Dominique Wolton Est Le Fondateur de L'institut Des Sciences de La Communication Du CNRS Et Directeur de Cette Structure Jusqu'en 2013

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Communiquer implique l’idée d’"échanger".

La communication
politique, quant à elle, peut se définir au sens strict comme un moteur
d’adhésion et de gouvernance au sein de l’agora.

La communication politique est un champ d’activité en pleine


expansion. Toute institution cherchant à survivre se doit de bien maîtriser
sa communication. Il s’agit là de concevoir des stratégies et des dispositifs
de communication et de s’assurer de leur mise en œuvre par tous les
moyens, classiques soient-ils ou modernes, tels la publicité, la télévision, la
presse, Internet et les réseaux sociaux bien entendu. Ces stratégies doivent
comprendre des objectifs qui correspondent pleinement aux attentes de
l’électorat.

Parler de communication politique suppose une distinction entre


l’action politique et le discours politique. Elle suppose également qu’il y ait
échange de discours entre les hommes et les femmes politiques d’un côté,
et l’électorat cible de l’autre. Elle s’attache à étudier la relation circulaire
entre les médias, les hommes politiques et le peuple. En d’autres termes, ce
sont surtout les démocraties qui développent cette technique car elles sont
les plus soucieuses de ce que pense le public.

Dominique Wolton1 voit en la communication politique un outil


d’analyse du fonctionnement de la démocratie, qui constitue un
changement très important dans le domaine de la politique. Reconnaissant
le peuple comme partenaire réel de l’action politique, les gens au pouvoir
se préoccupent de ce qu’il pense. Selon ce spécialiste, c’est au cours du
XXe siècle que l’opinion publique est devenue une force autonome.

1
Dominique Wolton est le fondateur de l’Institut des Sciences de la communication du CNRS et directeur
de cette structure jusqu’en 2013.

1
Wolton affirme que « la communication politique désigne toute
communication qui a pour objet la politique »2. Il la définit comme

« l'espace où s'échangent les discours contradictoires des trois


acteurs qui ont la légitimité à s'exprimer publiquement sur la politique
et qui sont les hommes politiques, les journalistes et l'opinion
publique au travers des sondages.»3

Quand on parle de l’Généralement, la politique ne fait pas de


différence entre homme et femme, chaque femme a le droit d’intégrer
n’importe quel parti politique et de s’engager dans un discours politique
particulier. Mais, un discours politique féminin n’est pas forcément
similaire à un discours politique masculin. La nature biologique des
femmes donne à leur discours une particularité qui le distingue du discours
masculin. En effet, leur posture, leur voix et leurs gestes influent sur leurs
discours politiques. Ces trois paramètres sont déjà suffisants pour faire la
différence entre un discours politique féminin et un discours politique
masculin.

Le fait d’être femme en politique voudrait dire qu’il y aurait une


sorte de féminité dans le discours (voix féminine, charisme féminin, regard
féminin, vêtements féminins,…), ces éléments peuvent rendre la femme
politique plus influente parce qu’elle les utilise pour manipuler et pousser
le récepteur de son discours à adhérer à son point de vue.

En réalité, lorsqu’une personne fait de la politique, elle la fait de la


même manière qu’elle soit femme ou homme. Le (la) politicien(ne) avec
ses qualités et ses défauts peut avoir des succès comme il /elle peut avoir
des difficultés dans son discours. La femme politique instaure une sorte de

2
Dominique Wolton, « La communication politique : construction d'un modèle », Hermès, La Revue
1989/1 (n° 4), p. 28-29.
3
Dominique Wolton, op.cit., p. 30.

2
féminité à la forme et au style du discours politique, mais au fond elle fait
de la politique de la même manière que l’homme. Au niveau formel elle
peut se démarquer du discours politique masculin mais au niveau du
contenu elle a les mêmes mécanismes discursifs masculins, les mêmes
enjeux et les mêmes contraintes.

