2024eléments de Correction - Affaires 2 Normale.

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UNIVERSITÉ DE DSCHANG /FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES

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Départ. de Droit des Affaires- Examen de SECOND SEMESTRE 2023-2024
– Licence III
Directives de correction de l’Épreuve de Droit des affaires II

Sujet 1 : La qualité d’associé / The status of shareholder.

Possible canevas de l’introduction


- Partir du constat que l’AUSCGIE définit la société commerciale sans en faire de même
pour l’associé qui, pourtant, constitue l’un de ses éléments fondamentaux ;
- Donner la définition de la société commerciale (v. art. 4 al. 1), et relever que celle de
l’associé peut être déduite de cette définition.
- Relever que l’associé peut être défini comme un participant à une société. Souligner
que si le principe est qu’une société doit avoir plusieurs associés, il est possible, dans
certains cas, qu’une société commerciale soit créée par une seule personne, dénommée
« associé unique » (v. art. 5).
- Relever qu’il ne peut donc avoir de société commerciale sans associé.
- Relever que la qualité d’associé soulève au moins deux questions essentielles : comment
s’acquiert cette qualité et quelles en sont les incidences ?
- Relever que répondre à ces deux questions invite à traiter de l’acquisition de la qualité
d’associé dans un premier temps (I), et des implications de celle-ci dans un second
temps (II).

I. L’acquisition de la qualité d’associé


A. Les restrictions à l’acquisition de la qualité d’associé
Certaines personnes ne peuvent avoir la qualité d’associé de certaines formes de
sociétés commerciales, du fait de leur impossibilité d’avoir la capacité commerciale
requise. Ainsi, les incapables (mineurs non-émancipés et majeurs incapables), les
personnes frappées par les incompatibilités de commerce, par les déchéances et
interdictions ne peuvent être associés d’une société en nom collectif. Elles ne peuvent
non plus être associés commandités dans une société en commandite simple.

Dans un souci de protection de la famille, il est aussi interdit à des époux d’être
ensemble associés dans une société dans laquelle leur responsabilité sera indéfinie et
solidaire (art. 9 AUSCGIE). Des époux ne peuvent dès lors pas être associés d’une société
en nom collectif, ou commandités dans une société en commandite simple.

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B. Les modes d’acquisition de la qualité d’associé
La qualité d’associé peut être acquise, par une personne physique comme morale,
de manière directe ou indirecte.

De manière directe, l’on acquiert la qualité d’associé par voie de souscription des
parts ou des actions d’une société. La souscription consiste dans l’engagement de faire un
apport (en numéraire, nature ou industrie), lequel apport doit ensuite être libéré.

La souscription des parts ou des actions d’une société peut se faire au moment de
sa constitution, ou en cours de vie de la société à l’occasion d’une opération
d’augmentation de son capital.

De manière indirecte, l’on acquiert la qualité d’associé par voie de transmission des
parts sociales ou des actions d’une société.
Cette transmission peut se faire à titre onéreux. En effet, les parts sociales ou les
actions d’un associé peuvent être vendus ou cédés (volontairement ou de manière
forcée). Lorsque ces titres sont vendus à un tiers (dans les conditions prévues par l’AU
pour chaque forme de société commerciale), ce dernier acquiert la qualité d’associé,
tandis qu’en même temps celui dont les titres sont vendus perd cette qualité
(évidemment si ce sont tous ses titres qui ont été vendus).

La transmission des parts sociales ou des actions d’une société peut aussi se faire
à titre gratuit. Ainsi, celui qui les détient peut, de son vivant, les transférer gratuitement
à une autre personne (c’est une donation) : celui qui reçoit les titres acquiert la qualité
d’associé. De même, au décès d’un associé, ses parts sociales ou actions font partie des
biens qui reviennent à ses héritiers. Ceux-ci deviennent, par cette transmission
successorale, associés. Mais, il faut aussi tenir de la qualité de l’héritier et la forme de la
société commerciale pour savoir s’il peut effectivement devenir associé. Ainsi par
exemple, en cas de décès de l’associé d’une SNC (art. 290 AUSCGIE), il faut déjà qu’il ait
été prévu dans les statuts que dans ce cas, la société continuera avec les héritiers de
l’associé décédé (puisque le décès d’un associé entraine en principe la dissolution de
cette forme de société). Et même en présence d’une telle prévision, il faudrait encore que
les associés survivants agréent ces héritiers, au cas où un tel agrément a aussi été prévu
dans les statuts. Et si ces héritiers sont mineurs, il faudra que la société soit transformée
en une autre forme de société commerciale acceptant les mineurs comme associés.

