0 20 Ans Aprés
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Janvier 1649
Campagne se déroulant pendant la Fronde parlementaire. Le fil rouge qui lance la campagne
et en relie les épisodes entre eux, est la découverte du passé du père d’un des Personnages-
Joueurs (PJ), et les répercussions des actes du père sur la destinée de son fils.
Casting des PJ pré-requis : Il vous faut au moins un personnage noble catholique, qui
« héritera » des ennemis et des alliés de son père. Ce personnage noble étant le « PJ star »,
le joueur qui l’interprète doit avoir la volonté d’entraîner les autres joueurs avec lui.
Les autres PJ et lui devront constituer un groupe soudé, par exemple le noble, un ou deux
membres de sa famille et sa suite. En partie de tests, nous avons fait jouer des personnages
très divers, cousins les uns des autres.
Il est préférable, mais pas obligatoire, d'avoir quelques personnages proches du pouvoir en
place & ayant quelques accès à la Cour au Louvre.
Nous proposons que le père du personnage noble soit le baron de Bougival, mais vous pouvez
lui donner un autre nom ou un autre titre, en fonction du PJ.
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1642 : Nommé baron de Bougival par Louis XIII en reconnaissance de ses actes.
1642: Participe comme Capitaine lieutenant à la bataille de Rocroy. Se distingue par une
charge héroïque à la tête d'une cornette de Chevaux Légers. Grièvement blessé, il est rayé des
cadres de l'armée.
1643 : Embastille cette fois François de Vendôme (le fils) au cours de la « cabale des
importants »
1643-1648: essaye de racheter ses fautes, écrit ses mémoires.
Un mot sur ces fameuses mémoires. C’est le testament de Saint-Jean d’Oise ; il reconnaît ses
fautes, raconte les crimes de la confrérie et en décrit méticuleusement les membres. Bref,
c’est une bombe. Nombreux sont ceux qui cherchent à mettre la main dessus, pour utiliser les
révélations qu’elles renferment, outil de chantage et instrument politique.
Notre PJ-Star de son côté, pourra y trouver la vérité sur la vie de son père.
- Des vieux mousquetaires : les mousquetaires ont de très bons souvenirs du téméraire
Baron Jacques et évoqueront ses exploits guerriers avec des larmes aux yeux. Le PJ star
pourra « récupérer » quelques compagnons d’arme de son père en cas de besoin.
Il sera par contre très difficile de trouver des témoins du massacre de 1627 qui
relativiseraient la participation de Saint-Jean d’Oise ; ils ont étés dispersés par De Morlay.
- Etienne de Morlay : non seulement c’est le meurtrier de Jacques de Saint-Jean d’Oise,
mais De Morlay tentera aussi de se servir de son fils. De plus, des troupes à son service
occupent une des propriétés du baron de Bougival…
- De la famille : sa marraine/mère la marquise de Clarisse est retournée en ses terres de
Bretagne. En cherchant un peu sur sa famille, le nouveau baron pourra certainement se
trouver des cousins nobles proches de la famille royale ou du Prince de Condé.
- Famille de Vendôme : il y a entre ces deux familles une vindicte depuis une génération.
Jacques a emprisonné plusieurs membres de la famille, qui l’ont fait envoyer au casse-
pipes en retour. Les Vendôme ne perdront pas une occasion de nuire aux Saint-Jean
d’Oise (comme nous allons le voir). Et si en plus ils apprenaient la vérité sur la marquise
de Clarisse, …
- Les huguenots : Certains des descendants des huguenots massacrés à La Rochelle
cherchent à se venger. Leur apprendre que Jacques de Saint-Jean d’Oise a sauvé un bébé
protestant exciterait leur haine encore plus (« voleur d’enfant ! Il capture un bébé
protestant et le confie à une famille catholique»). Par contre, la vérité sur le massacre
orienterait leur désir de justice vers le fils De Morlay.
Ce que son fils sait sur son père (… ou croit savoir : Jacques s’est présenté à son fils sous son
meilleur jour.): « Mousquetaire héroïque, ayant été de toutes les guerres, il a terminé anobli et
capitaine lieutenant. Bras droit du Cardinal Richelieu, il a connu une carrière secrète aussi
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efficace que peu connue et mal récompensée: plus personne ne lui est reconnaissant
aujourd’hui de ses exploits. »
« Le massacre des huguenots : quel massacre des huguenots ? Il a tué des gens mais c’était la
guerre, les protestants s’étaient révoltés contre le Roy ! »
Le fils de Jacques sait que sa mère est la marquise de Clarisse ; la mère et le fils éprouvent des
sentiments mitigés d’attraction-répulsion: Clarisse sait qu’elle est une mauvaise mère mais en
rejette la faute sur son père trop volage; son fils lui reproche de son côté de l’avoir abandonné.
