Calcul Des Structures Métalliques EC3

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selon l'Eurocode 3
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métalliques
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Avant 1993, 13 conception et le calcul des constructions métalliques étaient régis par diverses
ré I mentations. Aujourd'hui, une nouvelle norme européenne est entrée en vigueur et
...
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impose. en remplacement des précédents textes, un texte unique: l'Eurocode 3. E
e
(1)

selon l'Eurocode3
Cet ouvrage le présente comme :
un traité théorique qui regroupe les calculs fondamentaux des structures en acier, à
=
1:5
......=
partir des données fondamentales de la résistance des matériaux et de la mécanique
des solides;
• un traité pratique qui comporte systématiquement des applications et des exemples
(1)
de calculs détaillés de pièces ou d'ouvrages établis sur la base du nouveau règlement
(1)
européen Eurocode 3;

-=
Cl)
• un support pédagogique pour l'enseignement, les écoles d'ingénieurs, IUT, BTS, les 't:,
écoles d'architecture;


un outil de travail et de réflexion pour les professionnels de la construction;
un guide pratique qui souligne les points et les dispositions exigeant une attention toute
particulière qui met en garde contre les risques et les désordres encourus, notamment
en ce qui concerne les assemblages et les phénomènes d'instabilité (flambement,
-()
ca
(..)

déversement, voilement) qui demeurent des pôles névralgiques de toutes constructions


métalliques.
L
-- 10
Jean Morel est ingénieur INSA {Institut national des sciences appliquées), docteur de --
l'université de Lyon, expert près la cour d'appel de Lyon en bâtiment et travaux publics et
expert agréé par la Cour de cassation. Il est aussi professeur à l'INSA et à l'Ecole Centrale
-- ::l:
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de Lyon "") Jean Morel
--

EYROLLES EYROLLES
CHEZ LEMÊME ÉDTTEUR-----------------------

A. CAUSSARrEU. - Guide pratique de la rénovation des façades, 2005

B. DE POLIGNAC. - Expertise immobilière,


Expertise et norme IFRS, 2005, 3e édition

ENSAM. - Usinage par enlèvement de copeaux, 2005 CALCUL


P. GÉRARD. - Pratique du droit de l'urbanisme, 2003, 4e édition
des STRUCTURES MÉTALLIQUES
J.-P. Goussrr, R. PRALAT, J.-C. CAPDEBrELLE. - Le Métré, 2004

P. GRELTERBESSivlANN. - Pratique du droit de la construction,


selon l'EUROCODE 3
Marchés publics et marchés privés, 2005, 4e édition

G. KARSENTY. - La fabrication du bâtiment, tomes 1 et 2, 1997 et 2001

G. KARSENTY. - Guide pratique des VRD et aménagements extérieurs, 2004

PUCA. - Maîtres d'ouvrage, maîtres d'œuvre et entreprises, 2004

Règles de constrnction parasismique


Règles PS applicables aux bâtiments - PS 92

SYNDICAT DU BÉTON CELLULAIRE. - Mémento du béton cellulaire, 2005

Jean MOREL
Ingénieur INSA, docteur de runiversité de Lyon
Expert près la cour d'appel de Lyon
Expert agréé par la Cour de cassation
Professeur à l'/NSA et /'École Centrale de Lyon

Sixième tirage 2005

EYROLLES

·--··- ·-·-----· -~~~~~~~~~~~--·---·-·-----~-·-··- ~---~~


ÉDITIONS EYROLLES
61, bd Saint-Germain
75240 Paris CEDEX 05
www.editions-eyrolles.corn

TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS 5
NOTATIONS GÉNÉRALES .. 9
La première édition de cet ouvrage(© 1994) a fait l'objet UNITÉS 13
d'un reconditionnement à l'occasion de son sixième tirage (nouvelle couverture). SYSTÈME DE REPÉRAGE. . . 15
Le texte reste inchangé par rapport aux tirages précédents.

1. MATÉRIAUX, CONTRAINTES. 17

1.1. Le matériau Acier., 17


1.2. Les produits sidérurgiques. 19
1.2.1. Contraintes résiduelles résultant du laminage ... 20
1.2.2. Traitements thermiques 21
1.2.3. Protection contre la corrosion ..... 22
l.3. Essais de contrôle des aciers ... 23
1.3.1. Essai de traction 24
1.3.2. Plasticité de l'acier: réserve de sécurité.: 26
1.4. Caractéristiques des aciers normalisés.c.... .. 27
1.4.1. Tolérances de laminage............................................................................................. 28
l.4.2. Caractéristiques mécaniques des aciers : 30
1.5. Acier/Béton : avantages, inconvénients., 31

2. LES ASSEMBLAGES.. . . . . . . . . . . 33
Le code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressément la pho- 2.1. Généralités .. 33

@
tocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s'est généralisé~
2.1.1. Rôle des assemblages . 33
notamment dans les établissements d'enseignement, provoquant une baisse brutale des achats
de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles el de 2. l .2. Fonctionnement des assemblages , .. 34
LE les faire éditer correctement est aujourd'hui menacée. 2./.3. Précautions constructives ... 34
PHOTOCOPILLAGE En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou
TUE LE LIVRE partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans l'autorisation de 2. l .4. Classification des assemblages . 37
!'Éditeur ou du Centre Français d'exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands Augustins, 75006 Pari·
© Groupe Eyrolles, 1994, pour le texte de la présente édition
© Groupe Eyrolles, 2005, pour la nouvelle présentation ISBN 2-2]2-11738-8
2.2. Les assemblages boulonnés . 40 4. BASES DE CALCULS
2.2.1. Dispositions constructives 41
DU NOUVEAU RÈGLEMENT EUROCODE 3. 173
2.2.2. Dimensionnement des boulons ordinaires non précontraints . 45
2.2.3. Dimensionnement des boulons précontraints .... 51 4.1. Notions de sécurité 173
2.2.4. Comparaison des règlements .... 63 4.2. Actions et combinaisons d'actions .... 176
2.3. Les assemblages soudés .. 65 4.3. Classification des sections transversales . 178
2.3.1. Les procédés de soudage . .. 66 4.4. Résistance des sections transversales . 192
2.3.2. Dispositions constructives ..... 69 4.4.1. Effort axial de traction (N) 192
2.3.3. Calcul des cordons de soudure ... 73 4.4.2. Effort axial de compression (N) . .. 192
2.3.4. Exemples d'application. .... 80 4.4.3. Moment fléchissant (M). .. 193
4.4.4. Effort tranchant (V) . 193
3. LES PHÉNOMÈNES 4.4.5. Moment fléchissant+ effort tranchant (M + V). 193
D'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE. . 85 4.4.6. Moment fléchissant+ effort axial (M + N) .. 195
3.1. Origine des phénomènes d'instabilité élastique .... 85 4.4. 7. Moment fléchissant+ effort tranchant+ effort axial
(M +V+ n; . 197
3.2. Le flambement. 86
3.2.1. Aspect théorique du flambement .... 86 4.5. Organigrammes récapitulatifs de calculs . 198
3.2.2. Aspect expérimental du flambement 99 4.6. Résistance à la fatigue 202
3.2.3. Aspect réglementaire du flambement. . 105
3.2.4. Exemples d'application . 120 5. DIMENSIONNEMENT
3.3. Le déversement . 131 DES POUTRES FLÉCIDES . 205
3.3.1. Aspect expérimental du déversement . . 131 5.1. Dimensionnement des poutres en calcul élastique (P.R.S.) . 208
3.3.2. Aspect théorique du déversement. . 133 5.2. Dimensionnement des poutres en calcul plastique (laminés). 213
3.3.3. Aspect réglementaire du déversement ..... 139
3.3.4. Exemples d'application 144 6. CONCEPTION ET CALCUL
3.3.5. Les dangers du déversement . 151 DES BÂTIMENTS MÉTALLIQUES . 225
3.4. Le voilement.. . 153 6.1. Calcul des couvertures et des bardages.... 225
3.4.1. Aspect expérimental du voilement .... 153 6.1.1. Calcul des couvertures 225
3.4.2. Aspect théorique du voilement . 154 6.1.2. Calcul des bardages .. 229
3.4.3. Aspect réglementaire du voilement .... 154
6.2. Calcul des pannes .... 232
3.4.4. Exemple d'application ... 167
6.2.1. Aspects technologiques 232
6.2.2. Détermination des sollicitations ..... 232
6.2.3. Principe de dimensionnement .... 233

2 3
6.2.4. Méthodes de calcul des pannes en flexion déviée .... 235
6.2.5. Exemples d'application ... 238
6.3. Calcul des portiques avec traverses à âme pleine .... 247
6.3.J. Conception technologique . 247 AVANT-PROPOS
6.3.2. Calcul des sollicitations . . 252
6.3.3. Dimensionnement de la traverse en résistance à la flexion ... 260
6.3.4. Vérification de la flèche de la traverse ... _ 264 OBJECTIFS DE L'OUVRAGE
6.3.5. Vérification de la traverse au déversement ... 265
6.3.6. Dimensionnement des poteaux au flambement.... . . 266
6.3.7. Dimensionnement des renforts de traverse .... 266 L'auteur, qui pratique la Construction Métallique sous une triple approche, du fait
6.3.8. Vérification des déplacements en tête de poteaux .... de sa triple activité (d'entreprise, d'enseignement et d'expertise), a conçu cet
269 ouvrage avec une vision globale de la construction métallique.
6.3.9. Calcul des platines et des ancrages en pied de poteaux ... 272
Cet ouvrage se veut à la fois :
6.4. Calcul des portiques avec fermes à treillis 282
6.4.J. Conception technologique - un traité théorique, regroupant les théories et les calculs fondamentaux, établis
282 sur la base du nouvel Eurocode 3,
6.4.2. Hypothèses de calculs 285 un traité pratique et concret, comportant systématiquement des applications et
6.4.3. Calcul des effortsdans les barres 286 des exemples de calculs détaillés, qui constitue à la fois un support pédagogique
6.4.4. Vérification des contraintes dans les barres ... 294 pour l'enseignement et un outil de travail pour les professionnels,
6.4.5. Vérification de la flèche. 298 - un guide, qui souligne les points et les dispositions qui nécessitent une attention
6.5. Calcul des ossatures secondaires toute particulière et qui met en garde contre les risques et les désordres encourus.
299
6.5.J. Calcul des lisses de bardage ... 299
6.5.2. Calcul des potelets de pignons . 303
6.5.3. Calcul des contreventements . . 304 CONSTRUCTIONS CONCERNÉES
6.6. Vérification de la stabilité d'ensemble 309
6.7. Calcul des planchers mixtes 315 Les ouvrages métalliques peuvent être de conceptions différentes et comporter des
ossatures réalisées en :
6.8. Les poutres de roulement des ponts roulants .... 325
- poutrelles laminées courantes (IPE, HE ... ),
ANNEXE - profilés reconstitués soudés (PRS), à inerties constante ou variable,
Les principales causes de désordres et de sinistres - profilés creux soudés, en treillis bi-dimensionnels ou en nappes tri-dimension-
en construction métallique nelles,
329
- etc.

En outre, ces ossatures peuvent être de faible hauteur et de grande surface au sol
(usines, entrepôts ... ), de grande hauteur et de faible surface au sol (tours, IGH) ou
de dimensions intermédiaires (immenses de logements, de bureaux).

4
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE
3
Avant-propos

Cet ouvrage traitera essentiellement :


Pendant la période probatoire de 3 ans, le statut expérimental de l' Eurocode EC 3 -
des ossatures de faible hauteur (usines, entrepôts, hangars, supermarchés ... ), DAN existera conjointement avec les règles antérieures (CM 66, Additif 80, Titre V
- constituées de poutrelles et laminés marchands, à âme pleine ou âme tr 'Ili d du Fascicule 61 pour les ouvrages d'art), qui disparaîtront à compter de 1996,
PRS . é I d . . ei s, et e lorsque l' Eurocode 3 deviendra une norme européenne homologuée (EN).
, qui repr sentent a gran e maJonté des relations actuelles les autr I
tions étant relativement marginales. ' es so u-
L' Eurocode 3 est un règlement très novateur, qui fixe des règles très détaillées, des
notions et des classifications très pertinentes (classes de sections par exemple), et
qui propose diverses alternatives de dimensionnement au calculateur, selon la straté-
gie et la finalité retenues (calculs des assemblages par platines, calculs en élasticité
RÉGLEMENTATION ACTUELLE L'EUROCODE 3 ou plasticité, calculs selon des analyses au premier ou au second ordre ... ). Le tout
étant pensé selon une approche de sécurité semi-probabiliste, qui conduit à une cali-
bration de très nombreuses formules de calcuJs de résistances.

A_vant 1993, la conc~ption et le calcul des constructions métalliques étaient réais En revanche, l' Eurocode 3 est un ouvrage mal rédigé, peu clair, empli de redon-
diverses réglementations : 0 par
dances, dont les calculs et les formules sont truffés d'indices, qui les rendent diffici-
- « !es règle~ de calcul de~ _constructions en acier », dites « règles CM 66 », ui lement compréhensibles. C'est un traité beaucoup trop théorique, qui vient
,ré.,lementatent tous les bâtiments en acier, q s'appuyer sur des logiciels de calculs et qui ignore ou sous-estime les imperfections,
les approximations et les réalités quotidiennes qui affectent les bureaux d'études, les
- k titre Y_ du fascicule 61 du cahier des prescriptions communes, intitulé usines et les chantiers.
« conception et calcul des ponts et constructions métalliques en acier», qui rézle.
mentait tous les ponts et ouvrages d'art, 0
Au vu de cela, nous avons donc délibérément choisi, dans cet ouvrage:
- des normes NF qui réais · l al de rester simple, humble et réaliste,
• . , t» sruent es c culs des assemblages et des éléments à
parois mmces : 0

- de simplifier et d'éliminer toutes les notations et les indices superflus, qui


• les assemblages rivés : normes NF P. 2241 o et P.22411, n'apportent rien à la compréhension générale des problèmes,
• les assemblages par boulons non précontraints : normes NF p 22430 et
P. 22431, . - de conduire tous les calculs et les vérifications selon le règlement Eurocode 3,
mais de mener en parallèle les calculs comparatifs selon les règles antérieures,
• ~s2;:~~~blages par boulons à serrage contrôlé : normes NF P. 22460 à afin que chacun puisse :
• mesurer les différences de résultats et d'appréciations entre ancien et nouveau
• les assemblages soudés : normes NF P. 22470 à P. 22472, règlement,
- l'additif 80, qui introduisait les notions de plasticité de l'acier et d'états-li it mieux appréhender et assimiler le nouvel Eurocode 3, qui est en fait très nova-
ce qui P_ermettrut de tirer parti des propriétés élasto-plastiques de l'acier et d'allé- teur, donc très différent.
ger ainsi les structures.

