Le Grand Appel de Dieu Pour La Femme - John MacArthur

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 57

« En tenant ce livre entre vos mains, vous vous direz sans doute : “Voici

encore un livre sur le rôle de la femme ! Que peut-il apporter de plus ?” En


partant de la première épître de Paul à Timothée, John MacArthur
développe surtout l’arrière-plan historique de cette lettre. En démontrant
comment le monde a infiltré l’Église, il relève les mises en garde de
l’apôtre Paul à Timothée en lui donnant des instructions qui sont souvent
bien mal comprises aujourd’hui. Même si les explications fournies par
l’auteur ne sont pas toujours satisfaisantes, ce petit livre est intéressant à lire
puisqu’il interpelle les femmes d’une manière toute particulière. Les
passages souvent contestés par les femmes sont abordés en tenant compte
de leurs contextes respectifs et sont rendus plus compréhensibles. »
SYLVIA EVANS, responsable de Femmes de la Parole (Évangile 21)

« Ce livre est une agréable surprise ! Avec son franc-parler qui lui est
propre, John MacArthur touche à l’épineuse question du plan de Dieu pour
la femme. Il confronte nos présupposés et nous invite à étudier le rôle
primordial que Dieu a prévu pour ses filles. »
NOÉMIE GUERRIER, étudiante en droit et éditrice sur le blog chrétien La Rébellution

« Oser confronter des idéologies si fortement imprégnées dans notre société


d’aujourd’hui n’est pas une tâche simple. Ce livre ouvre la voie à une
réflexion biblique et claire de ce que devrait être le rôle de la femme dans
l’Église. Dieu donne à l’homme et la femme la possibilité de participer à
son œuvre mais de façon différente, ce qui est, à mon avis, tout à fait
extraordinaire. »
OFELIA BEJARANO, travailleuse sociale, thérapeute conjugale et familiale, psychothérapeute

« Quelle joie d’avoir lu ce petit livre portant sur un sujet si controversé de


nos jours, c’est-à-dire le rôle de la femme. John MacArthur est l’un de mes
auteurs préférés. Comme d’habitude, il place les textes dans leur contexte,
tant sur le plan culturel que biblique. Ayant lu plusieurs livres à ce sujet, je
constate qu’il aborde les textes difficiles à comprendre en les interprétant à
la lumière de toute l’Écriture. Il s’inscrit dans la lignée d’autres auteurs qui
ont sagement fait l’analyse des écrits pauliniens. Je n’hésiterai pas à le
recommander à tous. Il fera partie des livres à lire lors de mes formations.
Comme je le dis souvent, et c’est particulièrement le cas pour ce livre,
“John MacArthur ne fait pas passer la culture par-dessus l’Écriture” ».
MONIQUE BOUCHARD SAULNIER, coordonnatrice des ministères féminins, Association
d’Églises Baptistes Évangéliques au Québec (AEBEQ)
Le grand appel de Dieu pour la
femme

JOHN MACARTHUR
TABLE DES MATIÈRES

[ 1 ] Le grand appel de Dieu pour la femme


1 Timothée 2.9

[ 2 ] Le grand appel de Dieu pour la femme


1 Timothée 2.10,11

[ 3 ] Le grand appel de Dieu pour la femme


1 Timothée 2.11

[ 4 ] Le grand appel de Dieu pour la femme


1 Timothée 2.12-15
[1]
Le grand appel de Dieu pour la
femme
1 TIMOTHÉE 2.9

L e débat au sujet du rôle des femmes dans l’Église a atteint des


proportions énormes. L’idéologie féministe a pénétré pratiquement toutes
les sphères de notre société, et elle s’est aussi infiltrée dans l’Église. Je suis
étonné de voir combien d’Églises évangéliques, de collèges et de séminaires
ont abandonné des vérités bibliques qu’ils avaient défendues depuis leur
fondation. On a écrit des livres affirmant de nouvelles « vérités » à propos
du rôle des femmes dans l’Église. Des théologiens ont réinterprété des
passages de l’Écriture qui enseignent les rôles traditionnels des hommes et
des femmes. Certains disent que ces passages devraient tout simplement
être ignorés parce qu’ils reflètent le penchant misogyne de Paul. D’autres
affirment que ces passages ont été ajoutés a posteriori par des éditeurs et ne
reflètent pas l’intention de l’auteur. L’Église, le fondement de la vérité de
Dieu, bat rapidement en retraite devant l’invasion de l’armée féministe.
En vérité, le dessein qui consiste à renverser le plan de Dieu pour
l’homme et la femme ne vient pas des humains. C’est la volonté de
l’ennemi suprême de Dieu, Satan, qui se sert d’êtres humains pécheurs pour
atteindre ses objectifs. Voilà pourquoi la controverse au sujet du rôle de la
femme dans l’Église est si tragique : l’Église est séduite par les mensonges
de Satan et contribue à son offensive. Dieu a conçu des rôles spécifiques
pour l’homme et la femme dans la société, dans la famille et dans l’Église,
et ils sont clairement définis dans les Écritures. Nous devons les réaffirmer
avec conviction.
En abordant ce sujet, je pourrais prendre beaucoup de temps pour
démontrer les répercussions considérables du féminisme. Je pourrais fournir
plusieurs citations et nous pourrions analyser toutes sortes d’incidents.
Nous pourrions discuter longuement des écoles, séminaires et livres qui
illustrent à quel point l’influence du féminisme sur l’Église a été
envahissante. Toutefois, nous sommes tous conscients de ces influences. Par
conséquent, il me semble beaucoup plus utile d’examiner simplement la
Parole de Dieu. Si nous comprenons ce que dit la Bible, nous saurons
comment contrer les erreurs que nous décèlerons. Aucun passage n’est plus
direct et plus complet au sujet du rôle des femmes dans l’Église que 1
Timothée 2.9-15.
La première épître à Timothée est une lettre de l’apôtre Paul à son fils
spirituel, son ami et compagnon d’œuvre Timothée. Paul et Timothée
s’étaient rencontrés plusieurs années avant la rédaction de cette épître, lors
du deuxième voyage missionnaire de Paul (Ac 16.1-5). Lorsque cette lettre
a été écrite, Paul avait déjà effectué ses trois voyages missionnaires et il
venait tout juste d’être libéré de son premier emprisonnement à Rome.
Après être sorti de prison, Paul a rencontré Timothée à Éphèse.
Timothée était le pasteur de l’Église d’Éphèse. Vraisem-blablement,
Paul avait entendu dire que l’Église d’Éphèse n’allait pas très bien. Il avait
passé trois ans de son ministère à Éphèse et s’y était investi corps et âme.
Selon Actes 20, Paul a dit aux anciens d’Éphèse qu’il leur avait enseigné
toute la Parole de Dieu, qu’il les avait constamment avertis que de fausses
doctrines en provenance de l’extérieur s’introduiraient parmi eux, et que le
mal s’élèverait du milieu d’eux (v. 27-31). Malheureusement, ses pires
craintes s’étaient concrétisées : l’Église d’Éphèse était tombée dans l’erreur
doctrinale et dans un mode de vie immoral. Le plus grave était que les
dirigeants de l’Église avaient été corrompus et devaient être remplacés par
des dirigeants pieux.
Paul a rencontré Timothée à Éphèse et s’est personnellement occupé de
deux des leaders corrompus, Hyménée et Alexandre (1 Ti 1.20). Quand
Paul a quitté Éphèse pour poursuivre son ministère vers l’ouest, il a laissé
Timothée sur place afin qu’il continue à régler les problèmes. À peine
quelques semaines après son départ, Paul a écrit cette lettre à Timothée pour
l’encourager et pour le diriger dans son ministère. 1 Timothée 3.14,15
donne l’intention première de la lettre : « Je t’écris ces choses, avec
l’espérance d’aller bientôt vers toi ; mais, si je tarde, tu sauras comment il
faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la
colonne et l’appui de la vérité. » La première épître à Timothée a été écrite
pour remettre de l’ordre dans l’Église.
L’un des domaines problématiques dans l’Église d’Éphèse était le rôle
des femmes. Étant donné que les dirigeants de l’Église étaient tombés dans
l’erreur doctrinale et dans l’immoralité, il n’est pas surprenant de constater
que cela a produit un impact négatif autant sur les femmes que sur les
hommes. Dans 1 Timothée 5.6, nous lisons que certaines femmes avaient
abandonné leur pureté et vivaient seulement pour le plaisir. Des veuves plus
jeunes avaient fait à Christ la promesse de demeurer célibataires, mais elles
risquaient de ne pas tenir leur promesse à cause de la convoitise, s’attirant
ainsi la condamnation (v. 11,12). Quelques-unes étaient devenues oisives,
allant de maison en maison. D’autres s’adonnaient au commérage et au
bavardage (v. 13). Certaines s’étaient détournées de Christ pour suivre
Satan (v. 15). Dans 2 Timothée 3.6, Paul en parle comme des femmes
faibles, chargées de péchés, agitées par des passions de toute espèce, ce qui
faisait d’elles des proies faciles pour les faux docteurs.
Le deuxième chapitre de 1 Timothée aborde un autre problème
concernant les femmes. Sous prétexte de venir adorer Dieu, certaines
femmes faisaient étalage de leur beauté et profanaient le culte d’adoration.
Leur tenue et leur conduite trahissaient des intentions coupables et non un
cœur d’adoratrice.
L’adoration est centrale dans l’Église. Par conséquent, il n’est pas
étonnant que Paul en parle assez tôt dans sa lettre. En fait, c’est le deuxième
sujet qu’il aborde au chapitre 2, où il commence à parler des problèmes
dans l’Église. Les cultes d’adoration à Éphèse étaient souillés par des
femmes qui y voyaient une occasion de mettre en valeur leur richesse et
leur beauté. Leur apparence séduisante attirait l’attention et perturbait le
temps d’adoration. En parlant de ce problème, Paul aborde ensuite le sujet
du rôle biblique des femmes. Le verset 9 constitue le premier des six volets
essentiels de l’appel de Dieu pour les femmes.
L’apparence des femmes (v. 9a,c)
« Je veux aussi que les femmes, vêtues d’une manière décente […] ne se
parent ni de tresses, ni d’or, ni de perles, ni d’habits somptueux. »

Le mot « aussi » fait référence au verset 8. Il introduit un nouveau sujet qui


est relié au précédent. Paul enchaîne vers un autre volet du même grand
thème qui est la manière dont les hommes et les femmes devraient se
conduire durant le culte d’adoration. « Aussi » marque une transition entre
différents sujets dans le cadre d’une discussion plus vaste. On retrouve ce
mot dans 1 Timothée 3.8 pour marquer la transition entre le sujet des
anciens et celui des diacres, et au verset 11 entre le sujet des diacres et celui
des diaconesses, toujours au sein du grand thème de la direction de l’Église.
Ainsi, Paul passe du sujet de l’attitude que devraient avoir les hommes dans
le culte d’adoration (v. 8) à celui de la conduite des femmes (v. 9-15).

Le portrait global
Le mot grec traduit par « je veux » au verset 8 (boulomai) fait référence à
une intention, un dessein, une ferme volonté ou un commandement, par
opposition à thelō, qui indique plutôt un souhait. Il pourrait être traduit par
« je commande ». Ce mot véhicule une détermination apostolique et une
autorité divine. Paul demande aux hommes de prier et aux femmes de se
vêtir d’une manière convenable.
Le prochain mot-clé, « se parent », du grec kosmeō, signifie « disposer »
ou « mettre en ordre ». Paul dit que les femmes devraient se préparer pour
l’adoration. Le mot grec traduit par « modestie » (kosmios), soit l’adjectif se
rapportant au verbe kosmeō, signifie « ordonné » ou « bien disposé ».
Troisièmement, le mot grec traduit par « vêtues » ne fait pas seulement
référence à la tenue vestimentaire, mais il peut aussi se rapporter au
comportement et à l’attitude. Il englobe toute la préparation d’une femme à
l’adoration, incluant autant l’attitude du cœur que l’apparence. Sa tenue
vestimentaire devrait refléter un cœur centré sur Dieu.
Les problèmes spécifiques
Paul ne donne pas seulement une exhortation générale au sujet de
l’apparence des femmes, mais il aborde des problèmes qui étaient
spécifiques à Éphèse.
L’un de ces problèmes était que certaines femmes voulaient imiter les
valeurs de la société. De nombreux auteurs anciens ont décrit la façon dont
les femmes étaient vêtues dans l’Empire romain au temps de Paul, et qui a
sans aucun doute influencé l’Église d’Éphèse.
Les écrits de Juvénal, un poète satirique romain du Ier siècle, dépeignent
la vie quotidienne dans l’Empire romain. Dans sa sixième satire, il décrit
des femmes qui sont préoccupées par leur apparence :

Une femme peut tout, fait tout impunément,


Lorsque d’un précieux et rare diamant,
Son collier à nos yeux étale les merveilles,
Ou que de lourds pendants allongent ses oreilles.
Qu’une épouse opulente est un pesant fardeau !
Du soin d’entretenir la fraîcheur de sa peau,
Chez elle à tout moment on la trouve occupée.

