2024eléments de Correction - Affaires 2 Normale.
2024eléments de Correction - Affaires 2 Normale.
2024eléments de Correction - Affaires 2 Normale.
--------------------
Départ. de Droit des Affaires- Examen de SECOND SEMESTRE 2023-2024
– Licence III
Directives de correction de l’Épreuve de Droit des affaires II
Dans un souci de protection de la famille, il est aussi interdit à des époux d’être
ensemble associés dans une société dans laquelle leur responsabilité sera indéfinie et
solidaire (art. 9 AUSCGIE). Des époux ne peuvent dès lors pas être associés d’une société
en nom collectif, ou commandités dans une société en commandite simple.
1
B. Les modes d’acquisition de la qualité d’associé
La qualité d’associé peut être acquise, par une personne physique comme morale,
de manière directe ou indirecte.
De manière directe, l’on acquiert la qualité d’associé par voie de souscription des
parts ou des actions d’une société. La souscription consiste dans l’engagement de faire un
apport (en numéraire, nature ou industrie), lequel apport doit ensuite être libéré.
La souscription des parts ou des actions d’une société peut se faire au moment de
sa constitution, ou en cours de vie de la société à l’occasion d’une opération
d’augmentation de son capital.
De manière indirecte, l’on acquiert la qualité d’associé par voie de transmission des
parts sociales ou des actions d’une société.
Cette transmission peut se faire à titre onéreux. En effet, les parts sociales ou les
actions d’un associé peuvent être vendus ou cédés (volontairement ou de manière
forcée). Lorsque ces titres sont vendus à un tiers (dans les conditions prévues par l’AU
pour chaque forme de société commerciale), ce dernier acquiert la qualité d’associé,
tandis qu’en même temps celui dont les titres sont vendus perd cette qualité
(évidemment si ce sont tous ses titres qui ont été vendus).
La transmission des parts sociales ou des actions d’une société peut aussi se faire
à titre gratuit. Ainsi, celui qui les détient peut, de son vivant, les transférer gratuitement
à une autre personne (c’est une donation) : celui qui reçoit les titres acquiert la qualité
d’associé. De même, au décès d’un associé, ses parts sociales ou actions font partie des
biens qui reviennent à ses héritiers. Ceux-ci deviennent, par cette transmission
successorale, associés. Mais, il faut aussi tenir de la qualité de l’héritier et la forme de la
société commerciale pour savoir s’il peut effectivement devenir associé. Ainsi par
exemple, en cas de décès de l’associé d’une SNC (art. 290 AUSCGIE), il faut déjà qu’il ait
été prévu dans les statuts que dans ce cas, la société continuera avec les héritiers de
l’associé décédé (puisque le décès d’un associé entraine en principe la dissolution de
cette forme de société). Et même en présence d’une telle prévision, il faudrait encore que
les associés survivants agréent ces héritiers, au cas où un tel agrément a aussi été prévu
dans les statuts. Et si ces héritiers sont mineurs, il faudra que la société soit transformée
en une autre forme de société commerciale acceptant les mineurs comme associés.
Il y’a d’abord l’obligation de libérer son apport, selon les modalités fixées par
l’AUSCGIE en fonction de sa nature et la forme de la société commerciale.
3
Sujet 2 : L’obligation de l’associé de libérer son apport / The obligation of the
shareholder to give its contribution.
Pendant la phase de création d’une société commerciale, quel que soit sa forme,
l’apport en nature doit être intégralement libéré lors de sa constitution (v. art. 45 al. 2
AUSCGIE).
2. Il s’agit d’autre part, et ce uniquement dans les SNC et SCS, des apports en
numéraires, puisqu’aux termes de l’art. 41 al. 2 AUSCGIE « Sauf disposition contraire
4
du présent Acte uniforme, les apports en numéraire sont libérés intégralement lors de
la constitution de la société ». Or, comme on le verra, il n’y a que dans les SARL et SA que
l’AUSCGIE autorise la libération de tels apports en plusieurs fois.
Dans la SA, aux termes de l’art. 389 AUSCGIE, les actions représentant des
apports en numéraire sont libérées, lors de la souscription du capital, d'un quart au
moins de leur valeur nominale. La libération du surplus intervient dans un délai qui ne
peut excéder trois (3) ans à compter de l'immatriculation au registre du commerce et du
crédit mobilier, selon les modalités définies par les statuts ou par une décision du
conseil d'administration ou de l'administrateur général.
- dans la SA (v. art. 775), il est prévu qu’en cas de non-paiement des sommes restant à
verser sur les actions non libérées, aux époques fixées par le conseil d'administration ou
l'administrateur général selon le cas, la société adresse à l'actionnaire défaillant une
mise en demeure. Si un mois après, celle-ci est restée sans effet, la société peut procéder
à la vente forcée de ses titres. A compter de l’expiration du même délai et dans l’attente
de cette cession forcée, les actions de l’associé défaillant sont privés d’un certain nombre
de leurs prérogatives (admission aux assemblées générales, droit au dividende, droit
préférentiel de souscription).
Puisqu’il n’existe pas de dispositions équivalentes pour les sociétés autres que la
SA, il est important que les rédacteurs des statuts se prononcent sur ces questions.
- Il peut avoir non-libération d’un apport en nature : cette hypothèse est envisageable
lorsqu’il s’agit d’un apport en simple jouissance, par lequel l’associé entend permettre à
la société de jouir paisiblement d’un bien lui appartenant, et qui demeure sa propriété.
Dès lors, la non-libération d’un apport en jouissance vise les cas où l’associé, de son fait
ou celui d’un tiers, n’est plus en mesure de garantir à la société la jouissance paisible du
bien apporté. Ce serait le cas si le bien objet de l’apport est détruit : il doit alors avoir
résiliation des droits qu’il avait acquis dans la société. Ce serait encore le cas si ce bien
est dégradé ou s’il y’a empêchement de la société à exercer ses droits : la responsabilité
de l’associé devrait alors être engagée par la société.
- Il peut aussi avoir non-libération d’un apport en industrie : étant lié à son activité
personnelle, l’apporteur en industrie peut être contraint de d’interrompre sa
collaboration pour une cause quelconque (maladie, accident..). Dans ce cas, son apport
est considéré comme caduc, et ses droits envers la société devraient être liquidés. Il
serait utile de prévoir des précisions sur la question dans les statuts, faute de prévisions
légales.