Depuis 1993, une nouvelle réglementation européenne est entrée en vigueur et


1:13pose,
en remplacement de ces divers et précédents textes un code unique .
I Eurocode 3. ' ·
LES DANGERS DE LA CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
L' Euroco1e ~ « Calcul des structures en acier » a été adopté par Je Comité européen
de normalisation (CEN) en 1992 et a été classé Norme provisoire pour une durée d
3 années (1993 à 1996). e En comparaison des constructions en béton, armé où précontraint, les constructions
métalliques exigent qu'une attention toute particuJière 'soit portée sur certains points
Chaque pays de la Communaut_é europëenn, ajuste les modalités d'application de ce «névralgiques», notamment :
~~~~~-glement sur son territoire, au moyen d'un Document d'application natio-
les assemblages (boulonnages, soudages), afin de se prémunir contre leurs risques
de rupture brutale, qui conduiraient à la ruine de l'ouvrage par effondrement,

6
7
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

- les phénomènes d'instabilité élastique (flambement dé .


qui amplifient considérablement les contraintes dan j veèrsement, voilement),
cullè d b s es pi ces, et qu: sont parti
. rement re outa les en construction métallique d f it d l' . . . -
pièces de faible épaisseur et de grand élancement. , u ai e utilisauon de

C'_est ?ourquoi ~ous avons délibérément choisi, dans cet ouvrage d'étucti NOTATIONS GÉNÉRALES
:::i~~~sc1:t::~t~r:'.culièrement critiques, avant d'aborder le~ calculs e;é:~r~:e~

Les notations générales utilisées dans cet ouvrage sont celles qui ont été retenues
par le règlement Eurocode 3.

Cependant, compte tenu de leur lourdeur et de l'utilisation à outrance d'indices et


de références, qui rendent leur lecture et leur compréhension difficiles, il leur a été
substitué des notations simples et claires.

Ces notations sont classées ci-après par rubriques, et au sein de chaque rubrique par
ordre alphabétique ; l'alphabet romain d'abord (majuscules, puis minuscules), suivi
de l'alphabet grec.

ACTIONS

A Charge accidentelle (explosion, choc de véhicules ... )


F Charge ponctuelle en général
G Charge permanente ponctuelle
Q Charge d'exploitation ponctuelle
S" Charge de neige normale
s, Charge de neige extrême
W,, Charge de vent normale
w, Charge de vent extrême
p Charge uniformément répartie, en général
g Charge permanente uniformément répartie
q Charge d'exploitation uniformément répartie

SOLLICITATIONS/CONTRAINTES/DÉFORMATIONS

E Module d'élasticité longitudinale de l'acier (E = 210 000 MPa)


G Module d'élasticité transversale de l'acier (G = 81 000 MPa)
Fp Effort de précontrainte dans un boulon
M Moment sollicitant, en général
Mer Moment critique élastique de déversement

8
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Notations générales

Meff Moment efficace (section de classe 4) Coefficient de flambement (Additif 80)


Met Moment élastique Coefficient de déversement (Additif 80)
MN Moment résistant plastique réduit du fait de l'effort axial Coefficient de dimension des trous de perçage pour boulons
Mpe Moment plastique Coefficients de flambement-flexion
MR Moment résistant Coefficient de voilement par cisaillement
Mu Moment ultime Nombre de plans de cisaillement ou de frottement
N m
Effort normal, en général NI Npe ou nombre de boulons
n
NK Effort normal critique d'Euler Facteur de moment uniforme équivalent (flambement)
~M(béta)
Npe Effort normal de plastification
~w Facteur de corrélation (soudures)

. [ rm-]
Nu Effort normal ultime
V
Vpe
Effort tranchant sollicitant
Effort tranchant de plastification
E (epsilon) Coefficient de réduction élastique de l'acier E !y
=~
Vu Effort tranchant ultime
f (ou 8) Flèche d'une poutre ri (eta) Facteur de distribution de rigidités (flambement)
fu Contrainte de rupture d'une pièce
fub Contrainte de rupture d'un boulon À (lambda) Élancement [ À = ~K]
Jy Limite d'élasticité d'un acier

tJ
fred Limite d'élasticité réduite pour l'aire de cisaillement : Élancement eulérien
fred = (1 - p) -/y
E (epsilon) Déformation linéaire unitaire Élancement réduit [ i=
Si Déformation correspondant à la limite d'élasticité J,
cr (sigma) Contrainte normale Y

Â.LT Élancement de déversement


Contrainte critique d'Euler [ crK= 7t: E]
2

't (tau) Contrainte tangentielle ou de cisaillement


Élancement de l'âme d'une poutre À=~
[ w v~J
iJ
Résistance critique élastique au voilement par cisaillement
µ(mu) Coefficient de frottement
p (rho) Rendement d'une section
Contrainte limite de cisaillement pur en élasticité [ 't, = X (chi) Coefficient de réduction de flambement
XLT Coefficient de réduction de déversement
't11 Contrainte de cisaillement parallèle à l'axe d'un cordon de soudure \If (psi) Coefficient de distribution de contraintes
't.1 Contrainte de cisaillement perpendiculaire à la section de gorge d'un r (gamma) Coefficient partiel de sécurité
cordon de soudure
v (nu) Coefficient de Poisson (pour l'acier v = 0,3)
/',. ou 8 (delta) Déplacement horizontal en tête de poteaux
CARACTÉRISTIQUES GÉOMÉTRIQUES

Section brute d'une pièce


COEFFICIENTS ET GRANDEURS Section efficace d'une pièce (classe 4)
SANS DIMENSIONS Section nette d'une pièce
Section d'une semelle de poutre en double Té
K Coefficient d'encastrement ou de rigidité poteau/poutre Aire de cisaillement
a
Awl A= Rapport de la section de l'âme d'une poutre à la section totale Section de l'âme d'une pièce

10 11
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

As Section résistante de la tige d'un boulon en fond de filet


I,(ouJ) Moment d'inertie de torsion
t; Facteur de gauchissement d'une section
ly Moment d'inertie de flexion maximal
t, Moment d'inertie de flexion minimal
Weff Module de résistance efficace
UNITÉS
Wee Module de résistance élastique
wP, ~odule de résistance plastique
a Epaisseur utile (ou gorge) d'un cordon de soudure
b Largeur d'une semelle de poutre Les unités utilisées sont celles qui sont employées dans la pratique, qui sont parlais
c Portée en console d'une semelle de poutre différentes des unités « légales » (Système international SI ou Norme ISO 1000),
d Diamètre nominal des tiges des boulons ou hauteur de la partie droite ces dernières étant dans certains cas inadaptées, car disproportionnées avec les
d'une âme de poutre ordres de grandeur des valeurs couramment rencontrées.
do Diamètre de perçage des trous de boulonnage
g Largeur du champ diagonal de traction (voilement) Le tableau ci-après donne les équivalences entre unités pratiques et théoriques.
h Hauteur d'une pièce en général
ho (ou h*) Distance entre axes neutres des semelles d'une poutre

-vIJ
Unités Unités
Grandeurs à mesurer Équivalence
théoriques
[i =
pratiques
Rayon de giration d'une section
Efforts daN N 1 daN = 10 N
kN N 1 KN = 103 N
Longueur en général ou portée d'une poutre Longueurs mm m 1 mm=10-3m
Longueur de déversement d'une poutre m2
Sections mm2 1 mm2 = 10-6 m2
Longueur de flambement d'une poutre
Longueur nominale d'une poutre Moments 1/échissants daNm Nm 1 daNm = 10 Nm
kNm Nm 1 kNm = 103 Nm
r Rigidité d'une barre [r = fJ Moments statiques cm3 m3

m•
1 cm3 = 10-5 m3

1 cm4 = 10-8 m4
Moments d'inertie cm4
t Épaisseur d'une pièce ou d'une tôle
Contraintes daN/mm2 N/m2= Pa 1 daN/mm2 = 107 Pa
fJ Épaisseur d'une semelle de poutre N/mm2 N/m2= Pa 1 N/mm2 = 1 MN/m2 = 1 MPa
fw Épaisseur d'une âme de poutre
Surcharges daN/m2 N/m2= Pa 1 daN/m2 = 10 Pa
Vs (ou v') Distance de la fibre extrême supérieure à l'axe neutre d'une section N/m2= Pa 1 kN/m2 = 103 Pa
kN/m2
v; (ou v) Distance de la fibre extrême inférieure à l'axe neutre d'une section
a. (alpha) Angle en général
En outre, nous assimilerons les décanewtons aux kilogrammes (1 daN = 1 kg), alors
e (theta) Angle en général
<!> (phi)
1
Rotation qu'en toute rigueur 1 daN = Kgf= 1,02 kg. L'erreur commise, de 2 %, est négli-
0,981
geable, compte tenu de la précision générale des calculs.

12
SYSTÈME DE REPÉRAGE

Le système utilisé est un système d'axes de coordonnées cartésiennes liées à la sec-


tion, dont l'origine passe par le centre de gravité de la section.

Comme le montre la figure 1 :


- l'axe des y est l'axe de plus forte inertie,
- l'axe des z est l'axe de plus faible inertie,
- l'axe des x est l'axe longitudinal perpendiculaire à la section.

y- _d . ; ': -y

=::::::.;.::i=:: :i .i t
î--
_L
111
I

1
w

- y

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X- ·-·-·-·-·-·-·-·-·-·-·-· 1

1
X

I TI . Ttr
I C C 1' f-c~,-.j
1-c-~-~ 1

z z

- Figure l -
CHAPITRE 1

MATÉRIAUX, CONTRAINTES

1.1. LE MATÉRIAU ACIER

L'acier est un matériau constitué essentiellement de fer et d'un peu de carbone, qui
sont extraits de matières prerrùères naturelles tirées du sous-sol (mines de fer et de
charbon). Le carbone n'intervient, dans la composition, que pour une très faible part
(généralement inférieure à 1 %).

Outre le fer et le carbone, l'acier peut comporter d'autres éléments qui leur sont
associés:
- soit involontairement : phosphore, soufre ... qui sont des impuretés et qui altèrent
les propriétés des aciers,
- soit volontairement : ce sont notamment le silicium, le manganèse, le nickel, le
chrome, le tungstène, le vanadium, etc., qui ont pour propriété d'améliorer les
caractéristiques mécaniques des aciers (résistance à la rupture, dureté, limite
d'élasticité, ductilité, résilience, soudabilité ... ). On parle, dans ces cas, d'aciers
alliés.

L'acier est généralement obtenu par une opération en 2 phases:


- ire phase: l'introduction et la combustion de minerai de fer, de coke et de castine
dans un haut-fourneau permet l'obtention de la fonte (matériau à plus de 1,7 %
de carbone) ;
- 2e phase : il est procédé à la conversion de la fonte liquide en acier, à une tempé-
rature de 1 500 °C environ, sous insufflation d'oxygène. Cette opération s'effec-
tue dans un convertisseur et à pour objet de décarburer la fonte. L'acier obtenu ne
possède plus qu'un faible pourcentage de carbone. Urie autre technique d'élabo-
ration par arc électrique se développe actuellement. ·
Matériaux, contraintes
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

Classification des aciers selon leur teneur en carbone 1.2. LES PRODUITS SIDÉRURGIQUES

Matériaux Teneur en carbone Utilisation


Les produits sidérurgiques employés en construction métallique sont obtenus par
- aciers doux 0,05 % < C < 0,3 % charpente, boulons
laminage à chaud. Leurs dimensions et caractéristiques sont normalisées et réperto-
,:;ai
[/)
- aciers mi-durs 0,3 % < C < 0,6 % rails, pièces forgées
- acier durs 0,6 °lo<C<0,75% outils riées sur catalogues.
<{
- aciers extra-durs 0,75%<C<1,20% outils, poinçons
- aciers sauvages 1,20%<C< 1,70% pièces spéciales J Aciers bruts liquides I

ë
[/)
Ql
- fontes hypo-
eutectiques
- fontes hyper-
1,70% < C <4,50 % ) pièces coulées,
culasses moteurs,
bâtis machines
i
0
u, 4,50 % < C < 6,30 % Demi-produits
eutectiques (blooms, billettes, brames)

Par le procédé de la coulée continue, l'acier est d'abord formé en demi-produits.


!Produits linisJ
L'acier liquide est coulé dans une lingotière en cuivre de section carrée ou rectangu-
laire selon le demi-produit fabriqué. Le métal commence à former une peau solide
dans la lingotière violemment refroidie à l'eau. Il est tiré vers le bas par un jeu de I Produits
/
longsJ J
"""
Produits plats I
rouleaux et achève de se solidifier. À la base de l'installation, on extrait une barre
- poutrelles - larges plats
solide, carrée ou rectangulaire qui est découpée en tronçons de la longueur désirée. -tôles
(IPE, IPN, HE, UAP, UPN)
- laminés marchands - bandes et feuillards
(ronds, carrés, plats, petits U,
cornières, tés)

II- I
Bloom Billette Brame

- Figure 2-

Enfin, une dernière étape consiste à laminer les demi-produits, c'est-à-dire à étirer et
écraser le métal pour lui donner les dimensions et les formes souhaitées. On
Profils HEA Profils IPE IPN
fabrique ainsi des produits plats (plaques et tôles) à partir de brames et des produits
HEB

t%~-~
longs (poutrelles, rails, barres, fils ... ) à partir de blooms et de billettes. Le laminage HEM
s'effectue à chaud (environ 1 000 degrés).

L'opération consiste à entraîner et écraser le métal chaud entre deux cylindres tour-
nant en sens inverse l'un de l'autre. Les cylindres sont lisses pour les produits plats
-~
UPN

L
et à cannelures pour les produits longs (profilés). UAP

En répétant plusieurs fois l'opération, on obtient un produit de plus en plus mince et


de plus en plus long, à la forme souhaitée.

Par exemple, à partir d'une brame de 10 m de long, 2 m de large et 25 cm d'épais-


L
Cornière à congé
et à angles vils
Cornière à congé
et angles arrondis
seur, on obtient une bobine de tôle de plus d' 1 km de long et de 2 mm d'épaisseur.
- Figure 3 -

18 19
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Matériaux, contraintes

1.2.1. CONTRAINTES RÉSIDUELLES


1.2.2. TRAITEMENTS THERMIQUES
RÉSULTANT DU LAMINAGE
e (°C)
Le laminage à chaud entraîne, par refroidissement inégal des différentes zones des
profilés, des champs de contraintes rémanentes, ou tensions internes. A
1 500°
La zone de jonction de l'âme et des membrures d'un profilé en H se refroidit plus A4-1 400°
lentement que l'âme et les ailes proprement dites.
1 130° Dépôt de cémentite
Les contraintes peuvent atteindre une fraction importante de la limite élastique : la 1 000° :E
primaire
figure récapitule des mesures dues à Thurlimann. A3-900°
A2 - 740°
A1 -700°
Un traitement de normalisation et de recuit fait en grande partie disparaître les ten-
sions internes, mais réduit la limite élastique. 500°
Ferrite

io,9 (1,7 \4,5


%C
0 2 3 4 5 6 7

I(
~ =f=o.301
"-- Zones
se refroidissant - Figure 5 -
plus lentement
Pour une composition chimique donnée, les traitements thermiques permette~t de
modifier considérablement les caractéristiques d'un acier, notarrunent du fait de
l'existence de plusieurs formes de cristaux du fer, évolutives selon la température.

© : compression Un traitement thermique est un cycle de "réchauffement I refroidis~ement", ~éalisé


dans une plage de températures bornée et selon un gradient_ thernuque précis. Ses
8 :traction buts sont de modifier la résistance de l'acier (limites élastique et de rupture), sa
composition physico-chimique ou sa structure cristalline.
[IlJE]]] j

I)
~~0,501 0,3 Of

I{
 L'une des caractéristiques essentielles du fer pur est de se présenter sous deux
formes allotropiques différentes, suivant la température :

- Figure 4- ·t-'.i
--c•
.,~-;)'i~_··.;..·. _1-·-_.

Fers a et 6 Fer y

- Figure 6-

- de la température ordinaire jusqu'à 910 °C (que r'on appelle "point A.3") : les
atomes du fer sont répartis suivant un réseau cubique centré (au sommet et au
centre du cube), c'est le fer a ;

20 21
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Matériaux, contraintes

de 910 °C à 1 390 °C environ : les atomes du fer se placent suivant un réseau _ calamine, qui est un oxyde dur né en cours de laminage ;
cubique à faces centrées (au sommet et au centre des faces des cubes), est le fer -y; _ rouille, qui est une gamme d'oxydes résultant d'un phénomène électrochimique
- au-delà de 1 390 °C : les atomes se retrouvent suivant la disposition des cubes engendré par l'humidité de l'atmosphère.
centrés. Il est d'usage d'appeler cette forme le fer cS;
Pour assurer la protection des aciers contre l'oxydation, il faut r~ser d'ab?rd un
- à 1 593 °C : le fer devient liquide. traitement de surface (grenaillage ou décapage à l'acide), puis appliquer ensuite une
protection, réalisée par :
La vitesse de refroidissement joue un rôle capital sur la structure de l'acier.
_ des peintures : glycérophtaliques, vinyliques, au_ c~outchouc,_ bitumineuse~,
Considérons trois traitements différents et étudions la structure et la limite de rup- époxydiques, polyuréthanes, etc., selon les caractéristiques du milieu et les exi-
ture d'un acier à 0,35 % de carbone. gences imposées ;
r-r-
- des revêtements métalliques :
Refroidissement Refroidissement Refroidissement • galvanisation par dépôt électrolytique,
lent normal brutal • galvanisation au trempé,
• métallisation,
Limite 600 MPa 700 MPa 120 MPa • shérardisation (zinc),
de rupture
• chromatisation (chrome).

((!If!(
Les épaisseurs de zinc varient de 20 à 100 microns.
Struclure ~0//
":'7/'~
: :,;:4~'-: ;...::f
~ Les forges livrent aujourd'hui des produits grenaillés prépeints, des aciers pati-
nables (type Corten) autoprotégés contre la corrosion après 2 ou 3 ans, et des aciers
-Figure 7- inoxydables.

0n constate que la limite de rupture et la dureté croissent avec la vitesse de refroi-


dissement.

Dans le premier cas, refroidissement lent et recuit, on a des inclusions de points


noirs (la cémentite) à l'intérieur des cristaux de fer (ferrite). 1.3. ESSAIS DE CONTRÔLE DES ACIERS
Dans le deuxième cas, refroidissement normal (trempe à l'air), on a une structure
plus fine en lamelles de ferrite et de cémentite.
Les essais normalisés de contrôle des aciers sont de deux types :
Dans le troisième cas, refroidissement brutal (trempe à l'eau), on a une fine struc- - Les essais destructifs, qui renseignent sur les qualités mécaniques des aciers. Ce
ture homogène que l'on appelle la martensite. La structure martensitique est fragile sont:
et peut initier des fissures. Dans les structures soudées, le métal est porté en fusion
• l'essai de traction qui permet de mesurer le module d'élasticité longitudinal E,
et subit une trempe à l'air. Si on ne prend pas de précaution thermique, la zone de
le coefficient de Poisson, les contraintes limite d'élasticité et de rupture,
soudage peut se transformer en structure martensitique donc dangereuse.
l'allongement à rupture,
• l'essai de dureté, qui étudie la pénétration d'une bille ou d'une pointe dans
l'acier, et qui définit des degrés de dureté (duretés Brinell, Rockwell,
1.2.3. PROTECTION CONTRE LA CORROSION Vickers),
• l'essai de résilience, qui permet de mesurer l'aptitude d'un acier à rompre par
choc,
Les produits finis en acier sont généralement livrés bruts. Ils sont su jets à la corro-
sion, qui se manifeste par l'apparition en surface des pièces de:

22 23
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

• l'essai de pliage,
a
• l'essai de fatigue, etc.
Zone Zone Zone
- Les essais non destructifs, qui renseignent sur la composition et la structure des d'écrouissage
élastique plastique
aciers. Ce sont :
B
la macrographie, c'est-à-dire l'examen visuel d'une surface polie traitée à fu ----------- -··· ·····- ····-···--···········---
l'acide,
• la micrographie, c'est-à-dire l'examen visuel au microscope des cristaux, qui
permet de déterminer notamment la teneur en carbone,
• la radiographie, par rayons X (en laboratoire) ou rayons gamma (sur chantier), A M A'

permet de déceler les défauts, cavités ou fissures internes des pièces, notam-
ment des soudures,
• les ultrasons, enfin.

Nous nous bornerons ici à expliciter uniquement l'essai de traction, qui est le plus
classique et le plus révélateur de données physiques.

O IL_l_,: E_u .....i_ E_z__ :.._ _.. L


ê = t,L

~·~~___.:_~~--,...--~~
1.3.1. ESSAI DE TRACTION
Eu= Allongement à rupture.
Ez = Allongement de striction.
Il est pratiqué sur une éprouvette cylindrique, soumise à un effort de traction pro-
gressif, croissant de zéro à la rupture (Norme NF A. 03101). Un enregistrement gra- - Figure 8 -
phique mesure l'allongement de l'éprouvette en fonction de l'effort de traction
appliqué (ou de la contrainte). On obtient un diagramme effort I déformation, selon Ce diagrarnrne permet de mesurer :
la figure 8 ci-après.
_ la limite d'élasticité Jy qui est la contrainte à partir de laquelle les allongements
Ce diagramme se décompose en 4 phases : deviennent permanents, et qui correspond sensiblement au semi à partir duque! il
n'y a plus proportionnalité entre contrainte et allonge~e~t, c'est-à-due le point
- phase OA : zone rectiligne, pour laquelle les allongements sont proportionnels A. Conventionnellement, la limite d'élasticité Jy est définie comme la contrainte
aux efforts appliqués. C'est la zone élastique, qui est réversible, car si l'on sup- correspondant à un allongement rémanent de 0,2 %.
prime l'effort de traction, la barre revient à sa longueur initiale (MIL= 0) ;
- la contrainte de rupture à la tractionji, qui correspond au point B,
- phase AA' : palier horizontal, qui traduit un allongement sous charge constante. Il
y a écoulement du matériau. C'est la zone plastique. À partir de A (par exemple, le module d'élasticité longitudinal de l'acier E:
en M), si on supprime l'effort de traction, le retour à l'équilibre se fait selon une
droite MM', parallèle à OA, et la pièce conserve un allongement rémanent OM' ; E= ts a = _cr_= 210 000 MPa
o t,,.L/L
- phaseA'B: la charge croît à nouveau avec les allongement jusqu'au point B;
l'allongement à rupture AR, l'allongement de striction Azet donc l'allongement
phase BC: l'allongement continue, bien que la charge soit décroissante, jusqu'au total,
point C, qui correspond à la rupture. Dans cette dernière phase, la déformation
plastique est localisée dans une faible portion de l'éprouvette et n'est plus homo- le module d'élasticité transversal de l'acier G:
gène. Il y a striction.
E
G 84 000 MPa
2 (l + v)

24 25
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Matériaux, contraintes

- le coefficient de Poisson v :
cr (MPa)
l'la
-=-V X-
se Acier extra-dur

a e
V = 0,25 à 0,30 600

T --- Acier dur


Éprouvette initiale
450

Acier doux
300 (0,2 % de carbone)

235

150

O L __,~ E = t,LL
-Figure 9- 0,2%

- Figure 10-
1.3.2. PLASTICITÉ DEL' ACIER: Les structures métalliques ont donc, grâce à la ductilité de l'acier, la faculté d'équi-
RÉSERVE DE SÉCURITÉ librer les zones de contraintes, par ce qu'il est convenu d'appeler l'adaptation plas-
tique.
Le palier de ductilité M' est particulièrement important en construction métallique,
car il représente une réserve de sécurité. En effet, il peut arriver que localement, Alors que les règles CM 66 ne tenaient que sommairement c~mpte de cett~ possibi-
0

dans une structure, des pièces soient sollicitées au-delà de cette limite élastique. lité pour les pièces fléchies (par l'introduction d'un coefficient d adaptation plas-
Elles disposent, dans ce cas, du palier M' pour se décharger dans des zones avoisi- tique ljl), l' Eurocode, au contraire est établi sur la base de ce comportement élasto-
nantes. On dit qu'il y a adaptation plastique. plastique de l'acier.

Plus la teneur en carbone des aciers augmente, plus fy augmente, plus le palier de
ductilité se raccourcit et plus l'allongement à rupture diminue. La sécurité est donc
inversement proportionnelle au taux de carbone. C'est pourquoi seuls les aciers
doux (à faible taux de carbone) sont autorisés en construction métallique. Le taux 1.4. CARACTÉRISTIQUES DES ACIERS NORMALISÉS
moyen de carbone étant de 0,2 % (voir figure 10 ci-après).

Cette notion de plasticité/sécurité est très importante. En effet, lorsqu'une pièce est
Les divers aciers de construction sont réglementés par la norme européenne EN
excessivement sollicitée, au-delà de la limite d'élasticité/y si elle est constituée en
10025 (publiée en octobre 1990 par)' AFNOR, en remplacement de l'ancienne
acier dur ou en fonte, elle va périr par rupture brutale, sans présenter au préalable de
norme NF A 35.501 d'avril 1987).
signe ou de déformation prémonitoire. En revanche, une pièce en acier doux va pré-
senter de grandes déformations, qui vont prévenir du danger latent. Cette norme définit des nuances d'acier, qui correspondent à leurs caractéristiques
En outre, la zone surcontrainte va, en se plastifiant, se déformer et se dérober, ce qui mécaniques.
va provoquer le report des contraintes excessives sur des zones ou des pièces voi- Elle définit également, pour une nuance donnée, des classes de qualité (JR, 10, 12 ·
sines non saturées.
G3) qui se distinguent entre elles par leur soudabilité notamment.

26 27
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Matériaux, contraintes

Cette norme concerne les aciers non alliés, laminés à chaud et destinés à la fabrica- Les sections réelles présentent cinq types principaux de défauts :
tion d'éléments de construction, soudés ou non, et qu'il s'agisse de produits plats
_ défauts de dimensions : les dimensions géométriques des sections sont peu pré-
aussi bien que de produits longs.
cises - les tolérances varient de 1 % sur la hauteur à plus de 15 % sur l'épaisseur
Nous nous limitons en construction à trois nuances principales d'acier (S.235 dans des ailes, pour des poutrelles IPE ou HE ;
la majorité des cas, S.275 et S.355 plus rarement, par exemple pour les ouvrages - défauts d'équerrage: les ailes ne sont pas rigoureusement orthogonales à l'âme;
d'art), qui correspondent aux exigences du calcul en plasticité.
- défauts de symétrie : les largeurs d'ailes ne sont pas exactement identiques ;
En effet, le calcul en plasticité peut être utilisé dans l'analyse globale des structures
- défauts d'incurvation: l'âme peut être incurvée (flèche de I à 2 mm);
ou de leurs éléments, à la condition que l'acier satisfasse aux trois exigences sui-
vantes: - défauts de dressage : la fibre moyenne des poutrelles peut être incurvée (flèche
de 2 à 3 %0 de la portée).
- la contrainte à la rupture en tractionfu doit être supérieure de 20 % au moins à la
limite d'élasticité/y :fu ~ 1,2Jy; Ces différents défauts peuvent contribuer à diminuer l'inertie du profilé, à provo-
quer des moments de torsion, des phénomènes de voilement, etc.
- l'allongement à rupture Eu doit être supérieur à 15 % : Eu~ 0, 15;
- l'allongement à rupture Eu ( correspondant à fu) doit être supérieur à 20 fois Pour en tenir compte dans les calculs, plutôt que de minorer les sections et les iner-
l'allongement Ey (correspondant à/y): Eu~ 20 Ey-
ties ou d'entreprendre des calculs difficiles et aléatoires. on majore en fait les
charges par des coefficients de pondération. Le coefficient 1,35 appliqué aux poids
Les trois nuances d'acier figurant dans le tableau suivant satisfont à ces trois exi- propres se justifie notarrunent, entre autres, pour cette raison.
gences.
Pour bien montrer l'importance des erreurs commises sur le calcul des inerties et
des contraintes, du fait des tolérances dimensionnelles des poutrelles, prenons un
Nuances d'Aciers
Caractéristiques mécaniques exemple.
des Aciers en fonction
de leur épaisseur t
S.235 S.275 S.355 Soit une poutrelle IPE 200, dont les tolérances de laminage (fixées par la norme
NF A 45206) sont les suivantes :
Limites élastique fy (MPa)
b 100 ±2,00mm
IS 16mm 235 275 355 T h 200 ±3,00mm
16<1S 40mm 225 265 345
40 < IS 63 mm 215 255 335 lw 5,6 ±0,75mm
Contrainte de rupture IJ 8,5 ± 1,50mm
en traction fu (MPa) -fw
IS 3mm 360/510 430/580 510/680 h
3 < IS 100 mm 340/470 410/560 490/630
Allongement minimal moyen E
IS 3mm 18% 15% 15%
3<1S150mm 23% 19% 19%

-Figure 11 -
1.4.1. TOLÉRANCES DE LAMINAGE

Les calculs de résistance sont établis sur la base de sections théoriques parfaites de
poutrelles, qui sont différentes des sections réelles obtenues après laminage.

28 29
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Matériaux, contraintes

Le moment d'inertie de la poutrelle, en ne retenant que l'inertie des 2 ailes, par


_ module d'élasticité longirudinale : E =210 000 MPa;
souci de simplification, vaut:
_ coefficient de Poisson : v = 0,3 ;
_ module d'élasticité transversale: G = 81 000 MPa;
_ coefficient de dilatation linéaire : Â. = 11 . 1 o- 6 ;
La tolérance sur le moment d'inertie vaut: _ masse volumique de l'acier: p = 78,50 kN/m3;
_ contrainte limite élastique de cisaillement pur (critère de Von Mises):
M !:ib t,. 11 !:ih
-=-+-+2-
/ b 'r h
M 2 1,5 3 45
- =- +- +2X - =- = 22,5 %
l 100 8,5 200 200

La contrainte de flexion simple vaut :


1.5. ACIER/BÉTON : AVANTAGES, INCONVÉNIENTS
avec v = -h
2
Par rapport aux structures en béton, arrné ou précontraint, les structures métalliques
Mh présentent de nombreux avantages, et certains inconvénients.
Soit: cri=-
2/
Principaux avantages :

La tolérance sur la contrainte, pour un moment M donné, vaut donc : - industrialisation totale : Il est possible de préfabriquer intégralement des bâti-
ments en atelier, avec une grande précision et une grande rapidité (à partir des
t,. cri !:,.h M laminés). Le montage sur site, par boulonnage, est d'une grande simplicité ;
--=---=21 %
cri h I - transport aisé, en raison du poids peu élevé, qui permet de transporter loin, en
particulier à l'exportation;

Les tolérances de laminage peuvent donc conduire à une sous-évaluation de la - résistance mécanique :
contrainte de flexion de 21 %. • la grande résistance de l'acier à la traction permet de franchir de grandes por-
tées,
L'application du coefficient 1,35 aux charges permanentes (soit + 35 % ) permet
d'augmenter le moment M dans les mêmes proportions et de compenser la minora- • la possibilité d'adaptation plastique offre une grande sécurité,
tion possible de 21 %. • la tenue aux séismes est bonne, du fait de la ductilité de l'acier, qui résiste
grâce à la formation de rotules plastiques et grâce au fait que la résistance en
traction de l'acier est équivalente à sa résistance en compression, ce qui lui
permet de reprendre des inversions de moments imprévus ;
1.4.2. CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES - modifications : les transformations, adaptations, surélévations ultérieures d'un
DES ACIERS ouvrage sont aisément réalisables ;
- possibilités architecturales beaucoup plus étendues qu'en béton.
Les valeurs des principales caractéristiques mécaniques des aciers de construction
sont:

30 31
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

Principaux inconvénients :
résistance en compression moindre que le béton ;
- susceptibilité aux phénomènes d'instabilité élastique, en raison de la minceur des
profils ; CHAPITRE 2
- mauvaise tenue au feu, exigeant des mesures de protection onéreuses ;
- nécessité d'entretien régulier des revêtements protecteurs contre la corrosion, LES ASSEMBLAGES
pour assurer la pérennité de l'ouvrage.

2.1. GÉNÉRALITÉS

2.1.1. RÔLE DES ASSEMBLAGES

Un assemblage est un dispositif qui permet de réunir et de solidariser plusieurs


pièces entre elles, en assurant la transmission et la répartition des diverses sollicita-
tions entre les pièces, sans générer de sollicitations parasites notamment de torsions.

Pour réaliser une structure métallique, on dispose de pièces individuelles, qu'il


convient d'assembler:
- soit bout à bout (éclissages, raboutages),
- soit concourantes (attaches poutre/poteau, treillis et systèmes reticulés).

Pour conduire les calculs selon les schémas classiques de la résistance des maté-
riaux, il y a lieu de distinguer, parmi les assemblages :
- les assemblages articulés, qui transmettent uniquement les efforts normaux et
tranchants,
- les assemblages rigides, qui transmettent en outre les divers moments.

Cette dichotomie est en fait une simplification pour mener les calculs, car, en réa-
lité, les assemblages ont un comportement intermédiaire (semi-articulés, semi-
encastrés, semi-rigides).

Les articulations, réalisées par boulonnage, n'ont pas l'apparence d'articulations


classiques. Le critère caractéristique réside en fait dansla flexibilité à proximité du
nœud.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages

2.1.2. FONCTIONNEMENT DES ASSEMBLAGES Les assemblages peuvent être considérés comme autant de "talons d'Achille" ~ans
une structure, et les Anciens ont coutume de dire qu'une charpente sous-dimension-
Les principaux modes d'assemblage sont: née, mais correctement assemblée, est préférable à une charpente correctement
- le rivetage, dimensionnée, mais mal assemblée.
- le boulonnage,
Dans le premier cas, la réserve de plasticité autorisera l'apparition de grandes défor-
- le soudage, mations, qui préviendront du risque possible.
- le collage,
En revanche, dans le second cas, aucune déformation prémonitoire ne sera obser-
qui correspondent à deux types de fonctionnement distincts : obstacle et/ou adhé- vable avant la rupture brutale.
rence.
Mais un bon dimensionnement n'est pas suffisant, si la conception n'est pas cor-
recte. 11 faut assurer, au travers de l'assemblage, la transmission parfaite des forces,
FONCTIONNEMENT PAR OBSTACLE afin de ne pas créer d'efforts ou de moments secondaires parasites. Pour cela,
quelques précautions élémentaires sont à prendre :
C'est le cas des boulons ordinaires, non précontraints, dont les tiges reprennent les
efforts et fonctionnent en cisaillement. Il faut proscrire tout assemblage par recouvrement simple (figure A) et utiliser un
assemblage symétrique par double couvre-joint (figure B).

FONCTIONNEMENT PAR ADHÉRENCE

Dans ce cas, la transmission des efforts s'opère par adhérence des surfaces des
pièces en contact. Cela concerne le soudage, le collage, le boulonnage par boulons N----t~~r===t==I ~1 1 r r--
----.-------'+ N
HR. le
- Figure 1 2-A -
FONCTIONNEMENT MIXTE

C'est le cas du rivetage (et dans les cas extrêmes, du boulonnage HR), à savoir que
les rivets assurent la transmission des efforts par adhérence des pièces jusqu'à une
certaine limite, qui lorsqu'elle est dépassée, fait intervenir les rivets par obstacle, au
cisaillement.

- Figure 1 2-8 -
2.1.3. PRÉCAUTIONS CONSTRUCTIVES En effet, dans le cas de la figure A, la dissymétrie crée un moment de flexion para-
site et l'assemblage se déforme, comme le montre la figure C.
Les assemblages constituent des zones particulières plus fragiles que les zones cou-
rantes des pièces, car les sections sont réduites du fait des perçages ou la nature de
l'acier affaiblie par la chauffe du soudage. En outre, les assemblages sont soumis à
des sollicitations qui peuvent s'inverser et les contraintes peuvent changer de sens
(une poutre de charpente peut fléchir dans le sens positif sous charge de neige et
dans le sens négatif sous soulèvement par le vent).
- Figure 12-C -
C'est pourquoi il faut être particulièrement vigilant dans la conception et le calcul
Il faut par ailleurs s'assurer que les axes neutres des barres soient concourants aux
des assemblages, afin de se prémunir contre tout risque de rupture brutale.
nœuds des treillis dans les systèmes réticulés. Ce n'est souvent pas le cas pour les

34
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

treillis réalisés en cornières, du fait de la non-superposition des axes neutres et des 2.1.4. CLASSIFICATION DES ASSEMBLAGES
axes de trusquinage. Il convient alors de prendre en compte les majorations des
c~ntraintes engendr~es par les moments secondaires, tant au niveau des barres qu'au
ruveau du gousset (ligne de déchirure). Les assemblages peuvent être classés en fonction de :
_ leur rigidité,
Dans le cas de la figure D, le moment secondaire vaut: M = (F2 - Fi). d.
_ leur résistance.

A. CLASSIFICATION PAR RIGIDITÉ

Assemblages désignés comme articulations


Un assemblage peut être considéré comme articulé s'il ne peut développer des
moments significatifs qui seraient susceptibles d'exercer une influence défavorable
sur les éléments de la structure.

Les assemblages de type articulé doivent être capables de transmettre les efforts cal-
~G__g culés lors de leur conception ainsi que d'accepter les rotations qui en résultent.
-~ A.N.
A.T. = Axe de trusquinage
A.N. = Axe neutre Assemblages rigides
- Figure 1 2-D - Un assemblage peut être considéré comme rigide si sa déformation n'a pas
d'influence significative sur la répartition des efforts et des moments dans la struc-
Nous allons examiner successivement : ture, ni sur la déformation d'ensemble de celle-ci.
- les assemblages par boulons ordinaires,
Les déformations des assemblages rigides ne doivent pas conduire à une réduction
- les assemblages par boulons précontraints, de la résistance de la structure supérieure à 5 %.
les assemblages par soudures.
Les assemblages rigides dovient être capables de transmettre les efforts et moments
Nous délaisserons : calculés lors de leur dimensionnement.
- les assemblages par rivets, pratiquement abandonnés de nos jours, du fait des dif-
ficultés inhérentes à leur mise en œuvre (particulièrement sur chantiers). Le rive-
Assemblages semi-rigides
tage reste cependant très utilisé pour assembler les tôles fines, les bardages, mais Les assemblages qui ne satisfont pas aux critères concernant les assemb~a~e~ rigides
il s'agit dans ces cas de petits rivets "pop", scellés pneumatiquement, qui ne relè- ou les assemblages articulés seront classés comme des assemblages semi-rigides.
vent pas, à proprement parler, de la construction métallique ;
Les assemblages semi-rigides doivent permettre de prévoir le niveau d'interac~on
- les assemblages par collages, peu utilisés, car il s'agit d'une technique non
entre les éléments structuraux, en se basant sur les caractéristiques moment-rotation
encore réglementée, qui exige une préparation des surfaces particulièrement
des nœuds.
méticuleuse, sans laquelle les colles (résines de synthèse), bien qu'extrêmement
performantes, ne peuvent garantir la cohésion suffisante des assemblages. Ils doivent également être aptes à transmettre les efforts et moments calculés lors de
leur conception.

36 37
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

B. CLASSIFICATION PAR RÉSISTANCE ! p : charge unitaire


I

Assemblage de type articulé ~IIIH/IIIIH/11~


Î . . . 1

A B I
. t .
j

Un assemblage de type articulé doit être à même de transmettre les efforts calculés,
sans développer de moments significatifs qui pourraient exercer une influence défa-
vorable sur les éléments de la structure.

La capacité de rotation d'un assemblage de type articulé doit être suffisante pour Assemblages
permettre la formation de toutes les rotules plastiques nécessaires sous les charges rigides
de calcul.

Assemblage à résistance complète


Assemblages
On peut considérer qu'un assemblage est à résistance complète si sa résistance de souples
calcul est au moins égale à la plus grande des résistances des éléments structuraux
connectés. pl2/16 -pt2/8

Si la capacité de rotation d'un assemblage à résistance complète est limitée, les ~ Al Assemblages
semi-rigides
effets d'un dépassement éventuel de cette résistance doivent être pris en compte. Si A~B
la résistance de calcul d'un assemblage est égale à au moins 1,2 fois la résistance -pl2/16
plastique de calcul de l'élément structural, il n'est pas nécessaire de vérifier sa capa-
cité de rotation. - Figure 13 -
Diagrammes de moment fléchissant avec divers modes de liaison
La rigidité de l'assemblage doit être telle qu'aucune des capacités de rotation des
rotules plastiques nécessaires ne soit dépassée sous les charges de calcul.

Assemblages à résistance partielle


La résistance d'un assemblage à résistance partielle est par définition inférieure à
celle de l'élément structural assemblé. MA= k. 9A
k=Arctgo.
9A
La capacité de rotation d'un assemblage à résistance partielle au droit duquel se MA= Mo+2 El R
forme une rotule plastique doit être suffisante pour permettre le développement de
toutes les rotules plastiques nécessaires sous les charges de calcul.

La capacité de rotation peut être démontrée expérimentalement. Cette démonstra-


tion expérimentale n'est pas requise lorsque l'on utilise des dispositions construc-
tives dont la pratique a démontré qu'elles avaient les propriétés adéquates. -Figure 14 -
Fonctionnement d'une traverse avec des liaisons semi·rigides
La rigidité d'un assemblage à résistance partielle doit être telle qu'aucune des capa-

l. cités de rotation des rotules plastiques nécessaires ne soit dépassée sous les charges
de calcul.

La figure 13 montre l'intérêt des assemblages semi-rigides (moment en travée et


moment sur appuis égaux).

38 39
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

2.2. LES ASSEMBLAGES BOULONNÉS 2.2.1. DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES

A. PosITIONNEl\ffiNT DES BOULONS


Ils sont réglementés par l' Eurocode 3 ( chapitre 6.5). Les distances entre axes des boulons ainsi qu'entre axes des boulons et bords des
pièces (pinces) sont li.mitées par :

te
- des valeurs minimales :
p, ~ 2,2d0 e, ~ 1,2d0
do ~-~->j • pour faciliter la mise en place des boulons,
• pour permettre le passage des clés,

-- .
>
~ . ' ----4 . - ---CB. - 2~1.5d0

P2~3d0
• pour éviter le déchirement des tôles (à la manière des timbres-poste) ;
Direction de transmission 1 1 1
- des valeurs maximales :
de l'effort -·-0---·-·-&·-·-·-<.B· ___L_
• pour conserver un bon contact entre les pièces assemblées (ce qui augmente le
}< 12 lou 150 mm '
1 1

e, V
frottement et limite les risques de corrosion),
e2
• pour éviter des assemblages trop longs (cf. paragraphe suivant).
Notations pour l'espacement des systèmes de fixations

:,, 1 1 "" Pts 14 t et,,; 200 mm

____ r ~- . -t~ . -4-


1
41 -©- -4-
-$1J ~ Compression
e3~ 1,5d0
--~
1

\___ p2,,; 14 t et s 200 mm ·-·-·---·~·-· do-·-i·-·


1

Éléments comprimés : espacements en quinconce e4 ~1,5d0


0,5d0 -

•I lc
t
Pt,oS141etS200mm
Pinces transversaleset longitudinales de trous oblongs

File extérieure t-Q- · - ·©- - ©-


. 1.....: • 1
-$ Pt ; $ 28 t - Figure 16-
A A
File-=re ---\:y---·-·----- - v·- -----
et',,;400 mm

B. EFFET DE LA LONGUEUR DEL' ASSEMBLAGE


Traction
L'étude des assemblages sollicités au cisaillement a mis en évidence l'influence de
Éléments tendus : espacements en quinconce la longueur de l'assemblage sur la charge de ruine. Les plus grandes déformations
se situent aux extrémités de l'assemblage ; les boulons des extrémités sont donc
plus sollicités que les boulons centraux. .
-Figure 15 -
Tous les boulons d'un assemblage sollicité au cisaillement ne transmettent pas la
même charge. Lors de la vérification d'un assemblage dont la distance entre le pre-
mier et le dernier boulon d'une tôle dépasse 15 fois le diamètre d du boulon, on

40 41
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

tiendra compte de ce phénomène en multipliant la résistance ultime théorique par un C. SECTION NETTE - LIGNES DE RUPTURE
facteur de réduction ~ donné par :
La section nette A11e1 est la section qui présente la plus courte ligne de rupture. Elle
~=1- (f. - 15 . d) I (200. d) avec 0,75:;; ~:;; 1
est, bien sûr, inférieure à la section brute A et dépend du nombre de trous qu'elle
rraverse et de leur disposition.

10 1/
.,.___
F

t : épaisseur de la pièce
d0 : diamètre du trou

F~;:~
2
:!--===-!
~f+.--+.----;+;!---r--r--·1:

3 4 5
:t
6
~:'-i--'-----'-r-j·

7
!
8
I==:·

9
j:
10
i~ :::
.,.___
F

- Figure 18 -
~,____R
__ ~ Définition de la section brute A el de lo section nefle Ane!

a) Schéma de la répartition effective des efforts La résistance ultime en traction vaut :


repris par chaque boulon
Ane,
Nu= 0,9 xfux -- avec 'YM2 = 1,25

~ 'tLlJlDJ
Î M2

0. EFFET DE LEVIER

f3 Un assemblage réalisé avec des tôles d'épaisseur insuffisante, se déforme. Cette


1,00-t---- déformation conduit à une augmentation de l'effort dans le boulon, due à la force Q,
appelée force de levier.
0,75 ········~·-·-
Cette force supplémentaire Q peut provoquer une rupture prématurée des boulons.
La figure suivante montre l'évolution de la traction Pb dans un boulon précontraint,
pour un assemblage sollicité à la traction. La rupture du boulon a lieu pour une
force extérieure N1 plus petite que la charge ultime N2 d'un assemblage composé de
tôles rigides.
01-~~.-~~~~~~~-+~~~----JI .. e
0 15 65 d

b) Loi de réduction pour le calcul


de la résistance ultime d'un assemblage

- Figure 17-
lnfluence de la longueur de l'assemblage

42 43
~ ~-,,
1
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
1

N : force extérieure 2.2.2. DIMENSIONNEMENT


Q : force de levier
DES BOULONS ORDINAIRES
(NON PRÉCONTRAINTS)
A= f d2 : section du boulon

A. COEFFICIENTS PARTIELS DE SÉCURITÉ

_ Résistance des boulons au cisaillement: 'YMb = 1,25

_ Résistance des boulons à la traction : 'YMb = 1,50

B. ASSEMBLAGES SOLLICITÉS AU CISAILLEMENT


Q
Dans ce cas, il convient de vérifier :
- d'une part, la résistance au cisaillement des boulons,
- d'autre part, la résistance à la pression diamétrale des pièces.

a) Déformée de l'assemblage
Résistance des boulons au cisaillement par plan de cisaillement :
Traction dans un boulon Pb
- pour les classes de qualité 4.6, 5.6 et 8.8 :
Avec force de levier Q

-----,o------ Ab
=u= --
_______ jo__ ;/ I
Fv=0,6
'Y Mb

pour les classes de qualité 4.8, 5.8, 6.8, et 10.9 :

Ab
Fv = 0,5 xfub x --
Y Mb

~--------o---6-----Force exrérieure N avec Ab = A : aire de la section brute du boulon si le plan de cisaillement passe
1 N2 par la partie non filetée du boulon ;
b) Évolution de la force de traction dans un boulon
en fonction de la force extérieure =A,: aire de la section résistance en traction du boulon si le plan de
cisaillement passe par la partie filetée du boulon.
- Figure 79-
12
Une estimation de la force de levier peut être trouvée avec la formule suivante : 1:;t_ ~:::t;:=;:::::::::::::::::::::::::=:::1---l_j F

----1=1======:r--+-- i -
1/2 F

a) Une section cisaillée (m = 1) b) Deux sections cisaillées (m = 2)

- Figure 20-

44 45
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages

Résistance à la pression diamétrale des pièces assemblées Section résistante du filetage :

A -[d,+2~]2 ~=d2~
IF8=2,5. a .fu.d.~I s- 4 s 4

-·-·-·-·-·-·-·---·-----·-1 h
où a est la plus petite des valeurs suivantes : Boulon i 4
----t-~

1
.l

Ecrou
1 h
d: 4> nominal J.
,
8
C. ASSEMBLAGES SOLLICITÉS À LA TRACTION
- Figure 21 -
La résistance en traction des boulons vaut :
Les filetages sont ISO pour les boulons ordinaires et RONDS pour les boulons précon-
traints. La notation est, pour un boulon de 20, par exemple (c'est-à-dired = 20 mm):
As
Fr= 0,9. fub. -- en ISO : M20 en rond : MRd 20
'YMb

!ë I

D. ASSEMBLAGES SOLLICITÉS SIMULTANÉMENT AU CISAILLEMENT


ET À LA TRACTION
d1 = 01 = d-1,0825 pas
Les boulons soumis à des efforts combinés de cisaillement V et de traction T, doi- ~ = 02 = d- 0,6495 pas
vent satisfaire aux conditions suivantes : d3 = d-1,2268 pas
r= 0,1443 pas

~+-T-S 1
Fv I,4 Fr p

Filetage métrique ISO


E. VALEUR DE LA SECTION RÉSISTANTE As DES BOULONS
À LA TRACTION

Diamètre nominal
14 16 18 20 22 24 27 30
du boulon d (mm)
Section résistante
A5 (mm2) 115 157 192 245 303 353 459 561

rr. d2
La section résistance As d'un boulon est: As= __ s_, ds étant le diamètre résistant,
4
Filetage rond
1· calculé comme la moyenne arithmétique entre le diamètre en fond de filet d1 et le
diamètre sur flanc d2.
- Figure 22-

46 47
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages

F. CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES DES BOULONS _ Vérification de la pression diamétrale :


SELON LEUR CLASSE D'ACIER F 8 = 2,5 a f., d l I YMb
F B = 2,5 X 360 X 100 - 3 X 17 X 8 f 1,25 = 98 kN
Valeurs de la limite d'élasticité fyb
Pour un boulon :
et de la résistance à la traction fub des boulons

Classe 4.6 4.8 F1 =~=440=ll0kN>F8=98kN


5.6 5.8 6.8 8.8 10.9 4 4
fyb (N/mm2) 240 320 300 400 480 640 900
fub(N!mm2) 400 400 500
· di am étrale est excessive · Il faut donc augmenter le nombre de boulons,
La press10n
500 600 800 1 000
• soit en réduisant leur diamètre (à classe d'acier égale),
, soit en réduisant leur classe d'acier (à diamètre constant).
G. EXEMPLES D'APPLICATION
Choisissons la deuxième solution, par exemple <P 16, classe 6.8.
Exemple 1 : Assemblage de deux cornières sur un gousset 157
F =2 X O6 X 600 X lQ- 3 X = 90 kN
V ' 1,25
n =!._=440 =4,9 n=5
Fv 90
44o
F1 = f = = 88 kN < F8 = 98 kN
5 5

-Figure 23 - Avec n = 5 boulons ( <j) 16, classe 6.8), la pression diamétrale est acceptable.
F = 440 kN, e = 8 mm, acier S.235
Exemple 2 : Assemblage d'une cornière en console sur un poteau
Déterminer le nombre de boulons nécessaires ( <j) 16, classe 8.8).
_.,,,..
.---

r
- Résistance d'un boulon au cisaillement
F; = 0,6 fub . As I YMb par plan de cisaillement
As = 157 mm2
F11b = 800MPa
YMb = 1,25
Nombre de plans de cisaillement: m = 2 + +
soit
L 100 X 100 X 8
Fv= 2 x0,6 x 800x 10-3 x 157 / 1,25 = 121 kN 200

- Nombre de boulons nécessaires HEB 200

n= ..!_ = 440 = 3,66 V -


r, 121
n=4
-Figure 24 -

48
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

Poteau HEB 200, cornière 100 x 100 x 8, effort pondéré F = 6 kN, acier S.235, La condition (2) est plus contraignante que la condition (1).
nombre de boulons n = 2.