L'ambiance est particulière. Historiquement, c’est la période de la Fronde. C'est une époque
de guerre civile. Le tempo doit être assez rapide, sans temps morts. Les joueurs doivent se
sentir oppressés.
Scénario.
Samedi 2 janvier 1649
Scène 1 : au cimetière
Funérailles du baron. Le PJ Saint-Jean d’Oise fils est évidemment présent.
Le notaire donne lecture du testament. Feu le baron lègue son titre à son fils mais offre aussi
des biens matériels « aux amis quelque peu turbulents de [son] fils » (les autres Personnages-
Joueurs) et à Blanche.
Un PJ hérite ainsi d’une rapière de Tolède empierrée de joyaux.
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La rapière est une prise de guerre faite à Rocroi. Cette une arme ancienne que une
famille de Grand d’Espagne se transmet de génération en génération. Le porteur de la
rapière risque d’avoir des ennuis dans les prochains scénarios, lorsque les Espagnols
interviendront aux cotés du Prince de Condé.
A Blanche, feu le baron lègue un tableau de Rubens représentant des joueurs d’échecs.
Enfin, le notable remet en privé au nouveau baron une chevalière en or ornée des
lettres S & R.
Il s’agit d’une bague qui marque l’appartenance de son porteur à la confrérie de la
Sainte Rédemption et c’est aussi un signe de reconnaissance. Jacques de Saint-Jean
d’Oise l’avait gardée par nostalgie…
Mais que se passe-t-il ? Les émeutiers prennent les PJ pour de fervents partisans de
Mazarin – c’est François de Vendôme qui les a orienté vers Saint-Jean d’Oise.
Sur 30 émeutiers, 20 sont armés d’armes improvisées (fourches, gourdins, torches, etc.), 8 ont
des armes blanches (piques, épées) et deux, anciens soldats, ont des mousquets (gare !).
Leurs intentions sont 1- de piller tout ce qui a de la valeur et 2- de saccager et de mettre le feu
au reste.
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Un personnage militaire ou proche de la prévôté remarquera la présence d’un criminel
recherché parmi les voleurs. Il s’agit de Jacques Sarment, dit « Jacquot la Fripouille » (voir
annexe).
Les personnages sauvent Blanche du viol. Saint-André d’Escourme (le père adoptif de
Blanche) est mortellement blessé. Il rend son dernier souffle dans les bras de sa fille, non sans
faire promettre aux PJ de prendre soin de sa fille bien aimée, en ajoutant à l’intention du
baron : « comme votre père le fit, et comme ne le fit pas ce gredin à qui je l’ai promise ». Ces
déclarations singulières – Blanche ne sait rien du contrat de mariage - sont ses dernières
paroles.
Mais que se passe-t-il ? Tout est parti d’une rivalité politique entre deux
parlementaires : Saint André d’Escourme (proche des royalistes) et Jean de Survais
(membre du parlement, proche de Paul de Gondi). Le second profite de l’agitation de
la Fronde Parlementaire pour nuire au premier. Pour cela, il a fait appel à Jacques
Sarment, qui fait comme lui partie des « Quinze » (voir annexe).
De plus, Jacques Sarment a entendu parler des mémoires de Saint-Jean d’Oise et croit
qu’elles sont chez d’Escourme, d’où la mise à sac.
Les brigands fuient sans demander leur reste : leurs objectifs (tuer d’Escourme,
fouiller la maison à la recherche des mémoires) sont atteints.
Il s’agit du jeune marquis Etienne de Morlay (description en annexe). Après avoir exprimé sa
sympathie pour le baron, dont le domicile a été dévasté, le marquis informe le personnage
ayant la chevalière qu’il est devenu membre de facto de la Confrérie, et qu’il devra lui obéir
sans férir. Il ne dévoile rien de plus - c’est une manière de déstabiliser son hôte.
Scène 5 : au Louvre
Tôt le matin, Les personnages sont convoqués au Louvre. Rapide traversée nocturne d’un
Paris gelé.
En attendant d’être reçus, les PJ ont l’occasion de raconter leurs déboires aux courtisans
présents. Tout le monde prend l’air scandalisé et les assure de leur soutien. Mais on leur fait
comprendre qu’il y a plus grave : selon les nouvelles, Anne Marie d'Orléans, fille de Gaston
d’Orléans et cousine du roi, est souffrante.
Enfin, ils sont reçus par le chevalier Da Fiume, un fonctionnaire royal, qui leur donne mission
d'escorter un médecin de la famille royale à Saint Germain en Laye où se trouve Anne-Marie
d’Orléans.