II. Les implications de la qualité d’associé


A. Les droits attachés la qualité d’associé
La qualité d’associé confère certains droits que l’on regroupe en droits politiques
d’une part et droits pécuniaires d’autre part.

Les droits politiques de l’associé sont constitués notamment du droit à


l’information, du droit de participer aux assemblées générales, du droit de vote. Il faut
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noter que dans certains cas prévus par l’AUSCGIE, l’associé peut tout de même être privé
de l’exercice de certains de ces droits (de deux derniers précisément).

Les droits pécuniaires des associés se composent notamment du droit aux


dividendes, du droit préférentiel de souscription, du droit au boni de liquidation.

L’étendue de ces droits est, en principe, fonction de la valeur de l’apport de


chacun.

B. Les obligations attachées la qualité d’associé


La qualité d’associé engendre aussi des obligations.

Il y’a d’abord l’obligation de libérer son apport, selon les modalités fixées par
l’AUSCGIE en fonction de sa nature et la forme de la société commerciale.

Ensuite, il y’a l’obligation de contribuer aux dettes sociales. Selon la forme de


société, cette obligation peut être limitée au montant de l’apport ou être illimitée.

Il y’a aussi l’obligation de contribuer aux pertes de la société.

Il y’a enfin, et dans une certaine mesure, l’obligation de non-concurrence.

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Sujet 2 : L’obligation de l’associé de libérer son apport / The obligation of the
shareholder to give its contribution.

Possible canevas de l’introduction


- Partir de l’idée qu’il n’y a pas de société commerciale sans associé, qui est un
participant à la société;
- Souligner que si le principe est qu’une société doit avoir plusieurs associés, il est
possible, dans certains cas, qu’une société commerciale soit créée par une seule
personne, dénommée « associé unique » (v. art. 5).
- Relever que dans tous les cas, l’on devient associé d’une société directement en
souscrivant à des parts sociales ou des actions de cette société, ce qui implique la
promesse ferme de faire l’apport correspondant. Souligner que la souscription est
toujours volontaire, puisque nul ne peut être contraint d’entrer dans une société ;
- Relever qu’une fois la souscription faite, on est obligé de tenir sa promesse, d’où
l’obligation de libérer l’apport promis. Celui qui a fait une souscription est ainsi tenu de
mettre l’apport promis à la disposition de la société.
- Relever que la question peut être posé de savoir le régime d’une telle obligation.
- Relever que pour répondre à cette question, il convient d’envisager les modalités
d’exécution de l’obligation de libérer l’apport dans un premier temps (I), et les
conséquences de son inexécution d’autre part (II).

I. Les modalités d’exécution par l’associé de l’obligation de libérer son


apport
A. Les apports libérables en une seule fois
1. Il s’agit d’une part, et quel que soit la forme sociale, des apports en nature
qui consistent en des biens meubles ou immeubles, corporels ou incorporels que
l’associé s’est engagé à transférer à la société.

Pendant la phase de création d’une société commerciale, quel que soit sa forme,
l’apport en nature doit être intégralement libéré lors de sa constitution (v. art. 45 al. 2
AUSCGIE).

En cours de vie sociale, à l’occasion d’une augmentation du capital par apports en


nature, lesdits apports doivent être intégralement libérés dès leur émission (art. 626
AUSCGIE).

2. Il s’agit d’autre part, et ce uniquement dans les SNC et SCS, des apports en
numéraires, puisqu’aux termes de l’art. 41 al. 2 AUSCGIE « Sauf disposition contraire
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du présent Acte uniforme, les apports en numéraire sont libérés intégralement lors de
la constitution de la société ». Or, comme on le verra, il n’y a que dans les SARL et SA que
l’AUSCGIE autorise la libération de tels apports en plusieurs fois.

B. Les apports libérables en plusieurs fois


1. Il s’agit d’une part, comme il vient d’être relevé, des apports en
numéraires promis dans les SARL et SA.
En effet, dans la SARL, Les parts représentant des apports en numéraire sont
libérées lors de la souscription du capital de la moitié au moins de leur valeur nominale.
La libération du surplus intervient en une ou plusieurs fois dans un délai de deux (2) ans
à compter de l'immatriculation de la société au registre du commerce et du crédit
mobilier, selon les modalités définies par les statuts (art. 311-1 AUSCGIE)

Dans la SA, aux termes de l’art. 389 AUSCGIE, les actions représentant des
apports en numéraire sont libérées, lors de la souscription du capital, d'un quart au
moins de leur valeur nominale. La libération du surplus intervient dans un délai qui ne
peut excéder trois (3) ans à compter de l'immatriculation au registre du commerce et du
crédit mobilier, selon les modalités définies par les statuts ou par une décision du
conseil d'administration ou de l'administrateur général.