28 400
Calculer le diamètre des boulons. Choisissons, par exemple, des boulons de classe 4.6. (jub = 400 MPa) As~~

Efforts : V= F = 6 kN = 71 nun2 pour 2 boulons soit As~ 35,5 mm2 pour I boulon, ce qui correspond à un
boulon<!> 8 (As= 33,8 rnrn-).
Moment par rapport à O: M = Fx 100 = Nx 45 d'où N = 13,33 kN.
La pression diamétrale n'est pas à vérifier, car extrêmement faible ici.

2.2.3. DIMENSIONNEMENT
DES BOULONS PRÉCONTRAINTS

A. PRINCIPE
N-----
Bien que présentant le même aspect qu'un boulon ordinaire, un boulon HR (haute
résistance) est constitué d'acier à haute limite élastique et comporte une rondelle
N ----o-.. O
incorporée à la tête. Lors du boulonnage, il est serré fortement, ce qui a pour effet de
lui communiquer un effort de précontrainte, qui agit parallèlement à l'axe du boulon,
- Figure 25 - donc perpendiculairement aux plans de contact des pièces (c'est pourquoi les bou-
lons HR sont aussi appelés boulons précontraints). Cette précontrainte développe,
- Vérification de la cornière en console: MJ= F. d = 6 x 80 = 480 kN=
par frottement mutuel des pièces, une forte résistance à leur glissement relatif.
- Contrainte dans l'acier :
Contrairement aux boulons ordinaires, les boulons HR ne travaillent pas au cisaille-
ment, mais transmettent les efforts par frottement.
(J _M. v _ 480 X 6 X 1Q3
'f l 32 x 200 225 MPa <t, Le coefficient de frottementµ des pièces en contact joue donc un rôle prépondérant.

Si Fp est l'effort de précontrainte axial dans un boulon et F, l'effort de cisaillement


- Détermination des boulons.
transmis par l'assemblage et sollicitant ledit boulon, il faut vérifier que l'interface
D faut vérifier simultanément en traction : N $. FT = 0,9 fub . As/ YMb des pièces en contact puisse transmettre l'effort tangent, sans glissement, soit:
soit: N = 13,33 $. 0,9 fub. As I 1,50
ou fub. As~ 22,2 kN (1)

V N
en cisaillement + traction : - + -- $. 1 ~--~----~~Fs-~---~
r, 1,4 FT

V =6kN
N = 13,33 kN
FT =0,9fub·Asl 1,50 Axe
r, =0,6fub.Asll,25 boulon

·1 d'où l'on tire :fub. As~ 28,4 kN (2) - Figure 26-

50 51
,,
1

..
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages

Les boulons HR n'étant pas conçus pour fonctionner en obstacle (au cisaillement),
le serrage doit être effectué progressivement, dans un ordre préétabli (défini_ par
leurs tiges ne sont théoriquement pas en contact avec les sections droites des per-
çages des pièces assemblées. les normes NF P.22464/466/468/469), afin de _ne pas déformer les platines
d'appui et préserver ,~eur planéité. C'est po~q~?1 les boulons HR ont une troi-
Cependant, dans certains cas, les tiges peuvent venir au contact des pièces, soit en sième appellation de boulons à serrage contrôlé .
raison d'un mauvais montage, soit accidentellement par glissement des pièces (coef-
ficient de frottementµ insuffisant ou bien effort tangent excessif). Dans ces cas, les
C. CARACTÉRISTIQUES MÉCAN1QUES DES BOULONS
boulons HR vont fonctionner au cisaillement.
Il existe deux classes de boulons HR, définies en fonction de leur contrainte limite
B. PRÉCAUTIONS CONSTRUCTIVES d'élasticitéfyb et de leur contrainte de rupturefub:
_ les boulons HR 1 ou HR 10.9,
Un bon assemblage par boulons HR exige que des précautions élémentaires soient
prises, notamment : _ les boulons HR 2 ou HR 8.8.
- la tête du boulon ne doit pas poinçonner les pièces assemblées (d'où l'interposi- Le premier chiffre correspond àfub I 100.
tion d'une rondelle),
- la force de précontrainte doit bien être appliquée à sa valeur de calcul (d'où Le second chiffre correspond à 10 Jyb If ub-
l'importance du couple de serrage et la nécessité d'utiliser des clés dynamomé-
triques ou pneumatiques), Soit:

- le coefficient de frottementµ doit correspondre à sa valeur de calcul. Cela néces-


site une préparation des surfaces, par brossage ou grenaillage, pour éliminer toute Repère Appellation fub (MPa) fyb (MPa) su L (%)
trace de rouille ou de calamine, de graisse, etc.
HR 1 HR 10.9 1 000 900 <! 8
µ = 0,50 pour les surfaces de la classe A
HR2 HRB.B BOO 640 2! 12
µ = 0,40 pour les surfaces de la classe B
µ = 0,30 pour les surfaces de la classe C
µ = 0,20 pour les surfaces de la classe D
D. ASSEMBLAGES RÉSISTANT AU GLISSEMENT
Classe A:
Surfaces décapées par grenaillage ou sablage, avec enlèvement de toutes les Résistance au glissement
plaques de rouille non adhérentes et sans piqûres de corrosion ;
La résistance au glissement Fs d'un boulon HR précontraint vaut:
Surfaces décapées par grenaillage ou sablage et métallisées par projection
d'aluminium;
Surfaces décapées par grenaillage ou sablage et métallisées par projection I F s = ks . m . µ . F p l "fMS I
d'un revêtement à base de zinc, garanti d'assurer un coefficient de glissement
qui ne soit pas inférieur à 0,5. avec:

Classe B: - Fp est la force de précontrainte, telle que définie au paragraphe suivant,


Pas de recommandations. - µ est le coefficient de frottement des pièces,

Classe C: - m est le nombre d'interfaces de frottement,

Surfaces nettoyées par brossage métallique ou à la flamme avec enlèvement ks est un coefficient fonction de la dimension des trous de perçage et vaut :
de toutes les plaques de rouille non adhérentes. ks = 1,0 pour les trous à tolérances normales, à savoir :
Classe D: 1 mm pour les boulons qi 12 et qi 14,
Surfaces non traitées. 2 mm pour les boulons qi 16 à qi 24,
3 mm pour les boulons qi 27 et plus.

52
53
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

k, == 0,85 pour les trous circulaires surdimensionnés et pour les trous oblongs f. ASSEMBLAGES PAR PLATINES SOLLICITÉS
courts. PAR UN MOMENT FLÉCIIlSSANT ET UN EFFORT TRANCHANT
k, == 0,7 pour les trous oblongs longs. V

- ÎMS est le coefficient partiel de sécurité qui vaut :

r
àl'ELU:

YMS == 1,25 pour les trous à tolérances normales, ainsi que pour les trous
oblongs dont le grand axe est perpendiculaire à l'axe de l'effort. +
ÎMS == 1, 40 pour les trous surdimensionnés, ainsi que pour les trous oblongs
+
dont le grand axe est parallèle à l'axe de l'effort.
+
à l'ELS: + +
ÎMS== l , 10 pour les trous à tolérances normales, ainsi que pour les trous -Figure 28 -
oblongs dont le grand axe est perpendiculaire à l'axe de l'effort.

Précontrainte Résistance de l'assemblage à l'effort tranchant V

L'effort de précontrainte autorisé dans les boulons vaut: II faut vérifier que l'effort de cisaillement V1 par boulon soit tel que:

V Fp
V1 == - 5 F, == k, . m. µ . --
n ÎMS

E. ASSEMBLAGES SOLLICITÉS SIMULTANÉMENT AU CISAILLEMENT


Résistance de l'assemblage au moment fléchissant
ET À LA TRACTION
Le moment résistant MR de l'assemblage est obtenu par la somme des produits des
Si un assemblage résistant au glissement est soumis à un effort de traction FT efforts de traction dans les rangées de boulons situés dans la zone tendue par leurs
concomitant avec un effort de cisaillement Fç, qui tend à provoquer le glissement, distances respectives au centre de résistance de la zone comprimée (c'est-à-dire
la résistance au glissement par boulon doit être calculée selon la formule ci-après : l'axe neutre de la semelle comprimée). Cf. figure 29 page suivante.
MR == N1 . d1 + N2. d2 + ... == "i. Ni. d;
I Fv 5 Fs := k,. m. µ . (Fp - 0,8 . FT) I y MS I
Efforts N; dans les boulons :

Ni N2 N3
- ----- ...
dl di d3
MR == N1 . d1 + N2 . ci,_ + N3 . ~ + ...

== N1 [d,i2 + N2 . di 1_ + N3 . ·d3 d! + ···]


d1 N1 .N1
········ Fr
F
== :: ( <42 + d} + d} + ... )
- Figure 27-

54 55
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

Résistance de l'âme du poteau dans la zone tendue

avec n = nombre de boulons par rangée. avec : twc = épaisseur âme poteau

r
beff= p = entraxe rangées boulons

Résistance de l'âme du poteau dans la zone comprimée


-~---
- âme non raidie :

I
N, + + 1-----,-

avec
o; = contrainte normale de compression dans l'âme du poteau due à l'effort de
compression et au moment fléchissant.

beff = l_tb + 2 tp + 5 (Ife+ rc)


tfb épaisseur semelle poutre
épaisseur semelle poteau
-Figure 29-
épaisseur platine extrémité
II convient parallèlement de vérifier la résistance del' âme du poteau : rc rayon de raccordement âme/semelle du poteau
- dans la zone tendue, (cf figure J.2.3 / Annexe J).

dans la zone comprimée, - âme raidie : aucune vérification n'est nécessaire dès lors que les raidisseurs ont
une épaisseur égale à celle des semelles de la poutre (schéma A).
- dans la zone cisaillée,
(cf procédure J.3.2., annexe J à l'Eurocode 3).

-
1

Zone tendue
)
Zone cisaillée

-, Raidisseur
.....
-
- Figure 31-A -

- Figure 30-

56 57
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

Résistance de l'âme du poteau dans la zone cisaillée (âme non raidie) . Q 131
Diamètre maximal de perçage : qi = - = - = 18, 7 mm
V,= 0,58Jy. h. twc I 'YMO
t 7
Soit do= 18 mm, ce qui correspond, avec un jeu de 2 mm, à des boulons de dia-
Si la résistance s'avère insuffisante, il faut raidir l'âme, soit par une fourrure d'âme
(schéma B), soit par des raidisseurs diagonaux (schéma C). mètre d = 16 mm.

~ _ Résistance au glissement d'un boulon


Fs = ks . m . µ . Fp I 'YMs
avec: Fp = 0,7 fub. A5. Soit:
k5 = 1,0
m= 1
µ=0,30
As= 157 mm2
'YMs = 1,25
<, F5 = 0,3 X 0,7 X 800 X 10-3 X 157 f 1,25

-
Fourrure d'âme
F5=21kN
- Figure 3 1-8 - - Figure 31-C-
- Nombre de boulons
n= N = 190 = 9
G. EXEMPLES D'APPLICATION
F5 21

Exemple 1 : attache d'une cornière sur un gousset


- Vérification de la pression diamétrale
Cornière L 70 x 70 x 7
FB = 2,5 «t; dt l'YMb
Épaisseur gousset = 8 mm
F B = 2,5 X 800 X 16 X lQ- 3 X 7 / 1,25
Acier S.235
FB = 179 kN
µ = 0,30
190
N pondéré= 190 kN FB = - = 21 kN < F8 = 179 kN
9
Boulons HR 8.8.

N
Exemple 2: vérification d'un T à l'arrachement

- Figure 32 - Soit un T fixé par 8 boulons HR 8.8, diamètre 16 mm. Quelle charge maximale pon-
dérée peut supporter cet assemblage ?
- Problème : nombre et diamètre des boulons - Effort admissible en traction pour un boulon
• Section brute cornière : A = 940 mm? Fp = 0,7 .fub. As
Fp=0,7 x 800 x 10-3 x 157 = 88 kN
. . . A N 190 X 103 mm2
• Section nette minimale : N - 809
!y 235 - Charge maximale admissible :

• Section de perçage : Q =A-AN= 131 mm? N = ri Fp = 8 x 88 = 704 kN

58 59
It
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

As= 157 mm2


fub = 1 000 MPa
YMs"' L25
Fp=0,7 .fub·As= llOkN
Soit:

[ 110- 0,8 FD)


X -2- F
1,10x0,3 =-
-Figure 33 - 1,25 2

D'où l'on tire, pour un boulon:


Exemple 3 : vérification d'un assemblage sollicité
selon deux directions F=42,5 kN
Soit, pour l'assemblage complet de 8 boulons :
F= 8 X 42,5 = 340 kN
• 8 boulons HR 10.9, Exemple 4: vérification d'un assemblage poteau/poutre
diamètre 16 mm
• a= 60° Soit un assemblage sollicité par:
• µ = 0,30 - un moment fléchissant M = 320 kNro,
- un effort tranchant V= 80 kN,

et constitué de 10 boulons HR 10.9 selon la figure ci-après. La platine a une épais-


seur de 28 mm et le coefficient de frottement vaut µ = 0,30.
-Figure 34 - Déterminer le diamètre des boulons, sachant que la poutre est un IPE 360 et le
Déterminer la valeur de F poteau un IPE 400.

- Efforts sollicitant les boulons

FT = Fsin a = p{3
2

r, = Fcos a=!.. 500 290


410
2 210
! 130
r, = ks . m . µ [FP - 0,8 FT] = E_ l 50
ÎMs 2
f-,«,~24~0-...j
ks=l,10
m= 1
-Figure 35 -
µ = 0,30

60 61
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

Détermination des efforts dans les boulons Résistance de l'assemblage sous l'effort tranchant
Nous considérons uniquement les boulons tendus, c'est-à-dire les trois rangées
. V 80
supérieures de boulons. Soit : Par boulon . V1 = - = - = 8 kN
n 10
M.4
N;=-- Il faut vérifier que :
"i, d\ V1 :5 r, = ks . m · µ · Fp I YMs
V1:50,3 x 247 I 1,25 = 59 kN
d1 =410 mm)
di = 290 mm ~ "L d\ = 2 963 mm2 _ Résistance de l'âme du poteau en traction
F, =/y. twc · be/fi YMO
d3 = 210 mm
F,=235 X 8,6 X 80 = 1617 kN
320
N _ 320 x 0,41 _ 442 kN F = _!!!._ = = 922 kN < F,
1 V h- t_r 0,347
2 963
N _320 X 0,29 =313 kN
2 _ Résistance de l'âme du poteau en compression (non raidie)
2 963
b,JJ= 12,7 + (2 X 28) + 5 (13,5 + 21)
N = 320 X 0,21 _ 227 kN
3 b,JJ= 239 mm
2 963
(J :.!:'+ M. __ 8_0_+
V 320
Il faut que N1 :5 n Fp avec Fp = 0,7 fub. As· n A l
84 X J0-4 1 160 X I0-6
Soit: an= 285 MPa >!y= 235 MPa

N D'où nécessité de raidissage (raidisseurs d'épaisseur 14 mm).


A.s ~ 1
0,7 . J,,b. n Résistance de l'âme du poteau au cisaillement
VR = 0,58/y. h. tw IYMO
A >
442
316 mm2 VR = 0,58 X 235 X 400 X 8,6 = 469 kN
s - 0,7 X 1 000 X 10-3 X 2
L'effort de cisaillement vaut:
Soit un boulon de diamètre d = 24 mm (As = 353 mm-).
M 320
F, =--=--=922 kN
- Moment résistant effectif de l'assemblage h- t_r 0,347

F; > VR ~ nécessité de poser une fourrure d'âme (épaisseur 10 mm).


D'où: tw = 8,6 + 10 = 18,6 et VR = 1 014 kN > F; = 922 kN

avec: N1 = 0,7 -fub. As


N1 = 0,7 x 1 OOOx 10-3 x 353 =247 kN
;
pour un boulon, soit 494 kN pour une rangée. 2.2.4. COMPARAISON DE RÈGLEMENTS
'1
D'où:
Nous nous proposons de comparer, brièvement et sur un simple exemple :
M _ 494 X 2 963 _ 357 kNm
- pour les boulons ordinaires non précontraints, l' Eurocode 3 à la précédente
R 410
nonne NF P.22430 (1 boulon <P 20, classe 5.6, As= 245 mm2) ;

62 63
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

- pour les boulons HR, l' Eurocode 3 à la précédente norme NF P.22460 ( l boulon Norme NF P. 22460: Q = i.i r.: µ
cj> 20, classe 10.9, coefficient de frottement des piècesµ= 0,30).
Q=58kN
Eurocode 3 moins favorable de 30 %.
A. BOULONS NON PRÉCONTRAINTS

En traction
Eurocode 3: FT= 0,9fub. As I 1,50 2.3. LES ASSEMBLAGES SOUDÉS
FT= 73 kN

Grm . A,.
Norme NF P.22430 : N=-- Le soudage est un procédé qui permet d'assembler des pièces par liaison intime de
1,25 la matière, obtenue par fusion ou plastification.
N=59 kN
Le soudage implique donc :
Eurocode plus favorable de 25 %. - l'existence d'une source de chaleur suffisante pour obtenir la fusion du matériau.
Elle peut être d'origine électrique (résistance, arc, plasma), chimique (combus-
Au cisaillement tion de gaz), mécanique (friction) ;
Eurocode 3: r, = 0,6 -fub. As I l,25 - une aptitude du matériau à être soudé, appelée soudabilité, La soudabilité à haute
Fv= 59 kN température dépend des qualités propres du matériau, mais également de divers
paramètres limitatifs, tels que :
crred · As • les modifications de la structure physico-chimique du matériau,
Norme NF P.22430 : Q=--
1,54 • l'apparition de fissurations et de criques au refroidissement,
Q=48 kN l'apparition de déformations géométriques dues aux effets de dilatation et
retrait,
Eurocode 3 plus favorable de 20 %. la naissance de contraintes internes,
• etc.,

B. BOULONS HR PRÉCONTRAINTS qui nécessitent donc de prendre une série de précautions sur lesquelles nous
reviendrons plus loin.
En traction Le soudage présente, par rapport au boulonnage, plusieurs avantages :

Eurocode 3: FP = 0,7 fub · As - il assure la continuité de matière, et, de ce fait, garantit une bonne transmission
Fp= l72kN des sollicitations ;
il dispense de pièces secondaires (goussets, attaches, etc.) ;
Norme NF P. 22460: P; = 0,8. As. Geb
Pv=l75kN - il est de moindre encombrement et plus esthétique que le boulonnage.

Règlements équivalents En revanche, il présente divers inconvénients :


- le métal de base doit être soudable ;
Au glissement
le contrôle des soudures est nécessaire et onéreux ;
Eurocode 3: r, = ks m µ "» I l,25 - le contrôle des soudeurs est aléatoire ;
Fs= 42 kN - le soudage exige une main-d'œuvre qualifiée et un matériel spécifique.

64 65
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

2.3.1. LES PROCÉDÉS DE SOUDAGE PROCÉDÉ À L'ARC AU PLASMA

Un arc électrique est établi entre une électrode influsible en tungstène et les pièces.
PROCÉDÉ PAR PRESSION
Une torche injecte de l'argon, qui, fortement ionisé par l'arc (état plasma), acquiert
Les pièces chauffées jusqu'à l'état plastique sont assemblées par pression simple ou une grande vitesse. L'énergie thermique provient de l'arc, de l'énergie cinétique des
martelage (forgeage). Procédé artisanal et marginal. atomes et de la recombinaison ions-électrons, et permet d'atteindre une température
de 15 000 °C. Ce procédé est encore peu utilisé en construction métallique, du fait
de son coût.
PROCÉDÉ PAR RÉSISTANCE ÉLECTRlQUE

Les pièces sont superposées et placées entre deux électrodes-presse, qui réalisent PROCÉDÉS À L'ARC ÉLECTRlQUE
des soudures par points. Procédé utilisable pour des tôles fines seulement.
Ce sont les procédés les plus couramment utilisés en construction métallique. Les
électrodes peuvent être fusibles ou non.
PROCÉDÉ PAR FRICTION

Ce procédé permet de rabouter deux pièces, dont une au moins est de révolution. La
Procédé à électrode non fusible (TIG)
rotation rapide d'une pièce, appliquée sur l'autre, plastifie le métal, qui flue. Ce pro- L'arc est produit entre une électrode de tungstène non fusible et les pièces, sous
cédé nécessite cependant un usinage ultérieur pour ébavurer les bourrelets. jet d'argon, qui est un gaz inerte (d'où l'appellation de procédé TIG : tungsten
inert gaz). Le métal d'apport est obtenu par fusion d'une baguette indépendante.
En atelier, ce procédé est semi-automatique ou automatique.
PROCÉDÉ CHIMIQUE AU CHALUMEAU OXYACÉTYLÉNIQUE

Il utilise la combustion d'oxygène et d'acétylène (stockés en bouteilles métalliques), Procédés à électrodes fusibles
à une température d'environ 3 000 °C, le métal d'apport étant fourni par des Un arc électrique est créé entre une électrode fusible (cathode) et les pièces à
baguettes d'acier fusibles. Très utilisé en chaudronnerie et en serrurerie, car peu oné- souder (anode), grâce à un générateur de courant, alternatif ou continu, de faible
reux et très maniable, ce procédé est pourtant peu utilisé en construction métallique, voltage, mais de fort ampérage (de 50 à 600 ampères).
car il est plus onéreux que les procédés à l'arc pour des sections d'acier épaisses.
L'arc est produit par la cathode, qui émet des électrons, bombardés sur l'anode à
grande vitesse, provoquant l'ionisation des molécules sous le choc et donc une
PROCÉDÉ AU LASER forte élévation de température, qui entraîne la fusion à la fois de la cathode (élec-
trode) et de l'anode (zone de liaison des pièces à assembler). Les particules fon-
Dans ce procédé, le laser émet un faisceau de photons et une lentille focalise l'effet
dues de la cathode sont projetées sur l'anode, au travers de l'arc, et se déposent
thermique du rayonnement sur un point très concentré (quelques microns). Il existe
Il suffit alors de déplacer la cathode le long du joint d'assemblage pour constituer
deux types de lasers : le laser de puissance, qui extrait ses photons d'un mélange
un cordon continu de soudure. Ce déplacement peut être manuel (sur chantier),
gazeux (gaz carbonique, azote, hélium) et le laser à impulsion d'un mélange solide,
semi-automatique ou automatique (en usine). Parmi les procédés à électrodes
le YAG (grenat d'yttrium dopé au néodyme). D'une très grande précision, ce pro-
fusibles, le procédé qui reste le plus employé est celui à électrodes enrobées.
cédé est surtout utilisé en mécanique de précision et en horlogerie.
- Électrodes enrobées
PROCÉDÉ PAR BOMBARDEMENT ÉLECTRONIQUE Les électrodes sont enrobées d'une gaine réfractaire. Lors de la fusion, cet enro-
bage donne naissance à un laitier, qui permet:
Le bombardement électronique provoque la fusion du métal par conversion de
l'énergie cinétique des électrons en énergie thermique. Un canon à électrons • de ralentir le refroidissement de l'acier, donc d'éviter un phénomène de
(cathode en tungstène) bombarde les électrons, qui sont accélérés par un champ trempe et par là même d'éviter de rendre l'acier cassant ;
électrique ; puis un champ magnétique fait converger le faisceau en un point. Cette • de protéger l'acier contre l'absorption néfaste de l'oxygène et de l'azote atmo-
opération, réalisée sous vide, est de grande précision, et utilisée surtout en nucléaire sphériques, qui le rendrait fragile ;
et en aéronautique. • d'améliorer la nature du métal d'apport, par inclusion d'éléments réducteurs;

66 67
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages

• de créer une torche de gaz incandescent, qui canalise les particules de métal
fondu et les accélère (accélération supérieure à celle de la pesanteur g), ce qui Puissance Puissances comparées des divers procédés de soudage
(KW/cm2)
autorise les soudures verticalement, de bas en haut et en plafond ;
~
• de stabiliser l'arc électrique, grâce à l'inclusion de sels à faible tension d'ioni-
~
sation, permettant ainsi d'utiliser une source de courant alternatif. 200 000
100 000 -
- Laser solide YAG

li existe parallèlement, des procédés à électrodes nues (non enrobées). Aéronautique

10 000 -
- Électrodes nues
Nucléaire
Les électrodes à fù nu, qui étaient utilisées à la naissance du soudage électrique, Laser C02
1 000
présentaient alors tous les inconvénients énumérés précédemment, que l'enro- Faisceau électronique
bage permet de supprimer (notamment la nécessité d'utiliser une source de cou-
rant continu). 100 - Offshore

Mais le développement de techniques récentes, qui consistent à noyer l'arc élec- Arc plasma
trique dans un jet de gaz, permettent de s'affranchir des divers inconvénients pré- 10 -
cités, tout en gardant des électrodes nues. Ces procédés tendent à se développer Arc électrique
rapidement aujourd'hui. li s'agit notamment: Énergie solaire concentrée
Constructions
• du procédé MIG (métal inert gaz), qui consiste à utiliser une électrode en métalliques
atmosphère protectrice (dans un gaz inerte, en principe de l'argon) ; 0, 1 -- Chalumeau
• du procédé MAG (metal active gaz), qui utilise du gaz carbonique en remplace-
ment de l'argon, le gaz carbonique n'étant pas inerte puisqu'il se décompose. -Figure 36-
En résumé, plus un procédé est de puissance élevée, plus la pénétration des aciers
est forte, plus la température est élevée et plus le faisceau énergétique est concentré
(grande précision et faibles déformations, car les zones très chaudes sont très locali- 2.3.2. DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
sées).

Les procédés de faible puissance sont utilisés en construction métallique, car ils sont SOUDURES BOUT À BOUT
peu onéreux. En outre, leur précision et le degré de finition obtenu sont bien suffi-
sants. Jusqu'à des épaisseurs de pièces de 5 à 6 mm, les soudures peuvent être effectuées
sur des pièces non chanfreinées, affranchies d'équerre (figure 37-A).
Parmi ces procédés à faible puissance, les procédés TIG et MAG se développent
actuellement, au détriment des procédés à électrodes enrobées, du fait de leur plus Au-delà de 6 mm, il faut réaliser des chanfreins sur les rives d'assemblage, le talon
grande vitesse d'exécution et de leur industrialisation (fonctionnement automatique C devant être inférieur à la plus petite des deux valeurs : 3 mm ou - .
t
en usine).
5

Les chanfreins en V (figure 37-B) et en U (figure 37-C) permettent de souder sans


retourner la pièce, mais donnent lieu, lors du refroidissement, à des déformations
angulaires fortes. Le chanfrein en U est plus onéreux, du fait de l'usinage.

Les chanfreins en double U (figure 37-D) ou en double V (figure 37-E), symé-


triques, éliminent les phénomènes de déformations ou de contraintes internes, si les
cordons sont exécutés simultanément sur les deux faces, par tronçons alternés. En
outre, ils permettent une économie sur le métal d'apport et sur le temps de main-
d'œuvre (nombre de passes).

68
69
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

Les chanfreins en K (figure 37-F) constituent une solution intermédiaire. SOUDURES DE T

t-s 12mm t-S25mm 1>25mm

- Figure 39-

PRÉCAUTIONS CONSTRUCTIVES

Le soudage de l'acier exige des températures élevées qui vont provoquer une dilata-
tion locale des pièces. Lors du refroidissement de la zone du cordon de soudure, le
retrait va:
- soit provoquer des déformations dans les pièces, si ces dernières sont librement
dilatables (figure 40) ;
-Figure 37-
- soit générer des contraintes internes dans les pièces, si ces dernières sont bridées
(figure 41).
SOUDURES D'ANGLE
Dans le premier cas, pour remédier aux déformations, il est possible':
Les cordons peuvent être plats et/ou bombés.
- soit de donner aux pièces des prédéformations initiales inverses, qui compense-
ront les déformations de retrait ;
- soit de redresser les pièces à froid, sous presse ;
- soit d'effectuer les cordons par tronçons discontinus et espacés dans le temps;
- soit de préchauffer les pièces pour éviter un refroidissement brusque.

Dans le second cas (pièces bridées), pour limiter les contraintes internes, il est pos-
sible:
-Figure 38- - soit d'assouplir le bridage, ce qui autorisera de faibles déformations, acceptables;
- soit de postchauffer les pièces.

Quelques autres précautions élémentaires doivent être prises :


éviter l'assemblage de pièces de trop grande différence d'épaisseurs, car il y a
risque de déformation de la pièce la plus mince et risque de fissuration du cordon
de soudure au refroidissement ;
éviter les assemblages par soudure pour des pièces d'épaisseur supérieure à 30 mm ;

71
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

- réaliser des cordons de diamètre supérieur à 4 mm (a ;:: 4 mm) et de longueur 2.3.3 CALCUL DES CORDONS DE SOUDURE
supérieure à 50 mm (1 > 50 mm ou 10 a);
- veiller à une bonne corrélation entreI'épaisseur du cordon et l'épaisseur de la Les soudures bout à bout ne se calculent pas. On admet qu'il y a continuité de
plus faible des pièces à assembler (figure 42). matière, donc continuité des pièces, aux deux conditions toutefois, que l'épaisseur
de la soudure soit au moins égale à l'épaisseur de la plus faible des pièces assem-
Aprés refroidissement blées et que le métal d'apport ait des caractéristiques mécaniques au moins égales à
À chaud
/ ,.. ~.__
\ celle du métal de base.

c ---<:J: ____.,J Les méthodes de calcul qui vont suivre s'appliquent donc aux soudures d'angle.

NOTATIONS

a épaisseur utile ou gorge, distance minimale de la racine à la surface

/ \ du cordon (figure 43) ;

longueur utile du cordon ;

N effort pondéré appliqué à chaque cordon, supposé centré au milieu de


- Figure 40- la longueur du cordon ;

Contraintes composantes de la contrainte moyenne rapportée à la section de gorge


longitudinales
du cordon, ai. Soit:

__,....
(J composante perpendiculaire à la section ;

,.1· Pièces composante dans le plan de la section perpendiculaire à l'axe longitu-

-----
bridées Contraintes
....---._ transversales
dinal du cordon ;
~ -
...._
....
Contraintes composante dans le plan de la section parallèle à l'axe longitudinal du
/~ / longitudinales cordon.

- Figure 41 -

1 - Figure 43 -
4 6· 7 8 10 12 14 16 18
(mm)

a RÉGLEMENTATIONS
(mm) 3 4 5 6 7 8 10 11 13
Les méthodes de calcul suivantes sont définies par l' Éurocode 3 ( chapitre 6.6. et
annexe M), qui se substitue à la norme NF P. 22470.

-Figure 42-

72 73
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

FORMULE FONDAMENTALE Nous allons établir ci-après des formules de calcul pour des cordons reliant:

Elle est donnée par l'annexe M à l' Eurocode 3 et elle exprime que les composantes - soit des pièces orthogonales,
de la contrainte moyenne rapportée à la section de gorge du cordon de soudure doi- - soit des pièces obliques.
vent satisfaire à la condition :
Cordons reliant des pièces orthogonales
Les cordons peuvent être frontaux, latéraux, obliques.

avec des coefficients Pwet 'YMWvariables selon la nuance d'acier: - Cordons frontaux

Nuances d'acier
YMw ~w ~w·YMw
fy fu
235 MPa 360 MPa 1,25 0,80 1,00
275 MPa 430 MPa 1,30 0,85 1,10
355 MPa 510 MPa 1,35 0,90 1,20
-----':c======3-- N 12
N ----{='----..,c:=::::'.:::==:::::::3---N 12

- Figure 45 -

N =Nff d'où cr=Nn = NY2


n 2 ' aL e
2aL f

NJ. =N-,
Y2 , NJ.
doù,:J. =--=--
NY2
2 aLf 2aLf
N;1 =0 , d'où i:11 =0

La formule fondamentale s'écrit:

- Figure 44 -

soit:

74 75
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

- Cordons latéraux D'où

"'">R
a. ~, NY3-sin2a:
- 1-'w · y Mw -----
t.
Cordons reliant des pièces obliques
0 désignant l'angle d'une des faces d'assemblage avec la perpendiculaire à l'autre
face, on distingue de la même façon des cordons frontaux, latéraux et obliques .

.1
I

~.l4b'
.--2
.
/e 1t

/ cr
-Figure 46-

- -"-1
N
et 'C11=--
a:Ef

D'où:

a. u~ Pw- YMw--
NY3
t.
- Cordons obliques

- Figure 48 -
- Cordons frontaux
• Pour l'angle obtus :

cr = ....!!___ cos
«u
(!!.4 - ~)2
= ....!!___ sin (rr - ~)
-Figure 47-
-r .1

.l
cr ='t N. sin cr a:Ee 4 2
Y2 a :r,e 'C11 =0

't .l N. cos a:
a Le

76 77
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

d'où:
Assemblage de pièces fléchies
(cordons entre âme et semelles d'une poutre reconstituée)
>
a. I,f _ R NV2-sin
1-'w · ÎMw-----
e
fu
• Pour l'angle aigu:
Un calcul analogue conduit à:

a. r,e;::,: Pw _ y Mw NY2 ;u sin 9 y - -·-·- - ·- -·-·- d - - h - -Y

- Cordons latéraux:

De la même façon que pour des pièces orthogonales, on vérifie quel que soit
l-·--=-b_ _,.,~1
=f=
t,
y
l'angle, obtus ou aigu, que : 1

- Figure 49-
a. ze ;: ,: Pw . y Mw N 113 - Soit V l'effort tranchant,µ le moment statique d'une semelle par rapport à y et 1
t, le moment d'inertie de la section complète par rapport ày.

- Cordons obliques - Considérons l'attache d'une semelle sur l'âme (soit deux cordons) :

Dans le cas de cordons obliques, faisant un angle a avec la direction de l'effort, et



'C11=--
on établit: 2al
• Pour un angle obtus :
La formule fondamentale :

a. Pw. y Mw NV3 - (1 + sin 8). sin2 a


p ,J 02 + 3 (-c2 -c2) ~ ~
I,f;::,:
+
fu w .L Il y Mw

• Pour un angle aigu :


s'écrit alors :

a.~~
""" -> R
1-'w ·
y Mw NV 3 - (1 - sin 9). sin2 a
Pw Vµ113 ~~
t; 2al ÎMw

Formule enveloppe Pw · Y Mw · Vµ 113


ou d?.------- (1)
Il existe une formule enveloppe, qui dispense de tous les calculs précédents, qui
z u;
place en sécurité, quelle que soit l'orientation de l'effort et du cordon de soudure:
- Si on limite le moment d'inertie de la section au moment des deux semelles, sans
tenir compte de l'âme, ce qui place en sécurité, on a/

I= 2 b t(1J et µ=b j-
2
d

78 79
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

donc: liµ =d S'agissant d'un cordon frontal, il faut vérifier que:

. fu V . fu- d ~ a'I.f . f.,


- Écnvons que -c11 ~ -, avec -c11 = -, soit : V~ --- (2) N~-----
Y3 dtw Y3 'YMw · e, ,fi
L'épaisseur utile du cordon de soudure s'écrit finalement, en combinant les rela-
tions (1) et (2) : avec a=5mm
'f.f = 4 X 80 = 320 mm
a~
~w 'Y Mw Y3 t; · d 1w
.---
'YMw. s, = 1
fu= 360 MPa
2 dfu Y3
Soit: D'où l'on tire: N~ 400 kN

li convient cependant de vérifier la contrainte de traction dans le tube.

- = --
cr= N 400 x 103 -- 267 MP a> f,Y -- 235
A l 500

La pièce périra avant la soudure. II convient donc de limiter l'effort N à :


2.3.4. EXEMPLES D'APPLICATION
N ~ A . Jy = l 500 x 23,5 x 10-2 = 352 kN

Exemple 1 : attache d'un tube sur une platine Exemple 2 : attaches de deux cornières sur un gousset.

D
-Figure 50-

Soit un tube 80 x 80 x 5, soudé sur une platine par un cordon périrnétrique d'épais-
-Figure51 -
seur a= 5 mm. Quel effort axial pondéré N peut-il supporter? Acier S.235.

80 81
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

- Soient deux cornières 80 x 80 x 8, soudées sur un gousset par des cordons Calculer les cordons de soudure.
d'épaisseur a= 4 mm.
N
- L'effort de traction pondéré N appliqué sur l'axe neutre vaut N = 40 000 daN
- d' = 23 nun et d" = 57 mm. 56°
- Acier S.235.

Calculer la longueur des cordons de soudure.


Coupe SS
Dans l'idéal, il faut que le centre de gravité des cordons de soudure soit situé sur F Ir----.:
l'axe neutre des cornières ZZ'. Dans ce cas, leurs moments statiques sont égaux : 1

R'd'=l"d".

Par ailleurs, il faut vérifier que : A

~+~
~
c
U "?. ~w. y Mw ND avec U = 2 (l'+ l") E _!
1

afu
1

_______ i:'. 0. G_ -·- H _ -·- __


Du fait de l'égalité des moments statiques,

l" = r . .![__ et I.l = r


d"
2 (1 + .![__] 2 r: (1 + d"J
d"
=
d'
- Figure 52-

- Attache diagonale I gousset


D'où: • Effort dans le cordon AB :
400 X 81
r "?. ~w · ÎMw 270kN

~J
· N. 1/3 17 cm 120
2afu(l + • Effort dans le cordon CD :
d"
400 39
r: "?. ~w · Y Mw · N. 1/3 7cm
X
130 kN

+~''.]
120
2afu(l
Il faut vérifier: I,R, "?. ~w y Mw N 1/3
afu

Exemple 3 : attache d'une diagonale de treillis sur un gousset • Cordon AB:


adoptons, par exemple, a = 7 mm
Soit une diagonale de treillis, constituée d'une double cornière L 120 x 80 x 10,
reprenant un effort de traction pondéré N = 800 kN (soit 400 kN pour chacune des R,AB ;;:: __2_7_0_:_1/3_3
__ 190 mm
cornières). 7 X 360 X 10-3

Dimensions du gousset : • Cordon CD:


OE=OG= 50 mm adoptons a = 5 mm
EF=400mm R,CD;,:: __ 1_3.. :._0__:1/3__
. : .3 130 mm
GH=250mm 5 X 360 X 10-3
épaisseur: t = 14 mm

82 83
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

- Attache gousset/membrures

.:
. '
Si R et S sont les centres d'inertie des cor-
!
dons EF et GH, l'effort N se répartit dans les N,
cordons selon :
F
CHAPITRE 3

R -'eo
LES PHÉNOMÈNES
D'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE
N2
E

G s H
3.1. ORIGINE DES PHÉNOMÈNES
- Figure 53 - D'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE
_ 800 X 160
N1- 474kN
270
N2 - 800 X 110 - 326 kN Le calcul d'une structure exige que, sous toutes les combinaisons d'actions pos-
270 sibles, définies réglementairement, la stabilité statique soit assurée,

Les cordons doivent vérifier: - tant globalement, au niveau de la structure


- qu'individuellement au niveau de chaque élément.
~w .
a~ ---------
Y Mw N V3 - sin2 a
i; · 'i.f Les actions développent diverses sollicitations, qui génèrent des contraintes au sein
du matériau et des déformations des éléments.
soit:
Il s'agit donc, afin de garantir Je degré de sécurité souhaité ou souhaitable, de véri-
• Cordons EF : fier que les contraintes et les déformations restent en deçà des limites admissibles.
a1 = 34°
Sin a1 = 0,56 Deux cas de figure se présentent :
I.e = 2 EF 800 mm = - Le cas des petites déformations
> 474 ,.j 3 - (0,56)2 Tant que l'on reste dans Je domaine des petites déformations, on admet que les sol-
al - 2,7 mm
licitations ne varient pas (ou peu) sous l'effet des déformations, ce qui conduit
360 X J0-3 X 800
simplement à vérifier que les contraintes restent inférieures à la contrainte de ruine.
• Cordons GH :
- Le cas des grandes déformations
a2 = 56 °
Sin a2 = 0,83 Dans ce cas, les déformations modifient considérablement les sollicitations qui
'i.f = 2 GH = 500 mm les ont initiées et nécessitent des calculs spécifiques.

a > 326 V3 - (0,83)2 L'apparition de déformations importantes dans certaines pièces peut survenir:
2 - 2,8 mm • dans Je domaine élastique, lorsque la corrélation linéaire efforts/déformations
360 X J0-3 X 800
n'est plus vérifiée, les déformations augmentant plus vite que les efforts appli-
Nous adopterons a1 = a2 = 4 mm. qués;
• dans Je domaine élasto-plastique, lorsqu'il y a écoulement plastique.
. CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Les grandes déformations affectent les zones comprimées des pièces, qui peuvent D'après la loi fondamentale de la flexion, issue de la résistance des matériaux, le
présenter trois types de comportements caractéristiques, dénommés phénomènes moment fléchissant s'écrit:
d'instabilité, qui sont :
• le flambement, qui affecte les barres simplement comprimées (flambement d2 y
M=-El-
simple) ou comprimées et fléchies (flambement flexion), qui est très dange- dx2
reux,
• le déversement, qui affecte les semelles comprimées des pièces fléchies, d2 y
Or M= Ny, donc: El--+ NY=O.
• le voilement, qui affecte les âmes des pièces fléchies. ' dx2
L'étude des phénomènes d'instabilité élastique est particulièrement importante en

vafN,
construction métallique, car ils sont très fréquents du fait de l'utilisation d'éléments
En posant a= · on obtient l'équation de l'élastique:
minces et de grand élancement.

Nous nous proposons donc d'examiner successivement les trois principaux phéno-
mènes d'instabilité (flambement, déversement, voilement), sous leurs aspects théo-
riques, expérimentaux et réglementaires.

3.2. LE FLAMBEMENT z

3.2.1.ASPECT THÉORIQUE DU FLAMBEMENT

3.2.1.1. LE FLAMBEMENT SIMPLE

A. Poutre hi-articulée
Le flambement simple affecte les pièces soumises à la compression simple. Son
étude est due à EULER. - Figure 54 -

La théorie d'Euler est fondée: d2 Y 2


--+o.Y=O
- sur une poutre droite, hi-articulée à ses extrémités, dx2
- soumise à un effort normal de compression centré N, appliqué dans l'axe Oz,
équation différentielle du second ordre, dont la solution générale est de la forme:
- dont les dimensions transversales sont faibles en regard de la longueur (grand
élancement), Y= A sin o.x + B cos cœ

- dont les inerties sont maximale dans le plan zOx et minimale dans le plan yOx La résolution de cette équation s'opère grâce aux conditions aux limites:
(voir figure 54). • pour x = 0, Y (0) = 0, B = 0
Lorsque N croît, à partir de zéro, l'état d'équilibre rectiligne initial évolue vers un • pour x = Ro, Y (fo) = 0, A sin a Ro = O
état curviligne fléchi.

86 87
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCOOE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Deux cas sont alors possibles : cr


(MPa)
- Si sin a fo ;.: 0, A = 0 et Y (x) = 0 quel que soit x. Dans ce cas, seul l'équilibre
rectiligne est possible.
- Si sin a fo = 0, a fo = k 1t cr6 = 235 ,___ _ ___,

Soit: a=~:=~
d'où: N= k2 n2 El
.e.20

-Figure 55 -
- Si k = 0, N = 0 et la poutre est rectiligne. Pour qu'elle reste fléchie, il faut que k
soit au moins égal à 1, ce qui conduit à la valeur minimale de N, correspondant à - lorsque crK > Ge aucun risque de flambement n'est à craindre et la ruine survient
un équilibre fléchi de la poutre, qui vaut : pour cr= Ge·
- lorsque GK < Ge,il y a ruine par flambement dès lors que cr= GK.

À la limite de bifurcation d'équilibre, pour laquelle crK = Ge, correspond un élance-


ment critique À.K· Dans le cas d'un poteau bi-articulé en acier E.235, l'élancement
critique vaut :
NK = force critique d'Euler.
210 000 = 93
À la force critique d'Euler NK correspond une contrainte critique crK = NK, A étant 235
A
la section droite de la poutre, qui s'écrit encore:
B. Poutre encastrée en pied et articulée en tête
1t2 E l 1t2 E ·2
GK=--. -=--. i La ligne d'action de N tend à se déplacer dans la section d'encastrement et génère
.e_2 A .e_2 une réaction transversale P, la ligne d'action passe par A, point d'inflexion de la
0 0
déformée.

avec i = {!., rayon de giration minimal, correspondant à l'inertie l minimale et à L'équation de la déformées' écrit:

d2 y
f El--=- M=- NY+P:1.
l'élancement maximal À.= _Q, d'où finalement: dx2

~
et a pour solution, en posant a = ·
vii{Fi:
~ ·p .
Y= A sin ax + B cos ax + -,x
N

88 89
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

N C. Poutre hi-encastrée
L'équation différentielle est :
y

lx
'
y
L'expression du moment est de la forme :
M=-Ny+Cx+D
Co
Par conséquent :

d2
E~ __!_ + Ny= Cx+ D
dx2

et par intégration, il vient :


,,Q~
y = A cos ru: + B sin ru: + Cx + D

X
J
- Figure 56-

La résolution s'effectue grâce aux conditions aux limites :


Y (0) = 0, soit B = 0
Y(t0) = 0, soit A sin a t0 + !...e0 =0
N

Y' (t'0) = 0, soit A a cos a t0 + .!:...= 0


N

D'où l'on tire l'équation transcendante tg a fo = a fo, qui a pour plus petite racine
at0 = 4,5.
Soit: -Figure 57-

Les conditions aux limites sont les suivantes :


d'où:
A+ D=O
y (0) = y (t0) = O Ba t0 + C= 0
Ce qui montre, en se référant à la formule d'Euler pour une poutre hi-articulée, que: , soit . ·
y (0) = y' (t'a) = 0 A cos a t0 + Bsrn a t0 ,+ ce0 + D= 0
2 I
-=-,
e2O c2K
. t'o '12
soitt'x=--=0,7
2
f0 ! A a sin a t0 + Ba cos a t0 + C t0 = 0

90 91
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

La déformation ne sera pas nulle si le système obtenu en éliminant C et D a une


solution différente de zéro: Conditions d'appuis m

A (1 - cos a fo) + B ( a fo - sin a fo) =0


• Sans déplacements des extrémités
A sin a f0 + B (1 - cos a fo) =0
c'est-à-dire si :

(1 -cos a foi (a fo- sin a fo) sin a fo = 0;

soit en développant :
~ ~ encastrement
__ ~ parfait 2 0,7 R0
1 - 2 cos a fo + cos2 a fo - a fo sin a fo + sin2 a fo = 0

ou:

2 (1 - cos a fo) = a fa sin a fo 4 o.s f0

La plus petite racine non nulle de cette équation est :


af0 = 2 n. > 0,7 f0

La force critique d'Euler est donc égale à :

2 El
Nx=41t -
t20 • Avec liberté de déplacements aux extrémités

1
D'une manière générale, selon les conditions aux appuis, la force critique d'Euler 4 2 f0
vaut: N---

1 fo

fa étant la longueur réelle de la barre. En introduisant la longueur de flambement m<.!. > 2 f0


fK, elle s'écrit alors : 4

~ -Figure 58-
avec~

3.2.1.2. LE FLAMBEMENT FLEXION


Des calculs analogues à ceux que nous avons effectués pour une poutre bi-articulée
Il s'agit, dans ce cas, d'une poutre idéale rectiligne.jsoumise simultanément à un
ou encastrée/articulée, conduisent à des valeurs de met de fK, récapitulées ci-après
effort normal Net à un moment fléchissant Mo. ·
(Figure 58) :
En comparaison au flambement simple, il y a dans ce cas une amplification de la
déformée et donc des contraintes de flexion et de compression.

92 93
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Si Mo (x) est le moment fléchissant initial, le moment fléchissant total dans la - si a :<=;x:<=; e
poutre, comprimée et fléchie, vaut :
Q e-x
M (x) = Mo (x) + Ny y (x) = C cos a. x + D sin a. x + -a --
N i
La déformée a pour équation :
Les coefficients A, B, C, D sont déterminés en écrivant que :

d2 y A=O;
El=-+ Ny=-Mo (x)
dx2 B=- Q sin a (i-a)
a N sin a e
Pour des fonctions simples de Mo (x), l'intégration est possible.
C = -D tg a. e;
Considérons les deux cas les plus courants de moments :
Q sin a. a Q .
• moment sous charge concentrée transversale, D=-----=> C=---sm aa
• moment sous charge uniformément répartie transversale. a. N tg a. e a. N

Finalement:
A. Sous charge concentrée Q
- si O :<=;x:<=; a:

r·· · ···
ti······ 1·· y(x)-
Q sin a. ce - a)
Sin
.
a.
Q
X+ -X--
e- a

~-r
a. N sin a. t N e
si a::; x::; f:
1
Q sin a a . Q e-x
/ i y(x) = - -- --- sm a.(!- x) + - a --
: : b
a N sin a. e N e
e e
t J ,...y
pour x= - et a=-

nH:
2 2
tN
-Figure 59-
u a.e
=-=-
2 2
e{l -
ti,
==-
2
-
NK
i-a Qf3 3 (tg u - u)
Nous avons : si x::; a µ (x)=Qx-e-
48 E~ u3
e-x Qe tau
si x~a µ (x) = Q,, -e- Ymax =--o-
4 u
L'intégrale générale a pour expression:
- si O :<=;x:<=; a B. Sous charge uniformément répartie q

Q e-a
µ (x) = CJ!. (i - ~
a. e
y (x) = A cos a. x + B sin a. x + -x--
2
En posant : u= - ; il vient :
N i 2

94
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

qf4 [ COS [u(} -


2 /J]] q(l. X
3.2.1.3. INFLUENCE DE L'EFFORT TRANCHANT
SUR LE FLAMBEMENT DES PIÈCES
y(x)---- 1 + --Cf--V
16 E~ u4 cos u 8 E~ u2 La sollicitation d'effort tranchant, généralement présente dans les pièces fléchies de
la pratique, entraîne des déformations dont nous n'avons pas tenu compte jusqu'à
R présent. En fait, la présence d'un effort tranchant ne modifie d'une manière sensible
La flèche maximale pour x= - s'écrit: la charge critique que dans les poutres à treillis.
2
Reprenons le cas simple de la poutre d'Euler bi-articulée, sollicitée en compression
= _5_ qR4 24 (1 - cos u) - 12 u2 cos u simple.
Ymax
384 El; 5 u4 cos u Nous avions :
q(l. 2 (cos u - 1)
Ymax
8 u2cosu M=Ny et V= dM =Ndy
dx dx
Les résultats, pour les cas usuels, sont rassemblés dans le tableau ci-après, dans
L'équation de la déformée s'écrit, en prenant en compte les déformations engen-
af drées par l'effort tranchant :
lequel t=-
2
d2 y = _ M + !!:._ [__!::'____]
Gond. Cas de charges M0 max. Mmax. Coefficient d'amplification dx2 El dx GA1
aux pour pour des moments :
appuis d2 y Ny N d2 y
Z= !_ Z=-
R f=--
Mmax --=--+--.--
2 2 M0max dx2 El GA1 dx2
q

~ q-f2
8
f2
q-r
8
~( cos1 t - 1)
12
soit:
•Q)
::i
o
f-c R i,. 1

t a
cp
aï N
Posons: ~2
~ ai air 1. tg t
4 4 t

'!!'
~, l l l l l l l lp f2
q24
f2
q- r 3
tsin 2 t- 212
3
L'équation devient :
24
oi
"'
o
c a
o/
Elle est analogue à l'équation différentielle du§ 3.2.1.1. précédent, et se résout de la
aï même façon.
ai ai, 1. tg t
8 8 t 1t2El
~ La force critique de flambement, qui valait NK = -·-, est réduite en raison de
p
K
-Figure 60-
l'influence de l'effort tranchant et devient:

96 97
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

2 Si la diminution est faible pour les poutres à âme pleine, et négligeable, elle est, au
_ 1t El
N' K ------ contraire, sensible pour les poutres triangulées.
t;: 1 + 7t2 El_l_
f2K GA
l

3.2.2. ASPECT EXPÉRIMENTAL DU FLAMBEMENT


ou:
L'expérimentation en laboratoire, effectuée sur des poutrelles laminées courantes,
soumises à des efforts de compression progressivement croissants, montre que la
ruine des pièces se manifeste de deux façons différentes, selon l'élancement des
pièces.
Ai étant la section réduite à l'effort tranchant.
- Pour les pièces de faible élancement (forte section, faible hauteur, À < 20), la
- Si A 1 est très grande :
ruine se manifeste par l'affaissement des membrures, sous la contrainte cre
approximativement.
N n2 El
B2 =CX 2
=- et N'K=NK-- - Pour les pièces de grand élancement (À> 100), la ruine intervient pour une
El p2
K contrainte d'affaissement cr, (inférieure à la limite élastique cre et à la contrainte
d'Euler crK), pour laquelle on observe une augmentation brutale des déforma-
- Si, au contraire I est très grand :
tions, avec l'apparition de zones plastifiées, suivie d'un effondrement. En outre,
la courbe contraintes/déformations n'est pas linéaire.
d2y(1-~J=o
dx2 l GA1 L'affaissement a lieu pour une contrainte crs inférieure à crK. La contrainte d'Euler
représente en fait une borne supérieure, que l'on ne peut atteindre, du fait que la
théorie d'Euler prend en compte une barre idéale, parfaitement rectiligne et soumise
ce qui est vérifié pour ~ = 1, c'est-à-dire que la force critique de flambement
GA1 à un effort de compression N parfaitement centré au centre de gravité de la section
et appliqué suivant l'axe moyen, ce qui n'est jamais le cas dans la réalité. En effet:
d'effort tranchant est :
N"K=GA1
1. les pièces, après leur traitement en laminoir et leurs diverses manutentions et
transports, ne sont pas rigoureusement rectilignes (défauts de rectitude);
En général, on a : 2. leurs inerties ne sont pas constantes (tolérances de laminage) ;
3. les efforts normaux de compression et les appuis ne sont jamais rigoureusement
centrés ( défauts de centrage) ;
4. les poteaux, sur chantier, ne sont jamais parfaitement verticaux (tolérances de
C'est-à-dire: montage);
5. enfin, le module d'élasticité Ede l'acier n'est pas vraiment constant, du fait des
contraintes résiduelles de laminage (défauts d'homogénéité).

Ces cinq types de défauts, plus ou moins prononcés, mais réels et inévitables,
ou encore: contribuent à affaiblir les éléments, en raison des moments de flexion parasites
qu'ils créent, qui majorent considérablement la contrainte.
1 1 1
-=--+-- Les défauts de rectitude (défauts 1 et 2) et les défauts de centrage (défauts 3, 4 et 5)
NK N'K N"K
réduisent la force portante de la barre, et justifient des calculs spécifiques.

98 99
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique

3.2.2.1. PRISE EN CO:MP'fE DES DÉFAUTS DE RECTITUDE.

= f (x) et chargée
2
d y
-+a 2 (y+asm- . 7t XJ =0 (1)
Considérons une poutre dotée d'une courbure initiale Yo
ment (figure 61).
centrique- dx2 e
N La solution générale de cette équation est de la forme :

y=Dsin~
e
Les dérivées sont :

L'équation (1) devient alors :

X .
sm
1tX
T (a a
2 2
+ D a - D fi = 0
7t
2]
- Figure 61 -

Dans une section courante z, le moment fléchissant vaut M (x) = N (y + Yo) d'où l'on tire :

L'équation de la déformée s'écrit: a


D
d2 y
El-=- M=-N(y+ Yo)
dx2
La flèche additionnelle y prise par la poutre vaut donc :
D'où:
. 7t X
asm -
e
y

La déformée de la poutre, à vide, s'exprime par le développement en série de sinus


suivante:

Yo =ai
sin 1t x
-e-+ . 2 1t x
az Slll-e-+ ...
Elle est maximale à l'abscisse = -.e
2

qui, en première approximation (les autres termes étant négligeables), se résume à: a


soit: Ymax =f (2)

. 7t X •
Yo =a sin -. Son :
e
r
1

100
101
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Compte tenu que o:2 = Net NK = 1t2 El, (2) s'écritencore :


El {2

f=-a-
NK
--1 3.2.2.2. PRISE EN COMPTE DES DÉFAUTS DE CENTRAGE
