais alors que
la région de l'ouest (pays bamiléké) est intégrée de longue date dans
l'économie de marché et connaît un exode rural intense, la région du
Nombre d'entreprises . I 3 5 8 nord (pays mafa, dans les monts Mandara) reste relativement plus iso-
Emploi moyen suivant la date de crdation 110 83 24 lée et l'exode rural ne vient que d'y commencer.
Tableau 4. Actions proposées aux pouvoirs publics par les chefs de mdnage
Sourcc : COUIILET, C., ct TIBERGHIEN, It., Emergence et ddoeloppemenl ..., op. cit., p. 2 pour retenir la population à la campagnc au nord ct à l'ouest
el 6. r I.
du Cameroun (pour 100 chefs de mdnage interrogfs)

Même si de 1983 B 1988, le secteur public amortit la baisse d'emplois ACTION % NORD lo OUEST
dans les grandes entreprises, la crise des dépenses publi.ques pese de Rang Rang
plus en plus sur l'ensemble des rémunérations.
La politique industrielle prudente jusqu'au milieu des années 70 13
axbe SUI' Ia production intérieure a montré ses limites. Ainsi, si l'on se Amdnagemcnts hydrauliques 1
Infrastructures sanitaires 2 11
reporte au tableau 1,on peut voir la difficulté pour un pays d'améliorer 3 1
Ia valeur ajoutée de ses biens primaires par la création d'une filiere in- Emplois
Infrastructures scolaires 4 2
dustrielle sans maftrise de l'ensemble de la filiere d'une part, de la 5 12
Infrastrucurcs de transport
commercialisation des produits finis d'autre part. L'industrie du cacao
se trouve ainsi fortement compromise par les restructurations interna- Aide alimentaire 6
Mesures financières 7 8
tionales de l'industrie chocolatiem. Alors que cette création de valeur 8 9
ajout& semble si logique d'un point de vue économique, on remarque Fin de "l'oppression''
Dfvcloppcmcnt agricole 9 6
qu'elle ne résiste p e r e à la mondialisation des konomies nationales. 10 3
Bduction des impôts
Crbation d'un march6 11 17
Population ct d6veloppcment II Electrification 12 15
Mesures autoritaires 13 16
Accès à la terre 14 4
Nos réflexions sur.la population et le développement nous ont ame- A i d e vestimentaire 15
n6s à soulever l'intérêt de redéfinir le concept même de développement. 16 5
Si la population est A la fois l'acteur et la finalité du développement, Ddvcloppement des loisirs
"Amflioration" du village 17 10
peut-étre serait-il bon de lui "donner de temps en temps la parole". La 7
philosophie des acteurs du développement est-elle finalement bien la Campagne de sensibilisation
Soutien au mariage 14
même que celle des développeurs ? Création d'associations 18
A l'occasion d'une enquête sur la pression démographique et l'exode
Divers 18 19
rural menée dans le nord et l'ouest du Cameroun, certaines "questions S.O.
ouvertes" ont été posées h la population21. Parmi celles-ci, on a notam- Ne veut rien dirc
S.O. S.O.
ment demandé aux chefs de ménage quelles actions ils pouvaient propo- Ne sait pas

S.O. :sans objet.


21. GUBRY,Patrick, Une politique unique peut-elle retenir la population à la
campagnc ?, UEPA, Union pour 1'Etudc de la Population Africaine, Communications
spontandes, Conference sur le rdle des ntigrations dans le developpentent de lxfrique : Les résultats apparaissent totalement différents dans les deux
proDIL'nies et politiques pour les anndes 1990, Nairobi, 19-23 fdvricr 1990, Dakar, 1991, zones. Les cinq actions les plus sollicitées sont, dans la zone nord, les
pp. 262-279. t
aménagements hydrauliques (par 55 % des chefs de ménage interrogés),
664 P.GUBRY et J.M. WAUTELET Population et processus.de développement au Caineroun 665