Il mentionne les nombreux étages de cheveux empilés sur sa tête en une


coiffure très élaborée, et pendant que la femme est accaparée par ses soins
esthétiques, elle ne fait aucun cas de son mari !
L’historien romain du Ier siècle Pline l’Ancien a parlé de Lollia Paulina,
l’une des femmes de l’empereur romain Caligula, qui possédait une robe
valant l’équivalent de plus d’un million de dollars d’aujourd’hui. Elle était
couverte d’émeraudes et de perles, et Lollia portait avec elle le reçu qui en
certifiait la valeur (Histoire naturelle, 9.58).
Toutefois, en contraste avec la société romaine, les religions initiatiques
de la Grèce avaient des règles strictes concernant l’apparence des femmes.
Une inscription illustre leur souci : « Une femme consacrée ne doit pas
porter de bijoux en or, ni de rouge, ni de maquillage, ni de bandeau, ni de
tresses, ni de chaussures, sauf celles faites de feutre ou de la peau des
animaux sacrifiés » (citation tirée du livre de William Barclay, The Letters
to Timothy, Titus, and Philemon, éd. rév., Philadelphie, Westminster, 1975,
p. 67-68).
Paul et Timothée souhaitaient ardemment que l’Église d’Éphèse soit un
témoignage de Dieu pour la société environnante. Le fait que les femmes de
l’Église imitaient le style vestimentaire provocant des femmes païennes,
attirant l’attention sur elles-mêmes et incitant les hommes à rechercher des
relations sexuelles illicites, était un outrage au culte d’adoration.
Un deuxième problème spécifique était le désir de certaines femmes de
faire étalage de leur richesse. Au Ier siècle, la pauvreté était largement
répandue. Les riches pouvaient s’habiller dans un style que les pauvres ne
pouvaient pas s’offrir. De nos jours, les bons vêtements sont relativement
abordables en Occident. À l’époque du Nouveau Testament, une robe portée
par une femme riche pouvait valoir jusqu’à 7000 deniers (un denier étant le
salaire quotidien moyen pour un ouvrier, cette somme équivalait à plus de
19 ans de salaire pour un ouvrier). Lorsqu’une femme riche entrait dans
l’église en portant une robe de grand prix, cela causait un émoi qui
perturbait le culte.
En plus des habits somptueux, les femmes riches exhibaient aussi leur
richesse par des coiffures très élaborées dans lesquelles des bijoux précieux
avaient été noués (c’est là le vrai sens des « cheveux tressés » au verset 9).
Elles portaient aussi des anneaux d’or et des boucles d’oreilles, en plus
d’ajouter des pendentifs d’or à leurs sandales et à leurs robes.
Dans son œuvre Les sacrifices d’Abel et de Caïn, le philosophe juif du
er
I siècle Philon d’Alexandrie a décrit une prostituée. Il l’a dépeinte portant
de nombreux colliers et bracelets d’or, avec une coiffure haute très élaborée
incluant des tresses impressionnantes. Le contour de ses yeux était marqué
au crayon noir, et ses sourcils, couverts de maquillage. Elle portait des
vêtements somptueux richement brodés de fleurs.
Il faut comprendre que la Bible n’interdit pas aux femmes de tresser
leurs cheveux ou de posséder de l’or, des perles ou de beaux vêtements.
Autant la femme de Salomon (Ca 1.10) que la femme décrite dans
Proverbes 31 possédaient des vêtements de prix. Il y a des occasions pour
cela, tel que mentionné dans Ésaïe 61.10 : « Je me réjouirai en l’Éternel,
mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu ; car il m’a revêtu des
vêtements du salut. Il m’a couvert du manteau de la délivrance, comme le
fiancé s’orne d’un diadème, comme la fiancée se pare de ses joyaux. »
Néanmoins, les bijoux étaient (et sont) souvent utilisés par une femme
pour faire étalage de sa richesse ou pour attirer l’attention sur elle d’une
manière malsaine. C’est cette préoccupation que Paul interdit dans le lieu
d’adoration. Lorsqu’une femme s’habille d’une façon provocante pour se
rendre au culte d’adoration, elle sabote l’objectif de l’adoration (1 Pi 3.3,4).
Après avoir prêché un sermon, il y a de cela bien des années, je suis
sorti du sanctuaire et j’ai été approché par une femme qui n’était pas
habillée d’une façon convenable pour aller à l’église. Elle m’a tendu un
bijou de valeur, une chaîne en or, ainsi qu’une note racoleuse. Il s’agit d’un
exemple flagrant, mais il y a beaucoup de sollicitations plus subtiles qui ont
lieu dans l’église. Quiconque n’en est pas conscient se met la tête dans le
sable. Pensez aux nombreux pasteurs qui tombent dans le péché sexuel et
aux nombreuses Églises qui sont aux prises avec l’immoralité et les
répercussions de la pornographie. C’est l’une des raisons pour lesquelles
Paul utilise des mots percutants dans 1 Timothée 2.9,10.
Jean Chrysostome, l’un des pères de l’Église du IVe siècle, a écrit ceci
dans son homélie sur 1 Timothée à propos de l’importance pour les femmes
de se vêtir modestement pour le culte d’adoration :

Mais Paul demande des femmes quelque chose de plus. Quoi donc ? «
Qu’elles se parent avec décence et pudeur, qu’elles aient une mise
convenable, pas de cheveux frisés, pas d’or ni de pierres précieuses, mais
qu’elles offrent, ce qui du reste est leur attribut, une garantie de piété par
leurs bonnes œuvres. » De quel habit veut-il parler ? D’un habit qui couvre
le corps d’une manière décente et complète, mais qui n’est rien de
recherché ; c’est alors un ornement véritable, tandis que l’excès enlaidit.
Expliquez donc votre conduite. Quoi, vous venez priez Dieu, et vous voilà
toute couverte d’or et d’artifices ? Venez-vous prendre part à quelque danse,
ou bien à des fêtes de mariage ? n’avezvous d’autre but que de parader ? Là
sont admis par les usages du monde les ornements d’or, les cheveux frisés,
les vêtements splendides ; mais ici vous n’avez nul besoin de tout cela.
Vous êtes venue comme suppliante implorer le pardon de vos péchés,
demandant au Seigneur de vous être propice, vous humiliez au souvenir du
passé : pourquoi cette ambitieuse parure ? […] Faites donc disparaître
toutes ces menteuses décoration : on ne se moque pas de Dieu (Œuvres
complètes de Saint Jean Chrysostome, Tome 10, Impact Héritage, 2017, p.
220).

L’église est un lieu d’adoration, et non une salle de spectacle. Cela me


dérange de voir des personnes qui se disent chrétiennes être très
préoccupées par leur apparence. Chaque fois que des gens utilisent le culte
d’adoration pour attirer l’attention sur eux-mêmes, de gros problèmes en
découlent pour l’Église.

Les bons motifs


Une épouse chrétienne devrait attirer l’attention par son caractère pieux, et
non par sa tenue vestimentaire. Elle devrait démontrer, par sa tenue et son
comportement, l’amour et le dévouement qu’elle a envers son mari. On
devrait voir en elle un cœur humble consacré à l’adoration de Dieu.
De la même manière, les femmes célibataires devraient comprendre que
le culte d’adoration n’est pas un endroit approprié pour chercher à attirer les
hommes. Elles aussi devraient être conscientes qu’il est plus important
qu’une personne soit attirée par leur caractère que par leur apparence.
Comment les femmes, tant mariées que célibataires, peuvent-elles
savoir qu’elles sont vêtues d’une manière convenable pour le culte
d’adoration ? En examinant leurs motifs. Une femme devrait se demander :
Pourquoi ai-je choisi ces vêtements ? Quel est mon objectif ? Est-ce que je
cherche à attirer l’attention sur Dieu ou sur moi-même ? Ce que je porte
fera-t-il sensation, ou est-ce que ce sera perçu comme étant approprié pour
l’occasion ?
Le passage de 1 Pierre 3.3,4 est parallèle à 1 Timothée 2.9,10. Pierre
écrit : « Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux
tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure
intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et
paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu. » Tout comme Paul, Pierre
insiste sur le fait qu’une femme ne devrait pas être préoccupée par ce
qu’elle porte, mais plutôt par qui elle est.
L’attitude des femmes (v. 9b)
« avec pudeur et modestie »

La pudeur
Le mot grec traduit par « pudeur » (aidōs) fait référence à la décence mêlée
d’humilité. Elle inclut une certaine honte – non pas la honte d’être une
femme, mais la honte à l’idée d’inciter les hommes à la convoitise ou de
distraire les gens qui veulent adorer Dieu. Une femme pudique ne
s’habillera pas de manière à être une source de tentation. Aidōs implique le
rejet de tout ce qui déshonorerait Dieu. Une femme qui est attristée à la
pensée d’offenser Dieu ne fera rien qui pourrait être une occasion de chute
pour quelqu’un.
Une femme de Dieu déteste tellement le péché qu’elle évite tout ce qui
pourrait conduire quelqu’un à pécher. Cela est en accord avec les paroles de
notre Seigneur, qui a dit :

Mais si quelqu’un fait trébucher un seul de ces petits qui croient en moi, il
vaudrait mieux pour lui qu’on suspende à son cou une meule de moulin et
qu’on le jette au fond de la mer. Malheur au monde à cause des pièges ! Les
pièges sont inévitables, mais malheur à l’homme qui en est responsable !
[…] Faites bien attention de ne pas mépriser un seul de ces petits, car je
vous dis que leurs anges dans le ciel sont continuellement en présence de
mon Père céleste (Mt 18.6,7,10 ; S21).

La maîtrise de soi
Le mot « modestie » (du grec sōphrosunē) pourrait être remplacé par «
maîtrise de soi ». Dans la littérature extrabiblique, sōphrosunē est employé
pour désigner le fait de contrôler entièrement ses passions et désirs sexuels.
Les Grecs accordaient beaucoup de valeur à cette vertu. Euripide l’a
appelée « le plus beau cadeau des dieux » (Marvin R. Vincent, Word Studies
in the New Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 1946, vol. 4, p. 224). Dans
son ouvrage La République, Platon affirme que c’est l’une des quatre vertus
cardinales.
Manquer de maîtrise de soi comporte des risques, autant pour les
dirigeants d’Églises que pour les assemblées auxquelles Paul écrit. Dans 1
Timothée 3, Paul dit que les anciens et les diacres doivent être « mari d’une
seule femme » (v. 2,12). Cette expression pourrait être traduite littéralement
par « homme d’une femme ». Un homme en position de leadership dans
l’Église doit être entièrement attaché à sa femme. Je crois que l’un des
grands problèmes dans l’Église d’Éphèse était que les hommes n’étaient pas
fidèles à leur femme. Satan a attaqué l’Église en conduisant des femmes
attirantes dans l’assemblée pour séduire les hommes. Il le fait encore
aujourd’hui.
Les assemblées sont également affectées par le manque de maîtrise de
soi. Par exemple, dans la situation de l’Église d’Éphèse dans 1 Timothée
5.14, Paul souligne l’importance pour les jeunes veuves de se remarier. Paul
savait que les femmes célibataires qui désirent ardemment se marier étaient
un danger potentiel pour la pureté de l’Église. Cela est encore vrai
aujourd’hui.
Ce qu’il faut retenir de ce passage est évident. L’église peut être un
endroit où a lieu l’adoration, ou elle peut être un endroit idéal pour attirer
l’attention et faire sensation. C’est ce qui me dérange profondément lorsque
je regarde des émissions de télévision chrétiennes et que je vois des
personnes qui prétendent représenter le christianisme, des gens qui se disent
serviteurs du Seigneur, mais qui laissent voir une préoccupation obsessive
au sujet de leur apparence. C’est à l’opposé de tout ce qu’ils affirment, et ils
ne devraient certainement pas représenter l’Église. À l’époque de Paul, des
femmes centrées sur elles-mêmes profitaient de l’occasion du culte
d’adoration pour attirer l’attention, faire étalage de leur beauté, exhiber leur
richesse et leurs atouts devant les hommes parce qu’elles manquaient
d’humilité, de douceur, de modestie et de maîtrise de leurs propres désirs.
Cela fait beaucoup de dommage à l’Église.
Dans Tite 2.4,5, Paul instruit Tite à propos de l’Église de Crète, disant
que les femmes plus âgées doivent enseigner aux femmes plus jeunes « à
aimer leur mari et leurs enfants, à être retenues, chastes, occupées aux soins
domestiques, bonnes, soumises à leur mari, afin que la parole de Dieu ne
soit pas calomniée ». Au lieu de faire le bien, certaines femmes causaient
des problèmes dans l’assemblée.
Un autre exemple nous est rapporté au sujet de l’assemblée de Corinthe.
Dans 1 Corinthiens 5, Paul reprend les Corinthiens parce qu’ils tolèrent une
situation qui implique un péché sexuel. Il s’agissait d’une forme d’inceste :
un homme entretenait une aventure avec la femme de son père (sa belle-
mère). Au lieu d’être affligés par ce péché, les Corinthiens s’en vantaient (v.
2). Selon 1 Corinthiens 6.13, ils tentaient de le justifier en citant ce qui était
probablement un proverbe grec populaire : « Les aliments sont pour le
corps et le corps pour les aliments. » Autrement dit, le sexe, tout comme
l’alimentation, est une simple fonction biologique. Pourtant, Paul a averti
les Corinthiens de fuir la débauche (v. 18). Visiblement, le problème des
femmes ayant des motifs inappropriés était un fléau dans l’Église de
Corinthe ainsi qu’à Éphèse et en Crète.
Le manque de maîtrise de soi a des conséquences et appelle le
jugement. Dans Ésaïe 3.16-26, Dieu prononce un jugement sur les femmes
qui s’habillent de manière à attirer l’attention sur elles :

L’Éternel dit : Parce que les filles de Sion sont orgueilleuses,


Et qu’elles marchent le cou tendu
Et les regards effrontés,
Parce qu’elles vont à petits pas,
Et qu’elles font résonner les boucles de leurs pieds,
Le Seigneur rendra chauve le sommet de la tête des filles de Sion,
L’Éternel découvrira leur nudité.
En ce jour, le Seigneur ôtera les boucles qui servent d’ornement à leurs
pieds,
Et les filets et les croissants ;
Les pendants d’oreilles, les bracelets et les voiles ;
Les diadèmes, les chaînettes des pieds et les ceintures,
Les boîtes à parfums et les amulettes ;
Les bagues et les anneaux du nez ;
Les vêtements précieux et les larges tuniques,
Les manteaux et les gibecières ;
Les miroirs et les chemises fines,
Les turbans et les surtouts légers.
Au lieu de parfum, il y aura de l’infection ;
Au lieu de ceinture, une corde ;
Au lieu de cheveux bouclés, une tête chauve ;
Au lieu d’un large manteau, un sac étroit ;
Une marque flétrissante, au lieu de beauté.
Tes hommes tomberont sous le glaive,
Et tes héros dans le combat.
Les portes de Sion gémiront et seront dans le deuil ;
Dépouillée, elle s’assiéra par terre.