N
Considérons cette fois-ci une poutre rectiligne, chargée d'une force normale N,
Les déformations croissent hyperboliquement avec N. parallèle à son axe moyen, mais excentrée de e (Figure 62).
La flèche totale.fi (flèche initiale+ flèche additionnelle) vaut donc:
N

f, =a+!= __ a_ (3) o--+--~~Y


' 1-- N X
NK y e
2
• lorsque N = 0,
fi= a ( état initial)
• lorsque N ~ NK, fi~ oo (état de ruine) e f

La contrainte maximale, caractérisant l'état de ruine, est obtenue pour:


N
cre=A+ =:
Nfv

X
l
Compte tenu que c =-=
p 1. étant
-,
. . .
le rayon de giration etc la distance du centre
V A V -Figure 62-
de gravité de la section à la frontière du noyau central, on a :
- Équation de la déformée: d2 y+ a2 y= 0
dx2
(4)
- Solution générale : Y= A sin o: x + B cos o: x
- Conditions aux limites :
_cr__ = coefficient d'amplification de la flèche initiale
<x : cr y (0) = e, soit B = e

1- cos a .e.

(
1 + ~_cr__ î = coefficient d'amplification de la contrainte. y (.f.) = e, soit A= e ----
sin o: .e.
ccrK-crJ

N D'où y= e [cos o: x + sin o: x-1---_c_o_s_o:_.e.l


La charge de ruine N est obtenue par la relation (4 ), en portant cr= - et sin œ ë

A
2
.e.
crK = 7t E_ On obtient l'équation suivante du second degré, qui donne N: Flèche totale maximale, pour x= -
')... 2
2

102 103
l
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

e + J= e [ cos a -2e + sin a 2tl-cosae]


sin a e
cr.=/j_[l+
A e ae
c. cos-
2
or:
ae
cos a t= 1 - 2 sin2 -
2
Or, cos ~ = cos ,
2 ·v/N.
a~ 2
= cos ~ ,
2 ·v {NEA
.
sm a e = 2 sin -ae cos -
ae
2 2 (6)
soit enfin:

d'où: 1 - cos a t a t
sin a e tg2
La charge de ruine N peut être obtenue par résolution de l'équation (6); Cependant,
La flèche totale vaut alors :
plus simplement, tant que N reste faible vis-à-vis de NK (petites déformations), on
e + sin -a e . tg -a e e
peut admettre avec une précision suffisante, a étant faible, que :
e + I= e cos -a eJ
= ---
[
2 2 2 a e a e
a2 e2
cos- cos-=1---
2 2 8
soit:
L'équation (5) s'écrit alors:

(5) 1
/=e[~-1]
COS- J=e[ a2 (2.
2 1---
8
• Lorsque N = 0, f = 0 ( état initial)
• Lorsque N ~ NK, f ~ oo (état de ruine)
/varie hyperboliquement en fonction deN et a pour asymptote horizontale vj-, En portant a2 =!!....,on obtient finalement:
El
Le moment fléchissant maximal vaut :
N= 8 Elf (7)
M1=N(e+/J=~ (2. (e + /J
COS-
°= e
2

La contrainte maximale, caractérisant l'état de ruine, est obtenue pour


3.2.3. ASPECT RÉGLEMENTAIRE
N
a.=-+ N(e /J v
__ +..:..:...._ DU FLAMBEMENT
A l
La théorie d'Euler, établie pour des structures idéales, est très insuffisante, en regard
qui s'écrit encore, en portant c =-
i2 et/tirée de la relation (5): des imperfections de centrage, de rectitude, de verticalité et de la présence de
V contraintes résiduelles.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilitéélastique

; 1

Il est donc nécessaire de prendre en compte ces imperfections ou leurs effets. Les
règlements ont notamment défini un facteur d'imperfection a
• 1

3.2.3.1. VÉRIFICATION SELON L'ADDITIF 80 (CHAP. 5.3)


A. Flambement simple
La sollicitation N de compression, pondérée, doit satisfaire à :
1
1,0 1
~ \:,
~ 0,9
1
Courbe européennes
avec: de flambement

Np= effet normal de plastification, qui vaut pour une section d'aire A: NP= A. <Je 0,8

ko = coefficient fonction du plus grand des élancements réduits Â.x et À.Y ,


0,7
définis par :

0,6

0,5
avec À.,= n {E
ry --;;. (élancement eulérien).

0,4

0,3

Dans le cas de l'acier S.235, on a:

Y
0,2

Â.,=n 21 000 =93 À.= -


SO!t-~Â.
24 93 0,1

Les valeurs de ko sont obtenues directement par lecture des tableaux A, B ou C de


l' Additif 80 (chapitre 5.3.), les poutres en 1 relevant du tableau B. ...L~-i-~~~~~~~--,-~--,.~--,~--,~~~~=~À~
\la.rr
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1t
Parallèlement, la Convention Européenne de la Construction Métallique (C.E.C.M.)
avait établi des courbes européennes de flambement, non dimensionnelles, en fonc-
- Figure 63 -
tion des variables Net À., avec :

107
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Remarquons que dans l'additif 80, la contrainte de ruine par flambement crK est C,nx et Cmy étant des coefficients donnés par le tableau VI de I' Additif 80, qui
N sont fonction du mode de chargement et d'appui. Leurs valeurs étant très proches
obtenue pour k0 - = 1 .
NP de 1, on peut par simplification, adopter Cm= 1, ce qui place en sécurité.

NOTA
aK
Soit: k0 - = 1, d'où
cr, La vérification au flambement, selon l' Additif 80, peut très bien être utilisée dans le
seul domaine élastique. Il suffit alors de remplacer, dans la relation (l l ), le moment
de plastification par le moment résistant élastique, soit :
Les valeurs de N lues sur les courbes européennes a, b, c, sont donc égales à
l'inverse des valeurs de ko lues dans les tableaux A, B, C del' Additif 80.

Les deux méthodes de vérification au flambement sont donc analogues.

B. Flambement flexion 3.2.3.2. VÉRIFICATION SELON L'EUROCODE 3


- La vérification n'est à faire que si: A. Flambement simple (Eurocode § 5.5.1.)
N Le risque de flambement n'est à considérer que si A > 0,2
A > 0,2 et k0 - > 0, 1
NP
En ce cas, la sollicitation N de compression simple doit satisfaire à :
- Les sollicitations sous charges pondérées doivent satisfaire à la condition sui- !y
vante: N~X. ~A· A.-
'YMt
où ~A =1 pour les sections transversales de Classe l, 2 ou 3
~A = Aeff / A pour les sections transversales de Classe 4
avec: et X est le coefficient de réduction pour le mode de flambement à considérer.

Mmx et Mmy = moments de flexion maximaux par rapport aux axes de plus forte Pour les éléments à section transversale constante, sollicités en compression axiale
et de plus faible inerties.
constante, la valeur de X pour l'élancement réduit A, peut être déterminée par la
ko= coefficient donné par tableaux, en fonction de Â. . formule:
ko= coefficient de déversement, calculé comme indiqué au paragraphe
5,22 de l'additif 80 (et explicité plus loin au chapitre 3.3.3.2. de
cet ouvrage), en supposant que le moment de flexion est constant
le long de la barre.
cmx où

q> = 0,5 [1 + a ci- 0,2) + ~]

a est un facteur d'imperfection

109
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique

Â. est l'élancement pour le mode de flambement à considérer


Coefficients de réduction
- Valeurs de y pour la courbe de flambement
Â.
a b c d
Â., =7t~~r5 =93.9ë 0,2 1,0000 1,0000 1,0000 1,0000
0,3 0,9775 0,9641 0,9491 0,9235
E - -[235]0·
- 5 ify en N/mm2)
0,4
0,5
0,9528
0,9243
0,9261
0,8842
0,8973
0,8430
0,8504
0,7793
!y 0,6 0,8900 0,8371 0,7854 0,7100
0,7 0,8477 0,7837 0,7247 0,6431
0,8 0,7957 0,7245 0,6622 0,5797
Ncr est l'effort axial critique élastique pour le mode de flambement approprié. 0,9 0,7339 0,6612 0,5998 0,5208
1,0 0,6656 0,5970 0,5399 0,4671
1,1 0,5960 0,5352 0,4842 0,4189
Le facteur d'imperfection a correspondant à la courbe appropriée de flambement
1,2 0,5300 0,4781 0,4338 0,3762
vaut: 1,3 0,4703 0,4269 0,3888 0,3385
1,4 0,4179 0,3817 0,3492 0,3055
1,5 0,3724 0,3422 0,3145 0,2766
Courbe de flambement a b c d 1,6 0,3332 0,3079 0,2842 0,2512
Facteur d'imperfectionex 0,21 0,34 0,49 0,76 1,7 0,2994 0,2781 0,2577 0,2289
1,8 0,2702 0,2521 0,2345 0,2093
1,9 0,2449 0,2294 0,2141 0,1920
Les courbes de flambement sont les courbes donnant Je 2,0 0,2229 0,2095 0,1962 0,1766
coefficient de réduction x en fonction de l'élancement 2,1 0,2036 0,1920 0,1803 0,1630
réduit~ 2,2 0,1867 0,1765 0,1662 0,1508
2,3 0,1717 0,1628 0,1537 0,1399
X 1 2,4 0,1585 0,1506 0,1425 0,1302
2,5 0,1467 0,1397 0,1325 0,1214
2,6 0,1362 0,1299 0,1234 0,1134
2,7 0,1267 0,1211 0,1153 0,1062
2,8 0,1182 0,1132 0,1079 0,0997
2,9 0,1105 0,1060 0,1012 0,0937
3,0 0,1036 0,0994 0,0951 0,0882
0,5 , , ..
0,4 ------·------~-- - Tableau 65 -
0,3 ······,·····-~------:-------:···--·; ; -.......::;-:::::,.::::,.~
: : : : : : :
0,2 ···---j····+·····f ······f ····+····j···<·· :
o,2 ······:· · ·+·····f------f--·· i·····+·----( ..... L ..... :-·····
0 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,2 1,4 1,6 1,8 2 '\,.

-Figure 64 -

Plus simplement et plus rapidement, X peut être obtenu en fonction de l'élancement


réduit Â., au moyen du tableau 65 suivant :

110 111
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Choix de la courbe de flambement correspondant à une section _ Sections de classes 1 et 2 :

axe de
N 's, . My kl . Ml
Section Limites Courbe de ----+---+---:,; 1
flambement flambement Mpty Mpe,.
Sections en I laminées

-4 :
hl b > 1,2: y-y a
t1S40 mm z-z b 'Y Ml 'Y Ml

h:I-Y
40 mrn c t1s 100 mm y-y b
z-z c

hlbS1,2: y-y b
t1s 100 mm z-z c

UJ t1> 100 mm y-y


z-z
d
d
avec 's, s 1,5

f' Sections en I soudées

Y-IYY-îl>
1z 111 z
t1S40 mm y-y avec µY:,; 0,9
b
z-z c
t,» 40 mm y-y c
z-z d
lz lz
Sections creuses Laminées à chaud

0 DD
quel qu'il soit a
formées à froid
- en utilisant fyb I quel qu'il soit b
formées à froid
quel qu'il soit X.min est la plus petite des valeurs de X.y et Xz

+rat
- en utilisant fyb ") c
Caissons soudés d'une manière quel qu'il soit b où X.y et xl sont les coefficients de réduction définis précédemment
générale
(sauf ci-dessous) et PMy et PMl sont les facteurs de moment uniforme équivalent pour le flambe-
Soudures épaisses et ment par flexion ; voir tableau 67.
bl 11<30 mm y-y c Si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut également véri-
L~J w hl fw< 30 mm z-z c fier:
Sections en U, L, T
et sections pleines quel qu'il soit c N kLT. My kl. Ml
+ +---:,;

-[=~TB~
• Voir 5.5.1.4 (4) et figure 5.5.2 de l'Eurocode 3.
Xz- --
Npe

'Y Ml
XLT·--
Mpty

'Y Ml
Mptz

'Y Ml
(L'axe de flambement est perpendiculaire au plan de flexion).
µLTN
avec: kLT=I---
- Tableau 66 -
Xz Afy
B. Flambement flexion (Eurocode § 5.5.4.) µLT =0,15 ;\pMLT- 0,15 avec µLT:,; 0,9·
Les éléments sollicités simultanément en flexion et en compression axiale, doi-
vent satisfaire à diverses conditions, selon la classe de leur section transversale. PMLTest un facteur de moment uniforme équivalent pour le déversement.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilitéélastique

- Sections de classe 3 :
Facteurs de moment uniforme équivalent
Les formules établies pour les sections 1 et 2, que ce soit avec ou sans risque de
déversement, restent valables à la condition de remplacer Mpf = Wpf . Jy par Diagramme de moment
Facteurs de moment uniforme
Mee = Wee .Jy équivalent ~m
Moments d'extrémités
- Sections de classe 4 :
PM,'I' = 1,8 - 0,7
Les formules deviennent, en introduisant les sections et modules efficaces :
N ky . My + Ne Ny k2 • M, + Ne Nz
------- + + < 1
!y !y !,_ Moments dus à des charges latérales
Xmm-Aeff·-- Weff.y-- We!f.,--
YM1 YM1 YM1 PM.a= 1,3
Si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut également véri-
fier:
PM.a= 1,4
N kLT. My+ NeNy k,. M2 + NeNz
------+ + <
!y !y t; Moments dus à des charges latérales
Xz · Aeff· -- XLT· We!f.y-- We!f.z -- plus des moments d'extrémités
Y M! YM1 YM1

Les facteurs de moment uniforme équivalent PMy, PMz et PMLT doivent être cal-
culés d'après la figure 5.5.3. en fonction de l'allure du diagramme des moments
fléchissants entre points de maintien à déterminer comme suit (cf figure 67 page
suivante):
facteur axe de flexion points maintenus
suivant la direction
PMy y-y z-z
PMz z-z y-y
PMLT y-y y-y Mo= 1 max Ml
dû aux charges
latérales seulement

pour diagramme de moment


sans changement de signe

6 M {lmaxMI~
= 1 max M 1 + 1 min MI

M,~AM
t
pour diagramme de moment
t Mo I
avec changement de signe

- Figure 67-
1

115
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE3 Les phénomènes d'instabilité élastique

C. Longueurs de flambement

t
-Fi ure 69-
La longueur de flambement f.k d'un élément peut être déterminée, en fonction de sa Articulé 1,0
longueur nominale f.o, à partir de l'annexe Ede l' Eurocode 3, dont nous résumons TJ, 0,9
l'essentiel ci-après.
0,8
Il convient de calculer les facteurs de distribution de rigidité TJi et T)2 , respective-
ment en tête et en pied du poteau qui valent : 0,7

0,6
T) 1 TJ2
0,5

avec: 0,4

0,3
Kc = rigidité (ou raideur) du poteau concerné= l
f.o 0,2
K1 et K2 = rigidité des poteaux adjacents
0,1
Kij = rigidité des poutres associées au nœud considéré
,...
Articulé
__
Encastré
t
e 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 TJ2
Après quoi, on détermine le rapport à partir des deux tableaux suivants, en fonc-
0
tion de T) 1 et TJ2 selon que la structure se situe dans un mode à nœuds fixes ou
variables. -Figure 70-
Articulé t 1,0

111 0,9
K1
/ Facteur de distribution 111 0,8
K,1 K12
0,7
Poteau à vérifier -:,,.. Kc
0,6
K21 K22
~ 0,5
'--- Facteur de distribution 112
K2 0,4

0,3
Facteurs de distribution de rigidité :
0,2
Kc+K1 Kc+ K2
111
= Kc+ K1 + K11 + K12 112 = Kc + K2 + K21 + K22 0,1
0,0 ~=-:~>.. . . .:_
. __lc_.....!....,___.__.:.__.;._..,__c._...,_.._-"-'---"
__
Articulé,...
- Figure 68 - Encastré 0,0 O, 1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 112

116 117
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURESMÉTALLIQUESSELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

D. Flambement des pièces triangulées _ Efforts dans les treillis


Ils sont maximaux aux extrémités du poteau. L'effort Nd dans une diagonale de
Nous nous limiterons ici au cas (le plus courant) du poteau constitué de deux mem-
treillis vaut:
brures parallèles identiques [IPE, UAP, cornières ou éventuellement treillis], reliées
transversalement par deux plans triangulés de treillis uniformes, attachés par bou-
lonnage ou soudage.

- Longueurs de flambement
avec:
Il convient de vérifier :
• d'abord, le flambement d'un tronçon de membrure, dans le plan du treillis. La d, n et ho étant donnés sur le tableau suivant.
longueur de flambement à adopter est la distance entre nœuds du treillis : ek = a
-Fiqine 71 - Éléments comprimés à treillis
• ensuite, le flambement du poteau composé, sur sa hauteur totale, tout conune
un poteau classique de section pleine. Treillis Sv

- Moments d'inertie de flexion


Les treillis ne sont pas pris en compte dans la détermination des inerties, qui se
réduisent aux inerties de membrures.
Ta
Inertie principale : Ieffy = 2 . ly
. rmruma
Inerne . . 1 e: Ieff., = l h2 . A1+ 2 I,
Bo-
l
0
2
avec:
AJ = aire de la section transversale d'une membrure
ho = distance entre centres de gravité des membrures.
ly ei I, = inerties propres d'une membrure par rapport à son centre de gravité.
e0 = etsoo Ta
- Efforts dans les membrures à mi-hauteur
L'effort axial N1dans chaque membrure vaut:
+a
..1.
N M
0=-+-
2 ho

avec M = N. e0 -----
1 - .!!_ _ N
NK Sv
Ta
e 1t E Ada h02

eo ..1.
500 d3~ + ~~~~
n:2 E Jeff
NK =
f2
Sv = rigidité au cisaillement du treillis (effort tranchant requis pour produire 1
n est le nombre de plans de treillis
une déformation unitaire de cisaillement).Voir valeurs dans tableau sui- IZ Ad et Av sont données pour un seul plan
vant.

118 119
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

3.2.4. EXEMPLES D'APPLICATION L' Eurocode 3 apparait donc comme plus contraignant quel' additif 80 (de l'ordre
de 20 % , dans ce cas précis). Cela s'explique:
Exemple 1 : flambement d'un poteau en compression simple centrée - par la prise en compte du facteur partiel de sécurité 'YMI, pris égal à 1,10 pour
tous calculs d'instabilité.
Quelle charge maximale N de compression peut supporter un poteau de 8 mètres de - par la géométrie de la section (pour un HEB ici, h I b < 1,2 et on passe de la
hauteur, encastré en tête et en pied, selon les deux plans, et constitué d'un HEB 200.
courbe de flambement b à la courbe c).
Acier S.235

fo Exemple 2 : flambement d'un poteau comprimé et fléchi, sans risque


- Longueur de flambement : fK = - = 4m
2 de déversement
400 Vérifier la stabilité d'un poteau IPE 220 de 6 mètres de hauteur, soumis à une
- élancement maximal : À.z = = 79
5,07 charge normale de compression N = 100 kN et à une charge transversale linéique
q = 2 kN/ml, appliquée dans le plan yOx. Le poteau est biencastré dans le plan yOx et
79
- élancement réduit : À.z = = 0,86 biarticulé dans le plan zûr. Acier S.235.
93
X X
- effort normal de plastification :
Npe =A .Jy = 78,l x 23,5 = 1 835 kN

- Selon l'Additif 80 z

Pour À.z = 0,85, le tableau B (§ 5. 31) donne ko = l,44

Donc:
y
--0----~--z

- Selon l'Eurocode 3 t' J+-z - Figure 72 -


Pour \ = 0,85, on obtient un coefficient de réduction X = 0,63 (courbe c) et il
faut vérifier que :
N =100 kN
__ N__ <J Npf = A . .fy = 33,4 x 23,5 = 785 kN
Npe
Xmin · -- W dz = 37 ,3 cm3
'Y Ml wpl'z = 57,4 cm3
ÎMI = l,10 q?
Section de classe 1 Mz =-=6kNm
12
Npe =A .Jy= 1835 kN
Mpl'z = wpl'z -fy = 57,4 x 23,5 x 10-2 = 13,5 kNm
d'où:
N ~ 0,63 x 1 835 / i, 10 = l 051 kN

120 121
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

= f Ky = 600 = soit:
"-y 66 et Ày=0,71
Îy 9,11 100 + 1,35 _6_:,; l
e&. 300
=-=-=121 et 0,4 27 X--
785 13,5
Â.z Â.z= 1,30
2,48 1,10 1,10
iz
0,33 + 0,66 = 0,99:::; l
- Selon l'Additif 80
Ce second exemple prouve, une nouvelle fois, que l' Eurocode 3 est plus exigeant
\ = 1,30, soit k0 = 2,33 quel' Additif 80 (d'environ 15 % ici).

Exemple 3 : flambement d'un poteau de portique comprimé et fléchi


Vérifier la stabilité du poteau de portique AB (IPE 400, h = 7 m), sachant que la tra-
verse associée (IPE 400, R = 20 m) supporte une charge uniformément répartie q =
10 k.N/ml. Acier S.235.
N Mz
Il faut vérifier : k0 - + k Fz -- ::; l
Npe Mpb. La structure est à nœuds déplaçables.
. 100 6 Dans Je plan du portique (x A z), le poteau AB est articulé en pied et encastré élas-
Son: 2,33 - + 1,27 --
785 13,5 tique en tête.
ou : 0,30 + 0,56 = 0,86 ::; l Dans le plan perpendiculaire (x A y), le poteau est encastré en pied et articulé en tête.
Le poteau est stable au flambement. q

Selon l'Eurocode 3 i
Section de classe 1
B
Xy = 0,84 (courbe a)
Xz = 0,427 (courbe b)
N
_ Wf.7.-Web. E
.....
µz = Â.z (2 ~M- 4) + _P _ Il
X

w eez ""'

+
z
µ2 = 1,30 (2 X 1,30 - 4) + 57•4- 37,3 - 1,28 A

-tfF
:,,..y
37,3
f =20 m ) 1 D
k, = l _ µz · N = l + 1,28 X 100 1,35
Xz Npe 0,427 x 785

Il faut vérifier que : - Figure 73 -


qf q (3
N Mz N=-=IOOk.N M8- ·=270k.Nm
----+kz--S 1
2 4 (2 h + 3 R)
Npe Mpb.
Xmin · -- Npe = A .Jy = 84,5 x 23,5 = 1 986 kN
YM1
Weey = 1 160 cm3

123
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique

Wpey = 1 308 cm 3
23 120
My =Ma=270kNm
7
Mpey = Wpey -!y= 1 308 x 23,5 x 10-2 = 307 kNm Soit: 111 - 0,66
23 120 + l 5 X 23 120
- Selon l'Additif80 7 ' 20

23 120 1 - 0,2 (111 + 11:i>- 0,12 111 112


20 . fo
0,26 1 - 0,8 (111 + 112) + 0,60 111 112
23 120 + 23 120
eKy = 2,9 eo = 20,30 m
20 7
eKz. = 0,7 eo = 4,90 m
Dans le plan x A z:
Section de classe 1
1,35 + 1,92 Ka
. eo = 2,5 eo = 17,50 m 71,, = 2 030 = 123 d'où ')..Y= 1,32
0,04 + Ka 16,5
490
Dans le plan x A y: tkz = 0,7 !o = 4,90 m Àz = 124 d'où Î,,,z = 1,33
3,95
0 = eKy = l 750 = 106 d'où ')..Y= 1,14 Les coefficients de réduction correspondants sont:
{\,Y iy
16,5
Xy = 0,45 (selon courbe a)
eKz 490 Xz = 0,41 (selon courbe b)
').,, =- =- = 124 d'où ').,,z =1,33
z iz 3,95 '~M = 1,8 (car ur = 0)
308 160
µy = 1,32 (2 X 1,8 - 4) + l - l - 0,40
ko = 2,41 et kFy 1,07 1 160

ky = l + 0,40 X 100 l,045


0,45 X 1 986
Il reste à vérifier que : Il faut vérifier que :
270
2,41 ~ + 1,07 ~ 1 lOO + 1,045 270 ~ 1, soit 0,14 + 1,01 = 1,15 s 1
1 986 307 O 41 X 1 986 307
' 1,10 1,10
Soit: 0,12 + 0,94= 1,06 ~ 1
Si le poteau était à la limite de l'acceptabilité, selon l' Additif 80, il apparaît sous-
- Selon l' Eurocode 3 dimensionné, selon l' Eurocode 3, qui apparaît une nouvelle fois plus pénalisant.
112 = 1 (articulation)

111 =
s; , avec K12 = 1,5 I
- du fait de la double courbure de la traverse.
Exemple 4 : flambement d'un poteau à treillis
Kc+ K12 e Vérifier la stabilité d'un poteau constitué de deux membrures parallèles identiques
( Cf tableau E. l I Annexe 1 de l' Eurocode) [UAP 200], reliées transversalement par deux plans triangulés de treillis [cornières
L 40 x 40 x 3], soumis à une charge de compression N = 1 000 kN.

Ce poteau, de 6 mètres de hauteur, sert de palée provisoire d'étaiement à un ouvrage


en béton. Il est donc à considérer comme articulé, tant en tête qu'en pied. Acier S.235.

124
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

- Membrures :
1C X 21 000 X 4,68 X 100 X 502 _ 114 000 kN
UAP200
A= 32cm2 2 X 703
f.
a= 1 m =-= 1,2 cm
ho= 0,50 m 500
- Treillis: M =Ne0----
L40x40x3 .:«: N
Ad= 2,34 cm2 NK Sv
d=0,70 m
M = l 000 X 1,2 X 10-2 -13 kNm
l _ 1 000 _ __!_QQQ_
!z 23 530 114 000
-(-:-l->-r .«, M
r i r-, , 2 h0

= 1 000 + ..1l_ = 526 kN


2 0,50

B. Efforts dans les treillis

V. d rc M .
Nd= -- avec V=--. Soit :
n ho f.

Nd rc x 13 x 0,7 = 5 kN
2 X 6 X 0,5

- Figure 74 -
C. Vérification flambement treillis
A. Efforts dans les membrures à mi-hauteur Npe = A . Jy = 2,34 x 23,5 = 55 kN

Ah20 f.K 70
lejf.z = 2 loz + À,=-=-=57,4
2 1,22
32 X 502 4 À,= 0,62 d'où X= 0,77 (courbe c)
le.If z =2 x 169,7 + -40 340 cm
. 2
X Npf
2 Nd-;;, __
rc E le.If
ÎMI

2
5 kN ';{, 0,77 X 55 38,5 lcN (vérifié)
1C X 21 000 X 40 340 _ kN 1,10
23 530
6002
2 D. Vérification flambement élément de membrure
rc EAdah0
ekz =a= 1 m
2 d3

126 127
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

100 - PHOTOGRAPHIES DE POTEAUX RUINÉS PAR FLAMBEMENT


À2 = - = 43,5 À2 = 0,47
2,3
X= 0,86 (courbe c)
X Npe
N1'5.--
ÎM1

23•5
526 kN '5. 0,86 X 32 X = 588 kN (vérifié)
1,10

E. Yëriflcation flambemeru poteau sur toute sa hauteur

feJt. z = 40 340 cm"


le.ff. y = loy = 3 892 cm"
= R,- d'où: Îz = 25,1 cm, iy = 7,8 cm

= -600 = 28 -
À, = 0,30
25,1
- Photo 1 -
600 -
=-= 77 Ày = 0,82
7,8

N = 2 Nt= 1 052 kN
=2 A. h =2 X 32 X 23,5 = 1 504 kN

= 0,65 (courbe c)
Npe
N '5.Xy .--
YMt
1 052 kN :5 0,65 x l 504 = 890 kN
1,10

Le poteau n'est pas stable. Il convient de remplacer les UAP 200 par des UAP 220.

- Photo 2-

128 129
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

3.3 LE DÉVERSEMENT

Le déversement des pièces fléchies est le second phénomène d'instabilité élastique,


après le flambement, avec lequel il présente une analogie certaine.

Avant de justifier sa validité sur le plan théorique, nous allons mettre en évidence ce
phénomène sur le plan expérimental.

3.3.l.ASPECT EXPÉRIMENTAL DU DÉVERSEMENT

Considérons une poutre rrùnce (fer plat), dont les appuis sont encastrés vis-à-vis de
la torsion et quelconques vis-à-vis de la flexion (figure 75)

IZ
~~ f. ,~.
_*.!?
X ·L1:=J·-··
~- --
. . t--·-
ih
lG --·-·-·- -~ - . - r··1r·
-- - -

- Figure 75 -
h=320mm
b=8 mm
f.=5 m
Acier S.235.

Appliquons une charge concentrée verticale Fen son centre de gravité G. L'essai,
réalisé sous presse en laboratoire, montre que la poutre s'effondre brutalement sous
une charge FK = 5,2 kN (figure 76). .

- Photo 4-

130 131
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

3.3.2 ASPECT THÉORIQUE DU DÉVERSEMENT

3.3.2. l. SECTION RECTANGULAJRE (POUTRE SANS AILES)

Reprenons la poutre de la figure 75, dont les extrémités sont encastrées vis-à-vis de
ta torsion et quelconques vis-à-vis de la flexion (verticale et transversale).

Nous avons vu, expérimentalement, que l'application d'un moment de flexion


simple vertical Mo se transformait en une superposition d'un moment de flexion
déviée et d'un moment de torsion. Autrement dit, le moment Mo se projette :
-Figure 76-
- sur l'axe des y en flexion transversale,
À l'instant de l'effondrement, le moment vertical maximal, en milieu de travée, vaut:
- sur l'axe des z en flexion verticale,
FKe g{l.
M1= -- + - (g = poids propre poutre) - sur l'axe des x en torsion.
4 8
Mf= 520 X 5 + 7 850 X 0,008 X 0,32 X 52 kNm Considérons, figure 77, un élément GG1 = dx de l'axe de la poutre non déformée.
7,13
4 8 La section tourne de l'angle B et GG1 vient en G'G'1·

ce qui correspond à une contrainte de flexion : 1

z 1
M1.v
a1=--=---
6Mf 6x713xl03
=52 MPa
X 1
z Z2
J b h2 8 X 3202
1 X
qui est très nettement inférieure à la contrainte limite d'élasticité/y= 235 MPa .Go
Y2
On constate donc, que pour une faible valeur de la contrainte de flexion, la poutre x,
prend brutalement une flèche latérale, qui provoque la rotation de la poutre et par
G G, IGo X
suite sa ruine, alors que nous sommes encore loin de la limite élastique.

Ce phénomène d'instabilité élastique se produit, d'une façon générale, lorsqu'une


(ù G'w G'co,
poutre fléchie présente une faible inertie à la flexion transversale et à la torsion. La
partie supérieure de la poutre, comprimée, flambe latéralement et il existe une -Figure 77-
valeur critique du moment de flexion (selon le plan de plus grande raideur), comme
il existe un effort normal critique provoquant le flambement pour une barre compri- Le passage de GG1 = dx à G'G'1 = dx + d (d.x) s'opère par trois mouvements simul-
mée, pour lequel la poutre.fléchit dans le plan de sa plus faible raideur et entre en tanés (figure 78) :
torsion.
- un déplacement vertical (v) dans le plan de symétrie zGx (rotation a autour de
La flexion n'est alors plus plane, mais déviée, et s'accompagne d'une torsion et
Gy),
d'un gauchissement de la section (bimoment).
- un déplacement transversal (vv) dans le plan de symétrie y G' xi (rotation œ
autour de Gz1),

- une rotation B autour de G'x.

132
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilitéélastique

Différencions l'équation (3). Il vient:

(4)

D'où nous tirons :

que nous portons dans l'équation (2), qui devient:

-Fiqote 78-
soit:
Nous pouvons alors écrire le tableau suivant des cosinus directeurs :

1:
Gy Gz Gx (5)
dw
œ G'y 1 J> - dx

~ 1~:=~
dv qui est l'équation différentielle classique du déversement.
G'z -1> 1
- dx

G'x dw dv
1
Posons Ely= Ry et G lx= s; On obtient:
w+dw dx dx

avec cos P= 1 et sin P =P, car P est très faible. (6)

En écrivant:
lz = moment d'inertie de flexion autour de Gz Les solutions de cette équation différentielle sont de la forme:
ly = moment d'inertie de flexion autour de Gy
Mo
I,= moment d'inertie de torsion autour de G, p =A cos Kx + B sin Kx avec K = ----
,./ RY. ~
Les équations classiques des moments en fonction des moments d'inertie s'écrivent:

d2 V
ce qui revient à considérer le déversement comme un flambement latéral.
E Iz d .x?- = - Moz = - Mo (1)
- Conditions aux limites :
pour x = 0, P = 0, A = O.
(2)
pour x = l , P = 0, B sin Kt = O.
• Si B = 0, p = 0 quel que soit x et il n'y a aucun risque de déversement
(3)

1.34 l.35
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

• Si B ;te 0, sin Kt = 0, soit Kf. = n, K = !::. Mo


d'où l'on tire l'expres-
2 X 21 000 X 302
315 MPa > fy = 235 MPa
e ~
aK=
3 000 X 400
sion du moment critique de déversement: Il n'y a aucun risque de déversement.
En revanche, la même poutre, mais de portée 8 mètres, déversera pour une
contrainte critique de flexion :
(7)
3
aK= 31,5 x -= 118 MPa <t,
8
- Pour une section rectangulaire (figure 79) :

he3 eh3 he3 h 3.3.2.2.SECTION EN[, SYMÉTRIQUE


1=- ly=- J =- V=-
z 12 12 X 3 2
Le déplacement horizontal de l'aile du I vaut (figure 80) :

w = !!_ . sin ~ = !!._ . ~


2 2
. 1t he 3 .r;::;-;:;. Soit la le moment d'inertie d'une aile par rapport à Gz
soit: M0 =-- vEG
t 6

A.Z
1 h/2

Th/2
·-·- -·- -F- - - - - y

I h/2
_.!__

++--w
1

- Figure 79-
La contrainte critique de déversement vaut : - Figure 80-

La rigidité de flexion transversale d'une aile vaut: D =Ela


V lt e 3 ,,;:;;;
(JK= Ma~-- vEG
ly f. h Effort tranchant dans l'aile supérieure :

qui s'écrit encore, compte tenu que G = 0,4 E: ·

~ (8) Effort tranchant dans 1' aile inférieure :


~
Application numérique : h d3 ~
T-=+ D---
Soit un fer plat, f. = 3 m, section 400 x 30 mm. ' 2 dx3

,.
1
136 137
1
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Ces deux efforts créent un couple et l'équation (3) de torsion s'écrit:

_ h2 d3 ~ d~
Mox--D--+J?,;-
2 dx' dx

L'équation (4) devient:

De même, l'équation (5) devient:

R
z
Dh2 d4 ~-!?,;cf-
2 dx4
M
d
~j
2- =M
Oy
~
- Figure 81 -

Et l'équation (9), dont (5) est le cas particulier lorsque V= 0, s'écrit alors:

zal ~=0
r d4 ~ d2 ~ [ . q.
Oy
V--+-+ W+-- (10)
dx4 dx2 s,
En posant:
La résolution d'une telle équation différentielle du 4e ordre est complexe et fasti-
dieuse. C'est pourquoi, dans la pratique, on utilise des méthodes de calcul plus
V=---
D h2 simples (détermination d'un moment critique de déversement, défini par
Rx 2 l' Additif 80 ou l' Eurocode 3).

on obtient l'équation finale:

3.3.3. ASPECT RÉGLEMENTAIRE


(9)
DU DÉVERSEMENT

- Incidence du niveau d'application des charges Les vérifications réglementaires du déversement des pièces fléchies sont définies :
Les équations précédentes supposaient les charges appliquées au niveau du • par l'additif 80 (chap. 5.2.)
centre de gravité de la poutre. • par l' Eurocode 3 (chap. 5.5.2)
Considérons maintenant (figure 81) une poutre sollicitée par une charge unifor- Les deux méthodes sont très proches et donnent des résultats similaires.
mément répartie q, appliquée en un point d'ordonnée Za·
Elles s'appliquent aux éléments à section constante, fléchis par rapport à l'axe de
Il se développe un couple de moment q. dz . w, avec w = - ~ . Za· forte inertie.
L'équation:

dMo
--=-Mo--
d2 w 3.3.3.1.VÉRIFICATION SELON L'ADDITIF 80 (CHAP. 5.2.)
dx dx2
On doit vérifier que le moment de flexion maximal pondéré Mi dans une pièce, est
s'écrit alors : inférieur au moment ultime de déversement.

dMo d2 w Si Mp est le moment de plastification de la section, il faut donc que :


--= - Mo - -q ~. z
dx dx1 a

138 139
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

avec:
3.3.3.2. VÉRJFICATION SELON L'EUROCODE 3 (CHAPITRE 5.5.2.)
Le moment de flexion maximal MJ doit être inférieur au moment ultime de déverse-
ment:

n= 2 pour les profilés laminés


n = 1,5 pour les profilés reconstitués.
avec:
et: ~IV= J pour les sections de Classe 1 ou 2
~IV=Wee.y!Wpt.y pour les sections de Classe 3
~IV= Weff. yf Wpt. y pour les sections de Classe 4

XLT est le coefficient de réduction pour le déversement, qui est fonction de l'élan-

cement réduit Â.LT de l'élément vis-à-vis du déversement et qui a pour valeur:


1; = 1 pour les sections en 1 ;
1 . < 1
h* = distance entre les centres de gravité des semelles ; XLT mais XLT-
Ci et C2 = coefficients dépendant des conditions d'appuis et du mode de charge <iJir + [ 4> ~T- ~rj°' 5
ment;
longueur de déversement, généralement égale à la longueur de flam- où
bement, dans le plan perpendiculaire au plan de flexion, de la mem-
brure comprimée de la poutre ; q> LT= 0,5 [ 1 + <J.LT(:;,LT- 0,2) + ~~
Tl= rapport de la distance entre le centre de gravité de la section et le point
d'application de la charge, à la mi-hauteur du profilé (- 1 < TJ < + 1) ; et 0.LT = 0,21 pour les profùs laminés
nc0 si la charge est dirigée vers le centre de gravité de la section à partir
aLT = 0,49 pour les sections soudées
de son point d'application;
Tl> 0 dans le cas contraire. Calcul de l'élancement Â.LT (annexe F à l' Eurocode, § F. 2)

Le maintien latéral aux extrémités doit être assuré par des éléments et dispositifs de
fixation opposant une rigidité suffisante et possédant une résistance adéquate. Ces L'élancement réduit Â.LT a pour valeur:
derniers doivent :

- résister à un effort égal à 2 % de l'effort axial de compression existant dans les


semelles comprimées au niveau des sections maintenues, cet effort étant transmis
par ces semelles perpendiculairement au plan de l'âme des éléments.

- opposer une rigidité suffisante au déplacement latéral et à la rotation dans le plan
perpendiculaire au plan de flexion pour justifier le choix de l'élancement réduit E]o.s
Â. LT retenu.
Â.i= 7t
[fy = 93,9 E

E
235]0•5 rVY en N/mm' 2 ]
= [ !y
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

et Mc,= moment critique élastique de déversement.

Le moment critique élastique de déversement Mc, doit être calculé avec les caracté-
ristiques de la section brute. Pour les sections de Classe 4, le calcul de Mc, sera fait
1 z(y2 + z2) dA
sans considérer l'inertie de torsion uniforme de l'élément (It = 0). 2~
Les valeurs du coefficient XLT peuvent être obtenues à partir du tableau des coeffi- coordonnée du point d'application de la charge;
Za
cients de réduction de flambement (qui figure ci-avant au § 3.2.3.2.), en faisant
z, coordonnée du centre de cisaillement.
i = iLT et X= XLT, et en utilisant:
Les facteurs de longueur de flambement k et kw varient de 0,5 pour une fixation par-
• pour les profils laminés, la courbe a (a= 0,21) faite à 1,0 pour des appuis simples, avec 0,7 pour une extrémité encastrée et l'autre
• pour les profils soudés, la courbe c ( a = 0,49). simplement appuyée.

Enfin, lorsque À.LT :.:; 0,4, il est inutile de prendre en compte le déversement.
Le facteur k concerne la rotation de l'extrémité en plan. Il est analogue au rapport
f / L d'un élément comprimé.
Pour les poutres à section transversale constante et doublement symétriques, notam-
Le facteur k concerne le gauchissement d'extrémité. À moins d'avoir pris des
ment les séries de profils laminés I et H, l'élancement ')..LT peut être déterminé par la
mesures spéciales d'encastrement vis-à-vis du gauchissement, kw doit être pris égal
formule suivante approximative, qui place en sécurité :
à 1,0.
L
G=--E-
2 (1 + v)

/1 moment d'inertie de torsion ;

/w facteur de gauchissement
( h-1J
= ~ -2- 2

lz moment d'inertie de flexion suivant l'axe de faible inertie;


L longueur de la poutre entre points latéralement maintenus.
Calcul du moment critique élastique Mer (annexe F à I' Eurocode, § F. 1)
Poutres à section transversale constante mono-symétrique
Pour une poutre à section transversale constante, le moment critique élastique de
déversement est donné par la formule générale : et à semelles inégales
Pour une section en I à semelles inégales :
lw = P1(l - P1) lz h/

P1=--
1c
'ic + 1r
où:
moment d'inertie de flexion de la semelle comprimée suivant l'axe
C1, C2 et C3 facteurs dépendant des conditions de charge et d'encastrement, de faible inertie de la section ;
donnés dans les tableaux (annexe F) ; moment d'inertie de flexion de la semelle tendue suivant l'axe de
ketkw
ft
facteurs de longueur effective. faible inertie de la section ;
Zg = Za - z, et hs = distance entre les centres de cisaillement des semelles.

143
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Poutres à section transversale constante et doublement symétrique


40 m
PRS 1 500
Puisque Zj = 0 pour les sections transversales doublement symétriques, alors :

l[[-J l
2
n:2 E~ k 4v (kL)2 GJ, l/2 )
MCT = C1 --2 -+ -2-+(C2 Zg) 2 - Ci Zg

+---Y
(kL) kw Il n E~
h

LU
Dans le cas de chargement par moments d'extrémité (C2 = 0) ou de charges trans-
versales appliquées au centre de cisaillement (zg = 0), la formule devient:

MCT = Cl n:2 E~ [(~J2 ~ + (kL)2 GJ,]112 - Figure 82 -

(kL)2 kW I, n:2 E~ - Section transversale :


A =h lw + 2 b IJ= 533 cm2
Lorsque k = kw =1,0 (pas d'encastrement aux extrémités):
- Inerties de flexion :

Mer= C1 n:2 E~ [~ + L2 GJ,]112 b 'fi3 - (b - !,.) h3


2 063 620 cm4
L2 Il n:2 E~ 12

2trb3+hl
42 707 cm4
12
3.3.4. EXEMPLES D'APPLICATION
- Inertie de torsion :
l 3 3 4
Exemple 1: déversement d'une poutre au levage, I = - (h t + 2 b ) = 1 867 cm
1 3 w 1t
sous son seul poids propre
- Facteur de gauchissement :
Une passerelle pour piétons, de 40 mètres de portée, est constituée de poutres PRS
1500 (acier S.235). La mise en place de ces poutres a lieu par levage à la grue, au
moyen <l'élingues verticales, disposées aux deux extrémités des poutres.
Iw=~[H~trJ=2 276x I05cm6

Le coefficient de majoration dynamique sera pris égal à 1,3 (pour tenir compte des - Moment statique
a-coups de levage, des oscillations dues au vent et des difficultés de coordination
des deux grutiers).
µY= b j H- trJ
-2- + i,. h2 = 15 460 cm 3
Les poutres risquent-elles, sous leur seul poids propre, de déverser lors du levage ?
[ 8
- Caractéristiques géométriques du PRS : - Module de résistance élastique :
H 1500 mm 2~ 3
h 1 420rnm Weey=-=27515cm
H
b 400mm
lw 15 mm - Module de résistance plastique :
IJ 40mm Wpey = 2 µY= 30 920 cm3

144 145
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

- Poids propre poutre : • L'élancement sera calculé avec Weey car la section du PRS est de classe 3, du
g = pA = 4, 18 kN / ml fait du fort élancement de son âme (h / tw = 95).

- Moment maximal de flexion, à mi-portée, non pondéré, mais affecté du coeffi-


cient dynamique :
-À,LT= ~ef.y-fy
--- =
27 515 X 23,5 = 2,37
Mer 1 150 X 102
g{l.
Mt= 1,30 - = 1 087 kNm D'où XLr= 0, 146 (courbe c car PRS)
8
Il faut vérifier que :
- Selon l'Additlf 80 Mt$ XLT · Weey ·fy I 'YMI
c,= 1,13 J 087 s 0,146 X 27 515 X 23,5 X I0-2 / 1,10
C2= 0,46 1 087 S 858 kNm
1;= 1 La poutre n'est pas stable au déversement (alors qu'elle l'était selon l' Additif 80,
T\ = 0 qui ressort une nouvelle fois moins contraignant).
D'où l'on tire: Pour pallier à cela, nous pouvons :
2 6 - soit poser les poutres par deux (poutres jumelées, provisoirement entretoisées) ;
Mv= l,!3 n x 2,1 x 10 x 42 707 x 146 l+ 1867x81 (2x4000J2
- soit positionner les élingues de levage aux quarts de la portée (chacune à 10 m de
2x40002 42 707 X 210 1t X 146
l'extrémité). Dans ce cas, le moment de flexion en milieu de travée sera nul. Ce
Mv= 1150 kNm seront les encorbellements qui risqueront alors de déverser. En reprenant les cal-
Mpey = Wpe .Jy = 30 920 x 23,5 x 10-2 = 7 266 kNm culs, cette fois-ci pour des poutres en console, on vérifie qu'il n'y a aucun risque
de déversement.
1 1
kd=--:--=-----;:::======-=0,15
1,5
1+ --
(7 266Jl,5 6,57 Exemple 2 : poutre de palan
1 150
Une poutre HEA 400 de 6 mètres de portée, encastrée à ses deux extrémités en
Il faut vérifier que Mt$ ko Mpe, soit 1 087 $ 0, 15 x 7 266 = 1 090 kNm. regard de la torsion et de la flexion, supporte en son centre de gravité un palan.
Quelle charge maximale Q peut supporter la poutre sans déverser?
Vérifié, mais limite.
- Moment dû au poids propre :
- Selon l'Eurocode 3
M1 = g ,p_2 = 1,25 x 62 -1,88 kNm
k=I kw=l
24 24
C1 = 1,132 C2 = 0,459 C3 = 0,525
- Moment dû à la charge Q :
poutre doublement symétrique, donc Zg = 0 et Zj = O
Q.e Qx6
poutre chargée au niveau de son centre de gravité, donc Za =O M2=-=--=0,75 QkNm
• D'où le moment critique: 8 8

- Moment total pondéré :


M =l 1t2 X 2, J X 106 X 42 707 J46J2 + 4 0002 X 0,4 X J 867 Mt= (1,35 X 1,88) + (1,50 X 0,75 Q)
cr '
132
( 2
4 0002 1t2 X 42 707 Mt= 2,54 + 1,125 Q kNm
Mer= 1 150 kNm (à noter que la valeur de Mc, est identique à la valeur de Mv - Moment plastique :
précédemment établie). Mpey = Wpe .Jy = 602 kNm

146 147
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique

- Profil HEA 400 :


Vérifier la stabilité des fermes au déversement sous l'effet du vent.
to= fr:/2 =3 m
_ Charges appliquées sur une ferme :
lz = 8 564 cm4
couverture+ pannes: 0,2 x 10 2 kN/ml
11= 191 cm4 poids propre ferme (IPE 600) 1,22 kN/rnl
Selon l'Additif 80 3,22 kN/ml
C1 = 0,94 Cz = 0,71 Tl =0 ç=l • soulèvement vent: - 1,2 x 10 = - 12,0 kN/rnl

D'où l'on tire: _ Combinaison des charges :


MD=3810kNm W, + G = (- 12,0 x 1,75) + 3,22 = - 17,8 kN/rrù
kD=0,99 J,50 Wn + 1,35 G = (- 12,0 X 1,5) + (3,22 X 1,35) = - 13,7 kN/ml
Il faut vérifier que Mt 5. ko . Mpe Moment maximal a mi-portée :
Soit:
Mt 17,8; 152 - 500 kNm
2,54 + l, 125 Q 5. 0,99 X 602
Q 5. 528 kN
- Selon l'additif 80
- Selon l'Eurocode 3
RK:fo/2=7,50m
k = 0,5 (poutre biencastrée)
Ci=0,938 Za=O
C1 = 0,97 C2 = 0,30 Tl= ç=1
C2=0,715 zg=O D'où MD = 489 kNm
C3 = 4,800 Zj = 0 Mpey = 3 520 x 235 x 10-3 = 845 kNm
d'où l'on tire: Mc,= 2 400 kNm · D'où ko = 0,50
Section de classe 1, donc : Il faut vérifier que Mt 5. ko Mpe
soit : 500 5. 0,50 x 845 = 423 kNm (non vérifié).
'ALT= .
v --;;:; .
fi,i;;" = V 2400
A ~ = 0,50
- Selon l'Eurocode 3
k =0,5
XLT = 0,924 (courbe a, car laminé)
C1 = 0,712 C2 = 0,652 C3 = 1,070
Il faut vérifier : Mt 5. XLT. Mpe I 'YM! Za = coordonnées du point d'application des charges par rapport au centre de
soit: 2,54 + 1,125 Q 5. 0,924 x 602 / 1, 10 gravité, soit Za = 300 mm.
Q 5. 447 kN Zs = coordonnées du centre de cisaillement ; ici Zs = 0, car la section est double-
ment symétrique.
(résultat inférieur de 18 % par rapport à l' Additif 80)
Pour la même raison Zj = 0
Zg =-300 mm
Exemple 3 : poutre-ferme de toiture
On calcule alors Mc,= 496 kNm
La structure métallique d'un entrepôt est constituée de fermes IPE 600, de 15 mètres Section de classe 1, donc
de portée, articulées sur les poteaux dans le plan des portiques, mais encastrées dans
le plan perpendiculaire. Ces fermes, à entraxe de 10 mètres, supportent des pannes
et une couverture en bacs acier, qui représentent une charge moyenne de 0,2 kN/m2.

La pression de soulèvement de la toiture par le vent est de - 1,2 kN/m2.

149
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilitéélastique

XLT = 0,47 (courbe a, car laminé)


_ Vérification en compression :
Il faut vérifier que :
e 180
À.=-=-= 117
MJ<;;.XLT· MpeylYMI
i 1,54
Soit:
À.= 1,25
500 <;;. 0,47 X 845 / !,10 = 36! kNm x= 0,41
(condition inférieure de 17 % par rapport à !'Additif 80).
Il faut vérifier que :
Le moment de flexion Mi est nettement supérieur au moment résistant de déverse-
ment. _N__ ,;;,J
Npe
Plutôt que d'opter pour un profil supérieur de poutre-ferme, il est plus économique X·-
et plus judicieux de conserver le profil IPE 600 et de le stabiliser en disposant des YM1
entretoises pour assurer le maintien latéral de la semelle inférieure comprimée de la
ferme, dimensionnées pour pouvoir résister à 2 % de l'effort de compression admis-
sible dans la semelle. Soit ici : __ 2_o__ = 0,78 <;;. 1
0 41 X 69•1
- aire semelle comprimée : ' 1,10
b y = 22 x 1,9 = 41,8 cm2
- effort de compression admissible :
N=b IJ-/y=41,8 X 23,5 = 982 kN
3.3.5. LES DANGERS DU DÉVERSEMENT
- les entretoises doivent être dimensionnées pour reprendre 2 % de N, soit 20 kN,
en traction comme en compression, selon que le déversement se développe à Dans la pratique, les entreprises et bureaux d'études sont très avertis des dangers du
gauche ou à droite.
flambement, et chaque pièce comprimée est calculée en conséquence. En revanche,
concernant les pièces fléchies, les calculs très souvent se_ lirrù~ent à u~ simple
dimensionnement en flexion (simple ou déviée), sans vérification du nsque de
déversement.

Cela s'explique par le fait que tout calculateur perçoit bien (consciemment ou non)
Je risque de flambement (un poteau qui s'effondre entraîne le restant de la structur~
au sol), alors qu'il "apprécie" mal le risque de déversement (une poutrelle qui
déverse se vrille, mais reste en place, du fait de ses liaisons avec d'autres éléments,
pense-t-on généralement).
-Figure 83 -
En fait, les désordres provoqués par le déversement peuvent être légers (poutres
Adoptons pour les entretoises une cornière de section 50 x 50 x 3, de 1,80 m de lon-
gueur. déformées, bacs acier déchirés), mais également graves (effondrements partiels ou
totaux).
- Vérification en traction :
Actuellement, il semble que de tels désordres aient tendance à se mu~tiplier, ~vec le
N 20 000 développement sur Je marché des profilés minces (tôles pliées, de fa1_ble épaisseur),
cr=-=--= 68 MPa </ =235
A 294 y qui tendent à supplanter les profilés laminés habituels pour ce qui concerne les
• 1 pannes, les lisses et certaines poutres .

Ces profilés minces, de sections diverses (Zeds, I_I, Omégas ... ), sont p~us lége~s, :~
donc plus économiques, que les laminés usuels (IPE par exemple). Mais ce gain

150
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

poids est obtenu au détriment de l'inertie, principalement de l'inertie transversale


3.4. LE VOILEMENT
La faible rigidité de torsion est ainsi à l'origine de nombreux incidents, en particu,
lier lors de chutes de neige abondantes.
Très répandus dans les pays anglo-saxons, ces profils minces ( épaisseur courante de
2 mm rnntre 4 à 5 mm pour les laminés correspondants) sont appelés à se dévelop-
3.4.1.ASPECT EXPÉRIMENTAL DU VOILEMENT
per vraisemblablement dans les prochaines années en France. Tout concepteur ou
calculateur se doit de vérifier systématiquement leur stabilité au déversement. Si l'on soumet une plaque rectangulaire à une compression uniforme sur deux côtés
opposés, parallèlement à son plan moyen, on observe que la plaque, au-delà d'une
(Sections de classe 4). certaine charge, se déforme transversalement.

Pour conclure et sensibiliser le lecteur aux risques encourus, nous publions ci-des- Il s'agit du phénomène de voilement, qui se manifeste par des ondulations, qui ne
sous la photographie d'un bâtiment qui s'est effondré en totalité sous une charse de sont pas sans rappeler le phénomène de flambement pour des pièces à une dimen-
neige minime (40 daN/m2), du fait du déversement des poutres de portiques (Omégas sion, à la différence près que le voilement se développe plus progressivement, les
en tôle pliée), qui, en basculant, ont entraîné toute la structure au sol. Le construc- grandes déformations n'apparaissant pas brutalement et ne conduisant généralement
teur avait dimensionné ces poutres de portiques en flexion simple, sur la base de pas à la ruine de la pièce.
Jy = 235 MPa, alors que le déversement généralisé s'est produit pour une contrainte
nettement plus faible, d'environ 70 MPa. Le phénomène de voilement peut également apparaître sous un effort de cisaille-
ment simple. Il est, dans ce cas, attaché à la diagonale comprimée.

Les âmes des poutres utilisées en construction métallique sont généralement minces
et donc susceptibles de se voiler sous des efforts de compression ou de cisaillement
excessifs.

Les essais montrent que les déformations des âmes de poutres par voilement se tra-
duisent non pas par des ondulations régulières (comme pour une plaque mince
libre), mais par des cloques et des boursouflures (zones d'acier plastifiées), locali-
sées dans les zones surcomprimées, comme le montre la figure 84.

- Figure 84 -
-Photo 5 - Les essais montrent également que les âmes, bien que voilées, résistent encore à des
efforts additionnels. Autrement dit, le voilement ne conduit pas à une ruine rapide et
brutale des pièces, ce qui en fait un phénomène finalement peu dangereux.

Pour éviter le voilement des âmes des poutres, deux moyens sont possibles :
- soit augmenter l'épaisseur de l'âme,
- soit disposer des raidisseurs d'âme, judicieusement positionnés.

Le choix est dicté, cas par cas, par une comparaison des coûts.

152 153
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique

3.4.2. ASPECT THÉORIQUE DU VOILEMENT d

La théorie du voilement consiste généralement à utiliser la méthode énergétique de


37,4ë~
Timoshenko, qui détermine une contrainte critique, obtenue dès lors que le travail
des forces extérieures appliquées atteint le niveau de potentiel interne de la plaque
sollicitée. avec:
L'expérience montre cependant que cette théorie est insuffisante, car les contraintes 'ter = résistance critique élastique au voilement par cisaillement.
critiques calculées ne correspondent que rarement aux contraintes de ruine expéri- kt = coefficient de voilement par cisaillement.
mentales.

Cela s'explique, entre autres, par les effets de membrane, à savoir des tractions sta- Pour À.w > 0,8 , on obtient :
bilisatrices générées par les déformations transversales, que la théorie ne prend pas
- dans le cas de raidisseurs transversaux :
en compte.
dltw>30e ~
Nous ne développerons donc pas ici les calculs théoriques du voilement :
_ dans le cas où il n'y a pas de raidisseurs transversaux intermédiaires, on prendra
d'une part, en raison de leur longueur et de leur grande complexité, kt= 5,34 (valeur qui place en sécurité), d'où
- d'autre part, parce que les profilés laminés normalisés (IPE, HEA. .. ) sont peu ou d / tw > 30 e V 5,34 = 69 e
pas sensibles au voilement ; leurs âmes étant surdimensionnées.
NOTA : Il est facile de vérifier, dans les catalogues donnant les caractéristiques géo-
En revanche, les âmes des profilés reconstitués soudés sont très sensibles au voile-
métriques des profilés laminés normalisés, que pour tous les profils IPE, HEA, HEB
ment. Il s'agit des poutres ou caissons d'ouvrages d'art, des parois de réservoirs, de
et HEM (h = 600 mm maxi.), qui constituent l'essentiel des profils utilisés en bâti-
silos ...
ment, on a bien d / tw < 69 e, ce qui signifie qu'une vérification au voilement n'est
pas nécessaire.
Elle le sera, par contre, pour tous les profilés reconstitués soudés (P.R.S.).
3.4.3. ASPECT RÉGLEMENTAIRE DU VOILEMENT

La résistance au voilement par cisaillement des âmes de poutres est définie au cha- 3.4.3.2. MÉTHODES DE CALCUL