les infrastructures sanitaires (45%>, les emplois (32 %I, les infrastruc- AZOMBO, Marc, La parent4 responsable au Cameroun. Examen critique d u concept et
tures scolaires (30 %> et les infrastructures de transport ( 2 3 %) ;dans la proposition d'une stratdgie d'intervention en milieu rural, Travail final CIDEP,
zone ouest, les emplois (55 %), les infrastructures scolaires (30 %), la Louvain-La-Neuve, 1989,51 p. + annexes.
reduction des impôts (18 961, l'accès à la terre (15 %) et le développe- BANQUE MONDIALE, Croissance d6mographique et politiques de population en
ment des loisirs (11%). Afrique subsaharienne. Etude de politique gdnkrale de la Banque Mondiale,
Deux propositions se détachent nettement de l'ensemble : Washington (D.C.), 1986,110 p.
- Souhait d'aménagements hydrauliques dans la zone nord (par 55 % idem, L'Afrique subsaharienne. De la crise à une croissance durable. Etude de
des chefs de ménage) :il s'agit du creusement de,puits et de la construc- prospective à long terme, Washington (D.C.), 1989, 346 p.
BARBIER, Jean-Claude., COURADE, Georges, et TISSANDIER, Jean, Complexes
tion de petits barrages de retenue. L'approvisionnement en eau est en agro-industriels a u Cameroun, Travaux et Documents, no 118,Paris, ORSTOM,
effet le Probleme principal de cette région pré-sahélienne et il n'est pas 1981,281 p.
rare de devoir faire plusieurs kilomètres pour trouver quotidiennement BEAUVILAIN, Alain, Nord Cameroun, Crises et Peuplements, 2 vol., Coutances, 1989,
de l'eau en saison sèche, travail qui incombe principalement aux 625 p.
femmes. Ce problème n'existe absolument pas dans la zone ouest, beau- BIYONG, Boniface, L'effet probable de l'accroissement de la population sur l'indus-
coup mieux arrosée, où la question n'est soulevee que par 3 % des per- trialisation, i n La transition demographique en Afrique tropicale, RBunion d'un
sonnes interrogees et n'arrive qu'en 13bme position ; ., groupe d'experts, Paris, 17-19 novembre 1970, Paris, OCDE, 1971, pp. 129-137.
- Souhait de disposer d'emplois salariés e t de manière générale de idem, Effet de l'accroissement de l a population sur la croissance 6conomiquc,
revenus réguliers dans la zone ouest (par 54 % des chefs de ménage) : la Communication à la confkrence africaine de d6mographie (CEA), Accra 9-18
zone est complètement monétarisée e t integrée à l'economie mar- dbccmbrc 1971,40 p. multigr.
chande ; le besoin de revenus monétaires réguliers devient dès lors pri- BOUCHART, Pierre, Le FIDES au Cameroun, Civilisations, Bruxelles, vol. 6, n"3,
1956, pp. 393-409.
mordial, alors que -tout en restant important- ce souhait ne vient BOUTRAIS, Jean, COURADE, Georges, et GUBRY, Patrick, Population, planification
qu'en 3bmQ position dans la zone nord (32 % des personnes). Le souhait e t d6veloppcmcnt rural : l'excmplc du Cameroun. Yaound6 : ONAREST,
d'une reduction des impôts rejoint cette préoccupation. 163 p. multigr., Travaux et Documents de L'ISH, no 21,1979.
Plusieurs enseignements peuvent se dégager de ces résultats. On BYLL CATARIA, Joseph, RAZAFIMANDIMBY, Claude et, SIDIBE, I-Iamadou, Syn-
constate tout d'abord que les aspirations de la population ne sont pas thbsc des enquittes d6mographiqucs au Cameroun. Volume II : Rbsultats. Etude de
uniformes. Le concept de d6veloppement est donc probablement B mo- cas, WORD, YaoundB, Les Annales de I'IFORD (Yaoundh), no 5, tome II, 1979, 148
duler en fonction des besoins effectifs de la population. p. multigr.
On constate aussi l'impoi-tance prise par ce que nous appellerons le CAMEROUN : HOUSE OF ASSEMBLY, Outline Plan of Development and Welfare,
"cadre de vie". Celui-ci est primordial au nord et reste important A 1955-60, Lagos, 1955, (Sessional Paper, no 2), 8 p.
l'ouest, où le besoin d'un emploi, variable plus "classique" en Bconomie, CAMEROUN :MINISTERE DE L'AGRICULTURE, Recensement agricole, 1984, Vol.
domine largement. Peut-être pourrait-on ici aller plus loin pour décou- 1, 1987,264 p.
vrir sans doute que l'emploi, c'est-à-dire un revenu régulier, est juste- CAMEROUN : MINISTERE DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE, Organisation
ment destiné B améliorer lui-même ce cadre de vie ... de la commercialisation d u riz au Cameroun, SCET-Cameroun,.avril 1984.
CAMEROUN : MINISTERE DES FINANCES ET DU PLAN, Premier plan quinqwn-
On voit que les relations population-d6veloppement dépassent de na1 de ddveloppement dcconontique et social, Yaoundb, 1961.272 p.
loin le cadre Bconomique stricto-sensu. Le développement englobe en CAMEROUN : MINISTERE DES AFFAIRES ECONOMIQUES ET DU PLAN,
fait tout ce qui fait le "bien-être" de la population. C'est ce que les pre- Deuxitke plan quinquennal de ddveloppement dcommique et social J Second Five
miers plans de développement du Cameroun anglophone comprenaient Year Plan of Economic and Social Development, juillet 1966iuin 1971, Yaound6, 2
par le terme de welfare. La population elle-même nous donne l'occasion vol., 1969,578 p., 207 p.
de nous le rappeler. CAMEROUN : MINISTERE DU PLAN ET DE L'AMENAGEMENT DU TERRI-
TOIRE, III2me plan quinquennal de ddveloppement dconomique et social, 1971-
1976, Yaoundb, 1973,474 p.
CAMEROUN : MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DU PLAN, N è m e plan quinquen-
Dibliogmphio nal de d6veLoppement dconomique, social et culturel (1976-1981),Yaound6, 1977,
620 p.
AYASSOU KOSSIVI, Expbrícnccs d'intbgration des variables dbmographiques dans idem, V6me plan quinquennal de ddveloppement dconomique, social et culturel, 1981-
les plans africains : Cas du Cameroun, African Population Conference1Congrb 1986, YaoundB, 1981, LVII-393 p.
africain de population, Dakar 7-12 novembre 1988,':LiBge, UIESP, vol. 3,
pp. 8.2.41-8.2.57. :
666 Population et processus de développement a.u Cameroun 667
P. GUBRY et J.M.WAUTELET