Dans le cas du Maroc, le discours politique féminin trouve une


difficulté à s’intégrer dans la scène politique nationale, cela est dû à
plusieurs raisons, mais la raison principale reste culturelle. Le statut de la
femme politique au Maroc n’est pas comparable à celui de l’homme. En
effet, l’image sociétale de la femme marocaine influence la réception du
discours politique féminin. Quelqu’un qui ne croit pas aux principes de la
démocratie va prendre à la légère le discours politique féminin parce qu’il
ne croit pas à l’idée qu’une femme puisse décider ou gouverner à la place
d’un homme.

La présente étude tente justement de répondre à une série de


questions concernant les caractéristiques du discours politique féminin
marocain. En effet, la variante4 "le sexe" de l’acteur politique influence-t-il
son discours ? La place occupée par cet acteur dans la scène politique
détermine-t-elle le choix de telle ou telle autre stratégie discursive ? En
d’autres termes, les politiciennes de l’opposition parlent-elles la même
langue ; de même pour celles au gouvernement ? Si spécificité discursive il
y a, est-elle en relation avec le niveau d’étude et le poste de responsabilité
détenu, ou avec l’accès, récent, de la femme aux hauts postes politique de
l’Etat ?

4
Il paraît important de s’interroger sur le phénomène de variation linguistique/discursive, notamment en
fonction des carctéristiques sociales.

3
Le recours au point de vue des discursivistes, s’étant déjà occupés de
l’analyse du discours politique5, nous sera d’une grande aide pour apporter
de l’éclairage au comportement langagier de la femme politique marocaine.

Ainsi, cette thèse est subdivisée en trois parties :

La première partie est intitulée "Présentation des concepts


fondamentaux et cadre théorico-méthodologique". Elle est dévolue à la
présentation des diverses théories de l’analyse du discours formant le cadre
théorique de notre travail de recherche.

Nous présentons dans les deux premiers chapitres respectivement les


concepts de "communication" et de "discours". Dans les deux sections
composant le premier chapitre, nous abordons la communication et la
politique, la publicité et le marketing politique. Le second chapitre, intitulé
"Du discours au discours politique" met de la lumière sur les différentes
approches discursives. Il redéfinit aussi le discours politique par rapport à
ses finalités, ses instances, ses valeurs et son pouvoir.

La deuxième partie est consacrée aux spécificités linguistiques et


discursives du discours politique féminin. Cette partie est composée de
deux chapitres : le premier est inhérent aux éléments linguistiques/
discursifs convoqués dans le discours politique féminin (la modalisation
ainsi que l’ethos). Le second chapitre met de la lumière sur les indices
linguistiques de subjectivité.

La troisième partie de notre travail concerne la dimension


pragmatique du discours politique féminin. Le premier chapitre de cette
partie étudie les différents aspects de la communication verbale en tant
5
Nous pensons notamment aux travaux de Maingueneau et de Charaudeau.

4
qu’actes de langage (locutoire, illocutoire et perlocutoire) et que stratégies
discursives (l’implicite, la polyphonie) et enfin, en tant que stratégies
argumentatives (catégories argumentatives et rhétorique). Le second
chapitre s’enchaîne au précédent pour expliciter les composantes
paraverbale et non verbale de la communication politique.

D’emblée, nous concevons le discours politique féminin comme une


situation de communication régie par un ou des contrats de communication,
ce premier critère définitoire exige du participant tel qu’il est entendu ici,
un double engagement ; d’un côté à persuader les récepteurs directs
présents sur le plateau (l’animateur et les autres participants), d’une
manière ou d’une autre pour garder sa face. Et d’un autre côté, il s’engage à
débattre pour convaincre le téléspectateur indirect "le récepteur effectif" ou
le récepteur-cible.

Pour y parvenir, il mobilise tous les moyens de persuasion, dans un


espace de négociation en vue de participer au bon déroulement. Il veille à
atteindre la finalité de l’émetteur effectif, c’est-à-dire "l’instance
médiatique".