Porter des bijoux ou des vêtements qui valent cher n’est pas mal en soi,
mais les porter pour de mauvais motifs est un péché. Les vêtements qui
reflètent des motifs impurs n’ont pas leur place dans l’église.

[ RÉVISION ]

1. Qui est derrière l’attaque des rôles conçus par Dieu pour l’homme et la
femme ?
2. Décrivez les circonstances qui ont poussé Paul à écrire 1 Timothée.
3. Quel était le principal objectif de Paul en écrivant 1 Timothée (3.14,15)
?
4. Quels étaient les principaux problèmes concernant les femmes de
l’Église d’Éphèse ?
5. Que signifie l’expression « aussi » au verset 9 ?
6. Décrivez le contexte culturel dans lequel se trouvait l’Église d’Éphèse
en ce qui avait trait à la tenue vestimentaire des femmes.
7. Vrai ou faux : selon la Bible, il est toujours mal pour une femme de
porter des vêtements et des bijoux de grand prix.
8. Comment une femme peut-elle savoir si elle est vêtue de manière
appropriée pour prendre part au culte d’adoration ?
9. Une femme chrétienne ne devrait pas se préoccuper de
____________________, mais plutôt de _______________________.
10. Quelle devrait être l’attitude d’une femme à l’idée de distraire
quelqu’un de son adoration envers Dieu ?
11. Pourquoi Paul a-t-il inclus « mari d’une seule femme » comme
qualification pour les dirigeants d’Églises ?
12. Comment les Corinthiens défendaient-ils leur tolérance du péché sexuel
(1 Co 6.18) ?
13. Quel est le conseil de Paul pour éviter le péché sexuel (1 Co 6.18) ?

[ RÉFLEXION ]

1. Dans 1 Timothée 2.9, Paul souligne l’importance de se préparer pour le


service d’adoration. Ce ne sont pas seulement le prédicateur et les
musiciens qui doivent bien se préparer pour aller à l’église, mais vous
devez vous aussi vous préparer à adorer Dieu. Alors que vous vous
préparez pour le culte, demandez-vous : « Suis-je sincère ? Mon
attention est-elle centrée sur Dieu ? Est-ce que je viens adorer Dieu en
sachant qu’il m’accepte seulement à cause de ce que Christ a fait pour
moi ? Est-ce que je viens avec un cœur pur, ayant réglé tout péché dans
ma vie ? Est-ce que j’y viens en spectateur ou en participant ? »
2. Bien que Timothée enseigne l’importance de l’attitude et de la tenue des
femmes pour prévenir le péché sexuel, les hommes ont aussi une
responsabilité. Dans 2 Timothée 2.22, Paul dit à Timothée de fuir la
convoitise (les passions de la jeunesse). Messieurs, lorsque vous voyez
une femme habillée de manière provocante (au culte d’adoration ou
ailleurs), quelle est votre réaction ? La regardez-vous fixement ? Ou au
contraire, pouvez-vous dire avec Job : « J’avais conclu un pacte avec
mes yeux : ils ne devaient jamais porter un regard chargé de désir sur
une jeune fille » (Job 31.1 ; Semeur). Obéissez-vous au commandement
de Paul de fuir la débauche, ou vous en approchez-vous en lisant des
livres, en regardant des magazines, des émissions de télé, des films ou
des sites Web que vous savez être mauvais ? Mémorisez Job 31.1, 1
Corinthiens 6.18 et 2 Timothée 2.22. Mettez en pratique leurs
enseignements en étant redevable à un frère en Christ mature, au sujet
de vos pensées, de vos lectures et de vos divertissements.
[2]
Le grand appel de Dieu pour la
femme
1 TIMOTHÉE 2.10,11

L ’un des problèmes que Timothée a dû affronter dans l’Église d’Éphèse


était le fait que certaines femmes usurpaient le rôle des hommes, désirant
être responsables de l’enseignement. D’autres femmes profanaient le culte
d’adoration en s’y présentant avec des attitudes coupables et des tenues
vestimentaires inappropriées. Leur comportement allait à l’encontre de leur
profession de connaître et d’adorer Dieu. Dans 1 Timothée 2.9-15, Paul
donne des instructions sur le rôle des femmes dans l’Église, un sujet qui est
toujours d’actualité.
Il est tragique de voir à quel point le plan de Dieu pour les femmes est
dénaturé à notre époque. Le rôle et la place des femmes, et par conséquent,
leur appel divin et leur réel bien-être, leur raison de vivre et leur
satisfaction, sont continuellement attaqués et corrompus. Ce qui est triste,
c’est que les femmes ne sont pas les gagnantes, mais bien les victimes de ce
phénomène. On dit aux femmes d’être audacieuses, sûres d’elles,
indépendantes, compétitives, d’assumer un leadership, d’exercer une
autorité, de gagner leur pain, d’en faire autant que les hommes et de ne pas
se contenter d’un rôle de second plan. Malheureusement, certaines Églises
et certaines institutions évangéliques, collèges et séminaires ont embrassé
cette philosophie même si la Parole de Dieu est très claire à ce sujet.
À notre époque postmoderne et depuis une génération, ces derniers sont
prêts à rejeter tous les enseignements bibliques, ou à les tordre et les
déformer pour accommoder de nouvelles attitudes, ou simplement à
abandonner des siècles de doctrine chrétienne. Cela est tragique parce que
les femmes n’y trouvent pas leur compte ; ce n’est pas dans leur intérêt
d’être projetées dans des rôles pour lesquels Dieu ne les a pas créées.
Récemment, je me disais que si je pouvais définir une seule attitude qui
serait l’attitude suprême, la plus désirable selon le point de vue de Dieu, ce
serait l’humilité. Si je devais déterminer une seule activité comme étant la
plus désirable, ce serait le service.
En combinant les deux, je dirais que la Bible enseigne que le meilleur
mode de vie pour un chrétien est son humble service. Ainsi, une femme qui
sert avec humilité devance les hommes dans la poursuite du dessein
suprême de Dieu pour ses créatures. Ses objectifs premiers sont dirigés vers
l’accomplissement de l’humble service que Dieu a préparé pour elle, sous la
direction et la protection des hommes. Quand cet ordre est perverti, il en
résulte le chaos à la fois dans la société et dans l’Église.
C’est avec une telle confusion que nous devons composer, mais d’autres
l’ont aussi vécue avant nous. Si nous revenons à 1 Timothée, nous
découvrons que les chrétiens d’Éphèse avaient le même problème.
Certaines femmes dans cette Église vivaient de façon impure ou
inappropriée. Cette situation est dépeinte au chapitre 5.
Non seulement des femmes vivaient d’une façon impure et
inappropriée, mais certaines d’entre elles usurpaient le rôle des hommes
dans l’Église. Elles avaient soif de leadership. Certaines femmes exhibaient
leur beauté physique au culte d’adoration, causant une grande distraction.
Elles voulaient séduire les hommes et les éloigner de leurs épouses, et
l’Église devait gérer de graves problèmes dans ce domaine.
Dans 1 Timothée 2.9-15, Paul aborde ces deux problèmes : celui des
femmes qui veulent prendre le leadership dans l’Église et celui des femmes
qui se présentent au culte vêtues de manière indécente. Elles venaient
prétendument adorer Dieu, alors qu’en fait, leur intention égoïste consistait
à se présenter d’une manière indécente pour faire sensation et susciter la
convoitise. Par conséquent, Paul dit à Timothée de donner un enseignement
approprié à l’Église au sujet d’une telle conduite indécente et d’une telle
déformation des rôles.
Alors que nous examinons les versets 9 à 15, nous verrons six éléments
qui définissent les caractéristiques uniques de la femme et qui précisent son
rôle dans l’Église. Paul parle de leur apparence, leur attitude, leur
témoignage, leur rôle, leur appel et leur contribution.
Dans le chapitre précédent, nous avons discuté de l’apparence et de
l’attitude des femmes selon 1 Timothée 2.9. Dans ce chapitre, nous
aborderons le témoignage et le rôle des femmes.

Le témoignage des femmes (v. 10)


« … mais qu’elles se parent de bonnes œuvres, comme il convient à des
femmes qui font profession de servir Dieu. »

L’importance du témoignage d’une femme


Paul jugeait important que le témoignage d’une femme soit cohérent. Le
terme « convient » (agathōn) fait référence à des œuvres qui sont
réellement bonnes, et non seulement qui ont l’air d’être bonnes. Le mot
grec traduit par « font profession » (epangellō) signifie « faire une annonce
publique ». Toute femme qui a annoncé publiquement son engagement
envers le Seigneur devrait se conduire d’une manière cohérente avec une
telle profession.
« Servir Dieu » (du grec theosebeia) désigne la révérence envers Dieu.
Lorsqu’une personne prétend être chrétienne, elle déclare qu’elle adore et
sert Dieu. Toute femme qui déclare adorer et servir Dieu devrait avoir une
conduite pieuse. Dans le cas contraire, elle attire du déshonneur sur le nom
de Christ. Une femme ne peut prétendre qu’elle craint Dieu tout en faisant
fi de ce qu’enseigne sa Parole à propos de son comportement. Elle ne peut
bafouer le plan de Dieu pour elle dans l’Église et en même temps affirmer
qu’elle l’aime.
La corruption du témoignage d’une femme
Le verset 10 souligne un grave problème quant à l’influence du mouvement
féministe dans l’Église. Une femme qui veut servir et honorer Dieu ne peut
mépriser ce qu’il déclare dans sa Parole au sujet du rôle des femmes.

Le contenu du témoignage d’une femme


Le témoignage d’une femme se disant pieuse est une vie de bonnes œuvres.
Sa droiture démontre l’authenticité de sa foi. Le même principe est aussi
vrai pour les hommes.
Le concept du témoignage de la femme est primordial. Néanmoins, dans
ce passage, Paul ne le mentionne que brièvement. Il enchaîne aux versets 11
et 12 avec un autre sujet de préoccupation, qui a de nombreuses
ramifications s’étendant sur le reste de ce chapitre et jusqu’au suivant.

Le rôle des femmes (v. 11,12)


« Que la femme reçoive l’instruction dans un esprit de paix et de parfaite
soumission. Je ne permets pas à une femme d’enseigner en prenant autorité
sur l’homme. Qu’elle garde plutôt une attitude paisible » (Semeur).

Paul poursuit son explication des devoirs des femmes en définissant leur
rôle en tant qu’auditrices plutôt que comme enseignantes lors du culte
d’adoration. Bien qu’elles ne soient pas appelées à enseigner publiquement
dans ce contexte, elles ne sont pas non plus exclues du processus
d’apprentissage, comme c’était historiquement le cas.
Le mot grec traduit par « reçoive l’instruction » (manthanō) est au mode
impératif, indiquant qu’il s’agit d’un commandement. Paul commandait aux
femmes d’être enseignées. Puisque cette section de 1 Timothée indique la
façon dont l’Église doit se conduire (voir 3.15), l’enseignement doit avoir
lieu lors des réunions de l’Église. Nous voyons d’après Actes 2.42 que
l’instruction était une priorité lors des réunions de l’Église primitive. Paul a
ordonné que les femmes soient incluses dans le processus d’apprentissage.
Bien que certains pensent le contraire, l’enseignement et l’adoration ne
sont pas incompatibles. Au contraire, connaître Dieu et sa Parole stimule
l’adoration. Cette dernière doit être en esprit et en vérité (Jn 4.20-24).
L’un des problèmes dans l’Église d’Éphèse était que des croyants juifs
refusaient d’abandonner le judaïsme. Ils se souciaient des généalogies (1 Ti
1.4). Certains voulaient être reconnus comme des enseignants de la loi (1 Ti
1.7). La tradition juive de cette époque n’accordait pas à la femme un statut
élevé. Habituellement, les femmes n’avaient pas la possibilité d’étudier.
Leur présence à la synagogue n’était pas proscrite, mais elle n’était pas
encouragée. La plupart des rabbins refusaient de saluer les femmes en
public et croyaient que les enseigner était une perte de temps. Ainsi, même
s’il n’était pas complètement interdit aux femmes d’apprendre, cela n’était
certes pas encouragé.
Le point de vue juif sur l’enseignement des femmes a sûrement entraîné
une certaine répression envers elles dans l’Église d’Éphèse. En réaction à
cette position extrême, certaines femmes ont voulu prendre le leadership.
Dans 1 Timothée 2.12, nous lisons que les femmes enseignaient aux
hommes et exerçaient une autorité sur eux. Paul leur a dit de cesser cette
pratique. Toutefois, avant d’aborder le problème de l’usurpation du rôle des
hommes, il a d’abord statué que les femmes ont le droit d’apprendre. Son
bref énoncé « que la femme reçoive l’instruction » démontre qu’il y a
égalité des sexes dans la vie et la bénédiction spirituelles.