- si les PJ se renseignent sur Da Fiume : Da Fiume est favorable à Mazarini. Si leur
enquête est couronnée de succès, ils peuvent apprendre que c’est un membre de son
réseau d’espions.
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Certains quartiers, certains pâtés de maisons sont sous contrôle de frondeurs parlementaires,
mais la Garde hésite encore à en venir aux armes. Rares sont les loyalistes se risquant à sortir
de chez eux. Les PJ vont devoir négocier leur passage : ils devront crier haut et fort « à bas
Mazarin et sa putain ! »
La Baronnie est occupée par la bande des « Epées du Christ » ; d’anciens soldats
encadrés par certains membres de la Sainte-Rédemption, loyale à de Morlay, qui les
garde en réserve pour ses coups de main.
La cavalerie à la rescousse
Un peu plus tard, les PJ s’aventurent dans un quartier contrôlé par les frondeurs, et un
malentendu aidant, tombent dans une embuscade. La foule est partout autour d’eux, femmes,
enfants crient et leur crachent dessus, puis tirent sur leurs vêtements pour les faire tomber de
cheval !
Les personnages devront-ils tuer des marchands, des vieillards, des femmes et des enfants
pour éviter d’être lapidés par la foule qui les bouscule?! Non ! car :
- une troupe de cavaliers portant tous des écharpes vertes (voir annexe), surgit sur des
chevaux noirs et charge les émeutiers en tirant avec leur pistolets. Ces renforts permettent aux
PJ de s'enfuir.
Mêmes si quelques paroles sont échangées, les « Echarpes vertes » disparaissent dans les
ruelles aussi vite qu’ils sont venus.
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Scène 8 : au palais-royal
Au Palais Royal, ils peuvent enfin délivrer le colis au Duc de Beaufort.
Les duellistes sont au milieu de la cour du Louvre, sur le gravier. A toutes les fenêtres, à tous
les balcons, il y a des nobles qui regardent. Les réputations peuvent se faire ou se défaire en
un instant.
Il faut que les personnages fassent preuve de subtilité : il ne faut surtout pas blesser voire tuer
le duc, ce serait un homicide et l’opprobre universelle tomberait sur eux (avec, au mieux, une
condamnation à l’exil à la clé).
Pour vous MJ, ne laissez pas mourir Vendôme. Ce n’est pas le « méchant », c’est un grand
qui aura son rôle dans la suite de l’histoire. Il reviendra plusieurs fois.
Après un duel au premier sang que l’on espère victorieux avec panache, Mazarin, qui a
remarqué les PJ, les invite à le rejoindre un peu plus tard dans la nuit.
Mazarin essaye à son tour de se rallier les PJ, il a besoin d’hommes de confiance... Il dresse
un tableau noirci des parlementaires et des Grands.
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Il ne devrait pas avoir de mal à convaincre les PJ victimes des émeutiers qu’une révolution
parlementaire comme en Angleterre serait catastrophique, et signifierait la fin de la Royauté à
plus ou moins brève échéance. Les nobles frondeurs ne valent guère mieux : c’est le retour de
la féodalité, de la division de la France, qui serait conquise par ses voisins (…l’Espagne). De
son côté, Mazarin représente l’autorité royale, c’est le parrain du roi, son éducateur, l’ultime
salut, le rassembleur, etc. Le roi est menacé ; les PJ accepteront-il de le servir ?
On peut supposer que les PJ acceptent de servir le roi à travers Mazarin, à moins que cela ne
soit pour se venger de Beaufort. Le choix du camp est important, c’est le noeud d’un groupe
de PJ qui n’a pas forcément de liens forts.
Epilogue:
La nuit du jour des Rois est choisie, car Mazarin pense que tout le monde sera en débauche.
Les fidèles de Mazarin préparent leurs bagages en profitant de l’agitation de la fête. Les PJ
doivent se faire discrets, et revenir au Palais Royal vers 23h
Dans la nuit du 5 au 6 janvier, entre 3 et 4 heures du matin, les personnages rejoignent le Roi,
la Reine, Mazarin, le duc d'Orléans et sa famille, le prince de Condé et ses hommes, et les
encadrent dans leur fuite de Paris vers le château de Saint-Germain en Laye.
Ils vont pouvoir s’en vanter, quelques fois la récompense n’est pas sous la forme d’argent,
seulement de pouvoir dire « j’y étais »
…A suivre…
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Organisations
La Confrérie de la Sainte Rédemption
Ordre Nobiliaire crée à la fin du XVIème siècle par les ultra-catholiques, composé de la fine
fleur de la noblesse française.