CAMEROUN :,MINISTERE DU PLAN ET DE L'INDUSTRIE, Valorisation et utilisa- GUBRY, Patrick, NEGADI, Gourari, et TAYO, Jacob, La population du Cameroun au
tion des ressources humaines au Cameroun. Sdminairc nalional sur la valorisalion recensement de 1976, Revue Science et Technique, Ser. Sci. Hum. Science and
cl l'utilisation des ressources humaines (MZNPI), Yaoundé (4-8 juillet, 1983). Technology Review, Soc. Sci. Ser. (Yaoundé), no 1-2, 1983, pp. 7-38.
Yaoundé : Clé, 1984,447 p. IEUMAYE, Ignegonba, L'intégration dcs variables ddmographiques dans la planirka-
CAMEROUN : MINISTERE DU PLAN E T DE L'AMENAGEMENT DU ,TERRI- Lion sanilaire :Application au Cameroun, Yaoundé : IFORD, 1981, 16 p. multigr.
TOIRE, Utilisation des stalistiques ddniographiques au Cameroun. Sdminairc sur ICONINGS, P., et BUITTENHUIS, R., L'etat, l'agro-industrie e t l a paysannerie au
l'ulilisation des slaltstiques dtmograpliiqucs (MZNPAT), Yaoundé (16-19 juillet Cameroun (traduction), Politique Africaine, Pans, 1986, no 22, pp. 120-137.
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