Le rôle des femmes dans l’Ancien Testament


Quoi qu’en dise la tradition juive, l’Ancien Testament n’enseigne pas que
les femmes sont inférieures. L’Ancien Testament enseigne plutôt que les
femmes sont spirituellement égales aux hommes. Elles avaient les mêmes
responsabilités que les hommes, incluant celle d’obéir à la loi. Dans Exode
20, les dix commandements sont donnés autant aux femmes qu’aux
hommes. Dès le commencement, Dieu a énoncé le principe selon lequel les
deux sexes sont responsables d’obéir à ses lois.
Le passage de Deutéronome 6.6,7 stipule que les hommes et les femmes
doivent enseigner à leurs enfants à observer la loi de Dieu et à l’aimer. Dans
Proverbes 6.20, nous lisons : « Mon fils, garde les préceptes de ton père, et
ne rejette pas l’enseignement de ta mère. » Nous en déduisons que les deux
parents sont responsables d’enseigner la loi de Dieu à leurs enfants, ce qui
implique qu’ils doivent la connaître tous les deux.
L’Ancien Testament demande autant aux femmes qu’aux hommes de
prendre part aux fêtes religieuses. Dans Exode 12, les deux sont impliqués
dans la Pâque, l’une des principales célébrations du calendrier juif.
Les femmes bénéficiaient de la même protection contre les crimes que
les hommes. Les sentences imposées pour les crimes contre des femmes
étaient les mêmes que pour ceux commis contre des hommes (voir Ex
21.28-32). Dieu accorde autant de valeur à la vie d’une femme qu’à celle
d’un homme.
Par ailleurs, les femmes pouvaient prononcer les mêmes vœux que les
hommes. Le plus grand vœu qu’un Israélite pouvait prononcer était celui du
naziréat. Il s’agissait d’un vœu de séparation du monde et de dévotion à
Dieu. Les femmes pouvaient le prononcer au même titre que les hommes
(No 6.2).
Les hommes et les femmes avaient le même accès à Dieu. Dieu a parlé
directement à des femmes dans l’Ancien Testament. Il ne passait pas
nécessairement par un homme chaque fois qu’il voulait s’adresser à une
femme. Par exemple, l’ange du Seigneur (une manifestation de Christ avant
son incarnation) est apparu à Agar (Ge 16.8-13) et à la mère de Samson (Jg
13.2-5).
Les femmes avaient aussi les mêmes privilèges que les hommes dans
l’Ancien Testament. Les femmes, tout comme les hommes, servaient Dieu
de manières particulières. Néhémie 7.67 parle d’une chorale formée de 245
chanteurs et chanteuses. Ils ont conduit le peuple dans la louange en
musique. Selon Exode 38.8, des femmes servaient à la porte du tabernacle,
possiblement pour instruire les femmes qui venaient au temple pour adorer
ou pour nettoyer le sol du tabernacle. D’après des passages tels que
Deutéronome 12.10-12, 1 Samuel 1 et 2 Samuel 6, les femmes prenaient
part aux grandes fêtes nationales d’Israël.
Ainsi, les femmes avaient la même responsabilité que les hommes
d’observer la loi et de l’enseigner à leurs enfants. Elles participaient à la vie
religieuse d’Israël et servaient Dieu. Loin de donner aux femmes un statut
de second plan, l’Ancien Testament leur conférait l’égalité spirituelle avec
les hommes.
Toutefois, même si les femmes possédaient l’égalité spirituelle avec les
hommes, elles n’avaient pas le même rôle qu’eux. (Cela ne diminue en rien
leur spiritualité.)
À l’époque de l’Ancien Testament, les femmes n’occupaient pas de rôle
de leadership. Il n’y a pas eu de dirigeante en tant que telle dans l’histoire
d’Israël ou de Juda. Débora était une juge qui a agi principalement en tant
qu’arbitre, et non comme chef officiel du peuple. Cela explique pourquoi
elle a fait appel à Barak lorsqu’elle a eu besoin d’un leader militaire contre
les Cananéens (Jg 4 – 5). Quant à la reine Athalie, elle était une usurpatrice
et non une dirigeante légitime (2 R 11). Il n’est fait aucune mention de
prêtresses dans l’Ancien Testament. Pour autant que l’on sache, aucune
femme n’a écrit de portion de l’Ancien Testament.
De plus, les femmes n’avaient pas de ministère prophétique permanent.
Aucune femme dans l’Ancien Testament n’avait de ministère officiel de
prophète comme celui d’Élie ou d’Élisée. Cinq femmes sont reconnues
comme prophétesses dans l’Ancien Testament :

1. Marie : Marie, la sœur de Moïse, est appelée prophétesse dans Exode


15.20. Peut-être est-elle appelée ainsi parce qu’elle donne une brève
révélation au verset 21. Autant qu’on sache, elle n’a pas agi en tant
que prophétesse à d’autres occasions.
2. Débora : Débora est décrite comme une prophétesse dans Juges 4.4,
parce que Dieu l’a utilisée pour donner une révélation directe à
Barak. Nous ignorons si elle a exercé un ministère prophétique en
d’autres circonstances.
3. Hulda : Hulda a donné une révélation de la part de Dieu au
sacrificateur Hilkija et à d’autres hommes à propos du jugement à
venir sur Jérusalem et sur Juda (2 R 22.14-22 ; 2 Ch 34.22-28).
Aucune autre prophétie donnée par elle n’est rapportée dans les
Écritures.
4. Noadia : Noadia était une fausse prophétesse qui s’est opposée au
travail de Néhémie lors de la reconstruction de la muraille de
Jérusalem (Né 6.14).
5. La femme d’Ésaïe : La femme d’Ésaïe est appelée une prophétesse
dans Ésaïe 8.3, parce qu’elle a donné naissance à un enfant dont le
nom a une signification prophétique. On ne rapporte de sa part
aucune parole prophétique. Ce passage indique que le mot
prophétesse peut être utilisé dans un sens large.

L’Ancien Testament distingue le rôle des hommes et des femmes. Les


femmes ne sont pas inférieures aux hommes, mais elles ont un rôle
différent.

Le rôle des femmes dans le Nouveau Testament


Le Nouveau Testament enseigne aussi l’égalité spirituelle entre les hommes
et les femmes, mais il présente des rôles distincts pour chacun. Galates 3.28
déclare l’égalité spirituelle des hommes et des femmes : « Il n’y a plus ni
Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme ; car tous vous êtes un
en Jésus-Christ. » Dans le contexte de Galates 3, l’unité dont il est question
est l’unité du salut. Cela est évident d’après les versets 13 à 27. Ce que Paul
dit essentiellement, c’est que tous – Juifs et Grecs, esclaves et hommes
libres, hommes et femmes – ont le même accès au salut en Jésus-Christ. Ce
passage n’a rien à voir avec le rôle des femmes dans l’Église, et il ne dit pas
non plus que toutes les différences sont éliminées entre les chrétiens. Un
Juif ne cessait pas d’être Juif lorsqu’il devenait chrétien, et les esclaves
n’étaient pas automatiquement affranchis. Certaines distinctions
demeuraient.
Tandis que plusieurs utilisent ce verset pour justifier le leadership de
certaines femmes dans l’Église, le contexte démontre que Paul parle
spécifiquement du salut (Ga 3.22,24,26,27). Robert Saucy a écrit :

La question d’interprétation [dans Galates 3.28] est la suivante : quelle est


la distinction entre homme et femme qui est éliminée par Jésus-Christ ?
Pour le formuler autrement, à la lumière de l’affirmation de Paul selon
laquelle « tous sont un en Jésus-Christ », quelle est l’unité que les hommes
et les femmes partagent en Jésus-Christ ? Nous aimerions suggérer que les
réponses à ces questions ne concernent pas du tout l’ordre fonctionnel entre
l’homme et la femme. Il est plutôt question, tel que mis en évidence dans
les deux autres paires mentionnées (Juifs et Grecs, esclaves et libres), du
statut spirituel devant Dieu… Appliquer ce passage à l’ordre fonctionnel de
la société humaine serait lui donner une signification qui n’est pas
supportée par une exégèse contextuelle valide. Il n’y a donc pas plus de
fondement en Galates 3.28 pour abolir l’ordre entre les hommes et les
femmes dans l’Église qu’il y en a pour abolir l’ordre entre les parents
chrétiens et leurs enfants ou entre les citoyens croyants et leurs dirigeants.
Ils sont tous un en Christ, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église («
The Negative Case Against the Ordination of Women », dans Kenneth S.
Kantzer et Stanley N. Gundry, éd., Perspectives on Evangelical Theology,
Grand Rapids, Baker, 1979, p. 281-282).

Les hommes et les femmes partagent aussi les mêmes responsabilités


spirituelles. Tous les commandements, promesses et bénédictions du
Nouveau Testament sont offerts autant aux femmes qu’aux hommes. Nous
avons tous les mêmes ressources et les mêmes responsabilités spirituelles.
Il est intéressant d’observer que Jésus a révélé en primeur qu’il était le
Messie à une femme (Jn 4). Jésus a guéri des femmes (Mt 8.14,15), leur
démontrant autant de compassion qu’aux hommes. Il a enseigné à des
femmes (Lu 10.38-42) et leur a permis de le servir (Lu 8.3). À la croix, les
femmes sont restées après que les hommes aient fui (Mt 27.55,56). C’est
une femme qui a vu Christ ressuscité la première (Mc 16.9 ; Jn 20.11-18).
Néanmoins, tout comme dans l’Ancien Testament, les hommes et les
femmes avaient des rôles distincts dans le Nouveau Testament. Les femmes
ne servaient pas en tant que dirigeantes. Il n’est jamais question d’une
femme apôtre, pasteure, enseignante, évangéliste ou ancienne. Le Nouveau
Testament ne relève aucun sermon ou enseignement donné par une femme.
De plus, les femmes n’avaient pas de ministère prophétique permanent.
Certains diront que les filles de Philippe prophétisaient (Ac 21.9).
Toutefois, elles ne sont pas reconnues comme prophétesses, et le texte ne dit
pas à quelle fréquence elles prophétisaient. Elles pourraient avoir parlé une
seule fois de la part de Dieu, comme cela avait apparemment été le cas de
Débora et de Marie dans l’Ancien Testament. Le Nouveau Testament relève
d’autres occasions où des femmes ont proclamé la Parole de Dieu. Marie, la
mère de Jésus, a déclaré la Parole de Dieu dans Luc 1.46-55. Dans 1
Corinthiens 11.5, nous lisons que les femmes qui prophétisent doivent avoir
la tête couverte. Le verset d’Actes 2.17 parle de femmes qui prophétisaient.
Le mot grec traduit par « prophétiser » signifie simplement « parler en
public » ou « proclamer ». Il y a des moments et des endroits où les femmes
proclament la Parole de Dieu, mais c’est une chose entièrement distincte du
statut de pasteur, d’enseignant, d’ancien, d’évangéliste ou d’apôtre.
Les femmes occupent une place importante dans le plan de Dieu, et
elles sont spirituellement égales aux hommes. Toutefois, elles ne sont pas
appelées à jouer les mêmes rôles que les hommes. Parce que les femmes
sont spirituellement égales aux hommes, Paul a insisté pour qu’elles aient
les mêmes opportunités d’apprentissage que les hommes. Les femmes ne
peuvent enseigner des vérités spirituelles à leurs enfants (comme l’ont fait
la mère et la grand-mère de Timothée), conduire des personnes à Christ ou
obéir à Dieu si on ne leur donne pas l’occasion d’apprendre. Paul voulait
manifestement enseigner que les différences de rôles entre les hommes et
les femmes n’impliquaient aucunement que les femmes étaient
spirituellement inférieures. Il a dit : « que la femme reçoive l’instruction »
(v. 11 ; italiques pour souligner ; Semeur).
J’aimerais partager quelque chose de très personnel. J’ai remercié le
Seigneur, pendant les quarante années que j’ai passées à l’Église où je sers,
pour le ministère incroyable qu’ont les femmes. Je veux que vous sachiez
que Grace Community Church ne serait pas là où elle est aujourd’hui –
tellement bénie de Dieu – si ce n’était des femmes de l’Église. Je n’ai
jamais vu une Église avec des femmes plus spirituellement proactives,
fidèles et aimant Dieu. Je n’ai jamais vu une Église où les femmes
ressentent plus de liberté, d’aisance, de joie et de satisfaction à exercer leur
ministère.
Malgré cela, notre Église est parfois accusée par des gens de l’extérieur
d’être chauvine, étroite d’esprit, dépassée et traditionaliste. Certains disent
que nous appartenons à l’époque des dinosaures. En réalité, je remercie
Dieu, car pendant toutes mes années de ministère dans cette Église, nous
avons toujours jugé très important que les femmes apprennent la Parole de
Dieu. Je me réjouis de ce que les femmes aient été instruites à Grace
Church depuis mes tout débuts, lorsque j’animais une étude biblique pour
les femmes le mardi matin, jusqu’à aujourd’hui, alors que nous avons des
femmes qui s’instruisent dans la Parole à divers moments et en divers lieux,
à différents titres et en différentes langues. Nous avons une étude biblique
pour les femmes appelée Every Woman’s Grace qui se donne en espagnol,
en coréen et en tagalog (Philippines), et bien sûr, en anglais. Des femmes de
diverses cultures apprennent la Parole de Dieu.
L’instruction des femmes fortifie chaque dimension de la vie de
l’Église. Dieu peut bénir plusieurs des hommes de notre Église, et ils
peuvent lui en être reconnaissants, parce que leurs épouses ont grandi
spirituellement et ont appris des vérités de la Parole de Dieu qui
enrichissent leurs vies et leurs familles.
Je loue Dieu pour cela. Je ne crois pas, comme les médias et certaines
personnes en dehors de l’Église essaient souvent de le faire croire, que notre
Église compte de nombreuses femmes brimées, prisonnières d’un
traditionalisme déconnecté de la culture contemporaine. Je crois plutôt que
les femmes de Grace Community Church ont expérimenté la vraie liberté
d’être tout ce que Dieu veut qu’elles soient, dans le rôle que Dieu a conçu
pour elles. Je remercie Dieu pour l’engagement des femmes de notre Église
et de l’Église universelle, suivant le commandement selon lequel les
femmes doivent être instruites dans la Parole de Dieu. Ainsi, Paul a dit : «
Que la femme reçoive l’instruction. »

[ RÉVISION ]

1. Quels étaient les problèmes que vivait l’Église d’Éphèse en ce qui avait
trait aux femmes ?
2. Pourquoi est-il important que le témoignage d’une femme soit cohérent
avec sa profession de foi ?
3. Le témoignage d’une femme se disant pieuse est une vie
d’________________.
4. Selon Actes 2.42, ________________ était une priorité lorsque l’Église
primitive se réunissait.
5. Résumez dans vos mots la place des femmes dans le judaïsme du Ier
siècle.
Vrai ou faux : La vision des Juifs de l’époque sur les femmes a
6. influencé la manière dont elles étaient traitées dans l’Église d’Éphèse.
7. Vrai ou faux : L’Ancien Testament, en accord avec la tradition juive,
enseigne que les femmes sont spirituellement inférieures.
8. Nommez quelques-unes des responsabilités spirituelles que les femmes
partageaient avec les hommes dans l’Ancien Testament.
9. En quoi le rôle des femmes dans l’Ancien Testament se distingue-t-il de
celui des hommes ?
10. Est-ce que Galates 3.28 enseigne que toutes les différences entre les
hommes et les femmes ont été éliminées ? Expliquez votre réponse.
11. Jésus a-t-il traité les femmes comme étant inférieures aux hommes ?
Appuyez votre réponse par des versets bibliques.
12. Pourquoi est-il important que les femmes apprennent les vérités
bibliques ?