A cet effet, ce travail propose une réflexion descriptive de ce genre


télévisuel sur les différents niveaux d’appréhension des interactions
argumentatives, en essayant autant que possible d’appréhender le
fonctionnement de tous les processus de construction et de scénarisation
dans la variété des formes que peut prendre le débat télévisé.

Notre étude est consacrée à l’analyse des spécificités


conversationnelles d’un face-à-face, où nous définissons le débat télévisé
comme une interaction, et où nous interrogeons les principes de sa

5
ritualisation, commençant par la description de sa macrostructure et de sa
microstructure, et allant à la dynamique interactionnelle, et ce afin de
mettre en évidence la nuance significative conversation/interaction .

Il s’agit aussi pour nous d’étudier la mise en scène du débat


politique féminin télévisé, et de répertorier ses caractéristiques, ce qui
suppose l’analyse de ses composantes internes, lesquelles nous permettront
de justifier les comportements des femmes politiques, leurs façons de
parler, ainsi que les stratégies discursives mobilisées au cours de
l’interaction.

Il est question d’observer une interaction triplement complexe dans


la mesure où le débatteur est à la fois un sujet communiquant, un
interactant et enfin un argumentateur-orateur dans une tradition rhétorique.

Enfin, dans ce travail, il s’agira de l’analyse de la dimension


interactionnelle de l’échange. Les spécificités interactionnelles forment en
fait la composante de base du débat télévisé, c’est le trait d’union entre sa
dynamique conversationnelle et celle argumentative.

L’analyse du corpus permet de dégager les phénomènes liés à la co-


construction du discours. Pour cette raison, la mise en scène des
comportements interactionnels est aussi abordée, car en rendant compte du
profil de chaque débatteur, nous pourrons déterminer son rôle dans
l’interaction et la place qu’il occupe.

Nous interprétons les actions des uns et des autres en nous appuyant
sur la théorie de la représentation de soi (Vion, 2000) qui est étroitement
liée à la notion de l’ethos (Amossy, 1999). Il est certainement possible de

6
saisir au-delà de la scénographie du visible ce qui se construit plus en
profondeur dans l’arrière-plan discursif de la femme politique marocaine.

L’objectif de notre travail visait d’une part de mettre en évidence les


spécificités langagières qui orientent le discours politique féminin ; et de
l’autre, la manière dont l’acteure politique marocaine s’y prend pour
légitimer son identité discursive auprès de l’instance de réception.

Pour rendre compte de ces stratégies discursives et linguistiques, la


présente recherche a eu de façon générale une portée pluridisciplinaire qui
puise dans les domaines des sciences du langage, de la sociologie du
langage, de la pragmatique, de la rhétorique, de l’argumentation, de la
psychologie sociale,… où le langage est considéré en tant que support de
réflexion. Nous supposons que ce choix peut être défendable étant donné
que le discours politique n’est pas un discours comme les autres. Il
constitue déjà un champ d’investigation complexe et implique
nécessairement une interactivité entre les différents postulats théoriques et
académiques pour comprendre la vulnérabilité de l’activité politique en tant
que tel.

Partant du postulat selon lequel le pouvoir sur le langage est déjà une
dimension de pouvoir, notre étude était principalement focalisée sur les
stratégies discursives déployées en vue de légitimer la place de la femme
politique marocaine.

À l’origine de cette recherche présidaient deux questions


fondamentales : les spécificités du discours politique féminin au Maroc et
le rôle des médias dans la communication politique au Maroc (puisqu’il
d’agit de débats politiques télévisés). L’objectif penchait davantage vers

7
une entreprise cumulative des théories successives ou simultanées,
élaborées en Europe ou en Amérique, afin de délimiter les contributions
des écoles dans l’analyse des phénomènes d’expression, de domination, ou
de participation à un monde démocratique en permanente recherche des
facteurs d’enchantement.

Les différentes recherches menées dans le champ de l’analyse du


discours politique dévoilent des affirmations communes, des croisements
de vues entre l’approche énonciative et l’approche pragmatique analytique ;
l’interactionnisme marque également les divers courants de recherche, les
théories de la structuration, les théories de la réflexivité et finalement la
théorie pragmatique américaine.