Il convient de préciser qu’à côté de ces règles applicables lors de la constitution


de ces sociétés, il y’en de quasi-similaires qui sont prévues pour l’hypothèse d’une
augmentation du capital par apport en numéraires (v. art. 361-1 pour la SARL ; 604 et
605 pour la SA).

2. Il s’agit d’autre part, dans les formes sociales où il est autorisé, de


l’apport en industrie. La nature de cet apport, qui consiste en des compétences
techniques ou professionnelles, ou des services que l’associé entend mettre à la
disposition de la société, montre bien qu’il ne peut s’agir d’une prestation unique
exécutée de manière instantanée lors de la souscription. Il s’agit d’un apport futur dont
la libération va se faire de manière successive, à partir du démarrage des activités de la
société.

II. Les conséquences de l’inexécution par l’associé de l’obligation de


libérer son apport
A. Les conséquences de l’inexécution à l’égard de l’associé
Il convient d’emblée de relever que la non-libération de l’apport ne prive pas
l’associé de cette qualité, du moins pas immédiatement, dès lors que cette qualité
s’acquiert au moment de la souscription. Mais il reste que cette défaillance à honorer sa
dette envers la société n’est pas sans conséquences pour lui.

1. C’est surtout à propos de la non-libération des apports en numéraires, en


particulier dans la SARL et plus encore la SA que des prévisions légales existent :
ainsi :
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- En cas de retard dans le versement, les sommes restant dues à la société portent de
plein droit intérêt au taux légal à compter du jour où le versement devait être effectué,
sans préjudice de dommages et intérêts, s'il y a lieu (art. 43).

- dans la SA (v. art. 775), il est prévu qu’en cas de non-paiement des sommes restant à
verser sur les actions non libérées, aux époques fixées par le conseil d'administration ou
l'administrateur général selon le cas, la société adresse à l'actionnaire défaillant une
mise en demeure. Si un mois après, celle-ci est restée sans effet, la société peut procéder
à la vente forcée de ses titres. A compter de l’expiration du même délai et dans l’attente
de cette cession forcée, les actions de l’associé défaillant sont privés d’un certain nombre
de leurs prérogatives (admission aux assemblées générales, droit au dividende, droit
préférentiel de souscription).

Puisqu’il n’existe pas de dispositions équivalentes pour les sociétés autres que la
SA, il est important que les rédacteurs des statuts se prononcent sur ces questions.

2. Reste les cas de non-libération des autres types d’apports.

- Il peut avoir non-libération d’un apport en nature : cette hypothèse est envisageable
lorsqu’il s’agit d’un apport en simple jouissance, par lequel l’associé entend permettre à
la société de jouir paisiblement d’un bien lui appartenant, et qui demeure sa propriété.
Dès lors, la non-libération d’un apport en jouissance vise les cas où l’associé, de son fait
ou celui d’un tiers, n’est plus en mesure de garantir à la société la jouissance paisible du
bien apporté. Ce serait le cas si le bien objet de l’apport est détruit : il doit alors avoir
résiliation des droits qu’il avait acquis dans la société. Ce serait encore le cas si ce bien
est dégradé ou s’il y’a empêchement de la société à exercer ses droits : la responsabilité
de l’associé devrait alors être engagée par la société.

- Il peut aussi avoir non-libération d’un apport en industrie : étant lié à son activité
personnelle, l’apporteur en industrie peut être contraint de d’interrompre sa
collaboration pour une cause quelconque (maladie, accident..). Dans ce cas, son apport
est considéré comme caduc, et ses droits envers la société devraient être liquidés. Il
serait utile de prévoir des précisions sur la question dans les statuts, faute de prévisions
légales.

B. Les conséquences de l’inexécution à l’égard de la société


A l’égard de la société, la non-libération de l’apport par un associé constitue
notamment :
1. Un obstacle à son financement : en effet, dans les SARL et SA, tant que les
précédents apports n’ont pas été entièrement libérés, la société ne peut procéder à une
augmentation de son capital par de nouveaux apports en numéraires.

2. Et même une menace à sa survie : La non-libération d’un apport peut conduire à


l’annulation d’une société, lorsque celui-ci constitue le cœur de l’objet de la société, ou
s’il a été déterminant du consentement de l’ensemble des associés. La même raison peut
aussi justifiée une dissolution judiciaire de la société pour juste motif, puisqu’on lire à
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l’art. 200, 5° AUSCGIE qu’une société peut prendre fin « par la dissolution anticipée
prononcée par la juridiction compétente, à la demande d'un associé pour justes motifs,
notamment en cas d'inexécution de ses obligations par un associé ».

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