Cette confrérie a participé aux massacres des guerres de Religion, dont la St Barthélemy.
Elle a pour "mission sacrée" de faire révoquer l'Edit de Nantes & d'éliminer toute présence
protestante du Royaume de France.
Ses membres utiliseront tous les moyens possibles pour y parvenir. Ils ont noyauté les rangs
du pouvoir et détourneront sans vergogne les moyens de leur fonction.
Le royaume d'Espagne est leur allié principal ; l'ambassadeur d’Espagne est leur agent de
liaison avec ce pays.
- Membres : De Morlay, Saint-Jean d’Oise, …et Gondi, qui utilise aussi bien son réseau
de curés que les bandes de brigands de la capitale. Mais les joueurs n’ont aucune
chance de l’apprendre à ce stade.
- Hommes de mains : « les épées du Christ ». Une trentaine de brigands, anciens
soldats, fervents catholiques, actuellement se reposant et s’entraînant dans la propriété
de Bougival des Saint-Jean d’Oise.
Les « Quinze »
Assemblée d’anciens huguenots convertis ou non, ayant été dépossédés par certains Grands
de leurs terres & biens.
Ayant refait leur vie, leurs descendants ont prêté le serment de venger les infamies dont ils
furent victimes. Certains des « Quinze » ont désormais une position influente au sein de
l’armée, de la bureaucratie Royale & même de l’Eglise Catholique. Idéalistes, ils souhaitent
transformer le Royaume de France en un lieu où la religion ne serait pas une cause de guerre
& d'atrocités.
Membres : la liste complète des membres des 15 sera communiquée plus tard ; mais elle
comprend Jean de Survais, Jacques Sarment, Jean Meunier…
Hommes de mains : Les « Jacques » :« les Jacques » : Une bande de voleurs & de coupe-
gorge parisiens.
Leur signe de reconnaissance : ils ont tous comme pseudonyme « Jacques » (+ surnom), et
s’appellent « frère » entre eux. Leur Chef masqué est le mystérieux « Grand-frère Jacques »,
son second est Jacques Sarment (« Jacquot la fripouille »).
Bande de hauts nobles, d’anciens soldats & de ruffians, constituée par Mazarin pour l'aider
dans ses manigances. Leur chef est le violent Damien d’Orseac
(http://bastion.free.fr/maison.htm#mousquet) L’écharpe verte est leur signe de ralliement.
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Casting des Personnages Non Joueurs
(par ordre d’apparition.un * signale ceux qui ne doivent pas mourir ; on en a besoin plus tard)
Le diabolique marquis pense que le fils du baron de Bougival est à la fois semblable à feu son
père (demandez-lui de tuer des protestants, il le fera !), et différent (il ne trahira pas des
secrets, lui !). Il pourra aussi se servir du baron s’il faut un bouc émissaire. Enfin, les terres de
Bougival sont proches de Saint-Germain en Laye. Mais cela marchera tant que le PJ-Star ne
saura pas les circonstances de la mort de son père ; alors Morlay se doit d'être prudent dans
ses réponses, et sera énigmatique et silencieux.
*Jacques Sarment (dit « Jacquot la fripouille ». Oui, c’est un surnom ridicule ; mais si les
joueurs le sous-estiment d’après son nom, ils auront une sacré surprise !)
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28 ans ; caïd protestant, biclassé : membre des « Quinze », second de la « bande des
Jacques ».
Son père a été condamné aux galères suite à un complot de la Sainte Rédemption. Le jeune
Sarment s’est alors retrouvé dans la rue ; il a gravi les échelons du crime, jusqu’à devenir le
second de la bande de brigands « les Jacques ».
Ayant été capturé par la prévôté, il n’a dû son salut que par l’intervention d’un Lieutenant
Criminel, membre des « Quinze ». Est-il utile d’en rajouter sur sa volonté d’en découdre avec
la Confrérie de la Sainte Rédemption ?
*Anne-Marie d’Orléans
"la Grande Mademoiselle" (22 ans): fille et conseillère de Gaston d’Orléans. Cousine de
Louis XIV. Fort beau parti : en 1649 on essaye de la marier au fils du roi d’Angleterre, entre
autres. Immense fortune familiale. Prodigieusement ambitieuse, mais hautaine et manque de
subtilité. A du mal à cacher son ambition : épouser Louis XIV.
Autres personnages
Jean de Survais : Parlementaire frondeur, membre des « Quinze », ennemi de d’Escourme.
Ayant gravi petit à petit les marches du pouvoir au sein du parlement, il est désormais l’un des
bras droit de Paul de Gondi. Les PJ ne devraient pas le rencontrer dans cet épisode.
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