[ RÉFLEXION ]

1. L’Église d’Éphèse était influencée par le point de vue dominant de la


société au sujet des femmes. La même chose est vraie à propos de
l’Église d’aujourd’hui. L’Église est souvent influencée par le monde au
lieu d’être une influence pour le monde. Vos points de vue sont-ils
forgés par les opinions dominantes de la société ou par la Parole de
Dieu ? Pensez à votre position sur des sujets tels que le rôle des
femmes, l’avortement, l’homosexualité, la création et l’évolution, la
responsabilité du chrétien envers le gouvernement, les poursuites
judiciaires, le divorce et le remariage. Passez du temps en prière et
demandez à Dieu de vous donner le courage de prendre position sur ces
sujets en vous basant sur la Parole de Dieu, en dépit de ce que la société
véhicule. Priez aussi pour que l’Église dans son ensemble se tienne
debout pour la vérité de Dieu.
2. Jésus a œuvré auprès de tous les types de personnes, même auprès de
celles que sa culture considérait comme inférieures. Il a pris soin des
pauvres, des lépreux et des collecteurs d’impôts. Êtes-vous sélectif
envers ceux que vous choisissez de servir ? Tendez-vous la main aux
personnes difficiles et aux étrangers dans votre église et dans votre
groupe d’étude biblique, ou restez-vous plutôt prudent en fréquentant
uniquement vos amis ? La prochaine fois que vous voyez une personne
qui est dans le besoin et que vous êtes tenté de vous en détourner parce
qu’il ou elle ne fait pas partie de votre groupe d’amis, souvenez-vous de
l’exemple de Jésus et de l’enseignement de Jacques 2.1-9.
[3]
Le grand appel de Dieu pour la
femme
1 TIMOTHÉE 2.11

C atharine Beecher était l’aînée de sa famille. L’une de ses sœurs cadettes


était la romancière Harriet Beecher Stowe, l’auteure de La case de l’oncle
Tom. Catharine a toujours beaucoup aimé les enfants, éprouvant de la joie à
les élever et à en prendre soin. Sa mère était une bonne maîtresse de
maison, et elle lui avait enseigné comment s’occuper du foyer.
Quand Catharine avait seize ans, sa mère est décédée et une de ses
tantes est venue habiter avec eux. Sa tante était reconnue pour sa propreté
exemplaire et pour sa capacité à gérer un foyer avec ordre et frugalité. Plus
tard, le père de Catharine s’est remarié, et sa belle-mère était elle aussi une
experte en soins domestiques.
Catharine, sous la tutelle de ces femmes exemplaires, a décidé de
former à son tour d’autres femmes dans les tâches domestiques. À l’âge de
vingt-trois ans, elle a fondé le Hartford Female Seminary, qui enseignait
aux femmes à aimer leur mari et leurs enfants, et à s’occuper de leur foyer.
En 1869, Catharine et Harriet ont écrit un livre intitulé The American
Woman’s Home (Le foyer de la femme américaine). Elles ont écrit
notamment :
Le travail d’une femme englobe les soins du corps dans les périodes
cruciales de la petite enfance et de la maladie, l’entraînement de l’esprit
pendant la période déterminante de l’enfance […] et la majeure partie de la
gestion des finances de la famille. Ces tâches qui incombent à la femme
sont aussi sacrées et importantes que n’importe laquelle des tâches des
hommes ; pourtant, elle n’a pas accès à une préparation adéquate, et il
n’existe aucune institution qui puisse certifier au public qu’une femme est
dûment préparée à remplir son rôle adéquatement (New York, J. B. Ford, p.
14).

Leur désir était d’instruire les femmes « non seulement à accomplir


leurs tâches domestiques de façon optimale, mais à honorer et à prendre
plaisir dans ces tâches » (p. 14-15).
De nos jours, si une femme voulait fonder un séminaire féminin pour
instruire les femmes dans leurs responsabilités domestiques, elle serait la
risée de tout l’Occident. Former les femmes à entretenir leur maison va à
l’encontre de ce que la société juge important.
Nous vivons à une époque où l’inversion des rôles est une priorité pour
Satan. S’il orientait sa stratégie seulement vers le monde, ce serait une
chose ; mais c’est bien plus tragique lorsqu’elle s’infiltre aussi dans
l’Église. L’Église d’aujourd’hui a manifestement perdu son sens de la
perspective et de l’équilibre en ce qui a trait au rôle des femmes. Plus le
temps passe, plus je suis étonné de voir des personnes qui croient pourtant
que la Bible est vraie changer leur vision du rôle des femmes, sous la
pression de la société. Le plus triste est qu’en agissant ainsi, ils entraînent
les femmes à rejeter le plan de Dieu pour leur vie, ce qui leur aurait procuré
la plus grande joie.
C’était un problème à l’époque de Catharine Beecher, c’est un problème
aujourd’hui, et c’était déjà un problème quand Paul a écrit sa première lettre
à Timothée. Dans 1 Timothée 2.9-15, l’apôtre explique en détail le rôle des
femmes dans l’Église. Au verset 9, il était question de l’apparence et de
l’attitude des femmes. Dans notre chapitre précédent, nous nous sommes
penchés sur le témoignage des femmes et nous avons entamé notre
discussion sur le rôle des femmes, incluant l’égalité spirituelle des hommes
et des femmes en dépit de leurs rôles différents. Dans ce chapitre, nous
continuerons notre étude au verset 11 alors que nous cherchons à
comprendre ce que la Parole de Dieu enseigne sur cet enjeu crucial de
l’appel de Dieu pour les femmes.

Le rôle des femmes (v. 11,12)


« Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière
soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de
l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. »

L’Église d’Éphèse était établie dans une ville dominée par la culture et la
religion grecques. William Barclay relate ce qui suit :

Le statut des femmes dans la religion grecque était peu enviable. Le temple
d’Aphrodite à Corinthe comptait un millier de prêtresses qui étaient en fait
des prostituées, et qui faisaient leur commerce chaque soir dans les rues de
la ville. Le temple de Diane à Éphèse avait des centaines de prêtresses
appelées les Melissae, ce qui signifie abeilles, et qui avaient la même
fonction. La femme grecque respectable menait une vie recluse. Elle vivait
dans ses propres appartements auxquels personne n’avait accès sauf son
mari. Elle n’était même pas présente aux repas. On ne la voyait jamais seule
dans la rue, et elle n’allait jamais à aucune assemblée publique. La réalité
est que si, dans une cité grecque, les femmes avaient pris une part active
dans l’enseignement de l’église, alors l’église aurait inévitablement eu la
réputation d’être un lieu de prédilection pour les femmes aux mœurs légères
(The Letters to Timothy, Titus, and Philemon, éd. rév., Philadelphie,
Westminster, 1975, p. 67).

Paul insiste sur deux éléments à propos des femmes dans l’Église au
verset 11 : elles doivent écouter en silence et avec soumission. Le mot grec
traduit par « silence » (hēsuchia) veut simplement dire « silence ». Nous
devons donc déterminer sa signification exacte d’après le contexte. Le mot
grec traduit par « soumission » vient du mot hupotassō, qui signifie «
s’aligner sous ». Les femmes ne doivent pas être rebelles ; elles doivent
servir dans leur propre rôle.
L’instruction à propos du silence de la femme a été mal interprétée de
deux manières. Ceux qui croient que les femmes peuvent prêcher dans
l’église interprètent le « silence » comme faisant référence à un esprit doux
et paisible. Ils prétendent que ce passage dit que les prédicatrices ou les
enseignantes doivent avoir un comportement doux et paisible.
D’autres se situent à l’extrême opposé et affirment qu’aucune femme ne
devrait parler dans l’église, en aucune circonstance, pas même à la personne
qui est assise à côté d’elle. Pourtant, Paul dit au verset 12 que les femmes
doivent être silencieuses en se gardant d’enseigner ou de prendre de
l’autorité sur les hommes dans l’église.

Elles doivent écouter en silence (v. 11a, voir 1 Co


14.34)

« Que la femme écoute l’instruction en silence »

Le verset de 1 Corinthiens 14.34 reprend la pensée de 1 Timothée 2.11. «


Que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis
d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, comme le dit aussi la loi. »
Dans le texte grec, le mot « que », epitrepō, est toujours utilisé dans le
Nouveau Testament pour permettre à quelqu’un de faire ce qu’il désire. Ce
choix de mot par Paul peut indiquer que des femmes de l’Église d’Éphèse
désiraient être prédicatrices, et ainsi avoir de l’autorité sur l’assemblée,
comme on le voit dans l’Église d’aujourd’hui. Toutefois, Paul, qui parle
officiellement en tant qu’apôtre de Jésus-Christ, ne le leur permet pas. Les
rôles d’ancien, d’évangéliste et de pasteur-docteur sont réservés aux
hommes.
La raison pour laquelle les femmes ne doivent pas prêcher dans l’église
n’a rien à voir avec leurs traits psychologiques ou avec leurs aptitudes
intellectuelles. Ceux qui croient que la soumission et l’égalité sont
incompatibles feraient bien de considérer la relation de Christ avec le Père.
Alors qu’il était sur terre, Jésus assumait un rôle subordonné, mais il n’était
d’aucune façon inférieur. Dans 1 Corinthiens 11.3, il est dit : « Je veux
cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que
l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. »
La dernière partie de 1 Corinthiens 14.34 dit que les femmes ne doivent
pas enseigner dans l’église parce que la loi l’interdit (voir Ge 3.16).
Le contexte de 1 Corinthiens 14 indique que le silence que Paul
demande ne vise pas à interdire complètement aux femmes de parler, mais
seulement de parler en langues et de prophétiser dans l’église. Le contexte
culturel de cette région permet de faire la lumière sur cet enseignement.
La ville de Delphes, située à l’opposé de Corinthe (de l’autre côté du
Golfe), était l’hôte d’une religion dirigée par une femme appelée la Pythie
ou l’oracle de Delphes. Pour se qualifier comme prêtresse de cette religion,
une femme devait être une jeune vierge. Plus tard, on leur a préféré des
femmes mariées de plus de cinquante ans, mais elles devaient s’habiller
comme des femmes célibataires. Chaque prêtresse était une médium en
contact avec des esprits démoniaques.
Un homme qui désirait consulter l’oracle (aucune femme n’était
autorisée à le faire) sacrifiait un animal pendant que quelques prêtresses
consultaient les augures. S’ils étaient favorables, l’homme était admis à
l’intérieur, vers l’autel. Là, il écrivait sa requête sur une tablette (des
archéologues ont excavé le site de l’autel et découvert certaines de ces
tablettes encore intactes), qui allait vraisemblablement être lue à la Pythie.
La Pythie s’asseyait sur un trépied, apparemment au-dessus d’un gouffre
duquel émanait une vapeur mystique. Avant de s’asseoir, elle buvait de
l’eau du torrent prophétique appelé Kassotis et mangeait des feuilles de
laurier sacrées. En guise de réponse à la question inscrite sur la tablette, elle
émettait des sons incohérents qui étaient interprétés (souvent en vers
hexasyllabiques) par un prophète masculin qui se tenait tout près.
L’interprétation, qui était souvent vague et énigmatique, laissait
généralement le requérant plus perplexe que lorsqu’il était arrivé.
Cette pratique païenne a eu un impact négatif sur l’Église de Corinthe.
Certaines personnes sont venues dans l’assemblée de Corinthe et ont
prononcé des paroles incompréhensibles, prétendument par la puissance du
Saint-Esprit. Cela a semé le chaos dans l’Église de Corinthe. On y a
confondu le vrai don des langues et de la prophétie avec des mascarades
sataniques.
À Corinthe, comme à Éphèse, des femmes exhibaient leur sexualité.
Possiblement influencées par la religion de Delphes, elles recherchaient des
fonctions de leadership dans l’Église de Corinthe en abusant du don des
langues et de la prophétie.
En réponse à ce problème, Paul a écrit : « Que faire donc, frères ?
Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un
cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que
tout se fasse pour l’édification » (1 Co 14.26). Paul continue en disant que
pas plus de deux ou trois personnes pouvaient parler en langues, et jamais
sans la présence d’un interprète. Seulement deux ou trois prophètes
pouvaient parler, et les autres devaient évaluer leurs paroles afin de
déterminer s’ils disaient la vérité (v. 27-29). Paul affirme que Dieu n’est pas
l’auteur de la confusion (v. 33). Enfin, il instruit les femmes de demeurer
silencieuses (v. 34). Elles ne devaient pas parler en langues ni prophétiser
dans les assemblées publiques de l’Église.
Les passages de 1 Timothée 2.11,12 et 1 Corinthiens 14.34,35 nous
disent que lorsque l’Église s’assemble, les femmes ne doivent pas parler en
langues, prophétiser ou enseigner la Parole de Dieu. Lorsque l’Église
s’assemble, les hommes qui en sont mandatés doivent se charger de
l’enseignement.
Néanmoins, cela ne veut pas dire que les femmes ne peuvent jamais
enseigner les vérités de la Parole de Dieu. Dieu a utilisé des femmes comme
Marie (Ex 15.20,21), Débora (Jg 4.4), Hulda (2 R 22.14-22), et Anne (Lu
2.36-38) pour parler de sa part. Paul a parlé dans plusieurs églises et
synagogues lors de ses voyages missionnaires, répondant aux questions des
femmes autant qu’à celles des hommes (voir Ac 17.2-4). Je crois qu’il y a
des moments et des endroits appropriés pour qu’une femme loue Dieu en
public. Je ne crois pas que Paul affirme qu’elles ne peuvent jamais servir de
cette manière. Cependant, il interdit aux femmes d’assumer des rôles de
leadership dans l’Église.
Elles doivent s’instruire dans la soumission (v. 11b
; 1 Co 11.3)

« Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission


»

Dans 1 Corinthiens 11.3, Paul dit : « Christ est le chef de tout homme, […]
l’homme est le chef de la femme, et […] Dieu est le chef de Christ. » Ce
verset enseigne que les femmes doivent se soumettre aux hommes en ce qui
concerne le rôle de direction de l’Église, qui appartient exclusivement à des
hommes qualifiés.
Aucun croyant n’affirmerait que Christ n’est pas le chef de l’homme.
Les croyants comprennent que Dieu le Père est le chef de Christ. Dans
Philippiens 2.5-8, Paul enseigne que Christ a pris la forme d’un serviteur
pendant son incarnation. Puisque Christ est le chef de l’homme et que Dieu
le Père est le chef de Christ, pourquoi y a-t-il un débat à savoir si l’homme
est le chef de la femme ?
À Corinthe, la coutume voulait que les femmes mariées se couvrent la
tête en signe de modestie. Ce geste signifiait qu’elles étaient engagées
envers leur mari et non disponibles pour les autres hommes. Les hommes,
de leur côté, gardaient leur tête découverte en signe de masculinité. Dans
l’Église de Corinthe, ces signes culturels avaient été inversés : les femmes
priaient et prophétisaient la tête découverte – s’identifiant ainsi aux femmes
libérées de Corinthe – et les hommes, peut-être en raison de l’influence
juive, se couvraient la tête pour prier. Paul reprend les hommes au verset 4 :
« Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son
chef. » Cela signifie-t-il que c’est un péché pour un homme d’avoir quelque
chose sur la tête lorsqu’il prie ? Non, sauf si votre culture perçoit une telle
pratique comme une marque de féminité. Au verset 5, Paul reprend les
femmes : « Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête
non voilée, déshonore son chef : c’est comme si elle était rasée » (une tête
rasée était un symbole de honte).
Nous devrions nous associer aux symboles identitaires de notre culture
en ce qui concerne la masculinité et la féminité, sauf s’ils vont à l’encontre
des Écritures ou de la moralité chrétienne. De tels symboles dans notre
société sont faciles à discerner. On peut aisément faire la différence entre
une femme qui a l’air d’une femme, et une autre qui semble se rebeller
contre la féminité. On peut regarder un homme et voir par sa tenue s’il
rejette les symboles culturels de la masculinité.
Qu’en est-il alors de 1 Corinthiens 11.5 ? Ce verset invite-t-il les
femmes à prêcher ? Certaines personnes enseignent que les prières et les
prophéties des femmes dans 1 Corinthiens 11.5 avaient lieu pendant le culte
d’adoration. Pourtant, ce n’est pas ce que dit le texte. Peut-être Paul parlait-
il de prière et de prophétie en général. Ce n’est qu’au verset 18 que Paul
aborde la question des réunions formelles de l’Église : « Et d’abord,
j’apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous
des divisions. » Avant le verset 18, il ne parlait apparemment pas du culte
d’adoration.
Au verset 5, Paul parlait peut-être de femmes qui priaient et
proclamaient la Parole de Dieu dans une étude biblique en petit groupe ou
lors d’un culte familial. Son argument est le suivant : lorsque des chrétiens
s’assemblent, les femmes doivent prendre une position de soumission, et les
hommes doivent assurer le leadership. Si une femme était voilée lorsqu’elle
priait ou proclamait la Parole de Dieu, elle attestait sa féminité et affirmait
sa soumission à son mari. Elle reconnaissait que l’homme est l’image et la
gloire de Dieu, et qu’elle est la gloire de l’homme (v. 7). L’homme
représente la domination glorieuse de Dieu, et la femme représente celui qui
le suit.
Dieu a conçu la vie humaine pour qu’elle soit centrée sur les relations.
Différents rôles existent à l’intérieur de ces relations. Toutefois, dans notre
société, nous mettons l’accent sur l’individu plutôt que sur la relation. Les
individus pensent premièrement à leurs droits, et ils cherchent à se satisfaire
eux-mêmes. Ce genre de société tend à conférer à tous un rôle égal.
Toutefois, lorsque les femmes refusent d’assumer le rôle que Dieu leur a
confié dans l’Église et dans la famille, elles minent le dessein fondamental
de Dieu pour ces institutions, et la stabilité de la société est en jeu.
Quelques considérations pratiques
1. Quand les femmes peuvent-elles proclamer la Parole de Dieu ?
Les femmes peuvent proclamer la Parole de Dieu n’importe quand et
n’importe où, sauf lorsque l’Église s’assemble pour le culte d’adoration. Le
Nouveau Testament donne les exemples de Marie et d’Anne qui
proclamaient la vérité (Lu 1.46-55 ; 2.36-38).

2. Lors des études bibliques, les femmes peuvent-elles partager ce


qu’elles ont appris ?
Oui, dans un environnement approprié, il n’y a rien de mal à ce qu’une
femme partage ce que l’Esprit de Dieu lui a enseigné à partir de la Bible.

3. Les femmes peuvent-elles prier en public ?


Oui, les femmes peuvent prier en public. Actes 1.13,14 décrit une
réunion de prière où les disciples de Jésus et plusieurs femmes étaient
présents. Il y a des moments et des endroits où il est tout à fait approprié
que des femmes prient en public.
Quand Paul écrit ceci dans 1 Timothée 2.11 : « Que la femme écoute
l’instruction en silence », il veut dire que les femmes ne doivent pas
enseigner lors des réunions officielles de toute l’Église. La responsabilité de
prêcher, d’enseigner ou de conduire l’assemblée en prière pendant le culte
d’adoration est réservée aux hommes.
Les femmes doivent cesser de croire le mensonge du diable selon lequel
le seul rôle significatif est celui de dirigeant. Les gens désirent
généralement les positions en vue, non pour servir les autres, mais pour
flatter leur ego et obtenir le pouvoir et le contrôle. Pour leur part, les
dirigeants portent un lourd fardeau et une grande responsabilité, alors que le
rôle de subordonné procure souvent plus de paix et de bonheur. La
subordination n’est pas une punition, mais un privilège.

[ RÉVISION ]
1. La ville d’Éphèse était dominée par la culture et la religion
_____________________.
2. Vrai ou faux : Les femmes jouissaient d’une grande liberté personnelle
dans la société grecque, ayant souvent un rôle actif dans les assemblées
publiques.
3. Quels sont les deux éléments que Paul souligne dans 1 Timothée 2.11 au
sujet du rôle des femmes dans l’Église ?
4. Vrai ou faux : Le commandement de Paul voulant que les femmes
gardent le silence dans l’église signifie qu’une femme ne peut parler
sous aucun prétexte lorsqu’elle se trouve à l’église.
5. Pourquoi les femmes ne peuvent-elles pas enseigner dans l’église ?
6. Décrivez l’influence que la religion delphique a eue sur l’Église
d’Éphèse.
7. Quelles instructions Paul a-t-il données aux Corinthiens afin de les aider
à corriger les problèmes de leur Église ?
8. Pourquoi était-ce mal que les hommes de l’Église de Corinthe prient
avec la tête couverte ?
9. Le verset de 1 Corinthiens 11.5 enseigne-t-il que les femmes peuvent
proclamer la Parole de Dieu lors du culte d’adoration ? Justifiez votre
réponse.
10. Pourquoi est-ce si grave que les femmes rejettent les rôles que Dieu a
créés pour elles dans la famille et dans l’Église ?

[ RÉFLEXION ]

1. Certaines femmes dans les Églises d’Éphèse et de Corinthe étaient plus


préoccupées par leurs droits que par leurs responsabilités envers Dieu et
l’Église. Qu’en est-il de vous ? Est-ce que vous pensez surtout à donner
ou à recevoir ? Passez-vous plus de temps à revendiquer vos droits ou à
remplir vos responsabilités ? Souvenez-vous que Jésus est venu « non
pour être servi, mais pour servir » (Mt 20.28). Si votre attention s’est
graduellement détournée de ce que vous pouvez faire pour répondre aux
besoins des autres pour se diriger vers la défense de vos propres droits,
vous pouvez rétablir les choses en mémorisant Philippiens 2.3,4.
2. Nous avons appris dans ce chapitre qu’à la fois les hommes et les
femmes peuvent, dans des circonstances appropriées, proclamer la
vérité de Dieu. Cherchez-vous régulièrement des occasions de partager
les vérités des Écritures avec vos amis, vos voisins, votre mari, votre
femme ou vos enfants ? Pour communiquer les vérités de la Bible, nous
devons d’abord les apprendre nous-mêmes. Cela requiert une étude
constante. Si vous n’étudiez pas la Bible régulièrement, engagez-vous
envers le Seigneur à commencer dès aujourd’hui.
[4]
Le grand appel de Dieu pour la
femme
1 TIMOTHÉE 2.12-15

L orsque Paul a réuni les anciens d’Éphèse à Millet dans Actes 20.17
pour discuter avec eux des priorités dans le ministère, il a conclu la
discussion par des avertissements. Ce passage exprimait ses craintes les
plus profondes pour cette assemblée. Débutant au verset 29, Paul dit :

Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui
n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des
hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les
disciples après eux. Veillez donc, vous souvenant que, durant trois années,
je n’ai cessé nuit et jour d’exhorter avec larmes chacun de vous. Et
maintenant je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, à celui
qui peut édifier et donner l’héritage avec tous les sanctifiés (v. 29-32).