pitre 5.6. de l'Eurocode 3. Elle dépend du rapport hauteur-épaisseur d / tw ainsi que Deux méthodes de calcul sont possibles :
de l'espacement des éventuels raidisseurs d'âme intermédiaires.
- la méthode post-critique simple (voir ci-après § 3.4.3.3.), qui peut être utilisée
dans tous les cas, que les âmes comportent ou non des raidisseurs transversaux
3.4.3.1. CRITÈRES DE VÉRIFICATION intermédiaires, à condition qu'il existe des raidisseurs transversaux aux appuis ;

La résistance au voilement par cisaillement doit être vérifiée lorsque le rapport - la méthode du champ diagonal de traction (voir ci-après § 3.4.3.4.), qui peut être
d I tw de l'âme vaut: utilisée lorsque les âmes comportent des raidisseurs transversaux intermédiaires,
à condition que :
d I tw > 69 e pour des âmes sans raidisseurs (exceptés ceux sur appuis)
l$a/d$3
d I tw > 30 e ~ pour des âmes comportant des raidisseurs transversaux
d étant la hauteur d'âme entre semelles ;
intermédiaires. a étant l'écartement, entre nus intérieurs, des raidisseurs.
Ces bornes sont fixées par le § 5.6.3.2. de I' Eurocode 3, qui définit l'élancement Lorsque a/ d > 3, l'inclinaison du champ diagonal de traction est telle, que cette
méthode place très largement en sécurité. La première méthode sera alors préfé-
À.w de l'âme : rable.

154
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilitéélastique

3.4.3.3. MÉTHODE POST-CRITIQUE SIMPLE


't ="-t 1t 2E (~ J2
A. Cisaillement pur(§ 5.6.3. Eurocode 3) cr 12 (1 - v2) d

Il faut vérifier que l'effort tranchant de calcul est inférieur à l'effort tranchant résis- d'où l'on tire:
tant, soit V~ Vba

avec:
Àw=

'tba étant la contrainte moyenne ( dite post-critique simple) de cisaillement, qui est
En posant:
fonction de l'élancement de l'âme Àw et qui vaut:
E = 210 000 MPa
v = 0,3 ( coeff. Poisson)

f = 235 MPa
'ba -
(1 - 0,625 ().. w- 0,8)) h
-./3 y i?
on obtient
, 'ba (N/mm2)
d
S.235 S.275 S.355
tw
136 159 205 À=----
w 37,4f.~
102 119 154 ---------·------------'-----------
kt étant le coefficient de voilement par cisaillement, qui vaut :

Raidisseurs transversaux
Valeurs de k;
intermédiaires
0,8 1,2 Sans k; = 5,34

ald<1 k,= 4 + 5,34


(a I d)2
- Figure 85 - Avec
4
a!d?.1 k,=5,34+--2
(a I dJ
Calcul de l'élancement Àw de l'âme.

B. Interaction entre effort tranchant, moment fléchissant


et effort axial tç 5.6.7.2. Eurocode 3)
À condition que les semelles puissent résister à la totalité _des valeurs de calcul du
moment fléchissant et de l'effort axial dans l'élément; il n'est pas nécessaire de
'ter étant la contrainte critique élastique au voilement par cisaillement, qui a pour réduire la résistance de calcul de l'âme au cisaillement pour tenir compte de ces
valeur: efforts.

156
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Les sections transversales sont considérées comme satisfaisantes, c'est-à-dire ne NJ = A . Jy = effort axial plastique
nécessitant pas une détermination de l'influence de l'effort tranchant V sur le
moment résistant de calcul, si les deux conditions suivantes sont remplies :
Mo et N1se rapportant à la section composée des seules semelles.
f
M~Mf
Enfin:
et V~ Vba
_ Si V~ 0,5 Vba, il n'est pas nécessaire de réduire la résistance de calcul de la sec-
avec: tion transversale au moment fléchissant et à l'effort axial, pour tenir compte de
Mi= moment résistant plastique de calcul de la section constituée des semelles l'effort tranchant.
seules. - Si V> 0,5 Vba, il faut vérifier :

M<M1+ CM,,-M)[I -[ ~:- ,rJ


qui est la formule du tronçon de courbe AB sur la figure 88 ci-après, qui illustre
l'interaction entre effort tranchant et moment fléchissant.
(En présence d'un effort axial N en sus, il y a lieu de remplacer Mp1 par le
moment réduit de résistance plastique MN, défini par le§ 5.4.8. de l'Eurocode 3).
V
-Figure 86-
A
Vba = résistance de calcul de l'âme au voilement par cisaillement. Vba r-------~,
0
Mpe = moment plastique résistant de calcul de la section totale (semelle+ âme)
G)
·······--------·------------·-···· 8

0
c_--------~--- M

-Figure 88-

-Figure 87- 3.4.3.4. MÉTHODE DU CHAMP DIAGONAL DE TRACTION

En présence d'un effort axial N, le moment Mi devra être réduit en conséquence et A. Cisaillement pur(§ 5.6.4. Eurocode 3)
sera déterminé par :
Il faut vérifier que l'effort tranchant de calcul est inférieur à l'effort tranchant résis-
tant, soit V~ Vbb·

En phase élastique, la contrainte de cisaillement est uniforme dans le panneau


avec: 'tbb
d'âme, et l'effort tranchant résistant est Vbb = d C.v --
0
M1 = moment Mien l'absence de N 'Y M1

158 159
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Cette contrainte de membrane <Jbb est constante dans le champ diagonal de traction
'tbb étant la contrainte de cisaillement qui est fonction de l'élancement de l'âme À.w
plastifié, de largeur g et d'inclinaison <j).
et qui vaut (voir figure 89) :
Les contraintes principales, après projection sur les axes principaux u et v, valent
(grâce au cercle de Mohr).
o.s s Iw < 1,25
<Ju = <Jbb + 'tbb . sin 2 <j)
[1 - 0,8
-
P.-w- ~
0,8)1 "3 'Cv =- 'tbb . sin 2 <j)
'C11v = 'tbb . COS 2 <j)
Le critère de Von Mises s'écrit :

~ +~ - 0u 0v + 3 'C~v = f}

0,64 ----------------------·------------ d'où l'on tire:

!~
;-~~~~~~~~~~~~~~----J~ Àw Le champ diagonal de traction a une largeur g, qui vaut (cf fig. 90).
0,8 1,25 g = (d cos <j) - a sin <j)) + Sc sin <j) + S, sin <j)
g = d cos <j) - (a - Sc - S,) sin <P
- Figure 89-
Cette diagonale de largeur g permet d'accepter un effort tranchant additionnel du
En continuant la mise en charge du panneau d'âme, au-delà de la limite élastique, la fait de la plastification de cette portion d'âme, qui vaut :
diagonale comprimée du panneau, qui est saturée, ne peut supporter aucune aug-
mentation de sa contrainte de compression. Apparaît alors une contrainte de mem- !::,, vbb = g tw <Jbb sin <P
brane, qui déforme les semelles de la poutre vers l'intérieur du panneau et qui plas- Et l'effort tranchant résistant global sera :
tifie l'âme (voir figure 90 ci-après).

[ d tw -r;bb + 0,9 g !,v <Jbb sin <j)]


vbb
YM!

l' Eurocode 3 ayant introduit un coefficient de sécurité de 0,9.

e = arc tan -d et - <


e <P < e
a 2

avec:

<j) =~ pour s = 0
2
<j) =0 pour S= a

- Figure 90- <j) = ~ pour les autres cas


3

160
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

de la section constituée des semelles seules nr= épuisée par le moment


fléchissant M.
t,

Pour une section symétrique, sans effort axial, q> = ~ et Sc= Sr= O.
2

Si V :s; 05 Vbw, il n'est pas nécessaire de réduire la résistance de calcul de la sec-


tion transversale au moment fléchissant et à l'effort axial, pour prendre en
compte l'effort tranchant.
- Si 0,5 Vbw < V< Vbw, il faut vérifier que :
t,

MSM1+CM,,-MPH~:-1rJ
-Figure 91 -
(En cas d'effort axial N, en sus, il faut remplacer Mpe par MN), qui est l'équation
Sc et Sr sont les longueurs d'ancrage du champ diagonal de traction le long des de l'arc de parabole BC (figure 92 ci dessous).
semelles, comprimées et tendues, obtenues par la formule :
- Si V> Vbw, il faut vérifier que V :s; Vbb·

0 < s-c a Vbb est obtenu par la formule explicitée au paragraphe précédent, qui correspond
à l'équation du tronçon de courbe AB.

avec: V
MN= moment de résistance plastique réduit de la semelle considérée, qui vaut: A

V ·-·-······--· r
où b et fJ sont la largeur et l'épaisseur de la semelle considérée.

B. Interaction entre effort tranchant moment fléchissant et effort axial


(§ 5.6.7.3. Eurocode 3)
M
Les sections transversales sont considérées comme satisfaisantes, c'est-à-dire ne
nécessitant pas une détermination de l'influence de l'effort tranchant sur le moment
- Figure 92-
résistant de calcul, si les deux conditions suivantes sont remplies :
Diogromme interaction entre effort /ronchon/ et moment fléchissant
M:s;MJ
vs; vbw
3.4.3.5. VÉRIFICATION DES RAIDISSEURS TRANSVERSAUX
avec:
INTERMÉDIAIRES(§ 5.6.5 et 5.7.6. del' Eurocode 3)
Mi= moment résistant plastique de calcul de la section constituée des semelles
seules ; Quelle que soit la méthode utilisée (post-critique simple ou champ diagonal de trac-
Vbw = résistance de l'âme seule au voilement par cisaillement, qui est la valeur tion), il convient de vérifier la résistance des raidisseurs transversaux.
particulière de Vbb, définie précédemment, obtenue lorsque la résistance

162
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique

L'effort de compression N, dans un raidisseur vaut:


_ Soit des charges appliquées sur une semelle et reprises par cisaillement dans
IN, = V - d . lw . Îbb J
l'âme (figure A).
En ce cas, il faut vérifier les modes de ruine 1 et 2.
Il faut retenir la plus petite des valeurs de 'tbb obtenues pour les deux panneaux adja-
cents au raidisseur. _ Soit des charges appliquées sur une semelle et transmises, au travers de l'âme,
directement à l'autre semelle (figure B).
Il y a lieu ensuite de vérifier la résistance du raidisseur au flambement en respectant En ce cas, il faut vérifier les modes de ruine 1 et 3.
trois conditions :

- il convient d'inclure dans la section transversale efficace du raidisseur une lar-


geur d'âme de 15 s . tw de part et d'autre du raidisseur.

D D D ========~========
- Figure 94 -

-Figure 93 - La longueur d'appui rigide Ss sur une semelle est la distance sur laquelle la charge
appliquée est répartie effectivement.
- la vérification au flambement s'effectue en utilisant la courbe de flambement C
et une longueur de flambement f :::>: 0,75 d.
- afin de présenter une rigidité suffisante, le raidisseur doit avoir une inertie mini-
male I,, telle que : -. -.
t3 ·,. //
Si!!:.< 112, I, :::>: 1,5 d3 .z. -. 1.
d a2 .r,.
----./J 1 '-.,---,

Si!!:.;:,: 112, I, :::>: 0,75 dt!


d

3.4.3.6. RÉSISTANCE DES ÂMES AUX CHARGES TRANSVERSALES


(§ 5.7. Eurocode 3)

La ruine d'une âme non raidie, soumise à des charges transversales, peut survenir - Figure 95 -
selon trois modes :
Mode 1: résistance à l'écrasement Ry
- mode 1 : écrasement de l'âme, à proximité de la semelle.
mode 2: enfoncement local de l'âme sous forme de voilement localisé.
- mode 3 : voilement de l'âme sur la plus grande partie de sa hauteur.

Quant aux modes d'application des charges transversales, on distingue:

165
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

avec: 3.4.4. EXEMPLE D'APPLICATION

Soit un PRS 1500, comportant des raidisseurs intermédiaires.

Vérifier la résistance au voilement d'un panneau d'âme, soumis aux sollicitations


suivantes:
où:
N=700 kN
b1= largeur semelle(< 25 y)
V== 1 500 kN
cri= contrainte longitudinale dans la semelle.
M=4000kNm
Acier :Jy = 235 MPa
Mode 2: résistance à l'enfoncement local RA
Longueur du panneau d'âme: a= 2,84 m
Caractéristiques géométriques de la section :
h = 1 500 mm b1 400 mm
A = 533 cm2 40 mm
AJ == 160 cm2 tw 15 mm
d 1 420 mm a/d = 2
avec: a = 2 840 mm
Ss = longueur de l'appui rigide d
élancement âme : Àw =- = 95
tw
Mode 3 : résistance au voilement RB
r-:
f
Elle est déterminée en étudiant le flambement de l'âme considérée comme un élé- M~ ~At
ment virtuel comprimé, ayant une largeur efficace beff qui vaut :

b=~
eff s

-
N
yt 0
(\J

"'
Il
"t)
r- N
0
(\J

"'
Aw


• I Ss I c

rrm vt ~a=2840-
1

-~I {~,dj-lI 4oÎ


~___1QQ__>-I

~ - Figure 97-

be11= h bel(= [tf + S/]112 1. CLASSE DE LA SECTION

- Figure 96- Semelle [tableau 5.3.1. (3) Eurocode 3]

.:.. = 200 = 5 <9 E =9 ~ Classe 1


1 40

166 167
:1 CONCEPTl~N ET CALCUL DES STRUCTURESMÊTALLJOUESSELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilitéélastique

- Âme [tableau 5.3.1.(1) Eurocode 3] D'où:


d 1 420
- =--
tw 15
= 95 < 124 E = 124 ~ Classe 3 'ba = [ 1 - 0,625 iw- 0,8)] ~
1:1,a = 119 MPa
- Semelle comprimée : classe 1 V00 =d. fw 'ba = 1 420 X 15 X 119 X 10-3
} ~ Section de classe 3
- Âme de classe 3
V00 =2534kN

- Coefficient partiel de sécurité 'YMO = 1,0. La poutre étant soumise à trois sollicitations simultanées M, N et V, il y a lieu de
prendre en compte les critères d'interaction entre ces trois sollicitations. Ce qui
2. CRITÈRE DE VÉRIFICATION DU VOILEMENT impose de calculer MJ-

Pour des âmes comportant des raidisseurs intermédiaires, la résistance au voilement B. Calcul de Mc
est à vérifier lorsque :
Mf
0
= WpR. t; avec

Wpe = b1. t/h- tt> = 23 360 cm3

Mo = 23 360 x 235 x 10-3 = 5 490 kNm


f
Dans notre cas, ~=2~ 1, N1 =2Py.fy=2x 160x235x 10-1=7520kN
d

soit: 4 M1 =MJ[1-(]=4980kNm
k, = 5,34 + -- = 6,34

(!J2 C. Critères d'interaction


soit: !!._ = 95 > 30 v 6,34 = 75,5
tw M= 4 000 kNm < Mt= 4 980 kNm
et 0,5 Vba = 1 267 kN < V= 1 500 kN < Vba = 2 534 kN

Donc la vérification s'impose. Il y a donc lieu de prendre en compte l'interaction des sollicitations.

Il faut vérifier que :


3. VÉRIFICATION DE LA RÉSISTANCE DEL' ÂME AU VOILEMENT
PAR LA MÉTHODE POST-CRITIQUE SIMPLE

A. Calcul de V ba
avec Mpl réduit à MN, du fait de N [§ 5.4.8.2. Eurocode 3], sauf si O"x <t; Soit:
d
1J
À. -
tw
avec ici k.,_ = 6,34 Wpe =2 µ =2 [Py(h~ + 1w ~ 1
w 37,4E~
WpR = 30 920 cm3
95 ax = !:!_ = 129 MPa <!y= 235 MPa
Soit: À.= =10<12
w 37,4 V 6,34 ' ' Wpe

168 169
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCOOE 3 Les phénomènes d'instabilitéélastique

Donc:
MN =12,03 kNm

r
MN= Mpe = Wpe .i, = 7 266 kNm
-
'tbb = [ l - 0,8 (Î1,w - 0,8)
] Y3
!y
2
M s 4 980 + (7 266 - 4 980) [ l -( : ~3:00 1 J
235
'tbb =[1-0,8 (l-0,8) J {3= 114 MPa
M = 4 000 kNm s 7188 kNm. Vérüié
crbb = ,,/ fy- 't~b [ 3 - (1,5 sin 2 q>)2] - 1,5 . 'tbb. sin 2 q>
Représentation graphique crbb = 62 MPa
V
(kN) D'où

Vba = 2,534 ~--------.,.,_ S =--2~N --- =76 cm


c sin q> tw. crbb

B. Calcul de St
V= 1,SqO ···························rM

V:= 1,267 ···················--····--(---.( ......... ·


Effort longitudinal N1dans la semelle tendue :
M N
Nf = ~ - - = 2 390 kN
h-1 2
MN =22,5 kNm
:M =
1 1980
--.--------<o--_._-- ......-----M (kNm)
si = 104 cm
0 M=4 000 Mpt = 7 266

-Figure 98 -
C. Calcul de g
g = d cos q> - (a - Sc - S1) sin q>
g = 104 cm
4. VÉRIFICATION PAR LA SECONDE MÉTHODE,
DITE DU CHAMP DIAGONAL DE TRACTION D. Effort tranchant Vbb
A. Calcul de Sc vbb = d. lw. 'tbb + 0,9 g. lw. (Jbb sin q>
vbb = 2 690 kN
Effort longitudinal Ni dans la semelle comprimée:
On vérifie bien que V= l 500 kN < Vbb = 2 690 kN
M N
Nf =--+-=3090kN
h-1.r 2

MN =0,25 b~
2
.!y [
1-
[0)
--
b1.!y 2]
MN = 0,25 x 40 x 42 x 2 350 [1 -(309
000 2] J
. 376 000

171
CHAPITRE 4

BASES DE CALCULS
DU NOUVEAU RÈGLEMENT
EUROCODE3

4.1. NOTIONS DE SÉCURITÉ

Tout calcul de dimensionnement ou de vérification de structure repose sur de nom-


breuses hypothèses mathématiques ou physiques, généralement modélisées, et par-
faitement théoriques.

Ces hypothèses correspondent assez mal à la réalité, du fait du grand nombre


d'imprécisions, d'imperfections, voire d'erreurs, qui affectent les calculs, la fabrica-
tion, le montage et l'utilisation des structures concernées, et qui présentent un carac-
tère très variable et parfaitement aléatoire.

Cet ensemble d'imprécisions et d'imperfections peuvent affecter:

LA CONCEPTION D'UNE STRUCTURE

- Sous-estimation des charges, permanentes mais surtout variables,


- conditions de liaison aux nœuds erronées (assimilées à des encastrements ou des
articulations parfaits, pour des raisons de modélisation de méthodes de calculs,
alors qu'en réalité un nœud n'est que partiellement encastré ou articulé),
- assemblages mal conçus (les notions de rigidité et de capacité de rotation sont
souvent mal perçues ou purement éludées),
effets dus à la dilatation des aciers non pris en compte;
- déformations excessives à l'état-limite de service (flèches!, rotations 0, déplace-
ments Li),
- etc.
i CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
:1
LA FABRICATION DES ÉLÉMENTS Considérant enfin, contrairement aux hypothèses de la R.D.M., que les charges ne
sont jamais centrées, que les poteaux ne sont que rarement verticaux, que les
- La limite élastique1>, d'un acier n'est pas précisément déterminée, poutres sont également rarement rectilignes, que les sollicitations ne sont pas néces-
sairement confinées dans les plans principaux d'inertie, nous pouvons être certains,
- les contraintes résiduelles de laminage, que l'on connaît mal, faussent les calculs
que pendant sa durée de vie, un ouvrage sera soumis à des sollicitations supérieures
des contraintes résultantes,
à celles prises en compte dans les calculs.
- le module d'élasticité de l'acier E n'est pas constant dans une section,
De ce fait, pour assurer la sécurité d'une construction, deux démarches sont pos-
- l'acier n'est pas, comme on le considère en résistance des matériaux, un matériau sibles:
parfaitement élastique, homogène et isotrope,
- la première, qui est un calcul aux "contraintes admissibles", dans lequel il s'agit
- les tolérances de laminage sont importantes et perturbent les calculs d'inerties et de vérifier que la contrainte en service reste inférieure à une fraction de la
de contraintes de 15 %, très facilement (cf chapitre 1.4.). contrainte ultime du matériau.
Il s'agit d'une méthode de calcul de type "déterministe", qui suppose les para-
mètres de calculs connus, donc non aléatoires.
LA TRANSFORMATION DES PIÈCES en usine, du fait - la seconde, qui est un calcul aux "états-limites", dans lequel il faut vérifier que la
d'erreurs sur les plans d'exécution ou en atelier, de cotations erronées, d'oublis de contrainte en service, majorée (ou pondérée), reste inférieure à la contrainte
raidisseurs, de perçages trop importants, de soudures défectueuses, etc. ultime du matériau.
Il s'agit cette fois d'une méthode de calcul de type "probabiliste", qui introduit
des coefficients de pondération variables, donc aléatoires.

LE MONTAGE SUR SITE Il semble, que la tendance actuelle et à venir des règlements et normes en cours
d'élaboration, aille vers des méthodes de calculs "semi-probabilistes", ce qui est le
cas pour l' Eurocode 3.
- Les modes de calculs prennent en compte les structures en phase définitive, et
rarement en phase de montage, ce qui peut conduire à des problèmes divers :
déversement de poutres au levage, effondrement du fait de contreventements pro-
visoires oubliés ...
ÉTATS-LIMITES
- serrage de boulons incorrect (notamment de boulons HR), diamètre et nuance
d'acier des boulons non conformes, coefficient de frottement des platines µ
insuffisant, etc. Un état-limite est un état particulier, au delà duquel une structure ne satisfait plus
aux exigences pour lesquelles elle a été conçue et dimensionnée.

On distingue deux types d'états-limites :

L'EXPLOITATION PAR LE MAÎTRE D'OUVRAGE peut - l'État-Limite de Service (É.L.S.), qui correspond à l'utilisation courante et quoti-
s'avérer néfaste dienne de l'ouvrage et qui limite les déformations de la structure, afin d'éviter
des désordres secondaires et garantir la pérennité de l'ouvrage (limitation des
flèches, de la fissuration du béton ... ) ;
- modification de destination des locaux, d'où charges bien supérieures sur les
planchers, - l'État-Limite Ultime (É.L.U.), qui correspond à un cas de charge exceptionnel,
ultime (par exemple : neige trentenaire, crue centenaire ... ), pour lequel la stabilité
- adjonction de charges initialement non prévues : palans, etc.
de l'ouvrage doit être garantie, bien qu'étant à la limite de la ruine. Un É.L.U. est
- absence de maintenance et d'entretien (corrosion des aciers, oxydation, perte de atteint lorsque l'on constate une perte d'équilibre, une instabilité de forme, une
section résistante). rupture d'élément, une déformation plastique exagérée, etc.

174
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode3

4.2. ACTIONS ET COMBINAISONS D'ACTIONS COMBINAISONS D'ACTIONS À L'É.L.S.

Elles servent exclusivement pour le calcul ou la vérification des déformations


Les actions agissant sur une structure sont de trois types : (flèches et déplacements).
- les actions permanentes G Les combinaisons d'actions sont:
• poids propres, _ avec une action variable :
• action de la précontrainte,
G+Q
• déplacement différentiel des appuis,
• déformation imposée à la construction ; _ avec plusieurs actions variables:
G + 0,9 L Q;
- les actions variables Q
• charges d'exploitation,
• action du vent,
• action de la neige, VALEURS LTh1ITES DES DÉFORMATIONS
• action des gradients thermiques ;
- les actions accidentelles A Lès valeurs limites des déformations des structures métalliques ne sont pas impo-
• explosions, sées réglementairement et brutalement, car elles dépendent de divers critères,
• chocs de véhicules. propres à chaque construction (l'installation de ponts roulants, d'ascenseurs, de
façades vitrées, etc., exigera des déformations très limitées et une grande rigidité
(Ce dernier type d'actions est rarement pris en compte; uniquement s'il est spé- des structures, afin de garantir le bon fonctionnement <lesdites installations. En
cifié sur le cahier des charges du marché de consultation). revanche, un simple entrepôt tolérera des déformations nettement plus importantes).

Les choix incombent donc aux concepteurs, aux maîtres d'ouvrage ou aux utilisa-
teurs finaux, qui sont censés connaître les contraintes diverses affectant tant la
COMBINAISONS D'ACTIONS À L'É.L.U. construction proprement dite que son utilisation ou sa destination finale.

Si ces choix n'ont pas été exprimés au niveau des cahiers des charges, le règlement
- Les charges d'exploitation peuvent être estimées avec la norme N.F. P 06.001. Eurocode 3 reconunande des limites, qui sont les suivantes, et qui restent approxi-
- Les charges de neige sont définies par le D.T.U. 06.002 (règles N.84). matives:
- toitures en général :/ < f 1200,
- Les charges de vent sont définies par le D.T.U. 06.006 (règles NV 65).
- planchers en général : f < R 1250,
- Action des gradients thermiques : variation relative de longueur de - 4. 10- 4 à planchers supportant des poteaux : f < R /400,
+ 3. 10-4. - poteaux de portiques en général : /',. < R 1300,
Les combinaisons d'actions sont : - poteaux de portiques avec pont roulant : /',. <RI 500.

- avec une action variable :


1,35 G max+ G min+ 1,50 Q
avec Gmax = action permanente défavorable EFFETS DYNAMIQUES
Gmin = action permanente favorable
Q = action variable défavorable Les effets dynamiques à prendre en compte à l'État-limite' de service doivent véri-
fier que les fréquences (ou périodes) propres des structures sont suffisamment diffé-
- avec plusieurs actions variables :
rentes de celles de la source d'excitation, afin de se prémunir contre tout phéno-
1,35 G max+ G min+ 1,35 L Q; mène de mise en résonance.

176 177
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Il s'agit donc de calculer la fréquence propre/(en cycle par seconde) ou la période


propre T (en seconde) de la structure et de vérifier qu'elle(s) reste(nt) inférieure(s) à
certaines bornes :
- pour les planchers courants de logements, de bureaux ... :
Modèle Résistance Capacité de rotation
Classe
J> 3 cycles I seconde (ou N > 0,3 seconde) ce qui est vérifié si la flèche instanta- de comportement de calcul plastique
née du plancher reste inférieure à 28 mm [(; < 28 mm]. Plastique
M
Mpe ,, sur seclion complète
- pour les planchers moins courants de gymnases, discothèques ...

t
Importante
J> 5 cycles I seconde (ou N > 0,2 seconde) ce qui est vérifié si la flèche instanta- Voilemenlj
née du plancher reste inférieure à 10 mm [{; < 10 mm]. local __._
._ e
Voir chapitre 6.6 ci-après, pour le calcul des fréquences propres d'oscillation des
Plastique
structures. sur seclion complète
M• Volternent
local
2 Limitée

~e
4.3. CLASSIFICATION Élastique
DES SECTIONS TRANSVERSALES Mp,' -~-----r Voilement
sur seclion complète

3 Me111· -- -- local Aucune

L' Eurocode 3 a instauré une classification des sections transversales, en fonction de - e


critères divers :
Élastique
- élancements des parois, sur seclion efficace
- résistance de calcul, Mpttt=ilement
M local
- capacité de rotation plastique, 4 et Aucune
- risque de voilement local,
- etc. ~e
Quatre classes de sections ont été définies, allant de la section 1 (la plus perfor- - Tableau 99 -
mante) à la section 4 (la plus fragile), soit:
- Les différentes parois comprimées d'une section transversale (âme ou semelle)
- classe 1 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance plastique, sans sont souvent de classes différentes. La classe de la section sera, en ç_e cas, la
risque de voilement local, et possédant une capacité de rotation importante pour classe la plus haute (la plus défavorable).
former une rotule plastique.
- Le fait de déterminer la classe d'une section permet de choisir la méthode de cal-
- classe 2 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance plastique, sans culs (analyse plastique ou élastique).
risque de voilement local, mais avec une capacité de rotation limitée. - La classification peut être établie en fonction des élancements limites des parois.
classe 3 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance élastique en fibre Les tableaux 100 et 101, qui suivent, définissent les classes 1, 2 et 3. Les parois
extrême, mais non leur résistance plastique, du fait des risques de voilement local. présentant unélancement supérieur à l'élancement limite de la classe 3 sont natu-
rellement de classe 4.
- classe 4 : sections transversales ne pouvant atteindre leur résistance élastique, du
fait des risques de voilement local. - Enfin, pour les profils laminés courants (! ou H), sollicités soit en compression
(voir tableau synthétique 99 page suivante.) seule, soit en flexion simple, les tableaux 102 à 107 suivants donnent directement
les classes.

179
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Rapports largeur-épaisseur maximaux pour parois comprimées Rapports largeur-épaisseur maximaux pour parois comprimées

Âmes : (parois internes perpendiculaires à l'axe de flexion) Parois internes de semelles : (parois internes parallèles à l'axe de flexion)

r. -fil--{][,-, ~,'"
d= h-31 [t= t,= twl
Type.

cf'r lÔT cÊm


Classe Âme fléchie Âme comprimée Âme en flexion composée Classe Section fléchie Section comprimée

+~fy
Distribution
de contraintes Distribution de contraintes dans -=,,
1,
.
,,
:--: =
,,,,
,,
,,,,
'1

.l, d la paroi et sur la hauteur de la :' :'


1, ,,
dans la paroi dh h h ,,•1,, ,,,,
,,,, r=:«: ,,,, ,,',,,

il
'1

=:=Li
(compression section (compression positive) ,,, ,, '' ' , ,,
positive) I t -·- - ----- ,, '
·=_:; '
'
+
, ,,
- +
fy fy fy

Quand a> 0,5 : Sections creuses laminées (b-311)1 fr $33E (b - 311) I fr S 42 E


d!twS 396 el (13 a-1)
1 dl fwS72e dlfwS33e
Quand œ c 0,5 :
dl fwS36ela Autres bl t, $33 E bl t, S42E

Quand a> 0,5 : Sections creuses laminées (b - 311) I fr S 38 E (b-311) I fr$ 42E
dl lwS456el(13a-1)
2 dl fw$83E dl fwS38e 2
Quand œ c 0,5 :
Autres bl t, bl t, S 42 E
d I fw S 41,5 E I a

,2,'"iî}
~i OH .~n
-=
+~fy
Distribution
,,,, ,,,,
de contraintes d/2 Distribution de contraintes dans
,,,, ,,,,
~,? :._~
dans la paroi la paroi et sur la hauteur de la '
h section (compression positive)
,,
..
•,
,
,, ~ ''
'
''
''''
(compression
positive)
.
,, ,,
l:~ :: :::::: :
'' ''
~' :,'
- - fy - + - +

Quand 'V> - 1 : Sections creuses laminées (b- 311) I fr s 42 E (b - 311) I fr s 42 E


dl fwS 42 El (0,67 + 0,33 'V)
3 dlfwS124e dl t.,S 42 E 3
Quand 'V s-1:
dl fwS62 E (1 -\jl) -JFo/Î Autres bl t, $42E bl t, $42E

fy(N/mm2) 235 275 355 I fy (N/mm2) 235 275 355


E = -V235 f fy E=-V235/~
E 1 0,92 0,81 1 0,92 0,81
1 1--~~E~~--1~~~~~-t-~~~~--1~~~~~

- Tableau l OO- A- - Tableau l OO- 8-


(Tableau 5.3. 1. de l'Euracode 3} (Tableau 5.3.]. de l'Eurocode 3}

180
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Rapports largeur-épaisseur maximaux pour parois comprimées


Parois internes comprimées

f E r··
Distribution de contraintes Largeur efficace b811
Parois internes de semelles en console :
(compression positive) de la partie comprimée de paroi

fi
'.j.f...µ 1Jf= + 1:

cr,l 11111111 111111111 cr


f-.- b92 :j
2
b.11= p b
t-b.,-~
b b., = 0,5 b.11
be2 = 0,5 b.11
Sections laminées Sections soudées

Classe Type Paroi Paroi en flexion composée


0 51J!< 1:
de section comprimée bord comprimé bord tendu
cr,[lJ]]J[ b.11= p b
Distribution de contraintes
dans la paroi (compression
positive)
:~: ·--~+
1
~~
-
·_-~+
1
~~...j

-
t·be,~
i
1111 11m02
~ be2-j
2 b.11
b., = 5-11'

!~1 b92 = b.11- be,


c c
:1: :i:

10
1

10 E
1
f-.
be
+~ 1Jf< 0:

1
Laminées Cll1510E cl 11$ a cl t15 a-.fo.
cr,~ b011=pbc= pbl(1-1J!)
a9
1~·,+c +
9E
Soudées cl l159E cl 11$ cl t15 a-.fo.
b92 +-<J:.CQI] cr 2
b., = 0,4 b.11
b92 = 0,6 b.11
i
Laminées Cl 11511 E ct t,s: a
11 11 E
cl t15 a-.fo. cr cr,
1Jf = 2 I +1 1>1J1>0
• 0 0 > 1Jf>-1 -1 -1>1J!>-2
2
10
Soudées Cft1510E cll1$ 0 c lt<1- a-.fo.
~ Coefficient
4,0 ~ 7,81 7,81 -6,291J! + 9,781Jf2 23,9 5,98 (1 -1J1)2
de voilement Ka 1,05 + 1J1

Alternativement, pour 1 ~ 1Jf ~ - 1 : Ka= 16

:};=d: IJIJ2 + 0, 112

m--~-,
Distribution de contraintes [(1 + (1 -1JIJ2]0,5 + (1 + 11')
dans la paroi (compression :~~ :~~
positive) !r-c '1 !r~ -Tobleou 101-A -
(Tobleou 5.3.2 de l'Eurocode 3)

Laminées cll1515E Cll1523E./Ç

3
Soudées Cll1514E cl/1521 E./Ç
Pour ka voir tableau 5.3.3
fy(N/mm2) 235 1
275 1 355
e. = '1235 / fy
e 1
1
0,92 1
0,81

- Tobleou I OO- C-
(Tobleou 5.3. 1. de l'Eurocode 3)

182
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Parois comprimées en console Acier : fy = 235 MPa


Distribution de contraintes Largeur efficace be11 Classes de sections
(compression positive) Type Référence
de la partie comprimée de paroi
de laminé du profil
Compression seule Flexion seule
1

80 1 1
1 >1j12:0:
100 1 1
PA 120 1 1
140 1 1
160 1 1
180 2 1
200 2 1
ljl<O:
220 2 1
240 2 1
270 3 1
300 3 1
IPEA
+ 1 0 -1 +1~1j1~-1 330 3 1
360 4 1
Coefficient de voilement Ka 0,43 0,57 0,85 0,57 - 0,21 Il'+ 0,0711'2
400 4 1
k~...j 450 4 1

a, ITTîffimr----i
>-'----~~~~~~~~~~
02
1 >Il'~ 0:
500
550
4
4
1
1

------~c_j 600
80 à 240
4
1
1
1
270 2 1
300 2 1
330 2 1
ljl<O:
360 2 1
400 3 1
IPE
450 3 1
500 3 1
+1 1 >ljl>O O 0 >ljl>-1 -1 550 4 1
Coefficient de voilement Ka 0,578 600 4 1
0,43 1,70 1,7-51j1+ 17,111'2 23,8
ljl+ 0,34

- Tableau 101-8-
(Tobleou 5.3.3. de l'Eurocode 3) - Figure 102 -

184 185
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Acier: fy = 235 MPa Acier: fy= 275 MPa


Classes de sections Classes de sections
Type Référence Type Référence
de laminé du profil de laminé du profil
Compression seule Flexion seule Compression seule Flexion seule

100 à 240 1 1 80 1 1
260 2 2 100 1 1
280 2 2 PA 120 1 1
HEA 300 2 2 140 1 1
320 à 500 1 1 160 2 1
550 2 1 180 2 1
600 2 1 200 3 1
HEB 100 à 600 1 1 220 3 1
HEM 100 à 600 1 1 240 3 1
270 4 1
300 4 1
IPEA 330 4 1
360 4 1
400 4 1
450 4 1
500 4 1
550 4 1
600 4 1
80 à 220 1 1
240 2 1
270 2 1
300 2 1
330 3 1
360 3 1
IPE 400 3 1
450 4 1
500 4 1
550 4 1
600 4 1

- Tableau 1 03 - - Tableau 1 04 -

186 187
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode3

Acier : fy = 275 MPa Acier: fy = 335 MPa


Classes de sections Classes de sections
Type Référence Type Référence
de laminé du profil de laminé du profil
Compression seule Flexion seule Compression seule Flexion seule
100 1 1 100 1 1
120 1 1 120 1 1
PA
140 1 1 140 2 1
160 1 1 160 3 1
180 2 2 180 3 1
200 2 2 200 4 1
220 2 2 220 4 1
240 2 2 240 4 1
260 3 3 270 4 1
HEA 280 3 3 300 4 2
IPEA
300 3 3 330 4 1
320 2 2 360 4 1
340 1 1 400 4 1
360 1 1 450 4 1
400 1 1 500 4 1
450 1 1 550 4 1
500 2 1 600 4 1
550 2 1 80 à 160 1 1
600 3 1 180 2 1
100à 550 1 1 200 2 1
HEB
600 2 1 IPE 220 2 1
HEM 100 à 600 1 1 240
270
- 2
3
1
1
300 à 600 4 1

- Tableou 105 - - Tableau 106 -

188
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode3

CARACTÉRISTIQUES
Acier: fy = 335 MPa
DES SECTIONS TRANSVERSALES
Classes de sections
Type Référence
de laminé du profil
Compression seule Flexion seule SECTION BRUTE
100 1 1 Les caractéristiques de la section brute sont déterminées en utilisant les dimensions
120 1 1 nominales sans déduction des trous éventuels.
140 2 2
160 2 2
AIRE NETTE
180 à 340 3 3
HEA 360 2 2 L'aire nette (Anez) d'une section transversale est égale à son aire brute diminuée des
400 2 1 aires des trous.
450 2 1
500 3 1
550 4 1
FACTEURS PARTIELS DE SÉCURITÉ
600 4 1
100 à 450 1 1
Les résistances de calcul sont affectées d'un facteur partiel de sécurité 'YM dont les
500 2 1
valeurs sont les suivantes :
HEB
550 2 1
600 3 1
CALCUL DES SECTIONS TRANSVERSALES
HEM 100 à 600 1 1
- sections brutes de classe 1, 2 ou 3: 'YMO = 1 ( ou 1,1 s'il s'agit d'aciers non agréés)
- sections brutes de classe 4 : 'YM1 = 1, 1
- sections nettes au droit des trous : ÎM2 = 1,25

CALCUL DES PIÈCES À L'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE

- flambement }
- déversement ÎMI = 1,1
- voilement

CALCUL DES ASSEMBLAGES

- assemblages par boulons non précontraints :


• sollicités au cisaillement : 'YMB = 1,25
• sollicités à la traction : 'YMB = 1,50

- Tableau 1 07 - assemblages par boulons précontraints :


• à l'É.L.U:
trous à la tolérance normale: 'YMS = 1,25
trous oblongs : 'YMS = 1,40

190 191
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

à l'É.L.S.: 4.4.3. MOMENT FLÉCHISSANT (M)


trous à la tolérance normale: 'YMS = 1,10
- assemblages par soudures : En l'absence d'effort tranchant, le moment fléchissant M dans chaque section trans-
• acier S.235 : 'YMw = 1,25 versale doit rester inférieur au moment résistant, soit :
• acier S.275: 'YMw = 1,30 MSMR,avec:
• acier S.355 : 'YMw = 1,35
- pour les sections de classe 1 ou 2 :
MR = Mpe = Wpe· Jy I 'YMO (moment résistant plastique)
- pour les sections de classe 3 :
MR = Mee = Wee .I, / 'YMO (moment résistant élastique)
4.4. RÉSISTANCE DES SECTIONS TRANSVERSALES
- pour les sections de classe 4 :
MR = Mo =Weff .I, I 'YM! (moment résistant au voilement local)
4.4.1. EFFORT AXIAL DE TRACTION (N)

Dans un élément sollicité en traction axiale, l 'effort de traction N dans chaque sec- 4.4.4. EFFORT TRANCHANT (V)
tion transversale doit rester inférieur à l'effort résistant de traction, soit:
N S NR = min [Npe ; Nu ; Nnetl L'effort tranchant V dans chaque section transversale doit rester inférieur à l'effort
avec: tranchant résistant, soit :

Npe=A .JylyMO (résistance plastique de la section brute) VS Vpe = 0,58/y. Av! 'YMO
Nu= 0,9. Anet·f., I 'YM2 (résistance ultime de la section nette au droit des trous de
où Av est l'aire de cisaillement, qui peut être déterminée comme suit (pour un effort
fixation)
parallèle à l'âme) :
Nnet = Anet· Jy I 'YMO (résistance plastique de la section nette pour les assem-
blages par boulons précontraints à l'É.L.U.) - profils laminés 1 ou H :
Av= A - 2 b IJ+ (lw + 2r) lJ
- profils laminés U:
4.4.2. EFFORT AXIAL DE COMPRESSION (N) Av= A - 2 b IJ+ (tw + r) 'f
- profils reconstitués sondés 1 ou H:

Dans un élément sollicité en compression axiale, l'effort de compression N dans Av = (h - 2 'f) lw


chaque section transversale doit rester inférieur à l'effort résistant de compression,
soit:
NSNR, avec:
4.4.5. MOMENT FLÉCHISSANT +
Pour les sections de classe 1, 2 ou 3 : EFFORT TRANCHANT (M + V)
NR = Npe = A -!y I 'YMO (résistance plastique de la section brute)

Pour les sections de classe 4 : Le moment résistant plastique d'une section transversale est réduit par la présence
de cisaillement.
NR =N»> Aeff·hl 'YMl (résistance de calcul de la section brute au voilement
local) Si l'effort tranchant est faible, cette réduction est négligeable (et compensée par
où Aeff= aire efficace de la section. l'écrouissage du matériau).

192 193
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode3

En revanche, dès lors que l'effort tranchant dépasse la moitié de l'effort tranchant
plastique résistant, il faut prendre en compte son interaction sur le moment résistant
4.4.6. MOMENT FLÉCHISSANT + EFFORT AXIAL
plastique. Soit: (M+N)
si V$0,5 Vpe,M$MR
si V> 0,5 Vpe, M 5 u, SECTIONS DE CLASSES 1 ET 2
avec: Pour les sections de classes I et 2, il faut vérifier, en l'absence d'effort tranchant,
MR = moment résistant plastique tel que défini au § 4.4.3. que le moment fléchissant M reste inférieur au moment résistant plastique MN réduit
M; = moment résistant plastique réduit du fait de l'effort tranchant, déterminé en du fait de l'effort axial, soit :
utilisant une limite d'élasticité réduitef,ed pour l'aire de cisaillement seule, M5MN, avec:
soit:
fred = (l - p)fy - pour un plat :

avec: p =(~-
vP,
1]2
Pour les sections transversales à semelles égales et fléchies suivant l'axe de forte et le critère devient :
inertie, on obtient :
u, = [Wpt -Jy- w, -fy + w, .f,eciJ IYMO
--+
M ( -N ]2 < l
Mpe Npe
Mv = [Wpe - w, .p] -fy I YMO
avec M; = module de résistance plastique de l'aire de cisaillement Av. - pour une section comportant des semelles :
ht; A; • si N::; min [0,25 Npe; 0,50 Aw .Jy I YMol, alors MN= Mpe
A,,= htw el Wv =4 = 4 fw • si N > min [0,25 Npe ; 0,50 Aw .Jy / YMol, Aw =A - 2 b Et étant l'aire de l'âme,
il faut distinguer 3 cas :
a) flexion autour de l'axe yy:
Soit:
l - _li_
Npl
M -M
Ny - ply l - 0,5 a
qui peut se représenter graphiquement comme ci-dessous :
avec a= min [Aw I A ; 0,5]
- ------------ - -1--- .
MR 1---------'-----''-

Msemsl/es -- - .... - - - .. - - - - - - - - -} - - - . - - - --- ..... - ...-

0,5 1,0

- Figure l 08 - - Figure l 09 -

194
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

b) flexion autour de l'axe zz : SECTIONS DE CLASSE 4


Les sections de classe 4 sont considérées comme satisfaisantes, si la contrainte lon-
gitudinale maximale Œx, calculée en utilisant les largeurs efficaces des parois com-
primées, vérifie la condition :

avec a= min [A,jA ; 0,5]


ce qui s'écrit encore :

avec:
Aeff = aire de la section transversale supposée soumise à une compression uni-
forme (M = 0) ;
Weff = module de résistance de la section efficace, la section transversale étant
-i----~-----L--- Ns supposée soumise uniquement à un moment fléchissant suivant l'axe
a 1,0 Npe concerné (N = 0) ;

- Figure l l O - e = décalage de l'axe neutre concerné, la section transversale étant supposée


c) flexion biaxiale : soumise à une compression uniforme (M = 0).

M
_Y_
[ MNy
]a + [_z_
M ]~ <l
MNz
4.4.7. MOJ\1ENT FLÉCHISSANT+ EFFORT AXIAL
les exposants a. et ~ valant, pour des sections en Jet H : + EFFORT TRANCHANT (M + V+ N)
a.= 2 et ~ = 5 .!!_ avec ~ ~ 1 Lorsque l'effort tranchant dépasse la moitié de l'effort tranchant résistant plastique,
Npe il faut prendre en compte son effet, ainsi que celui de l'effort axial, pour calculer le
moment résistant plastique réduit.
SECTIONS DE CLASSE 3 Si V$ 0,5 Vpe ~ critères du paragraphe 4.4.6. à vérifier.
Si V> 0,5 Vpe ~ la résistance de calcul de la section transversale aux combi-
Les sections de classe 3 sont considérées comme satisfaisantes, si la contrainte lon- naisons de moment et effort axial doit être calculée en utili-
gitudinale maximale Œx vérifie la condition : sant une limite d'élasticité réduitefred pour l'aire de cisaille-
ment Av-

avec:
ce qui s'écrit encore:

197
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

4.5. ORGANIGRAMMES RÉCAPITULATIFS


Effort axial de compression N
DE CALCULS
(5.4.4)

Les organigrammes qui suivent ont été établis pour les principaux cas de sollicita-
tions (à l'exclusion de la torsion), conformément aux prescriptions del' Eurocode 3,
Non
chapitre 5.4., intitulé "résistance des sections transversales". Les numéros des divers
paragraphes sont notés en référence (entre parenthèses).
Aucun risque
de flambement
Les 7 sollicitations analysées, simples ou multiples, sont les suivantes :
- effort axial de traction (N)
- effort axial de compression (N)
- flexion simple (moment M)
effort tranchant (V)
flexion simple + Effort tranchant (M + V)
flexion composée (M + N)
- flexion déviée (ou biaxiale) seule ou composée (My+ M.+ N). fy/yM1 N,= X. Aeff · fy/yM1
'--------'

- Figure 1 1 2 -
Effort axial de traction N

{5.4.3) Flexion simple (moment M)

(5.4.5)

Non Oui

Aucun risque Risque de


de déversement déversement simple
Brute

Calcul de XLT

Section de Pw = 1
classe 1 et 2

Section de w.e
Pw = w- MR = Mee =
wee .
classe 3 pf
Section de Wett MR = M eff W eff · fy I YM1
- Figure 111 - classe 4
A =
Pw wpe
- =

- Figure 1 1 3-A -

199
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode3

Effort tranchant V Flexion composée seule (M + N)


(5.4.8)
(5.4.6)

Laminés

Av= A - 2 b 11 + Uw + 2 r) . 11 Av=(h-21,).lw

- Figure 1 1 3·8 - Oui Oui

Flexion simple + effort tranchant


Calcul
(5.4.7) de ku et Xm;n

Section de
Non Oui classes 1 et 2
Classe 3 Remplacer Mpe par Met
Aucun risque Classe 4 Remplacer Ne par N0ffet Me par Melf
Risque
de déversement de déversement

xcr= 1 Calcul de xu

Section de Oui
1
classe 1 et2 ~"=
Section de
classe 3 Classes 1 et 2
Section de Classe 3
classe 4 Classe4

Classe .!:!_ + !:!x_ + _!'!!..._ ,;; YMJ


3 A . fy Meer Moiz

- Figure 1 15 -

- Figure 114 -

200
., .
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

qui ne concerne que quelques rares constructions. Il ne mérite donc pas qu'on s'y
Flexion déviée (ou biaxiale) attarde davantage ici.
seule (N = 0) ou composée (N,;, O)
Nous préciserons seulement que les calculs de résistance à la fatigue d'éléments de
structures, soumis à des sollicitations répétées, alternées et cycliques, consistent à
établir un diagramme d'endurance, qui détermine les valeurs limites vers lesquelles
Non
tendent les amplitudes de contraintes t:,.cr, lorsque le nombre de cycles N devient très
grand.

Cycle de contrainte

Non
N= 0 >------o_ui

a=2 a=2
P=5n~1 p=1
'-----1---------'-------.....,Temps

Classes [ My
1 et2 -
J a [ M,
+ --
j~ <1 Classes - Figure l 17 -
MNy MN, - 1 et 2
N
Cl asse --+-- My M, t:,.cr = CTmax - crmin = étendue de la contrainte nominale
+ __ syMO Classe
3 A . fy Mety Matz 3
t.o
Classe My+ N. ey+M, + N. e, (MPa)
S'YM1
4 Me11y Meffz

- Figure 116 - 400

350

300
4.6. RÉSISTANCE À LA FATIGUE
250

200+----~--~-~---,----,-~~ N (cycles)
La vérification à la fatigue n'est pas requise pour les ossatures de bâtiments, à 104 105 106 101 108 109
l'exception des structures soumises à des fluctuations répétées de contraintes :
- Figure l 1 8 -
- structures supportant des dispositifs de levage et/ou des charges roulantes,
- structures sollicitées par des cycles répétés de contraintes dus à des vibrations
diverses, engendrées par des machines ou des hommes,
- structures soumises à des oscillations dues au vent.

Le chapitre 9 de Y'Eurocode 3 traite du phénomène de fatigue, d'une façon très


générale, car il s'agit d'un phénomène très difficile à appréhender, mal maîtrisé et

202 203
CHAPITRE 5

DIMENSIONNEMENT
DES POUTRES FLÉCHIES

Les poutres fléclùes sont sollicitées par un moment fléchissant M et un effort tran-
chant V.

Le moment fléclùssant développe des contraintes dans le matériau, dont la réparti-


tion est bi-triangulaire, tant que l'on reste dans le domaine élastique du diagramme
contraintes I déformations.

Vs

A.N.E.-·
V;

- Figure 1 19 -

Les contraintes développées sur les fibres extrêmes, par rapport à l'axe neutre élas-
tique (A.N.E.) qui passe par G, sont:
Mv5 u»,
(J =-- et G·=--
s [ 1 [

ou: M M
<Js =-- et G;=--
wds Wet;
Wee étant les modules de résistance élastique de la section considérée.

Un bon dimensionnement a pour but d'optimiser le ratio, "inertie I prix".

Or le prix étant directement proportionnel au poids d'acier, il faut minimiser la


consommation d'acier et maximiser l'inertie, ce que l'on obtient en positionnant la
matière le plus loin possible de l'axe neutre.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnementdes poutres fléchies

On reste cependant limité sur ce dernier point par des exigences d'esthétique, de Vérifions-le sur un IPE 200, par exemple:
confort ou d'exploitation (hauteur des poutres limitées par le gabarit sous-jacent à
ménager). A= 28,5 cm2
h = 20 cm
On peut donc chercher à établir la pe,formance ou le rendement d'une section, pour 0,33 Ah= 188 cm3
une hauteur donnée, en fonction de la répartition de matière adoptée. !__ = 194 cm3
V
La section en I est naturellement la section la meilleure, du fait que la matière est
éloignée de l'axe neutre. Les profils laminés ne sont donc pas particulièrement perform_ants. Cela s'explique
ar te fait qu'ils possèdent une âme très nettement surdimensionnée ( ce qui repré-
~ente de la matière non performante, donc pénalisante).

PERFORMANCE D'UNE SECTION

Comparons une section rectangulaire et une section en/, idéale (c'est-à-dire présen- RENDEMENT D'UNE SECTION
tant une âme infiniment mince), qui ont la même aire (donc le même poids, et a
priori le même prix) et la même hauteur. Le rendement géométrique d'une section est:

A bh =A
I = bh3
12 - Pour la section en I idéale, on a :
eG h
I bh2
=-=0,16Ah
V 6 /=-
Ah2
et VS= V; =2h
4

h2
A-
4
T d'où p=-=1
A/2
I =2~ (!:.)2 =A h 2 h2
A-
2 2 4
4
!._ = 0,50A h
h V C'est le rendement maximal, théorique bien sûr.
Pour la section rectangulaire :
bh3
/=- A=bh
12
- Figure 1 20 -
1
d'où: p =-
La section en I "idéale" ressort 3 fois plus performante que la section rectangulaire
3
de référence.
Pour un profil laminé IPE 200 :
Les profils laminés courants ont une performance intermédiaire, qui correspond à la
!= 1. 943 cm4
moyenne entre les sections rectangulaires et I idéal, soit: I 0,33
-= Ah= Ah
- =
A 28,5 cm2
V 3 Vs= vi= 10 cm

206 207
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnementdes poutres fléchies

d'où: p = -2 (rendement intermédiaire, analogue à la performance). v1 v1


3 As V + 1 = A .. Y·+ _..:... t
...!___
: s 2 -w ·~ 1 2 w

En posant V;= h - Vs, on obtient finalement :

5.1. DIMENSIONNEMENT DES POUTRES V


s
: !n:._(A;+ dtwJ
2
EN CALCUL ÉLASTIQUE (P.R.S.)
ce qui nous donne la position de G et de l'axe neutre.
- Moment d'Inertie (par rapport à l' A.N.E.):
Il s'agit généralement des poutres élancées (poutres de grande portée en bâtiment ou
poutres de ponts) ou bien de poutres plus massives, dimensionnées par un calcul de l=A,(vs-~J +A;(v;-fJ2 +d~(v;-~-5,J + A,~+~f +t,,,d3
flèche, pour lesquelles donc un calcul en plasticité serait superflu (pannes de toiture
de bâtiment, par exemple).
ce qui donne, tous calculs faits, en négligeant lji et Ifs vis-à-vis de h et en considé-
Il s'agit donc, pour un moment donné (c'est-à-dire pour une portée et des conditions rant donc que d ~ h :
de charge bien définies), de déterminer une section optimale (c'est-à-dire poids
minimal et modules de résistance maximaux). Soit : 1 = h1 ( ht -f + A;J - 2
vs . h (htw + A; J

SECTION DES SEMELLES


A.N.E. - -- -
As et A; seront minimales lorsque les contraintes sur les fibres extrêmes auront
atteint les limites admissibles.

~ ,___a_;~ --~-

- Figure 121 - 1 h 1 - . . . _ h 0s
- section totale : n = As + A; + d tw En portant _ = =---=- dans vs =_cr s, il vient . vs --=--=- que l'on porte dans
M + <J;
<Js
M

l
- position de l'axe neutre élastique:
l'expression de l'inertie, d'où l'on tire après résolution:
écrivons l'équilibre des moments statiques par rapport à cet axe neutre.
ft.!_ --htw [2 - ~
1sJ + -1s)2., ~J + (v;-1i)2.
;il'
A;=
A
s
(v _
s 2
(vs
2
= A.
-w ·~
(v- -
t 2 2
t
w

En négligeant tr, et Ifs, qui sont faibles en regard de Vs, V; et h, on obtient :


h
A=---
s
:i
has
h~w [
·6
2--
crs

208
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÊT ALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnementdes poutres fléchies

Dans ces formules, le premier terme représente la section que devrait avoir chaque VÉRIFICATION DE LA FLÈCHE
membrure, si l'âme était infiniment mince. Chacune serait en effet soumise à
l'effort normal± MI h.
Les calculs de dimensionnement et de résistance précédents ont été conduits à
Le second terme représente la collaboration de l'âme à la résistance de la section à l'É.L.U.
la flexion. Il convient de vérifier maintenant, à l'É.L.S., que les déformations restent admis-
R R
sibles et notamment que la flèche de la poutre reste inférieure à -, -, ...
CAS PARTICULIER : SECTION SYl\llÉTRIQUE À SEMELLES ÉGALES ' wo
400
selon que la poutre appartient à une toiture, à un plancher recevant ou non des
poteaux, etc.

D'où:
APPLICATION NUMÉRIQUE
M h. t,.
A,=A;=---
h.fy 6 Déterminer la section d'un profilé P.R.S., de 50 m de portée, isostatique, en acier
s.355, recevant une surcharge de 50 k.N/ml. Pour des raisons de corrosion, l'épais-
2M 2
Q =--+-h. t,. seur de l'âme sera tw = 20 mm.
h.fy 3
Pour limiter les déformations, adoptons un élancement classique de 1/25. Ce qui
f
détermine la hauteur de la poutre : h = - = 2 m.