La recherche en analyse de discours, qu’elle soit d’inspiration


sociale, philosophique, littéraire, linguistique, psychologique ou politique,
met en évidence la concentration des études sur l’être, l’action, la pensée et
le discours. Les recherches tendent, par le biais de repérage, d’analyse et de
vérification, à confirmer ou à infirmer des lieux d’influence et d’interaction
entre les acteurs politiques dans une situation de communication ;
l’établissement des moyens mis en usage, la particularité de chaque
médium en efficacité font partie des objets d’analyse en communication
politique.

La globalisation des techniques communicationnelles a eu des


répercussions sur l’attitude des acteurs politiques, ces derniers se voient
contraints d’adapter leur communication politique aux exigences
conjoncturelles du monde d’aujourd’hui.

8
Toutefois, l’utilisation des médias de masse est incessamment
soumise à des contraintes ; quel que soit le degré de démocratisation de la
vie publique, le recours aux procédés de manipulation et de propagande est
une pratique universellement courante dans l’espace public.

Les théories d’argumentation ou de persuasion se fondent


essentiellement sur la rhétorique antique, une source d’inspiration vitale
permettant de relever des similitudes dans le traitement de la chose
publique. Les conclusions de notre étude mettent en exergue l’attachement
éternel de l’acteur politique, en l’occurrence la femme politique marocaine,
aux mêmes stratégies argumentatives à travers les temps.

L’évolution des moyens de communication n’a fait que conforter nos


femmes politiques dans leurs usages des médiums : l’image
iconographique, le son, la circulation rapide et instantanée des messages
n’ont fait que doubler la performance des communications politiques.
L’orateur politique maîtrise davantage son discours et son action grâce aux
nouvelles techniques de diffusion, (nous pensons notamment aux réseaux
sociaux).

L’étude des stratégies de communication révèle l’existence de deux


types d’actions sociales en communication politique ; les premières visent
l’intercompréhension, c’est ce que Habermas appelle "l’agir
communicationnel" dans sa théorie de la compétence communicationnelle ;
les secondes sont destinées et orientées vers le succès, c’est "l’agir
stratégique".

La manipulation, consciente ou inconsciente, s’oppose à


l’intercompréhension dont les constitutifs du dialogue sont considérés

9
comme une analyse de discours universelle. L’idéal est l’aboutissement à
un consensus grâce à la mobilisation de valeurs universelles à savoir
l’intelligibilité, la vérité, la sincérité et le respect des normes inhérentes à la
situation de communication.

Or, l’instrumentalisation des médias en communication politique ne


garantit pas nécessairement cet idéal, malgré la prétention des
professionnels à l’objectivité.

Au Maroc, l’instance médiatique, ou le quatrième pouvoir, joue un


rôle central dans la médiation entre les femmes politiques et l’instance
citoyenne, son intervention n’est pas cantonnée dans l’information comme
elle semble être, elle inclut aussi la fonction sélective, interprétative et
hiérarchisante.

L’entreprise des médias par rapport à la femme politique marocaine


s’effectue à deux niveaux : le repérage des informations, leur sélection et
leur explication sont les étapes fondamentales du traitement de
l’information ; l’autre étape, qui n’est pas des moindres, est la consécration
d’un espace à l’expression individuelle ou collective des politiciennes et
corrélativement aux représentantes des citoyens pour qu’elles rendent
compte de leurs activités et/ ou de leurs opinions au sujet de la gestion de la
chose publique.

Ainsi, on assiste à des débats politiques, à des querelles et même des


scandales (les petites phrases qui ont causé beaucoup de soucis à Afilal et
El Haite par exemple) transmis à travers la télévision. A priori, les médias
ont réussi à construire une image marquée par la crédibilité et la confiance,
néanmoins, leur objectivité est prisonnière de plusieurs impératifs. Les

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techniques dont disposent les professionnels du métier sont assez variés à
tel point que leurs procédés manipulatoires sont insoupçonnés.