Paul a exprimé sa grande crainte que les faux docteurs s’élèvent du


milieu même de l’Église en plus de ceux qui viendraient du dehors.
L’Église d’Éphèse a connu des débuts impressionnants. Elle est née d’un
grand réveil. Elle a émergé du paganisme avec un appel clair et fort comme
on n’en voit pas d’autres dans le livre des Actes. Néanmoins, Paul savait
qu’en dépit de ce départ fulgurant et de l’efficacité de ses trois ans de
ministère dans cette ville, l’ennemi allait inévitablement attaquer cette
Église en y amenant de faux docteurs et des dirigeants corrompus afin de
neutraliser son œuvre pour Dieu. Assurément, les pires craintes de Paul se
sont avérées. À la fin de son premier emprisonnement à Rome, il a rejoint
Timothée à Éphèse et a appris que cette Église chère à son cœur – cette
Église dans laquelle il avait investi plusieurs années de son bref ministère,
cette Église qu’il aimait profondément et pour laquelle il priait sûrement
très souvent – était tombée aux mains des faux docteurs et de ceux qui
prônaient un mode de vie impie.
Ainsi, lorsque Paul a rejoint Timothée à Éphèse, il a expulsé de l’Église
deux des dirigeants les plus proéminents, qui sont nommés dans 1 Timothée
1.20 : Hyménée et Alexandre. Il les a « livrés à Satan », ce qui indique que
Paul s’en est occupé lui-même. Par la suite, il a dû partir pour la Grèce,
laissant Timothée à Éphèse pour qu’il gère les autres problèmes. On note
dans 1 Timothée 3.15 une clé pour l’épître entière. Paul dit : « […] tu sauras
comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du
Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité. » En d’autres mots : « Je
t’écris ceci afin que tu saches comment te comporter dans l’Église, afin que
tu saches ce que tu as à faire et ce que tu dois enseigner. » Le principal
problème dans l’Église d’Éphèse était les faux pasteurs. À partir du chapitre
3 et jusqu’à la fin de l’épître, on remarque une inquiétude à propos de ces
faux pasteurs. Certains chapitres le soulignent davantage, mais le fil
conducteur des chapitres 3 à 6 concerne principalement les faux docteurs.
L’épître entière est un argumentaire contre les faux docteurs qui s’étaient
élevés du milieu de l’Église d’Éphèse.
Ces faux docteurs ont apporté un lourd bagage dans l’Église. Leur
impiété s’est manifestée de plusieurs manières, incluant leur position sur le
rôle des femmes dans l’Église. Visiblement, dans l’Église d’Éphèse,
certaines femmes voulaient prendre la place d’enseignantes officielles et
usurper l’autorité et le leadership des hommes.
Bien que nous n’en soyons pas sûrs, il se peut que certains de ces faux
docteurs, en plus de défendre un rôle non biblique pour les femmes, aient
été des femmes. C’est pourquoi Paul, dans le chapitre 3, énumère les
qualifications des anciens comme étant spécifiques aux hommes, tel que «
mari d’une seule femme » et « qu’il dirige bien sa propre maison ». Ainsi,
Paul doit parler précisément du rôle des femmes dans l’Église avant de
s’attaquer aux faux docteurs au chapitre 3. Dans les versets 9 à 15, Paul
nous donne six éléments de cette instruction capitale.
On se souviendra que la première chose dont Paul parle est l’apparence
de femmes : dans quelle tenue devraient-elles se présenter à l’église ? Le
verset 9 dit que les femmes doivent se vêtir d’une manière décente. En
d’autres termes, leur apparence doit exprimer l’amour pour Dieu, la
révérence pour sa sainteté et une attitude d’adoration. La dernière partie du
verset indique qu’elles ne doivent pas être préoccupées par la mode. Elles
ne doivent pas exhiber leur richesse. Il fait référence aux cheveux tressés
avec de l’or et des perles, une pratique de l’époque où les femmes, qui
étaient richement vêtues de la tête aux pieds, démontraient leur richesse par
leur coiffure très élaborée. Elles entrelaçaient de l’or et des perles dans leurs
cheveux, et y fixaient des peignes en écaille de tortue.
Ce que Paul dit en fait, c’est que cette pratique n’a pas sa place dans
l’église. La tendance d’une femme à être préoccupée par son apparence
n’est qu’une manifestation de son cœur charnel : en s’habillant de manière à
exhiber sa richesse, pour susciter la convoitise et le désir sexuel, elle
exprime aussi un esprit d’insubordination à son mari. Une telle attitude est
inacceptable pour une femme qui dit venir à l’église pour adorer Dieu.
Comme nous l’avons vu précédemment, le deuxième problème abordé
par Paul est l’attitude des femmes. Au milieu du verset 9, nous avons appris
que leur attitude devrait en être une de pudeur et de modestie. « Pudeur »
vient d’un mot qui fait référence à un sentiment de honte. En d’autres
termes, une femme devrait avoir honte de porter ombrage à l’adoration et à
la gloire de Dieu en causant une distraction. C’est ce sentiment de honte
approprié qui la conduira à la modestie. Ainsi, la Bible demande aux
femmes de se présenter avec modestie et humilité de cœur, démontrant un
plein contrôle sur leurs passions et ayant une apparence qui exprime la piété
et la vertu.
Au verset 10, nous avons examiné un troisième enjeu : le témoignage
des femmes. Si elles affirment aimer Dieu, elles devraient appuyer cette
affirmation par de bonnes œuvres. Leurs actions devraient confirmer leur
profession de foi.
Cela nous conduit, en quatrième lieu, au rôle des femmes, tel qu’il est
discuté aux versets 11 et 12. C’est là le cœur de ce que nous voulons
considérer : leurs fonctions dans l’Église locale. La première chose que
nous avons soulignée au verset 11 est cet énoncé de Paul : « Que la femme
écoute l’instruction. » Il faut bien comprendre que dans les cultures juive et
païenne de l’époque, les femmes avaient un statut de second rang,
semblable à celui d’un esclave, et parfois même à celui des animaux. Pour
les Juifs de cette époque, le fait qu’une femme apprenne quoi que ce soit
n’avait pas d’importance, puisqu’aucune femme ne pouvait faire partie des
gens instruits. Seuls les hommes avaient accès à l’éducation et pouvaient
enseigner la vérité. C’était sans importance pour eux que les femmes
viennent ou non à la synagogue ou aux fêtes religieuses.
Une attitude semblable par rapport à l’éducation des femmes existait
dans la culture grecque. Ainsi, le commandement de Paul « que la femme
s’instruise » est en contradiction avec les deux cultures : elle affirme
l’égalité dans les privilèges spirituels, les droits spirituels, les bénédictions
et les promesses pour les hommes et les femmes. Tel qu’il est mentionné
dans Galates 3.28, en Christ, il n’y a plus « ni homme ni femme ».
Toutefois, il y a une distinction de rôles. Paul précise la manière dont les
femmes doivent écouter l’instruction : « en silence, avec une entière
soumission », et cela définit pour nous le rôle de la femme.
Dans ce chapitre, nous reprenons au verset 12 notre étude du rôle de la
femme en lien avec l’enseignement dans l’église.

Elles ne doivent pas enseigner (v. 12a)


« Je ne permets pas à la femme d’enseigner »

« Permettre » signifie autoriser quelqu’un à faire ce qu’il veut. Par ce choix


de mot, Paul sous-entend que certaines femmes d’Éphèse avaient le désir de
diriger l’Église. Il y a toujours eu des femmes qui ont recherché des rôles de
leadership. Genèse 3.15,16 suggère qu’une partie des effets de la chute était
que la femme chercherait à contrôler l’homme, et que l’homme allait devoir
être son chef. Le mot hébreu traduit par « désirs » dans Genèse 3.16 est
utilisé seulement une autre fois dans le Pentateuque (les cinq premiers livres
de l’Ancien Testament), alors que le péché désire contrôler Caïn (Ge 4.7).
On peut en conclure que Genèse 3.16 parle du désir de la femme de
contrôler l’homme.
Certaines femmes dans l’Église ne sont pas satisfaites du rôle que Dieu
leur a donné. Elles recherchent une position prééminente en exerçant une
autorité sur les hommes. Paul a interdit aux femmes de jouer le rôle
d’autorité d’un pasteur-docteur dans l’Église. Aucune femme ne joue un tel
rôle dans le Nouveau Testament.

Elles ne doivent pas prendre de l’autorité (v. 12b)


« ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer
dans le silence »

« Prendre de l’autorité » (authentein) est employé seulement ici dans le


Nouveau Testament. Une étude de ce verbe par George Knight a conclu que
le sens habituel du mot authentein dans la littérature extrabiblique est «
avoir de l’autorité sur » (« Authenteō in Reference to Women in 1 Timothy
2:12 », New Testament Studies, vol. 30, 1984, p. 143-157). Il n’a découvert
aucune connotation péjorative telle qu’« abuser de l’autorité ».
Mais que signifie donc cette interdiction ? D’abord, elle indique que les
femmes ne doivent pas faire preuve d’une autorité abusive. Certains ont
donc réinterprété authentein dans 1 Timothée 2.12 comme signifiant « faire
preuve d’une autorité abusive ». Ils croient qu’il est acceptable que les
femmes enseignent et exercent une autorité sur les hommes, à condition que
leur autorité ne devienne pas abusive. Pourtant, cette interprétation n’est
aucunement justifiée. Si Paul parlait de l’autorité abusive, il n’aurait pas
limité sa mise en garde aux femmes.
Enseigner et exercer une autorité est à l’opposé du silence et de la
soumission. Les femmes dans l’Église ne doivent pas se trouver dans une
position où des hommes leur sont subordonnés.
Une deuxième fausse conception que certains ont développée
concernant ce verset est que les femmes ne sont pas autorisées à prier. En
réalité, l’expression « demeurer dans le silence » au verset 12 n’a pas pour
objectif d’interdire aux femmes de prier. Il enseigne plutôt que tout comme
les femmes ne doivent pas exercer le rôle d’enseignant ou de leader dans
l’Église, elles ne doivent pas non plus conduire le temps de prière public de
l’Église.
De plus, ce verset ne dit pas que les femmes ne peuvent jamais
enseigner. Dans certaines circonstances, une femme avec son mari peut
instruire un autre homme. Par exemple, Priscille et Aquilas ont instruit
Apollos (Ac 18.26). Néanmoins, cet enseignement n’avait pas lieu lors du
culte d’adoration de l’Église.
Quatrièmement, ce verset n’enseigne pas que les femmes n’ont pas de
dons spirituels. Les femmes peuvent avoir les mêmes dons spirituels que les
hommes, incluant les dons d’enseignement et de leadership. Le Seigneur
donne aux femmes de nombreuses occasions d’exercer ces dons dans un
cadre qui respecte le rôle qu’il leur a assigné. Les femmes peuvent utiliser
leurs dons dans différents contextes autres que le culte d’adoration de
l’Église. S’en tenir au rôle que Dieu lui a assigné dans l’Église et ne pas
usurper le rôle d’un homme ne brime en rien une femme. Au contraire, elle
peut très bien exercer ses dons tout en respectant le plan de Dieu.
De plus, ce verset n’enseigne pas que les femmes ne peuvent pas être
missionnaires. Je remercie le Seigneur pour les nombreuses femmes fidèles
qui le servent sur le champ missionnaire. Toutefois, je ne crois pas que les
femmes missionnaires aient le droit de violer le rôle que Dieu leur a confié.
Paul lui-même était missionnaire. Or, si le besoin de leaders s’est déjà fait
sentir sur le champ missionnaire, c’était bien à son époque. Paul aurait pu
faire un compromis et placer des femmes en position de leadership, mais il
ne l’a pas fait. Lorsqu’il manque d’hommes sur un champ missionnaire, la
solution n’est pas de transgresser les principes bibliques, mais de prier le
maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson (Mt 9.38).
Elisabeth Elliott, après le meurtre de son mari Jim et de plusieurs autres
missionnaires en Équateur, était la seule missionnaire qui pouvait parler la
langue des Aucas. Chaque semaine, elle enseignait la prédication à l’un des
hommes aucas, qui à son tour l’enseignait à l’Église. Nous trouvons dans
son histoire un excellent exemple du leadership biblique d’une femme qui
laisse les hommes diriger les assemblées de l’Église.
Ensuite, ce verset n’enseigne pas que les femmes sont inférieures aux
hommes ; elles ont simplement un rôle différent. Plusieurs personnes
pensent à tort que la seule manière d’avoir du pouvoir et de l’influence est
dans l’exercice d’un rôle de leadership. Ils croient qu’il est plus satisfaisant
de diriger que de suivre. Pourtant, des personnes qui ne sont pas en position
de leadership peuvent avoir une grande influence sur l’Église.
Le rôle de soumission et de subordination est plus propice à la paix, au
bonheur et au contentement. L’idée selon laquelle il vaut mieux dans la vie
être en haut de l’échelle et tout contrôler est une illusion. Je conseille à
toute femme qui désire exercer un leadership dans l’Église de demeurer
sous les soins bienveillants et la protection de son mari et des dirigeants en
place dans l’Église. Cette position est plus enviable, et le fardeau y est bien
plus léger.
La soumission n’est pas une punition, c’est un privilège.

La spécificité des femmes (v. 13,14)


Les versets 13 et 14 marquent la transition vers un autre concept essentiel à
notre étude : la spécificité des femmes. Nous voyons que les enseignements
de Paul sont basés sur les desseins de Dieu dans la création et ont été
confirmés par les actions du malin.

Établie par la création (v. 13)


« Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite »
Dieu a décrété le rôle subordonné de la femme dans l’ordre de la création. Il
a d’abord créé Adam, et ensuite Ève. Dans 1 Corinthiens 11.8,9, Paul écrit :
« En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée
de l’homme ; et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la
femme a été créée à cause de l’homme. » Elle a été créée pour être son aide
(Ge 2.18). Elle devait suivre sa direction, bénéficier de sa provision, et
trouver la sécurité dans sa force et la protection dans son courage. Ève a été
conçue avec une propension à suivre son mari, mais la chute a entraîné des
conflits.
Le rôle subordonné de la femme n’est pas un enjeu culturel. Il ne peut
être expliqué par un simple préjugé culturel de la part de Paul, parce qu’il
est basé sur l’ordre de la création. Adam a été créé d’abord, ensuite Ève.
L’enseignement de Paul n’était pas non plus basé sur le contexte
culturel d’Éphèse et par conséquent non applicable aujourd’hui, comme
certains le prétendent. Ce n’est pas le seul passage où il fait référence au
récit de la création de Genèse 2 ; il en parle aussi aux Corinthiens (1 Co
11.8,9).

Confirmée par la chute (v. 14)


« Adam n’a pas été séduit, mais la femme, séduite, s’est rendue
coupable de transgression. »

Genèse 3.1-7 nous rapporte le récit tragique de ce qui s’est passé dans le
jardin d’Éden quand Ève a usurpé le rôle de leadership :

Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel
Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne
mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent :
Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre
qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous
n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la
femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en
mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme Dieu,
connaissant le bien et le mal. La femme vit que l’arbre était bon à manger et
agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit
de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès
d’elle, et il en mangea. Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils
connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en
firent des ceintures.