25
SECTION DEL'ÂME L'élancement de l'âme vaut h / tw = 100. La section est donc de classe 3 et les cal-
culs doivent être conduits en élasticité. Soit:
L'effort tranchant doit rester inférieur à l'effort tranchant résistant, soit:
502
M =[1,35 Q X 78,5 + \,50 X 50) X
8
M = (106 O.+ 75) x 312,5 k.Nm
2M 2
O. =--+-h. tw
h. fy 3
ou ~~--.
VV3 YMo
Q = 2 (106 Q + 75) X 3\2,5 +~X 0,02 X 2
!y 2 X 355 X \03 3

Compte tenu que les élancements adrrùssibles courants des poutres sont: d'où l'on tire: D = 1 022 cm2
• Le poids propre de la poutre vaut : g = 1 022 x 78,5 x 10- 4 = 8 k.N/ml
J__ < ~ < .l, • Section de l'âme: ah= 400 cm2
25 R 20 • Section de chaque semelle : A = 311 cm2
la hauteur h est fixée en fonction de la portée R, d'où l'on tire aussitôt l'épaisseur En adoptant (par exemple) une largeur de semelle b telle que b =h I 4, ce qui cor-
respond à un profil très performant, on obtient :
d ,.ametw., . ~
,v =-
h
b= 500 mm
A 311
tr= b = 50 = 6,2 cm

211
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE
3 Dimensionnementdes poutres fléchies

La section du PRS est donc fixée :


h 2 000 nun
5.2. DIMENSIONNEMENT DES POUTRES
b 500 mm EN CALCUL PLASTIQUE (LAMINÉS)
lw 20 mm
t1 62 mm
Les profilés laminés sont généralement des sections compactes dont la plastification
totale est possible, leurs âmes étant surdimensionnées, donc non sujettes au risque
VÉRIFICATION DE L'EFFORT TRANCHANT de voilement local.

Considérons une poutre isostatique soumise à une charge uniformément répartie q.


V =[1,35 X 6,9 + 1,50 X 50] 5 o
2
La section médiane, la plus sollicitée, est soumise à un moment égal à g f2 I 8 (voir
V =2 107 kN figure 122 A/BIC)

!z_ Dans un premier temps, la répartition des contraintes normales est linéaire (hypo-
thèses de Navier-Bemouilli). Nous sommes dans la phase élastique du comporte-
VR = Vpe = .4.v V3 ment du matériau.
Y Mo

M<~l~s..
I
q
VR=400 X 355 X lQ-l = 8 200 kN
V3 lltttlllllll111111\\ t t 111111111111
- -{J
V< 0,5 VR, donc il n'y a pas d'interaction entre l'effort tranchant V et Je moment
fléchissant M.
- Figure 122-A -
Les problèmes de voilement local et de détermination de raidisseurs d'âme restent à
vérifier. Lorsque les contraintes sur les fibres extrêmes atteignent fa limite élastique !y, le
moment fléchissant sollicitant la section médiane est égal au moment élastique Met.
Si on augmente la charge, les contraintes ne sont plus proportionnelles aux déforma-
tions. Les fibres extrêmes se plastifient.

I
MOMENT D'INERTIE
f
q M> Met y
Tous calculs faits, l = 0,075 m4
I ~-
Il
L
Il Il Il
=~
111 1 11 1 11 1 111 1 11 1 1 111 \ 11 1 1
J -·
~nes
-·-T~ifiées

VÉRIFICATION DE LA FLÈCHE \_ Zones plastifiées - fy

- Figure 122-8 -
5 (g + q) f4 f
J- <-=25 cm On peut augmenter la charge jusqu'à ce que la section médiane soit entièrement
384 El 200
plastifiée. C'est-à-dire que le moment fléchissant soit égal au moment plastique
f = _5_ 0,569 x 5 0004 Mpe· La courbure de la poutre est très importante dans la zone centrale de la poutre
384 21 ooo x 75 x ras qui est plastifiée. On admet qu'il se forme, dans la section médiane, une rotule plas-
/=29 cm> f= 25 cm tique (ou articulation). La poutre se comporte comme deux éléments rigides reliés
par une articulation. On dit qu'il y a plastification totale.

La condition de flèche est à la limite de l'inadmissibilité.

212
t
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE Dimensionnementdes poutres fléchies

I M~~:,
3

Il se forme alors une rotule plastique à chaque encastrement. L'apparition de rotule


.1 1:' 111111111111 111111111111'.l
plastique n'est possible que s'il n'y a aucun phénomène de voilement local.

Si la capacité de rotation des sections A et C est importante on peut encore augmen-


ter la charge. L'accroissement de charge q est repris par la poutre qui a un com-
à

\__ Zones plastifiées portement hi-articulé après plastification des sections d'encastrement. On dit que les
sections A et C sont épuisées et travaillent comme des articulations pour ce supplé-
- Figure 122-C -
ment de charge. La poutre devient isostatique.
Il s'agit dès lors de vérifier que: M s Mpi == Wpe ,Jy

M étant connu etfy donné, l'inconnue est toujours Wpe et il faut donc vérifier que: 111)))11111 l l l l l l l 111111111111111
A C
B
Mpi
Wpe~-
fy
tiM

- Figure 124 -
Phase plastique
MÉCANISME DE RUINE - ROTULE PLASTIQUE
Ce nouveau fonctionnement reste possible jusqu'à ce que la section médiane soit
complètement plastifiée. On a alors :
Considérons une poutre hi-encastrée d'inertie constante, soumise à une charge uni- IMA 1 == IMcl == IMpe l==q.e2112
formément répartie q.
Ms== Mpe == q. e2 I 24 + 1:,. q. e2 I 8
Dans un premier temps, la poutre a un comportement élastique. On peut écrire :
L'apparition d'une rotule plastique en B transforme la structure en mécanisme de
Moment à l'encastrement MA== Mc== -q. e2 / 12 ruine. Le système est instable et s'effondre.
Moment à mi-portée Ms== q. e2 / 24
A._=::::::::::==::::::::::::::="'__.C
q
B
1111) 1111)111111111111)1)))111111
A B C - Figure 125 -
f--c e ~ Mécanisme de ruine

La charge de rupture vaut :


MA~ ,,/]Mc q, == q + !:,. q == 16 Mpe / f.2 == 1,33 q
~
La poutre, initialement hyperstatique, a successivement épuisé toutes ses possibili-
tés de résistance jusqu'à se transformer en mécanisme. Ce phénomène est appelé
- Figure 123 -
l'adaptation plastique.
Phase élastique

Si on augmente la charge, les sections d'encastrement, les plus sollicitées, vont se


plastifier en premier. On atteint dans ces sections le moment plastique Mpe·
I MA 1 == 1 Mc 1 == 1 Mpe 1 == q. e2 / 12
Ms== Mpe I 2 == q. e2 I 24

214 215
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE Dimensionnement des poutres fléchies
3

REDISTRIBUTION DES EFFORTS Classe 1 : les sections de classe 1 peuvent former une rotule plastique et ont une
DANS LES STRUCTURES HYPERSTATIQUES capacité de rotation importante.
Classe 2 : les sections de classe 2 peuvent former une rotule plastique mais avec
L'exemple de la poutre hi-encastrée montre bien la redistribution du moment flé- une capacité de rotation limitée.
chissant après plastification des sections d'encastrement (formation de rotules plas-
tiques). Cette redistribution n'est possible que si les éléments de la structure et Je
matériau le permettent,
~: ·.·.·.·.- : ......... J
M
M~tt v~,em,o,
Le calcul plastique des sollicitations n'est possible que si les conditions suivantes M~ I~
Voilement
sont remplies : local

Classe 1 Classe 2
A. DUCTil.JTÉ DU MATÉRIAU
- Figure 127 -
L'acier doit être suffisamment ductile afin de permettre la formation de rotules plas-
Classe 3 : les sections de classe 3 ne peuvent pas former de rotule plastique. Le
tiques (allongements plastiques importants).
moment fléchissant les sollicitant peut atteindre le moment élastique Met mais le
voilement local est susceptible d'empêcher le développement du moment plas-
B. CAPACITÉ DE ROTATION tique Mpe·

Les éléments plastifiés doivent être capables de supporter la rotation des rotules Classe 4 : les sections de classe 4 ne peuvent pas former de rotule plastique. Le
plastiques. voilement local est susceptible d'empêcher le développement du moment élas-
tique Met,

-~-----r· M,t> ç-v~lemeoo


C. ABSENCE D'INSTABILITÉ
Mpe Voilement
La plastification des sections n'est possible qu'en l'absence de tout phénomène M.e ..... ......... local Mee -----/---- local
d'instabilité (voilement local, déversement).

La figure suivante illustre la capacité de rotation des différentes classes de sections. 9


Elle montre la résistance et la capacité de rotation qui peuvent être atteintes avant Classe 3 Classe 4

apparition du phénomène de voilement local. Tout risque de déversement est sup- - Figure 128 -
posé empêché. La classification des sections est définie au chapitre 4.3.

M
CLASSES DE SECTIONS ET RÉSISTANCE ULTIME
Mpf Rd .

Mef Rd . .. ). Classe 2 Comme nous l'avons vu précédemment la classification des sections permet de pré-
juger de leur comportement et de leur résistance. Le tableau suivant indique, p~~
Cla~e 3
chaque classe, la méthode d'analyse que l'on peut utiliser pour le calcul des sollici-
Class~4 tations et pour le calcul de la résistance ultime. (Cf tableau page suivante).

- Figure 1 26 -

217
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnementdes poutres fléchies

La section globale étant de classe 1, le calcul peut être mené en plasticité.


Classe Capacité Calcul Résistance
de rotation des sollicitations de calcul Wpe = 1.308 cm3
1 Importante Plastique Plastique MR = Mpe = Wpe -!y= 307 kNm
2 Limitée Plastique Plastique
si justification par essai SECTIONS DE CLASSE 3
3 Nulle Élastique Élastique Le moment résistant de la section est égal au moment élastique M,e.
sur section complète
4 Nulle Élastique Élastique
sur section efficace

EXEMPLES DE DIMENSIONNEMENTS
- Figure l 30 -
SECTIONS DE CLASSES 1 ET 2 MR = Mee = Wee -Jy / YMO
Soit un PRS fléchi selon son plan principal d'inertie. La nuance d'acier est S.355.
Le moment résistant de la section est égal au moment plastique Mpe-

E = • {iis
'V m = 0,81

b = 360 mm
h = 1.000 mm
22mrn
lOmm
- Figure 129 -
• Semelle comprimée :
MR = Mpe = Wpe -Jy / YMO
YMo= 1 c = 175 mm
t1 = 22 mm
Soit un IPE 400, fléchi selon son plan principal d'inertie. Acier S.235. 9E = 7,3 < C / -r: 7,9 < 10 E = 8,J
b = 180 mm tJ= 13,5 mm Donc la semelle est de classe 2
d= 331 mm tw = 8,6 mm
• Âme fléchie :
• Semelle comprimée :
d = 940mm
c = 180 / 2 = 90 mm
tw = lOmm
fJ = 13,5 mm
83 E = 67 < d / tw = 94 < 124 E = 100
c / fJ = 6,67 < 10 E = 10
Donc l'âme est de classe 3.
Donc la semelle est de classe I
• Âme fléchie : La section globale est donc de classe 3 et le calcul sera conduit en élasticité.
d =331mm w.e = 9.060 cm3
tw = 8,6 mm MR = Mee = Wet -Jy = 3 216 kNm
d / tw = 38,5 < 72 E = 72
Donc l'âme est de classe 1 .

219
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUE~ SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnementdes poutres fléchies

SECTIONS DE CLASSE 4 c) À partir de la valeur de 'V précédemment établie, on calcul l'élancement de


l'âme, ce qui permet d'obtenir les largeurs efficaces d'âme [Tableau 5.3.2. de
Le moment résistant de la section est égal au moment élastique réduit calculé avec l' Eurocode, reproduit ci-avant page 183].
la section réduite, dite "efficace".
MR=Meff.JylYMI YMI = 1,10

!
m=i~ Parties ~
.._..,/ négligées L____/

- - - -·-·- ~
- Figure 1 34 -
d) On calcule la position du nouveau centre de gravité de la section efficace, qui
- Figure 1 3 1 - nous permet de calculer ensuite les modules de résistance élastique Weff de la
section efficace complète composée de :
La procédure particulière de calculs mérite d'être détaillée, car les sections de classe • la section efficace de la semelle comprimée,
4 sont des sections "à risque", qui exigent d'être particulièrement examinées. • la section brute de la semelle tendue,
• la section efficace de l'âme.
Procédure de calculs des sections de classe 4 sollicitées
en flexion simple À partir du plus petit Weff, on établit MR = We!f .i, I YMl

a) On calcule l'élancement des ailes de la semelle comprimée, ce qui permet d'obte-


nir la section efficace de la semelle en compression pure [Tableau 5.3.3. de
l'Eurocode, reproduit ci-avant page 184). La semelle tendue reste, bien sûr, effi-
cace dans la totalité de sa section.

- Figure 1 35 -

- Figure 132 -
b) Considérant une section composée de la section efficace de la semelle compri-
mée et des sections brutes de la semelle tendue et de l'âme, on détermine la posi-
tion du centre de gravité et on en déduit le rapport algébrique 'V de la contrainte
dans la fibre extrême tendue de l'âme à celle de la fibre extrême comprimée de
l'âme, avec un diagramme linéaire de contraintes.

- Figure 133 -

220 221
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnement des poutres fléchies

Application numérique Vs= h I 2 + x = 62,4 cm


v;=hl2-x=57,6cm
Soit un PRS, fléchi selon son plan principal d'inertie et ayant pour dimensions:
V; 57,6
h = 1 200 mm lw = 10 mm et ur= -=----0,92
b = 320 mm lj= 10 mm vs 62,4
Acier S.355, donc E = 0,81 c) âme fléchie
a) Semelle comprimée 'V=- 0,92 d'où l'on tire:
\jf=+ 1 d'oùkcr=0,43 ka= 7,81 - 6,29 ljl + 9,78 ljl2 = 10,3
<:__ 155 b 1 180
5::" = t _ 10 1,02 ___ JO 1,60
P 28,4 E JÇ 28,4 x 0,81 x Y 0,43 28,4 X 0,81 X 3,21
-
À. > 0,673 d'où p = ~P--~
(i - 0,22) ( 1,60 - 0,22)
p 0,54
p
-:
-2
1,62
d 118
b ,,,= p b = p - = 0,54 X - = 320 Illill
Soit: p = 0,77 eJJ c 2 2

et b,JF p c = 0,77 x 155 = 120 mm be1 = 0,4 b,ff= 130 mm


be2 = 0,6 beff= 190 mm
b.11= 120
)1 1

10
130

270
Tlv·
Y'-·-~• - -
---r-Î-- -- -- - - - - - - - -·- --·--l y

_r
U'- - G~ • - -590- - - - - U

- Figure 1 36 - 10 cr;

b) Calcul de ljl en fonction de x


La position du nouveau centre de gravité G1 est obtenue en posant l'égalité des - Figure 1 37 -
moments statiques des sections de part et d'autre de v'v. d) Module de résistance efficace Weff

Position du nouveau centre de gravité G2 :


25 (59,5 + x) + <59 + x)2 - <59 - x)2 + 32 (59,5 - x)
2 2 (19+e/ ' (59-d
25 (59,5 + e) + 13 (52,5 + e) + - 32 (59,5 - e) + --2-
D'où l'on tire: x = 2,4 cm 2
D'où on tire: e = 8,7 cm

222 223
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

- Calcul de l 'inertie efficace leff par rapport à l'axe u :


leff= 25 (59,5 + 8,7)2 + 32 (59,5 - 8,7)2 + 13 (46 + 8,7 + 6,5)2 + 78 x I0,32

133 + 783 + 25 + 32
+----·----
12 CHAPITRE 6
leff= 295 560 cm4

vs= È.. + e = 59 + 8,7 = 67 ,7 cm


CONCEPTION ET CALCUL
2
d
DES BÂTIMENTS MÉTALLIQUES
v; =--e= 59 - 8,7 = 50,3 cm
2
295 560
Weff minimal = = 4 366 cm3
67,7
Les bâtiments métalliques peuvent être de conceptions fort différentes, selon
Le moment résistant est finalement : l'application à laquelle ils sont destinés, les contraintes d'exploitation, les
MR= We!f·fy/yMI contraintes d'environnement, les exigences architecturales, les habitudes des
constructeurs, etc.
MR = 4 366 X 355 X J0-3 / 1,10
MR= l 410kNm Nous ne retiendrons que les solutions technologiques les plus couramment utilisées
et nous effectuerons les calculs de dimensionnement et de vérification des bâti-
NOTA: ments, élément par élément, successivement et dans le sens logique de descente des
charges (couvertures, pannes, fermes, poteaux, contreventements, etc.).
Avant l'instauration de ï'Eurocode 3, ce PRS aurait été dimensionné en calcul élas-
tique sur la section brute (c'est-à-dire comme une section de classe 3), ce qui aurait La méthodologie des calculs sera la suivante :
conduit au résultat suivant:
- repérage des diverses actions possibles et calculs des combinaisons d'actions les
- Inertie brute : I = 360 000 cm" plus défavorables,
Module de résistance : Wee = 6 000 cm3 - calcul des sollicitations correspondantes (efforts normaux et tranchants, moments
de flexion simple ou déviée, moments de torsion éventuels),
- Moment résistant élastique :
- vérification des résistances des pièces (calcul des contraintes),
MR=Wee·fylYMo=2130kNm
- vérification des stabilités de forme (déformations, flèches, déplacements).
L' Eurocode 3 apporte donc pour ce type de section de classe 4, une minoration,
donc une sécurité de 50 % ce qui peut paraître, au premier abord, exagéré ; mais qui
en fait ne l'est pas, compte tenu de la très grande instabilité de ce type de section et
du nombre de sinistres dont elles sont à l'origine.
6.1. CALCUL DES COUVERTURES ET DES BARDAGES

6.1.1 CALCUL DES COUVERTURES

Les couvertures équipant la grande majorité des bâtiments métalliques, sont de deux
types:
- les couvertures en plaques ondulées d'amiante-ciment, destinées généralement
aux constructions de bas de gamme (hangars agricoles, dépôts ... ) ;

224
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conceptionet calcul des bâtiments mëtalliques

- les couvertures eo bacs acier oervurés ( éventuellement aluminium), plus oné- LES COUVERTURES EN BACS ACIER NERVURÉS
reuses, mais présentant de multiples avantages, qui font que ce mode de couver-
ture est le plus répandu. Il s'agit de bacs nervurés, en acier galvanisé, généralement prélaqués, et de grandes
dimensions :
Ces produits étant entièrement standardisés, on ne les calcule plus. Les fabricants
ont calculé une fois pour toutes les différents profils et ont récapitulé les résultats - largeur = 1 m environ ;
dans des tableaux ou sur des abaques. La détermination du profù recherché adéquat - longueur jusqu'à 12 m couramment;
se fait donc par simple lecture.
- épaisseurs courantes: 75/100 et 10/10 mm.

LES COUVERTURES EN AMIANTE-CIMENT Les bacs de faible longueur peuvent porter sur 2 pannes (calcul isostatique). Mais la
plupart du temps, les bacs sont utilisés en grande longueur (économie de temps et de
Les plaques ondulées en amiante-ciment ont pour avantages principaux : main-d' œuvre à la pose) et portent, de ce fait, sur 3 ou 4 appuis. Ils sont alors calcu-
lés en continuité et présentent des flèches réduites.
- une bonne résistance au vieillissement, du fait de leur insensibilité à l'humidité ;
- leur incombustibilité ; La portée des bacs (continus ou non), qui détermine l' entraxe des pannes, est obte-
- une grande stabilité dimensionnelle (dilatation et flèches minimes) ; nue:
- un coût modique. en fonction des charges sollicitant les bacs (charges climatiques, charges de mon-
tage, isolation, étanchéité ... ) ;
En revanche, elles nécessitent :
- en fonction du profil des bacs. Les fabricants proposent divers profils, correspon-
- une pente minimale de toiture de 9 % ; dant à divers moments d'inertie (variables en fonction de l'épaisseur de la tôle,
- l'adjonction de cordons d'étanchéité dans tous les cas, pour pente inférieure à 16 % ; du pas des nervures et de la hauteur des ondes).
- un recouvrement de plaques de 20 cm ;
Tous les bacs sont dimensionnés pour présenter une flèche maximale inférieure à
- un entraxe de pannes faible, de 1,00 m à 1,38 m maximum (à l'exception des 1/200 de leur portée, et pour supporter une charge minimale de 100 daN/m2, qui
maxi-plaques qui vont à 2,25 m). correspond au poids de deux hommes et de leurs matériels (entretien ou travaux sur
la toiture).
Enfin, leur aspect architectural est médiocre, leur poids élevé (18 daN/m2) et leur
résistance aux chocs limitée (risque de rupture brutale). Les bacs peuvent être posés tels quels, en couverture sèche (si p > 5 %) ou bien
recevoir une étanchéité, généralement multicouches. Les pentes, modes de fixation
Les plaques standards les plus courantes figurent dans le tableau suivant, et
et recouvrements sont, bien sûr, réglementés (fixations par boulons-crochets ou vis
convieonent pour toutes régions de neige, jusqu'à 900 mètres d'altitude.
autotaraudeuses).
Connaissant le site de construction, on calcule la surcharge de neige extrême Se et
Leur grande rapidité de pose et leur faible poids (environ 10 daN/m2) en font un
on en déduit le type de plaque à utiliser, ce qui détermine alors l'entraxe des pannes.
mode de couverture particulièrement adapté aux constructions industrielles métal-
liques.
Longueur nominale Nombre Portée des plaques Surcharge admissible
des plaques (m) d'appuis (= entraxe pannes) (daN/m2) Le choix d'un profil de bacs s'effectue par simple lecture des tableaux proposés par
Formats 1,52 2 1,38 308
les fabricants, en fonction des charges à supporter et des portées (continues ou non),
courants 2,50 3 1,18 425 selon le modèle ci-dessous.
1,25 2 1,11 480
La fiche technique, page suivante, permet de choisir le type et la portée du bac en
Format
2,50 2 2,25 308 fonction des surcharges de neige.
spécial

Ce type de couverture est réglementé par le D.T.U. 40.31.

226 227
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conceptionet calcul des bâtiments mètalliques

Bande de solin
Critère Poids Nombre Portée (en m)
Profil Épaisseur
Flèche kg/m2 d'appuis pour une charge {daN/m2) de : Rive contre mur

100 115 125 150 175 112 faitièro à boudin


200 250
0,75 6,74 2 2,45 2,35 2,30 2,15 2,05 1,95 1,80
~dede rive
3 2,95 2,80 2,70 2,50 2,35 2,20 1,95
f. 1/200
Embout
1,00 8,99 2 2,70 2,60 2,55 2,40 2,25 2,15 2,00
3 3,25 3,10 3,00 2,80 2,70 2,50 2,25
Plein Faitière ven~tée

0,75 6,74 2 2,15 2,05 2,00 1,85 1,70 1,65 1,50


3 2,60 2,45 2,35 2,20 2,05 1,95 1,80
f. 1/300
1,00 8,99 2 2,35 2,25 2,20 2,05 1,95 1,85 1,70
3 2,95 2,80 2,70 2,50 2,30 2,20 2,00

Capot d'aéralion (etlaùére)

Appareils série Lumldomo - Fumlm.it · Fumldonc

Chevêtre

- Figure 138 -
- Figure 1 39 -
Couverture Bocs Acier el Accessoires (Documentation Sol/oc)

6.1.2. CALCUL DES BARDAGES

Les bardages, dont la fonction est le remplissage des façades, sont généralement
réalisés en bacs acier (éventuellement en plaques fibro-ciment, si la couverture est
ainsi réalisée).

Constitués d'un simple parement de tôle nervurée, ils sont dits : simple peau. Consti-
tués de deux parements, ils sont dits "double-peau". Dans ce dernier cas, les deux
parements peuvent être posés à nervures croisées (avec isolation intercalaire, en

229
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

laine de verre par exemple) ou à nervures parallèles (avec isolation par mousse
rigide de polyuréthane injectée, qui solidarise les deux parements).

PlaQUe de rive

Bandage d'angle sort.an!

Bandage d.ingle rentrant

Bardage simple peau Bardage double peau

- Figure 140 -

Selon les cas, les rigidités des panneaux sont très différentes, et donc leurs portées
également.

Les tableaux de calculs donnés par les fabricants sont donc différents pour chaque
type de bardage, et selon que le bâtiment est ouvert ou fermé.
Les portées adnùssibles des bacs de bardage nécessitent des ossatures secondaires
pour les porter, constituées soit par des Lisses horizontales, soit par des potelets ver-
ticaux, qui transmettent les efforts du vent à la structure.
La conception, le profil et le calcul d'un bac de bardage sont analogues à ceux d'un
bac de couverture.

EXEMPLE DE DIMENSIONNEMENT D'UN BARDAGE SIMPLE-PEAU

Charges admissibles en daN/m2

.:.:: ::... .:.:: :.: ::...


Dépression Pression Portée Dépression Pression
épaisseurs en mm épaisseurs en mm (m) épaisseurs en mm épaisseurs en mm
0,75 0,63 0,75 0,63 0,75 0,63 0,75 0,63
268 197 1,60 182 188
228 185 201 143 1,80 146 193 157 174
170 132 153 102 2,00 119 157 134 141
131 106 110 80 2,20 100 129 116 120 - Figure 14 l -
104 87 24 64 2,40 85 107 102 108
86 73 68 52 2,60 73 91 89 98
71 55 2,80 63 78 77 89
60 46 3,00 53 66 67 80
3,20 46 57 59 71
3,40 49 52 63
3,60 43 56
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

6.2. CALCUL DES PANNES charge t perpendiculaire à l'âme, qu'il convient de bien prendre en compte, afin
d'éviter tout risque de déversement latéral;
_ à une charge oblique W, due au vent (pression ou succion), appliquée perpendi-
culairement au versant, donc parallèlement à l'âme de la panne.
6.2.1. ASPECTS TECHNOLOGIQUES
n conviendra donc de calculer, lors du dimensionnement d'un profil de panne, deux
Les pannes, qui ont pour fonction de supporter la couverture, sont disposées parallè- moments de flexion distincts, selon les deux plans principaux d'inertie du profil.
lement à la ligne de faîtage, dans le plan des versants.

Disposées à entraxes constants, elles sont jumelées au faîtage (pannes faîtières) et


peuvent être renforcées en rives pour reprendre des efforts horizontaux dus au vent
(pannes sablières). Leur portée correspond à l'entraxe des fermes (travées) et leur
entraxe est déterminé par la portée admissible des bacs de couverture.

Dans la majorité des cas, les pannes sont constituées de poutrelles laminées IPE,
leur poids moyen ramené au m2 de toiture oscillant aux alentours de 5 à 7 daN/m2.
Elles peuvent être également réalisées en profilés minces (tôles pliées à froid), en
section de Z, U ou ~-

Les pannes sont posées sur les fermes et assemblées par boulonnage. Les appuis
sont considérés libres et articulés. Pour éviter leur glissement à la pose ou leur bas-
culement, du fait de la pente des versants, elles sont assemblées aux fermes par n
l'intermédiaire de pièces en équerre (échantignoles). selon la figure ci-dessous.
- Figure 143 -

6.2.3 PRINCIPE DE DIMENSIONNEMENT

Les pannes sont dimensionnées par le calcul pour satisfaire simultanément :


- aux conditions de résistance,
- aux conditions de flèche.
- Figure 142 -
CONDITIONS DE RÉSISTANCE

Il suffit de vérifier, après avoir calculé le moment de flexion Mx dû aux charges f et


6.2.2 DÉTERM:r::N'ATIONDES SOLLICITATIONS w et le moment de flexion My, dû aux charges t, que les contraintes de flexion ofz et
o/y, correspondant à ces moments, satisfont à :
Compte tenu de la pente des versants, donnée par la pente des fermes ou traverses
de portiques, les pannes sont posées inclinées d'un angle et. et, de ce fait, fonction- Ofz + o/y <t,
nent en flexion déviée.
Compte tenu de la faible inertie transversale des profils de pannes, et dès lors que la
Les pannes sont en effet sownises : pente du versant et. atteint 8 à 10 %, l'effet de la charge test particulièrement préju-
diciable et conduit à des sections de pannes importantes, donc onéreuses.
à des charges verticales (poids propre de la panne et du complexe de couverture,
neige, charges accrochées éventuelles), dont la résultante, ramenée en charge La solution consiste, en ce cas, à réduire la portée transversale des pannes, en les
linéique, n, se décompose en une charge f parallèle à l'âme de la panne et une reliant entre elles par des liernes, situées à mi-portée ou au tiers de la portée. Ces

233
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conceptionet calcul des bâtiments métalliques

liernes sont des tirants, qui fonctionnent en traction et qui sont soumis à des efforts C'est pourquoi, lorsqu'un profil de panne a été déterminé par la condition de résis-
croissants, au fur et à mesure qu'ils se rapprochent du faîtage. tance et que la condition de flèche n'est pas vérifiée, deux solutions sont possibles:
Les efforts de traction sollicitant les liernes ne peuvent pas être attachés aux pannes _ soit adopter une section de panne supérieure, mais on augmente nettement le
faîtières, qui périraient transversalement. Ils sont donc transmis aux portiques par poids d'acier, donc le coût,
des tirants en diagonale (schéma ci-dessous).
- soit conserver la section initialement calculée, et doubler sa longueur. Dans ce
cas, la panne ne porte plus sur deux appuis et n'est plus isostatique. Elle porte sur
trois appuis en continuité, et la flèche initiale se trouve ainsi réduite à plus de
60 % et devient admissible, cela sans changer la condition de résistance puisque
dans les deux cas, le moment maximal reste égal à p . R.2 / 8, au signe près (voir
diagrammes dans le tableau ci-après).

Cette seconde solution est économique, puisqu'elle n'augmente pas la consomma-


tion d'acier. Elle n'est cependant possible que si la longueur des pannes ne dépasse
pas une dizaine de mètres (risques de torsion et de déversement à la pose) et elle
nécessite de disposer les joints de pannes en quinconce sur les portiques, du fait des
valeurs différentes des réaction d'appui.

6.2.4. MÉTHODES DE CALCUL DES PANNES


EN FLEXION DÉVIÉE
L --
CALCUL EN ÉLASTICITÉ (SECTIONS DE CLASSE 3)
Après avoir déterminé les moments de flexion maximaux selon les deux plans princi-
paux d'inertie de la panne, on obtient les contraintes de flexion correspondantes afy

--
1,1-----L..- entretoise
lierne faîtière et afz selon :

et on vérifie que :

r ~--'
1
1 Par ailleurs, on doit vérifier la condition de flèche :
j"{, 1/200
- Figure 144 -
En cas d'effort axial N, il faut vérifier que :
CONDITIONS DE FLÈCHE

Les pannes ne doivent pas, réglementairement, présenter de flèche supérieure au


l/200 de leur portée, sous l'application des charges maximales, mais non pondérées,
( ")[M
-"-
A. fyd
+ __ Y_
Wy . fy<1
J[MJ
+ __ z_ <
w, .fz.d .

afin d'éviter tout désordre éventuel au niveau de la couverture et de l'étanchéité.

Cette condition de flèche est une exigence, qui est très souvent déterminante dans le
dimensionnement des pannes, car plus défavorable que la condition de résistance.

234 235
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conceptionet calcul des Mtiments métalliques

CALCUL EN PLASTICITÉ (SECTIONS DE CLASSES 1 ET 2)


1. Sollicitations dans le plan d'inertie maximale
S'agissant de flexion déviée (biaxiale), il faut vérifier que:

J~
0,5 pf 0,5 pf 0,5 pf 0,5 pf 0,375 pf 1,25 pf 0,375 pf
__M Y_
( Mpe.y
Ja. + [__Mz_
_ Mpe.z
< 1 Réactions
d'appuis
LS
tt
t~ e e:.,,~-----,e:.
t t t
,,;...--e--...,zs~-----,e:. t
~ ~,---'----~
où a et ~ sont des constantes qui placent en sécurité si elles sont prises égales à
Moment
l'unité, mais qui peuvent prendre les valeurs suivantes: de flexion
maximum
- section en l et H :
U=2 ~=5n~I
tubes circulaires : Flèches
~ZS=h
maximum
a=2 ~=2 4-f-c-3f/8
- profils creux rectangulaires
a=~= 1,66/(1- l,13 n2):,;6 ,.=2..~<_e_ = .!._ jpf3x _ pfx3 + px41
avec n = NI Npe
o 384 El 200 y El L 48 16 24J

8e
3
Ymax pour x = , soi it
La majorité des pannes ne sont soumises à aucun effort normal N. Dans ce cas,
N= 0 et~= 1. t - 2,05 ~ _e_
= 0 41fo <
o- 384 El ' 200

Les pannes soumises à un effort N sont les pannes adjacentes à un pignon (situées
en travée de rive) ou des pannes formant montants des poutres au vent, qui trans- 2. Sollicitations dans le plan d'inertie minimale
mettent des efforts normaux dus aux efforts du vent sur les pignons de bâtiment.
p'
Panne
On peut également utiliser un autre critère de vérification des pannes en flexion p' f2
sans Mma:,c=-8-
biaxiale (avec ou sans effort axial N), qui procure une sécurité supérieure et qui est lierne ~
le suivant: '~---"e ....J

(N ) [
_
Npe
+ __ Y_
M
Mpe.y
J + (M__Mpe.zz_ J < 1 Panne avec
une lierne 15(____/;)~
à mi-portée
f-c e,2 ·I· e,2 •I
CAS PARTICULIER DES PANNES EN TÔLE PLIÉE
Panne avec
(SECTIONS DE CLASSE 4) deux liernes
aux tiers
de la portée
Le développement actuel des profils minces en tôle pliée, utilisés en pannes, exige
une vigilance particulière au niveau des calculs, du fait de leur instabilité.
- Figure 145 -
Il convient notamment de vérifier :
la stabilité au déversement, auquel ces profùs sont très sensibles (pose quasi sys-
tématique de liernes);
- la stabilité au voilement des âmes.

2.36 237
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

Le critère de vérification devient : P = 1,35 G + 1,50 Q


p = 1,35 (14 +6) + 1,50 X 34 = 78 daN/m2

Les bacs acier de couverture étant posés en continuité, la charge linéique maximale
sur les pannes, du fait de la réaction hyperstatique est :
p = 1,25 X 78 X 2,50 = 244 daN/ml
avec: Jyd=JylÎMI
Le moment maximal à mi-portée des pannes vaut, à l'É.L.U. :
où Aeff est l'aire de la section efficace de la section transversale déterminée
en supposant cette dernière soumise à la compression seule,
pe2 2.44 82
Welf est le module élastique de la section efficace de la section transversale M- X = 19,5 kNm
8 8
déterminée en supposant cette dernière soumise à la flexion seule
(dans le plan principal concerné),
S'agissant d'une section de classe 1, le calcul en plasticité est admis.
e décalage du centre de gravité de la section efficace par rapport à celui MS Mpty = Wpty .t, I îMO avec îMO = 1
de la section transversale brute, dans le cas de la compression seule
(e = 0 si la section transversale brute est bissymétrique).
Soit: W > M - 19,5 x J03 = 83 cm3
ÎMI coefficient partiel de sécurité sur la résistance pris égal à l , l. ply - !y 235
(Cf chapitre 5.2.)
ce qui correspond à un IPE 140.

- Vérification de la condition de flèche à l'E.L.S.

6.2.5. EXEMPLES D'APPLICATION f.4


Il faut vérifier: f = -5 Po ·
-- S -
f
384 El 200
EXEMPLE 1 : FLEXION SIMPLE
Po étant la charge globale"sèche", c'est-à-dire non pondérée, soit:
Dimensionner des pannes de couverture de 8 m de portée, posées à un entraxe de
PO= 1,25 (14 + 6 + 34) X 2,50 = 169 daN/ml
2,50 m, sachant qu'elles sont soumises aux charges suivantes:
ou encore:
- charges permanentes : G = 14 daN/m2
- charges variables: Q = 34 daN/m2 5 pf3
!'2.200--
Pente du versant = 3 % 384 E
Acier des pannes= S.235 !'2. 1 000 x 1,69 x 8003 _ 1 070 cm"
384 X 2,1 X 106
La pente du versant est très faible et peut être assimilée à une pente nulle. Le calcul
sera donc conduit en flexion simple sous My (avec Mz = 0).
ce qui correspond à un IPE 180
Les liernes sont ici inutiles et les pannes seront calculées en travée indépendante, - Calcul en élasticité
isostatiques sur deux portiques (des pannes de 16 mètres, sur trois· appuis, n'étant
''I pas concevables, même avec raboutage par éclisses). W et Y '2. 1!!... = 83 cm3
fy
Le poids propre des pannes est généralement estimé à 6 daN/m2, ce qui conduit à
une charge totale pondérée de : ce qui correspond à un IPE 160.

238 239
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

- Conclusion : Soit:
• calcul plastique (à l'É.L.U.) : IPE 140
• calcul élastique (à l'É.L.U.): IPE 160 A. Calcul en élasticité
• vérification flèche (à l'É.L.S.): IPE 180 - Charges permanentes :
Le poids propre des pannes étant estimé à 6 daN/m2, on a :
C'est bien sûr la condition n° 3 qui est la plus contraignante et qui dimensionnera
G = 6 + 24 + 4 = 36 daN/m2
les pannes : IPE 180. (Il est bon de souligner que c'est souvent la condition de
flèche qui dimensionne le profil des pannes, et que les calculs en plasticité sont - Charges variables :
généralement superflus). Sn = 45 daN/m2 Se = 75 daN/m2
Wn = 60 daN/m2 w, = 105 daN/m2
EXEMPLE 2: FLEXlON DÉVIÉE (ou BlAXIALE)
- Combinaisons d'actions:
Soit un portique recevant cinq pannes par versant, de 5 mètres de portée, posées à 1,35 G + 1,50 Sn= (1,35 x 36) + (1,50 x 45 x cos a)= 115 daN/m2
un entraxe de 4 mètres. La pente du versant est p = tg a= 10 %. Les charges sont : G +Se= 36 + 75 = 111 daN/m2
- couverture bacs acier (posés en continuité sur trois appuis), isolation et étanchéité G- We = 36- 105 =-69 daN/m2
multicouche = 26 daN/m2
La première combinaison est la plus défavorable. La charge maximale sur les
- sous-plafond suspendu = 4 daN/m2 pannes, compte tenu de la continuité des bacs acier, vaut :
- vent normal (soulèvement) Wn = 60 daN/m2 n = 1,25 X 115 X 4 = 575 daN/ml
La décomposition den selon les deux axes zz' etyy' conduit à (figure 146):
Dimensionner les pannes courantes sous sollicitation de flexion déviée. Acier S .235.
f= n cos a= 570 daN/ml
Le problème étant de déterminer la section des pannes, la classe de la section est t = n sin a= 57 daN/ml
bien sûr inconnue, ce qui ne permet pas de préjuger si l'on peut conduire les calculs \Z
en plasticité (classes I et 2) ou en élasticité (classe 3).

Un calculateur, tant soit peu expérimenté, sait que les profils de pannes, pour un cas
courant comme celui-ci, dépassent rarement le calibre IPE 200.

Il s'agit donc d'une section de classe 1, sous les sollicitations envisagées, autorisant
la plastification de l'acier.

Cependant, beaucoup de concepteurs, de calculateurs et de maîtres d'ouvrage choi-


sissent délibérément un calcul de pannes en élasticité, afin de se ménager une sécu-
rité accrue. Les pannes sont en effet des profils très souples, donc très déformables,
qui sont à l'origine de nombreux désordres de couverture [notamment sous accumu- n
lation ou charges de neige exceptionnelles], tels que déchirures de bacs, arrache-
ment d'étanchéité ... - Figure 146 -

Nous allons donc examiner les deux types de calculs. 1. Pannes isostatiques, sans liernes

Nous ne parlerons pas des sections de classe 4, qui concernent les profils minces en Jf2
M =-=17,8kNm
tôle pliée à froid, qui sont particulièrement instables et qui sont à déconseiller. y 8
tf2
M2=-= l,'/lS kNm
8

240 241
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

Par tâtonnement successifs, on détermine le profil minimal nécessaire, qui est ici _ Calcul des liernes :
un IPE 180, pour lequel: Wety = 146 cm3 et W,t, = 22,2 cm3
Les contraintes de flexion sont : Faitière

cr - 17,8 x 103 - 122 MPa


y 146
cr _ 1,78 x 103 - 80 MPa
z 22,2
cr= cry +cr,= 202 MPa <I, = 235 MPa
C1l
:::,
C"
i:
0
a.
2. Pannes continues sur trois appuis, sans liernes :
mêmes valeurs que ci-dessus.

3. Pannes isostatiques avec une lierne à mi-portée


L,

f {2 t(!_J2
M =~ = 17 8 kNm et M = -2- = 0 5 kNm
Sablière
y 8 ' z 8 '
ce qui conduit à un IPE 160. - Figure 147 -

- Effort de traction dans le tronçon de lierne L1, provenant de la panne sablière :


4. Pannes continues sur trois appuis, avec une lierne à mi-portée :
mêmes valeurs que pour le cas 3. t i
T1 = 1,25 - - = 156 daN
22
- Vérification des conditions de flèche
Pour le calcul des flèches, les charges (non pondérées) à prendre en compte sont - Effort dans le tronçon Li :
si l' entraxe des pannes est d :
f= 1,25 (G + Sn cos a) d cos a= 400 daN/ml
t = 1,25 (G + Sn cos a) d sin a= 40 daN/rnl
- Effort dans le tronçon L3 :
Il s'agit de vérifier, dans tous les cas, que [ < _l_. Soit:
i 200

Cas Flèche suivant zz' Flèche suivant yy' n Profil retenu


- Effort dans les diagonales L4 :
1 !.i_ _ __§_ ~-J__ .L __§____ t{3 - J__
IPE 180
l -384 Elx-440 l -384 EÇ200 T4=460daN
2 !.i __ 1_ !z.=J__ IPE 180 L'effort maximal étant de 780 daN, le système de liernes aura pour section:
l x0,41-1 000 l 200
A= 780 / 23,5 = 33,2 =2(soit tige <l> 8).
3 !.i - _2__ !J..,x. 041~J__
e -440 :500 IPE 160
Il est évident, que les solutions 3 et 4, avec liernes, sont plus économiques (gain
4 !.i __ 1_ !J.. _ _!__ de 5 à 8 % en général).
e X 0,41-1 000 e x0,41-soo IPE 160
n : La !lèche lransversale selon YY est en réalité nulle, car gênée par le plan de couverture,
qui est vissé sur les pannes et lient lleu de plan de conlreventemenl transversal

242 243
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

B. Calcul en plasticité EXEMPLE 3 : FLEXION COMPOSÉE DÉVIÉE


(ou flexion composée biaxiale)
__M Y_ Jo. + [__Mz_ Jp < l
[ M pe . y M pe . z - Vérifier la résistance d'une panne IPE 240 (acier S.235), située dans une travée de
rive (poutre au vent) et soumise aux sollicitations simultanées suivantes :
N = 300 kN (effort normal de compression engendré par la poussée du
Dans notre cas, sans effort normal, on a N = 0, a = 2 et ~ = 1. Soit :
vent sur le bardage).
- Cas I et 2: My=50kNm (moments de flexion engendrés par le poids propre et la
My=17,8kNm M2=1,78kNm Mz= 11 kNm neige).
Un profil IPE 160 est suffisant:
La section est de classe 1, donc le calcul en plasticité est admis.
Mpe y= 123,8 x 235 x 10-3 = 29 kNm
A = 39,1 cm?
Mpe 2 = 25,8 x 235 x 10-3 = 6 kNm

J
Npe = A . Jy = 920 kN
1:/ Wpe y = 366 cm3
Soit: ( + ( 1,:8 J1 : :; 1 Wpe 2 = 73 cm 3

0,38 + 0,30 = 0,68 :::; 1 - Critère d'interaction de l'effort axial


Aw =A-2bt1= 15,6cm2
- Cas 3 et 4: Aw .Jy = 366 kN
My= 17,8 kNm M2 = 0,5 kNm N > min [0,25 Npe; 0,50 An .Jy]
Un profil IPE 140 est suffisant : N= 300 > min [ 230 kN; 183 kN]
Mpe y= 88,4 x 235 x 10-3 = 24 kNm L'interaction de l'effort axial est à prendre en compte et il faut donc vérifier que:
Mpe = 19,0 x 235 x 10-3 = 4,5 kNm M Jo. +-Z-
( M Jp <1
c:~8r
2 _Y_
[ MNy MNz
+ (~::J:: ; 1
avec a= 2 et~= 5 . -
N 300
=5 . - = 1,63
0,72 + 0,11 = 0,83:::; 1 Npe 920

- Vérification des conditions de flèche: - Calcul de MNy

f 1 - ..!!____
Cas Profil à vérifier - selon zz' Npe
e M -M
Ny - pt Y 1 - 0,5 a
1 IPE 160
1/300 )
2 IPE 160 1/650 1
<- avec a= Min [Awl A; 0,50)
3 IPE 140 1/300 200
4 IPE 140 1/650 Awl A= 15,6/39,1 = 0,4 Donc a= 0,4
Mpe y= Wpty ·fy IYMO
Mpe y= 366 x 235 x 10- 3/J,O = 86 kNm
Le calcul en plasticité permet de réduire la section des pannes. Dans notre cas, le
l _ 300
fait de passer des profils IPE 180 et 160 à des profils IPE 160 et 140, apporte un
gain d'acier d'environ 1 daN/m2 sur le poids des pannes, soit une économie glo- 920
MNy = 86 -72 kNm
bale d'environ 5 % sur le coût de la charpente. J - 0,5 X 0,4

244
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

- Calcul de MNz : § 12 : vérifier le critère


N M M
-+--Y-+_z_:,::; l
Npe Mpey Mpez
300 + 50 + !.!_ :,: ; l
920 86 17
Mpe z = Wpe z -f/YMO
Mpez = 73 x 235 x 10-311,0 = 17 kNm 0,33 + 0,58 + 0,65 = 1,56 > l
On voit bien que les deux critères 'simplificateurs placent beaucoup trop en sécu-
300 - 0 412: rité (respectivement+ 38 % et+ 61 %) et deviennent absurdes.
9~0-
MNz = 17 [ l - [ O,~ = 17,3 kNm En effet, pour vérifier le dernier, il faudrait adopter une panne de profil IPE 300,
pour laquelle :
Or, il faut que MN:,::; Mpt, donc MNz = 17 kNm A 53,8 cm2
Wpe y = 628 cm3

(~~ r c ~ r63 :,:; l


- Vérification de la résistance de la panne :
Wpez = 124 cm3
ce qui conduit à :
+ 0,25 + 0,34 + 0,38 = 0,96:,::; l

0,48 + 0,49 = 0,97 :,::; l vérifié Mais le choix d'un IPE 300 (poids= 42,2 kg/ml) au lieu d'un IPE 240 (poids=
30,7 kg/ml), conduit à un surcoût inutile et aberrant de (42,2- 30,7) / 30,7 = 37 %.
La panne IPE 240 est acceptable. Il faut donc éviter ces "recettes faciles" du règlement, qui pourtant en est truffé.

NOTA:
L' Eurocode 3 propose systématiquement, dans chaque chapitre, des formules ou
des critères de vérification, qui paraissent séduisants, car : 6.3. CALCUL DES PORTIQUES
- les calculs sont raccourcis et il y a gain de temps, AVEC TRAVERSES À ÂME PLEINE
- ils sont simples d'emploi,
- ils placent en sécurité.
6.3 .1. CONCEPTION TECHNOLOGIQUE
En revanche, ils sont assez grossiers, très approximatifs et surdimensionnent les sec-
tions, ce qui conduit à des solutions onéreuses, donc à rejeter.
Les portiques, qui constituent l'ossature principale des bâtiments, sont composés de
Vérifions-le brièvement dans le présent exemple de calculs. fermes (ou traverses), qui supportent les pannes, et de poteaux, qui supportent les
fermes.
L' Eurocode 3 propose ici deux critères simplificateurs (chapitre 5.4.8. l., § 11 et 12) :
- § 11 : prendre a = ~ = l Leur conception technologique est variable, en fonction notamment :

[~~ r c~ r
+ = 1.34 > l
- de leur portée,
- du schéma statique retenu pour la structure (qui dépend de la nature du sol, de
l'existence ou non de ponts roulants, de la nature des équipements secondaires,
etc.),

246 247
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

- des pratiques ou des systèmes de fabrication des constructeurs. Les profils à inertie constante, avec renforts dans les zones les plus sollicitées, sont
les plus couramment utilisés. Cependant, pour les grandes portées, les PRS à inertie
Les portiques à âme pleine peuvent être constitués : variable sont préférables, car ils permettent d'ajuster les sections aux sollicitations,
- soit de profils à inertie constante, généralement des poutrelles IPE (figure A), alors que les laminés normalisés n'autorisent pas cette précision, du fait de la dis-
continuité des sections normalisées et de leur épaisseur d'âme généralement sur-
- soit comporter, en sus, des renforts au niveau des moments maximaux : jarrets abondante, qui grève le poids, donc le coût.
aux appuis sur poteaux et clés de faîtage en milieu de travée (figure B),
En comparaison des pièces à treillis, les portiques à âme pleine ont les avantages :
- soit de profils à inertie variable, reconstitués soudés, PRS (figure C).
- d'être moins onéreux (sauf pour de très grandes portées),

y1
- d'être moins encombrants (transport et manutention facilités, volume intérieur de
bâtiment moindre, donc économie de chauffage, etc.),
- d'être plus esthétiques,
- d'être plus simples (assemblages simples par platines et boulons HR, entretien et
peinture moindres, etc.).
A

SCHÉMAS STATIQUES

Les principaux schémas statiques peuvent être regroupés en deux catégories :


- pieds de poteaux articulés
- pieds de poteaux encastrés.

Ils sont récapitulés dans le tableau ci-après. Il faut bien savoir que plus les structures
sont de degré d'hyperstaticité élevé, plus elles sont stables, rigides et indéformables,
mais plus leur coût est élevé (poids d'acier supérieur et temps de main-dœuvre
supérieur, tant en fabrication qu'au montage). On peut donc se contenter de struc-
B
tures isostatiques (A3 et El). sauf dans les cas où des exigences particulières impo-
sent des structures rigides, ne tolérant que de très faibles déformations (ponts rou-
lants, façades vitrées, problèmes de vibration ... ).

Le schéma A4 reste le plus utilisé de tous.

- Figure 148 -

249
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

Schémas statiques des portiques Détails de liaisons : poteaux et traverses


Encastrement poteau I traverse
Degrés de stabilité
Schémas
(croissants des indices 1 à 4)

en
01 Hypostaticité
de degré 2
}

01
•Q)
Instabilité
:5
o
"i:
ctl Hypostaticité
X
::, de degré 1
ctl
Q)

r:----i
ëo,
Q) Faîtage traverse
-c:,
en lsostaticité
-c:,
Q)
0::

01 Hyperstaticité
de degré 1

Pied de poteau encastré Pied de poteau articulé

-~ûien
r::----i lsostaticité

ctl
u
c
Q)
X
r-:-i Hyperstaticité
de degré 1

r::--i
::,
ctl
Q)
ëo,
Q)
Hyperstaticité
-c:, de degré 2
en

~% i i 1~
-c:,

r:----i
Q)
0::
Hyperstaticité
de degré 3 1 1
1 1

- Tableau 149 -

- Figure 150 -

250 251
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conceptionet calcul des batiments métalliques

6.3.2 CALCUL DES SOLLICITATIONS Coefficient de rigidité de l'encastrement en B et D :

La détermination des sollicitations globales affectant les portiques exige un calcul k = i !!____ cp =L cos a. = _!_ sin a= L
S lm h 2S S
par étapes de toutes les sollicitations élémentaires, engendrées par les diverses
actions : charges permanentes, charges d'exploitation, neige, vent sur longpan, vent
sur pignon, vent au soulëvement.; Il s'agira ensuite de repérer les combinaisons Nous allons exprimer le déplacement horizontal /',, de la structure, engendré par
d'actions les plus défavorables, pour déterminer les sections des profils des pièces. l'effort horizontal HA, selon le théorème de Castigliano, et écrire qu'il est nul, du
fait de la symétrie de la structure et des charges. Soit :
Nous allons effectuer le calcul détaillé d'une sollicitation élémentaire : sollicitations
sous charges verticales (charges permanentes ou neige). Les autres sollicitations s =f MdM ds=I)
étant déterminées par la même méthode, nous n'en effectuerons pas les calculs. El dH
ABCDE
Nous donnerons les résultats finaux regroupés dans un tableau, sous forme de for-
mulaire.
Déplacement /:).J sur le tronçon AB :

CALCUL DES SOLLICITATIONS SOUS CHARGES VERTICALES En un point du poteau AB, d'ordonnée y, le moment vaut: M = H. y, soit:
( CHARGES PERMANENTES OU NEIGE)
dM = y et /',, 1 =J h Hy . y . dy
Soit q la charge Linéique sur la traverse. Les moments et réactions d'appui verticales dH Elm
et horizontales sont représentés sur la figure ci-dessous. 0

f
h
y l l Hh3
1',,1=- Hy2 dy=-.-
Elm u; 3
0
q
Déplacement t,,.z sur le tronçon BC:
En un point de la traverse BC, situé à une abscisse x, le moment vaut :

1
M = H (h + x sin a) + q
x2 cos2 a. Vx cos a
2

dM . .

f
-=h+xsm a et!',,2 s'écrit alors :

k---1
dH

/',,2 =-
1
E/1
s[
H(h+xsin a) +q---
x2 cos2 a
2
Vxcos a] (h+x sin a)dx
0
.,.. Figure 151 -
qui s'écrit encore, tous calculs faits, et en posant sin a= f I set cos O'. =P./ (2 s):

1',,2 = J__
E/1
[ H(h2 s .r». 3
+hfs)-q (2- f.2
96
f s + J_h f.2
12
s)]

252 25.3
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques

Déplacement total l!.


• Cas de charge A (charges permanentes G ou neige S)
En écrivant que D. = ô.1 + D.2 = 0, on en tire:

qui se réduit à l'expression suivante, en introduisant le coefficient de rigidité de


l'encastrement K:

H=qf2 8h+5f
32 h 2 (k + 3) + f(3h + !)

D'où l'on tire:


-H _qf.2 8h+Sf =H
MB=MD=-Hh HA=He=H HA- E- 32 ~(k+3)+f(3h+f)

qf2 q.e Ma= M0=-Hh Mc=


q.e2
Mc=--H(h+ !) VA= Ve=- 8-H(h+f)
8 2

AUTRES SOLLICITATIONS • Cas de charge B (Vent Wau soulèvement)

Une même démarche de calculs conduit à la détermination des autres sollicitations


élémentaires.

Les diagrammes qui suivent, représentent les principaux cas de figure.

HA -
A
ol-vA-----------------yL:- E
HE

H-H-_q,e2 8h+Sf =H
A - E- 32 ~ (k + 3) + f (3 h + f)

qf2 .
Ma= Mo=+ Hh Mc= - + H (h + f)
8

- Figure 152 -

254
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conceptionet calcul des bâtiments métalliques

• Cas de charge C (Vent horizontal W- Pression) • Cas de charge E (Vent horizontal W- Succion)

H _ q fil 5 kh + 6 (2 h + f) H __ q fil 5 kh + 6 (2 h + f)
E- 16 fil (k + 3) + f (3 h + f) E - 16 fil (k + 3) + f (3 h + f)

qfil q fil
Ma= h Ma=- 2 +HE. h
2-HE.
q fil
Mc= -Hdh+ f)
4
• Cas de charge D (Vent horizontal W- Succion) • Cas de charge F (Effort transversal de pont roulant)