La femme politique marocaine a incontestablement besoin des


médias même si ceux-ci jouent à la fois le jeu de la transparence et de la
désinformation, ce qui rend leur impartialité dans la mise en scène de la vie
publique douteuse. Il n’en demeure pas moins que leur médiatisation est
nécessaire et que leur fonction est primordiale dans la communication
politique féminine où la frontière entre ce qui relève de l’information et ce
qui fait partie de la persuasion est assez confuse.

En effet, l’argumentation comme spécificité des stratégies


discursives n’a pas pour objet l’information mais les idées conjuguées en
opinion ; pourtant notre étude inhérente à la présence de la femme politique
marocaine dans les médias vient confirmer le changement d’opinion à court
terme chez les citoyens suite aux informations télévisées. Le point de vue
des commentateurs et des présentateurs notamment ceux qui jouissent
d’une grande popularité influencent les opinions (le cas de Tijini n’est plus
à démontrer), il en est de même pour les experts sollicités pour éclairer
l’opinion publique.

La télévision, en fait, ne donne pas une place importante aux acteurs


politiques. Elle débute avant la campagne électorale, la consécration
d’émissions politiques à des personnalités appartenant aux partis de la
majorité. Les déclarations relatives à la chose publique (en l’occurrence le
vote des lois) sont transmises de manière à favoriser les uns au détriment
des autres.

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La communication des acteurs politiques (notamment des femmes
politiques) est régie par une politique de brouillage et de transparence mais
ceux-ci ne peuvent plus commander de manière absolue les médias. S’ils
tiennent les rênes des médias dont ils ont le monopole, la présence d’autres
chaînes étrangères qui échappent à leur contrôle les obligent parfois à
rendre compte de leurs actions ou à se justifier, ce qui représente d’ores et
déjà un discrédit des autorités marocaines.

On constate au terme de cette analyse, non exhaustive, que le


discours politique féminin est dominé par la communication médiatique.
Les femmes politiques gravitent autour de ce nouveau pouvoir, devenu
vital. Les bouleversements technologiques ont indéniablement un impact
sur les rapports sociaux ; basés autrefois sur la connaissance mutuelle des
acteurs, ils sont asservis actuellement aux médias qui construisent et
transmettent des images de sincérité, de crédibilité et d’authenticité. De
même qu’ils peuvent défaire ces images et en construire d’autres assez
contrastées des précédentes.

Ressource stratégique de fabrication d’images et d’opinions, la


communication médiatique de la vie politique est reconnue pour être
distribuée inéquitablement entre les acteurs politiques en général et entre
les hommes et les femmes politiques en particulier. Par ailleurs, les
personnes établies au pouvoir bénéficient davantage de privilèges que
celles qui ne sont pas en gouvernance.

Avant de conclure, il faut insister sur l’idée que le discours politique


féminin est assujetti à des stratégies discursives de cadrage, de capture
d’attention, d’amorçage ; ces mécanismes sont activés dans une intention
délocutoire plus que perlocutoire, c'est-à-dire que les médias renseignent

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sur la femme politique marocaine plus qu’elle ne le fait elle-même à travers
son action ou son discours.

Enfin, il serait judicieux de préciser que le discours politique


féminin, mis à part ses caractéristiques évoquées dans ce travail
(instauration d’une sorte de féminité à la forme et au style du discours
politique), il reste soumis aux mêmes aléas de subjectivité et de domination
que le discours politique masculin. Si la nature de l’idéologie politique est
différente, l’acteur politique est partout le même, qu’il use de la raison et
fasse prévaloir le meilleur argument, ou qu’il cède aux stratégies
manipulatoires et assure son succès. La communication politique, en tant
que substitut de la violence, demeure utopique ; l’idéal serait
d’entreprendre des initiatives de conscientisation et de formation du
"récepteur ordinaire" afin qu’il accède au stade "d’autonomie d’opinion" et
qu’il opère ses choix en toute liberté.

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