À ce moment, toute la race humaine est tombée dans la dépravation et


sous le jugement. Ève n’était pas faite pour assumer la position de
responsabilité principale. Lorsqu’elle s’est écartée du leadership et de la
protection d’Adam, elle était très vulnérable et elle est tombée. Ensuite,
bien sûr, quand Adam a négligé son rôle de leader et a suivi Ève (bien que
ce ne soit pas lui qui ait été trompé), la corruption de l’ordre établi par Dieu
a été complète. La chute en a résulté, non seulement à cause de la
désobéissance aux commandements de Dieu, mais pour avoir transgressé
les rôles attribués à chaque sexe.
Cela ne veut pas dire qu’Adam était moins coupable qu’Ève ou que la
faute de cette dernière était plus grave. Bien qu’il n’ait pas été trompé par
Satan, comme l’a été Ève, Adam a tout de même choisi de désobéir à Dieu.
En tant que chef du couple, il portait la responsabilité finale. C’est pourquoi
le Nouveau Testament relie la chute au péché d’Adam, et non à celui d’Ève
(Ro 5.12-21 ; 1 Co 15.21,22). Le leadership de l’homme faisait partie du
plan de Dieu dès le commencement, et il porte la responsabilité de son
succès ou de son échec. L’expérience tragique de la rencontre avec le
serpent dans le jardin a confirmé la sagesse de ce plan.
Lorsqu’on pense à la chute, on l’associe habituellement à Adam. Le
passage de Romains 5.12-21 parle à plusieurs reprises de l’homme (Adam)
par qui le péché et la mort sont entrés dans le monde. Adam porte la
responsabilité de la chute, puisqu’il est le chef de la race humaine.
Toutefois, il faut se rappeler qu’il n’a pas péché le premier, mais que c’est
Ève qui est tombée la première. Quand Ève s’est éloignée de la protection
d’Adam et a essayé de répondre à l’ennemi de façon indépendante, elle a
été trompée. Cela confirme que la femme a été conçue par Dieu avec le
besoin d’un leader.
Ève a démontré en étant séduite qu’elle n’était pas capable de diriger
efficacement. Satan était un adversaire de taille. Le mot grec traduit par «
séduite » (expataō) au verset 14 est un mot très fort. Il est plus fort que le
mot grec communément traduit par « trompé » (apataō). Il exprime le fait
d’être complètement mystifié. Nous pouvons donc conclure que lorsqu’une
femme quitte l’abri de son protecteur, elle devient vulnérable.
La chute était la conséquence, non seulement d’avoir désobéi au
commandement de Dieu, mais aussi d’avoir violé les rôles attribués par
Dieu à chaque sexe. Ève a agi de façon indépendante et a pris le rôle du
leader. Adam a renié son rôle en aliénant son leadership et en suivant Ève.
Néanmoins, il est important de noter que les femmes ne sont pas plus
fautives que les hommes. Tout comme les femmes ont besoin des hommes,
les hommes ont besoin des femmes. Nous sommes tous vulnérables de
différentes manières.
Nous soutenons le leadership des hommes parce qu’il a été établi à la
création et confirmé par la chute. Aucune fille d’Ève ne devrait suivre sa
propre voie et entrer dans le territoire interdit du leadership qui appartient
aux hommes.

La contribution des femmes (v. 15)


« Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec
modestie dans la foi, dans l’amour, et dans la sainteté. »

Au verset 14, nous lisons que des femmes sont dans le péché. En contraste,
le verset 15 parle de femmes qui seront sauvées en devenant mères. Mais de
quelle façon ? N’est-ce pas une affirmation un peu étrange ?
Ici, être sauvé ne fait pas allusion au fait d’être sauvé du péché. De plus,
cette affirmation ne peut pas faire référence à Ève, puisqu’elle est
conjuguée au futur : « elle sera […] sauvée. » De plus, dans la Bible Darby,
le pronom pluriel « elles » est utilisé dans la deuxième partie du verset (si
elles persévèrent), indiquant ainsi que la phrase fait référence à plus d’une
femme. Il est évident que toutes les femmes sont concernées par ce verset.

Le salut des femmes défini


Le mot grec traduit par « sauvée » (sōzō) peut faire référence au fait
d’échapper à des choses autres que le péché. Le mot peut aussi signifier «
secourir », « protéger », « guérir », « libérer » ou « délivrer ». Ce mot
apparaît plusieurs fois dans le Nouveau Testament sans faire référence au
salut spirituel (Mt 8.25 ; 9.21,22 ; 10.22 ; 24.22 ; 27.40,42,49 ; 2 Ti 4.18).
De toute évidence, Paul n’enseigne pas que les femmes sont éternellement
sauvées du péché par le moyen de l’enfantement. Cela irait à l’encontre de
la doctrine fondamentale du Nouveau Testament selon laquelle le salut
s’obtient seulement par la grâce, par le moyen de la foi (Ro 3.19,20). La
conjugaison au futur et le pronom « elles » indique qu’il ne faisait pas
référence à Ève. Le pronom au pluriel et l’absence de lien logique
démontrent aussi que Paul ne faisait pas non plus référence à Marie, la mère
de Jésus, comme quelques-uns le suggèrent.
Ce que dit ce verset, c’est que par l’enfantement, toutes les femmes sont
délivrées du stigmate associé au fait qu’une femme a été à l’origine de la
chute. C’est une femme qui a entraîné l’humanité dans le péché, mais les
femmes apportent une grande contribution à l’humanité en procréant. Elles
ont aussi la possibilité de conduire l’humanité dans la piété par l’influence
qu’elles ont sur les enfants.

L’importance des femmes définie


La piété et la vertu d’une mère peuvent avoir un grand impact sur la vie de
ses enfants. L’éducation des enfants donne de la dignité à une femme. Sa
contribution à la société par la maternité est énorme. Toutefois, elle doit
persévérer dans la foi, l’amour et la sainteté. Seule une mère pieuse peut
élever des enfants pieux.
Ainsi, Paul enseigne ici que bien qu’une femme ait été à l’origine de la
chute et que les femmes portent en quelque sorte cette responsabilité, elles
peuvent néanmoins être délivrées de cette honte en devenant mères. Cette
guérison, cette libération, cette délivrance des femmes de la honte d’avoir
entraîné l’humanité dans le péché a lieu lorsqu’elles élèvent un enfant
vertueux. Quelle parfaite réplique à la séduction d’Ève ! Les femmes sont
loin d’être des citoyennes de second ordre, parce qu’elles ont la
responsabilité primordiale d’élever des enfants dans la crainte de Dieu. Les
mères passent beaucoup plus de temps avec leurs enfants que ne le font les
pères ; elles ont par conséquent une plus grande influence sur eux. Les
pères ne peuvent connaître la relation intime que les mères établissent avec
leurs enfants à travers la grossesse, l’accouchement et la petite enfance. Ce
que Paul souligne, c’est qu’au-delà du fait qu’une femme ait conduit
l’humanité dans le péché, les femmes ont le privilège de conduire
l’humanité loin du péché, dans la sainteté.
Visiblement, Dieu n’appelle pas toutes les femmes à devenir mères.
Certaines femmes ne sont pas même appelées à se marier, puisque selon 1
Corinthiens 7, certaines personnes ont le don du célibat. À certaines
femmes mariées, Dieu ne permet pas de concevoir, et il a ses raisons pour
en décider ainsi. Néanmoins, on peut dire qu’en règle générale, la maternité
est la plus grande contribution qu’une femme puisse apporter à l’humanité.
La douleur de l’enfantement a été la punition de la femme pour avoir péché,
mais porter et élever des enfants délivre la femme du stigmate de ce péché.
Pour que les femmes puissent renverser la corruption qui est tombée sur
elles à la chute et remplir leur mission, elles doivent produire des enfants
vertueux. Pour ce faire, elles doivent persévérer dans la foi et dans l’amour,
là où se trouve réellement leur salut. Elles doivent aussi persévérer dans la
sainteté, avec modestie (le même mot qu’au verset 9). L’apparence,
l’attitude et le comportement qui sont exigés des femmes croyantes dans
l’Église amènent aussi leur délivrance d’un statut inférieur, alors qu’elles
vivent dans la piété et élèvent leurs enfants dans la piété.
Dans ce passage, nous voyons comment Dieu a parfaitement équilibré
les rôles des deux sexes. Les hommes sont appelés à diriger l’Église ainsi
que leur famille. Les femmes sont protégées contre toute accusation
d’infériorité par la sainte influence qu’elles ont dans la vie de leurs précieux
enfants. Si l’Église s’éloigne de cet ordre divinement établi, elle perpétue le
désastre de la chute.
Paul, sous l’inspiration du Saint-Esprit, dit que les femmes doivent
embrasser le rôle que Dieu leur a donné. Elles ne doivent pas chercher à
exercer le leadership dans l’Église. Elles doivent surtout élever des enfants
dans la crainte de Dieu. Il est tragique de constater que tellement de femmes
croient que leur vie n’est pas satisfaisante parce qu’elles ne peuvent pas
jouer les mêmes rôles que les hommes. Pourtant, Dieu leur a donné le
privilège unique d’élever une génération d’enfants vertueux, et d’avoir avec
eux une relation très intime que les pères ne peuvent connaître.
Susanna Wesley est passée à l’histoire comme étant l’une des meilleures
mères chrétiennes. Elle était la femme d’un pasteur et la mère de dix-neuf
enfants. Seulement près de la moitié de ces enfants a survécu au-delà de la
petite enfance. Deux de ses fils étaient Charles et John Wesley, qui ont
contribué à un grand réveil spirituel en Angleterre, alors que la France était
en pleine révolution sanglante. Susanna passait une heure par jour seule
dans sa chambre à prier pour chacun de ses enfants.
G. Campbell Morgan, le grand prédicateur, a dit ceci : « Mon
dévouement à la prédication de la Parole me vient de ma mère. Lorsque je
prêchais, à l’âge de huit ans, à ma sœur et à ses poupées bien alignées
devant moi, mes sermons étaient des histoires bibliques que j’avais
entendues de la bouche de ma mère. »
D’ailleurs, G. Campbell Morgan a eu quatre fils, et tous les quatre sont
devenus prédicateurs. Un jour, alors que Morgan expliquait pourquoi il y
avait autant de prédicateurs dans sa famille, quelqu’un lui a demandé : «
Qui est le plus grand prédicateur dans votre famille ? » Il a répondu sans
hésiter : « Ma mère. »
Le père de Charles Spurgeon a raconté un jour à un pasteur américain
comment, alors qu’il s’absentait souvent de la maison pour implanter des
Églises, il a eu la conviction qu’il était en train de négliger la formation
spirituelle de ses propres enfants. Il a donc décidé de prêcher moins
souvent. À son retour à la maison, il a ouvert la porte et a été surpris de ne
trouver aucun de ses enfants autour de l’entrée. En montant l’escalier, il a
entendu la voix de sa femme et a compris qu’elle était en train de prier. Elle
nommait leurs enfants, un par un. Lorsqu’elle a eu fini de prier et
d’enseigner à ses enfants, Spurgeon a dit : « Je peux poursuivre mon travail
; les enfants sont entre de bonnes mains. »
Voilà le rôle d’une femme pieuse dans l’Église. Puisse Dieu nous
donner de telles femmes.
[ RÉVISION ]

1. Nommez l’une des raisons pour lesquelles Paul a écrit 1 Timothée.


2. Nommez l’une des fausses doctrines que les faux docteurs enseignaient.
3. La rivalité entre les sexes était l’un des résultats de
_________________.
4. Vrai ou faux : On ne voit aucune femme jouer le rôle de pasteur-docteur
dans le Nouveau Testament.
5. Vrai ou faux : Le mot grec authentein est souvent utilisé dans le
Nouveau Testament pour désigner une autorité abusive.
6. Quelles restrictions sont imposées à l’utilisation qu’une femme peut
faire de ses dons spirituels ?
7. Que faut-il faire lorsqu’il manque d’hommes pour exercer le leadership
sur un champ missionnaire ?
8. Vrai ou faux : Les femmes ne peuvent exercer un rôle de leadership
parce qu’elles sont inférieures aux hommes.
9. La soumission n’est pas une __________________, mais un
____________________.
10. Pourquoi l’enseignement de Paul sur la soumission des femmes ne peut-
il pas être rejeté comme étant issu d’un préjugé culturel ?
11. De quelle façon une femme est-elle sauvée en devenant mère ?
12. Pourquoi 1 Timothée 2.15 ne peut-il pas faire référence à Ève ou à
Marie ? À qui ce verset fait-il référence ?
13. Vrai ou faux : Dieu veut que toutes les femmes deviennent mères.

[ RÉFLEXION ]

1. Les chrétiens d’aujourd’hui ont tendance à faire des compromis sur les
enseignements et les standards bibliques. Sous la pression du
mouvement féministe, certains chrétiens ont réinterprété les
enseignements de la Bible sur le rôle des femmes. D’autres ont
réinterprété les premiers chapitres de la Genèse dans une tentative futile
d’harmoniser le récit de la création avec la pseudoscience de
l’évolution. Certains affirment que la Bible n’enseigne pas tous les
principes nécessaires pour gérer les problèmes de la vie. La foi « qui a
été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jud 3) est trop souvent
devenue comme une girouette qui change d’orientation au gré des vents.
Quelle est la source suprême d’autorité dans votre vie ? Que faites-vous
lorsque vous vous trouvez devant un conflit entre les enseignements
bibliques et une idéologie populaire ? Réinterprétez-vous la Bible ou
rejetez-vous la pensée du monde ? Êtes-vous prêt à prendre position
pour la Parole de Dieu ? Étudiez Psaumes 19.7-11 pour voir comment
Dieu décrit sa Parole, et décidez de la défendre.
2. Maris, de quelle manière jouez-vous votre rôle de protecteur de votre
femme ? La protégez-vous de toute blessure physique et émotionnelle,
ou abusez-vous d’elle physiquement ou émotionnellement – ou laissez-
vous vos enfants le faire ? Faites-vous tout ce qui est en votre pouvoir
pour préserver sa sainteté et sa pureté, ou la laissez-vous être exposée à
des situations inappropriées ? Dirigez-vous votre couple en étant un
serviteur qui se sacrifie ou un dictateur ? Faites-vous de la soumission
de votre femme envers vous un fardeau lourd à porter pour elle ?
Examinez la qualité de votre amour envers votre femme en le
comparant à la manière dont Christ aime l’Église. Vous pourriez
entamer votre réflexion en lisant Éphésiens 5.25-29.

Vous aimerez peut-être aussi