~~~~~~~~~~~~~'}-...~HE

LE
H _ q fil 5 kh + 6 ( 2h + f) PC k ~ h -{) + 3 (2 h + f)
A - 16 fil (k + 3) + f (3 h + f) HE=-4 fil(k+3)+f(3h+f)

q fil
Mc=-4 + HA (h + f)

- Figure 153 - - Figure 154 -

256
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bfltiments métalliques

Notas sur approximations de calculs


• Cas de charge G (Effort vertical de pont roulant)
a) efforts du vent sur les versants

- Figure 156 -
t :«
VA=P -e- Les sollicitations engendrées par les efforts du vent sur les versants sont très faibles
en comparaison des sollicitations dues au vent sur les façades (de l'ordre de 1 %).
HA=Hr;=3PC k(~-a2)+h(2h+f) -H
Elles sont donc négligées dans les calculs.
4h ~ (k + 3) + f (3 h + f)
b) efforts du vent au soulèvement
MP1 =-H. a

M8= P. C-H. h

PC - Figure 157 -
Mc=
2 - H (h + f)
Les efforts dus au vent ascensionnel agissent perpendiculairement aux versants de la
Mo=-Hh toiture (figure A). Par souci de simplification des calculs, on admet que ces efforts
sont dirigés verticalement (figure B) ce qui conduit à une erreur négligeable(< 2 %).

c) efforts transmis par les pannes

Les efforts transmis par les pannes aux traverses, sont des efforts ponctuels, qu.i sont
en fait, dans les calculs des traverses, convertis en charges uniformément réparties.
L'erreur résultant de cette simplification est, là encore, négligeable (de l'ordre de
0,5 %), et conduit à surestimer légèrement les moments d'encastrement en B et D.

d) rigidité de l'encastrement en B et D

Pour conduire les calculs des portiques manuellement, on est amené à considérer
que les inerties du poteau et de la traverse sont identiques : lm= 11• Le coefficient de
- Figure 155 - rigidité del' encastrement k = Um / S) . (h / m) se réduit donc à k = h / S.

258 259
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

Cette simplification, qui se justifie par la présence de jarrets aux encastrements Déterminer la section des traverses.
conduit à majorer légèrement le moment en C et à minorer les moments en B et D'.
Elle se compense sensiblement avec la simplification précédente, effectuée sur le
CALCUL DES ACTIONS
calcul des pannes, qui agit en sens contraire.
- charges permanentes (poids propre de la traverse estimé à!O daN/m2) :
G = (25 + 10) X 6 = 210 daN/ml
6.3.3. DIMENSIONNEMENT DE LA TRAVERSE - neige normale :
EN RÉSISTANCE À LA FLEXION S11 = 45 X 6 = 270 daN/ml
- vent normal :
À partir des formules et des diagrammes précédents, on calcule les moments résul- Wn = 70 (Ce - C;) 8 S
tants correspondant aux combinaisons d'actions les plus défavorables et on en
déduit les inerties minimales des profils utilisés en traverses. Appliquons les calculs Trois cas de vent sont à envisager :
sur un exemple :

Soit un bâtiment fermé, constitué de portiques articulés en pied dans le plan des por-
Vent I (vent sur longpan avec surpression intérieure)
tiques et encastrés en pied dans le plan des longpans. Les portiques, espacés tous les
6 mètres, sont soumis aux actions suivantes :
~ -040
- charges permanentes (complexes de couverture, pannes IPE 180, divers) : G = Vent I
25 daN/m2 ,a.sa~~
- neige normale (région 2) : S11 = 45 daN/m2 W1 W2 -0,40
- vent normal (région 2) Wn = 70 daN/m2
- Figure 159 -

- surface maître-couple au vent : S = 5 x 6 m2, 8 = 0,86


- poteau au vent Wn1 = 70 (0,80 - 0,40) x 0,86 x 6 = 145 daN/ml
2,5i - poteau sous le vent: Wn2 = 70 (- 0,40 - 0,40) x 0,86 x 6 = 289 daN/ml
Lisse h = 5,00
2,50 1
- traverse: W113 = 70 (- 0,40 - 0,40) x 0,86 x 6 = 289 daN/ml

l = 20,00 Vent II (vent sur longpan avec dépression intérieure)


•I
- Figure 158 -

Le calcul des coefficients Ce et C;, conformément aux règles "Neige et Vent", a


conduit aux résultats suivants :
- actions intérieures :
dépression intérieure : C; = - 0,20 - Figure 160 -
surpression intérieure : C; = + 0,40
- poteau au vent : Wn1 = 70 (0,80 + 0,20) x 0,86 x 6 = 361 daN/rnl
- actions extérieures : poteau sous le vent: Wn2 = 70 (- 0,40 + 0,20) x 0,86 x 6 = 72 daN/rnl
façade au vent : C, = + 0,80 - traverse : Wn3 = 70 (- 0,40 + 0,20) x 0,86 x 6 = 72 daN/ml
façade sous le vent : c.=-0,40
toiture: c.=-0,40

260 261
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conceptionet calcul des bâtiments métalliques

Vent Ill (vent sur pignon avec surpression intérieure) Combinaisons des sollicitations
Les sollicitations résultantes sont obtenues par la plus défavorable des combinaisons
suivantes:

G + S, avec Se= 1,67 Sn


1,35 G + 1,50 Sn

- Figure 16 1 - G-We avec We = l,75 Wn

- surface maître-couple au vent: S = 20,40 x 5 m2, = 0,78 o Les valeurs de W11 étant également les plus défavorables parmi celles calculées dans
- poteaux: Wnl = Wn2 = 70 (- 0,40- 0,40) x 0,78 x 6 = 262 daN/ml le tableau précédent. Soit :
- traverse: Wn3 = 70 (- 0,40-0,40) x 0,78 x 6 = 262 daN/ml
Réactions d'appuis (daN) Moments (daNm)

CALCUL DES SOLLICITATIONS : HA HE VA VE Ms 1 Mc Mo


G+ S, + 3 591 + 3591 + 6 609 + 6609 - 17 9551+ 11 503 - 17 955
Il s'agit de déterminer:
- les réactions d'appuis: HA, HE, VA, VE.
5G+ i Sn + 3717 + 3 717 + 6843 + 6 843 - 18 5911+ 11 910 - 18 591

G-W, - 4 505 - 2 5571- 3 4341- 2 4991 + 12 7001- 4 9281 + 6 440


- les moments maximaux: MB, Mc, Mo.

Ces sollicitations sont déterminées à partir des actions, que nous venons de calculer, Les moments maximaux sollicitant la traverse sont:
et que nous portons dans les formules appropriées aux différents cas de charge (cf.
- au faîtage: Mc=+ 11 910 daN/m
tableaux précédents).
- aux appuis: MB =Mo=: 18 591 daN/m
Le tableau qui suit regroupe l'ensemble de ces sollicitations.
Les modules nécessaires sont, sachant qu'il faut vérifier en flexion:
Cas Réactions d'appuis (daN) Moments (daNm)
Actions de
q M:5: Wpe ,Jyl'YMO
(daN/ml)
charge HA HE VA VE Ms Mc Mo soit: Wpe :::: MI Jy, car 'YMo= 1
Ch. perm. G A 210 + 1 141 + 1 141 + 2100 + 2100 - 5705 + 3 654 - 5 705
- au faîtage : Wpe;;:: 507 cm3 -'> lPE 300
Neige Sn A 210 + 1 467 + 1 467 + 2 700 + 2 700 - 7 335 + 4 700 - 7 335
- aux appuis : Wpe ::C: 791 cm3 -'> lPE 330
Vent I Wn, c 145 - 553 + 172 - 91 + 91 + 952 - 126 - 860
Wn, D 289 - 1103 + 343 - 181 + 181 + 1715 + 252 - 1 897
Wn3 B 289 - 1 570 - 1 570 - 2 890 - 2 890 + 7 850 - 5 030 + 7 850 NOTA
Total - 3 226 - 1 055 - 3162 - 2 628 + 10517- 4 904 + 5 093

vent Il Wn1 c 361 - 1 377 + 428 - 226 + 226 + 2 372 - 312 - 2140 Ces sections restent provisoires, tant que les vérifications du déversement et des
Wn, D 72 - 275 + 85 - 45 + 45 + 425 + 60 - 475 conditions de flèche de la traverse, ainsi que de l'encastrement en tête de poteau, ne
Wn:,
Total
B 72 - 391 - 391 - 720 - 720 + 1 955 - 1 254 + 1 955
sont pas effectuées.
- 2 043 + 122 - 991 - 449 + 4 752 - 1 506 - 660

Vent Ill wn, E 262 + 310 - 1 000 + 164 - 164 - 1 725 + 222 + 1 550
Wn, D 262 - 1 000 + 310 - 164 + 164 + 1 550 + 222 - 1 725
wn, 8 262 - 1423 - 1 423 - 2 620 - 2 620 + 7115 - 4 562 + 7115
Total - 2113 - 2113 - 2 620 - 2 620 + 6 940 - 4 118 + 6940

262 263
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

6.3.4. VÉRIFICATION DE LA FLÈCHE e


DE LA TRAVERSE
D'où y=-_!_f 2 (Ms.x+ qe ;,;2_qx3 -Ms~- qflJdx
El 4 6 2 24
Le calcul de la flèche est réalisé au faîtage de la traverse, en C, sous l'action combi- 0
née non pondérée : G + Sn.

Reprenons l'exemple de calculs précédent.


- le moment dans une section (S) vaut :
Mx= Ms+ (q . f I 2) . x - (q ! 2) . x2
Pour x = 0, y= 0, d'où K2 = O.
Soit:

1 Y max = -- 1 (5 q f4 - 48 MS . (2.) 1
1
384E/
E 2, l x 106 daN/cm2
8 356 cm4 (IPE 300 au faîtage)
X ,..,
I q G +Sn= 480 daN/ml
e 20,40 m
Ms 13 040 daNm
D'où l'on tire:
A Ymax =15 cm> 1/200
La flèche est excessive, donc inacceptable. Il faut donc adopter un profil IPE
- Figure 162 -
supérieur. Soit un IPE 330. Dans ce cas, la flèche maximale sera :
- en intégrant l'équation de la déformée:
Ymax = 15 X 8 356 I 11 770 = 10,6 cm= 1/192"' 1/200
d2y =- M Théoriquement, la flèche est juste acceptable. Mais en réalité, la flèche sera
â x? E/ moindre, du fait du renforcement de l'encastrement par jarret, dont nous n'avons
on obtient: pas tenu compte.

e e
dy = f2 _ Mdx=-_!_f Ï(Ms+ qf x-!l.x2Jdx
dx J0 El El 2 2 6.3.5. VÉRIFICATION DE LA TRAVERSE
0 AU DÉVERSEMENT
. e
dy =-_!_[Ms.X+ qe x2_9_:J+K1]2 La semelle supérieure de la traverse ne peut pas déverser, sous moment positif, car
dx El 4 6 0
elle est immobilisée latéralement, bloquée par les pannes.

En revanche, la semelle inférieure peut déverser, sous_ moment négatif dû au vent


Pour x=~. dy=O et K1 =-(Ms~+ q{JJ (soulèvement de la toiture); ·
2 dx 2 24
Il faut s'assurer de la stabilité de la traverse au déversement, en menant des calculs
conformément à l'annexe F del' Eurocode 3.

264 265
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bétiments métalliques

6.3.6. DIMENSIONNEMENT DES POTEAUX


La section retenue pour les traverses est généralement déterminée par le moment au
AU FLAMBEMENT faîtage Mc- Cette section est insuffisante pour reprendre le moment Ms à l'appui
(Ms> Mc). Il convient donc de renforcer la traverse au niveau de l'encastrement
Lès poteaux des portiques sont sollicités : avec les poteaux, au moyen de jarrets.
- à la flexion (sous Ms) et à la compression simple (sous N), dans le plan des por-
tiques (figure A). Longueur du jarret
- à la compression simple (sous N), dans le plan des longpans (figure B). La longueur du jarret se détermine en considérant qu'au point F, amorce du jarret,
la contrainte maximale dans la traverse est égale àfy·
Il y a donc lieu de vérifier les poteaux, dans le premier cas au flambement-flexion,
et dans le second cas au flambement simple selon l'annexe Ede l' Eurocode 3 (ce Dans notre exemple de calculs :
qui conduira à des poteaux IPE 400).

r
Mee = 17 112 daNm(IPE 330)

r
M = - 18 591 daNm
Mc= 11 910 daNm

Panne La courbe des moments est parabolique, de la forme y= ax2. Soit:


8 pour x = S= 10,20 m, y= Mc+Ms = 30 501 daNm
a= y/ x2 = 30 501 / 100 = 305
Lisse
-h
- pourx=S-j,y=MF= 17112daNm.
Soit: 17 112 = 305 (10,20 - j)2
A
ouP- 20,4 j + 48 = 0
(A) (B) équation qui a pour solutionj = 2,70 m.
- Figure 163 -

6.3.7.DIMENSIONNEMENT DES RENFORTS


DE TRAVERSE

A. JARRETS

- Figure 165 -

Section du jarret
Poteau
Le jarret est réalisé par oxycoupage en biseau d'une poutrelle IPE 400, et soudage
des deux tronçons après retournement.
- Figure 164 -

266
267
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

Cette clé présente, en outre, l'avantage de raidir les platines et donc de soulager

tss
IPE 400
l'effort dans l'assemblage par boulons HR.
235T L--------Î 1 - oxycoupage
165~ -1:35

2 - reconstitution
par soudage
a prés
retournement - Figure 168 -

- Figure 166 -
6-3_8_VÉRIFICATION DES DÉPLACEMENTS
Assemblage final traverse/poteau EN TÊTE DE POTEAUX

De la même façon qu'il est nécessaire de vérifier les conditions de limitation de


flèche pour les traverses, il est nécessaire de vérifier les déplacements en tête de
poteaux, afin de se prémunir contre d'éventuels désordres dans les éléments secon-
daires (couvertures, étanchéités, bardages ... ).
~ Assemblage
par platine Les déplacements en tête de poteaux sont à vérifier sous deux cas de charges pos-
et boulons HR. sibles (et non pondérées) : G + Sn et G + Wn.
Jarret R = 2,70 m
0
Cas 1: G + Sn Cas 2: G+ Wn
..,.
0

UJ
9::

- Figure 167 - - Figure 169 -

Si la condition de flèche pour les traverses impose de vérifier que f IR :5 1/200, pour
B. CLÉS DE FAîTAGE les poteaux il convient généralement de vérifier que A I h :5 1/300.

Les clés de faîtage sont adoptées lorsqu'un profil de poutrelle pressenti pour les tra-
verses s'avère insuffisant pour reprendre le moment Mc. 1er CAS DE CHARGES : G + Sn
Plutôt que d'adopter le profù immédiatement supérieur, il est plus économique de En un point M d'un poteau, situé à une ordonnée x, Je moment vaut:
conserver le profù initialement envisagé et de le renforcer localement, dans la zone
médiane, par adjonction d'une clé de faîtage, qui apportera le complément d'inertie
nécessaire.

269
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtimentsmétalliques

W=~(H~ + 0,30 P2- 1,08 HA. P)


6El

dW (P-:; 0) =
dP

Soit:
- Figure 170 -
0,18 X 5003 X 2 608
Introduisoos uo effort fictif P, appliqué en B, horizontalement. Cet effort génère !!. - l,2cm
deux réactions RA et RE, en A et E. 2,J X 106 X 23 130

~=_!2=_1_<_1_
Le moment en D, dû à l'effort P, vaut:
h 500 416 300
(2 k_+ _;__
MD= -Ph __h2 _:.___ 6) _+ 3__:__
hf
4 h 2 (k + 2) + hf + (h + !>2 2e CAS DE CHARGES : G + Wn
Un raisonnement analogue au précédent permet d'écrire que (figure 172):
x2
Mx = - HA x+ q- - 0,54 Px
2

- Figure 171 -

Effectuons le calcul en élasticité. Nous avons déterminé, dans l'exemple d'applica-


tion précédent, les profils suivants :
- section traverse : IPE 330 Ux = 11 770 cm")
- section poteau : IPE 400 Ux = 23 130 cm"),
- Figure 172 -
k=i_!!_= Il 770 5,00 =0,25
lm S 23 130 10,20 En portaot cette valeur de Mx dans l'équation donnant l'énergie potentielle du
poteau, soit :
Le calcul de MD donne MD= 2,3 P. h
MD W=-1- f
M2. dx;
RE=-=0,46?
h
2 El 0 J
x

RA =P-RE=0,54P
on obtieot après résolution :
- Le moment enM vaut: Mx= -0,54 P. x
!!,. = 0,54 (HA · h3 + qh4)
- Le moment résultant, sous les deux cas de charges, vaut : Mx= HA . x - 0,54 P. x
El 3 8
- L'énergie poteotielle interne du poteau vaut:
h avec:
W=-1-
2EI j
f
0
(HA .x- 0,54P .x)2. dx HA = 2 085 daN (sous Wn vent I + G)
q = 145 daN/rrù (sous W,,1 veot I)

270 271
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques

D'où l'on tire: L'i.= 1,1 cm Les calculs vont consister à :

~ = _!_,__!__ = _!_ < _I_ - déterminer la surface de la platine, en fonction de la contrainte admissible de
h 500 454 300 compression du béton du massif de fondation.
- déterminer l'épaisseur de la platine, en fonction de la contrainte de flexion calcu-
NOTA lée au droit de chaque ligne de pliage.

Dans le cas de ponts roulants, qui occasionnent un déplacement !:,.' supplémentaire, - déterminer les boulons d'ancrage, en fonction des efforts de traction engendrés
soit par un moment en pied (encastrement), soit par un soulèvement au vent.
l'utilisation des intégrales de Mohr permet de calculer le déplacement t:,. global.

A. PIED DE POTEAU ARTICULÉ

6.3.9. CALCUL DES PLATINES ET DES ANCRAGES Ncentré


EN PIED DE POTEAUX
Surface de la platine
On admet que les platines, soumises aux réactions des fondations, risquent de se Elle est déterminée par la condition :
plier suivant les lignes tangentes au contour des poteaux, telles que les lignes 1-1 et
2-2 de la figure suivante. cr = NI a . b ';!;fbu

l t
11
t
2

Épaisseur de la platine
L'effort à droite de la ligne 1-1 est :
F=cr.b.u

- Figure 174 -

Le moment correspondant a pour valeur :

- Figure 173 - M=F1:!:. =cr bU2


2 2
Les portions de tôles situées à l'extérieur de ces lignes sont alors à calculer comme
des poutres en porte-à-faux, et il faut vérifier que la section de tôle située au droit de Le moment résistant élastique de la platine est :
la ligne de pliage est capable de résister au moment des réactions exercées par le
massif des fondations entre cette section et le bord libre de la platine. b t2
Mee = Wee .Jy avec Wee =-
6

272 273
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques

Il faut donc vérifier que :


N

u2 bt2 .
cr b-5/y. - , soit
2 6

Inversement, si t est fixé a priori, le problème sera de vérifier la contrainte de


flexion cr au droit de la ligne de pliage, 0

Soit:
e,

Goujons d'ancrage
L'effort admissible par scellement, dans le cas de goujon avec crosse, fixé par les
d,
règles CM 66 (article 5, 123) vaut:

N,• 0,1
7gcJ
( 1 + lOOQ (l + t(''
cp
+ 6,4 n 3,5',J N

8c étant le dosage en ciment du béton (Kg/m-') et les valeurs courantes étant:

r= 3 cj> f1 = 20 cj> (cf figure 175-A ci contre).


HEB 200

Exemple d'application
Soit un poteau HEB 200, articulé en pied (figure 175-B), soumis aux sollicitations
suivantes:
- eEffort de compression (sous G + Se) : N = 44 000 daN ;
- effort de soulèvement au vent (sous G + We): V= 12 000 daN;
• 1

250 1

rH
i
(ab= 80daN I cm
____!
béton dosé à 350 kg/m> de ciment 2) ;

- déterminer l'épaisseur de la platine et le diamètre des goujons;


zootszo
- vérification de la contrainte de compression sur la semelle de fondation :
- ·- 60

t ::~ :t·
N 44 X 104 -~--
cr 4,3 :MPa < 8 :MPa = fub
ab 322 60 60

- Figures 175-A el B -

274
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

- Épaisseur de la platine :

l
t ~ 60 ~ = 13,5 soit t = 15 mm N N
~ 2400
- Diamètre des goujons :
Effort de traction par goujon :
~=6000daN 1
2 1
e
Effort admissible par goujon : L...
1
1
N0•0,J(J+7:0~~0\ '. (20j+J9,2j+7j)>î 1 1
~ M
l+- 1 1
250 1 11 1

1 e
D'où l'on tire 4>2- 3 4>- 375 ~ O.
Soit 4> ~ 21 mm
Nous adopterons 4> = 22 mm

B. PIED DE POTEAU ENCASTRÉ

Dans ce cas, le poteau est sollicité en pied par un effort normal centré N et un
moment de flexion M, ce qui est équivalent à un effort vertical N excentré de
M
e=-.
N
T
Les boulons situés sur le côté opposé à l'effort N sont soumis à un effort de traction
et le béton situé du côté de l'effort N est soumis à un effort de compression avec
répartition triangulaire (figure 176).
- Effort de traction sollicitant les boulons de gauche : T = A . cra

- Effort de compression sollicitant le béton sous la platine: C = .!._b h' crb


2

Sin est le coefficient d'équivalence acier-béton [ n =::}on a:

h-h'
CJa=nCJb--
h'
Écrivons l'équilibre des forces: N + T= Cet celui des moments:

c(h-f) =Nf. = (C-7) f.


- Figure 176-

277
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bétiments métalliques

La combinaison des trois relations précédentes conduit à l'équation suivante, en fai-


sant n = 15: e

e
h'3 + 3 (f.-h) h'2 + 90 A-h'-90 A-h=O
e
b b
N
La résolution permet d'obtenir h', et par la suite de vérifier Ga et Gb:

f.-h+ '!___
N 3 Ml

A h'
!Î'\
h--
3
2Nf. ~~
-----$.fub
b h-f J
h' ( 1

--©-
1

--©-
50

H
1

Exemple d'application 400 500


Soit un poteau HEB 200, encastré en pied, soumis à un effort normal pondéré centré 1 1
de 25 000 daN et à un moment pondéré de 7 500 daNm (figure 177). 1
--©- -<ir

=r
50
Diamètre des goujons: 1

cp = 24 mm (acier S.235) 400

- Béton :fub = 8 MPa 500

Vérifier les contraintes de traction dans les goujons et de compression sur le béton,
et déterminer l'épaisseur de la platine (acier S.235). - Figure 177 -

Le moment de 7 500 daNm est équivalent à un effort N excentré de : et a pour solution h' = 20,7 cm.
e = 7 500 / 25 000 = 30 cm La contrainte de compression sur le béton est alors :
D / 6 = 40 / 6 = 6,7 cm< e
Gb = 2 x 25 000 x 50 / [50 x 20,7 x (45 -6,9)) = 6,4 daN I cm2 S.fub
donc le centre de poussée se trouve hors du tiers central de la section, et la platine
Vérification des goujons à la traction
est soulevée à gauche (les boulons de gauche étant sollicités en traction).
Ga= (25 000 / 706). (500 - 450 + 69) / (450 - 69) = 11 daN I mm2 = 110 MPa
Vérification de la contrainte de compression du béton
A= 3,53 x 2=7,06cm2 Soit: 1,25 Ga= 138 MPa <t, = 235 MPa
f. = 50 cm
Calcul de l'épaisseur de la platine :
h=45 cm
b=50cm - Vérification dans la section 1-1 :
Le moment dans la section 1-1 est obtenu grâce au diagramme trapézoïdal des
L'équation du 3e degré en h' s'écrit alors:
contraintes situé à droite de la section, que l'on peut décomposer en un dia-
h'3 +3 x5 h'2+90x 7,06 h' -90 x 7,06 x h= 0 gramme rectangulaire (1) et un diagramme triangulaire (2).

279
CONCEPTION ET CALCUL OES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCOOE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

Les moments correspondants, pour une bande de largeur unité (= 1 cm) et Le module d'inertie de la platine pour b = 1 cm est: l IV= t2 16
d'épaisseur t, sont :
La contrainte de flexion dans la section 1-1 est :
M1 = 64 x 15 x 0,15 I 2 = 72 daNm
MI Wee = 55 x 6 I t2 ~Jy, d'où t;;;: 3,8 cm
M2 = ( 46 x 15 I 2) . (0,15 I 3) = 17 daNm
M=M1 -M2 = 55 daNm - Vérification dans la section 2-2:
Le même raisonnement conduit au moment maximal :
31 1'
1 1
M= 64 x 15 x 0,15 /2 = 72 daNm
1 1 d'où
72 x 6 I t2 ~Jy, soit t ~ 4,2 cm

~-- 2
- - -~ - -

150

ai 1 j

- Figure 179 -

- Vérification dans la section 3-3 :


Du côté tendu, la platine est soumise à un moment M = 0, 10 T daNm.
T=A. Oa =706x 11=7766 daN
M= 777 daNm
W,e = 50 t2 I6

crb= 64

1100
~

~[
15

~
(1)
- 46~

(2)
L - Figure 180 -
-Figure 178
Conception et calcul des bâtiments métalliques
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

Il faut donc vérifier que : Elles sont composées :


777 X 6 / (50 t2) ~fy soit t z z cm - d'une membrure supérieure (arbalétrier),

En conclusion, on sélectionnera une platine de 45 mm d'épaisseur (section 2-2 la - d'une membrure inférieure (entrait),
plus défavorable). Cependant, compte tenu de la forte épaisseur de tôle, on préférera - d'une âme à treillis, constituée d'éléments verticaux (montants) et obliques (dia-
une platine plus mince, avec raidisseurs bidirectionnels, qui nécessiteront des cal- gonales).
culs de vérification complémentaires.
Exemple de ferme américaine

*
1

.____ __ Poinçon

---J.---- Diagonale

0 0 Montant Entrait

""'-- Bracon (éventuel)

i------- Poteau

0 0
- Figure 182 -

- Figure 18 1 - Les fermes à treillis sont généralement articulées à leurs appuis, car il est délicat de
réaliser de bons encastrements avec des treillis ( efforts surabondants dans les mem-
brures).

6.4. CALCUL DES PORTIQUES Elles ne sont plus guère utilisées de nos jours, car leur coût est supérieur aux profùs
AVEC FERMES À TREILLIS à âme pleine. Elles sont pourtant beaucoup plus performantes techniquement que
des profùs pleins, leurs rendement p est assez proche de I et elles consomment un
minimum d'acier. Mais elles exigent des temps de main-d'ceuvre importants pour le
découpage des éléments et des goussets, le perçage et le boulonnage des nombreux
6.4.1. CONCEPTION TECHNOLOGIQUE assemblages, qui ne les rendent plus compétitives que pour :

Les fermes à treillis sont constituées de barres rectilignes, situées dans un même - les grandes portées,
plan, assemblées entre elles selon des triangles (d'où leur appellation de "systèmes - les bâtiments légers standardisés, produits en grande série en usine (type hangars
triangulés"). agricoles, avec couverture sèche).

282 283
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

TYPOLOGIE DES FERMES À TREILLIS ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS

Il existe divers types de treillis, de forme générale triangulaire ou trapézoïdale, en N Les fermes à treillis sont composées d'éléments jumelés généralement, afin d'éviter
ou en V. La figure 185 récapitule les plus utilisés. toute dissymétrie et de se prémunir contre des sollicitations de flexion gauche, de
torsion et de déversement.
Fermes américaines

 1
X1
Les membrures, montants et diagonales sont constitués de doubles cornières,
simples ou renforcées de plats, de double U, de Tou de profils creux (ronds ou rec-
tangulaires).
1

11

-1
Fermes anglaises
1
][ _J_ 0 D
c71717J
1

- Figure 184 -
Les poteaux recevant des fermes à treillis peuvent être des poteaux à treillis égale-
~
ment ou des poteaux courants à âme pleine (ce qui est le cas général, pour une rai-
son de coût).

Fermes belges
6.4.2. HYPOTHÈSES DE CALCULS

~
1
avS21 1
Les calculs des poutres à treillis sont établis sur la base d'hypothèses simplifica-
trices, notamment :
- les barres sont considérées comme rigides et indéformables. En fait, les allonge-
ments ou raccourcissements des barres, pris individuellement, sont faibles. Leur
cumul exige cependant de vérifier la déformation globale de flèche ;

Fermes belges Fermes droites - les barres sont considérées comme articulées, sans frottement, aux nœuds. En
à entrait retroussé fait, les assemblages aux nœuds se font par boulons, rivets ou soudures sur gous-
sets. Leur plus ou moins grandes rigidités correspondent à des encastrements plus
ou moins parfaits. De ce fait, les calculs qui prennent en compte des articulations,
placent en sécurité et conduisent à surestimer les efforts, donc les sections des
barres, d'au moins 10%;
- les axes neutres des barres sont supposés concourants aux nœuds où elles conver-
gent. En fait, on confond souvent axes neutres et lignes de trusquinage, d'où
- Figure 183 - l'apparition de sollicitations secondaires ;

284 285
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtimentsmétalliques

- Je poids propre des barres est négligé vis-à-vis des charges extérieures sollicitant pour deux d'entre elles seulement (deux équations de la statique par nœud, donc
Je système; deux inconnues possibles seulement). Les efforts dans les barres seront donc
obtenus deux par deux, de proche en proche. Pour cela :
- les forces extérieures sont supposées être situées dans Je plan du système et appli-
quées aux nœuds, ce qui conduit à des efforts normaux, exclusivement, dans les - construire Je dynamique des forces extérieures, y compris les réactions d'appuis,
barres ( compression ou traction). En fait, pour des efforts appliqués entre les progressivement selon l'ordre retenu de résolution des nœuds, en traçant à
nœuds, il faut ajouter aux contraintes normales dans les barres les contraintes de chaque étape, à partir de l'origine A et de l'extrémité B de ce dynamique, les
flexion engendrées ; parallèles aux directions des deux barres inconnues. Ces parallèles se coupent en
un point I et les segments AI et BI, mesurés à l'échelle des forces représentent les
- les calculs sont effectués exclusivement en élasticité, l'utilisation des propriétés efforts dans les deux barres inconnues, en valeur absolue (voir figure 185).
plastiques de J' acier ne s'appliquant pas aux poutres ajourées. En fait, sous cas de
charges excessives, il est certain que, dans les systèmes hyperstatiques, il y a
constitution de rotules plastiques à certains nœuds.

B
DÉMARCHE DES CALCULS

La démarche des calculs est la suivante :


- À partir des actions sollicitant Je système triangulé, on détermine les efforts de
compression ou de traction dans les barres.
Ferme 2
Si b est Je nombre de barres et n le nombre de nœuds, le système est isostatique Dynamique
lorsque b = 2 n-3.
- Figure 185 -
- À partir des efforts précédents, on vérifie les contraintes de traction (vis-à-vis de
/y), de compression (vis-à-vis du flambement) et de cisaillement (pour les mem- Le sens des efforts dans les barres inconnues est obtenu en parcourant Je dynamique
brures). dans le sens des forces connues. Si la barre est orientée vers le nœud, elles est com-
primée. Dans le sens contraire, elle est tendue.
- Enfin, on vérifie la ferme globalement au déversement et aux déformations.

Exemple d'application
Déterminer les efforts dans les barres de la ferme américaine représentée figure 186
6.4.3. CALCUL DES EFFORTS DANS LES BARRES page suivante, sachant que les valeurs des forces extérieures appliquées au système
sont les suivantes :
La détermination des efforts dans les barres peut s'effectuer selon trois méthodes:
- la méthode des nœuds, dite de Crérnona, F,
F2
1
2
OOOdaN
000 daN
r.Fs 1
1
000
500
daN
daN
Fg
F10
3 000 daN
2 000 daN
- la méthode des sections, dite de Ritter, F3 2 000 daN F1 2 500 daN F11 4 500 daN
- la méthode des composantes, dite de Culmann. F• 1 000 daN Fa 4 000 daN

La résolution s'opère par Je tracé préalable du dynamique des forces et du funicu-


MÉTHODE DE CRÉMONA
laire, qui permettent de déterrrùner les deux réactions d'appui RA et RB, puis par Je
Le principe de la méthode est le suivant: tracé du graphique de Crémona, qui détermine les valeurs des efforts dans les
barres. ·
- numéroter les barres et les nœuds,
- déterminer l'ordre de résolution des nœuds, en considérant que la résolution n'est
possible qui si les efforts dans les barres concourantes à un nœud sont inconnus

286 287
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques

Constructions graplùques :
Le tracé du dynamique est représenté figure 188, celui du funiculaire figure 189
et celui du graplùque de Crémona figure 190.
- Résultats graphiques :

Barre Effort (daN) Barre Effort (daN) Barre Effort (daN)


1 + 18 400 7 -14 500 13 - 3400
2 + 17 000 8 -12 000 14 + 3000

-,
4m 3 + 13 000 -12100 15
F, 9 + 8 500
4 + 13 800 10 -13 300 16 + 6 200
5 + 18 300 11 - 6200 17 + 2 800
6 + 21 200 12 -11 700

L
(Compression : + et traction : -)
A 8

i F,o

2m J,
j 1
2m ...... 2m 2m 2m I 2m
,,~~~~
1~~~---+----~~-i-c-~~~·~·

- Figure 186 -
- Numérotation des barres et des nœuds :
IV

- Figure 187 -
- Ordre de résolution des nœuds :
Ordre Barres
de résolution à efforts inconnus
1 1-7
Il 2-14
X 11-8
Ill 15-3
IV 12-4
IX 16-9
V 13-5
VI 17-6
VII 10
VIII vérifié
- Figure 188 -

288 289
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

R8 = 12 500 daN

RA= 11 000 daN

-,
-,

-,
-,
-,
-,

-,
A ' -,
'' -,
-,
-,
-,
'' -,
-, -,
'' -,
-,
-,
-, ''
'' -,
-,
-,
-, '' - Figure 190 -
'' -,
-,
-,
''' Diagramme de Crémono
'' -,
-,
<.
-,
'' -, -,
-,
'' -,
-,
-,
-, MÉTHODE DE RrTTER
'' -,
-,
-,
-,
-,
'' '' Cette méthode présente l'avantage de déterminer l'effort dans une barre quelconque
'' sans avoir au préalable à calculer les efforts dans d'autres barres (comme pour la
'' méthode précédente).

Le principe en est le suivant:


On coupe le treillis en deux parties par un plan (P), qui sectionne au maximum
trois barres où les efforts sont inconnus.
On écrit, pour l'un des tronçons, que les forces extérieures équilibrent les forces
intérieures existant dans les barres coupées. Pour cela, on écrit l'équation d'équi-
libre des moments par rapport à un point I, intersection de deux barres prises
parmi les trois barres coupées. On obtient ainsi l'effort dans la 3e barre, ainsi que
Funiculaire son sens (signe du moment obtenu).

Soit par exemple une poutre (figure 191). La section (P) coupe les barres l, 2 et 3.
- Figure 1 89 - Cboisissons I, point d'intersection des barres 2 et 3, comme pôle des moments.

290
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtimentsméta/li ues

L'effort j] dans la barre I est obtenu en écrivant l'équation d'équilibre des moments
par rapport à/, soit : Plan no Pôle Efforts
Barre Équation d'équilibre (daN)
de du
section Momenl des moments C = compression
RA. a= J1 . h d'où fi = RA . E. T= traction
h
Po 1 VIII 9 500 X 2,30 = - f, X 1,00 -21 850 c
Po 5 Il 9 500 X 1, 75 = - f5 X 0,90 -18 470 T
P, 8 1 4 000 x 1,75 =- f8x 2,10 - 3330 c
(P) Ill
P2 6 9 500 X 3,50 - 4 000 X 1,75 = - f5 X 1,80 -14 550 T

+
5 9
P2 2 VIII 9 500 X 2,30- 4 000 X 0,60 = - f2 X 1,00 -19 450 c

t
P2 9 Il 9 500 X 1,75 - 14 550 X 0,90 = - fg X 0,90 - 3 920 T
P3 7 V 9 500 X 7,00- 4 000 X 5,25
A - 3 000 X 3,50 - 2 000 X 1, 75 = - f7 X 4, 15 - 7 650 T
a a P3 13 1 4000x1,75+ 3 000 X 3,50
• ~ Je J c
- 9080 T
4

1 + 2 000 X 5,25 + 7 650 X 0,85 = - f13 X 3,80


P3 4 VII 9 500x 4,60- 4 000 X 2,85
- Figure } 91 - -3000x1,10+ 2 000 X 0,60 = - f4 X 2,00 -15 100 c
P4 12 1 4000x1,75+ 3 000 X 3,50
Exemple d'application -9 650 X 3,80 = - f12 X 6,40 + 3 000 c
P4 3 VII 9 500 X 4,60- 4 000 X 2,85
Détermination des efforts dans les barres de la ferme polonceau à entrait retroussé, -3000x1,10+ 3 000 X 2, 10 = - f3 X 2,00 -17 650 c
. représentée figure 192. Ps 14 Ill 9 500 X 3,50- 4 000 X 1,75
-7 650 X 1,60 = - f14 X 1,80 - 7780 T
R= 1 000 daN Ps 11 VII 9 500 x4,60- 4 000 X 2,85
-3 000 X 1,10-17 650 X 2,00: - f11 X 1,80 + 3 500 T
1,75m 1,75 m 1,75m 1,75 m
Ps 10 1 4 000 X 1,75 + 3 000 X 3,50
+ 3 500 X 1,80 = - f10 X 4,30 - 5 550 c

R=3 OOOdaN MÉTHODE DE CULMANN

Cette méthode consiste, comme la méthode de Ritter, à sectionner le treillis en deux


tronçons et à écrire que les forces extérieures sur un tronçon équilibrent les efforts
E R= 9 500 daN
0
intérieurs dans les barres coupées.
0
Ln
Cet équilibre ne s'exprime plus ici sous forme d'équation, mais sous forme de gra-
phique statique. La résultante des forces extérieures est décomposée graphiquement
en trois efforts, selon trois directions parallèles aux trois barres coupées.

Considérons, par exemple, la ferme représentée sur la figure 193.


7
La résultante des forces extérieures du tronçon de gauche est R1 = RA - F. Cette
résultante est décomposée en trois efforts, dont les directions sont parallèles aux
trois barres coupées 2, 9 et 6. ·
_J
P, • R1 est d'abord décomposé en R6 et R'1.
• Puis R'1 est décomposé en R2 et R9.
- Figure 192 -

292 293
CONCEPTIONET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUESSELON L'EUROCODE3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

Calcul des sollicitations


Le moment à l'encastrement poteau-ferme vaut:

q(2

4(2k+3)

F/2 1

i
F

-]-
5 9

3m 3m 3m
6m I• •I•

(P)

- Figure 193 -

- Figure 194 -
6.4.4. VÉRlFICATION DES CONTRAINTES
avec:
DANS LES BARRES
F
q=-= l 333 daN et k=--
4 c;
Connaissant les efforts dans les différentes barres, nous pouvons maintenant vérifier 3 f, lm
l'admissibilité des diverses contraintes de traction et de compression dans les
barres, ainsi que des contraintes de cisaillement dans les membrures, lorsque les lm =6m
sections des barres sont fixées a priori. Si ce n'est pas le cas, le problème consistera f, = 18m
à dimensionner .les différentes sections en optimisant les contraintes au mieux pour lm = 23 130 cm4 (IPE 400)
chaque élément. 11 = 2 Sv2 + 2 lo (2 demi IPE 400)
= (2 x 42,25 x 502) + (2 x l 450) = 214 150 cm"

EXEMPLE D'APPLICATION D'oùk=3,l

Vérifier la ferme à treillis en N (figure 194), encastrée sur appuis avec des poteaux Soit: l 333 X 182 = _ 4 OQO daN
iPE 400, supportant des charges pondérées transmises par les pannes F = 4 000 daN. 4 X 9,2

Les membrures de la ferme sont constituées de T( ;- IPE 400 J et les assemblages Le moment MB est assimilé à un couple de deux forces FB,,selon la figure 195.

des treillis aux nœuds sont boulonnés (articulations). Les poteaux, d'une hauteur de MB 4 000
Soit: FB =-=--=4 000 daN
6 mètres, sont articulés en pied.
h0 l

294 295
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des Mtiments métalliques

et Va= 3 F= 12 000 daN. • flambement dans le plan transversal :


fx=fo=3m
iy = 3,95 cm
Ây = 76, d'où À.Y= 0,82 et X= 0,65
N :5 X· Nptf 'YMI
660 s 586 (dépassement de 13 %)

- Contraintes dans les montants et les diagonales

Efforts
Sections
Barres
dans les
des A <J <;, fy lo lK= 0,8 lo ix= iy <J s fy
barres
- Figure l 95- (daN)
barres (mm2) (daN/mm2) (cm) (cm) (cm)
"' (daN/mm2)

4 + 10 000 2 L 40/6 616 16,2 100 80 1,21 66 20,3


Calcul des efforts dans les barres 8 + 5300 2 L 35/3 406 13,1 100 80 1,07 75 18,0
12 + 2000 2 L 25/3 286 7,0 100 80 0,75 107 14,6
La détermination des efforts dans les barres, selon la méthode de Ritter, conduit aux
résultats suivants (figure 196) :
2 - 31 600 2 L 60/6 1 382 22,9
6 - 16 800 2 L 50/4 n6 21,6
10 - 6 300 2 L 30/3 348 18,1

Contrainte de cisaillement dans les membrures


-600
Dans l'intervalle compris entre les treillis, il faut vérifier la membrure au cisaille-
(Efforts en kN) ment, soit:

- Figure l 96 -
t = 1,5 -
T s 0,58fy
Aa
Calcul des contraintes dans les membrures
- Membrure inférieure tendue (barre 11) : Pour un demi IPE 400, on a :

60 X 104 Aa = 8,6 X (200- 13,5) = 1 604 =2


cr= 142 MPa <!y= 235 MPa
4 255 Dans une section de poutre, située à l'abscisse x de l'appui, le moment vaut:
- Membrure supérieure comprimée (barre 9) : qx (f-A} q{l
Il faut vérifier les tronçons de membrures au flambement. Soit : 2 4 (2 k+ 3)
• flambement dans le plan de la poutre :
lx= 0,9 lo = 2,70 metNpt =A -!y= 992 kN qx2
ix= 5,86 cm soit: Mx = 9 qx- - - 2,2 q
2
À;,= 46, d'où À.x = 0,49 et X= 0,84
N :5 X. Npt I 'YMI, soit 660 :5 758 kN L'effort tranchant est maximal pour Mx= 0, soit x2 - 18 x + 4,4 = 0 d'où x = 0,25 m.

297
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conceptionet calcul des bâtiments métalliques

dMX
vx =--=q(9-~ D'où: fr x 40 x 105 =7 cm
dx 8,1 X 105 X 0,7
vx = 1 333 (9 - 0,25) = 117 kN

La contrainte de cisaillement vaut alors :

117 X 103
't = 1,5 x - 109 MPa < 0,58 !y= 140 MPa
1 604

6.4.5. VÉRIFICATION DE LA FLÈCHE


- Figure 197 -
Le calcul de la flèche d'une poutre à treillis nécessite de déterminer l'âme équiva-
lente du treillis, afin de prendre en compte la flèche additionnelle engendrée par
l'effort tranchant. Flèche totale f :
La flèche maximale, à où-portée, se décompose : I=L« + / = 7,6
1 cm
- en une flèche due au moment fléchissant, qui vaut dans notre cas de figure : L = _]_A_ = _1_ < _1_
1 pf.4 e 1 800 237 200
fm=--
384 El
- en une flèche due à J 'effort tranchant, qui vaut :
1
/1 =-(M8 + Mc)
GAa 6.5. CALCUL DES OSSATURES SECONDAIRES
MB étant Je moment négatif à l'appui et Mc Je moment positif en milieu de travée.
Les ossatures secondaires sont destinées à reprendre les sollicitations dues au vent
Flèche fm et à assurer la stabilité d'ensemble de la structure. Il s'agit notamment:
lest l'inertie des membrures seules etp la charge linéique non pondérée. - des lisses de bardage,
J, = 1 10,00 x 1 8004 0,6 cm - des potelets de pignon,
,n 384 2,1 X 106 X 214 150
- des dispositifs de contreventement.

Flèche ft
L'aire de l'âme équivalente a pour valeur (figure 197):
f.m
6.5.1. CALCUL DES LISSES DE BARDAGE
2,6Ad-
ho Les lisses de bardage sont constituées de poutrelles (IPE, lJAP) ou de profils minces
Aa- =0,7 cm2
pliés. Disposées horizontalement, elles portent sur les poteaux de portiques ou éven-
Ad R.!
-+- tuellement sur des potelets intermédiaires. L' entraxe des lisses est déterminé par la
Al hJ portée admissible des bacs de bardage.

298 299
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Co ception el calcul des b~tlmenfs mélallt ues

EXEMPLE o' APPLICATION 8 = 5 pe4/384 El= 3,6 cm


81e=3,61600= 1,21200 > 11200
Calculer des lisses de longpan, longueur 6 m, entraxe 2 m, supportant un bardage
bacs acier (poids : 8,3 daN/m2)_ La flèche est excessive. Il faut donc :
• soit adopter un profil supérieur, en l'occurrence un UAP 130.
Wn = 50 daN/m2 et C, - C; = 1,1
• soit poser des lisses en continuité sur trois poteaux. Dans ce cas, la flèche est
réduite à 8 = 0,4 x 3,6 = 1,5 cm et devient acceptable.
Cette dernière solution impose cependant de disposer les joints des lisses (lon-
2m gueur 12 m) en quinconce, afin de ne pas charger inégalement les portiques.
11
Calcul en flexion verticale
7m
2m
11
Une lisse fléchit verticalement en outre, sous l'effet de son poids propre et du poids de
bardage qui lui est associé. Dans le cas de lisses UAP 130, sur deux appuis (1 = 6 rn),
2m la charge verticale non pondérée vaut :
11 p = 13,7 + (2 X 8,3) = 30 daN/mJ
///7j7~/ 7J~ La flèche verticale est alors :

r 6m
•I
8 = 5 p . f4/(384
81e=3,61600=
E . ly) = 4,6 cm
1,53 1200 > 11200
- Figure 198 -
La flèche étant trop forte, il faut disposer des suspentes à mi-portée. pour créer un
Les calculs sont conduits en élasticité, car les lisses sont dimensionnées par les
appui intermédiaire. Dans ce cas, la lisse fonctionne en continuité sur trois appuis,
conditions de flèche et non pas par les conditions de résistance. Les calculs en plas-
ticité sont donc superflus. verticalement, et la flèche est notablement réduite à 8 = 0,4 x 4,6 = 1,8 cm.

Calcul en flexion horizontale


3m 3m _ 1
f...,---,..c----i
Lisse haute •Lis esoo"f. ,;

Les lisses, destinées à reprendre les efforts du vent sur le bardage, sont posées natu-
rellement pour présenter leur inertie maximale dans le plan horizontal. ~ ~
1

Lisses courantes r' e


- Condition de résistance • Lisse haute :
La pression engendrée par le vent extrême vaut: L
W, = 1,75 Wn .8. (C, - C;) 7m Suspente f--,-----~>-j
soit: w, = 1,75 x 50 x 086 x 1,1 x 2 = 166 daN/ml
Pour des lisses isostatiques de 6 m :
'
My= 166 x 62 / 8 = 747 daNm
Mpty ~ 747 I 24= 31 cm3, soit UAP 100

- Condition de flèche
Elle est à vérifier sous une charge non pondérée p = 166/1,75 = 95 daN/ml, soit: - Figure 199 -

300 :501
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conceptionet calcul des bâtiments métalliques

Vérification des contraintes


Section des suspentes
Les contraintes maximales de flexion ont lieu à mi-portée des lisses, sous l'effet
conjugué des moments M,. et My- li faut donc vérifier que: Le tronçon haut de la suspente est le plus sollicité et doit reprendre un effort de trac-
tion R, déjà calculé, soit R = 450 daN. Sa section sera en conséquence :
cr= My I Weey + M, IWee,. $/y
A;:: 450 / 23,5 = 19 mm2
- Pour les lisses courantes (UAP 130)
ce qui correspond à une tige de diamètre (j) = 6 mm.
My= 747 daNm
M, = p.f.2 t 8 avec p = 4x3013 = 40 daN/rrù
etf.= 3 m
Soit M, = 45 daNm 6.5.2. CALCUL DES POTELETS DE PIGNONS
et cr= (747 /70,7) + (45 / 13,8) = 139 MPa <t, = 235 MPa
Reprenons notre exemple précédent_ ~t considérons les pignons. Leur ossa~e est
- Pour la lisse haute constituée de deux potelets intermédiaires de 8 m de hauteur, ~artage~t les pignons

----
en trois travées égales de 6 m. Les potelets supportent les lisses, disposées de la
C'est la lisse la plus sollicitée, qui supporte son poids propre et le bardage asso- même manière que sur les longpans.
cié (charge q,), ainsi que les poids des autres lisses et des bacs, qui lui sont trans-
mis par l'intermédiaire de la suspente (effort R). Soit:
q1 = 13,7 + 8,3 = 22 daN/ml
- -~ -
M 1 = q 1 . e2 I 8 = 22 x 36 I 8 = 100 daN m 2m
am -
R = 1,25 p. et 2 = 1,25 x (4/3)x(l3,7 x 3 + 8,3 x 6) x (6/2) =450daN
2m
M2 = R. f. 14 = 450 x 614 = 675 daNm -
2m
Soit: M, = M1 + M2 = 775 daNm
Il faut vérifier que : (747 / 70,7) + (775 I W,ez) $/y 6
f-,-,-~m~-- 6m I 6m
•+I+•-:::..:.:-'----•+••----,
...J

D'où : Wee,.;:: 54 cm3


- Figure 20 1 -
ce qui correspond à une section réalisée par deux profils UAP combinés, soudés
orthogonalement selon la figure 200.
CONDITION DE FLÈCHE

La vérification de la flèche se fait sous vent normal Wn·


- UAP 130
Ce-C;= 1
8 (8m) = 0,84

soit: p = Wn . 0 (Ce_ C;) = 50 x 0,84 = 42 daN/m2


,---- Suspente $6
• et en pie
Les potelets étant articulés en tete · d , 1 a flèche maximale à mi-portée vaut:

8 = 5 p. t,4 / (384 El)$ 11209


- Figure 200 -
d'où: P- 1 000 p. f.3 /(384 E)
P- 1 600 cm4

ce qui correspond à un profil IPE 200.

303
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

VÉRIFICATION DES CONTRAINTES diaire. On place à cet effet un potelet intermédiaire, appuyé en tête contre la panne
sablière. L'effort F, en tête du potelet, est:
Les potelets sont sollicités à la flexion (due au vent) et à la compression (due au
- soit repris par la panne sablière, raidie transversalement à cet effet (solution oné-
poids des potelets, des bacs de bardage et des lisses). En aucun cas, il ne supportent
la toiture (ils sont assujettis au portique par appuis glissants). reuse),
_ soit transmis à la panne suivante par un montant attaché par deux diagonales, qui
Effort de flexion ramènent les efforts en tête de portique. On a ainsi constitué une "poutre au vent
en longpan",
We = 1,75 X 50 X 0,84 X 6 = 441 daN/rnl
M1=441x82/8=3528 daNm
cr! = 35 280 / 194 = 182 MPa

Effort de compression :
poids de la lisse haute : (13,7 + 10,5) X 6 = 145
poids des lisses courantes : 3 X 13,7 X 6 = 247
poids du bardage : 8,3 X 8 X 6 = 398
poids propre du potelet : 22,4 X 8 = 179
G= 969 daN
- Figure 202 -
La contrainte de compression simple vaut :

cr= G / A = 9 690 / 2 850 = 3,4 MPa CALCUL DE LA POUTRE AU VENT EN LÔNGPAN

et la vérification au flambement montre que le profil est acceptable. Considérons le dispositif dans une travée de portique. L'effort du vent Fen tête du
potelet se décompose en :
- un effort F de compression simple dans le montant MN,
- un effort Fd de traction dans les diagonales NP et NQ,
6.5.3 CALCUL DES CONTREVENTEMENTS - un effort F1 de compression dans les traverses des portiques,
- un effort Fp de compression dans les pannes sablières.
Les contreventements sont des dispositifs conçus pour reprendre les efforts du vent
dans la structure et les descendre au sol. Ils sont disposés en toiture, dans le plan des
versants ("poutres au vent"), et en façade ("palées de stabilité"), et doivent
reprendre les efforts du vent appliqués tant sur les pignons que sur les longpans.

EFFORTS DU VENT SUR LES LONGPANS

Les efforts du vent sur le bardage en longpan sont transmis aux poteaux des por-
tiques par l'intermédiaire des lisses. Les poteaux reprennent en tête 50 % des
efforts, les 50 % restants étant absorbés par le dallage.

L'effort résultant en tête de poteau est transmis dans le portique, rigide et dimen-
sionné à cet effet, et aucun dispositif particulier n'est à prévoir dans ce cas. Mais
lorsque la travée t est trop grande, les lisses doivent reposer sur un appui interrné- - Figure 203-A -

.304 .305
Conception et calcul des bâtiments métalliques
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE
3

150
Q)
:::, Q)
À= = 123, d'où À= 1,32 et X =0,38
CT :::,
CT 1,22
t: t:
0
o.. 0
o.. Nsx. NpefYMI
Panne 14,6 S 0,38 X 60 I 1,10 = 20,7 kN. Vérifié.
F

r; 1,50 m TRACTION DANS LES DIAGONALES NP ET NQ


Panne
Adoptons pour les diagonales un profil L 20 x 20 x 3.

1,50 m ~
v = Fd= 16 220 = 144 MPa fy =235 MPa
A 113
M Q Sablière
COMPRESSION DANS LES PANNES SABLIÈRES

F En travée courante, il n'y a pas d'effort de compression Fp, ce dernier étant équili-
3m 3m bré, donc annulé, par Je même effort de sens opposé dans la travée adjacente.

En revanche, dans les deux travées de rive, il subsiste un effort Fp unilatéral dans
- Figure 203-8 -
les sablières, qu'il convient de vérifier au flambement. La vérification sera effectuée
- Maître-couple attaché à un potelet : plus loin, lors de l'étude de la poutre au vent en pignon.
S = h!._ = 6,50 X 3 = 19 50 m2
2 ,
Efforts du vent sur les pignons
8 = 0,855
La transmission des efforts sur les pignons est analogue à celle sur Je longpan et
F = We . 8 . ( Ce - Cj) . S
passe successivement du bardage aux lisses, puis aux potelets, puis à la traverse du
= 1,75 X 50 X 0,855 X (0,80 + 020) X 19,50 X lQ-2
portique de rive. Ce dernier n'étant pas rigide transversalement, il est nécessaire de
= 14,6 kN
Je stabiliser en construisant un dispositif, tant sur Je plan de la toiture (poutre au
1•5 vent) que dans le plan vertical (palée de stabilité).
cos~= 0,45
-/1,52+32

Fd =-F-=~X 10-2 = 16,2 kN


2 COS ~ 2 X 0,45
F, = Fd. cos ~ = 1 622 X 0,45 X 10-2 = 7,3 kN
FP = Fd. sin~= 1 622 x 0,89 x 10-2 = 14,4 kN

COMPRESSION DANS LE MONTANT MN


Adoptons pour le montant un profil L 40 x 40 x 3.
1 = ~34 mm2, Npe =A .Jy = 60 kN
lx= ty = 1,2 cm - Figure 204 -
iK= lo = 1,50 m

307
. CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Cooceplion et calcul des Mtimenrsméta/li ues

Calcul de la poutre au vent en pignon


N = p ! cos a= 2 112 / 0,74 = 2 854 daN = 28,5 kN
- section diagonale :
6 X 1,50 m A=NIJy=28,5!23,5= 1,21 cm2
~-+-•l••I• soit un profil L 25 x 25 x 3 ou un rond 4> 14.
3m
N

T
,---------
6m ;4m
p

Bm -------------------
6,50 m

1 ~1,~~~----'1=8=m~~~---•\J 1 ~,,--6_m~~·I
9m T

!
N a

R=F
t
F
- Figure 206 -
- Figure 205 -

- Surface du pignon : S = 18 x 8, soit: 8 = 0,79


- Effort en tête des potelets :
F = W,. 8. (C, - C;) Sp
6.6. VÉRIFICATION DE LA STABILITÉ D'ENSEMBLE
F = 1,75 X 50 X 0,79 X 0,80 X 24 = 13,3 kN
- Effort de traction dans les diagonales :
Après avoir dimensionné et vérifié individuellement les éléments d'une structure, il
Fd =FI cos a= 13,3 / 0,89 = 15,0 kN faut s'assurer de la stabilité globale du bâtiment, notamment sous l'effet du vent.
- Section diagonale :
A= Fd I Jy = 15,0 / 23,5 = 0,64 cm2
soit un profil L 20 x 20 x 3 ou 4> 10. PRINCIPE DE VÉRIFICATION
- Pannes montants de la poutre au vent :
L'effort global du vent se décompose en:
Elles sont sollicitées à la flexion déviée, comme les pannes courantes, et en outre
à la compression (sous F). On doit donc vérifier leur stabilité au flambement- une composante horizontale T (traînée) produisant un effet d'entraînement,
flex.ion (qui est vérifiée ici, tous calculs faits). _ une composante verticale ascendante U (portance) produisant un effet de soulè-
vement (figure 209).
Calcul de la palée de stabilité en longpan
Ces deux composantes donnent lieu à un moment de renversement MR·
P= 1,75x50x0,8x0,84x36=2112daN=21,1 kN
n faut que ce moment de renversement reste inférieur au moment stabilisateur Ms
Cet effort P se décompose selon : dû au poids propre du bâtiment.
- une force N de traction, reprise par la diagonale, Soit: -1M_R_=_Uc_+_T_1_b_+_T._2_a_~_M_s_=_G~fo1I
- une force T de compression, transmise au sol par le poteau.

309
Conception et calcul des bâtiments métalliques
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

Le calcul de ces actions d'ensemble prend en compte les pressions dynamiques du p


vent, qui sont calculées en affectant aux pressions statiques un coefficient de majo- Poteaux à inertie variable :
ration dynamique p, qui est fonction, entre autres, de la période du mode fondamen-
tal d'oscillation.
T=21t~ f
u

Poteaux à inertie constante :

T=2n·
Vent
'\J~g 3EI
h
g = 9,81 m/S/S
T en secondes

c
j E(axe
- Figvre 208 -
Î. /2 de basculement)
f-,C--------;

EXEMPLE D'APPLICATION
- Figure 207 -
Soit un bâtiment fermé :

u
PÉRIODE PROPRE T DU MODE FONDAMENTAL
D'OSCILLATION D'UNE STRUCTURE.

Les formules donnant la période T pour une structure métallique sont données dans
les Règles N. V. (annexe 4). Les deux principales sont données figure 208. -,=::..._,,-----",.___,,,._.G~ml
-0,50
COEFFICIENT DE MAJORATION DYNAMIQUE ~ b
Vent + 0,80
+ 0,30
Il est donné par les formules suivantes (Règles N. V., chapitre 1.5.):
P = 9 ( 1 + I; r)
.
- surcharges normale : c

- surcharges extrêmes : p ( 0,5 + ~) , P./ 2 = 8 m +---P._l_2_=_8_m


__

- Figure 209 -
Pour les bâtiments classiques prismatiques :
longueur: L = 75m (10 x 7 ,50 m)
9 = 1, ce qui signifie que p garde la même valeur, que les surcharges soient nor-
- largeur : P. = 16 m
males ou extrêmes.
- hauteur au faîtage : h = 8,40 m
1; est fonction de la période propre T
- pente des versants : 30 % ( a = 17°)
't est fonction de la hauteur du bâtiment (pour h < 10 m, 't = 0,36).
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

- section poteaux de portique : IPE 400 Portance:


- poids propre total du bâtiment (ossature, couverture, bardage, équipements fixes,
etc.) : G = 50 daN/m2 V=-(Ce-C;)UoWe~
- pression de base vent extrême: We = 120 daN/m2. V (0,30 + 0,45) + (0,30 + 0,30) X 75 X 16 X 0,72 X 120 X 1,25
2
-Période T
= 87 480 daN

T=2n·{fh3
·v "iw
- Bras de levier :

a= h-f = 3m
avec: 2
P=8 X 7,50 X 50 = 3 000 daN b = h-1 = 7 ,20 m
h = 8,40 - 2,40 = 6,00 m 2
l = 23 130 cm4.
c
(0,75 X 0,60) + (0,25 X 0,75) e = 7,55 m

On obtient T = 0,43 seconde d'où 1; = 0,7. 0,60 + 0,75

- Moment de renversement :
- Coefficient de majoration dynamique ~
MR = T1b + T2a +Ve= 871 000 daNm
~=9(1 +1;-r),
- Moment stabilisateur:
avec
f.
9=1 Ms=G-"2. 871000
2
1;=0,7
't=0,36 d'où G "2. 109 000 daN

d'où~= 1,25. =
Le poids propre du bâtiment étant 75 x 16 x 50 60 000 daN, il faut dimensionner
les semelles de fondations de manière à ce que leur poids soit au minimum de
A. Ventsurlongpan 109 000- 60 000 = 49 000 daN.

o (75 m) = 0,72 Nombre de poteaux : 2 x 11 = 22.

- Traînées: 49 000 2 230 daN


Le poids minimal d'une semelle béton doit· donc etre
' d e -- = , ce qui.
T2 = (Ce - Ci) L (h- !) o. W,. ~ 22
T2 = (0,8 + 0,5) X 75 X 6,00 X 0,72 X 120 X 1,25 2 230 3 2
correspond à un volume de béton de -- = 0,9 m (semelle de 2 m par 0,45 m
= 63 180 daN 2,5
Le d'épaisseur, par exemple)
T1 =(Ce-C;)(tgu)-o. We. ~
2
75 16 B. Vent sur pignon
Tl = (- 0,30 + 0,45) X 0,30 X ~ X 0,72 X 120 X 1,25

=2 915 daN
Surface du pignon : S = e( h-f) = 115 m2

- Coefficient de réduction : o = 0,81.

313
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTAWOUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

u 3 331 337
soit G;::: 88 836 daN
37,5

Condition vérifiée, car moins défavorable que la première solution "vent sur
longpan".
' 020
- -0,30
T,
t,
1

Vent

-------- +0,80
h
+0,40 -
L - 4h = 41 ,40 m
6.7. CALCUL DES PLANCHERS MIXTES
1 L=75 m
1 1

Les structures de couverture sont constituées d'ossatures (généralement des profils


IPE) et de platelages (généralement des bacs acier), qui sont légers, mais suffisants
- Figure 2 10 - pour reprendre des charges finalement faibles.
- Traînées:
En revanche, les structures de planchers sont constituées d'ossatures plus lourdes
T2 = (C.- C;) S. 8. W,. p (IPE parfois, mais surtout HEA, HEB et PRS), recevant des platelages de forte iner-
T2 = (0,8 + 0,3) X 115 X 0,81 X 120 X 1,25 tie, nécessaires pour reprendre de fortes charges (surcharges d'exploitation de
= 15 300 daN bureaux, de stockage ... pouvant atteindre plusieurs tonnes au m2).

f Les ossatures de planchers sont constituées de poutres croisées, les solives (suppor-
T1 = 0,01 (L- 4 h) -- 8 . W, . p tant le platelage) portant sur des poutres maîtresses, qui portent elles-mêmes sur des
cos a
poteaux.
Tl = 0,01 (75 - 33,6) -1-6- X 0,81 X 120 X 1,25
Quant aux platelages, ce sont :
cos 17°
= 842 daN (force d'entraînement). - soit de simples platelages métalliques : tôles épaisses, lisses ou larmées,

- Portance: soit des dalles métalliques, à raidisseurs croisés (dalles orthotropes), peu utilisées
en bâtiment, en raison de leur coût élevé, et pratiquement réservées à la réalisa-
U =-(C,-C;)U8. W,.p
tion de tabliers de ponts,
U = (0,4 + 0,2) X 75 X 16 X 0,81 X 120 X 1,25
- soit des dalles béton, coulées sur prédalles ou sur bacs acier utilisés comme cof-
= 87 450 daN
frages perdus ou collaborants.
- Moment de renversement :
Ce dernier type de plancher, dit plancher mixte (acier/béton), est le plus répandu

MR =T1 (h-fl + T2 [h;JJ + U~


dans les constructions de planchers d'immeubles de bureaux, d'entrepôts, de mezza-
n.ines, etc.

MR = 3 331337 daNm Deux cas de figure sont possibles :


Moment stabilisateur: la dalle B.A. est non collaborante : elle n'est pas liaisonnée avec l'ossature por-
teuse en acier, et ne participe donc pas, de ce fait, à l'inertie globale du plancher.
La dalle constitue, dans ce cas, une charge permanente pour l'ossature porteuse,
qui est pénalisante du fait de son poids élevé ;

314
315
CONCEPTION ET CALC L DES STRUCTURES MÉTAWQUES SELON l'EUROCODE 3 Conceptionet calcul des bâtimentsmétalliques

- la dalle B.A. est col/aborante : elle participe à l'inertie globale du plancher, ce B t+h
qui impose qu'elle soit parfaitement liaisonnée avec la structure porteuse. Pour Soit: Ad==-f Or,f+ d==-
cela, il faut prévoir des dispositifs de liaison (connecteurs), à l'interface
n 2
acier/béton, qui solidarisent dalle et poutres entre elles et s'opposent à leur glisse-
ment mutuel. d'où: d==!?!. t+ h
n 2S

., tfl __ If_
Dalle béton
Sol fini

_,f ---------------
d G Axe neutre
GA h

- Figure 2 1 2 -

Le moment d'inertie de la section mixte par rapport à l'axe neutre (li.) est:
Solive

J
-- Poutre maitresse
Équerre 2 la B(t+h
d'assemblage l=~ +Ad+-+- ---d 2
boulonnée n n 2

lA et la étant les inerties propres des sections A et B.


- Figure 211 -

Les planchers mixtes à dalle collaborante étant la solution la plus économique et la Soit: bt3
l==lA +Ad2+--+- bt(t+h
---d J2
plus judicieuse techniquement, nous allons développer la méthode de calculs de ce 12 n n 2
type de plancher.

CONTRAINTES DE FLEXION SIMPLE


nabs
A. CALCUL D'UN PLANCHER MIXTE
À DALLE COLLABORANTE v. ---=-_,__.,. , O'as a85 = nabî
·-·-·-·-· ou ·-·-·- ---·-
INERTIE DU MONTAGE POUTRE/DALLE

Section mixte : S==A+ !!__ avec B==bt


n

La position de l'axe neutre (li.) de la section mixte par rapport à GA, centre de gra- - Figure 2 1 3 -
vité de la poutre acier, est d et on l'obtient en écrivant l'égalité des moments sta-
tiques par rapport à (li.) : · M étant le moment fléchissant maximal dans la section mixte, d'inertie l, les
diverses contraintes extrêmes sont:
poutre: µA ==A. d
dalle: µa =!!__.f Contraintes dans la poutre acier :
n
Traction: (Jai == IM vi

.316 317
Conception et calcul des Mtiments métalliQ,ues
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

M na'
Compression : cr
as =-(v
l s -t) tt2 Ga

G
Contraintes dans la dalle béton +
Y2 Y,
h
Compression (fibre supérieure) :
a

Compression (fibre inférieure) : M


crbi =-(vs-t)
ni

avec: v; = -h + d et V
s
=!!:.+t-d
2
Déformations Contraintes
2
- Figure 214 -

CONTRAINTES ADDITIONNELLES DUES AU RETRAIT DU BÉTON Écrivons l'équilibre du système


Après coulage de la dalle, le béton, en durcissant, devrait s'accompagner d'un r., F = 0 et E M /0 = 0, soit :
retrait (raccourcissement E). Mais la dalle étant solidarisée avec les poutres en acier, - Force de traction dans le béton (au niveau de l'axe E) :
ce retrait est contrarié par l'acier, qui s'oppose au raccourcissement de la dalle, à
l'interface acier/béton. B n cr'bt + ncr'b2
n 2
L'effet du retrait peut, en outre, se cumuler avec l'effet d'un abaissement de tempé-
rature (gradient thermique). =!(EaE-KY1 :Y2)
Ces effets provoquent:
= !!._(EaE - K[a + ~])
- un raccourcissement Ea de la poutre acier, n

- un allongement Eb de la dalle béton (par rapport à sa position d'équilibre, car ne

1
Force de compression dans l'acier: (au niveau de l'axe E) :
pouvant librement se rétracter, le béton se tend, en fait, ce qui équivaut à un
allongement),

et l'on a : E = Ea + Eb
FA = L cr'a. dS= Ky. dS= KµA

Le moment statique µA de la section d'acier A par rapport à O vaut:


En posant K= />.!._ , les contraintes s'écrivent (figure 214):
l
µA=A.a,d'oùFA=KAa

En faisant FB = FA, on obtient:


=K(h-y1)
K Aa =~[Eaë- K(a + ~)] (1)
Ea l n .
=Eb Eb =--;- (E-E) =-;; œ, E-Ky1)
- Moment dû à F B dans le béton :
cr' b2 =cr'bl -K(y2-Y1)=~(EaE-KY2) MBIO=FB (a+~) =KA a (a+~)

319
318
CONCEPTION ET CALC L DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

- Moment dû à FA dans la poutre: - coefficient d'équivalence acier/béton : n = 15

MAIO = l ya'adS= l Ky2. dS=Kl


- coefficient de retrait du béton : 2 x 10- 4 = E

T
avec I = /A + A o.2

Faisons MB = MA. On obtient: Q)

KA o. ( a + P) = K (!A + A o.2) ·"'


0
Cf)
5,00 m

d'où:
...1..
6x1,20=7,20m _1
------,
En portant cette valeur de a dans l'équation (1) précédente, on obtient la valeur de
K, qui permet de calculer les valeurs des différentes contraintes. - Figure 215 -

K (2) A. CALCUL DES SOLIVES

Le choix d'une section s'opère par approches successives. Essayons, après tâtonne-
ments, un HEA 180.
FLÈCHES
120 X 8 ?
S =45,3 +-1-5- = 109,3 cm-
Réglementairement, elles sont limitées (cf chapitre 4.2.):

1 . 120 X 8 8 + 17
- à - de la portée, pour des planchers supportant des murs, cloisons ou d ---=7,3cm
15 2 X 109,3
400
vitrages. v; = 8,5 + 7,3 = 15,8 cm
vs =25-15,8=9,2cm
1
- à - de la portée, pour des planchers courants. _ 120x83 120x8
250 2
=2 510 +45,3 x7,3 +--- +-1-5- (12,5-7,3)2
12 X 15
/ =7 000 cm4
52
B. EXEMPLE D'APPLICATION M = 1,20 [l,35 x230 + l,50x l 000] = 68 kN m
8
Calculer un plancher d'entrepôt, présentant les caractéristiques suivantes:
- trame: 7,20 m x 5,00 m Contraintes de flexion
- surcharge de stockage: 10 kN/m2
- dalle B.A., coulée sur bacs acier, d'épaisseur moyenne t = 8 cm 68 X 15,8 X 103
----- = - 153 MPa
- entraxe des solives (déterminé par la flexion transversale de la dalle): 1,20 m 7 000
- contraintes admissibles des matériaux : 68 X l,2X 103
=+ 12 MPa
pour l'acier :fy = 235 MPa et 'te= 0,58Jy 7 000
pour le béton :fc28 = 25 MPa

520
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conceptionet calcul des bâtiments métalliques

68xl,2xl03
(J bi =+ 1 MPa = !!:_ + a = 12,9 cm
15x7000 Y1
2
68 X 9,2 X JQ3 y2 = y1 + t = 20,9 cm
(J bs =+ 6MPa
15x7000 E0e =2,1 x 106 x 2 x 10-4 =42 MPa

+6 D'où les valeurs des contraintes:

1
005 = 0,21 X 129 = + 27 MPa
+ .· + 12
(Jal =Ü,21 X 42 9 MPa
G
=_2_(42-27)=- I MPa
15
-153 (MPa)
= =-
1
(42 -44)= O MPa
- Figure 216 - 15

Effort tranchant Contraintes finales


V= 1,20 [ 1,35 x230 + 1,50 x 1 000] x T
5 OO
= 54,3 kN 12+27= +391
<t = 235 MPa
54,3 =-153- 9=-162 Y
-c = x 0,!7 = 53 MPa < 0,58.fy =140 MPa
6

(Jbi =+ 1- 1= 0
Vérification de la flèche <0,6 fc28 = 15 MPa
abs = + 6- 0=+ 6
5 12,30 X J,20 X 5004
f 0,8 cm
384 2,1 X 106 X 7 000
Diagramme des contraintes (figure 217)
f 0,8 1 1
e = 500 = 625 < 400 +6

Contraintes additionnelles de retrait


=~= 12,5 cm
2

Cl. =-=4,4
~ cm
A~ - Figure 2 1 7 -
120 X 8 X 2,1 X 10-4 X 12,5 X 45,3 X J06 X 2
K
(15 X 2 510 X 45,3) + (120 X 8 X 2 510) + (120 X 8 X 45,3 X 12,5-) B. CALCUL DES POUTRES MAÎTRESSES
K =0,21 N/mm3
Nous calculerons ces poutres en travées indépendantes (isostatiques), ce qui place
en sécurité.

322
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÊTALUOUES SELON L'EUROCODE 3 Co ception et calcul des Mliments méta/Ir. ues

Charge linéique totale Vérification à l'effort tranchant


- charges permanentes : L'effort tranchant vaut :
• dalle B.A. : 2x 5 = 10,0 kN/rnl V= 92,6 X 4 = 370 kN
• solive : 0,36 x 5 1,5 kN/ml La contrainte de cisaillement est :
1,20
• poids propre poutre (estimé) 1,5 kN/ml 370
1: - -73 Mî'a < 0,58 !y= 140 :MPa
J 1,5 X 440
Total = 13,0 kN/ml
- charge variable : NOTA
• charge stockage : 10 x 5 = 50 kN/ml
Il est également concevable de réaliser et de calculer ces poutres maîtresses en conti-
- charge totale linéique : nuité. Un calcul en poutre continue sur six appuis permet de réduire la flèche de moi-
• non pondérée : 50 + 13 = 63 kN/ml tié (f = 0,49 j) et le moment fléchissant maximal de 16 % (M' = - 0,842 M, maximal
• pondérée: (l,35 x 13) + (l,50 x 50) = 92,6 kN/rnl sur le second appui), pour les travées de rive, qui restent toujours des HEA 450. Pour
les travées médianes, il est possible de réduire les sections à des HEA 400.
Condition de flèche
S'agissant d'un plancher industriel, à usage de stockage, la lirrùtation de flèche est

-
1
de la portée. 6.8. LES POUTRES DE ROULEMENT
250 DES PONTS ROULANTS
5 qf.4 R.
Soit: f=--s;-
384 El 250 Les poutres de roulement de ponts roulants sont soumises à diverses sollicitations,
agissant en concomitance, qui exigent des calculs complexes et nécessitent une
1 250 q f.3 1 500 X 63 X 8003 conception très soignée, afin de se prémunir contre d'éventuels désordres, liés
d'où: /?.----
notamment à des phénomènes de déversement, de voilement et de torsion. En outre,
384 E 384 x 2,1 x 106
les déformations des chemins de roulement doivent rester minimes, le bon fonction-
!?. 50 000 cm4
nement des ponts roulants n'autorisant que de faibles tolérances.

ce qui correspond à un profil HEA 450. Il y a lieu de se référer :


- pour le calcul et l'exécution, aux recommandations du C.T.I.C.M.
Vérification de la résistance en flexion ("Reco=andations pour le calcul et l'exécution des chemins de roulement de
ponts roulants),
Le moment fléchissant maximal vaut :
- pour la vérification des déformations et des tolérances, à la norme NF P.22615.
82
M1= 92,6 x - = 739 kNm Nous n'entreprendrons aucun calcul ; nous nous bornerons simplement à citer les
8
différents efforts et sollicitations affectant les poutres de roulement, et à décrire leur
Le moment de plastification vaut : conception technologique, destinée précisément à résister auxdites sollicitations.

Mpe = Wpe -!y= 3 220 x 235 x 10-3 = 757 kNm


u,« Mpe Acceptable.

324 325
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conceptionet calcul des batiments métalliques

SOLLICITATIONS
DANS LES POUTRES DEROULEMENT soit des poteaux classiques, comportant des corbeaux (consoles soudées);
- soit des poteaux-baïonnettes.
Les poutres de roulement supportent les rails, qui transmettent les divers efforts
résultant du fonctionnement des ponts roulants par l'intermédiaire des galets. Ces D~s les de~ cas, les poutres peuvent être posées soit en travées indépendantes
efforts sont : son en ~ontmw_té. Les travées indépendantes semblent préférables bien qu'elle~
;:!e:t es sections _d'acier plus importantes, car leur flexibilité est ~oindre. Elles
- des efforts verticaux R1, dûs aux poids propres du pont roulant, de la charge • ans ce cas, reliées entre elles par simples éclissages boulonnés au niveau des
levée et des poutres de roulement, ames.

- des efforts horizontaux longitudinaux R2, dus à l'accélération ou au freinage du


pont roulant, POUR LES PONTS LÉGERS
- des efforts horizontaux transversaux R3, dus à l'accélération ou au freinage du
L~poutres de ~oulement sont constituées généralement de poutrelles HEB et HEM
chariot, à la marche "en crabe" du pont provenant des imperfections affectant les
re orcées au niveau de leurs membrures comprimées (figure 218). '
rails, les galets ... et enfin à divers frottements et déformations.

L'ensemble de ces efforts, transmis par les galets, qui sont excentrés tant verticale- Rail
ment qu'horizontalement par rapport aux axes principaux d'inertie des poutres de
roulement, engendrent diverses sollicitations agissant simultanément. Ce sont
notamment:
- des sollicitations de flexions verticale et horizontale, qui sont obtenues par le for-
mulaire donné dans les figures 154 et 155, pour les cas de charges F et G. Les
moments et réactions calculés se cumulent avec ceux engendrés par les autres
actions (charges permanentes, neige, vent) et interviennent ainsi dans le dimen-
sionnement des portiques ;
des sollicitations de déversement des membrures comprimées supérieures, qui
imposent de renforcer ces membrures ; - Figure 2 1 8 -

- des sollicitations de voilement local des âmes, au passage des galets, qui impo-
POUR LES PONTS LOURDS
sent de poser des raidisseurs ;
- des sollicitations de torsions, locale et globale, qui imposent une conception de Lfies poutres de roulement sont en fait des caissons constitués de quatre poutres
poutre en caisson. ( igure 219):

Compte tenu de la forte sensibilité des poutres de roulement à l'instabilité élastique, pdoutraleA : poutre ve~cale, à âme pleine raidie, soumise directement aux actions
leur dimensionnement par calculs en plasticité n'est pas admis. Seuls les calculs en es g ets de translarion du pont roulant.
élasticité leur sont applicables. Concernant les calculs des ossatures des halles (por- - poutre B : poutre verticale à treillis, dont le rôle est de supporter la poutre hori-
tiques), recevant des ponts roulants, ils peuvent être conduits en élasticité ou en zontale haute C et de transmettre aux appuis les charges correspondantes.
plasticité, avec cependant des exigences de limitation stricte des déformations.
- poutre C: poutre horizontale haute, dont le rôle est triple :
• transmettre aux appuis les efforts horizontaux transversaux R3 du pont roulant
: s'opposer au déversement d~ !a membrure supérieure comprimée de la poutre A:
CONCEPTION TECHNOLOGIQUE supporter la passerelle de visite du chemin de roulement.
- po~tre D : poutre horizontale basse, faiblement chargée, qui reprend la flexion
Les poutres de roulement portent sur les poteaux de portiques, qui sont : honzontale résultant du couple de torsion générale de la poutre de roulement.

.326
.327
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÊTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

ANNEXE
Ensemble chemin
A-- B
de roulement LES PRINCIPALES CAUSES
DE DÉSORDRES
1dJ ET DE SINISTRES EN
f CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
D

Il Il Il Il Il

rn
Poutre A Les apparitions de désordres, dans les constructions métalliques, sont les consé-
111 quences d'erreurs qui peuvent se situer à différents niveaux:

li Il Il - au niveau de la conception (choix technologiques, calculs) ;


au niveau de la production (plan d'exécution, choix des méthodes, fabrication,
contrôle) ;

~ I SJ\JISJN
- au niveau de la manutention (transport, levage, montage).
Poutre B
Les possibilités d'erreurs sont nombreuses et peuvent concerner tous les acteurs
intervenant aux différents stades d'élaboration d'une structure.

Certaines erreurs peuvent conduire à des désordres légers, affectant des équipe-
ments secondaires, qui ne participent pas à la stabilité de l'ouvrage (déchirement de

1\JIZl~U
couvertures ou de bardages, par exemple). Par contre, d'autres erreurs peuvent occa-
sionner des désordres importants, conduisant à l'effondrement partiel ou total de la
Poutre C
construction. Dans de tels cas de sinistres, l'effondrement peut être dû à une seule
source d'erreur, mais plus généralement résulte d'une conjonction de plusieurs
OO erreurs simultanées.

Les principales sources d'erreurs se situent donc:

~ ISJIZII)
AU NIVEAU DE LA CONCEPTION
Poutre D
Il s'agit:

- de la stabilité qui n'est pas assurée, soit des éléments pris individuellement
(instabilité élastique classique : flambement des pièces comprimées, déversement
des pièces fléchies et voilement des âmes minces), soit de la structure dans sa
- Figure 2 19 - globalité ( contreventement insuffisant),

328
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Annexe

- de la résistance insuffisante des sections de pièces, en regard de surcharges par boulons HR déficients (serrage incorrect, diamètre et nuance d'acier des bou-
excessives. Ce peut être les surcharges climatiques qui ont été mal estimées lons non conformes, coefficient de frottement des platines insuffisant, etc.).
(erreur de région, oubli de prise en compte de l'altitude vis-à-vis de la neige, etc.)
En conclusion, les causes des désordres en construction métallique sont multiples et
ou les surcharges d'exploitation mal définies (accrochage de charges suspendues
~eurs conséquences de portées très variables. Il faut simplement retenir que tous les
ou de monorails non prévus initialement, planchers calculés à usage de bureaux
'.nter:,enants concernés (conception, calculs, dessins, fabrication, montage ... ) sont
et utilisés comme plates-formes de stockage, avec des surcharges triplées ou plus,
impliqués et responsables à leurs niveaux respectifs d'intervention, et que la pru-
etc.),
dence doit rester de rigueur pour tous.
- d'hypothèses et de choix technologiques inappropriés. Ce sont, par exemple, les
conditions de liaisons aux nœuds qui sont assimilées à des encastrements ou à Malgré tout, la construction métallique reste un mode de construction séduisant, lar-
des articulations parfaits, pour des raisons de modélisation de méthodes de cal- gement aussi sécurisant que les constructions en béton ou en bois.
culs, alors qu'en réalité un nœud n'est que partiellement encastré ou articulé, ce
qui conduit à raisonner sur des sollicitations de calculs différentes des sollicita-
tions réelles affectant les pièces. Ce sont aussi des sections de profils correcte-
ment dimensionnés vis-à-vis de la résistance, mais non vérifiés vis-à-vis des exi-
gences de déformations, qui présentent ainsi des flèches (poutres) ou des dépla-
cements (têtes de poteaux) excessifs et incompatibles avec des équipements
annexes, ce qui peut provoquer le cisaillement de façades vitrées, le blocage de
ponts roulants, etc.

Ce peut être également l'omission de la prise en compte, dans les calculs de pièces à
treillis, des sollicitations secondaires parfois importantes, engendrées par la non-
concourance des axes neutres des barres aux nœuds des treillis.

AU NIVEAU DE LA PRODUCTION

De nombreuses erreurs sont possibles, au niveau des plans d'exécution (cotation


erronée ou oubliée, omission des renforts et des raidisseurs ... ), au niveau de la fabri-
cation proprement dite (erreurs de cotes, de perçages ... ) et au niveau des assem-
blages en atelier (cordons de soudure insuffisants, tant en épaisseur qu'en longueur).

AU NIVEAU DU MONTAGE

Les problèmes surgissant au montage sur chantier résultent souvent de l'absence de


calculs ou de vérifications spécifiques au montage. Les notes de calculs sont tou-
jours réalisées "en phase définitive" (bâtiment en place). Elles prennent rarement en
compte la "phase provisoire" de montage, laissant aux chefs-monteurs l'initiative
des dispositions à mettre en œuvre, ce qui conduit généralement à de multiples pro-
blèmes, notamment: déversement de poutres au levage, effondrement de nappes tri-
dimensionnelles lors de leur mise en place (en raison de l'inversion des sollicita-
tions dans certaines barres), effondrement global de la structure en cours de mon-
tage du fait de l'absence de dispositifs de contreventement provisoires, etc.

D'autres désordres peuvent survenir ultérieurement, lorsque le bâtiment est en ser-


vice, bien que provenant de fautes de montage : soudures défectueuses, assemblages

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